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Ressources naturelles et développement socio-économique en RDC, regard sur la province du Tanganyika


par Patrick LWAMBA BARUANI
Université de Kalemie - Licence 2020
  

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Chapitre I. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE

La production scientifique répond à des exigences précises, elle requiert non seulement le respect logique des méthodes et théories, mais recommande aussi l'usage conséquent et cohérent des concepts afin d'éviter tout risque d'interprétation, de confusion et d'incompréhension. Il sied à tout chercheur de commencer par premièrement aborder l'analyse de termes constitutifs clés et connexes de son sujet, avant de se focaliser secondairement sur le développement analytique dudit thème. Pour une bonne intelligence de cette étude, la précision terminologique de concepts clés et connexes fera l'objet de ce premier chapitre.

Section1 CADRE CONCEPTUEL

§1. LA POTENTIALITE

Etymologiquement ce concept nous vient du latin « potentias (sens identique) dérivé de potentia » qui veut dire pouvoir, puissance, faculté et capacité.Elle est donc définie comme l''état de ce qui existe en puissance.19(*)

Biologiquement parlant, elle est un ensemble des diverses réalisations que peut manifester un caractère, une cellule, un territoire embryonnaire, un organe, suivant les conditions naturelles ou expérimentales. 20(*)

§2. RESSOURCE

Une ressource c'est ce qu'on emploi dans une situation fâcheuse pour se tirer d'embarras.C'est un moyen dont l'on dispose ou une possibilité d'action.21(*)

En effet, une ressource, c'est l'ensemble des facteurs détenus par une organisation pour réaliser ses objectifs.22(*)

§3. TYPOLOGIE DE RESSOURCES

Il existe plusieurs sortes de ressources, à savoir : les ressources humaines, les ressources financières, les ressources technologiques et les ressources naturelles.

a. Les ressources humaines

L'homme est une importante ressource de production car, tout en étant le bénéficiaire final des biens produits. Il est le producteur essentiel grâce à sa force de travail c'est-à-dire à ses capacités physiques et intellectuelles. Il offre des services aux autres parties de l'organisation pour réaliser les objectifs de cette dernière.

La fonction première des ressources humaines est d'offrir à l'organisation ou à la société une main d'oeuvre efficace, stable et satisfaisante. Elle a pour mission, la ressource humaine, de combiner les autres ressources que comprend l'organisation pour optimiser le rendement.23(*)

b. Les ressources financières

Elles se réfèrent à l'argent, pour promouvoir le développement dans une perspective politique et administrative. Il faut de l'argent et cela permettra de prendre des décisions. D'où la mobilisation des ressources est nécessaire. Il existe plusieurs manières pour mobiliser les ressources financières afin de promouvoir le développement, il s'agit notamment de : les impôts, les taxes administratives, les ressources domaniales, la parafiscalité, les ressources de trésorerie, les emprunts...24(*)

c. Les ressources technologiques

La technologie est l'ensemble de savoirs, de procédés et d'outils qui mettent en oeuvre les découvertes et les applications scientifiques le plus récentes dans le domaine technique.Celui-ci concerne les procédés d'application des connaissances théoriques à la production ou à l'économie. Il a trait, d'abord, au savoir pratique qui permet d'utiliser la nature, et, en suite au savoir-faire pratique qui permet la création des instruments grâce auxquels les hommes produisent les biens et services nécessaires à leur subsistance (outils artisanaux, appareils, machines automatiques, etc.)25(*)

Ainsi entendue, la technologie et/ou la technique constituent un facteur important de la croissance. De ce, en tant que savoir théorique et surtout pratique, elles font le moteur de l'action humaine car, c'est grâce à la science et à l'application de la science acquise que l'homme parvient à acquérir et à domestiquer la nature, à modifier l'environnement dans son intérêt à des niveaux élevés et toujours croissants des productions de productivités.26(*)

d. Les ressources naturelles

Dans ce présent travail, ces sont les ressources naturelles qui attirent notre attention.Une ressource naturelle est une matière première considérée comme de qualité dans son état relativement non modifiée (naturel). 27(*)On dénomme ressource naturelle, les diverses ressources minérales ou biologiques nécessaires à la vie de l'homme et à ses activités économiques.28(*)Les ressources naturelles sont souvent classées en deux : les ressources naturelles non renouvelables et les ressources naturelles renouvelables.

v Les ressources naturelles non renouvelables : ces sont des ressources naturelles qui ne sont pas naturellement reconstituées une fois qu'elles ont été récoltées. Elles peuvent être utilisées jusqu'à l'épuisement ou jusqu'au point il devient économiquement impraticable d'en tirer quoi que ce soit. 29(*)

Elles sont constituées par les minéraux (cuivre, cobalt, zinc, aluminium, diamant, or, bauxite, uranium...) et les combustibles fossiles entre autre le pétrole, le charbon gaz naturel... qui sont, par essence même épuisables.

v Les ressources naturelles renouvelables : ces sont les ressources qui ne peuvent, en principe, être exploitées sans épuisement car capables de se générer en permanence.

Elles regroupent l'eau, les terres cultivables (sol) et les ressources biologiques (forets, pâturages, pêcheries maritimes et la biodiversité).

Cependant, ce dernier groupe de ressources naturelles renouvelables ne peut être considéré comme épuisable que dans la mesure où son taux de prélèvement est inférieur à son taux de génération.30(*)

A. DEFINITION DES CONCEPTS CONNEXES

§1. Economie

Le mot « économie » vient du grec « oïkonomia » :

v Oïkos : la maison et

v Nomos : la loi, les règles.

Etymologiquement, l'économie désignait donc les règles de conduite de la maison. Il s'agissait de la science de la vie domestique privée par rapport à la politique dont l'objet était la gestion de la cité. 31(*) On pourrait définir l'économie par l'ensemble des sujets dont elle s'occupe. On dirait que l'économie est l'analyse de la production, des échanges de la monnaie, de l'inflation, du chômage, de la répartition, du budget de l'Etat. Etc.

Cependant, il ne s'agit pas toujours là des phénomènes strictement économiquescar, ils comportent tous d'autres dimensions, politiques (pour le budget de l'Etat, par exemple), sociales (pour l'inflation ou la répartition), psychologiques, juridiques, qui justifient le recours à d'autres disciplines scientifiques. L'économie se définit plutôt par une façon particulière de considérer les comportements humains, elle étudie la manière dont les individus, les groupes, les sociétés utilisent des ressources rares en vue de satisfaire au mieux leurs besoins. Elle s'intéresse aux individus, aux groupes qu'elle qualifie d'agents économiques, ces derniers se définissent par leur autonomie de décision. Par exemple, pour une entreprise, l'économiste attribue toutes les décisions à l'agent économique « entreprise », même si nombreuses personnes différentes ont, chacune de leur côté, pris de décisions.

L'économie s'occupe donc des ménages, des entreprises et se désintéresse de ce qui se produit au sein de ces ménages ou de ces entreprises.32(*)Dans la comptabilité nationale, « les ménages » regroupent tous les ménages de l'économie. L'économie se différencie de la gestion qui s'intéresse essentiellement aux phénomènes se déroulant à l'intérieur d'une entreprise. Les agents économiques ont des objectifs (manger, se vêtir, se distraire, se cultiver, etc.), que l'économie appelle les besoins, mais ils disposent surtout les moyens limités (les revenus pour ménage, le budget pour l'Etat, les recettes pour une entreprise) pour les satisfaire.Si tous les biens désirés existaient en quantité illimitée dans la nature, il serait inutile de s'interroger sur la façon de choisir tel bien plutôt que tel autre.L'idée de rareté est donc fondamentale pour définir l'activité économique. C'est parce que les biens sont rares la science économique existe.La rareté est donc défini comme un état défini par le caractère non abondant des ressources, l'obtention de celles-ci nécessite un effort.33(*)

Selon le cours de l'économie de développement, l'économie est définie comme étant une activité consistant à produire, distribuer et consommer des biens et des services. Dont ce triptyque « production-distribution-consommation » :

v La production : est le résultat de l'activité économique des hommes qui aboutit à la création des biens et des services susceptibles de satisfaire les besoins des individus et de la collectivité ;

v La distribution : est la répartition du revenu national entre les individus et les groupes membres de la collectivité pour qu'ils aient un certain pouvoir d'achat afin d'accéder à ces biens et services ;

v La consommation : est l'acte final par lequel les biens et les services produits satisfont les besoins ; mettant ainsi fin au processus qui, lorsqu'il est mené de façon adéquate, est susceptible de conduire au développement de la collectivité.34(*)

Cette activité économique s'effectue dans trois secteurs à savoir :

v Le secteur primaire : qui consiste à la collecte et l'exploitation des ressources naturelles (matériaux, énergie et certains aliments) ;

v Le secteur secondaire : implique les industries de transformation des matières premières en produits finis ;

v Le secteur tertiaire : regroupe les industries de service (essentiellement immatériels : conseil, assurance, intermédiation, formation ; études et recherches, administration, service à la personne, sécurité, nettoyage, etc.)

§2. LA CROISSANCE

Selon le dictionnaire illustré, la croissance est définie comme étant une augmentation, sur une longue période, des principales dimensions caractéristiques de l'activité d'un ensemble économique et social (notamment de la production nationale des biens et des services), accompagnée ou non d'une transformation des structures de cet ensemble.35(*)Elle désigne encore l'augmentation régulière des quantités produites, on parle ainsi de la croissance d'une entreprise.

Le terme croissance économique concerne, en revanche, l'ensemble d'une économie. Elle est un accroissement durable de la production globale d'une économie. C'est donc un phénomène quantitatif que l'on peut mesurer. C'est aussi un phénomène de longue période ; en effet, une augmentation brutale et sans lendemain de la production nationale ne correspond pas à la croissance économique. Il ne faut donc pas confondre la croissance et l'expansion, l'expansion caractérisant une augmentation de la production sur une courte période.Les facteurs de la croissance sont nombreux : l'augmentation de la population active et l'amélioration de sa qualification, accroissement du capital technique et son perfectionnement, progrès technique et innovations sous toutes leurs formes (organisation du travail et gestion des entreprises).Ces facteurs peuvent jouer différemment et conduire à deux grands types de croissance ; une croissance dite extensive, lorsqu'elle résulte de l'augmentation quantitative des facteurs de production (davantage de travailleurs et d'équipements conduisant à plus de croissance) et une croissance dite intensive, lorsque l'augmentation de la production provient d'une utilisation plus efficace des facteurs de production existants. Une croissance intensive, qui repose sur d'importants gains de productivité, peut-être ainsi recherchée par un pays dont les facteurs de production (population active par exemple) ne peuvent s'accroitre facilement.36(*)

v LA MESURE DE LA CROISSANCE

Pour mesurer la croissance économique, on retient comme indicateur de la production, le produit intérieur brut en sigle P.I.B. la croissance correspond donc au taux de croissance du PIB qui est mesuré de la croissance économique d'un pays durant une année effectuée par les agents résidents à l'intérieur du territoire national et le produit national brut en sigle P.N.B correspond à la valeur de la production annuelle de biens et services marchands crées par un pays, que cette production se déroule sur le sol national et étranger.37(*)

v LES SOURCES DE LA CROISSANCE

Dans la théorie économique traditionnelle, les sources de la croissance sont au nombre de deux : la croissance démographique et le progrès technique.38(*)

1. Le progrès technique : permet des gains de productivité mais aussi de multiples innovations (l'innovation de produits est l'un des cinq types d'innovations mis en évidence par Joseph Schumpeter) ;

2. La croissance démographique : conduit aussi à accroitre la demande des ménages comme les gains de productivités accroissent les profits des entreprises et donc la demande pour des biens d'équipement.

Les sources traditionnelles de la croissance39(*)

Accroissement de la population

Augmentation de la demande

Demande des biens de consommation

Croissance

Innovation

Gains de productivité et hausse des profits

Demande des biens d'équipement

Progrèstechnique

§3. LE DEVELOPPEMENT

Il ne faut pas confondre la croissance et le développement même si ces deux notions sont liées.40(*)Si la croissance est un phénomène économique quantitatif, donc mesurable, caractérisant l'augmentation des richesses produites par un pays sur une période donnée.Le développement par contre correspond à l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles qui permettent l'apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que l'élévation des niveaux de vie.La croissance est une condition nécessaire pour le déroulement du processus de développement, mais celui-ci est aussi indispensable à la poursuite de la croissance.

En effet, le développement ne peut se faire sans croissance mais il l'implique, en plus, une meilleure distribution du revenu national en vue d'un bien-être matériel sinon pour tous, du moins de la majorité, coordonné à un mieux-être humain :

- Le bien-être matériel : est la satisfaction des besoins fondamentaux de la population (nourriture, santé, hygiène, instruction, habitat, condition de travail, etc.) ;

- Le mieux-être humain : quant à lui est la satisfaction des besoins secondaires des hommes (loisir, culture, confort, biens de consommations durables tels qu'appareils électroniques, automobiles, etc.).

Dans le même ordre d'idées, le programme de nations-unies pour le développement (PNUD) introduit, à partir de 1995, un nouvel indicateur du développement en lieu et place du PIB et PNB/hab., à savoir le « développement humain », qui a trait à l'amélioration de la qualité de vie des habitants. En effet, le PIB ou PNB/hab. n'évalue que la production économique (croissance), ne donnant donc pas l'information sur le bien-être individuel ou collectif. Le développement humain est mesurable par un certain nombre d'indicateurs, dont le principal est l'indice de développement humain (IDH), qui essaie d'appréhender le développement plus que la croissance économique en intégrant des données plus qualitatives.

De ce fait, l'IDH est un indicateur qui fait la synthèse de trois séries d'où sa dénomination d'indicateur composite ou synthétique, à savoir :

ü L'espérance de vie à la naissance (longévité), qui donne une idée de l'état sanitaire de la population du pays en mesurant indirectement la satisfaction des besoins matériels essentiels tels que l'accès à une alimentation saine, à l'eau potable, à un logement décent, à une bonne hygiène et aux soins médicaux ;

ü Le niveau d'instruction (connaissances ou savoirs), mesuré par le taux brut de la scolarisation (mesure combinée des taux de primaire, secondaire et supérieur) et le taux d'analphabétisation des adultes (pourcentage des 15 ans et plus sachant écrire et comprenantaisément un texte court et simple traitant de la vie quotidienne),41(*) il traduit la satisfaction des biens immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décisions sur le lieu du travail ou dans la société.

Par ailleurs, en tant que mesure du développement humain, l'IDH ne tient pas compte des écarts entre hommes et femmes, de la participation des femmes, de la pauvreté humaine et de la capacité. C'est ainsi que les experts du PNUD ont introduit d'autres mesures du développement tels que l'indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH), l'indicateur de la participation des femmes (IPF), l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH) et l'indice de la pénurie de capacité (IPC).

§4. LES INEGALITES DE DEVELOPPEMENT

La croissance traduit une augmentation de la production et elle se mesure grâce au P.I.B (produit intérieur brut). Le développement, en revanche, est un phénomène qualitatif irréversible et qui ne peut s'observer que sur une très longue période.On peut définir un processus de développement par la combinaison des changements touchant l'ensemble des structures économiques, sociales, culturelles et démographiques.

De nombreux critères doivent donc évoluer simultanément :

Le niveau de vie, mesuré par le PNB par habitant, par exemple, la part de l'industrie et des services dans la production et dans la population active, les écarts de revenus, le taux d'alphabétisation, le nombre d'étudiants, de chercheurs, etc.L'analyse de ces critères fait apparaître de fortes inégalités de développement dans le monde.Longtemps, on a opposé les pays développés aux pays sous-développés (les socialistes constituent un groupe à part).Aujourd'hui, les pays sous-développés ne forment plus un ensemble homogène, car il existe aussi entre eux de très fortes inégalités.42(*)

§5. LE SOUS-DEVELOPPEMENT ET DEFINITION DU TIERS MONDE

Le sous-développement a été forgé pour caractériser la situation du « tiers du monde », le tiers monde est une expression créée par le démographe AFRED SAUVY au début des années 1950 pour désigner, par analogie avec la notion politique de « tiers Etat » - en vigueur avant la révolution de 1789-,les pays qui cherchaient une alternative politique et économique, une « troisième voie » face aux mondes capitalistes et socialistes.A la notion de « pays sous-développés », on préfère l'expression « pays en voie de développement (PVD), ou plus simplement les « pays en développement (PED).

§6. LE SOUS-DEVELOPPEMENT, CONSEQUENCE DU DEVELOPPEMENT

D'autres économistes refusent de considérer que les PED suivent les traces, avec un siècle de retard, des pays développés car l'économie mondiale leur paraît dominée hier comme aujourd'hui par ces mêmes pays développés. Le sous-développement correspond alors au « blocage de croissance », selon l'expression de français PERROUX, résultant de la domination des pays développés. « Le sous-développement des uns seraient alors la conséquence du développement des autres ».Plusieurs manifestations de ce processus sont ainsi mises en avant :

- L'échange inégal : qui maintient les pays en développement dans la production de produits de base (d'origine agricole et minière) et les condamnes à servir de débouchés aux produits manufacturés des pays industrialisés,

- Le développement des cultures d'exportation : réservées aux marchés étrangers (coton, arachides, tabac) aux dépenses des cultures vivrières permettant d'améliorer le niveau de substance des populations ;

- La dégradation des termes de l'échange qui appauvrit les PED puis qu'ils achètent de plus en plus cher des produits étrangers alors que les prix des produits qu'ils exportent eux-mêmes diminuent ;

- Le développement du dualisme : économique et social, c'est-à-dire la coupure, la fragmentation des structures économiques et sociales en deux groupes séparé (opposition entre un secteur moderne et un secteur traditionnel, dans l'agriculture comme dans l'industrie, opposition entre les villes et les compagnes.43(*)

§7. LES AGENTS DE DEVELPPEMENT

Le développement est un phénomène complexe, sa complexité précepte par le fait que dans son processus plusieurs agents interviennent. C'est pourquoi, nous parlerons des gouvernants, des fonctionnaires et agents de l'Etat, des entreprises publiques et multinationales.

§1. Les gouvernants

Dans une société démocratique, le pouvoir est exercé par une catégorie d'hommes et des femmes élus par les citoyens à l'occasion d'élections. Les principes tâches des personnes élues consistent à créer et à améliorer les lois qui régissent les activités de la société et les relations entre les groupes et les individus et d'assurer l'égalité de tous les citoyens en préservant les libertés individuelles tout en veillant au bon fonctionnement de la société.Nous employons l'expression gouvernant dans le sens que donne Georges Bordeau à savoir : des hommes qui, chargés de gérer les affaires publiques prennent des décisions, donnent des ordres et les font exécuter.44(*)

Le petit dictionnaire pratique des élections définitle concept gouvernant comme étant « ceux qui détiennent et exercent le pouvoir politique ».Le pouvoir politique : est un pouvoir suprême que les gouvernants exercent sur la société globale.45(*)

Les gouvernants participent au développement par les étapes suivantes :

1. La définition de la situation de leurs pays :Elle consiste pour les gouvernants, de présenter les opportunités et les potentialités que connaissent leurs pays sur tous les plans (politique, administratif, économique, socioculturel...) afin d'attirer les investisseurs.

2. Dans la conception et exécution des projets de développement : Les gouvernants doivent concevoir et exécuter les projets de développement dans tous les secteurs de la vie. Cela suppose la possession d'un certain savoir-faire fondé à la fois sur les connaissances théoriques et sur les expériences.

3. En gérant les affaires, en appliquant la bonne gouvernance : La gouvernance, en tant que système de gestion destiné à promouvoir le développement, peut -être envisagée sous des dimensions aussi diverses que la dimension économique, la dimension politique, la dimension culturelle, la dimension religieuse, la dimension scientifique, etc.

Pour générer le développement, les projets doivent être bien conçus, les dirigeants peuvent avoir une haute compétence, mais dans la gestion des projets on peut observer des problèmes pouvant empêcher la réalisation à savoir :

- Manque de volonté politique ;

- La malhonnêteté peut empêcher un bon projet d'aboutir ;

- Conflits des organes chargés d'exécuter les projets ;

- Moyens financiers en quantité et en qualité insuffisants ;

- Incompétence des personnes chargées de faire exécuter les projets ;

- Certains éléments de la population qui considèrent que le projet est contre leurs intérêts ;46(*)

- Lorsque les projets heurtent les intérêts des certains Etats étrangers ; ces derniers peuvent mettre en place des mécanismes pour bloquer la réalisation des projets.La bonne gouvernance implique que les différents projets de développement soient équitablement distribués aux différents éléments de la population.

§2. Les fonctionnaires et agents de l'Etat

Selon Maurice Vauthier, le fonctionnaire est tout citoyen qui est chargé d'un service public et qui, par conséquent occupe un poste administratif déterminé, collabore d'une manière continue à la gestion de la chose publique.

Le dictionnaire Larousse définit cette notion comme un agent public nommé à un emploi permanent et titularisé dans un grade de la hiérarchie administrative tandis qu'un agent public est une personne qui, par son travail, ou son action participe à une mission de service public. Le développement social, économique et politique de toute la nation est tributaire de l'organisation de son appareil administratif.Il ne peut pas être intégralement réalisé que dans la mesure où cet appareil administratif est conçu d'une manière rationnelle, susceptible de garantir non seulement son fonctionnement au-delà de toute conjoncture politique mais aussi la manière à pouvoir à sa continuité par le renouvèlement de ses cadres dont les intérêts bien compris garantissent aussi l'intérêt général. Pour bien apprécier le fonctionnaire en tant qu'agent de développement il faut les situer par rapport à leurs rôles à savoir :

1. En tant qu'agent d'exécution : Les fonctionnaires arrivent à mettre en application certains actes par rapport aux différents pouvoirs à savoir : le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.

Par rapport au pouvoir législatif, les fonctionnaires de l'Etat constituent un instrument par lequel le pouvoir législatif matérialise sa volonté. Car les lois élaborées et votées au parlement sont coulées sous forme d'ordonnances présidentielles ou arrêts ministériels que ces derniers doivent exécuter, c'est-à-dire les fonctionnaires, une loi, par exemple, prévoit une série de mesures destinées à améliorer la situation sanitaire et les fonctionnaires veillent, dans le cadre de l'application de ces mesures, concrètement à la propreté sur la voie publique, aux vaccinations préventives, etc.

Par rapport au pouvoir judiciaire, les fonctionnaires constituent les gérants de tous les dossiers qui circulent dans les tribunaux. Sans eux la résolution d'un problème quelconque ou d'un conflit n'est pas possible.

Par rapport au pouvoir exécutif, les fonctionnaires administrent. Donc l'exécutif relève de la conception et les fonctionnaires de l'exécution (pour cela, ils doivent être bien formés c'est-à-dire sur le plan théorique et pratique exemple l'école nationale d'administration (E.N.A) en France.

2. En tant qu'experts et informateurs : Les fonctionnaires s'emploient à préparer les décisions de l'Etat. Pour y parvenir, ils enregistrent et écoutent les doléances et revendications de différentes catégories sociales, qu'ils transmettent avec objectivité aux gouvernants. Avant de définir les projets de développement les gouvernants doivent réunir des informations sur les options à prendre par rapport au projet.

3. Les fonctionnaires ont le rôle de prévention : Cette fonction se fonde sur la réalité même de la gestion, tâche administrative. C'est-à-dire que la bonne gestion passe forcément par la prévention, la planification des actions à poser dans l'unique but de l'épanouissement humain et de la société qu'elle gère.

Selon Hubert Dobers, les fonctionnaires remplissent cinq fonctions essentielles au sein de la société :47(*)

- Interpréter les options politiques dans le sens de programmes nationaux cohérents, c'est-à-dire en tant que charnière entre le pouvoir politique et la société, ils interprètent les options politiques en vue de les adapter au programme, aux réalités sociales ;

- Stimuler continuellement le processus du développement ;

- Coordonner les activités de divers agents engagés dans la réalisation des objectifs ;

- Contrôler ces activités ;

- Trouver et mobiliser les moyens pour accomplir le développement et défendre les intérêts nationaux. Cette dernière fonction est plus globalisante et plus importante de toutes celles énoncées plus haut.

§3. Les entreprises nationales et multinationales

Les entreprises nationales et multinationales contribuent chacune au développement selon le secteur dans lequel elles opèrent. Il n'existe pas une définition unique de l'entreprise, ce concept a été défini par plusieurs auteurs, chacun selon sa conception. Dans le cadre de ce travail nous le définissons comme étant « une unité de production des biens et services qui combine les facteurs de production (Nature, Capital et Travail) en vue de la production destinée à l'échange.

De façon générale, une entreprise est un organisme financièrement indépendant produisant le marché, des biens ou des services en vue de réaliser un bénéfice.48(*)

A. L'entreprise nationale

Les entreprises nationales sont créées par les nationaux et l'on distingue trois (3) types d'entreprise à savoir :

1. L'entreprise publique : est une personne morale dotée de l'autonomie financière dont le capital est exclusivement constitué par les apports en espèce ou en nature fait par l'Etat en vue de leur affectation à une explosion commerciale, industrielle ou agricole.L'entreprise publique est placée sous le contrôle de l'Etat ou d'une collectivité publique qui peut y exercer une influence dominante en raison d'une participation majoritaire. Les entreprises publiques appartiennent au secteur marchand et sont soumises au droit commercial dans leurs relations avec leurs clients (établissement public à caractère industriel et commercial, sociétés nationalisées, sociétés d'économie mixte).

Elles disposent d'une autonomie de gestion plus ou moins importante et se différencient des administrations publiques qui sont financées par voie budgétaire.49(*)

2. L'entreprise privée : c'est le type d'entreprise dominante dans l'économie du marché ou capitaliste (elle peut être collective, c'est-à-dire constituée sous forme de société anonyme ou des sociétés à responsabilité limitée). Le profit est l'objet essentiel de l'entreprise privée. Raison pour laquelle elle ne se borne qu'aux activités lucratives et ne soucies guère de l'intérêt général.

3. L'entreprise d'économie mixte : est une société dont les actions appartiennent pour partie à de capitalistes privés et pour partie à des personnes publiques qui se trouvent de ce fait sa gestion.

B. L'entreprise multinationale

Les entreprises multinationales, au dire de Max Gounelle, sont des entreprises dont le siège se trouve dans un pays déterminé et qui exercent leurs activités dans deux ou plusieurs autres pays par l'intermédiaire de succursales ou filiales dont la stratégie et la gestion sont conçues au niveau d'un centre de décision unique. Les entreprises multinationales sont caractérisées par le but lucratif, par leur champ d'activités couvrant plusieurs pays dans lesquels sont installées des filiales, par le centre de décision et de contrôle unique.50(*)

Les entreprises nationales et multinationales contribuent au développement par et à travers :

- La création de l'emploi, ces entreprises offrent des salaires et grâce à ces salaires, la population peut satisfaire ses besoins (manger, se vêtir et avoir un logement) ;

- Ces entreprises donnent des salaires c'est-à-dire payent des salaires aux travailleurs embauchés ; ainsi les gouvernants prélèvent les impôts et taxes sur les salaires et par conséquent disposent des moyens leur permettant d'exécuter certains projets de développement conçus par eux ;

- Sur base des chiffres d'affaire, l'Etat prélève ses impôts et taxes et la masse d'argent prélevée permet la réalisation des certains projets ;

- Ces entreprises contribuent à la solidarité organique, car elles font appel à une main d'oeuvre hétérogène d'où elles servent des structures d'intégration.

* 19 https://www.lalanguefrancaise.com du 25/12/2019 à 20h10'

* 20Ib.

* 21 Larousse illustré, 2000, P.875

* 22Larousse illustré, 2006, P.928

* 23William Werther, B., et Cie, la gestion des ressources humaines, Ed. Québec MC Grawhiel, 1985, P. 23

* 24Jean-Marc, K., cours des aspects politiques et administratifs de développement, UNIKAL, L2SPA 2019-2020, P.6.

Inédit

* 25Prof Jean MWAMBA, S., cours d'économie de développement, UNUKAL, G3SPA,2017-2018, P.28. Inédit

* 26Prof Jean MWAMBA, S., Op.cit.,P.28. Inédit

* 27Bikoue Nathalie et Essomba Herman, gestion des ressources naturelles, 2007, P.18, URL.

http://www.fao.org/foresty/ de Juin 2008, Inédit

* 28Prof Jean MWAMBA, S., Op.cit., P.22. Inédit

* 29Ib. P.22. Inédit

* 30Dictionnaire illustré, 2006, P.721

* 31Ib. P.146

* 32Jean Yves, C., et Olivier Garnier, Op.cit., P.146

* 33Prof Jean MWAMBA, S., Op.cit., P.1. Inédit

* 34Dictionnaire illustré, 2006, P.315

* 35Jean Yves, C., et Olivier Garnier, Op.cit., P.113

* 36Ib. P.114

* 37Prof Jean MWAMBA, S., Op.cit., P.2. Inédit

* 38Jean Yves, C., et Olivier Garnier, Op.cit., P.114

* 39Ib. P.117

* 40Jean Yves, C., et Olivier Garnier, Op.cit., P.132

* 41Prof Jean MWAMBA, S., Op.cit., P.4. Inédit

* 42 Jean Yves, C., et Olivier Garnier, Op.cit., P.134

* 43Jean Yves, C., et Olivier Garnier, Op.cit., P.138

* 44Jean-Marc KATONGOLA, notes de cours des aspects politiques et administratifs de développement,

L2SPA/UNIKAL, 2019-2020, P.9, Inédit

* 45KapangaMutombo ; F, Petit dictionnaire pratique des élections, 3e éd. Kinshasa, 2005, P 107

* 46Jean-Marc KATONGOLA, Op.cit., P.10, Inédit

* 47Jean-Marc KATONGOLA, Op.cit., P.14, Inédit

* 48NGONGO MPOSHI, notes de cours de comptabilité générale, G2SPA/UNIKAL, 2016-2017, P. 6, Inédit

* 49Alain BEITONE, Antoine CAZOLA, Christine DOLLO et Anne-MaryDrai, Dictionnaires des sciences économiques,

2emeédition, Armand Colin, Paris, 2007, P.

188

* 50Jean-Marc KATONGOLA, Op.cit., P.17, Inédit

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