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Vulnerabilité sociale des ménages liée au paludisme dans la ville de Yaoundé: une approche spatiale


par Cherif BECHIR BEN
Université de Yaoundé I - Master professionnel 2018
  

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Conclusion

Ce chapitre nous a permis tout d'abord de présenter les méthodes déployées pour mener à bien cette étude. Tour à tour, nous avons listé les logiciels qui ont permis le travail, les méthodes de collectes de données sur le terrain, les techniques de traitement de données collecté.

TROISIEME PARTIE

RESULTATS ET PLAN D'ACTION

CHAPITRE V: RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

Introduction

Ce chapitre dans sa première partie présentera les résultats des différentes phases de terrains que nous effectuées dans les 32 clusters qui ont constitués notre zone d'étude, et dans une deuxième partie, l'on évoquera les perspectives et recommandations pour atténuer à la vulnérabilité des ménages face au paludisme dans la ville de Yaoundé.

5-1. RESULTATS DES DIFFERENTES PROSPECTIONS LARVAIRES

Comme nous avons précédemment dit, nous avons eu à effectuer 3phases de descentes sur le terrain pour recenser les gites positifs et négatifs. Nous avons choisi de représenter uniquement les gites positifs car ils sont responsables de la prolifération des moustiques dans les quartiers étudiés de Yaoundé. Ces descentes ont été planifiées en tenant compte du climat (saison sèche et saison pluvieuse) qui a une influence sur la disponibilité des gîtes larvaires. Les résultats de ces différentes descentes sont présentés dans les sous parties suivantes.

5-1-1. Première phase de collecte larvaire

Cette phase a commencée en plein saison des pluies c'est-à-dire de Mars à Avril 2017. Compte tenu des fortes pluies que la ville de Yaoundé enregistre durant cette période, nous avons eu à recenser 3328 gites au total dont 668 gites positifs et 2660 gites négatifs. La spatialisation des gites positifs est représentée par la figure suivante.

Figure 13: Nombre de gites positifs en anophèle à la 1ère phase

En scrutant cette carte, les remarques suivantes se dégagent :

- Les zones faibles : elles sont situées de part et d'autres de la ville de Yaoundé. Ces clusters sont ceux-là qui enregistrent entre 1 et 25 gites positifs c'est-à-dire que les populations qui vivent dans ces clusters évacuent constamment les eaux stagnantes autour de leurs habitations. Ces clusters sont entre autres : Oyomabang, Mendong, Gp Melen, Santa barabara, Vogt-betsi ou encore Cité des Nations.

- Les zones moyennes : dans ce groupe, on retrouve les clusters qui enregistrent entre 25 et 50 gites positifs. Ce nombre moyens de gites positifs prouve que les occupants de ces clusters mènent une lutte contre les eaux stagnantes. Ces clusters sont entre autres : Tongolo, Ngousso, Snec-emia, Etam-bafia, Nouvelle route bastos,...

- Les zones élevées : ici on retrouve les clusters qui comptent entre 50 et 75gites positifs. Dans ces clusters, les populations ne veillent pas au nettoyage des alentours de leurs ménages. Ces clusters sont : SCDP, Obobogo et Olézoa.

- Les zones très élevées : représenté par la couleur marron, ces zones sont rares sur la carte. Ces clusters enregistrent comptent entre 75 et 100 gites positifs en anophèles. Les cas de paludisme sont fréquents dans ces clusters car ils sont considérés comme les hot-spots du paludisme dans la ville de Yaoundé. On peut citer les clusters tels que : Noklbisson, SCDP et Obobogo.

5-1-2. Deuxième phase de collecte larvaire

Nous avons commencé la deuxième phase de la collecte larvaire pendant la période de Mai à Juin 2017. Au cours de cette phase qui s'est déroulée en plein saison de pluie, nous avons enregistré une hausse de 442 gites par rapport à la première phase de collecte ce qui nous a donné un total de 3770 gites à la deuxième phase. Pendant cette phase, nous avons recensé 2898 gites négatifs contre 872 gites positifs. La figure 21montre la spatialisation des gites positifs en anophèles.

Figure 14: Nombre de gites positifs en anophèle à la 2ème phase

La lecture de la carte précédente permet de faire les analyses suivantes :

- Les zones faibles : elles sont situées de part et d'autres de la ville de Yaoundé. Ces clusters sont ceux-là qui enregistrent entre 1 et 25 gites positifs. Ces clusters sont entre autres : Ngousso, Oyomabang, Mendong, Gp Melen, Efoulan lac, Ekounou-ékié, Biyem-assi lycée ou encore Cité des Nations.

- Les zones moyennes : dans ce groupe, on retrouve les clusters qui enregistrent entre 25 et 50 gites positifs. Ce nombre moyens de gites positifs prouve que les occupants de ces clusters mènent une lutte (suppression) contre les eaux stagnantes. Ces clusters sont entre autres : Vogt-betsi, Tongolo, Obobogo, Olezoa, Etam-bafia, Tongolo,Santa barbara,...

- Les zones élevées : ici on retrouve les clusters qui comptent entre 50 et 75gites positifs à la fin de notre prospection larvaire. Dans ces clusters, les populations ne veillent pas au nettoyage des alentours de leurs ménages, ils jettent les ordures non loin des habitations et l'absence des caniveaux, tout ceci favorise la prolifération des gites larvaires et des moustiques. Ces clusters sont : Nouvelle route bastos, Tsinga 8ème et Essos.

- Les zones très élevées : représenté par la couleur marron, ces zones sont rares sur la carte. Ces clusters enregistrent comptent entre 75 et 100 gites positifs en anophèles. Les cas de paludisme sont fréquents dans ces clusters car les populations ne nettoient pas leur cadre de vie. Ce cluster était considéré comme hot-spots à la première phase et le reste à la deuxième phase. Il s'agit de : Noklbisson. Les populations de ce cluster doivent veuillez à nettoyer les alentours de leur ménages.

5-1-3. Troisième phase de collecte larvaire

Cette phase qui représente la dernière s'est déroulée du mois de Juillet au mois d'Août 2017. Au cours de cette phase qui s'est déroulée en fin de saison des pluies, nous avons enregistré une baisse de 1496 gites par rapport à la deuxième phase de collecte ce qui nous a donné un total de 2274 gites à la troisième phase. Pendant cette phase, nous avons recensé 2088 gites négatifs et186 gites positifs. La figure 22montre la spatialisation des gites positifs en anophèles à la fin de la troisième phase.

Figure 15: Nombre de gites positifs en anophèle à la 3ème phase

La carte précédente montre que les gites larvaires ont considérablement baissé au cours de la dernière phase de notre prospection. Ainsi, nous avons la majorité des clusters qui enregistre entre 1 et 25 gites positifs en anophèles. Les populations de ces clusters ont mis un accent particulier sur l'assainissement de leur environnement de vie. Il s'agit entre autres des clusters suivants : Tongolo, Santa barbara, Ngousso, Oyomabang, Vogt-betsi, Mendong, Obobogo, Olezoa, Tsinga 8ème ou encore biyem-assi lycée. Cette est due à la petite saison sèche que connait souvent la ville de Yaoundé pendant ces mois.

Le cluster Nkolbisson revient encore dans cette phase avec le même nombre de gites larvaire positifs que les deux phases précédente à savoir entre 75 et 100 gites.

De tout ce qui précède, nous dirons que la variation spatio-temporelle des gites est influencée par le climat. En saison sèche on trouve moins de gites larvaires parce que les eaux stagnantes sont rares. Par contre, en saison de pluie, nous avons recensé environs 6000 gites. C'est dire que les moustiques sont plus fréquents en saison de pluie.

Tableau 6: Récapitulatif des trois phases de terrain

 
 

NGPA-

 

NGPA-

 

NGPA-

Clusters

NGP/phase1

p1

NGP/phase2

p2

NGP/phase3

p3

Nouvelle route Nkoldongo

88

49

60

28

46

11

Efoulan Lac

145

17

84

9

80

2

SCDP

60

20

96

30

33

8

Nouvelle R. Nkolbisson

19

0

33

6

54

11

Ambassade France

46

10

60

16

43

9

Nkolbisson

187

94

207

101

136

46

Carrefour Etoug-ebe

127

28

127

21

94

3

Vogt-Beti

138

24

176

44

166

2

Oyomabang

47

8

36

5

22

2

Snec-Emia

169

36

151

29

102

1

Santa Barbara

37

14

198

26

115

4

Tongolo

84

24

212

43

81

2

Mvog-Ada

135

38

84

15

48

1

Essos

138

12

182

83

83

2

Obobogo

222

84

143

40

78

3

Nkolbikok

44

4

33

24

30

7

Etam-Bafia

99

21

94

5

60

2

Biyem-Assi Lycée

80

0

102

3

40

1

Biyem-Assi somatel

64

6

85

21

42

3

Biyem-Assi lac

83

5

100

26

65

5

Nouvelle R. Tam tam

90

2

126

10

50

1

Centre des Handicapés

97

5

86

17

69

3

Medong

75

15

69

12

61

6

Ekounou Palais

153

5

196

23

131

9

Ekounou-Ekié

142

22

191

22

158

14

GP Mélen

64

10

54

4

44

1

Cité des Nations

117

12

75

4

69

2

Shell Obili

166

9

139

25

92

2

Olezoa

31

8

110

50

20

8

Nouvelle Route Bastos

145

31

136

58

60

9

Ngousso

154

40

192

19

96

3

Tsinga8ème

82

15

133

53

28

5

Total

3328

668

3770

872

2274

186

NGP : Nombre de gîtes par phase NGPA : Nombre de gîtes Positifs en Anophèle

Le tableau précédent est un récapitulatif des différents phases de phase de terrain que nous avons effectué durant les mois de Mars à Août 2017.

5-2. CONSTRUCTION DES DIFFERENTES DIMENSIONS DE LA VULNERABILITE SOCIALE

5-2-1. Vulnérabilité liée au lieu d'achat des médicaments

La première composante est fortement corrélée avec trois variables originales. Elle oppose
ceux qui achètent les produits aux endroits indiqués, ceux qui vont consultés lorsqu'ils sont

atteint du paludisme et ceux qui achètent les antipaludique dans la rue. Cette composante augmente avec l'augmentation d'hôpital, médicament de la rue et bon lieu achat médicament. Cela indique ces trois variables varient ensemble. Si l'une augmente, les deux autres ont tendances à faire la même chose. Donc cette composante peut être considérée comme celle de la vulnérabilité liée au lieu d'achat des médicaments.

Il sera question ici de présenter à partir des différentes enquêtes de terrain la proportion des populations par cluster qui se rendent dans les endroits indiqués (pharmacies, hôpitaux, centre de santé,...) pour acheter les médicaments. Il est important de noter que ce résultat est la combinaison de plusieurs couches de données.

Figure 16: Vulnérabilité liée à l'achat des médicaments

La carte précédente nous renseigne sur la proportion des populations par clusters qui se rendent dans les bons lieux pour acheter les médicaments. Il en ressort que les clusters de couleur jaune sont ceux où les populations achètent les médicaments dans des endroits peu recommandés notamment dans la rue. Il s'agit notamment de Ngousso, Essos Biyemassi Tam-tam et Ekounou-ékié. Cette situation s'explique davantage par le fait que les populations vivantes dans ces zones sont constituées des pauvres (majoritaires), les prix des médicaments sont dérisoires dans la rue et c'est ce facteur qui s'avère capital car tout le monde n'a pas les moyens d'aller à la pharmacie. Sans oublier que certaines zones sont dépourvues de pharmacie, la proximité des vendeurs de rue apparait donc comme un avantage pour ceux qui sont éloignés car ils économisent non seulement du temps mais aussi de l'argent. Cette cible dit aussi être recommandé par des prescripteurs, ceux-ci leur conseillent de se tourner vers la rue vu que les produits sont moins chers et qu'on peut les avoir au détail près. Chacun connaissant sa situation économique débourse une somme plus ou moins dérisoire pour se soigner, c'est un fait partagé par la majorité de la population. Autre élément explicatif est le recours à l'automédication en tant que premier soin qui est très courant dès l'apparition des premiers signes et symptômes de la maladie. Dans certains cas, cette pratique est destinée à soulager le malade avant la quête de soins plus appropriés ; dans d'autres, elle est indiquée contre les affections passagères. L'automédication est définit comme étant l'«utilisation et l'administration des médicaments modernes et/ou traditionnels sans prescription par un thérapeute ». Les raisons qui justifient le recours à ce système sont diverses: On citera entre autres, la nature et le degré de gravité de la maladie, l'inaccessibilité géographique et/ou financière des autres systèmes de santé. Cependant, ce type de traitement présente des risques dans la mesure où plusieurs malades l'achètent auprès de marchands qui ne respectent pas toujours les conditions d'entretien de ce produit. De plus, plusieurs produits contrefaits et même ceux qui ne sont plus homologués sont vendus aux populations et les posologies requises ne sont pas respectées.

Dans nos différents entretiens, nous nous sommes aussi intéressés aux intervalles de prix lors des achats ceci afin d'avoir le montant psychologique de leur dépense. Il en ressort donc que les dépenses varient en fonction du traitement de leur maux. Ainsi pour des antipaludiques, les dépenses se situent entre 500f et 1000f pour la plupart. A La comparaison à une pharmacie ordinaire ou un seul antipaludique coute plus de 3000f (le paquet), le médicament de la rue semble très avantageux mais il faut aussi prendre du recul pour constater qu'ils s'y trouvent des risques à ne pas négliger.

A l'inverse, les clusters en marron foncé sont ceux où les populations se rendent dans les endroits appropriées pour s'approvisionner en antipaludiques. Il s'agit de Nkolbisson, Tsinga 8ème, Obobogo, Olezoa, Efoulan Lac et Nouvelle route Bastos; Cela s'explique par le fait que les populations vivantes dans ces clusters disposent non seulement des revenus élevés pour achetés las antipaludiques en pharmacies, mais aussi parce qu'ils sont bien biens sensibilisés sur le risque qu'ils courent en achetant les médicaments de la rue. Il faut aussi noter que les populations de ces clusters ont une bonne connaissance sur le paludisme.

5-2-2. Vulnérabilité liée aux pratiques domestiques de contrôle larvaire

La deuxième composante augmente avec seulement deux variables: Pratique domestique de contrôle larvaire et l'automédication. On y constate que ces deux variables ont des saturations élevées sur le 2ème facteur. Ces deux variables ne sont pas corrélées avec celles de la 1ère composante. Cela signifie que pratiquer le contrôle domestique des larves et l'automédication n'est pas toujours une preuve suffisante pour attester que se rendre à l'hôpital ou en pharmacie est permet de lutter contre le paludisme.

Par contre, les deux variables sont bien corrélées et une augmentation de l'une entraine une augmentation de l'autre. Donc cette composante peut être considérée comme celle de la pratique domestique de contrôle larvaire.

Figure 17: Vulnérabilité liée à la pratique domestique de contrôle larvaire.

Cette carte nous présente le niveau de connaissance des populations sur le paludisme; il faut noter que ceux-ci n'ignorent pas le paludisme mais juste qu'ils n'ont pas le même niveau de connaissance. A la lecture de cette carte, on constate que le niveau de connaissance des populations sur le paludisme varie en fonction des clusters. Nous avons d'abord des clusters qui ont la couleur jaune tels que Nkolbisson, Oyomabang, Vogt-betsi et Santa Barbara sont celles qui n'ont pas une bonne connaissance du paludisme.

Ensuite, les clusters qui sont représentés par le couleur marron foncé sont ceux où le niveau de connaissance du paludisme est très élevé. Les populations qui vivent dans ces clusters disposent des connaissances nécessaires sur le paludisme ce qui les permet de mener des luttes contre le vecteur de cette endémie en nettoyant constamment leur cadre de vie des eaux stagnantes et des poubelles qui jonchent souvent les ruelles de ces bas-fonds.

5-2-3. Vulnérabilité liée au traitement contre le paludisme

La troisième composante est fortement corrélée avec deux variables originales. Elle oppose ceux qui ont une bonne connaissance du paludisme et ceux qui se traitent lorsqu'ils sont atteint par la maladie. Si l'une des variables augmente, l'autre aura tendance à faire la même chose. Donc cette composante peut être considérée comme celle du traitement contre le paludisme.

Il sera question ici de présenter à partir des différentes enquêtes de terrain la proportion des populations par cluster qui suivent un traitement approprié lorsqu'ils sont atteints du paludisme. Il est important de noter que ce résultat est la combinaison de plusieurs couches de données.

La lecture de la carte précédente nous permet de constater que malgré de nombreuses actions entreprises par les populations, le paludisme est une endémie qui continue de meubler leur

Figure 18: Vulnérabilité liée au traitement contre le paludisme

quotidien. On a pu regrouper les clusters en 4 catégories selon leur niveau de lutte. Les clusters de faible niveau de lutte contre cette endémie sont constitués de Santa barbara, Oyomabang, Ekounou Ekié, SCDP et Nkolbisson. Ceci se vérifie sur le terrain car nous avons constaté que dans ces clusters, les populations déversent les eaux usées et d'autres déchets près de leur maison ce qui favorise le développement du vecteur du paludisme. Il est important de noter que la concentration des hommes est considérée comme une première source d'augmentation de la vulnérabilité. Les espaces urbains où les densités sont les plus élevées sont donc ainsi les plus menacés. La population est plus concentrée dans ces bas-fonds ce qui augmentent les risques de la diffusion spatiale du paludisme. C'est ainsi que des petits gîtes larvaires se développent dans cet environnement à cause de la promiscuité et de la forte densité des populations.

A l'inverse, les clusters qui ont un niveau de lutte contre le paludisme très élevé sont constitués de Obobogo, Cité des nations, Ekounou palais, Ngousso, Gp Melen et Shell Obili pour ne citer que ceux-ci. Les populations qui vivent dans ces clusters mènent une lutte acharnée contre le paludisme en évitant de déverser les eaux usées et les déchets ménagers près de leurs habitations. Ceci est le résultat de plusieurs sensibilisations qui ont été entreprises par les pouvoirs publics.

5-2-4. Vulnérabilité liée à la protection contre les piqures de moustiques

Cette dernière composante augmente avec seulement deux variables: le type d'habitat (dur) et la proportion des moustiquaires par lit. On y constate que ces deux variables ont des saturations élevées sur le 4ème facteur. Ces deux variables ne sont pas corrélées avec celles de la 3ème composante. Cela signifie qu'avoir une bonne connaissance ou suivre de bon traitement contre le paludisme n'est pas toujours une preuve suffisante pour attester qu'on mène une lutte contre cette endémie.

Par contre, les deux variables sont bien corrélées et une augmentation de l'une entraine une augmentation de l'autre. Donc cette composante peut être considérée comme celle de la protection contre les piqures de moustiques.

Figure 19: Vulnérabilité liée à la protection contre les piqures des moustiques.

L'analyse de la carte précédente permet de distinguer les clusters où le niveau de couverture en moustiquaire imprégnée est le moins important; il s'agit notamment de des clusters qui sont caractérisées par la couleur bleue claire, à l'instar de Nkolbisson, Nouvelle Route

Nkoldongo, derrière SCDP et Biyem-assi Somatel. Il faut noter que le fait de dormir sous la moustiquaire imprégnée protège contre le paludisme.

Al contrario, les clusters qui ont la couleur bleue foncée à savoir: Tongolo, Snec Emia, Ekounou Ekié, Efoulan lac et Gp Melen, sont ceux où le niveau en couverture de moustiquaire imprégnée est très élevé.

Bien que la campagne de couverture universelle ait connu un succès au plan national, tous les ménages n'ont pas reçu assez de moustiquaires pour couvrir tous les membres de la famille. Qu'on se base sur l'hypothèse selon laquelle deux personnes peuvent dormir dans chaque moustiquaire, ou en demandant aux individus s'ils pensent disposer d'assez de moustiquaires pour couvrir tout le monde (comptant ainsi pour une plage plus étendue de dynamiques intra-ménages), environ deux cinquièmes de ménages ne possèdent toujours pas assez de moustiquaires.

Toutefois, pour être efficaces, les moustiquaires ne doivent pas seulement être présentes dans les maisons; elles doivent être accrochées convenablement, utilisées régulièrement et entretenues. Comme pour la mesure de la possession et de l'accès aux moustiquaires, il existe de nombreux moyens pour calculer et rapporter l'évolution en matière d'utilisation systématique de la moustiquaire.

5-2-5. Niveau de vulnérabilité des populations au paludisme

Figure 20: Niveau de vulnérabilité des populations au paludisme.

L'usage de divers produits par les populations contre les moustiques dans leur environnement est presque vain. Dans ces clusters, la dégradation de l'environnement est poussée, avec la promiscuité et l'insalubrité qui y règnent. L'installation continue des populations dans les bas-fonds de ces quartiers obstrue les voies d'évacuation des eaux usées. Tout ceci contribue à faciliter la propagation des moustiques aux abords des habitats, ce qui rend les efforts des populations vains face à l'utilisation des insecticides et des moustiquaires imprégnées comme moyen de prévention. Les insecticides généralement utilisés par les populations sont composés à base des pythrinoïdes qui n'ont pas d'effet durable sur les moustiques mais, permet au moins d'anéantir une bonne quantité.

L'automédication est aussi un élément qui renforce la vulnérabilité des populations au paludisme dans les clusters. Elle est l'une des causes essentielles des échecs thérapeutiques en raison des doses curatives et de la qualité des médicaments non métrisés. Au Cameroun, le niveau socio-économique des populations ne leur permet pas d'acheter les médicaments dans les pharmacies qui sont au-dessus de leurs moyens. Les couches défavorables font généralement recours aux vendeurs ambulants ou les vendeurs sur trottoirs des médicaments. Ces derniers n'ayant fait aucune formation ni en pharmacie, ni en médecine. Même si les prix sont accessibles auprès de ces vendeurs véreux, les malades qui suivent d'habitude le traitement chez ces derniers ne sont pas toujours satisfaits. Ils souffrent après automédication de complications diverse allant des intoxications par des effets secondaires pouvant parfois conduire à la mort.

5-3. RECOMMANDATIONS

Le paludisme est une maladie grave, potentiellement mortelle, transmise par des moustiques, et très répandue en zone tropicale. Il existe plusieurs espèces de parasites responsables du paludisme. Plasmodium falciparum est l'espèce la plus dangereuse, car elle est responsable des formes mortelles, c'est également la plus fréquente (en Afrique tropicale surtout, mais aussi en Amérique et en Asie forestière). C'est prioritairement contre cette espèce que sont dirigées les mesures préventives.

5-3-1. Dormir sous une moustiquaire imprégnée d'insecticide

La moustiquaire imprégnée d'insecticide est l'outil majeur de prévention du paludisme au niveau communautaire, stratégie de lutte recommandée par l'OMS. Elle assure la meilleure protection contre les piqûres de moustiques nocturnes. Elle doit être en bon état (pas de déchirure) et utilisée correctement (soit bordée sous le matelas, soit touchant le sol). On peut

se procurer des moustiquaires déjà imprégnées en pharmacie ou dans les hôpitaux, ou les imprégner soi-même avec des kits d'imprégnation disponibles en pharmacie. La durée d'efficacité du produit est de 6 à 8 mois. Même dans les pièces climatisées, utiliser un diffuseur électrique d'insecticide (penser au kit d'adaptation de prises de courant), car la climatisation réduit l'agressivité des moustiques mais ne les empêche pas de piquer. A l'extérieur, on peut faire brûler des tortillons de pyrèthre.

5-3-2. L'importance des tests de diagnostic

Pour tous les patients que l'on suppose atteints de paludisme, il convient d'obtenir la confirmation parasitologique du diagnostic par examen microscopique ou au moyen d'un test de diagnostic rapide avant de commencer le traitement. Ce traitement ne doit être administré sur la base du seul examen clinique que s'il est impossible d'effectuer des tests de diagnostic dans les 2 heures qui suivent la consultation. Un traitement rapide, dans les 24 heures suivant l'apparition de la fièvre, au moyen d'un antipaludique sûr et efficace est indispensable pour permettre la guérison et éviter des complications potentiellement mortelles.

5-3-3. Assainissement de l'environnement par les populations

L'assainissement de l'environnement par les populations passe par la prise de conscience de l'impact de la salubrité dans la lutte contre le paludisme. Les programmes de drainage et d'élimination des eaux stagnantes et la destruction des gîtes larvaires entrent dans ce sillage.Au niveau des populations, les associations des quartiers doivent s'atteler à nettoyer périodiquement les caniveaux et drainé les eaux usées. La société civile à un rôle de sensibilisation et d'adoption de comportements sains au niveau des populations chez qui on recommande des règles de prévention passant par l'assainissement de leur milieu de vie.

5-3-4. Les pouvoirs publics

L'Etat doit reprendre le programme d'assainissement de l'environnement par l'utilisation des insecticides aux abords et à l'intérieur des domiciles qui autrefois était le moyens le plus utilisé pour la lutte contre le paludisme. Car l'utilisation des moustiquaires reste insuffisante, son utilisation n'étant que la nuit, l'homme ne passe que près de 8 heures/24 de temps dans les moustiquaires.

Il faut préciser qu'il serait plus judicieux que les différentes actions suscitées s'orientent prioritairement dans les de bas-fonds habités des quartiers qu'on a étudié car c'est dans ces endroits que les moustiques sévissent le plus.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo