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Accueil et influence d'a rebours dans la littérature fin-de-siècle


par Nada Arfaoui
Université de Nantes  - Master de recherche en littérature française et comparée  2018
  

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III- Les caractéristiques de l'être décadent

La décadence telle qu'elle se définit dans le dictionnaire, est l'acheminement vers la ruine, vers le déclin. Dans le contexte littéraire, la notion décadence garde tout de même son sens propre dans la mesure où on associe l'idée de décadence volontiers à cette atmosphère "fin-de-siècle", jalonnée par la guerre de 1870 et les pénibles évènements de la commune, qui seraient la métaphore de la fin d'un monde, d'une civilisation en gésine d'un

1 Ibid. p.88

2 Jean LORRAIN, Monsieur de Phocas, Paris, Flammarion,2001, p.50

3 Ibid. p.55

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esprit démoralisateur. Nombreux écrivains et artistes produisent l'essentiel de leur oeuvre dans les années 1840-1870. Toutefois, malgré cette prestigieuse ascendance, il faut bien reconnaître que le mouvement décadent ne prend conscience de lui-même qu'avec la publication, en 1883, des essais de psychologie contemporaine, consacrés par Paul Bourget. L'auteur y précise les caractéristiques de la névrose dont sont atteints les maîtres contemporains , selon lui inquiets, nerveux, portés par la mélancolie et au pessimisme.

Ces essais de psychologie séduisent la jeunesse, qui y trouve un message adapté à son sentiment de déliquescence. En 1884, l'apparition d'À Rebours intensifie davantage cette vogue et le livre devient la bible de ceux qui, à travers ce prisme, se découvrent désormais décadents. Huysmans, le fabricateur du personnage de des Esseintes, va déléguer sa virtuosité à maints auteurs, qui ont choisi de franchir le sentier qu'il a pris, en l'occurrence Remy de Gourmont et Jean Lorrain, qui vont eux aussi restituer les mêmes traits de l'être décadent qu'était des Esseintes. En quoi Des Esseintes et ses descendants incarnent-ils des personnages décadents?

1-La névrose

La névrose désigne une maladie psychique dans la mesure où il s'agit d'une affectation caractérisée par des troubles affectifs et émotionnels sans cause anatomique et intimement liée à la vie psychique d'un sujet. En général, la névrose est très souvent associée à un traumatisme, ayant influencé l'état psychologique de la personne. Toutefois, il existe plusieurs types de névroses à savoir le trouble de panique( défini par des répétitions des attaques de panique dont au moins certaines d'entre elles surviennent d'une façon inattendue), l'anxiété chronique (une névrose d'angoisse: l'angoisse est présente plus d'une journée sur deux), la névrose phobique( relative à un état de mal-être face à une situation ou à un élément phobique) et la névrose obsessionnelle( l'obsession est la base de cette névrose où toutes les craintes sont cristallisées sur des idées obsédantes). La névrose, dans la littérature fin-de-siècle, est présentée comme le trait commun et essentiel entre tous les décadents dans la mesure où dans les trois ouvrages nous faisons face à trois personnages malades: affectés par la névrose . Dans le livre Huysmansien, on assiste à un lien étroit entre le jaillissement des souvenirs et les crises nerveuses autrement dit les réminiscences sont toujours couronnées par des crises et par des convulsions violentes dans le sens où des Esseintes à chaque rappel des souvenirs passés, manifeste les symptômes de la névrose «Ses souvenirs s'apaisèrent, mais d'autres symptômes morbides parurent»1. Après l'accalmie des bouts de mémoire qui le torturent, surgissent de forts moments de crise nerveuse.

« il avait dû suivre des traitements d'hydrothérapie, pour des tremblements des doigts, pour des douleurs affreuses, des névralgies qui lui coupaient en deux la face, frappaient à coups continus la tempe, aiguillaient les paupières, provoquaient des nausées qu'il ne pouvait combattre qu'en s'étendant sur le dos dans l'ombre»2

1 Joris-Karl HUYSMANS, op.cit, p.115

2 Ibid. p.120

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Pire encore, il s'avère que ces symptômes ne gardent pas la même forme dans le sens où chaque crise peut avoir ses propres syndromes à part entière, différents de ceux de la crise précédente.

«ces accidents [les signes de la première crise] s'imposaient à nouveau, variant de forme, se promenant par tout le corps; les douleurs quittaient le crâne, allaient au ventre ballonné, dur, aux entrailles traversées d'un fer rouge, aux efforts inutiles et pressants ; puis la toux nerveuse, déchirante, aride, [...] le réveilla, l'étrangla au lit ; enfin l'appétit cessa, des aigreurs gazeuses et chaudes, des feux secs lui parcoururent l'estomac ; il gonflait, étouffait, ne pouvait plus, après chaque tentative de repas, supporter une culotte boutonnée, un gilet serré»1.

Parmi les symptômes les plus évidents de la névrose et les plus apparents chez des Esseintes, on cite le manque d'appétit, qui est un signe avant-coureur de la névropathie. Le duc des Esseintes, qui est gourmet par dandysme mais qui subit involontairement, si on s'autorise l'usage de ces termes médicaux, une sorte d'inappétence ou de "dysphagie" surtout que « les défaillances de son estomac ne lui permettant plus d'absorber des mets variés et lourds»2. Cette diminution d'appétit alimentaire, se décèle à travers la fixation des «heures immuables des repas»3 mais également via l'immuabilité des repas eux-mêmes «il prenait ces repas, dont l'ordonnance et le menu étaient, une fois pour toutes, fixés à chaque commencement de saison»4. Il s'avère que des Esseintes, se nourrit par obligation c'est à dire que les aliments ne sont pour lui qu'une subsistance, qui lui permet de rester en vie.

Ce dégoût de la nourriture n'apparaît que chez le héros huysmansien, les autres personnages subissent eux-aussi des crises de nerfs mais n'éprouvent pas un écoeurement vis-à-vis de la nourriture. On soustrait en guise de petite synthèse que la névrose chez des Esseintes atteint son paroxysme, elle est beaucoup plus intense: Cela se clarifie d'autant plus, en déclarant quelques années plus tard dans Cinq leçons sur la psychanalyse suivi de contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique de Sigmund Freud, que l'inappétence est parmi les signes fondateurs de cette maladie « la malade[...]manifesta [...]toux nerveuse intense, dégoût de toute nourriture»5. Avec les publications des traités freudiens, qui traitent les signes de la névrose, se cristallise davantage la gravité de la névrose de des Esseintes en comparaison avec Hubert et Monsieur de Phocas.

Dans À Rebours, les crises nerveuses surviennent la plupart du temps sous le coup des vestiges de la mémoire mais à tour de rôle les souvenirs eux-mêmes sont régis par d'autres facteurs , qui sont généralement les sens. Odorat, goût et vision se chargent d'éveiller les souvenirs les plus lointains, cela se perçoit via le pouvoir des «bonbons violets»6, qui étaient aptes de lui transporter vers un passé d'ébauche «il déposait l'un de ces bonbons sur la

1 Ibid.

2 Ibid. p.56

3 Ibid.

4 Ibid.

5 Sigmund FREUD, Cinq leçons sur la psychanalyse suivi de contribution à l'histoire d mouvement psychanalytique, Paris, Payot & Rivages, 2002, p.10

6 Joris-Karl HUYSMANS, Op.cit, p.137

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langue, le laissait se fondre et soudain, se levaient avec une douceur infinie, des rappels très effacés, très languissants des anciennes paillardises»1. L'odorat est aussi muni d'un certain pouvoir dans le sens où des Esseintes, par le biais d'un parfum fleuriste, tombe dans un gouffre de souvenirs sombres «cette orchidée qui fleurait les plus désagréables des souvenirs»2. En revanche, cela ne veut pas dire que le héros maintient le contrôle sur le jaillissement des souvenirs et par conséquence sur les crises nerveuses, au contraire des Esseintes subit l'emprise de ses souvenirs, il est condamné de se rappeler «Dans cette nuit où sans cause apparente, il avait évoqué le mélancolique souvenir d'Auguste Langlois, il revécut toute son existence»3. Il en résulte que même sans motif palpable, les souvenirs envahissent tout de même la conscience de des Esseintes.

Les crises nerveuses de Hubert se diffèrent de celles de des Esseintes dans la mesure où ce héros ne livre pas des symptômes physiologiques graves, à l'exception de quelques signes: «il sentit le précurseur frisson[...] la souffrance lui ferma les yeux, il tremblait de froid, de fièvre et d'horreur»4. Sa crise se limite au niveau de la conscience autrement dit l'acuité de la crise affecte plutôt l'esprit que le corps dans la mesure où les néfastes répercussions de la névrose restent sur le plan moral «il pâtit des semaines de réelles et profondes peines, des peines les plus cruelles qu'ait inventées la tortionnaire imagination humaine»5. Au moment des crises, Hubert se prend dans un état de délire et d'hallucination: le personnage éprouve une grande difficulté à discerner la réalité et le rêve. Cette confusion est intimement liée à Sixtine notamment au terme des rencontres: Hubert se croit voir la figure aimée alors qu'il est prisonnier des illusions. Hubert se distingue de des Esseintes et de duc de Fréneuse parce que sa névrose n'est pas tout à fait identique à celles des autres personnages. La spécificité de la névrose de Hubert d'Entragues se voit dans le caractère "contagieux" dans le sens où dans Sixtine, la névrose n'affecte pas seulement la figure centrale du roman mais se propage comme par contagion et inclue pareillement les autres personnages, qui peuplent le roman. En effet, Sixtine, qui est tout à la fois un personnage de second rang mais indispensable dans le roman, n'est pas exclue de cette maladie et ses contrecoups. Sa névropathie se perçoit à plusieurs niveaux dans la proportion où elle se montre comme étant un personnage déséquilibré et hésitant: ses comportements ne sont pas toujours raisonnables et justifiés. À cela s'ajoute que le personnage de Sixtine est d'une nature complexe en ce qu'elle est d'une part, la veuve conservatrice, qui ne veut pas faire des relations amoureuses et d'autre part la femme mystérieuse, qui n'a pas hésité à accepter les avances de Moscowitch que pour provoquer la jalousie de Hubert. Sixtine est une névropathe parce qu'elle aussi endure de pénibles crises de nerfs et des hallucinations intenses.

1 Ibid. p.137

2 Ibid. p.128 3Ibid. p.110

4 Remy de GOURMONT, Sixtine, Paris, Mercure de France, 2016, p.78-79

5 Ibid. p. 79

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«Surpris [Hubert] d'une si étrange crise [...]tremblante encore [...] affolée [...]avec un tremblement de tous les petits muscles, et sans savoir pourquoi, elle essayait de se déganter. Quand une de ses mains fut libre, elle la secoua, l'agita, en fit craquer les jointures».1

La névrose se multiplie dans le roman et touche même les personnages-figurants tel est le cas de la marchande d'oranges, qui se comportait d'une manière extravagante et incompréhensible mais pour autant Hubert reconnaît de quoi elle souffre «vous êtes seulement un peu névrosée»2 La dame pareillement à Hubert, était sujette à une crise de nerfs. Il en va de même pour le figurant Marguerin, un théosophe victime de la même maladie phénoménale dans la mesure il manifeste des conduites irraisonnables et extrêmement bizarres «ses amis excusaient la folie licencieuse par une maladie du cervelet»3.

La névrose dans Sixtine de Gourmont est très originale par rapport à la névrose de des Esseintes qui est plus intense mais qui reste tout de même réduite. En fait la singularité de la névrose dans le livre de Gourment trouve son origine dans cette dimension collective dans la mesure où la névropathie dépasse la simple conception de maladie et revêt une ampleur prodigieuse. Gourmont a voulu probablement pousser plus loin la névrose, qui s'est multipliée comme par enfantement tout le long du texte et devenue un mode de vie régnant sur tous les personnages sans exception.

Quant au personnage du duc de Fréneuse, nous le rapprochons plus à Hubert qu'à des Esseintes. De prime abord, La névrose de Monsieur de Phocas s'apparente à celle de Hubert d'Entragues parce que les deux ne sont pas aussi graves que la névrose esquissée par Huysmans. En effet, le personnage ne manifeste pas des syndromes apparents de la maladie, cette dernière se localise dans la conscience du héros, conformément à la névrose de Hubert. En revanche, la névrose de Phocas reste tout de même distincte par rapport aux autres puisqu'elle se repose sur un seul fait: l'obsession d'une «certaine transparence glauque»4. La mise en parallèle avec Hubert s'explique également dans l'étendue de la névrose dans le roman quoique chez Gourmont la névrose collective est beaucoup plus large en comparaison avec le roman de Lorrain. le traitement de la névrose dans Monsieur de Phocas ressemble un peu à celui qu'on retrouve chez Gourmont: le duc de Fréneuse identiquement à Hubert, est à la confrontation d'un personnage malade à savoir Claudius Ethal «une lettre de Claudius [...]Mon cher duc[...] entre malades on se comprend toujours»5. L'inclusion du personnage du peintre malade, est porteuse de sens, dans la mesure où ce Claudius sadique, qui se prétendait savoir guérir le duc de Fréneuse de son obsession dévorante mais qui tend plutôt à le faire souffrir davantage et le laisser périr dans

1 Ibid. p. 41

2 Ibid. p.125

3 Ibid. p. 260

4 Jean LORRAIN, op.cit, p.55 5Ibid. p. 116-117

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sa maladie rien que pour s'amuser, va intensifier et croître des instincts naturels et néfastes chez le héros.

La névrose du duc de Fréneuse vient à l'encontre de la névrose des deux autres héros dans le sens où elle se dévie vers une autre direction plus absurde et plus dangereuse. En fait, Monsieur de Phocas éprouve un penchement vers la beauté des yeux, qui est fortement lié à des pulsions destructives et meurtrières autrement dit à chaque fois que le héros s'impressionne par cet étrange regard qui le hante sans cesse, il éprouve en parallèle des pulsions de mort: il endure un besoin de tuer quelqu'un dès le début du roman «j'aurais voulu l'étrangler et la mordre, l'empêchait de respirer surtout»1. Ces Thanatos, qui tourmentent le duc vont être couronnés par un meurtre: Monsieur de Phocas met fin à la vie de ce Claudius maléfique. Quoique l'épouvantable crime du duc de Fréneuse est représenté dans le roman comme une tentation d'émancipation de l'ensorcellement d'un Claudius diabolique, n'empêche que le crime reste toujours un crime. Il semble que l'auteur a voulu reproduire l'image des patriotes qui tuent les colonisateurs sous prétexte qu'ils se trouvent dans l'obligation de défendre leur patrie: un meurtre justifié. On constate que la névrose s'intercède en faveur du personnage-criminel, elle s'avère être un bon prétexte pour se disculper et s'autoriser à entamer une nouvelle vie comme si rien ne s'était.

Il importe de signaler que malgré quelques différences en détails, les trois héros partagent tous la même maladie psychique, qui les torture différemment mais qui les met tout de même sur le même pied d'égalité au terme de la souffrance.

Généralement et dans de nombreuses études sur la névrose, on admet que le névrosé est conscient de sa maladie et s'en plaint, il veut s'en débarrasser tel est le cas d'ailleurs des trois héros, qui sont tous conscients de leur maladie sauf qu'ils n'ont jamais émané la volonté de se débarrasser de la névrose. En fait, des Esseintes semble au courant de son état maladif «cette crainte de cette maladie va finir par déterminer la maladie elle-même»2 mais pour autant il a refusé de suivre un traitement pour se guérir au contraire quant à lui la névrose a même des avantages: elle est un moyen de connaissance «des Esseintes [...]tout en luttant contre les manifestations extérieures de la névrose, fort gênantes, n'envisage à aucun moment de se priver de ce puissant moyen d'exploration psychique»3. La névrose chez le héros huysmansien possède des capacités incontestables dans la mesure où elle est apte de transporter le névrosé dans un ailleurs onirique parfois fantasmagorique, peuplé des figures extravagantes mais d'autres fois elle l'emporte vers un monde joyeux où «il avait surtout éprouvé d'ineffables allégresses»4. Il appert que la névrose devient pour des Esseintes une attribution, qui lui distingue des êtres normaux, si comme si la névrose hissait les décadents à un rang supérieur et éthéré loin d'une réalité vulgaire.

1 Ibid. P.63-64

2 Joris-Karl HUYSMANS, op. cit, p. 115

3 François LIVI, op.cit, P. 83

4 Joris-Karl HUYMANS, op.cit, p.230

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Il en va de même pour le héros de Sixtine, qui à son tour apparaît conscient de sa maladie «il sentit le précurseur frisson qu'il connaissait bien»1. La prise de conscience de la maladie psychique chez Hubert semble fortement liée à sa connaissance déjà acquise et à son intelligence dans la mesure où Hubert est muni d'un certain génie, qui lui confère une facilité de comprendre les phénomènes les plus compliqués y compris la névrose. En fait, Hubert se montre à maintes occasions un personnage perspicace, cela s'explique parfaitement dans sa passion pour la lecture et l'écriture et surtout par la fréquence des thèmes philosophiques qu'il discute ou qu'il défend. Ce personnage-écrivain s'autorise de s'attaquer à des auteurs et à légitimer d'autres, ne serait pas dans l'incapacité de déterminer sa maladie.

Monsieur de Phocas aussi prend au sérieux sa maladie et en est très bien conscient «je me suis levé, une sueur froide aux tempes, bouleversé par l'âme d'assassin que j'avais été pendant dix secondes»2. À la différence de Hubert et des Esseintes, le duc de Fréneuse perçoit parfaitement la gravité de sa névrose et ses contrecoups et tient à coeur de trouver un remède. La raison pour laquelle, il a dû fréquenter le peintre Claudius, qui lui a promis un salut.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984