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La rdc et le dilemme de securité : etude comparative entre la deuxième et la troisième république


par Didier CHIGANGU MUNGUAKONKWA
Université Officielle de Bukavu  - Licence en Relations Internationales  2018
  

Disponible en mode multipage

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ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE

UOB

UNIVERSITÉ OFFICIELLE DE BUKAVU

BP : 570/BUKAVU

FACULTÉ DE SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

DÉPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES

LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LE DILEMME DE SÉCURITÉ : ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE LA DEUXI?ME ET LA TROISI?ME RÉPUBLIQUE

Par CHIGANGU MUNGUAKONKWA Didier

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme de licence en Relations Internationales.

Année académique 2017-2018

Première session

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE

UOB

UNIVERSITÉ OFFICIELLE DE BUKAVU

BP : 570/BUKAVU

FACULTÉ DE SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

DÉPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES

LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LE DILEMME DE SÉCURITÉ : ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE LA DEUXI?ME ET LA TROISI?ME RÉPUBLIQUE

Par CHIGANGU MUNGUAKONKWA Didier

Mémoire présenté et défendu envue de l'obtention du diplôme de licence en Relations Internationales.

Directeur : Professeur Lwamba Muganza Justin

Encadreur : CT. Amani Byenda Adolphe

Année académique 2017-2018

Première sessionÉPIGRAPHE

« L'histoire ne connaît que de rares exemples de la gratitude des souverains. Mais, seul, un patriote néo bourgeois pouvait espérer compter sur la gratitude d'incendiaires et d'assassins révolutionnaires, de ces hommes qui se sont enrichis en spoliant le peuple, de ces traîtres à la nation... »

« ...Si l'État actuel doit jamais faire appel à ces formations entraînées, il ne le fera pas pour défendre les intérêts nationaux à l'extérieur, mais seulement pour la défense des oppresseurs de la nation, malgré la fureur générale du peuple trompé, trahi et vendu, qui éclatera peut-être un jour»

Adolf Hitler, dans mein-kampf (mon combat)

REMERCIEMENTS

C'est alors au terme de notre Cycle de licence en Relations Internationales à l'Université Officielle de Bukavu (UOB), qu'il parait opportun de remercier et d'exprimer notre gratitude à toute personne qui nous a aidé d'une manière ou d'une autre dans la réalisation de ce travail. Nous remercions infiniment le Professeur LWAMBA MUGANZA Justin notre directeur, pour son sens de responsable scientifique et son souci pour notre formation. Malgré ses énormes tâches, il a accepté d'assurer la direction de ce travail.

Nous ne pouvons pas rester muet pour remercier également le Chef de Travaux AMANI BYENDA Adolphequi nous a orienté dans les lignes de conduite scientifique et a fait de ce travail un échelon de la connaissance.

Les témoignages de notre gratitude s'adressent aussi à tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de la faculté des sciences sociales politiques et administratives de l'UOB ainsi qu'a tout le corps enseignant, pour leurs enseignements et publications nous gratifiés qui ont cogité notre esprit et la soif du savoir.

La reconnaissance est la seule vertu qui nous reste gratuite. De cela, nous sommes très reconnaissant envers tous ceux qui nous ont encouragé et nous ont redonné l'espoir d'étudier, nous leur devons une fière chandelle. Un grand merci à tous ceux qui nous sont chers par le sang, l'alliance, l'amitié ou par la foi ; nous citons notamment, nos chers parents : Chigangu Bushenyula J. et Babwirwa Mulashe R., nos oncles, tantes, amis, pasteur et frères, pour tout ce que vous avez fait dans la réalisation de ce travail.

Didier Chigangu Munguakonkwa

SIGLES ET ABREVIATIONS

A.F.D.L  : Alliances de Forces Démocratiques pour la Libération

C.E.D.A.C  : Centre d'Etudes et de Développement d'Application Politique au Congo

C.E.P.G.L  : Communauté Economique des Pays des Grands Lacs

C.E.P.O.S.T  : Centre d'Études Politiques et Stratégiques

C.E.R.U.K.I : Centre d'Études et des Recherches Universitaires du Kivu

C.N.D.P  : Congrès National pour la Défense du Peuple

C.O.S : Commandement des Opérations Spéciales

C.S.J : Cour Suprême de Justice

D.I.C : Dialogue Inter Congolais

E.I.C  : État Indépendant du Congo

F.A.C  : Forces Armées Congolaises

F.A.R  : Forces Armées Rwandais

F.A.R.D.C  : Forces Armées de la Républiques Démocratiques du Congo

F.A.Z : Forces Armées Zaïroises

F.D.L.R  : Force Démocratique pour la Libération du Rwanda

F.P.R  : Front Patriotique Rwandaise

H.C.R-P.T  : Haut Conseil de la République de Parlement de Transition

I.C.G  : International Crisis Group

M.L.C : Mouvement de Libération du Congo,

M.P.R : Mouvement Populaire de la Révolution

O.N.G  : Organisation Non Gouvernementale

O.N.G.D : Organisation Non Gouvernementale de Développement

O.N.U : Organisation des Nations-Unies

O.T.A.N : Organisation de l'Atlantique Nord

O.U.A  : Organisation d'Unité Africaine

P.N.D.R : Programme National de la Démobilisation et la Réinsertion

R.C.D  : Rassemblement Congolais pour la Démocratie

R.D.C  : République Démocratique du Congo.

R.D.R  : Rassemblement pour le Retour et la Démocratie au Rwanda

R.S.S  : Réforme du Secteur de Sécurité

S.A.D.C : Communauté de Développement de l'Afrique Australe

S.A.L.T : Strategic Arms and Limitation Talks

U.A  : Union Africaine

U.D.P.S  : Union pour la démocratie et le Progrès Social

U.E  : Union Européenne

U.O.B  : Université Officielle de Bukavu

INTRODUCTION

1. PRÉSENTATION DE L'OBJET D'ÉTUDE

L'outil de sécurité des pays africains se construit dans un contexte marqué par l'insécurité et par une spécificité régionale forte1(*).

La conceptualisation par les auteurs des études stratégiques, notamment des études de sécurité, soulève de nouvelles questions, présente de nouvelles approches et propose de nouvelles solutions pour affronter les défis de la guerre et de la paix. Toutefois, la connaissance et la maîtrise des outils du domaine de la stratégie demeurent les préalables incontournables d'une meilleure compréhension de ces défis surtout quand il s'agit ici, de faire une étude sécuritaire de la RDC.

Il est d'autant plus important de réévaluer la pertinence et l'utilité de ces instruments que le changement du millénaire atteste de la continuité et de la discontinuité dans les modes de pensée stratégiques. En effet, l'« ancien millénaire »2(*) est une expression qui recouvre quatre siècles depuis la mise en place, en 1648, du système westphalien de sécurité. Cette période européenne des relations internationales consacre l'État comme maître de la stratégie et attribue à la dimension militaire de la sécurité une importance prépondérante.

Le « nouveau millénaire »3(*)des relations internationales voit le jour avec la fin de la guerre froide : il vient ébranler graduellement les fondements du système westphalien pour consacrer l'existence du système post-westphalien de sécurité qui remet en cause la prédominance et les desseins de la sécurité Étatique au profit de la sécurité non militaire et non Étatique.

En posant la problématique de la sécurité en République Démocratique du Congo (RDC) pendant les cinquante dernières années, l'on se rend alors vite compte, d'abord, le Congo de l'Est, de façon toute particulière, est installé dans une sorte de « guerre perpétuelle » et qu'ensuite la recherche de la paix et de la sécurité est tel, un éternel recommencement.

Non seulement l'Est de la RDC figure au premier rang des préoccupationssécuritaires mais aussi, il s'est avéré que tout le territoire contrôlé par la RDC s'est affirmé, depuis l'indépendance, comme un enjeu stratégique non négligeable pour les études de sécurité en Afrique centrale d'autant plus qu'il est convoité de tout genre.

Des indépendances à la fin de la guerre froide, les guerres africaines ressortent de deux matrices. D'une part, la matrice historique à travers le conflit de la décolonisation ; et d'autre part, la matrice idéologique qui, dans le contexte du duopole, semble inscrire les conflits du monde dans le clivage Est-Ouest, sans considérations pour leurs aspects géopolitiques propres. L'analyse actuel des logiques internes des conflits congolais permet de répéter, derrière le paravent sécuritaire, des facteurs géopolitiques évidents, relatifs à l'identitaire ainsi qu'aux enjeux de « pouvoir-territoire » et aux avantages liés à son contrôle.

Comme la sécurité en RDC pose des problèmes liés aux besoins universels d'identité, de reconnaissance, de dignité et de participation, sa grande véhémence ainsi que sagrande violence expriment le narcissisme collectifet la peur existentiellequi génèrent ainsi son paradoxe. Et voilà donc, notre étude trouve son objet ici dans l'étude sécuritaire en République Démocratique du Congo sous le thème à enrichir : « La RDC et le dilemme de sécurité : Étude comparative sous la deuxième et la troisième république ».

2. ÉTAT DE LA QUESTION

Pour ne pas forcer une porte déjà ouverte par la recherche, nous avons procédé à une revue de littérature renseignant sur la théorie sécuritaire dans le pays qui fait l'objet de notre étude à savoir la République Démocratique du Congo (RDC).

Raymond Aron4(*), au terme de son enquête, tente de définir la morale de l'action diplomatique, la stratégie qui donne la meilleure chance de sauver la paix sans sacrifier la liberté. Enfin, en un exercice de pensée utopique, il cherche les conditions de paix par la loi. En 1962, lorsque cet ouvrage paraît, ces conditions ne sont pas réalisées et la paix se résume à l'absence ou à la limitation des guerres. L'analyse de Raymond Aron prend place en pleine guerre froide et explicite les rapports de force qu'impose l'arme nucléaire détenue par quelques puissances militaires. C'est aussi une réflexion sur le devenir de l'humanité.

Colette Braeckman5(*), analyse le point sur l'Afrique centrale à la fin du XXe siècle, la situation intérieure en RDC et chez chacun de ses voisins. La chute du régime le plus corrompu d'Afrique centrale, devenu le symbole de l'ordre néocolonial, n'a-t-elle pas été obtenue grâce à l'alliance de plusieurs pays déterminés à parier sur l'avenir du continent?

La guerre qui, un an après la chute de Kinshasa, mettra aux prises les anciens alliés, engendrera une déception à la mesure de l'espoir qu'avait suscité la « renaissance africaine »6(*), dont le Congo devait être le berceau. Il apparaît alors que si les pays qui prétendaient incarner la nouvelle Afrique se sont dégagés de l'influence européenne, ils restent en proie à leurs vieux démons : l'égoïsme d'État, l'ethnisme, le goût du profit immédiat, le recours à la violence. Tout à la fois chronique des événements récents, elle analyse des forces en présence (États, leaders, ethnies, peuples, grandes puissances, organisations humanitaires, etc.) et fait une réflexion prospective, cet ouvrage s'attache aussi à déceler les signes d'espoir au coeur de ce continent à la dérive.

Elle présente encore la configuration de l'espace congolais après Mobutu, un espace déchiré par une guerre qui oppose les alliés d'hier qui ont conduit Laurent Désiré Kabila au pouvoir en République Démocratique du Congo. Elle aborde largement cette guerre dans ses premiers jours, passe en revue les actions et les parrains engagés, écrit ses principaux enjeux, ses grands objectifs. Toutefois, elle note que la guerre a conduit à une impasse tant politique que militaire. Dans sa conclusion elle énumère quelques conditions pour arriver à une solution durable, il s'agit entre autres : « le désarmement des milices par une force d'interposition »7(*). Cet auteur, dans une autre analyse8(*), nous retrace la scission des alliés d'hier maintenant regroupés en camps montés les uns contre les autres, ayant mis en relief une division autour des intérêts économiques. De la mort de Laurent Désiré Kabila à son remplacement par son fils Joseph Kabila, de la remise en cause du régime Kabila père à la mise en place des institutions de la transition.

Breackmann décrit la précarité de l'ordre politique en RDC, les velléités des États voisins dont les armées sont dotées de grandes capacités de projection et la lutte pour le contrôle de l'exploitation des matières premières. Elle met aussi en scène des « aventuriers »9(*)qui ont investi ou qui gagnent dans cette tragédie de tout un peuple.

Enfin, elle parle du rôle des puissances dans cette crise dont le bilan humanitaire est très lourd, notamment de leur soutien supposé ou réel auprès des agresseurs ainsi que de leur engagement dans le dénouement de la situation.

Ces deux ouvrages ont le mérite d'avoir analysé la confusion qui a régné en Afrique centrale avec les deux guerres du Congo dans lesquelles les pays des Grands Lacs ont joué un rôle de première importance. Un décalage de temps les sépare néanmoins de notre étude suite à l'évolution du contexte régional des guerres ouvertes vers une guerre civile masquée, et où la participation des acteurs étrangers à la République Démocratique du Congo (RDC) devient plutôt subtile dans une crise que les multiples efforts n'ont pas réussi à faire disparaître. En cela, notre quête parait sectorielle et limitée par rapport aux deux ouvrages.

Mulamba Mubyabo Ngeleka, dans un ouvrage collectif, traite des alliances stratégiques et conflits armés dans la région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la République Démocratique du Congo. Dans sa réflexion, il examine le rôle que les États de la sous-région de Grands Lacs ont joué dans le renversement des régimes dictatoriaux en République Démocratique du Congo et au Rwanda.10(*)

Max Gounelle11(*) dans ses études sur les relations internationales conçoit un aspect nouveau des questions relatives à la paix et la sécurité. Selon lui la paix et la sécurité internationale ne découlent pas seulement de l'absence de guerre et de conflit armés. D'autres menaces à la paix et à la sécurité, de nature non militaire, trouvent leur source dans l'instabilité qui existe dans les domaines économiques, sociaux, humanitaires et écologiques. Ceci nous pousse à imaginer que la mauvaise gestion des ressources naturelles par les États, en général et en particulier ceux de la Région des Grands Lacs constitue un danger aussi et une menace à la paix, à la sécurité et à la stabilité des institutions de l'État.

Olivier Lanotte12(*), aborde les aspects extérieurs de deux guerres dites de libération, de leurs origines rwandaises à son internationalisation jusqu'à devenir la première guerre continentale et africaine. Il analyse géopolitiquement le conflit en dégageant ses enjeux régionaux ainsi que l'implication des acteurs africains tant internes qu'étrangers qu'il nomme les nouveaux parrains africains, d'une part, et évoque d'autre part les enjeux internationaux au coeur desquels il place l'économie des moyens dans la politique interventionniste des puissances à certaines parties dans le conflit et le regain d'intérêts des autres pour les parties ouvertes. Dans son post face signé par Gérard Prunier, ce conflit est présenté comme le rejeton monstrueux du génocide et du non traitement par la communauté internationale tant du génocide lui-même que de ses conséquences. Lanotte part d'une dynamique externe qui est venue changer le cours des choses en République Démocratique du Congo (RDC) et qui a imprimé un caractère nouveau aux relations inter-africaines, la possibilité de diviser des États autour des intérêts et de les opposer directement par des affrontements armés. Cette perspective, sur l'échiquier régional est dépassée, chaque État comptant à agir par une main invisible avec des stratégies de substitution militaire. En outre, il ne s'agit ici que des rapports entre trois (3) États et d'une rivalité, non plus ouverte mais latente.13(*)

Paul Matthieuet les autres, ont analysé en deux parties, les problèmes politiques, sécuritaires et identitaires qui se sont posés au Kivu jusqu'en 1999.

À côté des guerres paysannes au Nord-Kivu articulées autour des enjeux fonciers et identitaires aussi bien entre divers groupes locaux anciennement implantés sur le territoire de cette province que différents groupes des Banyarwandas présents dans la région, est développée l'« Africa War I».14(*) Celle-ci est une guerre régionale qui a impliqué militairement sept (7) à dix (10) États africains, trois(3) mouvements rebelles congolais, des nombreux groupes rebelles ougandais, rwandais, burundais et angolais, sans compter de multiples acteurs privés africains et occidentaux. Entre prétexte et réalité, ils dépeignent le motif sécuritaire qui a permis au Rwanda d'attaquer la RDC. Ils évoquent également les prédations qui se présentent comme un modèle économique rigoureusement contrôlé par des Seigneurs de guerre dans une Afrique de comptoirs, conséquence de la guerre. Ces auteurs nous éclairent tant sur les acteurs que sur les enjeux en présence.

CEPOST15(*), dans son rapport final du séminaire-atelier sur la « sécurisation de la République Démocratique du Congo : Menaces, Défis et opportunités », tenue à Bukavu du 13 au 15 Juillet 2005, vise la recherche des difficultés liées à la sécurisation de la Province du Sud- Kivu en particulier et de la RDC en général, l'élargissement des contacts et des connaissances pouvant contribuer à la prévention de l'insécurité, l'exploitation des attentes de la communauté locale en matière de sécurisation du Sud- Kivu et l'élaboration des structures et des mécanismes de renforcement de la sécurité tant au niveau provincial, national, que de toute la sous-région des grands lacs.

Basil Davidson écrit : « L'éveil et le combat du nationalisme africain ». Jusqu'à la fin des années 1980, il a prévalu l'idée selon laquelle : l'idéal démocratique auquel aspiraient les peuples ailleurs, était positivement dangereux et un luxe pour l `Afrique, et que les régimes monolithiques à parti unique, autoritaires, étaient les mécanismes par excellence de la sécurité et de l'unification des sociétés.16(*)

Il est vrai que l'idée de Davidson nous laisse supposer que la sécurité de l'État est garantie mieux dans un régime autoritaire car celui-ci assure la maitrise de son territoire différemment de la démocratie alors que, celle-ci est un luxe pour l'Afrique. Cependant, beaucoup des conflits se multipliaient dans des zones particulièrement riches de l' « Afrique médiane »17(*), carrefour de tous les impérialismes, où s'entrecroisent aujourd'hui, des logiques politiques, économiques et sociales, des logiques de prédation, pour être précis.

Mais de tous les conflits africains de l'après-guerre froide, la guerre à rebondissements du Congo-Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo(RDC), est celle qui rend le mieux compte des différents aspects des conflictualités africains, à savoir, sans souci d'exhaustivité : l'ethnicité, l'effondrement de l'État, la lutte pour le pouvoir-territoire, la privatisation de la guerre, le pillage des ressources, etc....

Ainsi, pour dégager l'originalité de notre travail par rapport à tous ceux qui précédent, il est question pour nous d'identifier les acteurs qui jouent un rôle important dans la quête et dans la consolidation de la sécurité sur le territoire congolais, établir une similaritéentre les deux républiques que nous nous proposons de comparer dans cette analyse.

3. PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES

3.1. Problématique

L'objet d'un travail de recherche selon Madeleine Grawitz répond à la question « qu'est-ce que je cherche ? ». Il est alors important pour nous, de retenir que la guerre en République Démocratique du Congo est apparue comme seulement la tête d'une grande dynamique de crise en Afrique Centrale et Australe. Elle a en effet mis à contribution le Rwanda, le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie, l'Angola, le Zimbabwe et l'Érythrée. L'objectif déclaré de cette coalition était de défaire l'Afrique du plus vieux dictateur de l'époque à savoir le Maréchal Mobutu. Mais à côté de cet objectif commun, chaque pays de la coalition avait son propre agenda.

Par exemple le Rwanda, qui donna la majorité des troupes, l'objectif immédiat était de détruire les camps des réfugiés Hutus à la frontière de l'ex Zaïre, de les contraindre à retourner au pays et de repousser les récalcitrants loin à l'intérieur du Congo. Mais en règle générale, l'agenda était économique pour la majorité des pays impliqués dans la guerre.

En effet, nombreuses sécessions de 1960, dont celle du Katanga, des rébellions de 1964 et des violences politico-ethniques et celle de Désiré Kabila en 1998 qui amarqué la fin du régime du président Mobutu, aucune ne remet en question l'unité nationale et territoriale de ce vaste pays, véritable « sous-continent ».18(*) Pour Roland Pourtier, l'image symbolique du fleuve Congo, sa référence génétique et l'existence d'une identité collective constitueraient le ressort d'une conscience nationale Congolaise. Ensuite, parce que, en ce qui concerne l'insécurité, l'on peut dire que depuis 1996, le Congo-Zaïre rime avec chaos.19(*)

Cette situation, comme on le sait, est la résultante d'une guerre civile, le prolongement Congolais de la crise Rwandaise(1996-1997) et d'une guerre régionale opposant à partir de1998, le régime L.D. Kabila, ses alliés Angolais et Zimbabwéens à ses anciens parrains Rwandais et Ougandais.Guerre régionale qui se poursuit aujourd'hui par les acteurs Congolais interposés.

C'est grâce à ces soutiens précités et après avoir triomphé du régime Mobutu que L.D. Kabila proclama le 17 Mai 1997, la fin du Zaïre et la renaissance de la RDC dont il devient lui-même président. Le 02 Août 1998, le président autoproclamé prit un ensemble de mesures qui ne plurent pas aux partenaires Ougandais et Rwandais surtout, ce qui conduira à l'éclatement d'une rébellion menée par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), « paravent » de l'Ouganda et du Rwanda. Il est important de noter qu'à ce niveau la sécurité du Congo était une grande problématique et sans réponse provisoire, parce que n'ayant pas respecté les accords de Lemera, L.D. Kabila devrait se préparer naturellement à une coalition contre lui.C'est aussi grâce à la coalition formée autour de lui par l'Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad, que le Congo a pu sécuriser son territoire de l'éclatement recherché par la rébellion soutenue par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi. Cette nouvelle guerre fut baptisée « première guerre continentale Africaine ».20(*)

La question de l'évaluation de l'efficacité d'une éventuelle offensive est un thème classique de l'analyse militaire dans les études stratégiques. En fait, il s'agit ici du dilemme de sécurité qui veut que, dans un système non régulé, l'augmentation de sa propre sécurité diminue celle des autres. Dans ce contexte de confrontation interétatique, ce dilemme engendre des effets pervers tels que la course aux armements ou même la guerre offensive. Critiquée sous divers angles, cette théorie peut reprendre du service en sortant du domaine des relations entre États, pour penser des situations plus instables de guerre civile ou de l'effondrement de l'État. Cela suppose de mieux prendre en compte la dimension perceptive et cognitive de notions comme celle de sécurité ou de menace.

C'est ainsi que, pour mener à bien nos recherches et comprendre l'histoire récente de la RDC du point de vue dilemme de sécurité, les questions suivantes méritent d'être posées en guise de problématique :

§ Comment la sécurité est-elle prise en compte en RDC pendant la deuxième et la troisième république ?

§ Quelle similarité pouvons-nous établir ente les stratégies sécuritaires pendant ladeuxième et la troisième république en RDC d'après le dilemme de sécurité ?

3.2. Hypothèse

Pour répondre aux questions de la problématique, il est important de souligner que la sécurité qui est prise en compte dansce travail est celle de l'État. La sécurité de l'État c'est-à-dire la défense.

· La sécurité en RDC pendant la deuxième république était une résultante du régime monolithique à partie unique, qui serait cependant, un mécanisme par excellence pour assoir la sécurité et le contrôle de l'Afrique centrale ;

· Les politiques de défenses de la troisième république s'affirmeraient pour reconquérir le territoire et réaffirmer l'autorité de l'État sur toute l'étendue du territoire national, pendant que celles de la deuxième l'ont été avant de se stagner sur la maitrise du territoire. Donc les résultats qu'on peut lier à ces politiques sont tous stratégiques d'ordre technique, qualitatif, quantitatif, et surtout organisationnel.

C'est dans cette optique que ce travail se base sur l'hypothèse selon laquelle la RDC chercher à recouvrir sa place qu'elle occupait au coeur de l'Afrique en développant la politique de bon voisinage et au premier plan la réforme du secteur de sécurité pour prévenir les éventuelles guerres d'agression. Ainsi, la réussite de ses politiques sécuritaires pourrait avoir de l'incidence sur le renforcement de processus de paix car elle serait une façon par laquelle la RDC, qui, pendant longtemps déchirée par des guerres, pourra promouvoir les questions de paix et prendre des mesures nécessaires qui puissent conduire à la sécurité effective et à la pérennisation de la paix. Le présent travail cherche à vérifier cette hypothèse.

4. MÉTHODE ET TECHNIQUES

Le champ des relations internationales est indéfini et mobile. Il est quasiment difficile de le renfermer dans une formule simple étant donné que l'étudier de façon rationnelle soulève en outre les problèmes méthodologiques généraux à l'instar de la science politique. Ses méthodes sont à la fois électiques, pluralistes et incertaines21(*).

4.1. Méthode

Quant à notre travail, nous nous sommes servis de la méthode comparative pour établir une similarité des stratégies sécuritaire entre la deuxième et la troisième république en RDC.

4.2. Approche

Comme il va bien s'agir d'étudier les phénomènes et faits en premier lieu dans leur évolution spatio-temporelle et analyser les documents auxquels on aura accès de façon rationnelle ; ce qui nous impose un double choix méthodologique orienté vers la méthode historico-sociologique, pris comme approche à ce niveau.

La méthode historique en soi est employée pour constituer l'histoire ; elle nous a servie à déterminer scientifiquement les faits historiques qui ont marqués de manière positive ou négative la sécurité de la RDC, puis à les grouper en un système scientifique22(*).

Telle que proposée par le Professeur Labana Lasay'abar, la méthode historico-sociologique nous permet d'appréhender la société nationale et internationale dans sa propre dynamique évolutive. Il s'agit ici de se référer à la genèse, aux antécédents et à l'évolution des faits dans le temps.23(*)

4.3. Techniques

Nous avons notamment fait recours à la technique documentaire qui consiste à un recours aux sources écrites (ouvrages, rapport des organisations, Articles scientifiques, journaux, dictionnaires, lexiques spécialisées, encyclopédies, sites web, etc.),La documentation, instrument par excellence en Relations Internationales. Elle est ainsi un outil de choix que nous avons utilisé pour récolter la totalité des données traitées dans le présent travail.

5. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET

5.1. Choix

Le choix du thème portant sur l'étude du dilemme de sécurité en République Démocratique du Congo sous sa deuxième et troisième république nous est capital ; c'est un sujet qui relève de la théorie stratégique, une composante de la théorie réaliste.

En effet, l'objet des études stratégiques est l'étude des questions de sécurité, de défense et de recherche de la paix, avec la possibilité de faire usage des moyens militaires pour atteindre des fins politiques. C'est-à-dire, l'armée peut être un facteur de paix ou de guerre entre les nations, selon les cas. Autrement dit ce sujet relève d'une approche qui est au carrefour des études stratégiques et géopolitiques dont l'objet est double : d'une part, accéder à la connaissance des paramètres de constitution et d'emploi des mécanismes de contrainte pour atteindre des fins politiques et sécuritaires; d'autre part, harmoniser la politique étrangère, la politique interne et la politique de défense ou bien les politiques sécuritaires en fonction des nécessités de la paix ou de la guerre.

Par ailleurs la RDC a connu des moments politiques très sombres durant son parcourt de la deuxième république à la troisième, une longue période des guerres en répétition, entrecoupée par des courts épisodes d'accalmie pendant les négociations des belligérants.

En tant que Congolais le choix du présent sujet se justifie aussi par un besoin citoyen d'accéder à plus d'informations sur la sécurité de la RDC durant cette période et sur son avenir. En d'autres termes, on s'appesantira sur les politiques sécuritaires avant et après les périodes de guerre en RDC.

Un autre constat est que la puissance aujourd'hui se mesure de plus en plus à une capacité de défense contre les menaces internes et externes formulées contre un État. C'est compte tenu de tout ce qui précède que nous avons voulu nous interroger sur la façon dont la sécurité est prise en compte selon le dilemme de sécurité et la similarité entre les stratégies sécuritaires pendant la deuxième et la troisième république ainsi que leurs effets dans la pacification de la nation congolaise et son environnement extérieur.

5.2. Intérêt 

Ce sujet est d'un intérêt à la fois théorique et pratique : Sur le plan scientifique et donc théorique, Ce travail pourra contribuer d'une manière ou d'une autre à l'enrichissement du capital scientifique dans le domaine des Relations Internationales en général, de la géostratégie et de l'Histoire Politique du Congo(RDC) en particulier.

Sur le plan pratique, ce travail pourrait permettre de comprendre les rôles et considérations qui président l'engagement de nos gouvernements quant à l'efficacité et les buts poursuivis dans le maintien de paix et sécurité. De même, cette réflexion pourrait également être pour les décideurs politiques, un moyen de faire un état des lieux de la sécurité sur le territoire congolais, d'étudier les questions sécuritaires par rapport aux conflits internes et externes et aussi, un moyen d'évaluation des décisions prises dans la perspective de l'amélioration de la politique nationale en matière de défense et sécurité.

6. DÉLIMITATION DU SUJET

Tout travail scientifique, n'ayant pas la possibilité de mieux couvrir ou de comprendre dans sa globalité tout le champ spatio-temporel d'une réalité, il doit être clairement délimité. C'est pourquoi, nous essayons de circonscrire notre travail en trois nveuax: la délimitation temporelle, spatiale et typologique.

6.1. Délimitation spatiale

Notre travail, tout en se réfèrent à la sous-région des grands lacs africains, s'étend sur toute l'étendue de la République Démocratique du Congo qui couvre une grande période caractérisée par des évènements qui ont marqué positivement et/ou négativement sa sécurité, c'est notamment des périodes caractérisées par les guerres à rebondissements dites de libération, la mutinerie au sein de l'armée, les sécessions, prolifération des groupes armés, intégration des groupes armés au sein de l'armée nationale et par les efforts diplomatiques déployés dans la recherche de la paix et stabilité en RDC.

6.2. Délimitationtemporelle

Notre travail s'étend sur la République Démocratique du Congo, pays que nous cherchons à étudier sous deux périodes successives, c'est-à-dire de 1965 à ces jours (la deuxième république de 1965 à 1997et la troisième république de 2006 à ces jours). Toutefois nous prendrons contact avec les événements durant la longue transition de 1990 à 2005 et des évènements passés d'extranéité, chaque fois que cela nous sera utile pour éclaircir un point ou l'autre dans ce travail.

6.3. Sur le plan typologique

L'étude du dilemme de sécurité en République Démocratique du Congo sous sa deuxième et troisième république se situe dans le niveau d'analyse géostratégique théorie stratégique, et est par conséquent une composante de la théorie réaliste pour qui, la problématique de l'état de nature, le rôle central de l'État et les paradigmes d'intérêts sont le bien fondé. Pour la théorie réaliste tout est politique, l'État joue un rôle central pour garantir l'ordre et la sécurité tant sur le plan national que sur le plan des relations internationales.

Sur le plan de politique étrangère, c'est la souveraineté qui confie aux États sa légitimité. En effet, en vertu de sa souveraineté ils disposent des moyens militaires autonomes qui leurs permettent d'envisager leurs destructions mutuelle, ce qui les rend par nature dangereux les uns pour les autres.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion, cette étude s'articule sur trois chapitres dont le premier est consacré auxconsidérations générales et base théorique, le deuxième à lasécurité de la RDC pendant la deuxième et la troisième république et enfin, le troisième à l'étude comparative des politiques sécuritaires pendant la deuxième et la troisième république.

8. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

Tout au long de nos recherches, nous nous sommes heurtés à des difficultés liées à la fois à la collecte des données utiles et à la sélection des données nécessaires cadrant avec notre sujet d'étude. Toutefois, nous avons mis à profit et affiné notre capacité de synthèse afin de produire ce présent travail.

CHAPITRE PREMIER :CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES ET BASES THÉORIQUES

Le présent chapitre est consacré à la compréhension épistémologique des concepts relatifs à notre sujet (section 1), notamment, la république, le dilemme de sécurité, la sécurité,... ensuite nous allons parler du champ sécuritaire de la RDC (section2) et pour le compte de l'approche théorique nous allons développer une théorie sur la sécurité (section3).

SECTION I : DÉFINITION DES CONCEPTS CLÉS

Paragraphe 1 : La République

Au plan constitutionnel24(*), il s'agit d'un pays dans lequel la fonction de chef d'État n'est pas héréditaire. C'est un président élu, nommé ou désigné qui assume la fonction de chef d'État. Une république s'oppose à un royaume (ou monarchie) où l'on trouve un roi ou une reine qui assume le pouvoir par une filiation familiale. Généralement, une république est dotée d'un régime institutionnel présidentiel ou semi-présidentiel. Historiquement, le terme «République» est d'abord utilisé dans la Rome antique, puis dans certaines sociétés où le pouvoir n'est pas assumé par une famille royale.

Une république n'est pas nécessairement démocratique puisque le président peut être désigné autoritairement (exemple: les dictatures d'Amérique latine des années 1980, l'URSS, Union des républiques socialistes soviétiques 1922-1991).Quel que soit le mode d'accès effectif des dirigeants au pouvoir, une république repose généralement sur une prétention de représenter ou d'incarner le corps social.

On peut considérer que le terme « République » possède également un sens normatif, lié à un jugement de valeur sur les possibilités du peuple d'exercer la souveraineté.

Étymologiquement, le terme vient du latin: res (chose) et publica (public). Le caractère symbolique de bien des monarchies, et le caractère autoritaire de certaines républiques, rendent cette distinction entre monarchie et république souvent accessoire à la limite trompeuse. Elle conserve néanmoins une importance au plan juridique et au plan cérémoniel. La république est aujourd'hui la forme de régime politique la plus répandue : sur 193 pays, 136 sont des républiques, 34 des royaumes ou sultanats, trois des principautés et neuf des unions ou fédérations qui peuvent mélanger plusieurs formes d'États. Dans ce contexte la république est constatée par la promulgation d'une constitution qui la consacre.

Paragraphe 2 : Le Dilemme de sécurité

Le concept de dilemme de sécurité est un concept utilisé en théorie des relations internationales. Un État accroît sa puissance militaire pour garantir sa sécurité, ce qui est perçu comme une menace par un autre État, qui va à son tour renforcer sa puissance militaire. Le niveau de conflictualité global et d'insécurité globale augmente donc, alors que chaque État renforce sa propre sécurité. Tout État qui augmente sa propre sécurité contribue dans le même temps à augmenter l'insécurité globale et donc à diminuer sa propre sécurité. Ce dilemme peut conduire à une course à l'armement, l'exemple typique étant la course à l'armement nucléaire pendant la Guerre Froide.

L'expression a été inventée par John H. Hertz dans son livre Political Realism and Political Idealism (1951). À la même période l'historien britannique Herbert Butterfield a décrit la même situation dans History and Human, Conditions sous les termes « situation extrêmement difficile et dilemme inextricable »25(*).

Un exemple fréquemment cité est celui du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Selon ce point de vue, les grandes puissances européennes se sont retrouvées forcées d'entrer en guerre du fait de leur sentiment d'insécurité face aux alliances de leurs voisins, bien qu'elles ne souhaitent pas la guerre26(*). De plus, la mobilisation accélérée de troupes de la part de grandes puissances comme la Russie, a en retour mis la pression sur les autres États pour qu'ils se mobilisent rapidement à leur tour. Cependant, certains chercheurs contestent cette interprétation sur les origines de la guerre, avançant que certains des États impliqués souhaitaient réellement le conflit.

Le dilemme de sécurité est un corpus théorique des relations internationales, qui voit la guerre comme résultat d'un échec de la communication entre les acteurs. Les théories fonctionnalistes affirment que pour éviter la guerre, il faut éviter les erreurs de communication en fournissant l'information appropriée.

Paragraphe 3 : Notion sur la Sécurité

L'étymologie latine de « sécurité » révèle une contradiction intrinsèque, un choc entre la particule sine (sans) et l'idée de cura (soin). Les deux éléments mis ensemble (sine + cura) donnent à la sécurité un sens de déconcentrant : l'absence de soin, c'est-à-dire le sens de ce qu'elle veut dire aujourd'hui, un État dans lequel on a rien à craindre.

La sécurité pour dédire Cicéron, ne désignait donc pas « l'absence d'anxiété dont dépend une vie heureuse »27(*) un État de quiétude intérieure, de sérénité et d'équilibre. Ce sens ne s'imposera que bien plus tard.

Le traité sur « les Passions de l'âme » de René Descartes abonde dans le sens que : « lorsque l'espérance est si forte qu'elle chasse entièrement la crainte, elle change de nature et se nomme sécurité ou assurance »28(*).

Avec Jean-Jacques Rousseau, la sécurité deviendra « le problème fondamental auquel l'institution Étatique doit apporter solution »29(*)

La sécurité est définie de façon simple comme absence de menace et de façon approfondie comme absence des menaces sur les valeurs centrales au sens objectif. Au sens subjectif, comme « absence de la peur que les valeurs centrales ne fassent l'objet d'une attaque »30(*) (A. Wolfers). La notion de sécurité est l'un des concepts fondamentaux des Relations Internationales.

Mais à l'image d'autres notions telles que intérêt national, puissance, équilibre des puissances, la sécurité est aussi une notion contestée quant à sa signification et à sa portée : les conceptions relatives au sujet de la sécurité, à ses enjeux, et à sa nature, varient selon que l'on est sécuritaire traditionnel, élargi ou critique.

S'inscrivant dans le paradigme réaliste, les sécuritaires traditionnels établissent une équivalence entre la stratégie et la sécurité : de même que les études stratégiques sont concernées par l'analyse des effets des instruments des forces dans les Relations Internationales, de même les études de sécurité portent sur la menace, l'usage et le contrôle de la force militaire.

3.1. Sources de politique de Sécurité nationale

En faisant abstraction des États totalitaires, en même de vivre une autarcie politique, et des politiques conjoncturelles durant lesquelles le processus décisionnel se fait sous la pression du temps qui entraîne une exacerbation du stress susceptible d'altérer significativement les capacités de jugement des politiques, on peut, à titre résolutoire, poser que la conduite des affaires liées à la sécurité nationale est tributaire d'au moins deux catégories de facteurs, externes et internes, dont l'équilibre négocié ici, forme le coeur des politiques de sécurité en RDC.

Le cadre externe est à la fois une force de conditionnement des politiques et de sécurité et une source d'alliés potentiels. Quant au contexte interne, il permet de comprendre pourquoi des acteurs placés dans des circonstances similaires agiront différemment, mais aussi de déceler les constantes qui guident l'action d'un État donné.

3.1.1.Les sources externes

a. La structure du système international

D'abord bipolaire puis unipolaire, elle affecte les politiques de sécurité ici de trois façons distinctes :

Tout d'abord, elle permet aux États de déceler les éventuels problèmes sécuritaires qui pourraient être causés par la prépondérance de la stratégie offensive au sein du système international, soit tout simplement par le syndrome dit de la « contiguïté géographique », conséquence de l'instabilité inhérente à un État voisin31(*).

Par ailleurs, la structure du système international détermine l'ampleur et la proximité temporelle de la matérialisation d'une menace en inspectant les capacités militaires des États ennemis (deuxième république).

Enfin, elle conditionne les réponses à apporter aux dangers qui se posent, en gouvernant par exemple les types de ripostes possibles, le choix final étant basé sur une évolution des gains relatifs à la nature de la stratégie adéquate, qui échappent difficilement au dilemme suivant : recourir à une alliance ou entreprendre une action isolée dont les coûts seront supportés par un budget propre (troisième république).

b. Les institutions internationales :

Nous entendons par « institution » une structure intégrée d'identités et d'intérêts qui tend asymptotiquement vers la stabilité. Dans ce sens, des textes tels que les Strategic Arm Limitation Talks (SALT) I et II ou encore les Organisations internationales sont tous des institutions, à des niveaux de sophistication distincts.

En matière de sécurité, les régimes et les communautés de sécurité (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, OTAN, Communauté de Développement de l'Afrique Australe, SADC) ont pour rôle principal de réguler les interactions entre membres, d'une part, et entre l'institution comme un tout et l'extérieur, d'autre part.

De plus, les institutions sont, en général, des structures contraignantes, car le membership constitue une sorte d'insertion structurelle, consciente ou non, qui favorise de facto, un contrôle mutuelle entre membres.

Enfin, contrairement aux apparences, contrevenir à l'une des règles régulatrices cardinales d `une institution n'est jamais sans risque : cela nourrit notamment une rancoeur de la part des autres parties de l `institution, une perte des bénéfices qui étaient associés au membership, une baisse de la réputation ou, pire, la soumission à des actions coercitives lorsque cela est politiquement et économiquement possible32(*).

3.1.2. Les sources internes

a. La puissance nationale : 

La puissance différencie les États en fonction de leurs aptitudes à mener une ou plusieurs politiques sécuritaires. La puissance nationale dépend surtout de trois facteurs : ce sont tout d'abord, les ressources matérielles disponibles au sein du territoire national ; elles-mêmes soumises aux conditions économiques, démographiques et technologiques; la capacité de l'État à prévaloir ces ressources pour conduire des politiques adaptées aux besoins nationaux ; et enfin la capacité de l'entité Étatique à gérer des exigences opposées posant sur l'allocation des ressources nationales disponibles33(*). Par ailleurs dans un sens quelque peu différent, la puissance nationale ou son expression dépendent fortement de la cohésion sociale du pays. Un État engoncé dans une fracture sociétale constitue une double menace, interne et externe.

Sur le plan interne, lorsqu'un État rencontre des demandes de reconnaissance politique identitaire assorties des revendications territoriales, il est souvent enclin à user la force militaire au nom de la survie nationale (exemple des banyamulenge en RDC). La redéfinition de l'espace et des composantes nationales est toujours vécue comme un pas vers l'émiettement menaçant la survie ontologique de l'entité Étatique.

Sur le plan externe, deux cas méritent d'être précisés. D'une part, si l'État fait usage de la force, le flot de réfugiés qui s'en suit peut, dans le court ou long terme, poser des problèmes de sécurité aux niveaux nationaux et/ou régionaux (le Rwanda en 1994). D'autre part, un État contesté à l'intérieur pour des raisons de déficit de légitimité ou d'échec de politique sociale, par exemple, peut provoquer une crise ou une longue division externe afin de mobiliser les ressources matérielles et non matérielles pour un objectif défini comme étant supérieur aux querelles internes du moment (le cas du Zaïre de Mobutu).

b. Les prédispositions nationales :

Sont des variables qui permettent de déterminer quelles politiques de sécurité un État sera disposé à adopter nonobstant sa puissance et quel que soit le problème de sécurité qui se pose. Ces prédispositions nationales peuvent être idéelles ou institutionnelles.

3.1.3. La source idéelle 

La plus marquante est la culture stratégique d'un État. Paraphrasant Clifford Geertz, Alastair Ian Johnston dépeint la culture stratégique comme un « système intégré de symboles, qui agissent afin d'établir des préférences stratégiques étendues et durables, en formulant des conceptions sur le rôle et l'efficacité de la force militaire dans les affaires politiques interétatiques, et en revêtant ces conceptions d'une autre objectivité telle que ces préférences stratégiques qui semblent exceptionnellement réalistes et efficaces »34(*). La stratégie, en tant que système de symboles revêt deux dimensions. La première idéelle ou théorique, consiste en des hypothèses concernant, d'une part , le rôle de la guerre dans les affaires humaines, et d'autre part, l'efficacité de l'usage de la force, ce qui englobe la capacité d'en contrôler les résultats, d'éliminer les menaces et d'évaluer les conditions qui rendent l'usage de la force tout à fait légitime.

Ces deux éléments, rôle de la guerre dans les affaires humaines et efficacité de l'usage de la force constituent le paradigme central, c'est-à-dire d'une collection des méthodes de recherche utilisées pour « guider la sélection des stratégies afin de résoudre les problèmes durant une période de temps spécifiable »

Le second versant de la culture stratégique, opérationnel, recouvre les opérations stratégiques les plus efficaces, qui ne sont pas nécessairement les plus efficientes, pour faire face à l'environnement menaçant, tel que défini par le paradigme central. C'est également à ce niveau opérationnel que la culture stratégique commence à avoir un effet substantiel sur le comportement des acteurs. Les composantes essentielles de la culture stratégique apparaissent sous la forme d'un ensemble hiérarchisé de préférences de grandes stratégies, qui sont consistantes à travers les objets d'analyse et persistent à travers le temps.

Ces composantes, ajoute A.I. Johnston35(*), ne sont pas nécessairement sensibles à des variables « non culturelles », telles que la technologie, la menace, l'organisation, etc. Un État ou un groupe d'États qui opte pour une confiance absolue en l'usage de la force pour une stratégie de type offensif : c'est la stratégie de type « réaliste dur » ou encore celle dite du « si tu veux la paix, prépare la guerre ». A l'opposé, se situe une stratégie de type idéaliste, favorisant l'accommodation et les négociations diplomatiques.

La hiérarchisation des préférences stratégiques permet de tester la consistance de la culture stratégique à l'intérieur des systèmes et, par ricochet, entre différents systèmes se référant aux différentes sociétés.

La classification des préférences permet alors de juger de la consistance des choix politiques à travers le temps et les objets analysés. L'inconsistance de ces préférences stratégiques doit permettre de conclure à l'inexistence d'une culture stratégique. De plus cette méthode permet de prévoir le comportement d'un acteur en fonction de la culture stratégique que l'on a identifiée. En d'autres termes, cette façon de concevoir la culture stratégique lui confère un caractère falsifiable que les traditions antérieures avaient largement négligé.

a. Les sources institutionnelles des prédispositions nationales : 

Sont souvent codifiées dans la constitution ou alors consignées dans d'autres documents officiels tels que les décrets, les lois et les accords gouvernementaux. Ces textes ont pour but d'assurer la légalité des décisions prises, mais ils constituent une variable négligeable lorsqu'il s'agit véritablement de spécifier l'influence des sources institutionnelles des prédispositions nationales sur une décision relative à la sécurité.

Cela est dû au fait que ces textes sont interprétés différemment selon la mouvance politique au pouvoir au moment de la prise de décision. A cet égard, les organes de décision, surtout administratifs, pourrait jouer un rôle plus crucial en la matière.

Par ailleurs, les missions, les fonctions et le statut de ces organes peuvent favoriser, telle politique plutôt qu'une autre, dans un contexte traversé par des luttes entre divers services impliqués dans la prise de la décision. Les médias, les complexes industriels liés à la sécurité et à la société civile peuvent également intervenir dans ce « champ » d'intérêts très contestés.36(*)

b. Les processus politiques : 

Leur poids sur la définition des politiques de sécurité nationale dépend de trois facteurs majeurs. Tout d'abord, il dépend de la structure formelle des institutions décisionnelles, à savoir si ces dernières sont centralisées ou décentralisées. Et s'il en existe plusieurs, quel est le rapport entre les organes de prise de décision ?

Ensuite, en ce qui concerne la distribution des élites influentes sur l'échiquier politique, cette variable est plus lourde dans les pays ayant une culture stratégique quasi inexistante. Dans ce cas, la décision est le résultat de négociations intergouvernementales et, dans le contexte des gouvernements de coalition, la politique de sécurité se joue à l'interface des marchandages entre partis politiques et membres du gouvernement. Des pays tels que la Belgique et l'Italie illustre bien cet État de fait.

Enfin, les normes et les règles procédurales qui gouvernent les mécanismes décisionnels jouent un rôle de boussole lorsque le pouvoir est décentralisé et que, simultanément, les différents organes chargés de construire les politiques de sécurité nourrissent les objectifs contradictoires. Les règles procédurales viennent alors hiérarchiser les organes de décision et réguler, de ce fait, les rapports entre ceux-ci.

La représentation manichéenne de cette analyse peut se décliner en quatre points : les niveaux d'analyse (individu, État, nation, globe) ; les secteurs (économique, sociétal, politico-militaire, environnemental)37(*) ; les sources pertinentes susceptibles d'influer sur les politiques de sécuritaire (externe et interne) et la méthode d'analyse orientée vers le positivisme.

Au total et en reformulant les points ci-dessus quatre questions interconnectées devraient guider l'étude des problèmes de sécurité :

La sécurité de qui ou de quoi ? Il s'agit de déterminer le référent adéquat ou le sujet de la sécurité. Il s'agit ici de définir quelle en est la source principale, quel est l'objet de la menace et quels sont les éléments pouvant affecter la perception de la menace.

Tout cela n'a de sens et de valeur heuristique que si l'on a préalablement répondu à la question suivante, à savoir s'il s'agit d'un processus de sécurisation ou d'une démarche de sécurisation. Ensuite, la sécurité par quels moyens (et à quel prix) ? Doit-on favoriser l'usage de la force, de la sanction ou leur préférer la négociation ? Enfin, quelles sont les sources internes et externes qui affectent les politiques de la RDC?

Le bien-être est ici abordé au sens large. Il peut être économique, social ou culturel. Cependant, la priorité lexicale et analytique accordée au niveau national de la sécurité doit tenir compte du fait que la sécurité endogène à un secteur n'égalera jamais celle accomplie dans un autre en vertu du coût marginal que cela entraîne. Il y a donc un déséquilibre intrinsèque au sein de la sécurité nationale étant donné que le degré de sécurité atteint à l'intérieur d'un secteur se fait au détriment des investissements dans un autre.

En définitive, le degré de sécurité national d'un acteur sera souvent fonction de l'équilibre entre la « somme totale » de sécurité à travers les secteurs et la pression exercée par le système international sur chacun de ceux-ci.

Toutefois, le caractère équivoque de la position de l'État dans le système international contemporain, entre référent et instrument de sécurité, obscurcit et rend incertaine la réponse aux questions conceptuelles que nous avons évoquées : la sécurité de qui ou de quoi (individu, État, Collectivité, global) ; et la sécurité pour quelles « valeurs » (bien-être, souveraineté, identité, écosystème). Dès lors il est probable que la technique qui permet de détourner ces deux principaux volets de travail et leur contenu avec le moins des risques est logée dans une conceptualisation et dans une prise en compte des niveaux analytiques qui structurent en retour ce contexte.

Nous souhaitons ici présenter un regard complet et critique sur les théories, les explications et les notions avancées par de nombreux auteurs aux analyses diverses et aux avis parfois contradictoires.

Au lecteur incombe le choix des interprétations qui lui conviendront. Les différences d'approche entre la littérature francophone (européenne) et celle anglophone (américaine et britannique), sur les questions de stratégie et de sécurité, sont marquées.

L'approche française est surtout dominée par deux types de contributions : celle des juristes, qui décrivent et analysent l'organisation des systèmes de sécurité et celle des géopolitologues qui expliquent les conflits par l'influence de l'Histoire et par les rivalités de pouvoir et de territoire. À ces deux courants s'ajoute une nouvelle école, plus critique et de nature sociologique : elle procède d'une relecture des phénomènes internationaux, notamment en raison de la mondialisation et de l'interdépendance qui mettent en cause la souveraineté Étatique.

L'approche anglo-saxonne, pour sa part, aborde ces questions de façon résolument plus théorique et empirique, s'inspirant du foisonnement toujours constant des théories de relations internationales. Quoi que plus anciennes, les écoles réaliste, idéaliste et libérale y sont persistantes et importantes. D'autres, comme le constructivisme et le postmodernisme, innovent et amènent une appréciation différente des enjeux de sécurité. C'est cette littérature anglophone qui mérite aujourd'hui d'être mieux connue de noslecteurs potentiels.

De semblables contributions existent amplement dans la discipline des relations internationales, mais n'ont curieusement pas leur place dans les ouvrages qui traitent de géopolitique, de stratégie, de guerre ou de paix. Alors que plusieurs sont spécialisés sur l'une ou l'autre de ces dimensions, très peu d'entre eux apportent à l'étudiant, au chercheur et au professeur une vue d'ensemble.

SECTION II : LE CHAMP SECURITAIRE DE LA RDC

Paragraphe 1 : Le Secteur de Sécurité de la RDC

Il n'existe pas de modèle universel de secteur de la sécurité. L'on considère néanmoins que ce secteur doit normalement comprendre des structures, des institutions et un personnel responsable de la gestion, de la garantie et du contrôle de la sécurité. Par exemple: les forces armées, les services de répression, les services pénitentiaires, les services de renseignement, et les institutions responsables du contrôle des frontières, des douanes et de la protection civile. Dans certains cas, le secteur comprend également certains éléments du système judiciaire appelés à connaître des cas de délit et de mauvais usage de la force. Le secteur de la sécurité doit également comporter des organes de gestion et de contrôle et, dans certains cas, peut faire appel à la participation de prestataires informels ou traditionnels de services de sécurité.

L'État, objet référent traditionnel de la sécurité nous suit partout, de nouveau, à l'instar de la guerre froide, l'ennemi est partout qu'il faut combattre à l'extérieur comme à l'intérieur de l'État. Le champ sécuritaire de la RDC est donc simultanément traditionnel et nouveau.

Il est traditionnel, car il repose sur l'incertitude de la menace (désormais terroriste surtout quand on parle récemment des massacres de Béni, Ituri, etc...) qui conduit à élaborer des mesures de protection et de coercition pour prévenir le pire (d'autres attentats). En ce sens, la dynamique obéit au « dilemme de la sécurité » : ne connaissant ni les intentions ni les actions possibles des acteurs semant les troubles partout.

Les États s'arment et émettent des politiques sécuritaires, pour se protéger et renforcer leur sécurité, en faisant une spirale action-réaction, semblable aux réponses de sécurité classiques qui ont toujours été centrales dans l'explication des guerres.

Le champ est nouveau car, pour la première fois, la menace à la sécurité est non Étatique et transnationale. L'ennemi, rappelle-t-on, est flexible, n'a pas de résidence fixe et profite de la mondialisation notamment de la perméabilité des frontières et de la faiblesse de la souveraineté pour frapper l'État et se cible. Il est sans similitude avec l'ennemi traditionnel de nature Étatique. Même en face de cette évolution, car aujourd'hui asymétrique, le gouvernement congolais devra adopter avant tout le réflexe de la sécurité territoriale et militaire. Est-ce dire que la sécurité, prise globalement, est semblable aujourd'hui à ce qu'elle était il y a plus de quarante ans ?

Les facteurs de continuité sont tout aussi marquants que les ruptures. Il n'est nullement surprenant que la lutte contre ce genre d'insécurité provoque ainsi des dilemmes de sécurité dans plusieurs régions du territoire congolais. Ensuite,il ne faudra pas qu'on l'ignore, l'ordre international est soumis aux aléas de la peur. Cette dernière découle d'une menace transnationale qui, paradoxalement, renforce les assises de l'État et de l'ordre westphalien, et ce faisant, la défense du territoire et de la sécurité nationale aux dépens de la construction d'une communauté internationale.

Toutes les écoles théoriques reconnaissent la prédominance des questions de sécurité dans le système international et la prévalence des vieux réflexes sécuritaires. C'est ainsi que les notions d'ennemi, de guerre préventive, de changement de régime, d'unilatéralisme, sont bien anciennes et ont été à l'origine de plusieurs guerres dans cette histoire.

Paragraphe 2 :Configuration interne de la sécurité en RDC

La RDC a connu quatre grandes étapes au cours de son histoire moderne avant son accession à l'indépendance38(*) : La première est la tentative de colonisation de la part des Portugais en 1482, puis l'étape de l'État libre du Congo appelé État Indépendant du Congo qui naît avec la conférence de Berlin de 1885, qui reconnut au Roi Léopold II de Belgique sa souveraineté sur le Congo au préjudice de la France et du Portugal qui, eux, revendiquaient une partie du territoire du Congo. La troisième étape, c'est l'époque de la colonisation, le Congo est annexé à la Belgique, elle devient Congo Belge depuis 1908. La quatrième étape s'ouvre avec la proclamation de l'indépendance le 30 juin 1960.

v Au plan de la sécurité sociale (1885)

L'ÉtatIndépendant du Congo fut soumis à une exploitation brutale de compagnies qui organisaient la collecte du caoutchouc. Certaines des richesses accumulées servirent à construire des bâtiments prestigieux à Bruxelles. Cependant, Léopold II se forgea une triste réputation en raison non seulement des travaux forcés imposés aux Congolais, mais aussi à cause des mutilations faites aux femmes et aux enfants (mains ou pieds amputés) qui ne respectaient pas les quotas de production, des impôts en nature, des massacres des habitants, sans parler du pillage de l'ivoire et du caoutchouc.

En raison des excès commis par les blancs en Afrique, la réputation de Léopold II et son oeuvre d'outre-mer furent sérieusement remises en cause. A l'époque, les atrocités commises au Congo et dévoilées surtout par le Consul Britannique au Congo, Roger Casement, soulevèrent l'indignation dans toute l'Europe.

v Période de 1908 à 1960

La croissance économique du Congo belge se développa considérablement (grâce à la production du cuivre et du diamant), mais sans répondre aux besoins de la population indigène. On affirme même que l'entrée en scène de la Belgique ne changea pas grand-chose car le régime d'exploitation et de travaux forcés a continué. De plus, la quantité de chefs coutumiers congolais, accusés de remettre en cause l'ordre colonial, fut perdu pour servir d'exemple. A la fin des années cinquante, le domaine de l'éducation, resté le monopole des missions catholiques, n'avait produit que 15 universitaires congolais, aucun médecin ni ingénieur, mais avait formé plus de 500 prêtres autochtones. Les noirs congolais les plus instruits étaient devenus des imprimeurs, charpentiers, mécaniciens, infirmiers, menuisiers, etc.39(*)

v De 1960 à 1965

Est caractérisée par la désignation de Joseph Kasavubu et de Patrice Emery Lumumba, respectivement premier Président et premier Ministre du Congo Belge, devenu indépendant. Puis, les violences se multiplièrent, tandis que les partis politiques exclus du gouvernement contribuaient à attiser le feu, que plusieurs provinces demandaient leur indépendance et que se révoltaient les forces armées congolaises. Dès juillet 1960, la province du Katanga, avec à sa tête Moïse Tshombe, fit sécession ; dans le Sud-Kasaï, des tentatives sécessionnistes et de morcellement du territoire se firent sentir. L'horrible guerre civile qui s'en suivit sur l'ensemble du territoire fut marquée par l'intervention des mercenaires étrangers (belges, français et sud- africains), des casques bleus de l'ONU et par l'assassinat de Patrice Emery Lumumba (en janvier 1961). La sécession Katangaise prit fin en 1963, mais la rébellion des Lumumbistes se poursuivit jusqu'en 1964. A la fin de 1965, le Commandant en Chef, le Colonel Mobutu, s'empara du pouvoir.

L'on comprend dès lors que dans une atmosphère comme celle que nous venons de décrire, on ne peut prétendre à aucun moment conserver l'intégrité territoriale.La quatrième étape appelle trois niveaux historiques : de 1965 à 1997, de 1997 à 2001 puis de 2001 à ce jour.

v De 1965 à 1997, de 1997 à 2001 puis de 2001 à ces jours

En effet, le règne du Président Mobutu (1965-1997) a apporté à la population congolaise une paix relative ; il a lutté pour l'intégrité du territoire mais la population a été exposée à une pauvreté regrettable (sécurité sociale), elle n'a pas eu droit à la parole, à la création des partis politiques, à la grève, à la réunion pacifique, etc.

L'année 1997 a été par contre une année d'espoir pour la population congolaise à cause de la guerre menée par Laurent Désiré Kabila pour chasser le régime mobutien du pouvoir. Malheureusement, du côté du pouvoir de Kinshasa, bien qu'accueilli en libérateur par tous les Zaïrois en 1997, le régime dirigé par Monsieur Kabila s'est mis à diriger le pays d'une main de fer. Le Président autoproclamé s'est glissé tant mal dans les habits de l'ancien dictateur, en recourant, lui aussi, à la répression, aux arrestations arbitraires et aux tortures. Quelle ne fut pas la déception des Congolais.

Il eut fallu l'accession de Joseph Kabila au pouvoir pour que le paysage politique soit ouvert et que les efforts soient menés nouvellement surtout dans la réforme du secteur de sécurité.

Paragraphe 3 : Configuration externe de la sécurité en RDC

Les crises africaines "post-idéologiques" ont causé, chez ceux qui se sont dévoués pour les contenir, bien des déceptions. Les plus vives furent celles où les gestionnaires de crise ont vu les conflits allumés ou entretenus par les dispositions mêmes qui avaient été préconisées par la communauté internationale40(*). Parmi ces erreurs, les plus fréquentes et les plus graves ont porté sur le secteur de sécurité des pays, en premier lieu leurs forces armées : le Congo-Zaïre, Rwanda, Sierra Leone, République centrafricaine, Côte d'Ivoire en sont quelques exemples parmi tant. Eclairés par ces douloureuses expériences, nous tenterons de répondre à la question : quel type d'appareil de sécurité faudra-t-il approprier au Zaïre (deuxième république) et pour la RDC aujourd'hui ?

Chaque situation de sécurité est unique, et il serait vain de rechercher un modèle ; en revanche, certaines erreurs ont été trop répétées pour ne pas mériter d'être dénoncées. Une des difficultés de la démarche est que, parmi les dispositions que la communauté internationale a reconnues comme fautives, certaines constituent celles auxquelles les dirigeants congolais se montrent le plus attachés, alors qu'ils répugnent à d'autres que le gestionnaire de crise tentera d'imposer comme de bonnes pratiques. Dans cette étude, nous nous inscrivons dans l'arsenal des instruments et des stratégies de développement de la communauté internationale. Porteuse d'une vision respectueuse des droits de l'homme et des canons démocratiques, cette doctrine universelle ne prône cependant pas suffisamment une analyse des besoins de sécurité réels du pays ; nous tracerons donc les grands traits de la spécificité congolaise dans ce domaine, libéré des préjugés occidentaux ou tiers-mondistes. De même, si la doctrine internationale ne sous-estime pas la difficulté, pour un État africain, à maîtriser l'outil de sa sécurité, elle s'est peu attachée à structurer cet outil de manière à offrir aux jeunes États une prise solide sur leur force publique ; nous proposerons donc les éléments techniques d'une telle maîtrise.

Enfin, si la communauté internationale s'est bien consacrée à la réforme des aspects police et justice, elle l'a souvent dissociée de celle des forces armées ; nous envisagerons au contraire de manière unifiée les questions de sécurité intérieure comme extérieure de la RDC.

L'intérêt se porte donc, dans la mesure où elles sont encore vivantes, sur les structures traditionnelles ou confessionnelles d'arbitrage et de paix publique ; la méfiance s'aiguisera au contraire à l'égard des pratiques, même ancestrales, propres à capter les libertés individuelles au profit du petit nombre, ou encore celles qui ont garni l'imaginaire des violences récentes. Cette démarche sera souvent contrainte par des conditions politiques et économiques peu favorables : des réformes structurelles imposées par les bailleurs de fond, l'existence de milices dangereuses ou de forces armées mal contrôlées auxquelles il faudra promettre un avenir, un personnel politique mal préparé à manier un outil de sécurité performant.

SECTION III : LE CADRE THEORIQUE

Paragraphe 1 : La théorie de sécurité

La sécurité est ici synonyme de la sécurité nationale, à cause du dilemme de sécurité auquel tout État exposé du fait de la rage anarchique des Relations Internationales : le référent de la sécurité, c'est -à-dire en ce qui est de la RDC, l'unité dont il s'agit d'assurer la sécurité est l'État, les valeurs centrales qu'il s'agit de protéger sont la souveraineté Étatique, l'indépendance nationale, l'intégrité territoriale ; quant aux menaces qu'un État se doit d'être capable de dissuader ou d'affronter avec succès, elles concernent exclusivement la force armée à laquelle sont susceptibles de recourir, compte tenu de leurs capacités militaires objectifs, d'autres acteurs collectifs, Étatiques mais aussi non-Étatiques (groupes terroristes par exemple)41(*). Longtemps prédominante, malgré l'émergence dans les années cinquante de la notion de communauté de sécurité, cette conception traditionnelle sera concernée à partir des années quatre-vingt.

L'évolution du contexte international y a été pour beaucoup : la maturation de l'anarchie au niveau des relations Est-Ouest et le moindre degré d'urgence des dimensions exclusivement militaires de la sécurité. Ce qui a suscité la régionalisation de la notion de sécurité d'une part et son élargissement de l'autre afin de maintenir l'influence de puissance au coeur de l'Afrique par le biais du grand dictateur Mobutu.

D'un côté, le postulat réaliste de l'indifférenciation fonctionnelle des États face aux problèmes de sécurité a été remis en cause.

D'après Buzan, la sécurité d'un État est la façon significative médiatisée par les effets de la géographie : la situation sécuritaire varie selon les États car, toutes choses restant égales par ailleurs, et abstraction faite des puissances (ou de la superpuissance depuis la fin de la guerre froide), c'est dans ses voisins, avec lesquels il partage une histoire, que le Congo-Zaïre voit d'abord une menace ou non pour sa sécurité42(*). D'où le concept de complexe de sécurité défini comme un groupe d'États dont les soucis primordiaux de sécurité sont si étroitement liés que la sécurité d'aucun d'entre eux ne saurait être séparée de celle des autres. Appliquée aux régions d'Amérique du Nord, d'Afrique Australe, du Proche et du Moyen Orient Arabo-musulman, du sous-continent Indien, et de l'Asie du Sud-Est dans un premier temps, ainsi qu'aux Balkans, au Caucase et à l'Afrique des Grands Lacs et de l'Ouest depuis la fin de la guerre froide.

De l'autre côté, la notion de sécurité en RDC a été élargie pour prendre en compte les dimensions non militaires d'une sécurité dorénavant appréhendée sous un angle global.

Toujours d'après Buzan et l'école Copenhague43(*), tout autant que la sécurité militaire, qui concerne la survie des États pris dans l'interaction de leurs capacités offensives et défensives et des perceptions de leurs intentions respectives, la sécurité inclut:

· La sécurité politique, qui concerne la stabilité des États, leurs systèmes de gouvernement et la légitimité de leur idéologie. Rapportant cette dimension de sécurité à notre analyse, il est important d'étudier les profils des décideurs politiques pour comprendre l'impact qu'à leurs politiques sur la sécurité ;

· La sécurité économique, relative à l'accès aux ressources, marchés et finances nécessaires pour maintenir de façon durable des niveaux acceptables de bien-être et de pouvoir Étatique ;

· La sécurité environnementale, portant sur la sauvegarde de la biosphère locale et planétaire comme support en dernier ressort de toute activité humaine ; et

· La sécurité sociétale, définie comme la durabilité à l'intérieur des conditions acceptables d'évolution, des schémas traditionnels de langage et de la culture ainsi que de l'identité et des pratiques nationales et religieuses.

Selon Walter Lippman, une Nation possède la sécurité lorsqu'elle n'est pas contrainte de sacrifier ses intérêts légitimes afin d'éviter la guerre, et est capable, s'il y a un obstacle, de les préserver à travers la guerre.

De ce qui précède, disons un mot sur la sécurité nationale. Qu'est-ce que la sécurité Nationale ?44(*)Autant la clarification conceptuelle est absente autant il existe plusieurs définitions de la sécurité Nationale et internationale sans une réelle interaction. Notons-en quelques-unes :

Penelope Hartiand-Thunberg écrit : « la sécurité nationale est la capacité d'une Nation à poursuivre avec succès ses intérêts nationaux tels qu'elle les voie à n'importe quel endroit du monde ».

Selon Giacomo Luciani, « la sécurité nationale, c'est la capacité de résister à toute agression étrangère »

Pour Frank N. Trager et Frank L. Simonie, « la sécurité nationale est cette partie de la politique gouvernementale qui a comme objectif central la création des conditions nationales et internationales favorables à la protection et à l'extension des valeurs vitales nationales contre des adversaires existants potentiels ».

Selon Barry Buzan ; « dans le cas de la sécurité ; la discussion consiste à se soustraire à la menace. Dans le contexte du système international, la sécurité désigne la capacité des États et des sociétés à préserver l'autonomie de leur identité et de leur intégrité fonctionnelle »45(*).

Arnold Wolfers, quant à lui établit une distinction : « Dans un sens objectif, la sécurité mesure l'absence de menaces pesant sur les valeurs acquises ; dans un sens subjectif, elle désigne l'absence de peur que ces valeurs soient attaquées ».

De ces définitions, ajoutons celle de Dominique David qui propose de considérer la « sécurité » au sens le plus large du terme, comme l'État d'un sujet qui s'estime non menacé par tel ou tel danger, ou pense avoir les moyens d'y répondre si ce danger vient à devenir actuel »

Les trois premières définitions tombent facilement dans la catégorie d'une vision réaliste de la politique internationale au sein de laquelle l'objectif de l'État est la quête de la puissance à travers l'intérêt national. Elles renseignent considérablement le champ d'application du concept de « sécurité».

Par ailleurs, la définition de F.N. Trager et de F.L. Simonie a l'inconvénient d'être élitiste et bureaucratique. Ils font de la sécurité nationale un instrument de promotion et d'extension des « valeurs nationales vitales ». Cette idée peut être interprétée comme étant la manifestation d'une volonté de puissance impérialiste. En effet, parmi les valeurs nationales, il y a assurément l'idéologie organisatrice de l'État.

Le concept « sécurité » est polysémique non seulement parce qu'il est utilisé dans la plupart des domaines de la vie sociale, mais aussi parce qu'il est susceptible d'une forte connotation idéologique empêchant ainsi à la réalisation d'un consensus à son sujet.

Cependant d'une manière générale, le concept « sécurité » s'entend :

· d'une situation, d'un État dans lequel on n'est pas exposé au danger ;

· d'une tranquillité d'esprit inspiré par la confiance, par le sentiment de n'être pas menacé ;

· d'un dispositif empêchant la mise en marche intempestive d'un mécanisme nuisible ;

En d'autres termes, être en sécurité signifie « n'être pas exposé à un danger ». Dans cet ordre d'idées le terme « sécurité » est utilisé dans les secteurs sociaux46(*).

Paragraphe 2 : Les différentes approches de la sécurité47(*)

1. La sécurité nationale et la sécurité internationale

La première se réfère à la capacité d'une nation à poursuivre avec succès ses intérêts nationaux tels qu'elle les voit à n'importe quel endroit du monde. C'est aussi la capacité de résister à toute agression étrangère. En d'autres termes, il s'agit de la partie de la politique gouvernementale qui a pour objectif central la création des conditions nationales et internationales favorables à la protection et à l'extension des valeurs vitales nationales contre les adversaires existants ou potentiels ;

La seconde repose plutôt sur la convergence et l'agrégation des intérêts Étatiques autour des risques communs. En d'autres termes, c'est la capacité des États et des sociétés à préserver l'autonomie de leur intégrité fonctionnelle.

2. La sécurité Intérieure

Une définition de la sécurité intérieure ne s'impose pas facilement. Au premier plan de l'expression et des représentations, la notion de sécurité intérieure renvoie au maintien de la paix sociale dans l'espace clos des frontières nationales et donc, de manière implicite, à la séparation traditionnelle entre le territoire de l'État, domaine du policier et du magistrat, et un extérieur, domaine de la compétence des forces militaires.48(*)

Dans le cadre de notre travail, nous retenons la définition de la sécurité nationale et de la sécurité intérieure dans la mesure où ces dernières nous permettrons de comprendre ou de bien étudier les capacités qu'a la RDC à maintenir son territoire en sécurité, poursuivre ses intérêts à n'importe quel coin du monde et à maintenir la paix à son sein. Chose qui, très souvent abouti à des résultats non escomptés c'est-à-dire, insécurité et guerres en répétition, et c'est ce qui explique même l'étude du dilemme de sécurité.

3. La sécurité alimentaire

La FAO la définit comme une situation dans laquelle « chacun peut accéder en toute circonstance à une alimentation saine et active ». Il fait donc référence à la disponibilité de la nourriture en qualité et en quantité suffisante.

4. La sécurité économique

Ce concept renvoie à un niveau de vie assuré et stable qui fournit aux individus et aux familles le niveau nécessaire des ressources pour pouvoir participer sur le plan économique , social et culturel et avec dignité à la vie de leur communauté. Ainsi, cette notion va au- delà de la simple survie physique et comprend un niveau de ressources qui favorise l'insertion sociale.

5. La sécurité Informatique

Il s'agit des dispositifs ou des systèmes qui consistent à assurer que les ressources matérielles ou logicielles d'une organisation sont en permanence disponibles dans le cadre prévu. La sécurité informatique consiste généralement en quatre principaux objectifs : l'intégrité (garantir que les données sont bien celles qu'on croit être), la confidentialité (assurer que seules les personnes autorisées aient accès aux ressources, la disponibilité (maintenir le bon fonctionnement du système informatique), la non répudiation (garantir qu'une transaction ne peut être niée),

6. La sécurité Humaine

Il s'agit d'une approche de politique étrangère axée sur les personnes connaissant que la stabilité durable est impossible tant que la sécurité humaine n'est pas garantie et que les citoyens ne sont pas protégés des menaces d'atteintes violentes à leurs droits, leur sécurité et leur vie.

Souvent qualifiée de «  sécurité axée sur les personnes »ou de « sécurité à visage humain », elle place les êtres humains, plutôt que les États, au coeur de la réflexion sur la sécurité. La sécurité humaine met en évidence les liens complexes et souvent ignorés qui existe, par exemple, entre désarmement, droits de l'homme et développement.

7. La sécurité sanitaire

Ce terme se rapporte à la sûreté qui doit être accordée à tous les produits et activités nécessaires à la préservation de la santé. Son champ d'action s'étend des biens et produits à visée thérapeutique, diagnostique et préventive jusqu'aux aliments et milieux de vie.

8. La sécurité sociale

Il s'agit de la protection qu'une société accorde à ses membres, grâce à une série de mesures publiques en raison de la survenance d'un risque dit social(maladie, maternité, accidents de travail, maladies professionnelles, chômage, invalidité, vieillesse et décès).

CHAPITRE DEUXI?ME : LA SÉCURITÉ DE LA RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE

Le présent chapitre sera consacré à l'étude des fondements de la sécurité en RDC (section1),à l'étude de la situation sécuritaire dans la deuxième république (section 2), ensuite dans la troisième république (section 3). Nous essayerons de comprendre la manière dont la sécurité est prise en compte dans une situation supposée stable ou dans une dynamique des guerres.Dans ce chapitre nous aborderons ou focaliserons donc notre attention sur l'instabilité politique en RDC afin de bien aborder les stratégies de pacification et de sécurité après cette instabilité et surtout quand il s'agira de la troisième république.

SECTION I : LES FONDEMENTS DE LA SÉCURITÉ EN RDC

Paragraphe 1 : Rôle de l'Armée

L'armée joue un rôle important de dissuasion pour chaque État. La dissuasion est un
mode de prévention des conflits dans les rapports entre les États. Elle consiste pour un État à s'armer amplement pour décourager tout autre État qui pourrait avoir des intentions
expansionnistes sur l'État armé. L'armement permet aux États d'avoir une puissance.49(*)

La menace de la sécurité intérieure apparait comme une raison de l'ingérence de
l'armée dans les affaires civiles. L'armée congolaise depuis la veille de l'indépendance et
dans son évolution a dû faire face à des mutineries, rebellions ainsi que les sécessions. Cette
situation a continué avec la rébellion muleliste et celle de l'Est (1964), les mutineries des ex-gendarmes katangais à Stanleyville (1964) ; la guerre de Bukavu avec le 10ème bataillon
commando de Schramme (en 1967), l'attaque de Luashi et Kisenge par les mercenaires venusde l'Angola, sous les ordres de Bob Denard (novembre 1967) ; la guerre de « quatre-vingtjours »(mars 1977 juin 1977) ; la guerre de Kolwezi ( en mai 1978) ; la guerre de Moba 1, de Moba 2 et la guerre de l'AFDL. Pendant toutes ces guerres, l'armée a joué unrôleimportant à l'intérieur du pays. Cette mission de l'armée est confuse, entre elle et cellede lapolice.50(*)L'armée congolaise a changé plusieurs fois des noms, en passant par plusieurs étapes.Elle a commencé par la force publique depuis 1885 jusqu'en 1960, puis armée nationalecongolaise après l'indépendance (ANC), jusqu'à devenir forces armées zaïroise (FAZ). Lorsde l'avènement de Mzee Laurent Désiré Kabila, elle est passée pour les forces arméescongolaises (FAC) pour finalement être forces armées de la République Démocratique duCongo (FARDC).

1.1. LaForce Publique

Elle fut créée en 1885, lorsque Léopold II venait de prendre possession de l'État
indépendant du Congo, actuelle République Démocratique du Congo, il commandait le
ministère des affaires intérieures. C'est ainsi qu'il va créer une force militaire et de police
pour l'État.

En 1886, beaucoup d'officiers belges furent détachés au Congo pour mettre en place
une force militaire. Cette force publique n'était pas constituée uniquement des officiers
belges, il y avait aussi les suédois, des danois et les autres européens.

La force publique a mené une campagne militaire lors de la guerre mondiale 1914-
1918, C'était en Afrique de l'Est, Cameroun, au Rwanda, au Burundi et surtout dans le
territoire de l'actuelle Tanzanie. Elle remporta divers succès militaires (Tabora, Mahenge)
gagnant ainsi les respects et la confiance de leurs alliés Portugais et Britanniques.51(*)

Au cours de cette période, la force publique fut organisée en 21 compagnies, plus lesunités séparées d'artillerie et de génie, chaque compagnie devait comprendre quatre officiersblancs et cent cinquante soldats Africains, 80 congolais complétaient l'effectif.
L'histoire nous renseigne que les officiers belges et les congolais prirent
automatiquement la place des européens de différents organes qui constituaient le corps des
officiers sous l'E.I.C.

La troupe déployée au Katanga était spécialement constituée d'une
force autonome de 6 compagnies et une unité cycliste.Dans l'ensemble, la force publique était constituée d'un organe de douze mille centhommes, répartis entre les vingt et une compagnies. Au fil du temps, la force publique vers1914 comptait déjà plus ou moins 17.000 soldats, recrutés sous le système de quotas dont lesconditions de recrutement forcé ont continué.

1.2. L'Armée Nationale Congolaise

L'armée nationale congolaise (ANC) fut créée après l'indépendance qui eut lieu le 30juin 1960. Elle fut obtenue après des nombreuses discussions avec la Belgique qui tenait à cequ'elle ait lieu après 30 ans. Il s'est posé un problème très sérieux chez les congolais depouvoir prendre la relève des officiers blancs pour la maitrise de la situation sur toute l'étenduedu territoire ou la situation était devenu ingérable. Les revendications, maintes foisexprimées par les hommes en uniforme, n'avaient retenu l'attention de personne :l'africanisation des cadres, réajustement de la rémunération, amélioration des conditions detravail, réalisation de promesses faites aux soldats méritants.52(*)La mutinerie avait été la conséquence logique de la négligence des revendications deshommes en uniformes. A ce sujet le Général Janssens s'adressant aux troupes congolaises àqui il voulait demandait la discipline, il leur dira en ce terme : « Avant l'indépendance égalaprès l'indépendance ». Cette expression choqua la conscience congolaise en commença parles hommes destroupes qui ne comprenaient pas le bienfondé de l'indépendance et dans lesmilieuxpolitiques ce fut une remise en cause de l'indépendance de la jeune République.Le discours de Lumumba créa un climat d'hostilité contre les belges. La situation seragénéralisée dans tout le pays par manque d'officiers capable de maitriser les hommes detroupes qui se soulevait dans tout le pays.A la veille de l'indépendance, la République Démocratique du Congo fut déchirée pardes guerres de sécession et des rébellions : la sécession du Katanga conduite par MoiseTshombe et la sécession du sud-Kassaï (1960-1962) dirigée par Albert Kalonji Mulopwe ;la rébellion d'Antoine Gizenga dans la Province orientale (1960-1961) ; la rébellion mulelisteet celles de l'Est (1964) ; ces guerres ont eu une incidence sur la capacité de faire face à tousces mouvements.53(*)


Pendant cette période, l'ANC devait faire face à beaucoup de groupes de résistance, notamment l'armée katangaise, la résistance d'Albert Kalonji au sud Kasaï, le groupe rebelled'Antoine et les Mulele-maïainsi que différentes mutineries. Face à cette réalité l'ANC setrouva dans l'impossibilité de contenir tous ces mouvements sur terrain.
La guerre est un moment propice au Congo où les gens croient à la magie, à la
sorcellerie. On remarque les chefs militaires courir dans les maisons de devins pour de
procédés de multiplication, d'invulnérabilité aux balles, de disparation lorsqu' on est dans uneembuscade.Un usage plus contemporain de la tromperie ancestrale des sorciers fut mis à jourdurant la récente guerre civile au Congo. La sorcellerie augmente toujours en temps de guerre,mais cet exemple de tromperie est exceptionnel.Des jeunes africains furent recrutés pour rejoindre l'armée rebelle qui déferla vers lesud-ouest du Congo. Ils contrôlèrent à un certain moment un cinquième du territoire.

Pours'assurer d'une armée vicieuse et sans peur, les chefs de la rébellion usèrent de la sorcelleriepour convaincre les guerriers qu'ils étaient invincibles, leur promettant que si une balleennemie les touchait elle se transforme en goutte d'eau. Le 14 août 1964, après le rite desorcellerie, les soldats se dirigeaient vers Luluabourg (Kananga aujourd'hui) pleins deconfiance. Le docteur Alexandre Reid raconte la bataille qui s'ensuivit :
Le matin du 14 août, ils (l'armée de l'ANC) tendirent une embuscade à huit Camions
chargés de soldats rebelles aux deux-tiers de la route vers Lusambo et les abattirent quasimenttous. Les quelques rescapés informèrent Lusambo de leurs pertes, ce qui fit que la victoirechangea des camps dans notre région de Mongo et anéantit la crainte et les tabous dessorciers.Ce sont les croyances animistes tellement rependues qui rendent de telles tromperiespossibles. On estime que cette armée, avec ses forces ancrées dans la sorcellerie, futresponsable de plus de 100.000 morts avant d'être vaincue. Les soldats comme les civilsavaient perdu leur capacité de raisonner clairement et même de se défendre, parce qu'ilsavaient mis toute leur confiance dans la sorcellerie.54(*)


1.3. Forces Armées Zaïroises


Horold Crouch en faisant une comparaison de l'Asie du Sud-est constate quedans le pays ou les structures sociales sont encore relativement instables les gouvernements
dominés par les militaires peuvent apporter une stabilité politique qui favorise la croissance
économique.

Cette règle n'a pas épargné la RD Congo qui après des discordes, des conflits
politiques, des sécessions, des rebellions et mutineries après l'indépendance, ont permis à
l'armée de prendre le pouvoir. Par un communiqué, le commandant en chef de l'Armée
Nationale Congolaise va prononcer ce qui suit : Depuis plus d'un an, l'Armée Nationale
Congolaise a lutté contre la rébellion qui, à un moment donné, a occupée près des deux tiersdu territoire de la République. Alors qu'elle est presque vaincue, le Haut Commandement del'Armée constate avec regret qu'aucun effort n'a été fait du côté des autorités politiques pourvenir en aide aux populations éprouvées qui sortent maintenant en masse de la brousse, enfaisant confiance à l'Armée Nationale Congolaise. La course au pouvoir des politiciensrisquant à nouveau de faire couler le sang congolais, tous les chefs militaires de l'ArméeNationale Congolaise, réunis ce mercredi 24 novembre 1965 autour de leur commandant enchef, ont pris, en considération de ce qui précède, des graves décisions suivantes :
55(*)L'armée a assumé et continue a assumé un très grand rôle politique, mais économiqueet socioculturel. Il est classique dans les pays en voie de développement que l'armée prenneen charge la gestion du pays. Certains avancent l'argumentation que cet engagement est nécessaire au sein desnations émergentes. L'implication politique militaire vise à stabiliser la situation politiqueet àcontribuer à la construction nationale.

Selon Harold,certains facteurs favorisent cette politisation des forces armées : la
perte de la crédibilité du gouvernement civil due aux incessantes querelles du pouvoir, la
persistance de sérieux problèmes de sécurité intérieure, l'absence d'une menace extérieure
imminente et la conviction de l'Armée d'être la gardienne de la nation.

Il y a aussi des circonstances historiques particulières qui peuvent expliquer
l'engagement des militaires, la lutte pour l'indépendance, l'armée s'appuyant sur la légitimitérévolutionnaire (l'incapacité de la classique politique a assuré la gestion du pays).
Jean-Jacques Rousseau écrivait : « le plus fort n'est jamais plus assez fort pour être
toujours le maitre s'il ne transforme sa force en droit et l'obéissance en devoir ».
Le nom de la République Démocratique du Congo a continué jusqu'en 1971 pour être
remplacé par la dénomination République du Zaïre, qui d'après les tenants du régime
mobutisme prêtait à confusion qu'il fallait écarter. Par contre, la prise de pouvoir par Mobutu a plongél'armée dans le tribalisme, beaucoup d'officiers étaient de l'Equateur, où lui-même étaitressortissant. Il a fini par faire du lingala une langue militaire.

1.4. Forces Armées Congolaises

Depuis 1965, le pays a connu un régime fort qui l'a plongé dans une crise totale,
Laurent Désiré Kabila à la tête d'un mouvement dénommé Alliance des Forces
Démocratique pour la libération du Congo en sigle AFDL va combattre le régime de
Mobutu pour libérer le pays de la dictature qui a duré 32 ans.
L'armée sera dénommée les Forces Armées Congolaise pour la défense de l'intégrité
territoriale. Les forces de Laurent Désiré ont été qualifiées de libération par le fait d'avoir
sorti le pays dans un régime sans partage qui a ruiné totalement la République DémocratiqueduCongo.

1.5. Forces Armées de la République Démocratique Du Congo

Après la mort de Laurent Désiré, le pays était plongé dans une situation de crise
identique à celle des années qui ont suivi l'indépendance. Les différents mouvements qui ont combattu avec Laurent Désiré vont se désolidariser pour commencer leur propre lutte. Après la mort de Laurent Désiré Kabila, le pouvoir sera pris Joseph Kabila Kabange, fils du feu Laurent Kabila avec l'accord du gouvernement Kabila père et l'armée.Au fil de temps les forces armées congolaise vont devenir les Forces armées de la
République Démocratique du Congo, « FARDC » en sigle.

Paragraphe 2 : La Dualité Armée-Police (rôle de la Police)

Dans plusieurs interventions soit pour disperser les manifestants soit pour mater les
insurgés, l'armée vient souvent en appui à la police nationale, lorsque celle-ci n'arrive pas à neutraliser les manifestants ou encore en cas de débordements.

Plusieurs fois dans la ville de Bukavu, Goma, Lubumbashi, Kinshasa.., lorsqu'il y a les manifestations des étudiants, ou dans les communes les populations revendiquent contre les coupures de courant électrique ou contre un meurtre, la police est souvent appuyée par soit la garde républicaine ou la police militaire qui sont des unités spéciales de l'armée nationale. Ces unités interviennent souvent pour maitriser la situation qui déborde la police.
Mais la cohabitation entre ces deux unités n'est pas toujours aisée, car la démarcation
entre les deux corps est floue. La police et l'armée sont deux corps rivaux. L'armée traite
toujours la police d'être mal formée, mal payée, corrompue, considérée comme ayant la
conscendence sur l'armée. Les conflits de compétence ont été nombreux, mais les
accrochages sont restés limités. Les deux institutions sont toujours en concurrence, mais se
respectent mutuellement. Les militaires sont souvent solliciter pour des missions de sécurité
intérieure. Les corps d'élite de l'armée sont par exemple intervenu aux cotés de la police.

Théoriquement la police s'occupe de la sécurité intérieure et l'armée de la sécurité extérieure, mais en réalité la délimitation est floue par rapport aux stratégies opérationnelles adoptées. Pour la simple raison, la gestion de la police est souvent confiée à des officiers des forces armées qui souvent s'inspirent du modèle de l'armée pour organiser la police. Ils créent au sein de la police des unités spéciales d'interventions, des unités d'élites. Ce qui crée une ambigüité entre l'armée et la police.

Paragraphe 3 : La Maitrise des frontières

Les territoires naissent et se limitent par les frontières56(*). Celles-ci se défendent de l'interne à l'externe par le principe de non extraterritorialité. Les frontières expriment la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité du prince. Le territoire interne est protégé par la frontière, d'où, l'exclusivité du pouvoir externe sur tout son contenu. Toutes les présences existantes sur le territoire interne relève de l'autorité compétente. Le « prince défend le territoire par la frontière57(*).

Enfin, le territoire de par ses frontières est la cause de l'insécurité dans la République Démocratique du Congo. Il choque l'actualité sécuritaire, il est un enjeu géopolitique, une donnée coloniale, il est construit. Cependant, le principe de voisinage nourrit la haine, sème la différenciation entre les membres des princes limités, d'une part. D'autre part la non-ingérence, le raconte d'actualité sous régionale, appuie le refuge des rebellions et des oppositions de celui-là par le principe de non extraterritorialité. Ainsi, le territoire et la frontière sont la cause de choc de la sécurité en RDC, conséquence de la sécurité sous régionale. Ils sèment la différenciation au coeur du voisinage et encouragent et favorisent le réfugie ou la prise de position des rebelles opposant par le « principe de para territorialité »58(*). Le « territoire insécurise le territoire ». La frontière favorise le cantonnement des rebelles dans les territoires voisins. Ils limitent « une population contre une population »59(*).

En effet, l'histoire rencontre la genèse et l'évolution des rebellions dans la sous-région. Elles remontent de l'ère des indépendances et évoluent avec la période postcoloniale. La crise politique et les conflits en RDC, le génocide au Rwanda et le massacre au Burundi construisent et amplifient la donne. Ces crises politiques se naissent des oppositions politiques et développent des organisations politiques, des rebellions et des milices. Elles sont origines des groupes armés, les acteurs mafieux, dans la sous-région. Le prolongement du drame rwandais en territoire congolais se réunit par l'installation sur la frontière entre la RDC et le Rwanda des réfugiés hutus encadrés par les éléments génocidaires de l'ancienne armée rwandaise.

Ces militaires ne se désarment à leur entrée au Congo. Ils ne tardent pas à lancer des expéditions meurtrières en direction du Rwanda et sur le territoire congolais. Contre des populations autochtones, des éleveurs tutsi (à Masisi/ Nord-Kivu et au Banyamulenge/ Sud-Kivu). Ces éléments et les résidus des réfugiés rwandais constituent les bases des rebelles -FDLR) en RDC. La présence dans les camps d'éléments armés de l'ancienne armée rwandaise représente un danger permanent pour les régimes tutsis et alliés de la région -Rwanda, Ouganda et Burundi). Elle constitue l'essentiel des exactions dont sont victimes les populations tutsies et celles locales au Congo. La guerre de 1996 exprime la volonté de Rwanda de pousser les réfugiés hutus militarisés et le soutient de l'Ouganda pour se finir avec le régime Mobutu. Ainsi, en guise de couverture politique, l'Ouganda et le Rwanda se rallient avec l'ancien maquisard, Laurent désiré Kabila pour masquer leur agression. Il se confère le caractère noble de lutte pour la libération du peuple congolais, opprimé sous la dictature trentenaire du Mobutu.

Ces groupes armés vont procédés des frontières rwandaises, au contrôle des ressources naturelles de Nord-Est et avance vers Kinshasa afin d'y prendre pouvoir.

SECTIONII :LA SÉCURITÉ PENDANT LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE

Paragraphe 1 : La sécurité offerte par les États Unis d'Amérique

Le Congo-Zaïre bénéficiait de la grande considération des États-Unis d'Amérique comme un territoire qui dans le contexte de la guerre froide, pour lui servir de barrière contre l'expansion du communisme déjà installé en Angola. C'est dans ce contexte que s'est vite cru la sécurité du Zaïre qui sans aucune doute était une oeuvre toute particulière des États-Unis. Cela a pu permettre le président Mobutu de préserver l'intégrité du territoire ; renforcer les capacités militaires vis-à-vis desÉtats voisins et aller à s'ingérer dans les politiques de ces différents États environnent.

Le secteur de sécurité était ainsi bien structuré et organisé à tel point que le Zaïre était à même d'envoyer les commandos mercenaires intervenir dans un État, surtout de larégion oùil y a trouble contre la sécurité. C'est le rôle même du gendarme qu'il jouait au compte américain.Sur le plan militaire toujours le Zaïre comptait parmi les grands de l'Afrique disposant des militaires les mieux formé et entrainés, cela a dû lui offrir une grande estime sur le plan régional et voir même sur l'ensemble de la Communauté Internationale.

Avec la disparition de l'Union Soviétique, vers les années 1989-1990, la configuration internationale va changer quittant de la bipolarisation vers un monde unipolaire. Ainsi, Les dictatures militaires sur le continent sont, malgré elles, contraintes d'abdiquer et de laisser un peu plus d'espace au pouvoir législatif car ne bénéficiant plus d'une protection maximale de l'un de deux blocs. Commence alors en RDC une nouvelle période de crise politique, aggravée par une économie déjà affaiblie de Mobutu, le non-respect de la représentation géoethnique dans l'armée, la dictature s'obstine au pouvoir et n'envisage aucune alternance politique jusqu'à l'entrée en scène d'une opposition armée, soutenue de l'intérieur par la population et de l'extérieur par le Rwanda, l'Ouganda et certains acteurs du Nord.

Paragraphe 2 : Le bouclier de la dictature et le monopartisme politique comme moyen de sécurité

Domaine privé du roi Léopold II sous l'appellation de l'État Indépendant du Congo (E.I.C, 1885-1908), puis colonie belge (1908-1960), la RDC a accédé à l'indépendance le 30 juin 1960 au terme d'une période politique agitée entre l'élite politique Congolaise et la métropole (la Belgique)60(*). Pendant la colonisation, la force publique avait pour rôle essentiel l'implication de la colonie et protection des intérêts de cette dernière par la force.

Au lendemain d'une indépendance politique arrachée à contrecoeur à la Belgique, le Congo est entré dans une première période chaotique (1960-1965), marquée par des rébellions armées Mulélistes contre l'armée nationale congolaise jusqu'au coup d'État militaire du 24 novembre 1965 qui a porté le général Mobutu au pouvoir.

Pour asseoir son pouvoir, Mobutu s'est appuyé sur l'armée, baptisée « Forces Armées Congolaises » (FAC), instaurant une dictature militaire, un monopartisme politique où les pouvoirs de l'État étaient organisés au sein d'un unique parti, le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR, 1967-1990), parti-État. Durant cette période, le pouvoir législatif, appelé conseil législatif, fondu en un parti, n'avait aucun pouvoir de contrôle effectif sur les forces de sécurité en commençant par les FAC devenues Forces Armées Zaïroises (FAZ, 1971-1997), et sur les divers services de renseignement existants.

Période de pleine guerre froide, malgré la volonté ou non du président Mobutu de se prononcer sur l'attachement à l'un de deux blocs, il s'est trop vite trouvé aligné au côte du bloc capitaliste qui avait les États-Unis comme super grand, ces derniers lui offrirent toutes les possibilités d'avoir une grande influence sécuritaire sur toute l'Afrique centrale, de l'Est et sur certains pays de l'Afrique australe.

Cette configuration géostratégique du Zaïre lui offrait une sécurité effective au regard de tous ces pays dans lesquels il intervenait à l'avantage du capitalisme américain comme l'État gendarme de l'Afrique.

Boucliers de la dictature, rattachés directement à la présidence de la République, les services de renseignement avaient pour mission essentielle de rechercher des renseignements sur les personnes et les activités jugées subversives pour la sécurité du régime. Dans ces conditions, il n'était évidemment pas possible de s'étendre sur un quelconque contrôle démocratique du secteur de la sécurité reposant sur la responsabilité et la transparence des services de sécurité vis-à-vis du peuple et de ses représentants.

Bien au contraire, et comme ce fut le cas pendant la période coloniale, les forces de sécurité s'étaient renforcées en procédant à la répression de la population, créant ainsi un fossé toujours difficile à combler à ce jour.

Dans un tel contexte, la quasi-totalité des activités militaires et de renseignement étaient considérées comme secret-défense. Toute idée de responsabilité était ignorée, compte tenu de la suprématie de l'armée et des autres services de sécurité, fers de lance de dictature, sur toutes les autres institutions.

Par ailleurs, concernant le rôle du parlement dans le contrôle du secteur de la sécurité dans un contexte de dictature, Boubacar Ndiaye écrit : «... Ce type de régime politique était caractérisé par une concentration excessive du pouvoir au niveau de l'exécutif, voire entre les mains d'un seul homme. En conséquence, le rôle du parlement consistait essentiellement à entériner et valider les décisions généralement prises ailleurs, pratiques reflétant la notion de « parlement de chambre d'enregistrement ».61(*)  Ceci était encore plus vrai lorsque les décisions concernaient les forces armées, et de sécurité, ou d'une manière générale, la défense ou la sécurité. Celles-ci étaient censées être le domaine réservé du chef de l'État, de ses conseillers en matière de sécurité, et des hauts gradés des forces armées. »

Par ailleurs, dès lors que les représentants du peuple n'exerçaient pas de contrôle sur le secteur, il va de soi que la société civile était mise à l'écart de la gouvernance démocratique.

En fait, cette société est constituée des organisations oeuvrant au sein du MPR. Ces organisations rentrent, pour la plupart, sous l'appellation d'Organisations Non Gouvernementales de Développement (ONGD), dont les principales activités sont la lutte contre la malnutrition, le développement de l'agriculture et les activités culturelles. L'implication de la société civile dans la gouvernance démocratique est récente.

En effet, elle remonte au lendemain de l'ouverture de la sphère politique dans les années 1990. Plus récent encore est l'engagement de la société dans la surveillance démocratique du secteur de la sécurité. Ces brèches ouvertures ou multipartisme sont renforcées par le vent de la démocratie qui balaie le continent africain.62(*)

Paragraphe 3 : La crise de la transition de 1990 à 2006

Rongées par la crise et la corruption et spécialisées dans la répression des civils, les forces de sécurité jusqu'alors, piliers de la dictature, organisent une vague des pillages à travers le pays précipitant à la mort les rares entreprises qui restaient encore.

Cependant, en mai 1997, ces forces de sécurité sont contraintes d'abdiquer devant l'opposition militaire conduite par les forces de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération Congo, AFDL. Cette guerre a notamment pour conséquences majeurs la destruction des forces de sécurité.

Malheureusement, cette destruction n'aura pas encore permis une réorganisation des forces qu'une seconde guerre, dite cette fois « guerre de correction » et impliquant les armées régulières de sept (voire neuf) pays africains, une multitude de mouvements rebelles et des milices congolaises et étrangères, en plus de nombreux acteurs privés du continent et de l'occident, s'est internationalisée à tel point qu'elle finit par être qualifiée de «  première guerre mondiale d'Afrique.»63(*)

Pour mettre un terme à cette seconde guerre, les négociations politiques seront engagées entres congolais en Afrique du Sud (2002-2004) et ont jeté les bases de la réforme du secteur de sécurité et de la justice. Elles seront suivies d'un processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des combattants menées avec l'appui de la communauté internationale ouvrant la voie à la réforme de l'armée. Les anciens groupes et forces armées seront brassés et intégrées dans la nouvelle armée congolaise appelée les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

Mais certains bataillons, particulièrement ceux issus de l'ex-rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie- Goma (RCD-Goma), refuseront d'être brassés avec les autres forces bloquant le processus et opposant une farouche résistance aux forces loyalistes pendant et près de quatre ans (2003-2007) avant d'entamer une nouvelle phase de négociations en vue de leur intégration, connue sous le nom de mixage dont les résultats sont restés mitigés. A la veille de l'organisation des élections présidentielles et législatives (2006), près de 18 brigades intégrées sont passées par des centres de brassage et plusieurs unités da la police ont suivi des formations sur le maintien et le rétablissement de l'ordre public pour la sécurisation des élections.

Outre la destruction des forces de sécurité, les années de crise des guerres (1990-2003) ont profondément et durablement affaibli l'autorité de l'État sur l'ensemble du pays : des zones entières échappent au contrôle de l'État et à l'exercice de son pouvoir administratif au profit des groupes armés étrangers ou congolais ; les structures sociales sont très affectées par la crise politique et économique doublement décennale.

Dans un tel paysage, l'insécurité est multiforme, allant du manque de garantie pour l'intégrité physique des personnes aux graves violations des droits humains, en passant par le manque de moyens de subsistance.

En outre, le système judiciaire, les cours et tribunaux militaires et civils, sont très affectés par la corruption et incapables d'exercer un contrôle externe des forces de sécurité. Des telles institutions, pourtant appelés à équilibrer le pouvoir exécutif et à éviter la dérive autoritaire de ses actions, sont demeurées incapables d'offrir une jouissance paisible des droits et libertés aux citoyens.

Ainsi, la réforme de ces services, à défaut de leur transformation, est une étape indispensable pour le développement social, humain et économique durables du pays.

SECTON III : PENDANT LA TROISI?ME RÉPUBLIQUE

L'importance de présenter cette petite introduction à ce niveau est de rappeler qu'hormis la première république (1965-1990) et la deuxième république (2006 à ces jours), les grands évènements ayant marqué positivement ou négativement la sécurité de la RDC s'étaient déroulés. C'est la période de la transition (1990-2006).

Paragraphe 1 :Les guerres dites de libération

1.1. La guerre de l'AFDL

L'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre(AFDL) fut une coalition des dissidents conduits par L.D. Kabila prirent le pouvoir au terme de la première guerre du Congo(1996-1997).

Vers le milieu de 1996, la situation dans la Zaïre devenait de plus en plus tendue. Après le génocide de 1994 au Rwanda, des centaines des milliers de Hutus avaient traversé lafrontière jusqu'au Zaïre où ils furent rassemblés dans des camps des réfugiés au Nord et au Sud- Kivu64(*). Des nombreux participants au génocide, dont les membres des Forces Armées Rwandaises(FAR) et des miliciens Interahamwe, profitèrent de l'anonymat offert par les camps et se réorganisèrent en mouvement « Rassemblement pour le Retour et la Démocratie au Rwanda »(RDR).

Le RDR commença à utiliser les camps comme base arrière pour son infiltration au-delà de la frontière et conduire une insurrection. Malgré les protestations du gouvernement Rwandais, le gouvernement Zaïrois et les organisations internationales apportent l'aide humanitaire aux camps et ne voulurent pas séparer ces militants des populations des réfugiés.

Au même moment la situation de Banyamulenge, des Tutsis présents au Zaïre depuis des générations, devenait plus précaire. Ils furent longtemps l'objet de discriminations étant des arrivants relativement récents dans le pays, de culture et de langue différentes des tribus voisines et instrumentalisés par Mobutu pour entretenir des dissensions dans la pays pour asseoir son pouvoir. L'arrivée massive des Hutus, qui s'en prirent naturellement aux Banyamulenge comme les alliés naturels et leur apporta un soutien militaire en prévision d'une escalade éventuelle et désormais probable.

Le 07 Octobre 1996, suite au fait que les Banyamulenge devenaient de plus en plus armés et présentaient un danger, le gouvernement provincial du Sud- Kivu, par son vice-gouverneur, décrété que ces derniers n'étaient plus les bienvenus et qu'ils devaient quitter le pays. En réponse, les Banyamulenge menèrent un soulèvement armé contre le gouvernement local. C'était le début de la guerre entre les Forces Armées Zaïroises(FAZ) et le Front Patriotique Rwandais(FPR) qui se cachait derrière sous le nom des Banyamulenge et AFDL. C'est le chef d'État-major Rwandais qui sera le commandant des opérations et de l'assaut qui se préparait.

Les premières actions de l'AFDL furent de prendre les villes proches des frontières orientales et de disperser les camps des réfugiés qui offraient un refuge facile aux militants des forces Hutus du RDR, ce qui fut dénoncé par les organisations humanitaires65(*). Les forces Hutus et Zaïroises furent cependant rapidement défaites en des sanglants affrontements, et les provinces du Nord et Sud- Kivu furent rapidement acquis. Une fois le Kivu acquis, le reste de la guerre fut essentiellement une longue marche de l'AFDL et de ses alliés à travers le Pays jusqu'à Kinshasa.

Le 17 Mai 1997, après une dernière médiation avortée entre Mobutu et Kabila en compagnie de Nelson Mandela, l'AFDL atteignit le quartier de Masina à Kinshasa et Kabila s'autoproclama Président de la République Démocratique du Congo. L'AFDL fut transformée en nouvelle armée nationale. Bien que l'alliance ait réussi à évincer Mobutu du pouvoir, elle ne survécut pas aux tensions entre Kabila et ses anciens alliés, l'Ouganda et le Rwanda, ce qui déclencha, le 2 Août 1998, une autre guerre de libération en RDC.

1.2. La guerre du RCD

Chronologiquement, après la chute du Maréchal Mobutu, il y eut successivement deux guerres en RDC conduites par le Rwanda et l'Ouganda.La première est celle de l'AFDL et la seconde celle du RCD66(*)

Le 2 août 1998, Sylvain Mbuki, le commandant du 10bataillon de l'armée congolaise basée à Goma, qui en premier, lance un appel à l'insurrection. « Les provinces du Nord et Sud- Kivu sont entrées en rébellion contre le gouvernement de L.D.Kabila. Pour le Rwanda et l'Ouganda, L.D. Kabila a manifesté une dose d'ingratitude vis-à-vis d'eux. Tout a été programmé par l'ancien chef d'État- major des armées Congolaises James Kabarebe. Les troupes du Rwanda et de l'Ouganda s'infiltrent à Goma et surtout à Baraka où quelques militaires auraient débarqués aux canots rapides. Pendant ce temps, les troupes Ougandaises contrôlaient les territoires de Lubero et Beni.Cette guerre, la plus grave entre tous les conflits en RDC, qui a éclaté avec l'intervention du RCD par le Rwanda, s'inscrivait dans la poursuite du plan de renversement de Laurent Désiré Kabila , dans l'espoir que l'installation d'un homme de paille à la magistrature suprême leur permettrait tôt ou tard à trouver des prétextes pour s'en aller créer leur propre État à l'Est du Congo à défaut de contrôler toute la République.Mais grâce aux nouveaux alliés des forces gouvernementales, angolais, zimbabwéens, la capitale ne tombera pas dans les mains des rebelles.

Le Rwanda au Congo Démocratique(RCD), voilé en Rassemblement Congolais pour la Démocratie, a été créé à Kigali par le Rwanda. Cette assertion est confirmée par le panel des experts des Nations Unies sur le pillage systématique et l'exploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses de la RDC.

D'après Colette Breackmann, l'appellation RCD sera annoncée après l'échec du raid sur Kitona. Mais la déclaration politique qu'adoptent les fondateurs du RCD sera datée du 1er Septembre 1998, jour de la création du mouvement. En fait, le RCD a été constitué au Rwanda dès le début du mois lors d'une réunion à huis clos qui sera gardée sécrète.

Selon un texte rédigé par Wamba Dia Wamba, c'est le commandant rwandais Dan qui, avec d'autres, fut chargé de recruter des Congolais et de les réunir à Kabuga au Rwanda.67(*)

Il paraît clairement que les acteurs (dirigeants du RCD) de cette guerre recevaient le soutien étranger et s'engageaient à militer à son compte. Ce qui s'explique mieux par les dissensions au sein du RCD.

v Les acteurs clés de la guerre

La guerre débutée en Août 1998 est présentée au départ par les rebelles comme « une guerre de libération »mais ironie de l'histoire, elle est vite transformée en une guerre d'occupation étrangère dont les acteurs internes agissent après l'accord externe.

Les premières milices à mentionner sont celles de Kasindiens (conduite par Kisase Ngandu) et celles de Ngilima, qui ont commencé à opérer au début des années quatre-vingt-dix. Les Ngilima avaient leur base dans les régions Nord de Béni et de Lubero, tandis que les Kasindiens devaient être considérés comme une milice frontalière, avec les quartiers généraux situés sur les pentes du Ruwenzori.

La raison pour laquelle ces milices (milices locales) se sont mises à opérer dans cette région en 1991-1992 demeure la domination du mobutisme. Leurs origines sont en rapport avec l'Armée Nationale de Libération de l'Ouganda(NALU), elle-même ayant son origine dans le Ruwenzori et soutenue par le Président Mobutu. Par le soutien qu'il apportait au NALU, Mobutu visait à déstabiliser les régions occidentales de l'Ouganda de Museveni. Vers les années 1992, les Ngilima et les Kasindiens ont commencé à opérer pour leur propre cause et se sont mis à s'opposer au régime de Mobutu.

Cependant, le début de la rébellion de l'AFDL fut la plaque tournante suivante dans l'histoire des Maï-Maï. D'abord dans les communautés qui n'avaient pas été touchées par la dynamique de constitution de ces forces dites d'autodéfense populaire qui poussait tels des champignons.

En fait, la rébellion du RCD a produit un effet supplémentaire. Un contexte croissant et une crise de l'autorité donnèrent une nouvelle dimension à la constitution des Maï-Maï locales. A l'origine, la constitution de celles-ci pouvait être considérée comme une violence du « bas vers le haut »ayant pour but de trouver une solution à la marginalisation sociale et économique. Mais plus tard, ceux-ci se constituerons des forces de tracasserie et de pillage des ressources. Par ailleurs, ce pillage n'est pas orchestré uniquement par les acteurs internes, l'on y trouve les acteurs régionaux et internationaux :

1.2.1 Les acteurs régionaux

a. Le Rwanda

Le Rwanda avançait le motif de sécurité(défense de ses frontières), dans nos analyses, nous allons jusqu'à affirmer que c'est pour le pillage des ressources naturelles et la nationalité des rwandophones. La participation active du Rwanda dans la guerre congolaise s'exprime dans une déclaration du ministre rwandais Patrick Mazimpaka : « Nous avons été déçus par Kabila, terriblement, il nous a trompé(...), il se méfiait de nous ! Nous avons constaté que les Tutsis Banyamulenge au Kivu continuaient à être victime des brimades. Quant aux Tutsis congolais qui s'étaient réfugiés chez nous, Kabila ne se montrait pas pressé de les voir venir, il disait qu'ils avaient trouvé leur pays d'origine ».

Cette citation démontre que l'aide du Rwanda au feu Président Kabila était conditionnée par la question de nationalité massive des Rwandophones. Malgré la question sécuritaire du Rwanda, Paul Kagame stipule que L.D. Kabila n'avait pas honoré la convention qu'il avait contractée dans les accords de Lemera.

Notons que ces accords restent ambigus jusqu'à nos jours car aucun chercheur n'a révélé leur contenu. Mais beaucoup d'analystes pensent à l'occupation-exploitation de l'Est de la RDC. Mais la nationalité et l'hégémonie restent la base des enjeux rwandais au Congo avant la sécurité.

b. L'Ouganda 

L'Ouganda est l'un des acteurs principaux de la guerre congolaise68(*). L'explication de son implication est multiple :les idées économiques, hégémoniques et sécuritaires. Tout comme le Rwanda, le Président Museveni avait déclaré à la radio américaine le 27 mars 1999 que les éléments cruciaux du conflit des Grands Lacs sont le « terrorisme soudanais et les Interahamwe »et que la guerre au Congo ne prendra fin que si les Interahamwe et les soudanais sont désarmés au Congo.

Ainsi à maintes reprises, les troupes ougandaises s'affrontent aux forces rwandaises pour vouloir contrôler la ville de Kisangani qui semblait échapper le Président Museveni. Voilà pourquoi Museveni est devenu un acteur principal régional dans la guerre en RDC dont sa participation en nombre de militaires actifs dans la guerre s'élève à plus des six mille hommes.

c. Le Burundi

La participation Burundaise serait plus sécuritaire car le FDD/CNDD était sérieusement hostile au pouvoir de Bujumbura. En effet sa situation interne de guerre entre Hutu et Tutsi et son embargo en arme avait conduit ce pays de se faire un observateur obscur. Mais ses troupes en RDC avaient également participé à l'exploitation illégale des ressources naturelles du Congo.

d. La République Sud-Africaine 

Depuis le début des hostilités lancées contre la souveraineté congolaise, l'Afrique du Sud fait semblant de rester dans l'ombre. Depuis les négociations entre Kabila et Mobutu dans le navire sud-africain, ce pays a du mal à apparaître comme totalement neutre dans la guerre congolaise.

Colette Braeckmanaffirme que la République Sud-Africaine avait fourni un équipement militaire au RCD/Goma de 100millions de dollars américains69(*).D'autre part, la RSA vend les armes au Rwanda tandis que le Président Nelson Mandela, pendant son règne, entretenait d'excellentes relations avec son homologue Ougandais. A ne pas sous-estimer, dans ce pays, la tenue des toutes les négociations politiques, de Pretoria à Sun-City, un choix géopolitique de taille.

Bref, la guerre congolaise dite de « première guerre mondiale africaine », connaît des implications multiples. Les alliances s'y nouent et se dénouent jour et nuit, seuls les intérêts comptent dans le conflit congolais. Les acteurs sont innombrables que ceux-ci haut épinglés ne le sont qu'à titre illustratif. Et c'est dans le cas spécifique de l'Est.

1.2.2 Les acteurs internationaux

a. La Belgique

La responsabilité de la Belgique est très grande. En fait pour avoir abusé de sa tutelle sur le Rwanda qui lui était une colonie en amenant au Congo les immigrés qui y constituent le groupe de Banyarwanda le plus important numériquement, la Belgique est le premier responsable des conséquences négatives de ces actes. On sait qu'elle ne s'est pas limitée à amener les immigrés au Congo mais qu'en plus elle a spolié les terres des autochtones pour les y placer et s'y placer soi-même, créer, au profit des immigrés, des infrastructures(écoles, routes, dispensaires,...) dont n'avaient pas bénéficié les autochtones ou en tout cas dans les mêmes conditions.

Par la suite, elle a même créé au profit des immigrés, la chefferie dite Gishari sur des terres prises aux autochtones dont les droits fonciers, politiques et coutumiers devaient être respectés selon les principes posés par les colonisateurs eux-mêmes. Pire encore, ils ont mis les immigrés à la tête de cette chefferie.

La Belgique a laissé les immigrés continuer à mentir sur des questions clés comme celles relatives à la présence ou non des immigrés au Congo à l'arrivée des colonisateurs, celle de la perte ou non des territoires par le Rwanda lors de la fixation définitive des frontières Est du Congo en 1910.

Ayant vécu ces événements, la Belgique qui, en plus, a dans ses archives des renseignements y relatifs pouvait intervenir pour trancher ou tout au moins témoigner. Hélas, elle a choisi de se taire même quand les Bami de la province du Kivu lui ont écrit au sujet des Banyarwanda justement. Il en est de même pour les réfugiés Tutsis obligés de fuir le Rwanda à la chute de la monarchie en 1959 et les années suivantes.

Jusqu'en 1962, quand le Rwanda accède à l'indépendance, la Belgique qui a quitté le Congo le 30/06/1960 reste au Rwanda et se voit donc ces gens quitter le Rwanda, rentrer attaquer le Congo où ils veulent reconquérir le pouvoir. Quand les réfugiés posèrent des problèmes politiques au Congo, la Belgique qui sait qu'il s'agit des réfugiés qui, par de leur statut, n'ont aucun endroit de se mêler dans la politique, choisira de se taire, se faisant complice de tous ces excès qui seront commis. Ce silence continue jusqu'aujourd'hui.

b. Les États Unis d'Amérique

L'entrée en fonction, en Janvier 2001, de Georges W. Bush comme 43e président des États-Unis, pourrait bien représenter le début d'une ère nouvelle dans la politique étrangère américaine à l'égard de l'Afrique et du Congo en particulier.

En effet, l'équipe de politique étrangère de Bush Junior a accusé l'équipe démocratique sortante d'avoir mené en Afrique une politique des bons sentiments bien trop idéaliste et finalement voué à l'échec.70(*)

Le corrélatif à apporter, selon le nouveau pouvoir, consiste à donner un coup de barre en direction d'une politique étrangère bien plus « réaliste » à la manière des administrations Reagan et surtout Nixon, s'appuyant sur une analyse plus froidement soucieuse des intérêts matériels et stratégiques de l'Amérique.71(*)

Aux yeux des observateurs, le président Bush et son premier cercle seront les acteurs les plus influents et les plus actifs dans la politique étrangère à l'égard de l'Afrique. Pourtant tout au long de la guerre froide et au cours de la décennie qui l'a suivie, les présidents ont traditionnellement consacré peu d'attention au continent africain par rapport à d'autres régions du monde. Ce manque d'attention s'explique selon Schraeder, par le manque de connaissance et d'absence d'intérêt.72(*)

Bref, c'est chaque acteur qui est en quête de sa part du gâteau, miel Congolais quand bien même ce miel serait déjà avarié.

1.2.3. La guerre du MLC

Au cours de la 2e guerre du Congo, le MLC opérait dans le Nord de la RDC. Il contrôlait le territoire de la région de l'Equateur à partir de la ville de Gbadolite, « fief » de Bemba.L'Ouganda a soutenu le MLC dès sa fondation, leurs revendications communes les opposaient au Rassemblement Congolais pour la Démocratie d'AzariasRuberwa soutenu par le Rwanda. Selon les indications très probantes, le MLC a été soutenu par l'UNITA angolais.

1.2.4. Affrontement des forces armées Ougandaises et Rwandaises à Kisangani73(*)

Le conflit qui reflète le mieux l'esprit de conquête qui anime le Rwanda et l'Ouganda est celui qui a opposé, à Kisangani, les « troupes non invitées » du Rwanda et celles de l'Ouganda soutenues par le RCD/ML.

Auparavant, Kisangani était sous contrôle de deux factions du RCD mais, après les affrontements sanglants du 5 et 9 mai et Juin qui ont détruit la ville, elle est passée sous la main de fer du Rwanda et du RCD-Goma. L'origine de ces affrontements est tant économique (chacune des armées convoite les immenses richesses de la province Orientale) que la politique (contrôle du territoire).

1.2.5. Le conflit tribal Lendus-Hémas

Etant présenté comme un conflit tribal jusqu'à ce jour, cette guerre est en fait politique et a été déclenchée par la présence Ougandaise dans la région.

En effet, à l `exception de quelques incidents survenus en 1911, 1923, et 1966, les deux ethnies en cause ont cohabité sans grands problèmes pendant près de trois siècles. Lorsqu'elles sont arrivées dans la région de l'Ituri, les forces Ougandaises ont fourni un appui militaire aux Hémas (originaires de l'Ouganda) et les ont incité à s'emparer des Lendus, installés depuis longtemps qu'eux dans la région. En outre, toutes les autorités désignées par les militaires Ougandais appartiennent à l'ethnie Héma.

Paragraphe 2 :Les opérations militaires (Affrontements entre les FARDC et les troupes dissidentes)

2.1. Affrontements entre la 10e région militaire et les troupes du Général Laurent Nkunda au Sud- Kivu

La situation vécue à Bukavu en mai et Juin 2002, n'est que le résultat logique des événements de février-mars 2002. Les affrontements entre militaires, qui ont provoqué le départ vers Kinshasa du Général Prosper Nabyolwa, commandant de la 10e Région Militaire et la mise à l'écart du Colonel Mutebusi, son adjoint, n'ont pas résolu les problèmes d'autant plus que celui-ci circulait librement à Bukavu avec tous les honneurs dus à son rang d'officier. Fin avril, la MONUC avait reconnu officiellement que les troupes rwandaises étaient présentes en territoire Congolais, dans le Nord- Kivu. D'autres sources signalaient également leur présence dans la plaine de la Ruzizi au Nord d'Uvira.74(*)

En présence nous avons deux parties, d'une part le Colonel Jules Mutebusi limogé de son poste en mars 2002 avec le groupe des militaires Banyamulenge à son service et certains du RCD/ Goma qui le soutiennent ; d'ailleurs il va recevoir du général Laurent Nkunda, une aide fort importante dans les jours suivants. C'est auprès d'eux que les renforts Rwandais sont joints. D'autre part, le Général Mbuza Mabe, nouveau commandant de la 10e région militaire, avec les troupes de l'armée régulière.

2.2. Affrontements entre les éléments du CNDP et FARDC au Nord et Sud- Kivu

En Août 2008, l'armée Congolaise a déclenché une offensive militaire contre le CNDP. En dépit de leur supériorité en nombre, les forces gouvernementales ont rapidement perdu le terrain.

En septembre 2008, Nkunda a tenu une conférence avec les membres du CNDP pour examiner la position politique du mouvement. Le CNDP a décidé de réclamer des pourparlers bilatéraux directs avec le gouvernement et d'entendre ses exigences jusqu'à inclure le retrait du président Joseph Kabila de ses fonction.75(*)

Le 08 octobre 2008, les rebelles ont attaqué par surprise et se sont emparés du camp militaire de Rumangabo, l'une de plus importantes bases militaires de l'Est du Congo ; ils ont saisi un stock important d'armes et des munitions.Ensuite, le 26 octobre, le CNDP a déclenché une offensive majeure, renversant rapidement les positions de l'armée Congolaise qui n'a pas suffi à stopper l'avancée du CNDP. Le 29 octobre, les rebelles de Nkunda approchaient de Goma, causant une panique générale. L'armée Congolaise s'est désintégrée, les soldats se livrant au pillage, au viol et au meurtre dans leur fuite, les soldats du maintien de la paix de l'ONU restaient la seule force militaire crédible pour protéger Goma et ses plus de 500.000 habitants.76(*)

Rappelons enfin que la RDC est le théâtre de l'un des pires crises dans le monde avec un grand nombre des conflits armés dont certains sont internationaux ; alors que d'autres sont internes internationalisés. D'autres encore sont des conflits étrangers se déroulant sur le territoire de la RDC. Deux objectifs majeurs ont animés les acteurs dans ces conflits dont celui politique et économique. La diversité en nombre de ces conflits armés a engendré aussi une agitation diplomatique en nombre. D'où les négociations politiques en RDC.

2.3. Les opérations « Umoja Wetu »

Le 05 décembre 2008, le ministre congolais des Affaires Etrangères, Alexis Thambwe Mwamba, et son homologue rwandais, Rose- Marie Museminali, ont annoncé une opération conjointe immédiate contre les FDLR, appelée « Umoja Wetu ». Comme lors des précédentes tentatives des négociations, le général rwandais James Kabarebe et le Général congolais John Numbi figuraient parmi les acteurs-clés.77(*)

Le 20 janvier 2009, au moins 4000 soldats rwandais, et peut être beaucoup plus, ont franchi la frontière et ont pénétré dans l'Est du Congo pour combattre les FDLR dans le cadre d'une offensive Rwando-Congolaise conjointe appelée « Umoja Wetu ».78(*)

Bien que cette opération soit qualifiée d'offensive conjointe, des nombreux soldats congolais étaient gênés par l'intégration complexe dans leurs rangs d'ex-combattants du CNDP, ainsi que d'autres groupes armés, et ils étaient pour une grande part absent de l'opération.

Les troupes rwandaises ont avancé très rapidement, parfois aux côtés d'ex-combattants du CNDP, attaquant une des principales bases des FDLR à Kibua, en territoire de Masisi (Nord- KIVU), ainsi que d'autres positions des FDLR aux environs de Nyamilima, Nyabyondo, Pinga et Ntoto (Nord- Kivu) . Même S'il y a eu quelques confrontations militaires, essentiellement dans la zone autour de Nyabyondo et Pinga, les combattants FDLR ont souvent combattu en retraite dans les collines et forêts environnantes avant les attaques.

Après 35 jours d'opérations militaires au Nord- Kivu, et dans un laps de temps qui était probablement convenu entre les présidents Kabila et Kagame, l'armée rwandaise s'est retirée du Congo le 25 février 2009. Une cérémonie de clôture et un défilé militaire ont été organisés à Goma, en présence des ministres rwandais et congolais des Affaires Etrangères et de la défense, du chef de la MONUC, Alan Doss, ainsi que des diplomates de Kinshasa et Kigali. Le général Numbi, l'un des principaux artisans de l'accord, a annoncé que l'opération avait été une réussite.79(*)

2.4. Les opérations Kimia II

Des représentants gouvernementaux tant du Rwanda que du Congo ont insisté sur le fait que la mission était inachevée et ont exhorté la MONUC à joindre ses forces à celles de l'armée congolaise pour en finir avec le problème des FDLR dans les deux provinces du Kivu. Lors des réunions postérieures au départ de l'armée rwandaise, des représentants des gouvernements des deux pays ont soulevé en privé des attentes similaires.80(*)

La MONUC qui avait délibérément tenue à l'écart de l'organisation et de l'exécution de l'opération « UmojaWetu », était placée dans une position difficile. Tandis que certains diplomates et fonctionnaires de l'ONU reconnaissent les graves limitations de la capacité de l'armée congolaise à conduire efficacement ces opérations ainsi que les conséquences potentiellement catastrophiques pour la population civile dans le Kivu, ils estimaient qu'ils n'avaient pas d'autre choix que d'aller de l'avant.

Certains fonctionnaires de l'ONU estimaient qu'ils pouvaient faire davantage pour la protection des civils en étant partie prenante des opérations, plutôt qu'en restant en dehors.

Le 02 mars 2009, l'armée congolaise conjointement aux soldats du maintien de la paix de la MONUC, a lancé la deuxième phase des opérations militaires contre les FDLR, connue sous le nom de l' « opération Kimia II »(silence en Swahili). Le commandant de l'armée congolaise, le général Dieudonné Amuli Bahigwa, est nommé le 7 avril 2009 par le président Joseph Kabila, comme commandant de l'opération.81(*)Des anciens officiers du CNDP ont été affectés à des postes de commandement importants. Bosco Ntaganda, récemment promu au grade de général de l'armée congolaise, était de fait le commandant second de l'opération Kimia II.

CHAPITRE TROISI?ME :ÉTUDE COMPARATIVE DES POLITIQUES SÉCURITAIRES EN RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE

Cette partie vise à démontrer les liens de rapprochemententre les stratégies sécuritairesde la deuxième république et celles de la troisième république d'une manière exhaustive (Section 1), ensuite nous présenterons le point de convergence et de divergence de ces politiques sécuritaires oustratégies de pacification et de sécurisation de la RDC dans ladeuxième et la troisième république (Section 2). En fin, ce chapitre présente les défis et quelques perspectives dans les stratégies de pacification de la RDC (section 3).

SECTION I : ANALYSE COMPARATIVE DES STRATÉGIES DE PACIFICATION OU DE SÉCURISATION DE LADÉUXI?ME ET TROISIÈME RÉPUBLIQUE EN RDC

Depuis le 02 août 1998, la RDC a été victime d'une guerre d'agression et d'occupation, menée par la coalition des troupes du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi, en violation flagrante des principes fondamentaux contenus dans les chartes de l'ONU et de l'OUA. Outre cette date, la sécurité du Congo se détériorer déjà dans les années 1990 suite à l'affaiblissement du dictateur Mobutu82(*). C'est dans ce cadre que pour reconstruire une confiance nationale afin d'échapper à toute formes de violence et d'insécurité éventuelle, le président Mobutu a démocratisé le régime en tenta de céder à une politique de la Conférence Nationale Souveraine (CNS).

Dès lors, la paix et la sécurité dont tous les peuples du monde ont grandement besoin pour le développement de leur pays sont totalement perturbées. Il faut signaler ici que cette guerre a eu des conséquences politiques, économiques, sociales et culturelles sur la population Congolaise.

En vue de mettre fin à cette guerre meurtrière et aux atrocités exercées contre les populations civiles, plusieurs efforts diplomatiques ont été déployés en vue du rétablissement de la sécurité et la paix en République Démocratique du Congo.

D'autre part, l'organe central de l'OUA pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits s'est réuni à Ouagadougou (Burkina Faso) les 17 et 18 Décembre 1998 pour examiner le développement de cette guerre et ses conséquences éventuelles pour la paix, la sécurité, et la stabilité dans la région des Grands Lacs.

Le processus de paix en RDC débute en 1999. Il a connu des longues et difficiles négociations assistées, de Lusaka, entre les belligérants par l'intermédiaire de la Zambie(désigné comme pays médiateur) aux négociations inter congolaises, supervisées par le facilitateur Ketumile Masire. A cela s'ajoutent les négociations bilatérales entre la RDC et le Rwanda et entre la RDC et l'Ouganda83(*).

Dans cette partie, nous faisons une approche des Relations Internationales de l'évaluation de négociations et de ces accords signés en vue de l'instauration de la paix et la sécurité en RDC. Les rencontres peuvent être structurées en deux axes, à savoir : les sommets pour la recherche de la paix qui vont de la réunion de Victoria Falls (Août 1998), à Ouagadougou(Décembre 1998). Ces réunions ont permis aux dirigeants africains de s'impliquer dans le processus de paix et de sécuritéen RDC.

Puis vient le processus de paix de Lusaka (de Lusaka I à Lusaka IV). Les négociations ont donné lieu à la signature de l'accord de cessez-le-feu en RDC le 10 juillet 1999 et l'adoption des modalités de son application.

À partir de cet accord, la communauté internationale va s'impliquer de manière plus significative à travers la mission de l'organisation des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo (MONUC). Ensuite, nous avons les négociations politiques inter congolaises proprement dites. Celles-ci vont de Gaborone (août 2001) à Pretoria II(décembre 2002).Cependant les négociations n'ont pas connu un succès significatif à cause des divergences des intérêts entre les protagonistes.

Enfin, nous pouvons signaler les négociations entre la RDC et les États agresseurs. C'est-à-dire entre le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda.

Paragraphe 1 :La Conférence Nationale Souveraine (2ième république)

La Conférence nationale souveraine (CNS) est une rencontre, qui s'est étalée sur une année et demi, soit du deuxième semestre de 1990 à 1992, et avait réuni les délégués représentant toutes les couches de la population, toutes les régions et la diaspora du Zaïre (Congo- Kinshasa). La CNS est restée jusqu'à ce jour comme la conférence la plus longue et la plus réfléchie de l'Afrique, mais dont les résolutions n'ont jamais été sérieusement appliquées84(*). Parmi les participants, étaient comptés, les délégués représentants des partis politiques enregistrés, de la société civile, groupes professionnels et de l'armée zaïroise. La présidence de la République y était aussi représentée par quelqu'un d'autre que le président Mobutu Sese Seko.

La CNS s'est tenue à Kinshasa, la capitale zaïroise, au Palais du Peuple.À la suite des grandes transformations que subit la politique internationale à la fin des années 1980 avec l'effondrement du bloc de l'Est et la réorientation des politiques d'aide au développement désormais soucieuses de promouvoir la bonne gouvernance et le respect des droits humains, le rôle de Mobutu Sese Seko , alors président du Zaïre, comme bastion des puissances occidentales contre le communisme n'avait plus de sens et sa politique faisait de lui un allié incommode face à l'opinion publique. Conscient de cela, et choqué par la mort de son ami Nicolae Ceausescu, Mobutu lança le 14 janvier 1990 le projet d'un grand débat national auquel le peuple prendrait part pour exprimer son opinion sur l'amélioration du développement du pays.

La CNS a eu lieu à la suite des consultations populaires organisées par le président Mobutu du 30 janvier au 2 avril 1990, afin de se rendre compte et entendre lui-même les préoccupations de la population. Ces consultations l'ont conduit dans tous les grands centres du pays, organisant dans chaque centre des rencontres avec la population ou avec leurs délégués, ces derniers lui faisant part de leurs doléances.

Après les consultations populaires, la Conférence nationale avait alors été convoquée et avait, tout au début de ses travaux, bien réussi à acquérir sa souveraineté juridique, d'où sa désignation de « Conférence Nationale Souveraine ».

Le but de la CNS était que les citoyens du Zaïre se mettent ensemble afin de discuter ou analyser la situation du pays, et qu'ensemble ils trouvent les solutions aux maux qui rongeaient le pays. Le but a bel et bien été atteint avec succès et des bases nouvelles avaient alors été jetées à travers les résolutions et les acquis de la conférence nationale souveraine ».

Parmi ces résolutions et les acquis, nous retrouvons aussi la finalité de la CNS qui, après avoir donné naissance à toutes les commissions spécialisées, se parachèverait en prenant le statut juridique du Haut Conseil de la République tenant lieu de Parlement de Transition, soit HCR-PT. Malheureusement, toutes ces bonnes résolutions, qui inspiraient tout l'espoir du peuple zaïrois, n'ont pas pu être d'application à la suite de la décision du président Mobutu de suspendre la CNS et son refus de reconnaître et de permettre l'application des résolutions et des acquis de la CNS, quand bien même son institution même était un acquis de la CNS85(*).

Ainsi, à la fin de la CNS, le président du bureau de la CNS deviendrait le président du HCR-PT, le premier ministre devrait être élu dans la CNS et les différentes commissions spécialisées poursuivraient leurs travaux en vue de la préparation des États Généraux des différents secteurs. L'idée de la CNS était plus la prise de conscience, l'élaboration de la démocratie et de développement par les Zaïrois, pour les Zaïrois et fait au Zaïre.

Après de faux départs, la conférence Nationale, qui va se proclamer « souveraine », entameréellement ses travaux le 6 avril 199286(*). Elle se clôture le 6 décembre. Ce grand moment del'histoire politique congolais est donc (en regard de la longueur de la transition entre ladeuxième République et une troisième République aujourd'hui toujours virtuelle) un assezbref moment : 8 mois exactement.Le contexte politique dans lequel s'inscrit la CNS a des traits bien marqués, et réduit à saligne de force- une configuration assez simple. Trois principales forces et trois grands acteurs dominent la scène : La « mouvance présidentielle » (qui à l'époque se retrouve dans le cartel des Forces démocratiques unies), avec à sa tête le président Mobutu ;L' «Union sacrée » (créé en juillet 1991) dont le leader est Etienne Tshisekedi ; l'Église Catholique que Mgr Monsengwo, archevêque deKisangani, représente etconduit sur la scène politique, que cela plaise ou non à (toute) la hiérarchieecclésiastique.Caractérisons l'attitude et le rôle de ces trois forces dans le processus de mise enplace et le déroulement de la CNS.

C'est dès la fin avril 1990, lors d'une réunion tenue à Bruxelles, que des représentants de l'UDPS, principale composante de la future Union sacrée, et
d'autres formations politiques opposées à Mobutu (parmi lesquelles le RPR de
Laurent Désiré Kabila) réclament la tenue d'une Conférence nationale. S'y
retrouveraient les «formations politiques ayant existéelégalement ou de facto dans
le pays avant la date du 24 avril 1990 » ainsi que les «représentants indépendants
de la Société Civile ». Aux termes de la déclaration issue de cette réunion, la
Conférence doit jouer le rôle d'une assemblée parlementaire et constituante, et sa
première tâche sera la désignation du formateur d'un gouvernement provisoire.
Telle qu'elle est animée et conduite par Tshisekedi, l'Union sacrée de l'opposition
va faire du gouvernement provisoire, plus que de la Conférence, le principal enjeu
de la compétition politique.Assez étrangement, l'Union sacrée ne paraît guère se préoccuper beaucoup del'occupation du fauteuil présidentiel. Elle proclame que le président Mobutu, enmettant fin à la deuxième république et au règne du parti-État, a scié la branche(constitutionnelle) sur laquelle il était assis. Elle affirme que Mobutu, étant hors
loi, est désormais hors-jeu. Mais, elle ne fait rien, elle ne mobilise pas ses masses
de partisans (qui paraissaient pourtant alors à Kinshasa fort disposés à envahir les
rues) pour obtenir son départ. Elle ne saisit même pas l'occasion que lui offre
l'expiration, le 4 décembre 1991, d'un mandat présidentiel87(*).

Mobutu veut réunir une commission constitutionnelle. Il ne veut pas la
Conférence nationale. Amené à céder, il continuera à refuser que cette assemblée
soit souveraine (pour lui, en effet, la constitution de la Deuxième République
amendée par une loi du 5 juillet 1990 reste en vigueur), et il entendra limiter son
rôle à l'élaboration d'un projet de constitution ainsi qu'à l'organisation (rapide)
d'un référendum constitutionnel et d'élections aux différents niveaux.

Grâce à l'attitude inconséquente de L'union sacrée, il opère progressivement un
rétablissement politique, il se fait reconduire à la tête de l'État, reprend la
présidence du MPR en avril 1991 ; il nomme à laprimature des hommes à sa convenance.

Et surtout le Compromis politique globaldu 31 juillet 1992 restaure sa pleine légitimité en faisant de la présidence, aux côtés du Haut conseil de la République et du gouvernement, une institution de la transition.

La Conférence nationale s'était proclamée solennellement souverainele 5 mai, mais en vertu du Compromis elle accepte (ou plutôt on lui fait acceptercar le compromis a été conclu et signé par des représentants de son bureau et deses différentes plates-formes politiques mais en dehors du cadre même del'assemblée) de partager cette souveraineté avec le président Mobutu : auxtermes du compromis, la défense nationale et la politique extérieure sont desdomaines de collaboration entre les institutions de la transition, et le chef del'État retrouve, en même temps que son intangibilité, sa prééminence dans l'ordre
symbolique (Le président de la République, Institution Suprême de l' État etsymbole de l'unité de la Nation, doit être mis à l'abri de tout ce qui peut entamerson prestige et sa crédibilité pendant la période de transition).

L'Église catholique conçoit la Conférence nationale d'une tout autre manière que
le font l'Union sacrée et le chef de l'État. L` idéal que lui assignent lesévêques dans un texte du 27 janvier 1992 est celui d'une « grande palabreafricaine »88(*). Il s'agit de résorber et de surmonter les conflits au sein de la société enpratiquant une catharsis collective, en faisant tous ensemble un retour sur l'histoiredu pays à travers un examen de conscience à l'échelle de la nation, de chacune descomposantes, de chaque individu. Et il s'agit de parvenir, par consensus, à laconversion à de nouvelles valeurs, et à l'élaboration d'un projet de société.

Ainsi conçue, la Conférence nationale transcende la sphère du politique
représentant le peuple selon les seules proportions de la majorité numérique et
quantitative mais également selon les proportions qualitatives en références aux
valeurs qu'on discerne déjà et à d'autres qu'on souhaite promouvoir et développer.

La CNS n'est une arène de propagande électorale ni de conquête du
pouvoir. C'est plutôt le lieu d'où doivent être sélectionnés les meilleures pierres de
fondation de la nouvelle société zaïroise ainsi que les nouveaux critères de
jugement et de comportement.

Paragraphe 2 : Les sommets pour la recherche de la paix et sécurité en RDC (3ième république)

Les négociations de Lusaka ont été précédées par plusieurs rencontres au niveau des chefs d'États, des ministres des affaires étrangères et des ministres de la défense, avec la participation des instances régionales(OUA et SADEC) et mondiales(Nations-Unies).

2.1. Processus de Paix de Lusaka

Par ce processus, il faut entendre les différentes rencontres qui ont eu lieu (Lusaka I, II, III et IV) entre les protagonistes de la guerre d'agression en RDC, en vue de trouver un compromis pour mettre fin à la guerre. Les participants aux négociations de Lusaka comprennent, les États belligérants (Burundi, Ouganda, RDC et Rwanda), les alliés de la RDC (Angola, Namibie et Zimbabwe), les observateurs (Zambie, ONU, OUA et SADC) et les forces vives de la RDC.

L'objectif de ces assises était d'examiner le projet de l'accord de cessez-le-feu et les modalités pour mettre fin aux hostilités, ce qui conduit à la signature de l'accord de cessez-le-feu en RDC et aux principes de cessation des hostilités entre les belligérants.

2.2. Les négociations politiques inter Congolaises : de Gaborone à Pretoria

Consacré par l'accord de cessez-le-feu au chapitre V de l'annexe A, le dialogue inter congolais a constitué le cadre approprié de concertation pour le peuple Congolais en ce moment critique de son histoire.Il faut souligner ici que la RDC n'en est pas à sa première expérience en cette matière89(*). Les différentes rencontres qui ont été organisées depuis l'indépendance ont, pour le moins, permis au pays de retrouver des périodes d'accalmie, des points de repère.

2.3. Gaberone :Pré-Dialogue du 20 au 25 Août 2001

La rencontre de Gaberone a été convoquée et présidée par le facilitateur Sir Ketumile Masire sur base des dispositions de l'accord de cessez-le-feu en RDC et de la déclaration des provinces fondamentaux signée par les parties congolaises à Lusaka (Zambie), le 04 mai 2001.Les représentants des parties congolaises, à savoir : le Gouvernement de la RDC, le Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), le Rassemblement Congolais pour la Démocratie(RCD), l'Opposition Politique et les Forces vives, ce sont réunis du 20 au 25 Août 2001 à Gaberone pour préparer le dialogue inter congolais avec l'objectif d'examiner les points suivants :le nombre des participants et le niveau de participation, l'ordre du jour du Dialogue Inter Congolais, le règlement intérieur et l'organisation du Dialogue, le lieu et la date du Dialogue.

A ce stade, les décisions ont été prises collectivement et par consensus. L'examen des points importants du projet de l'ordre du jour a été à la base des divergences entre les participants. Mais, après des longues consultations et discussions, les participants se sont mis d'accord sur la nécessité de l'administration, l'organisation et la prise de décision, les principales questions et le règlement intérieur du Dialogue, en tenant compte de leurs attentes.Ils se sont convenus de mettre en place une structure administrative (la plénière comme organe suprême de prise de décision) ; le bureau du facilitateur (une assistance technique aux organes du dialogue inter congolais) et la mise sur pied de cinq commissions du Dialogue Inter Congolais pour examiner les points suivants :politique et constitution, défense et sécurité, économie et finances, société et culture, réconciliation nationale.

La plénière où ses commissions pouvaient constituer des comités pour examiner des aspects spécifiques des points de divergences. Le résultat obtenu a été principalement la présentation d'un pacte républicain. L'application de ce document a connu des difficultés etsuscité encore des nombreuses divergences. C'est ce qui militera pour la rencontre d'Addis-Abeba.

2.4. Addis-Abeba : Échec de la première tentative de la tenue du Dialogue Inter Congolais, du 15 au 19 Octobre 2001

Les participants à cette rencontre étaient les différentes composantes du Dialogue Inter Congolais. L'objectif consistait à poursuivre l'examen de l'Ordre du jour débuté à Gaberone et à fixer le lieu de la tenue du Dialogue Inter-Congolais(DIC). Le résultat a été un échec ; le Gouvernement de Kinshasa s'étant retiré de la poursuite des travaux90(*).

Au sujet de cet échec, notons que la décision d'incorporer au Dialogue Inter-Congolais(DIC), des représentants militaires des Maï-Maï, les confessions religieuses, les chefs traditionnels, les autres groupes armés et l'opposition politiquesont les éléments qui ont marqué les travaux de cette instance et dominés la situation par des débats houleux entre les négociations.C'est dans ce contexte que les travaux du DIC seront à plus tard remis en Afrique du Sud cette fois ci.

2.5. Sun City :Dialogue Inter Congolais, du 25 février au 19 Avril 2002

Sous la pression des belligérants et de la Communauté Internationale(ONU, UE, etc.), les composantes du Dialogue Inter-Congolais(DIC) vont négocier la signature d'un accord pour la gestion politique de la RDC durant la période post-conflit.

Les objectifs de cette réunion étaientla réconciliation nationale, la détermination des règles du jeu pour la gestion de la transition et la constitution d'une armée républicaine.Au cours de ces négociations, les divergences sur la gestion de l'armée et de la police nationale, des membres de la Cour Suprême de Justice(CSJ) et des hauts magistrats ainsi que sur la gestion de la source de légitimité du Premier Ministre vont gripper les travaux de Sun City.

Le résultat a été la signature d'un accord partiel et exclusif, c'est-à-dire le Gouvernement de Kinshasa, le MLC de Jean-Pierre Bemba et le RCD/N de MbusaNyamwisi. On a décidé la mise sur pied d'une commission pour rédiger la constitution de la transition. Cet accord a déclenché des réactions négatives à cause de son caractère exclusif. En effet, le RCD/Goma et l'aile politique de l'UDPS de Monsieur Etienne Tshisekedi n'y trouvait pas leur compte. Des nombreux participants ont dénoncé un accord parachuté de l'extérieur.

2.6. Matadi :Juillet 2003

La fameuse commission chargée de la rédaction de la constitution a décidé de tenir ces assises à Matadi, ville portuaire de la RDC, située dans la Province du Bas-Congo. Les participants ont été les membres de la commission instituée par les signataires de l'accord de Sun City, renforcés par quelques personnalités congolaises issues des différentes forces en présence et décidées à peser sur l'avenir du Pays.

La mission assignée à la commission était de doter de la République Démocratique du Congo d'une constitution de transition. Le résultat a été un échec, après une ballade politique inutilement longue et coûteuse. Le Premier Ministre Jean-Pierre Bemba, qui devrait formait le Gouvernement de transition n'a jamais pris ses fonctions à cause du manque de consensus sur le texte de la constitution devant régir la période de transition.

2.7. Pretoria :Négociations bilatérales entre la RDC et le Rwanda du 30 juillet au 1er Août 2002

Les négociations de l'accord de paix entre la RDC et le Rwanda ont été organisées sous pression de l'ONU, l'UE, de l'OUA et quelques pays de la Région.Quatre ans, jour pour jour, après le début de l'agression de la RDC par la coalition composée des troupes du Rwanda, de l'Ouganda et du Burundi ; les Présidents Joseph Kabila et Paul Kagame, après des difficiles négociations, conviennent du retrait des troupes rwandaise et signent un accord, le 1er Août 2002.91(*)

Après la signature de cet accord, le Rwanda avait dix jours pour présenter le plan de retrait de ses troupes. Il a été recommandé au Président Joseph Kabila de globaliser l'accord politique intérieur dans le cadre du processus de paix et sécurité.

Réagissant à la signature de cet accord, la Belgique a considéré que « cet accord est une étape importante dans le règlement du conflit dans la Région des Grands Lacs ». La décision américaine de voir se terminer la guerre en RDC n'aura pas été étrangère au changement d'attitude du Président Rwandais avec son arrogance.

2.8. Luanda :Accord bilatéral Ouganda-RDC, le 15 Août 2002

En présence des témoins angolais, les ministres congolais Katumba Mwanke et Ougandais James Wapakhabulo ont signé un accord bilatéral. Trois points essentiels ont fait l'économie de cet accord à savoir le retrait de l'UDPF sans condition et sans délai, la reprise de la coopération entre la RDC et l'Ouganda et la normalisation des relations diplomatiques.Au regard du développement de la situation à Bunia, l'accord de Luanda a été une simple déclaration d'intention.

2.9. Kinshasa :Sommet des alliés de la RDC, le 25 Octobre 2002

Le Président Joseph Kabila a accueilli ses homologues angolais, namibien et zimbabwéen pour examiner les modalités de retrait des troupes alliés en RDC. Un communiqué final mettant fin à la présence des troupes alliées en RDC a été signé.

À partir de cette date, les alliés ont commencé le retrait progressif de leurs troupes du territoire congolais. Il faut signaler ici que la tenue de la réunion de Kinshasa va déclencher la reprise des négociations politiques inter-congolaises en vue de régler définitivement les problèmes internes et commencer une transition démocratiques à l'issue de ces négociations.92(*)

2.10 . Pretoria II : Clôture du D.I.C., le 17 Décembre 2002

Les négociations politiques inter congolaises avaient repris à Pretoria le 24 Janvier 2003, en présence des toutes les composantes sous la médiation de Monsieur Mustapha Niasse, envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU, et de Monsieur Sydney Mufamadi, ministre Sud-africain des Affaires Etrangères.Deux comités ont été établis ; le premier était appelé à traiter des questions constitutionnelles et le second des questions militaires.

La question de l'armée intégrée et structurée sera à la base des divergences entre le RCD et la composante gouvernementale. Pour le RCD, il s'agit de la fusion de trois armées existantes, à savoir l'armée de Kinshasa (FAC), celle du RCD/Goma et celle du MLC ainsi que celle du RCD/N et autres Maï-Maï.La composante gouvernementale soutenait, quant à elle, l'accord de Sun City. En d'autres termes, de son point de vue, il ne devait plus y avoir des nouvelles négociations sur des points déjà acquis, les pourparlers ne devaient porter que sur les questions restées en suspens.

Ces négociations menées par un groupe restreint des participants avaient pour objectif le partage équilibré du pouvoir et surtout la signature d'un accord sur base des schémas 1+4, c'est-à-dire, que le Pays serait sous la direction d'un Président secondé par quatre vice-présidents. Le résultat a été un échec et les travaux ont été suspendus. Le DIC a repris le 15 Novembre, suscitant des polémiques autour dudit schéma. Le Président ThaboM'beki et le médiateur Mustapha Niasse vont s'investir pour que les négociations se terminent avec la signature d'un accord et l'adoption d'une constitution de transition93(*).

Après l'adoption de la constitution de transition et la signature de l'accord global et inclusif par les participants, le facilitateur KetumileMasire a convoqué la plénière du 17 Septembre 2002, pour laquelle la constitution de transition et l'accord global et inclusif peuvent être considérés comme l'acte final des négociations politiques inter-congolaises.

Il se dégage de cette description qu'il existe trois catégories des négociations dans le cadre du processus de paix en République Démocratique du Congo. D'abord, nous avons les négociations dans le cadre de la recherche de la paix en RDC, ensuite nous avons les négociations politiques inter-congolaises proprement dites pour assurer la sécurité du Congo. Elles vont de Gaberone à Pretoria II. Elles ont donné naissance au schéma 1+4. Enfin nous avons les négociations bilatérales entre la RDC et les États agresseurs ; c'est-à-dire entre la RDC et le Rwanda ainsi qu'entre la RDC et l'Ouganda.

Disons aussi que ces négociations longues et difficiles ont quand même donné naissance à la mise en place des institutions de transition en République Démocratique du Congo qui ont à leur tour conduit à la tenue des élections libres et démocratiques en RDC.

Paragraphe 3 : Stratégies de Sécurité en RDC

3.1. De la mise en place des institutions de Transition

Le gouvernement d'union nationale, formé le 30 Juin 2003 était chargé de mettre en oeuvre le processus électoral dont le référendum constitutionnel organisé le 18 et le 19 décembre 2005 constitue la première étape, suivi par les élections présidentielles et législatives en Juillet et octobre 2006.Il s'agit des accords qui comprennent notamment l'accord global et inclusif sur la transition en RDC signé à Pretoria le 17 décembre 2002, le mémorandum sur les questions militaires et les questions de sécurité du 06 mars 2003, adopté le 1er avril 2003 et les 36 résolutions adoptées par les participants de dialogue inter-congolais (DIC) à Sun City en mars et avril 2002.

Ce gouvernement est aussi chargé de rétablir l'autorité de l'État dans toutes les provinces de la République Démocratique du Congo, autorité bafouée par les belligérants qui se sont repartis leur contrôle administratif et militaire, au gré de leurs alliances et de leurs intérêts économiques.

3.2.De la conférence sur la paix, la sécurité et le développement

Les tensions politico-militaires observées au Nord et au Sud- Kivu ont été la preuve que plusieurs acteurs se sont affichés comme réfractaires au processus de normalisation, notamment les groupes armés ou politiques aussi bien nationaux qui ont refusé d'adhérer au processus de reconstruction nationale et/ou d'intégration dans la nouvelle, qu'étrangers qui résistent au processus de rapatriement vers leur pays d'origine.

Face à cette situation qui n'a fait qu'exacerber la crise multidimensionnelle que connaît cette partie de la république, les ressortissants du Nord et Sud -Kivu, toutes les tendances confondues, ont pris l'initiative d'explorer toutes les voies et tous les moyens en vue de mettre fin à la crise dans leurs provinces respectives.

D'où l'idée d'organiser une conférence sur la paix, la sécurité et le développement qui a eu lieu du 06 au 23 janvier 2008 à Goma.

Convoquée par ordonnance présidentielle du 20 décembre 2007, cette conférence s'est proposée d'amener les différents acteurs directs et indirects à discuter sur toute la problématique de la Paix, de la sécurité et du développement dans les provinces du Nord et du Sud- Kivu en vue de parvenir à une paix durable et à une stabilité, préalables pour un développement harmonieux de cette partie du territoire national.

Les attributions de cette conférence étaient d'évaluer les préjudices subis sous ses différents aspects par les provinces du Nord et Sud- Kivu depuis 1994, de proposer des mécanismes appropriés en vue du désarmement des groupes armés nationaux et étrangers, de faire le diagnostic de la situation qui prévaut dans cette partie de la RDC en vue d'aboutir à une compréhension commune des causes et des conséquences de l'insécurité.

La conférence visait également à dissiper les peurs, les méfiances réciproques, les suspicions, les frustrations et colères qui rendent la cohabitation difficile et amener tous les acteurs de la vie politique, économique, militaire et sociale de cette région à faire acte d'engagement pour la paix, la sécurité et le développement de deux provinces.

Bien plus, la conférence ne cherchait à créer, en appui aux institutions légitimes établies, un cadre permanent de concertation et de règlement pacifique des conflits. Il s'agissait aussi de proposer des mécanismes d'accroissement et de renforcement des capacités de gestion des provinces et des entités territoriales décentralisées, d'inventorier les potentialités des deux provinces en vue d'élaborer un plan d'urgence de développement, de mobiliser toutes les forces vives du Nord- Kivu et du Sud- Kivu pour mieux les impliquer à la cohabitation pacifique et à amorcer la reconstruction et le développement durable.

A l'issue de la conférence, les communautés de base, les groupes armés, les mouvements politico-militaires du Nord- Kivu et Sud- Kivu ainsi que les personnalités nationales, membres de la conférence ont exigé l'instauration du cessez-le-feu ainsi que la cessation des hostilités sur toute l'étendue de deux provinces. La restauration de l'autorité de l'État, le démantèlement de tous les groupes armés et mouvements politico-militaires nationaux et étrangers, soit par leur intégration dans lesForces Armées de la Républiques Démocratiques du Congo (FARDC), soit par leur enrôlement dans le Programme National de la Démobilisation et la Réinsertion (PNDDR) pour les nationaux, soit enfin par le rapatriement dans leurs pays d'origine, font partie des grandes décisions de cette conférence.

Il a été aussi demandé aux Nations Unies le déploiement des observateurs et forces armées de la MONUC pour surveiller le cessez-le-feu, en assurer le respect et sécuriser, le retour des déplacés internes et réfugiés dans leurs milieux d'origine.

Le 23 janvier 2008, un acte d'engagement pour mettre fin à la guerre a été signé. Les signataires s'abstiennent de poser des actes nuisibles à la paix et à la sécurité. Il s'agit entre autres de toute attaque, tout acte de provocation ou de sabotage, tout propos ou toute déclaration de nature à favoriser la reprise des hostilités pour ne citer que ça.

SECTION II : LA SIMILARITÉ ENTRE LES STRATÉGIES SÉCURITAIRES ENTRE LA DEUXI?ME ET TROISI?ME RÉPUBLIQUE

La paix et la sécurité sont en même temps les principaux objectifs, voir même les principales missions d'un État, on ne peut donc les dissocier. Cette section poursuit le même but, tout en constituant les points de convergence et de divergence entre les stratégies sécuritaire de la deuxième et troisième république.

Paragraphe 1 : Les points de convergence

Après avoir mené plusieurs analyses sur les politiques sécuritaires de la RDC sous la deuxième et la troisième république, il s'est avéré très important de spécifier leurs similarités dans ce paragraphe. En effet, comprendre les stratégies de pacification et les politiques de sécurisation de la RDC revenait à étudier les faits historiques tout en interrogeant les théories stratégiques des relations internationales.

Depuis le début des années 1974, les troubles internes, agressions étrangères et des groupes dissidents remettent en cause les questions de sécurité, de paix tout comme des questions de guerre. C'est ce qui conduira au régime de la deuxième république a rendre très prioritaires les questions liées à la sécurité telle que, l'armée. Tel observé sous la troisième république, la réforme du secteur de sécurité s'est beaucoup occupée des institutions de maintien de la paix et de sécurité nationale parmi lesquelles nous citons la capacitation et la formation de l'armée. Donc le fait de garantir la sécurité par l'instrument militaire est un point important qu'il faut souligner surtout quand on parle de convergence.

Paragraphe 2 : Les points de divergence

Etant donné que d'unemanière juridique la république est constatée par la promulgation d'une nouvelle constitution. La deuxième qui va de 1974 à ces jours est un régime autoritaire qui cependant, se constitue un grand système de sécurisation, de stabilité sur le territoire national avec la maitrise des frontières. C'st à dire, la confiance par le leader d'assurer un contrôle effectif sur le territoire et parfois même en dehors de son territoire.

La troisièmerépublique, quant à elle,tout en commençant après une période des troubles exacerbant dans une grande transition,ces crises lui ont conduit à la démocratie. C'est-à-dire, comparablement à la deuxième république, un régime démocratique s'est vu concevoir ses propre politiques de sécuritécontrairement de celui autoritaire lui précédent, on ne peut donc comparer les deux si on reste dans le contexte des régimes politiques, même si c'est bien ce qui expliquerait les divergences des stratégies sécuritaires car étant liées au profil des leaders et/ou dirigeant politique.La transition est donc celle d'une longue période de la marche vers la troisième république. C'est-à-dire, dans cette grande période, la question de sécurité est abordée sous une perspective de la dynamique des guerres.

En ce qui concerne l'armée, la deuxième république présentaient tout au début un bon model car, n'était pas divisée. C'est par après qu'il faut souligner que Mobutu avait échoué dans la représentation géoethnique dans les nominations des officiers et généraux des FAZ (forces armées zaïroise) alors que la troisième république connait des profondes cessions au sein de l'armée et c'est parmi même les critiques de cette dernière aujourd'hui.

SECTION III : DÉFIS ET PERSPECTIVES

Paragraphe 1 : Défis

Depuis 2003, la prise de conscience s'est traduite par une variété d'initiatives menées avec le soutien des bailleurs dans les secteurs de la police, de la défense et de la justice.

Si certaines de ces initiatives ont pu paraître initialement prometteuses, globalement, les progrès en matière de réforme du secteur de sécurité(RSS) en RDC sont restés très limités. Les observateurs tiennent pour responsables des problèmes actuels à la fois la communauté internationale et le gouvernement Congolais.

Le premier défisest que ces initiatives n'ont pas pu comprendre la complexité de l'environnement des réformes, fournir une mission de maintien de la paix d'une ampleur et d'une force suffisantes, investir les ressources nécessaires et coordonner efficacement les nombreuses initiatives d'assistance bilatérale et multilatérale ; le gouvernement est pour sa part, critiqué par son manque d'engagement politique dans le processus de réforme, pour avoir accordé la priorité aux opérations militaires pour défaire les rebelles au détriment des réformes institutionnelles et à la protection de la population civile et pour ne pas avoir su s'attaquer à la culture de l'impunité qui caractérise les forces de sécurité.

Les raisons de la lenteur des progrès de la Réforme du Secteur de Sécurité (RSS) sont complexes. Mais il est clair que la RDC est dans une situation qui affecte actuellement de nombreux pays touchés par les conflits, à savoir que la nécessité de réformer le secteur de la sécurité est d'autant plus grande que la capacité de l'État à la mener est faible.

L'effondrement des institutions de sécurité congolaises depuis le milieu des années 1990 s'est accompagné de celui, plus large, des capacités gouvernementales. Cela a eu pour conséquence de créer un environnement très difficile pour les réformes, une situation aggravée par la persistance du conflit dans l'Est du pays, laquelle a accru la dépendance de la RDC envers l'aide extérieure. Comme c'est le cas d'ailleurs, l'aide extérieure apportée aupays a eu des résultats mitigés. En l'absence d'une vision nationale claire de la réforme du secteur de sécuritéet face à des besoins humanitaires pressants, les bailleurs ont pris la responsabilité de définir et de diriger l'agenda de la réforme du secteur de sécurité.

Si ces interventions extérieures ont permis de donner un élan considérable aux réformes de la sécurité en RDC, cela s'est produit aux dépens de l'appropriation nationale du processus de réforme. Pilier central de la souveraineté de l'État, le secteur de la sécurité est hautement sensible. Il n'est donc surprenant que le gouvernant ait résisté à un grand nombre de ces interventions des bailleurs.

Deuxièmement, l'absence de consensus sur la nature, l'orientation et le rythme de la réforme du secteur de sécurité(RSS) a eu trois conséquences qui sont particulièrement problématiques pour le processus de réforme :

· Cette absence a conduit à une approche fragmentée de la RSS :

Caractérisée par une multiplicité des visions extérieures et nationales concurrentes de la réforme. Les incitations et les structures tant du côté gouvernemental que de celui des bailleurs ne favorisent pas l'intégration des efforts. Il n'existe pas de direction claire de la RSS d'un côté ou de l'autre en RDC qui soit acceptée par tous les acteurs concernés.

Plusieurs pays bailleurs, par exemple, continuant de préférer fournir leur assistance en matière de RSS dans un cadre bilatéral traditionnel, plutôt qu'en coordination avec les partenaires bilatéraux et multilatéraux.

· La tendance à travailler seul qui accroît la probabilité d'une approche technique de l'assistance :

C'est particulièrement le cas dans le domaine militaire où prédomine une approche «  former et équiper », mettant davantage l'accent sur le renforcement des capacités militaires que sur le développement de forces de sécurité responsables. Généralement, un suivi efficace desdites actions n'est pas organisé.Cette insistance sur l'aspect technique reflète en partie l'urgence des réformes, une préférence de la part des nombreux acteurs, tant nationaux qu'internationaux, pour une solution militaire au conflit dans les provinces de l'Est, ainsi que la difficulté de travailler avec des institutions gouvernementales faibles.

Cette approche permet aussi aux bailleurs et au gouvernement d'éviter plus facilement de devoir s'engager dans les réformes de gouvernance plus difficiles et plus sensibles politiquement mais qui sont absolument nécessaires pour créer un appareil de sécurité qui répond mieux aux besoins des citoyens. Ces réformes concernent entre autres, le contrôle civil des institutions de sécurité, la participation publique dans les processus de définitions des politiques publiques, la gestion financière et les efforts nécessaires pour s'attaquer au problème de l'impunité.

· L'absence d'une visioncommune de la réforme de la sécurité

L'absence d'une vision commune de la réforme à mener garantit que la demande de réformes continue d'être exprimée fortement par la communauté internationale plutôt que par des acteurs nationaux eux-mêmes. Or, non seulement cette situation accroît la probabilité selon laquelle les réformes seront soumises aux priorités politiques d'acteurs extérieurs, mais elle a également des conséquences pour la durabilité de la sécurité.

Ainsi donc, le renforcement de la demande nationale de réforme en RDC doit donc être considéré comme une priorité de long terme fondamental pour la réforme du secteur de sécurité, sans laquelle il est peu probable de répondre à la situation et aux besoins spécifiques du pays.

Paragraphe 2 : Perspectives

Lesprincipales conditions dans lesquelles sont abordées confortablement les questions de sécurité deviennent une affaire très complexe en pensant auxperspectives.

Néanmoins, la principale solution à cette problématique pour l'État congolais, reste la mise en place d'un système de sécurité et de défense capable d'imposer l'ordre et capable de défendre toutl'étendu de l'espace territorial national et d'assurer la protection des frontières.
La RDC nécessite la formation d'une armée républicaine, dissuasive, équipée,
bien formée et bien rémunérée, capable de mater les mouvements rebelles et les groupes
armées qui s'insurgent sur son territoire et de peser lourd sur la balance en vue d'assurer
l'équilibre des forces sur le plan régional ; car dit-on la négociation se fait sous l'ombre des
rapports des forces.

L'amélioration des conditions des vies des Forces Armées de la RDC (FARDC) pourra enoutre, attirer les milices à rejoindre les rangs de l'armée nationale.
Le gouvernement congolais et le rwandais devront régler les questions relatives au
rapatriement des FDLR de façon à éviter d'autres situations des guerres et d'en finir avec les
désolations que ceux-ci sèment au Congo ; la mise en place sur le plan régional d'une
coopération visant à éradiquer les groupes armés oeuvrant à l'est de la RDC.

La puissance de l'armée une fois reconstituée, permettra au gouvernement congolais de
contrôler tout son territoire y compris toutes ses frontières et d'y imposer sa puissance sansdifficulté.

Paragraphe 3 : Quelques suggestions pour la sécurité effective de la RDC

Pour une stratégie de construction de la paix et de la sécurité en République Démocratique du Congo, nous proposons ce qui suit :

· La reprise de la réforme du secteur de sécurité en insistant sur le renforcement des capacités institutionnelles et de la responsabilité pénale des acteurs de la violence dans les Kivu et la province Orientale ;

· Rendre le service militaire obligatoire sur toute l'étendue de la république en l'insérant dans le programme national des études post universitaires ;

· Investir dans l'armé et les services militaires travers un budget signifiant ;

· Améliorer la gouvernance, les relations avec les États voisins (politique de bon voisinage) par la relance de la CEPGL ;

· Procurer l'expertise nécessaire à l'établissement d'une commission de contrôle au sein des FARDC afin d'éliminer progressivement les violateurs des droits de l'homme de la structure de commandement et des troupes et y conditionner le soutien financier et technique ;

· Une stratégie crédible et globale de désarmement des rebelles Hutus rwandais. Suspendre les opérations militaires contre les FDLR en laissant la place au dialogue inter rwandais sous la supervision de la communauté internationale ;

· Réhabiliter les infrastructures des régions militaires, réformer le système de gestion, avec une attention particulière portée aux communications, au contrôle de l'armement et des munitions et à la gestion du personnel ;

· Rendre effective l'intégration des groupes armés dans les FARDC en respectant l'acte d'engagement de Goma ;

· Mettre en place un plan spécifique pour la promotion de la réconciliation et la sécurité humanitaire, qui se concentre sur la responsabilité judiciaire et des conditions permettant le retour et la réintégration des réfugiés et des déplacés ;

· Revisiter les accords de paix et autres accords pour leur respect.

CONCLUSION

Ce travail a porté sur : «  La RDC et le dilemme de sécurité. Étude comparative sous la deuxième et la troisième république »

En effet, d'après les résultats des chercheurs qui se sont intéressés aux questions des sécurités et des conflits en RDC, il s'est avéré que ces conflits avaient des liens avec les luttes du « pouvoir territoire » ainsi que de la gestion commune du territoire nationale. Cette lutte, jouant les rôles les plus importants dans la pérennisation des conflits ; en tant que guerres de libérations, elles sont les principales sources de conflits et par conséquent, elles expliquent une dynamique des guerres en RDC ; en suite elles servent comme moyens d'installation des nouveaux régimes et des nouveaux systèmes de sécurité.

Ainsi, notre travail, s'étant intéressé à la connaissance des politiques et des stratégies de la sécurisation de la RDC dans sa deuxième république comparée à latroisième république, a posé la problématique suivante :

· Comment la sécurité est-elle prise en compte en RDC pendant la deuxième et la troisième république ?

· Quelle similarité pouvons-nous établir ente les politiques sécuritaires pendant la deuxième et de la troisième république en RDC d'après le dilemme de sécurité ?

A ces questions, quelque complexe qu'elles ont été, nous nous sommes basé, en guise d'hypothèseaux réponsesselon lesquelles :

La sécurité en RDC pendant la deuxième république était une résultante du régime monolithique à partie unique, qui serait cependant, un mécanisme par excellence pour assoir la sécurité et le contrôle de l'Afrique centrale ;

Les politiques de défenses de la troisième république s'affirment pour reconquérir le territoire et réaffirmer l'autorité de l'État sur toute l'étendue du territoire national, tandis que celles de la deuxième l'ont été avant de se stagner sur la maitrise du territoire.

Les résultats qu'on a pu lier à ces politiques sont tous stratégiques d'ordre technique, qualitatif, quantitatif, et surtout organisationnel.C'est ce que nous avons bien vérifiédans les différents points développés dans ce présent travail.

Cette étude nous a beaucoup intéressé car elle est historique et d'actualité en même temps et constitue une contributionnotable qui vient s'associer aux efforts des grands chercheurs qui se sont intéressés auxquestions relatives à la sécurité en RDC.

Pour en arriver à bout, nous nous sommes servi de la méthode qui nous a permis d'examiner les phénomènes et les informations de façon plus oumoins rationnelle. Il était question de la méthode comparative, elle nous a permis d'appréhender les politiques sécuritaires et les stratégies de pacification de la RDC dans les deux dernières républiques, tout en dégageant la ressemblance y afférente.La technique documentaire nous a servi pour la récolte des données. Quant àl'approche historique, elle a nous a permis de reconstituer l'histoire et de déterminerscientifiquement les faits historiques pour les grouper en un système scientifique.

De même, il nous est venu à l'esprit de subdiviser ce travail en trois chapitres portant chacun trois sections :

Le premier chapitre qui concerne les approches théoriques et conceptuelles ; dans la première
section, nous définissons les concepts clés qui composent notre thème. Cette compréhension
nous permet de comprendre la signification des termes qui vont par après dominer notre texte.
La deuxième section en revanche, concerne la petite présentation du champ sécuritaire de la RDC.Dans cette section après avoir donné des informations plus ou moins détaillées de la
sécurité en RDC, dans la première et la deuxième république, nous avons expliqué les théories de la de la sécurité, les liens etles différences entre elles.

Le deuxième chapitre de sa part, a été consacré à l'étude de la sécurité de la RDC pendant ses deux dernières républiques. La pertinence de cette analyse en est qu'on ne saurait atteindre l'objectif de ce travail si on necomprend pas les stratégies, les mécanismes et/ou les politiques sécuritaires dont on cherche à comprendre l'impact sur sécurisation et la pacification de la RDC et qui créent ainsi le dilemme de sécurité dans ce sens, c'est la présentation même du troisième chapitre.

Donc, pour comprendre les enjeux stratégiques de la réforme du secteur de sécurité en RDC, il faut passer par un examen du contexte historique dans lequel ces institutions ont évolué depuis l'époque coloniale jusqu'à ce jours.

L'objetde ce travail s'est montré d'un intérêt particulier dans les sciences politiques et
spécialement en discipline des relations internationales, il va sans dire, de ce fait, que cette étudea représenté un défi de taille qui est à la hauteur de notre formation.En fin, il sied de dire que ce travail n'a pas la prétention d'être parfait bien qu'il a été conçu defaçon à satisfaire une curiosité scientifique ; c'est en quelque sorte une infime partie immergéede l'iceberg qui, comme nous le pensons, sera enrichi de plus en plus par d'autres chercheursqui voudront s'y intéresser.

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10. http://www.un.org/ga/search/view

TABLE DES MATI?RES

ÉPIGRAPHE I

REMERCIEMENTS Erreur ! Signet non défini.

SIGLES ET ABBREVIATIONS III

INTRODUCTION - 1 -

1. PRÉSENTATION DE L'OBJET D'ÉTUDE - 1 -

2. ÉTAT DE LA QUESTION - 2 -

3. PROBLÉMATIQUE ET HYPOTHÈSES - 7 -

3.1. Problématique - 7 -

3.2. Hypothèse - 8 -

4. MÉTHODE ET TECHNIQUES - 9 -

4.1. Méthode - 9 -

4.2. Approche - 9 -

4.3. Techniques - 10 -

5. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET - 10 -

5.1. Choix - 10 -

5.2. Intérêt - 11 -

6. DÉLIMITATION DU SUJET - 12 -

6.1. Délimitation temporelle - 12 -

6.2. Délimitation spatiale - 12 -

6.3. Sur le plan typologique - 12 -

7. SUBDIVISITION DU TRAVAIL - 13 -

8. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES - 13 -

CHAPITRE PREMIER : CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES ET BASE THÉORIQUE - 14 -

SECTION I : DÉFINITION DES CONCEPTS CLÉS - 14 -

Paragraphe 1 : La République - 14 -

Paragraphe 2 : Dilemme de sécurité - 15 -

Paragraphe 3 : Notion sur la Sécurité - 16 -

SECTION II : LE CHAMP SECURITAIRE DE LA RDC - 24 -

Paragraphe 1 : Le Secteur de Sécurité de la RDC - 24 -

Paragraphe 2 : Configuration interne de la sécurité en RDC - 25 -

Paragraphe 3 : Configuration externe de la sécurité en RDC - 27 -

SECTION III : LE CADRE THEORIQUE - 28 -

Paragraphe 1 : La théorie de sécurité - 28 -

Paragraphe 2 : Les différentes approches de la sécurité - 32 -

CHAPITRE DEUXI?ME : LA SÉCURITÉ DE LA RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE - 34 -

SECTION I : LES FONDEMENTS DE LA SÉCURITÉ EN RDC - 34 -

Paragraphe 1 : Rôle de l'Armée - 34 -

Paragraphe 2 : La Dualité Armée-Police (rôle de la Police) - 39 -

Paragraphe 3 : La Maitrise des frontières - 40 -

SECTION II : LA SÉCURITÉ PENDANT LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE - 41 -

Paragraphe 1 : La sécurité offerte par l'Amérique - 41 -

Paragraphe 2 : Le bouclier de la dictature et le monopartisme politique comme moyen de sécurité - 42 -

Paragraphe 3 : La crise de la transition de 1990 à 2006 - 44 -

SECTON III : PENDANT LA TROISI?ME RÉPUBLIQUE - 46 -

Paragraphe 1 : Les guerres dites de libération - 46 -

Paragraphe 2 : Les opérations militaires (Affrontements entre les FARDC et les troupes dissidentes) - 54 -

CHAPITRE TROISI?ME : ÉTUDE COMPARATIVE DES POLITIQUES SÉCURITAIRES EN RDC PENDANT LA DEUXIÈME ET LA TROISIÈME RÉPUBLIQUE - 58 -

SECTION I : ANALYSE COMPARATIVE DES STRATÉGIES DE PACIFICATION OU DE SÉCURISATION DE LA DÉUXI?ME ET TROISIÈME RÉPUBLIQUE EN RDC - 58 -

Paragraphe 1 : La Conférence Nationale Souveraine (2ième république) - 59 -

Paragraphe 2 : Les sommets pour la recherche de la paix et sécurité en RDC (3ième république)... - 63 -

Paragraphe 3 : Stratégies de Sécurité en RDC - 68 -

SECTION II : LES POINTS DE CONVERGENCE ET DE DIVERGEANCE DANS LES STRATÉGIES SÉCURITAIRES ENTRE LA DEUXI?ME ET TROISI?ME RÉPUBLIQUE - 71 -

Paragraphe 1 : Les points de convergence - 71 -

Paragraphe 2 : Les points de divergence - 71 -

SECTION III : DÉFIS ET PERSPECTIVES - 72 -

Paragraphe 1 : Défis - 72 -

Paragraphe 2 : Perspectives - 74 -

Paragraphe 3 : Quelques suggestions pour la sécurité effective de la RDC - 75 -

CONCLUSION DU TRAVAIL - 77 -

BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE - 80 -

TABLE DES MATI?RES - 85 -

* 1 J. Vitalis, « La réforme du secteur de sécurité en Afrique. Contrôle démocratique de la force publique et adaptation aux réalités du continent »,Afrique contemporaine 2004/1 (n° 209), p.65-79.

* 2 C.P. David, La Guerre et la paix. Approches contemporaines de la sécurité et de la stratégie, Paris, Presses de Sciences Po, 2000, 2e édition, Montréal Septembre 2006, pp 18- 464.

* 3Idem, p10.

* 4R.Aron, Paix et guerre entre les nations, Paris, éd. Calmann-Lévy, 1962, p794.

* 5C. Braeckman, L'enjeu congolais. L'Afrique centrale après MOBUTU, Bruxelles, Fayard, 1999, pp 269-270.

* 6Idem, p260

* 7C. Braeckman, Les nouveaux prédateurs. La politique des puissances en Afrique centrale, Bruxelles, Fayard, 2003, p 344.

* 8C. Braeckman, Vers la deuxième indépendance du Congo, Kinshasa, Éditions Le Cri, 2008, p280.

* 9C. Breackman, Op. Cit., p280

* 10Mulamba Ngeleka, « Alliances stratégiques et conflits armés dans la Région des Grands Lacs : exemple du Rwanda et de la République Démocratique du Congo »In LIKUNDOLI : mémoire et enquêtes d'histoire congolaise, X 1-2. Conflits et violences dans l'histoire contemporaine de l'Afrique centrale, CERDAC, PUL, 2006, p4.

* 11 Max Gounelle, Relations internationales, Paris, Dalloz, 7ème Edition, p.194.

* 12O. Lanotte, Guerres sans frontières en République Démocratique du Congo. De Joseph Désiré Mobutu à Joseph Kabila, Bruxelles, Éditions du GRIP, 2006, p. 264.

* 13Idem, p264

* 14P. Matthieu, at. alii, « Conflits et guerre au Kivu et dans la région des Grands Lacs. Entre tensions locales et escalade régionale », Paris, Le Harmattan, Cahiers Africains N° 39-40, 1997, p 216.

* 15CEPOST, Rapport final du séminaire-Atelier sur la sécurisation de la RDC : Menaces, Défis et opportunités, Bukavu, 2005, p 19.

* 16Basil Davidson, L'Afrique au XXème Siècle. L'éveil et le combat du nationalisme africain, Paris, Éditions. J.A., 1979, p 109.

* 17Y. Lacoste, « Géopolitique d'une Afrique médiane », In Hérodote, n°86/87,3è et 4èTrimestres, 1997, p 160.

* 18J.E.Pondi, L'ONU vue d'Afrique, Paris, Maisonneuve et La rose, 2005, p.109.

* 19R. Pourtier« L'Afrique centrale dans la tourmente. Les enjeux de la guerre et de la paix au Congo et alentour », In Hérodote, n° 11, 4e trimestre 2003, pp. 11-33

* 20C.Braeckman, Op. cit, p57

* 21 S. Serge, Relations internationales, Paris, Montchrestien, 4ième Edition, 1995, p 587

* 22 C. Seignobos, La méthode historique appliquée aux sciences sociales, Paris, Félix Alcan, 1909, pp 661-666

* 23L.Labana, Les Relations Internationales. Présentation panoramique et approches théoriques, éd. Sirius (MES) Kinshasa, 2004, p.17

* 24 J.G. Herman, La République, dans perspective monde. Outil pédagogique des tendances mondiales depuis 1945, Québec, Université de Sherbrooke, 2018, p55.

* 25 P. Roe, «the Intrastate Security Dilemma: Ethnic Conflict as a `Tragedy?», InJournal of Peace Research, Vol. 36, N°2, S-V, 1999, p. 183-202.

* 26 C.P. David, Théories de la sécurité. Définitions, approches et concepts de la sécurité internationale, Paris, Montchrestien, 2002, (avec Jean-Jacques Roche). pp 45-90

* 27Ciceron, « Tusculan Disputations », V.42, cité par Rothschild, « what is Security? », Daedalus, vol. 124, n°3, Été 1995, p.61

* 28R.Descartes, « Les passions de l'âme » (art.166), In OEuvres et Lettres, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la pléiade », 1952, pp 775-776

* 29J.J.Rousseau, « Du contrat social », In OEuvres complètes, Paris, Gallimard, Coll. « Bibliothèque de la pléiade », 1964, p486

* 30T.Balzac, « Qu'est-ce que la sécurité Nationale ? » In La revue internationale et stratégique, n°52, hiver 2003-2004, p.22.

* 31 C.P. David, Op.cit, p40.

* 32 C.P. David, Op.cit, p57.

* 33 C.P. David, Op.cit.,p68.

* 34A.I.Johnston, «Cultural Realism in Maoist China», In Peter J. Katzenstein, The culture of national security: norms and identity in world politics, New York, Columbia University Presse, 1996, p222

* 35A.I.Johnston, Op.cit., p222.

* 36A.B. Wildavsky, « Choosing preferences by constructing institutions : A cultural theory of preference Formation», InAmerican political science review, Vol.81,N°1,1987,pp.3-20

* 37 C.P. David, Op.cit, p82.

* 38Banyaku, Chronologie, Monographie et Documentation sur l'Histoire Politique du Congo des années 60 aux années 90, Collection CIEDOS, Ed. Compadore, Kinshasa, 2000, p56.

* 39Campbell et alii « Victimes de guerre : les civils, l'Etat de droit et les libertés fondamentales », Rapport de HumanRights Watch sur la République Démocratique du Congo, Division Afrique, février 1999, online : http//www.igc.org/hrw/reports/1999/french/congo/congo 992f.htm#TopOfPage

* 40P. Mathieu at. alii, Op.cit., p.42.

* 41 C.P. David, Théories de la sécurité. Définitions, approches et concepts de la sécurité internationale, Paris, Montchrestien, 2002, (avec Jean-Jacques Roche), pp 45-90.

* 42B. Buzan, Introduction aux Etudes Stratégiques : Technologie militaire et Relations Internationales, Londres, Macmillan, 1987, p 157.

* 43M.C. Smouts at. alii, Dictionnaire des Relations Internationales, Approches, concepts, Doctrines, Paris, Dalloz, 2003, pp 450-453.

* 44T.Balzacq, Op. Cit., 2003-2004, pp.32-45.

* 45B. Buzan, Op. cit, p160

* 46M.C. Smouts, et alii, Op. Cit, pp 450-453

* 47M.C. Smouts, et alii, Op. Cit, pp 450-453

* 48J.P. Hanon, « Sécurité intérieur et Europe élargie : discours et pratiques », In La revue internationale et stratégique, Hiver 2003 -2004, p.56.

* 49M.Merle, La vie internationale, Armand, Paris, S-D, p. 119.

* 50Mukendi Nkashama et Kabeya Mukamba, Guerres et mutations sociolinguistiques en République Démocratique du Congo (1960-1999), PUL, Tome II, Lubumbashi, 2000, p. 133.

* 51Banze Wa Banze, Etude des comportements des forces armées de la République Démocratique du Congo, Mémoire de licence en criminologie, Université de Lubumbashi, Lubumbashi, Février 2010, p42

* 52Banze Wa Banze, Op cit., p47.

* 53Mukendi Nkashama at alii, « Guerres et mutations sociolinguistique en République Démocratique du Congo (1960-1999) », In 40 ans d'indépendance, Tome II, PUL, 2004, p. 133

* 54Baudouin Wikha Tshibinda, Les forces armées de la république démocratique du Congo. Organisation, structure et base juridique, Inédit, Lubumbashi, 2010, p32.

* 55 Mukendi Nkashama at alii, « Extrait de la proclamation du Haut Commandement de l'Armée Nationale Congolaise du 24 novembre 1965 », dans Guerres et mutations sociolinguistique en République Démocratique du Congo (1960-1999), In 40 ans d'indépendance, Tome II, PUL, 2004, p.133.

* 56Ndabereye Nzita Paulin, Cours de géopolitique, L1 RI, FSSPA, Université Officielle de Bukavu, Bukavu,2016, pp162-177, inédit.

* 57J.P. Chrétien, « Génocide du Rwanda », In interprétation du génocide de 1994 dans l'histoire contemporaine de Rwanda, Clio en Afrique, n°2. Vol 6, 1997, p26

* 58Ndabereye Nzita Paulin, Op. Cit., p177.

* 59G.De Villers et J, Omasombo Tshonda, Zaïre, La transition manquée:1990-1997, Tervuren, Institut
Africain-CEDAF (Centre d'études et de documentation africaines), 1997, p45.

* 60 Banza Malale, Les aspects juridiques dans les enjeux des crises congolaises ; des origines à nos jours (1860-2006), Kinshasa, Presse Universitaire du Congo, 2011, p. 32-42.

* 61B.Ndiaye, « Du rôle du pouvoir parlementaire dans la réforme du système de sécurité en Afrique post-autoritaire », In Acte de la conférence sur l'expérience de la RSS en Afrique, African Security sector Network, Kinshasa, Juin 2009, p.6

* 62O.Lanotte, République démocratique du Congo, guerres sans frontières : De Joseph Désiré Mobutu à Joseph Kabila, Ed. GRIP-COMPLEXE, Bruxèlles, 2003, p.105

* 63O.Lanotte, Op.cit., p.105

* 64 J.P.Vettovaglia at alii, Prévention des crises et promotion de la paix vol. III. Déterminants des conflits et nouvelles formes des préventions, Bruxelles, Ed Bruylant, 2013, p.1902

* 65 K. Kadony Nguway, « Reconstruction de l'État : Défi de la décentralisation et de la gouvernance locale de la 3e République Démocratique du Congo », In Les défis de la consolidation de la paix en RDC, Université de Bradford, 2008, p 33.

* 66J.C.William, at alii « le conflit et guerre au Kivu et dans la région des Grands Lacs » In cahiers Africains du CEDAF, n°39-40, Paris, L'Harmattan, 1999, p45.

* 67 C. Braeckmann, Op.cit., p.63.

* 68G.Prunier, « L'Ouganda et les guerres congolaises », In Politique Africaine, n°75, Paris,Karthala, p49.

* 69G.Prunier, Op.cit., p49.

* 70C.Braeckman, Les nouveaux prédateurs, politiques des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2003, p63.

* 71P-J.Schraeder, « Finie le rhétorique, vive la géopolitique », premières tendances de la politique africaine de l'administration Bush, In Politique africaine, n°82, Paris, Karthala, 2001, p. 133.

* 72P-J, Schraeder, Op.cit., p. 133.

* 73M.Bahi, Les conflits en RDC : Enjeux des Grandes Puissances, Mémoire de licence en Relations internationales, Université Simon Kimbangu, Bukavu, 2006. p14.

* 74« La troisième guerre !, Bukavu à feu et sang ! »,Missionnaires d'Afrique, Bukavu, 2005

* 75Rapport de l'entretien de HumanRights Watch avec des officiers et des dirigeants politiques du CNDP, Rutshuru, 3O Novembre 2008. p16

* 76 http://www.hrw.org , consulté le 04 Avril 2018

* 77 www.minaffet.gov.rw , consulté le 04 Avril 2018

* 78«UN says up to 4.000 Rwandan troops in DR Congo», Agence France-Presse, 21 Janvier 2009

* 79 www.crisisgroup.org , consulté le 09 Avril 2018.

* 80Rapport hebdomadaire de la MONUC sur le Nord- Kivu, 22-28 février 2009.

* 81Rapport hebdomadaire de la MONUC sur le Nord- Kivu, 7 avril 2009.

* 82P.F.Yezi, La Géopolitique internationale du Zaïre, Ed. Africa, Lubumbashi, 1979, p67.

* 83L.Labana, Négociations politiques et processus de paix en République Démocratique du Congo, Médiaspaul, p17.

* 84A.M. Kabambi, « Bref aperçu historique de la Conférence, nationale souveraine (Extrait du mensuel de l'Union de la Diaspora Congolaise) », InLa renaissance N° 21 du 31 octobre 1998, édité à Montréal, Canada, p26.

* 85A.M. Kabambi, Op. cit., p32.

* 86I. Ndaywel, Histoire générale du Congo. De l'héritage ancien à la République Démocratique, Bruxelles, Duculot, 1998, pp.772-783.

* 87K.Kinkela, « Rapport final des travaux de la CNS », Dans Zaïre-Afrique, (n° 273), mars 1993, (pp.155-193).

* 88I. Ndaywel, Op. cit., pp.700-783

* 89I. Ndaywel, Op. cit., pp.700-783

* 90L.Labana, Op.cit., p17.

* 91Eléments recueillis à l'inspection Provinciale de la Police Nationale Congolaise du Sud- Kivu à Bukavu. Le 12 mars 2018.

* 92I.C.G., « Une stratégie globale pour désarmer les FDLR »,Rapport Afrique, n°151 p19.

* 93E.Kennes, « La République Démocratique du Congo en 2006. Tournant historique », In Entwicklungstràger, D.R.Congo, p 125.






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