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Effets de débordement des politiques budgétaires en union monétaire hétérogène: cas de l'union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA)


par Ismaila SANGHARE
Université Cheikh Anta Diop Dakar (UCAD) - Doctorat  2021
  

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III.3.1- L'analyse de la matrice de corrélation spatiale

Elle permet de faire une analyse qualitative des chocs à l'origine des effets de débordement entre les pays de l'UEMOA. Par exemple dans le tableau n°11 on peut interpréter qu'un choc de dépenses publiques au Bénin est négativement corrélé à un choc de dépenses publiques au Burkina Faso. Mais, dans le tableau n°12 un choc de recettes publiques au Bénin est positivement corrélé à un choc de recettes publiques en Côte d'Ivoire, etc. Les résultats de nos estimations sont consignés dans les tableaux ci-dessous :

Tableau 11 : Corrélation spatiale de choc de dépenses publiques

Correlation de choc de dépenses

publiques BEN BFA CI MLI NIG SEN TOG

BEN

1,000

 
 
 
 
 
 
 

BFA

-0,372

 

1,000

 
 
 
 

CI

-0,084

 

0,353

 

1,000

 
 

MLI

-0,133

 

0,073

 

-0,034

 

1,000

NIG

-0,096

 

0,140

 

-0,030

 

0,077

 

1,000

 
 
 
 

SEN

0,272

 

0,077

 

-0,188

 

-0,081

 

-0,118

 

1,000

 
 

TOG

-0,136

 

0,075

 

0,141

 

-0,369

 

0,062

 

-0,140

 

1,000

Source : Auteur, à partir du logiciel StataTableau 12 : Corrélation spatiale de choc de recettes publiques

Correlation de choc de recettes

fiscales BEN BFA CI MLI NIG SEN TOG

BEN

1,000

 
 
 
 
 
 
 

BFA

-0,065

 

1,000

 
 
 
 

CI

0,025

 

0,118

 

1,000

 
 

MLI

-0,113

 

-0,004

 

0,110

 

1,000

NIG

-0,017

 

0,085

 

-0,059

 

-0,018

 

1,000

 
 
 
 

SEN

0,183

 

0,107

 

-0,054

 

-0,162

 

-0,242

 

1,000

 
 

TOG

-0,022

 

-0,268

 

-0,259

 

0,036

 

0,153

 

0,052

 

1,000

Source : Auteur, à partir du logiciel Stata

III.3.2- Les effets de débordements budgétaires

Pour capter les effets de débordement issus de la politique budgétaire sur les économies des pays de l'union, plusieurs indicateurs sont possibles. Dans le cas présent, nous privilégions seulement la croissance économique pour chaque pays dans l'optique d'évaluer les effets de débordement sur la performance économique en vue de voir les impacts externes des chocs budgétaires.

o Une politique budgétaire au Bénin

Il ressort de la figure n°6 (voir en annexe) qu'un choc de dépenses publiques mené par le gouvernement béninois produit un effet positif sur la croissance économique du Burkina Faso pour (0,134) ; le Niger pour (0,040) ; le Sénégal pour (0,115) ; le Togo pour (0,134) avec une ampleur assez faible alors que l'effet positif est bien significatif pour le Mali avec (0,365). Par contre ce même choc engendre un effet négatif et très significatif sur l'économie ivoirienne avec une ampleur de (-0,360). Quant à un choc de recettes fiscales, les effets de débordement sont positifs sur la croissance économique en Côte d'Ivoire, mais l'ampleur (0,084) est faible par rapport à l'effet des dépenses publiques. Contrairement aux autres pays, l'effet de débordement reste négatif. Mais cette ampleur relativement faible dans certains pays comme le Burkina Faso avec(-0,038) ; le Mali avec (-0,131) ; le Niger avec (-0,043) ; le Sénégal avec (-0,074)

et de façon très marginale, le Mali avec (-0,007).

o Une politique budgétaire au Burkina Faso

Les résultats issus de nos travaux (voir figure n°7 en annexe) montrent qu'un choc de dépenses publiques au Burkina Faso se traduit par des effets de débordement négatif sur les autres économies de l'UEMOA. Mais, l'ampleur de ces effets varie selon les pays. Ainsi, elle très significative au Sénégal pour une valeur (-0,416) ; au Niger avec (-0,302) et au Mali avec (-0,258). Par contre, cet effet négatif est marginal au Togo avec (-0,054) et en Côte d'Ivoire avec (-0,050). Au Bénin, il est presque nul avec (0,009). Pour les effets de débordement résultant d'un choc de recettes fiscales, ils sont positifs dans certains pays comme la Côte d'Ivoire avec une ampleur assez significative de (0,195), mais plus significative au Niger avec (0,355) et moins au Mali avec (0,135). Pour les pays autres que le Togo et le Sénégal l'ampleur de l'effet est respectivement de (-0,158) et (-0, 096), donc moins importants. Pour le Bénin l'effet négatif est assez proche de zéro, soit (0,029).

o Une politique budgétaire en Côte- d'Ivoire

Un choc de dépenses publiques (voir Figure n°8 en annexe) en Côte d'Ivoire crée des effets positifs sur la croissance économique des pays avec une amplitude faible comme au Bénin avec (0,086), au Burkina Faso avec (0,019). Mais, elle reste relativement plus élevée au Niger avec (0,118) et très élevée au Togo avec (0,277). A l'inverse dans d'autres pays, l'effet de débordement est négatif à l'instar du Mali avec une amplitude assez faible de (-0,071) et au Sénégal avec (-0,138). Pour un choc de recettes fiscales en Côte d'Ivoire toujours, l'ampleur de l'effet est positive sur le Bénin et le Burkina Faso, et faiblement significative. Les coefficients sont de l'ordre de (0,056) et de (0,195). Au Sénégal, l'effet de débordement positif mais très peu signifiant puisqu'il proche de zéro (0,001). Parcontre, il est négatif au Mali avec (-0,317) et au Togo avec (-0,346), ce qui est assez significatif. Il en est de même pour le Niger avec une ampleur de (-0,139).

o Une politique budgétaire au Mali

La figure n°9 en annexe met en exergue les effets de débordement d'une politique budgétaire au Mali. Les résultats donnent ce qui suit :

-Pour un choc de dépenses publiques, il se traduit par un effet de débordement positif sur la croissance économique des pays comme le Burkina Faso et le Sénégal avec des coefficients dans l'ordre respectif de (0,318) et (0,491). On voit nettement que l'impact est assez significatif dans ces pays. En revanche dans d'autres pays comme le Bénin où l'effet de débordement est négatif avec une amplitude de (-0,314), en Côte d'Ivoire, de façon très marginale avec (-0,033), au Togo avec une ampleur très proche de zéro (-0,021) et enfin au Niger pour (0,095).

-Simultanément, un choc de politique de recettes fiscales engendre aussi des effets de débordement à la fois positifs et négatifs. L'effet est positif sur l'économie du Burkina Faso avec une amplitude assez faible au Togo (0,081), au Burkina Faso (0,107) et en Côte d'Ivoire (0,113). Par contre au Sénégal cette ampleur est plus significative (0,368). Quant à l'effet négatif, il concerne l'économie du Bénin et du Niger dans l'ordre respectif de (-0,044) et de (-0,087).

o Une politique budgétaire au Niger

La figure n°10 en annexe laisse entrevoir que la réaction de la politique budgétaire à travers les dépenses publiques produit des effets de débordement positifs sur la croissance des pays comme le Bénin et le Burkina Faso dans l'ordre de (0,025) et de (0,059). Cependant, son effet reste négatif sur les autres pays à savoir la Cote d'Ivoire pour (-0,040), le Mali pour (-0,162) où l'ampleur est plus significative de même que le Sénégal avec (-0,102). Quant au Togo, l'effet négatif est plus proche de zéro donc presque nul soit (-0,019). Lorsqu'il s'agit d'une réaction de politique budgétaire portant sur les recettes fiscales, l'effet dedébordement est différencié entre les pays. Pour les effets de débordement positifs, ils affectent la croissance économique du Mali dans une proportion de (0,289) et le Sénégal à hauteur de (0,183), ici, l'effet est assez significatif. La présence d'un effet négatif s'observe sur l'économie béninoise avec une ampleur de (-0,269), ce qui est assez significatif, alors qu'au Burkina Faso l'effet négatif est proche de zéro (soit 0,015), en Côte d'Ivoire, il atteint (-0,034) de même qu'au Togo (-0,061), ce qui est faible.

o Une politique budgétaire au Sénégal

Il est admis d'après les résultats (voir figuren°11 en annexe) qu'un choc de dépenses publiques au Sénégal crée des externalités négatives sur l'ensemble des pays de l'union excepté le Burkina Faso. Pour les pays dont les effets de débordement sont négatifs, il y a le Bénin avec une ampleur de (-0,036), la Côte d'Ivoire pour (-0,101), le Mali avec (-0,130), le Niger pour (-0,018). Par contre au Burkina Faso, l'effet de débordement est très positif et significatif soit (0,275). Au regard des résultats sur un choc de recettes fiscales, les effets de débordement sont variés d'un pays à l'autre. Ils sont positifs dans certains pays tel que la Côte d'Ivoire avec (0,075), le Mali (0,078) et le Niger (0,127). Les effets négatifs portent sur le Burkina Faso dont l'ampleur est de (-0,221), mais assez significatif, puis le Bénin avec (-0,046) et enfin le Togo avec (-0,012), ce qui est presque nul puisque la valeur est proche de zéro.

o Une politique budgétaire au Togo

Les résultats issus de la figure n°12 (voir en annexe) montrent qu'un choc de politique budgétaire au Togo produit des effets sur la croissance économique des pays de l'UEMOA. C'est ainsi qu'une politique de dépenses publiques génère des effets de débordement négatifs sur l'ensemble des pays de l'union excepté le Bénin où l'effet s'avère positif. L'ampleur de cet effet est plus accentuée au Sénégal et au Mali il est de l'ordre de (-0,364) et (-0,148) ; ce qui est assez représentatif par rapport au Niger, à la Côte d'Ivoire et au Burkina Faso avecrespectivement (-0,052) ; (-0,017) et (-0,031). Pour un choc de recettes fiscales sur la croissance économique, les effets de débordement restent positifs sur l'économie du Mali et la Côte d'Ivoire avec une ampleur de (0,261) et (0,091). Il est également positif au Niger avec (0,024). Quant aux autres pays comme le Bénin, l'effet de débordement est négatif (-0,067), au Burkina Faso (-0,040), mais moins significatifs qu'au Sénégal où l'ampleur de l'effet est de (-0,173).

Frankel et Rose (1998) soutiennent qu'une union monétaire est propice à l'intensification des échanges et à la synchronisation des cycles économiques. Pourtant, une évaluation de l'ampleur des effets de débordement nous a permis de voir le caractère asynchrone des cycles de croissance économique. La fréquence des chocs asymétriques pousse les pays au recours abusif à la politique budgétaire pour stabiliser leur économie. Du coup, l'efficacité des politiques budgétaires est remise fondamentalement en cause pour deux raisons principales : (i) le risque de générer des effets indésirables sur la croissance économique des pays ; (ii) et la présence du comportement « de passager clandestin » lorsque l'externalité est favorable aux pays voisins.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus