| 1.2-2. Position et Formulation du
Problème de l'Abandon Scolaire au Cameroun                          1.3.1- Les Constats
 Fort de tout ce qui précède, nous pouvons
relever que la problèmatique de l'abandon scolaire est une
réalité qui devrait encore faire l'objet d'une exploration
sérieuse. Deux grands axes peuvent etre explorés en vu de mieux
cerner le problème de notre sujet. Nous avons d'une part, l'axe de la
demande de l'éducation, et d'autre part, l'axe de l'offre de
l'éducation. Beaucoup plus précisement, leproblème de
l'abandon scolaire s'inscrit en droite ligne aveclaproblèmatique de
l'universalisation  du  cycle  primaire  dontl'objectif est  
l'amélioration de  l'accès  et  de  l'achèvement  du 
cycle. Il s'agit de :  renforcer l'accès et  la  rétention au 
cycle  primaire;  améliorer  la  qualité  de  l'éducation 
dans  les  écoles  primaires  en  vue  d'une scolarisation  continue, 
d'une  socialisation  équilibrée. La structure familiale
jusqu'ici reste un maillon incontournable pour une socialisation
équilibrée de l'enfant. D'autant plus que les travaux de Bourdieu
&Passeron (1990) viennent acquiescer cela en présentant la famille
comme détentrice du capital culturel qui est un facteur de
réussite ou d'échec scolaire. Les élèves ne sont de
ce fait que les héritiers de leurs parents, donc de leurs
familles ; l'école n'est de ce fait que la plateforme qui vient
accroitre l'héritage familial que les enfants ont reçu. Les
élèves issus des famillesdont les parents sont socialement et
économiquement stables, seraient susceptibles de mettre beaucoup plus de
temps à l'école que ceux des familles instables et
défavorisées.   1.3.1.1- Constats liés à la demande de
l'éducation au Cameroun Au Cameroun, les obstacles économiques liés
à la demande semblent majoritairement liés à
laproblématiquede la  gratuité  de  l'éducation  au 
primaire  et  au  montant  des  frais  annexes,  mais bien  sûr  à
 des  stratégies  familiales  différenciées  au  niveau 
de  la  scolarisation,  et  à  l'impact d'une  activité 
économique  des  enfants  sur leur  scolarité.  Depuis 2001 et  dans  le  cadre  de  l'objectif  de 
scolarisation  primaire  universelle,  le  gouvernement camerounais  a  mis  en
 place  une  politique  de  gratuité  de  l'éducation  primaire 
en  supprimant  les  seuls frais  d'inscription  exigibles  sans  toutefois 
intervenir  sur  les  autres  frais  directs  et  indirects  liés 
à  la scolarisation  (examens,  cotisations  APEE,  manuels,  etc.). 
Des résultats obtenus  de  l'enquête  ECAM (2014), montrent que
près  de  7  ménages  sur  10  déclarent  être 
satisfaits de  la  mise  en  oeuvre  de  la  politique étatique  visant 
à  rapprocher  les  écoles  primaires  des  populations .
Concernant lesétablissements de  l'enseignement  secondaire 
général,  6  ménages  sur  10  ont  une  opinion 
favorable. Le MINEDUB alloue  par  ailleurs  des  crédits  de 
fonctionnement  aux  écoles  par  l'intermédiaire  des communes 
(Paquet  Minimum)  et  a  démarré  depuis  la  rentrée 
2014  /2015  la  distribution partielle  de manuels  gratuits  appelée 
à  être  généralisée.  Cette initiative est 
intégrée  dans  plusieurs  programmes d'appui  à  la
scolarisation et  devrait  être  développée  à  plus
 grande échelle. Toutefois, les Associations  de  Parents 
d'Elèves  et  d'Enseignants   (APEE),  exigent  également  des
cotisations facultatives dont le  montant,  déterminé  librement 
et,  théoriquement,  sur  la  base  d'un consensus  autour  du  projet 
d'établissement,  permet  d'assurer  le  fonctionnement,  l'entretien 
et  le développement  de  l' école  en  fonction  des  besoins. 
Ces frais, souvent  bien  plus  élevés  que  les  frais exigibles
 abolis,  servent  notamment  à  rémunérer  les  « 
maitres  des  parents  »,  recrutés  localement, notamment  en 
zone  rurale  ou  périurbaine,  pour  compenser  le  déficit  en 
enseignants contractés  par  l'Etat  (estimé  à  environ
25  000  fonctionnaires  ou ),  les  vagues  de  contractualisation  2007  et 
le développement des  effectifs  scolarisés  n'ayant  pas  permis
 de  résorber  le phénomène. En outre, les  frais 
d'examens  (certificat  d'étude  primai re  et  concours 
d'entrée  en  6 ème ),  l'achat  des manuels  et  fournitures 
scolaires  et,  en  particulier  en  zone  urbaine  où  ils  sont  quasi
 obligatoires,  les uniformes  scolaires,  restent à  la  charge  de 
familles.  Théoriquement  obligatoire  pour  l'inscription  dès 
la première  année  mais  réellement  exigé  dans 
la  pratique  pour  la  présentation  aux  examens,
l'établissement  de  l'acte  de  naissance  des  enfants  peut 
également  constituer  une  charge complémentaire  non 
négligeable  (autour  de  7000  FCFA  selon  les  informations 
collectéesde l'enquête .La question  de  la 
gratuité  effective  de  l'enseignement  primaire  est 
évoqué  comme  l'une  des  causes d'exclusion  scolaire 
par  la  majeure  partie  des  répondants  d'une enquête  de 
terrain  réalisée par l'UNICEF en 2018. 1.2-2.1. Constats liés à
l'offre de l'éducation au CamerounLa notion de qualité de l'offre éducative est
complexe et peine à être définie à partir de
standards objectifs. Elle est souvent appréhendée en termes de
moyens mis à disposition par les établissements (qualité
des environnements d'enseignement-apprentissages), de performance des
élèves (qualité des acquis scolaires), plus rarement en
termes d'insertion des sortants sur le marché de l'emploi
(qualité de l'adéquation formation-emploi). Pour analyser le
phénomène de l'exclusion scolaire, il importe de l'envisager
également en termes de satisfaction des usagers (enfants et parents) et
de l'impact qu'elle peut avoir sur la fréquentation scolaire.   La qualité de l'offre éducative disponible
apparaît tenir une place non négligeable dans la
fréquentation scolaire, en grande partie pour les premiers
concernés.  L'influence des conditions d'enseignement apprentissage sur
la motivation de l'enfant lui-même à fréquenter
l'école  |