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Essai d’utilisation de trois (3) engrais organiques [compost, fumier de poule et engrais vert (canavalia ensiformis)] sur la fertilité du sol par rapport à la culture du maïs (zea mays) dans la zone de haut-limbé, 3e section communale de limbé au cours de 2018-2019


par Frandy BRENORD
Université Chrétienne du Nord d'Haiti (UCNH)  - Licence en Sciences Agronomiques 2014
  

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1.2. Problématique

La dégradation des sols cultivés constitue l'une des principales contraintes de l'agriculture en Haïti. Cette situation met en péril la durabilité de la production agricole et, par conséquent, la sécurité alimentaire des populations qui dépendent, presqu'à 92 % du secteur agricole (MARNDR, 2010). On estime que 63% des terres sont devenues improductifs (infertile) sous l'effet de la baisse du taux de matières organiques qui se sont perdues par la dégradation du sol qui est engendrée par plusieurs facteurs (Fred Douca, 2001, Cité par Adrien, 2018). La mise en culture de plus en plus rapprochée diminue les temps de jachère, provoque le surpâturage et favorise la dégradation des sols. Il est aussi important de noter qu'environ 50 % du pays ayant une pente supérieure à 40% et le déboisement due à une forte dépendance au bois (bois de feu et charbon bois), cause de sérieux problèmes d'érosion et conséquemment entraine gravement la perte de fertilité des solspar la baisse de la matière organique dans le sol (MARNDR, 2013).

Des mesures scientifiques de l'érosion pour Haïti sont rares. L'étude de la Banque Mondiale sur la gestion des ressources naturelles en Haïti de 1990 cite des estimations sur les pertes de terre pour certains bassins versants allant de 7,5 à 750 TM/ha./an. Le rapport indique par ailleurs que des pertes de l'ordre de 12 à 150 TM/ha./an peuvent être observées dans de nombreuses régions du pays. La perte annuelle en terre pour l'ensemble du pays est évaluée à environ 37 millions de TM. Ceci correspond à une perte moyenne avoisinante de 15 TM/ha./an à l'échelle du pays.

A Haut-Limbé, l'agriculture est la principale activité oùse repose l'économie de la plupart des gens de la zone. La formation de petits agriculteurs à faible revenu de la plupart des petites familles rurales, continuent à cultiver des méthodes traditionnelles ou de subsistance. Leur proportion de la population économiquement active consacrée à l'agriculture est de 59% et leurs moyens de subsistance dépendent des environnements marginaux (FAO, 2012). Cependant, les activités agricoles se réduisent de plus en plus parce qu'on ne peut pas trouver de rendement satisfaisant au niveau des plantes cultivées particulièrement la culture du maïs à cause de la baisse de la fertilité des sols qui régit par la baisse de la MOS.

Au cours des années de 2016-2018, les travaux de recherche de Adrien et alont montrés clairement que la quantité de matière organique dans les sols à Haut-Limbé ne dépasse pas 1% environ. Cet appauvrissement en matière organique dans le sol dans la zone d'étude engendre des apparents problèmes qui sont d'ordre agro-socio-économique.

Sur le plan agronomique :

En se référant sur la relation entre les plantes cultivées et le sol, sous l'influence des techniques agricoles et les conditions climatiques qui agissent sur cette relation, la baisse de matière organique dans la zone est causée par :

- Les Mauvaises pratiques culturales :certains agriculteurs de la zone d'étude n'ont pas l'habitude de renouveler les éléments nutritifs du sol soit par des apports de fertilisant organique, soit en laissant se décomposer les résidus de culture (chaume maïs par exemple) sur la parcelle. Ils les utilisent comme fourrage parfois en exportant hors de la parcelle, ou ils pratiquent le brûlis.Il faut signaler encore que les agriculteurs dans la zone ne pratiquent pas la jachère de façon normale pour régénérer l'état du sol et de la productivité initiale. La mauvaise gestion du travail du sol notamment le labour de façon répétée par les agriculteurs. L'absence de jachère, la mauvaise succession et rotation culturale influencent grandement la fertilité du sol donc la baisse de matière organique dans le sol.

- Les Pertes de la couche arable du sol : l'érosion est le principal phénomène qui entraine la dégradation des sols par le déplacement de la couche arable. Une estimation a été faite que la perte de la couche arable à Haut-Limbé s'étend entre 0-3 t/ha/an (Val, 2015 cité par Payoute, 2017). L'abattage des arbres, un facteur occasionnant l'érosion, se fait sentir de plus en plus à Haut-Limbé. Certains agriculteurs travaillent sur des pentes qui mesurent plus de 50% en moyenne, ce qui n'est pas favorable à les cultiver au risque d'érosion car la pluviométrie de cette zone dépasse environ 2000 mm par an. Une estimation est faite que l'érosion des sols à Haut-Limbé atteint jusqu'à 85% de la surface (MARNDR, 2010). Cela amoindrit la productivité des sols et diminue les rendements des plantes cultivées

- Faible résilience des cultures particulièrement celle du maïs : Les plantes cultivées dans la zone n'ont pas l'aptitude de robustesse contre les aléas climatiques (période de sècheresse, la hausse et la baisse de température, problèmes liés à l'eau et du sol) dû à la baisse de matière organique dans le sol.

A travers ces indications agronomiques, l'appauvrissement du sol par la baisse de la matière organiqueprovoque la réduction de plus en plus de la fertilité.Cela influence grandement de manière décroissante le rendement des plantes cultivées dans la zone notamment la culture du maïs donc la production alimentaire dans la zone. Tout cela amène à une insuffisance alimentaire pour les habitants à Haut-Limbé qui pratique une agriculture de subsistance.

Sur le plan social :

La baisse de matière organique dans le sol provoque des conséquences sur le plan social qui affectent les conditions de vie des habitants dans la communauté. De celles-ci, on peut évoquer :

- Exode rural : il est dû à l'accroissement considérable de la population face à la baisse de la productivité agricole dans la zone. Ce qui entraine l'abandon des parcelles par certains agriculteurs pour aller ailleurs notamment dans les villes.

- Expansion de la crise écologique ou environnementale : il est dû par l'abattage systématique des arbres pour la construction d'habitats, de confection de meubles (Daveson Val, 2015, cité par St-Martin Kenson, 2018), et aussi pour faire du charbon dans le but de compenser les besoins primaires de leurs familles.

La satisfaction des besoins primaires particulièrement le besoin alimentaire quotidien, pousse certains gens de Haut-Limbé à la recherche de meilleure condition de vie soit en se déplaçant vers d'autre villes du pays ou à l'extérieur du pays pour mener des activités pouvant perturber l'environnement comme la coupe des arbres.

Sur le plan économique

L'agriculture est l'activité principale dans la communauté de Haut-Limbé d'où l'économie de cette localité repose sur les activités agricoles.Par conséquent, la baisse de matière organique du sol provoque :

- Faible productivité des cultures : rareté des produits agricoles, impact des maladies et attaques insectes, augmentation du taux d'importation des produits agricoles.

- Crise financière : elle est fonction de la diminution de la production locale ce qui occasionne de l'inflation des prix des produits donc tout cela entraine la décapitalisation ou dépression économique des agriculteurs dans la zone.

La baisse de matière organique dans le sol entraine une grande baisse de la productivité agricole dans la zone de Haut-Limbé, ce qui engendre économiquement, la hausse des prix des produits agricoles sur le marché ; puisqu'il y a la rareté de ces produits. Parfois les agriculteurs ne peuvent même pas réussir à obtenir l'argent qu'ils ont dû dépenser comme coût de production ce qui entraine leur décapitalisation.

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