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La mesofinance et l'accès des pme au financement bancaire: cas de la BICICI


par Ahou Claude natacha Beli
Facultés Universitaires Privées d'Abidjan  - Master 2 2013
  

Disponible en mode multipage

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BICICI

Groupe BNP PARIBAS

Thème :

LA MESOFINANCE ET L'ACCES DES

PME AU FINANCEMENT BANCAIRE :

CAS DE LA BICICI

Présenté et soutenu par

Directeur de Mémoire Maître de stage

Pr KOUAKOU CLEMENT Mme NANIE OUATTARA

Maître de Conférences agrégé Chef d'Agence BICICI

en économie

La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

DEDICACES

À ma mère N'drin epse BELI, affable, honorable : tu représentes pour moi le symbole de la bonté par excellence, l'exemple du dévouement qui n'a pas cessé de m'encourager et de prier pour moi. Je te dédie ce travail en témoignage de mon profond amour. Puisse DIEU le tout puissant, te préserver et t'accorder santé, longue vie et bonheur ;

A la mémoire de mon père BELI Yao Appolos, aucune dédicace ne saurait exprimer l'amour, l'estime le dévouement et le respect que j'ai pour toi ;

A mon très cher oncle professeur BIAKA zasseli ignace, vous avez toujours été présent pour les bons conseils. Votre affection et votre soutien m'ont été d'un grand secours. Veuillez trouver dans ce modeste travail ma reconnaissance pour tous vos efforts ;

A mes frères et soeurs pour leur soutien moral ;

A toute ma famille, amis et connaissances ;

A toute ma classe pour les bons moments qu'on a passés ensemble durant les études.

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BELI AHOU CLAUDE NATACHA-Master Banque et finance FUPA

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La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

REMERCIEMENTS

Je remercie en premier le bon DIEU de m'avoir aidée et donnée le courage durant toutes ces années d'études.

Mes remerciements s'adressent ensuite à :

Mon professeur et encadreur Pr. KOUAKOU CLEMENT, directeur du CREMIDE qui n'a ménagé aucun effort pour m'aider à mener à bien ce travail. Votre sérieux, votre compétence et votre sens du devoir m'ont énormément marquée. Veuillez trouver ici l'expression de ma respectueuse considération. Ce travail est pour moi l'occasion de vous témoigner ma profonde gratitude.

A tout l'ensemble des enseignants des FUPA (Facultés Universitaires Privées d'Abidjan)

A madame NANIE MADONGUI OUATTARA, directrice d'agence à la BICICI pour m'avoir accueillie dans son agence et prodiguée les conseils adéquats pour la rédaction de ce mémoire. Veuillez Trouver ici l'expression de mon grand respect et mes vifs remerciements.

A monsieur AMANY Yves RENE, directeur d'agence à la BICICI, vous avez toujours participé à chaque étape de la réalisation de ce projet. Vos encouragements inlassables, votre amabilité, votre gentillesse méritent toute admiration. Veuillez trouver ici l'expression de mon estime et de ma considération.

A tout le personnel de l'agence BICICI Cité des Arts.

A monsieur SARR HABIB de la commission nationale de la microfinance (CNM), vous m'avez toujours réservée un accueil chaleureux malgré vos obligations professionnelles. Je saisis cette occasion pour vous exprimer ma profonde gratitude tout en vous témoignant mon respect.

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Tendance centrale et dispersion du crédit en millier LIV

Tableau 2 : Ancienneté de la relation LV

Tableau 3: type de crédit accordé LV

Tableau 4: Répartition du volume du crédit en fonction du secteur d'activité LVI

Tableau 5 : Volume de crédit en fonction du secteur d'activité LVII

Tableau 6 : Résultat du test d'hétéroscédasticité LIX

Tableau 7 : Résultat du test de Ramsey-Reset LIX

Tableau 8 : Résultats de l'estimation du volume de crédit LIX

Liste des graphiques

Graphique 1: Volume moyen de crédit par classe d'âge LIV

Graphique 2: Volume moyen de crédit par ancienneté de la relation LV

Graphique 3 : Volume de crédit en fonction du type de crédit LVI

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AFD ARIZ

BAD BFR BICICI

BM CA

CEDEAO CNM

DCPP

DCEI

EECI

FMI IMF

MCF-PME

NEPAD

ONG

PIB

PME

PMI

SCI

SGBCI

SIB

SPC

STC

SODESUCRE

TPE

TNC

UE

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

Agence France de Développement

Assurance pour le Risque des Investissements en Zone AFD

Banque Africaine pour le Développement

Besoin en Fond de Roulement

Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie en Côte d'Ivoire

Banque Mondiale

Chiffre d'Affaire

Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

Commission Nationale pour la Microfinance

Direction de la Clientèle des Particuliers et des Professionnels

Direction de la Clientèle des Entreprises et des Institutions

Energie Electrique de Côte d'Ivoire

Fond Monétaire International

Institution de Micro Finance

Mutuelle de Crédit et de Financement des Petites et Moyennes Entreprises

New Partnership for Africa's Development

Organisation Non Gouvernementale

Produit Intérieur Brut

Petite et Moyenne Entreprise

Petite et Moyenne Industrie

Service de Commerce International

Société Générale de Banque en Côte d'Ivoire

Société Ivoirienne de Banques

Service de production de Crédit

Service des transactions clientèle

Société pour le Développement du Sucre

Très Petites Entreprises

Titre de Créance Négociable

Union Européenne

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La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

RESUME

Les PME constituent une source de création d'emplois et contribuent à la croissance du PIB dans les pays en voie de développement. Elles sont toutefois confrontées à plusieurs difficultés dont les lourdeurs administratives, l'accès limité aux marchés publics, et au financement bancaire. A cet effet, les PME se tournent vers le secteur financier qui est la mésofinance pour leur permettre l'accès au crédit. Il s'agit pour les structures bancaires de descente en gamme (dowscalling), l'objectif étant de couvrir des financements inférieurs à la moyenne pratiquée et de montée en gamme (upscalling) pour les IMF, qui doivent répondre aux besoins des PME. Nous avons donc mené cette étude afin de comprendre les raisons de cette situation ainsi que les caractéristiques des volumes de crédit qui leur sont alloués. Pour ce faire, nous avons d'abord procédé à une revue analytique du financement des PME qui met en avant la mésofinance et les besoins en financement des PME. Cette revue analytique a été complétée par une approche empirique des déterminants de l'accessibilité du financement et du volume de crédit octroyé à partir de 116 PME. Les résultats obtenus montrent que le secteur d'activité et l'âge du dirigeant sont des variables qui influencent négativement l'accessibilité des PME au financement bancaire. Des recommandations ont été faites afin de faciliter l'accès et augmenter le volume de crédit bancaire. Au niveau des PME nous avons proposé qu'ils assainissent leur secteur d'activité. Quant à la BICICI, qui accorde plus de prêt au secteur de la santé au détriment du secteur du BTP, elle doit diversifier les secteurs d'activités dans l'octroi du crédit.

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Sommaire

Introduction Générale : VII

Partie 1 : Revue analytique du financement des PME .XII

CHAPITRE 1: le financement des pme en côte d'ivoire .XIII

Session 1 : Définition et analyse des besoins des PME .XIV

Session 2: Analyse des contraintes de financement des PME .XX

CHAPITRE 2 : la mésofinance une réponse au financement des

PME XXVIII

Session 1 : Les contraintes de financement des PME dans les pays en voie de

développement ..XXIX

Session 2 : Le financement des PME via la mésofinance : Avantages et

limites .XXXIII

Partie 2 : Approche empirique du financement des PME .XLII

CHAPITRE 3 : Méthodologie d'analyse du financement des PME ..XLIII

Session 1 : Méthode d'analyse .XLIII

Session 2 : Site de la collecte XLVI

CHAPITRE 4 : Résultats et interpretations LIII

Session 1 : Analyse descriptive LIII

Session :2. Les déterminants du volume de crédit accordé aux PME .LVIII

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS LXII

REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE .LXIV

ANNEXES LXV

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VII

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INTRODUCTION GENERALE

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

Il n'aura fallu qu'une dizaine d'années pour que le « miracle » ivoirien des années 1970 s'efface comme s'il n'avait été qu'un mirage et se transforme en une crise aux racines profondes. Les causes de cette crise sont complexes et s'entrecroisent à la fois dans l'espace et dans le temps.

Depuis la fin des années 1980, la Côte d'Ivoire connaît de graves difficultés économiques qui ont poussé l'État ivoirien dans les programmes d'ajustements structurels des institutions de Bretton Woods. Cette crise économique, accompagnée d'une augmentation du chômage et d'une baisse du niveau de vie, a vu pour l'année 1983 la chute de la production de cacao qui passe de 456 000 à 350 000 tonnes tandis que la production de café baissait de 367 000 à 273 000 tonnes, la production industrielle a enregistré en 1983-84 un recul en volume, notamment dans le textile et le bâtiment. La production pétrolière nommé Espoir n'a malheureusement pas comblé tous les espoirs qu'elle avait suscité à l'origine. La production est restée aux alentours de 22 000 barils par jour, alors qu'on en escomptait le double. Du fait de la sécheresse, la production d'énergie hydro-électrique a diminué de plus de 50%, et l'année 1983 et le début de 1984 ont connu de longues coupures de courant.

Le service de la dette est devenu très lourd, atteignant en 1983 ,9 milliards de francs français, autant que le budget de fonctionnement de l'État, et le gouvernement entendait restructurer la dette extérieure.

Il y a eu par conséquent, la privatisation des sociétés d'Etat telles que l'EECI, la SODESUCRE et l'émergence de conflits interethniques entre autochtones et immigrés qui se disputent l'exploitation de la terre.

La crise politico-militaire déclenchée le 19 septembre 2002 a entraîné un exode massif de près de 1,7 million de personnes, l'abandon des zones de conflit par l'administration publique ainsi que des entreprises privées et la destruction de nombreuses infrastructures économiques. De nombreuses entreprises tenues par des non nationaux quittent le pays ou réduisent très fortement

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leurs activités en attendant la fin de la crise. De même, les investissements étrangers directs baissent. Ce repli de l'activité économique aggrave le chômage dont le niveau était déjà très élevé avant cette crise, notamment parmi les jeunes.

Consciente du danger que court l'économie ivoirienne, le gouvernement a mis alors l'accent sur la promotion de l'initiative privée. A ce titre, la Petite et Moyenne Entreprise (PME) a été identifiée comme l'un des leviers essentiels au développement en ce sens que son impact sur le reste de l'économie en termes de création d'emplois, de diversification de la production et d'utilisation des ressources productives sont réels.

Le développement des entreprises à laquelle on assiste est venu en réponse à un contexte socioéconomique en pleine mutation : exode rural massif, échec des réformes économiques, chômage et inégalités de revenus. Aussi, les micro-entreprises sont un moyen de lutte contre la pauvreté, mais aussi une solution aux problèmes de croissance économique dans les pays en développement comme la Côte d'Ivoire.

C'est dans cette perspective que depuis ces dernières années, les autorités avec l'appui des principaux bailleurs de fonds (Banque Mondiale, BAD, UE, ...), des organismes de Développement (Union Africaine/NEPAD1, CEDEAO2,) s'adonnent à promouvoir cette catégorie d'entreprise.

Cependant, les difficultés liées aux financements des entreprises en Côte d'ivoire est un phénomène récurrent. L'environnement du crédit reste lié à des conditionnalités quasi impossibles à franchir surtout pour les PME/PMI qui représentent pourtant 80% des entreprises.

C'est dans ce cadre que s'inscrit la présente étude dont le choix du thème « La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI »

En effet, la mésofinance traduit soit la montée « en grade » des institutions de microfinance soit l'adaptation des banques à un marché des petites et moyennes entreprises qu'elles ne servaient pas dans le passé. Ce phénomène témoigne d'une descente en gamme de services et produits offerts par la banque. Cela se manifeste, d'une part, par l'octroi de crédit d'affaires (commerce, investissement) en direction des PME et d'autre part par la taille des crédits offerts.

1 NEPAD :New Partnership for Africa's Development

2 CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest

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La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

Selon l'AFD3 (2009), la mésofinance désigne un segment de l'offre de financement à l'entreprise généralement peu ou pas développé dans les institutions de microfinances et dans les banques. C'est également un niveau de prêt compris entre le plafond relevant de la microfinance et le plancher du crédit bancaire. En somme, la mésofinance est donc le segment de services financiers des IMF (Institutions de Micro Finances) dédiée aux PME.

De ce fait, faire une étude sur ce secteur est d'autant plus bénéfique pour les différents acteurs intervenant dans le processus du financement que pour les agents économiques en général.

2. PROBLEMATIQUE

Les statistiques de la banque mondiale (cull et all, 2006) révèlent que dans la plupart des pays en développement, plus de 50% de l'actif total des PME étudiées est financé par des capitaux propres, le taux moyen de financement bancaire n'étant que de 8%.

Qui plus est, le taux de refus des demandes de crédits bancaires de ces types d'entreprises est d'une moyenne de 30% dans les pays d'Afrique Subsaharienne selon cette même étude.

Toutefois, les PME occupent une place importante en Côte d'Ivoire. En effet, les PME génèrent plus de 55 % du PIB et plus de 65 % du nombre total d'emplois dans les pays à revenu élevé. Les PME et les entreprises du secteur informel génèrent plus de 60 % du PIB et plus de 70 % du nombre total d'emplois dans les pays à faible revenu, et plus de 95 % du nombre total d'emplois et environ 70 % du PI3 dans les pays à revenu intermédiaire. Dans les pays à faible revenu, en particulier dans les économies les moins avancées, la contribution des PME à l'emploi et au PI3 est inférieure à celle du secteur informel qui assure toutefois la subsistance de la grande majorité des plus pauvres parmi les pauvres. L'une des grandes priorités des pouvoirs publics des pays en développement doit donc être de réformer les mesures qui créent une dichotomie entre les secteurs formel et informel, afin de permettre aux pauvres d'accéder aux marchés et de se livrer à des activités commerciales à plus forte valeur ajoutée (OCDE4, 2004).

En Côte d'Ivoire, nombre de ces entreprises naissent d'une idée formulée par une ou plusieurs personnes qui investissent leurs propres ressources et probablement font appel à leurs familles,

3 AFD : Agence France de Développement

4 OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

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et à leurs amis pour qu'ils les aident financièrement en échange d'une part dans l'entreprise. Une fois le démarrage rendu possible, toutes ces entreprises en croissance éprouvent à un moment ou un autre besoin d'investir pour se développer ou innover davantage. Si elles ne peuvent trouver les financements dont elles ont besoin, des idées brillantes peuvent être délaissées; toute chose qui représentera une déperdition de croissance économique.

En général, les besoins financiers des PME excédent souvent les capacités financières de leurs promoteurs. Le recours aux capitaux externes s'avère donc indispensable.

Cependant, 30% seulement de ces entreprises parviennent à obtenir un crédit dans de bonnes conditions auprès des institutions financières (rapport doing business de la banque mondiale, édition 2009).

Le constat qui a été fait est que les TPE (Très Petites Entreprises) ont un accès facile aux institutions de micro finances que sont les caisses populaires, les fonds publics et certaines structures non gouvernementales (ONG) ; les moyennes entreprises trouvent en partie des facilitées avec les institutions de micro finances et les banques classiques. Cependant, certaines d'entre elles n'ont pas de répondants pour leur financement. Visiblement, il existe un problème d'adéquation entre l'offre et la demande de crédit. Que pourrait bien expliquer une telle insuffisance ?

Il y a deux principaux obstacles à l'efficacité des services fournis aux PME :

1- Les PME ont des exigences particulières et apprécient un service attentionné et personnalisé, parfois même plus que les grandes entreprises.

2- La satisfaction de ces exigences peut coûter cher car cela demande des contacts réguliers et certains de ces clients rapportent peu.

Face à ces difficultés, les banques doivent mettre en balance la nécessité de maitriser les couts d'exploitation et le risque d'offrir des services inférieurs aux attentes ce qui pourrait leur faire perdre des clients, accroitre le taux d'impayés et écarter les clients potentiels.

Fort de ce constat, l'on est amené à se demander : comment la BICICI intervient-elle dans le financement des PME ?

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La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

De cette question principale, découlent les questions spécifiques suivantes : - Quelles sont les caractéristiques des structures financées ?

-Quelles sont les déterminants du volume de crédit des structures financées ? Notre analyse essaie répondre à ces différentes interrogations.

3. Objectifs et hypothèses

L'objectif principal de ce travail est d'analyser l'intervention de la BICICI dans le financement des PME.

Pour atteindre cet objectif, nous nous fixons les objectifs spécifiques suivants :

- Rechercher les caractéristiques des PME financés par la BICICI ;

- Appréhender les déterminants du volume de crédit alloués aux PME

Face à ces objectifs, ce travail est basé sur deux hypothèses qui serviront de guide à notre démonstration :

H1 : Les caractéristiques de l'entreprise, de son dirigeant et l'ancienneté de la relation entre l'entreprise et sa banque influencent l'accès des PME au financement bancaire de la BICICI.

H 2: le volume du crédit dépend du secteur d'activité.

4. Méthodologie

Pour atteindre les objectifs et vérifier les hypothèses, trois méthodes d'analyse ont été effectuées : une revue documentaire qui est la revue théorique et empirique sur le sujet, une analyse statistique qui caractérise les différents variables d'intérêt et une analyse économétrique qui établit la causalité entre les volumes du crédit et les variables d'intérêt.

5. Plan d'étude

Cette étude se fera essentiellement en deux (2) parties.

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La première partie s'intéressera à la revue analytique du financement des PME à partir du financement des PME en côte d'ivoire avant d'aborder le terme de la mésofinance.

La deuxième partie se consacrera à l'approche empirique du problème de financement où il s'agira essentiellement de présenter le cadre méthodologique de l'étude, les résultats obtenus et leur interprétation avant de faire des recommandations adéquates.

XII

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Partie 1 :

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REVUE ANALYTIQUE DU FINANCEMENT DES PME

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Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) forment l'armature de la plupart des économies et en sont une source essentielle de croissance économique, de dynamisme et de flexibilité aussi bien dans les pays industrialisés, que dans les pays en développement comme la côte d'ivoire. Ces entreprises jouent un rôle essentiel dans la création d'emplois et mieux, constituent aujourd'hui la forme dominante d'organisation de l'entreprise.

Malgré cela, le problème du financement du secteur privé, en Côte d'Ivoire, fait apparaître un paradoxe. En effet, les grandes entreprises bénéficient de financements importants tandis que les Petites et Moyennes Entreprises (PME), qui contribuent majoritairement à la création d'emploi, y ont faiblement accès.

A cet effet, la mise en place de solutions telles que la mésofinance est nécessaire pour palier à ce problème de financement.

L'objet de cette première partie est d'analyser les PME en côte d'ivoire principalement (chapitre 1) puis de faire apparaitre la mésofinance comme une réponse au financement des PME (chapitre 2),

CHAPITRE 1: LE FINANCEMENT DES PME EN COTE D'IVOIRE

Le secteur de la micro entreprise est la manifestation visible des stratégies économiques développées surtout par les populations défavorisées face aux différentes agressions de toutes sortes qu'elles subissent notamment depuis la mise en oeuvre des politiques d'ajustement structurel.

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Un secteur considéré à l'origine comme un phénomène marginal, voire même préjudiciable au bon fonctionnement de la nation à cause de son statut pour la plupart qualifié d' « informel » échappant donc aux recettes fiscales et de sa concurrence qualifiée de « déloyale » avec ses produits vendus à des prix disproportionnels avec le pouvoir d'achat des populations. Il s'est progressivement imposé au point d'être reconnu aujourd'hui comme un secteur à part entière avec lequel il faut désormais compter au même titre que le secteur moderne compte tenu de son poids important et sans cesse croissant. A ce jour, l'importance en nombre et en emplois de ces entreprises n'est plus à démontrer. On assiste a un essaimage des micros entreprises permettant aux populations rurales et urbaines de s'insérer dans la vie économique, au point de regrouper aujourd'hui 98% du tissu économique formel, 20% de la richesse nationale, 12% de l'investissement et 23% de la population ivoirienne (Source Réussir en Côte d'Ivoire, Rapport Chambre de commerce et d'industrie, N°8 oct /nov 2014).

Que pourrait bien renfermer la notion de PME ? Quels sont ses besoins et problèmes et son mode de financement ?

I. Définition et analyse des besoins des PME

Le premier point sera l'objet de la classification des PME et le second point abordera les besoins liés à leur financement

1.1. Classification des PME

Les définitions couramment rencontrées se cantonnent prudemment à des critères quantitatifs et juridiques (total bilan, CA, nombre de salariés, statuts, impôt,...)

Mais, par exemple, la distinction entre PME et TPE est ardue si l'on s'en tient à un critère d'effectif : en Europe, on a tendance à considérer que le seuil à partir duquel une entreprise n'est plus artisanale est un effectif de 10 salariés. Or, ce critère n'est pas pertinent en Afrique. Ainsi, une PME française et /ou européenne réalisant un chiffre d'affaire de 50 millions d'euros et employant 250 salariés correspondrait à une grande entreprise industrielle (publique ou privée) réalisant un chiffre d'affaire de 75milliards de francs CFA et employant environ 2000 salariés.

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Plus généralement, ces critères, s'ils semblent objectifs, plutôt faciles à énoncer et à cerner, ne caractérisent que partiellement la PME. Pire, ils peuvent en donner une vision erronée et surtout laisser de côté de multiples entreprises dynamiques, porteuses d'avenir, partie intégrante du tissu économique, du fait qu'elles ne remplissent pas tel ou tel critère.

Sur ce, les Petites et Moyennes Entreprises sont donc des entreprises dont la taille, définie a partir du nombre d'employés et du chiffre d'affaires ne dépasse pas certaines limites.

En Côte d'Ivoire, en référence au Décret n°2012-05 du 11 janvier 2012 portant définition de la PME dans son article 2, « On entend par Petite et Moyenne Entreprise, toute entreprise qui emploie en permanence moins de 200 personnes et qui réalise un chiffre d'affaire annuel hors taxes inférieur ou égal à un milliard de francs CFA ( 1 000 000 000 )F cfa. L'entreprise est une entité qui, indépendamment de sa forme juridique, exerce une activité économique, est légalement constituée et tient régulièrement une comptabilité. L'entreprise peut être une entité exerçant une activité économique à titre individuel ou familial, une société de personnes ou de capitaux ».

Ainsi, les critères distinctifs par catégories de PME sont entre autres : le nombre d'employé(s), le chiffre d'affaires. Il faut entendre ici par « nombre d'employé(s)», les travailleurs engagés à plein temps bénéficiant d'un contrat de travail et déclarés à l'institution de prévoyance sociale, les travailleurs occasionnels déclarés à l'institution de sécurité sociale dont le nombre est déterminé au prorata du temps de travail effectif ramené à l'année. Le chiffre d'affaires étant la somme des ventes réalisées au cours de l'année du dernier exercice comptable clôturé.

Cette définition(ou caractérisation) de la PME selon le DECRET, qui met en exergue les critères distinctifs nous parait acceptable dans le contexte ivoirien.

Il nous semble donc nécessaire de prendre en compte dans le cadre de notre étude, aussi bien la PME telle que définie dans le DECRET, la micro entreprise et la petite entreprise. La notion de PME regroupe donc :

- la micro entreprise : qui est définie comme une entreprise qui emploie en permanence moins de dix(10) personnes ou qui réalise un chiffre d'affaires annuel hors taxes inférieur ou égal à trente millions (30 000 000) FCFA. Elle tient une comptabilité allégée de trésorerie ;

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- la petite entreprise : qui est définie comme une entreprise qui emploie en permanence moins de cinquante(50) personnes ou qui réalise un chiffre d'affaires annuel hors taxes supérieur à trente millions (30 000 000) FCFA et inférieur ou égal à cent cinquante millions (150 000 000) FCFA. Elle tient une comptabilité en interne ou par toute autre structure similaire reconnue en Côte d'ivoire ;

- la moyenne entreprise : définie pour sa part comme une entreprise qui emploi en permanence moins de deux cent(200) personnes ou qui réalise un chiffre d'affaires annuel hors taxes supérieur à cent cinquante millions (150 000 000) FCFA et inférieur ou égal à un milliard (1 000 000 000) FCFA. Elle tient une comptabilité selon le système normal en vigueur dans l'espace UEMOA.

Les PME sont donc les types d'entreprises dont le nombre d'employés, et le chiffre d'affaires ne dépassent pas certaines limites. Cependant, si les entreprises rencontrent des problèmes de financement, c'est parce que leurs besoins ne sont pas couverts. Proposons nous donc à cet effet d'étudier les principaux besoins financiers des PME.

1.2. Analyse des besoins financiers des PME

La création puis le fonctionnement de l'entreprise engendrent des besoins de financement. En effet, avant de pouvoir vendre des marchandises, des produits ou des services, l'entreprise doit acquérir des machines, acheter des marchandises ou des matières premières, rémunérer sa main-d'oeuvre... Il existe donc un décalage dans le temps, entre les dépenses et les recettes, qui déterminent les besoins de financement de l'entreprise. On distingue les besoins liés au cycle d'investissement et les besoins liés au cycle d'exploitation.

1.2.1. Les besoins liés au cycle d'investissement

L'investissement est une opération par laquelle l'entreprise emploie des ressources financières à l'acquisition d'un bien matériel (machine, véhicule...), immatériel (brevet, logiciel...) ou financier (participation...) dans le but d'en retirer un profit futur.

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Le cycle d'investissement est un cycle long qui accompagne le développement de l'entreprise et conditionne sa pérennité et son efficacité. Au moment de la création de l'entreprise, des investissements importants doivent être réalisés pour démarrer l'activité : machines, véhicules, droit au bail, locaux...

Au cours de la vie de l'entreprise le rythme des investissements dépendra des stratégies choisies. Le maintien de la capacité de production dans le cadre de stratégies de focalisation ou de spécialisation, sans accroissement de l'activité, ne nécessitera souvent que des investissements de remplacement lorsque les équipements arrivent en fin de vie ou sont devenus insuffisamment performants. Alors que les stratégies de diversification, de domination par les coûts ou de croissance interne se traduiront par un rythme d'investissements de modernisation ou de capacité - destinés à accroître la capacité de production - plus soutenu. Enfin, les stratégies de croissance externe ou d'internationalisation exigent souvent des investissements financiers (prises de participations, filiale commune, acquisitions...) ponctuels mais importants.

Les investissements nécessitent des ressources financières importantes et stables. En effet, les capitaux employés seront indisponibles durant une longue période et ne seront récupérés qu'à long terme. La prise d'une décision d'investissement par l'entreprise se fonde le plus souvent sur un certain nombre de critères : Ce sont entre autres le principe de la valeur actuelle, le principe de l'actualisation, et celui du taux interne de rentabilité.

Aucune stratégie ne peut donc être mise en oeuvre sans avoir préalablement estimé les besoins de financement liés aux investissements nécessaires.

Nb : en Côte d'ivoire une analyse du niveau d'investissement initial des PME a été effectuée. Plus de la moitié des PME en Côte d'ivoire (57%) ont réalisé un niveau d'investissement initial de moins de cinq cent mille franc (500 000FCFA) ce qui a un impact sur les capacités opérationnelles et structurelles des PME à répondre aux besoins du marché /client . (Voir annexe 1)

1.2. 2. Les besoins liés au cycle d'exploitation

A) Le cycle d'exploitation

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Le cycle d'exploitation correspond à l'ensemble des opérations successives liées à l'activité normale de l'entreprise, de l'achat de marchandises ou matières premières, au règlement du client. C'est en général un cycle court et régulier.

Schéma simplifié du cycle d'exploitation

Source : le blog du dirigeant

B) Le besoin en fonds de roulement

Les stocks, valorisés au coût d'achat des marchandises ou coût de revient des produits, ainsi que les créances clients, délais de paiement accordés aux clients, nécessitent d'être financés. En effet, il a fallu décaisser des sommes importantes pour fabriquer les produits qui se trouvent en stock ou chez les clients qui n'ont pas encore payé. On inscrit ces sommes à l'actif circulant au bilan de l'entreprise.

En revanche, les dettes aux fournisseurs constituent une ressource pour l'entreprise. Il s'agit de biens que l'entreprise a achetés, peut-être même transformés et déjà vendus, sans avoir encore payé le fournisseur. Ces éléments sont inscrits au passif circulant au bilan de l'entreprise.

La différence entre les besoins, liés aux stocks et aux clients, et les ressources, liées aux fournisseurs, constitue le besoin de financement lié au cycle d'exploitation ou besoin en fonds de roulement d'exploitation (BFRE).

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Les besoins de financement de l'exploitation évoluent proportionnellement à l'activité - lorsque l'activité augmente, les stocks, les clients et les fournisseurs augmentent le plus souvent proportionnellement. Ainsi les investissements de capacité qui entraînent une hausse de l'activité vont générer une hausse du besoin en fonds de roulement d'exploitation. Plus généralement, toutes les stratégies de croissance génèrent des besoins de financement de l'investissement, mais également de l'exploitation de par le surcroît d'activité résultant des nouvelles capacités.

Source : le blog du dirigeant

Le Besoin en Fonds de Roulement est le niveau de ressources financières nécessaire au financement du cycle d'exploitation de l'entreprise.

BFR = actif circulant (stocks + créances clients) - passif circulant (dettes fournisseurs + dettes fiscales + dettes sociales + autres dettes non financières).

De façon plus générale, on peut considérer que le BFR se définit comme la différence entre les actifs d'exploitation et les passifs d'exploitation considérés au sens large :

BFR = stocks + réalisable - dettes à court terme d'exploitation.

Si le BFR est positif, le cycle d'exploitation ne se finance pas par lui-même du fait par exemple du portage de stocks importants ou de délais de règlement clients trop longs. Ce besoin pourra être couvert soit par un fond de roulement positif, soit par un recours à du crédit bancaire.

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Si le BFR est négatif, cela constitue une ressource financière pour l'entreprise qui, par exemple, revend rapidement sa marchandise avant même d'avoir payé ses fournisseurs. C'est une situation favorable pour la trésorerie de l'entreprise.

Le cycle d'exploitation fait apparaître des besoins, mais également des ressources de financement. Le besoin de financement du cycle d'exploitation sera la résultante de ces besoins et de ces ressources.

II. Analyse des contraintes de financement des PME

Il s'agira de parler des modes de financent et des problèmes des PME. 2.1. Les modes de financement des PME

Le financement est l'opération qui consiste, pour celui qui finance, à consentir des ressources monétaires, pour celui qui est financé, à se procurer des ressources monétaires nécessaires à la réalisation d'un projet (« lever des fonds »). Pour une entreprise, c'est la mise à la disposition de capitaux au profit de l'entreprise pour la couverture de ses besoins financiers. Il est d'une importance significative pour l'entreprise car c'est essentiellement à travers elle qu'elle parvient à couvrir ses différents besoins financiers.

La règle de l'orthodoxie financière (équilibre financier minimum) recommande que les immobilisations soient financées par des ressources stables (capitaux propres + dettes de long terme) et que les emplois cycliques (circulants) soient financés par des ressources cycliques. Cette notion implique que l'on admette une certaine spécialisation des ressources aux emplois.

Ainsi, les notions de fonds de roulement et de besoin en fonds de roulement ne sont que l'expression de cette exigence. Les ressources nécessaires pour la satisfaction de ces besoins proviennent de diverses sources et structures de financement.

2.1.1. Sources et structures de financement

Il existe plusieurs sources et structures de financement qui permettent aux entreprises de réaliser leurs projets.

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A-1 Les sources de financement.

La structure financière des PME peut être expliquée par la théorie de l'ordre hiérarchique qui stipule que pour financer leurs activités, les entreprises privilégieraient dans l'ordre, le financement interne à celui externe et dans ce dernier cas, le financement par fonds propres à celui par dettes. Cela nous amène à distinguer en fonction de leurs origines, deux(2) principales catégories de sources de financement : Les sources de financement internes et les sources de financement externes

A.1.1 Les sources internes de financement Il s'agit essentiellement :

- du capital social : qui est la principale ressource financière de l'entreprise.

Le capital social est formé par l'ensemble des apports de biens en nature (physique) et en numéraire du promoteur ou des associés et n'est exigible par aucun créancier ;

- et de l'autofinancement : qui est une ressource propre de financement générée par l'exploitation de l'entreprise qui reste effectivement à sa disposition et qui lui permet de financer sa croissance.

Deux sources essentielles de financement internes sont donc à distinguer : Le capital social et l'autofinancement dégagé. Ces sources s'avèrent généralement insuffisantes, obligeant à cet effet les promoteurs à recourir aux sources de financement externes pour compléter leurs capitaux

A.1.2 : Les sources externes de financement

Les sources externes sont constituées des différents crédits accordés aux PME par les autres agents économiques, notamment les établissements financiers. Les capitaux d'emprunts proviennent de sources différentes selon leurs destinations, leurs durées et permettent de financer l'investissement, le besoin en fonds de roulement et les autres besoins financiers de l'entreprise.

Capitaux d'emprunt pour le financement des investissements

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- Le crédit ordinaire ou emprunt indivis : le crédit peut être défini comme l'opération qui consiste à mettre à la disposition d'un agent a besoin de liquidités, de la monnaie pendant une certaine période et contre remboursement à des périodes ultérieures, du capital majoré d'intérêts.

- Le crédit-bail ou leasing : c'est une opération indirecte de financement qui consiste en une location de matériel et qui permet aux PME de disposer d'un actif industriel contre le paiement de loyer. Le contrat de crédit-bail est caractérisé par la mise à la disposition d'un matériel au choix, la détermination d'une durée de location, le paiement de loyer et la possibilité de rachat du bien à l'issu du contrat. Le crédit-bail est aussi perçu comme un contrat de location-vente.

Capitaux pour le financement du besoin en fonds de roulement

A ce titre, il s'agit essentiellement des crédits bancaires de court terme entrainant un décaissement de fonds et dénommé à cet effet « crédit par caisse ou de trésorerie ». Plusieurs catégories sont à distinguer :

- les facilités de caisse : Ce sont des crédits consentis pour remédier à un décalage de courte durée entre les recettes et les dépenses des entreprises ;

- le découvert bancaire : C'est un crédit de trésorerie mis a la disposition d'une entreprise dont les besoins en fonds de roulement(BFR) dépassent les possibilités du fonds de roulement ;

- le crédit de campagne ou crédit saisonnier : C'est le type de crédit accordé surtout aux entreprises ayant des activités saisonnières, c'est à dire un type de production qui se réalise à un moment donné de l'année (cas des PME exerçant dans l'agrobusiness) ;

- le crédit relais : Il s'agit d'un crédit mis en place dans l'attente d'une importante entrée financière qui peut résulter soit d'une cession d'immobilisation, d'une augmentation de capital, ou d'émission d'emprunts ;

- l'escompte d'effets de commerce : L'escompte commercial est une opération de crédit par laquelle la banque met à la disposition du client le montant d'un effet de commerce (document matérialisant une créance) sans attendre l'échéance. Il s'agit donc pour la banque d'acheter l'effet

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et d'anticiper l'encaissement de sa créance au profit de son client contre déduction d'agios (frais bancaires).

- Les crédits ou engagements par signature

Les crédits par signature encore appelés engagements par signature sont des concours accordés par la banque sous forme d'engagement en faveur de l'entreprise pour exécuter une obligation en cas de défaillance de celle-ci. Leur particularité est qu'ils n'entrainent pas de décaissements de fonds sauf en cas de défaillance de l'entreprise. La banque peut engager sa signature de trois(3) manières différentes, soit en se portant caution, soit en avalisant des effets de commerce ou soit dans le cadre d'un crédit documentaire.

Les cautions

Les cautions sont une gamme très variée de crédits que la banque accorde non sans prêter de l'argent, mais en prêtant sa propre signature pour le compte de l'entreprise et en faveur des tiers. En vertu de l'acte de cautionnement signé, la banque qui s'est portée garante devra honorer sa signature en cas de défaillance du principal (entreprise). Deux formes de cautions sont à distinguer: les cautions fiscales et les cautions de marchés.

? Les cautions fiscales ou cautions en douane

Les cautions fiscales s'appliquent dans le cadre du fisc comme la douane. Elles sont délivrées par la banque en faveur de la douane pour garantir les transactions douanières des entreprises. Les principales sont :

- la caution pour entrepôt fictif : C'est un régime par lequel l'administration douanière accorde aux commerçants importateurs, l'autorisation de placer des marchandises dans des magasins ou entrepôts agréés et dont le retrait de ceux-ci est conditionné par la présentation de ladite caution

;

- l'admission temporaire : Par ce procédé, la douane autorise l'entrée et la circulation de certaines marchandises ou équipements sous douane destinés a l'exportation pendant une durée bien déterminée garantie par une caution bancaire dite « d'admission temporaire ».

? Les cautions sur marchés

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Ce sont des cautions délivrées par la banque dans le cadre du lancement et de l'exécution des marchés publics ou privés. Ce sont essentiellement :

- la caution provisoire ou garantie de soumission qui est délivrée aux entreprises pour leur permettre de participer à des appels d'offre nationaux et internationaux ;

- la caution définitive ou caution de bonne fin qui, comme son nom l'indique, est destinée à garantir la bonne fin des travaux ;

- la caution d'avance de démarrage qui est destinée à garantir l'acompte (avance de fonds) faite par l'administration à l'adjudicataire lorsque les clauses du contrat le prévoient ;

- la caution de retenue de garantie intervient pour sa part à la fin de la réalisation des travaux et est destinée à garantir les travaux de toutes formes d'irrégularités ou d'imperfections pouvant survenir après la fin des travaux.

L'aval de traite ou d'effet de commerce

L'aval ou l'acceptation consiste pour une banque à se porter garante pour le compte de son client contre présentation d'un effet de commerce (reconnaissance de créance).

Le crédit documentaire (Credoc)

Le Credoc est un arrangement en vertu duquel une banque, agissant à la demande d'une entreprise s'engage à effectuer un paiement ou à payer un effet de commerce tiré (au bénéfice) sur un tiers (fournisseur extérieur). Il intervient donc dans le cadre des opérations d'import-export en vue d'en faciliter le paiement.

L'entreprise dispose donc de plusieurs sources de financement sur lesquelles sera fondé son choix .Un choix qui est effectué parmi plusieurs structures financières habilitées à cet effet.

A.2. Les structures de financement des PME

Selon leurs spécificités, il existe plusieurs structures de financement.

A.2.1. Les établissements financiers bancaires

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Selon l'article N: 3 de la loi 90-589 du 25 juillet 1990 portant réglementation bancaire en Côte d'Ivoire, la banque peut se définir comme « une entreprise qui fait profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être disposé par chèque ou par virement et qu'elles emploient, pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en opération de crédit ou de placement».

Les institutions financières bancaires sont donc des institutions qui ont pour fonction la réception des fonds des publics, les opérations de crédit, la mise à la disposition des moyens de paiement et la gestion de ceux-ci. Leur capacité de création monétaire (scripturale) leur permet de mettre en rapport à travers l'octroi de crédit des agents à besoins de financement qui cherchent des fonds et les agents à capacité de financement qui sont disposés à en placer. En Côte d'Ivoire, 24 établissements financiers bancaires se partagent le territoire. (Voir Annexe 2)

A.2.2.Les établissements financiers non bancaires

Ce sont des établissements financiers qui ne collectent pas des fonds du public. Ils se procurent des ressources sur le marché financier (marché des titres) ou sur le marché monétaire (subventions de la Banque Centrale, des institutions financières internationales telles que le FMI, la BM, ..).

Ils peuvent aussi octroyer des crédits. C'est le cas de la MCF-PME (Mutuelle de Crédit et de financement des Petites et Moyennes Entreprises) Il en existe d'autres qui, créées par l'Etat, vivent des rétrocessions étatiques ; ou encore des lignes de crédits ou des subventions obtenues auprès des institutions internationales.

Dans d'autres cas, ils peuvent bénéficier d'une taxe spéciale à collecter sur les importations ou exportations.

A ce deux catégories s'ajoute une troisième gérée par une loi spéciale, celle des coopératives d'épargne et de crédit. Habilitées à collecter des fonds du public, celles-ci ne sont pas juridiquement traitées comme banque au vrai sens du terme. Leur domaine d'intervention est constitué des ménages (y compris les sociétés individuelles), c'est-à-dire des particuliers à faible revenu pendant que les grandes entreprises font l'apanage des banques.

Les caisses d'épargne et les coopératives d'épargne font aussi partie de la clientèle des banques.

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Il s'agit, en fait, de la micro-finance spécialisée dans le financement des plus démunis en vue d'éradiquer la pauvreté (ex : UNACOOPEC-CI).

Ces coûts et contraintes de financement qui traduisent la relation pas toujours satisfaisante entre les entreprises et les banques ont fait l'objet d'études dans la littérature théorique permettant ainsi de comprendre les fondements théoriques du financement des Petites et Moyennes Entreprises.

A.2.3 Les établissements de mesofinance

Ce sont des établissements financiers qui pratiquent la mésofinance. Présente dans trois pays de la sous-région (Sénégal, Mali, Côte d'Ivoire), COFINA à travers sa succursale CAC (Compagnie Africaine de Crédit) en Côte d'Ivoire est le seul établissement à faire la mésofinance. A côté d'elle, il y a les établissements Advans et Microcred qui varient leur gamme de produit au profit des PME.

2.2. Les problèmes de financement des PME

Une grande partie des micro-entrepreneurs, demeurent réticents à l'idée de se rendre dans une banque. Dans tous les pays du Sud surtout en Côte d'Ivoire, la banque(BICICI) est un modèle importé qui ne convient pas à la majorité des petites entreprises. Le recours au crédit bancaire est inhabituel aux PME en raison de :

- de la complexité de la constitution d'un dossier de demande de prêt auprès de ces institutions pour une population souvent analphabète;

- de la faible dimension de la plupart de ces opérations, ce qui réduit la rentabilité de celles-ci pour la banque, compte tenu des frais fixes de l'étude de chaque dossier et de l'impossibilité d'accorder automatiquement les prêts sauf à prévoir un réescompte automatique des effets auprès d'un établissement financier public, à mettre les établissements financiers en situation très précaire ou à fixer le taux d'intérêt à un niveau prohibitif;

- de l'absence des garanties nécessaires généralement exigées par une institution financière formelle ;

- du manque de transparence dans la gestion du fait de la défaillance du système

d'information et de gestion ;

- du problème de gouvernance ;

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- de l'opacité des procédures de gestion financière et sociale ;

- du faible niveau des fonds propres, donc bas degré de capitalisation ;

- de l'exigence, par certaines institutions financières, d'importantes garanties - notamment

physiques - dont la plupart des PME ne disposent pas ;

- d'un environnement juridique peu favorable ;

- du financement inadapté à leurs besoins ;

- du système de gestion peu orthodoxe ;

- de l'insuffisance des infrastructures de soutien à leurs activités ;

- de la faiblesse du marché de services aux entreprises ;

- de l'inefficacité de certaines structures d'appui ;

- de le non maîtrise des sources d'approvisionnement en matières premières ;

- de la difficulté d'accès au marché ;

- de la vétusté des équipements ;

- de l'ignorance des normes de qualité.

Les banques sont aussi contraintes par des règles liées à la politique monétaire. Le refus des banques commerciales de financer les entrepreneurs résultait de l'importance des problèmes de détection (screening problem) et du bon respect des contrats (enforcement problem). La relation de crédit peut en effet être considérée comme une relation d'agence par laquelle le prêteur (le principal) «loue» une part de sa richesse aux micro-entrepreneurs (les agents) qui s'engagent à rembourser le principal et à lui payer les charges d'intérêt aux échéances et conditions fixées dans un contrat établi au préalable entre les parties.

Un problème d'agence se pose car il est certain que dans toute relation de crédit, les intérêts de l'emprunteur et du prêteur diffèrent : alors que le premier est essentiellement concerné par la rentabilité des capitaux empruntés, l'autre l'est par la solvabilité du premier et la rentabilité des fonds prêtés (De Briey, 2005).

En dehors du crédit, les activités de conseil, de formation et d'appui ont induit dans certains cas des résultats remarquables. Mais le goulot d'étranglement de l'accès au financement n'a pas réellement été levé. Et cela en dépit des efforts consentis d'une part par les structures destinées à appuyer les entrepreneurs dans le montage de projets bancables et d'autre part par les bailleurs à créer des fonds de garantie et à prêter des lignes de crédit à faible taux d'intérêt.

Les réticences des banques à financer (l'investissement et le besoin en fonds de roulement) des petites entreprises relèvent tout à la fois d'un apport insuffisant en fonds propres des promoteurs,

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du coût important de l'analyse et du suivi, d'un risque important pour de faibles garanties apportées, mais aussi d'une certaine étroitesse des ressources à moyen ou long terme à affecter à cet emploi.

Conclusion du premier chapitre

Les Petites et Moyennes Entreprises de par donc leur importance, revêtent plusieurs formes en fonction de leurs niveaux d'investissement, de leurs chiffres d'affaires réalisés et du nombre d'employés en leur sein. Deux grandes catégories de besoins se présentent aux PME: le besoin d'investissement et le besoin en Besoin en Fonds de Roulement. Pour pallier à ces besoins, les PME font face aux différents financements qui sont une décision qui déterminera l'équilibre de leur bilan et leur rentabilité financière.

CHAPITRE 2 : LA MESOFINANCE UNE REPONSE AU FINANCEMENT DES PME

De par sa contribution à la création d'emplois, la PME suscite dans le monde une attention particulière de la part des chercheurs, des praticiens et des politiciens. Les difficultés liées aux financements des entreprises en Côte d'ivoire constituent un phénomène récurrent maintes fois décrié, mais jamais résolu. L'environnement du crédit reste lié à des conditionnalités quasi impossibles à franchir surtout pour les PME/PMI qui représentent pourtant 80% des entreprises. La mise en place d'un système de financement plus accru des PME-PMI est donc nécessaire pour trouver une solution à ce problème.

La mésofinance répond t- elle efficacement au financement des PME ?

A cet effet, nous vous proposons les contraintes de financement des PME dans les pays en voies de développement et d'étudier le financement des PME via la mésofinance.

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1. les contraintes de financement des PME dans les pays en voies de développement.

Notre première session parlera des enjeux du financement et des fondements théoriques du financement des PME.

1.1. Enjeux du financement des PME

Le terme mésofinance ne traduit pas l'émergence d'une catégorie nouvelle d'institutions qui se situeraient à cheval entre les banques et les institutions de microfinance, dédiées à une nouvelle clientèle exclue du système bancaire. Elle traduit plutôt le développement d'un nouveau métier dans le portefeuille d'activités des institutions de microfinance, à savoir l'élargissement de l'offre de services financiers au segment des petites et moyennes entreprises que les IMF ne touchaient pas auparavant. Selon l'AFD, (2009), « la mésofinance désigne un segment de l'offre de financement à l'entreprise généralement peu ou pas développé dans les institutions de microfinance et dans les banques ». En outre, la mésofinance traduit également l'adaptation du secteur bancaire à un marché qu'il ne servait pas encore.

La mésofinance inclurait aussi l'offre de services non financiers. En effet, les services d'accompagnement stimuleraient la croissance des microentreprises, assureraient la viabilité des IMF, mais aussi la promotion des structures d'accompagnement. L'accompagnement constitue déjà le coeur du métier avant que ne vienne s'ajouter l'offre de microcrédits. Les IMF ont réalisé qu'en proposant certaines formations aux bénéficiaires de prêts, elles parvenaient à servir une variété importante de clients (Jung & al, 2009). Cet accompagnement se fait à la demande du client, ou, si besoin est, obligatoirement.

L'AFD définit en dernier lieu la mésofinance par le niveau de prêt compris entre le plafond relevant de la microfinance et le plancher du crédit bancaire. En somme, la mésofinance est le segment de services financiers des IMF dédiés aux PME, tandis que la microfinance est respectivement l'offre de services financiers aux personnes exclues du marché bancaire et aux petites et micro-entreprises.

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Source : AFD

Sanders et Wegener (2006, 7), cherchant à démontrer que la mésofinance peut combler le chaînon manquant du financement des petites entreprises, aboutissent à la conclusion selon laquelle ce segment de financement intervient dans le cycle de vie des affaires. Il concerne les services financiers tels que les prêts, les capitaux et les garanties, offerts aux petites entreprises. Ces services leur sont utiles durant les phases de croissance, de survie et de maturité. Selon l'Agence française de développement (AFD, 2010), « la mésofinance concerne les besoins de financement non couverts des petites entreprises africaines, qui peuvent s'étaler de 2 000 € (1 310 000Fcfa) à 100 000 € (65 500 000Fcfa), ces limites pouvant varier selon les pays ».

En dépit de multitudes initiatives des pouvoirs publics en faveur des PME portant sur les méthodes d'analyse de risques et fonds de garantie, les PME restent les oubliés de la finance notamment dans les pays en développement, en Afrique et surtout en Côte d'Ivoire. En effet, l'exclusion bancaire touche indistinctement les micros entrepreneurs, les acteurs du secteur informel mais aussi les dirigeants des PME

Bien qu'une réponse contre l'exclusion semble progressive grâce aux microcrédits (par les micros entrepréneurs) les PME ne sont suivis ni par les banques ni par les IMF .Sander et Wegener (2006) qualifient ce phénomène de «the missing middle» ou «Les oubliés du milieu».

En effet, ils classent les besoins de financement en trois (3) segments :

- Les besoins de financement plus de 100000€ sont couverts par les banques ;

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- Ceux inférieurs à 2000€ sont du ressort des institutions de microfinance ;

- Ces besoins situés entre ces deux segments ne sont couverts par aucune institution. Les PME se trouvent dans ce segment, il ressort de cette analyse que les besoins des PME ne sont pas couverts. Ce creux est pourtant un vaste segment qui est le moteur des économies en transition (Kihlgren, 2003). Ces PME oubliées de la finance sont souvent éligibles aux financements du secteur informel, mais leurs besoins vont parfois au-delà des capacités du secteur financier informel. Ces dirigeants des PME ne sont pas servis par les banques pour le caractère généralement informel de leurs activités et des projets, ce qui pour les banques est un signe d'un très grand risque.

1.2. Les fondements théoriques du financement des PME

Les difficultés du financement des PME peuvent s'expliquer par deux phénomènes qui sont l'asymétrie de l'information et la théorie de l'agence.

1.2.1. L'asymétrie d'information

Dans la relation de crédit entre les bailleurs de fonds et les PME, l'asymétrie d'information est définie comme le fait pour les emprunteurs de posséder plus d'informations que les bailleurs de fonds sur leur propre entreprise. Il est évident que les promoteurs d'entreprises connaissent mieux leur situation financière et les opportunités d'affaires qui s'offrent à eux, que les prêteurs.

La notion de rationnement de crédit est très utilisée dans le langage économique et financier. Plusieurs auteurs ont donné leurs avis par apport à une définition formelle du terme.

Selon Stiglitz et Weiss (1981), il y a rationnement de crédit lorsque l'emprunteur est disposé à accepter les conditions de prêt établies par le prêteur même si celui-ci disposant de ressources suffisantes et que le prêt lui est toutefois refusé (certains emprunteurs sont contraints par des lignes de crédit fixées qu'elles ne doivent pas dépasser sous n'importe quelles circonstances, d'autres sont purement éconduits).

Ainsi ils proposent des explications aux phénomènes du rationnement du crédit liées aux problèmes d'asymétries d'information et non plus aux déséquilibres temporaires ou de l'intervention de l'État. Ils développent un modèle en vertu duquel il y a rationnement du crédit

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à l'équilibre en montrant que le rationnement de crédit est lié à deux phénomènes : la sélection adverse et l'aléa moral.

Initialement démontré par Arrow (1963) dans un article portant sur le secteur d'assurance des soins médicaux, le « hasard moral » est défini comme « toute mauvaise allocation de ressources qui résulte de l'assurance de risques par des contrats d'assurance normaux ». Plus généralement, le hasard moral désigne une situation dans laquelle de futurs paiements liés à un contrat peuvent être influencés par des actions d'un agent, actions qui sont postérieures à la signature du contrat et qui ne sont pas toujours directement observables par d'autres agents.

Ainsi l'aléa moral affecte le comportement des agents en incitant les emprunteurs potentiels se tourner eux-mêmes vers des projets plus risqués au fur et à mesure que la banque augmente le taux d'intérêt étant donné que ces derniers deviennent de plus en plus attrayants si on pose l'hypothèse de neutralité au risque des emprunteurs.

Formalisée quelques années plus tard par les travaux d'Akerloff (1970), la notion de « sélection adverse » appelée l'anti-sélection désigne une situation dans laquelle les acheteurs d'un bien ne peuvent observer que la qualité moyenne des biens, puisque la partie vendeuse dispose d'informations privées avant que la transaction soit réalisée.

Dans le secteur bancaire, l'anti-sélection apparaît lorsque l'emprunteur conserve, même après un examen attentif par le créancier des informations disponibles, un avantage informationnel sur son partenaire. Ainsi à défaut de pouvoir fixer un taux d'intérêt qui correspond au risque effectif du projet, la banque applique un taux reflétant la qualité moyenne des emprunteurs. Cette pratique affecte les caractéristiques des agents en influençant la composition d'emprunteurs qui varie au fur et à mesure que la banque augmente le taux d'intérêt sur ses prêts en s'orientant vers des projets plus risqués puisqu'ils deviennent de plus en plus attrayants si on pose l'hypothèse de neutralité au risque des emprunteurs.

Par ailleurs, dans un sens plus large, l'équilibre de rationnement fait appel à l'analyse du rationnement du crédit lorsque le taux d'intérêt est à son niveau de long terme. L'analyse de Stigliz et Weiss (obcit) montre qu'il n'y a pas de discrimination par les prix sur le marché du crédit à cause de l'asymétrie de l'information ; l'argument est que le taux d'intérêt fait fuir les

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emprunteurs les plus sûrs (biais de sélection adverse) ; ensuite, un taux d'intérêt élevé incite les emprunteurs à entreprendre des projets plus risqués (hasard moral).

Toutefois, ce modèle ne nous semble pas applicable dans le contexte particulier du secteur bancaire Ivoirien. En effet, la proportion du crédit octroyé par les banques étant minime, celles-ci ne peuvent jouer significativement sur l'offre de crédit.

1.2.2. La théorie de l'agence

Jensen et Meckling (1976), donnent à cette théorie la définition reconnue : « Nous définissons une relation d'agence comme un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le principal : la banque) engagent une autre personne (l'agent : l'entreprise) pour exécuter en son nom une tâche quelconque qui implique une délégation d'un certain pouvoir de décision à l'agent». Les francophones puristes préfèrent les termes de mandant (à celui de principal), de mandataire (à celui d'agent) et de relation de mandat (à celle d'agence).

De fait, cette relation d'agence couvre toutes les relations où il existe une délégation (un mandat) et un contrat formel ou tacite : client-banque dans notre cas.

2. le financement des PME via la mésofinance : Avantages et limites

Cette session montrera les avantages ainsi que les limites de la mesofinance. 2.1. Les avantages du financement par la mésofinance

La mésofinance pratiquée par les banques et IMF permettent aux PME d'avoir des niveaux de financement adaptés à leurs besoins. Les institutions de mésofinance sont particulièrement adaptées aux marchés émergents. Elles accompagnent les TPE, les PME et les auto-entrepreneurs dans leurs différentes phases de développement.

? rapidité dans la mise à disposition des lignes de crédit accordées ? simplicité dans la mise en oeuvre des solutions proposées

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Le recours à de nouvelles technologies et l'informatisation ont permis de réduire les coûts et les risques des crédits, rendant ainsi plus rentable la prestation de service à une clientèle pauvre (Littlefield, Rosenberg, 2004). Par ailleurs, l'information financière est de meilleure qualité et la solidité financière de ces institutions plus grande. De nombreuses grandes IMF n'hésitent d'ailleurs pas à se faire évaluer par des agences de notation commerciales afin d'asseoir leur réputation (De Briey, 2005).

Quelques banques commerciales traditionnelles sont de plus en plus à la recherche de nouvelles niches de marché, et convaincues des potentialités du microcrédit commencent à octroyer directement du crédit aux micro-entrepreneurs ou prennent des participations dans des IMF (De Briey, 2005).

L'octroi de prêt se fait par les canaux de financement suivants qui présentent ont aussi bien des avantages que des limites.

Les Titres de Créance Négociables (TCN)

Créer en 1985, les titres de créance négociables peuvent se définir comme des titres émis au gré de l'émetteur, négociables sur un marché de gré à gré, et représentant chacun un droit de créance pour une durée déterminée. Ils correspondent à un dépôt par la remise de fonds par le souscripteur ouvrant droit à remboursement à l'échéance convenue.

Ils permettent de rassurer l'acquéreur quant à la solvabilité de l'émetteur.

Les valeurs mobilières (actions et obligations).

La valeur mobilière est une catégorie de titres financiers, qui peut être soit un titre de propriété (action), soit un titre de créance (obligation), et qui confère des droits standardisés (droit au même coupon ou dividende, cotée sur la même ligne en bourse, etc., pour une émission donnée ayant le même montant nominal).

Elles ont pour avantage de constituer une partie de la trésorerie de l'entreprise. Elles peuvent être des placements financiers qui permettent l'utilisation de l'excédent de trésorerie d'une PME sur le court terme

Les lignes de refinancement

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Les lignes de refinancement sont des lignes de crédit domiciliées auprès des banques et IMF et visant à contribuer au financement des microprojets et au développement des PME. Elles sont instituées dans un souci de permettre aux banques et IMF de faire face aux difficultés d'indisponibilité de ressources longues auxquelles elles sont confrontées

Les fonds de contrepartie

Les fonds de contrepartie fonctionne selon une méthodologie faisant intervenir d'une part, des intermédiaires agrées (banques et autres institutions de financement non bancaires) chargés d'administrer le crédit et d'assurer le recouvrement, et d'autre part, une structure technique chargée de recevoir et d'analyser les dossiers de demande de financement.

Le capital risque

Le capital-risque consiste, pour des investisseurs professionnels, à prendre des participations minoritaires et temporaires dans le capital d'entreprises naissantes ou très jeunes. Cela permet d'améliorer considérablement le financement des entreprises à fort potentiel de croissance en créant des conditions favorables pour l'octroi de prêts bancaires. En effet, l'entrée au capital d'investisseurs constitue un formidable effet de levier pour accéder au financement bancaire. Il permet également aux entrepreneurs de profiter de conseils avisés de ces investisseurs, de leur expérience, de leur carnet d'adresses, etc. Il n'est d'ailleurs pas rare que les investisseurs occupent un siège au conseil d'administration assorti d'un poids non négligeable dans les prises de décisions.

Le capital-risque concerne uniquement les opérations en fonds propres réalisées dans les entreprises innovantes en création ou les jeunes entreprises à fort potentiel de croissance.

Le fonds de garantie

La logique des fonds de garantie est d'amener les intermédiaires financiers agréés à octroyer des crédits à des opérateurs économiques qui ne disposent pas des garanties exigées par ces intermédiaires.

Pourquoi les fonds de garantie ? Les PME connaissent d'importantes difficultés pour accéder à des financements à long terme. La principale contrainte à l'accès au financement est l'incapacité des PME à fournir les garanties qui leur sont exigées par les institutions financières. Ainsi, les fonds de garantie sont institués dans le but de limiter cette contrainte. En d'autres termes, ils

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permettent de minimiser les risques portés par les institutions financières et donc de faciliter l'accès des PME à des financements.

Exemple : la garantie ARIZ (Assurance pour le Risque de financement De l'Investissement privé en Zone d'intervention de l'AFD)

L'Agence France de Développement (AFD) est une institution financière spécialisée dont le

siège est basé à PARIS et soumise à la réglementation bancaire française.

L'AFD finance et accompagne la mise en oeuvre de projets de développement, en réponse aux

besoins des pays du Sud. Son action vise à promouvoir un développement économique, social

et environnemental durable.

En Côte d'Ivoire, elle déploie une large palette d'instruments financiers tels que :

- des subventions ;

- des prêts au bénéfice d'entreprises privées (PROPARCO) et publiques(AFD) ;

- des prises de participation pour soutenir les fonds propres des entreprises (PROPARCO) ;

- des garanties aux banques(ARIZ) pour favoriser l'accès au financement des PME.

ARIZ est un dispositif de garantie destiné à faciliter l'accès au financement des PME/PMI et des institutions de microfinance (IMF).Elle a pour but de soutenir les projets de création, de développement des entreprises et des IMF.

Pour être éligible au mécanisme ARIZ, l'entreprise doit déposer un dossier de crédit auprès de l'une des banques partenaires et recueillir un avis favorable du comité de crédit de celles-ci. Elle existe en Côte d'Ivoire depuis 2008 et a pour partenaire la BICICI, SGBCI, SIB, ECOBANK et ALIOS FINANCE.

Les bénéficiaires potentiels de la garantie ARIZ sont :

-Toutes les entreprises privées et les institutions de microfinance,

-Tous les secteurs d'activité sont concernés à l'exception de l'immobilier d'habitation, l'armement, le tabac et les jeux de hasard.

ARIZ dispose de 3 instruments financiers qui sont :

OBJECTIFS DISPOSITIFS ARIZ

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Garantir le financement ponctuel d'un

projet

ARIZ GARANTIE INDIVIDUEL

Accompagner un établissement de crédit dans le développement de son portefeuille d'activité de prêts de faible montant.

ARIZ GARANTIE DE PORTEFEUILLE

Sécuriser l'apport en fonds propres d'une société dans sa filiale.

Partager les risques de participation avec une société de capital investissement dans une PME.

ARIZ GARANTIE DE FONDS PROPRES

? ARIZ garantie individuel

Elle a pour objet de garantir tout crédit d'équipement sollicité par des

PME en création, en développement ou en transmission et a une durée comprise entre 2 et 12 mois maximum. Elle a une garantie maximale de 50% du crédit plafonnée à 2 millions d'euros. Son coût est la commission annuelle sur l'encours en principale garantie. Elle couvre le prêt dès que celui-ci est octroyé.

L'étendue des risques couverts est le montant en principal majoré des intérêts impayés au taux du crédit à la date de la mise en jeu de la garantie, dans la limite d'un an d'intérêts.

Pour le dépôt des dossiers : les dossiers de demande de garantie doivent être déposés par la banque à l'agence locale de l'AFD ici, la BICICI. Ils comprennent un formulaire de demande de garantie et le dossier d'étude complet constitué par la BICICI pour sa prise de décision. La BICICI instruit les demandes de garantie. La décision est prise, selon les niveaux de délégation, soit localement, soit au siège de l'AFD, dans un délai moyen de cinq jours ouvrés à compter de la réception de la demande par l'agence du dossier complet.

? ARIZ garantie de portefeuille

Elle a pour objet de garantir l'intégralité d'un portefeuille de crédits défini à l'avance et en faveur de PME en création, en développement ou en transmission sur une durée de 2 ans renouvelable une fois.

Le montant de la garantie de portefeuille est à déterminer en fonction des besoins en garantie de la banque sur la base du portefeuille annuel envisagé. Le montant représente une enveloppe

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égale à la somme des encours à garantir au titre de prêts individualisés à consentir FCFA sur des durées comprises entre 1 an et 5 ans.

Le montant de la garantie unitaire est de 50% des prêts individuels d'un montant unitaire compris entre 10.000 et 300.000 euros.

Son fonctionnement est semblable à celui de la garantie individuelle.

? ARIZ garantie de fonds propres

Elle a pour objet de garantir toute participation en capital-investissement dans une entreprise du Sud.

Les bénéficiaires sont la société mère ou la société de capital investissement.

La filiale, ou le partenaire cible de la participation en capital investissement, doit avoir son siège dans un des pays de la zone d'intervention de l'AFD. Elle doit en outre disposer d'un potentiel de croissance avéré.

Elle garantit au maximum 50% d'une assiette éligible de 2 millions d'euros, soit un plafond de 1 million d'euros par opération sur une durée maximum de 10 ans.

2.2. Les limites de la mésofinance

Les limites de la descente en régime des banques.

Le scénario d'une descente en gamme du secteur bancaire avec de nouveaux clients sortis « ex-nihilo » constitue sans doute le schéma le plus simple, le plus risqué pour le prêteur et finalement le plus improbable. Pour le banquier il cumule une mauvaise maîtrise du risque moral, un travail de sélection plus important et donc plus coûteux, une absence d'innovation sur le plan des garanties, ... Ce mode d'extension du secteur bancaire par « capillarité » ou extension naturelle existe certainement mais ne semble pas le plus rapide ni le plus efficace, alors que même les pays développés continuent de mettre en oeuvre des programmes publics de financement des PME pour pallier aux insuffisances du secteur bancaire.

Les limites de la montée en régime des IMF.

Augmenter le montant et souvent la durée des financements suppose :

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- que l'IMF dispose des ressources nécessaires à moyen et long terme, ce qui n'est pas évident même pour les IMF les plus importantes ; un accès des IMF aux ressources du marché financier (TCN, émission de valeurs mobilières) peut alors devenir un enjeu critique ;

- qu'elle ne soit pas réglementairement limitée, par des plafonds réglementaires ou certaines normes prudentielles (ratio de division des risques) voire comptables, voire par un risque de requalification fiscale leur faisant perdre leurs exonérations ;

- et enfin que l'IMF se dote des compétences humaines nécessaires à l'analyse des dossiers.

Les limites des lignes de crédit

Les limites des lignes de crédit peuvent être appréhendées sous trois angles. D'abord, ces fonds bénéficient plus aux grandes entreprises qu'aux PME.

Les taux d'intérêt auxquels les banques bénéficient des lignes de refinancement ne sont pas incitatifs (leur niveau moyen est de l'ordre de 8,5%).

Les limites des projets de financement direct

Les projets de financement direct de la PME recèlent généralement de nombreuses faiblesses qui sont autant de causes de leurs dysfonctionnements. Parmi ces faiblesses, on peut citer celles-ci :

- Ils ont tendance à répondre aux attentes de leurs différentes cibles avec le même mode d'intervention, sans différenciation. Or, il est certain que les préoccupations des PME ne sont pas identiques à celles des micros et petites entreprises et à cet effet, les services d'appui financier devraient être différenciés ;

- Ils ont tendance à adopter une approche « globaliste » plutôt qu'une approche de financement, ce qui les conduit à cumuler plusieurs logiques d'intervention qui sont parfois incompatibles, à savoir : logique de financement (octroi de crédit et recouvrement), logique d'appui non financier (suivi-conseil, formation, assistance en gestion), logique d'animation ;

- Ils ont généralement une structure lourde et, par conséquent, des frais de fonctionnement élevés, ce qui entraîne d'une part, une impossibilité d'être financièrement viable (les charges de fonctionnement sont de loin supérieures aux produits hors subventions), d'autre part, une faible efficacité opérationnelle ;

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- Ils présentent des résultats très mitigés, avec généralement un faible taux de recouvrement, et très souvent une gestion plus que chaotique qui entraîne des pertes énormes.

Les limites des fonds de contrepartie

L'instrument des fonds de contrepartie pour le financement de la PME/MPE révèle un certain nombre d'incohérences.

D'abord, il fournit des crédits pour la création et/ou le développement de PME/MPE avec des taux d'intérêt subsidiés. Cette pratique est déstabilisante et peut fausser la concurrence entre les PME ayant obtenu un financement sur les fonds de contrepartie et celles ayant obtenu des crédits classiques dans la mesure où les fonds de contrepartie ne ciblent pas des filières spécifiques. Quand bien même ce serait le cas, certains entrepreneurs pourraient solliciter des financements sur de tels fonds pour bénéficier de taux d'intérêt faibles et utiliser ces crédits pour d'autres activités (détournement d'objet du crédit).

Ensuite, les IMF bénéficiaires utilisent essentiellement la ligne de crédit comme instrument de lutte contre la pauvreté (financement des activités génératrices de revenus et de MPE) et non comme financement de la PME, à cause notamment de sa structuration et des bénéficiaires ciblés.

Les limites du capital risque

L'instrument capital risque n'est pas bien développé pour le financement des PME en Côte d'Ivoire.

Les limites des fonds de garantie

Les fonds de garantie recèlent certaines limites :

En premier lieu, les intermédiaires financiers accordent généralement des prêts tant que le fonds de garantie est disponible. Celui-ci n'étant pas inépuisable (surtout s'il est régulièrement mobilisé en compensation de créances non recouvrées), on peut dès lors craindre que les crédits ne s'arrêtent dès épuisement des fonds de garantie.

En second lieu, un niveau élevé de fonds de garantie déresponsabilise les intermédiaires financiers qui, étant donné que la quasi-totalité du risque de crédit est couverte par un fonds de garantie, pourraient être moins rigoureux dans la décision de crédit, étant entendu que les impayés éventuels seront recouvrés par prélèvement sur le fonds de garantie.

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Par ailleurs, le fonds de garantie ARIZ de l'AFD n'est pas adapté au segment de la PME puisque les entreprises éligibles sont celles dont le niveau des fonds propres doit être supérieur ou égal à 35% de la somme du total bilan + montant du crédit, ce qui constitue une difficulté pour les PME dont le niveau de fonds propres est faible.

Conclusion du deuxième chapitre

Pour remédier au problème des TPE/PME qui sont souvent confronté à un problème de financement bancaire problème majeur pour le développement économique, est apparue la mésofinance. Ces problèmes relatifs aux coûts et contraintes de financement qui traduisent la relation pas toujours satisfaisante entre les entreprises et les banques ont fait l'objet d'études dans la littérature théorique permettant ainsi de comprendre les fondements théoriques du financement des Petites et Moyennes Entreprises.

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

La mesofinance qui est la marche intermédiaire entre la microfinance et la finance bancaire traditionnelle implique de faire évoluer les méthodes et procédures des établissements financier safin qu'ils puissent répondre aux demandes des petites entreprises.

Il s'agit donc d'effectuer un développement concomittant :

- de descente en gamme (downscaling) pour les banques traditionnelles, l'objectif étant de couvrir des financements inférieurs à la moyenne pratiquée

- de montée en gamme (upscaling) pour les IMF, qui doivent pouvoir répondre aux attentes des TPE.

Les banques ne disposant pas suffisamment de ressources long terme, préfèrent prêter aux grandes entreprises qui ont un risque de défaut moins élevé. L'asymétrie d'information reste l'une des principales causes.

Dans le premier chapitre, nous avons présenté les besoins et types de financement existant pour accompagner les PME. Toutefois, le financement des PME passe avant tout par une analyse approfondie des dossiers, selon qu'il s'agisse d'un crédit d'investissement, de fonctionnement ou d'un engagement par signature, et le suivi d'une procédure établie que nous verrons dans la deuxième partie.

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Partie 2 :

APPROCHE EMPIRIQUE DU FINANCEMENT DES PME PAR LA BICICI

Les établissements financiers occupent une place importante dans le financement de l'activité économique. Les structures bancaires en particulier interviennent en collectant l'épargne qui devra permettre de financer les activités des agents économiques, notamment des PME. Par ce biais, les banques consentent à leur égard des moyens pour non seulement couvrir leurs besoins d'investissement, mais aussi pour assurer leur fonctionnement quotidien. Cependant, le recours aux établissements bancaires n'est pas sans conditions.

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Ainsi, l'approche empirique de la présente étude s'est faite à travers l'étude du cadre méthodologique, de la présentation de la BICICI et de l'étude des crédits aux PME par la BICICI. Proposons nous donc à cet effet d'étudier d'abord ce cadre méthodologique.

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CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE D'ANALYSE DU FINANCEMENT DES PME PAR LA BICICI

La Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie de la Côte d'ivoire (BICICI) est une société anonyme de droit ivoirien au capital de 16 666 670 000 FCFA.C'est l'une des plus anciennes institutions financières de Côte d'Ivoire créée en 1962 et comptant plus de 500 employés répartis sur l'ensemble de son réseau.

Le volume du crédit alloué aux PME a fait l'objet d'une enquête au sein de la BICICI. L'échantillon était constitué de 116 PME qui ont eu accès aux financements. Selon notre enquête, il ressort que le volume du crédit est influencé par plusieurs facteurs.

Dans ce chapitre, nous présenterons notre méthode d'analyse et le processus d'octroi de crédit à la BICICI.

1. méthode d'analyse

Deux méthodes d'analyses sont utilisées : l'analyse statistique et l'analyse économétrique

1.1.statistique descriptive

La modélisation du crédit accordé se fera par la statistique descriptive.

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On considère une série qualitative qui a pour population les entreprises ayant eu accès au crédit au sein de la BICICI. La population statistique est l'ensemble des éléments sur lesquels porte l'étude. Les éléments sont appelés individus statistiques ou unités statistiques. Les individus dans notre étude est chaque PME .la population constitue l'univers de référence de l'étude. Si la population comporte N individus, on notera

?=w1,....,wn

Un échantillon de taille n est un sous ensemble formé de n individus de la population (n=N). La taille de l'échantillon est de 116 PME.

Une variable statistique, notée X, est une application définie sur une population statistique et à valeurs dans un ensemble M, appelé ensemble modalités. Les modalités correspondent aux valeurs possibles de la variable statistique. L'ensemble des modalités de la variable X sera noté : M= x1;x2 ;...;xr

L'effectif (aussi appelé absolue) de la modalité Xi est noté ni et désigne le nombre d'individus de la population présentant la modalité Xi.l'effectif de la population n'est alors :

n=n1+n2+.....+nr, soit n=? ????

?? ??=1 ( la somme des ni pour i variable de 1 à r et la lettre grecque sigma ,?, désignant la somme)

La fréquence de la modalité Xi est notée fi et est définie par fi=ni /N ; la fréquence exprime la proportion d'individus présentant une modalité données.

La moyenne d'une série statistique ou caractéristique de tendance centrale (de position ou de localisation) est le réel noté??, tel que

?? = ??1??1+ ??2??2...+ ????????

??

1 ??=1 =? ????????

??

? ????????

??

??

??

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Son objectif est de situer le centre, le milieu.

La variance sert à préciser la variabilité de la série, c'est-à-dire à résumer l'éloignement de l'ensemble des observations par rapport à la tendance centrale. Elle est par définition, la moyenne des carrés des écarts à la moyenne

La variance d'une série statistique est :

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2

Var (X)=??2 = ??1??1 2+??2??2 2+?+???????? - (??)2=1 ? ????

?? ??=1 (????)2 -???2

?? ??

L'écart type noté :??=v?? est la racine carré positive de la variance. 1.2.Modèle économétrique

La majorité des auteurs étudiant l'accès au financement des PME utilisent la régression logistique pour identifier les facteurs déterminants. La variable expliquée dans ces modèles est l'accès ou non au crédit. Ainsi, l'on mesure les facteurs qui influencent la probabilité de bénéficier d'un financement par les institutions bancaires.

Dans notre étude, nous identifions les facteurs déterminants du volume de crédit des PME. Pour raison de disponibilité des données, nous utiliserons le modèle des moindres carrés ordinaires (MCO). Les variables explicatives sont :


· l'âge ;

· l'ancienneté.

· le statut juridique (SA et ET car SARL étant colinéaire)

· le secteur d'activité (éducatif, btp, santé, immobilier, transport car communication étant colinéaire et agricole, industrie textile autre représentant un faible tôt au niveau des fréquences).

Le modèle s'écrit :

Crdit_2= a+ a1 sa + a2 ei + a3 age +a4 ac_c + a5 education +a6 btp + a7 santé + a8 immobilier + a9 transport + Ui (1)

Avec a, a1, a2, a3, a4, a5, a6, a7 , a8, a9 les paramètres à estimer, crdit_2: le volume du crédit ; sa représente : la société anonyme ; ei : entreprise individuelle, âge : l'âge du dirigeant, ac_c: l'ancienneté de la relation avec la banque.

Les variables explicatives sont le statut juridique, l'âge du dirigeant, l'ancienneté de la relation avec la banque et le secteur d'activité. La variable à expliquer est le volume du crédit.

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2. Site de la collecte

V' Collecte des données

Débutée en Décembre 2014, la constitution de la base des données a pris fin en octobre 2015. Pour collecter le maximum d'information sur notre thème, nous avons eu à combiner plusieurs techniques de recherches dont l'observation, la recherche documentaire, les entrevues avec les chargés d'affaires professionnel de la BICICI, la recherche sur internet.

Nous avons procédé à un échantillonnage à choix raisonné des PME domiciliées à la BICICI. La taille de l'échantillon est de 116 PME. Les informations sur les secteurs d'activités ont été collectées auprès de l'APBEF-CI, le CEPICI.

La base de donnée des PME financés par la BICICI comprenait 142 PME et nous avons retenu 116 PME pour lesquels les données étaient complètes.

Les données ont été collectées à la BICICI plus précisément à l'agence BICICI cité des arts.

2.1. Présentation de la BICICI

V' Historique de la banque

Portée par les valeurs du Groupe BNP Paribas, la BICICI poursuit son action afin de rester la banque de référence en Côte d'Ivoire. Banque de renommée grâce à la qualité de ses services et prestations, au professionnalisme de ses équipes et à son rôle majeur et déterminant pour le développement, elle est la seule de la place à être certifiée ISO 9001. La diversité de ses produits et services lui assure un statut d'acteur prédominant pour la croissance économique du pays.

Dans le but de se rapprocher de sa clientèle et accroître son fonds de commerce, la BICICI étend son réseau d'agences et participe activement à un vaste projet de bancarisation sur l'ensemble du territoire. Elle dispose aussi d'un Centre d'Affaires Entreprises, d'un Trade Center, d'un Centre de Relations Clients, et d'un réseau de 38 agences établies dans les villes principales de Côte d'Ivoire.

La BICICI est également présente sur les marchés financiers à travers sa filiale BICIBourse, qui est la société de gestion et d'intermédiation du groupe BNP Paribas en Afrique de l'ouest.

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Elle opère dans cinq (5) pays d l'UEMOA (Côte d'ivoire, Sénégal, Burkina-Faso, Guinée, Mali) et permet ainsi à ses clients d'investir sur les différents marchés et d'avoir accès au monde boursier.

La BICICI est organisée en deux (2) principales directions :

La direction de la clientèle des particuliers et des professionnels (DCPP) La direction de la clientèle des entreprises et des institutions (DCEI)

V' Missions et domaines d'activité de la banque

BICICI a pour mission première de servir ses clients, d'instaurer une relation dans la durée avec eux, de les aider à réussir leurs projets personnels et professionnels. La banque accompagne les particuliers dans la gestion de leurs finances et de leur épargne au quotidien ; elle est un partenaire de choix pour les entreprises de toutes tailles, ainsi que pour les institutions.

Elle accepte de prendre des risques tout en contrôlant étroitement. La loyauté envers les clients est une notion essentielle pour la BICICI qui est une banque responsable.

Appliquant une politique d'après crise, la BICICI entend développer un nouveau plan stratégique s'inscrivant dans une logique de développement des activités en vue d'accroitre son produit net bancaire.

V' Organisation

? La direction générale

La BICICI a opté pour un système décentralisé afin que les décisions soient prises rapidement pour ne pas interrompre le fonctionnement de la banque. Elle possède un conseil d'administration émanant de l'assemblée générale, et c'est ce conseil qui nomme le président du conseil d'administration(PCA) qui est le premier responsable de l'institution financière. Il est suivi d'un directeur général qui assure les animations de l'activité de la banque.

Au niveau de ses entités, il y a la direction de la clientèle particulière et professionnelle

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La direction de la conformité la direction juridique et fiscale. La direction de l'audit.

? Le secrétariat général

C'est l'organe qui assure la gestion des moyens nécessaires à la fonction et à l'organisation administrative de la banque. Ainsi, différentes directions lui sont attachées à savoir :

-la direction des ressources humaines : Elle assure la gestion du personnel, la paie, les congés et les recrutements. Elle a sous sa coupe le centre de formation.

-la direction de l'administration générale : Son activité s'étend sur l'ensemble des travaux exécutés par les différents corps du métier. Elle a sous sa gestion les travaux d'aménagements mobiliers et immobiliers, d'équipements de sécurité des biens et des hommes. ..

-la direction de l'organisation : Le service a pour mission d'étudier et fixer les règles organiques auxquelles obéit le fonctionnement de la banque.

-la direction des opérations après-vente : Elle est chargée de la supervision de l'ensemble de l'opération clientèle et de la qualité irréprochable des prestations fournies par les structures qui lui sont rattachées :

? SCI : il traite les transferts d'argents internationaux, les crédits et les remises documentaires, les opérations de bourses.

? SPC : il assure la gestion des crédits, les crédits bail, les garanties, les cautions et les renseignements commerciaux.

? STC : il est chargé du traitement des virements permanents, des remises de chèques et des effets à l'encaissement impayé.

-la direction des systèmes de l'information : Elle assure le fonctionnement du service informatique et l'édition des différents états informatiques.

-la direction du contrôle opérationnel : Elle a en charge la maitrise du risque opérationnel, contrôle et le rapprochement.

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-la direction de la qualité des réclamations clientèles : Elle gère la réclamation de la clientèle et assure que les services rendus sont effectués selon les normes de qualité définis par la banque.

-la direction finance et contrôle : Elle regroupe les entités ci-dessous :

? Le reporting paris : il assure essentiellement la production comptable de la banque.il établit semestriellement et annuellement les états financiers.

? Le contrôle de gestion : c'est l'ensemble des méthodes et procédures qui permettent d'informer la direction sur la gestion de l'entreprise

? La centralisation et le reporting BCEAO : cette entité a pour objectif de déceler les anomalies sur les comptes internes. Elle effectue des synthèses et les transferts ensuite à la direction générale pour les différentes prises de décisions.

? Le service trésorerie : il a en charge la gestion des capitaux liquides de la banque.

-la direction des études de la stratégie marketing : Elle est chargée d'étudier, d'analyser, d'élaborer les stratégies de la banque.

? Étude des crédits aux PME par la BICICI

Cette procédure repose sur trois(3) étapes essentielles que sont l'introduction de la demande de financement, l'analyse de la demande et la mise en place du crédit en cas de bonne fin.

? Les conditions d'accessibilité aux crédits Pour avoir accès au crédit il faut :

- Etre une personne morale

- La personne morale peut ne pas disposer d'un compte en banque mais, après l'accord du crédit, elle a obligation d'ouvrir un compte

? L'introduction de la demande de financement

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Il faut pour l'entreprise, rédiger une demande par le dirigeant ou le gérant. Cette demande est suivie par les documents requis par la banque en fonction du type de crédit demandé. Il s'agit du bilan comptable, du compte de résultats, du plan de financement, du compte d'exploitation prévisionnel sur la durée du crédit, des informations sur les gérants, associés, expériences, qualités du client. Tous ces documents permettent à la banque de mieux étudier la demande afin d'évaluer le risque encouru.

Ils sont déposés directement chez le chargé d'affaire professionnel. ? L'Analyse du dossier de financement

Le dossier soumis à la direction de l'exploitation fait d'abord l'objet d'affectation aux chargés d'affaire professionnelle.

? Le montage du dossier par le gestionnaire de la PME -PMI.

Le chargé d'affaire professionnelle se doit d'effectuer l'analyse technico-économique qui consiste essentiellement à :

- la présentation de l'affaire : cette rubrique permet de définir l'identité et l'historique de l'entreprise. Il est aussi question de l'activité de l'entreprise à travers la nature de ses relations avec la banque, la répartition des moyens d'exploitation, l'identité des dirigeants et l'appréciation de l'affaire. De cette présentation, le gestionnaire doit avoir connaissance du type d'entreprise, de la nature et du montant des concours sollicités, et éventuellement des engagements actuels de l'entreprise (pour les clients potentiels) ;

- l'analyse de la situation financière : Il est question ici d'analyser les performances de l'entreprise au moyen d'indicateurs prédéfinis à cet effet. Il s'agira essentiellement de mettre en évidence entre autres la capacité de remboursement (dettes structurelles /CAFG), la solvabilité (Ressources propres /total bilan) et la capacité d'endettement (ressources propres /dettes structures) de l'entreprise, le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement, la trésorerie nette, le coefficient de rotation des stocks, la durée des crédits obtenus des fournisseurs et des crédits accordés aux clients ;

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- l'avis du gestionnaire : à partir des documents de l'entreprise, de l'analyse financière menée, de l'étude de la personnalité des dirigeants, de l'étude de faisabilité en rapport avec l'environnement et le marché, le gestionnaire pourra ainsi apprécier la santé financière, le risque encouru et donner en 1er ressort son avis technique sur le dossier. Le dossier est ensuite transmis au comité de crédit pour avis.

? La décision du comité de crédit

Le comité de crédit intervient en second et dernier ressort (dans la limite de la délégation du pouvoir) pour porter son appréciation à une demande de crédit.

Sa décision est capitale car c'est de lui que dépendra l'aboutissement ou non d'une demande de crédit. Il est composé du chargé d'affaire professionnel, du directeur d'entité, du décideur commercial, du directeur adjoint chargé des professionnels, du directeur clientèle professionnel et particuliers, d'analyste risques PTF, d'un responsable risque SCO PTF, d'un directeur général, d'un comité Paris IRB

? La mise en place et le suivi du crédit

Cette opération consiste à passer l'écriture comptable et à débloquer le crédit (créditer le compte de l'entreprise du montant sollicité), tout en vérifiant que la procédure d'octroi a été respectée et aussi de s'assurer du bon déroulement du prêt c'est-à-dire au remboursement a l'échéance.

2.2.Présentation de l'agence citée des arts

L'agence BICICI Cité des Arts, est l'agence dans laquelle nous avons eu à faire ce stage. Elle est l'une des plus grandes agences de cette structure.

En effet, elle a un portefeuille client particulier et professionnel considérable, elle fait partie de l'entité Allabra.

La clientèle de la BICICI est divisée en six(6) segments à savoir :

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LII

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Les jeunes : catégorie de clientèle ayant un faible revenu dont l'âge est inférieure ou égale à 30 ans.

Le grand public : catégorie clientèle disposant de faibles revenus dont l'âge est supérieur à 30 ans.

Le devenir : catégorie clientèle disposant de flux ou avoirs contrôlés moyens dont l'âge est inférieur à 45 ans.

Le Traditionnel : catégorie clientèle disposant de flux et avoirs contrôlés moyens dont l'âge est supérieur à 45 ans.

Le Fort potentiel : catégorie clientèle disposant de flux élevés.

Le Prestige : catégorie clientèle disposant de flux ou avoirs contrôlés élevés ou ayant une catégorie socioprofessionnelle élevée.

Au niveau de son organisation nous avons

y' Une directrice d'agence(DIA) qui a en charge la direction de l'agence, le fort potentiel et le prestige.

y' Un conseiller patrimoine et financier (CPF) qui a en charge le fort potentiel et le prestige.

y' 2 chargés clientèles particuliers (CCP) qui ont pour charge le devenir et le traditionnel

y' 2 Chargés clientèles qui ont en charge les jeunes et le grand public

y' 3 Caissières et une chargée d'accueil

Conclusion du chapitre trois

Dans ce chapitre, nous avons présenté notre méthode d'analyse et le processus d'octroi de crédit aux PME de la BICICI et ses acteurs. Le dossier de crédit contient entre autre, le bilan comptable, le plan de financement, le compte d'exploitation prévisionnel, les informations sur les gérants, etc.) Tous ses éléments permettent d'apprécier la situation économique (clients,

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LIII

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fournisseurs, concurrents, etc.) et financière de l'entreprise de sorte à minimiser le risque de défaut.

Une étude empirique réalisée sur 116 PME nous permettra de reconnaitre les déterminants du volume de crédit octroyé aux PME.

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS

Les données utilisées proviennent d'une base de données de 116 PME que nous avons constituée durant notre stage à la BICICI. L'analyse de données de cette base de va aider à déterminer l'influence des caractéristiques de l'entreprise (âge, ancienneté de la relation, forme juridique, secteur d'activité) sur le volume du crédit accordé. Nous nous demandons par exemple si le volume du crédit accordé dépend de l'âge du dirigeant, de l'ancienneté de la relation ou du secteur d'activité. Ce qui nous conduit à une analyse statistique descriptive et un modèle économétrique qui respectent la nature particulière de la variable à expliquer (le volume du crédit bancaire). Dans la première session, nous exposerons les résultats statistiques. Ensuite, nous donnerons les déterminants du volume de crédits accordés aux PME.

1. Analyse descriptive

1.1. Analyse statistique

Cette analyse statistique consiste à déterminer les caractéristiques de tendance centrale des

variables d'intérêt d'une part et d'autre part la répartition du crédit en fonction des caractéristiques des PME.

- Effet de la tendance centrale et de la dispersion sur l'accès aux crédits

La moyenne des crédits accordés aux PME est d'environ 24244,65 soit 24 244 650 FCFA avec un écart type de19416, 48= 19 416 480FCFA signe d'une forte dispersion des crédits octroyés aux PME. Au niveau de l'âge, la dispersion est autant élevée avec une moyenne d'environ 49 ans. Quant à l'ancienneté, la moyenne est d'environ 7 ans. Il ressort un manque d'homogénéité

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LIV

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tant au niveau du volume du crédit que des caractéristiques des PME bénéficiaires des financements de la BICICI comme montré par le tableau ci-dessous.

Tableau 1 : Tendance centrale et dispersion du crédit en millier

 

Crédit

Age

Ancienneté

Moyenne

24244,65

48,92

5,75

Variance

3,77+E08

90,801

47,56

écart type

19416,48

9,528

6,896

 

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI

-Effet de l'âge du dirigeant sur le volume du crédit

Le graphique 1 montre que le volume moyen des crédits accordés aux dirigeants qui ont entre 30 et 55 ans est plus élevé et dépasse les 10%. Il ressort que cette tranche d'âge est beaucoup plus favorisée par la banque.

Graphique 1: Volume moyen de crédits par classe d'âge

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI

- Effet de l'ancienneté de la relation sur l'accès au crédit

La PME qui n'a pas une relation ancienne avec la banque a le pourcentage le plus élevé au niveau du crédit octroyé. 60% des entreprises ayant moins de 5ans ont bénéficié de crédit tandis que celles qui ont entre 5ans et 10ans d'ancienneté de relation sont de 28% et celles qui ont plus de 10% sont de 22%.Par contre, au niveau du volume du crédit accordé, la banque en accorde plus aux dirigeants qui ont entre 10 et 14 ans d'ancienneté et entre 20 et 29 ans d'ancienneté.

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Nous dirons que lorsque la relation banque dirigeant d'entreprise augmente, le volume du prêt aussi augmente mais, les entreprises naissantes ont autant de chance que les anciennes entreprises pour avoir du crédit.

Tableau 2 : Ancienneté de la relation

Accès au crédit

[0;5 ans [

[5ans;10 ans [

[10ans; + [

TOTAL

Population

70

21

25

116

Fréquence

60%

18%

22%

100%

Fréquence cumulée

60%

78%

100%

 
 

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI

Graphique 2: Volume moyen de crédit par ancienneté de la relation

crédit

35000

30000

25000

20000

15000

10000

5000

0

0-4 5-9 10-14 15-19 20-24 25-29 30-35

Ancienneté

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI

- Effet du type de crédit et de son volume sur l'accès au crédit

Le tableau 3 nous montre que 78% des entreprises ont eu des CMT (crédit à moyen terme) et des CB (crédit-bail) pour un volume de 86% sur l'ensemble des montants accordés aux PME. 22% des entreprises ont pu avoir des CCT (crédits à court terme) AV/FACT(avances sur factures) et des CR(crédits réserves) pour 14% du volume des crédits accordés.

Tableau 3: type de crédit accordé

Type de crédit accordé

 

CMT

CB

CCT

AV/FACT

CR

TOTAL

Population

37

53

10

7

9

116

Fréquence

32%

46%

9%

6%

7%

100%

 

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Fréquence Cumulé

32% 78% 87% 93% 100%

 

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI

Graphique 3 : Volume de crédit en fonction du type de crédit

44%

7%

4% 3%

42%

CCT AV/FACT CR

CMT

CB

Source : par l'auteur

- Effet du volume du crédit en fonction du secteur d'activité

De manière générale, environ 55% des crédits sont accordés par la BICICI aux PME du secteur de la santé ; 10% du secteur immobilier ; 8% du secteur BTP ; 4% du secteur du transport et de la communication ; 1% du secteur agricole ; 2% du secteur de l'industrie textile ; 10% du secteur éducatif et 6% se partageant les autres secteurs. Il en ressort aussi que environ 58% des crédits accordés sont compris entre 0 et 20 000 000 Fcfa, 28% entre 20 000 000 Fcfa et 40 000 000Fca, 8% entre 40 000 000 et 60 000 000 Fcfa et 6% pour les prêts de plus de 60 000 000Fcfa.

Tableau 4: Répartition du volume du crédit en fonction du secteur d'activité

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LVII

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Secteurs

[0;20000[

[20000;40000[

[40000;60000[

[60000;+[

TOTAL

Santé

31

20

 

8

5

64

immobilier

4

6

 

1

0

11

BTP

9

0

 

0

0

9

transport

4

0

 

0

1

5

communication

3

1

 

0

1

5

Agricole

0

1

 

0

0

1

industrie textile

1

1

 

0

0

2

éducatif

10

2

 

0

0

12

Autres

5

2

 

0

0

7

TOTAL

67

33

9

 

7

116

 

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI

De ce tableau, nous établissons le tableau des fréquences relatives par le rapport « «effectif par variable/population totale » (valeurs arrondies à l'unité près en %).

Tableau 5 : Volume de crédit en fonction du secteur d'activité

 

[0;20000[

[20000;40000[

[40000;60000[

[60000; + [

TOTAL

Santé

27%

17%

7%

4%

55%

immobilier

3%

5%

1%

0%

10%

BTP

8%

0%

0%

0%

8%

transport

3%

0%

0%

1%

4%

communication

3%

1%

0%

1%

4%

Agricole

0%

1%

0%

0%

1%

industrie textile

1%

1%

0%

0%

2%

éducatif

9%

2%

0%

0%

10%

Autres*

4%

2%

0%

0%

6%

TOTAL

58%

28%

8%

6%

100%

 

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI * :import-export, restaurant, gardiennage

1.2.Interprétation de l'analyse statistique

Le portefeuille clients que nous avons exploité nous a permis d'identifier les déterminants de la sélection de la BICICI dans l'offre et le volume du crédit accordé. Nous avons pu conclure, toutes choses étant égales par ailleurs, que les caractéristiques suivantes augmentent la probabilité pour qu'une PME ait accès au crédit ainsi que le montant qui lui est accordé :

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? La moyenne des crédits est de 2 4000000 FCFA pour un dirigeant qui a autour de 49ans et près de 6 ans d'ancienneté. Ce montant est supérieur à 1 300 000 FCFA qui est le montant minimum de crédit accordé aux PME par le système de mésofinance. On peut dire qu'à partir de la base de données que nous avons exploitée que la BICICI fait la mésofinance.

? Les personnes âgées de 30 à 55 ans ont une proportion plus élevés au niveau du volume du prêt.

? La Banque ne tient pas compte de l'ancienneté de la relation avec le client pour l'octroi du prêt.

? Les crédits accordés sont les CMT et les CB. Elle ne donne pas de crédit en fonds de roulement, de crédit d'investissement, d'urgence ni d'escompte de traite aux PME.

? La BICICI accorde plus de crédit au secteur de la santé.

Ces résultats descriptifs montrent que plusieurs facteurs peuvent expliquer le volume de prêt accordé par la banque. Cependant, pour attester de la robustesse de ces résultats, nous recourons à une analyse économétrique.

2. Les déterminants du volume de crédit accordés aux PME

Plusieurs tests sont nécessaires pour valider le modèle à estimer la méthode des moindres carrés ordinaires. Ce sont entre autres, le test d'hétéroscédasticité des erreurs, le test de spécification du modèle (test de Ramsey), le test de stabilité des paramètres, etc. Compte tenu de notre objectif, nous assurons que le modèle est bien spécifié et que Les estimations obtenues par les moindres carrés ordinaires sont optimales. Ainsi, nous faisons le test de white et celui de Ramsey.

2.1. Test d'hétéroscédasticité des erreurs : Test de White

Ce test permet de savoir si les estimations obtenues par les moindres carrés ordinaires sont optimales. Ainsi, nous formulons les hypothèses suivantes :

Les hypothèses sont :

H0 : Modèle homoscédastique Ha : Modèle hétéroscédastique

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LIX

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Le modèle est homoscédastique si la probabilité est supérieure à 5%.

Le modèle est hétéroscédastique si la probabilité est inférieure ou égale à 5%

Tableau 6 : Résultat du test d'hétéroscédasticité

chi2(64) 78,51

Prob> chi2 = 0.1049 0,1049

Source : L'auteur

Conclusion : La probabilité est supérieure à 5% donc on accepte l'hypothèse d'homoscédasticité des erreurs. Les estimations obtenues par les moindres carrés ordinaires sont optimales.

2.2. Test de spécification du modèle

Le test de Ramsey Reset permet de tester l'omission de variables explicatives pertinentes ou une mauvaise spécification du modèle. Nous formulons l'hypothèse suivante : hypothèses suivantes :

Ho:le modèle n'a pas omis des variables

Si (Prob> F) < (seuil = 5%) alors on rejette H0 et on conclut qu'on a omis des variables explicatives pertinentes.

Tableau 7 : Résultat du test de Ramsey-Reset

F (3,99) 1,41

Prob> F 0,2446

Source : L'auteur

Comme le montre le tableau 7, l'hypothèse nulle ne peut être rejetée. On en conclut que la spécification de notre modèle n'a omis aucune variable explicative pertinente.

? Résultats économétriques et interprétations

Tableau 8 : Résultats de l'estimation des déterminants du volume de crédit

Variables explicative

Coefficient

t-student

p-value

Société anonyme

0,149

0,55

0,582

Entreprise individuelle

-0,063

-0,79

0,434

 

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LX

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Age

-0,006

-2,27

0,025

Ancienneté

0,002

0,58

0,566

Secteur éducation

0,051

0,53

0,596

Secteur BTP

-0,258

-2,35

0,021

Secteur santé

0,156

1,66

0,1

Secteur immobilier

-0,009

-0,07

0,942

Secteur transport

0,148

0,63

0,533

Cons

4,536

30,28

0

F (9, 106)

4,63

 
 

Prob>F

0,0000

 
 

R2

0,1400

 
 
 

Source : L'auteur à partir des données collectées à la BICICI

Le tableau 8 présente les résultats de notre estimation du volume de crédit accordé par la banque. Globalement, le modèle est significatif (Prob> F = 0, 0000) <0,05). D'après nos estimations, deux variables sont significatives. Il s'agit de l'âge et du secteur BTP. En effet, toutes choses égales par ailleurs, l'augmentation de l'âge du chef de l'entreprise d'une année diminue le volume de prêt accordé à la banque. Une explication est que la plupart des entreprises sont des entreprises individuelles. Or, dans les entreprises ivoiriennes, lorsque le dirigeant disparait, l'entreprise aussi tend à disparaitre. En réalité, la banque prend en compte le risque de décès du chef de l'entreprise. Comme l'ont montré les statistiques descriptives, plusieurs entreprises sont des entreprises individuelles (81/116).

Outre ce résultat, toutes choses égales par ailleurs, l'appartenance de l'entreprise au secteur BTP, réduit le volume des prêts accordés par la banque. En effet, les BTP doivent faire face à des dépenses ponctuelles. Ils ont plus besoin de crédit d'équipement ou de découvert pour la bonne prestation de leur activité à l'instar des autres secteurs d'activité qui demandent plus des crédits de trésorerie. Le remboursement des prêts se fait sur plusieurs années. Par conséquent les dossiers d'octroi de crédit aux entreprises de BTP sont plus ardus par la banque.

Conclusion du chapitre 4

La constitution de notre base de données s'est faite avec beaucoup de difficultés, l'accès à certaines informations étant confidentiel. Nous avions voulu intégrer d'autres variables à notre étude par exemple le nombre d'employés dans les PME, l'expérience du dirigeant mais, cela a été impossible.

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De cette étude, il ressort que l'âge du dirigeant et le secteur du BTP impactent le volume du crédit accordé.

Pour confirmer les résultats, nous avons utilisé une statistique descriptive et un modèle économétrique.

Conclusion de la deuxième partie

Pour analyser les déterminants du crédit accordé aux PME, notre étude a mobilisé une base de données de 116 PME ayant eu accès au crédit à la BICICI. Une analyse statistique et économétrique a été réalisée. De cette analyse, il ressort que le secteur d'activité tel que le BTP influence le volume de prêt accordé ainsi que l'âge du dirigeant.

Des recommandations sont faites aux PME et aux dirigeants pour améliorer leur service pour un partenariat gagnant-gagnant.

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'analyse conduite dans ce mémoire permet de mettre en évidence l'intervention de la banque au financement des PME.

Nous sommes partis de l'hypothèse selon laquelle l'obtention de financement est fonction de certains critères tels que l'âge du dirigeant, et que le volume du crédit via la mesofinance dépendrait du secteur d'activité etc.

A travers son département spécialisé dans la gestion des PME, la BICICI essaie d'accompagner ces entreprises qui occupent une place très importante dans notre économie. Principal employeur d'emplois en Côte d'Ivoire, elles éprouvent des difficultés à accéder à un montant considérable lors de leur demande de crédit. Plusieurs raisons expliquent ces difficultés entre autres la faiblesse des fonds propres, l'asymétrie d'information.

Nous avons tenté de proposer comme solutions au problème de financement, objet de la présente étude par exemple de diversifier le secteur d'activité, renouveler la méthode de scoring etc. Quant aux PME, ils devront consolider les fonds propres, avoir un partage d'expérience avec d'autres dirigeants de PME.

Il ressort de ce travail de nous poser la question suivante : la mésofinance est elle la frontière de la microfinance et l'émergence de la banque classique ?

Propositions et recommandations adressées aux responsables de la BICICI.

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· Diversifier les secteurs d'activités dans l'octroi du crédit. Lorsque le crédit est accordé à un seul secteur d'activité au détriment des autres, cela empêche un bon développement de ces secteurs d'activités.

· Diversifier la gamme des crédits accordée aux PME. Intégrer des crédits d'investissement, des découverts, des crédits en fonds de roulement ou à la consommation.

· Etablir le système du crédit scoring : Mettre en place un plan de procédures et une chaîne de transmission du dossier : la diminution du coût/temps pour les PME demandant des prêts rendra le produit compétitif et nous donneras un plus grand volume, la diminution du temps pour traiter les demandes permettra la diminution des coûts

· Associer d'autres acteurs à tous les crédits à moyen et long terme à travers le capital risque, le fond de garantie,

· Intégrer les titres de créances négociables, lignes de refinancement à taux concessionnels peut constituer une bouffée d'oxygène pour le système financier qui, dans ces conditions, sera disposé à octroyer plus des crédits aux PME.

· En outre, la subvention de l'offre de services non financiers devrait représenter une alternative viable pour renforcer la compétence

Propositions et recommandation adressées aux dirigeants de PME

· Les entreprises individuelles doivent changer leur statut juridique en société anonyme pour pouvoir voir leur volume de prêt augmenter ou bien ouvrir le capital en cherchant des partenaires .En le faisant, l'entreprise n'appartient plus à un individu mais à un groupe d'individus.

· Assainir le milieu du BTP pour plus de prêt.

· la mise en place d'incubateurs employant des professionnels entrepreneurs du privé, réunissant en un même lieu des pépinières de PME, pour favoriser le partage d'expérience et d'information.

· le soutien financier à la réalisation de projets pilote plutôt qu'un soutien à la réalisation d'études qui souvent ne débouchent souvent sur rien.

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REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

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AFD (2010). « Rapport annuel » document de travail

AIDES(2014). « Etude diagnostique de la situation des PME en Côte d'Ivoire» rapport final, document de travail

Akerlof, G.A. (1970). « The Market for `Lemons': Quality Uncertainty and the Mechanism », Quaterly Journal of Economics, no84, PP.488-500.

Arrow, K .J. (1963). « Uncertainty and the Welfare Economics of Medical Care », American Economic review, no53, pp. 941-973.

BICICI (2013). « Rapport annuel » document de travail

Commission nationale pour la microfinance (2010). « rapport annuel » document de travail

De Briey, V. (2005). « Plein feu sur la microfinance en 2005 » Regards Économiques, N°(28) publié par les économistes de l'UCL

Jensen and Mecling (1976) « the theory of the firm » journal of official economics 3

Kihlgren A., (2003). Small business in Russia-factors that slowed its development: an analysis, Communist and Post-Communist Studies, vol. 35

Littlefield, E. and Rosenberg, R., (2004). « Le microfinancement et les pauvre ». La demarcation entre microfinancement et secteur financier s'estompe.

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OCDE (2004). « Promouvoir l'entreprenariat et les PME innovantes dans une économie mondiale » document de travail 2ieme édition

Sanders T. and Wegener C. (2006). « Meso-finance, filling the financial gap for businesses in developing countries », Edition Oncdo, September.

Stiglitz (J), (1997). « Principe d'économie moderne » Bruxelles, Paris, de Boeck université, 1ère édition.

Stiglitz, J. and Weiss, A (1981). « Credit Rationing in Market with Imperfect Information », American Economic review, vol. 71

ANNEXES

Annexe 1 : répartition des PME selon le niveau d'investissement initial

Niveau d'investissement(FCFA)

Effectif

Pourcentage

Entre 0 et 500000

17 440

56 ,61

Entre 500 001 et 1 000 000

3 805

12,35

Entre 1 000 001 et 5 000 000

4 587

14,89

Entre 5 000 001 et 10 000 000

919

2 ,98

Entre 10 000 001 et 20 000 000

464

1,51

Entre 20 000 001 et 50 000 000

417

1 ,51

Entre 50 000 001 et 100 000 000

165

0,54

Entre 100 000 001 et 500 000 000

96

0 ,31

Entre 500 000 001 et 1 milliard

12

0,04

Plus d'un milliard

17

0,06

Non précisé

2 884

0,36

TOTAL

30806

100

Source INS 2014

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Annexe 2 : liste des établissements financiers bancaires en Côte d'Ivoire.

Banques

1

AFRILAND FIRST BANK COTE D'IVOIRE (Ex ACCESS BANK)

2

BANK OF AFRICA-CÔTE D'IVOIRE (BOA-CÔTE D'IVOIRE)

3

BANQUE ATLANTIQUE - CÔTE D'IVOIRE (BACI)

4

BANQUE DE L'HABITAT DE COTE D'IVOIRE (BHCI)

5

BANQUE DE L'UNION - COTE D'IVOIRE (BDU-CI)

6

BANQUE INTERNATIONALE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE DE LA COTE D'IVOIRE ( BICICI )

7

BANQUE NATIONALE D'INVESTISSEMENT (BNI)

8

BANQUE SAHELO-SAHARIENNE POUR L'INVESTISSEMENT ET LE COMMERCE - COTE D'IVOIRE (BSIC - COTE D'IVOIRE)

9

BGFIBANK COTE D'IVOIRE

10

BRIDGE BANK GROUP CÔTE D'IVOIRE (BBG-CI)

11

CAISSE NATIONALE DES CAISSES D'EPARGNE DE LA COTE D'IVOIRE (CNCE)

12

CITIBANK CI

13

COFIPA INVESTMENT BANK - COTE D'IVOIRE (CIBCI)

14

CORIS BANK INTERNATIONAL

15

DIAMOND BANK BENIN (SUCCURSALE DE COTE D'IVOIRE)

16

ECOBANK - COTE D'IVOIRE

17

GUARANTY TRUST BANK COTE D'IVOIRE (GTBANK-CI)

18

NSIA BANQUE COTE D'IVOIRE (EX BIAO-CI)

19

ORABANK COTE D'IVOIRE (EX BRS)

20

SOCIETE GENERALE DE BANQUE EN COTE D'IVOIRE (SGBCI)

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21

SOCIETE IVOIRIENNE DE BANQUE (SIB)

22

STANDARD CHARTERED BANK CÔTE D'IVOIRE (SCB)

23

UNITED BANK FOR AFRICA (UBA)

24

VERSUS BANK S.A.

Source : APBEF CI

Annexe 3 : répartition des entreprises selon le statut juridique.

Statut juridique

Fréquence

Pourcentage

cumul

SA

3

2,59%

2,59%

SARL

32

27,59%

30,17%

EI

81

69,83%

100%

TOTAL

116

100%

 

Source : par l'auteur

Annexe 4 : test de la régression finale

. regress crdit_2 sa ei age ac_c education btp sante immobilier transport, vce (robust)

Linear regression Number of obs = 116

F( 9, 106) = 4.63

Prob > F = 0.0000

R-squared = 0.1400

Root MSE = .28974

 
 
 

t

P>|t|

 
 
 

.1492505

.2701642

0.55

0.582

-.3863763

 
 

-.0637869

.0812551

-0.79

0.434

-.224883

 
 

-.0064443

 

-2.27

0.025

-.0120824

 
 

.0022177

.00385

0.58

0.566

-.0054153

 
 

.0512422

 

0.53

0.596

-.1396645

 
 

-.2580221

.1097501

-2.35

0.021

-.4756124

 
 

.1566037

.0943304

1.66

0.100

-.0304154

 

crdit_2

Coef.

-.0094941

Std. Err.

.1293312

-0.07

0.942

[95% Conf.

-.2659058

 
 

.1485332

 

0.63

0.533

-.3217844

 

sa

ei

4.536483

.1498276

30.28

0.000

4.239435

 

age

.0028438

ac_c

education

.096291 2

btp

sante

immobilier

transport

_cons

Source: par l'auteur

Robust

.237223

Annexe 5: test de ramsey et dhhétéroscédasticité

Interval]

.6848773

.0973091

-.0008062

.0098508

.2421489

-.0404319

.3436229

.2469176

.6188508

4.833531

amsey RESET test using powers of the fitted values of credit_1

BELI AHOU CLAUDE NATACHA-Master Banque et finance FUPA

La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

Ho: model has no omitted variables

F(3, 99) = 1.41
Prob > F = 0.2446

White's test for Ho: homoskedasticity

against Ha: unrestricted heteroskedasticity chi2(64) = 78.51

Prob > chi2 = 0.1049

LXVIII

Classification : Internal

TABLE DES MATIERES

DEDICACES

I

REMERCIEMENTS

II

LISTE DES

TABLEAUX

.Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES

GRAPHIQUES

..Erreur ! Signet non défini.

LISTE DES SIGLES ET

ABREVIATIONS IV

SOMMAIRE

.V

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LXIX

Classification : Internal

La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

INTRODUCTION GENERALE VII

PARTIE 1 :REVUE ANALYTIQUE DU FINANCEMENT DES PME XII
CHAPITRE 1: LE FINANCEMENT DES PME EN COTE D'IVOIRE XIII

Session 1 : Définition et analyse des besoins des PME XIV

1.1. Classification des PME XIV

1.2. Analyse des besoins financiers des PME XVI

1.2.1. Les besoins liés au cycle d'investissement XVI

1.2. 2. Les besoins liés au cycle d'exploitation XVII

Session 2: Analyse des contraintes de financement des PME XX

2.1. Les modes de financement des PME XX

2.2. Les problèmes de financement des PME XXVI

Conclusion du chapitre 1 22

CHAPITRE 2 : LA MESOFINANCE UNE REPONSE AU FINANCEMENT DES PME

XXVIII

Session 1 : les contraintes de financement des PME dans les pays en voies de développement.

XXIX

1.1. Enjeux du financement des PME XXIX

1.2. Les fondements théoriques du financement des PME XXXI

Session 2 : le financement des PME via la mésofinance : Avantages et limites XXXIII

2.1. Les avantages du financement par la mésofinance XXXIII

2.2. Les limites de la mésofinance XXXVIII

Conclusion du chapitre 2 35

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE XLI

PARTIE 2 : APPROCHE EMPIRIQUE DU FINANCEMENT DES PME PAR LA

BICICI XLII

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE D'ANALYSE DU FINANCEMENT DES PME XLIII

Session 1 : méthode d'analyse XLIII

1.1. statistique descriptive XLIII

1.2. Modèle économétrique XLV

BELI AHOU CLAUDE NATACHA-Master Banque et finance FUPA

La mésofinance et l'accès des PME au financement bancaire : cas de la BICICI

Session 2 : Site de la collecte XLVI

2.1. Présentation de la BICICI XLVI

2.2. Présentation de l'agence citée des arts LI

Conclusion du chapitre 3 LII

CHAPITRE 4 : RESULTATS ET INTERPRETATIONS LIII

Session 1 : Analyse descriptive LIII

1.1. Analyse statistique LIII

1.2. Interprétation de l'analyse statistique LVII

Session 2 : Les déterminants du volume de crédit accordés aux PME LVIII

2.1. Test d'hétéroscédasticité des erreurs : Test de White LVIII

2.2. Test de spécification du modèle LIX

Conclusion du chapitre 4 55

Conclusion de la deuxième partie LXI

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS LXII REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE LXIV ANNEXES LXV

LXX

Classification : Internal

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle