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Intégration régionale et croissance économique de la zone CEEAC, étude théorique et empirique de 1995 àƒÂ  2018


par Jacques SHUSU
Université pédagogique nationale - Licence 2020
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Pour assurer son émancipation économique, l'Afrique doit s'unir ».

Nkwame Kruman

DEDICACE

A nos parents Albert SHUSU et Issa PEPA qui n'ont cessé de supporter nos caprices, et donner le meilleur pour nous, qu'ils trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude.

REMERCIEMENTS

Je remercie particulièrement mon directeur de mémoire, Professeur Jean-Marc KILOLO MALAMBWE qui, en dépit de ses nombreuses occupations, à bien voulu diriger et s'intéresser à cette étude. Je tiens à le remercier également pour sa patience et ses conseils sur le plan de la méthodologie et ses remarques fructueuses. Toute ma gratitude à M. l'assistant Aristote KANINDApour son encadrement.

Mes remerciements vont aussi à l'endroit des tous les professeurs de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'université pédagogique nationale, auprès de qui j'ai beaucoup appris sur le plan académique.

Ma gratitude va particulièrement à Mfele Mukoko, Toussaint Malangu, Makuta Seke, Kudin Samulinji, Jodekin, Nganga Moseka, Kayembe Yannick, Gisemo Sugisa, Mudumbula Sephora, Abetemani Mbazola, Erick Dolson, Grace mwenze, Horly Kafumba, Kevin Bilenga, Love Meno, Michel Balima, Ikenge Bokesa, Francis Ngavu, Parvi Bampa, Benedicte Mambu avec qui j'ai partagé des connaissances lors des différents échanges tout au long de mon cursus.

Il me plaît enfin de remercier mes proches qui m'ont soutenu et encouragé surtout pendant les moments difficiles, entre autres : Farida Shusu, Amina Shusu, Jérémie Shusu, Dorcas Shusu, Emmanuel Shusu, David Shusu, Chloé Shusu, Emmanuel Minga.

Un grand merci à tous ceux toujours présent dans ma vie quand il le fallait

Jacques SHUSU YEKE WA YEKE

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

AIDI  : Africa Infrastructure Development Index

ALENA  :Accord de libre-échange nord-américain

ASEAN  :Association des nations de l'Asie du Sud-Est

BAD  : Banque Africaine de dévéloppement

CAFTA  :Central America Free Trade Agreement

CEA  : Commission Economique pour l'Afrique

CEDEAO  :Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

CEEAC  : Communauté Economique des Etats d'Afrique Centrale

CEMAC  :Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale

CEPGL  :Communauté économique des pays des grands Lacs

CER  : Communauté Economique Régionale

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

ICA  :The Infrastructure Consortium for Africa

IIRA  : L'indice d'Intégration Régionale en Afrique

MERCOSUR :Communauté économique des pays de l'Amérique du Sud

OCDE  :Organisation de coopération et de développement économiques

OMC  : Organisation Mondiale du Commerce

ONU  : Organisation des nations Unies

PDCT-AC  : Plan de Développement Consensuel des Transports en Afrique
Centrale

PIB  : Produit Intérieur Brut

PIDA  : Programme pour le Développement des Infrastructures en Afrique

R-D  : Recherche et Developpement

SADC  :Communauté de développement d'Afrique australe

TEC : Tarif Extérieur Commun

UD : Union Douanière

UDEAC  : Union Douanière et Economique de L'Afrique centrale

UE  : Union Européenne

UEMOA  :Union économique et monétaire ouest-africaine

UNASUR :Union des nations sud-américaines

WDI  : World Developpement Indicator

ZLE  : Zone de libre-échange

LISTE DES GRAPHIQUES

Figure 1.scores moyens de l'intégration commerciale dans la CEEAC 32

Figure 2.L'évolution des exportations intra-zone en % (entre la CEDEAO et la CEEAC) 34

Figure 3.L'évolution des importations intra-zone en pourcentage 35

Figure 4.score moyen des infrastructures régionales entre la CEEAC 38

Figure 1: Corrélation de la croissance inclusive et les différentes variables explicatives du modèle 51

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.Les niveaux de l'intégration régionale 10

Tableau 2.La nouvelle proposition des niveaux d'une intégration régionale 11

Tableau 3.La composition de l'Indice d'intégration régionale en Afrique (IIRA) 22

Tableau 4.Les règles d'origine de la ZLE-CEEAC 28

Tableau 5.Le démantèlement tarifaire de la ZLE/CEEAC en fonction du temps 28

Tableau 6.L'état des lieux de la CEEAC par rapport aux étapes du traité d'Abuja (03 juin 1991) 29

Tableau 7.scores et classement des États de la CEEAC 30

Tableau 8.Les objectifs du Plan de développement consensuel des transports 33

Tableau 9.Les infrastructures routières du Plan de développement consensuel des transports 33

Tableau 10.Les programmes régionaux de la CEEAC pour encourager le développement des infrastructures routières 34

Tableau 11.scores et classement des États de la CEEAC 35

Tableau 12.L'indice composite des transports de l'indicateur de développement des infrastructures africaines 36

Tableau 13.La répartition régionale du réseau des routes transafricaines 37

Tableau 14.Les protocoles et les règlements de la libre circulation en Afrique centrale 38

Tableau 15.Les scores des États dans le domaine de la libre circulation des personnes 39

Tableau 16.L'indice d'ouverture relatif aux visas (Visa Openness Index) 40

Tableau 17.Les scores des pays de la CEEAC et leur classement au chapitre de leur ouverture relative aux visas en Afrique en 2016 40

Tableau 18.La matrice des visas d'un pays de départ (X) vers un pays d'arrivée (Y) dans la zone CEEAC 41

Tableau 19.Matrice de corrélation des variables de l'étude 50

Tableau 20.Statistique descriptive de l'ensemble des données du mémoire 51

Tableau 21.Modèle à effets fixes 53

Tableau 22.Modèle à effets aléatoires.............................................................. 55

Tableau 23.Résultat du test d'Hausman 56

Tableau 24.Estimation par moindre carré généralisé (GLS) 57

Tableau 25: Les signes attendus et signes obtenus 58

ABSTRACT

This undergraduate thesis presents an analysis of regional economic integration within ECCAS (Economic Community of Central African States) and its impact on economic growth within member states.

Our study shows that the integration process in this area is too late. Several factors explain the delays of ECCAS, including the limited implementation of regional trade agreements, as well as the lack of funds necessary to finance road infrastructure. Moreover, the free movement of people is not always effective in the ECCAS area. Also, we justify econometrically that the ECCAS, as an economic block to privilege the exchanges between the countries of the zone to boost its growth.

Keywords: Central Africa, regional economic integration, regional economic communities, intra-regional trade and regional infrastructure.

RESUME

Ce mémoireprésenteune analyse de l'intégration économique régionale au sein de la CEEAC (Communauté économique des Etats d'Afrique central)ainsi que son impact sur la croissance économique au sein des Etats membres.

Il ressort de notre étude que le processus d'intégration dans cette zone est trop en retard. Plusieurs facteurs expliquent les retards de la CEEAC, dont une mise en pratique restreinte des accords commerciaux régionaux, ainsi que le manque de fonds nécessaires pour financer les infrastructures routières. Par ailleurs, la libre circulation des personnes n'est pas toujours effective dans l'espace CEEAC. Aussi, justifions-nous économétriquement que la CEEAC, en tant que bloc doit privilégier les échanges entre les pays de la zone pour booster sa croissance.

Mots clés :Afrique centrale, intégration économique régionale, communautés économiques régionales, commerce intra-régional et infrastructures régionales.

INTRODUCTION GENERALE

0.1. Problématique

Depuis quelques années les pays africains sont dans une perspective dynamique de croissance économique soutenue par plusieurs facteurs tant nationaux qu'internationaux. D'après la BAD/OCDE (2006), la richesse productive par tête créée par l'ensemble des pays africains a augmenté en moyenne de 3,5 en 1997, pour atteindre un taux prévisionnel de 5,5% en 2007.

Si ce résultat est imputable aux efforts individuels réalisés par chaque pays, il convient aussi de souligner qu'il intervient dans une période de prise de conscience collective des Etats africains. En effet, l'environnement politique actuel de la majorité ces pays est beaucoup plus propice aux échanges et à la croissance qu'il y a quelques années. Aussi, les réformes entamées au cours des années 1990 apportent-elles finalement leurs effets pour certains pays. Ajouter à cela, la bonne tenue des cours l'accroissement annuel des exportations des pays africains participent à la robustesse de leur taux de croissance observé.

Beaucoup de ces changements sont liés à la mondialisation croissante de l'économie mondiale et une tendance croissante à la libéralisation d'un large éventail de politiques économiques et commerciales. Ces changements ont des implications importantes pour les objectifs et la conception d'intégration, l'impact que peut avoir l'intégration régionale sur la croissance économique plus particulièrement ceux de la CEEAC constitue laquestion principale de recherche dans ce travail.

0.2. Hypothèses

Au vu de notre questionnement ci-haut, nous émettons l'hypothèse selon laquelle, l'intégration économique régionale conduirait à une croissance dynamique au sein des pays membres de CEEAC.

De façon plus spécifique, le commerce entre les pays de la zone et l'ouverture commerciale seraient des facteurs déterminants du développement économique de ces pays. Les pays qui s'engage dans le libre-échange, y tirent un réel avantage comparatif, ce qui impacterait sur la croissance économique de leurs économies.

0.3. Objectifs de l'étude

L'objectif principal de ce travail est de faire une analyse théorique au moyen de la littérature d'une part, et d'autre part une analyse économétrique de l'impact de l'intégration régionale sur la croissance économique dans la zone CEEAC.

0.4. Méthodes et techniques

Nous avons utilisé les méthodes et techniques ci-après :

0.4.1. Méthodes

Ø La méthode analytique : cette méthode nous permettra d'interpréter et de faire des analyses des données recueillis dans les différentes bases des données (FMI, BM), cette méthode nous est bénéfique dans l'analyse systématique de chaque donnée et informations recueillis ;

Ø La méthode comparative : nous permettra d'effectuer la comparaison des données des différentes périodes ;

Ø La méthode économétrique : elle va nous aider à analyser nos données et interpréter les résultats à l'aide de l'approche des données de panel.

0.4.2. Techniques

Ø Technique documentaire : elle va nous permettre de nous procurer des documents nécessaires ayant trait à notre travail ;

Ø Technique statistique : cette technique nous sera utile pour rassembler les données, de les présenter sous formes de tableaux et graphique pour une analyse approfondie.

0.5. Intérêt de l'étude

Ce travail revêt un intérêt scientifique important tant sur le plan théorique, méthodologique qu'interprétatif ; car outre les résultats attendus, il permet à travers l'analyse de révéler les effets d'une intégration économique régionale sur les économies de la sous-région.

Les modèles utilisés permettront, sur bases des dimensions temporelles et individuelles prises en compte, aux décideurs politiques des différents pays membres de bien saisir les effets de cette intégration sur leurs économies et ainsi d'identifier les facteurs de différentiation du développement de ces économies en comparaison aux autres pays de la sous-région.

0.6. Délimitation spatio-temporelle

La présente étude porte sur les pays de la CEEAC. Les contraintes liées à la disponibilité des données font que le travail considère un échantillon de 8 pays membres. Cette étude s'étale sur une période de 23 ans allant de 1995 à 2018.

0.7. Canevas

Hormis l'introduction et la conclusion, la présente étude s'articule sur trois grandschapitres :

- chapitre premier traite la littérature sur l'intégration régionale ;

- chapitre deuxième traite l'intégration économique régionale dans la zone CEEAC ;

- chapitre troisième s'articule sur l'analyse empirique de l'intégration régionale.

CHAPITRE I : LA REVUE DE LA LITTERATURE SUR L'INTÉGRATION RÉGIONALE

Ce chapitre comprend deux sections. La première porte sur lesdifférentes conceptionset formes d'intégration régionale. La deuxième section fait une revue empirique de l'impact de l'intégration régionale sur la croissance économique.

Section 1 : Les différentes conceptions, les formes et les étapes d'une
intégration régionale

La littérature économique nous renseigne sur plusieurs conceptions et formes de l'intégration :

1.1. Les conceptions de l'intégration régionale

Pour sa part, [Philippe Hugon, 2002] propose cinq conceptions de l'intégration régionale.

1.1.1. La conception libérale

L'intégration régionale, dans cette perspective, a pour but de libéraliser les échanges des biens et des facteurs de production, grâce à la mise en place d'une union des marchés nationaux. Autrement dit, c'est un processus qui entraîne la réduction des distorsions de politiques nationales et déplace les frontières locales en se rapprochant du marché international [Philippe Hugon, 2002]. Cette conception s'articule autour de la dimension commerciale de l'intégration [E. Koulakoumouna, 2012].

1.1.2. La conception institutionnelle

Ici, l'intégration régionale vise la mise en place d'un système commun de règles de la part des pouvoirs publics en relation avec les acteurs privés [Philippe Hugon, 2002]. Ces règles sont appliquées par tous les pays concernés (regroupés autour d'un objectif régional commun). L'intégration permet d'harmoniser la législation des affaires et la fiscalité nationale afin d'améliorer l'environnement économique entre les différents États et les acteurs privés.

1.1.3. La conception volontariste

Pour cette conception, l'intégration régionale vise à mettre en place un plan d'action commun, applicable par les pays intégrés, visant à se protéger des effets négatifs de la mondialisation. L'intégration régionale est un processus de déconnexion vis-à-vis de l'économie mondiale, elle suppose une protection, la construction, d'un système productif, plus ou moins déconnecté du système de prix mondiaux et la forte protection des industries régionales [Philippe HugonPhilippe Hugon, 2002].

1.1.4. La conception territoriale

Aussi appelée conception industrielle. Selon cette conception, l'intégration régionale est un mécanisme qui favorise la mise en place d'interconnexions par les acteurs en matière de projets sectoriels, de réseaux transnationaux, d'internalisation des relations dans un espace régional [Philippe HugonPhilippe Hugon. 2002]. Ici, l'intégration permet de regrouper plusieurs États en un seul espace territorial.

1.1.5. La conception politique (ou diplomatique)

Selon cette conception, l'intégration est un processus qui entraîne un transfert de souveraineté du niveau national au niveau régional [Fatima Taleb, 2016]. Ce transfert de souveraineté permet de prévenir les risques de conflit entre les États intégrés. Les coopérations régionales sont des moyens de prévenir ou de réguler les conflits [P. Hugon, 2002]. La conception politique regroupe à la fois la vision volontariste (portant sur des actions communes), la vision libérale (fondée sur l'unification du marché régional) et la vision institutionnaliste (dont les règles communes constituent les fondements).

1.2. Les principales formes d'une intégration régionale

La littérature économique nous renseigne sur la présence de quatre principales formes d'intégration régionale [H. Hammouda, B. Bekolo-ebe et T. Marna, 2003] :

1.2.1. L'intégration régionale par les échanges

Elle se traduit par la suppression des entraves (barrières tarifaires et non tarifaires) au commerce. L'objectif de cette forme d'intégration est la libre circulation des produits et des facteurs de production dans toute la zone intégrée.

1.2.2. L'intégration par le protectionnisme éducateur

Elle implique une désincitation aux importations provenant de territoires hors de la région intégrée. L'objectif est de protéger les industries naissantes de la région afin qu'elles se développent pour faire face à la concurrence internationale. Dans son ouvrage Système national d'économiepolitique, Friedrich List (1840) parlait déjà deprotectionnisme éducateur.

1.2.3. L'intégration régionale par la production :

Elle se manifeste par l'encouragement à la mise en place, par les États intégrés, de plusieurs projets d'investissement communs. Il peut s'agir d'industries régionales, d'infrastructures régionales, etc. L'objectif est de réduire les inégalités structurelles et surtout de développer les infrastructures régionales.

1.2.4. L'intégration par les règles et les institutions :

Elle se traduit par l'application harmonieuse dans la région, par tous les pays intégrés, d'un ensemble de normes et de règles. Il peut s'agir d'un seuil du taux d'inflation à ne pas dépasser, d'un droit de douane régionale, d'une parité monétaire à respecter, la mise en place d'un passeport commun ou d'une pièce d'identité régionale, etc. Les pays concernés peuvent aussi mettre en place des institutions régionales sanitaires (pour lutter contre des pandémies régionales), militaires (pour prévenir ou résoudre les conflits dans la région). En mettant en place cet ensemble de règles et d'institution les pays concernés souhaitent aboutir à une convergence macroéconomique qui peut jouer un rôle moteur dans le processus d'intégration régionale. Cela, à condition que chaque État membre joue le jeu [P. Jacquemot, 2013].

1.3. Les degrés (étapes) d'un processus d'intégration régionale

[Bela Balassa, 1965] est l'un des premiers auteurs ayant proposé une typologie de l'intégration comptant cinq (5) niveaux. Ainsi, pour aboutir à une intégration régionale complète, les pays concernés doivent franchir cinq étapes.

Tableau 1.Les niveaux de l'intégration régionale

Niveaux

Description

Zone de libre-échange (ZLE)

Elle se traduit par la mise en place d'un espace d'échanges préférentiels où il n'y a aucun droit de douane sur les échanges commerciaux entre les pays intégrés de la région. Cependant, chaque pays membre de la région intégrée peut fixer des droits de douane différents et applicables sur les · importations provenant des États non membres

Union douanière

Renvoie à une zone de libre-échange au sein de laquelle les membres imposent des droits communs aux non-membres. On assiste à la mise en place d'un tarif extérieur commun (TEC). Les États membres de l'Union mettent en place une sorte de frontière commerciale à l'égard des États tiers, d'où le principe de la protection vis-à-vis de l'extérieur

Marché commun

C'est l'achèvement de l'Union douanière mise en place et qui se traduit par la libre circulation des facteurs de production, comme le travail et le capital, entre les États membres de l'Union

Union économique ou marché unique

Cette phase de l'intégration régionale comprend tous les degrés précédemment cités. Cependant, à ce niveau, les États intégrés sont invités à harmoniser de manière définitive leur politique économique nationale. Il peut s'agir des politiques financières, agricoles, fiscales, industrielles. La finalité est de supprimer toutes les discriminations possibles entre les différentes politiques nationales afin de stabiliser l'environnement macroéconomique de la région et de permettre une cohésion entre les États de l'Union.

Union économique et monétaire

Après l'aboutissement d'une union économique (ou marché unique), les États intégrés s'engagent dans un processus d'élaboration de politiques monétaires pour aboutir à la création d'une zone de parité fixe et à la mise en place d'une monnaie unique dans la région. Selon Béla Balassa, c'est le degré ultime d'une intégration régionale.

Source : [Emmanuel Moussone, 2011]

Toutefois, il convient de noter que l'analyse de Bela Balassa a fait l'objet de plusieurs critiques. Les niveaux de l'intégration régionale énumérés par l'auteur correspondent essentiellement aux prémices du processus d'intégration régionale du continent européen mis en place au début des années 50. De nos jours, force est de constater que la typologie à la Balassa n'est plus suffisante pour expliquer les nouveaux accords régionaux [H. Regnault, 2005]. Cette typologie ne doit pas constituer un modèle d'intégration prédéfini à suivre dans toutes les régions, étant donné que chaque groupe régional a ses propres spécificités.

En Afrique, Moussa Diakité (1997) a invité les pays du continent à mettre en place des typologies d'intégration qui répondent aux réalités africaines. Car une intégration régionale calquée sur la typologie à la Balassa et adoptée en Afrique ne favorisera pas toujours la croissance. Dans le domaine de l'intégration, il n'y a pas de schéma définitif qui s'impose [Moussa Diakité, 1997].

Ainsi, une autre typologie de l'intégration régionale a été proposée. Cette dernière compte six (6) niveaux, soit un niveau de plus par rapport à la typologie de base.1(*)

Tableau 2.La nouvelle proposition des niveaux d'une intégration régionale

Niveaux

Repères

Zone d'échanges préférentiels

Réductions des barrières tarifaires et non tarifaires

Zone de libre-échange

Élimination des barrières tarifaires et non tarifaires

Union douanière

Zone de libre-échange plus (+) tarif extérieur commun

Marché commun

Union douanière plus (+) libre circulation des facteurs de production

Union économique

Marché commun plus (+) harmonisation des politiques économiques

Intégration économique complète

Union économique plus(+) unification des politiques économiques et sectorielles.

Source : [H. Hammouda, B. Bekolo-ebe et T. Marna, 2003]

Section 2 : L'intégration régionale et croissance économique :synthèse de
littératures empiriques

De nombreux d'études s'attachent à quantifier l'augmentation du commerce africain pouvant être attribuée à l'intégration régionale (à supposer qu'il y ait eu une augmentation).

Les chercheurs ont notamment essayé d'infirmer ou de confirmer l'idée selon laquelle l'Afrique fait « trop peu » de commerce et qu'elle s'intéresse surtout au commerce intra régional plutôt qu'au commerce global. Foroutan et Pritchett (1993) indiquent que les échanges commerciaux entre pays africains ne sont pas inférieurs aux attentes. La part de l'Afrique sub-saharienne (ASS) dans le commerce intra régional est de 8,1% en moyenne, alors que le modèle de gravité prévoit une moyenne légèrement inférieure (7,5%). Coe et Hoffmaister (1998) estiment que, dans les années 1990, le commerce bilatéral entre les pays de l'ASS et les pays industriels n'était pas anormalement faible. Rodrik (1998) indique de son côté que les ratios de commerce/PIB des pays de l'ASS sont comparables à ceux des pays similaires en termes de taille et de PIB, et que la marginalisation de l'Afrique est due principalement à la faible croissance de ses revenus.

Lambert Opara Opimba, analysant l'impact de la dynamique de l'intégration régionale sur les pays de la SADC: une analyse théorique et empirique, son étude a fait un examen théorique et empirique approfondi de l'impact de l'intégration économique régionale sur un espace en développement, l'objet fut de vérifier si cette coopération Sud-Sud vérifie un ensemble des effets attendus de la régionalisation, à savoir, la création et la déviation de commerce, l'attractivité des investissements directs étrangers, la croissance endogène régionalisée et la synchronisation de l'évolution des économies intégrées.

A l'issu de ses analyses, il montre que l'intégration économique de la SADC génère des effets de création de commerce qui ne découlent pas forcément des effets de détournement. Malgré sa faible ampleur, la déviation commerciale estimée dépend de la nature des biens et de leurs origines ; la SADC en tant que bloc économique, est un argument crédible en matière d'attractivité des investissements directs étrangers. Malgré les carences politiques, les défaillances au niveau de la législation et de la réglementation et la persistance des poches d'insécurité et des troubles sociaux, la région a fait des efforts pour rendre ses économies attractives. Toute chose égale par ailleurs, ses résultats empiriques ont montré que l'existence de la SADC explique une part des IDE entrants au sein de la région depuis la transformation de l'organisation australe. Le reste est expliqué par les effets spécifiques nationaux. On retient enfin de cette étude que la constitution d'un capital spatial austral semble valider l'hypothèse d'une croissance endogène régionalisée. Autrement dit, la SADC serait un facteur de croissance économique pour les pays membres. Les principaux effets induits par la création du bloc austral ont un impact favorable sur le PIB/tête des pays.

D'autres ouvrages considèrent que les pays ayant des structures de production similaires ne peuvent pas bénéficier d'une intégration régionale. La raison principale serait que ces intégrations ont pour principal objectif de développer le commerce au sein de la région. En revanche, il n'y pas de raison de s'inquiéter lorsque l'objectif est de promouvoir une forme de commerce favorable au développement. Le manque de compétitivité étant le principal obstacle au commerce, régional ou autre, toute intégration régionale permettant une augmentation de l'efficacité et de la richesse économique aurait un impact positif.

Désiré AVOM et Mouhamed MBOUANDI NJIKAM dans une analyse portant sur L'intégration par le Marché cas des Pays de la CEEAC, sur base du modèle de gravité, avaient pour deux objectifs : estimer les flux commerciaux intra régionaux entre les dix pays de la CEEAC, puis utiliser ces résultats en simulation pour déterminer les potentiels de commerce de ces pays. L'accent était ici mis sur la suppression des barrières tarifaires et non tarifaires au sein des pays de la zone. Le modèle fut appliqué pour la période 1995-2010 afin de voir l'évolution des échanges intra-CEEAC au cours de ces dernières années. Les estimations du modèle de gravité ont été ensuite utilisées pour le calcul du potentiel commercial intra-communautaire.

Après analyse, ils sont parvenu aux principaux résultats selon lesquelles, (i) les faits stylisés montrent que les pays de la CEEAC sont extravertis et faiblement intégrés commercialement ; (ii) le faible niveau d'industrialisation et de diversification productive réduisent fortement le potentiel commercial dans la sous-région ; (iii) les foyers de création d'échanges prédominent sur les détournements de trafic entre les États membres particulièrement pour les pays leaders tels que le Cameroun et l'Angola ;(iv) le potentiel de commerce des pays de la CEEAC est de huit fois supérieur au commerce actuel entre ces pays.

Joseph Baricako et Gaston Xavier Dagba Ndongo, analysant l'impact de l'intégration sur la croissance économique en Afrique dans la zone CEEAC, En utilisant un Modèle VAR spécifier sur données de panel, ils ont décelé la nature, la persistance et l'amplitude de l'impact de l'intégration régionale sur la croissance économique en dans zone CEEAC.

Les principales conclusions leur travail montrent que l'amélioration de l'intégration régionale dans cette zone augmente la croissance des pays de la CEEAC. Les impacts de la libéralisation commerciale et de l'union douanière sur la croissance économique, bien qu'ils soient de faible amplitude, sont positifs et persistants.

Depuis Viner (1950), Meade (1955) et Mundell (1960), les questions d'intégration régionale suscitent un intérêt marqué de la part des économistes. Viner montre ainsi que la mise en place d'une zone de libre échange est susceptible d'augmenter le bien-être des pays qui l'intègrent lorsque la demande d'importation est élastique, lorsque le niveau du droit de douane initial est élevé, et lorsque la différence entre les coûts de production du partenaire et du reste du monde, sont faibles.

CHAPITRE II : L'INTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE DANS LA ZONE CEEAC

Nous présentons la communauté économique régionale (CER) faisant l'objet de la présente étude : la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC)

Section 1 : La communauté économique des états de l'Afrique centrale
(CEEAC)

La Communauté économique des États de l'Afrique centrale, ou CEEAC, est un outil d'intégration dans la région de l'Afrique centrale. Dans cette section, nous présentons le contexte dans lequel la CEEAC a été créée, les missions de ladite Communauté régionale et son cadre institutionnel.

I.1. Contexte de création de la CEEAC

C'est en décembre 1981 que les dirigeants de l'Union douanière et économique de. L'Afrique centrale (UDEAC) décident de mettre en place une plus grande communauté économique des États. Au terme des négociations, en octobre 1983, on assiste à la création de la CEEAC. Cette création est le fruit du travail des membres de l'UDEAC et des pays de la Communauté économique des États des Grands Lacs2(*) (CEPGL), mais aussi de ceux du Sao Tomé-et-Principe. L'Angola s'intègre à la CEEAC, à part entière, en 1999, après avoir été un simple observateur pendant plus de douze années. C'est en janvier 1985 que le Secrétariat général3(*) de la CEEAC a été mis en place. Cependant, en raison des conflits et des troubles sociopolitiques dans la sous-région, la CEEAC est restée inactive de 1992 à 1998. De nos jours, la CEEAC compte onze États, la population de la région est d'environ 161 millions d'habitants [CEA, 2015] (estimation de 2014) et répartie sur une superficie de 6.640.490 km².

I.2. Les objectifs et les principales missions de la CEEAC

L'objectif principal de l'organisation est défini au chapitre II de l'article IV du traité qui stipule que l'objectif de la Communauté est de promouvoir et de renforcer une coopération harmonieuse et un développement équilibré et auto-entretenu dans les domaines de l'activité économique et sociale, en particulier dans les domaines de l'industrie, des transports et communication, de l'énergie, de l'agriculture, des ressources naturelles, du commerce, des douanes, des questions monétaires et financières, des ressources humaines, du tourisme, de l'enseignement, du perfectionnement, de la culture, de la science et de la technologie et du mouvement des personnes en vue de réaliser l'autonomie collective, d'élever le niveau de vie des populations, d'accroître et de maintenir la stabilité économique, de renforcer les étroites relations pacifiques entre les États membres, et de contribuer au progrès et au développement du continent africain4(*)

I.3. Les principales missions de la CEEAC5(*)

La CEEAC s'est donné pour missions :

· D'éliminer entre les États membres toutes les barrières tarifaires (droits de douane et toutes autres taxes ayant les mêmes effets) et non tarifaires (restrictions quantitatives et autres entraves au commerce) relatives au commerce de la région ;

· De mettre en place et d'appliquer un droit de douane unique dans la région (le tarif extérieur commun) ;

· D'élaborer une politique commerciale commune régionale à l'égard des États non membres de la CEEAC ;

· De supprimer, entre les États de l'espace intégré, de toutes les entraves empêchant la libre circulation des citoyens, des capitaux, des biens et des services ; et d'encourager le droit d'établissement des personnes ;

· D'harmoniser les politiques nationales en vue de promouvoir les activités régionales dans plusieurs secteurs (l'agriculture, l'industrie, les communications, les transports, l'énergie, les services, etc.) ; et de toutes autres activités visant à atteindre les objectifs régionaux.

Les instances (organes) dirigeantes de la CEEAC6(*) sont : la Conférence des chefs d'État et de gouvernement ; le Conseil des ministres ; la Cour de-justice; le Secrétariat général; la Commission consultative et les Comités techniques spécialisés. Chaque instance joue un rôle spécifique pour permettre la concrétisation des objectifs de la Communauté.

a. La Conférence des chefs d'État et de gouvernement :

C'est l'organe suprême de la CEEAC. Cette Conférence regroupe les différents chefs d'État et de gouvernement des onze pays membres. C'est au cours de cette rencontre que les différentes politiques communautaires sont adoptées. La session ordinaire de ladite Conférence se déroule une fois par année. Cependant, elle peut être convoquée en session extraordinaire, à condition que le président de la Conférence ou un État membre en fasse la demande. La présidence est assurée par l'un des chefs des États membres, et ce pour une durée d'une année.

b. Le conseil des ministres :

Il est chargé de proposer des recommandations dans le cadre des stratégies définies et arrêtées lors de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement des pays membres de la CEEAC. Chaque année, le Conseil de ministre se réunit deux fois. Ce Conseil comprend les ministres responsables des questions de développement économique ou tout autre ministre désigné par le chef d'État d'un pays membre. La présidence du Conseil est dirigée par le ministre d'un pays dont le chef d'État assure la présidence de la Conférence.

c. La Cour de Justice

Pourle moment non encore opérationnel, cette Cour est l'organe qui veillera au respect du droit communautaire et à l'application des différents traités ratifiés lors de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement.La composition et les procédures de la Cour de justice sont déterminées lors de la conférence des chefs d'État.

d. Le secrétariat général

C'est l'administrateur (organe) exécutif de la CEEAC. Il établit les différents programmes d'action de la communauté. Il fait exécuter les décisions prises lors de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement. Par ailleurs, le Secrétariat général se charge aussi d'encourager la promotion des programmes communautaires. Ce secrétariat comprend un secrétaire général, des secrétaires généraux adjoints, un contrôleur financier, un comptable et un directeur de personnel.

e. La Commission consultative et les Comités techniques spécialisés

Sous la responsabilité du Conseil des ministres, la Commission consultative se charge d'assurer un suivi des projets qui lui sont soumis par les autres institutions de la CEEAC. S'agissant des Comités techniques, ils interviennent dans des domaines précis pour concrétiser les différents objectifs fixés.

Section 2 : La dimension économique de l'intégration régionale

Dans cette section, nous étudions les variables en rapport avec l'économie : les variables commerce intra-régional et infrastructures routières régionales dans l'espace CEEAC. Il s'agit de manière spécifique de savoir si des avancées ont été faites en ce qui concerne les deux variables.

II.1. La libre circulation des marchandises et le commerce intra-régional dans la
CEEAC

II.1.1. La présentation des politiques commerciales dans la CEEAC

En Afrique centrale, pour accélérer l'intégration commerciale, plusieurs politiques d'encouragement du commerce intra-régional sont mises en place par les pays membres de la CEEAC.

Ces politiques d'encouragement du commerce intra-régional portent sur :

· L'harmonisation des politiques douanières nationales de chaque pays d'une région aboutissant à une seule politique douanière régionale (politique commerciale commune entre les pays intégrés) ;

· L'application par tous les pays intégrés d'un tarif douanier (tarif préférentiel ou tarif extérieur commun) sur les importations des produits provenant des pays tiers ;

· La réduction et la suppression de toutes les entraves au commerce (droits de douane, quotas, restrictions, etc.) entre les pays intégrés dans une même CER.

a. Politiques régionales d'encouragement du commerce intra-zone

Après une période d'inactivité (1993-1998) en raison des conflits dans plusieurs pays de la région, au début des années 2000 les pays de la CEEAC ont mis en place le schéma de libéralisation des échanges [Baschirou Moussa, 2015]. Ce schéma prévoit trois phases : la stabilisation du régime fiscal et douanier, la création d'une zone de libre-échange [OCDE ,2017] (ZLE), créée en 2004, et, enfin, la phase ultime, l'aboutissement vers une Union douanière CEEAC (prévue en 2008). S'agissant de la stabilisation du régime fiscal et douanier, chaque pays est invité à mettre en place une politique nationale qui sera appliquée sur une longue période. Après cette phase, les pays ont lancé la ZLE.

La zone de libre-échange (ZLE) : qu'est-ce qu'elle implique dans l'espace CEEAC ? Elle se traduit par la mise en place d'un espace d'échanges préférentiels, où il n'y a aucun droit de douane sur les échanges commerciaux entre les pays intégrés de la région. Cependant, chaque pays membre de la région intégrée peut fixer des droits de douane, différents et applicables sur les importations provenant des États non-membres. En d'autres termes, chaque pays reste maître de ses relations commerciales vis-à-vis des pays extérieurs à la zone intégrée.

v Les objectifs de la zone de libre-échange (ZLE) CEEAC

La décision N° 03/CEEAC/CCEG/XI/04 du 27 janvier 2004 des chefs d'État et de gouvernement portant sur le tarif préférentiel de la CEEAC (TP/CEEAC) a institué la création de la zone de libre-échange (ZLE). Cette dernière a pour objectifs de :

· Libéraliser les échanges des marchandises originaires des pays membres de la zone intégrée ;

· S'insérer dans la démarche de l'Union africaine (UA) qui prévoit une zone de libre-échange opérationnelle à trois niveaux : d'abord (1) régional en 2012, ensuite (2) inter-régional en 2014, enfin (3) continental en 2017 ;

· Stimuler les échanges commerciaux entre les pays (aboutir à l'effet de création de commerce) ;

· Créer un espace où seront réduites et supprimées toutes les entraves au commerce (droits de douane, quotas, restrictions, contingentements, prohibitions, obstacles administratifs, etc.) entre les pays intégrés au sein de la CEEAC.

b. Les instruments, les conditions et les règles d'origine de la ZLE-CEEAC

Le tarif préférentiel (TP) de la CEEAC est le principal outil de réalisation de la ZLE. Ce tarif est utilisé dans les échanges commerciaux entre les États de la CEEAC. En d'autres termes, le TP s'applique aux produits originaires des pays de la CEEAC. Il convient de noter la présence de quelques exceptions dans l'application du TP. Pour profiter des avantages du tarif préférentiel (TP), les conditions des règles d'origine CEEAC doivent être remplies.

Tableau 3.Les règles d'origine de la ZLE-CEEAC

Peut bénéficier du tarif préférentiel (TP)

Types de produits

Conditions à remplir

Un produit manufacturé.

Comprendre dans sa composition au moins 40% des matières

premières originaires de l'un des États membres de la CEEAC.

Un produit minéral, animal ou végétal.

Etre originaire de l'un des pays de la CEEAC et à l'état brut (un produit du cru).

Un produit de l'artisanat

traditionnel.

Automatiquement éligible au TP, à condition d'être originaire de l'un des pays de la CEEAC.

Un produit fini conçu grâce aux matières premières partiellement ou totalement d'origines étrangères.

Avoir une valeur ajoutée communautaire d'un minimum de 30% du prix de revient de sortie usine hors taxe.

Source : Christian Sambia. (2012). Forum conjoint Commission européenne - Commission de l'Union africaine. La facilitation des échanges : une stratégie douanière pour la Zone de libre-échange continentale (ZLEC). Bruxelles, du 12-13 décembre 2012. Récupéré de https://slideplayer.fr/slide/457621/

c. Le calendrier de démantèlement tarifaire de la ZLE/CEEAC

Dans le cadre de la ZLE, la réduction tarifaire (droits de douane dans les pays de la CEEAC) devrait se faire de manière progressive pour aboutir à un taux zéro (0) en 2007.

Tableau 4.Le démantèlement tarifaire de la ZLE/CEEAC en fonction du temps

Catégorie de produit

Pourcentage de réduction

Date prévue de la réduction

Les produits du cru autres que les produits miniers

Réduction de 100% (élimination totale de tous les droits de douane)

Le 1er juillet 2004

Les produits miniers et manufacturés

Réduction de 50%

Le 1er juillet 2004

Réduction de 70%

Le 1er janvier 2005

Réduction de 90%

Le 1er janvier 2006

Réduction de 100%

Le 1er janvier 2007

Source : Christian Sambia. Op. Cit.

Grâce à la décision N° 04/CEEAC/CCEG/XI du 27 janvier 2004, le Fonds de compensation pour pertes de recettes a été mis en place pour atténuer les effets du démantèlement tarifaire et compenser les pertes douanières dues au tarif préférentiel de la ZLE. Les pertes douanières sont compensées à hauteur de 50% et versées dans un Fonds national de développement créé par chaque État de la CEEAC.

Le droit à compensation concerne uniquement les produits (miniers et industriels) qui sont assujettis au tarif préférentiel (TP) mis en place dans la ZLE.

Le fonds de compensation pour pertes de recettes est alimenté grâce aux prélèvements sur les recettes de la Contribution communautaire d'intégration (CCI). Le CCI est le mécanisme de financement autonome de la CEEAC dont le taux est fixé à 0,4% de la valeur en douane des importations de produits originaires des pays non membres de la CEEAC7(*).

En matière d'intégration régionale en Afrique, le traité de Lagos (1993) prévoit quatre étapes8(*). Nous constatons que, la CEEAC, bien que disposant d'une ZLE, n'a pas encore mis en place une union douanière effective. Pour l'instant, des négociations sont en cours pour harmoniser et étendre le TEC-CEMAC dans toute la zone CEEAC.

Tableau 5.L'état des lieux de la CEEAC par rapport aux étapes du traité d'Abuja (03 juin 1991)

Étapes

CEEAC

Zone de libre-échange (ZLE)

Réalisée le 27 janvier 2004

Union douanière (UD)

Pas encore effective

Marché commun

Pas encore Réalisé

Union monétaire et économique

Pas encore Réalisée

Source : auteur en fonction des informations disponibles dans ce chapitre.

II.1.2. L'intégration commerciale

Nous abordons d'abord, ici, la question de l'Indice d'intégration régionale en Afrique (IIRA) et des autres indicateurs commerciaux.

· L'Indice d'intégration régionale en Afrique (IIRA)

D'après les résultats issus de l'IIRA (voir graphique suivant), nous constatons que, dans le domaine de l'intégration commerciale, la CEEAC enregistre un scorede 0,526 sur 1.

Figure 1.scores moyens de l'intégration commerciale dans la CEEAC

Source : auteur grâce aux données de la CEA

En allant plus loin dans l'analyse, nous constatons que seulement quatre pays (le Cameroun, l'Angola, le Gabon et le Tchad) ont réalisé une performance élevée en matière d'intégration commerciale.

Tableau 6.scores et classement des États de la CEEAC

PAYS

Score

Rang

Catégorie

Cameroun

0,98

1

+

Angola

0,964

2

+

Gabon

0,783

3

+

Tchad

0,747

4

+

Rwanda

0,569

5

=

RCA230

0,517

6

=

Guinée équatoriale

0,359

7

=

Congo

0,335

8

=

R.D.Congo

0,275

9

-

Burundi

0,002

10

-

Sao Tomé-et-Principe

0,001

11

-

Moyenne

0,526

 

 

Moyenne des 4 plus élevés

0,869

 

 

Légende :

+ Pays de performance élevée : cela veut dire que le score est plus élevé que celui de la moyenne des pays.

=Pays de performance moyenne : cela signifie que le score est dans la moyenne des pays.

- Pays de performance faible : c'est-à-dire que le score est inférieur à celui de la moyenne des pays

Source : Commission économique pour l'Afrique (CEA)

· La présentation des résultats des autres indicateurs :

Le flux commerciaux est un indicateur de commerce qui nous renseigne sur l'évolution du volume des exportations et des importations intra-zone durant la période 2000 à 2016.

a. Les flux des exportations intra-zone

Entre 2000 et 2016, le flux des exportations intra-CEEAC n'a même pas dépassé la barre des 3%.La meilleure performance de la CEEAC est de 2.18% (en 2011). Par ailleurs, en 2012, il y a eu une baisse au point où les exportations intra-zone se sont établies à 1,35%. Cela démontre que les pays de l'Afrique centrale échangent moins entre eux contrairement à ceux de la CEDEAO par exemple.

Figure 2.L'évolution des exportations intra-zone en % (entre la CEDEAO et la CEEAC)

Source : l'auteur, grâce aux données UNCTADstat

b. Les flux des importations intra-zone

Durant une période de plus de 15 ans (2000-2016) le flux des importations intra-CEEAC a évolué timidement, entre 2010 et 2013, le flux des importations a, certes, connu un rebond significatif avec une croissance allant au-delà de 5%. Cependant, cette augmentation reste notablement faible par rapport aux volumes des importations intra-CEDEAO.

En effet, de 2000 à 2016, le pourcentage du flux des importations intra-CEEAC ne représente même pas la moitié du pourcentage des flux des importations intra-CEDEAO.

Figure 3.L'évolution des importations intra-zone en pourcentage

Source : l'auteur, grâce aux données UNCTADstat

En somme, à la lumière des deux graphiques précédents, de 2000 à 2016 les échanges commerciaux (exportations et importations) intra-zone sont largement moins intenses dans l'espace CEEAC. Les pays de la CEEAC préfèrent plus échangés avec d'autres pays appartenant à des communautés concurrentes.

II.1.3. LES INFRASTRUCTURES RÉGIONALES DANS LA CEEAC

1. Les politiques régionales des infrastructures dans la zone CEEAC

Dans le domaine des infrastructures routières, la politique de la9(*) CEEAC porte sur le Plan de développement consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC). Cependant, la CEEAC coordonne aussi le volet régional d'Afrique centrale en ce qui concerne le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA). Dans la présente étude, nous nous limitons au PDCT-AC

Le Plan de développement consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC) a été adopté le 27 janvier 2004 à Brazzaville (Décision N° 16/CEEAC/CCEG/XI/04) par les chefs d'État et de gouvernement lors de la 11ième Conférence ordinaire de la CEEAC.

a. Les objectifs du PDCT-AC

Les objectifs du PDCT-AC, mis en place en 2004, s'étalent sur trois phases (court, moyen et long terme).

Tableau 7.Les objectifs du Plan de développement consensuel des transports

Phases

À court terme

À moyen terme

À long terme

Objectifs

Pouvoir rouler, à l'horizon 2010, sur une route bitumée d'une capitale de la région à une autre.

Disposer d'un cadre consensuel pour encadrer les négociations régionales en vue de trouver des solutions touchant les Investissements dans le domaine des infrastructures de transport.

Doter la région d'Afrique centrale d'un système régional de transport, fiable et à faible coût, reposant sur des infrastructures de tous les modes de transport.

Source : PDCT-AC10(*)

b. Le contenu du PDCT-AC

Le PDCT-AC est composé de trois grands axes, suivant un ordre précis, c'est-à-dire : les infrastructures de transport, d'abord ; ensuite, la facilitation du transport et du transit ; et, enfin (3), le Système d'information géographique (SIG) en Afrique centrale. S'agissant des infrastructures de transport, une liste de projets a été élaborée en fonction des besoins des pays de la région. Ladite liste de projets est mise à jour tous les deux ans et tous les modes de transport sont considérés.

Tableau 8.Les infrastructures routières du Plan de développement consensuel des transports

Secteur

Les projets routiers

Les axes et les corridors routiers du premier programme prioritaire du PDCT-AC

Longueur en Km

Pays concernés

Transport routier

Il s'agit des :

- corridors de transit et des liaisons d'interconnexion entre les pays de la région ;

- chainons manquants du réseau communautaire de la CEEAC ;

- réseaux prioritaires et intégrateurs de l'Afrique centrale ;

- routes transafricaines.

La route Kribi-Campo-Bata

70

Cameroun/ Guinée équatoriale

L'axe Lobito-Dilolo-Lubumbashi

1941

Angola/RDC

Le corridor Douala-N'Djamena (1eritinéraire)

1.819

Cameroun/Tchad

Le corridor Douala-N'Djamena (2èmeitinéraire)

1.347

Cameroun/Tchad

La liaison routière intercapitales Brazzaville-Yaoundé

1624.5

Congo/Cameroun

Bitumage de la route Dolisie-Kibangou-Nyanga-Front

233

Congo/Gabon

Le projet de construction d'un pont route/rail sur le fleuve Congo entre Brazzaville et Kinshasa

Nondisponible

Congo/RDC

Réhabilitation de la route Bifoun-Ndjolé

56

Gabon/Cameroun

Construction d'un pont sur !'Oubangui entre Bangui et Zongo

20

RCA/RDC

Le corridor Douala-Bangui

1.425

Cameroun/ RCA

L'axe Bangui-Kisangani-Bujumbura.

Nondisponible

RCA/RDC/Burundi

Source : PDCT-AC

c. Les sources de financement du PDCT-AC

Les sources de financement des projets du PDCT-AC sont nombreuses. En fait, les pays d'Afrique centrale (CEEAC/CEMAC) disposent d'un fonds de développement communautaire pour assurer le financement d'une partie des projets du PDCT-AC. Par ailleurs, certaines infrastructures sont directement financées par les États concernés. Cependant, au regard du coût élevé des projets, plusieurs bailleurs de fonds africains11(*) et internationaux12(*)sont sollicités par les États de la CEEAC pour cofinancer, voire financer certains projets du PDCT-AC.

Tableau 9.Les programmes régionaux de la CEEAC pour encourager le développement des infrastructures routières

Communauté économique régionale

Nombre de programmes depuis le début des années 2000

Politiques mises en place

Date de mise en place

CEEAC

Un programme

Le Plan de développement consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC).

2004

Source : basé sur l'ensemble des sources déjà mentionnées au début de la section.

2. Les infrastructures régionales

Nous analysons l'Indice d'intégration régionale en Afrique (IIRA) en ce qui concerne la dimension infrastructures régionales. En outre, nous abordons d'autres indicateurs routiers pour mieux appréhender l'état des lieux des infrastructures dans la CEEAC.

· L'indice d'intégration régionale en Afrique (IIRA)

D'après les résultats issus de l'IIRA[CEA, 2016] (voir graphique suivant) nous constatons que dans le domaine des infrastructures régionales, la CEEAC enregistre un scorede 0,451 sur 1.

Figure 4.score moyen des infrastructures régionales entre la CEEAC

Source : Commission économique pour l'Afrique (CEA), rapport de 2016

Tableau 10.scores et classement des États de la CEEAC

CEEAC

Pays

Score

Rang

Catégorie

Congo

0,687

1

+

Angola

0,659

2

+

Gabon

0,524

3

=

Cameroun

0,482

4

-

Guinée-Équatoriale

0,419

5

=

Rwanda

0,416

6

=

SaoTomé-et-Principe

0,396

7

=

RCA

0,395

8

=

RDC

0,35

9

-

Burundi

0,339

10

-

Tchad

0,196

11

-

Moyenne

0,451

 

 

Moyenne des 4 plus élevés

0,588

 

 

Légende:

+ Pays de performance élevée : cela veut dire que le score est plus élevé que celui de la moyenne des pays.

= Pays de performance moyenne : cela signifie que le score est dans la moyenne des pays.

-Pays de performance faible: c'est-à-dire que le score est inférieur à celui de la moyenne des pays.

Source : Commission économique pour l'Afrique (CEA).

· Autre indicateur : le cas de l'indicateur de développement des infrastructures africaines

L'indice de développement des infrastructures africaines13(*) (The Africa Infrastructure Development Index : AIDI), mis en place par la BAD281 , est un outil d'analyse conçu pour fournir des informations comparatives sur l'état et les progrès des infrastructures en Afrique. Cet indice fait donc la lumière sur les pays et les régions du continent qui font bonne figure au chapitre des indicateurs d'infrastructures, cet indice nous renseigne sur les scores de chaque pays.

Tableau 11.L'indice composite des transports de l'indicateur de développement des infrastructures africaines

Les composantes de l'AIDI

Indicateur (s)

Description de l'indicateur

L'Indice composite des transports

Le total des routes pavées (en km par 10.000 habitants)

La surface totale du pays avec de la pierre concassée (macadam) et des liants hydrocarbonés ou bituminés, avec du béton, ou avec des pavés. L'indicateur est mesuré en km par 10.000 habitants .

Le total du réseau routier en Km (par km2 de terres exploitables).

- La surface totale de la route (routes pavées et non pavées) d'un pays donné. L'indicateur est mesuré en km (par km2 de surface exploitable) .

- La superficie des terres exploitables est la superficie totale d'un pays moins la superficie des déserts, des forêts, des montagnes et autres zones inaccessibles.

Les autres composantes majeures de l'Indice de développement des infrastructures africaines sont: l'indice composite de l'électricité; l'indice composite des TIC et l'indice composite eau et assainissement.

Source : Banque africaine de développement (BAD). The Africa Infrastructure AIDI Development Index (AID!). (Rapport de mai 2013). Récupéré le 8 mars 2018 dehttps://www.icafrica.org/fileadmin/documents/Knowledge/ AFDB/Economic Brief -The Africa Infrastructure Development Index 0l.pdf

Le tableau suivant nous donne un aperçu général de la situation des infrastructures routières en Afrique dans différentes· régions. Nous constatons que la région de l'Afrique centrale (zone CEEAC) est moins bien dotée en infrastructures routières que les autres regions. La longueur des tronçons bitumés en Afrique centrale est de seulement 3.891 km, ce qui est très faible par rapport aux autres régions.

Tableau 12.La répartition régionale du réseau des routes transafricaines

Région

Réseau total (Km)

Tronçons bitumés (Km)

Maillons manquants (%)

Afrique du Nord

13 292

13 195

1%

Afrique de l'Est

9 932

8 201

17%

Afrique australe

7 988

6 817

15%

Afrique centrale

11246

3 891

65%

Afrique de l'Ouest

11662

10 581

9%

Total en Afrique

54 120

42 665

21 %

Source : Commission économique pour l'Afrique (CEA). Rapport de mai 2010. Op. Cit.

II.1.4. LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES DANS LA CEEAC

La libre circulation des personnes est l'une des dimensions de l'intégration régionale. Elle consiste à supprimer les barrières aux frontières pour permettre aux citoyens des pays membres CER de se déplacer librement et de s'établir dans n'importe quel pays de la région intégrée. Les autorités de chaque pays de la communauté sont donc invitées à éliminer toutes les restrictions et toutes les discriminations qui empêchent certaines populations de se déplacer d'un pays à l'autre dans une communauté. L'importance d'une libre circulation des personnes réside dans le fait qu'elle favorise l'échange culturel et la diversité dans une région. L'ensemble de ces facteurs peut renforcer le processus d'intégration amorcé. En effet, les mouvements migratoires peuvent être des facteurs d'intégration. Quels que soient les aléas politiques qui les accompagnent, ils contribuent à des brassages favorables aux processus d'intégration [Abdou Diouf, 2006].

1. La libre circulation des personnes

La lecture des textes nous apprend qu'en Afrique centrale plusieurs protocoles sur la libre circulation des personnes ont été élaborés, dans l'espace CEEAC.

Dans l'espace CEEAC, la libre circulation des personnes a toujours été au coeur des préoccupations des dirigeants. En effet, les articles 04 et 40 du Traité d'octobre 1983 instituant la création de la CEEAC faisaient déjà état des principaux protocoles encourageant la libre circulation des citoyens des pays membres de la CEEAC dans tout l'espace intégré. D'après l'article 40 du Traité de la CEEAC, les citoyens des États de la CEEAC sont considérés comme des ressortissants de la Communauté [Christian-Yann, 2015]. Ceci dit, le protocole de libre circulation donne le droit aux citoyens de la région de se déplacer librement, et ce, en tout temps dans tous les pays de la CEEAC. En outre, les citoyens ont aussi le droit de s'établir (droit de résidence) dans l'un des pays de la région et d'y mener des activités professionnelles légales, ainsi que la possibilité de créer et de gérer une entreprise conformément à la charte des investissements du pays hôte.

Tableau 13.Les protocoles et les règlements de la libre circulation en Afrique centrale

Zone

Nombre de pays membre

Protocoles

Réglementations

CEEAC

11

Articles 4 et 40 du traité et du protocole à l'appendice VII

Libre circulation des personnes et droit d'établissement. Mise en place des cartes de libre circulation de la CEEAC et des livrets de libre circulation de la CEEAC

Décisions :

03/CCEGNI/90

0 l/CEEAC/CCEG/X/02

03/CEEAC/CCEG/X/02

Passage séparé pour les ressortissants de la CEEAC aux aéroports, aux ports et aux autres points d'entrée.

Source : Commission économique pour l'Afrique (CEA). État de l'intégration régionale en Afrique V: vers une zone de libre-échange continentale africaine. Addis-Abeba, Éthiopie. (Rapport de juin 2012).Récupéré de https://repository.uneca.org/handle/l0855/23351

Dans la CEEAC : pour faciliter l'application de la décision de 199014(*), les chefs d'État ont adopté, à Malabo, le 17 juin 2002, deux grandes décisions :

La Décision n° 02, qui prévoit l'obligation d'être en possession d'un carnet et d'une carte de libre circulation comme documents de voyage pour certaines catégories de ressortissants des États membres, à l'intérieur de la CEEAC. Ces documents ne sont pas encore en circulation ;

La Décision n°03, qui prévoit la création de couloirs CEEAC dans les aéroports, les ports et les postes frontaliers des États membres. Pour rappel, les couloirs CEEAC dans les aéroports ne sont pas encore créés dans tous les pays et là où ils existent, ils ne sont pas encore opérationnels, et les ressortissants de la communauté ont toujours besoin de visas pour voyager d'un État membre à un autre [Yanic Kenhoung, 2014].

2. Les indicateurs de libre circulation des personnes

· L'analyse des résultats de l'indice d'intégration régionale en Afrique (IIRA)

La dimension libre circulation des personnes de l'IIRA nous renseigne sur la fluiditédes mouvements des personnes dans l'espace CEEAC. En d'autrestermes, cet indice nous permet de savoir si la liberté de circulerest un fait accompli. L'IIRA nous informe précisément sur les contraintes des visasdans les régions intégrées et l'évolution du processus de ratification, par les Étatsconcernés, des protocoles régionaux sur la libre circulation des personnes. Par contre,l'IIRA ne nous renseigne pas sur les questions relatives au droit de s'établir de manière permanente, de faire des affaires ou de voter dans le pays d'accueil.

Tableau 14.Les scores des États dans le domaine de la libre circulation des personnes

CEEAC

Pays

Score

Rang

Catégorie

Sao-Tomé-Et-Principe

0,7

1

+

RCA

0,66

2

+

Congo

0,52

3

=

Cameroun

0,45

4

=

Tchad

0,45

5

=

Rwanda

0,378

6

=

Gabon

0,35

7

=

Guinée équatoriale

0,35

8

=

Burundi

0,14

9

-

RDC

0,14

10

-

Angola

0

11

-

Moyenne

0,4

 
 

Moyenne des 4 plus élevés

0,583

 
 

Légende:

+Pays de performance élevée : cela veut dire que, le score est plus élevé que celui de la moyenne des pays.

=Pays de performance moyenne : cela signifie que le score est dans la moyenne des pays.

-Pays de performance faible : c'est-à-dire que le score est inférieur à celui de la moyenne des pays.

Source : Commission économique pour l'Afrique

· Autre indicateur : l'indice d'ouverture relatif aux visas et l'indice relatif au passeport (Passport Index)

a. L'indice d'ouverture relatif aux visas en Afrique

Cet indice mesure l'ouverture des pays africains en matière de visas15(*) .Il permet de savoir quels sont les pays qui facilitent les voyages des citoyens des autres pays et comment. C'est-à-dire si, pour se rendre dans tel pays, les voyageurs sont dispensés de l'obligation de détenir un quelconque visa ou s'ils peuvent obtenir un visa à leur arrivée dans le pays d'accueil, ou encore s'ils doivent obtenir un visa avant d'effectuer le voyage.

Tableau 15.L'indice d'ouverture relatif aux visas (Visa Openness Index)

Méthodologie

Plus le score d'un État est élevé dans l'indice, plus cet État est considéré comme ouvert. À l'inverse, un État qui ne facilite pas la libre circulation des citoyens des autres États obtiendra un score moins élevé. Les scores vont de

0 à 1 (le plus haut).

Catégories des indicateurs

Visa requis

Signifie que les voyageurs doivent obtenir un visa avant de se rendre (avant le départ) dans

le pays d'accueil.

Visa à l'arrivée

Veut dire qu'un visa doit être obtenu par le voyageur à l'arrivée dans le pays d'accueil.

Pas de visa

Cela signifie qu'il n'est pas nécessaire, pour le voyageur, d'obtenir un visa avant le départ ou à l'arrivée dans le pays d'accueil. L'entrée se fait donc librement dans le pays.

Toutefois, certaines procédures d'entrée doivent être respectées : remplissage de formulaires d'immigration et obtention d'un timbre d'entrée.

Pondération

Chaque catégorie est pondérée en fonction de son degré d'ouverture : un résultat sans visa est pondéré par 1

(grande ouverture); la catégorie visa à l'arrivée est pondérée par 0,8; et, enfin un visa requis, par 0.

Source : Visa openness index, Site officiel https://www.visaopenness.org/

D'après les résultats de l'indice d'ouverture relatif aux visas, disponibles dans le tableau ci-après, nous constatons que les pays de la zone CEEAC sont moins ouverts. Dans la liste16(*) des vingt pays africains les plus ouverts relativement aux visas, l'on retrouve seulement un pays membre de la CEEAC (le Rwanda, qui occupe la 9ème place dans la liste des 20 premiers).

Jusqu'en 2015, tous les Africains avaient besoin d'un visa pour se rendre à Sao Tomé-et-Principe [BAD et UA, 2017] ; il a fallu attendre 2016 pour que les citoyens de 13 pays africains soient dispensés de l'obligation d'obtenir des visas.

Toujours d'après les résultats de 2016 de l'Indice d'ouverture relatif aux visas, la situation est chaotique au Gabon, en Angola et en Guinée équatoriale. En tous les cas, il convient de noter que les retards des pays de la CEEAC dans le processus de libre circulation des personnes sont réels.

Tableau 16.Les scores des pays de la CEEAC et leur classement au chapitre de leur ouverture relative aux visas en Afrique en 2016

Rang sur 54 pays africains

Pays

CER

Aucun visa requis

Visa à l'arrivée

Visa requis

Score

9ème

Rwanda

CEEAC

6

47

1

0,807

36ème

Sao Tomé-et-Principe

CEEAC

13

0

41

0,241

38ème

Tchad

CEEAC

11

2

41

0,233

39ème

RCA

CEEAC

12

0

42

0,222

40ème

Congo

CEEAC

0

13

41

0,193

43ème

RDC

CEEAC

4

3

47

0,119

45ème

Burundi

CEEAC

5

0

49

0,093

45ème

Cameroun

CEEAC

5

0

49

0,093

48ème

Gabon

CEEAC

3

1

50

0,07

52ème

Angola

CEEAC

1

1

52

0,033

54ème

Guinée équatoriale

CEEAC

0

0

54

0

Source : Banque africaine de développement (BAD) et Union africaine (UA). Report 2017. Op.Cit.

Au regard des résultats (scores) de l'Indice d'ouverture relatif aux visas en Afrique, nous constatons qu'en Afrique centrale, à l'exception du Rwanda qui occupe la neuvième place, tous les autres États de la CEEAC enregistrent de faibles scores à cet égard et occupent les dernières places dans le classement. Le nombre de visas requis pour se rendre dans un pays de la CEEAC est élevé.

b. L'indice relatif au passeport (Passport Index)

Cet indice nous renseigne sur un classement des passeports les plus utiles au monde : c'est-à-dire les passeports qui permettent aux citoyens d'un État de voyager facilement dans plusieurs pays étrangers. Par ailleurs, !'Indice relatif au passeport (Passport Index17(*)) nous informe aussi sur les pays dans lesquels un visa est requis avant de s'y rendre. Cet indice a été créé par la compagnie financière Arton Capital18(*).

Le tableau ci-après, nous renseigne sur les différents pays de la CEEAC qui exigent encore des visas pour les citoyens des autres États de la CEEAC. D'après les résultats de Passport Index ou Indice de passeport, l'Angola est le pays le plus fermé de la région à cet égard. En fait, les citoyens de huit pays de la CEEAC ont encore besoin d'un visa avant de se rendre en Angola. Par ailleurs, le Burundi, la RDC et le Sao Tomé-et-Principe exigent encore des visas pour les citoyens de sept pays de la CEEAC. Ainsi, dans toute la région de l'Afrique centrale, d'après les résultats de Passport Index ou Indice de passeport, nous constatons que la libre circulation n'est pas encore une réalité entre les pays de la CEEAC.

Tableau 17.La matrice des visas d'un pays de départ (X) vers un pays d'arrivée (Y) dans la zone CEEAC

 

Vers le pays d'arrivée

AGO

BDI

CMR

COG

GAB

GNQ

RCA

RDC

RWA

STP

TCD

Du pays de départ

AGO

 

VR

VR

VR

VR

VR

VR

VR

VR

VR

VR

BDI

VR

 

VR

VR

VR

VR

VR

 

 

VR

VR

CMR

VR

VR

 

 

 

 

 

VR

VR

VR

 

COG

VR

VR

 

 

 

 

 

VR

VR

VR

 

GAB

VR

VR

 

 

 

 

 

VR

 

 

 

GNQ

VR

VR

 

 

 

 

 

VR

VR

VR

 

RCA

VR

 

 

 

 

 

 

 

 

VR

 

RDC

VR

 

 

VR

VR

VR

 

 

 

 

VR

RWA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

STP

 

VR

 

 

 

 

 

VR

 

 

 

TCD

VR

VR

 

 

 

 

 

VR

VR

VR

 

Légende : AGO : Angola ; BDI : Burundi ; CMR : Cameroun ; COG : Congo ; GAB : Gabon ; GNQ : Guinée équatoriale ; RCA : République centrafricaine ; RDC : République démocratique du Congo ; RWA : Rwanda ; STP : Sao Tomé-et-Principe et TCD : Tchad.

VR : Visa requis avant de voyager.

Source : auteur grâce aux informations de Passport Index 19(*)

Les résultats de l'Indice d'ouverture relatif aux visas (Visa Openness Index) en Afrique (2016) et ceux de l'Indice relatif aux passeports (Passport Index) confirment les premières analyses faites grâce à l'IIRA. En fait, en Afrique centrale (CEEAC) les pays sont moins ouverts (région la plus fermée).

CHAPITRE III :

INTEGRATION REGIONALE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA CEEAC : ETUDE EMPIRIQUE

Les deux chapitres précédents ont abordé respectivement le cadre théorique de l'intégration régionale et la croissance économique. Le présent chapitre est consacré à l'estimation empirique des déterminants de l'intégration régionale.

Le chapitre est scindé en trois (3) grandes sections dont chacune a une problématique particulière :

· Section I : Choix du modèle théorique et du modèle économétrique ;

· Section II : Analyses statistiques et résultats empiriques ;

· Section III : Discussion générale et recommandations.

Section 1 : Choix du modèle théorique et économétrique

Nous tentons de classer les modèles d'intégration régionale en fonction de leur objectif, de leur orientation et de leur stratégie de mise en oeuvre.

I.1. Modèle théorique

· L'approche traditionnelle

L'approche traditionnelle de l'Afrique en matière d'intégration régionale était axée sur l'accroissement du commerce intra-régional et de l'industrialisation pour stimuler la croissance par substitution des importations dans les différentes régions intégrées.

La croissance des régions intégrées devrait se traduire finalement par la croissance de tout le continent africain. L'Afrique a expérimenté le système régional axé sur le modèle commerciale d'intégration depuis plus d'un demi-siècle dans l'espoir de motiver les pays membres à produire et à exporter vers d'autre pays, remplaçant ainsi les exportations des pays tiers par celles des pays membres.

Ces mécanismes de protection portent peu de pertinence dans les juridictions qui mettent l'accent sur des stratégies de développement plus proactives et tournées vers l'extérieur qui offrent des opportunités face aux pressions concurrentielles mondiales pour un accès plus rapide aux marchés mondiaux. L'échec d'une telle tradition l'intégration régionale en Afrique a motivé les leaders d'opinion et les penseurs du développement à appeler à une refonte de la politique commerciale de l'Afrique ou un changement de paradigme dans la recherche d'approches alternatives.

Les nouvelles approches devraient, par nécessité, prêter attention aux écueils des expériences antérieures, en particulier les problèmes de conception et de mise en oeuvre. Le régime préférentiel de libéralisation des échanges était, ab initio, sujet à des problèmes sachant que les pays africains exportent des produits primaires communs à la plupart des pays, ce qui les oblige à dépendre en permanence des importations non-africains.

Il est donc contre-productif de s'appuyer sur de tels programmes pour transformer les pays africains et stimuler la croissance du continent. Il est également avancé que les pays africains finiraient par détourner les importations à bas prix (intrants intermédiaires bon marché) des pays développés pour les importations à coût élevé d'autres pays africains. De plus, le modèle d'intégration régionale axée sur le commerce fonctionne mieux lorsqu'il est fondé sur des efforts de libéralisation antérieurs. L'approche peut donc ne pas convenir aux pays africains compte tenu de leurs caractéristiques structurelles (Radelet, 1997).

L'approche traditionnelle ci-dessus présuppose une hypothèse unidirectionnelle suggérant que le commerce intra-zone favorise la croissance économique et que l'ampleur de l'impact est élevée. Mais, comme établi précédemment, le commerce intra-régional de l'Afrique est faible, une queue trop petite pour agiter un corps beaucoup plus grand (croissance économique globale de l'Afrique) (Oyejide, 2000). Mieux encore, en Afrique le commerce et la croissance intra-régionaux peuvent être bi-causals dans les relations. Les politiques commerciales de l'Afrique ont été établi pour impacter la croissance avec un effet de rétroaction de la croissance sur les performances commerciales, mais ces dernières (performances de croissance) s'est avérée être le principal moteur des relations entre l'exportation et la croissance (Ndulu et Ndung'u, 1997, p. 21). D'autres facteurs qui influencent simultanément le commerce et la croissance suggèrent que l'intégration régionale de l'Afrique doit être recentrée dans l'expansion du commerce intra-régional vers les facteurs directs qui stimulent la croissance, tout en facilitant le Commerce.

· Les approches alternatives

En reconnaissance des faiblesses inhérentes à l'approche traditionnelle de l'intégration régionale, des universitaires renommés et les groupes de réflexion du développement ont envisagé de nouvelles idées qui s'écartent considérablement des approches traditionnelles. Les nouvelles perspectives se poursuivent dans la connaissance des conditions qui prévalent dans les pays membres et de la nécessité pour chaque pays de s'engager d'abord dans l'auto-nettoyage en recentrant les réformes nationales sur les fondamentaux de la croissance, dont la stabilité macroéconomique, coûts de transaction, infrastructure physique et accumulation de capital humain et physique.

· Accumulation de capital humain et physique

Les modèles de croissance modernes ont identifié l'accumulation de capital humain et physique comme un élément clé du processus de croissance du développement des pays. Cela tient au faible niveau des investissements directs nationaux et étrangers dans ces pays. La transformation rapide des Tigres d'Asie a été attribuée à leur capacité à accumuler un vaste capital humain et physique. Nouvelle intégration régionale les modèles doivent mettre l'accent sur ces facteurs clés de croissance s'ils veulent générer de la croissance sur le continent africain.

· Stabilité macroéconomique

Les économistes du développement contemporains ont fait valoir que ce dont l'Afrique a largement besoin pour stimuler la croissance économique à son niveau actuel de l'industrialisation n'est pas la facilitation des échanges, car les pays membres dépendent encore des exportations primaires qui ne sont pas prix et sont soumis à de fréquentes fluctuations de prix. Plutôt que de dissiper les énergies pour stimuler le commerce, l'Afrique doit enraciner un environnement macroéconomique sain et stable pour une accumulation rapide des facteurs et une utilisation efficace de la production limitée ressources, y compris le capital humain et physique. Le point d'appui sur lequel se fonde l'argument ci-dessus est que la stabilité macroéconomique est une arme à double tranchant qui, d'une part, aiguise les investissements nationaux et, d'autre part, induit énormes investissements directs étrangers.

· Coûts de transaction

La réduction des coûts de transaction est cruciale pour les investissements en Afrique. La performance peu impressionnante de l'Afrique en matière de renforcement de la croissance a été attribuée à ses coûts de transaction élevés résultant des difficultés de transport dans de nombreux pays africains sans littoral, des réseaux de télécommunication inefficaces et peu compétitifs, des systèmes judiciaires médiocres qui empêchent l'exécution des contrats, asymétries d'information et services auxiliaires médiocres (Collier, 1998). Pour que l'Afrique connaisse une croissance raisonnable, elle doit développer des systèmes capables d'amener les coûts de transaction au niveau international pour améliorer son statut concurrentiel et attirer d'énormes entrées de capitaux pour investir dans les industries à forte intensité de main-d'oeuvre. Arrangements de coopération régionale qui traitent de problèmes sous-jacents, en plus de faciliter le partage de normes et de politiques d'investissement communes, accélérerait investissements et sont donc plus adaptés à la croissance de l'Afrique. Installations partagées impliquant des transports et des communications coûteux les infrastructures et les projets régionaux d'électricité, d'eau et d'éducation contribueraient grandement à réduire le coût unitaire dans les pays membres que lorsqu'ils sont fournis sur une base discrète.

· Services d'infrastructure

La disponibilité, l'efficacité et le coût des services d'infrastructure clés tels que l'électricité, la communication et le transport déterminent la vitesse d'intégration des pays africains dans les marchés mondiaux en évolution rapide. Outre l'amélioration de la productivité des facteurs, les services d'infrastructure facilitent l'accès des agents économiques à des informations utiles, renforçant ainsi la concurrence. Les externalités et les retombées qui émergeraient de la liaison de l'Afrique par le biais d'infrastructures régionales comme la bourse des matières premières, la bourse et les centres d'échange sont capables d'aider les pays africains les moins dotés en ressources à échapper à leur niveau de développement pathétiques. Les avantages associés à la grande taille des marchés et aux économies d'échelle transformeraient également l'Afrique vers une destination d'investissement, ce qui incite davantage les investissements étrangers.

· Autres modèles alternatifs

Les autres modèles alternatifs d'intégration régionale suggérés dans la littérature impliquent de relier un groupe de pays africains à un pays industrialisé dans le cadre d'un accord de libre-échange. Les accords commerciaux en cours entre la Chine et divers pays africains les pays constituent un bon exemple. Le post-Lomé IV a proposé l'intégration entre un certain groupe de pays africains et l'UE et les accords de libre-échange entre les États-Unis et l'Afrique ont constitué de bons exemples d'autres modèles d'intégration. Un autre exemple de modèle alternatif comprend les accords multilatéraux entre les pays dans un cadre qui prévoit à la fois des liens intra-africains et des liens suffisants avec le reste du monde la plateforme fournie par l'Organisation mondiale du commerce (Oyejide, 2000).

I.2. Modèle économétrique.

Les modèles économétriques font partie des modèles mathématiques présentant le réel à l'aide d'un système d'équations (ou d'inéquations) et se présentent sous la forme de relations stochastiques entre les variables du système. Sont donc caractérisés par des relations aléatoires ce sont donc des modèles probabilistes et non pas déterministes.

Dans cette étude, l'estimation des effets de l'intégration régionale sur la croissance économique de la zone CEEAC va être effectuée à l'aide d'un modèle développé par Peter D. Golit et Yusuf Adamu2014dans leur étudeexploratoire des modèles d'intégration régionale de l'Afrique en vue de déterminer leur pertinence ou non pour une croissance économique rapide en Afrique au 21ième siècle.

La disponibilité des données a commandé le choix de cet échantillon en termes de taille et de période d'étude. Il sied ne signaler que le sao-tomé et le Burundi ont étaient exclus de notre échantillon à cause d'un manque des données. Comme quoi, notre échantillon est composé de 8 pays de la CEEAC.

Le modèle se présente comme suit :

(1)

(+) (+) (-) (+) (+) (+)

Où,

Le PIB est utilisé comme indicateur de croissance économique, il constitue notre variable dépendante. Et nos variables explicatives sont : le commerce intra-zone, l'ouverture commerciale, l'inflation, la formation brute du capital fixe ainsi que les dépenses publiques. Les signes entre parenthèses sont les attentes a priori.

La forme explicite du modèle (1) est :

(2)

avec désigne le terme d'erreur stochastique.

: Commerce entre les pays de la CEEAC (commerce entre le pays i avec le pays j au temps t) ;

: Degré d'ouverture économique au temps t ;

: Taux d'inflation au temps t ;

: La formation brute du capital fixe au temps t ;

:Dépense publique au temps t.

I.3. Présentation des variables et de leurs sources

L'étude utilise des séries de données annuelles sur le PIB réel, le commerce intra-régional des Etats de la CEEAC (CIZ), du degré d'ouverture commerciale (OUV), le taux d'inflation, la formation brute de capital (FBCF) et les dépenses publiques générales (DDPUB) afin d'évaluer l'impact de l'intégration de la zone CEEAC sur la croissance économique de cette dernière. Les données couvrent la période 1995-2018 et proviennent de la Banque mondiale(WDI), de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et l'organisation mondiale du commerce (OMC). Les estimations ont été réalisées à l'aide du logiciel économétrique (stata 14).

Toutes les variables sont entrées dans le modèle en pourcentage du PIB à l'exception du taux d'inflation.

Produit intérieur brut réel : une augmentation du PIB devrait stimuler le niveau des activités économiques, tandis qu'une baisse peut créer un effet de ralentissement et miner davantage la croissance économique dans la zone CEEAC ;

Commerceintra-régional : reflète le niveau des échanges de biens et services entre les pays de la région ; les pays ont avantage à commercer les uns avec les autres. Ces échanges leur permettent de se spécialiser dans des domaines où ils excellent, tout en bénéficiant d'une plus grande variété de produits et de services.20(*)

Taux d'inflation : reflète le niveau de stabilité macroéconomique au sein de la zone CEEAC. Les mouvements du niveau général des prix affectent les retours sur investissement et déterminent ainsi le niveau de revenu. La stabilité macroéconomique est cruciale pour une planification efficace et constitue donc un attrait majeur pour les investisseurs.

La formation brute du capital fixe :reflète l'accroissement du stock d'immobilisations ; dans ce cas, les ajouts au stock d'inventaires. Cette variable représente le niveau d'accumulation physique et est donc utile dans les modèles de croissance modernes qui prône l'accumulation d'un vaste capital humain et physique.

Dépenses publiques générales : correspondent aux dépenses des administrations publiques, représentant les dépenses totales des administrations publiques pour les services d'infrastructure clés tels que les communications et les transports, à l'exclusion de l'électricité ; et devrait donc stimuler le niveau des activités économiques. Mais, au-delà d'un certain niveau, des dépenses excessives pourraient créer des distorsions qui pourraient être contre-productives.

Ouverture commerciale : mesure le commerce entre les Etat de la zone CEEAC avec le reste du monde et reflète ainsi la compétitivité de cette zone dans les relations commerciales avec d'autres pays. L'impact de cette variable est à comparer avec celui du commerce intra-zone pour déterminer si oui ou non la croissance économique de la zone CEEAC serait mieux améliorée en échangeant avec le reste du monde comme le suggèrent ou en s'appuyant sur le commerce intra-zone.

Section 2 : Analyses statistiques et résultats empiriques

II.1. Analyses statistiques

Les analyses statistiques se sont basées essentiellement sur l'analyse graphique, l'analyse des coefficients des corrélations et enfin les statistiques descriptives.

· Analyse graphique

En présence de données en niveau la première de chose à faire est de voir l'évolution graphique des variables ou le degré de dépendance entre variables.

Ces graphiques illustrent les évolutions de tous les pays de l'échantillon. Les graphiques semblent décrire une relation positive entre la variable dépendante, le PIB et les variables indépendantes, excepté le commerce intra-zone dont la relation est négative.

Figure 5: Corrélation de la croissance inclusive et les différentes variables explicatives du modèle

Source : Auteur sous Stata 14.1

Comme le souligne Bourbonnais (2015), avec la représentation graphique il semble être difficile de dire avec exactitude la relation existant entre les variables. Elle ne donne qu'une impression de la corrélation entre variables sans donner une idée précise de l'intensité de la liaison.21(*) C'est pour cette raison qu'il est intéressant d'analyser les coefficients de corrélation.

· Matrice des coefficients de corrélation

L'ouverture commerciale, la formation brute du capital fixe ainsi que les dépenses publiques sont corrélées positivement au PIB. Ceci laisse présager qu'une augmentation de ces variables explicatives entraine un accroissement du produit intérieur brut.

Par contre, le commerce intra-zone est corrélé négativement au produit intérieur brut. Ceci veut dire qu'un accroissement soit par exemple de l'inflation occasionne une baisse du PIB, et une baisse du taux d'inflation entraine un accroissement du PIB.

Tableau 18.Matrice de corrélation des variables de l'étude

 

tcpibt

OUV

CIZ

FBCF

DPPUB

Inflation

tcpibt

1

 
 
 
 
 

OUV

0.390***

1

 
 
 
 

CIZ

-0.0943

-0.150*

1

 
 
 

FBCF

0.229**

0.219**

-0.0646

1

 
 

DPPUB

0.333***

0.924***

-0.0836

0.231**

1

 

Inflation

0.00313

-0.0485

-0.0566

-0.0297

0.0868

1

*p< 0.05, **p< 0.01, ***p< 0.001

Source :auteur, sur stata 14

· Statistiques descriptives

Tableau 19.Statistique descriptive de l'ensemble des données du mémoire

 

Mean

Sd

min

max

Tcpibt

2.62

13.33

-36.6

140.4

OUV

1.26

2.84

0.2

33.4

CIZ

398.47

467.92

36.4

2397.0

FBCF

25.15

11.82

2.1

79.5

DPPUB

13.03

15.69

1.3

183.2

Inflation

72.12

420.41

-31.6

4800.5

N

192

 
 
 

Source : auteur, sur stata 14

Au regard du tableau ci-haut, il est à remarquer que :

- Les valeurs réelles de la croissance du pib par habitant sont comprises entre -36.6 et 140.4 avec une moyenne de 2.62% et un écart-type de 13.33 ;

- Les valeurs réelles du degré d'ouverture commerciale sont comprises entre 0.2 et 33.4 avec une moyenne 1.26 et un écart-type de 2.84;

- Les valeurs réelles du commerce intra-zone sont comprises entre 36.4 et 2397.0 avec une moyenne de 398.47 et un écart-type de 467.92 ;

- Les valeurs réelles de la formation brute du capital fixe sont comprises entre 2.1 et 79.5 avec une moyenne de 25.15 et un écart-type de 11.82;

- Les valeurs réelles des dépenses publiques sont comprises entre 1.3 et 183.2 avec une moyenne de 11.82 et un écart-type de 3.34 ;

- Les valeurs réelles de du taux d'inflation sont comprises entre -31.6 et 4800.5 avec une moyenne de 72.12 et un écart-type de 420.41.

II.2. Résultats empiriques

Ici, l'objectif est de vérifier les hypothèses du travail, c'est-à-dire, déterminer l'impact de l'intégration régionale (en effectuant une comparaison entre la participation de l'ouverture commerciale et du commerce intra-zone) dans la croissance de la communauté économique des Etats d'Afrique centrale.

· Tests de spécification ou tests d'homogénéité

Avant d'estimer le modèle de données de panel, il faut vérifier que sa structure est homogène ou hétérogène. Si la structure est hétérogène, il est recommandé d'abandonner la spécification du modèle de donnée panel et de d'estimer, pour chaque groupe d'individus, un modèle de MCO.

L'idée du test d'homogénéité est de vérifier si les données de Panel sont homogènes ou hétérogènes. L'hypothèse de recherche (H1) stipule que la structure modèle de panel est homogène par contre l'hypothèse nulle (H0) stipule la structure du modèle de panel est hétérogène.

Puisque la statistique de Fisher calculé est supérieure au Fisher lue dans la table (autrement La probabilité critique de la statistique de Fisher (0.000) est inférieure au seuil de signification), nous pouvons à conclure que la structure du modèle de donnée panel est homogène.

Outre les données en coupe transversale (cross section) ou en série temporelle, il est aussi possible de s'intéresser à la combinaison ou au mélange de ces deux (2) séries et cela permet d'obtenir les données de panel. Elles peuvent être vues comme des modèles dans lesquelles les variables représentent les valeurs prises par un individu à intervalle de temps régulier.

L'avantage de cette spécification est qu'elle prend en compte de manière simultanée l'effet temporel (23 ans) et l'effet individuel (indices pays).

Avant de déterminer les effets de l'intégration régionale sur la croissance économique, il est impératif de vérifier la spécification des effets individuels en panel. Et le test permettant cette spécification, est celui d'Hausman (1978).

Tableau 20.Modèle à effets fixes

 

(1)

(2)

(3)

(4)

VARIABLES

Effets Fixes

Effets Fixes

Effets Fixes

Effets Fixes

 
 
 
 
 

OUV

1.415***

1.355***

4.517***

5.075***

 

(0.341)

(0.339)

(1.268)

(1.350)

CIZ

-0.00205

-0.00242

-0.00259

-0.00212

 

(0.00309)

(0.00307)

(0.00302)

(0.00305)

FBCF

 

0.209**

0.214**

0.215**

 
 

(0.101)

(0.0990)

(0.0989)

DPPUB

 
 

-0.609**

-0.714***

 
 
 

(0.235)

(0.251)

Inflation

 
 
 

0.00275

 
 
 
 

(0.00230)

Constant

1.658

-3.376

0.513

0.779

 

(1.587)

(2.888)

(3.217)

(3.220)

 
 
 
 
 

Observations

192

192

192

192

R-squared

0.090

0.111

0.143

0.149

Number of Individus

8

8

8

8

F-test

8.952

7.517

7.487

6.288

Prob > F

0.000196

0.0000

0.0000

0.0000

Standard errors in parentheses

*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

Notes : La variable dépendante utilisée pour déterminer la croissance économique dans la zone CEEAC est la croissance du PIB/habitant en. Les valeurs entre (.) représentent les écarts-types. Les ***, ** et * désignent une signification au niveau respectif de 1%, 5% et 10%.

Source : auteur, sur stata 14

Partant du tableau ci-haut, nos résultats montrent que l'intégration régionale à une influence significative sur la croissance économique des pays de la CEEAC, l'ouverture d'une économie nationale au commerce international présente des avantages évidents : les échanges permettent à chaque pays de se spécialiser dans ce qu'il fait le mieux et de consommer une grande variété de biens et de services produits dans le monde entier.

La formation brute du capital fixe est significativement différente de zéro, ce qui veut dire que l'accès au marché régionalisé est facteur important d'attractivité des IDE. Plus ce nouveau marché est grand, plus il intéressera les détenteurs des capitaux ou les firmes multinationales

On peut aussi remarquer que les dépenses publiques sont corrélées négativement mais de façon significative avec le PIB au seuil de 10%, comme quoi une baisse des dépenses publiques d'1% entraine une hausse de croissance de 0,7%, ceci est dû au non-respect des lignes budgétaire dans la grande majorité des pays de la CEEAC.

Tableau 21.Modèle à effets aléatoires

 

(1)

(2)

(3)

(4)

VARIABLES

tcpibt

tcpibt

tcpibt

tcpibt

 
 
 
 
 

OUV

1.803***

1.653***

2.546***

2.803***

 

(0.317)

(0.322)

(0.825)

(0.882)

CIZ

-0.00104

-0.000907

-0.000571

-0.000369

 

(0.00193)

(0.00191)

(0.00193)

(0.00195)

FBCF

 

0.168**

0.176**

0.179**

 
 

(0.0766)

(0.0768)

(0.0770)

DPPUB

 
 

-0.175

-0.222

 
 
 

(0.149)

(0.160)

Inflation

 
 
 

0.00187

 
 
 
 

(0.00226)

Constant

0.769

-3.335

-2.497

-2.505

 

(1.278)

(2.255)

(2.363)

(2.365)

 
 
 
 
 

Observations

192

192

192

192

Number of Individus

8

8

8

8

Standard errors in parentheses

*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

Source : auteur

Les résultats issus du modèle à effet aléatoire sont presqu'identique à celui du modèle à effet fixe, à l'exception de la non significativité des dépenses publique.

· Test de spécification d'Hausman

Après l'application du modèle à effets fixes et du modèle à effets aléatoires sur la base de données, nous effectuons le test de spécification d'Hausman afin de choisir le modèle le plus approprié à nos données avant toute interprétation des résultats.

Le test de spécification d'Hausman (1978) est un test général qui peut être appliqué à des nombreux problèmes de spécification en économétrie. Mais son application la plus répandue est celle des tests de spécification des effets individuels en panel.22(*) Le test d'Hausman sert à faire l'arbitrage entre le modèle à effets fixes (estimation within) et le modèle à effet aléatoire (estimation MCG ; moindres carrés généralisés).

En outre, il permet de déterminer si les coefficients des deux estimations (fixe et aléatoire) sont statistiquement différents. Le résultat suit une loi ÷2 avec K-1 degré de liberté.

Le test suit une loi ÷² avec K-1 degré de liberté. Si la p-value de la statistique du test est supérieure au niveau de confiance, on choisit H0 des effets aléatoires et au cas contraire, le modèle adopté sera celui des effets fixes.

Les résultats du test d'Hausman montrent confirment l'hypothèse d'absence de corrélation entre le terme aléatoire et les variables indépendantes. Le modèle à effets fixe représente alors le mieux la structure des données de l'échantillon car il est plus adapté, étant donnés que la p-value est inférieur au seuil de 5%.

Au regard des résultats tableau 3 (modèle à effets fixes confirmé par le test d'Hausmann), les résultats des modèles 1 à 4montrent que les signes sont cohérents et statistiquement significatifs à 1%, la significativité de la valeur de Fisher s'améliore étape après étape (Pro = 0.0000 < 5%), et le coefficient de détermination s'améliore notablement, variant de 0,09 à 0,14.

Il y a lieu de dire sur le plan statistique que ce modèle a un ajustement linéaire globalement satisfaisant. Donc, il peut valablement faire l'objet d'une interprétation économique sous réserve de test de vérification de et hétéroscédasticité et de l'autocorrélation des erreurs.

· Test d'autocorrélation et hétéroscédasticité

Il ressort de ce test, que nos résidus sont hétéroscedastique et autocorrélés. L'estimateur le plus approprié pour corriger ce problème d'autocorrélation est le moindre carré généralisé.

· Estimation du modèle à effets fixes par la méthode GLS

L'estimateur des effets fixes encore appelé « Within » qui fixe les effets individuels et effectue alors une régression sur les moyennes individuelles de sorte à obtenir une plus grande précision dans l'estimation. Cet estimateur ne permet toutefois pas d'estimer les variables invariantes dans le temps. La régression sera donc faite avec l'estimateur des effets aléatoires encore appelé « modèle à erreurs composées » qui utilise les moindres carrés généralisées pour palier à cette insuffisance de la méthode des effets fixes.

Tableau 22.Estimation par moindre carré généralisé (GLS)

 

(1)

(2)

(3)

(4)

VARIABLES

tcpibt

Tcpibt

tcpibt

tcpibt

 
 
 
 
 

OUV

1.117

1.338

0.923

0.760

 

(0.801)

(0.827)

(0.919)

(0.920)

CIZ

0.000979*

0.000967*

0.000888

0.000811

 

(0.000547)

(0.000546)

(0.000579)

(0.000578)

FBCF

 

0.0358

0.0276

0.0241

 
 

(0.0423)

(0.0461)

(0.0474)

DPPUB

 
 

0.0679

0.0862

 
 
 

(0.100)

(0.0996)

Inflation

 
 
 

-0.000360

 
 
 
 

(0.000809)

Constant

-0.492

-1.405

-1.580

-1.489

 

(0.948)

(1.194)

(1.300)

(1.332)

 
 
 
 
 

Observations

192

192

192

192

Number of Individus

8

8

8

8

Standard errors in parentheses

*** p<0.01, ** p<0.05, * p<0.1

Il ressort de cette estimation que seul le commerce intra-zone à un impact significatif au seuil de 10% sur la croissance économique de la communauté économique des Etats d'Afrique centrale. Une variation de 1% du commerce entre les Etats de la CEEAC entrainera une augmentation de la croissance de l'ordre de 0,09%. Une augmentation faible qui s'explique par le fait que les pays d'Afrique centrale échange moins entreeux, la grande majorité privilégie le commerce avec les pays appartenant à des organisations concurrentes.

Tableau 23: Les signes attendus et signes obtenus

Variables

Signes attendus

Signes obtenus

Ouverture commerciale

( + )

( + )

Commerce intra-zone

( + )

( + )

Formation brut du capital fixe

( + )

( + )

Dépenses publiques

( - )

( - )

Inflation

( - )

( - )

Source : Auteur

II.2.1. L'interprétation des résultats économétriques

Pour déterminer l'impact de l'intégration régionale sur la croissance économique dans cette étude, il a été utile de faire recours aux données de panel. Sur ce, deux types des régressions ont été effectué : modèle à effets fixes et modèle à effets aléatoires.

Après avoir appliqué le test de spécification (test d'Hausman), le test permettant d'opter un choix entre le modèle à effets fixes et à effets aléatoires, le modèle choisi ou adéquat entre les deux est celui des effets fixes puisque la p-value du test d'Hausman est inférieure au seuil de 5%. Par contre, les tests de validation du modèle à effets fixes renseignent l'existence de l'hétéroscédasticité et d'autocorrélation des erreurs. De ce fait, on a dû recourir aux moindres carrés généralisés pour corriger ces deux problèmes. Ainsi, l'interprétation des résultats est faite sur base de l'estimation par GLS présenté dans le tableau 25. Dans ce modèle la variable dépendante est la croissance du produit intérieur brut par habitant.

Il ressort des résultats que tous les signes attendus sont vérifiés à l'exception des dépenses publiques dont le signe attendu est contraire au signe obtenu.

Dans l'ensemble les résultats sont satisfaisants sur le plan économétrique et celui de l'interprétation économique. Et l'interprétation se fera variable après variable, c'est-à-dire, l'une après l'autre.

Pour la première variable indépendante qui est l'ouverture commerciale, les résultats ont montré que ce dernier n'avait aucun effet significatif sur la croissance de la zone CEEAC différentes spécifications. Ceci s'explique par le fait que privilégies plus les importations des produits venant du reste du monde à la production nationale, ce système ne cesse de nuire aux économies de la région.

Les efforts de libéralisation du commerce n'ont pas modifié le fait qu'ils sont fortement influencés par l'évolution de l'économie mondiale, cette influence se base sur les variations des prix des produits de base, les variations des prix des importations, les flux d'aide étrangère et d'investissements privés et, plus récemment, le surendettement extérieur. Les pays de la CEEAC sont plus faiblement intégrés dans l'économie mondiale. Le degré d'intégration relativement faible de l'Afrique dans l'économie mondiale explique la non significativité dans notre modèle.

D'après les régressions, il a été constaté un fait intéressant du commerce intra-zone sur la croissance économique. Le commerce intra-zone a eu un effet positif et la croissance. Une augmentation d'échanges commerciale entre les pays de la CEEAC de 1 point de pourcentage améliore la croissance économique de 0,09 point pourcentage, ce qui est statistiquement significatif au seuil de 10 %. Toutes choses étant égales par ailleurs (Ceteris Paribus). Ce résultat nous confirme que l'intégration régionale (capté par le commerce intra-zone) reste un ingrédient de base pour atteindre une croissance économique élevée et durable en Afrique centrale. Pour réaliser ce potentiel, il est donc nécessaire de rechercher de nouveaux modalités de régionalisme plus orientées vers la coopération, moins de rigidité et plus pragmatisme.

En outre, pour les restes des variables aucun effet significatif n'a été observé dans les différentes régressions.

Conclusion du chapitre

Ce chapitre s'est donné comme objectif de mener une analyse empirique des effets de l'intégration régionale sur la croissance économique dans les pays de la CEEAC.

Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes servis du modèle développé par Peter D. Golit et Yusuf Adam,(2015) pour identifier les différents indicateurs de l'intégration régionale et autres indicateurs susceptibles d'influencer la croissance économique dans cette zone. Ainsi, nous avons effectué des estimations économétriques en panel statique (le modèle à effets fixe) sur les données tirées de la Banque Mondiale (WDI), CNUCED et OMC pour la période allant de 1995 à 2018.

Les résultats de l'estimation révèlent que parmi nos deux indicateurs d'intégration(ouverture commerciale et le commerce intra-régional), seul le commerce entre les paysde cette zone CEEAC a un impact significatif sur leur croissance économique.

Ce résultat a des implications en termes de politique économique : en vue de favoriser le commerce intrarégional dans la zone CEEAC, les décideurs de ces différents pays devraient en réduire les barrières au commerce, qu'il s'agisse de tarifs douaniers ou de barrières non tarifaires (eg. : réglementations qui entravent le commerce), en plus d'améliorer la qualité des infrastructures routières - en particulier celles qui relient les différents les uns aux autres.

CONCLUSION GENERALE

Dans le cadre de notre travail de fin d'étude il a été question de traiter « l'impact de l'intégration régionale sur la croissance économique de la zone CEEAC de 1995 à 2018 ».

Pour ce faire, l'objectif de la présente étude était de faire une analyse théorique au moyen de la littérature d'une part, et d'autre part une analyse économétrique de l'impact de l'intégration régionale sur la croissance économique dans la zone CEEAC. Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes posé la question ci-après à la problématique :

Ø L'intégration régionale a-t-elle- un impact sur la croissance des Etats de la CEEAC ?

L'hypothèse émise pour répondre à la question soulevée à la problématique est que :

Ø De façon plus spécifique, le commerce entre les pays de la zone et l'ouverture commerciale seraient des facteurs déterminants du développement économique de ces pays. Les pays qui s'engage dans le libre-échange, y tirent un réel avantage comparatif, ce qui impacterait sur la croissance économique de leurs économiesVu la vulnérabilité des économies de l'ASS et leur retard en matière du développement, nous supposons que ces indicateurs de la gouvernance pourraient avoir des effets faibles voire nuls sur la croissance économique de ces économiques, car la mauvaise gouvernance en ASS selon la Banque la Mondiale est l'une des causes majeures de la faible progression économique de ces Etats.

Pour arriver à la vérification de cette hypothèse nous avons fait recours aux méthodes analytiques, comparatives, économétriques et aux techniques documentaires et statistiques.

Pour ce faire, ce travail a été subdivisés en trois chapitres dont :

Ø Le premier chapitre a porté la revue de la littérature sur l'intégration régionale

Ø Le deuxième chapitre s'est focalisé sur l'intégration économique régionale dans la zone CEEAC

Ø Le troisième chapitre quant à lui a fait l'objet de l'analyse empirique de l'intégration régionale sur la croissance économique

Les résultats de l'estimation révèlent que parmi nos deux indicateurs d'intégration (ouverture commerciale et le commerce intra-zone, seul le commerce entre les Etats de cette zone impact la croissance mais avec une amplitude faible.

Ce résultat qui peut paraître contre-intuitif ou inattendu du fait de la faible participation des échanges entre les pays de la CEEAC dans la croissance trouve néanmoins plusieurs justifications à sa cause. Une justification théorique simple est que le commerce intra-zone dans la CEEAC ne remplit pas les conditions prévues par la théorie du commerce international pour promouvoir la croissance. En effet, la similarité dans la spécialisation des types de produits ne favorise pas la complémentarité. Le canal des transferts technologiques semble également inopérant au sein de la CEEAC. En effet, l'homogénéité globale des qualifications ne favorise pas de transfert de compétences entre les pays. En plus de ces raisons théoriques, d'autres plus pragmatiques pourraient expliquer nos résultats. Ces dernières sont fondamentalement liées au déficit d'infrastructures communautaires.

Sur ce nous formulons le recommandions ci-après auprès des décideurs :

Opérer un plan ambitieux pour combler le déficit dans les infrastructures de transport nationales et inter-pays. Le développement des infrastructures communautaires est un pilier indispensable pour renforcer l'intégration et sa soutenabilité à long terme. En effet, comme l'a montré notre théorie sur les infrastructures dans cette zone, le coût de la distance associé au commerce bilatéral entre les pays de la CEEAC est très élevé malgré le relatif rapprochement physique des pays. Vraisemblablement, ce coût élevé traduit entre autres l'absence de réseaux communautaires dynamiques pour rapprocher davantage les États membres.

Il apparaît ainsi fondamental que la communauté engage un plan ambitieux pour combler le déficit dans les infrastructures de transport nationales et inter-pays. Pour ce faire, une mesure concrète que nous proposons, c'est de créer un fonds régional pour les infrastructures de transport. Le financement de ce fonds pourrait être assuré par une taxe spéciale sur les importations de véhicules. Plusieurs raisons sous-tendent cette mesure. Premièrement, il existe un lien étroit entre l'infrastructure routière et l'importation de véhicules. En effet, les véhicules contribuent à la dégradation de l'infrastructure routière. Mais les infrastructures dégradées encouragent l'achat/l'importation de véhicules plus puissants qui peuvent pratiquer ces infrastructures, ce qui contribue davantage à la dégradation des infrastructures. Il s'en suit donc un cercle vicieux de la dégradation des infrastructures routières. La taxe peut créer un cercle vertueux car elle permettrait de construire et d'améliorer les infrastructures routières. Dès lors, les utilisateurs ne ressentiront plus le besoin d'acheter ou d'importer des véhicules plus puissants et, par conséquent, les infrastructures routières résisteront plus longtemps.

La création de pôles de production et de compétitivité, tous les pays de la CEEAC doivent travailler de concert pour créer des pôles de production et de compétitivité. Une telle politique, même si elle implique une spécialisation des pays à court terme, aura l'avantage de favoriser la diversification des produits régionaux et une complémentarité dans le commerce entre les pays. Plus concrètement, il s'agit d'élaborer une cartographie des potentialités agricoles, industrielles et minières de la communauté et de les faire éclore à travers les différents pays selon leurs avantages comparatifs.

Cette mesure est d'autant plus importante que la similitude actuelle dans la spécialisation des pays ne favorise guère le commerce régional. En effet, étant donné que les matières premières exportées par les pays ne font pas l'objet d'une transformation à l'échelle sous-régionale, le commerce de la zone se fait au détriment d'elle-même.

La création de pôles de compétences, de technologie et d'innovation, Pour faire face aux défis de la mondialisation et des mutations économiques et technologiques, la CEEAC doit investir dans la formation et dans la R-D de manière significative. Concrètement, la CEEAC doit mobiliser des ressources pour la création de grandes universités communautaires. La construction de deux ou trois grandes universités de classe internationale contribuerait au renforcement des compétences et à leur diversification au sein de la communauté. Des domaines clés comme les sciences dures (mathématiques, informatiques, logiciels), les sciences biologiques et médicales, les sciences agronomiques mériteraient une attention spéciale. Une telle volonté politique doit être portée de concert avec la diaspora issue de cette zone qui pourrait contribuer significativement à son élaboration et à sa mise en oeuvre. Des programmes d'excellence (formation d'excellence, bourses d'excellence) pourraient ainsi voir le jour dans différents pays de la région. Par ailleurs, pour faire face aux défis ci-dessus évoqués, il est important d'inscrire à l'ordre du jour la question de la R-D car même si celle-ci peut paraître coûteuse, c'est elle qui prépare l'avenir.

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TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES iv

LISTE DES GRAPHIQUES v

LISTE DES TABLEAUX vi

ABSTRACT vii

RESUME viii

INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèses 1

0.3. Objectifs de l'étude 2

0.4. Méthodes et techniques 2

0.4.1. Méthodes 2

0.4.2. Techniques 2

0.5. Intérêt de l'étude 2

0.6. Délimitation spatio-temporelle 3

0.7. Canevas 3

CHAPITRE I : LA REVUE DE LA LITTERATURE SUR L'INTÉGRATION RÉGIONALE 4

Section 1 : Les différentes conceptions, les formes et les étapes d'une intégration régionale 4

1.1. Les conceptions de l'intégration régionale 4

1.1.1. La conception libérale 4

1.1.2. La conception institutionnelle 4

1.1.3. La conception volontariste 5

1.1.4. La conception territoriale 5

1.1.5. La conception politique (ou diplomatique) 5

1.2. Les principales formes d'une intégration régionale 5

1.2.1. L'intégration régionale par les échanges 6

1.2.2. L'intégration par le protectionnisme éducateur 6

1.2.3. L'intégration régionale par la production : 6

1.2.4. L'intégration par les règles et les institutions : 6

1.3. Les degrés (étapes) d'un processus d'intégration régionale 7

Section 2 : L'intégration régionale et croissance économique : synthèse de littératures empirique 9

CHAPITRE II : L'INTEGRATION ECONOMIQUE REGIONALE DANS LA ZONE CEEAC 12

Section 1 : La communauté économique des états de l'Afrique centrale (CEEAC) 12

I.1. Contexte de création de la CEEAC 12

I.2. Les objectifs et les principales missions de la CEEAC 13

I.3. Les principales missions de la CEEAC 13

Section 2 : La dimension économique de l'intégration régionale 15

II.1. La libre circulation des marchandises et le commerce intra-régional dans la CEEAC 15

II.1.1. La présentation des politiques commerciales dans la CEEAC 15

II.1.2. L'intégration commerciale 19

II.1.3. LES INFRASTRUCTURES RÉGIONALES DANS LA CEEAC 23

II.1.4. LA LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES DANS LA CEEAC 30

CHAPITRE III : INTEGRATION REGIONALE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LA CEEAC : ETUDE EMPIRIQUE 38

Section 1 : Choix du modèle théorique et économétrique 38

I.1. Modèle théorique 38

I.2. Modèle économétrique. 42

I.3. Présentation des variables et de leurs sources 43

Section 2 : Analyses statistiques et résultats empiriques 45

II.1. Analyses statistiques 45

II.2. Résultats empiriques 49

II.2.1. L'interprétation des résultats économétriques 57

CONCLUSION GENERALE 60

BIBLIOGRAPHIE 64

TABLE DES MATIERES 70

ANNEXES

Test d'homogénéité

Test d'autocorrélation et hétéroscédasticité

Test d'Hausman

VARIABLES

(b)

(B)

(b-B)

Fe

Re

Difference

Ouverture commerciale

5,075

2,803

2.27222

Commerce intra-zone

-0,00212

-0,000369

-0.0017493

Formation brut du capital fixe

0,215

0,179

0.0355897

Dépenses publiques

-0,714

-0,222

-0.4912924

Inflation

0,00275

0,00187

0.0008836

Source : Auteur

Chi2(5) = (b-B)'[(V_b-V_B) ^ (-1)] (b-B) = 27,18

Probabilité>chi2 = 0,0001

Test d'autocorrélation (après estimation GLS)

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENTSUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

S

B.P. 8815

KINSHASA/NGALIEMA

INTEGRATION REGIONALE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DE LA ZONE CEEAC, ETUDE THEORIQUE ET EMPIRIQUE

DE 1995 à 2018

Par

SHUSU YEKE WA YEKE Jacques

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du titre de licencié en Sciences Economiques.

Option : Economie Mathématique

Directeur : KILOLOJean Marc

Professeur

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020

* 1Proposée par Bela Balassa.

* 2La Communauté économique des États des Grands Lacs regroupe trois pays : la RDC, le Rwanda et le Burundi.

* 3Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Présentation de la CEEAC.

Récupéré de http://www.ceeac-eccas.org/inclex.php/pt/a-propos-cle-la-ceeac

* 4Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Présentation de la CEEAC

* 5Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Traité instituant la CEEAC. Récupéré le 29 décembre 2020 de http://www.ceeac-eccas.org/images/traites/trt eccas.pdf

* 6Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC). Organes de la CEEAC. Récupéré de http :// www.ceeac-eccas.org/index.php/fr/a-propos-de-la-ceeac/organes-de-la-ceeac

* 7Christian Sambia. Op. Cit.

* 8À savoir: la création d'une zone de libre-échange (ZLE), d'une union douanière (UD), d'un marché commun et d'une union monétaire et économique.

* 9En effet, le PDCT-AC est un projet régional qui relève directement de la volonté des États de la

CEEAC, alors que le PIDA est un projet continental qui concerne plusieurs régions du continent africain. Le PIDA a été élaboré par la Commission de l'Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CENUA) et l'Agence du NEPAD, et approuvé par les chefs d'État et de gouvernement des pays africains. Ce programme continental est coordonné par les différentes communautés économiques régionales (CER) dans leur région respective. La CEEAC coordonne le volet sous

* 10Plan Directeur consensuel des transports en Afrique centrale (PDCT-AC). Récupéré de http://www.pdctac.org/

* 11Fonds africain de développement (FAD), Banque africaine de développement (BAD), etc.

* 12Banque mondiale (BM), Union européenne (UE), Chine, etc.

* 13Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA). Indice de développement des infrastructures africaines. Récupéré le 29 décembre 2020 de https://www.icafrica.org/fr/knowledge-publications/article/theafrican-infrastructure-developrnent-index-245/

* 14Décision N°03/CCEG/VI/90, adoptée à Kigali le 26 janvier 1990.

* 15Un VISA est un endossement (par le biais d'un certificat ou d'un cachet dans un document de voyage) indiquant qu'un visiteur est autorisé à entrer dans le pays pour une durée spécifique et pour des activités spécifiques. Voir Visa Openness index. Rapport sur l'ouverture des visas pour l'Afrique. Récupéré de https://www.visaopenness.org/

* 16Visa Openness iiidex. Résultats 2016 : 20 pays ayant obtenu le plus de scores. Récupéré le 29 décembre 2020 de https://www.visaopenness.org/our-findings/top-20-scoring-countries/

* 17Passport index. Explorez le monde des passeports par pays. Récupéré le 29 juillet 2018 de https://www.passportindex.ond

* 18Site officiel : https://www.artoncapital.com/arton-capital/

* 19Passport index. Explorez le monde des passeports par pays. Récupéré le 29 juillet 2018 de https://www.passportindex.org/

* 20 Le volume rapporte provient de statistiques officielles. De ce fait, les flux d'échanges informels ne sont pas captes, en particulier les échanges transfrontaliers.

* 21 R. Bourbonnais : Econométrie, 9ème éd. Dunod ; 2015.

* 22 Christophe H. L'économétrie des données de Panel, P 49






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