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L'effet de la structure familiale sur l'abandon scolaire au Cameroun


par Stéphane Messina Poute
Université de Yaoundé 1- Ngoa ekele  - Master 2 sciences de L’éducation  2020
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

Tout au long de cette recherche, nous nous sommes posés plusieurs questions, mais fondamentalement une : quel est l'effet de la structure familiale sur l'abandon scolaire ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes fixés pour objectifs, de vérifier l'existence d'un lien de causalité entre la structure familiale et l'abandon scolaire, et ainsi, déterminer le type de structure familiale qui favorise le plus la propension des élèves à l'abandon scolaire.

L'encrage théorique de la question de l'abandon scolaire présente généralement plusieurs approches explicatives de l'abandon scolaire ; nous avons passé à la revue les théories sociologiques, les théories psychologiques, et les théories économiques de l'abandon scolaire. Cette revue théorique a révélé que de nombreux facteurs sont susceptibles d'expliquer le phénomène d'abandon scolaire, à l'instar des facteurs sociodémographiques, socioéconomiques, et socioculturels ; auxquels on associe généralement, les facteurs scolaires et les caractéristiques personnelles de l'élève.

Nous avons revisité les travaux de Charest (1980), qui regroupe les facteurs qui déterminent l'abandon scolaire sous quatre catégories : les caractéristiques individuelles, le milieu socioéconomique, la carière scolaire et le vécu scolaire. Aussi, nous nous sommes appuyés sur les travaux de (Delisle, 1988), ceux de (Henripin et Proux, 1989), qui ont montrés que des difficultés de communication avec la famille, des modèles familiaux défavorables, les tensions entre les membres de la famille, sont susceptibles d'influencer la complétude scolaire d'un enfant.

Nous avons également présenté les travaux de certains auteurs de la psychologie comportementale, pour qui, plusieurs facteurs tels que les crimes de rues, la pauvreté, les discriminations ethniques ainsi que les croyances religieuses, sont susceptibles d'etre les déterminants de l'abandon scolaire ; mais dans le cadre de ce travail, nous avons voulu nous attarder sur la structure familiale, et voir quel est son effet, son influence, sur l'abandon scolaire. L'hypothèse qui a été faite ici, est celle de l'existence de plusieurs facteurs familiaux qui influencent l'abandon scolaire ; nous avons associés à cette hypothèse générale trois hypothèses spécifiques ; la première : les élèves issus des familles monoparentales ou recomposée courent plus de risque d'abandonner l'école que ceux issus des autres formes de famille ; la seconde hypothèse stipulait que :les élèves issus des familles de petite taille courent moins de risque d'abandonner l'école que ceux issus des familles de grande taille ; enfin notre troisième hypothèse stipulait que les élèves issus des familles à forte mobilté courent plus de risque d'abandonner l' école que ceux issus des familles moins mobiles

Pour vérifier ces hypothèses, nous avons utilisé les données issues de la quatrième Enquête Camerounaise sur les Ménages (ECAM 4). L'approche méthodologique, a consisté d'une part à construire une variable binaire captant l'abandon scolaire et d'autre part, à formuleret estimer un modèle logistique sur cette variable.nous avons fait de la structure familiale une variable composite, composée des indicateurs tels que : le type de famille, la taille du ménage, le niveau de revenu des parents, le niveau d'étude des parents, le statut professionnel de l'enfant, la religion de la famille ; nous avons distingué deux types de structures familiales en fonction de la qualité des indicateurs, à savoir la structure familiale stable et la structure familiale instable ; nous avons appréhender le fait que chaque structure familiales a des caractéristiques socioculturelles, sociodémographiques et socioéconomiques particulières. Ensuite, nous avons testé empiriquement, la relation entre la structure familiale et l'abandon scolaire par le biais d'un modèle logistique.

Les résultats suggèrent que les principaux indicateurs de la structure familiale ont une influence sur la probabilité d'abandon scolaire des enfants. En particulier, cétérisparibus, la probabilité d'abandon scolaire est plus élevée chez les enfants issus des structures familiales instables, plus précisement ceux des enfants des familles monoparentales, polygammes, ou recomposées, quitravaillent.Ces résultats sonten droite ligne avec ceux de (Delisle,1988),ceux de (HenripinetProux, 1989), qui ont montré que les difficultés de communication avec la famille, des modèles familiaux défavorables, les tensions entre les membres de la famille, sont susceptibles d'influencer la complétude scolaire d'un enfant. Ces résultats signifient que, la stabilité familiale réduit la probabilité d'abandon scolaire des enfants. En d'autres termes, un enfant issu d'une famille stable sur le plan socioéconomique, sociodémographique et socioculturel, a plus de chance de poursuivre et teminer ses études qu'un enfant issu d'un ménage monoparental, polygamique ou recomposé présentant des insuffisances sur le plan économique, ou des exagérations en termes de principes culturels et religieux. Plus spécifiquement, le statut marital des parents affecte la probabilité d'abandon scolaire aux cotés des conditions socioéconomiques des parents (revenu, profession, statut professionnel de l'enfant...) ainsi que leurs croyances (réligion, culture) ont un impact sur la probabilité d'abandon scolaire.

Comme tout travail scientifique, ce travail comporte des limites. L'une des principales
limites de l'étude est la nature des données. En effet, il aurait été beaucoup plus intéressant d'avoir des données datant de cette année ou de l'année précédente, mais compte tenue de la crise sanitaire et de la suspension momentanée des cours à cause du confinement, nous n'avons pas pu faire une descente sur le terrain, laquelle descente aurait également demandé plus de ressources.
A la suite des resultats, nous avons suggéré aux autorités et aux parents de poursuivre les efforts en encourageant les mariages hétérosexuels monogamiques, en décourageant les divorses, et les mariages homosexuels, en luttant contre le travail des enfants et les discriminations liées au genre, et enfin en promeuvant la mise en place des projets de lutte contre la vulnérabilité des familles et des enfants.

Fort de ce qui précède, ilressort que, de façon indubitable, la structure familaile influence la complétude scolaire de l'élève ; cependant, la famille n'est pas le seul environnement qui influence la complétude scolaire de l'élève ; nous pouvons associer à l'environnement familiale interne, l'environnement scolaire, ainsi que le lieu de résidence (environnement externe de la famille) ; serait-il intéressant de savoir lequel de ces envirronnement influence le plus la complétude scolaire ? Au dela des types de familles existants, qui déjà influencent indubitablement la complétude scolaire des élèves, l'école Africaine, se prépare t-elle à faire face à la venue probabiliste des nouveaux types de familles en Afriques ? ou alors se campe t-elle sur la position de non recevabilité de ces nouveaux types de famille, qui peuvent être une grande antorce à l'idéologie Africaine de la famille ? Mieux encore, lorsqu'on sait que de nombreux pays Africains ont légalisés l'existence des familles nouvelles sur leurs territoires, comment se préparent l'école Camerounaise face à ce qui peut etre considéré par plusieurs comme étant une menace tant vis-à-vis de la famille, que de l'école.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams