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Projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale : cas de la centrale à  gaz de Kribi


par Guy Armand Mandeng
Université de Yaoundé I - Master 2018
  

Disponible en mode multipage

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    F

    E

    PROJETS STRUCTURANTS DU CAMEROUN ET AMELIORATION DE LA QUALITE DE VIE DES POPULATIONS EN ZONE RURALE :

    Cas de la centrale à gaz de Kribi

    Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master ensciences de l'éducation

    Option : Intervention et action communautaire

    Par :

    MANDENG Guy Armand

    Licencié en psychologie

    Sous la direction de:

    MBEDE Raymond

    Professeur émérite des universités

    Septembre 2018

    SOMMAIRE

    SOMMAIRE i

    DEDICACE iii

    REMERCIEMENTS iv

    RESUME v

    LISTE DES TABLEAUX vii

    LISTE DES FIGURES viii

    LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ETACRONYMES.................................viii

    INTRODUCTION GENERALE 1

    PARTIE 1 : CADRE THEORIQUE 8

    CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE 9

    CHAPITRE 2 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE 26

    CHAPITRE 3 : REVUE DE LA LITTERATURE 42

    PARTIE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE ET OPERATOIRE 61

    CHAPITRE 4 : METHODOLOGIE DE L'ETUDE 62

    CHAPITRE 5 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 76

    CHAPITRE 6 : INTERPRETATION DES RESULTATS 107

    CONCLUSION GENERALE 117

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 121

    ANNEXES 126

    TABLE DES MATIERES xvi

    DEDICACE

    A

    Ma feue mère,

    NGO MANDENG Thérèse Odette

    REMERCIEMENTS

    Au terme de ce modeste travail de recherche, nous adressons des remerciements :

    Au professeur émérite Raymond MBEDE qui a accepté de diriger ce travail. Sa disponibilité et ses multiples conseils ont permis de l'achever ;

    A tous les enseignants du département de l'Education Spécialisée de l'Université de Yaoundé I, et plus particulièrement ceux de la spécialité « Intervention et Action Communautaire » pour leurs enseignements et leurs conseils ;

    A Messieurs Basile NEME, Esaïe Frédéric SONG et Pierre Giresse LEVODO pour leurs conseils durant la réalisation de ce travail ;

    A Nos parents Paul MBANGA et son épouse Charlotte MANDENG qui nous ont adopté dès notre jeune âge et qui nous ont toujours soutenu de toutes les façons possibles ;

    A M. Jean Marie BALEBA et à son épouse Cécile NGO MINKA pour leurs soutiens et encouragements ;

    A notre grand-mère Charlotte NGO BIYA pour son soutien moral et spirituel ;

    A tous nos oncles : Charles MANDENG, Blaise MANDENG, Simon Michel NDONGOND et Luc L'Avenir MANDENG pour leur soutien matériel et moral ;

    A tous les membres de notre famille pour le soutien de toute nature ;

    A tous nos Camarades et amis, particulièrement André TONYE NKOT, Bonaventure LIAPOMO GUEMOGNE, Gertrude Lydie NGO NOUNGUI, Jean NKOMAN, Carine NGAMI TCHAKONTE, Germaine PANDOUNKE et Fabiola MOGUEU pour le soutien et l'encouragement ;

    Nous associons à cet hommage tous ceux qui pensent avoir contribué de quelque manière que ce soit à la réalisation de ce modeste travail.

    1 RESUME

    Cette étude intitulée « projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale : Cas de la centrale à gaz de Kribi » pose le problème de l'inadéquation entre la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant et l'amélioration de la qualité de vie des populations. Ce travail a pour objectif d'étudier l'impact de la centrale à gaz de Kribi comme projet structurantsur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes. D'où la question principale suivante :« la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant est-elle à même d'améliorerla qualité de vie des populations environnantes?». Pour y répondre, l'hypothèse générale suivante a été formulée : « la centrale à gaz de Kribi comme projet structurantest à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ». Celle-ci a par la suite été opérationnalisée en trois hypothèses de recherche :

    HR 1 : La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    HR 2 :La centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    HR 3 :La centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Pour vérifier ces hypothèses, un questionnaire a été administré à un échantillon de 300 participants sélectionnés suivant la méthode du choix accidentel ou par convenance. Les données collectées ont été analysées à l'aide du test de Khi-deux de Bravais-Pearson. Les conclusions sont les suivantes :

    Pour HR1, á= 0.05, ddl= 16, X2cal = 40,458> X2lu = 26,30 d'où HR1 est confirmée.

    Pour HR2, á= 0.05, ddl= 16, X2cal = 120,545> X2lu = 26,30 d'où HR2 est confirmée.

    Pour HR3, á= 0.05, ddl= 16, X2cal = 109,550> X2lu = 26,30 d'où HR3 est confirmée.

    Ces conclusions impliquent que « la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ».

    Mots clés : Projets structurants, amélioration, qualité de vie, populations, zone rurale.

    2 ABSTRACT

    This study titled "Cameroon's structuring projects and improvement of the quality of life of populations in rural area: Case of the gas station of Kribi" raises the issue of the discrepancy between Kribi's gas station as structuring project and the improvement of the quality life of the surrounding populations. The aim of this work is to study the impact the Kribi's gas stationasstructuring project on the improvement of the quality of life of the surrounding populations. Hence the main question: "Isthe Kribi's gas stationcapable of improving the quality of life of the surrounding populations?" To answer this question, the following general hypothesis has been formulated: "the Kribi's gas stationcan improve the quality of life of the surrounding populations". It was later operationalized in three research hypotheses:

    HR 1:The Kribi's gas station as a factor of economic development can improve the quality of life of the surrounding populations.

    HR 2:The Kribi's gas station as a factor of social development can improve the quality of life of the surrounding populations.

    HR 3:The Kribi's gas station as a factor of human development can improve the quality of life of the surrounding populations.

    To verify these hypotheses, we have administered a questionnaire to a sample of 300 participants selected by the method of accidental or convenience choice. The collected data were analyzed using the Bravais-Pearson Chi-square test. The conclusions are as follows:

    For RH1, á = 0.05, ddl=16, X2cal = 40.458> X2lu = 26.30, then RH1 is confirmed.

    For RH2, á = 0.05, dd1 = 16, X2cal = 120.545> X2lu = 26.30, then RH2 is confirmed.

    For RH3, á = 0.05, dd1 = 16, X2cal = 109.550> X2lu = 26.30, then HR3 is confirmed.

    These conclusions generally imply that " the Kribi's gas station as structuring projectcan improve the quality of life of the surrounding populations.".

    Key words: structuring projects, improvement, quality of life, population, rural area.

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1:Plan factoriel 2

    Tableau 2: récapitulation des hypothèses, variables, modalités et indicateurs 65

    Tableau 3: Tableau croisé centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique et amélioration de la qualité de vie des populations environnantes. 98

    Tableau 4: Résultats du Khi-deux pour HR1 99

    Tableau 5: Tableau croisé centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social et l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes. 101

    Tableau 6: Résultats du Khi-deux pour HR2 102

    Tableau 7: Tableau croisé centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain et l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes. 104

    Tableau 8: Résultats du Khi-deux pour HR3 105

    Tableau 9: récapitulatif de la vérification des hypothèses de recherche 106

    LISTE DES FIGURES

    Figure 1: Pyramide de la hiérarchisation des besoins d'Abraham Harold Maslow 2

    Figure 2: quelques indicateurs permettant de mesurer la qualité de vie 48

    Figure 3: répartition de l'échantillon en fonction du sexe 77

    Figure 4: répartition de l'échantillon en fonction de l'âge 77

    Figure 5: répartition de l'échantillon en fonction du statut matrimonial 78

    Figure 6: répartition de l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel 79

    Figure 7: répartition de l'échantillon en fonction du niveau d'instruction 79

    Figure 8: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 6 80

    Figure 9: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 7 81

    Figure 10: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 8 81

    Figure 11: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 9 82

    Figure 12: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 10 83

    Figure 13: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 11 83

    Figure 14: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 12 84

    Figure 15: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 13 85

    Figure 16: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 14 85

    Figure 17: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 15 86

    Figure 18: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 16 87

    Figure 19: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 17 87

    Figure 20: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 18 88

    Figure 21: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 19 88

    Figure 22: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 20 89

    Figure 23: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 21 89

    Figure 24: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 22 90

    Figure 25: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 23 91

    Figure 26: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 24 91

    Figure 27: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 25 92

    Figure 28: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 26 92

    Figure 29: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 27 93

    Figure 30: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 28 94

    Figure 31: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 29 94

    Figure 32: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 30 95

    LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES

    BAD : Banque Africaine de Développement

    BM : Banque Mondiale

    BOAD : Banque Ouest Africaine de développement

    CAS : Crédit d'Ajustement Structurel

    Ddl : degré de liberté

    DSCE : Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi

    DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

    ECAM : Enquête Camerounaise auprès des Ménages

    Et al. : Et Collaborateurs

    FASR : Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé

    Fe : Fréquence Théorique

    FMI : Fonds Monétaire International

    Fo : Fréquence Observée

    FRPC : Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et Pour la Croissance

    Ha : hypothèse alternative

    Ho : hypothèse nulle

    HR : Hypothèse de Recherche

    ICH : Indice du Capital Humain

    IDH : Indice du Développement Humain

    INS : Institut National de la Statistique

    INV : Indice de Niveau de Vie

    IPC : Indices de Participation Communautaire

    IQE : Indice de Qualité de l'Emploi  

    IQL : Indices de Qualité du Logement

    ISC : Incidences de Santé Collective

    ISM : Indices de Sécurité Municipale

    ITS : Indices de Tension Sociale

    ODD : Objectifs du Développement Durable

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    ONU : Organisation des Nations Unies

    PAS : Plan d'Ajustement Structurel

    PIB : Produit Intérieur Brut

    PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

    PPTE : Pays Pauvre Très Endetté

    SIDA : Syndrome de l'Immunodéficience Acquise

    SPSS: Statistical Package for Social Sciences

    VD: Variable Dépendante

    VI: Variable Indépendante

    WHOQOL: World Health Organization Quality Of Life

    3 INTRODUCTION GENERALE

     Il y a un peu plus de cinquante ans est née une espérance aussi grande pour les peuples du tiers-monde, que le socialisme l'avait été pour les prolétariats des pays occidentaux. Une espérance peut-être plus suspecte dans ses origines et ses fondements, puisque les colons en avaient apporté des prémisses aux pays qu'ils avaient pourtant durement colonisés. Cette espérance, c'était le développement. Mais enfin, les responsables, dirigeants, élites des pays nouvellement indépendants présentaient à leur peuple le développement comme la solution de tous leurs problèmes. En effet, depuis les indépendances, les pays du Sud et de l'Afrique subsaharienne en particulier cherchent toujours des modèles de développement qui vont leur permettre d'améliorer la qualité de vie de leurs citoyens. Cela passe notamment par le développement de l'économie, des infrastructures et de divers secteurs prioritaires à un développement durable.  

    Dès lors, le développement, quelle que soit l'approche dans laquelle on s'inscrit, renvoie à un processus dont l'acteur fondamental est la personne humaine. De la sorte, cet acteur a cherché pendant longtemps à réaliser le développement et le bienêtre en agissant ailleurs que sur lui-même. Ainsi, alors que le Tiers monde, caractérisé par une absence globale de moyens, souffre du sous-développement, les pays économiquement riches souffrent du mal développement.

    Dans les pays africains, l'échec des politiques de développement à la suite des indépendances dans les années 1960 est simplement dû à leur focalisation trop accrue sur la croissance économique. Cette situation est reconnue par Meister (1997) repris par Amouzou (2007:190) lorsqu'il déclare: « Le développement ne résulte pas seulement de mesures purement économiques: investissement, planification, transfert de technologie etc....L'échec est probable si la population, ne se sentant pas concernée reste passive. Son élan est l'une des clés du succès du développement...». Ces priorités illustrent la prépondérance de l'homme dans le processus de développement. Beaucoup de pays en voie de développement en ont pris la mesure et ont opté pour le développement centré sur l'homme. En effet, Il s'agit de placer l'homme au centre de toutes les actions de développement pour réussir une société humaine satisfaisante : emploi, niveau de revenu, accès aux services sociaux, protection de l'environnement et implication des femmes dans la vie économique et sociale.

    Il est aujourd'hui de notoriété publique que l'élan de l'humanité comme l'une des clés de succès du développement dont parlait Meister (1997) est miné par la pauvreté dont le plan stratégique d'éradication élaboré par chaque pays vient en échos aux efforts qui se font dans ce domaine. La Banque Mondiale dans son Rapport sur le développement dans le monde 2000-2001 intitulé : « combattre la pauvreté » remarque que : « Le XXe siècle a été une époque de grands progrès dans la lutte contre la pauvreté et l'amélioration du bien-être. (...)Pourtant, en ce début du XXIe siècle, la pauvreté reste un problème mondial de proportions colossales. ».

    Cette pauvreté porte un coup sérieux au bien-être des populations. De plus, les causes de cette situation sont si multiples que les programmes qui oeuvrent de nos jours pour y remédier sont en quête de repère. La question que posait donc Loup en 1981 sur la survie du Tiers Monde reste d'actualité puisque la situation de ces pays ne s'est pas tout à fait améliorée. Le problème de la pauvreté reste depuis longtemps une question fondamentale qui exige des solutions au niveau mondial puisque plus de deux milliards de personnes vivent avec un revenu inférieur à deux dollars par jour (ONU, 2009). C'est un sujet de préoccupation des dirigeants, planificateurs et économistes, qui ne cessent de chercher des solutions pour lutter contre ce fléau et faire sortir le pauvre de son emprise.

    La lutte pour le bien-être des populations est un processus dans lequel s'inscrivent tous les êtres humains. Il est illimité, nous semble-t-il, parce qu'étroitement lié à l'existence même de l'humanité. Mais par quels moyens arriver à cette fin? Tout change et des disparités de bien-être apparaissent si on pose la question en ces termes-là. Malheureusement, c'est en ceux-là qu'elle se pose. C'est ainsi que lorsqu'on compare le niveau de bien-être des populations sur l'ensemble de la planète, les disparités sont frappantes. On a la triste impression de l'existence d'une humanité de seconde zone. Les termes qui sont apparus formant les couples pays développés/pays sous-développés, pays riches/pays pauvres, pays du nord/pays du sud, illustrent bien la situation. Pour y remédier, les efforts d'amélioration de la situation des populations se sont accentués dans plusieurs domaines ces dernières années et ont pris des dénominations telles que l'émancipation, le développement, la lutte contre la pauvreté etc. Pourtant, du chemin reste encore à parcourir et, de nos jours, les axes pour une action efficace sont encore recherchés.

    Les 189 pays présents au sommet du Millénaire, tenu en septembre 2000, ont adopté la déclaration du Millénaire des Nations Unies qui définit les objectifs à atteindre par la communauté internationale pour le XXIe siècle. Cette déclaration a servi à préciser l'orientation et le rôle des Nations unies face aux problèmes liés à la paix et à la sécurité, au développement et à la pauvreté, à l'environnement, aux droits de l'homme et à la protection des populations vulnérables. La fusion dans un cadre commun de la déclaration et des objectifs de développement internationaux définis dans les années 1990 lors d'autres grandes conférences et sommets internationaux des Nations unies a conduit à l'établissement des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Composés de huit objectifs clés, ils doivent être atteints d'ici 2015.

    En septembre 2005, cinq ans après la déclaration du Millénaire, plus de 170 chefs d'État et de gouvernement se sont réunis lors du sommet du Millénaire organisé par les Nations unies pour dresser le bilan approfondi des progrès accomplis par rapport aux actions proposées dans la déclaration et plus particulièrement les OMD. Les rapports établis ont clairement montré que la communauté internationale était fermement résolue à ce que chaque nation atteigne les objectifs de développement en s'appuyant sur ses propres initiatives et partenariats.

    En septembre 2010, une réunion plénière de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies a estimé que la réalisation des OMD était possible si la communauté internationale accentuait ses efforts. Cependant les progrès accomplis diffèrent selon la cible à atteindre et la région et il reste de nombreux défis, tels que la hausse des prix alimentaires, les crises économiques, les changements climatiques et les conflits.

    En Afrique, la Banque Mondiale (BM) rapporte que ces 15 dernières années la forte croissance économique a produit des changements visibles dans presque tout le continent. De nombreux pays Africains commencent à croire en la possibilité de leur Emergence à moyen terme. Les pays fixent donc les bases de leur développement en adoptant les OMD.

    Au Cameroun, depuis 2009 l'Etat a adopté le Document de Stratégie et de Croissance pour l'Emploi (DSCE) qui est une locomotive, en tant que document-cadre des choix économiques du Cameroun. Le DSCE a pour vision : « le Cameroun, un pays émergent à l'horizon 2035 ». En effet, cette orientation vers l'Emergence consiste à mettre en oeuvre une stratégie de développement dont le ressort est la valorisation du potentiel en ressources humaines, naturelles, minéralières et énergétiques du pays. L'objectif général est l'atteinte d'un Produit Intérieur Brut (PIB) de 5000 dollars US par tête à l'horizon fixé. L'atteinte de cet objectif passe par l'intégration de chaque secteur de l'économie dans une approche programme. C'est dans ce contexte que le Cameroun a élaboré les différentes stratégies sectorielles qui se traduisent dans la majorité sous forme de plans sectoriels. En effet, Depuis 2011 l'Etat a opéré des choix primordiaux afin d'axer le développement du pays autour des projets structurants. Ceux-ci consistent, à réhabiliter ou à construire des infrastructures (barrages hydroélectriques, ports en eau profonde, infrastructures sportives, infrastructures routières, etc.). Le DSCE détaille ces stratégies sectorielles comme suit :

    Secteur de l'énergie. A travers la réalisation des programmes d'entretien, de réhabilitation et de développement de la capacité énergétique du pays, le Cameroun compte successivement résorber définitivement le déficit structurel, accompagner les besoins énergétiques pour l'atteinte des objectifs de croissance escomptés, devenir un exportateur d'électricité et contribuer ainsi à l'équilibre de la balance commerciale du pays. Il s'agira à l'horizon 2020 de porter les capacités de production du pays à 3 000 MW. Le programme d'aménagement dans le sous-secteur énergétique contient des actions de court, moyen et long termes, correspondant aux objectifs spécifiques précédemment déclinés. Parmi les actions de court terme, on peut citer notamment le barrage de Lom Pangar, la centrale thermique de Yassa et la centrale à gaz de Kribi. A moyen terme, sont envisagés le barrage de Memve'ele, les centrales de Nachtigal, Song Mbengue, Warak, Colomines et Ndockayo. A long terme, il est envisagé le développement de plusieurs sites présentant un potentiel à l'exportation d'énergie. Le coût global de ce programme décennal se chiffre à près de 5 853 milliards de francs CFA pour les ouvrages de production et de transport d'électricité par grands réseaux et 663 milliards de francs CFA pour le programme d'électrification rurale.

    Secteur des travaux Publics. Dans le sous-secteur routier, les orientations stratégiques à moyen et long terme du Gouvernement à l'horizon de la stratégie sont cohérentes avec le scénario ambitieux du Plan Directeur Routier (PDR) et la stratégie sectorielle élaborés. Les opérations d'entretien routier vont permettre, à l'horizon de la stratégie, d'améliorer nettement le niveau de service (55% du réseau en bon état), grâce à la mise en place d'une stratégie pertinente d'intervention. La réhabilitation du réseau routier

    (2000 km de routes bitumées à réhabiliter d'ici 2020), ainsi que l'intensification du bitumage des routes en terre (plus de 3500 km à l'horizon 2020) viendront compléter ce dispositif. Les priorités d'intervention concerneront l'accompagnement des grands projets industriels et agropastoraux, les corridors régionaux (transafricaine, corridors nord-sud, réseau CEMAC), le réseau des routes nationales, ainsi que les grands projets d'infrastructure d'accompagnement au secteur privé (second pont sur le Wouri, boucle autoroutière Yaoundé-Douala-Bafoussam-Yaoundé). Des réformes institutionnelles importantes devront accompagner cette stratégie. Ainsi, un accent particulier devra être mis sur : (1) la responsabilisation et le renforcement de la maîtrise d'ouvrage routière (2) le renforcement de la planification et de la programmation à travers l'élaboration et la mise en oeuvre d'une stratégie d'intervention qui privilégie le respect des standards de travaux au détriment des opérations de saupoudrage, (3) le renforcement du parc d'engins de génie civil, (4) l'organisation du secteur privé afin de disposer d'un tissu d'entreprises et de bureaux d'études performants, (5) la recherche de matériaux ou de procédés susceptibles d'accentuer la pérennité des interventions, en entretien routier notamment et, (6) le recours à chaque fois que possible, à des techniques à haute intensité de main d'oeuvre (HIMO) pour réduire les coûts et promouvoir l'emploi.

    Secteur des transports. Le système des transports devra se fonder sur les atouts indéniables du pays afin de contribuer efficacement à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté. Une approche multimodale sera systématiquement privilégiée, afin de bâtir à moindre coût un réseau de transport intégré, performant, quadrillant tout l'espace national et résolument ouvert vers les pays voisins. Le Gouvernement mettra l'accent sur l'aménagement de nouvelles infrastructures portuaires et ferroviaires qui accompagneront les projets prioritaires porteurs de croissance. Il s'agira principalement de : 1) la construction d'un port en eau profonde à Kribi ; 2) la construction du port en eau profonde à Limbe ; 3) la construction du Yard pétrolier de Limbé) l'aménagement de nouvelles voies ferrées (plus 1000 km) selon les standards internationaux.

    Technologies de l'Information et de la Communication. Les objectifs stratégiques du domaine des Télécommunications/TIC à l'horizon 2020 seront notamment de : (1) porter la télé densité fixe à 45% et la télé densité mobile à 65% ; (2) doter 40 000 villages de moyens de télécommunications modernes ; (3) mettre à la disposition du public une offre d'accès à 2 Mb/s dans toutes les villes ayant un central numérique ; et (4) multiplier par 50 le nombre d'emplois directs et indirects.

    Secteur des postes et services financiers postaux. Dans ce domaine, la stratégie permettra d'organiser et de rendre significative à l'horizon 2020 l'offre publique et privée de service postal de manière à satisfaire pleinement la demande en quantité et en qualité à des prix abordables. Deux programmes doivent ainsi être menés à terme : (1) densifier le réseau et améliorer la couverture nationale postale en vue d'assurer un équilibrage géographique des services postaux, (2) développer le service universel postal à l'effet de favoriser l'accès de tous aux services postaux.

    Secteur des infrastructures de développement urbain et de l'habitat. Le défi dans ce domaine est de créer un espace économique national intégré. Il s'agit non seulement de maîtriser le développement des villes (taux d'urbanisation de 57,3% en 2020) et d'en faire des centres de production et de consommation nécessaires à l'essor du secteur industriel, mais également de promouvoir l'émergence des agglomérations périphériques, le développement des villes moyennes ou secondaires capables de structurer les activités économiques dans l'espace urbain et de concourir au développement des zones rurales environnantes. Pour atteindre ces objectifs, six stratégies ont été identifiées : (1) l'entretien et la réhabilitation des infrastructures urbaines, (2) le développement des infrastructures urbaines (construction de 150 km de voiries et construction de 17000 logements sociaux), (3) l'amélioration de l'accès aux services urbains de base, (4) la maîtrise de l'occupation du sol, (5) la protection des groupes sociaux vulnérables et, (6) le renforcement des capacités institutionnelles du secteur.

    Eau et assainissement. L'accès à l'eau potable et aux infrastructures d'assainissement de base en milieu rural est limité. Le Gouvernement entend par conséquent, améliorer cette situation, porter à 75% en 2020 le taux d'accès à l'eau potable et pour cela : (1) réhabiliter les infrastructures existantes réalisées dans leur très grande majorité depuis plus de 20 ans ; (2) réaliser des extensions des réseaux existants qui n'ont pas suivi le rythme d'expansion urbain et démographiques ; (3) favoriser la réalisation des programmes des branchements à grande échelle. En milieu urbain, l'option retenue par le Gouvernement, notamment dans la lettre de politique d'hydraulique urbaine d`avril 2007 est le partenariat public - privé et la création de deux entités chargées respectivement des infrastructures et de la distribution. En milieu rural, la politique d'approvisionnement a pour principaux objectifs : (1) une meilleure planification des ouvrages en répondant à la demande, augmentant la couverture des services et évitant les incohérences ; (2) une pérennisation des investissements réalisés en améliorant l'entretien, sécurisant le financement et prévoyant le financement du renouvellement et, (3) une moindre dépendance vis-à-vis de l'Etat afin d'asseoir le développement du secteur sur toutes les forces disponibles.

    En effet, les grands chantiers ou projets structurants devraient contribuer à améliorer la qualité de vie des Camerounais, quand on sait que beaucoup d'entre eux ont du mal à satisfaire leurs besoins primaires. Dès lors, un projet structurant peut se comprendre comme un projet qui s'inscrit dans les priorités de développement de la région et dans un axe ayant un potentiel de croissance appréciable démontré, qui provoque un effet multiplicateur dans l'économie régionale. Au sens de la Banque Mondiale (BM), le point de départ des projets est la stratégie de réduction de la pauvreté.

    C'est au regard de cet arrière fond socio-économique que s'inscrit la présente étude dont le titre est : « projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populationsen zone rurale : cas de la centrale à gaz de Kribi ». Nous comptons mener une réflexion en deux grandes parties.

    Dans la première partie qui se veut théorique, nous aborderons trois chapitres. Il s'agira, dans le premier chapitre, de la problématique où nous allons poser les bases de notre étude, son problème, sa pertinence et son intérêt. L'insertion théorique constituera le deuxième chapitre où nous comptons examiner les concepts clés liés à notre étude ainsi que les théories explicatives de notre sujet. Le troisième chapitre est intitulé revue de littérature dans lequel il sera question de recenser les écrits ayant abordés la problématique dont nous traitons.

    Dans la deuxième partie nommée cadre méthodologique et opératoire, nous aurons également trois chapitres : méthodologie de l'étude ; présentation et analyse des résultats ; interprétation des résultats. Il sera question dans ces chapitres de rappeler notre question de recherche, nos hypothèses de recherche, présenter la population d'étude, les techniques d'échantillonnage, l'instrument de collecte des données, les outils de traitement des données recueillies sur le terrain. Enfin les résultats obtenus seront analysés, interprétés et discutés avant de faire des suggestions.

    CADRE THEORIQUE

    4 CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

    La problématique est l'orientation que décide de prendre le chercheur. D'après QUIVY et CAMPENHOUDT (1995), elle est « l'approche ou la perspective théorique qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par la question de départ. Elle est la manière d'interroger les phénomènes étudiés ». Le premier chapitre s'inscrit dans cette perspective.

    4.1 Contexte et justification de l'étude

    Au cours de ces dernières années, il est apparu de plus en plus nécessaire, tant au plan international qu'à l'échelle de la plupart des pays en développement, d'axer les programmes économiques sur la lutte contre lapauvreté et l'amélioration des conditions de vie des populations.

    C'est ainsi que, pour une meilleure prise en compte des questions sociales et en droite ligne avec la déclaration de Copenhague de mars 1995, le Sommet des Chefs d'Etat du G7/G8 tenu à Cologne en juin 1999 a préconisé l'adoption d'une nouvelle approche de lutte contre la pauvreté dans les pays en développement. Celle-ci devait revêtir la forme d'un programme triennal (révisable d'une année à l'autre) et s'appuyer sur les objectifs de progrès social fixés pour ces pays.

    Dans le même ordre d'idée, les institutions de Bretton Woods ont adopté une nouvelle approche afin de renforcer l'efficacité de leurs interventions. Celle-ci repose désormais sur une stratégie de réduction de la pauvreté élaborée par chaque pays concerné, avec la participation active de la société civile et en relation étroite avec l'initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). En particulier, les ressources épargnées du fait de l'éligibilité à cette initiative doivent être consacrées en priorité au financement des programmes sociaux.

    La Conférence au Sommet de Libreville, du 17 au 19 janvier 2000 a été l'occasion pour les Chefs d'Etat africains, d'examiner le nouveau cadre de lutte contre la pauvreté proposée par les institutions de Bretton Woods et de s'accorder sur les points devant faire l'objet d'engagements internationaux, clés pour un développement durable.

    C'est dans ce contexte que les gouvernements ont pris sur eux d'élaborer des documents de stratégies visant à définir les politiques de développement nationales en étroite ligne avec les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en vue de l'atteinte de l'émergence.

    Au Cameroun, Les autorités ont élaboré suivant une démarche participative impliquant les administrations publiques, les opérateurs économiques, la société civile, et les partenaires au développement, le premier Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) en avril 2003. Pour le suivi et la mise en oeuvre de ce document, le Gouvernement s'est doté d'un cadre institutionnel de pilotage de la stratégie qui comprend : un Comité interministériel de suivi de la mise en oeuvre du DSRP, et un Comité technique de suivi et d'évaluation de la mise en oeuvre du DSRP. Certes, La mise en oeuvre du DSRP, adopté en avril 2003, a permis au Gouvernement de maintenir la stabilité du cadre macroéconomique et de soutenir des taux de croissance positifs jusqu'en 2008. Toutefois, le profil général de croissance est resté en retrait du niveau espéré pour résorber substantiellement la pauvreté.En conséquence, sous la très haute impulsion du Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, et dans l'optique de poursuivre son projet de société des « Grandes Ambitions », formulé dans la vision de développement à long terme, le Gouvernement a entrepris de réviser la stratégie de croissance économique et de réduction de la pauvreté. Les pouvoirs publics affirment ainsi leur volonté de centrer la stratégie sur la création des richesses et comptent s'appuyer sur la création d'emplois pour assurer une bonne redistribution des fruits de la croissance.

    En effet, la révision du DSRP vise la correction des distorsions ou des manquements relevés lors des évaluations successives de la mise en oeuvre, et des consultations participatives de mars 2008. Le processus de révision de la stratégie a abouti à un Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), et confirmé l'option d'implication des populations à la base, dans une démarche participative. Les populations ont notamment souhaité que les stratégies soient l'émanation d'une vision de développement à long terme assortie de programmes de développement pluriannuels. Cette recommandation a été satisfaite avec la formulation par les autorités d'une vision de développement à l'horizon 2035 et l'adoption en décembre 2007 du nouveau régime financier. Notons que L'élaboration du DSCE a nécessité la réalisation de nombreux travaux d'envergure notamment : la formulation d'une vision de développement économique à l'horizon 2035, la revue des stratégies sectorielles, les consultations participatives, la revue des enquêtes et études statistiques pour la période 2001 à 2008, la réalisation avec l'appui de certains partenaires de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM III), le reporting et le costing des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), le cadrage macroéconomique et budgétaire qui a permis de préparer un cadre budgétaire à moyen terme en cohérence avec les estimations de croissance à l'horizon de la stratégie.

    Les travaux d'élaboration du DSCE se sont notamment appesantis sur la crise économique mondiale. Les stratégies développées dans le document constituent entre autres des réponses appropriées aux problèmes soulevés par ladite crise. Le DSCE a été élaboré dans un contexte caractérisé par le renchérissement du coût de la vie au niveau national, la crise financière internationale, la crise alimentaire et la crise énergétique au niveau mondial.

    Plaçant résolument le défi de la croissance et de la création d'emplois au centre de ses actions en faveur de la réduction de la pauvreté, le DSCE est désormais, conformément à la Déclaration de Paris, le cadre de référence de la politique et de l'action Gouvernementale ainsi que le lieu de convergence de la coopération avec les partenaires techniques et financiers en matière de développement. Il constitue ainsi le vecteur de la recherche de la croissance et de la redistribution de fruits jusqu'aux couches les plus vulnérables de la population avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes.

    Le DSCE, première phase pour l'accomplissement de la vision de développement à très long terme, est un document de stratégie globale intégrée, socle de toute action engagée dans les 10 prochaines années. Il est donc l'expression empirique d'un cadre intégré de développement humain durable à moyen terme pour le Cameroun et propose un cheminement progressif du pays vers les OMD et la vision. Ce document se présente en conséquence comme : un cadre intégré de développement ; un cadre de cohérence financière. ; Un cadre de coordination de l'action Gouvernementale et des appuis extérieurs ; un cadre de consultation et de concertation avec la société civile, le secteur privé et les Partenaires au développement ; et un cadre d'orientation des travaux analytiques pour éclairer la gestion du développement.

    En effet, le Document de Stratégie et de Croissance de l'Emploi (DSCE) constitue la déclinaison de la Vision de développement pour la période 2010-2020. La vision du DSCE est: « le Cameroun : un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité». En parlant de cette vision, le Président Paul Biya lors de son discours d'ouverture du troisième congrès ordinaire du RDPC en septembre 2015 parlait en ces termes :

    «(...) Cette vision de l'avenir, celle d'un Cameroun émergent auquel nous aspirons tous, nous l'avions baptisée en 2004 Les Grandes Ambitions. Cette vision est en train de devenir une réalité. En effet, toutes les études concernant notre programme de Grandes Ambitions sont réalisées et nous avons obtenu les financements. Les Grandes Ambitions d'hier vont devenir Les Grandes Réalisations. Et à partir de janvier 2012, le Cameroun sera transformé en un immense chantier... »

    La volonté de devenir un pays émergent intègre quatre objectifs généraux dont le premier est de : « Réduire la pauvreté à un niveau socialement acceptable ». Il est question de ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à 28,7% en 2020 selon le DSCE. Il s'agit là d'un décalage mesuré de l'objectif du millénaire pour le développement. En effet cet objectif général se décline en plusieurs objectifs spécifiques:

    - Faire de la population un facteur effectif de développement

    - Intensifier les investissements dans les infrastructures et les secteurs productifs

    - Réduire les écarts entre riches et pauvres par l'amélioration des systèmes de redistribution

    - Améliorer l'offre et garantir l'accès de la majorité aux services de santé de qualité

    - Améliorer la protection et la sécurité sociales

    - Augmenter l'offre, la qualité et l'adéquation de la formation

    - Promouvoir la création d'emplois décents ;

    D'une manière plus large, le DSCE va poursuivre l'atteinte des objectifs du millénaire qui trouvent un ancrage évident dans la vision à long terme et s'inscrivent à fortiori dans l'amélioration des conditions de vie des populations.

    Les grands chantiers ou projets structurants de construction et de réhabilitation des infrastructures nationales lancés en 2011 sont des batteries mises en marche pour l'atteinte de l'émergence. Si l'on s'en tient à la déclaration du millénaire adoptée par 189 nations et signées par 147 chefs d'Etat pendant le sommet du millénaire de septembre 2000 à New York, les huit (08) objectifs du millénaire pour le développement (OMD) visent d'une manière générale l'amélioration des conditions de vie. En effet, le DSCE résume ces OMD dans le contexte camerounais :

    1. éliminer l'extrême pauvreté et la faim en réduisant de moitié le nombre de Camerounais vivant au-dessous du seuil de pauvreté et qui souffrent de la faim ;

    2. assurer une éducation primaire pour tous en donnant à tous les enfants les moyens d'achever le cycle d'études primaires ;

    3. promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomie des femmes, en éliminant les disparités entre les sexes dans les enseignements primaires et secondaires, et si possible à tous les niveaux d'enseignement ;

    4. réduire de deux tiers, la mortalité à la naissance et celle des enfants de moins de cinq ans;

    5. améliorer la santé maternelle, en réduisant de trois quarts la mortalité maternelle ;

    6. combattre et stopper la propagation du VIH/SIDA, maîtriser le paludisme et d'autres grandes endémies en inversant leur tendance ;

    7. assurer un environnement durable en réduisant de moitié la proportion de la population qui n'a pas accès à l'eau potable, améliorer sensiblement l'habitat en intégrant les principes de développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance actuelle de la déperdition des ressources environnementales ;

    8. mettre en place un partenariat pour le développement des technologies de l'information et de la communication et pour l'application des politiques et des stratégies qui permettent aux jeunes de trouver un travail décent et utile.

    D'un point de vue global donc, la qualité de vie est la variable que le développement, peu importe le type, vise à améliorer. En ce sens, Il semble assez dangereux d'envisager le développement et surtout le développement à long terme sans tenir compte de la qualité de vie, des aspirations et besoins des populations et des réalités du milieu ciblé par le projet de développement. Le niveau d'appropriation doit être effectif pour toutes les parties prenantes du processus d'un projet de développement pour une démocratisation des décisions devant être bénéfiques pour la zone où le projet est implanté. Cela est d'autant plus important du fait que les populations ciblées par le développement auront la possibilité de soulever les problèmes auxquelles elles font face dans leurs localités et de proposer des solutions qu'elles approuvent.

    Belem (2010) reprenant la définition du développement durable selon le rapport Bruntdland (1987) déclare que c'est : « un développement qui permet de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs », souligne à la page 51 de son article que :

    « Outre sa célèbre citation, le rapport prend le soin de préciser que :

    Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de besoins et, plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis à qui il convient d'accorder la plus grande priorité et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale font peser sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir.

    Avec cette précision, le rapport Bruntdland prend en compte non seulement les problématiques à l'origine du développement durable (limite des ressources et satisfaction des besoins) mais adopte une conception du développement priorisant l'humain ».

    De ce qui précède, il est à souligner que l'humain est dans la plupart de cas l'objet du développement. Les projets structurants ne dérogent pas à cette règle, ils participent au développement qui entraine de ce fait l'amélioration de la qualité de vie des populations. Il s'agit des projets d'envergure bénéfiques en termes d'implication de synergie et de développement.

    La Direction Générale des impôts retient quatre critères pour définir un projet structurant au Cameroun :

    · Etre un pôle de développement économique et social,

    · Etre générateur d'emplois ;

    · Donner lieu à des investissements importants ;

    · Etre exécuté dans les secteurs retenus comme prioritaires (agricole, énergétique, touristique, habitat social.)

    L'article (« Politique de soutien aux projets structurants pour améliorer les milieux de vie (PSPS) », 2016) indique en parlant de la ville de Lévis que Plus spécifiquement, un projet structurant :

    · Répond aux priorités d'intervention de la Ville de Lévis;

    · Répond aux besoins socioéconomiques identifiés par la communauté visée;

    · Contribue à la viabilité et bénéficie de l'appui du milieu;

    · Produit de nouveaux biens, de nouveaux services ou accroît les services existants;

    · Présente des impacts significatifs sur la communauté visée;

    · Est réalisé par une entreprise ou un organisme qui possède l'expertise et la compétence pour le mener à bien et à terme.

    Le même article parle en ces termes : « Par ailleurs, pour être qualifié de structurant, tout projet doit être cohérent avec les finalités du développement durable spécifiées dans l'Agenda 21 et avoir un impact positif sur au moins l'une d'entre elles, ceci sans pour autant avoir d'impact négatif sur les autres. »

    En ramenant ce qui précède dans notre contexte, disons que les projets structurants du Cameroun qui s'inscrivent dans cette logique du développement durable devraient, au-delà de booster l'économie, mettre les besoins de l'humain au centre de leurs objectifs et plus précisément le bien-être. Or, le bien-être ne vient pas toujours avec l'implantation et l'avènement d'un projet de développement dans une localité. De cette situation, Il semble donc opportun d'envisager une étude intitulée « projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale :cas de la centrale à gaz de Kribi » pour étudier l'impact des projets structurants sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes; mieux encore, pour voir si la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant contribue à améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    1.2. Position du problème

    Les conseils d'administration de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI) ont, à travers l'atteinte du point de décision survenu le 1er octobre 2000, jugé le Cameroun éligible à l'initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE). Cette décision faisait suite à l'exécution satisfaisante d'un programme économique et financier appuyé par le FMI au titre de la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR) et à la soumission au FMI et à la Banque Mondiale du Document intermédiaire de stratégie de réduction de la pauvreté. L'atteinte du point de décision a permis l'exécution d'un deuxième programme économique triennal appuyé par le FMI au titre de la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et Pour la Croissance (FRPC) avec pour objectif de stabiliser le cadre macroéconomique et les finances publiques. Le Cameroun a également bénéficié de la part de la Banque Mondiale d'un troisième Crédit d'Ajustement Structurel (CAS III) visant les réformes structurelles et sectorielles approuvées par ladite Banque. L'énoncé du déclencheur DSRP disposait que le DSRP complet soit préparé et mis en exécution de façon satisfaisante pendant une période d'un an. C'est dans cette logique que le Document de stratégie de réduction de la Pauvreté (DSRP), version dite complète a été élaboré et adopté par les autorités camerounaises en avril 2003, et par les conseils d'administration de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI) en juillet de la même année.

    Le DSRP définissait la stratégie nationale en matière de croissance avec un accent particulier sur la réduction de la pauvreté. Son objectif ultime était « d'améliorer de façon durable et effective les conditions de vie des populations en s'appuyant aux principales causes de la pauvreté ». Par ailleurs le DSRP contribuait à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dont le premier est « éliminer l'extrême pauvreté et la faim en réduisant de moitié le nombre de Camerounais vivant au-dessous du seuil de pauvreté et qui souffrent de la faim » à l'horizon 2015. Notons cependant qu'au cours du sommet sur le développement durable (du 25 au 27 Septembre 2015 à New York), un nouvel ensemble d'objectifs mondiaux pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et garantir la prospérité pour tous, a été adopté dans le cadre d'un nouveau programme de développement durable par les Etats membres de l'ONU. Ce programme comprend un ensemble de 17 objectifs de développement durable (ODD) à atteindre d'ici 2030 dont le premier milite pour la réduction de la pauvreté.

    Le 28 avril 2006, le Cameroun a finalement atteint le point d'achèvement de l'initiative PPTE après la tentative malheureuse de 2004. Il en est résulté un allègement de sa dette à hauteur de 1150 milliards de FCFA. Le montant total de la dette annulée représente près de 10% du budget national. Suite à l'atteinte du point d'achèvement, le Club de Paris a décidé de réduire la dette publique du Cameroun de 2,7 milliards d'euros, soit 99% du total des prêts contractés par le Cameroun auprès de 19 créanciers du Club de Paris.

    Une étude « DSRP au Cameroun : État des lieux et portes d'entrée pour la prise en compte des préoccupations indigènes et tribaux » concluait déjà que : « En franchissant le point d'achèvement de l'initiative PPTE, le Cameroun va certainement réduire le poids de sa dette extérieure et disposera ainsi de ressources additionnelles devant servir à assurer sa croissance économique et à réduire la pauvreté (...)»  

    A la suite du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP),Le Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE) réaffirme aussi la volonté du Gouvernement camerounais de poursuivre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans leur ensemble. Il a été élaboré par le Gouvernement, dans le cadre d'un processus dynamique et ouvert, mettant à contribution la pleine participation des populations à la base, de la société civile, du secteur privé et des partenaires au développement. Que tous trouvent ici, pour leur disponibilité et pour le travail accompli, l'expression de la profonde gratitude du Gouvernement camerounais. Plaçant résolument le défi de la croissance et de la création d'emplois au centre de ses actions en faveur de la réduction de la pauvreté, le DSCE est désormais, conformément à la Déclaration de Paris, le cadre de référence de la politique et de l'action Gouvernementale ainsi que le lieu de convergence de la coopération avec les partenaires techniques et financiers en matière de développement. Il constitue ainsi le vecteur de la recherche de la croissance et de la redistribution de fruits jusqu'aux couches les plus vulnérables de la population avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes.

    Le DSCE, en parlant du secteur rural, précisait déjà qu'après l'adoption en 2005 de la stratégie de développement du secteur rural et les résultats mitigés atteint lors de sa mise en oeuvre, le Gouvernement entend lancer un vaste programme d'accroissement de la production agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais également des agro-industries. Dans ce cadre, il procèdera à la modernisation de l'appareil de production. Il s'agira de : rendre accessible et disponible les facteurs de production notamment la terre, l'eau et les intrants agricoles ; promouvoir l'accès aux innovations technologiques à travers notamment le renforcement de la liaison recherche/vulgarisation ; et développer la compétitivité des filières de production. Selon le DSCE, Les stratégies de développement du secteur social permettront, non seulement d'améliorer les conditions de vie des populations, mais aussi de disposer d'un capital humain solide, capable de soutenir la croissance économique. Pour le rapport national des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), la lutte contre la pauvreté et la faim (l'objectif 1) demeure parmi les préoccupations majeures du Gouvernement. S'agissant de la problématique de la pauvreté, l'objectif fixé par le DSCE est de ramener le taux de pauvreté monétaire de 39,9% en 2007 à 28,7% en 2020. Pour atteindre cet objectif, le Gouvernement a axé sa stratégie sur une croissance durable et forte de l'économie et la création de milliers d'emplois décents. Par ailleurs, pour faire face à la faim qui affecte certaines catégories de populations et la malnutrition qui touche les enfants dont la croissance nécessite une alimentation équilibrée, les pouvoirs publics ont opté pour une « révolution agricole » dite agriculture de 2e génération, dont le préalable est la mise en oeuvre des moyens modernes de production pour apporter une riposte face à ces problèmes. La réussite de cette nouvelle politique permettra d'assurer au Cameroun la sécurité alimentaire et de lutter efficacement contre la faim et la malnutrition.

    Cependant, Malgré la mise en oeuvre du DSRP et du DSCE, l'économie camerounaise n'a pas connu de changement structurel notable, elle continue de faire face à un certain nombre de défis qui pourraient empêcher l'atteinte des résultats escomptés. D'ailleurs, après les précédents Plans d'Ajustement Structurel (PAS I, PAS II, PAS III), le pays vient d'être à nouveau (en juin 2017) sous ajustement structurel alors qu'il est à mi-parcours du chemin vers l'émergence. Ce qui montre sans doute que l'économie du Cameroun connait des difficultés et ne permet pas d'envisager certaines réformes socioéconomiques dans le sens du bien-être de ses populations.

    En effet, l'économie du pays demeure fragile et entravée par des lacunes structurelles, relatives à la faible compétitivité du secteur productif et aux déficiences des facteurs de production clés que constituent les infrastructures et l'énergie. Le faible niveau du taux de croissance moyen annuel du PIB au cours de la période d'intérêt n'a pas permis d'influer de manière positive sur l'évolution des conditions de vie des ménages. Ainsi la pauvreté monétaire qui a reculé de 13 points entre 1996 et 2001 reste stable sur la période 2001-2007. En 2007, l'ECAM3 estimait déjà la population du pays à près de 17,9 millions d'âmes dont 7,1 millions de pauvres. En 2014 la quatrième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM 4) situe le nombre de pauvres à 8.1 millions de personnes. En effet, l'ECAM 4 indique que la situation des pauvres s'est détériorée entre 2007 et 2014, surtout en milieu rural. En effet, il faudrait allouer en moyenne à chaque adulte pauvre, la somme annuelle de 130 200 FCFA pour le sortir de la pauvreté. En 2007, ce montant était de 83 000 FCFA. Dès lors, compte tenu du nombre de pauvres, il faudrait leur transférer la somme de 775 milliards de FCFA en 2014, contre 433 milliards de FCFA en 2007 pour les sortir de la pauvreté. Cette même enquête révèle que le milieu rural, où habitent près de 60% de la population totale, concentre 90% des personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 931 FCFA par jour pour couvrir tous les besoins prioritaires de base d'un adulte. L'incidence de pauvreté se situe dans ce milieu à 56,8% en 2014, en hausse de 1,8 point par rapport à 2007. A contrario, le milieu urbain affiche une incidence de pauvreté de 8,9%, en baisse de 3,3 points par rapport à 2007.

    Toujours en référence à l'ECAM 4, il y a eu depuis 2014, une augmentation des inégalités entre pauvres et non pauvres. L'indice de concentration de Gini, qui permet de mesurer les inégalités entre différents groupes, est passé de 0,39 en 2007 à 0,44 en 2014. Ce résultat traduit le fait que les inégalités entre les pauvres et les non pauvres se sont accentuées de 13% entre 2007 et 2014. A titre d'illustration, la consommation des 20% des ménages les plus riches (Q5) représente 10,1 fois celle des 20% des ménages les plus pauvres (Q1). L'écart s'est creusé entre les plus riches et les plus pauvres puisqu'en 2007 ce rapport (Q5/Q1) était de 7,5.

    Par ailleurs, d'après les résultats de l'ECAM 4 (Enquête Camerounaise auprès des Ménages 4), il convient de relever que les inégalités se sont plus accentuées en milieu rural qu'en milieu urbain.

    Au niveau des projets structurants la situation est stressante. Parmi ses « grands projets », certains tardent encore à décoller ou n'avancent pas véritablement dans leurs phases d'exécution (l'autoroute Douala-Yaoundé en est une illustration). Aussi, on peut voir dans plusieurs régions de notre pays des chantiers aux arrêts. Cela est peut-être dû à une mauvaise politique d'attribution des marchés publics ou à une crise économique que traverserait le Cameroun.

    Si les projets structurants sont, dans la logique du DSCE, des facteurs sur lesquels s'appuie la vision de l'émergence du Cameroun en 2035, le constat est que l'on a souvent vu des zones dans notre pays qui n'ont pas pu sortir de la précarité après l'implantation des dits projets dans leurs localités. Par exemple, dans un arrondissement comme Messondo dans le département du Nyong-et-Kellé traversé par la ligne de fer, l'on note l'absence d'un développement véritable. Cet arrondissement n'a pas de connexion électrique. Ce qui contredit la fameuse phrase : « où passe la route, le développement suit ».

    De ce fait, nous nous rendons compte que les projets structurants ont le mérite d'avoir un effet direct sur le plan infrastructurel mais leur impact sur le plan humain en ce qui concerne la qualité de vie semble parfois mitigé. On a parfois l'impression à l'avènement d'un projet structurant que les communautés bénéficiaires n'ont pas pu améliorer leur qualité de vie. Le projet structurant est plutôt venu avec un lot de problèmes beaucoup plus complexes. En plus claire, aujourd'hui, malgré la mise en oeuvre des différents projets structurants dans les villes et villages du Cameroun, il n'est pas rare de constater en zone urbaine ou rurale, que des habitants n'ont pas toujours accès aux avantages que devraient apporter un projet structurant dans une localité. Dans certains cas même, il est souvent fréquent qu'un projet structurant nécessitant la destruction des biens privés et la perte des terres appartenant aux populations de la localité concernée par le projet entraine des grincements de dents du fait de l'absence d'indemnisation. Ces dédommagements, certes sont pour le plus importants ; par contre ils ne sont pas suffisants surtout pour un citoyen de bas échelle habitué à un faible avoir et qui reçoit d'un seul coup une somme considérable d'argent. Il y a donc des difficultés à pouvoir gérer cet argent dans le sens de le rentabiliser en vue de s'assurer une meilleure qualité de vie.

    Nous recensons aussi un problème lié à la politique et à la méthodologie des projets. Nous tentons de dire que les actions de développement menées sous formes de projets identifiés, sont souvent confrontées à des grandes difficultés tout au long de leur cycle. L'une des difficultés de pérennisation de ces actions est l'inefficacité des méthodologies et des approches utilisées. En effet, elles connaissent dans la plupart des cas, des déficits dans la planification, le suivi et l'évaluation des projets. Il y a aussi un manque de ciblage des priorités et des zones à besoins spécifiques.

    De plus, le projet est souvent à l'origine des pollutions et nuisances, de l'afflux des personnes, de l'exploitation abusive des ressources naturelles qui à leur tour entrainent la prolifération de nombreux fléaux tels que la délinquance, la criminalité, des maladies (MST, IST), les conflits sociaux et même l'infertilité des sols (pour des zones où la population vit des bienfaits de la terre) due au déversement des polluants ... Pourtant, ces grands chantiers en cours et ceux projetés dans les prochains mois devraient contribuer à améliorer le niveau de vie des Camerounais, dont beaucoup ont du mal à satisfaire les besoins primaires et élémentaires et vivent en dessous du seuil de pauvreté. L'état des lieux actuel démontre que beaucoup restent à faire pour parvenir au progrès social souhaité et atteindre l'Emergence en 2035. 

    La présente étude pose le problème de l'inadéquation entre les projets structurants du Cameroun et l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes, le cas de la centrale à gaz de Kribi. En effet, ce problème nous amène à nous poser la question de recherche suivante : lacentrale à gaz de Kribi comme projet structurant est-elleà même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes?

    1.3. Questions de recherche

    Suite à la position du problème qui précède, une question générale impliquant trois questions spécifiques constituent le fil conducteur de notre investigation.

    1.4. Question générale de recherche

    Notre question générale de recherche est formulée de la manière suivante : lacentrale à gaz de Kribi comme projet structurant est-elleà même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes?

    1.4.1. Questions spécifiques de recherche

    Dans cette étude, les questions spécifiques sont les suivantes :

    Question de recherche 1 : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est-elle à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes?

    Question de recherche 2 : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est-elle à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ?

    Question de recherche3 :la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est-elle à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ?

    1.4. Objectifs de l'étude

    Nous allons dans ce paragraphe présenter d'une part l'objectif général et d'autre part les objectifs spécifiques de notre étude.

    4.1.1 1.4.1. Objectif général

    L'objectif général est d'étudier l'impact de la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes.

    4.1.2 1.4.2. Objectifs spécifiques

    Notre investigation revêt trois (03) objectifs spécifiques qui sont :

    Objectif spécifique 1 : Etudier l'impact de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement économique sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes.

    Objectif spécifique 2 : Etudier l'impact de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes.

    Objectif spécifique 3 : Etudier l'impact de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes.

    1.5. Hypothèses de recherche

    En guise d'une réponse anticipée à notre question générale de recherche, nous formulons notre hypothèse générale comme suit : la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant est-elleà même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    De cette hypothèse générale découlent les trois (03) hypothèses de recherche suivantes :

    HR 1 : La centrale à gaz de Kribi commefacteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    HR 2 :La centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    HR 3 :La centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    1.6. Intérêt et pertinence de l'étude

    Notre étude met en évidence une problématique pertinente qui préoccupe l'ensemble de la communauté internationale de façon générale et le Cameroun en particulier : il s'agit de la problématique du développement durable visant l'amélioration de la qualité de vie des populations. Notre travail prend appui sur l'objectif 1 des OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) qui est aussi celui des ODD (Objectifs du Développement Durable) :« réduire l'extrême pauvreté et la faim » en vérifiant son effectivité chez les populations en zone rurale quand on sait que la crise économique des décennies 80 avait accentuée la situation de la pauvreté du Cameroun.

    Sur le plan politique, il est à signaler que depuis quelques années, les politiques macro- économiques élaborées par les États africains tournent autour des projets structurants. Ces derniers sont considérés par l'Etat camerounais comme des facteurs conduisant à l'émergence du pays fixé en 2035.Dans cette logique, les résultats de notre investigation pourraient être exploités par les pouvoirs politiques dans la mise en oeuvre des dits projets. L'étude pourrait par exemplepermettre aux politiques d'envisager une étude préliminaire de terrain afin de recenser les attentes de la population, les réalités de la localité concernée avant l'implantation d'un projet de développement (projet structurant) qui tienne compte non seulement de la culture, mais aussi des besoins des personnes.

    Sur le plan académique, la rédaction de ce mémoire est une exigence de fin de cycle de Master. A ce titre, cette étude permet l'évaluation de notre capacité à appliquer les enseignements reçus.

    Sur le plan personnel, la présente étude nous est bénéfique d'abord parce qu'elle nous donne une certaine expérience dans le monde de la recherche. Elle nous permet de mener une réflexion scientifique sur une problématique de terrain qu'est le développement durable. En effet, ce travail nous amène à comprendre et à approfondir nos connaissances au sujet du développement des communautés. L'étude nous permettra aussi de voir de façon un peu plus claire l'impact que les projets structurants du Cameroun ont sur l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale.

    En termes de contribution scientifique, cette étude pourrait être un support théorique ou matériel contribuant à mesurer l'impact des projets structurants du Cameroun sur l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale afin de corriger d'éventuelles incongruités dues à la mauvaise orientation que certains acteurs du développement lui attribuent. Notre étude est d'autant plus nécessaire qu'elle proposera une analyse scientifique en ce qui concerne la relation développement (économique, social, humain) et qualité de vie. Cette recherche offre donc une banque de donnée à la communauté scientifique en ce qui concerne cette relation développement- qualité de vie. Aussi, sachant que l'on ne saurait créer la science, notre étude s'inspirant d'autres études antérieures menées dans le même champ que la nôtre et/ou dans les domaines similaires s'y rapprochant, pourrait elle aussi plus tard être la lanterne de travaux futurs.

    Au plan social, notre investigation touche la problématique première que recherchent perpétuellement les individus d'une société quel que soit sa structure et sa culture : l'amélioration de la qualité de vie. Etant donné que nous sommes dans le domaine de « l'intervention et de l'action communautaire », cette étude trouve un intérêt particulier à résoudre un problème de développement que vivent les communautés en zones rurales. Dans ce sens, ses résultats pourront permettre aussi bien aux initiateurs d'un projet structurant, aux partenaires, aux exécutants, aux populations locales et ainsi qu'à tous ceux qui directement ou indirectement participent au dit projet avant pendant et après de comprendre et de mieux cerner les facteurs susceptibles d'entrainer ou non une amélioration de la qualité de vie des populations et donc de réaliser le premier objectif des OMD.

    4.1.3 1.7. Délimitation de l'étude

    Cette section fixe les limites de l'étude et définit clairement son champ d'application. Dans cette logique, nous délimiterons notre étude au triple plan chronologique, géographique et thématique.

    1.7.1. Délimitation chronologique

    Au plan chronologique, cette étude s'intéresse à une population située dans la tranche d'âge allant de 25 à 65 ans. La raison est que notre étude se mène en zone rurale et aujourd'hui avec l'exode rural il est rare de trouver des jeunes de moins de 25 ans dans des Zones rurales, et, les personnes qui sont âgées de plus de 65 ans semblent ne plus vraiment être intéressées par l'amélioration de la qualité de vie du fait d'avoir dépassé largement l'espérance de vie qui est de 55,93 au Cameroun. En plus des raisons qui précèdent, le choix des personnes âgées sur une échelle allant de 25 à 65 ans se justifie par le fait que cette tranche d'âge regorge des personnes adultes qui sont sur le plan social des parents, des chefs de familles ou de ménages, bref des personnes avec des responsabilités socio-économiques et donc nécessitant des conditions de vie favorables pour pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

    1.7.2. Délimitation géographique

    Au plan géographique, cette étude est menée au Cameroun dans la région du Sud, département de l'océan et plus précisément dans la zone nord de la ville de Kribi. Il est certes vrai que la zone du projet de la centrale à gaz s'étend sur deux Régions, à savoir : la région du Littoral (Edéa) et la Région du Sud (Kribi). Mais, Kribi dans la Région du Sud, est la principale ville de la zone du projet. En effet, d'après une étude d'impact environnemental et social menée, avant l'implantation du projet, par une équipe de chercheur de la Banque Africaine de Développement (BAD), il en ressortait déjà que : « dans la zone du projet, la pauvreté passe de modérée à profonde. Ce qui a été relevé lors de l'enquête auprès des ménages le confirme bien, à savoir que plus de 50 % des habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Les principales sources de revenu de ces villages étaient, par ordre décroissant : l'agriculture (40 %), le secteur informel (24 %), le secteur formel (23 %), la chasse et la pêche (7 %), envoi de fonds par les parents (3 %) et autres (3 %) ». Ce qui nous permettra de voir si après l'avènement de la centrale à gaz, la situation des populations en termes de qualité de vie a été améliorée.

    1.7.3. Délimitation thématique

    Du point de vue thématique, le présent travail s'inscrit dans le grand champ des sciences humaines, sociales et éducatives. Plus précisément, nous menons une étude en intervention et action communautaire en rapport avec le développement durable qui se décline sous les dimensions économique, sociale et environnementale. Notre étude porte donc sur les impacts économique, social et environnemental des projets structurants du Cameroun sur la qualité de vie des populations en zone rurale et en particulier la pauvreté.

    Il ressort également que la plupart des études sur le développement durable sont orientées dans le corps de connaissance de la géographie et semblent traiter du développement infrastructurel en oubliant parfois le développement sur le plan humain. Ce dernier type de développement fait partie de nos préoccupations lorsque nous menons notre travail de recherche.

    Le développement qui précède constitue le fil conducteur qui guide ce travail. Nous l'avons nommé problématique de l'étude. A sa suite, il convient pour nous d'aborder l'insertion théorique de notre étude afin d'explorer au mieux les concepts en insistant sur les positions théoriques qui en résultent.

    5 CHAPITRE 2 : INSERTION THEORIQUE DE L'ETUDE

    L'insertion théorique est encore appelée cadre de référence. Selon Fortin (2006, p. 91), « Le cadre de référence peut être défini comme une structure abstraite formée d'une ou de plusieurs théories ou de concepts qui sont réunis ensemble en raison des rapports qu'ils ont avec le problème de recherche à définir ». La tache dans ce chapitre est subdivisée en deux parties. En premier, nous allons définir les concepts qui se rapportent à notre étude et en second, il s'agira d'expliquer notre sujet à partir de théories choisies à cet effet.

    5.1.1 2.1. DEFINITION DES CONCEPTS

    Un concept est une expression que les chercheurs empruntent au vocabulaire courant et construisent pour désigner ou circonscrire des phénomènes de la réalité observable qu'ils désirent étudier scientifiquement. Le concept a pour mission de guider la recherche, en lui procurant un point de vue. Il fournit donc un point de départ à la recherche.

    Pour notre recherche, nous ferons un effort particulier consistant à situer chaque concept dans le contexte de notre étude. Nous avons identifié les concepts suivants : développement, Projet, projet structurant, amélioration, qualité de vie, population, zone rurale.

    2.1.1. Développement

    Pour l'économiste français, François Perroux (1961), le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croitre cumulativement et durablement son produit réel et global.

    Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) définit le développement comme le fait d'élargir l'éventail des possibilités offertes aux hommes. Cette définition est inspirée de la théorie des « besoins essentiels (ou élémentaires) » créée dans les années 1970 au sein du bureau International du Travail (BIT). Le développement y est caractérisé par la disponibilité d'un minimum de biens pour assurer la survie et les services de base comme la santé et l'éducation.

    Il faut noter que le concept de développement connait différentes définitions (notamment sur les plans économique, social et environnemental), même si celles-ci se rejoignent sur certaines grandes lignes.

    Au plan économique, la plupart des définitions sont centrées sur la recherche de croissance,justifiée par la théorie dite du trickle down effect. Selon cette théorie, les bénéfices de la croissance ont des retombées sociales pour toute la population ; les pauvreseux-mêmes profiteraient automatiquement des créations d'emplois et de laproduction accrue des biens et des services. Il s'agit donc de moderniser les paysdu Sud en développant leurs industries, leurs productions, leurs échangescommerciaux.A partir des années 70, devant l'explosion des chiffres de la pauvreté, les priorités affichées sont, avant tout, la satisfaction des besoins de base et la lutte contre la misère. Le postulat de la croissance capitaliste reste toutefois inchangé. Il est de plus en plus associé à la libéralisation des marchés. Par exemple, l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique) affirme qu'un « élément essentiel pour le développement est une libéralisation plus pousséedes échanges multilatéraux, se traduisant à la fois par une baisse des droits dedouane et par des échanges plus faciles » car cela « entraînerait en une année des gains de bien-être importants à l'échelle mondiale. »

    Au niveau social, la notion de bien-être est souvent reprise dans les définitions officielles.Par exemple, le Rapport des Nations-Unies de 1986 présente le développementcomme un processus « qui vise à améliorer sans cesse le bien-être de l'ensemble dela population et de tous les individus, sur la base de leur participation active, libre etsignificative au développement et au partage équitable des bienfaits qui endécoulent. » Il s'agit de « rendre le développement plus démocratique et plusparticipatif. Ces choix doivent comprendre des possibilités d'accéder au revenu et àl'emploi, à l'éducation et aux soins de santé, et à un environnement propre neprésentant pas de danger. »

    De manière générale, la dignité humaine et la liberté sont au centre de la plupart des définitions. Ainsi, pour le pape Paul VI, « le développement ne se réduit pas à lasimple croissance économique. Pour être authentique, il doit être intégral, c'est-à-direpromouvoir tout homme et tout l'homme. » Pour la Commission Sud (Commission qui rassemble des chefs d'États de pays du Sud), « Ledéveloppement est un processus qui permet aux êtres humains de développer leurpersonnalité, de prendre confiance en eux-mêmes et de mener une existence digne etépanouie. C'est un processus qui libère les populations de la peur du besoin et del'exploitation et qui fait reculer l'oppression politique, économique et sociale. »

    Sur le plan environnemental, les définitions modernes du développement font de plus en plus référenceà l'environnement. Au Sommet de la Terre de Rio en 1992, on affirma que « Ledéveloppement, c'est-à-dire la satisfaction des besoins de l'humanité, suppose pourêtre durable de ne pas construire lui-même ses propres obstacles. Les conséquences,à moyen et long terme, des orientations choisies ne doivent pas aboutir à desimpasses sociales, économiques, biologiques ou environnementales. [...] les êtreshumains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ilsont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. »

    Nous pourrions multiplier les exemples de définitions. Retenons que les idées mères qui semblent se dégager de la majorité des définitions officielles sont :

    · la croissance et le progrès, sources de bien-être matériel ;

    · le bien-être matériel et social, source de bien-être individuel et d'harmonie sociale ;

    · la démocratie, sur un modèle occidental.

    Dans le cadre de notre étude, le développement renvoie à un processus aboutissant à l'amélioration de la qualité de vie des individus ; les projets structurants étant par cette occasion des éléments qui pourraient déclencher ce processus.

    5.1.2 2.1.2. Projet

    On définit communément le projet comme un ensemble d'objectifs à atteindre en un temps donné. Mais cette définition un peu généraliste se voit quelques fois diverger en fonction du contexte, des objectifs et surtout du domaine dans lequel on se situe.

    Ainsi GITTINGER (1985) conçoit le projet comme étant une activité pour laquelle on dépense de l'argent en prévision de rendement et qui semble logiquement se prêter, en tant que telle, à des actions de planification, de financement et d'exécution. Il complète la définition du projet en affirmant que « le projet est le plus petit élément opérationnel d'un plan ou d'un programme de développement agricole national que l'on puisse concevoir et mettre en valeur en tant qu'entité distincte ».

    Dans le même ordre, la COMMISSION EUROPEENNE (2001) pense que « le projet est une série d'activités avec des objectifs précis, conçus pour produire des résultats spécifiques dans un délai donné ».

    En France, le terme « projet » a une définition normalisée applicable au domaine professionnel. Ainsi, un projet se définit comme une démarche spécifique qui permet de structurer méthodiquement une réalité à venir. Un projet est défini et mis en oeuvre pour élaborer la réponse au besoin d'un utilisateur, d'un client ou d'une clientèle et il implique un objectif et des actions à entreprendre avec des ressources données. C'est un ensemble d'activités interdépendantes menant à la livraison d'un produit ou d'un service clairement identifié et généralement dans un contexte de temps et de ressources limitées.

    A la lumière de ces différentes définitions, on voit que la définition du concept projet implique toujours quatre mots clés qui sont : objectifs - activité - résultats - délais.

    Nous avons entrepris de définir la notion de projet en vue de facilité la compréhension du concept de projet structurant. Car tous les grands chantiers de notre pays ont été pensés à la base avant d'être mis en exécution.

    5.1.3 2.1.3. Projet structurant

    Un projet structurant peut se comprendre comme un Projet mettant en place des organisations, des réseaux ou des outils ayant un impact en termes de synergie et de développement pour une communauté, une filière, d'un territoire. Il peut générer ou appuyer d'autres projets et rassembler des acteurs d'horizons différents autour d'un objectif commun.

    Selon le vice-président de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), Bassoury Toure (2014), les projets sont dits structurants quand ils disposent de potentiel important de croissance avec un effet multiplicateur et durable sur le développement économique et social. Ils induisent des transformations structurelles profondes au regard de leurs effets d'entrainement.

    C'est un concept assez récent dans le contexte camerounais. Il connait un essor dans notre pays avec la politique des « Grandes réalisations » qui vise à faire du Cameroun un Pays émergent. On appelle donc projets structurants au Cameroun l'ensemble de grands chantiers de construction et de réhabilitation des infrastructures nationales.

    L'article « politique de soutien aux projets structurants pour l'amélioration des milieux de vie »conclut qu'un projet structurant a :

    · La capacité de mobiliser les intervenants locaux (citoyens, élus, bénévoles, organismes etc.) et même régionaux et est à la base un processus de concertation, de partenariat et d'engagement ;

    · Il dote le milieu d'une structure qui a un effet multiplicateur qui permettra de créer un effet d'entraînement sur d'autres activités ;

    · Le projet lui-même a une pérennité et un potentiel d'impact réel et continu ;

    · Il contribue de façon significative à améliorer la qualité de vie.

    Dans le cadre de notre étude, nous entendons par projet structurant un projet qui s'inscrit dans les priorités de développement et qui démontre un potentiel de croissance appréciable en ayant un effet positif, durable et multiplicateur sur la qualité de vie des populations, du milieu ou sur l'économie. Ainsi, le projet doit avoir un impact important sur les communautés ou les milieux de vie en favorisant leurs conditions de vie (sociale, culturelle, économique et environnementale).

    5.1.4 2.1.4. Amélioration

    Littéralement, la version 1982 du Dictionnaire Larousse définit l'amélioration comme l'action de rendre plus beau, meilleur ; changement en mieux.

    L'amélioration peut être l'action d'apporter une innovation dans le sens positif en vue de rendre meilleure une situation précise ou quelque chose. C'est donc tout un processus qui se fait par étape et nécessite une certaine expertise de la part de ceux qui en sont dépositaires.

    Dans notre étude, la signification que nous donnons à la notion d'amélioration va dans le sens d'une innovation sociale pour rendre meilleure les conditions de vie en réduisant la pauvreté chez des personnes bénéficiant de l'avènement d'un projet structurant. E. Beaulieu (2004) faisait remarquer qu'une innovation sociale :

    « ... est une intervention initiée par des acteurs sociaux pour répondre à une aspiration, subvenir à un besoin, apporter une solution ou profiter d'une opportunité d'action afin de modifier des relations sociales, de transformer un cadre d'action ou de proposer de nouvelles orientations culturelles. Les chercheurs de l'axe conditions de vies'attardent à repérer, décrire et analyser des innovations sociales visant l'amélioration des conditions de vie, notamment en ce qui concerne la consommation, l'emploi du temps, l'environnement familial, l'insertion sur le marché du travail, l'habitat, les revenus, la santé et la sécurité des personnes ».

    Ainsi, dans le contexte de notre étude l'amélioration est un processus enclenché par un projet

    Structurant et qui a des effets de chaine qui favorisent les conditions de vie des populations en zone rurale.

    2.1.5. Qualité de vie

    La littérature portant sur la qualité de la vie est abondante. La plupart du temps la qualité de vie est un objectif à atteindre dans le cadre d'une intervention. En effet, le terme « qualité de vie » est utilisé dans divers champs d'étude et à l'intérieur de cadres théoriques très différents, souvent pour décrire des réalités aussi très différentes les unes des autres. Typiquement, la notion de qualité de vie est multidimensionnelle et représente une articulation de plusieurs variables censées jouer un rôle déterminant dans la vie des personnes. Il en résulte une assez grande variabilité de son contenu selon les auteurs, les articles, les champs d'étude, les orientations théoriques ou les objets empiriques. Il existe un certain nombre d'auteurs qui se sont efforcés de définir ce concept et de le circonscrire, afin d'en faire un outil de mesure, de comparaison et de théorisation.

    Pour J. Till (1991) :« La qualité de vie est l'expression ou l'évaluation de la situation physique, mentale et sociale d'un individu ». Cette définition ressort essentiellement trois dimensions (physique, mentale et sociale) de la qualité de vie

    La revue Social Indicators Research conclut quele concept de « qualité de la vie » doit inclure à la fois des dimensions matérielles objectives et des dimensions subjectives (Cummins, 2000). Ces tentatives d'articulation de ces deux dimensions donnent lieu à des débats sur leur importance respective dans la détermination du niveau de bien-être des personnes. Par exemple, Schrecker (1997) met l'accent sur l'importance des conditions matérielles (richesse) comme déterminants du bien-être, tandis que Tishkov (1999), en parlant de la Russie, insiste sur les perceptions des personnes comme déterminant leurs attitudes et leur niveau de bien-être. Par ailleurs, précisons que certains articles utilisent le terme de « qualité de la vie » sans nécessairement incorporer les deux dimensions.

    L'organisation mondiale de la santé (OMS) a défini la qualité de vie en 1994 comme :

    « La perception qu'a un individu de sa place dans l'existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lequel il vit en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s'agit d'un large champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état psychologique, son niveau d'indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles et sa relation avec les spécificités de son environnement ».

    Dans le cadre de notre étude, la qualité de vie est étudiée dans les connotations que la définition de l'OMS et celle de J. Till ont mises en évidence. De plus, En termes d'évaluation, Calman (1984), précise que la qualité de vie mesure l'écart à une période précise, entre les espoirs, les attentes de l'individu, et l'expérience individuelle actuelle. En ce sens, la qualité de vie pourra être effective chez les populations en zone rurale si le projet structurant est en phase avec leurs attentes et aspirations.

    5.1.5 2.1.6. Population

    Le Dictionnaire Larousse (1982), défini le terme population comme l'ensemble des habitants d'un pays ; ensemble de personnes qui constituent une catégorie particulière : population rurale.

    En statistique, on désigne par population, tout ensemble d'objets de même nature. Elle peut aussi se comprendre comme étant l'ensemble des unités ou individus sur lequel on effectue une analyse statistique. C'est aussi l'ensemble d'individus ou d'éléments partageant une ou plusieurs caractéristiques servant à les regrouper.

    En écologie, la population désigne ensemble d'individus d'une même espèce vivant, se perpétuant dans un territoire donné.

    En sociologie ou en géographie humaine, le terme population désigne un ensemble d'individus d'un pays formant une catégorie sociale, culturelle ou ethnique particulière.

    Dans le cadre de notre étude, la population est définie dans le sens du dictionnaire Larousse(1982) : « l'ensemble de personnes qui constituent une catégorie particulière : population rurale ». En effet, nous nous intéressons à l'ensemble des individus habitant dans la zone nord de la ville de Kribi où se situe principalement la centrale à gaz et la ligne de transport.

    5.1.6 2.1.7. Zone rurale

    La zone rurale englobe l'ensemble de la population du territoire et des autres ressources des campagnes, c'est-à-dire les zones situées en dehors des grands centres urbanisés. Elle concerne le milieu situé en campagne. En d'autres termes, la zone rurale est un espace à dominante rurale.

    Les principales caractéristiques de la zone rurale sont les liens avec la nature et l'importance du lien entre l'économie et l'agriculture. Le milieu rural constitue le lieu de production d'une grande partie des denrées et des matières premières.

    Au sens de l'aménagement du territoire, la zone rurale comprend la partie du territoire qui englobe la zone agricole, la zone forestière, la zone d'espace vert ou des parcs.

    Dans le cadre de notre étude, nous considérons la zone rurale comme la partie du territoire camerounais située en campagne où les matières premières et la production agricole sont les principales caractéristiques, et où vivent en majorité les paysans. C'est le milieu rural qui accueille la centrale à gaz de Kribi.

    5.1.7 2.2. THEORIES EXPLICATIVES DU SUJET

    Les théories permettent la description, l'explication et la prédiction des phénomènes. Amin (2005), défini la théorie comme « un ensemble de généralisation sur les relations reliant des phénomènes. »

    Pour expliquer notre sujet, nous avons fait appel à la théorie de la comparaison ou relative standards theory, à celle de la nature humaine ou des besoins hiérarchiques développée par Maslow et à quelques modèles théoriques de la qualité de vie (le modèle de Bubolz et de ses collaboratrices (1980), le modèle de Bigelow et de ses collaborateurs, le modèle de Reich et Zautra et le modèle d'Abbey et Andrews).

    5.1.8 2.2.1. La théorie de la comparaison ou Relative Standards Theory

    Les individus peuvent évaluer leur situation de vie en faisant une comparaison entre les buts ou objectifs fixés et les conditions vécues.

    La théorie de la comparaison ou Relative Standards Theory ou encore Discrepancy Theory s'explique en ces termes que nous empruntons à Schyns (1998 : 5 et 7) :

    « ...La théorie de la comparaison affirme que le bonheur humain dépend de la comparaison entre des standards de qualité de la vie et la perception des circonstances de vie. Les standards de qualité de la vie dépendent de divers développements macro-sociaux tandis que les circonstances de vie, dans ce contexte, dépendent principalement de critères économiques (...). En somme, la théorie de la comparaison stipule que le bonheur est relatif. Un changement dans les conditions objectives de vie ne se traduira pas nécessairement par un changement dans le niveau de bonheur, soit parce que les standards de comparaison s'adaptent avec le temps (Van Praag, Brickman), soit parce qu'à un moment donné le bonheur du « riche » surpassera le bonheur du « pauvre » (Easterlin). »

    Dans le cadre de notre étude, la théorie de la comparaison vient nous rappeler que la qualité de vie est un concept complexe et relatif d'un individu à un autre. C'est-à-dire que c'est par rapport à l'idéal de vie que chaque individu bénéficiaire de la construction de la centrale à gaz de Kribi s'est fixé à atteindre grâce à ce dernier que nous devons aborder l'amélioration de la qualité de vie. Cela se comprend au sens de Calman (1984) qui précise que la qualité de vie mesure l'écart à une période précise, entre les espoirs, les attentes de l'individu, et l'expérience individuelle actuelle. Par exemple, un individu qui s'est fixé pour objectif de faire partie des travailleurs de la centrale gaz pourra parler d'une qualité de vie améliorée à son niveau s'il y travaille comme employé et que le revenu de ce travail est proportionnel à ses attentes selon ses critères de vie et lui permet de satisfaire ses besoins ou encore de vivre au-dessus du seuil de pauvreté. Par contre un autre habitant de la même localité travaillant aussi comme employé dans ladite centrale pourrait avoir une opinion négative en ce qui concerne l'amélioration de la qualité vie si le projet est de son point de vue un élément pollueur source de maladies.

    5.1.9 2.2.2. La théorie de la nature humaine ou des besoins hiérarchiques développée par Abraham Harold Maslow

    Abraham Harold Maslow (1908-1970) a d'abord été enseignant de psychologie à l'Université du Wisconsin. Puis il a fait un bref séjour en industrie (1947-1949) avant de revenir prendre un poste à la Brandeis University du Massachusetts.

    Sa théorie repose sur une hiérarchie des besoins allant des premières nécessités physiologiques à la réalisation de soi en passant par les besoins sociaux. En effet, Maslow a réalisé, dans les années 1940, une hiérarchisation des besoins (physiologiques, de sécurité, d'appartenance, d'estime et de réalisation de soi) de l'homme sur un principe pyramidal et établi le fait que sans réponse au premier de ces besoins le suivant ne peut être envisagé et ainsi de suite. Une fois satisfaits les besoins physiologiques fondamentaux (chaleur, nourriture, sexualité), une fois garanti le besoin d'évoluer dans un environnement sûr et structuré (offrant un abri, de la protection, de la stabilité), les besoins supérieurs d'amour (l'acceptation par les autres, l'affection), d'estime (le pouvoir, le prestige, la responsabilité) et de réalisation du potentiel peuvent être à leur tour satisfaits (Pierre Louart, 2002). Chez Maslow donc, la réponse à un besoin en fait émerger d'autres situés à des niveaux plus élevés. L'homme n'est pas qu'instinctuel. Il y a des besoins supérieurs qui sont moins animaux, moins tangibles, plus vastes. Bien que les besoins soient également déterminés par les règles de la société dans laquelle la personne vit, dans cette théorie l'accent est mis sur les résultats, sur la façon dont les gens évaluent différents aspects de leur vie. On croit en effet que les individus évaluent positivement les aspects de leur vie qui sont satisfaits et négativement ceux qui ne sont pas satisfaits. Cette théorie précise également que « les besoins ont une structure multidimensionnelle » ; c'est-à-dire' que d'un sujet à un autre, le niveau de satisfaction de besoins n'est pas le même. Ainsi, certaines catégories d'individus ignorent certains niveaux.

    L'assouvissement et l'accomplissement de ces différents besoins participent donc à notre évolution personnelle et constituent autant un moteur qu'un frein. C'est pourquoi on s'interroge souvent sur les besoins que nous avons, nous les hommes, et auxquels nous devons, soit répondre de façon impérative sous peine de déchéance, soit auxquels la société doit répondre pour nous, afin de nous permettre d'exister et de nous épanouir en son sein.

    La théorie implique que les conditions économiques et culturelles sont hiérarchisées mais ont toutes deux un impact sur le bien-être des personnes.

    Maslow hiérarchise les besoins ainsi :

    a) Besoins physiologiques : Ils sont liés à la source ; ils se situent au premier niveau : se nourrir, faire l'amour, se reproduire, dormir, respirer, se reposer, se vêtir. Sans l'accomplissement de ces besoins de base, il n'y a pas, ou plus, de vie, plus d'humanité, mais aussi plus de capacité de progression.

    b) Besoins de sécurité : Ils sont associés aux besoins généraux de se protéger contre les menaces tant présentes que futures : le fait de se sentir à l'abri des dangers, de pouvoir vivre sans peurs dans un milieu structuré, ordonné, stable et prévisible, d'avoir une vie ou une religion qui permet de donner un sens aux évènements sont autant de façons de combler ces besoins. Notre entourage social immédiat peut ou non générer un sentiment d'insécurité. Si l'on considère l'accomplissement du premier besoin comme générateur d'attentes sociales, nous pouvons alors comprendre le besoin de sécurité dans les étapes qui suivent l'évolution de l'homme.

    c) Besoins d'existence et d'amour : Ils se traduisent par le besoin d'aimer, de se sentir aimé, de donner et de recevoir des marques d'estime d'affection, d'avoir des contacts intimes et enrichissants avec un conjoint, des parents, des enfants, de faire partie du groupe où l'on est accueilli à bras ouverts et de ne pas être seul, oublié ou rejeté. Ils correspondent au besoin d'appartenance. Ce besoin est fondamental et indispensable à notre existence comme composant de notre être pensant et social. Il découle naturellement de l'état de sécurité, mais comporte les prémices de notre volonté d'émancipation, d'autonomie, de liberté. Seuls, nous ne sommes rien.

    d) Besoins de reconnaissance ou d'estime : Ayant atteint, grâce à la satisfaction des trois besoins inférieurs, un niveau d'humanité sociale, l'homme doit s'attacher maintenant au développement de sa propre individualité, à l'affirmation de sa personnalité. Les besoins de reconnaissance ou d'estime représentent le besoin d'avoir une bonne estime de soi et des autres. Selon Maslow, toute personne doit pouvoir évaluer ce qu'elle est et ce qu'elle fait. De la part des autres, l'être humain recherche de l'admiration et du respect. Le besoin d'avoir un certain statut social, une bonne réputation et d'être félicité, reconnu et apprécié par son entourage correspond au besoin d'estime. Ainsi, en cherchant à gagner son autonomie et à garantir le maintien de ses acquis sociaux, il rentre dans la phase de l'estime de soi.

    e) Besoins d'actualisation : Ils sont au sommet de la pyramide et généralement très peu de gens arrivent à combler ce besoin. Selon la théorie, la satisfaction de ce besoin ne peut survenir que lorsque tous les autres ont été comblés. Pour un individu, les besoins d'actualisation correspondent aux désirs que celui-ci peut avoir de se développer au maximum, de se réaliser complètement, c'est-à-dire d'exploiter toute ses potentialités et ses talents quels qu'ils soient : imagination - aptitude psychologique - intelligence - habileté - capacités diverses, etc., afin de croître, de grandir et de s'améliorer de toutes les façons. Le besoin de créer et d'innover en est aussi une manifestation. Un nombre croissant de personnes désirent utiliser leur potentiel au maximum et avoir toute la latitude pour le faire.

    Dans une représentation graphique cela donne une structure pyramidale, d'où l'appellation de « Pyramide de Maslow » que voici :

    Besoins d'actualisation 

    Besoins de reconnaissance ou d'estime 

    Besoins d'existence et d'amour

    Besoins de sécurité

    Besoins physiologiques

    Figure 1: Pyramide de la hiérarchisation des besoins d'Abraham Harold Maslow

    Source : Nkelzok Komtsindi Valère(2017), psychologie de travail et organisationnelle.

    Il faut préciser que ces travaux réalisés par Abraham Maslow sont utilisés couramment par les acteurs du développement humain (psychologues, travailleurs sociaux, animateurs, parfois DRH, etc.). Pourtant, la hiérarchisation des besoins de Maslow a été critiquée dans la mesure où un résultat dans un certain niveau ne supprime pas le besoin correspondant. « Un besoin peut changer de forme ou d'exigences quand il a été satisfait. Par exemple, y répondre peut devenir un dû ("j'y ai droit") là où il fallait des efforts ("j'ai à le gagner"). Tout dépend des interprétations et des jeux sociaux » (Louart, P., 2002). De leur côté, les besoins physiologiques restent toujours latents, sortant de leur sommeil en cas de manque (Korman et al., 1977). Néanmoins, il existe toujours une hiérarchisation socialement aménagée. Pour un échantillon de cadres à fonctions plus ou moins élevées, Porter (1962) a montré que les besoins concernant les rémunérations, la sécurité d'emploi et les relations avec les subordonnés étaient assez bien satisfaits. A contrario, les besoins d'estime et d'actualisation de soi étaient d'autant mieux satisfaits que les fonctions occupées étaient importantes. Mais s'agissait-il encore de besoins (qu'on peut rendre objectifs) ou aurait-il mieux valu parler d'attentes (soumises aux jeux du désir et de la subjectivité)? De plus, beaucoup de chercheurs ont expliqué l'action individuelle par d'autres besoins que l'intérêt matériel (par exemple, à travers l'identification sociale, les appartenances collectives ou la logique du don et du contre-don). D'autres ont mis l'accent sur le contexte social et la contingence des formes prises par les besoins.

    Dans le cadre de notre étude, la théorie de Maslow n'est pas convoquée pour comprendre les motivations des personnes au travail. Elle sert de grille d'analyse dans le sens de l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale. En effet, la simple présentation de la pyramide des besoins de Maslow permet d'entrevoir comment fonctionne l'individu, mais également dans quel sens progressif devraient se tourner nos sociétés (les acteurs du développement et les bénéficiaires) et sur quels leviers elles pourraient s'appuyer pour obtenir de meilleurs résultats en ce qui concerne la qualité de vie. La théorie des besoins de Maslow a donc le mérite de permettre une évaluation personnelle des conditions de vie des personnes vivant en zone rurale à un moment où le projet structurant (la centrale à gaz de Kribi) n'existait pas en vue de voir si avec l'implantation de ce dernier, il y a eu une amélioration.

    5.1.10 2.2.3. Les modèles théoriques de la qualité de vie

    Certains chercheurs ont tenté de formuler des théories de ce qui fait la qualité de la vie et d'en identifier les facteurs responsables. On retrouve, parmi les cadres d'analyse proposés, un modèle écologique, (Bubolz et al., 1980) ; un modèle où la qualité de la vie est associée à l'ajustement entre les besoins et les ressources de l'individu, d'une part, et entre sa performance dans l'accomplissement des rôles et les attentes, d'autre part (Bigelow et al., 1982) ; un modèle qui met en étroite relation la notion de contrôle et le concept de qualité de la vie (Reich et Zautra, 1984) ; un modèle accordant une grande importance aux variables psychologiques de la qualité de la vie (Abbey et Andrews, 1985).

    5.1.11 2.2.3.1. Le modèle de Bubolz et de sescollaboratrices (1980)

    Le cadre conceptuel que Bubolz et ses collaboratrices (1980) présentent s'inspire largement des grands principes de l'écologie urbaine. Dans leur optique, la qualité de la vie est considérée dans un sens très général pour décrire le bien-être ou le mal être des gens et/ou de l'environnement dans lequel ils vivent. Du point de vue de l'individu, la qualité de la vie consiste en un degré d'accomplissement ou de satisfaction de leurs besoins physiques, biologiques, psychologiques, économiques et sociaux de base. Ces besoins sont satisfaits par les ressources de l'environnement. La qualité de la vie est le degré auquel l'environnement a la capacité de fournir les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins. Le niveau de qualité de la vie est évalué de façon normative, soit en relation à un standard, à partir duquel les besoins devraient être satisfaits, soit en relation à un standard concernant les ressources requises. Les composantes de base d'un écosystème humain aident à clarifier quels phénomènes humains doivent être décrits et quelles données doivent être choisies comme indicateurs. Les indicateurs peuvent décrire ou mesurer quelque chose concernant les conditions ou le statut des gens (environnement humain), les ressources du milieu (environnement naturel, construit ou comportemental) ou l'interaction des individus avec l'environnement et ses ressources (l'utilisation de cet environnement). Des indicateurs objectifs et subjectifs peuvent être utilisés pour évaluer la qualité de la vie dans un écosystème. Céline Mercier et Jocelyne Filion (1987).

    Dans le cadre de notre étude, le modèle de Bubolz et de ses collaborateurs permet de se rendre compte de l'importance de l'environnement (environnement naturel, environnement humain, environnement construit ou comportemental) et de ses ressources dans l'amélioration de la qualité de vie des individus. Dès lors, l'environnement de la centrale à gaz de Kribi dispose-t-il de ressources nécessaires ou est-il favorable à l'amélioration de la qualité des populations ? Le cadre conceptuel de Bubolz et ses collaboratrices proposent donc d'utiliser des indicateurs objectifs et subjectifs pour évaluer la qualité de la vie dans un écosystème (ensemble formé par une association d'êtres vivants ou biocénose et son environnement biologique, géologique, édaphique, hydrologique, climatique, etc.) : dans le cas d'espèce, celui de la centrale à gaz de Kribi.

    5.1.12 2.2.3.2. Le modèle de Bigelow et de ses collaborateurs

    L'élaboration du modèle de Bigelow et de ses collaborateurs (1982) repose sur deux positions théoriques : une théorie de la qualité de la vie (Bigelow et al., 1982) et une théorie des rôles (Sarbin et Allen, 1986). La qualité de la vie d'un individu repose sur deux éléments : le sentiment général de bien-être (la satisfaction de ses besoins) et la performance (l'actualisation de ses habiletés). Les besoins considérés sont repris de Maslow (1943) : besoins de base (physiologiques et de sécurité), besoins d'affiliation, d'estime, d'autonomie et d'actualisation de soi.

    L'environnement offre des possibilités de satisfaire ces besoins, possibilités matérielles (nourriture, logement, etc.) et sociales (ami, conjoint, travail, etc.). Cependant, aux occasions offertes par l'environnement sont associées des attentes ou des exigences de performance. L'individu doit répondre aux demandes de la société à partir de ses habiletés cognitives, affectives, comportementales et perceptuelles. Dans la mesure où l'individu connaît une satisfaction adéquate de ses besoins et atteint une certaine performance dans l'accomplissement de ses rôles, il est adapté à son environnement et jouit d'une bonne qualité de vie.

    5.1.13 2.2.3.2. Le modèle de Reich et Zautra

    L'élaboration théorique développée par Reich et Zautra (1983, 1984) s'appuie sur la conviction que la qualité de la vie d'une personne est reliée aux types d'événements qu'elle expérimente (Block et Zautra, 1981; Bloom, 1971). Ce modèle s'arrête surtout à l'impact affectif et cognitif qu'ont les événements sur la qualité de la vie. Suivant l'approche proposée, l'expérience des événements peut être répartie en deux domaines distincts suivant que nous les causions nous-mêmes ou qu'ils surviennent indépendamment de notre volonté.

    Le principe théorique général qui soutient cette approche est celui du contrôle cognitif et des raisons intrinsèques et extrinsèques qui motivent l'engagement dans certaines actions. Les gens accomplissent des choses parce qu'ils veulent le faire et cette liberté de choix a un impact important sur la façon dont ils interprètent le déroulement de leur vie.

    L'affect positif tend à être associé aux événements sur lesquels l'individu exerce un certain contrôle. De plus, les efforts déployés par l'individu pour composer avec les demandes de la vie et intégrer ses besoins et ses désirs dans la vie quotidienne ont des résultats qui exercent aussi une grande influence sur la qualité de la vie. Il s'agit ici d'identifier dans la vie quotidienne des individus des patterns de causalité suivant des séquences événement-activité-dénouement.

    Opérationnellement, le rôle des événements dans la qualité de la vie est conceptualisé comme un processus d'évaluation comprenant trois composantes.

    Dans un premier temps, il y a deux types d'événements possibles. Les pressions non choisies, celles qui viennent de l'environnement (exigences) et les pressions choisies par l'individu (désirs). La seconde composante se réfère, s'il y a lieu, à la ou aux réponse(s) apportée(s) à ces événements. Finalement, la satisfaction/insatisfaction éprouvée par l'individu, face aux dénouements de ces événements et aux réponses qui leur ont été données, constitue une composante du processus évaluatif.

    5.1.14 2.2.3.4. Le modèle d'Abbey et Andrews

    Le cadre conceptuel proposé par Abbey et Andrews (1985) met en relation le bien-être perçu par l'individu, les concepts issus du mouvement des indicateurs sociaux et des concepts étudiés en psychologie. Les travaux de Costa et McCrea (1980), de Dupuy (1977) et de Kamman et al. (1979) ont servi de tremplin à l'élaboration théorique de Abbey et Andrews. Les auteurs présument «que les interactions des individus avec leur monde social affecteront un certain nombre de facteurs psychosociologiques, qui affecteront ensuite les états internes de dépression et d'anxiété, lesquels, à leur tour, affecteront leur sentiment de bien-être » (Abbey et Andrews, 1985, 3). Les éléments clefs de ce modèle se répartissent comme suit : cinq concepts psychosociologiques (stress, contrôle sur sa propre existence, contrôle exercé par d'autres sur sa propre existence, support social et performance), deux concepts psychologiques (dépression et anxiété) et cinq évaluations distinctes de la qualité de la vie. En s'appuyant sur ces concepts, les auteurs définissent leur hypothèse à l'effet que le stress, la perception de contrôle, le soutien social et la performance influent sur l'anxiété et la dépression de l'individu et que ces deux états émotifs, à leur tour, affectent sa qualité de la vie. L'anxiété et la dépression sont des affects négatifs qui devraient avoir un impact direct sur la composante d'affect négatif de la qualité de la vie.

    Dans l'ensemble, les résultats obtenus par Abbey et Andrews indiquent que le stress et la dépression sont fortement reliés aux perceptions négatives de la qualité de la vie. Le contrôle interne, la performance et le soutien social sont modérément reliés aux perceptions positives de la qualité de la vie. Les relations entre l'affect positif et le contrôle interne, le support social et la performance sont plus fortes que les relations entre ces mêmes concepts et l'affect négatif. Il semblerait, toujours selon Abbey et Andrews, que, lorsque les individus tentent de déterminer jusqu'à quel point ils jouissent de leur vie, ils mettent l'accent sur les déterminants positifs de bien-être, soit le contrôle interne et le soutien social. Inversement, lorsqu'ils tentent de déterminer jusqu'à quel point ils sont émotivement bouleversés, ils mettent l'accent sur les déterminants négatifs de bien-être comme le stress ou le contrôle exercé par d'autres.

    Il était question dans ce chapitre de définir, d'une part, les principaux concepts de notre étude et, d'autre part, de présenter les théories qui permettent d'élucider notre sujet. Il s'agira dans le prochain chapitre de faire une recension des écrits relatifs à notre travail.

    6 CHAPITRE 3 : REVUE DE LA LITTERATURE

    D'après Aktouf (1987 : 55), la revue de la littérature est « l'état des connaissances sur un sujet ». Il s'agit d'une recension sélective des travaux ayant trait au sujet dont aborde le chercheur. Dans le cadre de notre étude, nous allons aborder principalement les notions de qualité de vie d'une part et de projets structurants en lien avec la question du développement d'autre part.

    6.1.1 3.1. La notion de qualité de vie

    Nous examinerons cette notion sous cinq aspects : historique du concept de qualité de vie, la qualité de vie vue sous son aspect environnemental, la qualité de vie en relation avec la santé, la qualité de vie vue comme un tout et les indicateurs de la qualité de vie.

    6.1.2 3.1.1. Historique du concept de qualité de vie

    Un certain nombre d'auteurs comme Bech (1987), Mercier et Filion (1987), Perault (1992), Shea et King-Farlow (1976), Spitzer (1986) s'accordent pour dire qu'à l'origine, le terme de Qualité de la Vie est « un slogan », « un slogan politique », « un slogan américain » lancé par Lyndon B. Johnson en 1964 dans son message à la nation intitulé « The Great Society ». Ce Slogan s'inscrit dans le coeur même de la constitution américaine de Jefferson qui fait du bonheur, un droit inaliénable de tout citoyen américain (Spitzer, 1986).

    L'intérêt politique du vocable était d'être suffisamment flou pour englober tant les éléments de la Qualité de Vie Objective que Subjective, mais surtout de donner à l'« American Way of life » une dimension morale, un but. Quant au contenu du concept, il est dès le départ laissé à l'appréciation du citoyen américain et non aux scientifiques ou aux technocrates.

    Nous retiendrons que pour l'ensemble des auteurs de cette époque, bonheur et qualité de vie se situaient dans des univers conceptuels proches l'un de l'autre : le bonheur était éminemment subjectif, composé essentiellement d'affects positifs, de l'ordre de la complétude, avec pour antonyme le malheur évoquant, en anglais, tant la souffrance que la malchance. La qualité de vie avait une connotation plus réaliste et ouvrait l'espoir de pouvoir établir des indicateurs ou standards objectivables (opérationnels).

    Les sociologues et psychosociologues insistèrent, dès le début, sur le fait que seul le « bonheur exprimé » (avowed happiness) était du champ de la recherche scientifique par l'approche des opinions et des attitudes (Shin et Jonhson, 1978). Ils soulignèrent cependant le biais introduit par cette méthodologie : toute échelle de bonheur exprimée surestimant le bonheur au mal-être (Goldings, 1954). Cette remarque a son importance : on ne sera pas étonné du fait que l'ensemble des études sur le sujet constate une distribution asymétrique des réponses exprimées.

    Le concept de qualité de vie s'est construit au fil du temps par l'intégration de différents indicateurs issus de diverses disciplines : le bonheur (philosophie), le bien-êtrematériel et le bien être subjectif (sociologie et psychologie), la santé physique (médecine), et la santé mentale (psychiatrie).

    Selon Mercier et Corten (1994) trois grands courants conceptuels vont émerger notamment la Qualité de Vie vue sur son aspect environnemental, la Qualité de Vie en relation avec la Santé et la Qualité de Vie abordant tous les domaines de la vie et vue comme un tout.

    3.1.2. La Qualité de vie vue sur son aspect environnemental

    Les premières études ont concerné les secteurs proches des programmes politiques : pollution, nuisances, crimes, délinquance, revenus, confort, indicateurs sociaux... Elles se basaient, essentiellement, sur des critèresobjectifs (Mercier, 1994). Ainsi, a-t-on pu établir une cartographie de la meilleure à la pire des villes américaine, ou de pays entre eux (Rabier, J.R., 1974). Une grande étude fut lancée en 1969 par l'US Departement of Health and Education et elle aboutissait à deux conclusions qui allaient donner au concept de Qualité de Vie une nouvelle dimension. D'une part, il n'y a pas de corrélation entre les conditions objectives de vie observées et le vécu des populations. A partir de ce moment, un autre type d'approche de la Qualité de Vie va émerger : la Qualité de Vie subjective(Demaison, M., 1994).

    D'autre part, Il n'y a pas de corrélation entre les évaluations d'un observateur externe et l'appréciation des individus eux-mêmes. Bref, si l'on veut étudier la Qualité de la Vie Subjective, il n'y a qu'un seul observateur compétent pour dire que sa vie est de qualité ou pas : le sujet lui-même. « Si vous voulez savoir combien je suis heureux, eh bien, vous n'avez qu'à me le demander » disaient Irwin et Kamman (1979) dans le titre d'un de leurs articles. Dans ce sens l'enquête auprès des personnes vivant à proximité de la centrale à gaz de Kribi nous permettra, à partir de leurs réponses, de voir l'incidence du projet sur leur qualité de vie.

    3.1.3. La Qualité de vie en relation avec la Santé

    Lorsque l'OMS va décréter que la santé n'est pas uniquement l'absence de maladie, les chercheurs dans le champ de la médecine, vont explorer d'autres composantes que la symptomatologie, la morbidité ou la mortalité. Ainsi, va émerger un concept « d'Etat de Santé » (Health Status) (Torrance, 1976 ; Patrick, 1976) qui aboutira à celui de Qualité de Vie liée à la santé (Health Related Quality of Life).

    A nouveau, la première démarche se fera du côté des variables objectivesou objectivables. Ainsi va naître toute une réflexion autour de l'implication des troubles fonctionnels sur la santé. Dans un premier temps, ce sont les capacités fonctionnelles sur le plan physique qui seront les plus étudiées (mobilité, activités de la vie journalière...) (Berg, Hallaner et Berk, 1976). Dans le cadre de l'approche psychosociologique, le concept de qualité de vie lié à la santé s'intéresse à la « perception subjective qu'a un individu de son état physique (fonctionnementorganique), émotionnel (psychique) et social (aptitude à engager des relations avec autrui)après avoir pris en considération les effets de la maladie et de son traitement (séquelles,handicap) » (Millat, 1996, cité par Morin, 2004). La santé physique renvoie à l'état physique du sujet mis en évidence par la prise en compte de symptômes et d'indicateurs biologiques (la douleur, le sommeil, la fatigue, l'énergie etc.) mais aussi aux capacités fonctionnelles. Celles-ci renvoient notamment à la mobilité du sujet et à son degré d'autonomie (ou de dépendance).

    Dans bon nombre d'études, les capacités fonctionnelles sur le plan social seront inclues en s'intéressant, essentiellement, aux « rôles sociaux » (comme le travail) (Patrick et Erickson, 1987)et les « interactions sociales » (Guadagnoli et Mor, 1990). Mais bien souvent, ces fonctionnalités sociales sont considérées dans un sens assez restreint. Certains auteurs - et non des moindres (Torrance, 1987) excluent même, a priori, le fonctionnement social du concept de Qualité de Vie liée à la Santé. Enfin, vers la fin des années 80, la dimension mentale entrera dans le concept de Qualité de Vie liée à la santé, à travers les capacités intellectuelles d'abord (vieillissement et retard mental), et l'impact des maladies mentales ensuite. La dimension psychologique fait notamment appel aux dysfonctionnements et aux perturbations psychiques attribuables à la maladie et aux traitements.

    Toutes ces études s'intéressent plus particulièrement aux problèmes de dépendance et, par extension, feront appel au concept d'autonomie. Cette approche des troubles fonctionnels et de l'autonomie, a donné lieu à une littérature abondante, concernant les habiletés sociales et les compétences (Chambon et al., 1992), de même qu'un essai de classification par l'OMS (1989). Elle tentait de différencier : déficience (perte de substance ou altération d'une structure ou d'une fonction.), incapacité (correspond à toute réduction de capacité à accomplir une activité « normale ») et handicap (correspond à un désavantage pour exercer pleinement un rôle). Cette classification n'a cependant pas eu le succès escompté, vu ses difficultés sémantiques et ses difficultés opérationnelles, en particulier en psychiatrie (Wiersma, 1986).

    Pour résumer, les études de la Qualité de la Vie liée à la santé ont développé une approche multiaxiale, tenant compte des symptômes, des troubles fonctionnels et de la souffrance. Ne faut-il pas quelque chose de plus que l'absence de souffrance, comme le plaisir surajouté ? Ne faut-il pas quelque chose de plus que l'absence d'handicap, comme la capacité à se dépasser ? Ne faut-il pas quelque chose de plus que l'absence de symptôme, comme la vitalité et l'énergie ?

    Il est certes vrai que, ces dimensions, de la qualité de vie liée à la santé sont pertinentes car celui qui est en santé est bien portant et donc capable des actions dans le sens d'améliorer sa vie. Cependant notre étude insiste sur le fait que par exemple en situation de pauvreté, bien qu'étant en santé, on ne peut prétendre à une bonne qualité de vie. C'est pourquoi nous insistons sur l'objectif 1 des OMD (« réduire l'extrême pauvreté et la faim »)

    6.1.3 3.1.4. La Qualité de Vie abordant tous les domaines de la vie et vue comme un tout

    Si la Qualité de la Vie environnementale a pris racine dans les sciences connexes à la politique et la Qualité de la Vie reliée à la santé dans le monde médical, la Qualité de la Vie comme un tout a émergé dans le champ de la psychosociologie.

    Les premières études, notamment celle de Bradburn (1969), sont parties de l'approche du bonheur exprimé supposant une balance entre les affects positifs (plaisir, joie, dynamisme...) et les affects négatifs (anxiété, craintes, tristesse...) et ont fait l'objet de nombreuses discussions (Andrews et Withey, 1976 ; Warr, 1983 ; Campbell, 1976), aboutissant généralement à la constatation qu'il était surtout lié aux affects positifs.

    Headey, Holmstron et Wearing (1985) plus tard, ont mis en évidence que Bien-Etre et Mal-Etre sont deux variables indépendantes. Certaines maladies, comme le cancer, pouvant évoluer longtemps sans que l'individu ne le perçoive et inversement, un sujet pouvant se sentir mal, alors qu'il est en bonne santé.

    Par ailleurs, ces recherches insistent sur le fait que la santé n'est qu'un domaine de la vie et que, même, on a l'impression que chacun cherche à maintenir un Quantum Constant de Qualité de Vie. Quand quelque chose va mal, spontanément l'individu réorganisera l'impact des domaines sur sa Qualité de Vie. Ainsi, paradoxalement, l'on voit fréquemment une personne atteinte d'une maladie gravement invalidante relativiser l'importance de la santé. D'où toute l'importance, pour ces auteurs, d'envisager chacun des domaines de vie pertinents pour un individu. Ces auteurs soulignent aussi, combien une même situation peut avoir une coloration différente si un support social existe, et s'il y a possibilité de partager ses émotions.

    Campbell, à partir de 1976, a profondément influencé les recherches dans le domaine de la Qualité de Vie en introduisant un modèle qui organise le concept autour de la notion de satisfaction et de domaines de vie. Andrews (1976) opérationnalisera le modèle de Campbell. Il apportera la confirmation que la mesure de satisfaction est bien l'indicateur le plus valide, incluant d'une manière balancée les aspects affectifs et cognitifs du phénomène. Il confirme l'intérêt de s'approcher plutôt des domaines de qualité de vie que de se contenter d'une mesure globale afin d'augmenter l'impact du cognitif sur la mesure. Enfin, il démontre que le bien-être subjectif est un indicateur social valide et pertinent. Pour ces auteurs, la Qualité de Vie se caractérise, en effet, par un regard cognitif, un jugement, sur son vécu de bien-être et donc l'indicateur princeps est la satisfaction exprimée face aux divers domaines de vie. Le terme satisfaction étant à prendre dans son acception étymologique « faire assez » c'est-à-dire ni trop, ni trop peu et doit être différencié du sentiment de complétude comme l'est le bonheur. Cette satisfaction est en relation avec les besoins individuels qui motivent quelqu'un à s'actualiser suivant la théorie d'Abraham Maslow (1954).

    Avec Abbey, Andrews (1976) abordera une série de concepts connexes à la Qualité de Vie. Pour choisir les concepts qu'ils vont tester, ils se réfèreront à une série d'auteurs ayant publié sur le coping, et constatent que bien souvent ils utilisent des mesures de Bien-Etre.

    Du côté des théories psychosociales, ils envisageront le stress, le locus de contrôle, le support social et les performances.

    Du côté des théories psychologiques, Abbey et Andrews annoncent qu'ils vont s'intéresser à la dépression et l'anxiété.

    Nous pensons pour notre cas que, les approches se référant au modèle de Qualité de Vie Subjective introduisent d'une part un facteur de Bien-Etre lié aux affects, une dimension cognitive exprimée par les satisfactions, et une valeur attribuée aux divers domaines de vie en fonction de l'histoire de l'individu, sa personnalité et de mécanismes adaptatifs. A notre avis cependant, ce modèle est un modèle encore trop psychologisant. La qualité de la vie y est, en effet, décrite à travers des hiérarchies de valeurs, un fonctionnement cognitif et des affects ; mais les affects ne sont pas les seules sources de plaisir dans la vie. Notre étude aborde plutôt l'amélioration de la qualité de vie en termes des gratifications socio-économiques (revenu, l'habitat, l'emploi...) apportées par les projets structurants.

    Ainsi, nous aurions plutôt tendance à proposer le modèle que « la vie est de qualité quand les conditions de vie des personnes leurs permettent de vivre au-dessus du seuil de pauvreté ».

    6.1.4 3.1.5. Les indicateurs de la qualité de vie

    Pour mesurer la qualité de vie, de nombreuses dimensions entrent en compte qui ne se limitent pas aux aspects purement matériels ou monétaires. En effet, le concept de « qualité de vie » est plus large que le niveau de vie ou que les conditions de vie matérielles, il prend également en compte les conditions de travail, le degré d'insertion sociale, la santé et l'éducation, si les personnes sont particulièrement exposées économiquement (au chômage par exemple) ou physiquement, etc. la figure ci-dessous illustre quelques indicateurs de la qualité de vie.

    Figure 2: quelques indicateurs permettant de mesurer la qualité de vie

    Source : René Joly Assako Assako

    La figure 2 présente une sorte d'inventaire d'indicateurs de qualité de vie, en donnant pour chacun quelques variables descriptives. Il s'agit :

    · La nourriture (disponibilité, permanence, quantité, qualité, lien culturel, hygiène etc.) ;

    · Eau (disponibilité, permanence, quantité, qualité, hygiène etc.) ;

    · Soins de santé (disponibilité des structures, personnels qualifiés, disponibilité des médicaments, tenue morale des agents, rapidité des soins, accessibilité des soins, ratio patient/soignant, information médicale etc.) ;

    · Logement (disponibilité, confort, accessibilité, sécurité, adaptation sociale, éloignement des nuisances etc.)

    · Emploi (disponibilité, qualité, sécurité, rémunération, accessibilité etc.) ;

    · Besoins spirituels (disponibilité des lieux de transcendance, adaptation au fond culturel, espaces de culture etc.)

    · Organisation sociale (rapports Etat vs particulier, rapports entre particuliers, rapports individus vs nature etc.)

    Il faut noter que les indicateurs de la qualité diffèrent en fonction des époques, des aires culturelles, des aires géographiques, du niveau de développement atteint par le groupe humain. De même, il est des situations où, prises isolément, les variables d'un même indicateur de qualité de vie peuvent présenter des comportements différents. En prenant l'exemple du logement comme indicateur de qualité de vie, certaines de ses variables peuvent être positives (la disponibilité, l'accessibilité, le confort intérieur, etc.). D'autres variables par contre, peuvent présenter des aspects négatifs (proximité d'une source de nuisance, instabilité géologique, etc.).

    La mesure de la qualité de vie a déjà fait l'objet de plusieurs expériences, les unes plus infructueuses que les autres. Deux ordres de préoccupations semblent structurer ces recherches à savoir d'une part, l'identification d'indicateurs pertinents, pouvant témoigner du bien-être des individus d'un groupe humain donné et, d'autre part, la recherche de la meilleure combinaison des indicateurs ainsi retenus. La satisfaction de ces deux conditions aboutit généralement à une formulation reproductible et adaptable. C'est dans cette optique que l'Indice de Développement Humain (IDH) a été mis au point par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) depuis 1990 et adopté comme mesure standard du développement des Etats. L'Indice de Développement Humain (IDH) a donc pour objectif de ramener la mesure du développement au bien-être et au bien-vivre des populations par la combinaison de trois indicateurs de base (l'espérance de vie, l'éducation, le revenu).

    Bien entendu, la liste des indicateurs de développement est loin d'être exhaustive. En plus de l'Indice de Développement Humain (IDH), une étude intitulée «  la qualité de vie dans les collectivités canadiennes » (2001) en recense (08) huit :

    · Indices de Capital Humain (ICH) : Il s'agit d'un profil des caractéristiques de la population, de la croissance démographique, des niveaux de scolarité, des niveaux d'alphabétisation, de la diversité culturelle, de l'immigration, de la migration et de la structure par âge de la population. Cet indicateur permet de suivre les changements démographiques à long terme. Les données démographiques fournissent de l'information importante au sujet des collectivités, dont une appréciation du capital humain. Les niveaux de scolarité et la structure par âge sont des indicateurs importants de la viabilité économique à long terme de la collectivité. Ces indicateurs peuvent également signaler des problèmes ou des défis éventuels (par exemple, lorsque plus de gens prennent leur retraite qu'il n'y a de jeunes travailleurs pour les remplacer). Les tendances démographiques indiquent également l'évolution des besoins en services (par exemple, une hausse du nombre d'aînés). Les tendances au niveau de l'immigration et de la migration interne peuvent entraîner des changements dans la composition des groupes d'âges, la distribution des niveaux d'instruction, la diversité des compétences ou la composition culturelle de la collectivité. Ces changements peuvent être accompagnés par une croissance ou une diminution de la population.

    · Indices de Niveau de Vie (INV et INV 2) : Le niveau de vie est le ratio des niveaux de revenus par rapport au coût de la vie dans la localité. L'indicateur comporte des indices distincts pour les coûts relatifs et les revenus relatifs. Ces indices ont été préparés spécialement pour le Système de rapports sur la qualité de vie et on ne les trouve pas dans d'autres sources. Les indices de niveau de vie (INV) comparent les niveaux de revenu actuels de l'ensemble de la population de la collectivité (INV 1) et de la moitié de la population dont le revenu est inférieur au point médian, la population à modeste revenu (INV 2), avec le coût de vie type qui s'applique à ces populations dans la collectivité. Un INV plus élevé signifie que les revenus moyens sont relativement plus élevés que le coût de vie moyen. C'est un indice raffiné du niveau de vie financier réel de la collectivité, par rapport à la moyenne de l'ensemble des collectivités participantes. Les données des composantes de ces indices offrent également une perspective utile de la répartition des revenus au sein de la collectivité et de la provenance de ces revenus.

    · Indices de Qualité de l'Emploi (IQE) : Pour la plupart des personnes et des familles, l'emploi est le principal mécanisme de participation au sein de la société. À l'échelle locale, la disponibilité des emplois, une rémunération et des conditions de travail appropriées, ainsi que l'équité de la distribution et de la rémunération sont des dimensions essentielles de la qualité de vie. Ces mesures reflètent la répartition des possibilités d'emploi, ainsi que la nature et la qualité de l'emploi. Le taux d'emploi indique le nombre de personnes employées exprimé en pourcentage de la population de chaque groupe d'âge, tandis que le taux de chômage reflète le niveau, la durée et la concentration du chômage chez des groupes de population en particulier.

    · Indices de Qualité du Logement (IQL) Ces mesures reflètent la qualité, l'abordabilité et la disponibilité des logements, une des composantes les plus importantes et les plus variables des dépenses des consommateurs. La principale source de données pour les indicateurs est le recensement national, mais d'autres sources permettent une mise à jour entre les recensements. Par exemple, le changement global dans le coût des logements, les tendances dans la construction, la disponibilité et le coût des logements locatifs, et le total des impôts fonciers perçus par le gouvernement local peuvent faire l'objet de rapports entre les recensements. Le logement est la principale dépense permanente pour la plupart des familles et c'est également celle qui varie le plus d'une collectivité à une autre. À mesure que l'économie devient de plus en plus intégrée à l'échelle mondiale, le prix d'un nombre croissant de produits de consommation est établi à l'échelle nationale ou internationale, entraînant des variations locales minimes (sauf pour les collectivités isolées sur le plan géographique). Par contre, le prix des maisons varie grandement à l'intérieur des collectivités et entre elles.

    · Indices de Tension Sociale (ITS) : Ces mesures reflètent les problèmes qui causent du stress chez les particuliers et dans la population en général. Elles peuvent toucher des groupes précis de la population, des groupes vulnérables ou l'ensemble de la collectivité. Elles comprennent l'incidence du faible revenu, la proportion de familles monoparentales ainsi que la fréquence des crises personnelles, des faillites et des suicides. L'itinérance est un autre indicateur du stress de la collectivité qui sera ajouté au Système de rapports sur la qualité de vie lorsque les données seront disponibles, Cet ensemble de mesures détermine une combinaison d'indicateurs qui sont constamment associés à des résultats sociaux et économiques négatifs pour les collectivités, les familles et les personnes.

    · Incidences de santé collective (ISC) : Ces mesures sont associées aux résultats de santé dans la population. Elles comprennent le taux des décès prématurés, l'incidence et les causes des admissions dans les hôpitaux, la proportion de nouveau-nés avec une insuffisance pondérale, ainsi que les jours de travail perdus pour cause de maladie ou d'invalidité. Notre santé est influencée par l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, les aliments que nous mangeons, le chauffage de nos maisons, la sécurité de nos rues et la qualité des services de santé. En s'intéressant aux résultats de santé, les gouvernements peuvent déterminer l'utilité de différentes mesures d'intervention -- comme la réglementation visant à éviter les comportements négatifs et à encourager les comportements sains, les mesures favorisant la sécurité et la protection de l'environnement, ainsi que l'amélioration des services.

    · Indices de Sécurité Municipale (ISM) : Ces mesures reflètent la sécurité physique globale de la collectivité. Elles couvrent les taux de criminalité et de violence dans la collectivité ainsi que le taux des blessures accidentelles.

    · Indices de Participation Communautaire (IPC) : Ces indices reflètent la participation des citoyens à la vie civique et politique de la collectivité. Ils comprennent le taux de participation aux élections, le degré d'alphabétisation, ainsi que les dons de charité et le soutien aux projets communautaires.

    Comme nous l'avons souligné plus haut, le contexte et la situation jouent un grand rôle dans l'emploi des indicateurs de la qualité de la vie. Dans la présente étude, nous traitons de la dimension socio-économique de la qualité de vie en insistant en particulier sur la réduction de la pauvreté et de la faim dont aborde le premier Objectif du millénaire pour le développement. Dès lors, les trois indicateurs de base (la santé, l'éducation, le revenu) de l'Indice du Développement Humain (IDH) qui permettent de mesurer le développement au bien-être et au bien-vivre semble corroborer au mieux avec notre étude. En effet, lorsque nous étudions l'impact des projets structurants du Cameroun sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes de la centrale à gaz de Kribi, notre intention est d'évaluer à partir de l'IDH la situation socio-économique des personnes après l'avènement d'un projet.

    6.1.5 3.1.6. Les facteurs associés à la Qualité de vie

    Une approche très différente de la qualité de vie est celle qui cherche à identifier les conditions objectives qui influencent les perceptions subjectives de la qualité de vie. Pour répondre à cette question, deux stratégies sont utilisées. L'une consiste à établir des corrélations entre des variables sociodémographiques et les différences dans l'évaluation de la qualité de la vie observées dans des enquêtes de grande envergure. L'autre cherche à associer les conditions individuelles de vie aux perceptions plus ou moins favorables de la qualité de vie.

    6.1.6 3.1.6.1. Les variables sociodémographiques

    II est indéniable que les variables sociodémographiques et économiques jouent un rôle important dans l'évaluation de la qualité de la vie. Déjà, Cantril (1965) concluait dans son étude que les pays les plus riches étaient aussi les plus heureux. Cependant, les différences entre les pays les plus avantagés et les pays les plus défavorisés de son étude étaient plutôt irrégulières et la relation entre la prospérité et le bonheur n'était pas très forte. Pour sa part, Gallup (1976) rapporte que la privation économique semble affecter autant l'esprit que le corps.

    De façon générale, les pays avec les revenus per capita les plus élevés se retrouvent invariablementaux premiers rangs dans les tests de bien-êtrepsychologique et de satisfaction face aux aspectsmajeurs de la vie. Les résultats de ces recherchessupportent l'hypothèse selon laquelle le sentimentnational de bien-être dépend du niveau de développementéconomique du pays. De plus, il est égalementvrai que, dans chacun des pays où des étudesont été menées, les individus les plus prospères tendentà évaluer leur vie plus positivement que lesgens pauvres. Aussi, il semblerait que le sentiment de bienêtred'un individu soit plus influencé par le fait queson statut économique se compare avantageusementavec celui des autres individus du même pays, quepar le fait que la situation économique de son payssoit plus enviable que celle d'autres pays. Cependant,les conditions de vie d'un pays prospère sontnettement plus propices au développement d'évaluationspositives du bien-être des individus que lessituations qui prévalent dans les pays pauvres.

    Les travaux de Campbell (1981) sur le sentiment de bien-être des Américains relèvent des points qui militent en faveur de cette vision des choses. Les résultats de Campbell indiquent que la plupart des gens décrivent leur vie en termes relativement positifs, quoique certains individus soient plus positifs que d'autres. Ces différences résultent en partie de leur position dans l'échelle sociale. Le revenu, l'éducation et la profession d'un individu constituent de puissants descripteurs de ses conditions de vie objectives. Or ils expliquent à eux seuls plus de 10 % de la variance du niveau général de satisfaction et de bien-être.

    Dans sa revue de littérature, Diener (1984) a identifié d'autres conditions objectives qui influent sur le sentiment de bien-être. Les résultats de la plupart des études démontrent que le niveau de satisfaction s'élève généralement avec l'âge. Par contre, les sentiments, positifs aussi bien que négatifs, sont plus intenses chez les jeunes. Les gens mariés sont plus positifs que les autres. Les personnes sans emploi sont celles qui portent les jugements les plus sévères sur la vie. Par ailleurs, le genre ou le fait d'avoir des enfants n'influencent pas la perception de la qualité de la vie. Ces résultats semblent assez constants : l'enquête de Bradburn en 1969 avait déjà laissé apparaître que les personnes sont plus heureuses si elles ont un revenu plus élevé, un emploi, si elles sont jeunes et mariées. Les sentiments négatifs sont associés à une mauvaise santé, physique et mentale.

    6.1.7 3.1.6.2. Les variables reliées aux conditions de vie

    Flanagan (1978) a tenté d'identifier empiriquement quels éléments de l'existence quotidienne font la qualité de la vie. Pour ce faire, plus de 6 500 incidents critiques ont été rapportés par un échantillon de près de 3 000 personnes. Ces incidents critiques ont ensuite été regroupés en quinze catégories comprenant des types de comportements et d'expériences semblables. Ces catégories forment cinq groupes distincts : le bien-être matériel et physique (sécurité financière, santé et sécurité personnelle) ; les relations avec les autres (conjoint, enfants, famille, amis) ; les activités sociales, civiques et communautaires ; le développement personnel et l'accomplissement (développement intellectuel, compréhension personnelle, emploi, créativité et expression personnelle) ; le temps libre (socialisation, activités récréatives actives et passives).

    Dans un second temps, le même chercheur a demandé aux sujets, dans le cadre d'une enquête nationale, quelle importance ces catégories revêtaient actuellement pour eux. Il ressort de l'étude de Flanagan que la variable jugée la plus importante par la grande majorité des gens est celle de la santé et de la sécurité personnelle, laquelle obtient plus de 95 % des suffrages. Viennent ensuite le fait d'avoir et d'élever des enfants ainsi que le fait de se comprendre soi-même, qui sont des facteurs importants ou très importants pour plus de 85 % des répondants.

    Le confort matériel, les relations d'intimité avec le conjoint et le travail sont évalués comme importants ou très importants par près de 80 % des répondants. Les six domaines présentant les plus grands coefficients de corrélation avec la qualité de la vie globale sont le confort matériel, la santé, le travail, la récréation active, l'apprentissage et l'expression créative.

    Dans une étude du même type, Bharadwaj et WiIkening (1977) ont identifié la santé, la famille et la communauté comme les principales sources de satisfaction chez les hommes. Chez les femmes, la vie familiale domine. Chez les personnes âgées, l'occupation du temps libre et la famille prennent le plus d'importance. Les études nationales américaines indiquent que, parmi les domaines de la vie qui constituent les meilleurs prédicteurs de bonheur éprouvé par un individu, figurent en tête de liste la satisfaction face au mariage et à la vie familiale. De façon générale, les résultats obtenus par Campbell (1976, 1981) démontrent que pour la plupart des gens un mariage et une vie familiale réussis sont associés de près à un plus grand sentiment de bien-être. Le fait d'avoir des amis et d'entretenir des relations intimes et gratifiantes avec ceux-ci contribue également à la qualité de la vie.

    La santé physique revêt aussi une importance indéniable dans l'évaluation de la qualité de la vie. De façon générale, et surtout chez les personnes âgées où elle est effectivement souvent altérée, la santé physique est étroitement liée au sentiment de bien-être. Le fait d'être physiquement séduisant est généralement relié à des affects positifs et est associé au fait d'être jeune, en santé, intelligent et bien éduqué. Une auto-évaluation positive est importante dans la mesure où les gens qui entretiennent des sentiments positifs envers eux-mêmes voient leur vie beaucoup plus favorablement que ceux qui ne se distinguent que par leur réussite aux niveaux économique et éducationnel. D'après l'étude longitudinale conduite par Heady et ses collaborateurs (1984a, b; 1985) en Australie, il semble que le bien-être et l'inconfort (illbeing) relèvent d'indicateurs distincts. Les conditions socio-économiques et la santé influencent davantage les affects négatifs. Ainsi, le fait d'être en mauvaise santé va produire une évaluation négative de la qualité de la vie alors que les personnes en bonne santé ne considèrent pas la santé dans leur appréciation de la qualité de la vie. La satisfaction dans l'ordre du loisir, des amis et du mariage contribue davantage aux perceptions positives. De même, un réseau social bien développé va augmenter le sentiment de bien-être, sans pour autant atténuer de façon sensible les affects négatifs.

    Enfin, un ensemble d'études considèrent le rôle et l'influence de la communauté sur le sentiment de bien-être. Ces recherches s'intéressent aux liens entre le voisinage, l'environnement physique et social et la qualité de la vie (Goeppinger et Baglioni, 1985 ; Murrel et Narris, 1983 ; Rhoads et Raymond, 1981 ; Russ-Eft, 1979 ; Zautra étal., 1977).

    De par sa complexité et sa nature multifactorielle, la qualité de la vie n'est pas sans poser de problèmes lorsqu'il s'agit de procéder à son évaluation. Issue du mouvement des indicateurs sociaux, la mesure de la qualité de la vie a d'abord été fondée sur des indices objectifs, généralement statistiques. Par la suite, l'élaboration de modèles théoriques soulignant l'importance des éléments cognitifs et affectifs dans la perception de la qualité de la vie a ouvert la voie au développement d'une série de mesures qui tiennent davantage compte du point de vue de la personne elle-même.

    L'utilisation des mesures objectives repose sur la conviction que la qualité de la vie réside dans les circonstances objectives de la vie. Ces mesures décrivent les conditions de l'environnement physique et humain qui peuvent influencer l'expérience de la vie, mais elles n'évaluent pas cette expérience directement. Les mesures subjectives, par contre, ne peuvent posséder la même précision que les indicateurs qui sont exprimés en nombre de dollars, en unités de temps ou en mètres carrés, mais elles ont le grand avantage de s'adresser directement au sentiment de bien-être de l'individu.

    6.1.8 3.2. Les projets structurants et le développement durable

    Le sujet dont nous traitons dans notre étude s'inscrit dans la problématique du développement durable. L'on ne peut envisager les projets structurants en dehors de la question du développement durable. Ainsi, il nous semble démesuré, dans le cadre de notre revue de la littérature, de faire abstraction de cette notion. Dès lors, l'objectif de cette partie n'est pas tant de faire une sorte d'historique de ce concept, que d'identifier ses dimensions principales.

    6.1.9 3.2.1. Le développement durable depuis 1972

    Les dates qui ont marqué l'évolution de la notion du développement durable sont les suivantes :

    1972: Le rapport de Meadows (club de Rome), ce rapport a permis de tirer une première conclusion:

    « Le maintien d'un rythme de croissance économique et démographique, présente des menaces graves sur l'état de la planète et donc sur la survie de l'espèce humaine. Seul un état d'équilibre avec le maintien d'un niveau constant de la population et du capital permettrait d'éviter la catastrophe qui guette l'humanité (théorie de la croissance 0) »

    1972: Première conférence internationale sur l'environnement humain à Stockholm (sous l'égide des nations unies). On a certes constaté que la croissance 0 est impossible à appliquer dans les pays en voie de développement, d'où la déclaration suivante de cette conférence :

    « Rien ne justifiait un conflit entre les nations développées et l'environnement que l'appui donné à une action en faveur de l'environnement, ne devait pas servir de prétexte pour fournir le développement »

    La conclusion tirée était de proposer un modèle de développement économique compatible avec l'équité sociale et la prudence écologique. Ce modèle a été nommé le modèle " écodéveloppement "

    1983 :Mise en place par les nations unies d'une Commission Mondiale pour L'environnement et le Développement (CMED) présidé par le premier ministre Norvégien Brundtland.

    1987 : le rapport de Brundtland intitulé « notre avenir à tous ». Dans ce rapport, on a de signé la pauvreté croissante au sud et la croissance économique soutenue du nord comme principales causes de la dégradation de l'environnement à l'échelle planétaire. Le rapport de Brundtland conçoit le terme « sustainable development » ou développement soutenable ou encore développement durable comme un développement répondant aux besoins actuels (du présent) sans pour autant compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs propres besoins.

    1992 :La conférence de Rio. Dans cette conférence, le développement durable correspond à la modification des modes de production. Il correspond aussi à l'évolution des pratiques de consommation et surtout à l'adoption du citoyen ainsi que de l'industriel, un comportement quotidien permettant de préserver la qualité et la diversité du cadre de vie, des ressources et de l'environnement. Le modèle de développement des sociétés occidentales n'est plus considéré comme unique et obligatoire modèle de développement (du moins en théorie). Il a été ainsi tiré la conclusion suivante : « à une diversité de situations et de cultures, doit correspondre la diversité des formes de développement »

    Après ces dates clés, la notion du développement durable a été traitée dans plusieurs manifestations, congrès et symposium internationaux. La définition de cette notion n'est plus l'ordre du jour mais plutôt les solutions à présenter pour éviter les catastrophes possibles et préserver l'environnement.

    6.1.10 3.2.2. Les projets structurants et les trois dimensions du développement durable.

    Ces trois éléments sont considérés comme les piliers du développement durable. Il est nécessaire que les projets structurants se basent sur ces éléments dans l'optique de s'inscrire dans la pérennité.

    v L'écologie 

    La préservation de l'environnement est envisagée sur le long terme. Le développement durable doit viser le maintien des systèmes qui entretiennent la vie et assurer la pérennité des ressources. Les ressources naturelles n'étant pas illimitées, les populations doivent les exploiter avec parcimonie. Elles doivent aussi trouver des solutions en matière de recyclage des déchets ou de création des ressources artificielles. Les systèmes tels que la couche d'ozone doivent être bien entretenus. C'est ce qui pousse les fabricants d'automobiles à créer des modèles de véhicules qui émettent moins de gaz à effet de serre dans l'optique d'éviter la dégradation de la couche d'ozone. Les forêts qui sont considérées comme « les poumons de la planète » méritent aussi une attention particulière. Les populations doivent de ce fait procéder au reboisement des zones qui connaissent une désertification croissante. Toutes ces dispositions concourent à lutter contre le changement climatique.

    v L'économie 

    Le développement doit être économiquement efficace, c'est-à-dire, il doit viser l'efficience économique pour créer une économie innovante et prospère. Les Etats doivent mettre sur pied une économie fiable et efficace pour s'autogérer. Ceux-ci doivent également être capables d'assurer les conditions de vie des populations en répondant aux besoins de sécurité physique, d'alimentation, d'habitation, de transport, etc.

    v Le social 

    Le développement durable doit être socialement responsable ; Socialement équitable. Il doit permettre le plein épanouissement de tous les humains, l'essor des communautés et le respect de la diversité. Son objectif doit être de répondre aux aspirations de chaque être humain d'être en sécurité, en santé, éduqué, libre dans son expression, aimé, reconnu, etc. Dans cette même logique, réduire les disparités riches-pauvres ainsi que la rééquilibration des rapports Nord-Sud rentre dans ses priorités.

    L'environnement, la société et l'économie sont trois domaines qui peuvent sembler indépendants au premier abord, mais ils sont en réalité totalement interdépendants. La préservation de l'environnement est envisagée sur le long terme. Par contre, la satisfaction des besoins sociaux est souvent considérée à court terme. Enfin, le réalisme économique, doit être concilié avec les deux autres éléments et surtout géré dans un cadre de globalité.En effet, toute action entreprise dans un domaine aura forcément des conséquences sur les deux autres. On ne peut donc pas les considérer indépendamment les uns des autres.

    6.1.11 3.2.3. Projets structurants et le développement humain

    Bien que la croissance économique soit une condition pour un développement continu, le développement ne se réduit pas à la croissance économique. Le développement est synonyme de libération de l'Homme, d'émancipation de tout ce qui l'empêche de se développer sur le plan économique, social, politique et culturel. La matrice de ce nouveau paradigme de développement ne peut être que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui énonce que « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bienêtre et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires : elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage et de vieillesse ; ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté,... toute personne a droit à l'éducation. » Il s'agit de ce que traduit le concept de développement humain durable. Selon Amartya Sen (1999) le développement humain est « un processus permettant d'élargir l'éventail des choix offerts aux individus : la possibilité d'améliorer leur accès à l'éducation et aux soins de santé, d'accroitre leurs revenus et l'accès à l'emploi »

    Les expériences passées en matière de développement ont montré, dans les nations industrialisées, qu'un revenu élevé ne garantissait pas une protection contre la montée rapide de problèmes tels que la toxicomanie, l'alcoolisme, les infections sexuellement transmissibles, les violences multiformes et l'effondrement des relations familiales. Dans certains pays en développement, l'on a pu constater qu'en dépit d'un taux de croissance élevé du PIB (Produit Intérieur Brut), une partie importante de la population continue à vivre dans le dénuement socio-économique.

    Dans le même temps, quelques pays à faible revenu ont prouvé qu'il était possible d'atteindre des niveaux élevés de développement humain en utilisant habilement les moyens disponibles pour accroitre les capacités humaines fondamentales. Ces expériences ont montré que l'accroissement de la production et de la richesse n'étaient qu'une condition nécessaire mais pas suffisante pour une amélioration du capital humain. Mahbubul Haq (fondateur du Rapport Mondial sur le Développement Humain) précise à ce sujet qu'il s'agit d'élargir les choix qui s'offrent aux gens et de créer un environnement favorisant leur épanouissement pour qu'ils puissent jouir d'une vie longue, saine et créative. En effet, si les individus sont la véritable richesse d'une nation, alors le développement doit avant tout profiter à ceux-ci. Pour cela, l'analyse et la planification du développement devraient être centrées sur les personnes et non sur les produits.

    En insistant sur la mise en place des politiques visant à élargir les choix qui s'offrent aux personnes pour leur assurer de meilleures conditions de vie, le développement humain repose sur la création d'un environnement au sein duquel les gens peuvent développer pleinement leur potentiel et mener des vies productives et créatives, en accord avec leurs besoins et leurs intérêts. Il s'agit donc, au-delà de la croissance économique, d'élargir les choix qui s'offrent aux populations. Cet élargissement des choix repose sur un élément essentiel : le capital humain, c'est-à-dire l'éventail des capacités humaines qui détermine ce que les gens peuvent faire ou être dans la vie.

    Le développement humain est mesuré à partir d'un indicateur composite : l'indice de développement humain(IDH). Les concepts fondateurs de l'IDH reprennent et poursuivent les idées développées par Amartya Sen (1987), selon lesquelles c'est le bienêtre des personnes et non les quantités de biens mis à disposition qui importe. Les Rapports sur le Développement Humain (RDH) visent alors à fournir une alternative crédible au PIB qui relève de l'orthodoxie des institutions de BrettonWoods (très critiquées dans les années 1980 pour leurs politiques d'ajustements structurels, dévastatrices dans les pays en développement), en indiquant que la croissance économique ne garantit en rien le progrès social. L'IDH est construit chaque année depuis 1990 par le PNUD. Il mesure le niveau de développement d'un pays en privilégiant l'amélioration de la qualité de la vie des populations.

    Le chapitre qui s'achève, nous a permis de faire une recension des écrits afin de voir de quelles manières certains auteurs ont abordé les différents aspects du sujet dont nous traitons. Lorsque nous l'achevons, nous arrivons par la même occasion à la fin de la première partie de notre étude. Il convient donc d'aborder la méthodologie qui constitue le premier chapitre de la deuxième partie de notre étude.

    CADRE METHODOLOGIQUE ET OPERATOIRE

    7 CHAPITRE 4 : METHODOLOGIE DE L'ETUDE

    Dans ce chapitre, nous allons aborder les méthodes et techniques d'approche de notre étude. Dans ce sillage, nous présenterons d'une manière générale la démarche que nous avons utilisée pour parvenir à nos résultats.

    7.1.1 4.1. Le type de recherche

    De manière générale, cette recherche s'insère dans la famille des recherches quantitatives.Elle met en relation une variable indépendante (projets structurants du Cameroun) et une variable dépendante (amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale). Dans cette perspective, notre étude est de type corrélationnel. En effet, nous tentons d'évaluer la force du lien qui existe entre les variables mises en rapport. C'est à juste titre que Fortin (1996 :173) affirme : « une étude de type corrélationnel permettra d'aller plus loin, soit en explorant des relations entre variables, soit en établissant des relations plus définitives entre elles, au moyen de la vérification de modèles théoriques, de façon à mieux comprendre un phénomène ou à amorcer une explication de ce qui se passe dans une situation donnée. »

    7.1.2 4.2. Rappel des hypothèses et leurs variables

    Notre problématique de recherche se fonde sur une hypothèse générale de laquelle découlent trois hypothèses de recherche.

    7.1.3 4.2.1. Hypothèse générale et ses variables

    D'après Mace et Petry (2000 :43), l'hypothèse générale est le « pivot ou l'assise centrale » d'un travail scientifique.

    Notre hypothèse générale est la réponse anticipée à notre question de recherche formulée initialement comme suit : la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est-elleà même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes?

    En guise d'une réponse anticipée à notre question de recherche, nous formulons notre hypothèse générale (HG) de la manière suivante : la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est à même d'améliorerla qualité de vie des populations environnantes.

    4.2.1.1. Les variables de l'hypothèse générale

    D'après Robert (1988) repris par Mvessomba (2013 :55) : « constitue une variable, toute caractéristique de l'environnement physique et social, ou tout comportement, dont les manifestations peuvent être comprises dans une classification comportant au moins deux catégories. » C'est donc une entité changeante. Notre hypothèse générale est constituée de deux variables :

    · Une variable indépendante (V.I.): « projets structurants du Cameroun » constitue la variable que nous allons manipuler.

    · Une variable dépendante (V.D.) : « amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale » est la variable que nous allons étudier.

    7.1.4 4.2.2. Les modalités des variables

    Dans le cadre de notre recherche, deux variables sont mises en jeu notamment la variable indépendante (projets structurants du Cameroun) qui peut s'opérationnaliser en trois (03) modalités. La centrale à gaz de Kribi étant le projet structurant à l'étude, nous avons  :

    1. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique

    2. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social

    3. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain

    La variable dépendante (amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale) peut également se traduire en trois (03) modalités :

    1. l'éducation

    2. la santé

    3. le logement

    7.1.5 4.2.3. Le plan factoriel

    D'après Mvessomba (2013), les plans factoriels « désignent les types de plans les plus complets et permettent toutes les combinaisons des valeurs de la variable indépendante ayant plusieurs valeurs. » Fraisse reconnaît d'ailleurs que le plan factoriel constitue « l'ossature même de toute entreprise empirique » (Fraisse, 1974, p.120).

    Dans le cadre de notre recherche, les différentes modalités des variables indépendantes et dépendantes ainsi que les inter-relations cause-effet qui existent entre elles font l'objet du tableau suivant :

    VI

    VD

    VI.1

    VI.2

    VI.3

    VI.1 X VD

    VI.2 X VD

    VI.3 X VD

    Tableau 1:Plan factoriel

    Plan factoriel

    HR1 = VI.1 X VD

    HR2 = VI.2 X VD

    HR3 = VI.3 X VD

    Légende :

    VI : Variable indépendante

    VD : Variable dépendante

    X : Verbe de liaison

    HR : Hypothèse de recherche

    A la suite de notre plan factoriel nous pouvons aisément énoncer nos hypothèses de recherche. Nous en avons trois (03).

    7.1.6 4.2.4. Hypothèses de recherche

    A la lumière de notre plan factoriel ci-dessus, nous avons formulé les hypothèses de recherche suivantes :

    HR 1 : La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    HR 2 :La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    HR 3 :La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    7.1.7 Tableau 2: récapitulatif des hypothèses, variables, modalités, indicateurs et indices

    4.2.5. Tableau synoptique

    Hypothèse générale

    Hypothèses de recherche

    Variable indépendante

    Modalités

    Indicateurs

    Indices

    Items

    Variable dépendante

    Modalités

    Indicateurs

    Indices

    Items

    la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    HR 1 : La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique sont à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes de la centrale à gaz de Kribi.

    Les projets structurants du Cameroun

    La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique

    -Revenus financiers

    -emplois

    -Production des richesses

    Très faux

    Faux

    indécis

    Vrai

    Très vrai

    12

    13

    14

    Amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale.

    Education

    -Qualité de l'éducation

    -Disponibilité des structures éducatives

    -Accessibilité à l'éducation

    Pas du tout vrai

    Pas vrai

    indécis

    Vrai

    Très vrai

    27

    30

    HR 2 : La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social

    -Infrastructures publiques

    -Services sociaux

    - Intégration nationale

    Pas du tout vrai

    Pas vrai

    indécis

    Vrai

    Très vrai

    15

    16

    17

    18

    19

    20

    21

    Santé

    -Qualité de soins sanitaires

    - Disponibilité des structures sanitaires

    - Accessibilité aux soins

    Pas du tout vrai

    Pas vrai

    indécis

    Vrai

    Très vrai

    29

    HR 3 : La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorerla qualité de vie des populations environnantes.

    La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain

    -Education des hommes

    -Santé des individus

    -Espérance de vie des individus

    Pas du tout vrai

    Pas vrai

    indécis

    Vrai

    Très vrai

    22

    23

    24

    25

    26

    Logement

    -Confort

    - Disponibilité des logements

    - Accessibilité aux logements

    Pas du tout vrai

    Pas vrai

    indécis

    Vrai

    Très vrai

    28

    7.1.8 4.3. Présentation du site de la recherche

    Peuplée d'environ 60 000 âmes, Kribi est la plus importante escale balnéaire de notre pays. Connu pour ses plages de sable blanc doré et son havre de plaisance, Kribi est situé au fond du Golfe de Guinée dans le sud-ouest du pays à l'embouchure du fleuve Kienké. Cette ville qui se trouve à 281 km de Yaoundé, la capitale politique du Cameroun et à 165 km de Douala ville portuaire et la métropole économique du pays, est le chef-lieu du département de l'océan dans la région du sud. Aussi, Kribi est également le terminus de l'oléoduc Tchad-Cameroun qui achemine le pétrole brut en provenance des champs pétrolifères de la région de Doba au sud du Tchad.

    Sur le plan historico-culturel, c'est en 1889 que les tous premiers missionnaires et commerçants allemands débarquent à Kribi et y pratiquent le troc de sel, de pagnes, d'ivoires, de caoutchouc et de bien d'autres produits. En effet, selon la tradition des populations autochtones, à l'origine la ville de Kribi tirerait son nom de « kikiribi » (qui signifierait petit bonhomme). « kikiribi » serait un sobriquet attribué à un autochtone des lieux qui était un nain trapu, bancal et velu par les navigateurs portugais qui auraient débarqué sur la côte kribienne vers le 17e siècle. Ce nom aurait par la suite été adopté par cet autochtone lui-meme qui l'a par la suite transmis aux siens et à tous les autres habitants de Lohove. Ce nom a évolué pour devenir Kribi. Cependant, outre les pygmées qui sont les premiers habitants de la région et qui aujourd'hui se retrouvent dans de petits hameaux dans la forêt, deux ethnies principales constituent la population autochtone de la ville. Il s'agit des Batanga et des Mabi. Les Iyassa ou Ndoe, Mvae, les Bassa, les Ewondo, les Bulu, les Ngoumba et Fang, tous originaires du département de l'océan, cohabitent pacifiquement avec d'autres populations venues de toutes les régions du Cameroun. Il faut également noter que les Batanga imposèrent une résistance farouche aux allemands, sous l'autorité de leur chef le Roi MADOLA. C'est cette résistance qui explique sans doute leur exil en 1914 dans la région du Sud-ouest du Cameroun et ce n'est qu'en 1916 que les Batanga sont revenus chez-eux après avoir été massacrés entre les bombardements des alliés et les contre-attaques des allemands lors de la première guerre mondiale. Ce retour est fêté depuis plus de 91 ans dans la ville de Kribi. En effet, chaque année, le 14 février et le 09 mai, les populations Batanga commémorent le retour d'exil de leurs grands-parents à la fin de la première guerre mondiale.

    Sur le plan touristique, Kribi est une cité balnéaire de première importance qui n'a rien à convoiter aux autres grandes destinations du monde. Avec ses plages de sable fin et doré, les merveilleuses chutes de la lobé, phénomène extraordinaire et rare au monde ! Un fleuve se jetant dans la mer par les cataractes. Ville de plus en plus cosmopolite et dont les villages pygmées enfouis dans la forêt environnante, Kribi est surnommée sans grande fanfaronnade la côte d'Azur du Cameroun. Généralement, le touriste qui y débarque pour la première fois, découvre toutes ces merveilles et le plus souvent y revient.

    Du haut de ce potentiel dont la nature l'a doté, Kribi s'est progressivement pourvue d'infrastructures touristiques répondant à toutes les bourses. Ces infrastructures vont, relativement à la restauration, de la gargote de quartier spécialisé dans la cuisine locale ou nationale, aux restaurants de grande classe répondant aux normes internationales. Quant à l'hébergement, il varie de la petite auberge discrète, aux grands hôtels trois étoiles.

    Parlant de l'hydrographie, Kribi est la ville de l'eau : l'eau des pluies, l'eau de Mer et l'eau des fleuves. C'est d'ailleurs à raison que la légende la plus répandue dans cette zone d'étude est en rapport avec l'eau. Il s'agit de la légende du « Mami-Water ». En fait, la légende insinue l'existence des sirènes dans les eaux de cette localité.

    Parlant de la voirie urbaine, la trame viaire de Kribi reste fortement influencée par les axes routiers qui relient la ville à son environnement proche ou lointain. Dans leur tronçon urbain, ces voies présentent une configuration triangulaire. La ville de Kribi a 45 km de route dont 19 km de voies bitumées et 26 km de voies non bitumées.

    Sur le plan sanitaire, Le district de santé de Kribi regroupe 11 aires de santé comprenant : 4 hôpitaux, 2 centres médicaux d'arrondissement, 5 centres de santé intégrés, 34 centres de santé et une pharmacie.

    Le taux de scolarisation à Kribi est l'un des plus bas de la région sud du Cameroun. Il est de 59%. On dénombre dans la ville 19 écoles maternelles pour un effectif de 1525 élèves, 45 écoles primaires pour un effectif de 9144 élèves.

    Sur le plan associatif, Le nombre d'associations nouvellement créées a augmenté depuis la promulgation de la loi n°90/053 du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association. En 2002, on a dénombré à Kribi 70 associations féminines enregistrées à la délégation départementale de la condition féminine. Les associations de quartiers sont rares. Mais on distingue quelques groupes ethno-géographiques (classes d'âge, associations de ressortissants).

    La ville de Kribi accueille deux importants projets structurants : le Port en eau profonde et la centrale à gaz. En effet, le projet de la centrale à gaz est celui dont nous vérifions l'impact sur l'amélioration de la qualité des populations. Ce projet s'étend sur deux régions, à savoir : la région du Littoral (zone nord) et la région du Sud (zone sud). Kribi, dans la Région du Sud, est la principale ville de la zone du projet. C'est précisément à Mpolongwe que la centrale à gaz est implantée. Cette zone est située à 9 km environ au nord de Kribi et elle est adjacente à la route principale, à une distance d'à peu près 1 km de la côte. La centrale à proprement parler s'étend sur 4 ha environ, à l'intérieur d'une superficie totale de 16 ha. Le site de la centrale est situé principalement en zone de forêt secondaire. À ses abords, côté ouest, dans l'emprise d'une ancienne ligne électrique de 90 km de long, on trouve également quelques maisons de pêcheurs qui abritent trois familles. Il est arrosé par le fleuve Mpolongwe et deux de ses affluents. Ceux-ci sont pérennes et alimentent les populations locales. La zone du projet s'étend sur deux régions, à savoir : la région du Littoral (zone nord) et la région du Sud (zone sud).

    La présentation de la ville de Kribi est indispensable pour notre travail. Cela permet entre autres d'identifier les réalités du milieu où nous menons notre étude, et, aussi de comprendre les différentes forces qui agissent sur les participants de l'étude.

    7.1.9 4.3.2. Population d'étude

    La population de l'étude est, selon Grawitz (1990 :980), « un ensemble dont les éléments sont choisis parce qu'ils possèdent tous une même propriété et qu'ils sont de même nature ». Pour Amin (2005 :235), la population d'étude est « un l'ensemble (univers) complet de tous les éléments (ou unités) qui sont d'un intérêt pour une investigation particulière. » Les membres de la population de l'étude doivent donc être ceux qui peuvent objectivement et pertinemment répondre aux questions du chercheur, lui permettant de vérifier ce qu'il prétend rechercher.

    Notre étude est menée auprès des habitants de la ville de Kribi notamment à Nziou, Londji, Mokolo, Elabe et Mpolongwe (localité située à 9 Km environ au nord de Kribi où est implantée la centrale à gaz). Cependant, face à notre impuissance à récolter les données auprès de tous les individus de la ville, nous avons posé certains critères de participation à l'étude. En effet, nous nous intéressons à une population située dans la tranche d'âge allant de 25 à 65 ans. Ce choix se justifie par le fait que notre étude se mène en zone semi-urbaine et aujourd'hui avec le déplacement de plus en plus massif des jeunes vers les grandes métropoles (d'aucuns pour la poursuite de leurs cursus universitaires et d'autres la recherche d'un certain eldorado et toute autre raison parmi la multiplicité) il est rare de trouver des jeunes de moins de 25 ans dans ces zones. D'un autre point, les personnes qui sont âgées de plus de 65 ans sont presque introuvables du fait d'avoir dépassé largement l'espérance de vie qui est de 55,93 (en 2015) au Cameroun. En plus des raisons qui précèdent, le choix des personnes âgées sur une échelle allant de 25 à 65 ans se justifie par le fait que cette tranche d'âge regorge des personnes adultes qui sont sur le plan social des parents, des chefs de familles ou de ménages, bref des personnes avec des responsabilités socio-économiques et donc nécessitant des conditions de vie favorables pour pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

    7.1.10 4.3.3. Echantillonnage et échantillon

    L'administration du questionnaire ou la passation des entrevues à l'ensemble des membres de la population sur laquelle l'étude est menée s'avèrent être une collecte des données idéales. Cependant le chercheur devra faire face aux problèmes liés au temps et au coût. Pour contourner cet inconvénient, le chercheur choisit une sous partie, mais suffisamment représentative de la population à laquelle son étude s'intéresse. Ce sous ensemble qu'on appelle échantillon est extraite par une technique appelée échantillonnage.

    L'échantillonnage est un processus par lequel on choisit un certain nombre d'éléments dans une population de telle manière que les éléments choisis représentent ladite population. Angers (1992 :352) le définit comme « l'ensemble des opérations permettant de sélectionner un sous-ensemble d'une population donnée en vue de constituer un échantillon » C'est donc l'opération par laquelle on sélectionne ou on choisit les individus qui constituent l'échantillon. Dans son document de cours de l'unité d'enseignement TCE 411méthode de recherche en sciences humaines et sociales, H. Mimche (2016) faisait remarquer que : « La sélection des participants se réalise selon des critères précis de telle sorte que les résultats obtenus soient applicables (généralisables) dans des conditions déterminées à un cadre plus large que celui de l'échantillon. » De ce fait, l'échantillon doit être représentatif de la population d'étude.

    Il existe généralement deux catégories de techniques d'échantillonnage : l'échantillonnage probabiliste et l'échantillonnage non-probabiliste ou empirique qui, comprennent toutes deux un ensemble de techniques et procédés. L'échantillonnage probabiliste est la méthode la plus précise, qui permet de construire les échantillons les plus proches de la population parente. Ils sont représentatifs, au sens précis du terme, de la population parente. Dans le cas de l'échantillonnage non-probabiliste, on suppose que la distribution des caractéristiques à l'intérieur de la population est égale.

    Pour notre étude, nous avons opté pour l'échantillonnage accidentel ou de convenance qui est une technique non-probabiliste. En effet, l'échantillonnage accidentel ou de convenance consiste, selon Fortin (2006 : 258) « à choisir des individus du fait de leur présence dans un lieu déterminé et à un moment précis ». Le chercheur interroge donc les individus au fur et à mesure qu'il entre en contact avec eux. Notre échantillon est constitué de 300 participants.

    7.1.11 4.4. Technique de collecte de données

    « Le chercheur doit se rassurer que l'instrument de collecte des données qu'il se propose d'utiliser lui permet de mesurer ce qu'il prétend mesurer » C. D. Noumbissie (2010). Se situant dans cet ordre d'idées, Charles repris par Grawitz (1970, p.603) conclut qu'« on étudie le fond de la mer avec une sonde. Si celle-ciramène de la vase c'est que le fond est vaseux. Si elle ramène de la boue, c'est que lefond est boueux. Si elle ne ramène rien c'est que la ficelle est trop courte». A cet effet, notre choix s'est porté sur le questionnaire comme outil d'investigation pour notre étude.

    7.1.12 4.4.1. Le questionnaire

    Selon Aktouf (1987), le questionnaire est défini comme « des sortes de tests, ayant une perspective unitaire et globale (déceler telles motivations ou telles opinions...) composés d'un certain nombre de questions et généralement proposés par écrit à un ensemble plus ou moins élevé d'individus et portant sur leurs gouts, leurs opinions, leurs sentiments, leurs intérêts... » Allant dans le même sens, Quivy et Campenhoudt (1995) indiquaient en parlant de l'enquête par questionnaire qu' « elle consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives à leur situation sociale, professionnelle ou familiale, à leurs opinions, à leur attitude à l'égard d'opinions ou d'enjeux humains et sociaux, à leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un événement ou d'un problème, ou encore sur tout autre point qui intéresse les chercheurs. »

    Le questionnaire permet d'analyser un phénomène social que l'on pense pouvoir mieux cerner à partir d'informations portant sur les individus de la population concernée. Le questionnaire s'impose pour ses vertus pragmatiques telles que la rapidité d'administration, la possibilité de quantifier de multiples données et de procéder dès lors à de nombreuses analyses de corrélation, la possibilité de braver le problème de la représentativité. De plus, le questionnaire est un instrument à moindre cout et facile à manipuler. Cependant, cet instrument a aussi des inconvénients.

    Les répondants sont parfois dirigés dans leurs réponses surtout en l'absence de l'enquêteur. Il y a aussi le problème de l'individualisation des répondants qui sont considérés indépendamment de leurs réseaux de relations sociales. Si le chercheur a un temps court pour collecter des données, il peut faire face à des répondants qui rempliront le questionnaire sur plusieurs heures et parfois sur plusieurs jours. La construction de notre questionnaire s'est fondée sur les variables issues de l'opérationnalisation de nos hypothèses de recherches et surtout à partir de notre population cible afin d'établir le lien qui existe entre les projets structurants et l'amélioration de la qualité de vie des populations.

    Notre questionnaire se présente sous forme d'échelle de Likert (avec des énoncés allant de 1 à 5). Thomas et Alaphilippe (1983 :107) enseigne que cette échelle consiste à « faire évaluer les énoncés, par des sujets en fonction d'une échelle d'estimation ou rating scale ».

    En effet, le questionnaire servant à la collecte des données de notre étude comporte 29 items repartis en cinq grandes parties. La partie I porte sur l'identification du répondant (avec 5 items), la partie II (6 items), sur la situation antérieure aux projets structurants, la partie III sur la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique (3 items) ; la partie IV quant à elle porte sur la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social (7 items), la partie V sur la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain (5 items) et la partie VI porte sur l'amélioration de la qualité de vie (4 items).

    7.1.13 4.4.2. La pré-enquête

    Pour Ghiglione et Matalon (2004) repris par Noumbissie (2010 : 163), « lorsqu'une première version du questionnaire est rédigée, c'est-à-dire, lorsque la formulation de toutes les questions et l'ordre de celles-ci est fixé, à titre provisoire, il est impératif de s'assurer que le questionnaire est bien appréciable et qu'il répond effectivement aux problèmes que pose le chercheur. » De ce fait, un pré-test est donc nécessaire sur le terrain afin de se rassurer de la validité tant interne qu'externe de l'outil d'investigation, et de sa finalité à rendre compte du phénomène étudié. En effet, il s'agit d'essayer sur un échantillon réduit (entre 10 et 20 personnes) l'instrument prévu pour l'enquête.

    Le 18 octobre 2017, nous avons mené une pré-enquête auprès de 18 participants rencontrés aléatoirement dans la ville de Yaoundé. Nous nous sommes rendu compte des imperfections au niveau de nos échelles d'attitude. Egalement certains de nos items étaient mal formulés dans la mesure où nos 16 participants avaient de la peine à cerner aisément les questions posées. Ce qui nous a permis de procéder aux réajustements qui s'imposaient.

    7.1.14 4.4.3. L'enquête finale

    L'investigation sur le terrain s'est déroulée du lundi 25 octobre au samedi 4 novembre 2017 dans la ville de Kribi (Mpolongwe, Nziou, Elabe, Londji, Mokolo, et Mboa-manga). La passation du questionnaire s'est faite par la méthode d'administration directe qui permet à l'enquêté de remplir lui-même le questionnaire (Campenhout et Quivy, 1991 :191). Cette méthode a l'avantage qu'il rassure le chercheur que chaque participant a rempli lui-même son exemplaire.

    Selon la méthode d'échantillonnage accidentel ou par convenance pour laquelle nous avons opté, nous passions le questionnaire aux individus volontaires remplissant les conditions de participation à notre enquête (conditions évoquées plus haut). En effet, nous remettions un exemplaire à chaque répondant en lui expliquant les consignes relatives au remplissage du questionnaire. D'aucuns remplissaient sur place et nous remettaient l'exemplaire en une quinzaine de minutes. D'autres par contre, du fait de l'indisponibilité qu'ils décriaient, rentraient avec leurs exemplaires pour les restituer le lendemain.

    Il faut cependant préciser que lors de notre investigation sur le terrain, nous nous sommes heurtés à un certain nombre de difficultés dont les plus saillantes sont : le refus de certaines personnes de répondre malgré nos explications, si pertinentes soient-elles. Certains qui rentraient avec le questionnaire le remettait soit en retard soit pas du tout. Nous avons aussi eu des difficultés liées au climat. La période de collecte de données de notre étude a coïncidé avec les pluies. Malgré toutes ces perturbations, ces obstacles ont été pour la plupart surmontés

    7.1.15 4.5. Techniques d'analyse des données

    Le type de traitement des données comme le précise Eymard repris par Noumbissie (2010 : 179) est « en lien étroit avec la méthode de recherche et l'objectif poursuivi ». Pour analyser les données recueillies à l'issue de notre étude, nous avons fait recours à l'analyse statistique. Cette technique nous a permis de vérifier nos hypothèses de recherche qui établissent des relations entre les variables de l'étude.

    7.1.16 4.5.1. Analyse statistique : le test du Khi-carré

    L'analyse statistique de nos données a été faite à l'aide de l'indice statistique (Khi-deux) de Bravais-Pearson directement programmé dans le logiciel SPSS version 20.0. C'est un test statistique créé en 1900 par Pearson permet de mesurer la dépendance entre les deux variables de l'étude. Son utilisation exige un certain nombre de procédés : la construction du tableau de contingence, le calcul du Khi-deux, le calcul du degré de liberté, le calcul du coefficient de contingence et la prise de décision.

    Ø Tableau de contingence

    Il s'agit d'un tableau à double entrée qui est tel que les totaux en colonne et les totaux en ligne aient un sens. Ce tableau comporte autant de colonnes que la première variable a des modalités, et autant de lignes que la deuxième variable a des modalités. Les colonnes et les lignes délimitent des cases dans lesquelles on inscrit les effectifs des participants vérifiant simultanément les modalités des deux variables.

    Ø Calcul du Khi-deux

    (fo - fe)2

    Le Khi-deux est calculé selon la formule suivante :

    fe

    2 = Avec fo= fréquence observée et fe= fréquence théorique

    (fo -fe -0,5)2

    Nb : si une seule des fréquences théoriques présente une valeur inférieure à 5, on recoure à la correction de Yates dont la formule est la suivante :

    fe

    2 = avec - 0,5 = Correction de Yates

    Ø Degré de liberté (ddl)

    Le Khi-deux (÷ 2) calculé, on calcule le degré de liberté. On a :

    ddl = (r-1) (c-1) où r (rang)= nombre de rangées et c (colonne)= nombre de colonnes.

    Ø Coefficient de contingence (C)

    Le coefficient de contingence sert à montrer si le lien qui existe entre deux variables est significatif. On l'obtient en trouvant la racine du rapport de 2 cal sur la somme de ce même 2 cal et l'effectif général. On considère que le coefficient de contingence compris entre 0,5 et 1 est significatif.

    Ø Prise de décision

    Lorsque le 2 est calculé, on le compare avec la valeur critique du 2 c'est-à-dire la valeur maximale pour laquelle l'hypothèse nulle peut être acceptée. Cette valeur se lit sur la table du Khi-deux, en fonction du degré de liberté (ddl) et du seuil de significativité (en général o, o5 soit 5% en sciences sociales).

    Par ailleurs, la vérification des hypothèses s'opère de la manière suivante :

    § Si 2cal est inférieur à 2 lu, l'on accepte l'hypothèse nulle (Ho) et rejette l'hypothèse alternative (hypothèse de recherche, Ha), cela veut dire qu'il y a absence de liaison entre deux variables (elles sont indépendantes).

    § Si par contre, 2cal est supérieur à 2 lu l'on rejette l'hypothèse nulle et on accepte l'hypothèse alternative, cela veut dire que les deux variables sont liées (elles sont dépendantes).

    La méthodologie adoptée dans le cadre de notre recherche étant ainsi présentée, il convient dans le chapitre suivant, de présenter les résultats auxquels nous sommes parvenus.

    8 CHAPITRE 5 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

    La tâche dans ce chapitre consistera à présenter les résultats des différentes investigations réalisées sur le terrain. La première partie sera consacrée à une analyse descriptive des résultats. Il s'agira également, dans la deuxième partie de ce chapitre, de ressortir toutes les analyses statistiques qui ont été effectuées dans le but de répondre à la question de recherche. La présentation se fera item par item selon leur ordre d'apparition dans le questionnaire.

    8.1.1 5.1. Analyse descriptive des résultats

    Dans cette partie, nous présenterons, item par item, les principaux résultats obtenus après analyse des données. La présentation sera faite sous forme de secteurs commentés.

    8.1.2 5.1.1. Identification des participants

    C'est la première section de notre questionnaire de recherche. Elle comporte cinq (05) items répartis ainsi qu'il suit : sexe de l'enquêté, son âge, son statut matrimonial, son statut socio-professionnel et son niveau d'instruction.

    8.1.3 5.1.1.1. Répartition de l'échantillon en fonction du sexe

    Figure 3: répartition de l'échantillon en fonction du sexe

    Lafigure 3 présente la distribution de l'échantillon en fonction du sexe. Il ressort de ce tableau que sur les 300 personnes interrogées 194 sont des hommes soit un pourcentage de 65 % et 106 sont des femmes soit un pourcentage de 35 %.

    8.1.4 5.1.1.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'âge

    Figure 4: répartition de l'échantillon en fonction de l'âge

    L'observation de la figure 4 montre que 44 % de notre échantillon (300) ont un âge compris entre 25 et 34 ans, 29 % des participants se situent entre 35 et 44 ans. Les participants dont l'âge oscille entre 45 et 54 ans représentent 15% de l'échantillon et ceux dont l'âge se situe entre 55 et 64 ans, 8 %. 4% des participants de notre étude ont un âge compris entre 65 ans et plus

    5.1.1.3. Répartition de l'échantillon en fonction du statut matrimonial.

    Figure 5: répartition de l'échantillon en fonction du statut matrimonial

    De la figure 5, il ressort que sur un échantillon de 300 personnes, 205 sont célibataires tandis que 95 déclarent être mariées Soient des pourcentages respectifs de 68 % et 32 %.

    8.1.5 5.1.1.4. Répartition de l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel

    Figure 6: répartition de l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel

    La figure 6 présente la distribution de l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel. On peut observer que 115 participants soit 38% sont salariés et 185 soit 62 % sont non-salariés.

    8.1.6 5.1.1.5. Répartition de l'échantillon en fonction du niveau d'instruction

    Figure 7: répartition de l'échantillon en fonction du niveau d'instruction

    L'échantillon retenu pour notre étude compte 300 participants. On constate de la figure 7 que le secondaire est le niveau d'instruction ayant le plus fort pourcentage (soit 65 %), suivi du supérieur (25%). Le primaire enregistre le plus petit pourcentage (soit 10 %).

    8.1.7 5.1.2. Situation antérieure aux projets structurants

    Il s'agit de la section II de notre questionnaire. Elle comporte six (06) items dont les résultats sont présentés ci-dessous.

    8.1.8 5.1.2.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 6

    Figure 8: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 6

    L'item 6 recueille l'opinion des participants sur le fait que leur qualité de vie était meilleure avant la construction de la centrale à gaz de Kribi. Les résultats de la figure 8 montrent que les personnes indécises enregistrent le score le plus fort (27 %), celles qui répondent « très faux » ont le second score (27 %). Le troisième score (21 %) est celui des personnes qui répondent « faux ». Les personnes qui répondent « Vrai » sont au nombre de 46 soit 15 % ; tandis que le plus faible score (10 %) est celui des participants qui indiquent « très vrai ».

    8.1.9 5.1.2.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 7

    Figure 9: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 7

    La figure 9 permet d'observer que 36 % des participants de notre étude sont indécis vis-à-vis de l'item 7 : « Y avait-il plus de formations sanitaires dans la ville de Kribi ?». 22 % répondent « vrai », 21 % répondent « faux », 15 % ont coché « très faux », tandis que 7% ont coché « très vrai ».

    8.1.10 5.1.2.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 8

    Figure 10: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 8

    La figure ci-dessus ventile la distribution de l'échantillon en fonction du fait que la qualité du logement à Kribi était décente avant la construction de la centrale à gaz. Nous constatons que 34 % des participants sont indécis, 27 % déclarent que c'est faux. Le score de 18 % est celui des participants qui indiquent que c'est très faux. 14 % penchent pour le « vrai » tandis que 7 % disent que c'est très vrai.

    8.1.11 5.1.2.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 9

    Figure 11: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 9

    La figure 11 présente la distribution de l'échantillon en fonction de l'item 9 : « Votre alimentation était-elle plus variée ?». Nous pouvons observer dans cette figure que 27 % de l'échantillon déclarent que c'est vrai, 25 % sont indécis face à la question. Egalement, 17 % de l'échantillon ont validé « faux » et 17%, « très vrai ». tandis que 14 % seulement répondent par « très faux ».

    8.1.12 5.1.2.5. Répartition de l'échantillon en fonctionde l'item 10

    Figure 12: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 10

    A la lumière de la figure ci-dessus, force est de constater que 31 % de nos répondants sont indécis face au fait qu'il y avait plus d'établissement scolaire à Kribi avant la construction de la centrale à gaz. 24 % répondent par « faux », 17 % indiquent que c'est « très faux ». Ceux qui répondent par « vrai » enregistrent également un score de 17 %, tandis que 11 % répondent par « très vrai ».

    8.1.13 5.1.2.6. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 11

    Figure 13: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 11

    Comme le montre la figure 13, 25 % de l'échantillon sont indécis face au fait qu'ils avaient de bons revenus avant la construction de la centrale à gaz de Kribi. 21 % déclarent que c'est vrai, 20% disent que c'est très vrai. Les personnes qui répondent par « très faux » enregistrent un score de 19 % tandis que celles répondant par « faux » enregistrent un score de 15 %.

    8.1.14 5.1.3. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique

    Cette section est la troisième de notre instrument de collecte de données (questionnaire). Elle est constituée de trois (03) items dont les résultats sont les suivantes :

    8.1.15 5.1.3.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 12

    Figure 14: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 12

    La figure 14 présente la distribution de l'échantillon en fonction de la situation de l'économie de Kribi avec la construction de la centrale à gaz. En effet, nous pouvons constater que 34 % de nos enquêtés sont indécis face à cette proposition, 27 % disent que l'économie reste très faible, 27% déclarent qu'elle est faible. Les enquêtés qui répondent par « vrai » enregistrent un score de 7 % et 5 % de l'échantillon, par « très vrai ».

    8.1.16 5.1.3.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 13

    Figure 15: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 13

    Nous avons formulé l'item 13 de la manière suivante : « L'implantation de la centrale à gaz de Kribi entraine-elle l'accès aux opportunités d'emplois ?». Nous observons au vue de la figure 15 que 38 % de notre échantillon sont indécis face à cette question. Les répondants qui répondent par « très aux » et ceux qui répondent par « faux » enregistrent le même score (20 %) alors que 19 % ont validé « vrai » et 4 % très vrai.

    8.1.17 5.1.3.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 14

    Figure 16: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 14

    La figure ci-dessus présente la répartition de l'échantillon en de l'item 14 qui indique que : « L'implantation de la centrale à gaz de Kribi a-t-elle améliorée les activités économiques des populations ?». Une observation attentive de cette figure nous signale que 36% de l'échantillon sont indécis au sujet de l'item 14, 22 % affirment que c'est faible, 17 % déclarent que c'est très faible. Les répondants ayant répondu par « vrai » totalisent un pourcentage de 16%. Cependant, seulement 9 % de nos répondants jugent que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi a amélioré les activités commerciales des populations en validant « très vrai ».

    8.1.18 5.1.4. La centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social

    Cette section de notre questionnaire est la quatrième. Elle comporte sept (07) items dont voici les résultats :

    8.1.19 5.1.4.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 15

    Figure 17: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 15

    L'item 15 interroge les enquêtés sur le fait qu'avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi, il y a disponibilité des infrastructures publiques à Kribi. De ce fait, l'analyse de la figure 17 permet de voir que sur un échantillon de 300, les participants indécis prédominent avec un pourcentage de 31 %, ceux qui répondent « faux » viennent en seconde position avec 26 %. Ensuite nous avons 21 % pour les répondants qui ont coché « très faux », puis le score de 12 % est pour « vrai ». Les personnes ayant choisi la proposition « très vrai » ont le plus petit score en ce qui concerne l'item 15, soit 10 %.

    8.1.20 5.1.4.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 16

    Figure 18: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 16

    La figure 18 présente la distribution de l'échantillon en fonction du fait qu'avec la construction de la centrale à gaz de Kribi, les services sociaux sont-ils meilleursà Kribi ? Ici encore, comme pour la figure 17, les indécis enregistrent le plus fort score soit 34 %. La modalité « très faux » est représentée à hauteur de 33 %, celle « faux » à hauteur de 22 %. 6 % ont répondu en cochant « vrai » tandis que 5 % ont coché « très vrai ».

    8.1.21 5.1.4.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 17

    Figure 19: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 17

    L'observation de la figure 19 révèle que sur un échantillon de 300 participants, 76 soit 26% répondent « très faux » face à la proposition de l'item 17 selon laquelle avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi les postes de police et de gendarmerie ont-ils augmentés à Kribi. Les autres scores sont : 24 % pour « indécis », 22 % pour « faux », 17 % pour « vrai » et enfin 11% pour « très vrai ».

    8.1.22 5.1.4.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 18

    Figure 20: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 18

    On apprend de la figure 20 que 32 % de personnes interrogées sont indécises face à la question : « Les populations de Kribi sont impliquées dans la gestion des projets de développement qui les concernent ? ». Les autres scores enregistrés à cet item sont les suivantes : 21% respectivement pour « très faux » et « faux », 17 % pour « vrai », 9 % « très vrai ».

    5.1.4.5. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 19

    Figure 21: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 19

    De la lecture de la figure ci-haut, il est clair que 43% de participants trouvent « très faux » le fait qu'avec l'avènement des projets structurants, il y a disponibilité des logements sociaux à Kribi. Le score qui vient en seconde position est celui de ceux qui répondent par « faux » (soit 26 %), ensuite nous avons les indécis qui enregistrent un score de 14 %. Le quatrième score est pour les participants qui ont coché la modalité « vrai » tandis que ceux qui ont coché « très vrai » comptabilisent un score de 7 %.

    8.1.23 5.1.4.6. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 20

    Figure 22: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 20

    On apprend de la figure 22 que 37 % de l'échantillon de notre étude sont indécises face à l'item 20 (L'état des routes de Kribi a-t-il été amélioré ?). Il en ressort également face à cette proposition que 24 % des participants déclarent que c'est « vrai », 21 % disent que c'est « faux », 13 % affirment que c'est très faux tandis que 5 % seulement ont validé « très vrai ».

    8.1.24 5.1.4.7. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 21

    Figure 23: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 21

    La figure ci-dessus présente la distribution de l'échantillon en fonction de l'item 21 qui est formulé de la manière suivante : « Avec la construction de la centrale à gaz de Kribi toutes les maisons sont-elles alimentées en énergie électrique ? » Nous pouvons aisément constater que les répondants indécis enregistrent le plus fort score (25 %), suivi par les répondants qui ont validé « très faux ». Il en ressort également que les personnes ayant répondu par « faux » et celles ayant répondu par « vrai » ont le même score (soit 19 %), tandis que celles ayant coché « très vrai » ont un score de 14 %.

    8.1.25 5.1.5. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain

    C'est la section V du questionnaire que nous avons construit et administré. Elle comporte cinq (05) items.

    8.1.26 5.1.5.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 22

    Figure 24: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 22

    Ainsi qu'on peut le constater sur la figure 24, 31 % de personnes interrogées déclarent être indécises face au fait qu'avec la construction de la centrale à gaz de Kribi, le taux de scolarisation a augmenté. Curieusement les participants qui ont choisi les modalités « très faux » et « faux » comptabilisent respectivement des scores 25% et 23 % tandis que ceux qui répondent par « vrai » et « très vrai » totalisent respectivement des scores de 12 % et 8 %.

    8.1.27 5.1.5.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 23

    Figure 25: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 23

    Nous pouvons aisément observer de la figure ci-dessus que les participants indécis enregistrent le plus fort score (36 %) face à la question : « Y a-t-il plus d'établissements scolaires à Kribi? ». Les autres scores sont respectivement 20%, 17 %, 15 % et 12 % pour les participants qui trouvent que c'est « faux », « vrai », « très faux » et « très vrai ».

    8.1.28 5.1.5.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 24

    Figure 26: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 24

    La figure 26 présente la distribution de l'échantillon en fonction de l'item 24 (avec la construction de la centrale à gaz de Kribi les individus de cette ville ont facilement accès aux soins de santé à Kribi). Il ressort de l'analyse de cette figure que parmi les 300 participants à notre étude, 99 soit 33 % déclarent que c'est « faux », 89 soit 30% sont indécis, 58 soit 19 % disent que c'est « très faux ». Egalement, on constate que ceux qui affirment que c'est « vrai » enregistrent un score de 13 % tandis que ceux qui répondent « très vrai » totalisent un pourcentage de 5 %.

    8.1.29 5.1.5.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 25

    Figure 27: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 25

    La figure 27 ventile la répartition de l'échantillon selon le fait qu'avec la construction de la centrale à gaz de Kribi, les soins de santé sont plus satisfaisants dans cette ville. Il en ressort que face à ce sujet, 36 % de personnes interrogées sont indécises, 21 % penchent pour la modalité « faux », 20 % sont pour « vrai ». Les autres scores sont 19 % pour les participants qui répondent par « très faux » et enfin 4 % seulement ont coché « très vrai ».

    8.1.30 5.1.5.5. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 26

    Figure 28: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 26

    La figure ci-dessus présente la distribution de l'échantillon en fonction de l'item 26 (avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi les denrées alimentaires fournies dans les marchés de Kribi sont-elles meilleures ?). Nous pouvons aisément constater que comme pour la figure 27, les indécis enregistrent le plus fort score (25 %), suivi par les répondants qui ont validé « très faux ». Il en ressort également que les personnes ayant répondu par « faux » et celles ayant répondu par « vrai » ont le même score (soit 19 %), tandis que celles ayant coché « très vrai » ont un score de 14 %.

    8.1.31 5.1.6. Amélioration de la qualité de vie

    Composée de quatre (O4) items, elle la dernière section de notre instrument de collecte de données.

    8.1.32 5.1.6.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item27

    Figure 29: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 27

    L'item 27 est formulé comme suit : « A votre avis la centrale à gaz de Kribi contribue-t-elle à améliorer la qualité de vie des populations en zone rurale ? ». La tendance des résultats à cette question est consignée dans la figure ci-dessus. Nous pouvons aisément constater que les participants qui répondent par « faux » sont majoritaire soit 28 %, les indécis enregistrent un score de 26 %. Les participants qui répondent par « vrai » ont un score de 22 %, ceux qui répondent par « très faux » ont un score de 17% tandis que 7 % seulement répondent par « très vrai ».

    8.1.33 5.1.6.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 28

    Figure 30: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 28

    La figure 30 présente la répartition de l'échantillon en fonction de l'item 28 (Pensez-vous que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi a permis d'améliorer le cadre de logement des populations en zone rurale ?). En effet, cette figure permet de montrer que les indécis enregistrent le plus grand score (26 %) face à l'item 28, le score (24 %) qui vient en second est celui des personnes qui répondent « faux ». Nous constatons aussi que le score 17% est enregistré à la fois chez les répondant qui ont validé « vrai » et ceux qui ont validé « très vrai » tandis que la modalité « très faux » enregistre un score de 16 %.

    8.1.34 5.1.6.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 29

    Figure 31: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 29

    La lecture de la figure ci-dessus permet de voir que 34 % de personnes interrogées sont indécises au sujet de l'item 29 : Etes-vous d'avis que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi entraine l'accès facile aux soins de santé ? Curieusement, les personnes qui répondent par « faux » et celles qui répondent par « très faux » enregistrent respectivement des scores de 27 % et 26 %. Les autres scores sont 10 % et 3 % respectivement pour les participants qui ont validé « vrai » et « très vrai ».

    8.1.35 5.1.6.5. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item30

    Figure 32: Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 30

    La figure 32 présente la distribution de l'échantillon en fonction de l'item 30 : l'avènement de la centrale à gaz entraine-t-il l'accès facile à l'éducation? L'analyse de ce secteur montre que les participants qui répondent par « très faux » sont les plus représentés (26 %), ceux qui sont indécis viennent en deuxième position avec un score de 26 %. Le troisième score (20 %) est celui enregistré par les répondants qui ont validé « faux », ensuite nous avons celles qui ont choisies « vrai » soit 15 % et enfin 13 % des personnes interrogées répondent « très vrai ».

    8.1.36 5.2. Analyse inferentielle des résultats

    Une fois l'analyse descriptive des données terminée, la tache dans cette partie consiste à une analyse inferentielle. Le dessein est, ici, de tester les hypothèses de recherche formulées au départ. Pour y parvenir, nous allons utiliser un instrument de la statistique inferentielle à savoir le test du khi-deux de Bravais-Pearson. Cet instrument permet d'étudier le lien susceptible d'exister entre deux variables.

    L'application du test du khi-deux requiert six étapes à savoir :

    · Détermination de l'hypothèse nulle et de l'hypothèse alternative

    L'hypothèse nulle (Ho) stipule qu'il n'existe aucun lien entre la variable indépendante et la variable dépendante. On peut également dire que les deux variables sont indépendantes l'une de l'autre.

    L'hypothèse alternative (H1) quant à elle, stipule qu'il existe un lien entre les variables ou que les deux variables sont dépendantes.

    · Détermination du seuil de signification qui est de 0.05 en sciences sociales (fixé par convention)

    · Calcul du degré de liberté df ou ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)

    · Calcul du Khi-deux selon la formule ÷2 cal = Ó [(fo - fe )2 fe] où fo = fréquence observée, fe = fréquence théorique

    · Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou ÷2lu

    · Prise de décision qui se fait selon les critères suivants : si ÷2 cal >÷2lu alors, H1 est acceptée et H0 rejetée alors l'hypothèse est confirmée ; ÷2 cal <÷2lu alors H1 est rejetée et H0 acceptée alors l'hypothèse est infirmée.

    Notre étude a pour hypothèse générale : « : la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant està même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ». Cette hypothèse étant la réponse anticipée à la question générale de recherche suivante : « la centrale à gaz de Kribi commeprojet structurant est-elle à même d'améliorerla qualité de vie des populations environnantes ? ». Ainsi, pour étudier l'impact dela centrale à gaz de Kribi comme projet structurant sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes, le test de Khi-deux a été convoqué.

    8.1.37 5.2.1. Vérification des hypothèses

    Pour vérifier notre hypothèse générale, nous l'avons éclaté en trois hypothèses de recherche à savoir :

    HR 1 : la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    HR 2 :la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social est à même d'améliorer laqualité de vie des populations environnantes.

    HR 3 :la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    8.1.38 5.2.1.1. Vérification de l'hypothèse de recherche 1 (HR1)

    HR 1 : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    · Formulation des hypothèses alternative (Ha) et nulle (Ho)

    H: : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique n'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Ha : : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    La vérification de HR1 nous a permis de croiser l'item 14 et l'item 27 de notre questionnaire de recherche. Ainsi, le tableau de contingence est le suivant :

    Tableau 3: Tableau croisé item 14 et item 27.

    Q14 :L'implantation de la centrale à gaz de Kribi a-t-elle améliorée les activités économiques des populations ?

    Q27 :A votre avis le centrale à gaz de Kribi contribue-t-elle à améliorer la qualité de vie des populations en zone rurale ?

    Très faux

    faux

    Indécis

    Vrai

    très vrai

    Total

    Très faux

    Fo

    Fe

    %

    21

    12,8

    41%

    12

    12,2

    23%

    3

    12,4

    6%

    9

    8,5

    18%

    6

    5,1

    12%

    51

    51,0

    100%

    Faux

    Fo

    Fe

    %

    19

    16,3

    29%

    24

    15,6

    37%

    13

    15,8

    20%

    6

    10,8

    9%

    3

    6,5

    5%

    65

    65,0

    100%

    Indécis

    Fo

    Fe

    %

    24

    27,5

    22%

    21

    26,4

    19%

    35

    26,8

    32%

    21

    18,3

    19%

    9

    11

    8%

    110

    110,0

    100%

    Vrai

    Fo

    Fe

    %

    4

    12

    8%

    8

    11,5

    17%

    16

    11,7

    33%

    11

    8

    23%

    9

    4,8

    19%

    48

    48,0

    100%

    Très vrai

    Fo

    Fe

    %

    7

    6,5

    27%

    7

    6,2

    27%

    6

    6,3

    24%

    3

    4,3

    11%

    3

    2,7

    11%

    26

    26,0

    100%

    Total

     

    75

    72

    73

    50

    30

    300

    Source : SPSS 20.0

    · Détermination du seuil de signification : = 0.05

    · Calcul du degré de liberté df ou ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)

    ddl= (5-1) (5-1)=16

    · Calcul du Khi-deux corrigé selon la formule ÷2 cal = Ó (fo - fe-0,5)2 fe]avec - 0,5 = Correction de Yates où fo = fréquence observée, fe = fréquence théorique

    · Le Khi-deux calculé à l'aide du logiciel SPSS a donné les résultats consignés dans le tableau suivant :

    Tableau 4: Résultats du Khi-deux pour HR1

     

    Valeur calculée

    Ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Valeur

    Lue

    Khi-deux de Pearson

    40,458

    16

    ,001

    26,296

    Rapport de vraisemblance

    43,883

    16

    ,000

     

    Association linéaire par linéaire

    9,419

    1

    ,002

     

    Coefficient de contingence

    ,345

     
     
     

    R de Pearson

    ,177

     
     
     

    Corrélation de Spearman

    ,209

     
     
     

    3 cellules (12,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 2,60.

    Source : SPSS 20.0

    · Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou ÷2lu

    La valeur du Khi-deux lu pour un ddl=16 sur la table est de 26,30

    · Décision pour HR1

    Pour un seuil de signification de 5%avec ddl=16, ÷2lu =26,30 ÷2cal = 40,458, nous devons rejeter l'hypothèse nulle (H0) selon laquelle : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique n'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes. Ce qui implique que l'hypothèse alternative (Ha) est acceptée. C'est-à-dire : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    On conclut donc que l'hypothèse HR1 est confirmée c'est-à-dire : « la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes».

    8.1.39 5.2.1.2. Vérification de l'hypothèse de recherche 2 (HR2)

    HR2 : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social sont à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    · Formulation des hypothèses alternative (Ha) et nulle (Ho)

    H: : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement socialn'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Ha : : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    La vérification de HR2 nous a amené à croiser l'item 16 et l'item 29 de notre questionnaire de recherche. Ainsi, le tableau de contingence est le suivant :

    Tableau 5: Tableau croisé item 16 et item 29

    Q16 :Les services sociaux sont-ils meilleurs à Kribi ?

    Q29 : Etes-vous d'avis que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi entraine l'accès facile aux soins de santé ?

    Très faux

    faux

    Indécis

    Vrai

    très vrai

    Total

    Très faux

    Fo

    Fe

    %

    36

    16

    36%

    28

    24

    28%

    10

    26,6

    10%

    16

    16,7

    16%

    10

    16,7

    10%

    100

    100,0

    100%

    Faux

    Fo

    Fe

    %

    3

    10,7

    5%

    20

    16,0

    30%

    25

    17,9

    37%

    5

    11,2

    7%

    14

    11,2

    21%

    67

    67,0

    100%

    Indécis

    Fo

    Fe

    %

    0

    16,2

    0%

    24

    24,2

    24%

    41

    26,9

    40%

    22

    16,8

    22%

    14

    16,8

    14%

    101

    101,0

    100%

    Vrai

    Fo

    Fe

    %

    3

    2,8

    18%

    0

    4,1

    0%

    4

    4,5

    23%

    7

    2,8

    41%

    3

    2,8

    18%

    17

    17,0

    100%

    Très vrai

    Fo

    Fe

    %

    6

    2,4

    40%

    0

    3,6

    0%

    0

    4

    0%

    0

    2,5

    0%

    9

    2,5

    60

    15

    15,0

    100%

    Total

     

    48

    72

    80

    50

    50

    300

    Source : SPSS 20.0

    · Détermination du seuil de signification : = 0.05

    · Calcul du degré de liberté df ou ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)

    ddl= (5-1) (5-1)=16

    · Calcul du Khi-deux corrigé selon la formule ÷2 cal = Ó (fo - fe-0,5)2 fe]avec - 0,5 = Correction de Yatesoù fo = fréquence observée, fe = fréquence théorique

    Le Khi-deux calculé à l'aide du logiciel SPSS a donné les résultats consignés dans le tableau suivant :

    Tableau 6: Résultats du Khi-deux pour HR2

     

    Valeur calculée

    ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Valeur

    Lue

    Khi-deux de Pearson

    120,545

    16

    ,000

    26,296

    Rapport de vraisemblance

    139,300

    16

    ,000

     

    Association linéaire par linéaire

    24,493

    1

    ,000

     

    Coefficient de contingence

    ,535

     
     
     

    R de Pearson

    ,286

     
     
     

    Corrélation de Spearman

    ,308

     
     
     

    10 cellules (40,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 2,40.

    Source : SPSS 20.0

    · Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou ÷2lu

    La valeur du Khi-deux lu pour un ddl=16 sur la table est de 26,30

    · Décision pour HR2

    Pour un seuil de signification de 5%avec ddl=16, ÷2lu =26,30 ÷2cal = 120,545, nous devons rejeter l'hypothèse nulle (H0) selon laquelle : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement socialn'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes. Ce qui implique que l'hypothèse alternative (Ha) est acceptée. C'est-à-dire : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.On conclut donc que l'hypothèse HR2 est confirmée c'est-à-dire : « la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes».

    8.1.40 5.2.1.3. Vérification de l'hypothèse de recherche 3 (HR3)

    HR3 :: la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Formulation des hypothèses alternative (Ha) et nulle (Ho)

    H: : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humainn'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Ha : : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    La vérification de HR3 nous a amené à croiser l'item 22 et l'item 30 de notre questionnaire de recherche. Ainsi, le tableau de contingence est le suivant :

    Tableau 7: Tableau croisé item 22 et item 30

    Q22 : Avec la construction de la centrale à gaz de Kribi, le taux de scolarisation a-t-il augmenté ?

    Q30 :l'avènement de la centrale à gaz entraine-t-il l'accès facile à l'éducation ?

    Très faux

    Faux

    indécis

    Vrai

    très vrai

    Total

    Très faux

    Fo

    Fe

    %

    28

    19,8

    37%

    20

    15,2

    26%

    2

    19,5

    3%

    14

    11,7

    18%

    12

    9,8

    16%

    76

    76,0

    100%

    Faux

    Fo

    Fe

    %

    27

    18,2

    38%

    22

    14

    31%

    6

    17,9

    9%

    6

    10,8

    9%

    9

    9,1

    13%

    70

    70,0

    100%

    Indécis

    Fo

    Fe

    %

    17

    24,4

    18%

    18

    18,9

    19%

    35

    24,1

    37%

    14

    14,4

    15%

    10

    12,2

    11%

    94

    94,0

    100%

    Vrai

    Fo

    Fe

    %

    0

    9,6

    0%

    0

    7,4

    0%

    28

    9,4

    76%

    6

    5,7

    16%

    3

    4,9

    8%

    37

    37,0

    100%

    Très vrai

    Fo

    Fe

    %

    6

    6

    26%

    0

    4,6

    0%

    6

    5,9

    26%

    6

    3,6

    26%

    5

    2,9

    22%

    23

    23,0

    100%

    Total

     

    78

    60

    77

    46

    39

    300

    Source : SPSS 20.0

    · Détermination du seuil de signification : = 0.05

    · Calcul du degré de liberté df ou ddl suivant la formule ddl = (r-1) (c-1)

    ddl= (5-1) (5-1)=16

    · Calcul du Khi-deux corrigé selon la formule ÷2 cal = Ó (fo - fe-0,5)2 fe]avec - 0,5 = Correction de Yates où fo = fréquence observée, fe = fréquence théorique

    Le Khi-deux calculé à l'aide du logiciel SPSS a donné les résultats consignés dans le tableau suivant :

    Tableau 8: Résultats du Khi-deux pour HR3

     

    Valeur calculée

    Ddl

    Signification asymptotique (bilatérale)

    Valeur

    Lue

    Khi-deux de Pearson

    109,550

    16

    ,000

    26,296

    Rapport de vraisemblance

    129,488

    16

    ,000

     

    Association linéaire par linéaire

    13,869

    1

    ,000

     

    Coefficient de contingence

    ,517

     
     
     

    R de Pearson

    ,215

     
     
     

    Corrélation de Spearman

    ,241

     
     
     

    4 cellules (16,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de 2,99.

    Source : SPSS 20.0

    · Détermination de la valeur du Khi-deux lu ou ÷2lu

    La valeur du Khi-deux lu pour un ddl=16 sur la table est de 26,30

    · Décision pour HR3

    Pour un seuil de signification de 5%avec ddl=16, ÷2lu =26,30 ÷2cal = 109,550, nous devons rejeter l'hypothèse nulle (H0) selon laquelle la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humainn'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes. Ce qui implique que l'hypothèse alternative (Ha) est acceptée. C'est-à-dire la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    On conclut donc que l'hypothèse HR3 est confirmée c'est-à-dire « la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.»

    Tableau 9: récapitulatif de la vérification des hypothèses de recherche

    Hypothèses de recherche

    Test statistique

    ddl

    Seuil de signification

    X2cal

    X2lu

    Comparaison

    Décision

    HR1

    Khi-deux

    16

    0.05

    40,458

    26,30

    X2cal> X2lu

    Ha acceptée

    HR2

    Khi-deux

    16

    0.05

    120,545

    26,30

    X2cal> X2lu

    Ha acceptée

    HR3

    Khi-deux

    16

    0.05

    109,550

    26,30

    X2cal> X2lu

    Ha acceptée

    Il s'agissait dans ce chapitre de présenter et d'analyser les résultats auxquels nous sommes parvenus dans notre étude. Ainsi, nous sommes allés de l'analyse descriptive à l'analyse inférentielle. Cette dernière nous a permis de vérifier nos hypothèses de recherche qui ont toutes été confirmées ce qui implique de manière générale que «la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ». Dans la suite de notre travail nous allons interpréter nos résultats à la lumière des théories et proposer des suggestions.

    9 CHAPITRE 6 : INTERPRETATION DES RESULTATS

    Après avoir présenté et analysé les résultats auxquels nous sommes parvenus, la tache dans le présent chapitre est, dans un premier moment d'interpréter nos résultats c'est-à-dire donner une signification aux résultats de notre étude en relation avec les théories, et, dans un second moment, d'apporter quelques recommandations et suggestions.

    En effet, notre étude a été menée dans l'objectif d'établir le lien entre les projets structurants du Cameroun et l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale. Notre hypothèse générale (« la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes») a donné naissance à trois hypothèses de recherche à savoir :

    HR 1 : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    HR 2 :la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    HR 3 :la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    9.1.1 6.1. Interprétation des résultats

    Nous allons interpréter nos résultats de manière progressive c'est-à-dire dans l'ordre des hypothèses de recherche.

    9.1.2 6.1.1. Hypothèse de recherche 1 (HR1)

    9.1.3 6.1.1.1. Rappel sur l'hypothèse de recherche 1 (HR1)

    L'hypothèse de recherche 1 (HR1) stipule que «la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes ». La variable manipulée ici est « la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique ». En effet, à travers cette variable, il a été question d'évaluer la portée économique de la centrale à gaz sur les habitants de Kribi, en particulier ceux à proximité de la dite centrale. C'est à ce titre queles items 12, 13 et 14 de notre questionnaire ont été formulés et adressés à nos répondants.

    Cette variable a ensuite été croisée avec l'item 27 qui mesure l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale par la question suivante : « A votre avis la centrale à gaz de Kribi contribue-t-elle à améliorer la qualité de vie des populations en zone rurale ? ». Les résultats du khi-deux (Cf. tableau 4) ont révélé quela centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populationsenvironnantes.

    9.1.4 6.1.1.2. Interprétation et discussion des résultats de HR1

    L'hypothèse de recherche 1 a été confirmée c'est-à-dire, la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes. Cela permet de conclure que la centrale à gaz de Kribi a un impact économique significatif sur l'amélioration de la qualité de vie de ces populations.

    En effet, selon la théorie de la comparaison ou Relative Standards Theory, les individus peuvent évaluer leur situation de vie en faisant une comparaison entre les buts ou objectifs fixés et les conditions vécues. Dès lors, il devient aisé pour un individu de Kribi de donner son avis par rapport aux répercussions économiques qu'aurait le projet sur lui. Cela se comprend au sens de Calman (1984) qui précise que la qualité de vie mesure l'écart à une période précise, entre les espoirs, les attentes de l'individu, et l'expérience individuelle actuelle.Au regard de la figure 14, nous constatons malheureusement que 27% de nos répondants déclarent que l'économie de la ville de Kribi n'a pas vraiment évoluée, elle reste faible.Seulement7 % des participants pensent que l'économie de la ville a fait un pas en avant. De ce fait, nous tendons à croire que la centrale à gaz de Kribi ne satisfait pas les besoins économiques de la population de cette partie du Cameroun. Peut-être que le projet, lors de sa phase de conception, n'a pas été pensé dans ce sens. Cela serait contradictoire car la pertinence du terme « structurant » est l'ensemble de retombés (pas forcément principaux, mais secondaires) qui découlent de l'implantation d'un tel projet dans une localité donné. C'est d'ailleurs dans ce sens que Dieudoné Essomba, dans l'interview accordée à « Actu Cameroun » le 24 septembre 2016, déclare qu'un projet structurant est « un projet dont la mise en place entraîne le développement d'un très grand nombre d'activités nouvelles impossibles à réaliser sans ce projet ». Pour lui, le caractère structurant d'un projet se situe dans les effets de chaine qu'apporte le projet. Il invite à faire une nuance entre « grand projet » et « projet structurant » car « Certains projets peuvent être très importants, mais n'avoir aucun effet structurant. »

    De plus, selon la dimension économique du développement durable, le développement doit être économiquement efficace, c'est-à-dire, il doit viser l'efficience économique pour créer une économie innovante et prospère. Les projets structurants doivent être tournés vers cette logique.

    9.1.5 6.1.2. Hypothèse de recherche 2 (HR2)

    9.1.6 6.1.2.1. Rappel sur l'hypothèse de recherche 2 (HR2)

    L'hypothèse de recherche 2 de notre étude est la suivante : « la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ». La variable manipulée dans cette hypothèse est « la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social ». L'objectif, à travers cette variable, a été d'évaluer l'impact la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social sur l'amélioration de la qualité des populations environnantes.Cela s'est faità partir des items 15, 16, 17, 18, 19, 20 et 21 de notre questionnaire.

    Cette variable a ensuite été croisée avec l'item 29 qui mesure l'accès aux soins de santé à travers la question suivante : « Etes-vous d'avis que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi entraine l'accès facile aux soins de santé ?»Les résultats du khi-deux (Cf. tableau 6) ont révélé un impact significatif de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social sur l'amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale.

    9.1.7 6.1.2.2. Interprétation et discussion des résultats de HR2

    « La centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement social sont à même d'améliore la qualité de la vie des populations environnantes », telle est la conclusion des résultats de HR2.

    La dimension sociale du développement durable postule que le développement doit être socialement responsable ; Socialement équitable. Il doit permettre le plein épanouissement de tous les humains, l'essor des communautés et le respect de la diversité. Son objectif doit être de répondre aux aspirations de chaque être humain d'être en sécurité, en santé, éduqué, libre dans son expression, aimé, reconnu, etc. Dans cette même logique, réduire les disparités riches-pauvres.

    L'évaluation de HR2 s'est faite à travers les modalités suivantes : disponibilité des infrastructures où 47% de nos répondants restent en désaccord (Cf. figure 17), la qualité des services sociaux avec 56 % des participants pensant que ces services ne sont pas de bonne qualité (Cf. figure 18), la disponibilité des postes de sécurité où nous avons 48 % des participants qui restent sceptiques (Cf. figure 19), implication dans la gestion des projets de développement avec 41% des répondants qui déclarent que cette implication est absente (Cf. figure 20), la disponibilité des logements sociaux où 69 % des répondants jugent ces derniers indisponibles (Cf. figure 21). Pour ce qui est de l'amélioration de l'état des routes, nous observons que 69% des répondants (cf. figure 22) ne sont pas d'avis qu'il y a eu une amélioration à ce niveau tandis que la dernière modalité qui vérifiait l'alimentation en énergie électrique nous a permis de voir que 34% (cf. figure 23)des personnes interrogées donne une réponse négative.

    Ces statistiques nous montrent que le développement social ne suit pas l'implantation des projets structurants à Kribi. L'explication peut se trouver dans la mesure où les populations ne sont pas impliquées dans les projets de développement qui les concernent (cf. figure20). Avec Maslow, nous savons qu'il y a une hiérarchisation des besoins allant des premières nécessités physiologiques à la réalisation de soi en passant par les besoins sociaux. Dès lors, l'individu ne peut être satisfait lorsqu'il y a d'une part manque de logements sociaux et absence de sécurité (besoins de sécurité) et, d'autre part, manque d'intégration dans la gouvernance et mauvaise qualité des services sociaux (besoins d'existence et d'amour).

    La faible implication des populations dans la gestion des projets de développement qui est mise en cause ici est la principale cause de l'échec du développement social. Il est clair que le développement d'une localité ne saurait se faire en marge des populations de cette localité. D'où la nécessité de « la bonne gouvernance ». Cette dernière implique une certaine démocratie dans le processus de développement. Cette conception comprend les mécanismes, processus et institutions grâce auxquelles les citoyens ou groupes articulent leurs intérêts, exerçant leur droit commun par la loi, remplissent leur obligation et négocient leur développement. Il n'est pas de besoin que les acteurs de développement décident, en lieu et place des populations bénéficiaires d'un projet structurant, des besoins à satisfaire chez lesdites populations.

    Selon Jessol (1998), le concept de gouvernance renvoie selon ses promoteurs à trois systèmes : le système politico-administratif, le système économique et la société civile. Pour cet auteur, le développement économique et social ne peut se réaliser que grâce aux transformations de ces trois systèmes en vue d'une plus grande cohérence et d'une synergie dans le fonctionnement du système global. Les fondements conceptuels et opérationnels du « modèle de bonne gouvernance » comme le propose Hewitt De Alcantara (1998) se résumeraient finalement dans :

    - La transparence dans la gestion des affaires publiques.

    - La démocratisation et la participation de la société civile.

    - La recherche systématique de l'amélioration de l'efficacité et de l'efficience organisationnelle.

    En intégrant ces principes, dans la gestion de l'implantation des projets structurants dans les localités de notre pays, les résultats seront surement meilleurs.

    9.1.8 6.1.3. Hypothèse de recherche 3 (HR3)

    9.1.9 6.1.3.1. Rappel sur l'hypothèsede recherche 3 (HR3)

    L'hypothèse de recherche 3 stipule que « la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain sont à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes». « la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain», c'est la variable manipulée dans l'hypothèse HR3. Il a été question d'évaluer la portée la centrale à gaz de Kribi en tant que facteur de développement humain sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes. Ce qui a été fait à partir des items 22, 23, 24, 25 et 26 de notre questionnaire.

    Cette variable a ensuite été croisée avec l'item 30 qui vérifie l'accès facile à l'éducation à travers la question suivante : « l'avènement de la centrale à gaz de Kribi entraine-t-elle l'accès facile à l'éducation ?»Les résultats du khi-deux (Cf. tableau 8) ont révélé un impact significatif de la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes.

    9.1.10 6.1.2.2. Interprétation et discussion des résultats de HR3

    Le test du Khi-deux (Cf. tableau 8) pour HR3 a révélé quela centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain a un impact significatif sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes.

    Selon Amartya Sen (1999) le développement humain est « un processus permettant d'élargir l'éventail des choix offerts aux individus : la possibilité d'améliorer leur accès à l'éducation et aux soins de santé, d'accroitre leurs revenus et l'accès à l'emploi ». C'est dans ce sens que, pour vérifier notre HR3, nous avons insisté sur l'éducation, la santé et l'alimentation. L'observation des figures 24, 25, 26, 27 et 28 nous permet de constater que les projets structurants n'ont pas réellement enclenché le développement humain. Sur le plan de l'accès aux soins de santé par exemple, la figure 26 révèle que 52 % des participants déclarent que cet accès n'est pas facile.

    La matrice de ce paradigme de développement (humain) ne peut être que la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme qui énonce dans son article 25/26 que :

    « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bienêtre et ceux de sa famille, notamment pour l'alimentation, le logement, les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires : elle a droit à la sécurité en cas de chômage, de maladie, d'invalidité, de veuvage et de vieillesse ; ou dans les autres cas de perte de ses moyens de subsistance par suite de circonstances indépendantes de sa volonté, ... toute personne a droit à l'éducation. »

    Il s'agit de ce que traduit le concept de développement humain durable. L'on peut souvent constater qu'un revenu élevé ne garantit toujours pas une protection contre la montée rapide de problèmes tels que la toxicomanie, l'alcoolisme, les infections sexuellement transmissibles, les violences multiformes et l'effondrement des relations familiales.L'accroissement de la production et de la richesse n'est qu'une condition nécessaire mais pas suffisante pour une amélioration du capital humain.

    De ce fait, l'on peut faire le parallèle avec les résultats de HR3 et dire que si les populations de Kribi ne donnent pas d'avis favorable en ce qui concerne l'amélioration du capital humain, cela peut être dû au fait que les projets structurants sont beaucoup plus envisagés sous l'angle socio-économique en délaissant quelque peu la dimension humaine. Pourtant avec Maslow, la réponse à un besoin en fait émerger d'autres situés à des niveaux plus élevés

    Les individus ont des besoins économiques, sociaux mais également et surtout humains. La théorie de Maslow a d'ailleurs révélé que l'assouvissement et l'accomplissement de ces différents besoins participent à notre évolution personnelle.Cette théorie implique que les conditions économiques, sociales et culturelles sont hiérarchisées mais ont toutes deux un impact sur le bien-être des personnes. Chez Maslow donc, la réponse à un besoin en fait émerger d'autres situés à des niveaux plus élevés. Alors, les projets structurants de quel ordre soient-ils devraient être un moyen pour les populations qui en sont bénéficiaires de se réaliser pleinement en satisfaisant aussi bien leurs besoins les plus primaires que d'actualisation de soi.

    9.1.11 6.2. Suggestions aux autorités en charge de l'implantation des projets structurants et aux populations

    Nous tentons dans cette section sans être exhaustif de faire quelques suggestions pour une meilleure politique de développement dans le sens de l'amélioration de la qualité de vie des populations. Nous pensons que les projets structurants doivent s'inscrire dans un processus de développement où la communauté participe au façonnement de son propre environnement dans le but d'améliorer la qualité de vie de ces citoyens. C'est pourquoi nous faisons des suggestions aussi bien à l'Etat qu'aux populations elles-mêmes.

    · Suggestions aux autorités en charge de l'implantation des projets structurants

    Les projets structurants sont des projets de développement. Cependant, le développement, quelle que soit l'approche dans laquelle on s'inscrit, renvoie à un processus dont l'acteur fondamental est la personne humaine. De la sorte, cet acteur a cherché pendant longtemps à réaliser le développement et le bienêtre en agissant ailleurs que sur lui-même. C'est dans ce sens que nous interpellons les autorités en charge de l'implantation des projets structurants au Cameroun pour que la priorité soit mise sur l'amélioration de la qualité de vie (sous toutes ses variables) de l'homme quand on sait quele développement est synonyme de libération de l'Homme, d'émancipation de tout ce qui l'empêche de se développer sur le plan économique, social, politique et culturel.

    Nous proposons aux autorités de faire, au préalable, une étude d'impact environnemental et social en vue de déceler les effets négatifs du projet aussi bien sur l'environnement que sur la société et de trouver des mesures d'atténuations. Ceci en associant les populations dans le processus.Pour le cas de l'étude d'impact environnemental(EIE) par exemple, La participation du public au processus d'étude d'impacts est énoncée par la loi-cadre relative à la gestion de l'environnement et explicitée dans le décret N° 2005/0577/PM du 23 février 2005 fixant les modalités de réalisation des EIE en ses articles 9, 17(2) et 72.

    Nous pensons en outre qu'un projet structurant doit être en phase avec les aspirations du milieu auquel il est implanté ce qui le rendra plus efficient, efficace et bénéfique pour les populations locales.Ce diagnostic est d'autant plus important qu'on peut faire le parallèle avec la médecine en disant qu'on ne peut proposer un traitement à une maladie qu'on n'a pas décelé lors du diagnostic du médecin. Cela constituerait un contre sens.

    Le constat est que la mal gouvernance est la principale cause de l'échec de développement dans la plupart des pays subsahariens. Dès lors, la « bonne gouvernance » est bienvenue dans un processus de développement qui se veut efficace et pérenne. Pour éviter une discussion ardue sur les éléments définitionnels que recouvre ou devrait recouvrir un tel concept, retenons en rapport avec notre sujet celle qui veut que la bonne gouvernance soit un mode d'exercice de l'autorité dans la gestion impartiale, transparente et efficace des affaires publiques, fondé sur la légitimité.Elle implique la démocratie. Selon Amartya Sen, la démocratie fait partie intégrante du développement, envisagé comme « un processus d'expansion des libertés réelles dont les personnes peuvent jouir. De cette façon, l'expansion des libertés constitue à la fois la fin première et le moyen principal du développement » (Sen 2000).

    Les gouvernements doivent être capables de gérer efficacement les ressources dont ils peuvent disposer au profit de tous les citoyens. En effet, nous tentons de dire qu'un bon gouvernement est la condition sine qua none d'un développement durable. Des politiques économiques rationnelles et des institutions démocratiques solides répondant aux besoins de la population et des infrastructures améliorées sont indispensables pour maintenir la croissance économique, réduire la pauvreté et créer des emplois. Cette conception impliquerait l'existence d'un dialogue social véritable, ouvert à toutes les forces économiques et sociales ; ce dialogue étant lui-même l'une des garanties de la « bonne gouvernance » qui est au principe de cette approche de développement. Ainsi, les projets structurants doivent être implantés en associant les populations à toutes les étapes. C'est dans ce sens que Ela (2001) suggère, pour le développement de l'Afrique, qu'il faut passer de la recherche « pour » les populations à la recherche « avec » les populations.

    C'est pour quoi l'on assiste à l'émergence d'un concept nouveau dans le développement communautaire. Il s'agit de l'empowerment (terme anglais) qui réfère à la prise en charge de l'individu par lui-même, de sa destinée économique, professionnelle, familiale et sociale. La notion d'empowerment est à la mode, c'est augmenter le pouvoir d'agir des personnes et des groupes. C'est comme son nom l'indique, c'est le processus d'acquisition d'un « pouvoir » (power), le pouvoir de travailler, de gagner son pain, de décider de son destin de vie sociale en respectant les besoins et termes de la société.

    · Aux populations

    Les résultats de notre modeste travail dans la localité de la centrale à gaz de Kribi, nous ont permis de constater un manque d'implication des populations dans les projets de développement qui les concernent. Cela est peut-êtredû à une mal gouvernance. Cependant, nous pensons que certaines populations se désolidarisent souvent des actions qui sont menées dans le sens de leurs propres intérêts. C'est pourquoi nous les exhortons à être plus « acteur » que « spectateur » dans toutes les phases d'implantation d'un projet de développement ceci dans le but de s'approprier le dit projet et permettre ainsi sa pérennité.

    En effet, nous invitons les populations à adopter des attitudes responsables en veillant à l'entretien des projets dont elles sont bénéficiaires quand on sait qu'après la construction d'une infrastructure dans une localité le suivi que cela implique n'est toujours pas au rendez-vous. C'est donc aux populations que revient cette délicate tâche dès lors que leurs conditions de vie en dépendent.

    Il faudrait que les populations locales puissent procéder de façon participative à l'élaboration de plans locaux de développement en accord avec les grandes orientations du pays.

    Le chapitre 6 nous a permis d'interpréter les résultats auxquels nous sommes parvenus dans notre étude. Ceci a été fait à la lumière des théories convoquées pour expliquer notre étude. Nous avons, également dans ce chapitre, essayé d'apporter des suggestions aux autorités en charge de la construction des projets structurants dans notre pays.

    10 CONCLUSION GENERALE

    Cette étude intitulé « projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale : cas de la centrale à gaz de Kribi »a été menée dans le domaine des sciences de l'éducation en générale et particulièrement en intervention et action communautaire. Son objectif principal a étéd'étudier l'impact de la centrale à gaz de Kribi comme projet sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes. Ses objectifs spécifiques étaientd'étudier l'impact de la centrale à gaz de Kribi en tant que projet structurantrespectivement comme facteur de développement économique, comme facteur de développement social et comme facteur de développement humain sur l'amélioration de la qualité de vie des populations environnantes.

    La recherche que nous avons menée était bâtie sur la question principale suivante : « la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est-elle à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ?».En guise de réponse anticipée à cette question, nous avons fait l'hypothèse que : « la centrale à gaz de Kribicomme projet structurant est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes ». Cette hypothèse a elle-même été éclatée en trois hypothèses de recherche dont la vérification à partir des données de terrain a donné les résultats suivants :

    · Résultat pour HR1

    HR1 : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    H: la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique n'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Ha : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Pour= 0,05avec ddl=16, on a÷2lu =26,30 ÷2cal = 40,458. Alors, Ho est rejetée et Ha est donc confirmée.

    · Résultat pour HR2

    HR2 : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    H: la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social n'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes

    Ha : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes

    Pour = 0,05avec ddl=16, on a÷2lu =26,30 ÷2cal = 120,545. Alors, Ho est rejetée et Ha est donc confirmée.

    · Résultat pour HR3

    HR3 :la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    H: la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain n'est pas à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    Ha : la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes

    Pour = 0,05avec ddl=16, on a÷2lu =26,30 ÷2cal = 109,550. Alors, Ho est rejetée et Ha est donc confirmée.

    Ces résultats nous ont permis de confirmer notre hypothèse générale selon laquelle la centrale à gaz de Kribi comme projet structurant est à même d'améliorer la qualité de vie des populations environnantes.

    La recherche que nous avons menée nous a permis de comprendre que les projets structurants peuvent contribuer à améliorer la qualité de la vie des populations en zone rurale. Ceci sur les plans économique, social et humain.En effet, comme le soulignent Bubolz et al. (1980)la qualité de la vie est considérée dans un sens très général pour décrire le bien-être ou le mal être des gens et/ou de l'environnement dans lequel ils vivent. Du point de vue de l'individu, la qualité de la vie consiste en un degré d'accomplissement ou de satisfaction de leurs besoins physiques, biologiques, psychologiques, économiques et sociaux de base.

    Pour qu'un projet structurant puisse s'inscrire dans une logique d'efficience et de pérennité et pour qu'il puisse améliorer la qualité de vie des individus, nous avons énoncé quelques suggestions. La principale suggestion est qu'il est impératif que les autorités puissent faire montre de « bonne gouvernance » dans le but que le développement soit fait « avec » les populations et non « pour » les populations. Le constat est que ces dernières attendent beaucoup de ces projets en termes d'amélioration de la qualité de vie. La recherche de la satisfaction des besoins est une motivation commune aux individus. Nous avons l'avons souligné avec la théorie de Maslow.

    Parvenu à la fin de notre étude, nous trouvons judicieux de préciser que notre travail comporte néanmoins quelques limites. La première est notre impuissance à récolter les avis de tous les individus de Kribi. La localité de la centrale à gaz qui est une zone rurale, ne regorgeant pas assez d'habitants, nous nous sommes vus obligés d'étendre notre collecte dans la zone urbaine de Kribi.

    La seconde limite de l'étude est que les projets structurants sont encore jeunes et leurs impacts ne semblent pas encore être perceptibles. De plus, nous avons embrassé un concept de qualité de vie qui a le mérite d'être très vaste en termes de dimensions et d'indicateurs.

    Une autre limite est qu'une telle étude aurait été menée en deux phases. C'est-à-dire une première phase où la centrale à gaz était absente pour voir le niveau de qualité de vie des populations à cette période de leur vie ; et une seconde phase après la construction et l'exploitation véritable de cette centrale thermique évaluer le changement survenu chez les individus par rapport à une phase où le projet était absent. La méthode de recherche mixte aurait été fructueuse quand on connait la valeur du discours d'un entretien.

    Toutefois, cette recherche n'étant qu'un pavé jeté dans la marre, des recherches ultérieures dans ce domaine sont nécessaires pour aborder les facettes intouchées de notre étude.

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    ANNEXES

    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1: Autorisation de recherche................................................................xi

    Annexe 2: Questionnaire de recherche.............................................................xii

    Annexe 3 : Table du khi-deux......................................................................xv

    Annexe 1 : Autorisation de recherche

    Annexe 2 : Questionnaire

    UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF YAOUNDÉ I

    ********** **********

    FACULTÉ DES SCIENCES THE FACULTY OF EDUCATION

    DE L'ÉDUCATION **********

    **********

    DEPARTEMENT DE L'EDUCATION DEPARTMENT OF SPECIALIZED

    SPECIALISEE EDUCATION

    QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE

    En vue d'améliorer et de vous impliquer dans les réalisations du gouvernement qui concernent votre localité, nous faisons une recherche sur le sujet suivant : « Projets structurants du Cameroun et amélioration de la qualité de vie des populations en zone rurale : cas de la centrale à gaz de Kribi ». Pour cette raison, nous vous prions de bien vouloir répondre très sincèrement aux questions qui vous sont posées. Nous vous garantissons l'anonymat de vos réponses qui seront exclusivement utilisées à des fins de recherche.

    NB : veuillez lire attentivement et mettre une croix dans la case qui correspond le mieux à votre opinion ou en complétant les lignes.

    1. Identification de l'enquêté(e)

    Q1. Sexe : 1) Masculin 2)Féminin

    Q2. Age : 1) 25-34 ans 2) 35-44 ans 3) 45- 54 ans 4) 55-64 ans 5) 65 ans et plus

    Q3. Statut matrimonial : 1)Marié(e) 2)Célibataire Autres............................................................................................................

    Q4. Statut socio-professionnel : 1)Salarié(e) 2)Non salarié(e) 3) Agriculteur (trice)

    Q5. Niveau d'instruction : 1)Primaire 2) Secondaire 3) Supérieur 4) Dernier diplôme obtenu .....................................................................

    2. Situation antérieure aux projets structurants

    Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux à votre point de vue.

    Légende : 1= pas du tout vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5= très vrai 

    Avant l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,

     

    1

    2

    3

    4

    5

    Q6

    Votre qualité de vie était-elle meilleure ?

     
     
     
     
     

    Q7

    Y avait-il plus de formations sanitaires dans la ville de Kribi ?

     
     
     
     
     

    Q8

    Votre logement était-il décent ?

     
     
     
     
     

    Q9

    Votre alimentation était-elle plus variée ?

     
     
     
     
     

    Q10

    Y avait-il plus d'établissements scolaires à Kribi ?

     
     
     
     
     

    Q11

    Vous aviez de bons revenus

     
     
     
     
     

    2. la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique

    Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux à votre point de vue

    Légende : 1= pas du tout vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5= très vrai 

    Avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,

     

    1

    2

    3

    4

    5

    Q12

    L'économie de Kribi est-elle fluorescente ?

     
     
     
     
     

    Q13

    L'implantation de la centrale à gaz de Kribi entraine-elle l'accès aux opportunités d'emplois ?

     
     
     
     
     

    Q14

    L'implantation de la centrale à gaz de Kribi a-t-elle améliorée les activités économiques des populations ?

     
     
     
     
     

    4. la centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social

    Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux à votre point de vue.

    Légende : 1= pas du tout vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5= très vrai 

    Avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,

     

    1

    2

    3

    4

    5

    Q15

    Il y a disponibilité des infrastructures publiques à Kribi

     
     
     
     
     

    Q16

    Les services sociaux sont de bonne qualité à Kribi

     
     
     
     
     

    Q17

    Les postes de police et de gendarmerie ont-ils augmentés à Kribi ?

     
     
     
     
     

    Q18

    Les populations de Kribi sont impliquées dans la gestion des projets de développement qui les concernent ?

     
     
     
     
     

    Q19

    Il y a disponibilité des logements sociaux

     
     
     
     
     

    Q20

    L'état des routes de Kribi a-t-il été amélioré ?

     
     
     
     
     

    Q21

    Toutes les maisons sont-elles alimentées en énergie électrique ?

     
     
     
     
     

    5. la centrale à gaz de Kribicomme facteur de développement humain

    Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux à votre point de vue.

    Légende : 1= pas du tout vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5= très vrai 

    Avec l'avènement de la centrale à gaz de Kribi,

     

    1

    2

    3

    4

    5

    Q22

    Le taux de scolarisation a-t-il augmenté ?

     
     
     
     
     

    Q23

    Y a t-il plus d'établissements scolaires ?

     
     
     
     
     

    Q24

    Les populations ont-elles facilement accès aux soins de santé ?

     
     
     
     
     

    Q25

    Les soins de santé sont-ils plus satisfaisants ?

     
     
     
     
     

    Q26

    Les denrées alimentaires fournies dans les marchés de Kribi sont-elles meilleures ?

     
     
     
     
     

    6. Amélioration de la qualité de vie

    Veuillez mettre une croix dans la case qui correspond le mieux à votre point de vue.

    Légende : 1= pas du tout vrai ; 2= pas vrai ; 3=ni vrai/ni faux ; 4= vrai ; 5= très vrai 

     

    1

    2

    3

    4

    5

    Q27

    A votre avis la centrale à gaz de Kribi contribue-t-elle à améliorer la qualité de vie des populations en zone rurale ?

     
     
     
     
     

    Q28

    Pensez-vous que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi a permis d'améliorer le cadre de logement des populations en zone rurale ?

     
     
     
     
     

    Q29

    Etes-vous d'avis que l'implantation de la centrale à gaz de Kribi entraine l'accès facile aux soins de santé ?

     
     
     
     
     

    Q30

    Les structures et biens détruits suite à l'implantation de la centrale à gaz de Kribi ont-ils été rétablis ?

     
     
     
     
     

    Merci de votre contribution

    Annexe 3 : Table du khi-deux

    TABLE DES MATIERES

    SOMMAIRE i

    DEDICACE iii

    REMERCIEMENTS iv

    RESUME v

    ABSTRACT vi

    LISTE DES TABLEAUX vii

    LISTE DES FIGURES viii

    LISTE DES ABREVIATIONS, SIGLES ET ACRONYMES ix

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CADRE THEORIQUE 8

    CHAPITRE 1 : PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE 9

    1.1 Contexte et justification de l'étude 9

    1.2. Position du problème 15

    1.4. Question générale de recherche 20

    1.4.1. Questions spécifiques de recherche 20

    1.4.1. Objectif général 21

    1.4.2. Objectifs spécifiques 21

    1.7. Délimitation de l'étude 23

    CHAPITRE 2 : INSERTION THEORIQUE DE L'ETUDE 26

    2.1. DEFINITION DES CONCEPTS 26

    2.1.1. Développement 26

    2.1.2. Projet 28

    2.1.3. Projet structurant 29

    2.1.4. Amélioration 30

    2.1.5. Qualité de vie 30

    2.1.6. Population 31

    2.1.7. Zone rurale 32

    2.2. THEORIES EXPLICATIVES DU SUJET 33

    2.2.1. La théorie de la comparaison ou Relative Standards Theory 33

    2.2.2. La théorie de la nature humaine ou des besoins hiérarchiques développée par Abraham Harold Maslow 34

    2.2.3. Les modèles théoriques de la qualité de vie 37

    2.2.3.1. Le modèle de Bubolz et de ses collaboratrices (1980) 38

    2.2.3.2. Le modèle de Bigelow et de ses collaborateurs 39

    2.2.3.2. Le modèle de Reich et Zautra 39

    2.2.3.4. Le modèle d'Abbey et Andrews 40

    CHAPITRE 3 : REVUE DE LA LITTERATURE 42

    3.1. La notion de qualité de vie 42

    3.1.1. Historique du concept de qualité de vie 42

    3.1.2. La Qualité de vie vue sur son aspect environnemental 43

    3.1.4. La Qualité de Vie abordant tous les domaines de la vie et vue comme un tout 45

    3.1.5. Les indicateurs de la qualité de vie 47

    3.1.6. Les facteurs associés à la Qualité de vie 52

    3.1.6.1. Les variables sociodémographiques 53

    3.1.6.2. Les variables reliées aux conditions de vie 54

    3.2. Les projets structurants et le développement durable 56

    3.2.1. Le développement durable depuis 1972 56

    3.2.2. Les projets structurants et les trois dimensions du développement durable. 57

    3.2.3. Projets structurants et le développement humain 58

    CADRE METHODOLOGIQUE ET OPERATOIRE 61

    CHAPITRE 4 : METHODOLOGIE DE L'ETUDE 62

    4.1. Le type de recherche 62

    4.2. Rappel des hypothèses et leurs variables 62

    4.2.1. Hypothèse générale et ses variables 62

    4.2.2. Les modalités des variables 63

    4.2.3. Le plan factoriel 63

    4.2.4. Hypothèses de recherche 64

    4.2.5. Tableau synoptique 65

    4.3. Présentation du site de la recherche 67

    4.3.2. Population d'étude 69

    4.3.3. Echantillonnage et échantillon 70

    4.4. Technique de collecte de données 71

    4.4.1. Le questionnaire 71

    4.4.2. La pré-enquête 72

    4.4.3. L'enquête finale 72

    4.5. Techniques d'analyse des données 73

    4.5.1. Analyse statistique : le test du Khi-carré 73

    CHAPITRE 5 : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS 76

    5.1. Analyse descriptive des résultats 76

    5.1.1. Identification des participants 76

    5.1.1.1. Répartition de l'échantillon en fonction du sexe 77

    5.1.1.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'âge 77

    5.1.1.4. Répartition de l'échantillon en fonction du statut socioprofessionnel 79

    5.1.1.5. Répartition de l'échantillon en fonction du niveau d'instruction 79

    5.1.2. Situation antérieure aux projets structurants 80

    5.1.2.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 6 80

    5.1.2.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 7 81

    5.1.2.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 8 81

    5.1.2.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 9 82

    5.1.2.5. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 10 83

    5.1.2.6. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 11 83

    5.1.3. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement économique 84

    5.1.3.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 12 84

    5.1.3.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 13 85

    5.1.3.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 14 85

    5.1.4. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement social 86

    5.1.4.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 15 86

    5.1.4.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 16 87

    5.1.4.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 17 87

    5.1.4.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 18 88

    5.1.4.6. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 20 89

    5.1.4.7. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 21 89

    5.1.5. La centrale à gaz de Kribi comme facteur de développement humain 90

    5.1.5.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 22 90

    5.1.5.2. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 23 91

    5.1.5.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 24 91

    5.1.5.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 25 92

    5.1.5.5. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 26 92

    5.1.6. Amélioration de la qualité de vie 93

    5.1.6.1. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 27 93

    5.1.6.3. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 28 94

    5.1.6.4. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 29 94

    5.1.6.5. Répartition de l'échantillon en fonction de l'item 30 95

    5.2. Analyse inferentielle des résultats 95

    5.2.1. Vérification des hypothèses 96

    5.2.1.1. Vérification de l'hypothèse de recherche 1 (HR1) 97

    5.2.1.2. Vérification de l'hypothèse de recherche 2 (HR2) 100

    5.2.1.3. Vérification de l'hypothèse de recherche 3 (HR3) 103

    CHAPITRE 6 : INTERPRETATION DES RESULTATS 107

    6.1. Interprétation des résultats 107

    6.1.1. Hypothèse de recherche 1 (HR1) 107

    6.1.1.1. Rappel sur l'hypothèse de recherche 1 (HR1) 107

    6.1.1.2. Interprétation et discussion des résultats de HR1 108

    6.1.2. Hypothèse de recherche 2 (HR2) 109

    6.1.2.1. Rappel sur l'hypothèse de recherche 2 (HR2) 109

    6.1.2.2. Interprétation et discussion des résultats de HR2 109

    6.1.3. Hypothèse de recherche 3 (HR3) 111

    6.1.3.1. Rappel sur l'hypothèse de recherche 3 (HR3) 111

    6.1.2.2. Interprétation et discussion des résultats de HR3 112

    6.2. Suggestions aux autorités en charge de l'implantation des projets structurants et aux populations 113

    CONCLUSION GENERALE 117

    BIBLIOGRAPHIE 120

    ANNEXES 125

    TABLE DES MATIERES xvi






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo