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Dynamique de l'habitat et son impact sur la physionomie du quartier Mitendi dans la commune de Mont Ngafula à  Kinshasa


par Julio LUZOLADIO MIANKOMA
Université Pédagogique Nationale - Licence en Aménagement du Territoire 2020
  

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II.1.2. L'espace urbain

Construite sur une vaste plaine à l'Est et des collines à l'Ouest constituant un amphithéâtre entaillé par les rivières, Kinshasa compte 24 communes dont certaines sont situées sur les collines comme Mont-Ngafula (358,90 ha), Bumbu (5,30 ha), Selembao (23,18 ha), Kisenso (16,60 ha), Ngaliema (224,30 ha) surplombant les vallées encaissées. Certaines communes comme Makala (5,60 ha) et Ngaba (4,00 ha), bien que situées en une partie dans la plaine, commencent par endroit à prendre de l'altitude des collines en périphérie. Sur les plaines alluviales de la ville, il y a les communes de Limete (67,60 ha), Kalamu (6,64 ha), Bandalungwa (6,82 ha), Ngiri-Ngiri (3,40 ha), Kinshasa (2,87 ha), Barumbu (4,72 ha), Lingwala (2,88 ha), etc. Elles subissent des inondations et marécages lors de grosses pluies diurnes. Cela est dû au mauvais drainage des plaines alluviales qui sont inondées en saison des pluies.

Dès sa création, Kinshasa a débuté avec les communes de Kintambo (3,9 ha), Gombe (29,33 ha), Kinshasa (2,87 ha), Barumbu (4,72 ha), Lingwala (2,9 ha). Pour ainsi s'étendre avec les communes de Selembao (23,18 ha) dans les collines et puis sur la vaste plaine située au-delà de la rivière N'djili avec la commune de N'djili (11,40 ha), Masina (69,73 ha), Kimbasenke (297,78 ha), N'sele(898,79 ha), Maluku (7.948,80 ha). L'on constatera après sa création, la naissance des cités planifiées de Lemba (23,70 ha), de Matete (4,88 ha).

II.1.2.1. La dimension spatiale : une planification urbaine insuffisante

a) La planification urbaine à l'époque coloniale : la base du déséquilibre socio-spatial de l'urbanisation kinoise

La période allant de 1881 à 1930 peut être considérée comme la période marquant le début de l'organisation spatiale de la ville de Kinshasa. Les développements de cette époque sont surtout basés sur la régulation foncière assurée par l'État. Cependant, la production de la ville se caractérise alors par l'absence d'outils de gestion adéquats (Lusamba, 2001). C'est vers la fin de cette période, en 1923, avec le transfert de la capitale de Boma à Kinshasa, que la ville acquiert de manière évolutive un modèle ségrégatif, programmé et planifié pour mieux organiser le territoire urbain (LeloNzuzi, 2011 ; Maximy, 1984 ; Pain, 1984). Motivé dans son rôle de régulateur, l'État modernise le système de gestion administrative et aménage les grands équipements (port capable d'accueillir de grands navires, gare ferroviaire, casernes, etc.) et les infrastructures de base (routes, chemins de fer, etc.) (Maximy, 1984 ; Pain, 1984). Les justifications essentielles de l'organisation spatiale de la ville sont à la fois d'ordre économique et politique (Maximy, 1984). Sur le plan économique, l'État favorise l'exportation des matières premières à travers un réseau de postes commerciaux jalonnant les principales voies de communication. Sur le plan politique, le pouvoir assure sa domination grâce à un réseau de postes militaires. L'objectif politique était aussi de produire un paysage urbain attrayant pour assurer le bien-être des populations. Ainsi, à cette époque, l'aménagement de l'espace implique la planification de l'occupation du sol en veillant sur l'équilibre entre les besoins en croissance et une offre en terrain conséquente assurée par les chefs coutumiers.

Entre 1930 et 1960, l'État planifie la création des quartiers, fixe leur taille, la répartition de la population et fournit les infrastructures et services de base nécessaires à l'organisation et à la gestion de l'espace urbain. Cette politique a conduit à un zonage entre les quartiers d'affaires et commerciaux, les quartiers résidentiels européens et ceux des travailleurs indigènes, en essayant d'éviter la création des quartiers populaires insalubres.

Durant toute la période coloniale, le développement urbain recherche une cohérence entre le désir d'un urbanisme adapté au modèle occidental qui se veut garant des formes architecturales ou esthétiques et des règles de sécurité ou d'hygiène. L'on cherche aussi à planifier la réalisation des travaux publics : équipements, voiries et drainages, réseau d'eau et d'électricité, etc. Au final, c'est un habitat de type européen très attractif et bien équipé qui a été produit d'un côté, et de l'autre, un habitat traditionnel avec moins d'infrastructures et services de base et donc moins attractif (Saint Moulin, 2010). Même si le développement urbain global est marqué par la maîtrise et la valorisation de l'espace public (Katalayi, 2014 ; LeloNzuzi, 2011), les bases d'une ville double sont mises en place à cette époque. L'implication des chefs coutumiers dans la distribution et la commercialisation des parcelles de terrain, alors de moindre importance, prend de l'ampleur à la veille de l'indépendance (Mpuru et Kibala, 2016 ; Kabamba, 2014 ; Katalayi, 2014). Après l'indépendance, c'est à partir de l'habitat produit pour les indigènes que l'expansion va débuter pour s'étendre dans les zones périurbaines lointaines.

b) La planification urbaine après l'indépendance : l'ancrage des difficultés socio-spatiales de l'urbanisation kinoise

Comme dans nombre de villes situées en Afrique subsaharienne, il est manifeste que la politique menée à Kinshasa en matière d'aménagement du territoire a été et reste très peu performante (SOSAK, 2014).

Le décret du 20 juillet 1957 fait, jusqu'à ce jour, office de Code de l'urbanisme en RDC. Il propose deux outils complémentaires de planification urbaine, dont le premier est le Plan Local d'Aménagement (PLA). Ce dernier définit la destination principale des grands secteurs urbains, les zones d'extension et un schéma de structure pour la voirie. Il s'agit donc d'un dispositif stratégique au sens où nous l'avons défini au chapitre II. Le second outil est le Plan Particulier d'Aménagement (PPA), celui-ci correspond à un plan d'occupation du sol qui, en théorie, représente un dispositif de liaison entre les documents stratégiques et les outils de l'aménagement opérationnel. En effet, les PPA doivent respecter les principes retenus dans le Plan Local d'Aménagement. Ils sont très détaillés et concernent des périmètres relativement restreints. À l'échelle de l'îlot, ils fixent les règles de construction, d'occupation du sol, d'alignement de voirie, etc. En théorie, le PLA est essentiel pour identifier les futures terres urbanisables, en fonction du site et des fonctionnalités de la ville, mais aussi des moyens de communication et d'accès aux services et équipement de base. Le PPA, quant à lui, permet de contrôler les nouvelles constructions et installations des équipements et de la population. En réalité, un regard rétrospectif sur la planification urbaine de Kinshasa depuis l'indépendance montre que ces documents de planification sont suivis de peu d'effets concrets sur le terrain (LeloNzuzi, 2017 ; Kabamba, 2014 ; Katalayi, 2014 ; SOSAK, 2014 ; LeloNzuzi, 2011). La planification de la croissance urbaine n'a été, en réalité, effective que pendant la période coloniale.

Les récentes études estiment que la surface totale construite à Kinshasa a fortement augmenté ces dernières années (Angel et al., 2016 ; SOSAK, 2014). Par contre, la fourniture d'infrastructures et de services collectifs ne suit pas le rythme de cette croissance (INS, 2014). L'expansion urbaine continue même en présence de problèmes liés au transport. Kinshasa est une ville à structure monocentrique où les fonctions administratives et les opportunités d'emplois, le marché central, les bureaux et les sites industriels, sont concentrés autour du centre-ville.

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