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Perceptions de l'ethnicisation politique au Cameroun: cas dans l'arrondissement de Dschang


par Jonias KAMWA KAMDE
Université de Dschang Cameroun -  2019
  

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2.Volonté de catégorisation des peuples

L'une des constructions sociales qui émerge et quirenseigne sur les motivations dans l'ethnicisation du champ politique contemporain est entre autre la catégorisation des peuples. Loin d'être une donnée, elle relève d'une construction que les peuples se font au cours de leur échange mutuel.

2.1 Regroupements communautaires

Quand on observe à première vu l'Arrondissement de Dschang, l'on peut avoir l'impression que les populations sont homogènes mais, suite à la descente sur le terrain, le constat qui est fait est celui selon lequel, de plus en plus les populations sont catégorisées et cela se comprend à travers les regroupements communautaires. Les populations sont rangées par catégorie en raison de la culture, de la langue. Au niveau des données rendues disponibles par cette étude, il semble que l'individu aime se sentir en communauté, il aime être avec les personnes qu'il considère comme les siens. C'est en fait de ce désir de se sentir en communauté que découle les regroupements communautaires. Dans la société camerounaise, la communauté occupe une place de choix ; Les consciences communautaires priment pratiquement sur tout parfois même sur l'État car le pays n'a pas encore bâti quelque chose qui est au-dessus de la communauté. C'est-à-dire que les populations sont plus animées par la conscience communautaire que nationale.

L'on peut d'avantage comprendre ce regroupement communautaire à travers les associations et réunions annexes créées dans des villes pour faire adhérer ceux-là qui se réclament de ce groupe. On peut dès lors parler par exemple de « l'association des bétis » qui regroupe tous les bétis où qu'ils se trouvent sur le territoire national, de « l'association des bamilékés » qui en son sein rassemble les ressortissants bamilékés. Même à l'échelle internationale, ces regroupements sont perceptibles et continuent de fonctionner. Une transposition sur le champ politique nous fait remarquer à peu près la même configuration car la plupart adhère à une formation politique toujours dans l'optique de sentir en communauté, proche des siens. Écoutons d'ailleurs les propos d'un informateur sur la question :

D'abord sur le plan sociologique, le camerounais se retrouve facilement dans sa communauté, il s'y sent à l'aise. Le Cameroun n'a pas encore bâti quelque chose qui est au-dessus de la communauté. Lorsqu'un camerounais va quitter arriver par exemple au Gabon, la première chose qu'il voudra faire c'est de chercher d'abord sa communauté, pour se retrouver dans sa communauté à travers les associations, ce qui fait que sur le plan politique, c'est à peu près la même configuration, les Camerounais ont tendance à se retrouver dans une communauté qui est la leur.62(*)

À propos du champ politique qui obéit presque à la même configuration, nous pouvons dire que les partis politiques en majorité sont des relais pour les regroupements communautaires car une formation politique qui naît a pour militants en majorité les ressortissants du groupe sociologique du leader (comme peut le démontrer le tableau 6). Ceci parce qu'ils pensent qu'il y'a qu'une personne du milieu qui puisse comprendre et solutionner les problèmes auxquelles on fait face. Les populations veulent se reconnaitre en le leader à travers des traits liés à l'ethnie, à la communauté. À ce sujet, écoutons une fois de plus un informateur

Mais on a eu pendant les élections des tendances qui se sont récupérés avec les anglo-Bamis. C'est-à-dire que l'essentiel des militants du SDF qui étaient des anglophones et des bami s'est disloqué au profit du MRC, son électorat s'est disloqué. Les bamis pour la plupart se sont retrouvés dans le MRC et là ça revient à ce que je disais que le camerounais aime se sentir dans sa communauté, ils se sont retrouvés dans la communauté, ils ont vu un leader qui pouvait porter leur désirs et là on peut revenir au plan historique car il a été toujours dit que les Bamis ne peuvent pas accéder à la fonction présidentielle, donc cette fois avec le MRC ils se sont dit ah enfin quelqu'un qui pourrait nous sortir de cette image-là, ils se sont donc trouvés adhérant ou militants aux idées du MRC.63(*)

Nous comprenons là que les formations politique sont d'une certaine manière des lieux de regroupement communautaire en ce sens que comme nous l'explique cet enquêté, l'on est capable de migrer d'une formation politique à une autre dans l'optique de satisfaire le besoin et le désir pressant de se sentir en communauté, avec les siens. Nous comprenons également que l'individu milite pour une formation politique qui tend à se rapprocher de sa communauté d'appartenance. Une alternative est toujours trouvée pour perpétuer ce regroupement communautaire entre les peuples.

* 62 Propos de l'enquêté n°21, 30 -4- 2019.

* 63Propos de l'enquêté n°21, 30 -4- 2019.

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