WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Inventaire des arbres fruitiers et leur gestion par la population riveraine du quartier Kindele dans la commune de Mont-Ngafula


par Beni MAKILA
Université de Kinshasa - Graduat 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.3.DISCUSSION

Les résultats obtenus dans cette étude sont les produits des enquêtes et observation à partir des connaissances empiriques sur l'inventaire des arbres fruitiers et de leur gestion dans les parcelles de la population riveraine de KINDELE.

Cette approche ethnobotanique est très utile car elle nous a permis d'établir une liste d'espèces végétales utilisée par les populations concernées comme produit alimentaire autres que le produit médicinal dans la vie quotidienne de cette population. A l'issue de nos inventaires, 54 espèces se trouvant dans les parcelles ont été identifiés comme produit à usage multiple. Les Anacardiaceaesont le plus dominants, les parties prélevées pour des diverses usages démontrent clairement que les fruits sont les organes le plus utilisés.

Dans leur étude sur le rôle, présence et besoin d'arbres dans le paysage urbain de KINSHASA Kadiata et Ndamiyehe (2017)ont montré que près de 33% de parcelles sont pourvues de 1 à 2 arbres alors qu'environ 13% de parcelles en sont totalement dépourvus. De plus, l'activité de plantation d'arbres dans les résidences a été estimée régressant. Compte tenu de cet effectif d'arbres dans les résidences de Kinshasa, il est difficile que les Kinois ressentent les bienfaits de la végétation urbaine dans l'amélioration de la qualité de l'environnement puisque celle-ci est positivement corrélée à la densité végétale (Bannari, 1996). De fait, Menviq (1987) indique qu'il faudrait en moyenne 53 arbres par habitant pour avoir un environnement sain en ville. Au regard de ce besoin, des initiatives de maintien et d'accroissement de l'arbre dans le paysage de Kinshasa s'avèrent prioritaires.

Par ailleurs, la majorité d'arbres plantés dans les parcelles résultent de graines des fruits consommés (Buissereset al., 2009). Cette observation confirme que les arbres urbains ne sont pas issus de la régénération naturelle contrairement à ceux qui poussent dans les zones boisées. Cette origine des plantules renseigne immédiatement sur la nature de la majorité d'arbres peuplant les résidences de Kinshasa qui sont essentiellement des arbres fruitiers. Ce résultat s'accorde avec l'affirmation de Pauwels (1993) que les anciennes cités de Kinshasa étaient verdoyantes par la présence de manguiers, d'avocatiers, de safoutiers, de palmiers à huile et cocotiers. Cela a été aussi observé par (Makumbelo et al., 2020) sur l'inventaire des espèces végétales mises en culture dans les parcelles en milieu urbain. Cas de la commune de Limete - Kinshasa - R. D. Congo que l'étude de la perception de l'utilité des arbres fruitiers chez ceux qui les cultivent montre que cette population plante premièrement pour la seule autoconsommation (36,6%). L'autoconsommation et l'ombrage dans la parcelle (21,2%) précèdent l'autoconsommation et la vente des fruits (19,3%) ce qui s'avère être pratiquement le cas avec la population riveraine de Kindele.

La plupart des espèces fruitières sont des plantes médicinales, et près de quatre-vingts recettes à base d'espèces fruitières ont été relevées. Elles utilisent les feuilles, l'écorce, parfois les jeunes bourgeons, et traitent une pathologie courante et variée (ciguatera, toux, douleurs abdominales, vomissements, céphalées, etc.). Les arbres fruitiers qui se trouvent à proximité des maisons sont ainsi des ressources médicinales faciles d'accès pour les mères de famille.

La contrainte majeure à la plantation d'arbres dans les résidences de Kindele reste l'insuffisance d'espace. Cette situation n'est pas particulière à Kindele puisque Buissereset al. (2009) reconnaissent qu'en ville, l'arbre et le citadin sont en compétition pour l'utilisation de l'espace et que les sols en tant que milieu de croissance pour les arbres sont peu disponibles du fait que l'espace urbain aérien et souterrain est meublé par plusieurs types de structures et d'infrastructures. Ainsi, des activités aussi variées que les travaux de construction ou de rénovation domiciliaire modifient le volume, la quantité et la structure du sol colonisable par les racines.

Toutefois, certains résidents ne pratiquent pas la plantation d'arbres par négligence ou par fait d'ignorance de bienfaits de l'arbre dans leur environnement. En vue d'optimiser la présence d'arbres dans la ville, il est nécessaire d'assujettir le droit de bâtir d'une obligation de planter des arbres dans les résidences. Un nombre optimum d'arbres à planter en parcelle pourrait alors être fixé par voie de consensus dans les municipalités.

En outre, les résidents de Kindele craignent les éventuels dégâts liés à la présence d'arbres dans les résidences vu la pente du sol et, pour cette raison ils s'adonnent peu à la plantation. Cette crainte est bien fondée selon Carter (1995). D'après celui-ci les arbres mal plantés ou inadaptés constituent un danger pour les citadins, soit directement par la chute de branches ou de l'arbre lui-même, soit indirectement par les menaces à la sécurité humaine liées à l'accrochage des branches aux lignes électriques aériennes et les cachettes que les arbres assurent aux agresseurs. Toutefois, ces menaces peuvent être évitées aisément par un choix rationnel des espèces et leur entretien régulier. Il y a donc nécessité d'améliorer le programme de surveillance des arbres en milieu urbain sous les auspices du service municipal compétent.

Les menaces sur les arbres fruitiers ont deux principales causes :

ï La surexploitation en vue de leur utilisation à des fins de subsistance ou de commerce ;

ï L'exploitation du bois d'oeuvre, qui pose des problèmes plus larges que la seule conservation des essences prélevées. Les répercussions sur l'écosystème ont des causes directes liées aux pratiques d'exploitation. Les effets indirects de l'exploitation forestière peuvent être désastreux.

La littérature est claire sur le fait qu'une exploitation accrue des arbres peut entraîner la dégradation des ressources (De JONG et al. 2000 ; SENE, 2001) alors il est important que les autorités communiquent régulièrement à la population sur une gestion rationnelle de ces ressources car sa mauvaise utilisation aura des répercussions dangereuses à la suite de temps.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry