Institut d'Administration des Entreprises de Paris -
Université Paris 1 Panthéon
Sorbonne
Master d'Administration des Entreprises Rapport
d'activité
Promotion :
2016-2018
Titre du rapport :
Comment poursuivre et harmoniser le mouvement de la
digitalisation bancaire tout en optimisant à la fois l'expérience
client et le développement du secteur ?
Auteur :
Cédric CLEMENT
Domaines scientifiques :
Organisation et comportements, Stratégie de
l'entreprise
INFORMATIONS DU CORRECTEUR et ENGAGEMENT ETHIQUE A
compléter et à signer par l'étudiant
A mettre en deuxième de couverture du rapport
(verso de la couverture)
NOM : CLEMENT
PRENOM : CEDRIC
ADRESSE : 14 Rue Pierre Fontaine, 75009
PARIS
TEL : + 33 (0)6 95 93 78 92
Courriel :
cedric.clement@live.fr
Promotion : 2016 - 2018 N° de Groupe
: MBA MAE 16201 FC JB
DIPLOME LE PLUS ELEVE OBTENU AVANT L'ENTREE A L'IAE DE PARIS :
Institut Technique de Banque
|
ENTREPRISE : BANQUE
NOM : BNP PARIBAS
SECTEUR OU BRANCHE : BANQUE ET ASSURANCE
VOTRE FONCTION DANS L'ENTREPRISE : ONLINE BANK
MANAGER
RAPPORT D'ACTIVITE : NON CONFIDENTIEL
ETHIQUE
JE CERTIFIE :
- Avoir rédigé personnellement ce rapport.
- Avoir remis ce rapport uniquement à l'IAE de Paris et
à aucun autre organisme de formation.
- Avoir mis en italique ou indiqué clairement tout texte
inséré par « copier-coller » ou tout autre mode
d'insertion (hors les textes en annexe)
- Ne pas avoir dépassé 20% du texte en
copier-coller (ou texte inséré) dans la rédaction du
rapport (hors les textes en annexe)
DATE : 25 mai 2018 SIGNATURE :
|
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier le service des Ressources
Humaines de BNP PARIBAS (Online Bank) et plus particulièrement Mme
Nicole GRANGIEN pour ses conseils et son appui lors de mon inscription
à cette formation diplômante.
Je tiens à remercier mon manager direct, Mr
Sylvain LOUBEAU, pour son écoute, sa disponibilité et son
soutien dans le cadre de la réorganisation de l'Agence En
Ligne compte tenu des mes journées d'absence en tant que
Manager.
Je tiens à remercier ma Responsable de Centre
d'Expertise Online Banking, Mme Christelle FROGER, pour son appui et sa
confiance en ma réussite dans l'obtention de ce Master of Business
Administration.
2
RESUME DU RAPPORT EN FRANCAIS
Ce rapport d'activité a pour but d'apporter un
éclairage spécifique sur un sujet fleuve qui transforme notre
quotidien : la digitalisation. La digitalisation commencée au
début des années 2000, affecte un nombre croissant d'acteurs
économiques et de secteurs d'activités.
Un secteur en particulier a commencé à
se digitaliser relativement tôt (1991 pour ING Direct) et continue
à se digitaliser aujourd'hui (2017 Orange Bank), tout en sachant que
cette transformation n'est pas terminée et qu'elle va encore apporter de
profonds changements et bouleversements d'un point de vue organisationnel,
économique mais aussi social : il s'agit du secteur
bancaire.
Plus précisément, le regard, l'analyse
et la projection porteront sur un secteur particulièrement
systémique et au combien vital pour notre économie, que l'on soit
un institutionnel, une entreprise, un particulier ou un salarié du
secteur.
Concernant la méthode, je me base sur
l'enseignement dispensé à l'IAE PANTHEON SORBONNE que je combine
à mon expérience acquise auprès des différents
établissements dans lesquels j'ai travaillé et à ma
fonction actuelle d'Online Bank Manager.
En combinant les deux domaines scientifiques
précédemment cités à savoir la stratégique
d'entreprise avec les comportements humains et le management, l'analyse et la
projection porteront sur la poursuite de ce mouvement, sur son
harmonisation.
La digitalisation bancaire a des impacts sur le tissu
économique, sur la relation des banques à leur environnement, sur
la relation entre les acteurs internes, sur les changements de mode de travail,
sur la création de nouveaux métiers et la disparition d'autres
métiers devenus obsolètes ou
dématérialisables.
En parallèle, on continue à chercher
l'optimisation de l'expérience client avec de nouveaux schémas,
de nouveaux outils, un nouveau mode consommation avec des notions tels que :
« à tout moment, partout, avec tout système
».
Le développement du secteur connaît
depuis plusieurs années de profondes mutations avec de nouvelles
organisations, de nouveaux besoins, une nouvelle offre, des transformations au
niveau de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des
Compétences, l'apparition de nouvelles contraintes et de nouveaux enjeux
qui devront être repris dans la stratégie des entreprises
déjà existantes et celles qui vont se créer.
Au niveau du rapport, il y aura donc une
première partie orientée sur le mangement de l'organisation et
des comportements humains, avec des notions de culture, de résistance au
changement et de « déhiérarchisation ».
La seconde partie portera sur la stratégie des
entreprises du secteur avec des notions tel que le business, la performance
recherchée avec le maintien des marges et les choix stratégiques
des différents acteurs.
L'étude est une projection avec tous les
acteurs (banques, FinTech, salarié, clients, ...), cela doit permettre
d'obtenir les grandes caractéristiques de ce que sera la digitalisation
dans le futur en répondant à une multitude de
questions.
4
REPORT'S SUMMARY IN ENGLISH
This Study Memory aims to shed light on a subject that
is changing our daily lives: digital technology. The digitization started in
the early 2000s, affects a growing number of economic actors and business
sectors.
One sector has begun to digitize relatively early
(1991 for ING Direct) and continues to digitize today (2017 Orange Bank),
knowing that this transformation is not over and that it will still bring
profound changes and upheavals from an organizational, economic and social
point of view: this is the bank.
More specifically, the look, the analysis and the
projection will focus on a particularly systemic sector and vital to our
economy, whether we are an institutional, a company, an individual or an
employee of the sector.
For the method, I am based on the teaching given at
the IAE PANTHEON SORBONNE that I combine with my experience in the different
institutions in which I worked and my current role of Online Bank
Manager.
By combining the two scientific fields mentioned
above, namely corporate strategy with human behavior and management, the
analysis and projection will focus on the continuation of this movement, on its
harmonization.
Bank digitalization has an impact on the economic
sector, the relationship of banks to their environment, the relationship
between internal actors, changes in the way of work, the creation of new jobs
and the disappearance of other jobs obsolete.
In parallel, we continue to seek the optimization of
the customer experience with new schemes, new tools, a new consumption mode
with notions such as "anytime, anywhere, any device".
For several years, the development of the sector has
undergone profound changes with new organizations, new needs, a new offer,
changes in the forecast management of jobs and skills, the emergence of new
constraints and new challenges that will have to be addressed to be included in
the strategy of already existing companies and those that will be
created.
Concerning the report, there will be a first part
focused on the management of human organization and behavior, with notions of
culture, resistance to change and "de-hierarchization".
The second part will focus on the strategy of
companies in the sector with concepts such as business, the desired performance
with the maintenance of margins and strategic choices of the various
actors.
The study is a projection with all the actors (banks,
FinTech, employee, customers, ...), this should make it possible to obtain the
major characteristics of what will be the digitalization in the future by
answering to a lot of questions.
5
LE MANAGEMENT DE L'ORGANISATION ET DES COMPORTEMENTS DANS
UN DOMAINE AVEC DES ETABLISSEMENTS A DIFFERENTS NIVEAUX DE
DIGITALISATION.
1.1 LE MANAGEMENT DANS UN SECTEUR AVEC UNE CULTURE QUI
EVOLUE A DIFFERENTES VITESSES.
1.1.1 Le constat de la coexistence d'organisations
bureaucratiques à adhocratiques dans un même groupe.
1.1.2 Au sein d'un même établissement ; des
jeux d'acteurs, une culture et des dispositifs organisationnels qui coexistent
tout en étant différents.
1.1.3 Le maintien de l'autorité et du pouvoir dans
un contexte évolutif et se situant à différents
stades.
1.2 LA RESISTANCE AU CHANGEMENT SELON L'AVANCEE DE LA
DIGITALISATION.
1.2.1 Le changement organisationnel avec les
comportements individuels et collectifs.
1.2.2 Gérer le conflit, savoir coopérer et
négocier pour un objectif commun avec des intérêts
différents.
1.2.3 Le manager sera-t-il un facilitateur du changement
et quel peut être le rôle des salariés ?
1.3 L'ORGANISATION DEHIERARCHISEE COMME MODELE
?
1.3.1 Le développement du management à
distance, le télétravail, une nouvelle organisation. 1.3.2 Un
degré de maturité est-il nécessaire, faut-il de
l'autonomie ?
1.3.3 La notion de confiance, de motivation, de sens et
de délégation dans le travail.
LE MANAGEMENT STRATEGIQUE DE L'ENTREPRISE POUR OPTIMISER
LA RELATION ENTRE LE DEVELOPPEMENT, LA SATISFACTION CLIENT ET LE
PROFIT
2.1 LES CARACTERISTIQUES DU BUSINESS MODEL
BANCAIRE.
2.1.1 Les défis actuels de la banque universelle :
baisse des marges, concurrence accrue, réputation, contraintes
réglementaires de plus en plus fortes et nécessité
d'investissement. 2.1.2 La stratégie jusqu'à aujourd'hui : choix
d'un business model existant ou création d'un nouveau modèle
?
2.1.3 Le diagnostic concernant le développement du
secteur bancaire.
2.2 LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE.
2.2.1 Développement par la croissance :
conquête d'une population bancarisée à 99 %.
2.2.2 Réponse aux nouvelles attentes, aux nouveaux
besoins des clients : réactivité, service sur-mesure.
2.2.3 Recherche de l'optimisation de l'expérience
client comme un avantage concurrentiel.
2.3 CHOIX STRATEGIQUES.
2.3.1 Le changement stratégique avec une nouvelle
orientation : rupture ou évolution ?
2.3.2 Une mise en oeuvre en passant de la théorie
à la pratique (du projet à sa mise en oeuvre). 2.3.3 Le
déploiement de la stratégie de demain : acteurs, objectifs,
ressources et contraintes.
6
7
INTRODUCTION
La digitalisation de l'économie
Française touche tous les secteurs : le secteur primaire
(énergie), le secteur secondaire (industrie de transformation) et le
secteur tertiaire (service). Après le charbon,
l'électricité et l'automatisation, aujourd'hui nous sommes en
plein coeur d'une révolution technologique. Dans le secteur bancaire, ce
phénomène a commencé à la fin des années 90
en France et continue encore aujourd'hui à modifier notre quotidien, que
l'on soit un salarié du domaine bancaire ou un client.
La problématique, aujourd'hui mais aussi et
surtout pour demain, sera de poursuivre et d'harmoniser le mouvement de la
digitalisation bancaire tout en optimisant à la fois l'expérience
client et le développement du secteur.
Dans un premier temps l'analyse portera sur le
management des organisations mais aussi des individus, le tout avec des
établissements dont la digitalisation est plus ou moins avancée
en fonction des cultures qui sont différentes ou des résistances
que l'on rencontre.
Dans un second temps on abordera la continuité
de la digitalisation via les stratégies choisies pour maintenir et
accroitre le profit mais aussi pour mettre en avant l'expérience
utilisateur.
Ces deux axes aideront à mieux comprendre les
enjeux d'une digitalisation réussie pour les établissements
bancaires et leurs clients.
LE MANAGEMENT DE L'ORGANISATION ET DES COMPORTEMENTS
DANS UN DOMAINE AVEC DES ETABLISSEMENTS A DIFFERENTS NIVEAUX DE
DIGITALISATION
1.1 LE MANAGEMENT DANS UN SECTEUR AVEC UNE CULTURE QUI
EVOLUE A DIFFERENTES VITESSES.
1.1.1 Le constat de la coexistence d'organisations
bureaucratiques à adhocratiques dans un même groupe.
Le secteur bancaire français se compose
actuellement de 430 entreprises bancaires françaises et
étrangères en France mais aussi françaises à
l'étranger (
http://www.fbf.fr/)
selon la Fédération Bancaire
Française1.
Parmi ces établissements bancaires on retrouve
des établissements commerciaux (Société
Générale), coopératifs (Crédit Agricole) et
mutualistes (Crédit Mutuel).
Ce spectre concerne à la fois la banque des
particuliers, des entreprises, des professionnels, d'investissement et de
marché. Le tout avec des établissements ayant des modes
d'organisation et de distribution distincts : de la banque régionale
à la banque internationale.
1
http://www.fbf.fr
8
Toujours selon la Fédération Bancaire
Française (concernant 2016) ; « dans le secteur bancaire
français on retrouve 370 000 collaborateurs, soit 2.3 % de l'emploi
salarié privé. En 2016, le secteur a recruté plus de 41
000 personnes ».
Le secteur bancaire français est basé
sur le modèle non pas de l'institution spécialisée mais de
LA BANQUE UNIVERSELLE afin de répondre au mieux à la demande des
clients. BNP PARIBAS sépare son activité « Retail » de
l'entreprise mais propose de l'épargne, de la prévoyance et du
crédit pour tous les segments.
Même dans le secteur bancaire nous retrouvons
les fondamentaux d'une entreprise en termes de dispositifs organisationnels, de
culture et de jeux individuels.
En partant du secteur de la banque d'un point de vue
macroéconomique et en descendant jusqu'au groupe lui-même,
c'est-à-dire au niveau microéconomique ; on remarque en fonction
de ces derniers que leurs modes d'organisation ne sont pas identiques (exemple
avec une mobilité plus ou moins agile et facilitée par les
ressources humaines).
En effet, des différences apparaissent lorsqu'
on compare un établissement présent dans le tissu local et une
banque internationale, ou que l'on compare un centre de profit (agence)
à un centre de coût (service administratif).
Ces différences qui se retrouvent au niveau
d'un groupe font que l'on retrouve à la fois une organisation de type
adhocratique et bureaucratique pour le même groupe, les deux
fonctionnants de façon complémentaire en fonction des besoins et
des choix de la société.
Au niveau des organisations on peut les définir
en se fondant sur les différentes sphères de l'organisation. Leur
impact et leur poids varie selon l'insistance qu'on leur confère. Une
organisation, qu'elle soit bureaucratique (Agence physique BNPP) ou
adhocratique (Number 26) recherche toujours une structure, un ordre, le tout
à travers des dispositifs organisationnels. Cependant il ne faut pas
oublier qu'une organisation se compose d'acteurs individuels et collectifs qui
développent ainsi une culture (Le Crédit Mutuel, « la banque
qui appartient à ses clients ») et des jeux d'acteurs
(intérêts individuels pour l'évolution de carrière,
intérêt collectif pour la réalisation de
profit).
Dans le secteur bancaire, on retrouve un grand nombre
d'organisations de type BUREAUCRATIQUE2. Max WEBER (1864 - 1920)
pose le modèle bureaucratique qui se défini par une division du
travail, une hiérarchisation du pouvoir, une sélection formelle,
des règles et normes formelles, l'impersonnalité et
l'évolution professionnelle.
Pour la division du travail il s'agit de la
décomposition du travail en tâches élémentaires,
répétitives et précisément définies. Il
s'agit par exemple d'une « APAC* » de financement pour les
particuliers chez BNPP qui est un service qui traite les dossiers de prêt
immobilier ou de consommation qui sont transmis par les conseillers du
réseau d'agence, par la banque privée, par l'entreprise ou par la
banque en ligne.
Dans ce service administratif on sépare les
individus en fonction de leur métier car certains seront chargés
de la complétude, d'autres de la mise en oeuvre et d'autres
du
2
https://www.pearson.ch/Search?suche=Comportements+humains+et+management+5e+éd
9
règlement des factures. Leur fonction est
déterminée par une fiche de poste, leur activité changera
quand ils changeront de poste.
Pour la hiérarchisation du pouvoir, cela
concerne des postes qui sont organisés hiérarchiquement,
c'est-à-dire que le technicien qui s'occupera de l'exécution
d'une tâche (saisie d'un virement international par exemple) aura moins
de pouvoir que son « team manager* » qui s'occupe et manage
une petite équipe, qui aura moins de pouvoir que mon manager et ainsi de
suite jusqu'au responsable de l' « APAC » concernée,
lui-même devant rendre compte à d'autres hiérarchiques et
cela jusqu'au PDG du groupe.
Pour la sélection formelle, il s'agit d'un
recrutement dans la société et donc dans un pôle
spécifique en fonction des compétences théoriques et
pratiques. C'est le cas pour un poste de conseiller pour lequel on
précisera par exemple le niveau de connaissance exigé en
fiscalité et en droit pour être conseiller Banque Privée,
mais c'est aussi le cas pour le poste d'un manager* banque en ligne qui y
indiquera les compétences comportementales, techniques et
managériales nécessaires pour pouvoir postuler sans oublier
l'ancienneté et la classification.
Pour les règles et normes formelles, il s'agit
du respect des règles et processus. Le secteur bancaire est régi
par un règlement interne, la conformité et des règles
juridiques. Cela va du traitement d'une opération ou d'une demande
jusqu' à sa conclusion au respect des règles
déontologiques en fonction des choix des clients et de leurs droits
(CNIL) que le secteur soit ou non digitalisé. La digitalisation apporte
ici une évolution des pratiques et de la
réglementation.
Pour l'impersonnalité, il s'agit de la mise en
avant de l'intérêt collectif par rapport à
l'intérêt individuel. Cela se retrouve pour les centres de profit
par la fixation d'objectifs collectifs pour l'entité par exemple. Si le
groupe atteint l'objectif c'est collectivement et la gratification le sera
également.
Pour l'évolution professionnelle, on parle ici
de la carrière et les possibilités offertes en termes
d'évolution. Actuellement dans le secteur bancaire, vous pouvez avoir
une évolution relativement connue est maîtrisée avec une
responsabilité grandissante et une durée de poste moyenne de 4
ans. En intégrant un établissement financier il est possible de
se projeter professionnellement : conseiller accueil, conseiller
clientèle, directeur, etc.
On constate une présence forte de la
bureaucratie dans le domaine bancaire. L'évolution des organisations et
plus particulièrement la digitalisation pour ce secteur met en avant de
nouvelles typologies d'organisation.
Dans le secteur bancaire on retrouve également
de plus en plus d'organisations de type ADHOCRATIQUE3. Pour Henry
MINTZBERG (1939), les paramètres de conception d'une organisation
reposent sur la spécialisation du travail (un employé avec un
poste spécifique déterminé par sa fiche de poste), la
formation (avec des programmes en fonction du poste occupé et du poste
attendu), l'endoctrinement, le regroupement par unité, la taille des
unités, la décentralisation du pouvoir.
Il en ressort des facteurs de contingences qui
impactent le choix final de l'organisation. Pour l'adhocratique cela concerne
l'environnement qui est à la fois complexe et
3
https://www.pearson.ch/Search?suche=Comportements+humains+et+management+5e+éd
dynamique (évolution du cadre
réglementaire, digitalisation des processus
transactionnels).
Cela concerne également la structure qui est
décentralisée et organique (création d'équipes
marketing dédiées dans le temps avec des chefs de projet de type
agile qui fonctionnent en « SPRINT* » et n'ayant pas les
mêmes organismes de tutelle en fonction du type de filiale). Au niveau
des contraintes, l'organisation est jeune, petite ou grande, avec un
système technique sophistiqué (banques de type « N26,
BforBank »).
Enfin la coordination passe par un ajustement mutuel
et cela concerne la capacité pour une structure adhocratique à
s'adapter rapidement à l'arrivée d'un nouveau concurrent (Orange
Bank) ou à s'adapter par rapport aux nouvelles contraintes
réglementaires de type « FATCA*, AEOI* »
Dès lors, dans un même secteur,
coexistent à la fois des organismes de type bureaucratiques comme la
Banque Postale (réseau de points de vente, avec des conseillers et un
responsable qui vont accueillir des personnes physiques) et de type
adhocratique comme les « néo-banques* » avec « Revolut
» qui est une banque 100 % mobile est donc utilisable uniquement via un
mobile en lien avec un CRC* et des « chatbots* ».
Dès lors la culture ne sera pas la même
entre un établissement avec une histoire, un passé, un mode de
travail établi et une nouvelle structure digitalisée faisant plus
appel à la génération des « millennials* »
(collaborateurs et clients) qu'à celle précédent la
génération des X*.
Http://slideplayer.fr/slide/10158017/
1.1.2 Au sein d'un même établissement ;
des jeux d'acteurs, une culture et des dispositifs organisationnels qui
coexistent tout en étant différents.
Pour bien expliquer cela, il me sera plus facile de le
faire en parlant de ma propre expérience Chez BNP PARIBAS, ainsi je peux
donc parler des 3 sphères et indiquer
11
quels sont les points communs entre les structures
classiques et celles qui sont déjà
digitalisées.
En effet, chez BNP PARIBAS coexiste une organisation
classique de service avec un réseau d'agences structuré par
territoire : des agences hiérarchisées par leur taille, par leur
zone géographique, par le nombre de collaborateurs y travaillant et donc
leur typologie de clientèle (particulier, professionnel, entreprise,
banque privée) ; et un second dispositif qui est la banque en ligne qui
travaille à distance, avec une couverture géographique mondiale
et un nouveau mode de travail : avec les campus, les flux
téléphoniques, l' « OPEN SPACE* » et le travail en
plateau.
En ce qui concerne les DISPOSITIFS
ORGANISATIONNELS4, ces derniers visent la cohérence des
actions de chacun pour atteindre les buts de l'établissement. Chez BNPP
que l'on soit dans une agence physique, en « Pure Player », dans une
APAC ou en centre de gestion, les objectifs ont en commun la recherche de la
satisfaction client avec l'optimisation du profit, mais avec le digital, on
attend en plus de la réactivité, de la disponibilité et
une maîtrise des coûts de gestion.
On y retrouve de chaque côté une
organisation formelle qui répond à des critères
déterminés à savoir la typologie de la clientèle
ciblée, avec pour la structure non encore digitalisée une
relation avec les particuliers, les professionnels et les entreprises alors que
sur le digital nous sommes sur une relation avec les particuliers du
réseau. Que l'on soit digitalisé ou non, on utilise les
mêmes outils de base en termes de management de la performance et de la
gestion des ressources humaines (fichier client, outil de suivi, outil
d'animation commerciale, intranet, etc.). Cependant certains outils sont
spécifiques à la banque en ligne avec les « KPI* »,
les « LEADS* », les « AKIO* »
(messagerie sécurisée).
Pour les installations, elles sont totalement
différentes du fait des organisations nécessaires à mettre
en place pour la couverture géographique et la présence physique
attendue d'une partie des collaborateurs et de l'activité. Une fois
digitalisée les activités sont regroupées sur un
même site pour favoriser les échanges et l'agilité. C'est
l'exemple avec MAC 19 de BNP PARIBAS où l'on retrouve un centre de
formation pour le site et pour le réseau, une agence en ligne, des
centres d'expertises, travaillant pour toutes les agences de France, un CRC, un
Pure-Player, une MOA-MOE, un marketing online et des services administratifs,
soit plus de 1600 personnes sur un même site.
A un niveau macro, pour le classique nous sommes sur
des agences dans différentes villes, avec des services administratifs
également situés dans des villes distinctes. Enfin pour les
systèmes d'informations, il s'agit de la même base, des
mêmes outils, du même « ERP* » que l'on soit en
physique ou digital, que cela soit pour la relation client ou la gestion des
ressources humaines.
De plus, avec les nouvelles organisations qui
correspondent plus aux nouveaux modèles digitaux, on assiste à
une déhiérarchisation des rapports, une organisation moins
pyramidale. Afin que les collaborateurs d'un même groupe puissent se
repérer sur cette nouvelle organisation il faut donc pouvoir leur donner
des indicateurs, un benchmark.
On constate parfois une non adéquation entre
organisation et communication alors que cela est primordial pour le bon
fonctionnement d'une organisation ; en effet le manager
4
https://www.pearson.ch/Search?suche=Comportements+humains+et+management+5e+éd
12
d'un établissement financier peut se retrouver
confronté à la complexité des systèmes
organisationnels, cela concernera donc la structure, les modes de division du
travail, de coordination et les statuts des différents
acteurs.
A un niveau plus micro, au sein d'une entité,
dans les dispositifs organisationnels on distingue la logique des
intérêts (des objectifs adéquats, un système de
sanction-récompense : prime, augmentation, promotion), la
pondération entre l'individuel et le collectif ; de la logique des
sentiments avec la gestion des ressources humaines (entretien, accompagnement)
pour faciliter la mobilité interne, la polyvalence, une circulation
d'information décloisonnée, un recrutement de profils facilitants
la coopération pour des postes clés.
Au niveau de la CULTURE, il s'agit des valeurs, des
représentations et des mécanismes psychiques acceptés par
tous. Dans le cas présent, il y a deux possibilités car si
l'établissement bancaire est un Pure Player non affilié alors sa
culture lui sera propre et non partagée avec un établissement
classique, lui aussi indépendant et qui aura sa propre histoire, ses
propres valeurs (Société Générale et Boursorama).
En revanche si l'établissement digitalisé est rattaché
à un groupe avec une histoire et une philosophie alors elle devra avoir
un minimum de culture commune pour favoriser les échanges et
l'acculturation (Hello Bank et BNP PARIBAS).
C'est l'exemple de la Société
Générale qui porte ses propres valeurs et sa propre culture par
rapport au Crédit Du Nord (plus régionale) qu'elle a
racheté en 1997 (même si elle gère les nominations les plus
importantes) ou par rapport à Boursorama Banque qui est un
établissement totalement digitalisé avec sa culture propre mais
qui utilise le réseau SG pour certaines opérations de
dépôts. La Culture donne (que l'on soit digitalisé ou non)
la raison d'être d'un groupe, c'est une norme relationnelle qui donne
à la fois de la vision au travail et crée la vie dans un groupe
social. Même si cette organisation est informelle, elle n'en demeure pas
moins importante.
La force d'un groupe implanté localement
(crédit agricole) ou avec une vision internationale (BNP PARIBAS) tient
également avec la culture partagée par ses salariés, il en
va de même pour les structures digitalisées. Cependant il convient
d'être vigilant en cas de changement et de digitalisation en cours.
Comment vont réagir les collaborateurs d'une banque régionale
à un processus de digitalisation ? Comment va évoluer la culture
qui est comme une marque de fabrique, véhiculée par les
salariés et qui est ressentie par les clients ?
La communication est au coeur de l'identité
culturelle et personnelle, de la socialisation et du bon sens même si
l'on constate des écarts de compréhension interne entre les
centres de profits (agences) et les centres de coûts (pôle
succession), entre la banque en ligne et le réseau d'agences physiques
qui peuvent percevoir la banque en ligne d'un même groupe comme de la
concurrence alors que leur activité est complémentaire et que
cela répond à une attente des clients.
La culture fait appel à la valorisation du
collectif, à l'amélioration des qualités de
LEADERSHIP5, cela est surtout vrai dans des structures comme Orange
Bank, ING DIRECT avec le charisme de leurs dirigeants. Dans les organisations
plus orientée « Corporate » ou « Wealth
Management », le niveau de digitalisation étant encore
faible,
5
https://www.dunod.com/entreprise-economie/genie-du-leadership-mythes-et-defis-action-manageriale
13
on retrouve plutôt les anciennes façons
de valoriser le projet, l'individu avec une culture plus patriarcale que
participative.
Enfin pour la STRATEGIE DES ACTEURS, elle est plus ou
moins consciente et explicite. On la retrouve dans toutes les structures, elle
est menée de façon individuelle mais aussi collective. La
stratégie a le pouvoir de renforcer ou d'affaiblir le pouvoir de
cohésion de la culture ou de l'efficacité
espérée.
Dans le secteur bancaire, comme dans toute
activité, les managers doivent faire face à des stratégies
individuelles, que la structure soit digitalisée ou non. Eux-mêmes
ont une stratégie individuelle avec une rationalité
limitée. Les acteurs concernés mettent en oeuvre des jeux de
pouvoir : motivations, contrôle des zones d'incertitude,
flexibilité ou contre-pouvoir. Tout comme pour la culture, la
stratégie des acteurs est une organisation informelle très
importante.
La stratégie des acteurs ne dépend pas
spécifiquement d'une organisation digitalisée ou non, mais comme
les dispositifs sont différents et la culture également, il est
donc évident que des stratégies peuvent être
différentes selon qu'on se trouve dans une organisation de type
bureaucratique ou de type mécaniste avec un avancement programmé
du digital (plus organique) ou avec un avancement basé sur un
réseau (organisation plus réticulaire).
Une nouvelle organisation apporte de nouveaux
comportements et donc de nouveaux types de management.
Pour la logique des sentiments, il s'agit de faciliter
des rencontres et la constitution de réseaux informels comme les
« LAB* ». Dans leurs stratégies, les collaborateurs
seront prédisposés soit à coopérer, soit à
rentrer en CONFLIT6; la difficulté sera de solutionner le
conflit ce qui devrait normalement être plus simple dans une organisation
agile, mais étant déhiérarchisée, il risque d'y
avoir une remise en cause du hiérarchique. Cette remise en cause se
retrouvera plus facilement sur les néo-structures, sur les
néo-banques, sachant que dans les organisations encore traditionnelles
il y a une forte présence hiérarchique qui s'impose.
Exemple de relation possible au sein d'une structure
bancaire ayant une activité digitalisée et une autre classique,
la taille des cercles indique leur poids qui peut donc varier :
Dispositif Orga
Culture
Stratégie Acteurs
Dispositif Organisationnel
Culture
Stratégie Acteurs
Digitalisée Classique
6
https://www.devop.pro/etapes-gestion-conflits-manager.html
14
1.1.3 Le maintien de l'autorité et du pouvoir
dans un contexte évolutif et se situant à différents
stades.
Dans la société d'aujourd'hui, les
évolutions que l'on constate dans le secteur bancaire sont
régulières, fortes et incrémentales. Aujourd'hui
l'initiative individuelle est importante. Les organisations historiques comme
les digitalisées voient désormais l'être humain comme une
ressource et non plus comme un coût.
Que l'on soit digitalisé ou non,
l'autorité présente une part de leadership. Une notion
particulière à prendre en considération est le fait de
pouvoir laisser la possibilité de contester, ce qui semble correspondre
plus avec une organisation organique et donc digitale. Le fait de laisser
contester montre de la vulnérabilité, donc de la souplesse et
affirme alors l'autorité (Morning brief quotidien, réunion
commerciale hebdomadaire, Global People Survey*).
Dans les différentes organisations, les
mécanismes du pouvoir sont analysables comme des rapports de force entre
des acteurs (salariés) donc chacun possède des ressources lui
donnant du pouvoir sur les autres (cas d'un manager expérimenté
avec des connaissances sur le segment du particulier, du professionnel ou de
l'entreprise par rapport aux collaborateurs).
Le pouvoir n'est pas un attribut en soi, il est le
fruit d'une situation organisationnelle et d'une habileté
stratégique. En effet dans le domaine bancaire on constate l'existence
d'un pouvoir hiérarchique mais également fonctionnel sachant que
le fonctionnel (management de projet) se retrouve plutôt dans la banque
en ligne avec surtout le marketing et la conformité.
Que l'on soit en banque en ligne ou dans le
réseau standard, la position hiérarchique est certes une aide
mais pas une garantie de pouvoir.
Le leadership nait des caractéristiques
culturelles de l'organisation, qui définissent à la fois la
légitimité du leader et les valeurs auxquelles la vision qu'il
propose doit être fidèle.
Le leadership est différent du pouvoir mais il
peut légitimer l'autorité. En effet, exercer un leadership permet
d'amener des personnes à accomplir une tâche volontairement, il
s'agit de persuader, de convaincre. Cela est important au niveau des nouvelles
fonctions centralisées en banque en ligne où l'on retrouve
beaucoup de fonctionnels et moins de hiérarchiques avec des fonctions de
MOA* ou MOE* par exemple. Cela peut également être important dans
une équipe fédérée dans une petite agence
physique.
Pour le manager (banque en ligne) ou le directeur
(réseau), les styles de direction ont un impact sur l'atteinte des
objectifs. Il y a un débat autour du meilleur style de management
à avoir mais on tend de plus en plus à privilégier un
style adaptatif qui permet de mieux épouser les différentes
situations entre centre coût et centre de profit, petite structure et
pôle national, etc.
Pour toutes des situations et quel que soit leur
degré de transformation, il y a différentes façons pour
peser sur le comportement d'autrui (des collaborateurs cadres ou techniciens).
On retrouve des notions telles que le pouvoir, l'autorité
légitime et l'autorité personnelle.
15
Ces 3 typologies reposent sur 2 méthodes que
sont celle du « Prince » pour le pouvoir et l'autorité
légitime (Machiavel) et le « Leader » pour l'autorité
légitime et l'autorité personnelle.
Pour LE POUVOIR ; l'exercer au niveau individuel
demande des qualités de stratège et d'habileté dans le
jeu. Pour pouvoir diriger, le manager doit limiter sa dépendance aux
autres, se ménager des ressources.
Pour L'AUTORITE ; le manager doit être
exemplaire, il doit également trouver des relais d'influence dans le
groupe. Il doit comprendre les valeurs fortes qui prévalent dans
l'organisation et s'y conformer.
Pour L'AUTORITE PERSONNELLE ; le manager doit avoir la
capacité d'élaborer une vision, de l'incarner et de la
transmettre. Il devra dès lors (au niveau d'un groupe) trouver des
relais d'influence. Il doit comprendre les valeurs fortes, adapter son style de
management tout comme la vision proposée aux collaborateurs.
Aujourd'hui, l'autorité doit arriver à
maintenir de la proximité dans des organisations qui développent
le travail à distance. C'est l'exemple du télétravail chez
BNP PARIBAS concernant certaines fonctions supports ou administratives pour
lesquelles les collaborateurs concernés travaillent depuis chez eux une
journée par semaine. Dès lors se pose la question du
contrôle de l'activité, du maintien de la motivation et de la
création de sens sans perdre de pouvoir pour le manager, tout en
respectant l'autorité hiérarchique pour les collaborateurs. Chez
BNPP par exemple, sont concernés des fonctions de type Ressources
Humaines, pilotage et marketing.
L'autorité fait également appel à
la confiance pour le télétravail et le « Flex Office* »
qui se développent dans les entreprises (« Si vous avez
confiance en vous-même, vous inspirerez confiance aux autres »
GOETHE).
Dans les nouvelles organisations digitalisées
où se côtoie une organisation matricielle et organique, on
retrouve la fois du management fonctionnel et du management
hiérarchique, c'est le cas des chefs de produits qui travaillent avec
des opérationnels (dont des techniciens) rattachés à des
managers.
Dans les établissements digitalisés, on
retrouve également beaucoup de consultants pour des interventions, ces
derniers n'ont pas de pouvoir légitime mais doivent faire preuve d'un
pouvoir personnel.
Le digital apporte une mutation du travail et il fait
appel à des degrés d'autonomie de plus en plus indispensables
pour des organisations bancaires en pleine mutation.
Pour conserver leur pouvoir et leur autorité,
les managers d'entités digitalisées tout comme les directeurs des
structures qui vont se digitaliser doivent travailler sur le lâcher
prise. Ils doivent être flexibles, s'adapter aux hommes et aux exigences
de l'environnement.
A chaque niveau d'autonomie, se posera le dilemme des
délégations de pouvoir (normés et décidés en
siège). Au niveau individuel il y aura donc une problématique
entre l'envie
de réaliser son travail et la peur que cela
soit réalisé par le système. Au niveau du groupe, la prise
d'autonomie va varier entre le respect des règles d'un groupe et la
défense des intérêts collectifs. Enfin, à un niveau
plus global, on parlera de la volonté de maîtrise, de la
possibilité d'avoir de la marge de manoeuvre pour des motifs de
réactivités ou de coûts.
« Le leadership désigne l'art et la
manière d'exercer le pouvoir et pose le problème de la
légitimité de l'autorité de celui qui l'exerce »
Éric Jean GARCIA7.
1.2 LA RESISTANCE AU CHANGEMENT SELON L'AVANCEE DE LA
DIGITALISATION
1.2.1 Le changement organisationnel avec les
comportements individuels et collectifs
Il existe (selon l'école de PALO ALTO) avec
Grégory BATESON, 2 types de changement. Le 1er est un
changement de type 1, cela concerne un changement à l'intérieur
d'un système mais qui ne modifie pas les règles de son
équilibre, c'est le cas par exemple des nouvelles procédures
d'ouverture de compte digitalisées pour lesquelles les nouveaux circuits
doivent fluidifier le parcours depuis l'inscription sur le site jusqu'à
l'obtention des moyens de paiement des clients, ce qui est d'autant plus vrai
à l'heure actuelle où le digital se doit de faciliter nos
démarches et nous permettre de gagner du temps , d'y retrouver une
valeur ajoutée par rapport au circuit classique.
Le 2nd changement est un changement de type
2, dans ce cas le changement affecte et modifie le système vers un
nouvel équilibre. Cela peut concerner un établissement qui fait
évoluer en parallèle son modèle historique et sa banque
Pure Player, puis qui décide compte tenu de la concurrence des
Néo-banques de séparer des 2 organisations afin d'alléger
les risques et le poids de la conformité sur la Pure Player afin de la
rendre plus agile et concurrentielle, c'est le cas de BNP PARIBAS avec Hello
Bank et Nickel.
La digitalisation apporte un changement
organisationnel, dès lors il faut prendre en compte la notion de
rationalité limitée.
Pour Michel CROZIER & Erhard
FRIEDBERG8, l'individu est central dans une organisation. Pour nous,
cela signifie que dans chaque organisation le collaborateur est
nécessaire et qu'il vient en complément des nouveaux outils
digitaux.
16
Figure 1
http://www.cso.edu/home.asp
Figure 2
http://www.cso.edu/home.asp
7
https://www.dunod.com/entreprise-economie/genie-du-leadership-mythes-et-defis-action-manageriale
8
https://www.pearson.ch/Search?suche=Comportements+humains+et+management+5e+éd
17
Lors d'un changement organisationnel, il convient au
niveau des comportements individuels et collectifs de considérer que
l'acteur a une marge d'action (autonomie, opportunisme, zones d'incertitudes
dans l'organisation et incertitude entre l'organisation et son environnement)
et que l'acteur a une « rationalité limitée » car il va
choisir la solution qui lui paraîtra la meilleure à l'instant
« T », dans une situation déterminée.
Toujours lors de ce changement organisationnel, les
acteurs doivent négocier le pouvoir avec les autres individus car le
pouvoir est une relation entre acteurs et non pas l'attribut de certains
acteurs avec la notion de marge de liberté.
Dans les structures en pleine transformation ou pour
faciliter les passerelles entre les individus, il faut faire attention à
faciliter l'intégration des « anciens », c'est-à-dire
des collaborateurs expérimentés, dans les nouvelles
équipes.
Kurt LEWIN9 est un auteur fondamental pour
comprendre l'importance de suivre des étapes clés afin de
réussir un changement organisationnel par rapport au ressenti et au
comportements individuels ou collectifs. La digitalisation bancaire est un
changement fondamental de l'organisation du domaine bancaire, ses
répercussions sont fortes, profondes et loin d'être simplement
incrémentales.
Dans sa théorie de 1951, Kurt LEWIN parle de 3
phases et de la nécessité de « décristallisation,
mouvement et cristallisation », cela nous concerne à tous les
niveaux que l'on soit un petit groupe ou un pôle entier.
Dans la phase de décristallisation, il faut
motiver les équipes pour le changement. Pour cela on fait un état
concernant le stade de digitalisation, on explique la nécessité
du changement et on argumente sur la nécessite de changer de pratique.
On entend et on écoute les équipes car on cherchera
l'adhésion afin de porter le projet de digitalisation ou
d'évolution du processus de digitalisation.
Dans la phase du mouvement, le manager doit piloter.
On définit grâce à notre autorité, notre leadership,
la nouvelle façon de faire, le nouveau processus ; on en présente
les bénéfices, on identifie les résistances probables en
cherchant à les traiter immédiatement.
L'ensemble de la direction doit tenir le même
discours auprès des collaborateurs, le manager doit mettre en oeuvre des
objectifs minute10, c'est-à-dire une décomposition de
l'objectif final en plusieurs objectifs plus petits et facilement
atteignables.
Enfin, la cristallisation vise à stabiliser la
nouvelle approche avec la mise en place de processus formalisés, tout en
élaborant un système de récompense ou sanction et en
maintenant une communication riche avec les principaux concernés,
c'est-à-dire les collaborateurs « digitalisés ». C'est
à ce prix qu'une restructuration est réussie.
9
https://www.manager-go.com/gestion-de-projet/le-changement-par-lewin.htm
10
https://www.cadre-dirigeant-magazine.com/news/le-nouveau-manager-minute-de-ken-blanchard-et-spencer-johnson
18
Figure 3
http://organisationdevelopment.org/the-theorists-kurt-lewin
LA RESISTANCE AU CHANGEMENT se manifeste par des
réactions émotionnelles (perception de rupture) et des
réactions rationnelles (évaluation des risques et des gains). Le
changement organisationnel est une transformation de l'organisation qui impacte
les dispositifs, la culture et la stratégie des acteurs. La
théorie du changement de Kurt LEWIN s'applique sur les 3 sphères
précitées.
Sur l'organisation, la digitalisation bancaire doit
conduire à un état de compatibilité des 3 sphères
de l'organisation. Le choix de modifier certains dispositifs peut provoquer une
crise à cause des répercussions sur les autres sphères.
L'évolution de la culture (plus lente) est possible en travaillant
auprès des individus de l'organisation via la formation (MY CAMPUS chez
BNPP), le recrutement, la communication, etc.
Le changement dans un groupe (amené par un
manager) passe par une évolution des normes du groupe. Comme nous
intégrons des collaborateurs issus du réseau classique afin de
pouvoir utiliser leur technicité, il faut également qu'ils
puissent s'adapter aux nouveaux outils (flux, entrée en relation,
satisfaction instantanée) et qu'ils puissent échanger avec les
collaborateurs issus des recrutements extérieurs et qui possèdent
déjà la culture du digital. Il faut une phase d'apprentissage
pour faciliter le changement et que la digitalisation soit adoptée par
l'ensemble des acteurs internes qu'ils soient techniciens, cadres ou
managers.
1.2.2 Gérer le conflit, savoir coopérer
et négocier pour un objectif commun avec des intérêts
différents.
Que l'on soit une agence bancaire dans un village du
massif central, un « CRC » à Lille, un centre
administratif de gestion des prêts aux entreprises en Corse, il y a aura
toujours pour un manager la problématique de gestion des conflits. Le
conflit existe dans les organisations historiques, dans les
Néo-organisations et encore plus lors d'un changement et surtout dans
des structures plus organiques avec une remise en cause latente de
l'autorité et du pouvoir.
UN CONFLIT11, quel qu'il soit, est souvent
régit par les mêmes phases à savoir une phase de
prémices, puis de divergence latente, d'agitation, de contestation et
enfin de conflits déclarés. Il existe différents types de
conflits, ces derniers seront donc soit REALISTES, soit IRREALISTES. Comme le
dit Sun TZU dans son oeuvre, « même ceux qui se détestent
s'aideront mutuellement s'ils sont embarqués dans le même navire
». Cela
11
http://www.team4development.fr/gestion-et-resolution-de-conflit-au-travail-par-le-coaching
19
signifie que même avec des intérêts
individuels divergents, pour l'intérêt du collectif, les individus
s'associeront en vue de la réalisation d'un objectif réaliste
commun.
A titre d'exemple, un cas fut révélateur
en réunion lors de la mise en place de la sollicitation client et du
choix des canaux de communication, en effet deux personnes n'ayant pas
forcément de points en commun mais plutôt des oppositions ont
dû après des échanges argumentés faire preuve de
compromis afin de préserver l'intérêt de l'entreprise tout
en le combinant à la satisfaction de la clientèle.
Tout manager, que cela soit pour un centre de
coût, pour un centre de profit, pour une équipe projet ou encore
pour des collaborateurs en télétravail, doit susciter la
coopération, la motivation en composant avec des idéologies
différentes, qui produisent donc des méthodes d'intervention
différentes, des conceptions du travail différentes et une
ressource clés : l'être humain (par rapport à
l'Intelligence Artificielle).
Généralement un conflit provient d'une
divergence de point de vue, d'une lutte de pouvoir et c'est très
présent lors d'un changement car on bouge les lignes et cela offre des
opportunités pour les acteurs qui font parfois preuve d'un comportement
opportuniste ou d'une volonté d'imposer leur choix sachant que cela
impactera la ligne de conduite d'une entité ou d'un groupe
bancaire.
Le conflit est une notion encrée dans la
culture occidentale et donc Française, pour nous elle est donc
structurante et on le considère comme faisant partie de notre quotidien.
Le conflit apparaît comme une nécessité pour pouvoir
avancer. On travaillera donc sur la capacité des managers à le
gérer et à sortir d'un conflit. A l'opposé, dans la
culture asiatique et surtout chinoise on se méfie du conflit et on
cherche donc à l'anticiper.
FigurB 4
http://www.tBam4dBvBlopmBnt.fr/wp-contBnt/uploads/2013/03/typBs-dB-gBstion-dB-conflits.jpg?x66465
20
Christophe DEJOURS ne parle plus des acteurs dans une
organisation mais d'agents. Il distingue les deux car pour lui l'acteur agit
avec de l'autonomie dans son travail, l'agent quant à lui, subit
l'organisation du travail.
Tout de suite, on comprend d'où peut venir un
conflit avec des agents pouvant éprouver des difficultés à
coopérer ce qui va les empêcher de faire ce qui est attendu d'eux.
C'est l'exemple de l'exécution des tâches attendues par des
administratifs travaillant dans un Pôle d'Appui et de Soutien au Commerce
ayant déjà vécus de nombreux changements et qui,
étant proches de la retraite, doivent vivre la digitalisation de leur
activité et redonner un sens à leur quotidien.
Face à un conflit, il faut chercher des
leviers, il faut créer des conditions de négociation mais quand
on est un agent, on ne peut pas négocier car l'organisation impose les
choses. Dès lors il faut mettre en place des espaces de parole sur le
sujet du travail, grâce à cela l'agent devient un
acteur.
Un conflit se nourrit d'hostilité et
d'agressivité, il en existe de 2 types. Le premier est réaliste
si c'est un moyen, le second est irréaliste si c'est juste une fin en
soi. Une notion importante de la gestion d'un conflit dans le cadre d'une
digitalisation tient dans la COMMUNICATION.
Pour résoudre un conflit, il est
préconisé d'avoir un médiateur, un arbitre ou un
conciliateur. Pour comprendre un conflit, il faut comprendre les 2 logiques qui
amènent à ce conflit, il faut donc comprendre ce qui
relève de la logique des intérêts et ce qui relève
de la logique des sentiments. Il ne faut pas oublier que dans toutes les
situations, les 2 logiques sont à l'oeuvre de façon
imbriquée et plus ou moins ambiguë.
Dans le secteur bancaire digitalisé, le travail
en plateau (par grappe) apporte beaucoup de conflit et surtout des conflits
irréalistes comme si cela permettait de palier à la routine
professionnelle. En effet, cela donne le sentiment d'un catalyseur à
conflit plutôt qu'à coopération. D'où l'importance
du type de management appliqué. Les deux logiques font échos
à la logique des valeurs.
Au niveau de LA LOGIQUE DES INTERETS12, les
individus sont conduits à une attitude fondamentalement conflictuelle,
mais ils demeurent réalistes, la coopération même fragile
est possible.
Au niveau de LA LOGIQUE DES SENTIMENTS13,
coopération et conflit sont présents dans les relations, les
conflits sont irréalistes car chargés d'affect et potentiellement
plus violents.
En matière de négociation pour sortir
d'un conflit, l'idéal est de viser une négociation
intégrative qui implique une convergence d'intérêts pour
chacune des 2 parties. Les groupes ont tendance à renforcer la
coopération entre leurs membres mais cela se fait souvent au prix d'une
plus grande conflictualité avec l'extérieur. Les organisations,
du fait qu'elles se fondent autour d'une action collective, sont la source de
nombreux antagonismes, essentiellement créés dans la
sphère des dispositifs organisationnels. Par exemple, pour BNP PARIBAS,
il y a un réel esprit banque en ligne mais une rupture
12
https://www.pearson.ch/Search?suche=Comportements+humains+et+management+5e+éd
13
https://www.pearson.ch/Search?suche=Comportements+humains+et+management+5e+éd
21
avec le reste du réseau physique, une
incompréhension entre les individus issus des 2 univers.
Le manager d'une organisation, d'une agence, d'un
pôle, d'une « maison » des entrepreneurs pourra jouer
sur ces dispositifs pour limiter les antagonismes mais tout en sachant qu'il ne
pourra pas les éliminer. Sachant qu'on ne pourra jamais éviter
les conflits, pour les limiter en tant que manager on cherchera à
entretenir la cohésion en créant des conditions favorables
à une bonne entente collective en lien avec la notion de qualité
de vie au travail. Pour fédérer les équipes, pour donner
suite à la digitalisation du secteur bancaire, il est important d'aider
les collaborateurs à se sentir unis (organisation de dates
anniversaires, challenges communs, création de
communautés).
On remarque souvent qu'un problème peut
provenir d'une difficulté de communication, entraînant ainsi des
malentendus, dès lors le manager devra adopter une posture basse, faire
preuve d'écoute et inviter les collaborateurs concernés à
un entretien commun. Si on constate de la colère, on ne doit pas rester
passif, on cherchera à factualiser ce qui évitera de basculer
dans l'émotionnel et donc l'irréaliste.
Cependant si entre des acteurs le lien n'existe plus,
alors il vaut mieux faire des entretiens séparés en cherchant
toujours à formaliser et rendre impersonnel le conflit afin d'aboutir
à un compromis et provoquer une rencontre plus calme des protagonistes.
Le recours au conciliateur se fera avec si un conflit trop
ancré.
Quoi qu'il en soit, dans le secteur bancaire,
digitalisé ou non, comme dans tout secteur, le manager devra
développer sa capacité à gérer le conflit, amener
à la coopération car il a des objectifs à atteindre et il
ne peut pas le faire sans les acteurs qui vivent le changement de mode de
travail avec la digitalisation de leur activité.
1.2.3 Le manager sera-t-il un facilitateur du
changement et quel peut être le rôle des salariés
?
Le manager est une personne qui contribue à
transformer le travail de ses collaborateurs en performance et en
parallèle il doit atteindre les objectifs qu'on lui a fixé ou
qu'il s'est fixé.
Pour faciliter la transition inéluctable vers
la digitalisation, le manager doit pouvoir connaître, les
personnalités et les caractéristiques des individus au sein de
son organisation. Il doit maîtriser les jeux d'acteurs, les dispositifs
organisationnels et surtout mettre en avant une culture commune comme ciment du
groupe.
Il paraît donc plus simple de faire
évoluer une personne déjà présente dans
l'entreprise et qui en connaît le fonctionnement. Cependant et cela est
surtout vrai dans les grands établissements bancaires, on constate des
transfuges de manager d'autres secteurs d'activité mais toujours avec un
lien bancaire plus ou moins ténu (téléphonie, banque). La
nouvelle responsable d'Hello Bank France est issue du monde de
téléphonie alors que le précédent venait du monde
bancaire ce qui présentait des freins, il s'agit du choix
stratégique fait par BNPP afin de facilité le changement, afin
d'être compétitif et de continuer à exister.
A l'opposé chez Boursorama (filiale de la
société générale), depuis novembre 2017 il y a une
nouvelle direction qui doit mener à bien la stratégie 2020 de
l'entreprise (avoir plus
22
de 2 millions de clients d'ici 2020) avec la
nomination de Mr Benoît GRISONI qui travaille dans l'entreprise depuis
1998 et qui a évolué à différents postes avec de
plus en plus de responsabilité.
Le manager évolue dans un espace collectif avec
des collaborateurs, dans une entité et au sein d'un environnement qui
évolue, change et donc se digitalise. Il y a deux visions concernant le
rôle d'un manager : avoir un rôle tourné vers
l'intérieur (utilisation des ressources, pilotage, animation, GPEC) mais
aussi vers l'extérieur (clients, direction, partenaires).
Il est évident que le manager (ou le leader)
doit faciliter la transformation, la difficulté tient aussi au niveau du
manager lui-même et donc les freins dont il peut faire preuve. Tout
individu peut être un frein, il faut donc réfléchir au
meilleur compromis afin de ne plus être juste un manager mais un leader
qui va convaincre les acteurs et les agents pour l'atteinte d'un objectif
commun malgré la rationalité limitée et des
intérêts divergents.
Il existe 2 principaux styles de management, ces
approches doivent faciliter la transition et le changement pour réussir
la digitalisation. Les deux styles sont complémentaires. On retrouve
l'APPROCHE COMPORTEMENTALE qui implique une réaction différente
en fonction des comportements et une APPROCHE SITUATIONNELLE qui implique une
réaction différente en fonction des situations
rencontrées.
Pour L'APPROCHE COMPORTEMENTALE, BLAKE &
MOUTON14 proposent une grille managériale15 qui
fait ressortir cinq styles de management à l'appui de deux types de
comportements à savoir l'orientation relation (prise en
considération des acteurs, des relations humaines) et l'orientation
tâche (définition des rôles, de la production). Il y a un
lien fort entre le leadership et le manager car c'est le style de leadership
qui détermine le comportement du manager. Cela reflète l'exercice
du pouvoir dans une organisation ainsi que la délégation de ce
pouvoir.
- Pour le style du laisser-faire, nous sommes avec un
manager plutôt laxiste et qui ne prend pas ses responsabilités, il
cherche à éviter le conflit.
- Pour le style social, nous sommes sur du
participatif et les collaborateurs sont écoutés, ils sont au
centre de l'organisation qui les voit comme une ressource.
- Pour le manager centré sur la tâche, il
sera autoritaire, autocratique, avec la réalisation des objectifs en
premier au détriment de l'aspect humain.
- Pour le style intégrateur, il y a un
équilibre entre l'aspect humain et l'atteinte des objectifs.
- Enfin il y a le style intermédiaire
(paternaliste), ce dernier vise l'équilibre ce qui est d'autant plus
difficile à atteindre car il est impossible de tout
concilier.
Pour L'APPROCHE SITUATIONNELLE, HERSEY &
BLANCHARD16 préconisent une adaptation à la
maturité des collaborateurs (allant de S1 à S4, S1 étant
une faible maturité et S4 étant une maturité très
élevée) et un pilotage constant de la délégation.
Pour eux il n'y a pas de bon ou mauvais style de management, il faut qu'il soit
adapté en fonction du degré d'autonomie des collaborateurs, des
salariés.
14
http://dumanagerauleaderagile.blogspot.fr/2016/04/grille-de-blake-et-mouton.html
15
https://www.marketing-etudiant.fr/grille-manageriale-blake-et-mouton.html
16
http://www.meltis.fr/le-management-situationnel-selon-hersey-et-blanchard/
Le leadership peut être directif où le
leader est le seul à décider. Quand il est persuasif, il cherche
à fédérer des équipes vers un objectif. Avec un
leadership participatif, le manager est sur un pied d'égalité
avec ses collaborateurs. Enfin avec le style délégatif on a une
responsabilisation des équipes et une délégation des
prises de décision.
23
Figure 5 BLAKE & MOUTON Figure 6 HERSEY &
BLANCHARD
Les salariés ont conscience de la
nécessité de la digitalisation de leur établissement, tous
les établissements travaillent à leur digitalisation et
réfléchissent au rôle que peuvent ou doivent tenir les
salariés. Une étude BVA1718 indique que 70 % des
salariés interrogés souhaitent être formés
(03/10/2017) et que 69 % souhaitent participer à des groupes de travail
interne aux établissements bancaires. Cela nous montre leur motivation
à s'adapter et à réussir la transition vers un nouveau
modèle.
Dans le secteur bancaire, les salariés ont
facilement accès aux nouveaux outils de communication (messagerie
instantanée, réseaux sociaux, visio-conférences,
etc.).
Dès lors, ils ont également un
rôle important à jouer pour la réussite de la
digitalisation. Que l'on soit à la Banque Postale ou chez Rothschild, on
retrouvera différents types de comportement de la part des
salariés.
Pour faciliter le rôle des salariés et
limiter la RESISTANCE AU CHANGEMENT, il faut donc analyser les 4 comportements
qu'on risque de rencontrer.
En effet un collaborateur peut être ambivalent
car il sera pour le changement mais avec une attitude contre, il peut aussi
être un opposant, c'est-à-dire contre le changement et avec une
attitude contre. Les salariés peuvent également être
indifférents, c'est-à-dire insensible, donc ni pour, ni contre.
Enfin ils peuvent être des alliés en étant pour le
changement avec une attitude facilitatrice.
Il est important de faire évoluer le
comportement des salariés, ainsi il faut faire changer de position ceux
qui sont des opposants, ceux qui sont bloqués par leur incapacité
(besoin de formation) et ceux qui n'ont ni la volonté, ni la
capacité ; pour que le maximum des acteurs soient motivés et
s'engagent.
1.3 L'ORGANISATION DEHIERARCHISEE COMME MODELE
?
1.3.1 Le développement du management à
distance, le télétravail, une nouvelle organisation.
17
https://www.bva-group.com/sondages/salaries-transformation-digitale-sondage-bva-villa-numeris-microsoft-experience17
18
http://www.abilways-digital.com/magazine/les-salaries-face-a-la-digitalisation-de-leur-entreprise
24
La digitalisation du secteur bancaire apporte le
management à distance avec le développement de nouvelles
méthodes et de nouveaux métiers. Dès lors il nous faut, en
tant que manager donner du sens et motiver nos collaborateurs.
En tant que manager : le pilotage, les échanges
et les accompagnements doivent viser la performance (brief, réunion
hebdomadaire, point mensuel et quadrimestriel). Lorsque l'on vit cette
transformation fondamentale, si on est figé en termes de croyance dans
l'idéologie, sera-t-on capable de penser autrement les
difficultés qui se présenteront ? Les leviers de contrôles
seront différents, le besoin de contact physique demeurera.
On constate un aplatissement de l'organigramme des
établissements bancaires qui revoient certains de leur métier
mais aussi une DEHIERARCHISATION ce qui nécessite une revue des pouvoirs
délégués (suppression de postes intermédiaires,
création de nouveaux postes sans benchmark). Le digital crée de
nouvelles opportunités mais nécessite de nouveaux
contrôles.
Le travail à distance nécessite tout
autant voire plus d'engagement de la part des acteurs concernés. Dans
les établissements plus organiques, l'entreprise est
individualisée, elle va s'adapter à ses ressources et à
son environnement (International Financial Services de
BNPP).
On parle de LEAN MANAGEMENT19 afin de
fidéliser les collaborateurs. Le changement peut être stressant
pour les salariés sachant que la réorganisation apporte une
nouvelle démarche d'efficacité opérationnelle
(création de nouveaux postes en banque en ligne basés sur
l'excellence opérationnelle).
La déhiérarchisation a amené
à faire un diagnostic des processus RH, du traitement administratif de
certaines tâches et de l'externalisation d'autres fonctions. Le
télétravail concerne 16% des salariés aujourd'hui en
France. Chez BNPP, les phases de test sont terminées et le
système est déployé pour des fonctions
support.
Attention car il y a une différence entre le
TELETRAVAIL20 et le travail à distance (l'un est volontaire,
l'autre fait partie de la stratégie de l'entreprise), cependant les deux
exigent un nouveau mode de management plus complexe compte tenu de la distance
physique et d'une culture qui devrait être différente.
Il faut donc pouvoir fluidifier les échanges
entre les individus ainsi que la réglementation. Le manager devra
peut-être laisser de côté une partie de son expertise
technique car il ne pourra pas être aux côtés de ses
collaborateurs. De plus, le manager n'aura plus la maîtrise de
l'information tout en devant travailler sur la fluidité de sa
transmission. Les enjeux pour le manager seront d'instaurer un sentiment
d'appartenance, d'harmoniser les pratiques, de clarifier le rôle de
chacun et de responsabiliser les intervenants.
La déhiérarchisation permet aux managers
de piloter la performance et aux collaborateurs de faire preuve d'autonomie. Le
manager doit nouer un lien fort avec ses
19
http://www.oryxconseil.com/2015/07/lean-management-fideliser-les-clients
20
http://www.focusrh.com/strategie-rh/organisation-et-conseil/repenser-le-management-l-ere-du-teletravail-29413.html
25
salariés, il doit aider à donner du sens au
travail d'une équipe, il doit faire monter en compétence les
collaborateurs même si ces derniers travaillent à
distance.
Le télétravail concerne pour le moment un
faible pourcentage des salariés du secteur bancaire, cependant il est
appelé à se développer d'autant plus avec le
développement des missions transversales (processus, projet,
etc.).
Afin de favoriser la réussite de la mise en oeuvre
du management à distance, il faut en
tant que manager :
- Hiérarchiser les activités à forte
valeur ajoutée.
- Clarifier les responsabilités et
développer l'interdépendance.
- Fixer les règles du jeu et harmoniser les
méthodes de travail.
- Optimiser les outils de communication et la diffusion
de l'information.
- Répondre aux attentes
spécifiques.
- Savoir être dans la proximité
relationnelle et la confiance.
- Entretenir un climat de coopération et un
sentiment d'appartenance.
- Disposer d'un dispositif de reporting efficace et
responsabilisant.
Figure 7
https://www.google.com/manager-a-distance
Le manager 2.0 doit donc être capable
d'établir des règles qui doivent être souples, il doit
savoir être présent pour ses collaborateurs sans être
à leur disposition, il doit savoir garder le contrôle sans passer
pour un contrôleur même si nous sommes sur des
établissements bancaires qui mettent en oeuvre le travail en plateau, le
travail à distance ou le télétravail.
1.3.2 Un degré de maturité est-il
nécessaire, faut-il de l'autonomie ?
L'avènement de la digitalisation bancaire et
donc de l'ensemble du secteur bancaire a fondamentalement modifié le
quotidien des salariés leur demandant de nouveaux comportements et
l'utilisation de nouveaux outils.
En tant que manager, il faut travailler sur le
« Lean Management* » pour favoriser la prise d'initiative,
pour former rapidement et efficacement les salariés à la prise de
responsabilité.
Le manager doit donc adopter de nouveaux indicateurs
de performance, mettre en place des reportings et des contrôles internes
tout en veillant à ce qu'ils soient compris et adoptés par les
collaborateurs qui vivent la digitalisation.
Les processus sont automatisés et
dématérialisés, l'objectif affiché est la recherche
de la performance mais pour cela il faut que les collaborateurs
concernés fassent preuve de MATURITE et qu'ils soient
autonomes.
Nous sommes au coeur de la mutation du travail et de
la digitalisation bancaire qui amène au travail 2.0. A l'opposé
des structures qui sont encore bureaucratiques mais dont le nombre diminue,
nous avons les organisations dites organiques.
Il est indispensable que les collaborateurs soient
autonomes car il y a une phase de négociation pour accompagner le
changement et anticiper les situations conflictuelles. Il ne faut pas
être dans l'excès de défense ou d'attaque car cela
aboutirait à la perte de contrôle.
Pour Mary Parker FOLLET21 et allant plus
loin qu'Henri FAYOL, il faut un management respectant les acteurs et les
agents. Le conflit ne doit pas être évité ou ignoré,
il doit être anticipé afin d'apporter des réponses, afin de
rassurer les collaborateurs qui vont vivre le changement dans leur
quotidien.
Ces deux auteurs (20ème
siècle) ont mis en oeuvre leur théorie, permettant aux
entreprises du 21ème siècle de continuer à
viser la performance. Que les établissements bancaires soient
digitalisés ou non, le manager doit chercher le même objectif et
considérer le collaborateur comme une ressource. Pour cela il faut
accompagner les collaborateurs à être plus autonome et plus mature
professionnellement.
26
Figure 8 Mary-parker-Follett-management-visionary Figure
9
http://colloque-fayol.emse.fr/henri_fayol.php
Mais il y a une limite importante à la
déhiérarchisation du domaine bancaire, il ne faut pas être
idéaliste, il ne faut pas trop d'autonomie ou d'initiative non plus car
il y a un risque de perte de sens, de perte de culture commune et donc une
désorganisation des dispositifs en place. Le digital a
créé et crée de nouvelles opportunités mais aussi
de nouveaux risques obligeant à de nouveaux contrôles.
Les établissements non encore
digitalisés ne doivent pas précipiter leur digitalisation par
peur de disparaitre ou de ne plus être compétitifs, il ne faut pas
digitaliser son organisation ou ses processus dans l'urgence, il faut susciter
l'engagement des collaborateurs, sans oublier que les changements visés
doivent paraître et être nécessaires.
Dans les établissements bancaires, on retrouve
évidement tout type de collaborateurs du moins flexible au plus souple
et différents types d'organisations, c'est à dire de la
bureaucratique à l'organique. Tous ces éléments ont un
rôle à jouer.
21
https://www.pocketbook.co.uk/blog/2015/05/05/mary-parker-follett-management-visionary
27
Les individus doivent être flexibles, ils
doivent faire preuve d'engagement et d'implication. Dans les nouvelles
organisations, les stratégies individuelles sont encadrées par le
contrôle social.
En échos à un modèle plus
organique, l'entreprise va s'adapter aux hommes, elle sera vue comme plus
individualisée, plus agile, plus souple avec une plus forte
réactivité, nécessitant donc plus de maturité et
d'autonomie de la part de ses acteurs.
Les managers devront eux-mêmes développer
leur MATURITE professionnelle, leur démarche devra être
pragmatique et se faire par itération (questionnement-hypothèse
action). Il convient également de s'interroger concernant les 3 niveaux
: individus, groupe, organisation.
L'organisation déhiérarchisée
apporte de nouvelles organisations et donc de nouveaux comportements. Une
organisation moderne naît dans un contexte social et historique
spécifique, elle est contingente à un environnement, on retrouve
la bureaucratie dans un environnement stable et une organisation plus organique
dans un environnement turbulent et innovant. Ce dernier correspondant plus au
domaine bancaire d'aujourd'hui.
Pour les nouvelles organisations, que cela soit pour
une « Fintech* » ou un établissement rural, pour une
structure orientée particulier ou entreprise, elles doivent faire face
à des enjeux importants car on côtoie des organisations
transversales, des organisations apprenantes avec des formes de
responsabilité accrues comme l' « Empowerment* » qui
vise à faire descendre la responsabilité, à favoriser la
maturité professionnelle et donc l'AUTONOMIE au plus près du
terrain et donc de l'individu, de l'acteur.
Même si on s'intéresse beaucoup à
la maturité et à l'autonomie des collaborateurs, il ne faut pas
oublier le rôle des managers. En effet ils devront relayer leur
stratégie, leur vision ou en tout cas et à minima relayer celle
de leur direction.
On agira donc depuis le niveau de l'animation jusqu'au
contrôle en fonction des différents degrés d'autonomie que
l'on va constater.
La délégation sera également
faite en fonction de l'environnement et en fonction des acteurs (ou agents) en
place. L'objectif sera ici, dans le cadre d'une « Business Unit*
», d'animer, de susciter la coopération dans les
équipes, sans oublier de favoriser l'apprentissage des nouveaux process
et le développement des personnes, que cela soit par de la formation
professionnelle ou alors la mise en avant d'un travail fait sur la «
Qualité de Vie au Travail ».
Même si on se digitalise et qu'on devient plus
autonome, cela ne supprime pas le contrôle mais nécessite de faire
autrement avec par exemple, l'auto-contrôle pour les plus autonome ou le
management par les objectifs pour les autres.
On constate de façon complémentaire la
présence :
- D'un CONTROLE VERTICAL pour les établissements
classiques.
- D'un CONTROLE HORIZONTAL pour les nouvelles
organisations.
28
Les nouveaux enjeux de la
déhiérarchisation créent de nouvelles tensions, car on
sollicite plus les collaborateurs avec des moyens qui ne progressent pas voir
qui se retrouvent retreints.
De plus, de multiples changements peuvent créer
une perte de sens pour les acteurs, des tensions peuvent être
contradictoires entre l'entreprise et les clients qui sont donc de plus en plus
proches et dont on essaie de satisfaire les nouvelles exigences et
attentes.
Avec une autonomie plus importante, la
responsabilité individuelle est augmentée. Les nouvelles
technologies utilisées ont également un impact social et humain
sur les collaborateurs car on parle de connexion à distance, d'isolement
par rapport à la création d'autres formes de
collectifs.
1.3.3 La notion de confiance, de motivation, de sens et
de délégation dans le travail.
Dans nos structures digitalisées, au niveau de
la MOTIVATION, il est important de connaitre les motivations des individus,
c'est-à-dire être capable de se rendre compte si le collaborateur
fait preuve de motivation :
- INTRINSEQUE (reconnaissance, promotion).
- EXTRINSEQUE (prime, augmentation).
La motivation de nos collaborateurs tient dans leur
envie d'agir (degré d'attraction vers le but), leurs aspirations, la
part de devoir qui sera associée à l'envie et enfin le plaisir
qu'ils vont éprouver à travailler dans ce nouvel
environnement.
Dans la digitalisation et au niveau du rôle que
doivent avoir les managers, il est important qu'ils puissent avoir confiance
pour déléguer leur pouvoir et qu'ils travaillent sur leur
lâcher-prise. Les managers s'interrogeront sur le fait de se mettre en
mouvement pour atteindre le but fixé. Il faudra que les managers mettent
en oeuvre « Les chances de succès », cela devra se
faire avec tous les acteurs.
Figure 10
http://blog.envole.net/doc/c/h/chances.00.png
29
Cependant en tant que leader ou en tant que manager,
il faut se mettre des limites pour ne pas être idéaliste ou
devenir autoritaire. Les équipes doivent demeurer motivées, elles
vont rechercher du sens dans leur travail. Dans la vie professionnelle, les
individus éprouvent le besoin d'être chef ou d'avoir un
chef.
Le manager doit connaître la motivation de son
unité, de son groupe, de son organisation lors du processus de
digitalisation. Le manager digitalisé doit également maintenir
l'équilibre entre la contribution des ressources d'une unité et
leur rétribution. Abraham MASLOW l'explique au travers d'un processus
propre à chacun, dans lequel apparaît la notion de besoin et de
motivation.
Figure 10
https://fr.dreamstime.com/photographie-stock-libre-de-droits-pyramide-de-maslow-image31111307
Selon MASLOW, on ne peut agir sur les motivations
supérieures d'une personne qu'à la condition que ses motivations
primaires soient satisfaites.
Dans le secteur bancaire, tout n'est pas
digitalisé, ou déhiérarchisé, on retrouve donc une
cohabitation entre les organisations matricielles et organiques.
Une structure digitalisée,
déhiérarchisée, a tendance à se comporter en mode
projet car on donne des responsabilités et on acquiert de
l'expérience sur de nouveaux métiers grâce à
l'apprentissage. On retrouve donc des chefs de projet conformité, des
chefs de projet marketing ou des organisateurs bancaires de façon
transversale dans l'ensemble du secteur bancaire.
L'émulation a un impact sur la motivation tout
comme l'atmosphère d'une unité a un impact tant sur la motivation
des collaborateurs (ou leur démotivation).
En tant que manager, l'allocation des bonnes personnes
aux bonnes fonctions est créatrice de motivation intrinsèque,
cela crée de surcroit du SENS.
Avec les nouveaux métiers et nouveaux
processus, avec les nouveaux outils et nouveaux indicateurs tel que les
« KPI », il arrive que les données soient plus
qualitatives que rationnelles. La rationalité donne une valeur à
un individu qui fait partie de notre unité par rapport au point de vue
des clients et de la direction. Un des points de vigilance à avoir
concernant les organisations tient dans la nécessité de maintenir
une relation avec
30
les clients, qu'ils soient des particuliers ou des
entreprises ; des jeunes actifs ou des retraités.
La digitalisation consacre les 3 différents
types d'autonomie que l'on rencontre dans le domaine professionnel. En effet on
y retrouve bien évidement l'autonomie PSYCHIQUE, mais aussi l'autonomie
d'ACTION (confiance) et surtout l'autonomie du TRAVAIL qui tend à se
développer rapidement mais qui ne vas pas de soi.
La notion de délégation renvoie à
l'autonomie et à ses 4 phases que sont la dépendance, la
contre-dépendance, l'indépendance et l'interdépendance.
Dans le secteur bancaire digitalisé nous sommes à la fois avec de
l'indépendance et de l'interdépendance compte tenu de la
nécessité d'échanger entre les individus pour pouvoir
continuer à travailler ensemble.
La digitalisation a fait comprendre, plus qu'avant, la
nécessité de conserver des contacts physiques entre les individus
car il s'agit du ciment qui permet d'atteindre les objectifs qui sont
fixés tout en donnant du sens à la tâche à
accomplir.
La notion de confiance, de délégation,
de motivation et de sens, forment ici un tout et sont parfois
considérés comme un idéal à atteindre, mais il faut
prendre en compte les freins à la fois des salariés et surtout
des managers qui peuvent y voir une perte de pouvoir.
La délégation sera certainement plus
facile à exercer dans le cadre d'un groupe à qui l'on confie une
tâche globale (en conformité par exemple) et qui s'organise comme
il l'entend pour la réaliser. La déhiérarchisation
apportée par la digitalisation responsabilise l'individu par rapport au
groupe.
LE MANAGEMENT STRATEGIQUE DE L'ENTREPRISE POUR
OPTIMISER LA RELATION ENTRE LE DEVELOPPEMENT, LA SATISFACTION CLIENT ET LE
PROFIT
2.1 LES CARACTERISTIQUES DU BUSINESS MODEL
BANCAIRE
2.1.1 Les défis actuels de la banque
universelle : baisse des marges, concurrence accrue, réputation,
contraintes réglementaires de plus en plus fortes et
nécessité d'investissement.
Le modèle de la banque universelle est le
modèle actuel sur lequel les établissements bancaires se basent
pour de la définition de leur offre. La banque universelle permet pour
tous les établissements d'être génériques,
c'est-à-dire de pouvoir proposer, à la fois, des produits
financiers, des crédits et de l'épargne à l'opposé
des établissements spécialisés sur une
activité.
Les établissements bancaires doivent faire face
à l'arrivée de nouveaux acteurs financiers (Revolut, Nickel,
etc.), à la CONCURRENCE22 des établissements
déjà installés (LCL, Société
Générale, etc.) et la concurrence d'acteurs non bancaires
à l'origine (Orange Bank, PSA Banque, GOOGLE, etc.). Dès lors les
établissements
22
https://www.lesechos.fr/18/07/2016/LesEchos/22235-038-ECH_pourquoi-la-concurrence-ne-fait-pas-peur-aux-banques.htm
31
doivent évoluer et tendre de façon plus
ou moins volontaire et proactive vers la digitalisation car les clients ont
évolué. Les nouveaux acteurs et les nouveaux modes de
consommation de la banque obligent le secteur à se transformer, à
se réinventer. La concurrence des « Fintech » apporte
une évolution forcée des banques traditionnelles.
Les banques mutualistes (Crédit Mutuel) comme
les banques d'affaires (CITI, JP Morgan), comme les multinationales (BNP
PARIBAS) ou comme les Néo-Banques (C-ZAM de carrefour, Morning de
Leclerc) doivent composer avec une REGLEMENTATION23 de plus en plus
contraignante, surtout depuis 2008 et la nécessité d'avoir des
fonds propres.
L'accumulation de scandales (Wells Fargo et ses
comptes fantômes, SwissLeaks pour HSBC) mais aussi de crises
financières avec les « SUBPRIMES » par exemple, ont
amené à un durcissement des règles et à un
renforcement des obligations. Le secteur bancaire doit donc composer avec un
droit français plus contraignant (opérations de trading) auquel
s'ajoute le droit européen (droit au compte) mais aussi le droit
américain avec « FATCA » qui est transposé
dans le droit Français!
Le renforcement des règles de CONTROLE INTERNE,
de maîtrise des risques et de surveillance des comptes ont pesé
sur les coûts (outils informatiques, effectifs), l'impact est important
pour les grands groupes et plus encore pour les établissements de plus
petite taille. De niveau européen, une directive (de 2018) relative aux
données va s'imposer en France et mettre le secteur bancaire
français sous tension.
En effet, la Directive sur les Services et Paiements
avait dans un premier temps permis aux nouveaux acteurs non bancaires
d'accéder à ce marché. La nouvelle directive va plus loin
car les nouveaux intermédiaires pourront faire des opérations
financières pour les clients les y autorisant et proposer des services
innovants, digitalisés et moins onéreux.
« Face à la « thèse
financière » de la supériorité de la «
common law », deux résultats semblent établis.
Premièrement, les derniers travaux économétriques (Levine,
2002 ; Beck et Levine, 2004) montrent que d'une part, c'est le niveau de
développement financier (la quantité et la qualité des
services financiers offerts par l'ensemble des institutions banques et
marchés) qui est crucial pour la croissance économique d'un pays
; en revanche, la structure du système financier (selon qu'il soit
orienté marché ou banque) importe.
D'autre part, la composante exogène du
développement financier (la part du développement financier
expliquée à partir de l'origine du système juridique) est
reliée de manière positive et significative à la
croissance économique. Ainsi, d'après ces études,
l'origine du système juridique joue un rôle crucial dans la
création des conditions nécessaires au développement d'un
système financier performant, capable de promouvoir la croissance
économique à long terme. De la relation finance -
développement, on passe à la relation droit -- finance --
croissance économique »24.
23
https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/concurrence-chute-des-taux-reglementation-les-banques-en-plein-big
bang 24
https://www-cairn-info.ezproxy.univ-paris1.fr/revue-de-l-ofce-2007-2-page-333.htm
Figure 11
https://fr.dreamstime.com/photo-stock-drapeaux
En parallèle de cette avancée
légale, on donne une valeur juridique à la fois aux acteurs
humains (conseillers à distance) mais désormais, également
aux conseils des acteurs non humains (Robot Advisor) utilisés par les
nouveaux acteurs de ce marché : Nickel, Linxo, Yomoni, Advize, Lydia,
Leetchi, etc.
Pour les établissements du secteur bancaire et
dans la continuité de leur « Uberisation »,
l'industrie bancaire doit non seulement faire face à une concurrence et
à une réglementation plus forte mais les banques établies
devront INVESTIR pour adopter et acquérir les technologies
nécessaires à leur survie et au besoin d'une adaptation
permanente même pour les Fintech.
Les retours sur investissement seront de plus en plus
difficiles à réaliser, la satisfaction des actionnaires et la
PROFITABILITE plus longue à atteindre. Les valorisations bancaires se
sont effondrées, chaque année le secteur perd des emplois pour
les établissements traditionnels et en parallèle, une multitude
de Fintech se sont créés.
Une partie de la rémunération des
banques provient des taux d'intérêts des emprunts, cependant ils
sont très bas depuis quelques années sous l'effet d'une
concurrence accrue mais aussi est surtout sous l'effet de la politique de la
« BCE* » qui « s'est lancée depuis mars 2015
dans un mouvement d'assouplissement monétaire faisant tomber les taux
d'intérêt à court terme à zéro ».
Parallèlement, le rachat des emprunts d'état (toujours par la
BCE) a fait baisser les taux d'intérêt à long terme
(jusqu'à des taux négatifs).
Il y a donc une tension à la fois sur les taux
court et les taux long, cela crée de la tension et impacte
négativement la rémunération des établissements
dont une partie de la STRATEGIE repose sur le refinancement.
Les Fintechs s'attaquent aux segments les plus
profitables et les moins réglementés de la banque,
c'est-à-dire la gestion de compte, les transferts, les paiements mobile.
Elles le font grâce à l'intelligence artificielle et aux
« Robots Advisor » moins onéreux et plus agiles que
les ressources humaines dans un secteur ultra concurrentiel.
En parallèle, il y a aussi l'arrivée des
plateformes de « crowdfunding* » pour palier à
l'absence de financement auprès des PME par les acteurs traditionnels.
Les établissements classiques ayant délaissés ce segment,
les nouveaux acteurs en ont profité pour devenir des acteurs
incontournables.
Un des principaux risques provient des «
GAFAM* » et de leurs calculateurs artificiels, les « Robots
Advisor » qui démocratisent la gestion financière et
patrimoniale tout en étant moins onéreux et en utilisant une
ressource abondante et très bien optimisée chez
33
les GAFAM (contrairement aux banques) : la DATA
(Lionel Martinelli, enseignant à l'EDHEC).
Le modèle de la banque universelle ne convient
plus à l'organisation du secteur bancaire actuel, les MUTATIONS sont si
profondes et si rapides que tout le secteur se restructure par
lui-même.
Dernièrement Boursorama, filiale de la
Société Générale, a acheté
l'agrégateur de compte « Fiduceo », Le crédit
mutuel a acheté « Leetchi » et la BPCE a
acheté «
lepotcommun.fr
» En plus des acteurs Français, il ne faut pas oublier les
acteurs étrangers qui arrivent sur le territoire, c'est le cas de
Google, Facebook ou Alibaba qui proposent des solutions de portefeuille
électronique, de solution de paiement, le tout avec une base de
donnée bien plus conséquente que celle acquise par les banques
depuis des décennies.
2.1.2 La stratégie jusqu'à aujourd'hui :
choix d'un business model existant ou création d'un nouveau
modèle ?
Si les acteurs bancaires n'ont pas de
stratégie, il leur sera difficile d'anticiper les mutations à
venir et de convaincre leurs salariés tout comme leurs actionnaires.
Dès lors tous les établissements ont des stratégies de
plus en plus à court terme compte tenu de leur environnement. En effet,
auparavant les stratégies étaient généralement
mises en place pour une durée de 10 ans, désormais nous sommes
sur des durées de 3 à 5 ans.
Afin de bien comprendre les différentes
stratégies possibles dans le secteur bancaire, il peut être
intéressant de regarder les points communs et les différences
entre un établissement bancaire traditionnel, un Pure Player et une
Fintech du point de vue de leur BUSINESS MODEL.
Dans le cadre d'un Business Model, la ressource
clés rend difficile l'entrée pour des concurrents
éventuels, l'innovation est présente partout dans le domaine de
la finance et de la banque, l'innovation est un FACTEUR CLE de
SUCCES25.
Dans ce secteur, on retrouve au niveau de la
stratégie, deux types d'innovation, à savoir :
25
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
- L'innovation de RUPTURE qui nécessite de gros
investissements (création d'une filiale Pure Player).
- L'innovation INCREMENTALE qui transforme un process,
un circuit de souscription ou d'information pour en créer un nouveau
(souscriptions dématérialisées de contrats).
Les stratégies globalement constatées
visent à couvrir tous les marchés, tous les secteurs, avec
l'utilisation de tous les canaux possibles pour ne pas perdre de clients ou de
flux, sources de revenu.
Pour Hello Bank (filiale de BNPP) ;
Sa création, en 2013, provient de la
volonté de BNP PARIBAS de se diversifier afin de maintenir une
couverture nationale et européenne forte sur la banque de détail
et ainsi en limiter l'érosion face à de nouveaux concurrents.
Hello Bank est certes un Pure Player mais cet établissement utilise le
même système d'information que sa maison mère.
Il y a une forte diversification tant sur les
partenaires, que sur l'offre et les canaux de distribution. Hello Bank s'appuie
également sur le réseau BNPP en plus de son propre réseau.
Hello Bank n'a pas d'agence physique et se situe sur le CAMPUS MAC 19 de BNPP.
Hello Bank doit se détacher de BNPP pour être plus
agile.
35
Pour N2626 ;
Il s'agit d'une Néo-Banque domiciliée en
Allemagne mais qui a obtenu les autorisations pour proposer ses services
bancaires et financiers aux particuliers et professionnels en France. Son
développement se fait principalement grâce aux réseaux
sociaux et au marketing viral. N26 propose une offre simple (carte, compte
chèque et compte épargne) ce qui limite les contraintes
liées à la réglementation en se basant sur l'intelligence
artificielle et les « Robot Advisor ».
Les clients de N26 consomment la banque uniquement via
mobile ou site web, il n'y pas d'agence physique, tout est
dématérialisé, tout est digitalisé. Dans son offre,
cet établissement propose une nouvelle expérience, pas ou peu de
frais, une gestion sécurisée et innovante des moyens de paiement
(bloquer et débloquer sa carte par exemple). N26 propose une offre
innovante et agile.
Pour BNPP ;
Il s'agit d'une banque traditionnelle française
fondée en 1848 avec d'autres structures qui ont évoluées
pour donner en 2000, suite à une fusion, BNP PARIBAS. Cet
établissement est la première banque française,
première banque européenne et le 5ème groupe bancaire
mondial. BNPP fait partie des « 3 vieilles » sous-entendus des 3
banques les plus anciennes en France avec un réseau d'agences physiques
important.
BNPP doit évoluer, il n'est pas possible pour
cet établissement de partir d'une « page blanche »
contrairement à N26. Cependant, avec sa stratégie elle peut
continuer à évoluer et à se transformer sur son
marché historique (se digitaliser) tout en intégrant le
marché des Néo-banques avec des rachats de Fintech comme Nickel
afin de concurrencer des établissements comme REVOLUT et afin de ne pas
perdre de parts de marché sur le segment du particulier qui assure une
partie de ses revenus. Les établissements traditionnels sont
attaqués sur tous les segments, ils doivent donc se restructurer avec
une croissance organique et se développer grâce à de la
croissance externe par des fusions ou des rachats leur permettant ainsi de
rattraper leur retard.
26
https://n26.com/fr-fr
36
2.1.3 Le diagnostic concernant le développement du
secteur bancaire.
En ce qui concerne le secteur bancaire, il doit faire
face à beaucoup de turbulences, à des changements
réguliers, permanents et profonds. S'agissant d'une analyse portant sur
un secteur il n'y aura pas de DIAGNOSTIC interne mais uniquement EXTERNE. Cela
se fera à l'appui de l'analyse de la concurrence avec l'intensité
concurrentielle et les 5+1 forces de PORTER afin de bien appréhender
l'environnement du secteur bancaire et la concurrence qui existe dans ce
domaine.
Dans l'ANALYSE CONCURENTIELLE27 et les
forces de PORTER on regarde :
- Le pouvoir de négociation des clients,
c'est-à-dire leur capacité à négocier un prix, un
niveau de qualité et de service.
- Le pouvoir de négociation des fournisseurs,
c'est-à-dire leur capacité à imposer un prix, un niveau de
qualité et de service.
- La menace de la substitution concerne la
possibilité offerte aux clients de trouver une autre solution que celle
proposée par un établissement.
- La menace de nouveaux entrants concerne la
possibilité pour les nouveaux établissements bancaires ou
financiers de venir concurrencer les établissements installés
(investissement, risque de contrepartie).
Dans les SUBSTITUTS, il convient aussi d'ajouter
l'offre des Néo-banques, les propositions des sociétés de
« BITCOIN », des sociétés de transfert type
« WESTERN UNION » les valeurs refuges comme l'or
(dématérialisées ou non) ou les coffres fort (physiques ou
digitaux), les monnaies locales ou tout simplement l'argent liquide que l'on
garde chez soi.
A cela s'ajoute les différences entre les
établissements internationaux, nationaux et les mutualistes. Le
modèle des 5+1 forces de PORTER permet l'analyse du secteur
bancaire
27
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
37
français, cela sert également à
mettre en avant les FACTEURS CLES de SUCCES nécessaires et à
avoir si les établissements ont la capacité de les
maîtriser.
Afin de donner une vision plus précise du
secteur et donc de pouvoir en faire un diagnostic tant sur les
opportunités et les menaces que sur les forces et les faiblesses, il y a
lieu d'analyser des banques en ligne en priorité via leur
SWOT28.
Le SWOT* est un outil de stratégie
d'entreprise, grâce à cet outil synthétique, on connait
donc les différentes options possibles dans un DOMAINE d'ACTIVITE
STRATEGIQUE, ici le secteur bancaire.
En effet, on parle ici de la digitalisation. Il est
donc nécessaire pour les établissements en cours de
digitalisation de bien maîtriser leur environnement afin de
réussir leur transformation via la mise en oeuvre d'une stratégie
tournée vers la banque en ligne, vers la Néo-banque et la gestion
de la DATA.
FORCES
|
FAIBLESSES
|
- Prix attractifs et compétitifs
|
- Sécurisation des données
|
- Rapidité du traitement des
demandes
|
- Pas de suivi personnalisé
|
- Simplicité du transfert des
données
|
|
- Convivialité pour une meilleure
|
- Marché concurrentiel avec
|
expérience utilisateur
|
beaucoup d'acteurs
|
- Ergonomie et confort de
l'utilisation par rapport à ce que propose les
banques traditionnelles
|
- Peu de contact avec des conseillers
|
- Le consommateur est son propre
banquier
|
|
- Intelligence artificielle disponible
en permanence pour répondre aux
questions
|
|
- Maîtrise de la DATA
|
|
OPPORTUNITES
|
MENACES
|
- Les banques en ligne sont de vrai
|
- Inquiétudes liées à la
|
concurrents pour les banques
|
dématérialisation des
transactions
|
classiques
|
- Négociation des frais bancaires
|
- Développement des réseaux de
distribution
|
difficile (en cas de frais)
|
- Développement de l'internet et
|
- Marché sensible aux décisions
|
technologies associées (4G,
smartphone)
|
réglementaires
- La confiance des consommateurs
|
- Les frais des banques
traditionnelles
|
dans les banques traditionnelles
|
Le secteur bancaire, en pleine mutation, concentre des
acteurs à différents stade de digitalisation et ayant chacun des
problématiques à solutionner.
28
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
38
La pression sur ce secteur pousse les banques à
lutter contre l'érosion des marges en mutualisant et industrialisant
leurs processus métiers, c'est le cas par exemple de la gestion commune
entre la SOCIETE GENERALE et BNP PARIBAS pour le Plan d'Epargne Entreprise et
le Plan D'Epargne Retraite Collectif.
Les établissements développent
également les partenariats et les fusions afin d'optimiser les
économies d'échelles. Enfin certains établissements
mettent en place des plateformes de service en externalisant une partie de leur
savoir-faire et de leur expertise. C'est l'exemple de la création de
CARDIF IARD, filiale de BNP PARIBAS dont les statuts ont été
modifiés en 2018 à la suite de la fusion avec la MATMUT afin de
proposer des assurances en « MARQUE BLANCHE » et non plus
uniquement pour BNP PARIBAS.
La marque blanche est un procédé par
lequel une entreprise propose à ses clients un service assuré par
un tiers sans que ce dernier apparaisse comme étant le fournisseur. Cela
permet aux établissements d'obtenir des revenus supplémentaires
et ainsi de contre balancer l'érosion des marges.
2.2 LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE
2.2.1 Développement par la croissance :
conquête d'une population bancarisée à 99 %.
En France, le taux de bancarisation29
atteint les 99 % (détention d'un compte courant ou d'un compte
épargne), c'est 30 points de plus que la moyenne mondiale et il s'agit
du pourcentage le plus élevé en Europe. En ajoutant à cela
la déréglementation du secteur avec l'arrivée de nouveaux
acteurs, on se retrouve dans un secteur où les établissements
vont devoir être inventifs pour maintenir leur croissance.
Au 31 décembre 2017, selon la
Fédération Bancaire Française30, il existe 556
agences bancaires pour 1 millions d'habitants, 67 % des internautes utilisent
les services bancaires digitaux pour payer en ligne, 29 paiements sans contact
ont lieux par seconde en France.
Que l'on soit un établissement traditionnel ou
une Néo-Banque, la DIVERSIFICATION31 est nécessaire
afin de « diluer le risque de contrepartie », de limiter
l'érosion des marges ou tout simplement d'augmenter ses
résultats. Il existe la diversification de MARCHE avec par exemple pour
la banque traditionnelle le fait de prêter, de permettre
d'épargner et de faire du conseil dans le cadre de fusions-acquisitions
pour les entreprises, mais aussi la diversification de PRODUIT avec pour
certains établissements la proposition, pour leur client, de produits
non financiers comme les places de concert via une conciergerie (Crédit
mutuel Arkéa avec son assistant personnel MAX fin 2017).
La diversification est devenue une
nécessité vitale. De plus pour les établissements du
secteur, il y a la légitimité acquise et l'image que les
établissements renvoient par rapport aux Pure Player, dans ce cas c'est
une nouvelle source de revenu qu'il convient de capter avant qu'un
établissement concurrent ne le fasse et rende captif le
consommateur.
29
http://www.fbf.fr/fr/files/AK2CU7/Faits-et-chiffres-mars2018.pdf
30
https://www.cbanque.com/actu/62221/banques-francaises-les-10-chiffres-quil-faut-connaitre
31
https://www.lesechos.fr/12/02/2018/lesechos.fr/0301276427451_dans-les-banques--la-tentation-de-la-diversification-grandit.htm
39
Dans un premier temps, les Néo-banques
s'attaquent au segment des particuliers avec une proposition de service de base
: carte, compte chèque et compte épargne ; mais il n'est pas
sûr que la prochaine étape soit le segment des professionnels car
cela nécessite de lourds investissements et beaucoup plus de contraintes
réglementaires sans être assuré d'un « ROI
» (Return On Investment) à la hauteur des
attentes.
Figure 13 LES ECHOS / THOMSON REUTERS Figure 14
http://forum.lesmobiles.com/credit-mutuel-mobile
Il existe 2 stratégies de croissance
(développement), on retrouve à la fois une croissance interne
(organique), et une croissance externe (procédure juridiques et
financières). Aujourd'hui dans le secteur bancaire la
CROISSANCE32 est faite à la fois en interne et en externe car
les établissements classiques se portent acquéreurs des Fintechs
et les établissements agiles travaillent à des levées de
fonds pour intégrer de nouveaux segments.
Pour la croissance INTERNE (création d'une
filiale par exemple), elle est favorisée par l'image de
l'établissement à l'initiative de la croissance, cela renforce la
culture de l'entreprise et valorise l'expérience acquise. Cependant la
croissance sera plus lente, avec une réactivité plus forte de la
concurrence et une nécessité d'investissement par un recours au
financement. Pour un établissement, il s'agit d'étendre son
réseau en s'appuyant principalement sur ses ressources et
compétences. C'est l'exemple de REVOLUT (banque mobile britannique
considérée comme une « LICORNE ») qui a
levé 66 millions de dollars afin de développer, en Europe et donc
en France, sa plate-forme de services financiers.
Pour la croissance EXTERNE (rachat d'une
Néo-banque ou d'une banque ayant la même activité), elle
sera privilégiée car le montage est rapide, parce qu'il n'y a pas
de modification de l'offre et parce que cela permet la diversification à
moindre coût. Cependant, la synergie risque de ne pas avoir lieu, cela
peut également être en décalage par rapport à la
stratégie mise en place. La culture d'entreprise risque de freiner
l'intégration de la société intégrée. C'est
l'exemple du crédit agricole qui, via une OPA-OPE, c'est porté
acquéreur du LCL (ancien Crédit Lyonnais) en 2003, ou de BNP
PARIBAS qui a pris de contrôle de l'établissement NICKEL en
2017.
32
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
40
L'INTEGRATION est une réponse à une
pression concurrentielle, à la recherche de croissance. Il s'agit de
prendre en charge des opérations en amont et en aval de son
activité principale. Il existe l'intégration AVAL (client) et
AMONT (fournisseur). L'intégration permet d'améliorer le
contrôle de la qualité des services. Il y a 3 motifs principaux
à faire une intégration ; ils peuvent être financiers
(marge, baisse de coût), technologiques (acquisition de nouvelles
technologie, maîtrise de la qualité, simplification des processus)
ou stratégiques (accroissement de la taille, élévation des
barrières à l'entrée, prix de cession interne
maîtrisé).
2.2.2 Réponse aux nouvelles attentes, aux
nouveaux besoins des clients : réactivité, service
sur-mesure.
En 2018, on veut pouvoir accéder à ses
comptes à n'importe quel moment et n'importe où. On s'attend
à avoir des échanges simplifiés avec son conseiller humain
ou non humain. On attend des établissements de la
réactivité33.
Il ressort selon certaines études34
(Sondage Accenture de 2017 auprès de 33 000 clients de différents
marchés) qu'aujourd'hui les consommateurs se regroupent en trois groupes
distincts :
Figure 12
https://www.accenture.com/fr-fr/insight-banking-distribution-marketing-consumer-study
- LES NOMADES :
Pour eux, le niveau de service doit égaler
celui des fournisseurs de technologie et donc digitalisé. Ils sont
prêts à recourir aux acteurs non traditionnels comme GOOGLE ou
AMAZON pour les services bancaires, ce qui est un risque de perte de client
pour les acteurs traditionnels. Pour 78 % des clients interrogés, ils
sont prêts à échanger leur données (DATA) mais 66%
attendent une simplification des services proposés (rapide,
intuitif).
Compte tenu du partage des données en temps
réel, les clients nomades attendent une personnalisation de la relation
en temps réel. Pour 59% des utilisateurs, ils souhaitent pouvoir
utiliser à tout moment, tous les outils de gestion et suivi de leur
budget. Pour 54 %, ils attendent des propositions en temps réel,
géolocalisées. Les clients nomades attendent des offres
spécifiques et opportunes.
33
https://www.unow.fr/blog/le-coin-des-experts/les-nouvelles-attentes-des-clients-de-la-banque
34
https://www.accenture.com/fr-fr/insight-banking-distribution-marketing-consumer-study
41
Les nomades attendent de l'innovation, ils sont
ouverts à l'utilisation de l'intelligence artificielle si cela leur
permet de bénéficier de conseils instantanés sur leur
application. Ils apprécient également les outils qui sont
synonymes de libre-service, ils choisiront donc les établissements qui
proposeront des services sans intermédiaire pour effectuer des paiements
directs par exemple (« LYDIA »).
Ils attendent une offre plus digitalisée en
agence physique avec les guichets automatiques permettant une gamme
d'opérations plus large, ils souhaitent pouvoir être en agence et
pouvoir utiliser leurs fonctions digitalisées, c'est « L'OMNICANAL
».
« Le client évolue aujourd'hui au sein
d'un écosystème dont l'offre de service est extrêmement
variée. Sa relation avec celle-ci a évolué d'un
modèle multicanal (certains clients préféraient
le téléphone, d'autres l'agence...), encore répandu dans
les années 2000, à un modèle cross-canal (les
clients passent d'un canal à l'autre), jusqu'à un usage
omnicanal (on peut commencer une opération chez soi sur sa
tablette ou son smartphone et venir la terminer à l'agence).
Le client de la marque bancaire souhaite
désormais passer d'un canal à un autre sans rupture, dans une
représentation non plus verticalement structurée, mais
plutôt circulaire. En réalité, plus il accorde de la valeur
à son acte (ce qui est le cas, par exemple, des prêts ou des
décisions d'épargne), plus il aura tendance, quel que soit son
niveau de fortune, à se déplacer, à recourir au tiers de
confiance capable de trier l'information »35.
- LES CHASSEURS :
Pour cette typologie de client, il y a une forte
attente en matière de services. Avec la même attente envers le
digital, s'ajoute pour eux le prix dans 83 % des cas. Pour 76 % d'entre eux,
ils attendent des réductions et une personnalisation de la tarification
en fonction de leur profil et du partage de leurs données.
Cependant à la différence du
précédent type de client, ils sont attachés aux
prestataires classique du secteur bancaire et demeurent méfiants face
aux nouveaux acteurs du marché. Pour les « chasseurs » les
établissements doivent combiner prix et service.
Ils veulent maintenir un contact humain dans leur
relation car seulement 19% acceptent un service totalement informatisé
et 70 % d'entre eux utilisent leur smartphone moins d'une fois par semaine pour
leur banque au quotidien.
Les « chasseurs » demeurent favorables aux
services ayant de la Valeur Ajoutée, ils voient la banque comme un appui
pour les transactions importantes afin de transmettre des informations
pertinentes
- LES INCONDITIONNELS DE LA QUALITE :
Pour eux le plus important c'est la confiance et le
service. Pour 1 client sur 2, un service de qualité est synonyme de
fidélisation, cela passe par la formation des salariés et leur
motivation. Ils sont sensibles à la protection de leurs
données.
Leur confiance va dans un premier temps à des
spécialistes de l'activité bancaire. Les banques disposent donc
d'un avantage même si la concurrence entre les banques est forte. Les
établissements bancaires doivent mettre en avant la fiabilité et
la sécurité de leurs services bancaires.
35
https://www-cairn-info.ezproxy.univ-paris1.fr/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2017-3-page-15.htm
42
Même s'ils présentent tout de même
un intérêt au digital, ils restent attachés aux services
bancaires classiques. Seulement 37% sont prêts pour un passage partiel au
mobile, le mobile constitue un service complémentaire. Pour 45% d'entre
eux l'emplacement d'une agence physique reste essentiel et c'est une preuve de
qualité de service.
Ces clients, ayant comme objectif la conservation de
la qualité, restent cependant ouvert aux conseils qui associent humain
et intelligence artificielle (21 % souhaitent des services 100%
informatisés). Pour eux, les conseils humains ne sont pas
remplaçables, le besoin de recourir à des conseillers humains
augmente en fonction de la complexité des transactions.
Afin de répondre au mieux aux attentes des
clients, les établissements peuvent se spécialiser ou alors
travailler de façon complémentaire sur les trois types de
clients. Pour cela ils peuvent développer les PARTENARIATS36
à condition de maîtriser les FACTEURS DE PERFORMANCE de ce DOMAINE
D'ACTIVITE SPECIFIQUE.
Pour les partenariats, en réponse aux attentes
des clients, ils peuvent être réalisés pour rechercher
l'efficience économique, remédier à la concurrence,
appuyer l'innovation avec la technoscience, l'acquisition de compétences
par l'effet d'apprentissage. Dans certains cas cela ne fonctionne
malheureusement pas ; mais dans le cas contraire, il s'agit d'une union
stratégique heureuse qui apporte de la satisfaction au client, un vrai
service à valeur ajoutée pour ces derniers et permet à la
banque de maintenir ses marges ou d'obtenir de nouveaux marchés. C'est
l'exemple de la BARCLAYS associé à TECHSTARS37,
d'ORANGE avec Monzo ou encore de BBVA avec SIMPLE.
Pour les Facteurs de Performance du secteur bancaire,
il s'agit de se prononcer sur les
éléments conditionnant la performance,
la réactivité et donc un service sur mesure
générant des profits, on y retrouve
:
- La maîtrise des cycles de vie des produits
(produits réglementés)
- L'accumulation d'expérience (baisse des
coûts)
- La position de leader et/ou l'agilité (parts de
marchés)
- La capacité à innover (recherche d'un
avantage concurrentiel)
- La mobilisation des compétences (formation,
qualité)
2.2.3 Recherche de l'optimisation de
l'expérience client comme un avantage concurrentiel.
Avec la digitalisation du secteur bancaire, un des
facteurs permettant d'avoir un avantage concurrentiel tient dans l'optimisation
de l'expérience client38.
L'expérience client répond à une
attente des consommateurs d'aujourd'hui qui est différent de celle du
siècle dernier. Attente pour les clients mais obligation pour les
entreprises du secteur qu'elles soient traditionnelles ou digitalisées
(Fintechs), l'expérience client est un élément clé,
facteur de succès.
36
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
37
http://yellowvision.fr/comment-les-banques-peuvent-tirer-la-puissance-des-fintech
38
https://www.frenchweb.fr/lexperience-utilisateur-la-derniere-bataille-du-secteur-bancaire
43
Les Néo-banques apportent tout de suite une
véritable EXPERIENCE PERSONNALISEE grâce aux nouvelles
technologies. Les banques traditionnelles doivent donc innovées à
marche forcée pour ne pas perdre de part de marché.
S'ajoute à cela les GAFAM et BATX* pour leur
expertise dans la collecte des données clients.
L'expérience client, créatrice de valeur
(pécuniaire et immatérielle) peut porter sur le service ou le
produit proposé (livret boosté), sur son esthétique
(couleur du site), mais également sur le circuit de distribution
(omnicanal), son mode de vente (signature dématérialisée)
et bien sûr sa marque (notoriété).
Pour optimiser l'expérience client, les
établissements doivent à tout moment INNOVER. Leur besoin en
innovation dépend de leur positionnement (Fintech comme N26 ou
traditionnelle comme BNP PARIBAS), mais aussi et surtout du cycle de vie des
produits ou services proposés.
Lors de la phase du lancement d'un service ou d'un
outil répondant au besoin de disponibilité, le facteur clé
de succès tient dans la technologie (serveurs) afin d'être
disponible auprès des clients.
Lors de la phase de croissance, le facteur clé
de succès tient dans le système de distribution
personnalisé et affiné pour les clients (smartphone + web +
guichet automatisé + agence physique).
Pour la phase de maturité, le facteur
clé de succès portera sur la productivité (travail en
plateau, plage de disponibilité étendue) pour maintenir un
service de qualité pour un service ou un produit éprouvé
par les clients.
Enfin dans la phase de déclin, le facteur
clé de succès sera la maîtrise des coûts au niveau de
l'entreprise évitant une répercussion tarifaire auprès des
clients pour un service qui tendra à devenir
obsolète.
L'EXPERIENCE CLIENT doit se voir depuis les moyens de
paiements jusqu'aux outils mobile. Même si 25 % des français sont
insatisfaits de leur banque seulement 3% changent d'établissement et 66
% utilisent des produits et des services d'acteurs non bancaires
d'origine.
Les acteurs Fintechs ne font pas que digitaliser
l'expérience bancaire traditionnelle (« LYDIA »), ils
cassent les codes et simplifient l'expérience en la rendant accessible
à tous. Par exemple LYDIA permet de faire des virements sans RIB
grâce à un numéro de mobile, REVOLUT n'a pas eu besoin de
faciliter le changement de devise pour ses transactions car la
Néo-Banque fourni une carte de paiement multidevise.
Au niveau de l'expérience utilisateur, les
nouveaux acteurs font trembler les acteurs traditionnels et répondent
aux attentes de 80 % des jeunes clients. De plus, depuis 2017 la nouvelle
directive sur les services de paiement (DSP2) permet d'agréger tous les
comptes en banque détenus dans les autres banques, le tout via un seul
accès par un établissement.
44
Figure 13
https://www.frenchweb.fr/lexperience-utilisateur-la-derniere-bataille-du-secteur-bancaire
« Les usages mobiles de l'information suivent un
cercle vertueux où les avancées technologiques amènent de
nouveaux usages qui, poussés à l'extrême,
génèrent à leur tour de nouvelles avancées
technologiques. Il est apparu dès lors naturel de présenter deux
pôles, l'un portant sur les technologies à l'oeuvre autour de la
mobilité, le deuxième sur les expériences de la
mobilité et ses perspectives ».39
Un autre axe de concurrence de la part des
Néo-Banques tient dans le temps nécessaire pour ouvrir un compte
et surtout dans le temps d'utilisation nécessaire des outils
technologiques afin d'avoir un moyen de paiement et un compte chèque
ouvert.
L'innovation est au coeur de l'expérience
client, on peut la regarder d'un point de vue technologique avec des
investissements en recherche et développement et d'un point de vue des
investissements sur les études de marché auprès des
clients afin de bien appréhender les marchés
générateurs de profits.
Les acteurs bancaires cherchent à anticiper les
nouveaux usages des utilisateurs, le rôle du conseiller bancaire est
modifié. La notion d'expérience client a été
accentuée par l'arrivée, certes des Fintechs, mais plus encore
des « GAFAM ».
« Il a fallu attendre les années 2000 pour
que ces idées, accompagnées par un développement
extraordinaire des réseaux mobiles, convergent pour apporter une
nouvelle rupture technologique. Il est aujourd'hui possible d'utiliser et de
créer de l'information partout et tout le temps, en utilisant des
appareils mobiles de plus en plus petits et puissants, en étant
connecté en permanence et rapidement à une masse gigantesque
d'informations personnelles et partagées. »40
Les « GAFAM » ont apporté une autre
philosophie dans la consommation de la banque d'aujourd'hui et plus encore de
demain, il s'agit de la désormais fameuse abréviation «
ATAWADAC », qui signifie AnyTime, AnyWhere, AnyDevice, AnyContent. Il
s'agit du « cri de guerre » du digital et donc de la façon de
penser des nouveaux acteurs afin de maintenir leur avantage concurrentiel
grâce à leur volonté de donner du sens, de rendre agile, de
personnaliser et de satisfaire les clients au prix de beaucoup
d'efforts.
39
https://www-cairn-info.ezproxy.univ-paris1.fr/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2012-3-page-24.htm#pa3
40
https://www-cairn-info.ezproxy.univ-paris1.fr/revue-documentaliste-sciences-de-l-information-2012-3-page-24.htm#pa3
45
2.3 CHOIX STRATEGIQUES
2.3.1 Le changement stratégique avec une nouvelle
orientation : rupture ou évolution ?
Dans la continuité de la réponse
à apporter aux clients pour faire face aux nouvelles attentes nous avons
analysé les FACTEURS CLES de SUCCES et le CYCLE DE VIE d'un produit ou
service. Il est évidement que les stratégies doivent
évoluer pour les acteurs existants et être en rupture pour les
nouveaux acteurs afin de pouvoir se différencier.
Selon PORTER, il existe trois types de stratégie
génériques :
- Différenciation (tout un secteur, perception du
caractère unique du produit).
- Concentration (un segment en particulier avec la
perception du caractère unique
du produit et des coûts faibles).
- Stratégie LOW COST (tout un secteur et
coûts faibles).
On retrouve dans le secteur bancaire actuel ces TROIS
STRATEGIES avec bien évidemment la DIFFERENCIATION grâce aux
Néo-Banques (innovation technologique), la CONCENTRATION via le service
client sur le segment du particulier au détriment du professionnel (les
établissements veulent gérer la vie privée du
professionnel car cela génère du profit et moins de risque) et la
stratégie LOW COST que l'on retrouve pour les établissements
traditionnels et leurs filiales qui ferment une partie leurs agences physiques
et numérisent leurs processus (exemple : SOCIETE GENERALE et CREDIT DU
NORD).
En plus de ses trois stratégies
génériques issues de la classification de PORTER, on peut
retrouver la stratégie du Bestseller dans la théorie de la
BOUSSOLE STRATEGIQUE41 (prix faible et valeur perçue forte :
le smartphone comme moyen de paiement), mais aussi la stratégie de la
LONGUE TRAINE avec une innovation permanente au niveau de l'offre d'un site
bancaire.
Enfin, une dernière stratégie issue des
travaux des professeurs KIM & MAUBORGNE met en avant une notion très
importante dans le cadre de la stratégie des établissements du
secteur bancaire ; il s'agit de la stratégie « OCEAN BLEU, OCEAN
ROUGE »
Figure 14
https://www.seemy.com/fr/2016/10/sortez-eaux-de-concurrence-strategie-ocean-bleu.html/ocean-rouge-et-ocean-bleu
41
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
46
Dans « l'océan rouge », l'action se
porte dans le périmètre stratégique existant, on recherche
simplement à gagner des parts de marché sur les concurrents. Les
établissements répondent à une demande existante,
l'arbitrage décisionnel se fera entre la valeur et le
coût.
Dans « l'océan bleu », on crée
un nouvel espace stratégique, on met la concurrence « hors-jeu
», on crée une nouvelle demande avec une offre créative, on
concilie avantage de valeur et de prix.
Afin de créer la nouvelle chaîne de valeur
qui correspond à « l'océan Bleu », il convient
:
- D'exclure les éléments qui n'apportent
pas de valeur aux clients.
- De créer une nouvelle source de valeur jamais
offerte par le marché.
- D'atténuer les éléments de
surcoût liés à la survaleur non perçue par le
client.
- De renforcer les éléments les moins
exploités qui donneraient de la valeur pour le
client.
Aujourd'hui les établissements traditionnels
sont plutôt dans un « OCEAN ROUGE » et doivent innover afin de
tendre vers « l'océan bleu ». Compte tenu de leur structure,
de leur passé mais aussi de la lenteur de leur évolution, il leur
est difficile de changer. Dès lors ils peuvent opter pour des
stratégies de croissance externe en se portant acquéreur de
sociétés se situant dans « l'océan bleu ». Il
s'agit pour les établissements historiques de continuer à
travailler dans « l'océan rouge » tout en adoptant une
stratégie tournée vers l'expérience utilisateur et le
profit, permettant de le « bleuir ».
Dans la stratégie « d'océan rouge
» la concurrence est très forte, le périmètre est
connu des établissements et les règles y sont
partagées.
A l'opposé, en ce qui concerne les Fintechs et
les Néo-Banques, leur stratégie est immédiatement,
dès leur création, basée sur une stratégie «
océan bleu » avec une mise en oeuvre très forte de moyens
humains, financiers et technologiques afin d'y demeurer le plus longtemps
possible. Les établissements apportant une offre différenciante,
personnalisée, compétitive créent de fait une nouvelle
chaîne de valeur avec pas ou peu de concurrence leur permettant ainsi que
rendre complémentaire la recherche de profit et la mise en avant de la
performance pour favoriser l'expérience utilisateur.
Dans la stratégie « d'OCEAN BLEU »,
on sort des stratégies génériques de PORTER, on innove sur
la valeur.
Figure 15
https://www.google.fr
47
2.3.2 Une mise en oeuvre en passant de la
théorie à la pratique (du projet à sa mise en
oeuvre).
Pour la mise en oeuvre stratégique des choix
des établissements, il s'agit des modifications qui vont avoir lieu dans
leur croissance interne, externe mais aussi dans la mise en oeuvre de
DESENGAGEMENTS ou de PARTENARIATS.
La mise en oeuvre n'est pas une chose aisée,
des choix devront être fait entre une stratégie de croissance
interne, de croissance externe ou via une combinaison des deux. Les
établissements devront évaluer la faisabilité d'une
stratégie (compétence, coût, etc.), regarder les nouvelles
orientations comme les partenariats, le réseautage.
Nous avons vu précédemment la
stratégie de croissance avec la mise en oeuvre d'une croissance interne
et ou externe. Mais il ne faut pas oublier la possibilité pour un
établissement bancaire de se désengager et que cela fasse partie
de sa stratégie.
Il existe l'ABANDON et l'EXTERNALISATION. C'est le cas
récent d'HSBC42 (avril 2018) qui se désengage (tout
comme JP MORGAN, BARCLAYS, CITI) du financement des énergies fossiles,
c'est-à-dire du financement des centrales à charbon ou bien
encore de l'exploitation des sables bitumineux en Arctique. L'objectif,
au-delà de la lutte contre le réchauffement climatique, est
d'améliorer sa NOTORIETE, sa marque et son image auprès de sa
clientèle existante et potentielle.
C'est aussi le cas du fonctionnement des banques en
ligne et de leur gestion des réseaux sociaux de type FACEBOOK, TWITTER
qui est parfois externalisée auprès de sociétés
spécialisées ou internalisée dans le cas d'HELLO
BANK.
Cela dépend donc de la mise en oeuvre d'un
établissement bancaire afin de maîtriser son image via les
réseaux sociaux, via sa création de « viral » ou tout
simplement de l'importance de la notation ou des réseaux dans la
stratégie d'un établissement.
Figure 16
https://www.lesechos.fr/12/02/2018
Figure 17
https://www.lesechos.fr/31/08/2017
42
https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/hsbc-poursuit-son-desengagement-du-financement-des-energies-fossiles
48
Autre exemple, en 2016, avec le numéro 1
français de l'assurance qui exerce également dans le secteur
bancaire : AXA43. En effet, AXA a décidé de
céder son activité basée sur le marché de
l'assurance vie britannique. Il y a eu la cession d'une plateforme de vente et
de gestion de produit d'épargne et sa marque « Sunlife »
pour les produits d'épargne retraite. Pour les
établissements français, le BREXIT peut influencer leur
stratégie et amener les établissements ayant des activités
en Angleterre à se désengager pour se recentrer sur la France ou
l'Europe.
La stratégie d'ABANDON permet de se recentrer
sur le coeur de métier tout en diminuant les coûts de structure,
cependant c'est une perte de chiffre d'affaires sans une baisse
corrélative des charges fixes avec le risque de
détérioration de l'image de l'entreprise.
Dans le cadre de l'EXTERNALISATION les entreprises
souhaitent variabiliser des frais de gestion. Dès lors les
établissements ont recours à des tiers pour les prestations de
service44. On parle pour le secteur bancaire des « PSEE*
», ces derniers apportant croissance et rationalisation des
coûts. Cela ne se constate pas directement mais au niveau de
l'externalisation, on retrouve les transports de valeur, l'asset management,
les chéquiers (création, envoie), la monnaie électronique,
la gestion de la relation client (Call Centers ou Centre de Relation Client),
les hébergeurs pour les sites informatiques, l'infogérance, le
Plan de Continuité d'Activité, les prestations de banque à
distance, etc.
Il faut être vigilant dans la mise en oeuvre
d'une stratégie d'externalisation car cela ne doit pas affecter le coeur
de métier ; cela doit respecter le cadre réglementaire tout en
apportant une qualité de service attendue par les consommateurs. Les
sociétés concernées réfléchissent afin de
décider entre le « make or buy ».
En ce qui concerne les partenariats et en
complément de ce qui a été écrit
précédemment, les accords de COOPERATION interentreprises sont de
plus en plus courant dans le secteur bancaire, cela permet aux
établissements traditionnels de résister plus ou moins
efficacement aux Néo-Banques, c'est une réponse pour solutionner
une problématique de compétence ou de complexité d'un
marché ou d'un processus.
Les alliances peuvent se faire entre entreprises non
concurrentes et donc
complémentaires :
- Accords sectoriels.
- Partenariats verticaux.
- Joint-ventures.
Mais aussi entre des entreprises concurrentes
:
- Alliances de co-intégration. -
Alliances complémentaires.
Pour leur mise en oeuvre les établissements
doivent s'assurer de la faisabilité de leur choix stratégiques,
puis établir un business plan et enfin définir les responsables
pour la mise en oeuvre.
43
http://www.revue-banque.fr/banque-investissement-marches-gestion-actifs/chronique/axa-accelere-son-desengagement
44
http://finance.sia-partners.com/le-recours-aux-prestations-de-services-essentiels-externalisees-pour-les-banques
49
Le business plan devra présenter le projet,
convaincre par sa pertinence et sa qualité. C'est l'exemple pour les
établissements bancaires récents de leur demandes de
levées de fonds pour investir dans un segment en
particulier.
Enfin il faudra traduire le business plan en
définissant les responsables de mise en oeuvre. C'est une traduction
opérationnelle de la théorie avec un questionnement sur
l'organisation à venir, le canal de distribution, les ressources
humaines et le financement. Le tout permettra de conforter le succès de
la mise en oeuvre de la stratégie.
2.3.3 Le déploiement de la stratégie de
demain : acteurs, objectifs, ressources et contraintes.
Aujourd'hui les acteurs bancaires français
travaillent à une DIVERSDIFICATION LIEE45, cela correspond
à un développement vers de nouvelles activités qui
présentent des points communs avec les activités existantes. Cela
vise à réaliser des synergies en mutualisant les ressources et
compétences et enfin permet de créer une unité dans le
groupe, de renforcer l'identité et la culture d'entreprise.
Mais également une DIVERSIFICATION
CONGLOMERALE, avec des activités différentes et donc plusieurs
chaînes de valeur qui seront représentées. Cela correspond
à une diversification dans des activités différentes de
l'ancienne (une banque proposant les places de spectacle). Les nouvelles
activités ne seront pas systématiquement liées aux
anciennes.
Une fois la stratégie validée, il y a
pour les acteurs du secteur bancaires des difficultés et des contraintes
pour le déploiement. En effet, il peut y avoir une difficulté
pour la maîtrise de la technologie, c'est l'exemple d'ORANGE BANK qui a
utilisé le système d'information de GROUPAMA BANQUE ce qui,
finalement, a retardé le déploiement et a
généré un surcoût. Une autre difficulté
réside dans les alliances des concurrents qui seront donc plus
présents et plus difficile à contrer.
Outre la maturité du secteur qui peut se
réinventer, une autre contrainte concerne le poids du passé, ce
qui est particulièrement vrai pour les acteurs
traditionnels.
Le déploiement impose de faire des choix
organisationnels, cela renvoi à l'établissement au travers de son
histoire, de son activité et surtout des hommes qui le compose et
composeront l'organisation déployée.
Le choix de la nouvelle organisation se fera entre
:
- La spécialisation du travail.
- La répartition de l'autorité.
- La coordination des actions.
- L'équilibre
différenciation-intégration organisationnelle.
- La décentralisation des
décisions.
Ces éléments renvoient aux «
COMPORTEMENTS HUMAINS ET MANAGEMENT », la spécialisation
du travail sera soit verticale, soit horizontale. L'autorité pourra
être hiérarchique, fonctionnelle,
hiérarchico-fonctionnelle. L'ensemble des éléments
précités
45
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
renvoient également aux théories de
configuration de MINTZBERG expliquées dans la première
partie.
Le déploiement nécessitera également
le choix d'une structure. En effet que l'on soit un établissement
traditionnel qui souhaite évoluer, une Fintech ou une Néo-banque,
il y aura de toute façon un organigramme, cependant il sera
différent selon la structure actuelle ou la structure
visée.
50
Figure 18 M FOMR Figure 19 M FORM
Figure 20 modèle matriciel
On retrouve dans le secteur bancaire les 3 types de
structure. Cependant un modèle en particulier tend à se
développer, il s'agit du modèle matriciel qui est un
modèle transversal. L'objectif étant de combiner les avantages
des différents types de spécialisation et de
coordination.
La structure matricielle permet d'être flexible
ce qui est très utile dans ce secteur désormais soumis à
de fortes turbulences. Cette structure est particulièrement
adaptée aux établissements de grande taille. On y retrouvera des
MANAGERS et COLLABORATEURS INTRAPRENEURS salariés de l'entreprise
(ressources humaines de la banque) ou consultants mandatés
(budgétés annuellement).
Cependant l'établissement s'orientant vers une
organisation transversale ou faisant le choix de ce type d'organisation
dès sa création ne doit pas oublier le facteur humain, les styles
de direction et la notion de maturité professionnelle des
équipes.
Enfin dans son déploiement, la digitalisation
et les nouvelles organisations ont apporté de nouvelles fonctions et de
nouveaux rôles importants. L'aspect humain doit être pris en compte
car même pour les Néo-Banques l'être humain reste une
ressource. Les individus ont différentes facettes avec des engagements
différents dans leur vie
51
professionnelle. En effet, les « PROJECT
MANAGER », ont différents profils de stratégie selon
leur environnement professionnel qui varie entre le prédictible et le
malléable.
Nos activités professionnelles dans le secteur
bancaire, de plus en plus décentralisées, nécessitent le
recours aux porteurs de projet de digitalisation, d'expérience
utilisateur et de maîtrise des coûts, etc. Le projet devra
être rentable et articuler à la structure de
l'organisation.
52
CONCLUSION
Cliquez sur « digitalisation bancaire » en
utilisant GOOGLE et vous aurez 137 000 résultats en 0.40 secondes, en
utilisant BING vous aurez 93 100 résultats et en utilisant DuckDuckGo ou
QWANT nous n'aurez pas le nombre de résultats trouvés mais la
rapidité de réponse sera similaire à celle de GOOGLE, cela
montre bien qu'il s'agit un sujet fleuve.
Mais concrètement, est-ce un avantage ou une
contrainte pour le secteur bancaire ? Les clients souhaitent-ils que le secteur
se digitalise ? Est-ce le client et surtout l'expérience client qui est
à l'origine de la digitalisation ou alors est ce notre environnement qui
nous impose ce nouveau schéma ? Est-ce l'humain qui met en avant
l'intelligence artificielle ou l'entreprise qui l'utilise pour optimiser sa
compétitivité et s'en sert comme argument de personnalisation de
la relation ?
Plus j'avançais dans ce mémoire plus je
me posais des questions. Je suis à la fois un collaborateur bancaire,
travaillant en banque en ligne depuis plusieurs années mais aussi un
client qui a connu l'agence physique et maintenant la relation à
distance. Je perçois l'impact pour ne pas dire la fracture qui arrive
dans le secteur et je me demande quelle offre sera proposée demain pour
remplacer les Néo-banques.
Depuis des années on parle de la digitalisation
et de ses impacts sur le management, les comportements humains, la
stratégie des entreprises. Le tout allant si vite, il faut croire qu'il
y aura des clients, des collaborateurs et des entreprises qui seront
laissés de côté.
Au-delà d'un choix volontaire de digitalisation
bancaire et d'expérience utilisateur personnalisée, il faut
espérer que nous ne sommes pas otages de notre environnement
économique, de notre recherche du service au moindre coût et qu'il
ne s'agisse pas pour le secteur bancaire de trouver un second souffle en
particulier dans notre hexagone bancarisé à 99 %.
Toutes les questions que l'on peut légitimement
se poser, ne doivent pas occulter une chose : la digitalisation bancaire va se
poursuivre, il va s'agir de combiner sprint et marathon. Pour ma part, je pense
qu'il faut accompagner ce mouvement pour essayer de le façonner au mieux
de l'intérieur, pour qu'il demeure dans le temps tout en satisfaisant le
maximum de personnes physiques (employés, clients) et morales (banques,
entreprises).
Pour les entreprises du secteur, l'addition
intelligente et pertinente de l'expérience client au
développement du secteur sera un facteur clé de succès et
de survie.
Lutter à contre-courant, contre cette
REVOLUTION ne répondra pas efficacement aux défis de demain. Oui
on peut parler de révolution, car dans plusieurs années quand on
se retournera et qu'on constatera l'évolution faite, alors nous
comparerons la digitalisation bancaire du 21ème siècle
à la révolution industrielle du 19ème
siècle.
Avec la digitalisation, pensez-vous que le plus dur
à gérer sera la technologie ? Pour ma part, je pense que cela
demeura l'HUMAIN.
53
54
GLOSSAIRE (des abréviations et des
termes spécifiques rarement utilisés)
APAC : Agence de Production d'Appui Commercial.
TEAM MANAGER : Responsable d'Equipe.
MANAGER : Directeur.
SPRINT : technique afin de mener à bien un projet avec
des cycles de 2 à 4 semaines.
FATCA : Foreign Account Tax Compliance Act (réglement
fiscal américain)
AEOI : Automatic Exchange of information (norme pour
l'échange d'information)
CRC : Centre de Relation Client
NEOBANQUE : banque digitale dont les services sont accessibles
par mobile
CHATBOT : logiciel de simulation de conversation
MILLENNIALS : génération Y pour les personnes
nées entre 1980 et 2000
GENERATION X : pour les personnes nées entre 1960 et
1980
KPI : Key Performance Indicator (indicateurs clés de
performance)
LEADS : signaux en marketing
ERP: Enterprise Resource Planning
LEAN MANAGEMENT: approche pour atteindre l'excellence
opérationnelle
EMPOWERMENT : autonomisation
BUSINESS UNIT : unité organisationnelle au sein d'une
entreprise
OPEN SPACE : espace de travail ouvert
AKIO : éditeur de logiciel pour la gestion de
l'expérience client
LAB : laboratoire
GLOBAL PEOPLE SURVEY : enquête de satisfaction
FLEX OFFICE : organisation dynamique du travail
SUBPRIME : emprunt risqué pour le préteur et
l'emprunteur avec une variabilité des taux
FINTECH: start-up innovante dans la finance
BCE : Banque Centrale Européenne
CROWDFUNDING: financement participatif par un ensemble
d'individu
GAFAM: GOOGLE, APPLE, FACEBOOK, AMAZON, MICROSOFT
SWOT : outil d'analyse des forces, faiblesses,
opportunités et menaces pur l'entreprise
PESTEL: analyse Politique, Economique, Sociologique,
Technologique, Ecologique, Légal
BDF : Banque De France
BCF : association Bureau Central Français
ACPR : Autorité de Contrôle Prudentiel et de
Résolution
AMF : Autorité des Marchés Financiers
MOA: maîtrise d'ouvrage
MOE: maîtrise d'oeuvre
IT: Information et Technologie
BATX : BAIDU, ALIBABA, TENCENT, XIOMI
PSEE : Prestations de Services Essentiels
Externalisées
55
BIBLIOGRAPHIE (livres, documents, sites WEB
consultés...)
Livres, documents :
- « L'art de la guerre », Sun TZU
- « Manager minute », Kenneth BLANCHARD, Spencer
JOHNSON
- « Le Génie du Leadership », édition
DUNOD
- « L'acteur et le Système », édition du
Seuil
- Frédérique ALEXANDRE-BAILLY, Denis BOURGEOIS,
Jean-Pierre GRUERE, Nathalie RAULET-CROSET et Christine ROLAND-LEVY. «
Comportements Humains et management », 5ème
édition, PEARSON, juillet 2016.
- Jean-Pierre HELFER, Michel KALIKA, Jacques ORSONI. «
Management Stratégique », 10ème édition,
VUIBERT,2016.
- Campos, Éric, et Dominique Gayte. « Redonner vie
aux agences face à l'incertitude des modèles de valeur de la
banque », Le journal de l'école de Paris du management,
vol. 125, no. 3, 2017, pp. 15-22.
- Silber, Georges-André. « (Re) découvrir
les multiples facettes des usages mobiles », Documentaliste-Sciences
de l'Information, vol. vol. 49, no. 3, 2012, pp. 24-25.
- Chopard, Bertrand, Bruno Deffains, et Jean-Daniel Guigou.
« Droit, architecture financière et stratégies des banques
», Revue de l'OFCE, vol. no 101, no. 2, 2007, pp.
333-354.
Sites :
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https://www.pearson.ch/Search?suche=Comportements+humains+et+management+5e+éd
https://www.dunod.com/entreprise-economie/genie-du-leadership-mythes-et-defis-action-manageriale
https://www.devop.pro/etapes-gestion-conflits-manager.html
https://www.manager-go.com/gestion-de-projet/le-changement-par-lewin.htm
http://www.team4development.fr/gestion-et-resolution-de-conflit-au-travail-par-le-coaching
http://dumanagerauleaderagile.blogspot.fr/2016/04/grille-de-blake-et-mouton.html
https://www.marketing-etudiant.fr/grille-manageriale-blake-et-mouton.html
http://www.meltis.fr/le-management-situationnel-selon-hersey-et-blanchard
https://www.cadre-dirigeant-magazine.com/news/le-nouveau-manager-minute-de-ken-blanchard-et-spencer-johnson
56
http://www.abilways-digital.com/magazine/les-salaries-face-a-la-digitalisation-de-leur-entreprise
https://www.bva-group.com/sondages/salaries-transformation-digitale-sondage-bva-villa-numeris-microsoft-experience17
http://www.oryxconseil.com/2015/07/lean-management-fideliser-les-clients
http://www.focusrh.com/strategie-rh/organisation-et-conseil/repenser-le-management-l-ere-du-teletravail-29413.html
https://www.pocketbook.co.uk/blog/2015/05/05/mary-parker-follett-management-visionary
https://www.lesechos.fr/18/07/2016/LesEchos/22235-038-ECH_pourquoi-la-concurrence-ne-fait-pas-peur-aux-banques.htm
https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/concurrence-chute-des-taux-reglementation-les-banques-en-plein-big-bang
https://www.quora.com/How-do-robo-advisors-work
http://www.vuibert.fr/ouvrage/9782311404173-management-strategique
https://n26.com/fr-fr
https://www.cbanque.com/actu/62221/banques-francaises-les-10-chiffres-quil-faut-connaitre
http://www.fbf.fr/fr/espace-presse/chiffres-cles/le-secteur-bancaire-francais---faits-et-chiffres
https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/0301276427451-dans-les-banques-la-tentation-de-la-diversification-grandit-2152841.php
https://www.unow.fr/blog/le-coin-des-experts/les-nouvelles-attentes-des-clients-de-la-banque
https://www.accenture.com/fr-fr/insight-banking-distribution-marketing-consumer-study
http://yellowvision.fr/comment-les-banques-peuvent-tirer-la-puissance-des-fintech
https://www.frenchweb.fr/lexperience-utilisateur-la-derniere-bataille-du-secteur-bancaire
https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/hsbc-poursuit-son-desengagement-du-financement-des-energies-fossiles
http://www.revue-banque.fr/banque-investissement-marches-gestion-actifs/chronique/axa-accelere-son-desengagement
http://finance.sia-partners.com/le-recours-aux-prestations-de-services-essentiels-externalisees-pour-les-banques
Auteurs :
- Johann Wolfgang VON GOETHE
- Éric Jean GARCIA
- Michel CROZIER
- Erhard FRIEDBERG
- Kurt LEWIN
- Sun TZU
- Christophe DEJOURS
- BLAKE & MOUTON
- HERSEY & BLANCHARD
- Mary Parker FOLLET
- Henri FAYOL
- Abraham MASLOW
- Lionel MARTINELLI
- Frédérique ALEXANDRE-BAILLY, Denis BOURGEOIS,
Jean-Pierre GRUERE, Nathalie RAULET-CROSET, Christine ROLAND-LEVY - Jean-Pierre
HELFER, Michel KALIKA, Jacques ORSONI
57
Parcours et projet professionnel :
Finissant mon secondaire avec une formation économique
et sociale dans les Vosges, je m'étais renseigné pour être
personnel navigant dans l'armée de l'air (arrêté par
contrainte personnelle) et parallèlement je faisais également du
mannequinat (également arrêté par contrainte
personnelle).
Issu d'une formation économique pour la théorie
et du domaine bancaire pour la pratique, j'ai exercé des postes ayant
une orientation commerciale et des postes combinant l'aspect commercial et
managérial. L'objectif avec la formation suivie à l'IAE PANTHEON
SORBONNE est de pouvoir exercer une fonction de top management en marketing ou
digitalisation en passant par une étape intermédiaire en tant que
Chef de Projet.
En 2001, j'étais en faculté d'économie et
de droit n'ayant pas eu la possibilité financière de faire l'ENA
malgré mes résultats scolaires. Lors d'un cours en
amphithéâtre j'étais tout en haut, regardant les autres
étudiants je me suis demandé où tout cela allait m'amener
sachant que les entreprises nous demandent d'avoir de l'expérience
professionnelle malgré nos études.
J'ai fait le choix d'une activité professionnelle
plutôt que de continuer les études pour des raisons personnelles,
j'ai donc arrêté ma formation à la faculté
d'économie de Nancy (je suivais une formation en DEUG économie)
en postulant auprès d'une dizaine d'établissements bancaires.
Certains m'ont proposé des alternances, d'autres des CDD
et des CDI.
J'ai donc choisi HSBC (au moment de l'OPA sur le Crédit
Commercial de France) et j'ai commencé par être chargé
d'accueil (à Metz) n'ayant pas d'expérience professionnelle.
Dès lors en parallèle de mon activité j'ai suivi une
formation bancaire diplômante (Brevet Professionnel de Banque)
équivalente à un BAC + 2, financée par mon employeur.
J'ai par la suite (toujours chez HSBC Metz)
évolué sur une fonction de back office entreprise et en
parallèle mon employeur m'a inscrit à une nouvelle formation
bancaire : un Institut Technique de Banque (Bac + 5) même si je n'avais
pas encore fini mon BP banque. J'étais donc à Metz, Paris et en
formation à Nancy.
En 2004, j'ai obtenu mon diplôme et je suis passé
au statut de cadre, à ce moment mon employeur m'a proposé
d'exercer la fonction de conseiller patrimonial haute de gamme. J'ai
accepté la mission avec son challenge commercial et je suis parti
à Boulogne sur Mer.
Un an après, pour des raisons financières j'ai
postulé auprès d'un autre établissement bancaire, à
savoir BNP PARIBAS.
J'ai été validé en tant que conseiller
professionnel à Arras mais n'ayant une expérience bancaire que
sur le particulier, je me suis challengé sur le professionnel.
Après des difficultés au commencement je me suis épanoui
professionnellement en étant leader dans mon activité et formant
les nouveaux conseillers professionnels.
En 2010, ayant réussi mon activité, mon
employeur m'a proposé de devenir directeur d'une agence bancaire
à Lille et m'a donc challengé sur un premier poste de management
avec toujours une part de mon activité centrée sur le
commercial.
58
J'ai sollicité un accord afin de suivre un CESB
(diplôme bancaire pour être cadre supérieur), ce dernier a
été décliné par mon employeur une première
fois. En 2014, ayant réussi mon poste, mon Gestionnaire Individuel de
carrière m'a proposé un nouveau challenge : être le manager
senior d'un centre de profit en Banque en Ligne sur Paris.
Arrivant à Paris, j'ai dans un premier temps pris la
mesure de mon poste et j'ai en parallèle demandé à suivre
la formation diplômante CESB ce qui m'a à nouveau
été décliné au motif que je devais « prendre
conscience des limites de mes capacités professionnelles ».
Réussissant mon poste, éprouvant le besoin
d'acquérir de nouvelles compétences, éprouvant le besoin
de changer d'activité ou de fonction ou de secteur, éprouvant le
besoin de me challenger intellectuellement, j'ai donc choisi de me challenger
avec une nouvelle formation diplômante en parallèle de mon poste
de manager (35 personnes).
J'ai postulé pour suivre un MBA MAE à l'IAE de
Paris (formation en cours) car d'un point de vue formation, l'enseignement de
qualité était reconnu et parce que d'un point de vue financier et
sollicitant FONGECIF cela était plus facile pour faire valider la
demande de financement, ne pouvant pas auto-financer ma formation et mes jours
d'absence sur mon lieu de travail.
Après certaines tensions et des difficultés pour
obtenir les accords de mon employeur, j'ai donc eu la possibilité de
m'absenter pour suivre la formation.
Aujourd'hui, je suis toujours en poste en Banque En Ligne en
tant que manager mais je suis en mobilité active et j'effectue des
entretiens afin d'exercer des fonctions de chef de projet.
Avec ces entretiens, j'accepte donc une fonction
intermédiaire sans management afin de pouvoir acquérir une
expérience dans la conduite de projet sur du marketing et de la
digitalisation, tout cela dans l'optique d'être exemplaire.
Pour ce faire, cela semble plus facile et simple (normalement)
de le faire chez mon employeur actuel car il connaît mon historique,
connaît mes réussites professionnelles et connaît mes
compétences.
Actuellement je postule donc au niveau du groupe BNPP
c'est-à-dire chez BNPP et ses filiales.
L'objectif est de devenir Chief Digital Officer, ou Chief
Marketing Officer. Bien évidement mon objectif serait de rester chez
BNPP. Si cela ne peut pas se faire chez BNPP alors je pourrais rester dans le
domaine bancaire ou de l'assurance à défaut et ayant une
formation théorique de top management je resterais ouvert à
d'autres domaines tels que l'énergie, la cosmétique, les
transports.
En étant CDO ou CMO, dès lors j'aurais une
fonction managériale (top mangement) sur des sujets intéressants
pour moi à savoir le digital et le marketing.
59
60
FICHE D'APPRECIATION DU RAPPORT D'ACTIVITE
A compléter et à mettre en
troisième de couverture du rapport
A REMPLIR PAR L'ETUDIANT :
NOM & PRENOM DE L'ETUDIANT :
CLEMENT CEDRIC
CYCLE : MBA- MAE, FORMATION CONTINUE, JOURNEE
BLOQUEE
PROMOTION : 2016 / 2018
|
EVALUATION (RESERVE AU CORRECTEUR)
Grille de première évaluation
|
- -
|
-
|
=
|
+
|
++
|
Respect des normes de présentation
|
|
|
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Qualité de la rédaction
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|
|
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Qualité de la démarche
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|
Intégration des connaissances de gestion
|
|
|
|
|
|
Précision du vocabulaire et outils utilisés
|
|
|
|
|
|
Richesse du vécu dans l'entreprise
|
|
|
|
|
|
Richesse et crédibilité de l'information
utilisée
|
|
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|
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Apport personnel
|
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|
|
|
|
Autres Appréciations :
|
NOTE OBTENUE :
DATE, NOM ET SIGNATURE DU CORRECTEUR : SUIVI DU RAPPORT
(EN CAS DE SOUTENANCE) :
RESERVE A L'ADMINISTRATION :
61
|