WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Nouvelles politiques monétaires: Quelle théorie monétaire ?

( Télécharger le fichier original )
par Claudia Hellal
Université Nice Sophia-Antipolis - Master en Economie et finance internationale 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

TITRE 3 : Vers un modèle amélioré de politique monétaire : La sous - optimalité de la règle de

Taylor pour conduire une politique monétaire optimale 70

I. Les grands « oublis » de la politique monétaire 71

1. L'absence de la microéconomie bancaire dans l'analyse du canal du crédit 71

2. L'importance cruciale des frictions sur le marché du travail dans la transmission des politiques

économiques 74

3. L'existence de fortes non-linéarités dans les réactions des agents 78

II. Autres considérations sur la pertinence des fondamentaux de la politique monétaire 80

1. Discussions autour du ciblage de l'inflation : Quel taux ? Quelle cible ? 80

1.1. Le ciblage de l'inflation 80

1.2. Le ciblage du niveau des prix 81

2. Le retour de la théorie discrétionnaire de la politique monétaire 83

CONCLUSION 86

BIBLIOGRAPHIE 87

5

PARTIE 1

Les fondements de la politique monétaire et la « grande
dépression »

TITRE 1 : Les fondements théoriques de la politique monétaire d'avant crise dans les économies développées

Cette première partie du mémoire a pour objet de recadrer les évolutions théoriques qui ont conduit à la formulation de la politique monétaire telle qu'on la connait aujourd'hui et depuis les années 70.

Dans un premier temps, il s'agira de replacer historiquement la théorie de la monnaie.

Puis, dans un second temps, nous détaillerons les fondements théoriques de la politique monétaire actuelle, ses objectifs, ses instruments, sa mise en oeuvre.

I. Les fondements économiques à la base de la politique monétaire

De tout temps, les hommes se sont intéressés au pouvoir de la monnaie. Certains ne lui conférant que le rôle de moyen d'échange, d'autre la désirant ardemment pour le pouvoir qu'elle confère (Thésaurisation).

Dans tous les cas, la monnaie est d'une importance capitale dans le bon fonctionnement des échanges puisqu'elle permet d'éliminer les problèmes liés au troc. Aujourd'hui la monnaie qui circule dans l'économie est de forme fiduciaire (i.e. sans valeur intrinsèque), et est frappée par les banques centrales qui contrôlent son volume afin d'éviter entre autres les problèmes de dévaluation et d'inflation. Cette monnaie tient sa légitimité dans le fait qu'elle soit socialement acceptée par la population qui place leur confiance en sa valeur inter temporelle.

La monnaie assure trois fonctions principales :

- celle de moyen d'échange, elle permet l'extinction immédiate d'une dette ;

- celle d'unité de compte, c'est-à-dire d'échelle de mesure de la valeur des biens. A ce titre, elle est souvent résumée à un voile à l'échange. Les prix étant de ce fait des prix

6

avant tout relatifs entre les biens (base de la théorie des préférences du consommateur).

- celle de réserve de valeur, c'est-à-dire de la capacité de la monnaie à maintenir son pouvoir d'achat dans le temps. Ce dernier point a une importance capitale dans les domaines de l'économie et de la finance avec des thèmes phares comme la spéculation (immobilière, boursière, sur les devises etc.), les mouvements internationaux de capitaux et la formation des décisions d'investissement ou de consommation des agents économiques etc. La majorité des agents économiques forment des anticipations sur les risques d'inflation à venir ou de dévaluation de la monnaie qu'ils détiennent.

Définition de l'Inflation : l'inflation consiste en une augmentation sur une période relativement longue du niveau général des prix (généralement calculé de façon annuelle). Cet indice est en fait évalué sur la base des prix des principaux postes de dépense des ménages (alimentation, logement, téléphonie, loisirs, habillement, éducation entre autres). A chaque poste est attaché un poids (pondération en fonction de l'importance de la dépense dans le revenu des ménages). La structure de cet indice est révisée ponctuellement afin de tenir compte des évolutions des modes de consommation dans le temps. Des efforts pour annuler les effets « inflation - qualité » ont été investis mais font encore l'objet de rectifications.

La déflation est le phénomène inverse.

À partir de cette définition de l'inflation, on peut facilement expliquer qu'à salaires nominaux inchangés, une hausse de l'inflation consiste en réalité à une baisse du pouvoir d'achat via une baisse du salaire réel (i.e. évaluation du salaire nominal en termes de biens).

Mais l'inflation va au-delà de la perte de pouvoir d'achat des ménages. Il conditionne aussi les décisions d'investissement des entreprises. Par exemple, en cas de déflation avérée ou d'anticipation de déflation, les entrepreneurs vont diminuer le volume de leur production et licencier des travailleurs ; tandis que ceux qui avaient des projets d'investissement préféreront attendre avant d'investir. Le raisonnement inverse devrait s'appliquer dans le cas d'une inflation non anticipée.

La déflation a aussi pour conséquence d'augmenter la charge de la dette réelle contractée par les agents privés ou publiques. Et de l'alléger dans le cas d'inflation.

Un autre exemple de l'importance de l'inflation est l'impact qu'elle aura sur le commerce extérieur en rendant les biens nationaux moins compétitifs et moins demandés.

La dévaluation a aussi une importance capitale à ce titre puisqu'elle consiste en une augmentation du taux de change au certain (baisse de la valeur relative de la monnaie nationale), ce qui induit le renchérissement des importations contre une augmentation des commandes à l'exportation.

7

Aussi, une monnaie dont la valeur est instable fait fuir investisseurs et capitaux financiers qui recherchent des placements sûrs.

Enfin, notons que l'inflation revêt un rôle considérable sur les marché financiers, alimentant la spéculation sur les devises, le recours aux produits dérivés et de l'assurance (opérations de couverture contre le risque de change).

Pour résumer assez rapidement, la déflation et l'inflation sont néfastes pour les économies. Leurs coûts économiques et sociaux sont importants en termes de croissance, de chômage et de bien-être. D'où l'importance d'inclure dans les missions des autorités politiques celle de conduire une « politique monétaire » qui puisse contrôler la volatilité de la valeur de la monnaie.

Les objectifs que doit poursuivre la politique monétaire sont un sujet de discorde très vif qui oppose principalement keynésiens et monétaristes. Le point le plus important de leurs divergences est celui de la question du rôle de la politique monétaire.

Les monétaristes considèrent que la politique monétaire ne doit avoir pour objectif que celui de gérer la masse monétaire en circulation dans l'économie de telle sorte que celle-ci augmente de façon strictement parallèle aux besoins de monnaie découlant de l'augmentation des activités économiques dans le temps. Elle doit alors ancrer la croissance de la masse monétaire sur l'évolution du volume d'activités économiques, assurer la gestion des réserves de change et des opérations de change. Pour les monétaristes comme pour les classiques et les néoclassiques, la monnaie doit être neutre et « l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire » M. Friedman. Ainsi, l'objectif final de la politique monétaire est celui du maintien de la stabilité des prix. Selon cette approche, et conformément aux prévisions de la théorie quantitative de la monnaie, toute augmentation de la masse monétaire non justifiée par une augmentation du volume d'activité économique a pour conséquence de produire un ajustement par l'inflation de l'équation de Fisher.

Cette vision s'oppose à la vision Keynésienne de la monnaie qui confère à la politique monétaire la capacité de pouvoir influencer l'économie réelle en orientant les décisions des agents. La politique monétaire comme la politique budgétaire endosse selon cette école la mission d'intervenir ponctuellement dans l'activité économique en vue de palier aux blocages et aux déséquilibres qui peuvent se former et persister de manière durable (contrairement à la vision classique qui suggère que ces déséquilibres disparaissent d'eux-mêmes à court ou moyen terme). La politique économique endosse en ce sens le rôle de guide et les déséquilibres sont dus majoritairement à un défaut d'adaptation entre l'offre et la demande de biens. C'est ainsi que selon les keynésiens, des politiques dites de relance sont nécessaires afin de remettre les agents économiques sur les bonnes positions. Ce sont des politiques de relance tournées vers la demande, l'offre étant considérée comme suivant une marche d'adaptation automatique à la demande. Aussi, dans les modèles keynésiens, la monnaie n'est

8

plus un simple voile aux échanges mais a en plus la capacité d'influencer les comportements d'investissement et de consommation et la caractéristique d'être demandée pour elle-même comme tout autre bien. En effet, elle peut être demandée à la fois pour des motifs de transaction mais aussi pour des motifs de précaution et de spéculation. Ainsi l'objectif de la politique monétaire n'est pas la lutte contre l'inflation mais la relance de l'économie. Nous ne rentrerons pas dans les détails du modèle d'équilibre général, ce n'est pas le sujet de notre mémoire, nous conclurons cependant que ce modèle représente en une grande avancée pour les sciences économiques puisqu'il a non seulement permis d'approfondir l'analyse microéconomique des choix des agents, a introduit le fonctionnement des marchés financiers, a alimenté le débat sur la politique économique, a réussi à mettre en relation les grandes variables économiques afin de justifier de la formation de la richesse nationale et a introduit ce que l'on nomme aujourd'hui les canaux de transmission à l'origine de l'efficacité de toute politique économique.

L'insuffisance du modèle keynésien à rendre compte du mécanisme de formation des prix, l'abstraction du mécanisme de prise de décision du producteur qui est considéré comme un robot, et son incapacité à rendre compte des frictions sur le marché du travail ont imposé l'élargissement du modèle afin que celui-ci soit conforme à la réalité économique.

Sur la base de la théorie classique du producteur et de l'enseignement du modèle WS-PS, le courant de la synthèse néoclassique dirigé par Hicks corrige le modèle d'équilibre général en y réintroduisant la théorie microéconomique classique du choix de l'entrepreneur, en modifiant ses hypothèses telle que soit prise en compte la variabilité des prix et des salaires réels ainsi que l'existence d'un marché du travail actif et déterminant dans la formation de l'équilibre macroéconomique. La logique du modèle ISLM n'est pas rejetée pour autant mais elle est résumée dans une fonction de demande globale qui est fonction du prix et réagit aux politiques économiques de la même façon que dans le modèle de base ISLM. Une fonction d'offre globale émanant des entreprises est formulée sur les principes de la théorie classique de l'optimisation du profit en fonction des coûts de production. Dans ce modèle, le progrès technique restant absent, seul le coût du salaire importe. La fonction d'offre globale est croissante avec le prix et n'est qu'indirectement influencée par les décisions des politiques économiques. L'équilibre général (Y, Prix) se fait à l'intersection de ces deux courbes.

Les conclusions du modèle AS-AD implique que les politiques économiques, qu'elles soient fiscales, budgétaires, monétaires ou concerne la réglementation sur les salaires ont un effet sur l'équilibre macroéconomique de court terme. Cependant, il pose que les effets de ces politiques sur l'équilibre de long terme sont neutres puisque le niveau de la production nationale retourne systématiquement à son niveau naturel Y* auquel correspond un niveau de chômage naturel (équilibre structurel optimal). Ainsi, la courbe d'offre de long terme est de forme verticale ce qui implique qu'à LT, une politique économique qui tend à pousser le niveau de la production au-dessus de son équilibre naturel crée de l'inflation sans pour autant engendrer des améliorations dans l'économie réelle.

Bref rappel des hypothèses du modèle AS-AD : - Les prix sont variables

9

- Le marché du travail est actif

- Les salaires nominaux sont rigides à court terme

- Le niveau réglementaire des salaires, l'offre de monnaie, le niveau des dépenses

publiques et de l'impôt sont des variables exogènes

- Il n'y a pas de progrès technique et le stock de capital fixe est constant

- Les rendements d'échelle sont constants

Keynes et Hicks ont posé les bases des modèles d'équilibre général utilisés par les politiques aujourd'hui. Certes selon des hypothèses différentes et avec des cadres opérationnels qui ont été enrichis. Ces modèles sont des moyens de décision et de prévisions économiques et sont utilisés aujourd'hui sous la forme d'innombrables modèles dits DGSE (modèle d'équilibre général dynamique stochastique).

Les préconisations du courant keynésien en ce qui est des politiques budgétaires et monétaires sont en grande partie rejetées depuis la « grande inflation » des années 70 - 80, laquelle avait été précédée d'une instabilité notable du niveau d'inflation. Cette période difficile s'accompagne en plus d'une envolée des taux de chômage remettant en doute la logique de la courbe de Philips (c'est la stagflation). Les politiques keynésiennes s'acharnent dans des politiques de relance par la demande qui s'avèrent vaines et coûteuses en ce sens qu'elles engendrent une explosion du niveau des déficits publics. Le canal de l'offre est à l'origine de cet échec, révélant que le comportement d'investissement est plus complexe qu'il n'y paraissait. L'équilibre macroéconomique ne se fait plus par les quantités mais par les prix.

La théorie quantitative de la monnaie revient alors en force, accusant les méandres des politiques interventionnistes et replaçant la politique monétaire dans son seul rôle de contrôleur de l'inflation. Les échecs des politiques de relance par la demande ont par ailleurs impulsé la formulation d'une nouvelle école de pensée, celle de la nouvelle école classique (N.E.C.) avec des économistes comme Lucas, Friedman, Kydland, Prescott, Wallace entres autres. La N.E.C. réintroduit la vision quantitative de la politique monétaire et utilise le modèle standard AS-AD pour ses analyses qu'elle corrige de nouvelles considérations. La plus grande contribution de cette école à la théorie économique est celle de la formulation du concept d'anticipation rationnelle que l'on doit à l'économiste R. Lucas. Ce concept révolutionne les modalités d'intervention des politiques économiques et réussit à expliquer les échecs des précédentes politiques. Selon la N.E.C., les décisions économiques des agents (investissement, consommation, épargne, embauche etc.) sont dictées avant tout par les anticipations qu'ils forment quant au niveau à venir des prix.

Le concept d'anticipation rationnelle: Si on considère que les choix des agents économiques sont déterminés par leur ambition à venir, il semble clair que les décisions de cet agent, à un moment donnée, dépend principalement des projections qu'il établit concernant l'état de la conjoncture économique à venir. Or, l'hypothèse des anticipations rationnelles suppose que les agents apprennent du passé, comprennent le présent et anticipent l'avenir avec un faible risque d'erreur puisqu'ils utilisent pour formuler leur anticipations les mêmes

10

modèles macroéconomiques que leur dirigeant. Ainsi, leur probabilité de se tromper est d'espérance nulle. Cela ne signifie cependant pas que l'inflation anticipée est toujours égale à l'inflation effective. La N.E.C. considère les anticipations rationnelles comme une variable économique déterminante à prendre en compte dans le modèle d'équilibre général. Les implications de ce concept sont entre autres que :

- Seules des variations non anticipées du niveau général des prix peuvent engendrer des changements dans l'économie réelle et un ajustement de court terme. A long terme, l'économie retourne à son niveau potentiel avec un niveau des variables réelles identiques à celui d'avant l'introduction de la politique. Cependant, la politique économique ne peut pas systématiquement tromper les agents économiques au risque de créer des phénomènes de forte inflation.

Pour être plus précis : Les salaires nominaux étant rigides à court terme, l'augmentation non anticipée des prix aura pour conséquence de diminuer les salaires réels effectifs et de placer le niveau optimal de production à un niveau supérieur ; ce qui implique alors une baisse du niveau de chômage et une augmentation de la demande de consommation. Cependant, à plus long terme, les salaires nominaux s'ajustent à l'inflation, l'offre et le chômage retrouvent leur niveau initial.

Mais aussi, l'augmentation non anticipée des prix a pour effet de diminuer le taux d'intérêt réel (taux d'intérêt nominaux - inflation) et ainsi de rendre plus intéressant la réalisation de projet d'investissement. Par ailleurs, la baisse de ce taux a pour effet d'alléger le poids de la dette des emprunteurs et prend la forme d'un effet richesse qui peut jouer positivement sur l'économie. À long terme, le taux d'intérêt nominal s'ajuste à la hausse.

- L'annonce d'une politique budgétaire de relance ou d'une politique monétaire expansionniste engendre des anticipations de hausse de l'inflation à venir qui induisent des pressions à la hausse sur les salaires nominaux (négociations syndicales) et une augmentation quasi - immédiate du niveau des prix. Le rapport entre les agrégats économique reste inchangé. Seul le niveau des prix d'équilibre se trouve augmenté. Ces politiques sont vaines et n'engendrent pas d'amélioration dans l'économie réelle. Elles sont également très dangereuses si elles sont réalisées de manière répétitive puisqu'elles engendrent des risques d'hyperinflation avec les multiples problèmes que cette situation engendre, tout en accroissant le niveau des déficits publics.

- Une politique salariale telle que les salaires nominaux légalement fixés sont revus à la baisse engendre une diminution du chômage et une augmentation du revenu national. Cependant, les effets sur la demande restent ambigus.

11

- Les excès de demande peuvent être durablement taxés par l'inflation si les anticipations des entreprises sont mauvaises. Cela justifie l'intérêt d'élaborer des indicateurs statistiques comme celui du « sentiment de l'entrepreneur ».

- Seule des modifications dans la structure de l'offre peuvent faire varier l'équilibre réel de long terme. Ce changement peut être engendré par des innovations techniques, des modifications de la structure de la demande, aux phénomènes de délocalisations entre autres.

- À court terme, l'économie peut être sujette à des chocs d'offre ou de demande sans pour autant que la politique monétaire ne doive intervenir puisque l'équilibrage de long terme définit les niveaux naturels des variables économiques.

- Un taux d'inflation instable implique des niveaux d'équilibre économique sous optimaux et une perte du bien-être social

- Les autorités monétaires doivent être indépendantes, doivent avoir pour mission principale, voire pour seule mission, celle de la maîtrise de l'inflation. Cet engagement solide de la politique monétaire à assurer sa mission, rend sa politique crédible aux yeux des agents économiques et permet ainsi d'ancrer et de piloter les anticipations de ces derniers de manière à ce que son intervention ait des résultats optimaux.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire