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La problématique de la diffusion des musiques du monde en France


par Alexandre Aimé Siewe Leupi
Université Paris III Sorbonne nouvelle - DESS Relations interculturelles 0000
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE PARIS III SORBONNE-NOUVELLE

DEPARTEMENT DE FORMATION CONTINUE

FORMATION INTERNATIONALE CULTURE

LA PROBLEMATIQUE DE LA DIFFUSION DES MUSIQUES DU MONDE

EN FRANCE

LE PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE COMME UN EXEMPLE DE

SOLUTION

MEMOIRE PRESENTE POUR L'OBTENTION :

D.E.S.S EN RELATIONS INTERCULTURELLES option POLITIQUES CULTURELLES
INTERNATIONALES ET GESTION DES ARTS

SOUS LA DIRECTION DE VERONIQUE BONNET
MAITRE DE CONFERENCES

PAR : ALEXANDRE SIEWE PARIS, JUILLET 2021

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Remerciements :

La tâche a été ardue et si nous y avons pris du plaisir, c'est grâce à vous :

Véronique BONNET, Merci de nous avoir guidés, accompagné avec rigueur et talent, disponibilité, enthousiasme et attention dans cette démarche.

Brigitte REMER, Merci pour la souplesse et la patience avec lesquelles vous avez acceptés errements dans cet exercice. Mes meilleurs sentiments à Isabelle COLLADO sa collaboratrice pour son ineffaçable sourire

Merci à Antoine Yvernault, Bela BOWE et toute l'équipe du département des opérations culturelles de RFI (Annick, Annie, Suzy, Michelle) pour leur précieuse collaboration, leur gentillesse et leur accueil.

Claudy SIAR (RFI), Jean-Michel DENIS (AFRIQUE MAGAZINE), Philippe GOUTTES (Zone Franche, Pierre-Réné WORMS (RFI), Bouziane DAOUDI (Libération), Thomas WELL (Label bleu) et vos informations, ont largement nourri ma réflexion. Toute ma

gratuite !

Merci à Serge Alain, Komos (+RIP), Guy, Carine, Anne-Marie, Thérésyne, Mado, et +++ ... pour vos conseils et encouragements.

M. Gérard POTEAU, attaché culturel et le personnel du Scac. Merci pour avoir été le premier à y croire.

Merci à tous mes collègues, on a fait un sacré bout de chemin ensemble et vous m'avez beaucoup appris. Bon vent à tous !

A mon père...

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SOMMAIRE

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INTRODUCTION

CHAPITRE 1-

ETAT DES LIEUX DES MUSIQUES DU MONDE EN FRANCE

I- LA DEFINITION DU PERIMETRE DES MUSIQUES DU MONDE

A- UNE NOTION AMBIGUE

B- ENTRE UNIVERSEL ET LOCAL

II- L'OFFRE DES MUSIQUES DU MONDE EN FRANCE

A- L'EVOLUTION DU NOMBRE D'ARTISTES

B- L'OFFRE DISCOGRAPHIQUE

B1- ETAT DES LIEUX EN 1997

B2- EVOLUTION DE L'OFFRE DISCOGRAPHIQUE

C- LE POIDS DES MUSIQUES DU MONDE EN FRANCE

C1- DANS LES TOPS ALBUMS

- DANS LES TOPS SINGLES

C3- DANS LES TOPS COMPILATIONS

D- LA PLACE DES MUSIQUES DU MONDE DANS LES MEDIAS FRANÇAIS

D1- LES MUSIQUES DU MONDE DE LA TELEVISION FRANÇAIS

D2- LA PART DES MUSIQUES DU MONDE DANS LES RADIOS FRANÇAIS

E- SUR LA SCENE DES MUSIQUES DU MONDE

F- LES INDICATEURS DE VENTES DES MUSIQUES DU MONDE EN France

F1- LA RECOMPOSITION DU MARCHE MONDIAL DU DISQUE

F2- L'EVOLUTION DES VENTES EN 1997-1998

CHAPITRE II-

LES MUSIQUES DU MONDE FACE A LA
MONDIALISATION DE LA CULTURE

I- A PROPOS DE LA MONDIALISTAION

A- LA MONDIALISATION EN GESTION

B- LE PRIS DE LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE

II- VERS LA CONFRONTATION ENTRE CULTURE ET INDUSTRIE

CHAPITRE III-

L'AVENIR DES MUSIQUES DU MONDE DANS UNE France
GLOBALISEE

I- LES FRANÇAISA L'ECOUTE DES MUSIQUES DU MONDE : LA
PLACE DES MUSIQUES DU MONDE DANS LEURS ...GOUTS MUSICAUX

A- D'APRES L'ENQUETE DU DEP

B- D'APRES LE SONDAGES SOFRES / SACEM

II- S'ACHEMINE-T-ON VERS L'EROSION COMPLETE DES MUSIQUES DU MONDE

III- PROPOSITIONS POUR UNE MEILLEURE VISIBILITE DES MUSIQUES DU MONDE EN FRANCE : MANIFESTE POUR UNE SOCIETE MULTICULTURELLE.

IV- LE PRIX RFI MUSIQUE DU MONDE : PRESENTATION D'UN PROJET STRUCTURANT

A- RFI LE PLUS GRAND MEDIA FRANCOPHONE DU MONDE EN RACCOURCI

A1- LA MUSIQUE SUR RFI

B- NAISSANCE ET EVOLUTION DU PRIX MUSIQUES DU MONDE

B1- DES DECOUVERTES AU PRIS RFI MUSIQUES DU MONDE

B2- LE PRIX RFI MUSIQUE DU MONDE COMME UN TREMPLIN POUR LES JEUNES MUSICIENS DU MONDE

...EN GUISE DE CONCLUSION

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INTRODUCTION

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L'on associe généralement les années 80 avec une certaine idée romantique qui veut que Paris ait réaffirmé avec vigueur sa vocation de capitale des arts et des lettres et capitale de la liberté. L'arrivée de la gauche au pouvoir ayant donné lieu à la mise en oeuvre d'une politique culturelle qui, dans sa dimension internationale, s'est efforcée de développer une image humaine, tolérante, et accueillante. Humaniste, Paris s'est placé à la tête de front de la lutte antiapartheid, ouvrant ses scènes aux artistes et militants sud-africains qui animent la croisade contre le régime de ségrégation raciale. Johnny Clegg, surnommé « le zoulou blanc » est fait chevalier des arts et des lettres par Jack Lang alors ministre de la culture. Accueillante, la France facilite la participation d'artistes originaires de ses anciennes colonies à des spectacles et festivals. Notamment des artistes africains qui bénéficient d'une promotion exceptionnelle et surfent sur une vague favorable. La capitale Française devient le creuset du beat africain. L'avènement des radios libres qui font découvrir les rythmes nouveaux, l'arrivée à la tête des maisons de disques et des festivals d'anciens soixante-huitards ouverts à d'autres horizons, l'émergence d'artistes avides d'échanges (Higelin n'hésite pas à faire le griot avec le guinéen Mory Kanté ET Lavilliers fait connaître les accents secrets du Brésil), d'une nouvelle génération de Français, fils d'immigrés qui, tout en désirant s'intégrer, revendiquent la reconnaissance de leurs cultures d'origines expliquent en partie cette explosion des musiques africaines. Comme effet catalyseur, on peut aussi noter l'arrivée d'hommes politiques qui considèrent les « cultures d'immigration » comme un outil d'intégration et une vitrine française de la culture universelle. Leur notoriété est telle que Manu DIBANGO ou Salif KEITA organisent des tournées dans tout l'hexagone et sont adulés par les grands médias qui jusqu'alors, les ignoraient. Peu à peu la France se métisse et se colore.

« L'universalité cesse d'être une simple abstraction et devient une réalité vivante dans un pays qui s'est tant de fois enorgueilli de montrer au monde les chemins de la Liberté » selon Jack Lang (1)

De majoritairement black ou bleu, le public se métisse en « black-blanc-bleu ». Nés français et passés par l'apprentissage de l'école publique, les enfants

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d'immigrés maghrébins et africains se rendent de plus en plus souvent aux concerts d'artistes de leur communauté d'origine, en compagnie de leurs compatriotes français de souche. Ce qui suscite un véritable engouement et une demande croissante contribuant à sortir ces musiques du ghetto culturel dans lequel elles évoluaient. Les artistes du Sud en général effectuent une percée remarquable européenne, y compris ceux réputés réfractaires aux produits culturels « autres » que les leurs.

On peut penser que les années 80 consacrent l'élargissement de l'univers musical mondial et marquent l'arrivée sur la scène de la concurrence internationale de protagonistes exclus jusque-là, de l'idée même de marché. Cette période présente l'avantage de faciliter la promotion en faveur de ses musiques tout en soulignant et préservant leur diversité, leurs qualités intrinsèques, leur capacité à témoigner de valeurs ajoutées. Le succès des musiques du Sud concourent alors à offrir au monde une image bigarré et dynamique d'une famille commune. Au fil des années, l'analyse des données du spectacle vivant, des ventes de disques ou du flux de droits d'auteurs a montré qu'en s'en donnant les moyens, les productions du Sud pouvaient conforter leurs positions sur le marché mondial de la diffusion.

Cette grosse embellie dans le ciel des musiques du Sud a eu pour principaux actionnaires les héros d'une culture « alternative » que l'on retrouve aussi bien du côté de Kingston avec le mouvement Reggae que du Cap-Vert avec le succès international de Cesaria Evora

En France, un ensemble de musiciens, de studios, et de scènes comme le festival des arts traditionnels de Rennes, le festival des Musiques Métisses d'Angoulême, le théâtre de la ville de Paris dont peu à peu du pays le centre de redistribution des idiomes musicaux de la planète. Les diasporas africaines et des caraïbes se laissent aller à des alchimies musicales inédites. L'héritage de la francophonie se décline en lingala avec un Papa Wemba au Japon, un Youssou Ndour aux Etats-Unis, un Mory Kanté en Allemagne ou alors Salif Keita en Australie. Ces ambassades de l'Afrique réussissent l'exploit de façonner le

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goût des publics du Nord, notamment français au point de les familiariser avec des formules rythmiques, des modes vocaux, des couleurs instrumentales qui vont trouver place dans leurs habitudes d'écoute. Les médias n'hésitent pas à parler de l'« Age d'or » de la musique africaine.

Vers la fin de la deuxième moitié des années 80, la macro-économie discographique flaire l'essor des musiques du Sud et pour exploiter le filon, invente le terme de WORLD MUSIC afin de bien identifier leurs productions dans les bacs de disquaires. Désormais le Mbalax de Youssou Ndour côtoie la bossa nova de Caetano Veloso ou les oeuvres du grand chanteur de la tradition soufie Nusrat Fatel ali khan. Sur le périphérique des Musiques du Monde (traduction française et World Music), s'alignent et se bousculent aujourd'hui toutes les nationalités autrefois dites politiquement « non-alignés ». L'espace pour chacune d'elle rétrécit chaque jour de plus en plus. Les maisons de disques adoptent une attitude plus sélective. Les années 90 vont inaugurer une nouvelle forme de mondialisation qui a eu pour effets d'engendrer une industrie musicale normalisatrice en matière de productions.

Les grandes compagnies de disques qui n'ont pas spécialement la réputation d'être audacieuses, s'efforcent depuis lors de contrôler l'état de la production indépendante qui constitue le fer de lance et le creuset de l'innovation pour ces nouvelles musiques. Cette nouvelle organisation de la production et de la distribution musicale est fondée sur la mise en avant systématique des critères de rentabilité immédiate. Elle favorise la circulation d'artiste conçus pour la consommation de masse. Sur le champ des Musiques du Monde, elle évolue à coups d'effets de modes qu'elle crée. La musique africaine a ainsi été remplacée dans les schémas de marketing ces dernières années par la trova cubaine. Jusqu'au moment où elle décidera de passer à autre vague, en réduisant le filon actuel en cendres. Les « papy » de la havane n'auront plus qu'à retourner à leurs longs cigares, cédant la place à un autre rythme « tribal » étiqueté world - music et choisi par l'instance suprême que représente la concentration de l'industrie musicale et celle des mass-média, appelons-la world beat connection. Pour exister aujourd'hui, les musiques du monde

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doivent-elle forcément passer par cette « fabrique universelle du rythme », pour reprendre la juste formule de Pascale Casanova (2) ?

Comment évoluer, participer au spectacle du monde global, digérer d'autres influences sans pour autant se perdre ? Le délai sur le mélange et l'identité interpelle aujourd'hui les différents acteurs de la scène musicale du Sud embarqué qu'ils sont dans le navire de la mondialisation tous azimuts

La problématique de la diffusion des musiques du monde en France que nous tentons d'examiner ici se pose de la même manière selon qu'il s'agit des musiques d'Afrique, de l'Asie, ou du Moyen-Orient. Tout au plus pourrait-on noter ici et là quelques différences de degré, la nature de cette problématique étant de même pour tous. Par ailleurs, les données somme toute récentes (3), auxquelles nous avons eu recours pour nourrir notre réflexion font état de la World Music dans son acceptation la plus large.

Aussi allons-nous, dans le cadre de ce travail, utiliser les termes World Music ou Musique du Monde pour dire Musiques du Sud et vice versa. Notre démarche s'ouvrira par la présentation d'un certain état des lieux de la diffusion des Musiques du Monde en France. Nous nous sommes appuyés, pour cet état des lieux, sur des indicateurs comme l'offre discographique, les spectacles et la diffusion dans les médias.

L'objet de notre analyse n'est pas tant d'apporter une réponse originale à la problématique principale qui est celle de savoir comment améliorer la diffusion des Musiques du Monde. Notre propos consiste davantage à proposer un éclairage de cette réalité (celle de l'existence d'une véritable demande en constante progression en matière de Musiques du Monde), à décrire un univers (celui de la macro-économie mondiale de la musique dont les recettes purement marketing sont hymne à l'uniformité et les actes de résistances qui organisent) où on veut commander des productions à des formats standards, propres à la consommation planétaire au nom du profit.

Enfin, nous présenterons LE PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE. Il s'agira essentiellement de voir comment ces dernières années, Radio France

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Internationale à travers ce programme (anciennement PRIX DECOUVERTES), essaie de créer un espace où la création musicale s'exprime à priori avec plus de liberté, au point de produire quelques résultats qui sont autant de terrains conquis face à l'infrastructure de la « WORLD BEAT CONNECTION »

Du fait de la faiblesse des données statistiques et documentaires sur le sujet, notre méthode de travail a privilégié la collecte d'informations sur le terrain auprès des professionnels au cours de plusieurs entretiens, interviews et consultations des archives (généralement les leurs) qu'ils ont bien voulu mettre à notre disposition. Un sondage auprès des anciens lauréats RFI de ces cinq dernières années nous a permis d'apprécier les premiers résultats de la restructuration de l'opération anciennement baptisée PRIX DECOUVERTES FRI

(1) Jack Lang, preface de Les musiciens du beat africain par Nago Seck et Sylvie Clerfeuille, Paris, Bordas, 1993 p.9-

(2) CASANOVA, Pascale La République mondiale des Lettres, Paris Seuil, 1999, p179-

(3) Cette étude réalisée par Gildas Lefeuvre, journaliste spécialisé et fondateur de l'observatoire du disque, pour le compte de ZONE FRANCHE, est la première phase d'une étude chiffrée consacrée au poids des musiques du monde de l'Hexagone. Cette étude, la première du genre sur le sujet, a été lancée en juin 99 et sa publication est prévue pour juin 2021.

CHAPITRE I :

ETAT DES LIEUX DES MUSIQUES DU MONDE EN FRANCE

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Le domaine des musiques du monde reste un secteur aux contours flous, plein d'ambiguïtés, de paradoxes, et de logique contradictoires. Nombre

d'exemples récents témoignent bien de la grande actualité des Musiques du Monde : le repositionnement des labels discographiques, l'importance accordée aux rayons Musiques du Monde dans les magasins de disques et la place de plus en plus large accordée aux Musiques du Monde dans la programmation des festivals.

Cette vitalité du secteur ne réussit cependant pas à masquer les nombreux motifs d'inquiétude et d'embarras qui persistent. En particulier, celui relatif au poids réel des Musiques du Monde dans le paysage musical hexagonal. Car en fait, pour que des mécanismes de diffusion plus efficace soient mis en oeuvre, encore faudra-t-il les susciter, les insuffler et les animer. Pour ce faire, il nous paraît fondamental d'avoir une vision claire des réalités du secteur. Cela ne se peut que si l'on réussit à évaluer et valoriser l'importance de ces musiques.

Il s'agit de déterminer leurs poids en volume et en valeur (si possible), puisque le poids culturel est connu et reconnu. Cette entreprise renvoie à des approches divergentes et des appréciations multiples, tâche pas très aisée parce que le secteur des Musiques du Monde s'est souvent positionné aux antipodes du système marchand et de ses dérives. Bien qu'il en fasse inévitablement partie quoiqu'on dise.

Par conséquent, enveloppé dans une pudeur aujourd'hui surannée, le fonctionnement de ce secteur n'aide pas à mettre en évidence ses meilleurs atours.

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I- LA DEFINITION DU PERIMETRE DES MUSIQUES DU MONDE

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A- LES MUSIQUES DU MONDE : UNE NOTION AMBIGUE

La question de la définition du périmètre des Musiques du Monde continue de diviser les professionnels du secteur. L'idée que l'on s'en fait est différente d'un pays à un autre. Comme le note l'ethnomusicologue Laurent Aubert, il s'agit d'« un domaine tellement large qu'on ne saurait le circonscrire ». Il s'agit d'une véritable « auberge espagnole » à cause des respects visiblement difficiles entre authenticité et métissage, entre l'art et son commerce, entre visions réductrices et « grand public », entre approche artisanales, activisme culturel et logique industrielle des multinationales du disque.

Selon le positionnement du locuteur, le périmètre sera plus ou moins réduit. Toujours est-il qu'en premier lieu, quand on parle de Musiques du Monde, on pense évidemment aux musiques ethniques issues de la tradition ou de Rythmes dits traditionnels. On pensera aussi aux musiques de l'espace francophone (à majorité africaine), mais aussi aux musiques des diasporas du monde présentes en France.

Autrement dit, il s'agit de toutes les musiques d'« ailleurs », expression d'une culture et d'une identité. Ainsi entendu, peut-on exclure du champ la musique qui expriment une identité régionale comme la musique bretonne, la musique basque ou les polyphonies corses ? On se saurait non plus exclure, malgré leur authenticité contestée, les musiques « folkloriques », englobées un peu malgré elle dans le périmètre Musiques du Monde. Plus largement, la tendance primaire consiste à y classer toutes les musiques « exotiques ». Mais là encore, la notion d'exotisme est toute relative puisqu'elle-même diversement appréciée selon les territoires.

Il y'a quelques années, la chanteuse française Patricia KAAS qui tentait une percée internationale avec un album en anglais, était parvenue à se classer dans le billboard américain, plus précisément dans les TOPS World Music au même titre que Mory Kanté ou les Gypsy Kings. De l'autre côté, de l'Atlantique,

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la chanson française est aussi perçue comme World Music. Même élargi, le champ ainsi défini est encore réducteur. On pourrait lui adjoindre aisément les partitions de musiques de rencontres, les musiques métissés (melting pot, world mix) et des rythmes hybrides, « à cheval » sur plusieurs genres, styles, esthétiques ou cultures.

La tendance au métissage n'avait jamais été aussi évidente, et on voit apparaître le terme de « world fusion », en passe de devenir un véritable effet de mode. Le périmètre n'aura pas fini de s'élargir avec toutes les musiques estampillées et présentées comme telle par les labels discographiques ou perçues comme telles par les médias.

Dans les rayons Musiques du Monde, de grands distributeurs que sont les FNAC et VIRGINISTORES, on dénombre une multitude de productions dans une « étonnante » cohabitation que d'autres trouveront « déplacée ». Par exemple, on peut bien y trouver selon les magasins, la chanteuse québécoise Linda LEMAY ou le guitariste breton Dan ar Braz. Pour paraphraser Gabriel YACOUB, on est tous la World Music de quelqu'un d'autre.

B- ...ENTRE UNIVERSEL ET LOCAL

Les disquaires font aussi cohabiter le monde et la région, confirmant au passage l'adage suivant lequel « L'universel c'est le local moins les murs ». Que l'on adopte une approche géographique (origine de la musique, de l'artiste qui la compose ou de la production), que l'on opte pour une approche culturelle (appartenance identitaire, expression spécifique) ou linguistique, stylistique, artistique, ou autre, on est tenu de constater qu'aucune d'elle n'est pleinement satisfaisante.

L'univers de Musiques du Monde donne lieu à un « fourre-tout pratique ». Ce que Denis Constant Martin, chercheur à la fondation Nationale des Sciences Politiques appelle « Le grand bazar de la rencontre des cultures au supermarché de l'exotisme ». Qu'il soit curieux, initié ou candide, l'acheteur de

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CD, le spectateur d'un concert, s'oriente spontanément dans ce fourre-tout qui finira par déterminer son appréhension et son rapport avec la « sono mondiale »

Aujourd'hui, « l'homme de la rue » se fait une idée bien large du champ des Musiques du Monde. Les acteurs et observateurs des Musiques du Monde ne réussissent pas eux-mêmes à accorder leurs violons sur le partage des frontières. Le champ étant si large, riche et diversifié à l'image du monde lui-même, qu'il ne saurait constituer un ensemble homogène. Schématiquement, les partisans de l'authenticité défendent une vision puriste-forcement réductrice-des Musiques du Monde.

Ils les veulent sans altération et sous un masque qui les protège de la pollution commerciale. D'autres militent pour une vision plus large, ouverte et libérale. Ces deux logiques ne manquent pas de légitimité. Mais dès lors qu'il s'agit des musiques qui par excellence véhiculent les valeurs d'ouverture, d'écoute, de tolérance et de respect de l'autre, toute discrimination nous semble contrenature.

C'est-à-dire que nous devons nous situer à l'opposé des intégrismes quels qu'ils soient, y compris ceux de certains acteurs qui revendiquent « la pureté absolue et originelle », hors de toute altération ou déviation mercantile.

L'authenticité complète, totale, existe-t-elle ? A cette question, des experts et professionnels réunis en colloque en Mai 98 à l'Institut du Monde Arabe à l'initiative de Zone franche, avaient répondu avec fermeté par la négative.

Pour eux, « toutes les musiques ont évolué avec certes plus ou moins de bonheur, et l'on ne saurait occulter les influences multiples qui sont venus les enrichir, comme elles-mêmes ont enrichi d'autres musiques » (*)

(*) Actes du colloque tenu à l'Institut du Monde Arabe en Mai 98 à Paris à l'initiative de ZONE FRANCHE.

Il nous paraît donc inévitable de considérer le champ des musiques du monde dans son périmètre le plus large. Cette délimitation faite, il convient de

distinguer à l'intérieur de cet espace, la spécificité des diverses musiques qui la composent et la prise en compte que chacune d'elle nécessite. Car il va sans dire que Linda LEWAY citée plus haut, la Lambada, le groupe corse I MUVRINI et autres coups exotiques portant la marque World Music comme on marquerait « bio » sur un hamburger de chez Mc DO, disposent de moyens économiques et médiatiques considérables. Ils n'ont besoin d'aucun soutien supplémentaire. Les campagnes de communication éblouissantes dont ils bénéficient affectent la « visibilité », menacent et fragilisent d'ailleurs les autres productions avec lesquelles ils cohabitent. Pour certaines de ces dernières, il y'a même de la sauvegarde du patrimoine musical de l'humanité, du respect et de la préservation de sa diversité. Les Musiques du Monde ont au moins le mérite de développer la curiosité, l'ouverture intellectuelle et le besoin d'échanges. Dans ce contexte, il convient de relativiser la question du public des Musiques du Monde telle que l'appréhendent les spécialistes du marketing.

Peut-on objectivement définir le profil des amateurs de world. Existe-t-il un ou des profils ? Doit-on, comme l'estiment certains, réduire ce public à une élite, seule apte à baigner dans ces musiques « étranges » venues d'ailleurs ? Les musiques du monde sont-elles accessibles au plus grand nombre ? Et si l'on considéré le champ de Musiques du Monde dans son périmètre le plus large, pourrait-on encore trouver un dénominateur commun à tous les amateurs de ces musiques ?

Le public est d'autant plus difficile à cerner qu'il est aujourd'hui volatile, « zappeur ». C'est le règne de la « génération télécommande », peuple nomade qui passe d'un genre musical à l'autre, selon ses envies du moment.

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III- L'OFFE DES MUSIQUES DU MONDE EN FRANCE

Nous entendons par offre l'ensemble des oeuvres discographiques produites ou proposées en France sous le registre de la World Music ainsi que les spectacles relevant de même champ. Se livrer à un recensement des artistes à compter dans ce registre relève d'une véritable gageure. Du fait de la difficulté de les circonscrire dans le périmètre que nous avons défini. Tout recensement exhaustif étant vain, nous accorderons une large place dans nos commentaires aux artistes originaires du Sud entendu comme pôle géographique. Leur dénominateur commun est d'appartenir à d'anciennes colonies ou des régions économiques défavorisées.

L'offre discographique telle que nous la présentons ici s'appuie sur deux indicateurs sur lesquels se sont appuyés les enquêteurs.

Il s'agit de la base de données NOVALIS qui recense l'ensemble de la discographique disponible dans tous les genres musicaux à l'exception de la musique classique, et dans une moindre mesure, les artistes et formations de musiques du monde répertoriés par le fonds de soutien en 1997, selon les perceptions de la taxe sur les billetteries de spectacle.

Il est important de préciser que ces données ne prennent en compte que les artistes et formations qui se sont produits en France en 1997, dans le cadre des spectacles et tournées soumis à la taxe parafiscale. Par conséquent plusieurs spectacles échappent aux statistiques notamment les scènes nationales et les théâtres subventionnés qui ne sont pas soumis à cette taxe et donc les programmations accordent pourtant une bonne place aux musiques du monde telles circonscrites dans notre périmètre. Le champ d'application de cette taxe est actuellement en phase d'élargissement. Mais cette indication nous permet de mettre en lumière l'absence cruciale de statistiques fiables en matière de spectacle de musique du monde dans l'Hexagone.

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A- L'EVOLUTION DU NOMBRE D'ARTISTES

En 1997, la base de données Novalis qui revendique 95% de l'offre éditoriale, dans sa rubrique « musiques traditionnelles », a recensé 29 600 artistes. Après analyse de cette catégorie sur la base du périmètre défini et en épurant les artistes classés par erreur ou en rajoutant ceux classés dans d'autres catégories mais entrant dans périmètre, 7 542 artistes ou formations des musiques du monde ont été identifiés. A peu 25% de l'offre en compte, soit un artiste sur quatre relèverait du champ des musiques du monde.

Au 1er mars 1999, selon les mêmes sources et après les mêmes correctifs, le nombre d'artistes des musiques du monde d'élève à 8 156, soit 614 de plus qu'en 1997 et une progression de l'ordre 8%.

Cette progression est cependant à prendre avec beaucoup de prudence car elle s'explique en grande partie des contrats de distribution et de représentation des catalogues étrangers en France. Certes, il s'agit d'un signe concret de la place grandissante des musiques du monde sur le marché du disque.

L'évolution du nombre d'artistes par grande région se présente comme suit.

REGIONS

Année 1997

Année 1999

Evolution

Afrique

1 147

1 344

+197 artistes

Océan indien

187

220

+ 33 artistes

Moyen-proche orient

516

874

+ 358

Asie

485

445

-40

Océanie

51

62

+ 11

Amérique du Sud

1 156

937

-219

Antilles & Amsud

1 417

1 444

+27

Amérique du Nord

125

143

-8

EUROPE

2 325

2 513

+188

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B- L'OFFRE DISCOGRAPHIQUE

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Dans le cadre de l'enquête de Zone Franche, le découpage par pays territoires, tel que proposé par l'officiel du Disque, a fait l'objet de quelques « réaffectations » (erreurs de classement, artistes classés en raison de fautes d'orthographes...etc.). Les artistes ou disques recensés comme World Music et qui ne correspond pas manifestement de près ou de loin aux appellations « Musiques du Monde » ou « World Music » ont été supprimés. A l'inverse, les oeuvres classées « rock et variétés internationales » et qui entrent de façon évidente dans notre périmètre ont été rajoutées.

Toutes ces précautions sont de nature à réduire considérablement la marge de manoeuvre certes, mais l'enquête insiste sur le fait que d'éventuelles inexactitudes puissent persister sans que toutefois celles-ci faussent fondamentalement les résultats.

Les statistiques que nous communiquons ci-dessous sont donc assez significatives et donnent une idée de la diversité de l'offre discographique en matière de musiques du monde.

B-1- Etat des lieux en 1997

Suivant la base des données Novalis, 16 044 disques émanant de 7 542 artistes ou formations étaient disponibles en 1997, auxquels il convient de rajouter 4 181 compilations. Il faut entendre par compilations les disques thématiques consacré à un pays, une région, un genre musical ou un concept, de même que les disques dont le nom des interprètes est anonyme, ce qui est généralement le cas dans les musiques dites « ethniques ». Tous les phonogrammes regroupant plusieurs artistes et formations et présentés sous un titre générique entrent dans cette catégorie.

Ainsi, 20 225 disques de Musiques du Monde étaient présentés dans l'Hexagone en 1997 soit au total 24% d'une offre globale de 82 893 albums.

L'on constate donc que compte non tenu de la musique classique qui n'entre pas dans ce recensement, un album sur quatre proposé en France est un

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disque des musiques du monde. Une preuve qu'en la matière l'offre est abondante et d'une extrême diversité. En termes de provenance par région continentale, l'Europe vient en tête avec un total de 6 516 disques disponibles, soit 32% de l'ensemble de l'offre musiques du monde. L'Europe représente encore un disque sur trois de musiques du monde.

Les Antilles, qu'elles soient francophones, hispanophones ou anglophones, et l'Amérique Centrale constituent le deuxième pôle, avec 3 316 disques, soit un peu plus de 16% de l'offre Musiques du Monde, suivies de l'Amérique du Sud avec 3 089 disques.

Les Antilles, l'Amérique Centrale et l'Amérique du Sud comptent ensemble pour près de 32% de l'offre.

L'Afrique, Maghreb inclus, arrive en quatrième position avec 2 587 disques, devant le Moyen-Orient et le Proche-Orient. Ce troisième pôle représentant 23% de l'offre.

L'intérêt croissant pour les musiques du monde a été nourri ces dernières années par les tendances américaines (centrale et du sud), antillaises et africaines. Ces tendances dominantes représentent 55% de l'offre.

B-2- Evolution de l'offre discographique. (97-99)

L'édition 1999 de l'officiel du disque qui dresse un répertoire de l'ensemble de la discographie disponible à la date du 1er mars 1999, permet de mesurer une légère progression des Musiques du Monde sur un an et demi.

Cette discographie établit à 21 023 albums l'ensemble de la production filière, soit 25% d'une offre totale de 85 889 phonogrammes. La part des musiques du monde a donc enregistré une augmentation d'un point sur le total. Le volume des compilations restant identique, cette progression est due aux albums d'artistes, avec quelques 800 références disponibles de plus.

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Par rapport à l'année 1997 avec ses 20 225 disponibles, les Musiques du Monde enregistrent ainsi une progression de 4%

Un progrès similaire à celui de l'ensemble de la discographie tous genres confondus sur la même période. Ce qui témoigne de ce que la faiblesse, si faiblesse il y'en a, est ailleurs. Le potentiel créateur ne pouvant pas être remis en cause.

C-LE POIDS DES MUSIQUES DU MONDE

Notre ambition ainsi que celle de l'étude était de déterminer le poids économique de ce secteur en terme phonographique afin d'apprécier sa viabilité. L'entreprise s'avère impossible à réaliser à ce jour du fait de ce que le seul organisme disposant des chiffres liées aux ventes de disques, la SNEP, ne communique aucune répartition des ventes, en valeur et en volume, par genre musical, en dehors du découpage classique : variétés internationales, classique et jazz.

Une solution alternative aurait consisté à collecter auprès de chaque éditeur phonographique opérant dans le secteur, le chiffre d'affaires dégagé par rapport au nombre d'exemplaires vendus.

Evidemment, on toucherait là à des données sensibles et par conséquent les enquêteurs se sont heurtés à la réticence de la plupart des labels-petits ou gros- qui sont peu enclins à communiquer leurs résultats pour des raisons notamment concurrentielles. Ainsi n'avons-nous également accordé aucune valeur aux données à caractère déclaratif, par essence impossible à vérifier et susceptibles d'affecter la pertinence de nos analyses.

A défaut d'un détail des ventes par référence qui, en l'état, est impossible, nous nous sommes reportés sur deux indicateurs qui donnent la température des meilleures ventes des disques en France, afin d'y identifier ceux des artistes de notre périmètre qui réalisent les meilleures performances. Il s'agit des Tops

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de vente et les certifications attribuées par le syndicat national de l'édition phonographie (Snep)

Les tops, le baromètre officiel des meilleures ventes de disques est réalisé chaque semaine par les sociétés Ifop et Tite-Live pour le compte du Snep.

Ils font l'objet d'une publication régulière dans la presse professionnelle (Musique Info Hebdo, La lettre du Disque, Ecran Total...), on distingue les Top 100 singles, Top75 albums, et le Top 25 compilations.

C-1 Dans le TOP Albums

Au cours de l'année 1997, quelques 283 productions sont apparues dans le classement hebdomadaire des meilleures ventes d'albums en France. Parmi ceux-ci, seulement 14 albums entrent dans le périmètre retenu. Soit environ 5% en valeur relative. Il va sans dire qu'une définition plus restrictive du périmètre aurait considérablement modifié ce chiffré déjà modeste. Plus concrètement, les 14 albums en question sont l'oeuvre de 13 artistes. Ils relèvent pour la plupart d'entre eux de ce que les canadiens appellent des « blockbusters », pour désigner ces grosses productions qui bénéficient de moyens importants, tant artistiques que marketing, publicitaires et promotionnels. Par conséquent, ils accèdent à une visibilité et une exposition maximale.

En faisant une typologie de ces artistes, on distingue trois catégories principales :

? Cinq artistes seulement peuvent revendiquer d'une appellation plus authentique ou plus traditionnelle de musique du monde, et directement rattachables à une culture locale : Cesaria Evora, Cap-Vert, Madredeus (Portugal), Oldarra (pays Basque), I MUVRINI (corse) et, dans une moindre mesure, Dan Ar Braz (Bretagne).

? Six artistes pourraient davantage être apparentés aux variétés francophone et bénéficient d'un courant « porteur » : Francky Vincent

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pour la variété antillaise, Khaled et Rachid Taha pour le Raî, WES et Siva Pacifica qui été dopés par le phénomène du tube de l'été et portés par une grosse opération médiatico-marketing et Alabina pour la variété arabo-gipsy.

? Enfin deux albums « concept » quelque peu inclassables : Mozart l'Egyptien, et « Sacred Spirit vol 2 ».

A l'exception de Francky Vincent à l'époque chez Arcade aujourd'hui intégré chez Wagram Music, toutes ces productions sont distribuées par des majors compagnies dont cinq Sony Music : Wes, Dan Ar Braz, I MUVRINI et Alabina produite cependant par un indépendant généraliste.

En termes de « présence », le nombre de semaines cumulées au classement, les musiques du monde en ont totalisé 93, soit 3.3% de l'ensemble, avec une longévité moyenne dans les tops de 6.6 semaines par album. En 1997, les plus récurrents étaient Khaled (28 semaines), Wes (18 semaines) et Césaria Evora (13 semaines).

La plupart des autres albums ont fait une apparition éclair notamment les deux albums d'I MUVRINI ne sont apparus qu'une seule semaine, tandis que « Sacred spirit vol.2 », Madredeus, Francky Vincent et Alabina ont tenue deux semaines.

En terme de points obtenus, calculés selon la position obtenue par chaque album de classement, semaine après semaine, puis cumulés sur l'ensemble de l'année, les Musiques du Monde réalisent une « part de marché » de 2.5%, avec un total de 1 939 points. Ces scores sont concentrés sur les quatre premiers de la liste c'est-à-dire Wes, Khaled, Dar Ar Braz et Cesaria. Ils réalisent à eux seuls 88% du score des musiques du monde. Autrement dit, les dix autres albums se contentent des résidus. Seuls ces quatre artistes précités ont d'ailleurs réussi à se classer parmi les 20 premiers. Ma meilleure position obtenue ayant été une place de n°5 pour Wes, tandis que les autres n'ont pas dépassés la 33ème position. Tous genres confondus et sur l'ensemble de l'année, Wes premier au

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classement « musiques du Monde », n'occupe que le 39ème rang au classement général.

C-2- Dans le TOP Singles

Les résultats des Musiques du Monde dans le Top World Music ont nettement plus conséquents. Sur les 490 titres classés au cours de l'année, 35 relèvent des « musiques de monde », soit 7%.

Une fois de plus, les contours de l'appellation World Music prêtent à confusion. Plus que pour le Top Albums, le Top Singles révèle tout l'embarras à inclure ou en exclure tel ou tel artiste. Hormis Ismaël Lo, le brésilien Carlinhos Brown, voire Khadja Nin, la quasi-totalité des titres classés relèvent de « tubes d'été » estampillés World Music mais propulsées à coups de marketing à couleur exotique, tropicale ou latino pour l'essentiel.

Et la difficulté de définir un périmètre cohérent n'en est que plus grande. Khaled serait-il « Musiques du Monde » avec la chanson « Ouelli el darek » et « variétés » que Rachid Taha qui chante en arabe et/ou en français selon les titres ? Existe-t-il des critères cohérents et inattaquables permettant de tracer une ligne de démarcation entre World Music et variétés ?

Généralement, on est tenté d'extraire du champ des musiques du monde, les stars consacrées, qui font l'objet d'une large exposition. Le succès détermine-t-il le genre musical ? Ou alors le succès d'un genre musical est fonction de son degré d'exposition ? Ces deux pistes de réflexion sont à explorer.

Les 7% de Musiques du Monde indiqués plus haut avec les réserves inhérentes, totalisent environ 429 semaines par présence, soit un peu plus de 8% sur l'ensemble.

L'étude établit à 12.25 semaines par titre longévité moyenne contre 10.6 semaines, totalisent sur l'ensemble des titres tous genres confondus. Au total, 15 titres affichent une présence de 15 semaines ou plus ?

Le poids des Musiques du Monde est dopé par les tubes exotiques. Au point que Ricky Martin se classe 1er au classement général de l'année, tous registres

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confondus. Et Wes revendique le 6ème rang. La représentativité des « Musiques du Monde » dans les tops singles est ainsi donc paradoxale.

Les scores sont non négligeables dès lors qu'on prend en compte un périmètre très élargi, ce qui est loin de faire l'unanimité. L'avantage de cette définition élargie est qu'elle permet de compenser l'un des obstacles à l'exposition des Musiques du Monde dont l'essentiel de la production faute de budget important exclut toute logique de « singles »

Une insuffisance qui peut expliquer en partie la faiblesse des ventes et de la diffusion radiophonique telle que nous le constaterons plus loin. Le marché des singles constituant le plus important chiffre d'affaires de la filière.

C-3- Dans le TOP Compilations

Au cours de l'année 1997, 244 compilations ont été réalisées en France dont 21 consacrées aux Musiques du Monde soit près de 9% environ. Sur ces 21 compilations, 5 étaient des « Best of » d'artistes dont les scores de ventes sont généralement remarquables comme Tri, Yann, Ajpha blondy, Johnny Clegg ET Savuka, et Rachid Taha. Les couleurs de ces compilations reflétent bien les tendances du moment à savoir musique celtique (5), rai (6) ; Antilles/caraïbes (4), latino (4), Afrique (3) et musiques orientales (1)

La logique « compilatoire » dans l'industrie phonographique repose sur des campagnes de promotion télévisée auxquelles n'ont accès que le major compagnies et leurs faramineux.

Ceci explique bien le fait que ces compilations sont pour la plupart distribuées par ces compagnies bien qu'un tiers de la production émanent de labels indépendants. Il s'agit de Déclic ; entre-temps devenu Globe music racheté par Sony Music (nous reparlerons de la concentration des labels), de Pomme Music et de AB Productions.

Ces compilations « Musiques du Monde » ont totalisé 89 semaines de présence dans les Tops, soit 7% de l'ensemble. Une longévité moyenne inférieure à celle

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constatée dans le Top Albums ; les compilations étant généralement soumises aux effets de mode, leur durée d'exploitation est traditionnellement plus courte.

Ainsi, les compilations « Musiques du Monde » affichent une longévité moyenne de 4.2 semaines contre 5.3 sur l'ensemble du Top : 10 d'entre elles se sont classées dans les 10 premières places au fil des semaines.

Au classement général, 6 compilations apparaissent dans les 100 premières places mais aucune ne fait mieux qu'une vingtième place.

D-LA PLACE DES MUSIQUES DU MONDE DANS LES MEDIAS

En France, les Musiques du Monde n'ont pas bénéficié d'une présence remarquable dans les médias français. Notamment à la télévision où on peut estimer sans grand risque de se tromper que les premiers documents télévisés sur le sujet datent du milieu des années soixante avec la première chaîne de télévision « ethno » sur le petit écran surtout.

A la radio, il a fallu attendre l'avènement des radios libres en 1981, pour que les Musiques du Monde soient disponibles sur les ondes. Dans les journaux, très peu d'encre a coulé sur le sujet. Nous allons étudier les grands moments de cette aventure des Musiques du monde dans les médias français.

D-1- Les Musiques du Monde à la télévision Française

Dans les années soixante-dix, c'est l'Asie qui bénéficie d'un traitement privilégie.

Les continents africains et latino-américains font une entrée en force. On ne parle encore de World Music car la part belle est faite à la musique traditionnelle. Au début des années 80, Antennes 2, ancêtre de France 2,

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diffuse un documentaire portrait sur le nigérian Fela Anikulapo, Kuti, fondateur de l'Afro-beat.

Probablement, il s'agirait là de la première apparition de la World Music à la télévision. La création de la Sept marque une étape fondamentale car cette chaîne s'ouvre alors à toutes les musiques.

Mais l'euphorie sera de courte durée. Les impératifs de l'audience viendront réduire considérablement la marge de manoeuvre des différents responsables de programme consacrés aux Musiques du Monde.

Depuis 1999, les Musiques du Monde ont pratiquement disparu des chaînes d'hertziennes :

Sur TF1, la privatisation a instauré le dogme de l'audimat à tout prix, sonnant le glas du magazine « Télévision sans frontières » qui réservait une belle case à ces musiques. Bien entendu, on ne saurait considérer les opérations « Tube de l'été » qui surfent sur des phénomènes de mode comme la Macaréna ou la Lambada comme des signes d'intérêt pour les cultures musicales du monde.

Ces opérations purement marketing visent essentiellement à faire d'un clop-vidéo plusieurs coups : coup médiatique d'abord, en offrant aux téléspectateurs un produit traduisant le sentiment dominant du moment, l'été, fait de désir d'évasion et d'exotisme. Coup financier ensuite, puisque le produit promu est issu de sa filiale de production disque, Une Musique.

A Canal +, la direction affiche sans ambigüité sa sensibilité rock, bien que dans son ancien format, l'émission Nulle Part Ailleurs a souvent invité quelques artistes World.

Quelques reportages et documentaires consacrés aux musiques d'Afrique, de Syrie, du Brésil, de l'Egypte et du Maroc ont permis aux Musiques du Monde de ne pas être complètement absentes de l'antenne.

Quant à M6, seuls quelques insomniaques ont dû remarquer ont dû remarquer la diffusion à des heures tardives, entre minuit et deux heures du matin, de quelques clips du genre.

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Sur les chaînes du service public, la contagion du tube de l'été a touché France 2 et France 3. France 2 assure le service minimum en invitant de temps à autre quelques artistes World notamment princes du rai sur ses plateaux de prime time.

France 3 distille un peu de Musiques du Monde à travers les grands événements régionaux dont il capte les concerts, généralement agrémentés d'un documentaire (Festival interceltique de Lorient, Fiesta des Suds à Marseille, Transmusicales de Rennes)

La naissance de la cinq en 1994 avait suscité beaucoup d'espoir. Espoir de programme surtout, mais il a fallu très vite déchanter, faute de budget de production. Le son de cloche est identique chez Arte.

Dans l'ensemble, la présence des Musiques du Monde sur les chaînes hertziennes reste très faible.

La note encourageante sonne du côté de certaines chaînes thématiques du câble. Plus exactement, sur la chaîne de Muzzik, (10% de l'antenne) et Mezzo (une case de mercredi soir) qui diffusent l'une et l'autre des concerts et des documentaires. Même chose à Paris Première qui alterne concerts, documentaires et programmations événementielles.

Quant aux deux chaînes musicales majeures, MTV et MCM, leur contribution accorde une large place à la diffusion des clips.

Au total, un bilan terne qui n'augure pas d'un avenir meilleur. Entre les années soixante-dix où des artistes inconnus en France étaient filmés au bout du monde dans leur environnement quotidien, on est passé en moins de trente ans, aux portraits de quelques stars de la World, notamment des vedettes des major companies qui occupent les maigres espaces que les plateaux télé concèdent encore à ces musiques.

Nous sommes là en face d'une logique essentiellement commerciale instaurés et animées par l'industrie du disque.

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D-2- La part des Musiques du Monde dans les radios.

Le bilan radio 1997 réalisé par Ipos Music avait confirmé l'impression déjà dominante suivant laquelle, la place accordée aux Musiques du Monde à la radio est globalement faible. Précisons que le bilan Ipsos s'effectue à l'aide du système Aire check de reconnaissance automatique et d'analyse de la programmation musicale, sur un panel de 30 stations qui représentent 95% de l'audience.

En 1997, la World Music a compté pour à peine 1% de la programmation musicale de l'ensemble des radios, avec environ 25 000 diffusions sur un nombre total de 2 800 000. La place de la World varie selon les formats de radios. Elle est presque inexistante sur les réseaux FM nationaux, réalise 4% sur les radios généralistes, représente 1% de la programmation des radios locales (celles de radio France exceptées), et 2% sur les locales de radio France.

Parmi les radios du service public, FIP revendique 30% de Musiques du Monde dans sa programmation, avec des campagnes spéciales pour les disques « coup de coeur » (par exemple le dernier album de Toups BEBEY)

A bordeaux, Radio Black Box, créée en 1991 avec 100% de World Music, a changé de format après son rachat par un grand groupe de communication. Aujourd'hui, elle diffuse 60% de rap et 40% de Musiques du Monde, tripant ainsi son audience.

A Montpellier, Divergence FM annonce 30% de Musiques du Monde alors qu'à la Radio galère à Marseille, c'est 50% avec des émissions sur Cuba, les Antilles, la musique berbère, comorienne ou arménienne.

A Paris, Radio Nova (qui émet également sur Angers et Montpellier) reste l'une des radios FM les plus ouvertes à la diversité des musiques de la planète. Sur sa playlist où se côtoient - fait unique dans le paysage - la techno de Daft Punk et le Maskanda de la chanteuse sud-africaine Busi Mhlongo, 15 à 18% des titres sont World Music.

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SLYROCK constitue une sorte d'exception au sein de la catégorie des « poids lourds » du réseau.

Sa programmation majoritairement rap s'est complétée d'une touche sensible de rai avec l'entrée en playlist des Faudel, Mami, Khaled. A la direction de la chaîne, on prédit un avenir encore meilleur. Mais on peut valablement se demander de quel type de rai il s'agit ? En terme d'évolution, le tableau (*) - déjà peu reluisant ne semble pas aller en s'améliorant. Car dans ses dernières statistiques, l'institut de sondage Ipsos ne distingue même plus le genre World Music qui se retrouve simplement englobé dans la rubrique « Autres »

Selon Stéphane Rogeon le directeur de marketing de l'Institut cité par Gildas LEFEBVRE, le poids de ces musiques dans les programmations des différentes radios est devenu insignifiant.

Une conséquence directe du formatage de plus en plus pointu des radios qui désormais diffusent majoritairement, et presqu'uniquement les rythmes à la mode fabriqués suivant des recettes plus marketing qu'artistiques. Au-delà du diktat des programmations de radio et des responsables marketing des labels qui mettent en équation mathématique les goûts du public, le cadre réglementaire française en matière radiophonique constitue un véritable abcès à la gorge des chanteurs et compositeurs des Musiques du Monde. (*)

En effet, le décret sur les quotas de diffusion que les radios se doivent de consacrer à la musique francophone se réduisant à ce qui est d'expression française ou de la langue régionale française comme le breton ou le corse.

(*)

Voir en annexe le palmarès des titres (rares) classés dans les Tops 40 des diffusions en 1997.

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C'est ainsi que des artistes clairement identifiés à l'étranger comme les ambassadeurs de la « fameuse » France plurielle, bleu-blanc-rouge-brandie non sans fierté après la dernière coupe du monde de football se trouvent hors des quotas, dans les radios françaises. Bien qu'ayant été nominé aux Victoires de la Musique, le chanteur d'origine congolaise Lokua Kanza n'a pas pu obtenir sa classification dans le quota réservé à la musique française.

Cela donne des situations ambiguës, où ces artistes des quotas en Hexagone bénéficient dans leur diffusion à l'internationale des nombreux mécanismes de soutien et de promotion relayés par des organismes français tels que le bureau de cent-vingt radios dans le monde. Radio France Internationale, RFI qui émet désormais à Paris, n'accorde pas une grande place aux Musiques du Monde depuis le lancement de son format « tout actu ». A l'exception des magazines musicaux spécialisés comme « Couleurs Tropicales » de Claudy Siar, ou « Musiques du Monde » avec Laurence Alloir, RFI a plutôt fait le choix du rayonnement à l'international, en déployant un travail considérable dans les coulisses.

Notamment à travers la production de CD envoyés à un réseau de mille radios partenaires, ou encore avec le Prix RFI Musiques du Monde, qui assure à ses jeunes lauréats des campagnes de promotion auprès des radios et des actions d'appui à des tournées, nous présentons cette opération au dernier chapitre de notre travail.

Pour être donc diffusés, les artistes des Musiques du Monde ont le choix entre jouer la « bonne note » ou se contenter d'une diffusion locale. Chaque jour, le fossé se creuse un peu plus entre un réseau FM commercial qui assure la promotion des esthétiques musicales dominantes et les antennes de radios associatives dont l'activisme permet de compenser, davantage d'atténuer la faible exposition de Musique du Monde sur les radios nationales. La mondialisation est bel et bien passée par là.

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E- SUR LA SCENE DES MUSIQUES DU MONDE

Les Musiques du Monde ont gagné leur droit de cité grâce à des initiatives qui ont émergé en province à travers des festivals comme le festival des arts traditionnels de Rennes ou le festival des musiques métisses d'Angoulême.

Grâce au dynamique des promoteurs de ces manifestations dont la passion était de faire découvrir les musiques les plus rarissimes. Plusieurs artistes étrangers qui rencontrent aujourd'hui du succès en France le doivent à ces militants de la diversité qui sauront gagner peu à peu le public à leur cause.

Christain Mousset, le directeur du festival des musiques métisses d'Angoulême, l'un des principaux festivals spécialisés, appartient à cette catégorie de militants, à qui l'on doit l'explosion des musiques sud-africaines en France, ainsi que la renaissance de plusieurs grandes voix de la chanson africaine comme WENDO KOLOSOY de la République démocratique du Congo, 75 ans ou Anne-Marie NZIE l'inusable voix de la chanson camerounaise qui vient d'enregistrer son premier CD après 45 ans de carrière.

Actuellement, les Musiques du Monde sont programmées par nombre de festivals, qu'ils soient pluridisciplinaires ou thématiques. Cependant, les données statistiques en la matière sont loin d'être satisfaisantes. Les seuls disponibles et qui laissent apparaître la part des Musiques du Monde sont celles communiquées par le fond de soutien d'après les perceptions de la taxe parafiscale sur les billetteries de spectacles.

Elles ne prennent donc pas en compte des spectacles non soumis à cette taxe comme ceux organisés dans les scènes nationales et les théâtres subventionnés. Sortent également de cette comptabilité, les festivals dont une partie seulement de la programmation concerne ce genre musical.

Outre les festivals qui ont essaimé en province notamment en période estivale, les musiques du monde se sont développées à travers les réseaux communautaires sur lesquels se sont appuyés des festivals comme AFRICOLOR

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à Saint-Denis. En dix années d'existences, cette manifestation a familiarisé de milliers de Franciliens à l'écoute des musiques africaines.

Les principaux réseaux communautaires sont notamment les réseaux africain, maghrébin et d'Amérique du Sud. Plusieurs programmateurs de festivals ont investi de champ illimité que leur ouvraient les Musiques du Monde. Pour bâtir une programmation attrayante, généralement l'opération la plus délicate, les programmateurs ont besoin d'artistes capables de toucher un public très large en rassemblant à la fois génération et couches sociales.

Or cette catégorie n'est pas légion. Très sollicitées, elles réclament des cachets à hauteur de leur notoriété fédératrice. De même, une programmation ne saurait se bâtir qu'autour des têtes d'affiches.

Aussi, pour diversifier l'offre, faire varier les émotions, toucher les différentes sensibilités, les festivals ont-ils progressivement ouvert leur scène aux Musiques du Monde. Et les spectateurs apprécient ce voyage de continent en continent, au cours duquel ils découvrent l'autre, sa différence, recherchent des émotions et des sensations inconnues d'eux. Face à l'engouement des publics pour cette couverture qui a touché des festivals aussi spécialisées que le festival de jazz « Banlieues bleues » à Saint-Dennis qui a reçu à sa dernière édition un prince authentique de l'Afro-Beat, Femi Kuti ou encore la nouvelle icône de la chanson malienne Rokia Traoré- les festivals mettent tout en oeuvre pour retenir l'intérêt du public. Et c'est à ce point qu'interviennent les réseaux. Quelques-uns se sont développés autour des musiques du monde et aujourd'hui un maillage solide permet aux programmateurs de partager des idées et des projets.

Et surtout, c'est dans ces réseaux affinitaires qu'ils s'efforcent de défendre un présent et préserver un avenir commun, tant sur le plan des esthétiques que le rôle culturel de ces musiques face au rouleau compresseur de l'industrie du divertissement.

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F- LES INDICATEURS DE VENTES DES MUSIQUES DU MONDE

Le poids de Musiques du Monde dans les différents Top tels que nous l'avons analysé, nous indique clairement combien les disques de musique du monde connaissent des scores de ventes modestes. La proportion de références commercialisées qui réalisent des chiffres importants est bien faible.

Seules quelques rares réalisations bénéficiant des moyens financiers, capables d'assurer de véritables campagnes de promotion et de marketing échappent à la règle. En plus des artistes qui jouissent d'une conjoncture favorable, inhérente aux courants du moment.

Dans leur acceptation la plus large, les « Musiques du Monde » subissent alors la recomposition du paysage de l'industrie musicale, marquée par des concentrations à tous les étapes de la filière.

F-1- La Recomposition du marché mondial du disque (1990-2000)

Après avoir exploré dans les années 80, le marché mondial du disque va commencer à stagner au début des années 90. En France, les parts de marché des principaux majors se stabilisent. Cinq d'entre elles se partagent le marché. Il s'agit de Polygram, Sony, BMG, Werner. Elles ont pour traits communs d'être des filiales de groupes industriels, multinationaux dont la logique est purement industrielle et financière.

Le marché mondial est dominé par Warner qui relève de la multinationale américaine du divertissement TIME WARNER. En Europe, c'est la hollandaise Polygram une filiale du groupe électro-ménager PHILIS qui est leader du marché.

Deux mini-majors indépendants, Universal et Virgin jouent les troubles fêtes. Quelques distributeurs indépendants comme PIAS, HARMONI MUNDI se partagent à peine 1% du marché. Le schéma de répartition est à peu près le suivant :

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Situation du marché en 1990 :

MAJORS / labels

MAISONS MERES / pays

PARTS DE MARCHE

POLYGRAM

PHILIPS (hollande)

+/- 30%

SONY MUSIC

SONY corp (japon)

+/- 20%

EMI

THORN (GB)

+/- 12%

BMG

BERTELSMANN (Allemagne)

+/- 12%

WARNER

TIME WERNER (US)

+/- 10%

VIRGIN

VIRGIN group (GB)

+/- 10%

UNIVERSAL

Indépendant

+/- 6%

Dès 1993, le groupe militaro-industriel anglais THORN se sépare d'EMI. Richard Branson le patron de VIRGIN décide de vendre la filiale musicale de son groupe pour financer ses compagnies aériennes (Air Virgin) et ferroviaires (Virgin Rail) en Angleterre.

EMI rachète VIRGIN et devient une sorte de « major indépendant » avec une part de marché plus importante qui la classe en 2ème position. En 1997, Seagram, un groupe agro-alimentaire canadien rachète Universal. Sony et Polygram montent en puissance et grignotent d'autres parts de marché.

C'est le début du déclin de BMG. Les résultats de Virgin compensent la baisse de régime d'EMI.

L'année suivante, en 1998, Philips qui veut recentrer ses activités vers des secteurs stratégiques à haute technologie, vend Polygram à Seagram Philippe Constantin, l'une des grands dénicheurs de nouveaux talents chez Mango Island, une filiale de Polygram consacrée aux Musiques du monde, fait les frais de cette opération et quitte le navire.

Avec ce départ, c'est plusieurs artistes du Sud, notamment africains, qui assistent impuissant à la rupture de leur contrat et l'annihilation de tout espoir

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de bénéficier de moyens financiers importants pour le développement de leur carrière.

En 1999, Universal et Polygram fusionnent pour donner naissance à Universal Music Croup qui contrôle dès lors 38% du marché après rongé au passage deux points à BMG dont la dégringolade se poursuit... Le géant Time Warner est acheté par AOL.

Un investissement qui traduit l'intérêt grandissant des fournisseurs d'accès pour les contenus, notamment la musique.

L'année 2000 est marquée par la confirmation de l'intérêt des fournisseurs d'accès pour la musique avec le rachat et SEAGRAM et VIVENDI et le rapprochement AOL-TIME-WARNER et EMI.

Quatre principaux acteurs aujourd'hui contrôlent le secteur dans les proportions suivantes :

Situation du marché en 2000 :

MAJORS / LABELS

MAISONS-MERES / pays

PARTS DE MARCHE

UNIVERSAL group

VIVENDI (France)

+/-38%

EMI /VIRGIN/WARNER

EMI (GB) / AOL (US)

+/-28%

SONY-Music Entertainment

SONY corp (Japon)

+/-25%

BMG

BERTELMANN (Allemagne)

+/-7%

Aujourd'hui, quatre majors de cinq nationalités contrôlent entre 96 et 97 du marché du disque. Les 3 et 4% restant reviennent à des labels indépendants aux moyens forts limités « volontairement » maintenus dans le circuit par les « quatre mousquetaires », afin qu'ils s'occupent du repérage et la gestation des futures stars.

Les indépendants les plus importants sont NEXT Music, M10, PIAS, NAIVE, et TRIPSICHORD.

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La prise de contrôle du marché mondiale du disque par ces quatre grands groupes industries ne constitue pas un atout favorable à la diffusion des Musiques du monde.

Et nous examinerons plus loin comment cette situation a contribué à installer la morosité dans un secteur où les performances n'étaient pas déjà très brillantes.

Voici quelques clichés ponctuels donc susceptibles d'avoir évolué après le relevé, représentant les meilleures ventes d'albums de Musiques du monde au cours des années 1997 et 1998.

F-2- L'Evolution des ventes en 1997 et 1998 Meilleures ventes de l'année 1997 :

ARTISTES

PAYS

SCORES

Cesaria EVORA

Cap-Vert

+100 000

Buena Vista Social Club

Cuba

+50 000

Orchestre National

Barbés

Algérie / Maroc

+40 000

Afro cuban all stars

Cuba

+20 000

Caetano Veloso

Brésil

+10 000

Compil « afro-cuban

groove »

Cuba

+22 000

Meilleures ventes de l'année 1998

ARTISTES

PAYS

SCORES

Cesaria EVORA

Cap-Vert

+90 000

Compay Secundo

Cuba

+40 000

Amadou et Mariam

Mali

+35 000

Rokia Traoré

Mali

+25 000

Gilberto Gil

Brésil

+15 000

Anouar Brahem

 

+11 000

Abed Azrie

 

+20 000

Caetano

Brésil

+7 000

Nahawa

Mali

+2 000

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Avec ces chiffres, on s'en doute bien, très peu de producteurs « Musiques du monde » peuvent prétendre à des certifications de la SNEP qui distinguent les meilleures ventes d'albums.

Ces distinctions sont notamment le disque d'or (100 000 exemplaires) ; le disque d'argent (125 000), le disque de diamant (750 000) ou de platine (300 000).

Les rares à y parvenir se recrutent dans le cercle élargi de l'appellation Musiques du Monde, plus proches de la variété et des produits marketing.

Par exemple en 1997, pour les disques de diamant, et de platine, on retrouve les noms de RICKY Martin Khaled. WES ou encore des Gipsy, Kings qui bénéficient de campagnes de promotion à l'échelle planétaire.

Néanmoins, il arrive que des productions plus « authentiques » atteignent les seuils de vente requis plusieurs années après leur date de sortie commerciale. C'est le cas de Cesoria Evora. Mais comme nous l'expliquera plus tard son producteur José Da Silva, le travail d'exposition a lui aussi pris plusieurs années. Et les médias ont dû suivre le mouvement - sans en être véritablement le moteur - avant de l'amplifier. Sorti en 1992 ; son album Miss Perfumado obtient un disque d'or pour des ventes réalisées exclusivement grâce à la renommée tirée de sa participation à des festivals.

En 1999, elle est récompensée d'une victoire de la musique pour l'album Café Atlantico vendu à plus de 600 000 exemplaires, mais à cette date, les médias et la grande distribution avaient déjà trouvé le titre de feuilleton en collant à Ceraria une belle étiquette, « La diva aux pieds nus ». Sa vie se racontera désormais comme un roman dont l'intrigue est une dramatique qui alterne émotion, compassion, tristesse, et enfin de voir l'héroïne prendre sa revanche sur une vie qui ne lui a pas fait de cadeaux.

Déclinée en plusieurs langues, la légende de Cesaria « la miraculée » dont la voix est restée aussi pure en dépit de l'épreuve de l'alcool et du tabac à laquelle sa miséricorde vie l'avait soumise pendant plusieurs années, a fait le tour du monde.

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La presse de tous les continents fait le pèlerinage des villes de Sao Vicente et Mindelo au Cap-Vert, dans les bars où jadis la diva donnait de la voix contre un verre de whisky à titre de cachet.

A l'âge où d'autres raccrochent le micro, Cesaria « la diva aux pieds nus » poursuit sa nouvelle carrière et aujourd'hui encore, son nouvel album SAO VICENTE LONGE, réalise la meilleure vente de Musiques de Monde et bénéficie d'une diffusion extraordinaire dans l'histoire de cette catégorie de musiques.

Ici, la légende est venue favoriser l'éclosion d'une dame « informatable » parce que sincère, naturelle et véritablement douée.

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CHAPITRE II :

LES MUSIQUES DU MONDE FACE A LA MONDIALISATION

DE LA CULTURE

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La recomposition du marché mondial du disque et sa prise de contrôle par l'industrie du divertissement a donné naissance à une super-structure en quatre ou cinq pôles capelés major companies qui concentrent aujourd'hui l'essentiel de la production musicale mondiale. Pour remplir leurs objectifs de rentabilité à court terme, les compagnies ont adopté un principe fondamental dans le choix des artistes « à signer )) : seuls ceux ayant des potentialités pour se développer à l'international sont retenus. Autrement dit, il s'agit d'artistes susceptibles d'être consommés à Bombay, à New-York comme à Yaoundé, bref à l'échelle planétaire. C'est cette circulation des produits culturels à l'échelle du globe qu'on désigne par l'expression de « Mondialisation de la culture ». Elle suscite aujourd'hui des réactions controversées.

Les uns croient y déceler les promesses d'une planète démocratique unifiée par une culture universelle, une planète réduite par les médias aux dimensions d'un « village global », comme le disait Marshall Mc Luhan. D'autres y déchiffrent les germes d'une inéluctables et déplorable perte d'identité pour les cultures du monde. Certains « militants » enfin n'hésitent pas à faire usage de la violence pour défendre leurs particularismes. Ce débat tourne autour de deux questions fondamentales ; comment les multiples « cultures singulières )) (*) réagissent-elles devant un tel déferlement ? Notre souhait dans le prochain chapitre est de pouvoir forger les clés d'interprétation du phénomène de mondialisation, plus précisément du fonctionnement du marché mondial des biens culturels, du contexte dans lequel il opère et de son impact éventuel ?

(*)selon une formule de Jean-Pierre WARNIER in La Mondialisation de la Culture pour désigner les cultures qui se nourrissent des traditions, P.78

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I-A PROPOS DE LA MONDIALISATION DE LA CULTURE

Les faits qui relèvent de la mondialisation de la culture ne sont pas tous de même nature. En effet, peut-on analyser de la même manière la diffusion hors du Japon de l'art zen du tir à l'arc, et la commercialisation mondiale d'un film comme TITANIC ?

L'art zen est le produit d'une tradition. Pour se l'approprier, il faut en passer par une installation auprès d'un maître. En revanche, les films et les séries télévisées sont les produits d'une industrie de haute technologie. Leur consommation est éphémère et la demande est sans cesse renouvelée.

Les problèmes posés par la mondialisation de la culture sont de la même ampleur que l'espace ouvert par la différence entre cette tradition séculaire et cette production d'origine récente et vouée à la consommation à court terme. De nos jours, l'industrie permet une reproduction en soirée, à l'identique, dans un temps très court, de produits destinés à approvisionner tous les secteurs de la culture.

Ainsi, la chanson Candle in the Night, chantée par Elton John aux obsèques de la princesse de Galles, en septembre 1997, s'est vendue à 32 millions d'exemplaires dans le monde entier en six semaines. Il s'est agi là d'un véritable record mondial doublé d'un exploit industriel. Un tel exploit n'est possible qu'en mobilisant nuit et jour des unités de production de cassettes et de CD partout dans le monde afin de satisfaire une demande largement suscitée par les images des obsèques retransmises par les câbles et satellites.

C'est un exemple qui illustre parfaitement la mondialisation des flux de biens culturels. Mais il est fort improbable qu'on n'aurait jamais parlé de « mondialisation de la culture » si ces dernières décennies n'avaient pas donné lieu à une intensification des flux mondiaux de capitaux, de technologie, de marchandises et de médias. Notre propos portera à présent sur ce phénomène :

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A- LA MONDIALISATION EN QUESTION

Les principes Keynésiens, caractérisés par le maintien des barrières douanières et la souveraineté relative des Etats à l'intérieur de leurs frontières, ont inspiré l'essentiel des politiques économiques, monétaires et salariales des pays industrialisés jusqu'à la fin des années soixante-dix. La vie de ces pays est tributaire de l'état du monde, fragmenté en deux blocs-Est et Ouest, économie dirigée et économie de marché - suivant des frontières nationales fortes.

A la fin des années soixante-dix, les politiques Keynésiennes sont à bout de souffle. Il devient de plus en plus clair que les politiques appliquées à l'abri des barrières douanières ne permettent plus de compenser les effets des flux mondiaux qui ruinent les pans entiers de l'édifice économique, social et culturel des Etats nationaux. Nombreux sont alors les économies qui pensent que sans une mondialisation des marchés pleinement assumés, point de salut.

Pour eux, la sortie de crise passe par une mise en compétition de tous les producteurs à l'échelle planétaire, et spécialisation de chacun en fonction des avantages comparés, la libéralisation des échanges et le désengagement de l'Etat.

Le programme économique du président Ronald Reagan aux Etats-Unis (baptisé Reaganomics) et les onze années de Thatchérisme en Grande-Bretagne se sont largement inspirés de cette nouvelle doctrine au point de s'ériger en champions d'un libéralisme économique qui ne respecte qu'une seule loi, celle du profit.

A l'échelle internationale, ces lois inspirent également les orientations de la banque mondiale, du fonds monétaire international, du fonds européen du développement et de la cuisse française de développement.

Le nouvel ordre économique mondial caractérisé par l'économie de marché s'impose avec d'autant plus de facilité que la seule alternative existante a disparu depuis 1990, avec l'effondrement du bloc soviétique et l'ouverture de la chine.

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Désormais, les échanges marchands sont planétaires, et aucun pays de leur échappe. La mondialisation s'effectue par une globalisation des marchés. Le domaine des biens culturels n'est pas en reste. Ici, elle se traduit par une mise en concurrence, à l'échelle mondiale, de toutes les entreprises qui produisent des biens culturels : disques, films, programmes, journaux, livres et supports de toutes sortes. Elle se caractérise aussi par la rencontre entre des hommes inscrits dans des cultures fragmentées, locales, enracinées dans la longue durée de l'histoire, d'une part, et de biens et des services mis sur le marché par des industriels récentes et globalisées par des systèmes d'échanges et de communication d'une grande capacité d'une part.

Dans cette confrontation, toutes les sociétés semblent sur la défensive face aux industries culturelles armées par les échanges internationaux et l'économie marchand. Des industries semblent jouir d'une puissance incomparable, voire destructive.

C'est face à ces menaces que la France va revendiquer son droit à « l'exception culturelle ». Inventée par Jack Lang alors ministre de la culture au début des années quatre-vingt, cette revendication permettra à la France d'obtenir que l'audiovisuel par exemple soit retiré des accords de libre-échange négociés dans le cadre du GATT.

Les dirigeants français toutes tendances politiques confondues, souhaitent sur ce sujet qu'une politique européenne commune soit mise sur pied afin de soustraire les entreprises culturelles aux accords de l'OMC, l'organisation mondiale du commerce. L'objectif étant de les protéger contre la superpuissance américaine et garantir ainsi la diversité culturelle en préservant la singularité de chaque environnement culturel.

Si les cultures industrielles européenne se sentent elles menacées, qu'en sera-t-il des culturelles davantage fondées sur la tradition ? Dans ce contexte, le maintien des Musiques du Monde en tant que bien culturel sur le terrain de l'offre culturelle mondiale ne se ferait qu'au prix du respect de la logique des industries culturelles qui consiste à transformer en spectacles tout ce qui entre

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dans leur « zone de captage ». C'est ce prix que nous nous attacherons à présent à évaluer.

B- LE PRIX DE LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE

A la fin des années 80, quelques têtes couronnées de la pop mondiale en quête de nouvelles sources d'inspiration se tournent vers la World Music. Une véritable tendance se crée et s'installe dans les « playlists » des radios.

Séduits par l'apport fondamental que pourrait représenter la polyrythmie du Sud, les anglais Peter Gabriel et Paul Simon, David Byrne collaborent avec les artistes africains et latino-américaines. Les Kassav, Touré Kunda, Youssou Ndour deviennent populaires en France à travers ce type de collaboration sans que leur propre personnalité musicale puisse s'exprimer tout à fait.

N'empêche qu'on se surprend à rêver d'une explosion des Musiques du Monde dans l'Hexagone notamment dans les médias.

Il n'en sera rien en dépit de la déferlante Yéké Yéké, le tube de Mory Kanté vendu à plus de deux millions d'exemplaires, interprétés en hébreu et en chinois.

Aux illusions succède la déception. Producteurs et artistes des Musiques du monde trépignent de ne pas écouter leurs oeuvres diffusées dans les radios. Ils se voient expliquer par les programmateurs de radios périphériques que les chansons en arabe ou la rythmique africaine par exemplaire, ne sont pas du goût de leurs auditeurs.

Cette idée née dans l'esprit de quelques « spécialistes » qui croient pouvoir présumer des préférences musicales du public, s'est répandue dans le monde de la production musicale. En réalité, la concentration du marché du disque s'est traduite par la création de major companies dont les premières mesures ont consisté à nettoyer les catalogues en éliminant du circuit les artistes qui ne correspondent pas à leurs objectifs de rentabilité fixés à court terme.

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Cette mise en avant de manière systématique des critères de rentabilité sera mortelle pour les artistes à faible rendement. Elle va favoriser uniquement le développement de productions conçues par la consommation de masse. Ces produits (mixages de sons d'aujourd'hui et de bases rythmiques ethniques) sont formatés à une durée standard, au son et au goût de la programmation majoritaire actuelle des radios et télévisions dominées par les rythmes populaires anglo-saxons.

La nouvelle organisation est en train de provoquer un changement radical dans la nature des productions des Musiques du monde. Après les premiers raz de marée provoqués par les tubes artificiellement « fabriqués » par les campagnes de télé largement diffusés pendant l'été, tous les tubes tropicaux de ces dernières années, ont été calqués sur le modèle suivant des critères et recettes esthétiques éprouvés.

Aujourd'hui, « pour accéder à la reconnaissance internationale, les artistes de musiques doivent donc se plier aux normes décrétées universelles par ceux-là mêmes qui ont le monopole de l'universel » (*). Pour espérer une quelconque visibilité, ils doivent le plus possible réduire la distance qui les sépare du son de référence, cette sorte de rythme planétaire, inventé par la World beat connection et qui chaque jour tend à uniformiser les productions musicales. Le marketing des major companies déploie d'importants moyens pour que ce creuset musical puisse atteindre l'oreille du plus grand nombre, un public en demande d'exotisme. Les termes de village global, sono mondiale participent de cette décolonisation de ce que sont véritablement les musiques du monde. Les produits « markétés » par les major companies autour de thèmes proches de l'alimentaire sont aujourd'hui présents en grande distribution.

Afin de satisfaire un public en mal d'évasion et de rêve, des campagnes de promotion sont organisées pour des collections empreintes de folklorisme et d'exotisme.

(*)pour reprendre Pascale CASANOVA dans La république mondiales des lettres p.218

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Cette approche purement marchande des Musiques du monde a suscité une demande de plus en plus forte et les grands magasins ont fait évoluer leurs rayons afin d'y répondre.

Ces musiques représentent aujourd'hui entre 5% et 10% des ventes réseaux spécialisés et des grands magasins. Des chiffres en constante progression certes, mais on constate parallèlement que nombre de ces artistes ainsi reconnus sur le plan international, ont quitté progressivement le registre des musiques de monde pour celui de la pop ou des variétés.

C'est donc au prix de l'érosion de son identité que le musicien du monde négocie son entrée ou au mieux son « existence et son émergence » dans l'univers mondial. Il n'a guère de chance de donner de lui-même une image respectueuse de ce qu'il est réellement.

Une situation qui confirme les inquiétudes de ceux qui redoutent la « mondialisation de la culture » à travers laquelle ils ne perçoivent que perte d'identité et ruine des cultures singulières. Le danger existe-t-il véritablement ?

En nous fondant sur le résultat de la confrontation des Musiques du Monde à l'industrie culturelle, peut-on légitimement craindre à l'échelle de la planète une désintégration des cultures nationales sous la pression et la puissance des industries culturelles ?

Dans une large mesure, c'est cette problématique que nous devons soumettre à l'analyse.

II- VERS LA CONFRONTATION ENTRE CULTURE ET INDUSTRIE

Il est indéniable aujourd'hui que tous les produits désignés aujourd'hui sous le terme de « produits culturels », circulent sur la planète entière où ils sont consommés, de manière très inégale certes, par, à peu près six milliards d'humains. Ce contexte prête à une perception large de la notion de culture

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et il nous semble opportun, pour les besoins de cette analyse, de la serrer de plus près.

La culture se caractérise ainsi par son mode de transmission que l'on désigne par tradition entendue comme « ce qui d'un passé persiste dans le présent où elle est transmise et demeure agissante et acceptée par ceux qui la reçoivent et qui à leur tour, au fil des générations, la transmettent » (*)

La culture des Pygmées comprend les connaissances, les arts, les savoir-faire et toutes les autres habitudes acquises par chaque Pygmée du fait de son appartenance à la société.

Par contre la culture d'un jeune parisien n » à la fin du siècle dernier, comprend l'usage de l'automobile, du téléphone portage et l'approvisionnement dans les grandes surfaces, attitudes qu'il a acquis du fait de sa naissance dans les grandes surfaces, attitudes qu'il a acquis du fait de sa naissance dans cet environnement urbain et contemporain. Mais la culture du second est moulée par une industrie qui a bouleversé le monde de vie ainsi que le régime de transmission et de production de la culture. La mondialisation de la culture est donc l'une des principales conséquences du développement industriel.

Ainsi l'ambition normale de toute industrie culturelle est-elle de conquérir des parts de marché en diffusant ses productions en Inde comme aux Etats Unis.

A l'inverse, la culture des Pygmées ou des banlieues ouvrières de l'Hexagone est précisément localisée. Elle n'a en fait ni l'ambition, ni les moyens de se diffuser à l'échelle du monde. L'intrusion de l'industrie culturelle dans le champ des cultures traditionnelles les transforme, et parfois les détruit.

Par exemple dans presque toute l'Afrique sub-saharienne, les étoffes de fabrication industrielle, la farine de blé, le pain, la bière, le vin et le Coca-Cola ont progressivement pris la place des étoffes locales, de la boule de mil ou de l'igname, la bière de mil, du vin de raphia ou de palme.

(*) PUILLON.J « Tradition » in P.BONTE et IZARA, Dictionnaire de l'ethnologie et de l'anthropologie, PUF, P710-712, Paris, 1991

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Témoins privilégiés de la mondialisation du marché de la culture, les ethnologues ont depuis le début du siècle, accumulé des expériences et des analyses sur des milers de communauté à travers le monde. Leur constat semble unanime. D'une part, il témoigne d'une érosion rapide et irréversible dans les cultures traditionnelles. D'autre part, dans la pratique, ils observent que cette érosion est limitée par de solides éléments de culture. Une résistance qui se traduit par une production culturelle constante, abondante, et diversifiée en dépit de l'hégémonie culturelle exercée par les pays industriels.

La circulation des biens culturelles à l'échelle mondiale aurait certes un impact sur les communautés traditionnelles mais sur le terrain la réalité serait plus contrastée que ne le laisseraient croire les théoriciens du libéralisme. Pour Jean-Pierre Warnier, ces derniers seraient victimes d'une funeste « illusion d'optique » qu'il faut relever et dénoncer. Pour lui, le débat sur la mondialisation de la culture est biaisé par des questions de méthode.

Selon qu'on observe la circulation des flux culturels au niveau mondial du point de vue mondial, ou bien qu'on étudie la manière dont ils sont reçus au niveau local, les résultats de l'observation et les conclusions qu'on en tirera seront différents en fonction des deux échelles d'observation.

Sur ce, il reproche au discours globalement dont Jacques ATTALI, membre du conseil d'Etat et essayiste français serait l'un des chantres, d'isoler les produits culturels de leur contexte en les agrégeant par catégories et en quantifiant la production et la distribution à l'échelle de la planète.

Une approche qui pour lui à la faiblesse de ne pas saisir la manière dont ces produits culturels sont reçus, décodés, recodés, domestiqués et réappropriés à travers l'activité des « instances intermédiaires de tri et de contextualisation » qui sont la famille, la communauté locale, les devins-guérisseurs, les religieux, l'école, les associations. De son point de vue ; l'impact des brassages culturels serait tributaire de la manière dont fonctionnent les instances médiatrices. La pertinence de son propos reste néanmoins troublée par la difficulté énorme de pouvoir apprécier efficacement à l'échelle de la planète, chaque cas de

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résistance et de réappropriation des produits culturels par les communautés réceptrices. Il est tout exact d'affirmer qu'aujourd'hui l'industrie produit en série des objets standardisés, rigoureusement identiques les uns les autres.

Mais de là en conclure que cette standardisation de la production engendre une homogénéisation de la consommation constitue une erreur fondamentale. Où qu'on aille dans le monde, on trouve des communautés qui cultivent leurs traditions hors de tout conservatisme agressif. Un séjour dans les quartiers populaires de Yaoundé permettra au témoin attentif d'observer une communauté qui contribue à danser, chanter avec ferveur et vibrer au son du bitut-si, le rythme traditionnel le plus prisé du milieu.

Au même moment, à longueur de journée leurs écrans cathodiques câblés, diffusent en boucle les vidéos du nouveau groupe de « midinettes » à la mode, placé sur l'orbite à grand renfort médiatique à l'échelle de la planète.

C'est que tout simplement dans ces communautés, les spectacles de marketing comme d'autres produits culturels, ne remettent pas fondamentalement en cause leurs habitudes motrices. Les membres portent des blue-jeans, mâchent des chewing-gums, et doivent du Coca-Cola, mais leur vie leur, bonheur sont ailleurs. Seuls les spécialistes des médias et les industries culturelles ne le perçoivent pas assez.

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CHAPITRE III-

L'AVENIR DES MUSIQUES DANS UNE FRANCE GLOBALISEE

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Entre produit culturel et produit de consommation, les Musiques du Monde cherchent leur positionnement. Certes, on pourrait se poser la question naïve de savoir pourquoi diffuser la musique de tel peuple ou de telle communauté.

L'esprit qui sous-tendu la démarche des pionniers dans ce domaine qui sont les entho-musicologues semblait pourtant noble. Il s'agissait d'aller à la découverte de l'autre, s'ouvrir à lui et partager. Aujourd'hui, on est bien obligé d'être d'une plus grande prudence à propos du voyage des diverses formes d'expressions vers l'extérieur. Non pas tant qu'il nous semble, à titre d'exemple, qu'un virtuose de la kora malienne, ayant accordé son harpe selon une technique transmise de génération en génération depuis mille ans, puisse subir une sérieuse altération suite à deux mois de tournée dans les provinces françaises. Par contre, pour une poignée de dollars (n'oublions pas que l'industrie reste contrôlée par les fonds américains), il pourra devenir la proie des champions des « boîtes à rythmes » et des parrains de la World Music qui, en un clin d'oeil vont le dépouiller de son particularisme pour couler son « âme dans le moule de la WORDL BEAT. L'artiste qui en sortirait obtiendrait alors son visa d'admission dans la « cour des grands ». Désormais, sa musique sera traitée comme une autre. Si elle se vend bien, tant mieux pour lui. Dans le cas contraire, son producteur cherchera à s'en débarrasser au plus vite.

Et qu'importe : même s'il s'agit de la musique d'un peuple en voie de disparition, la sentence serait pas plus clémente. Car ici, la notion de patrimoine semble globalement incompatible avec la notion de marché. D'où la nécessité d'envisager des mécanismes et des formules capables d'aider les productions les plus ancrées dans leur culture d'origine et dans leur histoire passée et présente, à résister aux lois et structures du marché.

Mais avant d'esquisser quelques idées et présenter quelques actions comme celles menées par RFI qui méritent soutien, il nous a d'abord paru opportun de dire avec plus d'insistance pourquoi, pour nous, le pire n'est pas forcément à craindre.

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Tout au moins déjà du seul fait que le coeur des Français ne bat pas si faiblement que cela pour les musiques d'ailleurs, comme nous l'attestent deux enquêtes auxquelles nous avons prêté une attention particulière.

I- LES FRANÇAIS A L'ECOUTE DES MUSIQUES DU MONDE : LA

PLANCE DES MUSIQUES DU MONDE DANS LEURS GOUTS...MUSICAUX

La première enquête, réalisée en 1997 par le département des études et de la prospective (DEP) du ministre de la culture porte sur « les pratiques culturelles des Français ». C'est une enquête citée aujourd'hui en référence, quand il s'agit d'examiner les rapports que les Française entretiennent avec les différentes formes d'expression artistique, et la culture en général. Son spectre est d'ailleurs plus large que cela, mais nous nous contenterons d'un aspect précis, celui qui nous permettra de cerner la place qu'occupent les Musiques du monde dans les goûts musicaux ainsi que le profil de leur public en France.

Ensuite un sondage Sofrès /Sacem sur les « goûts musicaux » des Français donne également des indications fiables. La SACEM, la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique, gèrent les droits de l'essentiel des artistes-musiciens en France, alors que la Sofres est l'un des instituts de sondages les plus crédibles de l'Hexagone.

A- D'APRES L'ENQUETE DU DEPARTEMENT DES ETUDES ET DE LA PROSPECTIVE DU MINISTERE DE LA CULTURE (DEP)

Selon cette enquête réalisée par Olivier Donnat auprès des Français âgés de 15 ans et plus, les chansons et variétés hexagonales arrivent de loin en tête des genres musicaux les plus écoutés, suivis par les variétés internationales et le classique.

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Les Musiques du Monde viennent au quatrième rang des « genres écoutés le plus souvent », devançant le rock (de peu) et le jazz, soit 11% des personnes interrogées. Pour 5% des français, elles sont « le » genre préféré, à égalité avec le rock.

D'emblée, il y'a à étonnement quand on connaît le poids du rock dans la consommation musicale. En réalité, cette tendance déjà observée dans les différents indicateurs notamment en termes de diffusion radiophonique, se confirme : le rock, cité par 20% des sondés lors de la précédente enquête de 1989, où il apparaissait « la façon massive comme la musique des jeunes », est bel et bien en recul. Il est détrôné par le rap, les musiques soul/groove/R'n'B et, dans une moindre mesure, par les nouvelles musiques électroniques. On a de fortes raisons de croire que ce recul a pu bénéficier aux Musiques du Monde. En tout cas, les deux genres rallient la même proportion des suffrages, ce qui ne devrait pas manquer d'interpeller ceux qui, au prétexte que ces musiques « n'intéressent personne », en diffusent si peu.

Sur la population « écoutant des disques ou des cassettes », les Musiques du Monde sont citées par 14% des interrogés parmi les genres écoutés le plus souvent, tandis que 6% citent la musique folklorique, prise en compte dans notre périmètre.

On devrait se garder toutefois d'en déduire que 20% des français plébiscitent les Musiques du Monde au sens large, car plusieurs réponses étaient possibles à cette question.

Quand il a fallu avec une seule réponse, 6% des sondés ont placé les Musiques du Monde en tête de leurs préférences. Nous reproduisons ici les données statistiques concernant ces musiques, en comparaison des autres genres musicaux notamment les principaux, et le profil des publics correspondants.

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? Les genres de musiques écoutés le plus souvent (plusieurs réponses possibles)

- Sur 100 français

GENRES

Âgés de 15 ans
et plus

Ecoutant Disques
et cassettes

Chansons/Variétés françaises

44

59

Variétés internationales

22

29

Classiques

18

24

Musiques du Monde

11

14

Rock

10

13

Jazz

7

9

Musiques d'ambiance

 

9

Musiques folklorique

 

6

Rap

 

5

Autres genres (opéra, films,

etc.)

 

29

? Les genres de musiques préférées (1 seule réponse) - Sur 100 Français

GENRES

Âgés de 15 ans et plus

Ecoutant Disques et K7

Chansons/Variétés françaises

31

33

Variétés internationales

13

17

Classiques

10

11

Musiques du Monde

5

6

Rock, rap, hard rock

5

12

Jazz

3

4

Musiques d'ambiance

 

3

Autres genres (opéra,

films, etc.)

 

2

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B- D'APRES LE SONDAGES SOFRES/SACEM

Ce sondage a été réalisé par la Sofres pour le compte de la SACEM en Décembre 1998. Elle s'est effectuée en deux vagues auprès d'un échantillon national et 2 000 personnes représentatives de l'ensemble de la population âgés de 18 ans et plus.

A la différence donc de l'enquête de la DEP, les jeunes de 15 ans à 18 ans n'ont pas été pris en compte dans le sondage Sofres.

Les résultats se présentent comme suit : ? Les styles de musique préférés

GENRES

Cité en
premier

Cité en 1er,
2nd

Cité en 1er,
2nd et 3ème

Chansons françaises

41

60

70

Classiques

19

31

41

Rock et pop

14

24

31

Jazz

4

11

19

Musiques trad

4

10

19

Blues

3

8

13

Rap, reggae

3

8

11

hip-hop

3

6

8

Techno

2

8

18

Musique de film

2

8

14

Musique sud-améric

2

8

13

Opérette

1

4

8

Musiques du monde

1

0

4

3

7

7

Opéra

0

3

6

Musique militaire

1

/

/

Musique religieuse

 
 
 

NSF

 
 
 

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Ici, la SACEM distingue les musiques traditionnelles (corses, bretonnes, basques...) et la musique sud-américaine (samba, bossa nova, salsa...) des Musiques du Monde. Pour ne pas perturber les résultats, nous n'additionnerons pas les points des trois colonnes ainsi indiquées

En revanche, sur les réponses citées en premier, les Musiques du Monde (toutes tendances confondues) passent pour être le genre préféré de 7% de français.

Le sondage de la SACEM a établi une autre répartition des préférences musicales des français, cette fois en fonction des « types » de musiques

Voici les résultats :

GENRES

Cité en

premier

Cité en 1er,

2nd

Cité en 1er,

2nd et 3ème

Ch. Françaises et franco

72

15

3

3

2

1

2

1

88

92

Ch. anglo-saxonne

45

55

Musique brésilienne

20

13

36

31

Musiq-cubaine et

antillaise

7

5

15

12

Musiq-africaine

6

13

Musiq-arabe, rai, etc...

/

/

Autres...

 
 

Sans réponse

 
 

En procédant à l'addition des résultats obtenus par les différents catégories qui entrent dans notre périmètre initial, et en considérant uniquement les réponses citées en premier, les Musiques du Mondes pèsent d'un poids plus important, avec 9% des sondés. Et il y'a des raisons de penser qu'il s'agit là d'un poids minimum, car les résultats auraient pu être nettement plus conséquents si l'on tenait compte des réponses citées en second et en troisième. Ainsi, la recomposition des pourcentages tout en restant prudent sur l'interprétation

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des statistiques pourrait concéder aux Musiques du Monde au sens large près de 20% du total des réponses.

Ce qui ne signifie pas qu'elle pèse 20% de l'ensemble des musiques, puisque les sondés ont fourni trois réponses. Toujours est-il qu'on peut, à tout le moins, affirmer qu'un Français sur cinq serait donc sensible aux Musiques du Monde.

Il a été demandé aux sondés de répondre à la question de savoir « parmi les types de musiques suivantes, lesquels ils aimeraient entendre plus fréquemment à la radio ». Les musiques traditionnelles Françaises viennent en deuxième position avec 27% des réponses. Et les « musiques d'autres pays » en 4ème position avec 19% des sondés.

Des résultats qui permettent de mesurer la disparité qui existe entre les préférences véritables et les attentes du public, par rapport au « non-choix » que lui offrent les « seigneurs » de l'industrie culturelle.

II- S'ACHEMINE-T-ON VERS L'EROSION COMPLETE DES MUSIQUES DU MONDE ?

Les risques d'assister à la disparition de certaines pratiques artistiques sous le rouleau compresseur des industries culturelles existent-ils réellement ?

A notre avis, il s'agit là d'une question qui devrait être bannie de toute analyse rigoureuse. Car s'il est aujourd'hui indéniable que la musique entre parfaitement dans le champ du marché de « biens » dits culturels comme le cinéma ou d'audiovisuel, dans lequel la globalisation a fait son lit, il convient néanmoins de remarquer que la partie des Musiques du Monde qui émerge aujourd'hui du champ, n'est pas représentative de la totalité. Penser que le phénomène de mondialisation et son corollaire qu'est la globalisation de certains marchés de biens culturels, puisse mettre en péril les musiques des régions économiquement faibles, consisterait à prendre la partie pour le tout.

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D'une certaine manière, cela consisterait à prendre la vessie médiatique des pays industrialisés par la lanterne de tout ce qui est hors-champ. On voudrait aussi disqualifier mentalement les neuf-dixième de l'humanité, dont la vie, de la naissance à la mort, a d'autres références que ce qui gravite autour de l'écran cathodique ou du transistor, qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

Deuxième élément qui dissout toute matière à inquiétude la musique relève généralement de la partie substantielles des cultures du monde. Elle appartient à ces pratiques imprimées depuis l'enfance dans les sujets, dans leurs habitudes motrices et qui leur permettent de créer la différence en s'appuyant sur les structures intermédiaires que nous avons évoqués plus tôt.

Quand bien même, il arrive que la vitalité de ces structures faiblisse, les sujets savent trouver en eux, dans leurs traditions des ressources pour remplir les fonctions d'identification, notamment en recontextualisant les biens reçus. Ainsi se perpétue et se transmettent les savoirs et les pratiques, comme la musique.

Ce propos vise à soutenir que, parallèlement aux producteurs aseptisées de l'industrie, d'autres musiciens du monde vont continuer à créer, à écrire des chansons, en écoutant simplement cette voix mystérieuse qui en eux leur soufflera des notes capables d'enchanter et nourrir l'âme de nombreuses personnes qui en France, avouent leur sensibilité pour les musiques venues d'ailleurs. Encore faudra-t-il que les conditions avantageuses soient réunions pour une meilleure visibilité de ces oeuvres aujourd'hui marginalisées.

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III- PROPORTIONS POUR UNE MEILLEURE VISIBILITE DES MUSIQUES DU MONDE EN France : manifeste pour une société multiculturelle.

S'appuyer sur ces racines, c'est aussi une façon d'aller à la rencontre de l'autre,

Accepter sa différence, échanger, partager, se regarder à travers lui, S'intégrer dans son histoire et l'inviter à partager la vôtre.

Etre en mesure de donner et de recevoir.

1. Face à la puissance de feu de l'industrie, le secteur mérite un soutien accru des pouvoirs public. Notamment les ministres concernés (culture, affaires étrangères) devraient intégrer le secteur de manière claire dans leurs lignes budgétaires.

Pour les 7 à 9% de Français certes, mais aussi afin de reconnaître la fonction d »animation des multiples festivals qui fleurissent en été, consacrés partiellement ou entièrement aux Musiques du Monde, notamment en provinces.

Par ailleurs les institutions comme le FCM (fonds de création musicale) qui consacre déjà environ 9% de ses aides au secteur, ne tient pas compte de l'évolution de la nouvelle donne.

2- Visa spécifiques pour les professions artistiques

Selon l'origine des artistes, leur notoriété, la durée et la fréquence des séjours en France, la qualité de l' « invitant », le visa d'entrée sera accordé ou refusé. Les multiples refus de visas aux artistes issus de certains pays dits « à risques » causent des manques à gagner considérables à des programmateurs déjà mal lotis.

Le déficit est financier mais également culturel. Les professionnels français qui travaillent pour le développement des Musiques du Monde doivent accomplir

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un véritable parcours du combattant, affirme Christian MOUSSET qui travaille dans le secteur depuis près de trois décennies. Il en a fait la désagréable expérience au cours de la dernière édition de son festival du 1er au 6 mai derniers avec un groupe invités du Cameroun dont les membres se sont vus octroyés des visas au compte-gouttes. En définitive, sur un groupe de six musiciens, seuls quatre ont eu droit au précieux sésame. Le groupe est donc arrivé à Angoulême avec deux jours de retard et deux piliers en moins. Par conséquent, au lieu de se produire dans la plus importante scène du festival (3 000 places), et en première partie d'un artiste de grande notoriété, le groupe Faadah Katal s'est contenté d'une salle gratuite, moins importante (800 places) et sur un plateau moins prestigieux. Deux musiciens recrutés au passage à Paris, ont remplacés au pied levé les absents, sans aucune répétition. Inutile de dire que le résultat fut loin du fruit que ce groupe méritait après sept mois de préparation. La suite de leur programme de séjour prévoit l'enregistrement d'un album. Pour une jeune formation en développement, on pourrait leur souhaiter mieux. Cet exemple n'est qu'un cliché des situations aussi dramatiques les unes les autres, que vivent les musiciens du Sud qui sollicitent des visas d'entrée en Europe.

Aussi la proposition de Zone France de créer un visa spécifique pour les professions artistiques nous semble-t-elle opportune. Un nouveau projet de loi serait en cours d'étude, recevra-t-elle le...visa de l'assemblée nationale ?

3- Harmonisation des règles de travail et d'emploi des artistes étrangers

Ainsi que leur condition d'entrée et de séjour dans l'espace schengen et dans les pays de la communauté. La légalisation française reste encore très restrictive. Ce qui constitue un véritable paradoxe

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les réseaux communautaires de diffusion devraient davantage se professionnaliser. L'amateurisme y a encore droit de cité, la maladie semble chronique dans le réseau africain.

5- internet, une opportunité formidable.

Le réseau de disquaires spécialisées devraient recruter de vendeurs plus compétents afin d'accompagner la vague favorable actuelle. Surtout, ils pourraient associer leurs moyens afin de développer des portails sur internet car, il va sans dire que dans un domaine où l »écoute est déterminante ; et constitue un passage obligé pour la découverte, les disquaires installés sur le web verront leurs ventes progresser.

Les possibilités qu'offre Internet en matière de stockage d'informations représentent pour le public un formidable outil pour obtenir des renseignements sur l'origine des musiques et surtout d'écouter des heures d'enregistrement de musiques déjà éditées ou non. Les nouveaux logiciels en cours d'installation iront au-delà des performances actuelles du MP3 et les Internet téléchargeront les titres de leur choix, et non plus gratuitement. C'est une véritable révolution et une formidable opportunité.

6- La mise sur pied et le développement d'un réseau spécialisé consacré aux Musiques du Monde. L'exemple de réseau HARMONI MUNDI qui compte déjà une quarantaine de points de vente exclusivement consacré aux Musiques du Monde, est un exemple type d'avancée à soutenir.

7- Rétablir l'ordre démocratique des choses :

Suivants une idée de Jean-Pierre Warnier (in La Mondialisation de la culture, P112), il s'agirait de rétablir un débat politique, à l'échelle du monde, sur la production culturelle des industriels et des marchands qui, possèdent leur propre organisation mondiale, l'OMC en l'occurrence, en équilibrant les

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pouvoirs par une organisation mondiale de la culture, une OMC bis, capable de tenir à la première, celle du commerce.

7- Accroître les ressources des opérations comme LE PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE qui développent de véritables projets structurant autour de jeunes artistes.

IV- LE PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE : PRESENTATION D'UN PROJET STRUCTURANT

L'histoire du PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE (anciennement PRIX DECOUVERTES de RFI), commence au début des années quatre-vingt (80), suite aux demandes exprimées par les radios francophones d'Afrique qui ont des besoins en enregistrement des musiciens et chanteurs de leur pays, supports qu'elles ne trouvent. Aussi des radios se tournent-elles vers RFI avec qui elles entretiennent des relations de coopérations dans les domaines des informations, des magazines de sociétés ou encore dans le domaine du théâtre radiophonique et de la littérature.

Une importante demande de la part des radios avec lesquelles elle a une longue tradition de coopération, et demande à laquelle RFI n'est pas en mesure de répondre.

C'est dans ce contexte que va naître l'idée de concevoir une opération internationale qui permette aux radios d'avoir de nouvelles chansons sur leurs antennes. En 1981, RFI et une trentaine de radio et télévisions décident de créer un concours permettant aux chanteurs d'Afrique et de l'Océan indien de graver quelques-unes de leurs oeuvres sur des supports diffusables. Ainsi naît le

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concours international des Musiques du Sud, baptisé Concours Découvertes

RFI.

En vingt ans d'existence, l'opération a connu d'importants mutations, en s'adaptant à la fois à celles de la radio qui donne son nom à l'opération et à l'évolution du monde de la musique.

A- RFI, LE PLUS GRAND MEDIA FRANCOPHONE DU MONDE EN

RACCOURCI

Radio internationale de service public, RFI émet sur cinq continents, 24H sur 24H, des programmes d'informations et des émissions en français et en dix-huit langues étrangères par le canal des ondes courtes, le satellite et le câble. RFI est une société nationale de programme régie par la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de la communication modifiée. Elle est soumise au droit commercial et aux règles comptables des sociétés anonymes. Fondées en 1931 ; RFI a vu son statut évoluer à de multiples reprises. Sa direction est assurée par un président nommé par le conseil supérieur de l'audiovisuel. Son conseil d'administration est indépendant. Le budget de RFI (735 MF en 1996, 739,4 MF en 1990) provient pour 54% d'une dotation du ministère des affaires étrangères, 37,71 de la redevance et 9,89% de recettes diverses dont 1% de la publicité.

Multilingue et pluriculturelle, RFI a depuis longtemps élargi son public naturel de francophones et de francophiles et conquis de nouveaux territoires. Au total, la radio estime à environ 30 millions de personnes son auditoire. Pour l'essentiel, les auditeurs de RFI se recrutent au sein de la population de 15 ans et plus, qui possède souvent une bonne maîtrise du français et se situe majoritairement parmi les employés/cadres, élèves/étudiants et commerçants/artisans. L'Afrique est le berceau historique de la station et globalement la première radio dans les pays francophones. Elle recueille suivant les villes, de 15% à 40% de l'audience cumulée de la veille.

En Europe, des études montrent par exemple une audience régulière de 3.3% à Vilnius en français et autant en langue russe de plus de 4% à Bucarest.

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Des relais FM ont été installés à Berlin, Prague, Sofia Phnom, Montevideo, ainsi qu'à Moscou et Saint-Pétersbourg en ondes moyennes. RFI a également négocié de reprises partielles aux Etats-Unis et au Canada et renforcé progressivement sa présence en Amérique du Sud, grâce notamment aux informations en espagnol et en portugais.

Chaque année, RFI propose une offre globale de 90 heures de programmes, un fil musical 24H/24 ; un site internet RFImusique.com qui constituent aujourd'hui un apport essentiel pour 700 radios partenaires.

A Paris, RFI dispose de deux fréquences sur lesquelles diffusent deux chaînes d'informations différentes et complémentaires que sont RFI 1 et RFI 2. On retrouve RFI la plus importante radio d'actualité internationale en français, sur 89fm.

Avec RFI 2, RFI est l'unique radiodiffuseur international à proposer les émissions préparées par dix-sept rédactions en langues étrangères.

A1- LE MUSIQUE SUR RFI

Chaque semaine, RFI consacre plusieurs heures de programmes à la chanson. Chaque jour sur RFI, on écoute 160 titres musicaux, dont 75% de chanson francophone, les « tubes », les classiques, les nouveautés. Les Musiques du Monde latino, et les nouvelles musiques urbaines du monde représentent 20% de chansons diffusées sur RFI. Les principales émissions consacrés aux Musiques du Monde sont « couleurs Tropicales » qui accordent une large place aux musiques africaines et antillaises du lundi au vendredi à 21h40 tu. Les Musiques d'autres régions du monde trouvent leur case dans l'émission « Musiques du Monde » de Laurence Aloir diffusée le samedi à 10h tu.

B- NAISSANCE ET EVOLUTION DES DECOUVERTES DE RFI.

La première remise officielle des prix s'est tenue à Dakar en 1981. Parmi les lauréats, la chanteuse malienne aujourd'hui célèbre, Nahawa Doumbia. De

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1982 à 1989, l'opération permet de révéler d'autres talents qui aussitôt entament une carrière internationale. Zao, Afia Mala, Nzongo Soul, Mangala parcourent l'Afrique et sont invités en Europe. Les différents candidats étaient invités à proposer au jury une chanson de leur répertoire. Une dizaine de titres retenus au terme de la sélection est diffusée sur les antennes de RFI et le public est invité à désigner les lauréats. Le processus d'achève par une cérémonie qui tient plus lieu de gala de remise de prix qu'à un véritable spectacle. Très vite, l'organisation se rend compte de ce que mettre en valeur une seule chanson étant forcement réducteur par rapport à l'oeuvre complète d'un auteur.

Le premier virage important intervient en 1990. Jusque-là consacré aux chanteurs, s'ouvre aux groupes musicaux. Désireuse d'offrir aux artistes de réelles possibilités de carrières, TFI relève le niveau du concours et diminue le nombre de lauréats parce qu'elle s'est rendue compte qu'il n'est pas efficace de s'occuper d'une dizaine de lauréats en même temps. Aussi le nombre de lauréats est-il ramené à trois à raison de deux sélectionnés pour l'Afrique, le troisième devant être issu d'Amérique latine. Cette autre formule montre également ses limites du fait notamment de la faible pénétration de RFI dans cette deuxième région. Par ailleurs sur le continent africain se sont développés des infrastructures qui permettent aux artistes de pouvoir être enregistrés et diffusés sur place dans des conditions quasi-professionnelles. Ce qui rend caduque la problématique initiale.

Dès lors, RFI va axer son action sur la diffusion internationale. Les critères de participation sont réévalués. On exige désormais des candidats qu'ils aient enregistré au moins un album complet.

Avec un volume candidature de l'ordre du millier au début de l'opération, aujourd'hui l'équipe du concours reçoit en moyenne deux cent dossiers. A titre d'exemple en 1995, 572 dossiers ont été reçus. Sur ce chiffre, 22 ont été sélectionnés en finale par le comité d'écoute : 12 pour l'Afrique et 10 pour l'Amérique. Ainsi 22 chansons ont été éditées sur un CD promotionnel, envoyé

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à 450 journalistes spécialisés sur les cinq continents, dont ceux des radios partenaires de RFI. Les votes de ces journalistes permettent la désignation du lauréat du prix Média-ADAMI, tandis que le lauréat du prix Afrique-Gilles Obringer.

Après un premier écrémage effectué par le responsable du concours, une dizaine de candidats sont présentés au jury aujourd'hui constitué de journalistes de RFI et de représentants des autres partenaires.

B-1- Des Découvertes au Prix RFI Musiques du Monde

Aujourd'hui, le prix s'appelle Prix RFI Musiques du Monde. L'opération, de l'avis des professionnels de la filière du disque ou d'organismes socio-professionnelles comme Zone Franche, reconnaissent que la restructuration de l'opération lui a donné plus de crédit. Le changement de dénomination, selon Antoine Yvernault le responsable du département, traduit la nouvelle option de la chaîne qui a fait le pari de l'international. Par ailleurs, il s'agit de coller à l'idée que le public européen se fait des musiques africaines et du Sud en général.

Une idée largement nourrie par le classement dans les rayons de commerce où ces musiques sont ainsi désignées. Plus important, ne peut être désigné lauréat du prix que le candidat dont le jury estime qu'il est capable de développer leur carrière à l'international.

Explicitement, les conditions de participation et de sélection des lauréats du prix RFI Musiques du Monde sont :

- Etre un artiste ou un groupe originaire d'Afrique ou des caraïbes.

- Avoir déjà commercialisé un à deux albums en France (cd ou K7) ou un

à deux albums dans son pays.

- Sélection d'une dizaine d'artiste et de groupes parmi les candidats.

- Désignation du lauréat par un jury RFI à Paris au mois de Mai.

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B-2- Le prix rfi Musiques du Monde comme tremplin international pour les jeunes musiciens du monde

L'un des objectifs prioritaires de l'opération selon RFI, est d' « apporter au lauréat une ouverture déterminante du disque et du spectacle vivant et d'optimiser les différents vecteurs de développements du lauréat ».

Des objectifs qui indiquent clairement les nouvelles ambitions de l'équipe d'organisation de cette opération et traduit le passage d'une formule qui relevait quasiment du radio crochet, à de véritables actions structurantes pour le jeune lauréat.

Ainsi entendu, l'intervention de RFI porte sur le principal handicap auquel sont confrontés les jeunes artistes des Musiques du Monde à savoir la diffusion à l'échelle internationale. On a des raisons de penser que c'est surtout ces cinq dernières que cette nouvelle approche a commencé à porter des fruits. Bien que les derniers échos d'anciens lauréats permettent d'affirmer que la carte d'ancien lauréat, sans être véritablement la voie royale du succès, constitue néanmoins une belle vitrine capable d'améliorer la visibilité du jeune lauréat.

Nahawa Doumbia du Mali, première lauréate du concours en 1981 est devenue l'une des références vocales de la chanson africaine ; ses enregistrements sont commercialisés en France et en Europe.

Clément Masdongar, le chanteur tchadien lauréat en 1987, n'a pas connu une ascension fulgurante, mais il a enregistré deux albums et participé à plusieurs festivals et concerts en Europe.

Beethova Obas d'Haïti, lauréat en 1988 est l'artiste haïtien le plus populaire. Il a enregistré plusieurs CD notamment distribués pat Virgin, mais il estime que le prix RFI n'a pas été déterminant.

François Régis Gizavo l'accordéoniste malgache lauréat en 1990 a pu sortir son premier CD au printemps 1996 sur le label indigo. Outre sa participation à plusieurs festivals en France et en Europe, il est devenu l'accordéoniste privilégié du groupe corse I MUVRINI et deux de ses titres ont été édités aux

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Etats-Unis sur la compilation de référence consacrée à l'accordéon dans le Monde.

Autant dire que le prix a constitué pour lui une véritable rampe de lancement car aujourd'hui sont travail est connu et reconnu.

Habib KOITE du Mali, lauréat en 1993, était quasiment inconnu avant d'être désigné lauréat. Aujourd'hui, son nouvel album vient de franchir le cap des 40 000 exemplaires aux Etats-Unis. Régulièrement invité dans des festivals, Habib Koïte a effectué pour la seule année 1995, une tournée de 80 dates, avec le concours de RFI et de la communauté Européenne. C'est l'une des plus belles réussites de l'opération depuis le lancement de l'opération.

D'une manière générale, c'est le désir de se faire qui incite la majorité des candidats à participer à l'opération. Parmi les anciens lauréats que nous avons interrogés, près de 95% n'avaient pas de disque sur le marché français et n'avaient jamais fait de tournée en Europe avant la réception du prix. Et aucun jeune lauréat n'avait déjà été diffusé au moins une fois sur une radio nationale en France. Notre enquête n'intègre pas les lauréats du trophée RFI/SACEM généralement remis à titre honorifique aux parrains des soirées de remise de prix comme Youssou Ndour, salif keita ou Mory Kanté.

Par contre, tous les gagnants s'accordent à dire que le Prix leur a apporté la reconnaissance professionnelle et l'intérêt des médias, surtout africains précise Rokia TRAORE, lauréate 1997. Pour elle, cet intérêt des médias constitue le meilleur apport du Prix, et d'une certaine manière, elle estime que ce prix a été déterminant pour sa carrière.

Les derniers pointages de Rokia Traoré portent son compteur à 100 000 CD vendus dans le monde. Elle pense que ce chiffre aurait pu être plus important si RFI avait déployé un travail de plus longue haleine notamment auprès des médias français qui n'accordent pas, à son avis, tout l'intérêt qu'il mérite à ce prix. D'où la nécessité selon elle, pour RFI de développer une plus grande collaboration avec les médias français et européens.

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Voici en détail les promesses faites aux lauréats des Prix RFI Musiques du Monde :

? Octroi de 40 000 FF (6 098 euros) de prix et une bourse de 100 000 FF (15 245 euros) allouée par le Ministère des Affaires Etrangères, de la coopération et de la francophonie, s'il est résident d'Afrique ou des Caraïbes.

? Organisation d'un grand concert dans un pays d'Afrique le 21 juin, et d'un concert dans une grande salle parisienne en Novembre.

? Communication auprès des médias français et internationaux

? Campagne de promotion internationale sur les antennes de RFI et de ses radios partenaires dans le monde.

? Possibilités de tournées du lauréat en Afrique en partenariat avec les centres culturels français, Alliances Françaises et Missions de Coopération, et/ou en Europe dans les festivals partenaires de RFI.

Ce cahier de charges a été dans l'ensemble respecté ces dernières années comme l'attestent les différents plans médias que nous publions en annexe.

En 1998, Mangu lauréat d'origine Dominicaine, a bénéficié d'une exposition qui a permis d'installer son image dans le milieu spécialisé latino et généraliste en France. Outre la présence de l'artiste dans quelques festivals durant l'été, une tournée de 30 dates de spectacles. Des points marquants de son plan média sont notamment une campagne de promotion sur la cinquième chaîne de télévision, la diffusion de clips sur M6, Canal Plus ET Paris Première.

Au total, RFI a mobilisé avec ses partenaires, plus d'un million de Francs pour financer la tournée et la promotion de l'artiste dans les médias et sur les supports imprimés.

Outre la signature possible de contrats avec les maisons de disques de plus grande envergure, le lauréat de figurer dans le catalogue FNAC en fin d'année, de se produire en show case dans une agence et d'être en boucle sur les points d'écoute de la boutique avec une mise en place produits peu ordinaire pour ce type de production.

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A travers un partenariat presse avec des journaux français et africains, le lauréat du Prix RFI bénéficie d'une couverture rédactionnelle à laquelle il n'aura pas droit dans le cadre d'une production normale. Les titres les plus connus qui ouvrent généralement leurs colonnes aux lauréats RFI sont notamment TELERAMA, TIBERATION, ADEN, LE PARISIEN et l'AFFICHE. Bien qu'i convienne de renforcer le partenariat avec la presse professionnelle musicale et les chaînes de télévision de format généraliste. Il est aujourd'hui incontestable que le Prix RFI Musiques du Monde remplit avec plus ou moins de bonheur, sa vocation qui est d'aider au développement à l'échelle internationale des jeunes talents. En créant l'événement autour de ses lauréats, à travers des campagnes et des actions de promotions spécialisés sur ses antennes et celles de ses radios partenaires.

Pour accroître la visibilité de ces actions, le service concours et découvertes est devenu le Département des Opérations Culturelles. Cette mutation a l'avantage d'indiquer plus clairement les activités de ce service et faciliter ainsi les rapports avec leurs interlocuteurs tout en renforçant l'efficacité des actions.

Bien mieux, il convient de reconnaître que sur le plan de la promotion, RFI n'a pas encore pu optimiser le partenariat avec les autres médias français, notamment les radios périphériques généralistes et les télévisions hertziennes. Nombre de lauréats ont la nette impression valorisant pour faire sauter les derniers verrous qui rend si peu évidente la diffusion des Musiques du Monde sur certaines chaînes.

A chapitre des moyens financiers déployés, le budget de l'opération bien que confortable pour une radio dont la vocation principale est ailleurs, ne permet pas de réaliser des campagnes de promotion suffisamment stimulantes, du fait du coût de ce type de prestations. Par ailleurs, tous les lauréats s'accordent à dire que RFI devrait également faire plus d'efforts en termes d'accompagnement et de structures de la carrière des lauréats.

En se contentant de son rôle de médiation entre les artistes et le public, RFI lance sur la scène des artistes qui ne bénéficient pas toujours de

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l'encadrement adéquat, susceptible de jeter les bases d'une vraie carrière professionnelle et internationale.

Bela BOWE, responsable du concours met d'ailleurs cette absence de rigueur, au meilleur rang des lacunes qui plombent la carrière de nombre d'artistes des Musiques du Monde et même de certains anciens lauréats qui disparaissaient de la scène quelques temps après la réception de son prix. RFI n'entend pas se substituer au management des artistes, car telle n'est pas sa mission. D'où la nécessite de mener une réflexion en profondeur sur cet aspect de l'opération.

La solution, à notre avis pourrait prendre la forme d'une structure qui aurait statutairement accès à des fonds multilatéraux comme ceux de l'union Européenne.

Reste maintenant à déterminer sous quelle forme une telle structure resterait rattachée à RFI tout en gardant suffisamment de souplesses et d'autonomies pour développer une expertise en matière d'encadrement et de suivi de la carrière des lauréats du Prix Musiques du Monde. En offrant l'occasion à de nouveaux artistes d'émerger à travers des oeuvres qui traduisent avec plus de fidélités leur identité culturelle ou leur démarche artistique personnelle, le Prix RFI permet déjà de conquérir quelques surfaces face à l'industrie culturelle et ses visées uniformistes.

Mais ces victoires se transformeraient très vite en désillusions si la mutation de l'opération ne tire pas les conséquences des insuffisances de la formule actuelle.

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EN GUIDE DE ... CONCLUSION

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Ainsi que nous l'avons déjà souligné dans notre étude, la principale caractéristique des Musiques du Monde est celle hétérogénéité qui rend vaine toute tentative de délimitation d'un périmètre. Par leur multiplicité, leur dissemblance d'une région à une autre, parfois même d'une rue à l'autre, les Musiques du Monde ne sauraient se prêter à aucun inventaire. Il apparaît bien difficile de trouver une parenté commune entre tous les styles et courants musicaux qui aujourd'hui sont classés dans la catégorie ou se revendiquent comme tels, innombrables, les Musiques du Monde ont affiché ces dix dernières années une grande vitalité, traduite par une place de plus en plus importante accordée aux rayons qui leur sont consacrés par les disquaires. Après avoir largement tiré bénéfice de cette vague, les musiques africaines marquent aujourd'hui le pas alors que la musique afro-cubaine est à son Zénith. Une renaissance dont les principaux acteurs sont les groupes pionniers du son comme Orchestra Aragan et leur rival Compay Secundo du Buena vista social Club, certainement le chanteur cubain le plus vieux et le plus célébré de la planète.

Dans la même veine, Cesaria Evoria, hier inconnue, joue aujourd'hui devant soixante mille spectateurs au stade Maracacana à Rio de Janeiro au Brésil et le lendemain reçoit deux Grammy awards aux Etats-Unis aux côtés de Madonna la star de la pop. Belle incursion dans le système du showbiz pour un secteur qui se positionnait au départ en marge du système marchand et de ses dérives. Une attitude pudique qui avait certes la faiblesse de ne pas favoriser une évaluation sérieuse du secteur, mais l'avantage de lui servir de bouclier contre la menace de « pollution commerciale » des oeuvres, qu'il ne faut en aucun cas comprendre ici par opposition avec la notion de pureté - ou d'authenticité - qui en réalité n'est qu'une vue de l'esprit, une forme d'ethnicisation de l'imagerie

La pureté en elle-même n'existant pas. Tout résulte plus ou moins d'une recomposition. Le phénomène d'accélération des contacts, les contingences historiques et sociales, les bouleversements migratoires, les apports humains de toute sorte, ont pour effet de modifier perpétuellement les pratiques culturelles.

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Les Musiques du Monde, qu'elles soient celle des pygmées Aka ou des Gnawa ou des polyphonies corses sont mutantes, mouvantes et vivantes.

Mais cette embellie relative dans le ciel du secteur, n'a pas été de nature à illuminer les diverses zones d'ombre. L'explosion espérée n'a pas eu lieu. L'arrivée des major companies dans le filon a fini par faire de celui-ci un secteur comme un autre où la recherche du profil immédiat est la motivation à l'heure des World companies, doivent négocier leur droit d'existence en concédant plusieurs pans de leur savoir-faire à des faiseurs de tubes qui ont pour mission de formater leurs oeuvres suivant des recettes universellement éprouvées. Du moins le croient-ils. Jusqu'au moment où on doit se rendre à l'évidence, à savoir que les goûts du public sont mouvants et nul ne peut véritablement expliquer ce qui transporte les mélomanes de l'afro-beat à la salsa, du reggae au chant celtique ou à la samba à tel moment et pas à un autre. Aujourd'hui, on ne sait plus exactement qui du public, des « prescripteurs d'opinion », des programmateurs radio, ou des major companies mène la danse dans cette ronde infernale. Seule certitude, quand le public arrête de danser, le coupable est vite désigné, c'est l'artiste. Pour insuffisance de résultats, le contrat devient généralement caduque. Le groupe Kassav, figure légendaire de la musique afro-caribéenne, vient de se voir refuser le renouvellement de son contrat par SONY, pour ces mêmes motifs. Avant lui, d'autres têtes couronnées des Musiques du Monde, avaient subi le même sort.

En France, la situation repose sur un étrange paradoxe. L'intérêt pour les musiques étrangères, tout comme les cultures étrangères en général, pour multiséculaires qu'elles soient, a connu un bond prodigieux successifs, ces musiques ont eu voix au chapitre de la reconnaissance du public.

L'engouement que suscitent les événements entièrement ou partiellement dédiés à ces musiques, en constitue le témoignage. Et pourtant, de moins en moins d'espace, notamment dans les médias, est réservé à cette catégorie de musiques dont la diffusion s'inscrit davantage dans le processus plus large d'accélération des échanges immatériels, marque distinctive de notre temps

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que l'on appelle globalement et son corollaire, la mondialisation des marchés. En dépit de menaces réelles qu'elle fait peser sur la suivie de certaines pratiques culturelles dans les sociétés économiques faibles, on est loin de redouter une sorte d'ethnocide car pour faire bonne mesure, on se doit se souligner que la partie émergée des Musiques du Monde (globalisé) ne représente qu'une faible proportion par rapport à l'ensemble de la production de la communauté, des artistes qui savent, sans se renier inscrire leurs actes créateurs dans une démarche évolutive et croître dans la dignité.

Où se situe en fait la ligne de démarcation entre une bonne et une mauvaise Musique du Monde ? A partir de quand un mélange est-il déclaré irrémédiablement contaminé par les nouveaux ingrédients rythmiques qui entrent dans sa composition ?

Nous devons à la vérité de reconnaître que nous n'avons pas, au terme de notre travail trouvé une solution à cette équation de l'ordre de la chimie musicale.

Au bilan général, après les « trente glorieuses », l'état des lieux des Musiques du Monde en France permet de constater qu'il se pose avec insistance, un ensemble de précautions spécifiques dont l'intérêt est à la mesure de l'enjeu culturel qu'elles représentent, dans un environnement caractérisé d'une part par l'économie de marché hégémonique par essence, la mondialisation des échanges économiques et culturels, et de l'autre par la flamme grandissante du public et des diffuseurs de toute nature (spectacle vivant, disque et réseaux) pour les sonorités issues des traditions populaires de la planète. Aujourd'hui, l'on dispose d'outils plus fiables pour une meilleure prise en compte des Musiques du Monde. Il s'agit à présent d'imaginer les mécanismes de soutien, de mettre sur pied des institutions appelées à constituer autant de garde-fous et de contrepoids aux tentatives normatives du secteur marchand. Le formidable espace de rencontres qu'offre la diffusion de ces musiques peut être mis à profit. La mise en relation des sonorités et formes musicales d'horizons divers, peut constituer un vecteur efficace de développement individuel et

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communautaire à travers la mise en évidence des références communes. Cette fois on pourra parler d'une véritable mondialisation de la culture. Celle qui procurera à l'humanité la boussole dont elle a besoin. Il est peu probable que les médias et les industries culturelles se chargent d'une telle mission, puisque leur objectif est de réaliser des bénéfices et non d'éditer une culture universelle. Cette ambition ne peut donc être que de l'ordre du politique, et la question des instances internationales que nous avons proposée se trouve ainsi posée.

Et comme le souligne avec justesse Hervé LENORMAND du ministère français de la culture et de la communication, « les musiques étrangères, les cultures étrangères, par-delà d'exotisme qui s'y attache, posent et reposent à l'envie la question des fondements de nos valeurs, esthétiques et morales, dans le champ de la relation des autres cultures » (*)

L'enjeu n'est pas mince. Mais la cause nous semble noble et mérite qu'on s'y invertisse afin que notre legs aux générations qui suivent se nourrisse de la diversité. Et les techniques actuelles de transmission de l'information, et plus encore celles en gestation dans les centres de recherches, constituent pour nous des alliées de poids dans ce combat contre l'uniformisation.

(*) LENORMAND Hervé : Navigation à vue, contribution à l'ouvrage collectif LES MUSIQUES DU MONDE EN QUESTION collection BABEL, MAISON DES CULTURES DU MONDE, Paris 1999, P330

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES MUSIQUES DU MONDE

? ZONE FRANCHE, Le Réseau des Musiques du Monde, 133-115 Rue Danielle CASANOVA,

93 300 Saint-Denis-France-courriel : zfmail@ zonefrance.com Directeur : Philippe GOUTTES

Tel : 33(0) 148131606 Fax : 33(0) 142431450

Excellente documentation disponible

? MONDOMIX, Magazine internet consacré aux Musiques du Monde : www.mondomix.org

? WOMEX : Marché-Salon des Musiques du Monde, courriel : womex@womex.com, Site WEB : www.womex.com

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? Site musical de RFI : www.rfimusique.com

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REFERES BIBLIGRAPHIQUES :

Certains ouvrages et documents ci-dessous indiqués ont servi de cadre de réflexion plus général. Toutes les citations et les emprunts sont soulignés en bas des pages correspondantes.

BALLE F, Médias et Sociétés, de Gutenberg à l'internet, Montchrestien, Paris, 1997

BENHAMOU F, l'Economie de la culture, de Découverte, coli, Repères, Paris, 1996

CASANOVA P, La république mondiale des Lettres, Seuil, Paris, 1999 DONNAT O, Les Français face à la culture, La Découverte, Paris, 1994

DONNAT O / COGNEAU D, Les pratiques Culturelles 1973-1989

La Découverte / La documentation Française, Paris, Paris

DENNIS J ; « Viva CESERIA La Diva aux pieds nus » EPOK Le magazine de la FNAC, Paris, Avril 2001

ESSINDI I, « Un monde World », A NOUS PARIS le news urbain du métro, 23-29 avril, 2001

LEFLEUVRE G / Zone Franche, Evaluation du poids des Musiques du Monde en France, Paris, 1999

LEDOUX B, Organisation du Monde de la musique-Séminaire FIC 2001

MAISON DES CULTURE DU MONDE / ZONE FRANCHE, Les Musiques du Monde en question, Babel, Paris, 1999 (ouvrage collectif)

NAGO S / CLERFEUILLES, Les Musiciens du Beat africain, Bordas, Paris, 1993

PUILLON J, « Tradition » in P. BONTE et M. IZARD, Dictionnaire de l'ethnologie et de l'Anthropologie, PUF, Paris, 1991

RAMONET I, « La pense unique » : Le Monde diplomatique, janvier 1995

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SCHNEIDER M, La comédie de la culture, Seuil, Paris, 1993

WARNIER JP, La Mondialisation de la culturelle, La découverte/Syros, Paris, 1999

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DOCUMENTS ANNEXE N°1 : Quelques exemples Types de Plan-Média pour la promotion des lauréats du Prix RFI Musiques du Monde Documentaires d'information sur le concours

14`CO NUN. RS DES/TILLS: Okla' sUD, Od: ERT JUSQU'AU- IS 1U1r 94, ALI.X CI NTEURS 3 CRO 'PES

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82

MANGU

LAUREAT découverterfi98

La République Dominicaine ne ressemble pas aux autres îles tropicales et MANGU, de son nom Freddy Garcia, le premier album éponyme du Dominicain Mangu qui a grandi à New York, ne ressemble pas aux autres albums de rap. Mêlant des éléments de reggae, de ragga, de salsa, de rap, de jazz et de mambo en un cocktail savoureux, Mangu possède plusieurs cordes à son arc puisqu'il est capable de débiter ses rimes torrides aussi bien en espagnol qu'anglais.

« J'ai commencé dans le ventre de ma mère, déjà je travaillais sur des morceaux en lui tapant sur les ovaires ! » déclare Mangu qui dégage une forte personnalité envahissant toute la pièce. Elevé dans le Bronx, Mangu, qui tire son nom d'un savoureux plat dominicain à base d'une purée de plantain, a toujours été entouré de musique. Ses oncles étaient passionnés de musique et écrivaient des chansons, tandis que sa mère chantait continuellement dans la maison.

« Mon père parle à peine anglais « raconte Mangu, « mais c'est un collectionneur de disque incroyables. Il écoule souvent des morceaux de Marvin Gaye ou de Gil-Scott Heron ou encore de la salsa. Il a une relation très forte avec la musique et même s'il est incapable de danser ou de chanter pour gagner sa vie. C'est quelque chose de très profond. Malgré le fait qu'il soit Dominicain et qu'on ne parle qu'espagnol à la maison, il m'a fait découvrir tôt des artistes qui sont toujours une source d'inspiration d'aujourd'hui ».

Après avoir affûte ses talents en chantant dans la chorale de son école et en particulier à des concours des jeunes talents. Mangu quitte New York attiré par les charmes du soleil de Miami en 1989. Très vite il danse pour un groupe en tournée et fait les premières parties de Snap, Redhead Kingpin, Third Bass. Après avoir fait ses preuves en tant que danseur ou en « guest » sur les chansons, Mangu à la chance d'être présenté au légendaire producteur Joe Galdo, au South Beach Studio de Miani.

Jusqu'à présent cela n'a pas été facile pour Mangu et il est fier d'être arrivé là. Désireux de travailler dans différents domaines. Il nous montre qu'un Donimicain est capable de frapper fort dans d'autres styles que le meringue. « Je veux continuer à naviguer entre l'anglais et l'espagnol. Je m'y connais en musique et je serai prêt à me lancer dans le rock et la jungle. Je ne veux pas me limiter »

83

PLAN MEDIA

? Presse magazine hebdo

ADEN : supplémentaire Les Inrock/Le Monde de mercredi

Diffusion : 244 000 ex (les Inrock en national + Le Monde en Ile de France) Bandeau quadri en rubrique musique

TELERAMA Paris : édition parisienne du mercredi Diffusion : 250 000 ex

1/2 page quadri

? Presse magazine mensuel

BLAHBLAH Thema : magazine gratuit de la FNAC (musique

classique/jazz/world

Diffusion : 64 000 ex

4ème de couv

L'AFFICHE :

Diffusion : 50 000 ex 1 page quadri recto

NOVAMG :

Diffusion : 70 000 ex

Premier recto quadri 1page

? Presse magazine mensuel LIBERATION :

Diffusion : 155 000 ex

1/3 page n&b en rubrique spectacle

LE PARISIEN

Diffusion : 454 000 ex

1/4 page n&b en rubrique spectacle

? TV/RADIO Paris Première

25 spots de 30 secondes RFI

80 spots de 30 secondes

84

PARTENAIRE FNAC

· Mise en place conséquente en bac actualité de l'album avec stickers découvertesrfi98

· De 1 à 3 points écoutes dans tous les magasins sur 6 semaines

· Sélection de l'album dans le catalogue des sélections de fin d'année (2 millions d'ex)

· Showcases en magasin

TOUT SUPPORT

· Dossier de presse

· Fabrication d'affiches en 2 formats

· Mailing pour concerts et festivals, notamment pour la France et l'Europe

· Tout support pour une tournée en France en 1998

· Concert dans une grande salle parisienne au début du mois de novembre, en première partie d'un artiste international avec invitation de tous les professionnels et des médias

PROMOTION RFI

· Fabrication d'un CD (interview, extraits de concerts et titres de l'album) envoyé à 400 radios partenaires de RFI dans le monde

· Titre en rotation sur RFI Musique

· Interview sur RFI 1

· Interview par le service de RFI 3

PARTENARIAT CFI

· Captation du concert parisien, puis diffusion différée à l'attention de toutes les télévisions d'Europe, d'Afrique, de l'Océan Indien et des Caraïbes qui peuvent reprendre gratuitement ce programme dans leur grille.

85

MARKETING / PUBLICITE

TV

Partenariat avec la Cinquième pour opération d'été : spots à prévoir (à confirmer) en juillet-août

RADIO

Opérations découvertes sur radios locales et spécialisées

Campagnes sur NOVA et LATINA du 21 au 30 avril

Campagnes radios région à partir du 21 avril Campagne à prévoir sur dates à la rentrée

PRESSE

1/2 PQ : RER en mai

1/2 PQ : Inrockuptibles du 22 avril

1/2 PQ : L'Affiche en mai

1/2 PQ : Groove en mai

1/2 PQ : World en mai

AFFICHAGE

5 000 affichettes terrain en avril/mai/juin

De l'affichage doit être assuré sur la tournée de rentrée

CLUBS

Opération clubs à prévoir pendant l'été : envoi d'un vinyl Latino mixté

POINTS DE VENTE

BUZZ : réseau de disquaires spécialisés « BUZZ » sur le lancement de l'album : points écoute, remise préférentielle, mise en avant de l'album, actions de promotion localement orchestrées par chaque Bureau Régional Polygram avec les médias locaux.

FNAC : opération « Attention talent FNAC » du 22 juin du 19 juillet prolongeable, référencement « World », action de sensibilisation de vendeurs FNAC (envoi de VHS du clip + NPA, argumentaire qualitatif), mise en avant des albums et points écoute.

86

Découverterfi98

Tout support, communication et concert parisien

I- BUDGET PREVISIONNEL AU 20/3/98

 
 
 
 

TOURNEE

Tour support

 
 

150

000

COMMUNICATION

 
 
 
 

? Pages de publicités presse :

 
 
 
 

Hebdo, quotidien, magazine spécialisés

227

000

 
 

? Spots de publicité

 
 
 
 

TV : Paris Première

100

000

 
 

Radio : Radio France International

320

000

 
 
 
 
 

647

000

CONCERT PARISIEN

 
 
 
 

Location, cachet, équipements techniques, captation

 
 

240

000

II- FINANCEMENT

 
 

1 037 000

Radio France Internationale

 
 

857

000

ADAMI - Aide à la tournée du lauréat

50

000

 
 

ADAMI - Aide au concert parisien

60

000

 
 

SACEM

30

000

 
 

DAI - Ministère de la Culture

40

000

 
 
 
 
 

180

000

TOTAL 1 037 000

87

OPERATION DECOUVERTE RFI 98

PARIS - 1er Octobre

I- CONCERT DE LA CIGALE

 
 

Salle équipée 61

000

 

Mise en scène Long Distance 32

000

 

Assurances 5

000

 

Présentation (6 000 F net) 11

000

 

Droits d'auteurs 19

000

 

Catering artistes 3

000

 
 
 

131 400

Artistes MANGU - 1ère partie 25

000

 

Alfredo de LA FE 47

000

 
 
 

72 000

Invitations/ CD 16

800

 

Conception/exé/films 5

000

 

Panneaux partenaires 2

000

 

Cocktail à la Cigale 86

000

 
 
 
 

109 800

 
 
 
 

313 200

II-

COMMUNICATION

 
 
 

Publicité presse écrite

265 000

 
 

Conception/exé/film

28 000

 
 

Conception/montage Paris 1ère

8 000

 
 
 
 

301 000

III-

SUPPORT TOURNEE MANGU

 

120 000

IV-

FRAIS JURY (mai 98)

 

2 000

 

423 000

TOTAL 736 200

FINANCEMENT : centre de coût RSCA

Partenaires DECOUVERTE RFI 98

? DAI - MINISTRE CULTURE 40 000

? SACEM 30 000

70 000

FINANCEMENT RFI 666 200

88

SENGLE

(Madagascar)

Lauréat découverterfiafrique99

Senge, abréviation du nom de son leader Sengemana, signifie fierté dans le dialecte du pays Androy. Région située à l'extrême sud de Madagascar, sa production a été mal comprise et méprisée. Appauvri par la sècheresse, ce pays d'épineux, habité par des gens très faiblement scolarisés, est appelé la région de la faim, de la soif et des souffrances. On traite aussi les Androy de menteurs, de gens cruels ou agressifs. Senge, dont les membres du groupe sont également médecins ont décidé de revendiquer leur appartenance à cette région et de valoriser leur patrimoine culturel.

Ils puisent leurs inspirations dans plusieurs styles et rythmes musicaux : le « beko », polyphonie vocales sacrées, chantées en particulier lors des funérailles ; le « sabo », Une variante du « beko », interprété pour chasser les mauvais esprits ; et enfin le « banaike » rythme accompagnée d'un halètement ou d'un raclement de gorge et dansé à la façon d'un homme qui possède têtes de zébus.

Senge vient de sortir son premier CD « Arembelo »* sur le label Cobalt/dist Mélodie.

*Braise ardente plongée dans le sang d'un animal sacrifié. L'Arembelo est un symbole de l'effacement de toutes les fautes commises envers les ancêtres divinisés.

89

Paris, le 6 mars 2000

BOURSE POUR LE GROUPE SENGE (MADAGASCAR)
LAUREAT « DECOUVERTE RFI AFRIQUE 99) »

SUBVENTION DEMANDEE AU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES

(DGCID)

BUDGET PREVISIONNEL AU 6 MARS 2000

Frais de transport (avion, train ou voiture) :

65

000 F

Frais de visas

3

000 F

Frais de séjour en Europe

32

000 F

TOTAL 100 000 F

Antoine Yvenault

Chef de Service Concours et Découvertes

90

Paris, le 24 mars 1999 RFI/CD/072/AY

Découverterfi99

Concert parisien, communication et aide à la tournée du lauréat

I- BUDGET PREVISIONNEL AU 23/3/99

 
 
 
 

CONCERTS PARISIEN

 
 

305

000

COMMUNICATION

 
 
 
 

? Pages de publicités presse :

 
 
 
 

Hebdo, quotidien, magazine spécialisés

260

000

 
 

? Spots de publicité

 
 
 
 

Paris Première (coût du spot

10

000

 
 

Radio : Radio France International

300

000

 
 
 
 
 

570

000

TOURNEE

 
 
 
 

Affiches, dossier de presse

20

000

 
 

Tout support

50

000

 
 
 

70 000

TOTAL 945 000

II- FINANCEMENT

Radio France Internationale

755 000

ADAMI - Aide à la tournée du lauréat 70 000

ADAMI - Aide au concert parisien 50 000

SACEM 20 000

DAI - Ministère de la Culture 50 000

190 000

TOTAL 945 000

Communiqué de presse Paris, le 4 août 2000

91

Wock

Lauréat découverterfi2000

Dans le cadre de découverterfi2000, le jury a désigné Wock, groupe sénégalais-français, lauréat découverterfi2000.

Wock sera invité à se produire à Paris lors du concert découvertrfi2000 au Batacla, le 16 novembre 2000.

Wock / Biographie

Entre les calanques de Figuerolles, à quelques kilomètres de la cité phocéenne, et Saint-Louis du Sénégal, il existe un pont, tissé d'accords, de mélodies et de rythmes : Wock. A l'origine de ce rapprochement culturel inédit, Dimitri

Reverchon, batteur/percussionniste. Passionné par le continent africain, il a passé une dizaine d'année en Afrique francophone notamment à Abidjan. Après un bref retour à Marseille, il décide de repartir à Saint-Louis en 1996 avec deux de ses camarades : Paul Bossy, guitariste, Denis Carleso, bassiste. Une

rencontre décisive se produit avec Pape Seck, un jeune chanteur de 16 ans, dernier représentant de la famille des griots Seck. Entre le rock des trois français et la prose du jeune griot qui chante en wolof, l'alchimie s'opère et donne naissance à Wock. Le groupe est rejoint un peu plus tard par le danseur/percussionniste Vieux Sarr. Depuis, Wock enchaîne les tournées au Sénégal, en France, en Allemagne et en Italie. La sortie de leur premier album est prévue pour le dernier trimestre 2000 chez BMG.

A propos de decouverterfi2000

Découverterfi2000 a pour vocation de favoriser le développement de carrières d'artistes de musiques africaines, caribéennes ou des îles de l'Océan indien, ayant commercialisés un ou deux albums sur le marché français.

Découverterfi2000 est organisé par RFI, en partenariat avec la FNAC, et avec le soutien de l'ADAMI et de la SACEM.

Direction de la communication Services concours&découvertes

Christine Berbudeau - 01 56 40 10 86 AntoineYvernaut - antoine.yvernault@rfi.fr

Delphine Jeammet - 01 56 40 49 02 Béla Bowé - bela.bowe@rfi.fr

Services de presse : Fax : 01 56 40 30 71

Anthony Ravera - 01 56 40 29 85 / anthony.ravera@rfi.fr

92

TOURNEE WOCK 2001

DATES CONFIRMES

Samedi 31 Mars 2001

Cahors (Salle Valentré)

Vendredi 6 Avril 2001

Perpignan (Le Médiator)

Samedi 12 Mai 2001

Marseille (L'Affranchi)

Dimanche 13 Mai 2001

Aix en Provence (La Fonderie)

Mardi 15 Mai 2001

Rennes de Nîmes (Pole sud) à chartres de Bretagne

Mercredi 16 Mai 2001

Brest (Le Vauban)

Week-end Pentecôte 2001

Feria de Nîmes (plateau Chérie FM)

Jeudi 5 Juillet

GAP

Samedi 5 Juillet 2001

Massieu (près de Grenoble)

Mercredi 11 Juillet 2001

La Roche de Yon

Vendredi 14 Juillet 2001

Strasbourg (festival Babel...palais de la musique et des congrès)

Jeudi 12 Juillet 2001

Festival de Crozon

DATES EN OPTION ++

Samedi 5 Mai 2001

Vitry Le François (51) (L'Orange Bleue)

Jeudi 17 Mai 2001

Niort

Vendredi 18 Mai 2001

Tourcoing (Le Grand Mix)

Samedi 19 Mai 2001

Bordeaux (Nuit africaine à Pessac)

Dimanche 8 Juillet 2001

Festival Solidays à Paris.

(ou) Dimanche 8 Juillet 2001

Carros (06)

Samedi 28 Juillet 2001

Nice (06)

Mercredi 1er Août 2001

Tour Vendée

Jeudi 9 Août 2001

Niort

10 ou 11 Août 2001

Ribérac (Dordogne)

Lundi 1er Octobre 2001

Angers (49)

93

PLAN MEDIA 2000

Découverte rfi 11/10/2000

LES INROCKS :

Un spécial « WORLD » sort la semaine prochaine, hormis des délais de fabrication trop justes, il n'est pas très judicieux de classer le groupe WOCK comme un groupe de world, étant donné le caractère très pop de leur démarche.

La décision de communiquer dans le numéro 14 novembre est plus sage ceci permettra également d'annoncer la sortie du LP.

ZURBAN

Ce magazine étant plus axé sur les programmes de sorties à Paris, il serait judicieux de compléter cette insertion par une autre dans NOVAMAG.

GROOVE :

Magazine purement R'n'B et Rap, donc trop spécialisé et plutôt hors format. Donc communication pas utile.

Conclusion :

Un plan média de 25 KF de moins que l'an passé, plus timide mais plus rationnel.

Cependant eu regard du caractère privé de la soirée l'annonce dans Libération le jour même est-elle vraiment nécessaire ?

- Presse magazine hebdo : ADEN

Diffusion : 224 000 ex

2 colonnes quadri / n° 22 novembre 22 950 FF

LES INROCKS :

Diffusion : 60 000 EX

1/3 pages quadri / n° 14 novembre (sortie LP) 17 000 FF

94

ZURBAN :

1/2 page quadri / n° 22 novembre 11 000 FF

- Presse magazine mensuel : L'Affiche :

Diffusion : 50 000 ex

Page quadri recto / n° de décembre 15 970 FF

NOVAMAQ

Diffusion : 70 000 ex

1/2 page quadri / n° de décembre env. 19 000 FF

- Presse quotidienne : LIBERATION

Diffusion : 454 000 ex

Bandeau : n&b recto / n° du 23 novembre

Section culture 22 848 FF

TV : Radio :

MCM Africa : Partenaire RFI

Diffusion : 40 spots de 30 secondes Diffusion : 80 spots de 30 sec

TOTAL HT env. 108 768 FF

95

Rokia Traoré, du Mali

Prix Découverte RFI Afrique 1997

Rokia Traoré, du Mali, a reçu le 23 septembre 1997

le Prix Découverte RFI Afrique 1997.

Remarquée par Ali Farka Touré, cette jeune artiste malienne de 23 ans a été l'une des révélations du dernier festival des Musiques Métisses d'Angoulême. Grande figure de la scène de Bamako, elle s'est forgée ses premiers succès locaux auprès du public estudiantin. Sa musique, où se mêlent tradition et modernisme, sa voix, à la fois affirmée et très fragile, forment un ensemble original d'où se dégage une magie qui inscrit cette artiste dans le renouveau de la musique africaine.

Rokia, Traoré vient de terminer l'enregistrement de son premier album, sortie en France début 1998.

Le Jury, présidé par Papa Wemba, était composé de Véronique Mortaigne (Le Monde), Catherine Saint-James (Sacem), Marie Sauvet (Virgin), Bintou Simporé (Radio Nova), Cécile Teisseyre (Music & Media), Eric Basset (Déclic), Christophe Karcher (Warner Chappell), Seynabou Sy (MCM Africa), Bouziane Daoundi (Libération), Jerôme Brody (Peer Music), et de Jean-Jacques Dufayet (RFI).

Découvertes RFI

Antoine Yvernault/Béla Bowé

33 1 44 30 89 52

96

PLANNING DES CONCERTS ET STAGES

DE ROKIA TRAORE - TOURNEE 1998

13-17 avril

Stage de formation

(perfectionnement voix et guitare

4 mai

Amiens

(animations)

5 mai

Amiens

(animations)

8 mai

Liège (Belgique)

 

11 mai

Amiens

(animations)

12 mai

Amiens

(animations)

14 mai

Amiens

(animations)

15 mai

Bruxelles (Belgique)

 

16 mai

Montbéliard

 

19 mai

Paris

(show case FNAC)

20 mai

Coutances

Festival Jazz sous les Pommiers

23 mai

Montbéliard

 

23 mai

Paris

Café de la Danse

25 mai

Paris

(show case FNAC)

27 mai

Würzburg (Allemagne)

Africa Festival

29 mai

Winterthur (Suisse)

 

30 mai

Angoulême

Festival Musique métisses

3 juin

Amiens

 

18 juin

Montréal (Canada)

Les Francofolies de Montréal

19 juin

Montréal (Canada)

Les Francofolies de Montréal

14 juillet

Genova (Italie)

 

16 juillet

La Rochelle

Les Francofolies

17 juillet

Québec (Canada)

Festival d'Eté

18 juillet

Québec (Canada)

Festival d'Eté

19 juillet

Montréal (Canada)

Festival Nuits d'Afrique

20 juillet

Montréal (Canada)

Festival Nuits d'Afrique

97

ROKIA TRAORE

1er avril

Cahors - Festival Chaînon Manquant

4 avril

Semussac - Festival Plein Sud

7 avril

Toulouse - Salle Nougaro

9 avril

Nanterre - Salle des Provinces Françaises

17 avril

Dudelange (Luxembourg)

20 avril

Frankfurt (Allemagne) - Brotfabrik

21 avril

Hamburg (Allemagne) - Fabrik / Jazz Festival

22 avril

Syke (Allemagne) - Rathaus-saal

23 avril

Verlin (Allemagne) - Pfefferberg

24 avril

Munique (Allemagne) - Muffathalie

25 avril

Schorndorf (Allemagne) - Manufaktur

4 juin

Ljubjana (Slovérie) - Fest Druga Godba

6 juin

Dunya Festival (Pays-bas)

10 juin

Regensburg (Allemagne) - Alte Mâlzerei

11 juin

Passau (Allemagne) - Redoute

12 juin

Mintelbach (Austrie) - Festival

13 juin

Darmastach (Allemagne) - Centralisation

14 juin

Ingolstadt (Allemagne) - Neue Welt

25 juin

Bruxelles (Belgique) - Festival Couleur Café

26 juin

Duisburg (Allemagne) - Festival

9 juillet

Lôrrach (Allemagne) - Festival Stimmen/Voices

11 juillet

Bruges (Belgiques) - Cactus Festival

13 juillet

Arles - Festival Suds

15 au 18 juillet

Québec - Festival

22 au 23 juillet

Nylon (Suisse) - Paleo Festival

28 juillet

Rochefort

98

Dept Edition et Publicité

Françoise LAURIAU Responsable

Dept Partenariat

Fabienne BROSSEAU Responsable

Communication visuelle

Daniel GROS responsable

Secrétariat Communication

Marjolaine Duclos Malika Iguernaissi

Direction de la Communication

Christine BERBUDEAU Directrice

Delphine JEAMMET Adjointe de la Directrice

Dept Presse

Olivia BRILLAUD

Responsable service de presse

Anthony RAVERA

Attaché de presse

Communication interne

x

Dept Opérations culturelles

Chef de service

Antoine YVERNAULT Béla Bowe - Musique Annick BEAUMESNIL - Danse Michèle RAKOTOSON - Littérature

Secrétariat

Annie Cicatelli

Suzi Ramananarivo

99

ENQUETE SUR LE PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE

Afin de nous aider à rédiger une étude sur le PRIX RFI MUSIQUES DU MONDE (anciennement PRIX DECOUVERTES RFI), nous vous prions de bien vouloir répondre à ces quelques questions.

Questionnaire administré n°

Jour Date Année de réception de votre de PRIX

1- Aviez-vous déjà été candidat avant d'être désigné lauréat de ce prix ? (cochez

la case correspondante)

Si oui, indiquez les années
Non

2- Qu'est-ce-qui vous a le plus incité à participer ?

Le désir de vous faire connaître La qualité des prix

La recherche d'un producteur

Autres raisons (à préciser)

3- Avant votre prix, peut-on dire à propos de votre que :

Vous étiez inconnu en France en ou Europe

Vous étiez très peu connu

Vous vendiez très peu de disques en France (chiffre maximum

atteint Année )
Vous n'aviez pas de disques sur le marché français

Vous n'étiez pas diffusé dans les radios françaises : si oui lesquelles ?
Vous n'étiez pas chroniqué dans la presse française

Vous aviez déjà chanté en France (nombre de fois Année(s)
Vous n'avez jamais fait de tournée en France ou en Europe

Vous faisiez spectacles par an.

4- Les années qui ont suivi la réception du Prix RFI : Vous avez trouvé plus facilement des producteurs

Vous avez vendu plus de disques (chiffres atteint) Année .

Vous avez fait plus de spectacle (nombre moyen par an nombre de

pays

Votre musique est plus diffusée dans les radios françaises La presse s'intéresse plus à votre carrière

Rien n'a changé du tout.

5- Selon vous, que vous a apporté le PRIX RFI (cochez la case correspondante) ? La reconnaissance professionnelle

100

L'intérêt des médias

L'intérêt des programmateurs de Festivals

Le statut de Star

Le respect de vos confrères

La maison de disques

La relance de votre carrière

Le décollage de votre carrière

Rien du tout

Autres commentaires

6- Qu'est-ce que ce PRIX vous a le plus apporté ?

7- D'un point de vue général, ce prix a-t-il été déterminant pour votre carrière ? dites pourquoi.

8- Qu'est l'aspect du prix que vous avez le plus apprécié ?

9- Qu'est-ce que vous avez apprécié le moins ?

10- Pour les prochaines éditions, quels sont les points que vous souhaiteriez voir améliorer (ou voir ajouter) afin que ce Prix serve mieux la carrière des lauréats ?

11- Le statut d'ancien Lauréat vous est-il encore utile aujourd'hui ? si ou comment ?

Merci pour votre collaboration...

SIEWE LEUPI Alexandre 14 rue Rollin, 75005 Paris Tel : 0661168087/0155426459 Fax : 0155429045

101

DEPARTEMENT OPERATION CULTURES

104 avenue du président Kennedy - 75016 Paris - France

T. 01 44 30 89 50 Fax : 01 44 30 89 89

Minitel : 3615 RFI

Web : rfi.fr - mél : operation.cultures@rfi.fr

Prix rfi musiques du monde 2001

REGLEMENT

PREAMBULE

RADIO France INTERNATIONALE organise un concours international intitulé prix rfi musiques du monde 2001, ayant pour but de valoriser, sur un plan international, la promotion des musiques d'Afrique, des îles de l'Océan Indien et des Caraïbes.

? L'artiste ou le groupe primé par RFI devra, dans le cadre des manifestations à titre promotionnel, participer à plusieurs manifestations organisées par RFI dont un concert organisé dans une capitale africaine et un concert à Paris.

ARTICLE 1 - conditions de participation : la manifestation est ouverte à tous les interprètes et à tous les groupes musicaux professionnels ayant réalisé un ou deux CDs commercialisés en France et ressortissant des régions citées en préambule ou interprétant les musiques de ces régions, ainsi qu'à des Caraïbes (zone citées en préambule) ayant réalisé seulement, un, deux, ou trois Cds (ou casettes) commercialisé(s) sur le marché national, à la condition que ces artistes déclarent accepter les modalités d'organisation du concours et d'attribution du prix, soumis aux conditions mentionnées par l'article 6

Quel que soit le pays de résidence, il est demandé aux artistes, chanteurs ou groupes, d'indiquer le nom et les coordonnées du producteur musical, de l'éditeur phonographique et de l'éditeur musical, ainsi que le type de contrat et les pays avec les éditeurs.

Dans le cas où un (ou deux ou trois) CD ou cassettes a (ont) déjà été réalisé(s) et distribué(s) par des sociétés différents, il est demandé aux artistes d'indiquer les marques, les sociétés de commercialisation et le type de contrat et les pays dans lesquels cette (ou ces) productions a (ont) été distribué(s).

De plus, il est à noter que s'il s'agit d'une candidature de groupe, celle-ci ne sera retenue que si la majorité des artistes de ce groupe appartient aux régions géographiques concernées.

ARTICLE 2 - Dépôt des candidatures ; Les candidatures doivent parvenir au Département Opérations Culturelles (RFI, 104 avenue du Pt Kennedy, 75016, France) avant le 15 avril 2001, le cachet de la poste faisant foi.

Le but du « prixrfimusiquesdumonde2001 » étant de promouvoir de nouveaux talents, les artistes déjà primés à titre collectif ou individuel lors des années précédentes ne peuvent concourir : par ailleurs, le jury s'interdit de prendre en compte les oeuvres d'artistes décédés puisque l'une des conditions essentielle de l'attribution du prix consiste à participer à une série de manifestation et notamment à deux concerts.

ARTICLE 3 - Composition du dossier de candidature : chaque dossier de candidature devra comporter :

1- Le plus récent album produit (parmi les 2 ou 3 albums commercialisés au maximum) de chaque artiste ou groupe sous forme de CD ou casettes.

2- Une fiche de candidature devant comporter obligatoirement :

File://P:/Opérations Culturelles/reglement.htm 20/03/01

2/A - Candidature individuelle

· Nom, prénom, pseudonyme - s'il y a lieu, nationalité et adresse complète du candidat, téléphone, fax, mail.

· Titre des albums, en indiquant le cas échéant la langue dans laquelle les chansons sont interprétées.

· Nom du producteur, de l'éditeur phonographique et de l'éditeur musical, avec leurs coordonnées.

· Biographie et photos (portrait) noir et blanc de l'artiste, ainsi qu'un dossier de presse regroupant les coupures de presse obtenues par l'artiste.

· Bande vidéo : clip(s) et/ou enregistrement d'un concert, de préférence sur cassettes VHS (PAL ou SECAM)

2/B - Candidature du groupe

· Nom du groupe avec nationalité de chacun des membres, nombres d'artistes qui le composent (musiciens, chanteurs, et choristes), ce nombre de devant pas dépasser 8.

· Nom du responsable, prénom, adresse complète, téléphone, fax, mail.

· Nom du producteur, de l'éditeur phonographique et de l'éditeur musical, avec leurs coordonnées.

· Biographie et photos (portrait) noir et blanc de l'artiste, ainsi qu'un dossier de presse regroupant les coupures de presse obtenues par l'artiste.

· Bande vidéo : clip(s) et/ou enregistrement d'un concert, de préférence sur cassettes VHS (PAL ou SECAM)

N.B : Tous candidats autorisent la radiodiffusion de leurs oeuvres sur les antennes de RFI et/ou des radios filiales et partenaires.

ARTICLE 4 : Sélection des candidatures : les candidatures présentées selon les modalités des Articles 2 et 3 seront étudiées par un comité d'écoute composé de personne qualifiées travaillant à RFI. Ce comité sera chargé d'effectuer une sélection parmi les envois

Parmi l'ensemble des candidatures reçues, le comité d'écoute sélectionnera un maximum de 10 artistes ou groupes. Les artistes ou groupes ainsi sélectionnés seront informés par RFI par courrier. Ils s'engagent à fournir à RFI dix (10) exemplaires de l'album (Cd ou cassettes), destinés aux membres du jury et ce avant le 15 mai 2001. Cette sélection sera présentée au jury chargé de désigner le lauréat « prixrfimusiquedumonde2001 ».

ARTICLE 5 : Jury chargé de designer de lauréat du « prixrfimusiquedumonde2001 » : après réception par RFI des dossiers constitués selon les modalités des Articles 2 et 3, les oeuvres retenues par le Comité d'Ecoute seront soumises au jury chargé de d »signer le lauréat du « prixrfimusiquedumonde2001 »

Le jury, composé de professionnels travaillant à RFI et d'un représentant de l'Agence intergouvernementale de la Francophonie, avec l'expertise d'une personne de renom international des musiques d'Afrique et des îles de l'Océan Indien, désignera le lauréat parmi les dossiers des artistes et groupes sélectionnées par le Comité d'Ecoute (la liste des jurés pourra être communiquée sur demande)

Les délibérations du jury auront lieu à Paris, sur décision de RFI, il sera soumis aux membres du jury tous les éléments (CD, cassettes, photos, CV, etc...) susceptibles d'éclairer leur jugement sur la qualité et le professionnalisme des artistes et/ou groupes en compétition. La délibération du jury est sans appel.

ARTICLE 6 - concerts et conditions de la prestation du lauréat « prixrfimusiquedumonde2001 » : le chanteur ou le groupe lauréat « prixrfimusiquedumonde2001 » recevra un prix d'un montant global et forfaitaire de quarante mille francs français (40 000 FF), couvrant les prestations du lauréat et des musiciens qui l'accompagnent, pour les répétitions et les concerts ainsi que les droits de télédiffusion par voie hertzienne, câble et satellite, vidéo, radio, relatifs à l'enregistrement des concerts donnés dans le cadre de la manifestation « prixrfimusiquedumonde2001 »

102

File://P:/Opérations Culturelles/reglement.htm 20/03/01

103

Le premier concert de promotion sera organisé au plus tard le 1er juillet de l'année d'attribution du prix dans un pays d'Afrique ou des caraïbes, sauf impossibilité. Un contrat sera établi entre le lauréat (ou son représentant) et RFI au moment de l'opération.

Ce concert permettra de promouvoir le lauréat devant tous les professionnels (presse, éditeur, tourneur, producteur, etc.). Destiné à amplifier la notoriété du lauréat, les concerts pourront faire l'objet d'un enregistrement audio, qui sera envoyé aux radios partenaires de RFI dans le monde.

De plus, le lauréat bénéficiera d'une campagne de promotion (presse écrite, radio, télévision).

Il sera fait la plus large publicité autour de ce concert sur les antennes de RFI, sur ses sites internet, et plus particulièrement sur le continent africain.

Le deuxième concert de promotion sera organisé au plus tard le 31 décembre de l'année d'attribution du prix, à Paris. Le lauréat désigné selon les modalités des articles précédents s'engage à se produire au cours de la soirée RFI et à participer aux manifestations qui précéderont ou suivront et notamment les entretiens accordés à la presse. Pour ce faire, il concède une exploitation de son droit à l'image permettant à RFI d'assurer sa promotion en utilisant l'ensemble des outils promotionnels disponibles, affiches, affichettes, campagne de presse, etc...). Le nom de RFI sera associé à celui du lauréat. Si le lauréat « prixrfimusiquedumonde2001 » ne réside pas dans la ville où sera organisée cette deuxième opération, les frais de déplacement et d'hébergement du lauréat (et éventuellement des musiciens accompagnant, avec l'accord de RFI, le lauréat couronné à titre individuel) seront pris en charge par les organisateurs du concours. Les autres frais (bar, téléphone, blanchisserie, etc.) seront à la charge du lauréat.

Le lauréat désigné selon les modalités des articles précédents s'engage à se produire au cours de ces concerts et à participer aux manifestations corollaires qui suivront. Si le lauréat ne réside pas à Paris dans la capitale du pays d'Afrique ou d'une île de l'Océan indien, les frais de déplacement et d'hébergement du lauréat (et éventuellement des musiciens accompagnant, avec l'accord de RFI, le lauréat couronné à titre individuel) seront pris en charge par les organisateurs du concours. Les autres frais (bar, téléphone, blanchisserie, etc.) seront à la charge du lauréat.

Dans le cadre de ces manifestations organisées directement ou indirectement par RFI en vue d'assurer la promotion du lauréat, aucune rémunération, autre que le montant du prix, ne sera versé au lauréat et à ses accompagnateurs. Le ou les enregistrements sonores et/ou visuels du concert de remise de prix pourra (ou pourront) être multicopié(s) et envoyé(s), pour diffusion, à toutes les radios et télévisions associées à RFI (filiales et radios partenaires) dont CFI, TV5 ou MCM international.

Dans le cadre de cette opération, RFI souscrira une police d'assurance couvrant notamment les frais médicaux et le rapatriement au lieu d'origine pour le lauréat et ses accompagnateurs.

Il sera fait la plus large publicité autour de ces concerts eu les antennes de RFI, sur ses sites internet.

ARTICLES 7 - Droits d'exploitation des oeuvres du lauréat ou du groupe lauréat à des fins de promotion : le lauréat ou le groupe lauréat « prixrfimusiquedumonde2001 » cède à RFI le droit d'exploitation des oeuvres primées ainsi que celles de son répertoire qu'il interprèterait lors des concerts de l'opération « prixrfimusiquedumonde2001 » dans les conditions suivantes :

? RFI est expressément autorisé à numériser ou faire numériser, reproduire ou faire reproduire sur tous supports, par tous procédés, l'ensemble des prestations du lauréat ou groupe lauréat, lors du concert sur l'opération «prixrfimusiquedumonde2001 » ; en vue de leur communication au public sur ses propres antennes, sur celles de son réseau de radios partenaires.

? RFI est également autorisé à réaliser un disque compact en vue de la distribution à des fins exclusivement promotionnelles à partir des enregistrements des concerts

? Le lauréat ou le groupe autorise RFI à reproduire son image pour les exploitations prévues dans le règlement.

? Les autorisations ainsi consenties valent pour une exploitation dans le monde entier, pour une durée de deux années à compter des concerts.

File://P:/Opérations Culturelles/reglement.htm 20/03/01

104

ARTICLES 8 - Aide au développement de carrière : Le lauréat, à condition qu'il soit ressortissant d'un pays ACP, pourra bénéficier l'année suivant la proclamation des résultats, d'une bourse d'études d'un an ou d'un voyage de formation à l'étranger dans le cadre d'un développement de carrière, offert par le Ministère français des Affaires Etrangères (prise en charge à hauteur de 100 000 FF), les modalités de cette récompense seront précisées par le Ministère et à RFI au lauréat.

ARTICLE 9 - Droits d'auteurs - droits voisins : Dans le cadre des accords qui lient RFI avec sociétés civiles françaises chargées de la gestion des droits d'auteurs et des droits voisins, RFI est autorisé à reproduire les oeuvres inscrites à leur répertoire et à les communiquer au public.

RFI déclare à ces sociétés toute exploitation de ces oeuvres.

De même, son réseau de radio partenaires dispose des informations nécessaires aux déclarations correspondantes auprès des sociétés de droit étranger.

RFI communiquera toutes les informations au lauréat et autre artistes, dans la mesure où ils ne sont pas déclarés, pour s'inscrire auprès des Sociétés Civiles Françaises.

ARTICLE 10 - Dispositions spéciales pour l'attribution du prix. Il est spécifique que :

· Les décisions du jury sont sans appel.

· Au cas où aucune production présentée ne réunirait les critères exigés pour l'attribution du prix, celle-ci ne serait pas attribuée.

ARTICLE 11 : Droit d'utilisation des oeuvres des artistes non primés : les artistes dont les oeuvres n'auraient pas été retenues par le jury, autorisent expressément RFI à ne pas restituer celles-ci.

Dans le cas où RFI souhaitent reproduire des extraits de celles-ci pour la réalisation d'un disque promotionnel destiné à des diffusions sur ses antennes et sur celles de son réseau de radios partenaires, RFI s'engage à recueillir leur autorisation préalable.

ARTICLE 12 - Dépôt légal : Conformément à la légalisation française en vigueur, RFI déposera à la Bibliothèque Nationale de France deux exemplaires de disques réalisés à titre promotionnel à partit dès l'oeuvre du lauréat ou du groupe lauréat et de celle des artistes non primés.

ARTICLE 13 : Droits d'exploitation des oeuvres du lauréat ou du groupe lauréat à des fins de promotion lors des concerts : Le lauréat ou groupe lauréat « prixrfimusiquedumonde2001 » cède à RFI le droit d'exploitation non exclusif des oeuvres primées ainsi que celle de son répertoire qu'il interpréterait lors des concerts de l'opération « prixrfimusiquedumonde2001 » dans les conditions suivantes :

· RFI est expressément autorisée à numériser ou faire numériser, reproduire ou faire reproduire sur tous les supports, par tous procédés, l'ensemble de prestations du lauréat ou groupe lauréat, lors des concerts de l'opération « prixrfimusiquedumonde2001 », en vue de leur communication au public sur ses propres antennes, sur celles de son réseau de radios partenaires et de télévisions associées dont TV5, CFI, et sur ses sites INTERNET.

· RFI est expressément autorisé à diffuser ou faire diffuser, sur tous les supports (y compris internet), sans limitation de zones géographiques ou de nombre de représentations, pour une durée de 2 ans à compter de la date de la manifestation, des images et/ou sons enregistrés à l'occasion des concerts du lauréat.

· RFI est également autorisé à réaliser un disque compact en vue de sa distribution à des fins exclusivement promotionnelle à partir des enregistrements des concerts.

· Le lauréat ou le groupe lauréat autorise RFI à reproduire son image pour les exploitations prévues dans le règlement.

· Les autorisations ainsi consenties valent pour une exploitation dans le monde entier, pour une durée de deux années à compter du concert, sans limitation de nombre de reproduction et/ou de représentation ou de support.

ARTICLE 14 - Edition phonographique des oeuvres primées : Les artistes et groupes confèrent RFI le droit de reproduire, d'éditer, (ou de faire éditer) et de distribuer, à titre uniquement promotionnel, sur support magnétique, mécanique ou numérique, par les moyens de son choix, leurs oeuvres sélectionnées et

File://P:/Opérations Culturelles/reglement.htm 20/03/01

l'enregistrement des concerts « prixrfimusiquedumonde2001 », dans le cadre de l'organisation du concours. Les droits afférents à cette éventuelle édition sont régis

- Selon les lois et usage en vigueur en France, si RFI procède elle-même à l'édition ou si elle
délégué ses droits à un organisme de statut français :

- Selon les lois et usages en vigueur en France dans le pays de l'organisme étranger auquel RFI délèguerait ses droits.

ARTICLE 15 - Confirmation de la qualité de lauréat : la nomination du lauréat désigné selon les modalités des articles précédents ne deviendra officielle que lorsque chaque lauréat aura confirmé par écrit :

· Qu'il accepte le prix qui lui est proposé

· Qu'il accepte de se produire au cours des manifestations organisées dans le cadre du « prixrfimusiquedumonde2001 » et de se mettre à la disposition des organisateurs de l'opération, notamment pour les répétitions, les concerts, toute opération de communication et de promotion ou autres événements organisés par RFI destinés à le promouvoir, aux dates et lieux qui lui seront confirmés alors indiqués.

ARTICLE 16 - Promotion du lauréat ou groupe lauréat : pour assurer la promotion de l'artiste ou groupe lauréat du concours « prixrfimusiquedumonde2001 » ; celui-ci autorise expressément RFI à le soutenir en envoyant à des organisations de festivals des CDs du commerce reproduisant les oeuvres du lauréat ou groupe lauréat.

A cet effet, l'artiste ou le groupe et/ou son éditeur phonographique adressera, en vue de leur mise en disposition gracieuse, un certain nombre d'exemplaire de disque compacts ou de cassettes du commerce.

ARTICLE 17 : cas d'annulation : au cas où le lauréat :

· Ne prendrait pas des engagements stipulés dans le présent règlement

· Ne répondrait plus aux critères de candidatures définis dans les Articles 1, 2, et 3

· Un autre lauréat sera désigné : il sera deuxième dans le choix du jury. Dans l'hypothèse où RFI ne pourrait organiser les manifestations prévues, le lauréat recevra son prix de 40 000 francs français dans recours possible contre la décision d'annulation des manifestations prévues.

ARTICLES 18 : Conditions générales : Le fait de participer à la manifestation implique l'acceptation pleine et entière des modalités de son règlement. Aucun recours ne sera admis sur son déroulement ou ses résultats.

La participation du concours « prixrfimusiquedumonde2001 » est interdite aux membres du jury ou du Comité de sélection et à leur famille.

ARTICLE 19 : Les partenaires de RFI : le concours « prixrfimusiquedumonde2001 » est organisé par RFI avec le soutien :

· De l'ADAMI

· Du Ministère de la culture (Département des Affaires Internationales)

· De la SACEM

· De MCM International

· De l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie

· Du CIRTEF

· Du Ministère de Affaires Etrangères - Coopération et Francophone.

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105

File://P:/Opérations Culturelles/reglement.htm 20/03/01

Prixrfimusiquesdumonde2001

106

Attestation

Pour les chanteurs et les groupes musicaux,

à retourner avant le 15 avril 2001 à : rfi - Département Opérations Culture

104 avenue du Président-Kennedy, 75016 Paris France - Tel (33) 1 44 30 89 50 - Fax (33) 1 44 30 89 89

Liste des musiciens Nous soussignés :

Noms et prénoms activités dans l'orchestre adresse

12345678-

Déclarons être seuls membres du groupe musical

Présentant l'oeuvre musical suivant

Dans le cadre prixrfimusiquesdumonde2001

Nous désignons comme représentant exclusif de notre groupe vis-à-vis de l'organisation RFI, comme vis-à-vis des tiers qui pourraient intervenir à l'occasion de différentes étapes de celui-ci

M Domicile

A

Téléphone

Télécopie

Nous donnons mandat à celui-ci pour traiter en notre nom, percevoir le montant du cachet si nous somme lauréat, et effectuer toute démarche jugée nécessaire dans le cadre du concours et des manifestations cordiales

Fait à le signatures

prixrfimusiquesdumonde2001

rfi

Département opérations culturelles

104 avenue du Président-Kennedy, 75016 Paris France - Tel (33) 1

44 30 89 50 - Fax (33) 1 44 30 89 89 e-mail : bela.bowe@rfi.rfi

Nom et coordonnées de votre éditeur phonographique ? Noms et coordonnées de votre éditeur musical ?

Nom et coordonnées de votre manager ?

Nom et coordonnées de votre tourneur ?

prixrfimusiquesdumonde2001

Attestation

Pour les chanteurs et les groupes musicaux,

à retourner avant le 15 avril 2001 à : rfi - Département Opérations Culture

104 avenue du Président-Kennedy, 75016 Paris France - Tel (33) 1 44 30 89 50 - Fax (33) 1 44 30 89 89 Nom du chanteur ou groupe

Composition du groupe

nom

activité dans l'orchestre nationalité

 
 
 
 
 

Vos productions sont-elles été distribuées sur le marché local ? Dans d'autres pays d'Afrique ou des Caraïbes ? En Europe ou aux USA

1-

 
 

2-

 
 
 
 

3-

Morceau récent le plus représentatif du répertoire

Le titre, l'auteur et le compositeur du morceau

Langue employée

(S'il s'agit d'une chanson, donnez le texte des paroles sur feuille séparée ou la traduction intégrante en français ; la chanson est interprétée dans une autre langue)

4-

5678-

Nom du responsable du groupe Adresse :

téléphone : télécopie mail :

Date de création du groupe

Le groupe se produit-il régulièrement ?

Combien de chansons avez-vous à votre répertoire ?

Quels sont les titres de CD, single ou cassettes que vous avez déjà édités ? (veuillez préciser les titres, les types de support, l'année de commercialisation ainsi que le nom et prénom du distributeur)

107

Quelles sont les 5 chansons que vous pourriez interpréter sur scène en dehors de celle présentée pour le concours ? (titre, auteur, compositeur, et langue employé)

Ces chansons figurent-elles sur le(s) support(s) envoyé(s) à RFI ?

Pourriez-vous nous joindre un clip et des images d'une ou de plusieurs de vos présentations scéniques ou d'émissions télévisées ?

Date signature :

108

DOCUMENTS ANNEXES n°2 : Répartition des genres de musiques sur

l'ensemble des radios en France en 1997 Sources : Ipsos / Aircheck

Rock ...

2%

Blues

1%

Repartition des genres de musiques sur l'ensemble des radios en 1997

Rap

8%

Slow

4%

Rock

20%

Disco

1%

Soul

8%

Rock français

4%

Pop

3%

Funk

3%

Ragga/Reggae

2%

Chansons Française

33%

Danse

10%

World music

1%

Source ; Ipsos Music/Aircheck

109

La part des musiques du monde sur les radios

En nombre de diffusions (ensemble des radios) 1%

En nombre de titres (ensemble des radios) 3.3%

Sur les réseaux FM nationaux moins de 1%

Sur les radios généralistes 4%

Sur les radios locales (hors Radio France) 1%

Sur les locales de Radio France 2%

Sur Europe 1 4%

Sur France Inter 4%

Sur RMC 4%

Sur RTL 3%

Sur Sud Radio 6%

Sur Skyrock 5 à 10%*

(*) selon actualité. Principalement titres raï et quelques succès latino

110

Source : Ipsos Music et Officiel de la Radio

111

Rotation moyenne par titre des principaux genres musicaux

Genre Rotation moyenne Nb de titres différents

Slow 250 500

Rap 196 1200

Soul 131 2000

Funk 111 700

Disco 107 250

Dance 107 2850

Reggae 100 550

Variété française 83 11750

Pop Rock 69 8450

Rock français 66 1700

Rock actuel 39 1400

World Music 36 1250

Source : Ipsos Music et Officiel de la Radio

Evolution de la composition de la World Music sur les radios

Francophone

Anglo-saxonne

Instrumentale

1997

1996

 
 
 
 
 
 

7

56

37

 
 
 
 

112

Source : Ipsos Music

Source : Officiel de la Radio

113

Radios programmant des musiques du monde

Départ. Radio Catégorie

Esthétique World Annonce

Programm world/trad. Indiquée

% de

Programm mdm

Emission déclarée et observations

Fréquenc.

Cible

1 RCF 01

A

 

X

 

(h) folk

5

tp

1 SORGIA FM

A

oui

x

25%

 

1

tp

1 TROPIQUES FM

A

 

X

 

(h) musiques du Maghreb, musiques turques

1

tp

3 BERBRE MISTRAL

A

 

X

 

(h) musique portugaise

1

tp

4 FREQUENCE MISTRAL

A

oui

X

15%

(h) salsa, afro, rai

3

15/36

4 RADIO ZINZINE

A

oui

X

 

(h) musiques du sud, world

6

tp

5 RADIO ALPINE MEILLEURE

A

oui

X

 

(h) world, trad

3

25/35

6 AGORA TSF

A

oui

X

 

(h) world, musiques du cap vert, raî

1

tp

6 GRIMALDI

A

 
 
 

(h) musiques des îles

2

15/35

8 MAGIC RADIO

B

oui

X

 
 

1

tp

9 RADIO NOSTALGIE ARIEGE

C

 

X

 
 
 

25/35

9 RADIO TRANSPARENCE

A

oui

X

 

(h) musique portugaise

3

15/35

10 RADIO AUBE ET SEINE

A

 

X

 

(h) musiques du Maghreb

1

tp

11 RADIO BALLADE

A

oui

 
 

(q) world,

1

tp

12 RADIO SAINT-AFRIQUE

A

oui

X

 

(q.h) world

4

tp

13 RADIO GAZELLE

A

oui

 
 

musiques arabo-musulmanes et afro-antillaises

1

tp

13 RADIO GRENOUILLE

A

oui

X

 

(h) salsa,world, Antilles

1

25/35

13 RADIO JM

A

oui

X

 

(h) latino, Espagne, Israël, Arménie, Corse

1

tp

14 666

A

oui

X

15%

(h) musiques du monde

1

15/35

14 RADIO TSF 8

A

oui

x

 

(h) zouk, afro-antillais

1

15/35

16 RADIO ACCORDS 16

A

 

x

 

(h) trad

2

tp

16 RADIO QUARTIER ORANGE

17 RADIO FRANCE LA ROCHELLE

A F

oui

x x

 

(h) world, trad

1

15/35 tp

17 RADIO PONS 97 FM

A

 

x

 
 

1

tp

17 RCF ACCORDS CHARENTE MARITIME

A

 

x

 

(h) nouveautés musiques du monde

2

25/35

18 RESONANCES 96.6

A

 
 
 

(h) trad, Antilles, lusophone, Océan Indien, Maghred

1

tp

19 RADIO PAC

A

 

x

15%

musiques traditionnelles

 

tp

20 RADIO BALAGNE 98.6

A

 

x

40%

musiques corses

1

tp

20 RADIO FMR - VOA

A

 

x

 

musiques corses

1

tp

Radios programmant des musiques du monde

21 AUXOIS FM

A

 

x

 
 
 

1

tp

21 COLORIAGE

A

 

x

 

(h) Afrique, Portugai, raî

 

1

15/35

21 VTI

A

oui

x

 

(h) raî, musique arabe

 

1

tp

24 CRISTAL FM

A

oui

x

 

1

15/35

 
 

24 ORION RLC

A

oui

 
 
 
 

1

tp

24 RADIO PERIGUEUX 103

A

 

x

 

(h) celtique, raî, fado

 

2

tp

24 RADIO VALLEE BERGERAC

A

oui

x

10%

 
 

1

tp

25 RADIO AMITIE

A

oui

x

50%

(h) culture orientale, Antilles, raî

 

1

tp

25 RADIO BIP

A

 

x

 

(h) Antillesn trad

 

1

tp

25 RADIO DECIBELS

A

 

x

 
 
 

1

tp

26 CDCP RADIO MEGA

A

 
 
 

(h) musique portugaise

 

1

nc

26 RADIO ST FERREOL VAL DE MARNE

A

oui

x

 
 
 

1

tp

26 SOLEIL FM

A

oui

x

 

(h) musique occitante

 

1

tp

28 INTENSITE

B

oui

x

 

(h) Antilles, Afrique, Réunion

 

1

tp

28 RADIO DES TROIS VALLEES

A

 

x

 

(h world

 

1

tp

29 CELTIC

A

oui

x

25%

(h) world, musique bretonne et celtique

 

1

tp

29 RADIO FRANCE BRETAGNE OUEST

F

oui

x

15%

 
 

16

tp

29 RADIO FREQUENCE OUEST

A

oui

 
 

(h) musique des îles, Bretagne

 

1

tp

29 RADIOCEAN

B

 

x

 
 
 

2

tp

30 RADIO 16

A

oui

x

 

(h) musiques du monde

 

1

tp

30 RADIO FRANCE NIMES

F

oui

x

 

musiques hispaniques

 

13

tp

31 CANAL SUD

A

oui

x

 

(h) ethnique, Portugai, berbère, Océan Indien

 

1

tp

31 FREQUENCE SOLEIL TOULOUSE

A

 

x

 
 
 

2

tp

31 RADIO CAMPUS TOULOUSE

A

oui

x

 

(h) afro, world

 

1

15/35

31 RADIO COTEAUX

A

oui

x

 
 
 

2

tp

31 RADIO FMR

A

 

x

 

(h) musiques des Antilles

 

1

15/35

31 RADIO FRANCE TOULOUSE

F

 

x

 
 
 

1

25/35

31 RADIO MON PAIS

A

 

x

 

(h) musique berbère, vietnamienne, antillaise, rai

 

1

tp

31 RADIO OCCITAINE

A

 

x

 

(h) Occitanie, Afrique, Antilles, Réunion

 

1

tp

32 RADIO FREQUENCE ADOUR

A

oui

x

15%

(q) latino, salsa, mambo, Pyrénées, Gascogne

 

1

tp

33 ARL

B

oui

x

 
 
 

2

tp

33 GOLD FM

A

 

x

 

(h) zouk, Antilles

 

1

tp

33 MELODIE FM

A

oui

x

 
 
 

1

tp

114

Source : Officiel de la Radio

Radios programmant des musiques du monde

33 RADIO CAMPUS BORDEAUX

A

oui

x

15%

(h) world

1

15/35

33 RADIO ENTRE DEUX MERS

A

oui

x

10%

 

1

25/35

33 RADIO SAUVAGINE

A

oui

 

5%

 

1

25/50

33 RADIO SAUVAGE

A

oui

x

 
 

1

15/25

33 RIG

A

oui

x

 

(q) Antilles, (h) Occitanie, Kabilie, Portual, Afrique

1

15/25

34 CHERIE FMMONTPELLIER

C

 

x

 
 

1

25/35

34 CLAPAS

A

oui

x

10%

(h) salsa, créole

1

tp

34 EKO DES GARRIGUES

A

oui

x

 

(h) musiques arabes, méditerrannéennes

1

0/25

34 RADIO ALLIGATOR

B

oui

x

5%

 

1

tp

34 RADIO FRANCE HERAULT

F

oui

 
 
 

10

tp

34 RADIO LODEVE

A

oui

 
 
 

2

tp

35 CANAL B

A

 

x

 
 

1

15/35

35 RADIO CAMPUS RENNES

A

oui

x

 

(h) world

1

nc

35 RADIO FORCE 7

B

 
 
 

(h) zouk

5

tp

35 RADIO LASER

A

oui

x

5%

(h) musique africaine

1

15/35

35 RADIO RENNES

A

oui

x

5%

(h) trad, Caraîbes, monde

2

25/35

37 RADIO BETON

A

oui

x

5%

(h) world

1

0/25

37 RFL

A

 

x

 

(h) Afrique, afro-cubain

1

tp

38 BELLEDONNE FM 102

A

 
 
 

(h) zouk

1

tp

38 C'ROCK RADIO

A

oui

 

5%

(h) world-raggae

1

15/35

38 COULEURS FM

A

 
 
 

(h) Antilles, folk

1

15/35

38 MFM RADIO

B

 

x

 

(h) world

2

tp

38 RADIO BRUME GRENOBLE

A

 

x

 

(h) latino, trad, Orient, Maghreb

1

15/35

38 RADIO COQUELICOT

A

 
 
 

(h) wordl

1

25/35

38 RADIO GRESIVAUDAN 38 RADIO HARMONIE

A

A

oui

x
x

 

(h) world

3

tp
tp

39 FREQUENCE PLUS

B

 

x

 
 

5

15/35

40 FREQUENCE GRANDS LACS

B

oui

x

 
 

2

25/35

40 RADIO France LANDES

F

oui

x

 
 

3

tp

42 RADIO DIO

A

oui

x

 

(h) m. berbères, arabes, portugaises

1

15/35

42 RADIO ESPEREANCE

A

oui

x

 
 

14

tp

42 RADIO FOREZ MONTBRISSON

B

 

x

 

(h) zouk, musique des îles

1

tp

43 RCF LE PUY

A

 

x

 
 

3

tp

44 CHATEAU FM

A

oui

x

5%

(h) musiques du monde

1

tp

Source : Officiel de la Radio

115

Radios programmant des musiques du monde

44 CHRONO FM

A

oui

x

 

(h) folklores du monde

2

25/50

44 DEUX COULEURS

A

oui

x

3%

 

1

25/50

44 JET FM

A

oui

x

10%

(h) Raî, celtiques, métissages

1

15/35

45 RADIO ARC-EN-CIEL

A

oui

x

 

(h) Antilles, trad

1

tp

45 RADIO CAMPUS ORLEANS

A

 

x

 

(h) zouk, world

1

0/25

45 RCF SAINT-AIGNAN

A

oui

x

20%

 

3

tp

46 ANTENNE D'OC

A

 

x

 
 

2

tp

47 RADIO BULLE

A

 
 
 

(h) musiques du monde

1

25/50

49 RADIO GRIBOUILLE

A

 

x

 

(h) trad, Antillles, Maghreb

1

tp

50 RADIO MANCHE

B

oui

x

 

(h) world

6

tp

51 RADIO JEUNES REIMES

A

 
 
 

(h) musiques du monde

1

15/35

51 RADIO MAU-NAU 94.2

A

oui

x

5%

(h) musiques des îles, ethniques

1

tp

51 RADIO PHARE

A

oui

 

5%

(h) afro, zouk

1

tp

51 RADIO PRIMITIVE

A

oui

x

 

(h) world

1

tp

53 RADIO FRANCE MAYENNE

F

 
 
 

(h) musiques du monde

3

tp

54 GRAFFITTI VANDOEURVRE

A

oui

x

 

(h) trad, musique antillaise

1

tp

54 RADIO ARIA

A

oui

x

 

(h) world

1

tp

54 RADIO CARAIB NANCY

A

oui

x

 

(h) raî

1

nC

54 RADIO DECLIC

A

oui

x

 

(h) zouk, worid

2

25/50

54 RADIO FAJET

A

 
 
 

(h) world, musique berbère

1

0/25

54 RADIO JERICO

A

oui

x

 

(h) Espagne, Afrique, Amérique latine

2

tp

54 MEDUSE FM

A

oui

x

10%

(h) world

1

tp

56 RADIO PAYS D'AURAY

A

oui

x

15%

(h) musique folklorique

1

tp

57 RADIO BEFFROI 57 RADIO MELODIE

A

B

oui

x

 

(h) trad, celtique

1

tp
tp

57 RS 1

B

oui

x

 
 

1

tp

58 FLOTTEURS FM

A

 

x

 

(h) musique africaine

1

tp

58 RADIO NEVERS

A

oui

x

25%

(h) musique antillaise

1

tp

59 CAMBRESIS FM

B

oui

x

 

(h) Dom-Tom, Afrique

1

tp

59 PASTEL FM

A

 

x

 

(h) raî, Maghreb

1

tp

59 RADIO CAMPUS LILLE

A

 

x

 

(h musique trad, arabe, flamenco, folk

1

tp

59 RADIO CANAL SAMBRE

A

 
 
 

(h) musique du Maghreb

3

tp

59 RADIO FRANCE FREQUENCE NORD

F

oui

x

 
 

8

25/35

116

Source : Officiel de la Radio

Radios programmant des musiques du monde

59 RCV

A

 

x

 

(h) musiques du soleil

1

15/35

60 GRAF' HIT

A

 

x

 

(h) musiques orientales et tropicales

1

15/35

60 RVM

A

 

x

 
 

1

tp

62 RADIO BANQUISE

A

 

x

 

(h) trad

1

tp

62 RADIO BRUAYSIS

B

 
 
 

(h) musiques polonaise

1

tp

62 RADIO P.FM

A

oui

 
 

(h) zouk

1

15/35

63 ALTITUDE

A

 

x

 

(h) folklore, zouk

1

tp

63 RADIO ARVERNE

A

 

x

 

(h) world, trad

1

tp

63 RADIO FM 63

A

 
 
 

(h) musiques des îles

1

tp

64 RADIO OLORON

A

oui

x

 
 

1

tp

64 RADIO PAIS

A

oui

x

30%

(h) trad, musiques du monde

4

tp

65 LOURDES PYRENEES

A

oui

x

20%

(h) musiques du monde

4

tp

66 HT RADIO

66 RADIO France ROUSSILLON

B
F

oui

x

20%

 

1

tp
tp

67 A FM

B

 

x

 
 

2

25/35

67 EUROPE 2 CAPITALE

C

 

x

 
 

2

25/35

67 RADIO DREYECKLAND

A

oui

x

5%

(h) musique régionale

2

tp

67 RADIO EN CONSTRUCTION

A

oui

x

 
 

1

15/35

67 RADIO EVAL

A

oui

x

 
 

2

25/35

67 RADIO France ALSACE

F

oui

 
 
 

9

tp

67 RADIO PLUS/EUROPE 2

C

 
 
 

(h) musique alsacienne

2

25/35

67 RBS 91.9 FM

A

oui

x

10%

 

1

15/35

68 RADIO FLORIAL

B

 
 
 

(h) Portugal, créole

2

25/50

68 R° DREYECKLAND CENTRE ALSACE

A

oui

x

20%

(h) world, Antilles

1

15/35

68 SKYROCK COLMAR

C

oui

x

 
 

1

15/35

68 STAR FM - RIRES ET CHANSONS

B

 

x

 

(h) musique alsacienne

2

tp

69 BRIME

A

oui

x

 

(h) afro-antillais, world

1

0/25

69 COULEUR 3

C

oui

x

 

(h) Afrique, latino,world

4

15/35

69 PLURIEL

A

oui

x

20%

(h) musiques des îles, raî

1

tp

69 RADIO ARMENIE

C

oui

x

70%

 

2

tp

69 RADIO CALADE

A

oui

 

10%

(h) ethique, Maghred

1

tp

69 CANUT

A

oui

x

5%

(h) latino, Portugal, flamenco, Haîti

1

tp

69 RADIO SUN FM

A

oui

x

75%

Haîti, salsa, Afrique, Ocean Indien

1

tp

117

Source : Officiel de la Radio

Radios programmant des musiques du monde

69 RADIO LYON FOURVIERE

A

 

x

 

(h) Amérique du Sud

5

tp

69 RCT

A

oui

x

15%

(h) hispano, salsa, Antilles, Comores, Afrique

1

15/35

69 SOL FM

A

oui

x

 
 
 

tp

70 RSM

B

 

x

 

(h) musiques traditionnelles

1

tp

71 RADIO CACTUS

A

 
 
 

(h) musique du monde

1

tp

71 RADIO PREVERT

A

 

x

 

(h) salsa, bossa, méringué

1

0/25

71 R°ESPERANCE PARAY-LE-MONIAL

A

oui

x

 
 

3

tp

72 FREQUENCE SILLE FM

A

oui

 
 
 

1

tp

74 CHERIE FM SAINT-GERVAIS

C

 
 
 

(h) musique antillaise

1

tp

74 RADIO SAMOENS

74 RADIO SEMNOZ

A

A

oui

 
 

(q) musiques traditionnelles

1

tp
tp

74 RCF NESSY

A

 
 
 

(h) folklore

5

tp

75 ADO FM

A

oui

x

 

(h) world

1

0/25

75 BEUR FM

B

oui

x

5%

(h) musiques du monde, Maghreb, Maroc, berbère

4

tp

75 JUDAIQUES FM

B

oui

x

50%

(h) musiques du monde, orientales

1

tp

75 LATINA

B

 
 
 

(h) top salsa

1

t

75 RADIO NOVA

B

oui

x

 

(h) world, sono mondiale

1

15/35

75 RADIO SHALOM

B

oui

x

 

(h) musiques israeliennes, d'Afrique du Nord

1

25/50

75 RCJ

B

oui

x

 
 

1

tp

76 RADIO FRANCE NORMANDIE ROUEN

A

oui

x

10%

 

10

25/50

76 R

B

 

x

 
 

1

tp

76 RCF ROUEN

A

oui

x

13%

 

2

tp

76 RVL

A

 

x

 
 

1

25/50

77 VALLEE FM

A

oui

x

 
 

1

tp

78 RADIO DROIT DE CITE

A

oui

x

 

(h) raî, zouk, salsa

1

15/35

78 TRIANGLE FM

78 VEXIN VAL DE SEINE

A

A

oui

x
x

25%

 

1

25/50 tp

78 Y FM

B

oui

 

4%

musique afro-antillaise

3

tp

79 D 4 B

A

oui

x

 

(h) musiques traditionnelles

2

tp

80 RADIO FRANCE PICARDIE

A

 

x

 
 

7

tp

82 RADIO SENTINELLES

A

 

x

 
 

1

tp

83 RADIO ACTIVE

A

 

x

 

(h) raî, salsa, Cap vert, Polynésie, Maghreb, zouk

1

tp

83 RADIO SAINTE-BEAUME

A

 

x

 
 

1

tp

Source : Officiel de la Radio

 
 
 
 
 
 

118

Radios programmant des musiques du monde

x 4 tp

85 RCF VENDEE A

86 COCKTAIL FM A (h) world 1 tp

86 PULSAR A 5% (h) musique africaine 1 15/35

86 RADIO ACCORDS POITOU A oui x (h) Afrique, Jamaîque 6 tp

87 BEAUB' FM A x (h) m, antillaises, arabes, africaines, créole, raî 1 15/35

87 KAOLIN FM A x 2 tp

87 RTF 95.4 A oui x 5% (h) world, tropiques, raî 1 15/35

88 RADIO CONTACT A oui x 1 tp

88 RGM A oui x 1 tp

89 RTFM B oui x (h) folklore, musiques portugaises, orientales, des îles 1 tp

89 STOLLIAHC FM 90.1 A oui 2.5% 1 tp

91 HORIZON FM A x 1 tp

92 O'FM A oui x 1 25/35

92 PARIS JAZZ A 1 tp

93 FPP A x (h) Caraîbes, afro, Bresil, latino 1 tp

95 RGB 99.2 FM A oui (h) musiques antillaises 1 tp

EUROPE 1 RN 4% 1 tp

FIP RN 16

FRANCE CULTURE RN x adulte

FRANCE INTER RN x 4% (h) musiques du monde tp

FRANCE MUSIQUE RN x (h) musiques traditionnelles adulte

RCF RN x forfait communautaire 130 tp

RFI RN x Afrique et Antilles (15%) ; Europe (10%)

RMC RN x 4% (h) musique du monde 112 35/45

RTL RN x 3% 140

SUD RADIO RN x 6% tp

TSF RN oui x (h) salsa 17 15/50

AFP AUDIO bp oui x 15% 115 abonnés 25/35

AUTOROUTE FM bp x 95 émetteurs tp

HECTOR bp oui x 5% satellites 15/50

MODULATION FRANCE bp oui x programmes des 39 locales de Radio France 20/50

MULTIMUSIC bp x satellite (20 programmes dont 1 world : « Zikomondo ») tp

MUTLIRADIO bp x câble (9 programmes dont « Tropical Uno »)

119

Source : Officiel de la Radio

120

DOCUMENTS ANNEXES n°3 : chiffres sur les genres musicaux préférés des

Français en 1997

Source : DEP/Enquête 1997

Les genres de musiques préférés* en 1997

(sur la population écoutant des disques et cassettes)

Musique d'ambiance

3%

Rock, rap et hard rock

12%

Lyrique

2%

Classique

11%

Jazz

4%

Autres

6%

NSP

5%

Variétés internationales

17%

Chansons Française

34%

Musique du Monde

6%

Français âgés de 15 ans et plus. Source : DEP/Enquête 1997

121

122

Genres de musiques écoutés le plus souvent*

 
 

Chansons
variétés
françaises

Variétés
internat.

Classique

Musiques
du
Monde

Rock

Jazz

Folklore

Rap

Ensemble

 

59

29

24

14

13

9

6

5

Sexe

Homme

50

29

21

15

18

10

7

7

 

Femme

67

30

26

14

8

8

6

3

Age

15/19 ans

21

56

4

20

15

3

2

28

 

19/24 ans

37

49

7

21

18

5

2

10

 

25/34 ans

56

37

16

18

17

8

3

3

 

35/44 ans

64

29

25

17

17

11

6

1

 

45/54 ans

72

16

35

10

11

13

11

1

 

55/64 ans

77

8

38

4

5

9

12

0

 

65 ans +

81

2

47

3

1

11

10

0

PCS du chef de famille

Agriculteurs

98

35

19

9

11

3

14

0

 

Art, comm, chefs d'ent.

65

30

22

22

11

12

8

5

 

Cadres et prof. Intell.sup.

39

21

46

18

20

17

5

7

 

Proffess. Intermédiaires

55

28

22

15

16

12

5

4

 

Employés

49

41

15

19

15

6

4

6

 

Ouvriers qualifiés

59

38

10

16

14

4

6

7

 

Ouvriers non qualifiés

61

43

11

15

14

3

5

7

 

Retraités

77

9

41

2

3

10

11

0

 

Autres inactifs

61

33

15

14

15

7

4

7

Taille de l'agglomération

Commues rurales

65

29

23

13

11

8

7

4

 

- de 20 000 h

61

32

20

13

13

5

7

4

 

20 000 à 100 000 h

62

29

21

14

15

8

8

5

 

Plus de 100 000 h

61

33

23

13

12

10

4

5

 

Paris intra-muros

28

19

42

26

21

18

2

6

 

Reste de l'agglom.paris

46

23

29

18

15

12

8

9

Niveau d'études

Aucun diplôme, CEP

71

26

20

12

9

5

8

6

 

BEPC

42

39

17

15

21

8

4

12

 

CAP-BEP

60

34

17

15

13

8

6

4

 

Bac et équivalent

52

32

26

15

16

10

5

4

 

Etudes sup.

45

21

45

17

16

18

5

3

(*) Sur 100 personnes de chaque groupe écoutant des disques ou des caquettes. Plusieurs réponses possibles. Source : DEP/Enquête 1997 sur les pratiques culturelles des Français.

123

Genres de musiques écoutés le plus souvent*

 
 

Chansons
variétés
françaises

Variétés
internat.

Rock
Rap

Hard Rock

Classique

Musique du

monde

Jazz

Ensemble

 

33

17

12

11

6

4

Sexe

Homme

26

17

17

10

7

5

 

Femme

40

16

6

12

6

3

Age

15/19 ans

10

40

30

1

10

1

 

19/24 ans

22

35

18

2

10

1

 

25/34 ans

34

23

12

7

8

4

 

35/44 ans

40

12

12

9

7

5

 

45/54 ans

42

3

5

20

2

6

 

55/64 ans

42

2

1

19

2

3

 

65 ans +

34

0

0

26

2

3

PCS du chef de famille

Agriculteurs

58

18

0

6

0

3

 

Art, comm, chefs d'ent.

42

15

8

9

7

6

 

Cadres et prof. Intell.sup.

22

9

15

25

6

9

 

Proffess. Intermédiaires

33

17

13

8

7

5

 

Employés

30

26

14

6

9

4

 

Ouvriers qualifiés

37

24

14

4

8

1

 

Ouvriers non qualifiés

26

26

20

3

9

0

 

Retraités

37

4

1

22

1

3

 

Autres inactifs

33

17

15

7

7

2

Taille de l'agglomération

Commues rurales

36

16

8

12

5

4

 

- de 20 000 h

35

17

12

8

5

2

 

20 000 à 100 000 h

37

16

15

11

7

3

 

Plus de 100 000 h

33

19

11

9

6

5

 

Paris intra-muros

21

10

13

21

11

6

 

Reste de l'agglom.paris

25

14

15

15

8

4

Niveau d'études

Aucun diplôme, CEP

39

15

10

7

5

1

 

BEPC

25

25

19

9

6

3

 

CAP-BEP

35

19

11

9

7

4

 

Bac et équivalent

31

19

11

13

7

5

 

Etudes sup.

24

10

12

24

7

9

(*) Sur 100 personnes de chaque groupe écoutant des disques ou des caquettes. Plusieurs réponses possibles. Source : DEP/Enquête 1997 sur les pratiques culturelles des Français

124

Styles de musique préférés des Français (réponses citées en premier)

 
 

Chansons
françaises

Musique
Classiqu

e

Rock
pop

Jazz

Musiques
trad

Musique
sud
améric.

Musique
du
Monde

Blues

Rap,
reggae,
hip-hop

Techno

Musique
de film

Opé- rette

opéra

Ensemble

 

41

19

14

4

4

2

1

3

3

3

2

2

1

Sexe

Homme

36

16

19

5

4

1

1

4

3

4

2

2

2

 

Femme

46

21

10

4

4

3

1

2

2

1

2

1

1

Age

18/24 ans

28

4

27

2

2

3

0

1

15

14

4

0

0

 

25/34 ans

39

10

26

3

4

2

1

4

4

4

2

0

0

 

35/49 ans

41

14

19

6

4

3

2

5

1

1

2

0

0

 

50/64 ans

42

29

3

6

6

2

1

2

1

0

1

2

3

 

65 ans +

49

31

0

3

4

1

0

1

0

0

1

6

2

Profession

Agriculteurs*

51

15

12

5

7

0

0

2

0

5

3

0

0

du chef

Art, comm, chefs d'ent.

41

13

22

3

3

3

0

6

5

2

0

0

0

de

Cadres et prof.

23

24

18

10

4

4

4

4

3

1

2

0

3

ménage

Proffess. Intermédiaires

34

12

26

6

4

1

2

4

4

2

3

0

1

 

Employés

38

14

20

1

3

3

2

4

5

6

3

0

1

 

Ouvriers

48

7

19

2

5

3

1

2

4

6

2

0

0

 

Inactifs, retraités

47

29

3

4

4

1

1

1

1

0

1

5

2

Préférenc

Gauche

41

17

15

5

5

2

2

3

4

2

1

2

1

es

Dont PC

45

13

13

4

9

0

1

1

6

0

0

5

1

partisane

Dont PS

42

16

15

5

5

2

1

3

3

3

2

2

1

 

Ecologistes

36

17

16

3

3

3

3

3

6

3

3

1

2

 

Droite

43

24

13

3

4

2

0

2

1

2

2

2

1

 

Dont UDF

37

32

12

4

2

4

0

0

1

1

2

2

1

 

Dont RPR

46

22

15

2

4

1

0

2

1

1

1

1

1

 

Dont Front National

50

19

7

1

2

4

2

0

5

6

2

1

1

 

Sans préférence

42

15

16

5

3

2

1

3

2

4

2

1

1

(*) La Sofres souligne qu'en raison de la faiblesse des effectifs, les résultats sont à analyser avec prudence

Source : sondage Sofrès/Sacem sur les goûts musicaux des Français en 1998

125

Les artistes des musiques du monde en 1997 (d'après base de données Novalis)

Classement par pays ou territoire

Nombre

Classement par pays ou territoire

Nombre

Antilles hispanophones

714

Iran

36

Brésil

694

Amérique

35

Espagne-Canaries

457

Madagascar

33

France

400

Colombie-Equateur

33

Afrique et Amérique Centrale

370

Arabie Saoudite-Yémen-Pays du Golfe-Iraq

30

Afrique Centrale

337

Roumanie

30

Inde-Bangladesh-Sri Lanka-Maldives

315

Afrique Noire orientale

26

Italie

290

Europe du Nord, Centrale et Occidentale

26

Irlande-Peuples celtes des îles britanniques

287

Etats-Unis (sauf Louisiane)

25

Maghreb

275

Asie du Sud-Est insulaire

21

Antilles francophones

219

Antilles anglophones

21

Argentine

197

Europe méridionale et orientale

19

Afrique

182

Autriche-Suisse

19

Afrique Noire occidentale et golfe de Guinée

154

Indochine-Thaïlande-Laos-Cambodge-Birmanie-Vietnam

18

Océan Indien

151

Pérou

18

Amérique du Sud

150

Hongrie

18

Pays Basque

133

Tchécoslovaquie

17

Grèce-Chypre

129

Extrême Orient

16

Moyen Orient

117

Himalaya (Népal, Sikkim, Bhoutan, Tibet)

16

Syrie-Liban-Jordanie-Palestine

109

Chili

16

Portugal-Açores-Madère

106

Benelux

16

CEI

106

Scandinavie-Norvège

16

Angleterre

97

Afghanistan-Pakistan

15

Sahara

81

Uruguay-Paraguay

15

Mexique

79

Guyane- Amazonie

15

Allemagne

65

Australie

14

Arménie

63

Amérique centrale

14

Traditions juives

56

Pologne

14

Turquie

52

Venezuela

9

Afrique Australie

51

Québec

9

Louisiane

51

Catalogne-Baléares

9

Egypte

49

Bolivie

8

Chine-Taïwan-Mongolies-Hong Kong

42

Ex Yougoslavie-Albanie

7

Israël

40

Corée

4

Bulgarie

40

Canada

4

Traditions tziganes

39

Artique-Groênland

1

Monde

38

 
 

Japon

38

 
 

Océanie-Polynésie-Papouasie

37

Total Musiques du Monde

7 542






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault