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Perceptions de l'ethnicisation politique au Cameroun: cas dans l'arrondissement de Dschang


par Jonias KAMWA KAMDE
Université de Dschang Cameroun -  2019
  

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3.3.2 Objectifs secondaires de recherche

- Identifierles motivations de l'ethnicisationpolitique dans la ville de Dschang.

- Cerner l'influence de l'ethnicisation politique sur la participation politique des populations à Dschang.

- Appréhender l'influence de l'ethnicisation politique sur le vivre ensemble à Dschang.

4. Cadre théorique

Le cadre théorique de ce travail regroupe entre autre une revue de la littérature pour s'imprégner des écrits déjà effectués sur la question qui nous préoccupe et les théories mobilisées pour ce mémoire.

4.1. Revue de littérature

Le thème que nous abordons dans ce travail n'est pas nouveau. En effet, une fouille de la littérature a conduit vers certains auteurs qui ont parlé de la question d'ethnicisation, de l'ethnie, du tribalisme, des clivages ethniques, du vivre ensemble. Bref plusieurs auteurs se sont succédés sur la question qui nous occupe dans ce travail en abordant un aspect de celle-ci.

4.1.1 L'ethnicisation politique

Dansses recherches, N MAYER9(*)analyse les modèles explicatifs du vote. Elle entrevoyait déjà une certaine ethnicisation de la politique en ce sens où le groupe ethnique d'appartenance influe sur la décision politique des uns et des autres. Qui vote pour qui et pourquoi ? qu'est-ce qui explique le choix électoral des uns et des autres ? Telles sont les questions auxquelles, avec la collaboration d'autres experts, elle tente d'apporter des esquisses de réponses. En ce qui concerne les modèles explicatifs du vote elle nous fait remarquer l'existence du modèle psychologique ou déterministe du vote. Bref, il y'a un déterminisme social et culturel qui influence le comportement électoral ; la société, la famille, le parti politique déterminent le choix électoral des citoyens ; Le choix est moins réfléchi, raisonné que déterminé par ces facteurs.Malgré le fait que cet ouvrage soit centré sur les sociétés non africaines, il est révélateur et est source d'enrichissement pour notre thème. Nousnous inspirerons des travaux de ce livre pour creuser d'avantage notre sujet. Un exercice de réadaptation s'avère donc important dans ce cas.

H-LMENTHONG10(*)dans son travail de recherche ne s'éloigne pas tellement du travail de N MAYER, elle s'inscrit dans sa continuité car elle nous présente le milieu politique comme étant sous l'emprise du pouvoir ethnique au point d'en avoir une répercussion sur le choix des citoyens lors des périodes électorales. Elle dévoile le déterminant important du comportement politique qu'est le vote, fortement dominé par l'appartenance ethnique.

L'idée principale de H-LMENTHONGici est celle selon laquelle le vote au Cameroun, comportement politique et moyen par lequel les représentants du peuple sont choisis, est influencé par les groupes d'appartenances ethno-régionales et linguistiques. L'ethnie est instrumentalisée à des fins de calcul politique en vue de l'occupation des positions de pouvoir dans l'ordre dirigeant. Les élections constituent donc un excellent cadre d'analyse de l'interaction entre les partis politiques et les communautés ethno-régionales. Le choix des citoyens ne repose des lors pas forcement sur les programmes politiques des acteurs en compétition mais sur les avantages que la conquête d'une position de pouvoir ou l'exercice d'un rôle d'autorité par un membre de leur communauté d'appartenance peuvent leur apporter en termes de gains, d'avantages politiques, matériels et symboliques et la place que ladite communauté occupera.

Par rapport à ce qui a été soulevé, nous pouvons dire que H-L MENTHONGaborde un aspect de la question qui retient notre attention dans ce travail à savoir que la vie politique est ethnicisée et se transparait dans les choix électoraux opérés par les électeurs. Cependant, l'auteur semble réduire le comportement politique au vote uniquement or il existe bien d'autres déterminants du comportement politique tout aussi important qui nécessitent d'être relevés. Le vote n'est qu'une forme de comportement politique conventionnel. À côté du vote nous avons des formes non-conventionnelles du comportement politique comme : les manifestations de rue, le terrorisme, et la guerre. De plus, l'influence de groupe d'appartenance ne s'exerce pas uniquement sur le vote. Comme l'a ditP ABOUNA11(*), même dans l'occupation de l'espace ainsi que l'appartenance religieuse, l'ethnie joue un grand rôle qui n'est pas à négliger. S'inspirant donc du travail de cet auteur, nous nous proposons dans notre recherche d'analyser une autre forme d'influence de l'ethnicisation politique sur le comportement politique des camerounais.

P ABOUNA 12(*), dans le chapitre quatre de son ouvrage,nous montre à son tourà partir de l'exemple du Cameroun comment l'ethnie fonde, plus que toute autre chose, la conduite humaine dans l'appartenance politique et le choix des représentants du peuple en contexte multi partisan.Inspiré de H-L MENTHONG, il ditqu'il y'a une configuration ethnique des partis politiques en ce sens que pratiquement tout parti politique soit parti d'une ethnie ou d'une région. La conséquence donc de cette ethnicisation des partis politiques est l'ethnicisation des revendications politiques. De manière plus explicite, l'auteur tout au long de son travail démontre le pouvoir irréfutable de l'ethnie ; ce que l'ethnie est capable de faire et de faire faire aux hommes et aux institutions. Son idée est celle selon laquelle l'ethnie détient un pouvoir coercitif qui est jusqu'ici ignoré, c'est-à-dire, ce qui est en elle ordonne, impose ou dicte aux hommes de faire telle ou telle chose, de poser tel ou tel acte. La vie politique est ethnicisée nous ledit l'auteur de par la configuration ethnique des partis politiques.

L'auteur est innovateur dans son travail car il fait ressortir l'aspect coercitif de l'ethnie à divers niveaux de la vie politique ainsi que les formes d'ethnicisation au Cameroun.Aveclui nous sommes d'avis sur le fait que le milieu politique a été et est influencé par des logiques ethniques. Cependant, notre projet de recherche va au-delà de ça car en plus de vouloir montrer que l'ethnie détient un pouvoir coercitif qui touche la quasi-totalité de la vie en société, chose déjà approuvée et évidente, nous cherchons ses influences sur le comportement politique des camerounais.De manière plus claire nous recherchons l'influence que la récupération d'un parti politique par les membres d'une même ethnie peut avoir sur la cohésion sociale au Cameroun.De plus, le contexte de cette recherche est bien différent de celui pendant lequel l'auteurmenait ses travaux. Le climat actuel du pays est propice à notre étude car il révèle un champ politique fortement ethnicisé. De plus, le Cameroun sort fraîchement d'une élection présidentielle qui nous a fourni assez d'éléments nouveaux et pertinents pour étayer notre travail.

Un travail plus récent sur la question d'ethnicisation du champ politique est celui de V NGOUYAMSA et T FOBASSOGUEDJO 13(*). Se basant sur des faits plus proches et récents à savoir l'échéance électorale du 7 octobre 2018, ils essayent de comprendre l'élection au Cameroun. Est-ce un moment de liberté d'expression ou de revendications politiques ? Telle est la question qui sous-tend leur recherche. Sans s'écarter des auteurs précédemment évoqués, ils aboutissent à la conclusion que le champ politique est ethnicisé car malgré le contexte d'intégration nationale, l'ethnicité constitue encore un levier sur lequel les acteursdu champ politique s'appuient pour animer le champ de compétition électoral et construire une dynamique de mobilisation et d'affrontement.

* 9MAYER Nonna : « qui vote pour qui et pourquoi ? Les modèles explicatifs du choix électoral », pouvoirs, vol1, n°120, 2007, PP 10-16.

* 10 MENTHONG, Hélène-Laure : « vote et communautarisme au Cameroun : un vote de coeur de sang et de raison », in des élections comme les autres, politique Africaine, n°69, 1998 PP.20-50.

* 11 ABOUNA Paul., pouvoir de l'ethnie : introduction à l'ethnocratie, Yaoundé, Harmattan, 2011, PP 21-33.

* 12Idem. PP.21-124

* 13 NGOUYAMSA Valentin et FOBASSO GUEDJO Trésor : « Élection présidentielle au Cameroun : entre liberté d'expression et revendications ethniques », colloque international pluridisciplinaire du LAASSE, Université Félix Houphouët-Boigny, 6ème Edition, Mars 2019. PP.1-15.

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