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Lien entre les activités humaines et mouvements des éléphants (loxodonta cyclotis) autour du parc national de l'Ivindo, Gabon.


par Walter D. Mbamy
Université Omar Bongo - Master 2020
  

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V.2. Perception des populations sur le Conflit Homme-Éléphant

V.2.1. Facteurs des rapprochements

L' approche d'enquête par un questionnaire administré directement aux cultivateurs nous a permis d'avoir un point de vue direct entre groupes et individus dans chaque village enquêté sur leur perception pour avoir au finish des données qualitatives ( Treves et al. 2006; Fairet 2012). Les résultats issus de ce questionnaire sont le ressentit des populations, c'est l'expression de leur vécu, ce qui leur donnerait la légitimité de résultats à considérer. En effet, les perceptions peuvent apporter des pistes d'actions pour améliorer la conservation et la gouvernance de la gestion de l'environnement. C'est donc une forme de preuve qui mérite une place centrale dans la boîte à outils pour le suivi, l'évaluation et l'adaptation des programmes et politiques de conservation. Les études qualitatives et quantitatives fondées sur les perceptions sont plus efficaces, holistiques et mieux adaptées à certaines questions ( Bennett, 2016). En particulier, la connaissance des perceptions par des évaluations locales peut être utile pour comprendre des impacts sociaux des phénomènes environnementaux afin de prendre des mesures adéquates pour des résultats écologiques favorables à la conservation de la biodiversité.

Les facteurs qui rapprochent les éléphants autour des villages selon les populations sont évalués suivant la fréquence des réponses. Il ressort qu'en faisant un tri de réponse, il s'est dessiné des groupes bien distincts. Les populations ont unanimement pointé du doigt la présence de champs en majorité, en suite la déforestation et enfin ils ont accusé la politique de conservation qui semble-t-il favoriserait la multiplication des éléphants qui sont désormais en grand nombre pour dévaster en masse leur plantations (Graphique 14).La proximité des champs aux villages est une pratique nouvelle. Les éléphants s'intéressent aux plantations de plus en plus et 53,4% des populations des villages estiment que ce rapprochement est dû à la présence des champs. On sait très bien que les éléphants se déplacent selon des intérêts alimentaires de façon générale et venir derrière les villages dans le but de se nourrir est de ce fait un bon choix pour eux car ils peuvent richement s'alimenter. La déforestation est un phénomène orchestré par l'action anthropique a des buts essentiellement économiques. La province de l'Ogooué-Ivindo est aujourd'hui l'une des meilleures destinations pour les exploitants forestiers car le massif forestier est grand et contient diverses essences de bois divers. On enregistre d'ailleurs plus d'une quinzaine qui exerce dans la province, c'est pourquoi 38,6% des populations affirment que le déplacement des éléphants autour du village est dû à ces activités d'exploitation forestières qui utilisent des gros engins, modifiant ainsi certaines niches écologiques.

Déforestation

Politique de conservation

Présence de nourriture

Graphique 14 : Facteurs de rapprochement des éléphants

Nombre de réponses

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

Il y a 11% du territoire gabonais classé espaces protégés, la province de l'Ogooué-Ivindo est constituée des parcs d'importantes superficies. Tous les villages de notre zone d'étude sont situés à proximité du PNI. Une petite poignée de la population des villages n'hésite pas à accuser la politique de conservation comme étant à l'origine du rapprochement des éléphants autour des maisons. En effet pour ces 8% de la population, le rapprochement des éléphants est dû au fait qu'ils soient intégralement protégés et que cela aurait favorisé l'augmentation de la population d'éléphants.

Cette perception est de même observable selon le critère sexe (Graphique 15). Selon les femmes, ce sont les plantations qui expliquent la présence des éléphants autour des villages. Cette sensibilité des femmes par rapport aux hommes est expliquée par le fait que ce sont elles qui passent le plus de temps dans les plantations et que ce sont elles qui font le constat de dévastation en premier dans le champ avant les hommes. Aussi, ce sont elles qui dépensent le plus d'énergies dans l'entretien et le suivie de l'évolution du champ. C'est en quelque sorte elles qui sont le plus émotionnellement affectées par la dévastation. En revanche, les hommes, par rapport aux femmes, stigmatisent la déforestation comme facteur majeur de rapprochement des éléphants. Cela est logique dans la mesure ou les activités des hommes se déroulent le plus souvent en forêt, ils y vont généralement pour la chasse. De ce fait, ils sont les premiers à constater les dégâts de l'exploitation forestière dans la forêt. Et ce sont eux aussi qui sont le plus souvent employés dans les compagnies forestières, ce qui leur donnent une certaine connaissance des activités pratiquées et des essences coupées en forêt qui rentrent dans le régime alimentaire des éléphants.

Nombre de réponses

Femme

Homme

Déforestation

Politique de conservation

Présence de nourriture

Sexe

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

Graphique 15 : Facteurs de rapprochement des éléphants selon le sexe des répondants

Bien que peut sont ceux-là qui incriminent la politique de conservation, on note une égalité légère d'hommes et de femmes qui l'accuse.

Les villages de notre zone d'étude ont des critères qui leur sont propre et devront être pris en compte quand il est question d'évaluer la perception par rapport aux facteurs de rapprochement des éléphants. En prenant le facteur présence de nourriture autour des villages et lorsqu'on le compare entre les villages, il ressort que les perceptions diffèrent d'un village à un autre (Graphique 16). Le village Ntsibelong est celui qui le présente comme facteur majeur par rapport aux autres villages, suivi du village Minkwala. Les villages Mbes et Simingtang ont un même nombre de répondants qui présentent ce facteur. Enfin les villages Ebyeng-Edzua, Loaloa et Ebessi clôturent la liste. Pour ce qui est de la déforestation, les différents villages ont au moins unanimement fustigés ce facteur. Il faut noter au passage que la quasi-totalité des villages de notre zone d'étude a subi l'exploitation forestière dans les années antérieures et les stigmates sont encore perceptibles dans les forêts par la présence des routes, des parcs à bois et des chablis. C'est pourquoi de Simintang à Minkwala les populations ont énuméré l'exploitation forestière sur leur axe (axe Libreville-Makokou). Par contre le village Loaloa est celui qui a le moins présenté ce facteur, cela est certainement dû au fait que ce village est historiquement lié aux activités de conservation de la réserve d'Ipassa et du PNI aujourd'hui.

Réalisation : Walter Mbamy, 2020

Déforestation

Politique de conservation

Présence de nourriture

Réponses

Village

EbessiEbyeng

Loaloa

Mbes

Minkwala

Ntsibelong

Simitang

Graphique 16 : Facteurs de rapprochement des éléphants selon la perception des villages

Pour le facteur politique de conservation tant brandi par les populations, il ressort que sur les 7 villages de notre étude, seulement 4 l'ont présenté comme facteur de rapprochement. Mais le village Loaloa stigmatise le plus la présence du parc que les autres villages. Et cela s'explique par le fait que ce village se situe dans la zone tampon du parc et par conséquent subit directement les décisions liées à celui-ci. Donc cette aversion est plus due au mécontentement engendré par certaines interdictions qui les empêchent de mener plusieurs activités dans la forêt.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984