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Du patient objet au patient sujet.


par Marie Jutteau
IFSI des diaconesses - Université Paris Descartes - Diplôme d'état infirmier 2019
  

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IV. Grille des Besoins Humains selon Marge Reddington

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V. Grille d'entretien des enquêtes (1)

Présentation

Finalement, j'ai choisi l'entretien semi-directif qui permet aux interviewés de répondre plus librement aux questions ouvertes posées. Ainsi tous les thèmes exploités dans mon cadre de référence (corps, autonomie et consentement) seront abordés.

L'hypothèse à vérifier est la suivante : dans le cadre d'un soin, le patient cesse d'être objectivé dès lors que le consentement est recueilli par le soignant. C'est pourquoi l'ordre des questions est choisi de manière à ne pas inciter l'infirmier(e) à aborder la notion de consentement.

J'introduis la notion de consentement seulement à la fin de mon entretien selon les réponses des interviewés de manière à ne pas inciter leurs réponses.

Population choisis : Infirmiers.ères travaillant auprès d'adulte conscient, capable de consentir aux soins sans tutelle ou curatelle.

Présentation à l'infirmier(e) :

- Dans le cadre de mon mémoire j'ai besoin de connaître les pratiques des infirmiers dans leur soins et les représentations qu'ils ont sur différentes notions.

- Il est donc intéressant de me partager votre expérience, vos ressentis, votre opinion et vos pratiques à propos des différents thèmes que je vais aborder.

- Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises réponses.

- La retranscription de nos entretiens sera sous anonymat et selon votre autorisation je vais enregistrer notre entretien et prendre des notes pour pouvoir retranscrire nos dires dans mon mémoire.

- Durée d'environ 30 minutes pour 5 questions

Grille d'entretien des enquêtes (2)

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Grille d'entretien des enquêtes (3)

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VI. Retranscription de l'entretien n°1 - IDE Libéral

J'arrive à 11h comme prévu, je rencontre l'IDE1, je me présente, nous parlons un peu du métier, de nos parcours et lui présente mes objectifs. Nous sommes dans le cabinet, assis face à face, lui sur une chaise, moi dans un fauteuil, le lieu est calme et clôt.

Moi : « Mon mémoire je le fais sur tout ce qui est à propos de la représentation du corps dans les soins, la manière dont on perçoit le corps et la façon dont on humanise le corps dans nos soins. Du coup j'ai 5 questions à propos de la prise en charge de l'adulte qui se diffère de celle de l'enfant sur certains points notamment avec la présence des parents. Pour commencer, je vais juste te demander ton parcours professionnel, tu as toujours fait du libéral ? »

IDE1 : « J'ai d'abord fait 3 ans de psychiatrie pour être tout de suite dans les balles et sinon, oui que libéral »

Moi : « ok et psychiatrie t'étais toujours auprès d'adulte ? » IDE1 : « Euh ouai... »

Moi : « Ouai ? ok, du coup je te disais je voulais savoir un peu tes représentations par rapport au corps, je vais te proposer des questions très ouvertes, tu peux me dire tout ce que tu penses et te passe par la tête etc. Comment tu vois le corps dans les soins, la manière dont tu te le représentes ou tu le prends en considération dans tes soins, le corps humain... »

IDE1 : « A bah au niveau du corps malade ou si je vois un corps qu'est-ce que je me dis ? »

Moi :« voilà c'est ça, comment tu te le représentes, que ce soit le corps de ton patient, ce genre de chose.... »

IDE1 : « Je dirais déjà avec beaucoup de pudeur, tu vois, même si tu regardes un corps handicapé ou abîmé. (onomatopée avec geste de la main afin de dire « tout un tas de chose ») Quand t'es face au patient, tu sais, comme la dame qui est venue, qui a du mal à montrer, tu sais tu fais pas comme ça (écarquillement des yeux avec regards insistants) ou fin tu regardes pudiquement en fait même si tu as une chose à faire sur une partie du corps ou une toilette, c'est notre métier de regarder tout le reste du corps, c'est pour ça que des fois que quand on faisait des toilettes et que .... Maintenant on les fait presque plus à cause des sociétés qui emploient des dames pas formées... »

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INTERRUPTION DE L'ENTRETIEN CAR 2eme PATIENT ARRIVE EN AVANCE. Reprise de l'entretien en lui rappelant qu'il parlait de pudeur du corps.

IDE1 : « ... et que même quand je fais une toilette ou quoi et que forcément tu regardes tout le corps parceque comme on nous le rabâche tout le temps faut prendre les trucs dans sa globalité donc c'est pas parceque tu viens pour un truc que...si tu remarques un autre truc qui va pas ben de toute façon tu verras au fur et à mesure, je sais pas même peut être maintenant au bout d'un moment même quand tu rentres chez quelqu'un ou dans une chambre d'un patient tu vas tout regarder pour voir s'il y a pas même une fuite d'eau ou quoi (j'acquiesce) c'est à nous de vérifier qu'il est dans un bon environnement donc du coup le corps je le regarde toujours avec de la pudeur, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit, ne pas .....(mimant un regard appuyé)

parfois les gens atrophiés, je sais pas, qui ont plein de .... Pas beau ou quoi Ben au bout
d'un moment t'en vois tellement des différents que, c'est pas que tu vois plus c'est que t'as un oeil de professionnel donc t'as pas de jugements. C'est tout le temps cette phrase qu'on nous disait pendant les études que j'ai retenue, pas de jugements de valeurs et enfait c'est ça tu regardes sans juger, peut être que si t'étais pas infirmière et que t'étais pas au boulot tu vas juger, tu vois quelqu'un dans la rue, tout ça, ben quand t'es au boulot, je sais pas moi naturellement je regarde et je juge pas .... »

Moi : « ouai tu rentres dans une sphère vraiment professionnelle et du coup.... »

IDE1 : « ouai exactement et je suis en mode... après je décide pas de cliquer sur le bouton mais je sais que quand j'arrive je juge pas. »

Moi : onomatopée en signe d'acquiescement

IDE1 : « Voilà je dirais pudeur et sans jugement c'est les 2 mots qui me viendraient comme ça »

Moi : « ok... parceque je sais pas du coup si t'as déjà entendue parler de ces expressions « instrumentalisation » ou « objectification » du corps, tu sais dans nos soins... »

IDE1 : « objectification du corps ? »

Moi : « oui objectification du corps, tu sais c'est un peu comme, par exemple, faire du patient, le corps un objet, le voir comme un objet parce qu'on s'entraîne dessus, on fait parfois les soins sans vraiment prendre en compte la personne etc. »

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IDE1 : « ah ouaaii ! (en signe de compréhension). Ah nan jamais »

Moi : « et du coup juste pour toi ce que ça t'évoque, pas forcement personnellement, mais ce que ça t'évoque cette expression un peu, cette notion sachant que toi tu expliques très bien que tu es sans jugement, que t'as une pudeur donc ça contredirait un peu justement cette « instrumentalisation » mais... »

IDE1 : « Alors je vais...je suis.... Même si parfois je fais des toilettes chez la même personne

pendant 3 ans, matin et soir, faire les trucs j'oublie jamais ce que je suis entrain de faire,
je suis jamais entrain de faire ....là, droite, gauche, comme ça....(mimant des gestes brusques pour retourner une personne)... peut être sans faire exprès quand t'es dans un jour où t'es pressé ou t'es pas bien ou je sais pas quoi, je vais pas dire que ça m'est jamais arrivé mais je pense pas même en étant pressé tout ça, quand t'es chez les gens, pour moi c'est ... Inconcevable quoi. J'ai toujours de respect pour les gens dont je m'occupe que...je me mets toujours à leur place, j'inverse les rôles... »

Moi : « Et tu penses que du coup.... Ce respect là ...pour pas instrumentaliser la personne, tu

sais ce que tu fais ou pas ? la manière dont tu leurs parles ou ce genre de chose Tu sais ce
que tu fais justement pour pas instrumentaliser cette personne ou pour pas qu'elle se sente instrumentalisée ? »

IDE1 : « Ben ouai, ben y a des trucs qu'on nous apprend déjà, toujours dire ce qu'on va faire, ça c'est le truc technique qu'on t'apprend, ça va faire froid, ça va faire chaud, je vais vous attraper comme ci, comme ça machin, après ça c'est dans les premiers temps après je prends exemple vraiment d'une toilette au lit c'est là où tu vois le plus le corps et que tu dois t'en occuper, après la personne quand elle te connait et que tu la connais, tu vas pas lui redire, tu sais déjà ce que tu vas lui faire donc ça va être plus machinal mais je vais jamais... moi j'aime pas faire mal....tous les gens me disent que je vais pas faire mal..... et je pense que c'est juste parce que je pense et que j'ai pas envie de leur faire mal, alors que tu vois, la dame a qui j'ai enlevé les fils elle m'a dit qu'elle avait pas eu mal (j'acquiesce) et pourtant elle est arrivée elle était stressée, elle aurait pu avoir mal tu vois, elle avait oublié, machin, t'as vu elle était un

peu .elle s'est dit oulalal .... Et après t'as vu elle était plus rassurée parce qu'elle avait pas
mal et que ....je pense toujours à pas faire donc je vais....on m'a toujours dit vous faites pas mal.....que ça soit une piqûre que je fais tous les jours à un diabétique, les gens me disent : votre collègue il me fait mal... mais moi je fais même pas exprès c'est juste que je me dis que

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voilà je .....soit je suis doux par nature sans m'en rendre compte soit comme j'ai pas envie de

faire mal il y a une photo qui tournait sur les réseaux sociaux qui montrait un diabétique
je sais pas si ...avec sur un mois toutes les seringues (je lui réponds que oui en effet je l'ai déjà vu et que c'est impressionnant) parce que nous on se dit un diabétique trois fois par jour .....franchement c'est le genre de truc qu'on torche entre guillemets parce que ça va vite, mais tu sais voilà....mais quand tu vois ça tu te dis : ouai quand même...Les gens ils en ont marre c'est psychologique donc quand ils en ont marre ils ont mal donc je pense toujours à .....même

quand je vais vite j'essaye donc j'y pense et je fais pas mal .enfin j'espère en tout cas. Il
rit.

Moi : « Ben du coup là t'en as parlé, dans les toilettes aux lits ce genre de chose.....donc tu t'adaptes au patient tu disais mais donc pour toi l'autonomie dans ces soins-là, tu la prends de quelle manière en compte, tu prends de quelle manière en compte l'autonomie du patient quand c'est un patient que tu as vu plusieurs fois je suppose que c'est plus simple parce que tu le connais mais quand c'est un nouveau patient tu disais que tu observais mais est ce que tu fais autre chose ?

IDE1 : « Pour voir ce qu'il peut faire ou ne peut pas faire ? »

Moi : « ouai, par exemple, déjà en quoi c'est important l'autonomie du patient dans tes soins »

IDE1 : « Alors nous déjà en libéral, je vais te dire on a un problème, c'est un problème de temps déjà, alors c'est vrai que des fois, j'avoue hein, j'avoue, on laisse moins de place à

l'autonomie ça je sais que des fois je préfère faire à leur place pour que ça aille vite plutôt
que de laisser faire même je sais pas pour une dame qui pendant une douche elle sait faire, de se laver la tête elle-même, ou de se frotter, parfois j'avoue je préfère faire moi-même c'est plus rapide, tac tac tac, tu vois.... »

Moi : « je comprends, je comprends... »

IDE1 : « donc c'est vrai que la place à l'autonomie dans le libéral... et même en institution ils sont pressés aussi mais je pense que, ouai nous on veut que ça aille vite, c'est pas terrible hein,

mais »

Moi : « enfin, tu t'en rends compte donc c'est que tu le considères quand même, tu te rends compte que c'est le temps qui influe aussi la dessus donc bon ..... »

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IDE1 : « après, si je suis là pour la personne à ce qu'elle retrouve son autonomie, ça dépend je suis là pour quoi enfait...Ça dépend de pleins de facteurs...ça dépend de la personne, ça dépend du soin que j'ai à faire, de l'âge, de pleins de choses enfait...on a un diabétique il a 20 ans et tout, lui il met un peu de temps et tout, machin mais je le laisse faire, tu vois je veux pas le faire à sa place, parfois j'arrive tôt le matin il me dit : vas y pique moi.C'est le week end, je lui dis : nan nan nan, moi je suis là, tu le fais ! C'était convenu avec ses parents qu'on venait pour le forcer parce qu'il voulait pas faire sa piqure mais qu'on lui montre pour qu'il soit obligé et qu'on vérifie ce qu'il fait surtout parce que ça rentre dans les unités, donc là, lui je le stimule, bon après j'ai un bon rapport avec lui parce qu'il a 20 ans et tout, du coup par contre je lui dis, il sait que je suis pressé, donc je lui dis : t'as vu tu te dépêches quoi. Mais là pour le coup je le laisse faire. Donc tu vois ça dépend, il faut qu'il le fasse toute sa vie après donc après si c'est un petit vieux je te dis pas que je vais le laisser faire, parce que peut être il va jamais comprendre, c'est pas qu'il veut pas mais c'est peut être un autre problème, quand on vieillit on a pas toute sa tête etc, donc peut-être je vais moins le laisser faire c'est vrai.... C'est vrai qu'en libéral, faut avouer, parfois on est tellement dans le speed on prend pas le temps qui faut ça c'est sur

après on veut que nos patients aillent bien donc quand la personne est capable de faire sa
douche je vais pas lui faire sa toilette au lit....en plus c'est moins fatiguant pour nous de faire une douche même parfois si c'est plus long parce qu'il met un quart d'heure à aller à la salle de bain avec son déambulateur, là tu le vois ... mais bon autant faire ce qu'il peut.....on

essaye moi je vais jamais faire un truc en me disant : ah c'est pas bien ce que tu fais. Ou

alors si je le fais un jour je me dis : nan mais demain tu fais pas ça et tout- »

Moi : « ouai donc tu te réévalues aussi tout le temps en soit, tu te remets tout le temps en question .... »

IDE1 : « ça c'est pas que dans notre métier, ça c'est dans la vie faut tout le temps se réévaluer, c'est autre chose mais oui je suis en perpétuel remise en question ça c'est sur »

Moi : « Du coup ma dernière question, c'est pour toi qu'est-ce.... Je sais pas trop comment ça se passe en libéral le consentement du patient, genre pour faire les soins, ce genre de choses, mais qu'est-ce que permet le consentement dans les soins de tes patients »

IDE1 : « Que le patient consente aux soins ? » Moi : « oui. »

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IDE1 : « Ben déjà comme t'as dit par rapport en institution il y a une grande différence c'est que les patients nous ouvrent la porte. Des fois l'hôpital ils y sont parcequ'ils ont fait un malaise ou je sais pas, un accident, il y sont et ils ont pas le choix, tu rentres tu fais toc toc et tu rentres donc là ils nous ouvrent la porte donc ils sont forcément consentant.

Moi : « d'accord je comprends, c'est drôle de voir ça de cette manière, c'est intéressant ».

IDE1 : « A 95%, sauf le petit jeune, lui il était pas très consentent, mais bon ses parents nous ouvraient et tout, c'est rare, mais là les gens ils sont tous consentant et puis quand nous, notre patientèle ils sont là, quasiment tous, des patients chroniques comme on dit, ils sont même contents qu'on vienne. Après une petite dame qui perd la tête et tout, elle veut pas prendre ses médicaments je lui donne le midi quand je repasse même si je suis pas censé retourné chez elle, je vais pas l'embêter, j'y retourne plus tard. Le rapport est complétement différent en libéral, surtout quand j'étais en psychiatrie quand ils voulaient pas prendre leur traitement, la bagarre, une injection, je suis passé d'un truc où les patients voulaient pas se soigner à un truc où « oueee super on vous adore », ça m'a fait un super choc, nan parce que là quand on vient chez eux et qu'ils nous ouvrent la porte c'est qu'ils sont complètement consentant. »

Moi : « Tu l'as vécue comment de devoir forcer les traitements en psychiatrie ? »

IDE1 : « Franchement en psy, attraper les gens, devoir se mettre à 5 sur lui, même les attacher, tu sors d'une chambre où t'as attaché une personne à son lit, ouai c'est chaud franchement...C'était un des pires trucs que je faisais ça, attacher les gens, après si tu te persuades que c'est pour le bien pour pas qu'il se fasse du mal. J'ai jamais fait un truc où je me suis dit c'est abusé ce qu'on fait, parfois on entend des truc : ils droguent des gens etc. Mais j'ai jamais fait un truc où je me suis dit : qu'est-ce qu'on est entrain de faire : nan ça m'aies jamais arrivé. C'est vrai qu'en psychiatrie, le psychotique ne se considère pas comme malade, là le consentement bah....tu te dis que même si tu le forces c'est pour son bien, ça dédouane un peu mais c'est vraiment pas évident. Après parfois lors des soins par exemple un pansement, les trucs délicats, genre vraiment intime comme des fils d'épisio ou les trucs de cancer du sein des dames même des jeunes, parfois j'ai pas besoin de mettre de gants mais j'en mets pour faire la barrière, par exemple j'utilise un set à pansement j'ai juste à me laver les mains etc. mais je préfère, si je dois soulever un peu comme ça (mimant comme si il soulevait un sein avec sa main) je préfère mettre des gants et faire une barrière pour pas que ça soit ma peau qui la touche. »

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Moi : « ouai je vois, c'est intéressant »

IDE1 : « Ça se sent la gêne parfois, quand une dame va montrer sa poitrine ou quoi, tu vois, c'est perceptible, ouai j'ai des petites techniques comme ça mais je préviens toujours si je dois soulever la poitrine d'une dame, je vais toujours lui dire « excusez-moi, voilà... ». T'es plus gêné qu'elle de toute manière, tu vois ce que je veux dire, on est deux gênés en général. Après je pense que c'est une question d'attitude générale, quand t'arrives chez les gens, t'es pas chez toi. C'est aussi en fonction de la personnalité, en collaborant avec des collègues parfois ça passait pas avec des gens, à cause de leur attitude ou autre... Il y a un truc aussi, il y avait 10% d'hommes dans la profession et en vrai, je sais pas quoi, j'ai déjà travaillé avec des collègues et c'était pas comme ça, on dirait tout rejahissé sur elles et du coup elles étaient pas cools avec les gens, alors que les hommes c'est différents enfin après c'est une question d'attitude. Enfin bref, les patients après ils préfèreraient ne pas te voir, déjà ils sont malades... »

Moi : « c'est vrai, écoute j'ai posé toutes mes questions, merci beaucoup ».

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Retranscription de l'entretien n°2 - Service Néphrologie

Nous sommes dans une salle de staff, assis face à face, chacun dans une chaise avec une table entre nous, le lieu est calme et clôt.

Après les explications sur les modalités de l'entretien préalablement établie :

Moi : « Je vais d'abord te demander ton expérience professionnelle, par quels services tu es passé etc. »

IDE2 : « euh...ça fait, ça va faire 8 ans que je suis diplômé infirmier, j'ai commencé...sur un service, de l'intérim sur [nom de l'hôpital], il y avait différent type de spécialité : médecine interne, gériatrie et il y avait néphrologie. J'ai préféré ensuite chercher un post en CDI fixe et la néphrologie était un service qui me plaisait bien donc j'ai envoyé plusieurs CV sur Paris et [nom de l'hôpital] était les premiers à me répondre, donc là ça va faire 7 ans que je travaille ici, sur la néphrologie adulte. »

Moi : « D'accord, et tu veux changer ? tu veux voir autre chose ? ou tu es bien ici. »

IDE2 : « Après ce serait... j'aimerais bien passer des concours, tout ce qui est IPA, infirmier en pratique avancée qui est entrain de se mettre en place progressivement, enfin ça a déjà commencé mais c'est un peu limité au niveau des postes et sinon passer les concours de cadre, etc. Essayer d'évoluer quoi..»

Moi : « D'accord, ok, du coup je vais commencer avec les questions propres au mémoire, ma première question, comme je te disais c'était à propos du corps, c'est comment est-ce que tu te représentes le corps de ton patient, pas forcément abîmé mais le corps en général, dans tes soins. Les représentations que tu as et la place qu'il occupe. Le corps humain en tant que tel. »

IDE2 : « C'est quelque chose d'essentiel, quand on soigne les gens il y a quoi qu'il en soit un contact physique du coup... quotidien avec le patient, après c'est un peu dans le milieu, dans le contexte de l'hôpital c'est vrai qu'on désacralise un peu le corps du patient, c'est quelque chose que voilà ça peut... On a tous cette pudeur, cette intimité...dans un contexte, si tu veux, en général dans la vie quotidienne, c'est vrai que le fait d'être hospitalisé on a un peu ce détachement là sur le corps qui est quand même malade, altéré, mais après voilà, c'est la représentation que j'ai au début, c'est quelque chose qui se fait au début, je sais pas, que je visualisais un peu comme, pas forcément tabou, mais quand on est dans les premières années,

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on est étudiant, on a toujours cette réticence à être en contact avec le corps et c'est quelque chose avec laquelle on se familiarise un petit plus au fur des années etc. Ce regard soignant-patient, ici, à différencier ces deux positions là et à pouvoir avoir un contact un peu plus facil en tant que soignant et à avoir moins d'apriori ou ce tabou là avec la notion du corps quoi... »

Moi : « Oui, je comprends... Du coup quand on rentre dans ce milieu hospitalier etc, je sais pas si t'as déjà entendu l'expression d'instrumentalisation ou d'objectification du corps dans le soin, le fait qu'on fasse du corps un objet, toi ça t'évoque quoi ? »

IDE2 : « Après c'est un terme assez péjoratif, je vois la nécessité, du coup je vois pourquoi on dit ça, après pour moi c'est un terme assez péjoratif, mais c'est vrai comme une sorte de bulle le corps, je sais pas trop comment le formuler, mais je comprends qu'il puisse devenir autre chose quand il arrive à l'hôpital et ouai pour y accéder il faut se détacher de certain principe tout en gardant après... tout en gardant à l'esprit qu'il faut respecter la pudeur, l'être en général, il faut toujours faire attention à ça même si on peut instrumentaliser et même si je trouve ça un peu péjoratif.. »

Moi : « oui complétement, complétement, donc t'en es conscient que ça puisse exister... » IDE2 : « oui oui je suis conscient que..oui oui »

Moi : « du coup je suppose que c'est une remise en question perpétuelle pour ne pas instrumentaliser le corps mais t'as des solutions personnelles pour pallier à ça, peut être que tu ne t'en rends pas compte parce que c'est dans ta pratique mais ... »

IDE2 : « nan après, faut toujours avoir un contact, expliquer quoi qu'il en soit les soins que ça soit une toilette, ou des soins un peu plus technique, un pansement, après il y a toujours ces parties du corps où faut respecter la pudeur, après si on montre un pied ou un bras c'est pas la même chose que si on voit les fesses ou du coup les parties sexuelles du patient, c'est chaque partie du corps, on doit pour chaque partie du corps faire preuve de pudeur, du coup et après il y a aussi le fait que ça soit des hommes ou des femmes, selon après les croyances ou les religions ou juste le sexes de la personne, si c'est un infirmier qui va faire un soin à une femme ou des trucs un peu plus basique comme un ECG ou quoi, on essaye de voir si ça dérange pas la patiente que ça soit un homme qui fasse l'EVG ou pas, peu importe les religions etc, après généralement c'est formulé quand il y a une gêne, même si essentiellement il y a beaucoup de filles dans ce métier là, mais du coup être un gars, ça m'est déjà arrivé de voir la personne gênée et je

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proposais éventuellement du coup qu'une autre personne réalise ce type de soin là parce que ça posait éventuellement une gêne ou un problème pour la patiente, pas forcément qu'elle me le formule mais je voyais qu'elle était gênée, je posais la question et c'est elle qui réalisait ce soin là »

Moi : « ouai je comprends... là j'ai une autre notion liée au corps et justement en lien avec l'instrumentalisation et l'objectification qui comme tu l'as dit est très péjoratif, c'est par rapport à l'autonomie de ton patient, comment est-ce que, tu parlais de toilette, de soin, comment tu l'évalues ou comment tu te le représentes et quelle importance ça a l'autonomie du patient, que ça soit dans tes soins ou... »

IDE2 : « les moyens d'évaluer déjà, bah dans un premier temps déjà dans la communication, on pose la question à la personne, des fois, après c'est, quand la personne va être alitée ou quand il va y avoir un manque de communication, on va déjà voir en premier temps lors de l'évaluation pendant une toilette, on voit si elle réussit à se mobiliser avec des gestes simples, plier les genoux, se mobiliser sur le côté, tenir la barrière, et après pour voir au niveau de la marche, on la met tranquillement sur le bord du lit, et la solliciter progressivement pour savoir si elle réussit à se mobiliser seule, après si on voit quand il y a un souci au niveau de la motricité, on se réfère au médecin et on voit avec les kinés si elle peut passer pour faire de la kiné motrice pour réévaluer et réajuster et du coup voilà, optimiser la prise en charge... après c'est quelque chose au niveau de l'autonomie du patient, c'est quelque chose qu'on fait automatiquement et machinalement pour ne pas brusquer le patient, si on connait pas le patient on va lui poser la question directement et on va l'évaluer une première fois au niveau de son levée etc. Pour savoir comment il se débrouille et s'autonomise pour savoir s'il est apte à faire le soin. »

Moi : « quand tu dis : lui poser la question directement, c'est-à-dire ? »

IDE2 : « ses capacités ouai, voilà s'il est autonome, après on a un recueille de donnée de façon, à l'admission, c'est des items du coup qui font partie quasiment des premières questions et après on a un premier regard, d'observation et c'est la communication qui fait qu'on sait, mais après la communication on a l'évaluation, faut pas oublier cette étape-là, même si le patient est autonome et qu'au premier regard il semble autonome, faut voir s'il l'est réellement et réajuster »

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Moi : « ok, et ma dernière question, pour toi dans tes soins, en prenant en compte l'autonomie et la représentation du corps etc, le consentement il a quelle place ? »

IDE2 : « Après bah, comment dire ça, le consentement ça fait partie prenante du coup de la démarche de santé dans le sens où si on a pas le consentement, après il y a deux types de consentement, s'il y a un consentement claire, libre et éclairé ou quelqu'un qui peut pas consentir de manière lucide, après le consentement ça fait partie intégrante du soin, on peut pas, c'est à partir de ça qu'on pourra accéder à ce corps, et permettre la réalisation des soins quoi, la bonne continuité des soins, si on pas ce consentement-là, de la personne du coup cet accès là pour communiquer et justifier ses soins, ça va être un frein à la réalisation de démarche de santé. Voila. »

Moi : « Ok, merci, parfait, »

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Retranscription de l'entretien n°3- Service Néphrologie

Nous sommes dans une salle de staff, l'IDE est assis de biais et n'est pas directement face à moi,, chacun dans une chaise avec une table entre nous, le lieu est calme et clôt.

Après les explications sur les modalités de l'entretien préalablement établie :

Moi : « Je vais juste te demander ton expérience professionnelle, ce que tu as fait déjà... »

IDE3 : « Bah déjà, c'est mon premier poste, ça fait un an et demie que je suis diplômé, juillet 2017.. »

Moi : « Ok et là, ton devenir ? »

IDE3 : « Ben là je vais partir, je vais faire de l'intérim, je voulais faire du libéral mais bon après c'est de l'organisation quoi... »

Moi : « Et toujours avec les adultes ? » IDE3 « ouai les adultes... »

Moi : « Ok, alors, du coup la première question, par rapport au corps, c'est la façon dont tu te représentes le corps dans les soins, la place qu'il occupe, tes représentations, l'importance que tu lui apportes en fait, le corps humain en tant que tel »

IDE3 « Ah oui euh, c'est très vaste, représentations du corps dans le soins, bah euh, déjà moi je regarde un peu partout, même lorsque l'aide-soignant vient, quand on fait la toilette, je regarde s'il y a pas des rougeurs, tout ce qui est début d'escarre, les écorchures parce que parfois il y a des patients qui ont des ongles, après comment te dire, t'as un but particulier ou pas ??? »

Moi : « C'est juste pour savoir tes représentations, est ce que c'est très important pour toi ? »

IDE3 : « Ah si bien sur, c'est très important, on peut pas, enfin le corps c'est pas un objet quoi...»

Moi : « Ok d'accord je vois, ma deuxième question c'est un peu par rapport à la première, je sais pas si tu sa déjà entendue parlé de l'expression « instrumentalisation » et « objectification » du corps dans les soins mais... »

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IDE3 : « Ca c'est les habitudes ça, le fait d'être trop longtemps... Je vais pas te mentir parfois ça m'arrive, dernièrement il y avait une patiente elle rentrait de permission sauf que je devais lui faire sa glycémie avant que les aides-soignants servent le repas et euh, j'étais tellement dans mes affaires, je me dis qu'il faut absolument que je lui fasse sa glycémie, sauf que la patiente elle est autonome et elle a son appareil et elle me dit « mais j'ai déjà fait » sauf que moi j'étais dans mon truc et elle m'a dit « mais vous m'avez piquer » et je me suis dit « ah mince » mais c'est des automatismes mais c'est pas bien franchement.. »

Moi : « Est-ce que depuis cette expérience, t'as mis en place des solutions personnelles pour éviter ça ? »

IDE3 : « Ben déjà c'est l'écoute active, franchement l'écoute active, j'essaye d'écouter les patients, j'agis pas comme le précédent patient j'ai agis et le suivant... en gros c'est ça, comment dire .... Comment dire, mmmh, les automatismes, les habitudes, je ne pourrais pas vraiment te dire, répète un peu la question »

Moi : « Tout à l'heure tu parlais de patient objet, quelles sont les solutions que tu utilises pour que justement ne pas rendre le corps comme un objet ? »

IDE3 : « Moi je le regarde, enfin c'est plus comme je te dis, je l'écoute, c'est l'écoute, après je t'avoue parfois avec les patients quand ils sont dans le coma ou ... ça sera un peu plus compliqué, je pense que c'est le fait de parler avec le patient, tout est dans la communication... ok...je sais pas si je réponds vraiment »

Moi : « Du coup c'est lié à la manière dont tu considères le corps, quand tu l'écoutes, comment est-ce que tu prends en comptes l'autonomie du patient, comme il y a différents degrés d'autonomie etc ? »

IDE3 : « Moi déjà j'essaye de favoriser au mieux l'autonomie, ah ouai ouai, les collègues, il y a une patiente qui dit que en gros faut écraser ses médicaments, mais moi je lui dis qu'elle peut bien prendre ses médicaments, qu'elle a pas besoin de les écraser, même aller au fauteuil... »

Moi : « Oui tu stimules.. et comment tu arrives à te rendre compte qu'un patient est plus autonome qu'un autre ? »

IDE3 : « Déjà les gestes de la vie quotidienne, après les patients, ils font d'eux-mêmes, parce que nous parfois on a tendance on arrive on veut faire, par exemple la glycémie, il me dit « nan

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je sais faire » du coup je vais lui donner l'appareil, l'aiguille, l'insuline, ils ont l'habitude de faire chez eux donc pourquoi ils n'auraient pas l'habitude ici, comme pour les stomies, les autonomiser c'est mieux. »

Moi : « Et donc ma dernière question : quelle place a le consentement dans tes soins, est ce que c'est important pour toi ? »

IDE3 : « Si j'utilise tout le temps, après moi personnellement je n'aurais pas aimé qu'on ne me propose pas donc je propose tout le temps. »

Moi : « Quand tu dis que tu proposes c'est de quelle manière ? »

IDE3 : « Est-ce que vous êtres d'accords pour que je fasse, si vous voulez pas je vais pas vous forcer, des fois parfois dans les soins si c'est important, je lui dis les enjeux »

Moi : « Ok, oui tu expliques, du coup pour toi, le consentement, t'expliques parce que toi t'aimerais pas qu'on t'impose quelque chose comme tu me disais... »

IDE3 : « je pense aussi que c'est dans mon éducation, c'est comme ça que j'ai été éduqué, après, comment te dire, c'est aussi ça la représentation du corps en fait, je pense que justement si on demande pas le consentement du patient, dans un sens, indirectement, on le considère comme un objet quoi... »

Moi : « je vois, ok, parfait, ben merci beaucoup »

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Retranscription de l'entretien n°4- Service Néphrologie

Nous sommes dans une salle d'attente vide, assises côte à côte, chacune dans une chaise, il n'y a pas de table entre nous, le lieu est ouvert et parfois bruyant.

Après les explications sur les modalités de l'entretien préalablement établie :

Moi : « Alors, je vais d'abord te demander ton parcours professionnel, par où tu es passé, ce que tu as fait etc... »

IDE4 : « D'accord, alors, au niveau des expériences professionnels, j'ai commencé jeunes auprès des enfants tu vois, du babysitting et après j'ai été embauché, comment on appelle ça déjà, fille au pair... »

Moi : « ah oui jeune fille au pair »

IDE4 : « jeune fille au pair voilà, où je m'occupais des enfants, de la maison de l'entretien de la maison, des repas etc., ensuite j'ai dû faire ça a peu près 3, 4 ans ensuite j'ai changé de métier j'ai travaillé comme vendeuse dans une boutique de la famille de la personne pour qui je me suis occupée des enfants et je suis restée 3 ans à peu près, ensuite j'ai changé de métier, j'ai travaillé dans une usine de confection de t-shirt avec les machines tout pendant 3 ans, ça j'ai fait ça chez moi aux pays, et ensuite, je suis venue ici, en 1998, j'ai recommencé un petit peu à garder des enfants à domicile des parents et après 2000 j'ai décidé de passer les concours d'auxiliaires de puer' pour faire la formation et ensuite travailler dans les structures et j'ai travaillé ici en tant qu'auxiliaires de puériculture, ici, en octobre 2001 à la crèche où je suis restée pendant 3 ans et demie après j'ai demandé de changer de service pour être un peu plus dans les services actifs comme on appelle ça, depuis 2005 jusqu'en 2015 où j'étais auxiliaire de puer' en pédiatrie générale et en 2015 j'ai passé mes concours pour devenir infirmière et j'ai été diplômée au mois de décembre, l'année dernière, j'ai commencé par l'UH pédiatrique, c'est très dense, c'est pas fait pour tout le monde, surtout en début de carrière en général, et du coup je suis arrivée ici, c'est plus calme, après il y a des choses à faire, ceci-dit c'est pas les mêmes approches, avec les enfants tu dois négocier avec les enfants, avec les parents, tu dois attendre que l'enfant soit d'accord, ça prend beaucoup de temps... »

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Moi : « Eh ben justement, moi je vais te poser des questions sur l'approche des adultes, donc déjà pour savoir quelle importance t'apportes au corps du patient dans tes soins. »

IDE4 : « ben déjà le corps du patient je le considère comme un être vivant hein, qui ressent des douleurs, des désagréments, enfin tu vois même les patients, disons qu'il est malvoyant, qu'il entend pas ou ...ben tu touches, il a toujours des sensations, des réponses, parceque la façon de toucher le corps, il altère pas, ça renvoie des messages, par exemple si tu le touches avec violence ça renvoie un message que tu veux pas faire le soin, il pourrait interpréter en lui que t'es pas contente d'être là, que t'es pas contente de prendre soin de lui, que voilà, le corps du patient qui pour moi, est pas juste un objet de soin comme on le dit souvent, mais c'est vraiment un être sensible que l'on doit vraiment prendre soin, en faisant attention, même ta façon de toucher, ça renvoie ... »

Moi : « et justement, t'as parlé de l'objet de soin, ma deuxième question, on entend parler de l'expression « instrumentalisation » et « objectification » du corps dans les soins, t'en as plus ou moins parlé mais est-ce que ça t'évoque quelque chose en particulier. »

IDE4 : « Par rapport à ça, par exemple dans mon expérience ou... »

Moi : « oui, tu l'as déjà dit, qu'est-ce que tu fais pour justement limiter cette objectification et pour humaniser comme tu disais tout à l'heure le patient, en fait »

IDE4 : « En fait par rapport à ça, il faut toujours garder à l'esprit que même si la personne est malade tu ne viens pas parce que tu as des soins à faire donc tu vois, tu viens parce que tu veux prendre soin de la personne, tu demandes à la personne, comment tu fais d'habitude, tu te présentes par exemple, tu annonces le soin, tu demandes si c'est le bon moment, s'il veut que tu reviennes dans 5 minutes ou tout de suite, si la personne est prête, sans non plus attendre une heure par exemple, le soin que tu dois faire le matin tu dois le faire l'après-midi, voilà après on ne force pas mais on essaye toujours d'expliquer, que peut-être on doit faire le soin maintenant parce que voilà, les raisons, par exemple si tu dois faire un bilan, tu lui dis on attend les résultats pour que le médecin adapte le traitement ou que le médecin commence le traitement, après c'est pour voir, c'est pas juste t'arrives, j'ai un pansement à faire à la personne, je commence mon truc, tout est dans la considération de la personne même si c'est vrai que le corps c'est ton.... C'est sur le corps que tu vas faire le soin mais le corps il a tout un...Il a l'esprit, il a sa façon de penser, sa façon de voir, donc voilà il faut englober l'ensemble, obligé »

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Moi : « Et ben du coup, t'es en néphrologie dont tu es passé d'enfant à adulte, ma troisième question c'est sur l'autonomie du patient, quelle importance tu lui apportes et comment tu la considères dans tes soins ? »

IDE4 : « D'accord, alors au niveau de l'autonomie c'est vrai, il faut, chacun a ses limites, tu vois, par exemple selon l'âge, la lourdeur de la pathologie, l'envie de la personne, le moment aussi, c'est comme nous tous aussi, t'as des moments où t'es pas dans ceux là, c'est pas le bon moment ou ailleurs, donc voilà, il faut toujours négocier, demander l'avis, accepter que la personne refuse par exemple en disant « nan c'est pas le moment, voilà... » et après faut aussi savoir à l'avance que le patient est capable de faire parce que bon parfois s'il est capable de faire, c'est vrai que ça prend du temps, parce que parfois quand tu suis le rythme, chez l'enfant ou les personnes âgées ou même chez les jeunes hein, quand t'es malade ... Tu peux pas faire les soins au même rythme que tu as fait avant donc t'es obligé d'adapter les soins au rythme du patient. On laisse quand même le temps pour que le patient fasse ce qu'il peut faire, parce qu'il faut pas se substituer à ses capacités sinon il va régresser, et il va régresser dans ses soins et parfois il peut même avoir une réaction négative en disant « nan mais pourquoi on me laisse pas faire, je suis capable » même s'ils le disent pas, ils peuvent le penser donc toujours donner le temps, qu'il fasse ce qu'il peut faire et tu complètes ou l'accompagner tu vois, « vous voulez faire ça et moi pendant ce temps-là je fais le dos », c'est s'adapter, voilà, vraiment mettre une valeur sur les capacités d'opérer du patient et encourager, vraiment encourager, faut toujours encourager, ça stimule et ça le motive, ça lui donne de l'importance même s'il est malade et qu'il peut faire très peu de chose, il peut quand même en faire. »

Moi : « ouai je vois c'est très intéressant du coup tout à l'heure tu parlais justement de l'information que tu donnais au patient lors d'un soin, et c'est pour ça que je voulais te demander, est-ce ça.., enfin est ce que le fait d'être d'accord, enfin qu'est-ce que ça évoque pour toi de demander son acceptation, de savoir s'il est d'accord de faire un soin, quelle importance pour toi en tant qu'infirmière... »

IDE4 : « euhm, l'importance, enfin déjà demander l'accord du patient fait partie de ses droits, il a le droit de refuser selon la législation et il a le droit d'accepter, de refuser enfin.. enfin voilà après s'il y a vraiment des soins nécessaires à sa santé, à son état de santé et qu'il faut le faire alors nous on essaye en tant qu'IDE, d'expliquer tu vois, après s'il refuse toujours alors on passe par le médecin et le médecin va expliquer un petit plus car le médecin connait un peu plus

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le but de ce soin et pourquoi ce soin et les médecins ils ont aussi d'autres arguments derrière, voilà même si on sait un petit peu les conséquences du refus de soin, le médecin peut aussi un petit peu...ou sinon si on arrive toujours pas à désamorcer la situation on peut en parler à la psychologue parce qu'elle a des connaissances et des mots qu'elle peut utiliser auxquelles on ne peut pas forcément penser ... »

Moi : « oui une autre approche... »

IDE4 : « voilà une autre approche et surtout elle, elle sait s'il y a quelque chose d'autre derrière c'est pas vraiment que la personne refuse ce soin-là, c'est parce qu'il y a peut-être quelque chose derrière, donc voilà faut travailler en équipe. Et pour moi, l'accord du patient sur le soin que je fais bah ça me rassure parce que je suis pas là... je me dis franchement si je demande même pas l'avis du patient et je fonce faire mon soin et je sais même pas si en lui-même il accepterait que je fasse le soin ou pas donc je veux pas entraver sa volonté et pour moi c'est une marque de respect. Tu sais des fois, on dit de ne pas faire de transfère mais dans le soin, mais on transfère toujours en se disant « si c'était moi » ou si c'était quelqu'un de ma famille, est-ce que pour moi c'est correct. On est obligé hein, on est des humains, on a un coeur donc voilà, on est sensible quand même, ça rend humain les soins et il faut considérer le patient comme une personne respectable, tu dois respecter quelqu'un que tu dois, pas dans le sens obéir, mais dans le sens où il faut avoir sa coopération parce qu'un patient qui coopère c'est un soin qui va mieux et sa santé qui s'améliore.

Moi : « et bien merci, c'est une très belle conclusion »

Grille analyse des résultats

INFIRMER 1 INFIRMIER 2

INFIRMIER 3 INFIRMIER 4

Quels sent les différent sersices clans lesquels VOUS ripez travaillé ?

3 ans en psychiatrie Toujcu rs a u prés d'adulte

Diplômé depuis 8 ans D'abord en intérim

7 ans néphrologie adulte

Concours IPAa venir

Diplômé depuis Jan Service de néph ro agie est son premier post

Jeune fille au pair

Auxiliaire pendant 15 ans IDE depuis 2017

Tente la pédiatrie, ne lui convient pas_

En intégration en service de néphrologie

Comment voyez-vous le corps dans vos somas ?

Pudeur

Sans jugement Observation du corps Regarde partout

Quelque chose d'essentiel 'Désacralise un peu le corps a 'hôpital Pudeur Intimité Regard soignant pour prendre contact

le regarde un peu partout Le corps C'est pas un objet

Étire vivant

Ressent douleurs et

désagréments

Toucher, sensation

Pas seulement un objet de

soin

Etre sensible

Le termes

e instrumentalisaticn . eu a objecti£ication ). du cons vous évoque-t-il quelque chose'

· Si oui, avec vos moi, Pourri-vms

u dire ce que cela
représente pour vous '

Entant qu'infirmier (e), co=aent POU' 005-nous pallier a cette

n tessirZrm6Rlai:în-lion du oorfAr x. ?

J'oublie jamais ce que je saâ entrain de faire

Je vais pas dire que ça m'arrive jamais

Respect pour les gens Toujcu rs dire ce qu'on va faire, ça va faire chaud, ça va faire froid...

Péjoratif x.3

Toujours avoir un contact Respecter la pudeur

Ça C'est les habitudes Parfois ça m'arrive Automatismes le le regarde{écoute

Ecoute active

Tu ne viens pas pour des soins â faire mais pour prendre soin rue la personne Annonce le soin, ne force pas

Il n'y a pas que le corps, il y a l'esprit, la façon de voir/penser

Qu'évoque pour vous la paire en compte de

Problème de temps Laisse moins faire

On veut que ça aille vite

Communication

Eva uation pendant la toi lette

Favoriser au mieux Font d'eux même

Chacun a ses limites Négocier, demander l'avis, accepter le refus

l'autonomie du patient dans M é-decin et Ki né

Savoir ce qu'est rsapable le

les soirs 7

Poser la question directement

patient

Pas le soin au même rythme

 

S'autonomise pour voir ai apte

Observation

Laisse le temps

Pas se substituer â ses capacrtés

 
 

S'adapter, encourager, stimuler, motiver, donner de l'importance

Pour vous. qu'est-ce que permet le consentement

Quand le patient ouvre la porte = consentant

Partie prenante de le démarche de santé

l'aurais pas aimé qu'on me propose pas

Accord du patient, légis'ation, droit d'accepter

dans les soins'

Le consentement en

2 types de consentement :

Ça vient de mon éducation

ou de refuser.

 

psychiatrie = pas évident

claire, Tibre et éclairée ou

Si on demande pas on le

Expliquer

 
 

non lucide.

C'est à partir de ça qu'on pourra accéder a ce corps Sinon si pas de consentement i frein â la réalisation de la démarche de la santé

considère comme un patient objet

Equipe médecin, psychologue Je peux pas entraver sa volonté

Marque de respect

Si c'était moi

Coopération du patient mais pas obéissance_

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand