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Institutions, changement structurel et croissance économique


par Steeve Amvame-Ekomie
Université Omar Bongo - Master Recherche Économie  2021
  

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2.1.1.1. Changement structurel et croissance déséquilibrée

Selon Hirschman (1969), l'économie, supposée multisectorielle, fonctionne naturellement à partir de déséquilibres présents dans les différentes industries qui stimuleront les investissements dans les industries permettant de régler ces déséquilibres.

Baumol (1967) considérait déjà que, dans une économie à deux secteurset selon l'hypothèse d'un unique facteur de production, le travail, la croissance économique était déséquilibrée du fait notamment de niveaux de progrès technique différents entre les secteurs1(*). Dans le secteur dynamique, grâce au progrès technique continu, la productivité du travail augmente considérablement à un taux r, et dans le secteur stagnant, la productivité du travail est constante.

Quatre constats sont faits : (a) le coût de production unitaire du secteur stagnant, relativement à celui du secteur dynamique, augmentera indéfiniment ; (b) si la demande de biens du secteur stagnant n'est pas élastique, la production de ce secteur tendra vers 0 ; (c) afin de maintenir une croissance équilibrée, c'est-à-dire un ratio constant entre les niveaux de production des deux secteurs, la part du facteur travail allouée au secteur stagnant doit tendre vers 1 ; (d) dans un monde où la productivité du travail est déséquilibrée, maintenir une croissance équilibrée conduira à une stagnation de la croissance du PIB par tête.

Par ailleurs, Matsuyama (1992) montre le rôle de la productivité du travail agricole dans l'industrialisation et la croissance des économies selon notamment leur degré d'ouverture. En économie fermée, une hausse exogène de la productivité du travail agricole entraine une migration du facteur travail de ce secteur vers le secteur manufacturier. En économie ouverte cependant, il existe une relation négative entre la productivité du travail agricole et la croissance économique en ce qu'une baisse de cette productivité entrainera une migration du travail de ce secteur vers le secteur manufacturier, plus productif, accélérant ainsi la croissance.

Echevarria (1997) utilise un modèle d'équilibre général dynamique afin d'examiner l'interaction entre la contribution sectorielle au PIB et la croissance économique. Le modèle généré est un modèle de croissance de long terme inspiré par Solow et prenant en compte une multitude de biens de consommation avec des préférences des agents supposées non-homothétiques. Le taux de progrès technique est exogène et diffère entre les secteurs. La non-homothéticité des préférences conduit à deux effets. Le premier est qu'une augmentation de l'investissement liée au fait que plus un pays est riche, plus il épargne et par conséquent investit. Ce qui accélère le taux de croissance. Le second effet estune augmentation de la productivité totale moyenne des facteurs, étant donné que dans le même temps la production sera plus importante dans le secteur manufacturier, qui a un taux de progrès technique plus élevé grâce à l'investissement, renforçant ainsi le premier effet.

Park et Rozelle (1998) iront plus loin en montrant que cette contribution sectorielle varie selon les industries et que le changement structurel dans la production et l'utilisation des facteurs favorise le secteur manufacturier au détriment du secteur agricole.

Par ailleurs, selon Laitner (2000), la propension moyenne à épargner dans un pays augmente lorsqu'il s'industrialise. Partant de la loi d'Engel2(*) et la théorie du cycle de vie3(*) pour caractériser le comportement de consommation et d'épargne des ménages, les jeunes ménages épargnent plus que les vieux ménages et ce quel que soit l'évolution du revenu dans le temps. Seul le type de biens consommés change. Ainsi, plus un ménage vieillit, plus sa richesse s'accroit et la part des biens manufacturiers dans sa consommation augmente également. La loi d'Engel supposera ici une migration de la demande et donc de la production du secteur agricole, privilégié par les ménages à faible revenu, vers le secteur manufacturier.

McMillan et Rodrik (2011) montrent que la croissance, à travers la croissance de la productivité du travail peut être expliquée de deux manières. D'un coté à travers une productivité intra-sectorielle, avec de l'accumulation de capital, le progrès technologique ou la réduction de la mauvaise allocation des ressources. De l'autre, à travers une réallocation intersectorielle du travail, des secteurs moins productifs aux secteurs plus productifs, augmentant ainsi la productivité totale de l'économie.

* 1 La loi de Baumol (1967) explique la hausse des prix dans le secteur stagnant par le dynamisme du secteur productif.

* 2 La loi d'Engel (Engel,1857) montre une relation négative entre le revenu et la part du revenu d'un ménage allouée aux dépenses alimentaires.

* 3 Le choix intertemporel des ménages constitue le principal aspect et la principale variable de décision de consommation. Les individus vont arbitrer entre consommer et épargner non seulement en fonction de leurs revenus mais également en fonction de leur age. (Ando et Modigliani, 1963)

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