WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Connaissances, attitudes, et pratiques des menages de la ville de Goma sur les risques lies a la proximite du volcan Nyiragongo ; cas du quartier Majengo


par Julien LUKUBIKA
Institut supérieur d'informatique et de gestion - Graduat 2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

0. INTRODUCTION

0.1. Problématique

Depuis toujours, les volcans ont suscité des sentiments mêlés de crainte et de fascination. Ils sont à l'origine des catastrophes naturelles parmi les plus mortelles, et pourtant les hommes n'ont cessé d'être attirés par la fertilité des sols qui se forment après les éruptions.

Il y a des centaines de millions d'années, l'activité volcanique a éjecté des laves, cendres et gaz qui ont provoqué non seulement des profondes modifications de l'environnement ou des répercussions à l'échelle mondiale en raison de leur influence sur le climat, mais ont aussi impactés les populations aux alentours, à la surface de la terre.

Pour les populations approximatives, les risques (ou aléas) sont très variés et ses subdivisent en deux catégories :

ü Primaires, c'est-à-dire directement liés à l'activité éruptive du volcan. Ils comprennent : les coulées de lave, les nuées ardentes, les panaches de cendres et les nuages de gaz toxiques et

ü Secondaires, c'est-à-dire liés indirectement aux éruptions. Ils sont le résultat de la conjonction du processus différé dans le temps et dans l'espace, et sont souvent déclenchés par la combinaison de l'activité volcanique et hydrométéorologique : les raz-de-marée (tsunamis), les coulées de boue (lahars), les glissements de terrain. Leurs conséquences sur non seulement l'habitat mais aussi l'environnement et économiques peuvent s'avérer dramatiques.

Au vu de ce qui précède, nous pouvons dire que les volcans, par les risques qu'ils présentent, sont incontestablement très dangereux pour les sociétés humaines1(*).

Les populations, les acteurs socio-économiques et politiques, les médias ne perçoivent pas de manière exhaustive et partagée la diversité des phénomènes volcaniques et de leurs impacts, le fait qu'ils se caractérisent par une grande variabilité spatiale et temporelle. Le nombre de morts engendrés par l'activité volcanique depuis 1600, de l'ordre de 280 000 personnes, reste assez bas par rapport au nombre de victimes engendrées par les autres catastrophes naturelles2(*).

Mais il faut savoir que la plupart des volcans alternent entre de longues périodes de repos éruptif et de courtes périodes d'activité intense où ils sont dangereux. Il faut donc, volcan par volcan, analyser les aléas et quantifier les risques. Or beaucoup de volcans potentiellement actifs ne sont pas connus ou mal connus, pour près de 40 % des volcans identifiés, la connaissance se base sur des informations n'ayant qu'un siècle3(*).

Et plus on remonte dans le temps, moins on a d'informations précises sur le passé éruptif d'un volcan. Par exemple, le volcan Sinabung est entré en éruption en Indonésie en 2010 alors qu'il avait été classé comme un volcan endormi, ayant eu des éruptions dans les derniers 10 000 ans mais aucune activité historique documentée au cours des quatre derniers siècles. On sous-estime donc très largement le nombre d'éruptions, leur intensité et par conséquent les aléas potentiels4(*).

Alors que, le volcanisme est un risque majeur contre lequel l'homme ne peut que se protéger de manière passive. On ne peut empêcher une éruption d'avoir lieu. Mais on peut tenter de la prévenir et prendre des dispositions pour minimiser ses conséquences sur le plan humain, la protection des biens n'étant pas envisageable à l'heure actuelle.

Ainsi, contrairement à d'autres risques naturels, la réduction du nombre des victimes est parfaitement possible, tandis que la protection des biens n'est à l'heure actuelle qu'illusoire.

Les clés de cette protection passive sont une solide connaissance de l'histoire du volcan ; Pour prévoir le type et la fréquence des éruptions volcaniques à venir, les géologues se servent des données historiques des éruptions d'un volcan. Connaître les volcans leur permet également de délimiter les zones menacées autour d'un volcan5(*) ; une surveillance capable de détecter tout signe annonciateur d'une éruption en fin de permettre une prévention efficace du risque volcanique, une prévision des éruptions volcaniques efficace fondée sur la surveillance et la connaissance du fonctionnement de chaque volcan ainsi que par l'information et l'éducation des populations ; un système d'alerte et enfin des moyens de protection (évacuation principalement) prêts à être mis en oeuvre ; une prévention sismique basée sur l'information des populations (zones à risques à éviter, constructions parasismiques, conduites à tenir avant, pendant et après les séismes)6(*).

Nous voyons dans les médias d'impressionnantes images d'éruptions volcaniques sans être conscients de la multiplicité des dangers qui guettent les populations installées à proximité.

En 1815, dans l'est de l'Indonésie, le Tambora explose brutalement, causant la mort immédiate de 10 000 personnes. Dans les jours, les semaines et les mois qui suivent, des dizaines de milliers d'autres victimes succombent, de faim le plus souvent.

En Europe, la quantité de cendre volcanique présente dans l'atmosphère est telle que « l'année sans été » se soldera par des milliers de victimes de la famine. Maintenant, imaginez que cette éruption se produise 200 ans plus tard, avec notre population actuelle. Il faudrait alors évacuer des millions de personnes et trouver les moyens de porter assistance aux plus de 100 millions d'Indonésiens plongés sous les cendres et frappés par la destruction des récoltes, la pollution des ressources en eau et le chaos des infrastructures essentielles7(*).

À partir de 1980 et pendant onze ans, les risques volcaniques ont en effet été au premier rang des soucis des spécialistes de la gestion du risque de catastrophe. Cette année-là, l'explosion du mont Saint Helens, au nord-ouest des États-Unis, avait provoqué la mort de 57 personnes et plus d'un milliard de dollars de dommages. Deux ans plus tard, El Chichon entrait à son tour en éruption au Mexique, faisant plus de 2 000 victimes8(*).

En 1985, 23 000 Colombiens perdaient la vie à Armero, ensevelis sous un lahar gigantesque coulée de boue volcanique déclenchée par une éruption mineure du Nevado Del Ruiz. Un an après, 1 700 personnes périssaient, endormies, dans un nuage de gaz carbonique dégagé par le volcan du lac Nyos, au Cameroun.

Le Pinatubo se réveillait en 1991 après 800 ans de sommeil, provoquant, à moins de cent kilomètres de Manille, aux Philippines, l'éruption volcanique la plus importante du siècle. Grâce à l'alerte lancée rapidement par l'Institut philippine de volcanologie et de sismologie et par des chercheurs de l'US Geological Survey, 200 000 personnes, furent être évacuées. On enregistra néanmoins 350 disparus, 200 000 populations sans-abris ainsi qu'un refroidissement de la planète de 1,5 °C9(*).

Depuis lors, la majorité des éruptions volcaniques s'est heureusement produite dans des zones relativement peu peuplées. Leurs répercussions sont donc restées minimes même si elles ont perturbé la vie des entreprises et alourdi leurs coûts, à l'instar de l'éruption d'un volcan islandais qui a paralysé le ciel européen en 201010(*).

A l'Est de la République Démocratique du Congo se situe le volcan Nyiragongo, le plus grand et le plus dangereux au monde. Il est dangereux pour deux raisons principales, tout d'abord, ses coulées de lave sont extrêmement rapides. Comparable à des voitures de Formule 1. Elles peuvent descendre une pente à une vitesse de 100 kilomètres par heure. Ensuite, outre le Nyiragongo lui-même, En 1977, une énorme éruption a entrainé sa vidange. Vingt-deux millions de m3 de lave ont été vidangés en moins d'une heure entrainant la mort de 2000 à 3000 personnes sur Goma. La seconde raison est le nombre élevé de personnes habitant à proximité du volcan Nyiragongo. De plus, la population de Goma augmente rapidement et la zone à risque augmente de manière exponentielle11(*).

Lorsque le volcan est entré en éruption en 2002, la population de Goma était d'environ 400 000. Aujourd'hui, elle est estimée à plus d'un million d'habitants. Ceux qui se sont récemment installés ne savent que très peu de choses sur le volcan ou sur les risques existants ici12(*).

Après cette éruption volcanique, dans le quartier Majengo de nouveaux immeubles ont poussé comme des champignons partout sur les rochers constitués par la coulée de lave. La piste de l'aéroport a été réhabilitée. Les routes ont également été macadamisées. Et le quartier s'est, une fois de plus, agrandie comme si de rien n'était. Les gens investissent et oublient vite qu'il y a un volcan qui ronfle à côté d'eux.

L'atténuation du risque volcanique passe par une prise de conscience des populations successibles d'être menacée par l'activité volcanique. Pour cela, il est nécessaire de développer la communication entre les scientifiques, les autorités et le public afin de sensibiliser les populations aux dangers volcaniques qui peuvent se produire : éduquer les autorités et informer les communautés.

La combinaison de ces éléments paraît indispensable pour limiter au maximum les risques volcaniques. Il faut donc de faire passer les messages entre les composantes scientifique, politique, économique, sociale et humaine. Il arrive encore trop fréquemment que par manque de connaissance l'un des groupes considérés ne perçoive pas le risque à sa juste mesure et brise l'indispensable connexion entre les acteurs.

Si étudier, prévoir et alerter est la tâche première des scientifiques, il faut également absolument faire l'effort d'éduquer les responsables, les médias et les habitants et s'assurer qu'ils prennent les mesures appropriées. C'est en fonction de tous ces facteurs que l'on pourra vraiment faire le maximum pour atténuer de manière significative les effets des éruptions volcaniques, et sauver ainsi des vies humaines.

Néanmoins, il faut aussi accepter par humilité le fait que tout ne peut pas être prévu et que la nature reste en dernier lieu maîtresse des événements13(*).

* 1 https://www.rts.ch/decouverte/sciences-et-environnement/terre-et-espace/9619356-quel-est-l-interet-que-presente-l-etude-d-un-volcan-.html

* 2 Pierre Barthélémy, les dangers liés aux volcans sont sous-estimés (entretien avec Jean Christophe Komorowski), 19avril 2015.

* 3 Idem

* 4 Idem

* 5 https://www.maxicours.com/se/cours/l-homme-reagit-face-aux-risques-sismiques-et-volcaniques/

* 6 https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/volcanologie-volcanisme-a-z-462/page/6/

* 7  ALANNA SIMPSON, éruptions volcaniques : un danger à prendre au sérieux, 12 Janvier 2017

* 8 Idem

* 9 Idem

* 10 Caroline Idoux, le volcan Nyiragongo menace toujours, VOLCANOLOGIE, Futura, 01/01/2019.

* 11 https://www.unops.org/fr/news-and-stories/stories/unops20-monitoring-volcanoes-in-the-democratic-republic-of-the-congo

* 12 Idem

* 13 HENRY GAUDRU, L'homme face aux risques volcaniques, volcanologie. Risque, 26 Mars 2008

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore