WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Perceptions de l'ethnicisation politique au Cameroun: cas dans l'arrondissement de Dschang


par Jonias KAMWA KAMDE
Université de Dschang Cameroun -  2019
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.1.3 Vivre ensemble face aux différences ethniques et identitaires

La réalitéde la différence a pousséATOURAINE 24(*) àse poser une question très pertinente: pourrons-nous vivre ensemble ?

Il est vrai que nous vivons un peu ensemble sur toute la planète, mais tout aussi vrai que partout se renforcent et se multiplient les groupements identitaires, les associations fondées sur une appartenance commune, les sectes, les cultes, les nationalismes ; les sociétés redeviennent des communautés en réunissant étroitement sur le même territoire société, culture et pouvoir sous une autorité religieuse, culturelle, ethnique et politique qu'on pourrait appeler charismatique, puisqu'elle trouve sa légitimité non dans la souveraineté populaire, l'efficacité économique ou même la conquête militaire, mais dans les dieux, les mythes ou les traditions d'un communauté. Lorsque nous sommes ensemble, nous n'avons presque rien en commun, et lorsque nous partageons des croyances et une histoire, nous rejetons ceux qui sont différents de nous. L'auteur dit que nous ne vivons ensemble qu'en perdant notre identité. Comment pourrons-nous vivre ensemble si notre monde est divisé au moins en deux continents, de plus en plus éloignés l'un de l'autre ? se demande A TOURAINE.

À partir des travaux de cet auteur, nous étudions le cas spécifique du Cameroun en réadaptant et en questionnant cette problématique du vivre ensemble par rapport aux populations camerounaises.

Dans le même ordre d'idée, F THUAL25(*) publie aux éditionsMARKETING un ouvrage intitulé « les conflits identitaires » où il montre que la différence crée des conflits identitaires qui ont et qui continuent de marquer l'histoire du monde. Ces conflits sont un véritable frein à une volonté quelconque de cohésion sociale. Un conflit identitaire est un conflit qui touche au fondement des sociétés. Un groupe ethnique ou religieux victime d'injustice, emploiera tous les moyens nécessaires pour rectifier la frontière qui les séparent des autres à travers soit des compromis ou des avantages réciproques. Les conflits identitaires sont des conflits pour la survie du groupe non seulement matérielle, mais avant tout culturelle et psychologique.

Transposé à la société camerounaise, nous pouvons dire qu'il y un réel conflit identitaire et ethnique qui la secoue mais là n'est pas notre préoccupation ici. L'auteur met l'accent sur des conflits dans lesquels l'Afrique et encore moins le Cameroun ne se retrouve impliqué. Cette étude est centrée sur les sociétés camerounaises. Cet ouvrage nous permet d'enrichir les connaissances sur la société camerounaise en matière de conflits identitaires.

P-GPOUGOU26(*) nous renseignera sur l'opérationnalisation de la démocratie tenant en compte l'ethnicité, les identités et la citoyenneté. Ces différences sont évidentes et font désormais partie du registre principal de la construction des sociétés démocratiques. L'Afrique centrale n'a pas été en marge du courant mondiale qui stipule que : le dégel des relations internationales et la démocratisation ont exacerbé les particularismes ethniques, identitaires ou nationalistes. Les poudrières ethno-régionales, le sentiment de marginalisation de certains groupes ethniques, les conflits économiques d'accès à la terre et aux ressources naturelles, y compris l'eau et la forêt, ont conduits à des ajustements politico-administratifs taillant la régulation politique sur des équilibres précaires.

La problématique de l'ethnicité et des identités dévore ainsi toutes les démocraties. Certaines constitutions des États d'Afrique centrale ont consacré, sous diverses forme le droit à la différence, soit par le biais de la reconnaissance de la diversité culturelle et ethnique, soit par les garanties spécifiques octroyées aux groupes minoritaires, sans en apporter les limites concrètes ni le processus d'identification des bénéficiaires. Bref, cet article analyse la problématique de construction des sociétés démocratiques plurielles. Les analyses de cet article sont significatives et représentatives des réalités locales, elles ne sont pas exhaustives ; Elles ne traitent pas de toutes les situations identitaires rencontrées en Afrique centrale. Tout de même, ce travail nous sera utile au fur et à mesure que nous avancerons dans notre projet de recherche.

Toujours dans l'optique de montrer qu'il y'a une réelle différence entre les Hommes et qu'elle a des implications considérables sur nos sociétés, sur le vivre ensemble,E NJOH MOUELLEet T MICHALON27(*)nous fait comprendre que les solidarités ethniques s'avérant, dans les pays d'Afrique plus puissantes que la solidarité nationale, la formule de l'État-nation est privée de son nécessaire substrat et ne peut donner que les piètres résultats aujourd'hui constatés .Les deux auteurs sont habités par une préoccupation très voisine : tandis que E NJOH MOUELLEse demande comment accélérer l'émergence de l'État-nation malgré la prédominance des solidarités ethniques, E MICHALON lui cherche la solution permettant de faire un meilleur usage de la réalité des ethnies afin de fonder des États capables d'assumer la mission essentielle d'un État moderne, à savoir, organiser la vie collective par des règles connues,stables et respectés sur l'ensemble du territoire. C'est l'idée principale développée et exposée par ces auteurs tout au long de leur travail dans ce livre. Les clivages ethniques sont une évidence dans les sociétés africaines et sont en même temps un frein à la construction de l'État nation, à l'harmonie des peuples, d'une solidarité nationale. Ces clivages ethniques se transparaissent même dans le milieu politique. E NJOH MOUELLE nous dit à ce sujet que : « .... Et comme le vote devient tribal dans la plupart des situations, il est clair que ce ne sont pas les programmes d'actions des candidats qui font la différence entre les compétiteurs, mais uniquement leur appartenance tribale.... »28(*) .

Ces travaux dans le présent travail de recherche permettent d'appréhender les clivages ethniques et leurs freins à la constitution de l'État-nation en Afrique. Ainsi, ipso facto, il nous éclair par rapport à notre thème de recherche. Dans ce travail, nous étudions le cas typique du Cameroun, basé sur des faits nouveaux et observables pour comprendre la situation du vivre ensemble, du lien social en relation avec l'ethnicisation politique. Bref, dans leur continuité, nous essayerons davantage dans le contexte politique actuel d'analyser l'influence de l'ethnicisation du champ politique sur la cohésion sociale.

Positionnement

Les travaux jusqu'ici recensés dans le cadre de ce travail révèlent un milieu politique ethnicisé ; une configuration des partis politique qui n'échappe guère à la logique ethnique ; un affrontement entre les ethnies lors des échéances électorales dans l'optique de la conquête et de la conservation du pouvoir politique ; des clivages qui naissent entre les hommes du fait de leur différence ethnique, sociale, tribale et même linguistique. Seulement, il existe un manque à savoir dans la problématique du vivre ensemble dans un contexte marqué par l'ethnicisation politique au Cameroun. Jusqu'ici la question du vivre ensemble par rapport à l'ethnicisation politique a été, il nous semble un peu délaissée et négligée. C'est ce déficit qu'il faut combler par la présente recherche. Car de toute évidence, même si les stratégies d'intégration nationale sontélaborées, même si l'aspiration à une réelle harmonie, une cohésion sociale accapare toutes les couches de la société, le constat général est que plusieurs réalités à savoir l'ethnicisation politique, le repli identitaire, les conflits identitaires,s'intensifient et constituent une véritable épine dans la chaussure du Cameroun sur le chemin vers l'intégration nationale.

* 24TOURAINE Alain., pourrons-nous vivre ensemble ? France, Fayard, 1997, PP.15-28.

* 25THUAL François., Les conflits identitaires, Paris, Marketing, 1995, PP.161-189

* 26POUGOUE Paul-Gérard : « ethnicité, identités et citoyenneté en Afrique centrale », Yaoundé, UCAC, n°6-7, 2002, PP.12-72.

* 27 NJOH MOUELLE, Ebénézer& MICHALON, Thierry., l'État et les clivages ethniques en Afrique, Yaoundé, ifrikiya et CERAP, 2011, PP.5-123.

* 28 Le phénomène électoral est l'arbre qui cache la forêt en cette question de démocratie ! Des élections pour la désignation des représentants du peule sont ouvertes à tout le monde : suffrage universel oblige ! On voit des analphabètes se faire guider et parfois se faire souffler le nom du candidat ou de la liste en faveur de qui il faut voter. Et comme le vote devient tribal dans la plupart des situations, il est clair que ce ne sont pas les programmes d'actions des candidats qui font la différence entre les compétiteurs, mais uniquement leur appartenance tribale. De nombreux échecs sont encore enregistrés et le chemin reste long à parcourir. NJOH MOUELLE, Ebénézer& MICHALON, Thierry., l'État et les clivages ethniques en Afrique, Yaoundé, ifrikiya et CERAP, 2011, PP.12

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon