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Analyse financière de la chaine de valeur du manioc dans la région de l'est-Cameroun


par Junie Hilary MAPPE
Université de dschang/ FASA - Ingénieur de travaux agronome/ licence pro en agronomie 2019
  

Disponible en mode multipage

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    DEDICACES

    Je dédie l'intégralité de ce travail à celui qui s'est toujours manifesté dans ma

    vie : le Seigneur Dieu Tout Puissant

    A ma mère KAYO Jeanine pour son soutient, ses efforts consentis pour mon éducation et son amour.

    REMERCIEMENTS

    Je voudrais du fond du coeur exprimer ma gratitude aux personnes dont les noms suivent, pour avoir contribué d'une manière significative à l'élaboration de ce document :

    - A M. TAKOU Martin pour avoir accepté de superviser ce travail et pour les lectures et les corrections qui ont été essentielles à la production de ce rapport, pour son encadrement au cours de ce stage et pour m'avoir accordé la possibilité de faire ce stage qui a abouti à la rédaction de ce travail. Merci également pour son soutien moral et intellectuel. Ses conseilset remarques à travers les lectures et la pertinence des corrections apportées à ce rapport. Bref, pour l'attention particulière accordée au déroulement harmonieux de ce stage ;

    - Au personnel enseignant et dirigeantde ISA ;

    - A M.TCHEMTCHOUA Éléazar, M.DEKOKEBE Simonpour la littérature grise qu'ils ont mise à ma disposition ;

    - Au Chef de Projet du PAAESA-EST, M. TANGOU Samuel pour sa disponibilité, ses encouragements et ses conseils ;

    - A tout le personnel du projet PAAESA-EST avec qui les échanges m'ont permis de réaliser ce travail ;

    - Aux producteurs, transformateurs et commerçants des communes de Bertoua 1er et Mandjou

    - Tous mes camarades et promotionnaires, plus spécialement NSIM Brice, BASSAHAG Jacques, MANGA Félix, DJEUNANG Vicky ; DANG Yvespour les moments de travail en groupe menés ensemble ;

    Ma reconnaissance s'adresse aussi à ceux qui m'ont toujours soutenu sans relâche. Je pense tout particulièrement à :

    -A mes parents, YONG Abraham et KAYO Jeanine pour leur soutien moral et financier et pour leur immense amour ;

    - A ma tante, CHINADY Lydie qui a été comme une seconde mère, pour m'avoir apporté un soutien moral et physique tout au long de cette année ;

    - A ma soeur, mon amie CHIWEN Manuela pour son soutient moral et physique. Pour m'avoir accompagné lors de la collecte de donnée chez les commerçants du marché de Bertoua et Mandjou

    - A mes frères, soeurs, cousins et cousines : YONG Paul, TALLA Rostand, FONGUI Ariane, AKWI Divina, KAYO Borel, DJUWA Aurélie,WADOUM Dilane.

    - A mes amis TCHANOU Cédric, ESSOMBE Charles, EKADOU Candice, VOUNDI Yannick, SOBZE Cédric, MAWA Monique, MAPA Julie, FOKOU Stella.

    TABLE DES MATIERES

    Table des matières

    DEDICACES Erreur ! Signet non défini.

    REMERCIEMENTS ii

    TABLE DES MATIERES iii

    LISTE DES TABLEAUX v

    LISTE DES FIGURES vi

    LISTE DES ANNEXES vi

    LISTE DES ABREVIATIONS vii

    RESUME viii

    ABSTRACT ix

    CHAPITRE I: INTRODUCTION 1

    1.1. Contexte et justification 1

    1.2. Problématique 2

    1.3. Objectifs 3

    1.3.1. Objectif global 3

    1.3.2. Objectifs spécifiques 3

    1.4. Importance de l'étude 4

    1.4.1. Importance théorique 4

    1.4.2. Importance pratique 4

    1.5. Organisation du rapport 4

    CHAPITRE II : DEFINITION DES CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE 6

    2.1. Définition des concepts 6

    2.1.1. Filière 6

    2.1.2. Chaines de valeurs 6

    2.1.3. Acteurs 7

    2.1.4. Valeur ajoutée 8

    2.1.5. Consommation intermédiaire 8

    2.2. Cadre théorique 8

    2.2.1. La théorie de la rentabilité 8

    2.3. Revue de la littérature 11

    2.3.1. Présentation de la chaine de valeur 11

    2.3.2. Analyse de la chaine de valeur 12

    2.3.3. Structure de la chaine de valeur 13

    CHAPITREIII : METHODOLOGIE 15

    3.1. Choix et Présentation de la zone d'étude 15

    3.1.1. Choix de la zone d'étude 15

    3.1.2. Présentation de la zone d'étude 16

    3.2. Sources des données 18

    3.2.1. Les données de sources secondaires 18

    3.2.2. Les données de sources primaires 18

    3.3. Approche méthodologique 19

    3.4. Echantillonnage 19

    3.5. Traitement et analyse des données 20

    3.6. Limites de l'étude 22

    CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS 23

    4.1. Les comptes d'exploitation des filières 23

    4.1.1. Compte d'exploitation de la production du manioc 23

    4.1.2. Compte d'exploitation de la transformation 26

    4.1.3. Compte d'exploitation de la commercialisation 31

    4.2. Répartition de la valeur ajoutée entre les acteurs 32

    4.2.1. La valeur ajoutée dans la chaine de valeur du manioc 32

    4.2.2. La valeur ajoutée dans la chaine de valeur des cossettes 33

    4.2.3. La valeur ajoutée dans la chaine de valeur du tapioca 34

    4.3. Analyse des difficultés qui influence la chaine de valeur 35

    4.3.1. Au niveau des producteurs 35

    4.3.2. Au niveau des transformateurs 35

    4.3.3. Au niveau des commerçants 35

    CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 37

    5.1. Conclusion 37

    5.2. Recommandations 38

    REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE 40

    ANNEXE 41

    QUESTIONNAIRE (aux producteurs) 41

    QUESTIONNAIRE (aux transformateurs) 45

    QUESTIONNAIRE (aux commerçants) 48

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1: Acteurs enquêtés et leurs effectifs 3

    Tableau 2: Répartition et échantillonnage des producteurs/transformateurs par commune 29

    Tableau 3: Échantillonnage des commerçants par commune 29

    Tableau 4: racine de manioc 32

    Tableau 5: Compte d'exploitation de la production du manioc 34

    Tableau 6: Compte d'exploitation de la transformation en cossettes 38

    Tableau 7: Compte d'exploitation de la transformation en tapioca 39

    Tableau 8: Compte d'exploitation du commerçant par produit 41

    Tableau 9: répartition de la valeur ajoutée du manioc doux par acteur 42

    Tableau 10: répartition de la valeur ajoutée directe des cossettes par acteur 42

    Tableau 11: répartition de la valeur ajoutée directe du tapioca par acteur 43

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Carte de la région de l'Est-Cameroun 3

    Figure 2: cossette de manioc 35

    Figure 3: tapioca jaune 36

    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1: Table d'unité de mesure locale 3

    Annexe 2: Liste Des Producteurs A Enqueter Dans Le Cadre De l'etude Sur l'analyse De La Chaine De Valeur Du Manioc Au Sein Du Pprojet Paaesa-Est 50

    LISTE DES ABREVIATIONS

    CI : Consommation Intermédiaire

    CIRAD : Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement

    CV : Chaine de Valeur

    EFA : Entreprise Familiale Agricole

    FAO: Food and Agriculture Organization of the United Nations

    FSIN : Food Sécurity Information Network

    HCR : Haut Commissariat des Réfugiés

    INRA : Institut Nationale de Recherche Agronomique

    IRAD : Institut de Recherche Agricole pour le Développement

    ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

    PAAESA-EST : Projet d'Appui à l'Autonomisation Economique et la Sécurité Alimentaire

    PAM: Programme Alimentaire Mondial

    PNUD: Programme des Nations Unies Pour le Développement

    RBE: Revenu Brut d'Exploitation

    RNE: Revenu Net d'Exploitation

    SMIG: Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti

    TRI: Taux de Rentabilité Interne

    USAID: United States Agency International Development

    VAN: Valeur Actualisée Nette

    RESUME

    L'objectif global de l'étude présentée dans ce document était de mener une analyse financière et économique de la chaîne de valeur du manioc dans les communes de Bertoua 1er et Mandjou. Les résultats de cette étude seront utilisés pour l'élaboration d'un plan stratégique visant l'amélioration de la productivité du manioc et la rentabilité de tous les acteurs de la chaine y compris les consommateurs. La collecte de donnée s'est faite auprès de 12 producteurs, 10 transformateurs et 08 commerçants. 09villages ont servi d'échantillon pour l'analyse des chaines de valeur du manioc au niveau de la production et transformation à savoir :Bonis, Birpondo, Kaigama, Zangoua,Bazzama, Ndembo, Nganboula, Sambi, Adinkol et 02 marchés au niveau de la commercialisation : marché centrale de Bertoua et marché de Mandjou. Une méthode à deux étapes a été utilisée pour la collecte des données : une revue de la littérature sur la chaîne de valeur du manioc, et des enquêtes approfondies ont ensuite été conduites pour la collecte des données primaires au niveau de chaque acteur de la chaîne de valeur. Les entretiens approfondis ont été menés à l'aide des questionnaires. Les questionnaires ont été conçus pour collecter des données sur les coûts de production, coûts de transformation et de commercialisation, la quantité des revenus et leur distribution tout au long de la chaîne de valeur du manioc et les difficultés qui influencent la valeur ajoutée des acteurs. Nos enquêtes ont montré que, les principaux acteurs de la chaîne de valeur du manioc sont les producteurs, les transformateurs, les commerçants.Les activités liées à la chaine de valeur manioc sont toutes rentables, du fait de l'émergence de nouveaux débouchés.Dans la Chaine de valeur manioc racine, les producteurs captent entre 45.7% de la VA, quant aux commerçants 54.3%. Dans la Chaine de valeur cossette, les producteurs captent en moyenne 28.6% de la VA, les transformateurs récupèrent près de 30.4% de la VA et les commerçants leur part de VA est de 34%. Dans la Chaine de valeur tapioca, les producteurs captent en moyenne 20% de la VA, les transformateurs récupèrent près de 63% de la VA et les commerçants leur part de VA est de 17%. Au niveau des revenus, chez les producteurs, la part du RBE sur la vente de manioc racine est de 37600Fcfa/t, chez les transformateurs en cossette, le RBE est de 71.000Fcfa/t, chez les transformateurs en tapioca, le RBE est de 214.000Fcfa/t,chez les commerçants, le RBE est de 82.800Fcfa/t pour les cossettes, de 54.500Fcfa/t pour le tapioca et de 49.500Fcfa/t pour le manioc racine. Cependant l'analyse économique révèle aussi des situations de fragilité, notamment pour les producteurs et les transformateurs qui sont confrontés à la volatilité des prix et aux risques et chez les commerçants la rareté de la marchandise.

    ABSTRACT

    The overall objective of the study presented in this paper was to conduct a financial and economic analysis of the cassava value chain in the communes of Bertoua I and Mandjou. The results of this study will be used to develop a strategic plan to improve cassava productivity and the profitability of all actors in the chain including consumers. Nine sample villages were selected for analysis of cassava value chains: Bonis, Birpondo, Kaigama, Zangoua, Bazzama, Ndembo, Nganboula, Sambi, Adinkol. A two-step method was used for data collection: a review of the cassava value chain literature, and in-depth surveys were then conducted for the collection of primary data at the level of each actor in the supply chain-value. In-depth interviews were conducted using questionnaires. The questionnaires were designed to collect data on production costs, processing and marketing costs, quantity of revenues and their distribution along the cassava value chain and the difficulties that influence the value added of the actors. Our surveys have shown that the main actors in the cassava value chain are producers, processors, traders. Activities related to the cassava value chain are all profitable because of the emergence of new markets. In the tapioca value chain, the producers collect on average 20% of the VA, the processors recover about 63% of the VA and the traders their share of VA is of 17%. At the level of incomes, among producers, the share of the EBITDA on the sale of root cassava is 37600Fcfa / t, for the cossette processors, the RBE is 71.000Fcfa / t, for the tapioca processors, the RBE is 214,000 Fcfa / t, at the merchants, the RBE is 82,800Fcfa / t for the chips, 54,500Fcfa / t for the tapioca and 49,500Fcfa / t for the root cassava. However, the economic analysis also reveals situations of fragility, especially for producers and processors who are confronted with price volatility and risks and with traders the scarcity of merchandise.

    CHAPITRE I: INTRODUCTION

    1.1. Contexteet justification

    Le progrès scientifique et technologique a contribué à améliorer significativement le niveau de vie de la population mondiale dans son ensemble. Celle-ci compte actuellement 7 milliards d'habitants, dont un sur quatre est jeune (PNUD, 2016). Mais à mesure que cette population augmente, les problèmes de la sécurité alimentaire prennent également de l'ampleur particulièrement en Afrique subsaharienne et en Asie du sud (FAO etal., 2015).

    L'Afrique subsaharienne est la région du monde où les effets de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté sont les plus ressentis. Selon le dernier rapport sur l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde, 23,2 % de la population, soit près d'un individu sur quatre dans cette région souffre de la faim (FAO et al., 2015). Aussi, 48,5 % de cette population vit sous le seuil de la pauvreté (Fatunbiet al., 2015).

    Selon le FAO (2006) l'agriculture, la lutte contre l'insécurité alimentaire et la pauvreté sont étroitement liés. C'est ainsi qu'elle affirme que l'agriculture revêt une importance capitale dans le développement économique, la lutte contre la pauvreté et l'amélioration de la sécurité alimentaire. C'est fort de cette réalité que plusieurs ONG et projets au rang desquels le PAAESA-EST (Projet d'Appui à l'Autonomisation Economique et la Sécurité Alimentaire) vont baser leurs stratégies sur l'agriculture.

    Initialement adoptée comme une culture de réserve pour la famine après son introduction en Afrique par les commerçants portugais, le manioc est en train de rapidement devenir une culture vivrière dominante en Afrique subsaharienne (Phillips et al., 2004). Il supporte la fertilité limitée des sols et est capable de produire de hauts rendements dans de mauvaises conditions (Nweke, 2004).D'après les chercheurs de l'IRAD(2013), «Même sur les sols pauvres, le manioc donne des rendements raisonnables. Il résiste à la sécheresse, ce qui fait de lui une denrée bien propice lors des périodes de sécheresses et de famines». Le manioc est la deuxième culture vivrière du Camerounjuste après le maïset constitue un des alimentsde base des populations avec plus de 40 différentes recettes culinaires et utilisations diverses. Il est cultivé dans toutes les zones agro écologiquescouvrant neuf des dix régionsavec une forte propension dans le «Grand Sud» Cameroun(comprenant les régions de l'Est, du Centre, du Sud, du Littoral, Sud-ouest, de l'Ouest et du Nord-ouest). Le manioc est particulièrement cultivé dans la zone agro-écologique de forêt humide (centre, sud, est, ouest) avec une production annuelle estimée à 4.5 millions de tonnes pour 21.500 hectares et plus de 70% de cette production provient des petits exploitants qui utilisent des variétés traditionnelles et obtiennent moins de 10 tonnes à l'hectare.

    1.2. Problématique

    Dans les pays en développement en général et l'Afrique subsaharienne en particulier, l'autosuffisance alimentaire constitue une des préoccupations majeures des gouvernements dans la mise en place des plans de développement et des stratégies alimentaires (FAO, 1997).

    Au Cameroun, l'insécurité alimentaire touche plus les régions du grand nord et de l'Est (FSIN, 2017). Cette situation se justifie par des crises diverses engendrées par la secte BokoHaram, des conflits sociopolitiques et l'afflux des réfugiés centrafricains à l'Est (PAM, 2016).

    Pour faire face à cette situation, la population a développé des activités lucratives diversifiées parmi lesquelles la culture et la transformation des racines de manioc capable de soutenir la sécurité alimentaire et de créer des revenus à travers le marché de plus en plus en croissance.

    Le manioc est une culture vivrière dont la valeur principale se trouve dans ses racines et dans sa diversité de transformations en produits conservables.Dans la région de l'Est-Cameroun, le manioc vient en tête des productions et constitue ainsi l'aliment de base de la population

    Néanmoins, malgré cette importance visible des racines de manioc et de ses produits dérivés, la production,la transformation et la chaine de commercialisation desdits produits souffrent encore d'un fonctionnement inadapté et des problèmes organisationnels qui réduisent la profitabilité de ce sous secteurs. D'où, les acteurs de la filière font face à des diverses contraintes relatives au manque d'information sur la situation du marché (asymétrie de l'information), de bonnes infrastructures de vente, de stockage et de transport.

    Ce qui pousse parfois les producteurs à vendre leurs produits à des prix inférieurs à ceux qu'ils auraient pu obtenir s'ils les avaient transportés eux-mêmes vers des marchés plus éloignés. Il existe encore un grand écart entre le prix payé au producteur et le prix payé par le consommateur final. La part du producteur dans le prix payé par le consommateur devient moindre rendant ainsi sa marge bénéficiaire faible.

    Ainsi, cette défaillance du système d'information ne peut aboutir qu'à des résultats économiquement inefficaces. C'est ainsi que l'analyse économique et financière de la chaîne de valeurs du manioc a une importance capitale pour déterminer la valeur du produit à chaque niveau de la filière et a pour objectif généralde guider l'élaboration d'un plan stratégique pour l'amélioration de la productivité et de la rentabilité du manioc au profit de tous les acteurs de la chaîne.

    D'où la question centrale de cette étude : Dans quelle mesure les activités des acteurs au sein de la chaine de valeur sont-elles rentables ?

    De cette question centrale découlent les questions spécifiques suivantes :

    - Quels sont les acteurs impliqués dans la chaine de valeur?

    - Quel est le résultat économique de chaque acteur ?

    - Quel est l'activité la plus rentable de la chaine ?

    - Quelles sont les contraintes et opportunités pour chaque groupe d'acteurs dans la filière manioc ?

    1.3. Objectifs

    1.3.1. Objectif global

    Cette étude vise à réaliser une analyse financière et économique de la chaine de valeur du manioc dans les communes de Bertoua 1er et Mandjou afin deproposer des recommandations qui puissent améliorer le fonctionnement de la filière et d'améliorer les performances économiques des acteurs

    1.3.2. Objectifs spécifiques 

    De manière spécifique, cette étude a pour objectifs de :

    · Elaborer les comptes d'exploitations de la culture, de la transformation et de la commercialisation

    · Faire une répartition de la valeur ajoutée entre les acteurs

    · Analyser les difficultés qui pourraient éventuellement influencer la chaine de valeur

    1.4. Importance de l'étude

    Cette étude revêt une importance à la fois théorique et pratique

    1.4.1. Importance théorique

    Théoriquement, l'étude contribuera à une meilleure compréhension des chaines de valeurs et du bénéfice qu'elles apportent aux différents acteurs des maillons. L'étude contribuera aussi à l'enrichissement de la littérature existante relative aux chaines de valeurs sur les produits agro-pastoraux

    1.4.2. Importance pratique

    Sur le plan pratique, cette étude  :

    · Permettra aux paysans 

    - De mettre en lumière les contraintes qui empêchent bien souvent les petits exploitants de conquérir des parts de marché.

    - De mieux cerner les rôles des acteurs de la chaine de valeur et de comprendre la nécessité de leur implication dans celle-ci.

    - D'optimiser le revenu et leur production

    · Permettra au PAAESA-EST

    - De constituerune base d'évaluation des activités réalisées par le projet.

    - D'éveiller leur attention sur des points non pris en compte

    · Permettra aux décideurs politiques et économiques

    - De saisir le potentiel des chaines de valeurs comme outil d'analyse et de création de richesse pour une amélioration effective des conditions de vie des paysans

    1.5. Organisation du rapport

    Le présent document est structuré en cinq chapitres à savoir :


    · Le présent chapitre introductif qui a porté sur le contexte de l'étude, sa problématique, ses objectifs, et son importance ;


    · Le chapitre 2 qui est consacré à la clarification des concepts, à la présentation du cadre théorique et à la revue de la littérature relative au sujet traité ;


    · Le chapitre 3 qui présente la méthodologie utilisée pour la collecte et l'analyse des données nécessaires à la réalisation des objectifs fixés ;


    · Le chapitre 4 quant à lui présente l'analyse et les résultats obtenus ;


    · Le chapitre 5 présente les conclusions et recommandations de l'étude.

    CHAPITRE II : DEFINITION DES CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LA LITTERATURE

    2.1. Définition des concepts

    2.1.1. Filière

    Le concept de « filière » est francophone et a été développé par des institutions de recherche françaises telles que l'INRA et le CIRAD dans les années 60 autour de l'étude des relations de l'agriculture avec les secteurs amont et aval. Ce concept est issu d'une approche technico- économique de la production, et renvoie aux opérations techniques le long d'une chaine de production.

    Pour Dugue et al. (2006), « la filière est un moyen abstrait de représenter les différentes étapes suivies par un produit donné du stade de la production au stade de la consommation, en passant par la transformation, le transport, la commercialisation ». Ces mêmes auteurs la définissent comme étant l'ensemble des agents économiques qui contribuent directement à la production puis à la transformation et à l'acheminement jusqu'au marché de réalisation d'un même produit

    La notion de filière est polysémique, et donc parfois ambiguë. Elle peut renvoyer tantôt à un outil d'analyse, tantôt à un cadre d'action basé sur un mode d'organisation vertical.

    C'est l'ensemble d'activités et/ou des acteurs représentant la succession d'états allant de la naissance à la transformation éventuelle et la distribution d'un bien ou d'un service dans un secteur économique donné.

    En bref une filière est une succession d'actions menées par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit.

    2.1.2. Chaines de valeurs

    Concept promu par Michael Porter(1980) décrivant un ensemble d'activités interdépendantes dont la poursuite permet de créer de la valeur identifiable et, si possible, mesurable.La chaîne de valeur décrit l'ensemble des activités nécessaires pour mener un produit ou un service de sa conception, à travers différentes phases de production (impliquant une succession de transformations physiques et d'utilisations de divers services), à sa distribution aux consommateurs finaux, puis à sa destruction après utilisation. Elle intègre donc toutes les étapes de l'approvisionnement en matières premières à la consommation finale.

    Selon Kaplinsky et Morris (2001) la chaine de valeur de l'anglais « value Chain » décrit une large gamme d'activités qui sont nécessaires pour amener un produit ou un service de sa conception, en passant par les différentes phases de production, jusqu'au consommateur final.

    Une chaîne de valeur est, par définition, un partenariat stratégique entre des entreprises interdépendantes qui entretiennent des liens de collaboration pour apporter progressivement une valeur ajoutée aux consommateurs finaux, ce qui se traduit par un avantage concurrentiel collectif.

    La chaine de valeur est un mécanisme qui permet aux producteurs, aux transformateurs et aux négociants, à des moments et à des endroits différents, d'ajouter progressivement de la valeur aux produits et services lorsqu'ils passent d'un maillon de la chaîne à un autre, jusqu'à atteindre le consommateur final (ONUDI, 2011).

    L'approche de la chaîne de valeur s'intéresse, davantage, à identifier l'ensemble des couts financiers et économiques le long de la chaine, afin de déterminer où et combien de valeur est ajoutée et quelle est l'importance relative des différents agents, en relation avec la structure de gouvernance formelle et informelle (Gereffiet al., 1994).

    2.1.3. Acteurs

    En économie, les individus ou les groupes d'individus qui interviennent dans la production, l'échange, la transformation ou la consommation de produits sont appelés agents. Certains auteurs parlent aussi d'acteurs économiques (Duteurtreet al., 2000).

    Pour Dugueet al., (2006), plusieurs catégories d'acteurs peuvent intervenir dans une filière et y apporter des contributions aussi différentes les unes des autres. Il peut y avoir des acteurs directs qui sont propriétaires du produit à un moment donné dans la chaîne, ce sont les producteurs et les commerçants ; les acteurs indirects qui interviennent dans le processus de production en tant que prestataires de service ou sources de financement ; les acteurs d'appui qui fournissent les accompagnement techniques aux opérateurs des filières en matière de formation, de conseil, d'information..., et l'Etat

    Les acteurs principaux d'une chaîne de valeur sont les fournisseurs, les producteurs, les transformateurs, les agents de commercialisation et les acheteurs. Ces opérateurs de la chaîne sont liés par une série de relations commerciales qui font transiter le produit depuis les producteurs primaires jusqu'aux consommateurs finaux.

    Dans le cadre de cette étude, la notion d'acteurs va se limiter aux acteurs directs. Ces derniers sont constitués des paysans (producteurs) qui s'occupent directement de la production, des transformateurs qui transforment en plusieurs dérivés et commerçants qui disposent le manioc et ses produits dérivés à chaque étape de la chaîne.

    2.1.4. Valeur ajoutée

    La valeur ajoutée est un indicateur permettant de mesurer la richesse brute créée par une entreprise ou l'accroissement de valeur qu'elle a généré du fait de ses activités courantes. Elle représente donc une traduction de l'activité de l'entreprise : différence entre chiffre d'affaires et les consommations intermédiaires.

    La valeur ajoutée est une donnée universelle utilisée tant sur le plan micro-économie qu'au niveau macro-économie. Elle permet des comparaisons entre entreprises du même secteur d'activité.

    2.1.5. Consommation intermédiaire

    La consommation intermédiaire se caractérise par l'utilisation des biens et services dans le but de satisfaire un besoin ces biens et services peuvent être transformés lors du processus de production. Comme par exemple l'achat des intrants est une CI dans la production agricole ; Les dépenses en munitions sont clairement des CI de la production des services de défense ou de police

    2.2. Cadre théorique

    2.2.1. La théorie de la rentabilité

    L'évaluation de la rentabilité peut se baser sur une analyse financière et/ou économique. En restant dans la logique de notre étude, nous examinerons les éléments de l'analyse financière permettant de déterminer les charges engagés, les recettes et les bénéfices obtenus. Déterminer la rentabilité revient à calculer les coûts de production, les revenus et le bénéfice nets d'exploitation. Gregersen et Contreras (1994) pensent que l'analyse financière désigne le type d'analyse qui ne s'intéresse qu'aux flux monétaires réels de sortie (coûts) et d'entrée (recettes) concernant les individus ou groupes d'individus déterminés à l'intérieur de la société (agriculteurs, firmes privées, organismes publics et autres). Dans ce sens, l'analyse financière ne traite que des biens et services pour lesquels un payement intervient (des payements réels en argent effectués par exemple pour la main-d'oeuvre, le capital, etc.). Nous baserons notre étude sur l'analyse du compte d'exploitation et sur les indicateurs de la rentabilité.

    2.2.1.1. L'analyse du compte d'exploitation

    Le compte d'exploitation est un compte financier qui résume les recettes et les dépenses d'une entreprise au cours d'un exercice comptable. C'est donc un état qui rend compte des résultats de l'activité de l'entreprise pendant l'exercice. Le résultat net ou bénéfice est ce qui reste après que les dépenses de production ont été déduites de la vente des produits. En d'autre terme résultat ou bénéfice = recettes -dépenses. Les recettes dans la plupart des exploitations proviennent de la vente des produits cultivés ou des animaux. Les postes de dépense d'exploitation en numéraire détaillent toutes les dépenses en argent engagées pour la production .Le compte d'exploitation représente l'ensemble des flux de dépenses et recettes au cours d'une année ou d'une période déterminée. Le compte d'exploitation réunit aussi bien les ressources en investissements qu'en emplois (frais de personnel, impôts indirects), ainsi que toutes les activités relatives à l'activité courante d'exploitation. L'analyse du compte d'exploitation peut nous renseigner sur l'évolution du résultat en fonction d'une variation du chiffre d'affaire. Ce compte permet de calculer les charges fixes et variables, les recettes et les bénéfices d'exploitation (www.cours-comptabilité.com).

    2.2.1.2. La détermination des coûts de production

    Les coûts, encore appelés charges de production ou d'exploitation se décomposent en coûts fixes et coûts variables. Les coûts fixes sont représentés par l'ensemble des charges dont le montant reste stable, quelque soit le niveau de production de l'exploitation. En fait, cette fixité n'est prise en compte que si, dans l'intervalle de variation de l'activité, la structure et l'organisation de l'entreprise ne changent pas ou changent peu, d'où le nom de coûts de structure qui leur est donné. La dotation à l'amortissement peut faire partie des coûts fixes ou être traitée comme un coût individuel. Les coûts variables, au contraire des précédents, sont un ensemble de charges qui voient leur montant directement influencés par le niveau d'activité de l'exploitation. Ils sont fréquemment considérés comme approximativement proportionnels à ce niveau d'activité. Ces coûts variables trouvent naissance dans les opérations d'exploitation, ils correspondent à des consommations de facteurs de production liés directement au volume des opérations de production, d'où le nom de coûts opérationnels qui leur est aussi donné (Diouf, 2002).

    2.2.1.3. Les indicateurs de la rentabilité

    L'analyse de la rentabilité d'un investissement est l'importance relative du revenu obtenu ou escompté par rapport au capital utilisé pour effectuer cet investissement (Moulendé, 1995). Cette analyse est souvent vue comme l'analyse de l'investissement, l'analyse de la rentabilité et l'analyse des flux de trésorerie. Ces analyses sont souvent effectuées en estimant: la Valeur Actuelle Nette (VAN), le Taux de Rentabilité Interne (TRI) et le Ratio Bénéfice-Coût (B/C) (Mélech, 2008).

    - La VAN permet de comparer deux possibilités s'excluant mutuellement. Si la valeur actualisée des bénéfices du projet excède la valeur actualisée des coûts, le projet aura une valeur actualisée positive. Si, dans ce cas, on utilise un taux d'actualisation social approprié pour calculer les valeurs actualisées, le projet aura aussi un taux de rentabilité économique qui excèdera le taux d'actualisation social (Gregersen et Contreras, 1994). Cet indicateur est calculé de deux manières. Pour certains auteurs, c'est la somme des flux monétaires actualisés, obtenue après investissement. Pour d'autres, la justification du qualificatif « nette » contraint à la comparaison des cash flows actualisés de l'entreprise et de l'investissement qui les a générés. La valeur actuelle nette mesure à partir d'informations comptables si l'investissement peut réaliser les objectifs attendus des apporteurs de capitaux. Une VAN positive indique que l'investissement peut être entrepris; mais si elle devient négative, il faudra attendre ou s'abstenir (Mélech, 2008).

    - Le TRI mesure le taux d'intérêt auquel la valeur actuelle des coûts égalise la valeur actuelle des bénéfices. Il peut être mis en relation avec tout autre taux d'intérêt, notamment le taux pratiqué par les banques commerciales ou le taux de rémunération des investissements payés. Dans la mesure où ce TRI est supérieur à ces autres taux mentionnés, il est adéquat de conclure que la technologie fut un bon investissement. De plus, le TRI donne une indication sur le taux maximal d'intérêt que peut supporter un projet, si la totalité des financements est couverte par les emprunts (Azontonde, 2004). C'est aussi le ratio mesurant la rentabilité de l'investissement (Moulendé, 1995). Selon Gregersen et Contreras (1994), il permet de classer des projets dans le cas où un budget limité doit être alloué à différents projets possibles ne s'excluant pas mutuellement (budget d'investissement).

    - Le ratio B/C mesure la valeur relative du bénéfice obtenue par unité de capital utilisé. Ce ratio tient compte des contraintes financières au niveau de l'investissement et au niveau des dépenses du fonctionnement. Il est possible de déterminer le moment où la rentabilité est atteinte ; on l'appelle : seuil de rentabilité

    2.3. Revue de la littérature

    2.3.1. Présentation de la chaine de valeur

    La chaine de valeur est un mécanisme qui permet aux producteurs, aux transformateurs et aux négociants, à des moments et à des endroits différents, d'ajouter progressivement de la valeur aux produits et services lorsqu'ils passent d'un maillon de la chaîne à un autre, jusqu'à atteindre le consommateur final (ONUDI, 2011). Les acteurs principaux d'une chaîne de valeur sont les fournisseurs, les producteurs, les transformateurs, les agents de commercialisation et les acheteurs. Ces opérateurs de la chaîne sont liés par une série de relations commerciales qui font transiter le produit depuis les producteurs primaires jusqu'aux consommateurs finaux. Selon ce point de vue qui privilégie la séquence des fonctions et de leurs opérateurs respectifs, une chaîne de valeur se présente comme une série de maillons. (Springer-Heinzeet al.., 2007).Historiquement, la notion de « chaîne de valeur » tire son origine de la notion de « filière » (Raikeset al., 2000). Dans une analyse de filière, on se préoccupe de l'analyse de la succession d'actions menées par des acteurs pour produire, pour transformer, pour vendre et pour consommer un produit. Ces acteurs ne se connaissent pas nécessairement. Dans une chaîne de valeur, par contre, les acteurs se supportent mutuellement et chacun travaille dans le souci d'améliorer la compétitivité de l'autre et surtout en visant la satisfaction du consommateur (Kit et al., 2006). A l'intérieur d'une filière donnée, on peut rencontrer plusieurs chaînes de valeurs.

    2.3.2. Analyse de la chaine de valeur

    L'analyse de la chaîne de valeur a été utilisée par de nombreux gouvernements et agences de développement afin de déterminer les possibilités de croissance et de développement associées à certains produits de base, produits et services (ONUDI, 2014).

    l'analyse de la chaîne de valeur est une évaluation de tous les acteurs et de tous les facteurs qui participent à la réalisation des activités et des relations créées entre les participants de façon à identifier les principales entraves à l'amélioration du rendement, de la productivité et de la compétitivité et la façon dont ces entraves peuvent être surmontées. Calvin et Linda, (2014)

    Pour Kaplinsky et Morris, (2001) l'analyse de la chaine de valeur commence par une cartographie de la chaîne de valeur avec ses différents acteurs, leurs relations et les fonctions qu'ils exercent dans la chaîne. Vient ensuite une analyse des structures de gouvernance et de la dynamique du pouvoir dans la chaîne. Si possible les prix et les marges de la chaîne sont réunis et la production actuelle, la logistique et le processus commercial sont analysés de même que la structure des prix de revient. Enfin, les rentes économiques, les avantages plus structurels des différents acteurs de la chaîne sont analysés à côté de ceux des concurrents. que ce soit dans le même pays ou ailleurs dans le monde. Cette information permet de déterminer qui détient le plus de pouvoir dans la chaîne, plus important encore, s'il existe un avantage compétitif sur les concurrents, ou si cet avantage peut être créé.

    Dans l'analyse de chaîne de valeur, l'analyse de l'efficacité de la chaîne de valeur exploite deux notions essentielles dont la valeur ajoutée créée et les revenus distribuent. Ainsi, l'analyse de l'efficacité vise à apprécier le montant de la valeur ajoutée pour l'ensemble de la chaine; déterminer comment la valeur ajoutée est créée par la chaine et par quels agents; et déterminer les revenus distribues, c'est-à-dire, savoir comment sont rémunères les agents pour leur participation aux activités de la chaine (Bockel and Tallec, 2005).

    En réalité, il n'existe pas de méthode unique pour l'analyse de chaîne de valeurs. Mais, il y a de bonnes raisons de recommander l'utilisation d'une combinaison de méthodes qualitatives et quantitatives aussi bien dans la collecte que dans l'analyse des données. Au plan pratique, il existe quatre principales composantes dans une analyse de la chaîne de valeurs (Kaplinsky et Morris, 2001):

    - La cartographie et la caractérisation des acteurs participant à la production, la distribution, le marketing et les ventes d'un produit particulier.

    - Une évaluation des mécanismes de gouvernance de la chaîne de valeurs, en termes de structure des relations et des mécanismes de coordination qui existent entre les acteurs de la chaîne de valeurs, de manière à identifier les arrangements institutionnels qu'il serait indispensable de cibler pour améliorer les capacités, remédier aux distorsions distributionnelles et pour accroître la valeur ajoutée.

    - Une analyse des possibilités de perfectionnement au sein de la chaîne par les différents acteurs de la chaîne.

    - Le calcul et l'analyse de la répartition des bénéfices entre les acteurs de la chaîne pour déterminer celui à qui profite la chaîne de valeurs, quels acteurs pourraient bénéficier d'un soutien accru ou une organisation particulière.

    2.3.3. Structure de la chaine de valeur

    Le concept de chaîne de valeur a été introduit par Michael Porter dans son ouvrage « L'avantage concurrentiel ».Michael Porter distingue les activités génératrices de valeur en activités principales et en activités de soutien (Johnson, 2005). Les activités principales sont essentiellement celles de la création matérielle et à la vente du produit, incluant son transport jusqu'au client et le service après-vente et dont Chacune des opérations participe à la création de valeur pour l'entreprise, et donc à la génération de marge.

    - Les activités de base ou fonctions primaires : elles agissent directement sur la valeur ajoutée au produit ou au service final. Elles permettent de créer physiquement un produit ou de réaliser un service, de le vendre, de le délivrer au client final et d'en assurer le service après-vente. Il s'agit de la logistique d'approvisionnement (achat, perception, stockage des matières premières), les opérations de transformation (machines, assemblage, conditionnement, tests et maintenance), la logistique de sortie (traitement et préparation des commandes, le transport, les délais de livraison, la distribution), le marketing et les ventes (la tarification, la promotion, la communication, la publicité, la vente et la gestion des canaux de distribution) et les services permettent de maintenir la valeur du produit ou du service (l'installation, la formation à l'utilisation, l'entretien, la réparation et la gestion des pièces détachées de rechange).

    - Les activités de soutien ou fonctions de support : les activités de soutien sont les activités qui contribuent indirectement à ajouter de la valeur au produit ou au service final. Elles permettent de rendre possible les activités de base, d'en gérer la coordination et d'assurer un bon fonctionnement global pour améliorer l'efficacité de l'entreprise. il s'agit de l'infrastructure de l'entreprise (la direction générale, la direction administrative et financière, la direction des affaires juridiques, le contrôle de la qualité et la planification), des ressources humaines(le recrutement, la formation et la gestion des compétences, les mécanismes de primes et d'évolutions), du développement de la technologie indispensable à la conception et au développement des produits ou services et à la capacité d'innovation de l'entreprise (la recherche & le développement, le choix des technologies, le système d'information, les processus entreprise),et des achats(les achats de matières premières, la négociation des contrats avec les fournisseurs, la location des locaux).

    CHAPITREIII : METHODOLOGIE

    Ce chapitre présente la démarche méthodologique utilisée pour conduire cette étude. Il est articulé autour des points suivants : le choix et la présentation de la zone d'étude, les sources de données, l'approche méthodologique, l'échantillonnage, le traitement et l'analyse des données.

    3.1. Choix et Présentation de la zone d'étude

    3.1.1. Choix de la zone d'étude

    Le projet PAAESA-EST étant ma structure de stage, il est important de préciser que pour faire face au problème d'insécurité alimentaire le projet PAAESA-EST a bénéficié d'un appui de l'Union Européenne au Cameroun pour développer les filières de production piscicole , de manioc, et de banane-plantain dans les communes de Bertoua 1er , Mandjou et Ketté. Il aurait été judicieux d'analyserles chaines de valeurs de ces filières dans toutes les communes. Mais compte tenu du temps imparti pour le stage qui est de trois mois seulement, il a été jugé de connivence avec les encadreurs de se focaliser sur l'étude d'une seule filière dans les communes de Bertoua 1er et de Mandjou

    3.1.2. Présentation de la zone d'étude

    Commune de Mandjou

    Figure 1: Carte de la région de l'Est-Cameroun

    Commune de Bertoua 1er

    Source : http://www.editions2015.com/cameroun/cartes.php

    3.1.2.1. Situation géographique

    La région de l'Est a une superficie de 109 002 km2, représentant 23% du territoire national. Elle est limitée au Nord par la région de l'Adamaoua, à l'Ouest par les régions du Centre et du Sud, à l'Est par la République Centrafricaine et au Sud par la République Populaire du Congo. Elle compte environ 794 963 habitants en 2010 et représente 4,1% de la population totale du pays, ce qui fait d'elle la deuxième moins peuplée. La densité moyenne de la population est de 7,29 habitants/km2. Avec un taux d'urbanisation de 36,5 %, la région de l'Est figure parmi les moins urbanisées du pays. Sa croissance démographique est surtout dû au fait d'une migration importante des autres régions du Cameroun et des pays voisins (Tchad, RCA, Congo Brazzaville, Nigeria).

    3.1.2.2. Milieu physique

    La région de l'Est a un relief relativement plat comportant des vallées traversées par des cours d'eau permanents d'altitude moyenne variant entre 600 et 1000 m. Un climat équatorial chaud et humide de type guinéen classique à quatre saisons dont deux de pluies et deux sèches (saison des pluies : mi-mars à juin, et mi- août à mi- novembre ; saison sèche de juin à mi-août et mi- novembre à mi- mars). Des précipitations annuelles moyennes varient entre 1500 et 2000 mm et la température moyenne de la région oscille autour de 23°C.Les sols sont généralement légers, profonds et riches en matières organiques. La végétation dominante est constituée de la forêt secondaire et de la savane.

    Le réseau hydrographique ne comporte pas de grands cours d'eau. Il est constitué d'un ensemble de ruisseaux dont peu sont pérennes. Ils constituent d'importants affluents pour de grands cours d'eau tel que le Lom.

    3.1.2.3. Activités économiques

    Les populations des zones d'intervention du projet sont estimées à 130 834 habitants avec 47 350 habitants à Mandjou, 31 129 habitants à Ketté et 52 355 habitants à Bertoua Ier. Elles sont à plus de 80% rurales, et pratiquent une agriculture extensive de subsistance, l'élevage repose sur les bovins, les ovins et les caprins, la pêche et la pisciculture sont des activités faites de manière artisanale et saisonnière. La production est essentiellement destinée à la consommation locale. L'activité commerciale concerne la vente et l'achat des produits du secteur primaire (la collecte des produits forestiers non ligneux constitue une activité économique florissante pour les populations locales). Parmi ceux-ci, la transformation du manioc en farine constitue une place de choix malgré qu'elle soit artisanale, peu durable et orientée vers la consommation locale. En plus des activités agropastorales, les populations des milieux urbains et périurbains s'adonnent aux activités informelles telles que la menuiserie, la maçonnerie,la coiffure, la couture, la cordonnerie, l'artisanat... .

    3.2. Sources des données

    Pour mener cette étude, deux sources de données ont été utilisées : les données secondaires et les données primaires

    3.2.1. Les données de sources secondaires

    Les données de sources secondaires ont été recueillies à travers la recherche bibliographique, cela a consisté en l'exploitation des documents (articles, livres, thèse, mémoires etc.) relatifs à notre thème d'étude. Les documents ainsi utilisés ont été pour la plupart téléchargés sur internet dans les sites de recherche comme Google,Researchgate, GoogleScholar. Certaines de ces données ont également été collectées dans les journaux, les revues, et les notes de cours. D'autres consultés dans la bibliothèque du projet PAAESA-EST. L'exploitation de ces documents a permis une meilleure appropriation du thème de notre étude.

    3.2.2. Les données de sources primaires

    Les sources primaires qui ont permis de réaliser la présente étude sont les enquêtes.Les enquêtes ont été effectuées à l'aide des questionnaires. Un questionnaire a été conçu pour recueillir les chiffres descriptifs et les chiffres explicatifs. L'utilisation du questionnaire a été adoptée parce qu'elle est mieux adaptée aux objectifs spécifiques de cette étude. Elle aboutit à des données chiffrées qui permettent de faire des analyses descriptives, des tableaux et graphiques, des analyses statistiques de recherche de liens entre les variables ou facteurs, des analyses de corrélation ou d'association.

    Trois types de questionnaires ont été administrés. Ils ont été préalablement testés et complétés une fois sur le terrain.

    - Les questionnaires adressés aux producteurs des racines de manioc

    - Les questionnaires adressés aux transformateurs du manioc

    - Les questionnaires aux commerçants du manioc et des produits dérivés

    3.3. Approche méthodologique

    L'approche méthodologique adoptée dans le cadre de cette étude est celle dite quantitative.Elle s'applique à un ensemble (échantillon) qui doit permettre des inférences statistiques.Ceci parce que la recherche quantitative consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire en se fondant sur l'observation de faits et événements « positifs », c'est-à-dire existant indépendamment du chercheur, des faits objectifs. Cette méthode s'appuie sur des instruments ou techniques de recherche quantitatives de collecte de données dont en principe la fidélité et la validité sont assurées. La rigueur scientifique est guidée par la notion d'objectivité, c'est-à-dire que le chercheur ne traite que des faits, à l'intérieur d'un canevas défini par la communauté scientifique.

    3.4. Echantillonnage

    Les activités d'animation ont touché plus de 600 producteurs répartis dans les trois communes cibles du PAAESA-EST entre 2016 et 2019. L'ensemble des groupes de producteurs ne peut être pris en considération dans cette étude en raison des contraintes de temps et des moyens disponibles. Pour mener à bien notre étude nous avons travailléavec quelques EFA inscrits dans les coopératives et quelques particuliers dans les deux communes (Bertoua 1er et Mandjou). Le choix de l'échantillon s'est fait en se basant sur plusieurs critères : la commune (Bertoua 1er et Mandjou), la superficie (grande, moyenne et petite), le genre (féminin, masculin)....

    L'effectif de la population étudiée est présenté dans le tableau1.

    Tableau 1: Acteurs enquêtés et leurs effectifs

    Acteurs

    Nombre

    Producteurs de manioc

    12

    Transformateurs en cossette

    6

    Transformateurs en tapioca

    4

    Commerçants

    8

    Source : auteur

    Dans les communes de Bertoua 1eret Mandjou, la répartition des producteurs partenaires de PAAESA-EST enquêtés est illustrée dans le tableau2.

    Tableau 2: Répartition et échantillonnage des producteurs/transformateurs par commune

    Communes

    Nombre de producteurs/transformateurs partenaires résidents

    Nombre de producteurs/transformateurs

    partenaires enquêtés

    Taux d'échantillonnage en %

    Bertoua 1er

    70

    10

    14.28%

    Mandjou

    80

    12

    15%

    Source : auteur

    Au niveau des commerçants la répartition est illustrée dans le tableau3.

    Tableau 3: Échantillonnage des commerçants par commune

    Marché

    Nombre de commerçants de manioc frais

    Nombre de commerçants de cossette

    Nombres de commerçants de tapioca

    Marché central de Bertoua 1er

    2

    2

    2

    Marché de Mandjou

    1

    1

    0

    Source : Auteur

    3.5. Traitement et analyse des données

    L'analyse des données primaires collectées s'est faite suivant plusieurs techniques clairement détaillées. Les données de terrain collectées grâce aux questionnaires ont été manuellement dépouillées et classées en données quantitatives. Le logiciel Microsoft office Excel 2007 for Windows a servi à l'analyse.Les données quantitatives ont été introduites dans le tableur Excel 2007. Une partie de ces données a permis de faire des calculs statistiques (fréquences, pourcentages, moyennes). D'autres données quantitatives ont servi aux calculs économiques. Ainsi, les comptes d'exploitations pour les producteurs de manioc, les transformateurs et commerçants ont été élaborés, ces comptes nous ont permis d'évaluer la rentabilité financière de chaque acteur.

    Plusieurs formules ont été utilisées afin d'établir les comptes d'exploitation et déterminer la valeur ajoutée de chaque acteur de la chaine :

    · Pour l'élaboration des comptes d'exploitation :

    Coût total = Coûts variables + Coûts fixes

    - Coût total du compte de la culture du manioc

    Coûts variables = main d'oeuvre

    Coûts fixes =Semence+engrais+ dotation au amortissement des matériels

    Amortissement =V i/n ; Vi est la valeur d'achat initial et n le nombre d'année

    - Coût total du compte de transformation

    Coûts variables = main d'oeuvre +prix d'achat de la matière première

    Coûts fixes = Amortissement des outils de transformations

    - Coût total de commercialisation

    Coûts variables= prix d'achat de la marchandise

    Coûts fixes= amortissement des instruments de mesure+location de la place+taxe+impôts

    · Pour déterminer la valeur ajoutée

    VA=chiffre d'affaire - consommation intermédiaire

    Chiffre d'affaire=prix de vente du produit brut

    · Pour déterminer le seuil de rentabilité

    Ratio B/C= RNE/Total charges

    3.6. Limites de l'étude

    - Les producteurs de manioc ne récoltent pas toute la production donc c'est difficile de connaitre la quantité exacte récolté.

    - Les données ont été collectées à une période de pénurie, particulièrement au début de la récolte pour les producteurs et en saison de pluie pour les transformateurs. Nous n'avons pas pu collecter les données pour la campagne 2018/2019.

    - Mauvaise compréhension des objectifs de l'étude par les enquêtés. Ils se disent que le PAAESA-EST veut leurs apporter un appui financier. Les données ne sont pas toutes exactes.

    CHAPITRE IV : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

    L'analyse financière de la chaine de valeur porte sur les acteurs économiques : les producteurs, les transformateurs et les commerçants.

    La démarche consiste à calculer les comptes de chaque acteur principal de la filière manioc depuis la production des tubercules, la transformation des produits dérivés, et jusqu'à la distribution des produits finaux.

    L'analyse économique quant à elle vise à mesurer la contribution de la chaine de valeur à la croissance économique et à évaluer le caractère inclusif à travers le partage de la valeur ajoutée entre les acteurs.

    La viabilité économique de la chaine de valeur dépendra des résultats financiers à chaque stade de la filière

    4.1. Les comptes d'exploitation des filières

    Pour les calculs des comptes au sein de la chaine de valeur, on a considéré les budgets de culture au stade de la production à partir des pratiques culturales, Pour les coûts de transformation, on a retenu les opérations des principaux produits transformés et consommés dans la région de l'Est Cameroun et enfin pour les charges de commercialisation, on a pris en compte les marchés urbains de Bertoua et de Mandjou.

    4.1.1. Compte d'exploitation de la production du manioc

    Tableau 4: racine de manioc

    4.1.1.1. Les intrants

    Dans les pratiques culturales, l'utilisation d'intrants dans la culture du manioc est extrêmement réduite avec l'appui du PAAESA-EST. A cet effet, les producteurs ont reçu des boutures de variétés améliorées (8034, TMS 96 14 14, TMS 92 03 26). Elle représente 10% des charges totales.Les charges de cultures varient d'environ 20.000 FCFA/ha à 35.000 FCFA/ha, soit entre 3.000 et 5.400 FCFA/tonne.

    4.1.1.2. La main d'oeuvre

    Quant aux charges des travaux dans les champs, nous les avons considérés en rémunération de la main-d'oeuvre elle représente 90% des charges totales. Les systèmes de production du manioc étant essentiellement manuel, les coûts en main d'oeuvre peuvent représenter jusqu'à plus de 90% du budget de culture. Ils correspondent aux travaux de préparation et d'entretien des parcelles, ainsi que les opérations d'arrachage des racines, y compris le transport bord champ jusqu'au village.Les charges des travaux varient d'environ 85.000Fcfa/ha à 200.000Fcfa/ha, soit entre 13.000 et 31.000Fcfa/tonne

    4.1.1.3. Les frais de première mise en marché

    Au niveau des frais de première mise en marché, les frais de transport assumés par les producteurs peuvent varier du simple au triple selon la distance entre le point de regroupement et l'unité de transformation. En moyenne, ces frais peuvent représenter moins de 5% du coût de revient par tonne produite. Le prix de vente bord champs varie de 65.00Fcfa/tà 100.000Fcfa/t. Le prix de vente au marché varie de 70.000Fcfa/t à 105.000Fcfa/t. La variabilité des prix de vente dépend de plusieurs facteurs. D'abord, la saisonnalité liée à la rareté des produits. En saison sèche, par exemple, le coût de l'arrachage est plus élevé et cela se répercute aussi sur le prix de vente.Les frais de transport influencent aussi sur le prix de vente.

    4.1.1.4. Le compte d'exploitation

    Le tableau ci-dessous donne les comptes d'exploitation en moyenne des producteurs de manioc dans les deux communes. 1Ha=6,5 t

    Tableau 5: Compte d'exploitation de la production du manioc

    Produits

    Ventes

    manioc frais

    75.000

    Charges

     

    Consommation intermédiaire

     

    CI Importées

     

    Intrants

     

    Herbicides

    800

    Urée

    2.600

    CI Locale

    /

    Total CI

    3.400

    Valeur Ajoutée

    71.600

    Salaires

    34.000

    Défrichage

    5.000

    Labour

    8.500

    Piquetage/semis

    2.000

    Sarclage/désherbage

    6.500

    Traitement phyto

    1.000

    Fertilisation

    1.000

    Récolte

    2.000

    Transport

    8.000

     
     

    Frais financiers et assurance

    /

    Impôts et taxes

    /

    RBE

    37.600

    Amortissement

    /

    RNE

    37.600

    Total charges

    37.400

    Ratio B/C

    1,005

    Source :Auteur

    La valeur ajoutée des producteurs par ha varie de 52.100à101.600Fcfa. Cette variabilité tient surtout la différence les intrants et charges opérationnelles. Toutefois, ramenée à la tonne les montants sont assez homogènes de même qu'en termes relatifs, la part de la VA par rapport au prix de vente reste plutôt proche, entre 90 et 98%.

    Nos résultats révèlent aussi le seuil de rentabilité qu'il faudrait retenir dans les prix d'achat de la matière première, compte tenu des charges actuelles de production. Ainsi, le seuil de rentabilité ne serait pas atteint si le prix des charges totales était supérieur à 75Fcfa/kg.

    4.1.2. Compte d'exploitation de la transformation

    Rappelons que presque toutes les opérations en système artisanal sont manuelles, sauf pour le broyage des racines qui, généralement, est effectué par un prestataire de service disposant d'une machine électrique ou diesel. Dans les opérations de transformation, nous avons retenu la fabrication de deux produits (cossette et tapioca).

    Figure 2: cossette de manioc

    Figure 3: tapioca jaune

    4.1.2.1. Les charges directes de transformations

    En système artisanal, les charges directes de transformation (hors achat manioc frais et transport) représentent, entre 18 et 23% du coût total des produits transformés. Elles portent sur les prestations de service pour l'épluchage, le lavage,le broyage, le pressage, ainsi que sur laconsommation en eau pour le lavage des racines, en énergie (bois) et du consommable (huile de palme) pour la cuisson du tapioca. Rappelons que pour la transformation en cossette, sont exclues des charges consommables, les opérations de broyage, de pressage et de cuisson.

    4.1.2.2. La main d'oeuvre

    La main d'oeuvre dans les opérations de transformation en cossette peut représenter entre 4 et 8% du coût total des produits transformés.

    - Pour le travail d'épluchage, lorsqu'il est à la charge du transformateur, le coût en main d'oeuvre varie de 1.000 à 2.000Fcfa/t.

    - Pour le lavage, le coût est compris entre 500 et 1.000Fcfa/t

    La main d'oeuvre dans les opérations de transformation en tapioca peut représenter entre 6 et 10% du coût total des produits transformés.

    - Pour le travail d'épluchage, lorsqu'il est à la charge du transformateur, le coût en main d'oeuvre varie de 1.000 à 2.000 Fcfa/t.

    - Pour le lavage, le coût est compris entre 500 et 1.000Fcfa/t.

    - Pour le broyage, lorsqu'il est effectué par un prestataire de service, il est facturé 500Fcfa par cuvette (équivalent d'environ 80 kg de pâte broyée non pressée). Nous avons estimé le coût moyen du broyage à 6.000Fcfa/t de racines.

    - Pour le pressage, on a considéré une méthode manuelle avec une presse utilisée dans les unités artisanales; on a retenu une charge de 2.000Fcfa/t (équivalent à une prestation de service).

    - Quant à la cuisson, pour fabriquer le tapioca, on a retenu des charges de 6.000Fcfa/t de racines, dont 2.500Fcfa pour le bois.

    4.1.2.3. Analyse des consommations intermédiaires et des charges totales des produits transformés

    Les consommations intermédiaires (CI) représentent globalement entre 85 et 95% des charges totales de transformation. En système artisanal, elles représentent 94% pour la fabrication des cossetteset 90% pour la fabrication du tapioca. Pourles cossettes, les charges totales sont de 84.000Fcfa/t et pour le tapioca, les charges totales s'élèvent à près de 102.000Fcfa/t

    4.1.2.4. Les prix de vente « sortie usine »

    Rappelons que les prix de vente varient beaucoup en fonction de la saisonnalité et de la localisation des unités de transformation. Les prix varient également en fonction de la qualité du produit transformé. Ainsi, pour les cossettes le prix « sortie usine » sont compris entre 16.000 et 20.000Fcfa le sac de 100 kg, soit de 160.000Fcfa à 200.000Fcfa/t. Pour le tapioca le prix « sortie usine » sont compris entre 32.000 et 44.000Fcfa le sac de 100 kg, soit de 320.000Fcfa à 440.000Fcfa/t.

    4.1.2.5. Les comptes d'exploitations de la transformation du manioc

    · Cossettes

    Tableau 6: Compte d'exploitation de la transformation en cossettes

    Produit

    Ventes

    -cossette

    160.000

    Charges

     

    Consommation intermédiaire

     

    CI Importée

    /

    CI Locales

     

    Achat manioc frais

    75.000

    Transport

    8.000

    Consommation en eau

    1.000

    Total CI

    84.000

    VA

    76.000

    Salaires

    5.000

    Epluchage/lavage

    3.000

    Séchage

    2.000

    Frais financiers et assurance

    /

    Impôts et taxes

    /

    RBE

    71.000

    Amortissement

    /

    RNE

    71.000

    Total charges

    89.000

    VA/prix de vente

    49%

    Source :Auteur

    Dans la fabrication des cossettes, la valeur ajoutée est de 76.000Fcfa/t (49% du prix de vente). Le seuil de rentabilité ne serait pas atteint si le prix d'achatdes racines était supérieur à 144Fcfa/kg

    · Tapioca

    Tableau 7: Compte d'exploitation de la transformation en tapioca

    Produit

    Vente

    -tapioca

    320.000

    Charges

     

    Consommation intermédiaire

     

    CI Importée

     

    CI Locales

     

    Achat manioc frais

    75.000

    Transport

    8.000

    Broyage

    6.000

    Pressage

    2.000

    Bois de chauffage

    2.500

    Huile de palme

    1.500

    Total CI

    95.000

    VA

    225.000

    Salaires

    9.000

    Epluchure /lavage

    3.000

    Cuisson

    6.000

     
     

    Frais financiers et assurance

    /

    Impôts et taxes

    /

    RBE

    214.000

    Amortissement

    /

    RNE

    214.000

    Total charges

    104.000

    VA/prix de vente

    70%

    Source : Auteur

    Nos résultats révèlent aussi les seuils de rentabilité qu'il faudrait retenir dans les prix d'achat de la matière première, compte tenu des charges actuelles de transformation. Ainsi, le seuil de rentabilité ne serait pas atteint si le prix d'achat des racines était supérieur à 320Fcfa/kg.

    4.1.3. Compte d'exploitation de la commercialisation

    Pour la cohérence dans l'approche « chaine de valeur », nous avons dû considérer un prix de gros correspondant au prix moyen « sortie usine », plus le transport de la marchandise jusqu'au marché. Quant aux charges directes supportées par les commerçants de cossette, on a considéré des frais de gardiennage/Stockage à hauteur de 2.000Fcfa/t, pour les frais transports du commerçant vers le marché à 3000Fcfa/t, pour la location de la place à 2.000Fcfa/mois équivalent à700Fcfa/t et quant aux taxes de marché, on a considéré un coût moyen de 1.500Fcfa. Les charges directes supportées par les commerçants de tapioca sont : frais de gardiennage 6000Fcfa/t, pour la location de la place 2000Fcfa/mois équivalent à 2000Fcfa/t, pour les taxes de marché 4500Fcfa/t et pour le transport du commerçant 9000Fcfa/t. Les commerçants de manioc frais ont les charges directes de commercialisation suivantes : frais de gardiennage 1200Fcfa/t, pour la location de la place 2000Fcfa/mois équivalent à 500Fcfa/t, pour les taxes de marché 1.000Fcfa/t et pour le transport du commerçant 2000Fcfa/t

    Pour l'ensemble des commerçants, l'achat du manioc frais ou transformé constitue leur principale dépense. Elle représente environ 80% des charges totales. Le reste se répartisse entre le transport des marchandises et du commerçant(environ 6.5%), les frais de stockage(10%),la location de place (1%) et taxes (2.5%).

    Les revenus des commerçants varient en fonction de la demande sur le marché et la rareté du produit.

    Tableau 8: Compte d'exploitation du commerçant par produit

    Produit

    Ventes

    Cossette 250.000

    Produit

    Ventes

    Tapioca 400.000

    Produit

    Ventes

    Manioc frais130.000

    Charges

     

    Charges

     

    Charges

     

    Consommation intermédiaire

     

    Consommation intermédiaire

     

    Consommation intermédiaire

     

    CI Importée

     

    CI Importée

     

    CI Importée

     

    CI Locales

     

    CI Locales

     

    CI Locales

     

    Achat cossette

    160.000

    Achat tapioca

    320.000

    Achat manioc

    75.000

    Transport marchandise

    /

    Transport marchandise

    9.000

    Transport marchandise

    /

    Gardiennage/stockage

    2.000

    Gardiennage/stockage

    6.000

    Gardiennage/stockage

    1.200

    Transport commerçant

    3.000

    Transport commerçant

    4.000

    Transport commerçant

    2.000

    Total CI

    165.000

    Total CI

    339.00

    Total CI

    78.200

    VA

    85.000

    VA

    61.000

    VA

    51.800

    Impôts et taxes

    1.500

    Impôts et taxes

    4.500

    Impôts et taxes

    1.500

    Location

    700

    Location

    2.000

    Location

    800

    RBE

    82.800

    RBE

    54.500

    RBE

    49.500

    Total charges

    167.200

    Total charges

    345.500

    Total charges

    80.500

    Source : Auteur

    4.2. Répartition de la valeur ajoutée entre les acteurs

    4.2.1. La valeur ajoutée dans la chaine de valeur du manioc

    Dans la chaine de valeur du manioc doux, la valeur ajoutée globale générée par les acteurs représente entre 95% du prix de vente final. Les producteurs captent entre 45.7% de la valeur ajoutée (VA), quant aux détaillants, la part varie de 54.3%.

    Tableau 9: répartition de la valeur ajoutée du manioc doux par acteur

    Manioc doux

    FCFA/t

    %

    Producteur

    CI

    3.400

     

    VA

    71.600

    45.7%

    Prix de vente

    75.000

     

    Commerçant

    Achat manioc doux

    75.000

     

    Autres CI

    165.000

     

    VA

    85.000

    54.3%

    Prix de vente

    250.000

     

    Total VA

    156.600

    100%

    Part de la VA dans le prix de vente

    95%

    Source : Auteur

    4.2.2. La valeur ajoutée dans la chaine de valeur des cossettes

    Dans la chaîne de valeur des cossettes, la valeur ajoutée globale générée par les acteurs représente 93% du chiffre d'affaires (valeur des produits).

    Les producteurs captent en moyenne 28.6% de la valeur ajoutée (VA), les transformateurs récupèrent près de 30.4% de la VA et les commerçants leur part de VA est de 34%.

    Tableau 10: répartition de la valeur ajoutée directe des cossettes par acteur

    Cossette

    FCFA/t

    % de la VA

    Producteur

    CI

    3.400

     

    VA

    71.600

    31%

    Prix de vente

    75.000

     

    Transformateur

    Achat manioc

    75.000

     

    Autres CI

    9.000

     

    VA

    76.000

    32.5%

    Prix de vente

    160.000

     

    Commerçant

    Achat cossette

    160.000

     

    Autres CI

    5.000

     

    VA

    85.000

    36.5%

    Prix de vente

    250.000

     

    Total VA

    232.600

    100%

    Part de la VA dans le prix de vente final

    93%

    Source : Auteur

    4.2.3. La valeur ajoutée dans la chaine de valeur du tapioca

    Dans la chaîne de valeur du tapioca, la valeur ajoutée globale générée par les acteurs représente 89.4% du chiffre d'affaires (valeur des produits).

    Les producteurs captent en moyenne 20% de la valeur ajoutée (VA), les transformateurs récupèrent près de 63% de la VA et les commerçants leur part de VA est de 17%.

    Tableau 11: répartition de la valeur ajoutée directe du tapioca par acteur

    Tapioca

    FCFA/t

    % de la VA

    Producteur

    CI

    3.400

     

    VA

    71.600

    20%

    Prix de vente

    75.000

     

    Transformateur

    Achat manioc

    75.000

     

    Autres CI

    20.000

     

    VA

    225.000

    63%

    Prix de vente

    320.000

     

    Commerçant

    Achat tapioca

    320.000

     

    Autres CI

    19.000

     

    VA

    61.000

    17%

    Prix de vente

    400.000

     

    Total de la VA

    357.600

    100%

    Part de la VA sur le prix de vente final

    89.4%

    Source : Auteur

    4.3. Analyse des difficultés qui influence la chaine de valeur

    4.3.1. Au niveau des producteurs

    A la phase de la production, les difficultés majeures liées à la culture du manioc et proposées par les producteurs les deux communes sont, par ordre d'importance:

    - Les conflits agropastoraux ;

    - Le détournement et le vol de la production et intrants ;

    - Le manque de moyens financiers pour acheter les intrants ;

    - Le mauvais état de la route qui rend les frais de transport élevés ;

    - L'attaque des plantes par les parasites et maladies ;

    4.3.2. Au niveau des transformateurs

    En ce qui concerne la transformation, les principales contraintes auxquelles se butent les producteurs-transformateurs sont :

    - Les aléas climatiques ;

    - Le manque d'équipement approprié ;

    - Le manque de moyen financier ;

    - Mauvaise fermentation et préparation ;

    4.3.3. Au niveau des commerçants

    Quant à la commercialisation, les principales contraintes auxquelles les commerçants rencontrent sont :

    - La rareté de la marchandise ;

    - La mauvaise conservation et stockage ;

    - Le manque des moyens d'évacuation.

    CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    5.1. Conclusion

    L'objectif principal de cette étude était de faire une analyse financière et économique de la chaîne de valeurs du manioc afin de proposer des recommandations qui puissent améliorer le fonctionnement de la filière et d'améliorer les performances économiques des acteurs. Pour ce faire, des enquêtes ont été effectuées dans les deux communes cibles du projet PAAESA-EST (Bertoua 1er et Mandjou). Elles se sont faites auprès de 12 producteurs, 10 transformateurs et 08commerçants qui ont constitué notre population d'étude.

    Dans la CV du manioc en racines, les producteurs captent 45.7% de la VA et les commerçants 54.3%. Dans la CVdes cossettes, les producteurs captent en moyenne 28.6% de la VA, les transformateurs récupèrent près de 30.4% de la VA et les commerçants 34%. Dans la CV tapioca, les producteurs captent en moyenne 20% de la VA, les transformateurs récupèrent près de 63% de la VA et les commerçants 17%.

    En ce qui concerne la rentabilité des activités des acteurs au sein de la chaine de valeur,au vue des comptes d'exploitation des acteurs, les activités de la CV manioc sont rentables pour tous les acteurs impliqués.

    Pour les producteurs, la part du RBE sur la vente de manioc frais est de 37600Fcfa/t. Ces résultats montrent des situations assez confortables pour les producteurs, et qui expliquent en grande partie l'intérêt accru des agriculteurs, et en particulier les planteurs des cultures pérennes d'exportation, pour la culture du manioc. Ce RBE est supérieur au SMIG camerounais officiel qui est de 36.270Fcfa. Cependant le manioc représente une bonne partie de l'activité agricole de ces producteurs.

    Pour les transformateurs en cossette, le RBE calculé (tableau 5) est de 71.000Fcfa/t, révèle des situationsrentables pour les transformateursce qui explique l'intérêt de ceux ci pour la transformation en cossette car elle représente 60% du manioc transformé dans la région de l'Est.

    Pour les transformateurs en tapioca, le RBE est de 214.000Fcfa/t malgré la forte rentabilité de cette transformation, les producteurs rencontrés estiment qu'elle est délicate et couteuse. Et aussi la demande sur le marché est faible.

    Pour les commerçants, le RBE est de 82.800Fcfa/t pour les cossettes, de 54.500Fcfa/t pour le tapioca et de 49.500Fcfa/t pour le manioc en racines.

    Dans l'ensemble, les activités liées à la chaine de valeur manioc sont rentables, mais l'analyse économique révèle aussi des situations de fragilité, et qui illustrent bien les propos de nos acteurs.

    5.2. Recommandations

    Dans le souci d'améliorer le fonctionnement de la filière manioc, quelques recommandations sont formulées à la fin de cette étude. Elles s'adressent plus particulièrement aux producteurs, aux transformateurs, aux commerçants, auPAAESA-EST et à l'Etat. Ainsi, nous suggérons :

    · Aux producteurs

    - De créer des groupes d'entraide afin de réduire les coûts de récolte à l'unité et d'augmenter les quantités produites ;

    - D'utiliser les traitements phytosanitaires pour éviter les attaques de parasites ;

    - D'utiliser les fertilisants pour augmenter la production à l'hectare ;

    - De construire une barrière autour de l'exploitation pour éviter les dégâts causés par les animaux

    - De transformer leur production pour avoir une valeur ajoutée plus élevée.

    · Aux transformateurs

    - De se procurer le matériel adéquat pour la transformation ;

    -De créer les groupes d'entraide pour augmenter les quantités produites ;

    - D'organiser des instances d'échanges de connaissances dans le but d'améliorer leurs techniques de transformations et de renforcer les liens de collaboration ;

    - D'organiser des ventes groupées pour augmenter leur pouvoir de négociation ;

    · Aux commerçants

    De mettre en place des associations pour faciliter l'achat du maniocet ses produits dérivés auprès des paysans organisés. Ce qui leur permettra de réduire considérablement les coûts de commercialisation et d'acheter de grandes quantités;

    · Au PAAESA-EST

    De mettre en place des unités de transformation semi-industriel ou industriel afin d'aider les producteurs de la zone d'intervention ;

    · A l'Etat

    D'améliorer les infrastructures routières en zone rurale.

    REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

    · Deubel, Philippe ; D'Agostino, Serge ; Montoussé, Marc et Renouard, Gilles. 2008. Dictionnaire de sciences économiques et sociales. Editions Bréal http://books.google.fr/books

    · Diouf, Alexandre. 2002. Typologie des exploitations et étude de la rentabilité des cultures fourragères dans les systèmes de production du Bassin arachidier du Sénégal

    · Dugue, M.J., Liagre, L., David-Benz, H., Minla, J. (2006). Analyse des filières riz par les organisations professionnelles d'Afrique de l'Ouest - Analyse du fonctionnement de la filière riz. [CD-ROM]. Manuel du formateur. 30 p.

    · Duteurtre, G., Koussou, M. O., Leteuil, H. (2000). Une méthode d'analyse des filières. Synthèse de l'atelier du 10 - 14 avril 2000

    · Gregersen, Hans et Contreras, Hermosilla Arnoldo. 1994. Evaluation économique des impacts des projets forestiers. Etude FAO forêts

    · Melech, Elie Désiré. 2008. Analyse de la Rentabilité Financière des Unités de transformation de Maïs/Sorgho Installées dans l'Arrondissement de Mirebalais. Mémoire d'ingénieur agronome

    · Mendez del Villar, P., Adaye, A., Tran, T., Allagba, K., Bancal, V. 2017. Analyse de la chaîne de Manioc en Côte d'Ivoire. Rapport pour l'Union Européenne

    · Moulende, Fouda Thérèse. 1995. Glossaire de gestion agricole

    · Projet Renforcement des capacités de résilience et amélioration de la sécurité alimentaire dans l'Adamaoua et l'Est .étude des filières porteuses

    · Salambiaku.2011. Contribution à l'analyse de la chaine de valeur des produits agroforestiers. Mémoire ingénieur agronome

    · www.actinnovation.com/innobox/outils-innovation/analyse-chaine-de-valeur

    · www.cours-comptabilité.com

    ANNEXE

    Annexe 1: Table d'unité de mesure locale

    Mesure locale

    Poids en Kg

    Tricycle

    700-850

    Cuvette de 30l

    40-60

    Sacs badjoc surmonté

    160-240

    Annexe 2: Liste Des Producteurs A Enqueter Dans Le Cadre De l'etude Sur l'analyse De La Chaine De Valeur Du Manioc Au Sein Du PprojetPaaesa-Est

    Commune

    Village

    Nom(s) et prénom(s)

    Contact(s)

    Fonction(s)

    Bertoua 1er

    Bonis

    MBOLO ANAGA Henriette

    672686171

    Productrice/Transformatrice

    Birpondo

    NGOULA Engelberg

    696164332

    Producteur/Transformateur

    DJOMBE esdras

     

    Producteur

    Kaigama

    ABENG Virginie

    694416355

    Productrice/Transformatrice

    Koumé- goffi

    TOZA Justine

    694349096

    Productrice/Transformatrice

    Zangoua

    BENG Norbert

    699361592

    Producteur

    Mandjou

    Bazzama

    BETIKO Elisabeth

    667175443

    Productrice/Transformatrice

    Ndembo

    TOZA Cécile

    677885902

    Productrice/Transformatrice

    Nganboula

    SON Antoinette

    675250319

    Productrice/Transformatrice

    Sambi

    KOULAGNA Lucien

    695495750

    Producteur

    Adinkol

    AMBI Henriette

    682581029

    Productrice/Transformatrice

    NAMBO DOKO Alvine

    682581029

    Productrice/Transformatrice

    toungou

    ZATAO Benjamin

    696844057

    Producteur

    kouba

    AMBI NJAMKOTT

    680914650

    Productrice/Transformatrice

    Mandjou

    KORONDO Ernest

    675757663

    Producteur

    QUESTIONNAIRE (aux producteurs)

    Préambule : Ce questionnaire est adressé aux producteurs de manioc partenaire du PAAESA-EST dans les communes de Bertoua 1er et Mandjou. Il a été conçu pour collecter les données qui seront utilisées dans l'analyse financière et économique de la chaine de valeur du manioc. Nous réaffirmons que les informations recueillies ne seront utilisées que pour atteindre les buts fixés dans cette étude.

    Confidentialité: Toutes les informations collectées pendant cette étude sont strictement confidentielles et seront utilisées uniquement à des buts statistiques.

    1- Généralités sur l'exploitant agricole

    Rubriques

    Modalité

    Réponse

    1

    Nom de la commune

    -

     

    2

    Nom de l'enquêté

    -

     

    3

    Quelle est la superficie de l'exploitation pour la campagne 2018/2019 ?

    -

     

    4

    Quel est la quantité récoltée sur cette superficie ?

    -

     

    5

    Quels sont les moyens de productions disponibles ?

    -

    -

     

    6

    Comment avez-vous accès à la terre ?

    1-héritage

    2-don

    3-legs

    4-location

    5-achat

    6-autres

     

    2- Investissement en équipement et outillage

    Désignation

    Quantités

    Prix unitaire

    Prix total

    Durée de vie

    Date d'acquisition

    Brouette

     
     
     
     
     

    Pulvérisateur

     
     
     
     
     

    Plantoir/pioche

     
     
     
     
     

    Décamètre

     
     
     
     
     

    Machette

     
     
     
     
     

    Ficelle/cordeau (100m)

     
     
     
     
     

    Houe

     
     
     
     
     

    Pelle

     
     
     
     
     

    Daba

     
     
     
     
     

    Acquisition de la terre

     
     
     
     
     

    Autres à préciser

     
     
     
     
     

    3- Charges de fonctionnement pour la création et conduite de l'exploitation manioc

     
     
     

    Unité

    Quantité

    P U

    P T

    Charges d'exploitation

    Main d'oeuvre et charges opérationnelles

    Abattage et tronçonnage des arbustes

    Ha

     
     
     

    Défrichage

    Ha

     
     
     

    Labour

    Ha

     
     
     

    Piquetage et semis

    Ha

     
     
     

    Sarclage/désherbage chimique

    Ha

     
     
     

    Fertilisation

    Sac

     
     
     

    Traitement phyto

    Ha

     
     
     

    Récolte

    Tonnes

     
     
     

    Transport récolte

    Sac

     
     
     

    Transport intrants

    sac

     
     
     

    Autres à préciser

     
     
     
     

    Intrants

    Semence/ha

    Bouture

     
     
     

    Produit phyto

    Sachet

     
     
     

    Engrais organique

    Sac

     
     
     

    NPK

    Sac

     
     
     

    Urée

    Sac

     
     
     

    Autres à préciser

     
     
     
     

    4- Ecoulement de la production

    Rubrique

    Modalité

    Réponse

    1

    Comment vendez-vous votre production?

    1-Bord champ

    2-Sur le marché

    3-Devant la case

    4-autres à préciser

     

    2

    Etes-vous capable d'écouler toute la production ?

    -

     

    3

    Comment sont fixés les prix de vente ?

    -

     

    4

    Quels moyens de communication disposez-vous pour l'écoulement ?

    1-téléphone

    2-radio

    3-télévision

    4-affiche publicitaire

    5-autres à préciser

     

    5- Les entrées /sorties lors de l'écoulement

     

    Désignation

    Quantité

    Prix unitaire

    Prix total

    Recette

    Vente des racines de manioc

     
     
     

    Vente des boutures

     
     
     

    Vente des feuilles

     
     
     

    Dépense

    Publicité

     
     
     

    Transport

     
     
     

    Taxe

     
     
     

    6- Activités et contraintes post-récolte : conservation, stockage et transformation

    Rubriques

    Modalité

    Réponse

    1

    Conservez-vous votre production après récolte ?

    1-oui

    2-non

     

    2

    Quelle est la proportion de la récolte réservée au stockage ?

    1-la totalité

    2-la moitié

    3-le tiers

    4-le quart

     

    3

    Transformez-vous vos produits après la récolte ?

    1-oui

    2-non

     

    4

    Quelle est la proportion de la récolte transformée?

    1-la totalité

    2-la moitié

    3-le tiers

    4-le quart

     

    7- Contraintes et opportunités à l'exploitation

    Rubrique

    Réponse

    1

    Nature des opportunités liées à l'exploitation ?

     
     

    2

    Nature de vos difficultés actuelles ?

     
     

    QUESTIONNAIRE (aux transformateurs)

    Préambule : Ce questionnaire est adressé aux transformateurs de manioc partenaire du PAAESA-EST dans les communes de Bertoua 1er et Mandjou. Il a été conçu pour collecter les données qui seront utilisées dans l'analyse financière et économique de la chaine de valeur du manioc. Nous réaffirmons que les informations recueillies ne seront utilisées que pour atteindre les buts fixés dans cette étude.

    Confidentialité: Toutes les informations collectées pendant cette étude sont strictement confidentielles et seront utilisées uniquement à des buts statistiques.

    1-Généralité sur l'usine de transformation

    Rubrique

    Modalité

    Réponse

    1

    Nom de la Commune

    -

     

    2

    Nom de l'enquêté

     
     

    3

    En quel produit transformez-vous le manioc ?

    1-cossette 

    2-tapioca

     

    4

    Comment fonctionne votre unité de transformation ?

    1-manuel

    2- semi-industriel

    3- industriel

     

    5

    Comment avez-vous accès à la matière première ?

    1-achat

    2-production

    3-autres......

     

    2- Approvisionnement en matière première

    Rubrique

    Modalité

    Réponse

    1

    Unité de mesure locale utilisée 

    1-cuvette 30 litres

    2-seau de 15 litres

    3-sac de 100 kg

    4-autres à préciser....

     

    2

    Cout unitaire 

    -

     

    3

    Quantité habituelle achetée

    -

     

    4

    Frais de transport

    -

     

    5

    Fréquence d'achat

    1-chaque mois

    2-après deux mois

    3-quatre fois l'année

    4-trois fois l'année

     

    3- Matériels utilisés pour la transformation

    Produit

    Désignation

    Quantité

    Prix unitaire

    Prix total

    Durée de vie

    Cossette

    Cuvettes

     
     
     
     

    Couteaux /machettes

     
     
     
     

    Futs

     
     
     
     

    Bâches

     
     
     
     

    Sacs

     
     
     
     

    Autres à préciser....

     
     
     
     

    Tapioca

    Cuvettes

     
     
     
     

    Couteaux /machettes

     
     
     
     

    Bâches

     
     
     
     

    Cordes

     
     
     
     

    Sacs

     
     
     
     

    Tamis

     
     
     
     

    Plats

     
     
     
     

    Friteuse

     
     
     
     

    Rappeuse manuelle

     
     
     
     

    Rappeuse électrique

     
     
     
     

    Pressoir mécanique

     
     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     
     

    4- Les postes de charge qui en dehors de la matière première sont concernés dans la transformation

    Produit

    Désignation

    Quantité

    Prix unitaire

    Prix total

    Tapioca

    Bois de chauffage

    -

     
     

    Huile rouge

     
     
     

    Frais de machine pour râper

     
     
     

    Frais du pressoir

     
     
     

    Frais de transport pour l'usine

     
     
     

    Frais d'électricité

     
     
     

    Frais de carburant

     
     
     

    Autres à préciser....

     
     
     
     
     
     

    Cossette

    Frais de transport pour l'usine

     
     
     

    L'eau

     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     

    5- Charges opérationnelles et main d'oeuvre

    Main d'oeuvre

    Opérations

    Quantité

    Prix unitaire

    Prix total

    Épluchage/lavage/trempage

     
     
     

    Râpage

     
     
     

    Présage

     
     
     

    Séchage

     
     
     

    Cuisson

     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     

    6- Les prix de vente ou prix « sortie usine »

     

    Désignation

    Quantité

    Prix unitaire

    Prix total

    Recettes

    Produits

     
     
     

    Déchets et rebus

     
     
     

    Épluchures

     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     

    Dépenses

    Transport

     
     
     

    Marketing

     
     
     

    emballages

     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     

    7- Contraintes et opportunités liées à la transformation

    Rubrique

    Modalité

    Réponse

    1

    Quelles sont les difficultés rencontrées dans le processus de transformation qui pourrait influencer votre bénéfice ?

     
     

    2

    Quelles sont les opportunités rencontrées dans le processus de transformation qui pourrait influencer votre bénéfice ?

     
     

    QUESTIONNAIRE (aux commerçants)

    Préambule : Ce questionnaire est adressé aux commerçants de manioc et produits dérivés dans les communes de Bertoua 1er et Mandjou. Il a été conçu pour collecter les données qui seront utilisées dans l'analyse financière et économique de la chaine de valeur du manioc. Nous réaffirmons que les informations recueillies ne seront utilisées que pour atteindre les buts fixés dans cette étude.

    Confidentialité: Toutes les informations collectées pendant cette étude sont strictement confidentielles et seront utilisées uniquement à des buts statistiques.

    1- Généralité sur le commerçant

    Rubrique

    Modalité

    Réponse

    1

    Nom de la commune

    -

     

    2

    Nom de l'enquêté

    -

     

    3

    Type de commerçant 

    1-grossiste

    2-détaillant

    3-collecteur

     

    4

    Type de produits commercialisés 

    1-racine de manioc

    2-cossette de manioc

    3-tapioca

    4-amidon

     

    2- Approvisionnement en marchandise

    Désignation

    Quantité

    Prix unitaire

    Prix total

    Achat marchandise

     
     
     

    Transport marchandise

     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     

    3- Dépenses liées au commerce

    Désignation

    Unité

    Quantité

    Prix unitaire

    Taxes et impôts payés au gouvernement

    Mois

     
     

    taxes à payer auprès du gestionnaire du marché

    Mois

     
     

    location des places/hangars/magasins publics

    Mois

     
     

    Transport du commerçant

    Mois

     
     

    Gardiennage

    Mois

     
     

    Récipient de mesure (verre seau assiette cuvette)

    -

     
     

    Emballages

    Paquet

     
     

    Publicité /marketing

     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     

    4- Prix de vente de la marchandise

    Unité de mesure locale utilisée 

    Quantité habituelle achetée

    Prix unitaire 

    Prix total

    Verre/assiette

     
     
     

    Seau de 3litres

     
     
     

    Seau de 5litres

     
     
     

    Seau de 15litres

     
     
     

    Cuvette 30litres

     
     
     

    Sac de 100kg

     
     
     

    Autres à préciser...

     
     
     

    5- Difficultés rencontrées lors du processus de commercialisation

    Rubrique

    Modalité

    Réponse

    1

    Rareté de la marchandise

    1-oui

    2-non

     

    2

    Mauvaise qualité du produit

    1-rarement

    2-le plus souvent

    3-de fois

    4-jamais

     

    3

    Mauvaise conservation et stockage

    1-régulièrement

    2-rarement

    3-jamais

     





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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault