WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Un écrivain public aurès des seniors? un accompagnement innovant pour aider à  bien vieillir


par Marie-Laure Vermeil
Université Sorbonne Nouvelle - Ecrivain Public-Conseil en écriture professionnelle et privée  2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Annexe 2

Les petits bonheurs de la vie...

Marcher au bord du Canal du Loing, écouter le chant des oiseaux, les canards qui se baignent, et croiser des promeneurs,

Entendre le bruit de nos pas qui craquent sur l'épaisseur des sous-bois, être au calme et découvrir un tapis de perce-neige, la première fleur de l'hiver,

Être ému par un animal sauvage, un renard, une hermine, ou des animaux de ferme comme des chèvres, leur parler, faire des promenades avec des chiens,

Être émerveillé par un renard à moitié enfoncé dans la neige, son pelage roux avec un peu de gris et sa queue qui traine dans la neige,

Être touchée par les Aubracs sur la montagne et leur regard posé sur nous, elles semblent nous reconnaître, elles soufflent si elles ont peur ou sentent un danger,

Être apaisée par le bruit de la rivière, la petite cascade qui éclabousse, avec la montagne en arrière-plan, admirer les couleurs : le jaune des genêts et le vert des mousses, des herbes, des lichens et des sapins, pêcher des truites à la main...

38

Texte élaboré à la manière de Françoise Héritier (Le sel de la vie, Odile Jacob, 2012).

39

Annexe 3

Mardi 9 juin 2020, dans le cadre du Club Actualité-Débat, à propos de la mort de George Floyd, cet homme noir tué par un policier américain, nous avons abordé la question suivante :

Le racisme aux Etats-Unis et en France

La situation aux États-Unis

Le racisme aux Etats-Unis a quasiment été un racisme d'Etat, au moment de la période de l'esclavage : les USA se sont construits et ont prospéré grâce à lui. La culture du coton en particulier était faite par les esclaves, de grandes filatures aux USA exportaient leurs fils et vêtements de coton (le jean, entre autres choses).

La guerre de Sécession, au 19 ème siècle, est une guerre civile entre les états du nord et les états du sud qui s'opposent sur différents points et notamment sur la question des esclaves, majoritaires dans les états du sud qui cultivent le coton exporté vers l'Europe.

Sécession = séparation, entre les sudistes et les nordistes. Certains états, ceux du sud des Etats-Unis ont refusé l'abolition de l'esclavage. Ils étaient fortement racistes car c'est dans ces états que se trouvaient la plupart des terres agricoles travaillées par les esclaves, alors qu'au nord, les états étaient plutôt industriels, plus ouvriers.

Dans les états du sud, le racisme, la haine des noirs a perduré, même après l'abolition de l'esclavage à la fin de la guerre de sécession. C'est ainsi que, dans les états du sud, il y a eu des lynchages de noirs, des chasses à l'homme, des maisons des noirs brûlées par les hommes du Ku Klux Klan (organisation raciste issue de la guerre de sécession), jusque dans les années 60.

Les deux photographes mentionnés ci-dessous sont des artistes mondialement connus qui ont permis au monde entier de découvrir l'existence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis dans les années 50.

Sur la photo prise par Elliot Erwitt, la scène se passe dans des lavabos publics. Le lavabo réservé aux noirs ou « personnes de couleur » (« Colored ») est plus petit, il semble plus sale. En comparaison, celui réservé aux blancs (« White » en anglais) est plus haut, plus large, et comporte un bloc réfrigérant offrant de l'eau fraiche.

La photo prise par Robert Frank montre quant à elle un bus dans lequel on voit que les personnes noires étaient tenues de s'asseoir au fond du bus, elles ne pouvaient pas s'installer n'importe où dans les espaces publics fréquentés également par des blancs (bus, restaurant, bancs publics...). Ainsi, dans les bus, les meilleures places, celles de devant, étaient réservés aux blancs, et en priorité aux hommes. Dans les restaurants, les noirs n'avaient droit qu'aux tables installées au fond de la salle, dans des espaces mal éclairés, mal ventilés, mal entretenus : tout était fait pour les dissuader de fréquenter les mêmes lieux que les blancs, et

40

tout était organisé de façon à les humilier. Les villes étaient très ségréguées, il y avait des ghettos noirs, c'est-à-dire des quartiers pauvres et mal entretenus, éloignés des réseaux de transports en commun. Les petits boulots mal payés étaient effectués par les noirs, c'était des emplois au service des familles blanches riches et puissantes : domestique, jardinier, nourrice, cuisinière, balayeur, livreur...

En 1955, en Alabama, dans la ville de Montgomery, une femme noire, Rosa Parks, âgée de 42 ans, monte dans un bus et s'assoit volontairement à l'avant. Elle est arrêtée et reçoit une amende, mais son geste de protestation contre la ségrégation raciale va être le déclencheur d'un gigantesque mouvement de contestation dans la ville de Montgomery. A la tête de ce mouvement de contestation qui réclame l'égalité entre les blancs et les noirs, il y a un jeune pasteur noir, Martin Luther King.

En 1968, Martin Luther King est assassiné. Il avait prononcé un grand discours qui a fait date, dans lequel il disait rêver d'une société plus juste, égalitaire, où blancs et noirs vivraient enfin en harmonie.

Les villes ont pendant longtemps été très ségréguées aux Etats-Unis, et elles le sont encore. Par exemple, dans les années 80 (voir la série « Starsky et Hutch »), les quartiers du Bronx, de Harlem ou de Brooklyn, à New York, n'étaient peuplés que de noirs pauvres, sans travail, qui se droguaient...Et, encore aujourd'hui, c'est dans ces quartiers que vivent des noirs majoritairement. Ce sont des quartiers éloignés de Manhattan (quartier riche, d'affaires, touristique).

Aux Etats-Unis, il y a toujours de la ségrégation et un racisme plus ou moins latent : les emplois subalternes sont majoritairement occupés par des noirs, ils sont majoritairement arrêtés, condamnés et envoyés en prison, alors que leur innocence est parfois prouvée quelques temps après (de très nombreuses erreurs judiciaires concernent des noirs). Les noirs se font régulièrement tabassés et même tués par des policiers blancs (Voir images d'Envoyé Spécial, l'émission de France 2, le jeudi 11 juin 2020). George Floyd, lui, a été étranglé plus de 8 minutes sous le genou d'un policier blanc, sans que personne n'intervienne, par peur de la police qui est souvent toute puissante dans les quartiers noirs.

41

Photographie prise par Elliott Erwitt, en 1950.

PHOTOGRAPHIE DE ROBERT FRANK, COUVERTURE DE SON LIVRE « LES AMERICAINS », PUBLIE EN 1958, D'ABORD EN FRANCE PUIS AUX ETATS-UNIS.

La situation en France

Il existe un phénomène de racisme aussi, qui est lié à la colonisation et à la décolonisation. Partout où la France avait des colonies (Dans les pays du Magreb, en Asie, en Afrique), il y a eu du racisme car ces populations étaient considérées par les Français comme des populations de sauvages et non comme des hommes en fait. Ils étaient des « indigènes ». La France a aussi été une nation esclavagiste comme les trois quarts de l'Europe au 17 ème et au 18 ème siècle. Durant cette période, la France a écrit un Code Noir : un livre qui considère les esclaves comme des biens meubles et qui fait la liste des punitions à leur infliger en cas de problèmes avec eux : si un esclave s'enfuit, on lui coupe la jambe, si il tente de voler de la nourriture, on lui coupe une main...L'abolition de l'esclavage n'a été décrétée qu'après la révolution Française en France...avant que Napoléon ne revienne dessus en 1802. Abolition définitive de l'esclavage en France seulement en 1848.

 

Image du film « La haine » de Mathieu Kassovitz (1995)

42

Le même racisme s'exprime aux Etats Unis et en France envers les populations immigrées issues de peuples autrefois colonisés et /ou réduits en esclavage : ce sont ces populations-là qui ont été logées dans des bidonvilles dans les années 50-60 en France en périphérie de Lyon ou de Paris (il y avait 10 000 algériens dans le bidonville de Nanterre). Ce sont ces gens-là aussi qui étaient employés dans les usines automobiles de région parisienne et toutes les autres grandes industries des années 50 à 80.

Aujourd'hui, ce sont ces mêmes populations immigrées qui habitent dans les banlieues ou quartiers périphériques des villes où l'emploi n'est pas présent, où il y a très peu de commerces, où les transports en commun ne sont pas assez représentés... il faut 1h30 en transport en commun pour parcourir seulement une dizaine de kilomètres depuis une banlieue comme Chanteloup les Vignes jusqu'au centre de Paris. Dans ces conditions, difficile de rester motivé pour aller travailler ou faire des études. D'autant plus qu'il y a de la discrimination : quand on vient de telle ou telle banlieue, on est souvent victime de préjugés de la part d'éventuels employeurs (voyou, délinquant, drogué).

Même dans une ville comme Aurillac, les populations immigrées se concentrent dans les quartiers populaires défavorisés où se trouvent des ensembles HLM...La ville, en France comme aux Etats-Unis manque de mixité sociale. Il manque de la communication et du mélange entre les différentes populations.

En France, il y a eu des bavures policières, comme aux Etats-Unis. De jeunes hommes issus de l'immigration, noirs, ou d'origine arabe, ont été tués par des policiers (exemple : Malik Oussekine, frappé à mort dans un hall d'immeuble en 1986, en marge des manifestations étudiantes contre la loi Devaquet).

Le film « La haine », de Mathieu Kassovitz en parlait déjà dans les années 90 (bavure policières, sentiment d'exclusion et désir de revanche chez les jeunes des quartiers). Trente ans plus tard le film « Les misérables », porte sur le même sujet...En trente ans, rien n'a changé.

On sait les difficultés de la police qui est rejetée quand elle se rend en banlieue mais cela n'a pas toujours été comme ça. Il y a eu de belles initiatives de médiation à la fin des années 1990, qui ont hélas pris fin quand Nicolas Sarkozy est arrivé au Ministère de l'intérieur : il a sommé les policiers de retrouver le coeur de leur métier selon lui : la répression, la sanction. Les initiatives de terrain qui consistaient à faire de la prévention et de la médiation ont donc pris fin (plus de matchs de foot jeunes/policiers, mais, à la place, des contrôles renforcés et des amendes, avec, pour les policiers, des primes en fonction du nombre d'arrestations = politique du chiffre). Dans le même temps, hélas, les commissariats de quartiers fermaient dans de nombreuses banlieues et des postes d'éducateurs disparaissaient.

43

Affiche du film « Les Misérables » , de Ladj Ly

44

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard