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L’informatique décisionnelle appliquée à  l’agriculture.


par Abdoulahi Mariko
Pôle Paris Alternance - Mastère Ingénieur d'affaires en solutions technologiques complexes 2018
  

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L'informatique décisionnelle

appliquée à l'agriculture

Outils d'aide à la décision pour les acteurs agricoles

Abdoulahi Mariko

Mastère Ingénieure d'affaire en solution technologique complexe
Préparé sous la direction de LE FOULGOC Aurelien

2

Table des matières

Introduction 5

PARTIE 1 : LA SOCIETE DE L'INFORMATION 10

I. Comprendre la société de l'information 11

A. L'origine des réseaux sociaux 14

B. Le poids des réseaux sociaux 15

C. Le Mobile 18

D. L'internet des objets 22

E. Le cloud computing 24

F. L'origine du cloud computing 26

II. Le Big Data 28

A. Hadoop l'outil principal du Big Data 30

III. L'informatique décisionnelle 31

A. La limite de l'informatique décisionnelle 33

IV. Informatique décisionnelle et Big Data, vers un modèle hybride 34

A. Comprendre la différence fondamentale entre BI et Big Data 34

B. Les obstacles de la migration vers le Big Data 35

V. L'hybridation entre le Big data et l'informatique décisionnelle 37

A. Première approche hybride : 37

B. Deuxième approche Hybride : 38

PARTIE 2 : LES DEFIS DE L'AGRICULTURE MODERNE 39

VI. L'Evolution de la population mondiale 40

VII. Le consommateur de demain 42

VIII. L'agriculteur de demain 44

PARTIE 3 : DE NOUVELLES PRATIQUES GRACE AUX DONNEES ET AU DECISIONNEL 49

I. Impact de la révolution numérique et de la masse de données dans le domaine agricole 52

II. Le développement de l'économie du partage 52

III. Les réseaux sociaux comme vecteurs de connaissances 53

IV. Utiliser le big data pour créer de la valeur partagée 55

V. Développer des services gratuits grâce au Big Data 57

VI. Et si les machines robots prenaient le contrôle ? 60

3

VII. Une technologie indispensable pour accompagner la révolution numérique agricole : la

blockchain. 63

A. Qu'est-ce que la blockchain ? 63

B. Comment fonctionne la blockchain ? 64

C. Exemple d'utilisation possible de la blockchain en agriculture 65

ANALYSE 67

I. La commercialisation des produits agricoles 68

II. L'itinéraire cultural cible de choix des innovations agricole 71

III. Les couts et le temps, la réelle valeur ajoutée 73

A. Les couts 75

B. Le temps 75

C. La facilité d'utilisation 76

NOTRE SOLUTION 78

CONCLUSION 83

ANNEXES 88

Annexe 1 : BIBLIOGRAPHIE 89

Annexe 2 : Thème et problématique 91

Annexe 3 : hypothèses de travail 92

Hypothèse 1 : 92

Hypothèse 2 : 92

Hypothèse 3 : 92

Annexe 4 : Fiches de lectures 93

FICHE DE LECTURE N° 1 : Méthodes d'approche des projets complexes 93

FICHE DE LECTURE N°2 : Big data et informatique décisionnelle 98

FICHE DE LECTURE N° 3 : Agriculture numérique 102

4

5

Introduction

En 2008, l'un des géants de la technologie mondiale s'est lancé dans un défi qui n'était pas des moindres. Il s'agissait de mettre au point un système de prédiction et de suivi en temps réel de l'évolution de la grippe à l'échelle mondiale, exactement dans 29 pays dont 9 pays européens.

En fait, Google utilisant sa notoriété en tant que moteur de recherche le plus

utilisé, c'est mis en tête d'analyser en temps réel tous les milliards de
requêtes qui ont un lien avec la maladie de la grippe, plus de cinquante (50) millions de modèles mathématiques ont été développés pour permettre la réalisation de cet objectif. La plus-value de ce système est qu'il vient renforcer le processus traditionnel de prédiction des centres de contrôle sanitaire qui se base sur les cas de grippe déjà décelés, puis ils prennent le temps de la consolidation et d'analyse des données. Avec le système Google Flu Trend, toutes les étapes en amont de l'analyse des résultats sont prises en charge par le système de prédiction.

Par ce projet, Google vient de démontrer la capacité et la puissance d'exploitation d'un système de Big data. Malheureusement, le fait de se baser sur les seuls résultats de recherche sur le moteur de Google n'est pas une source suffisante et fiable de données sur laquelle faire reposer une question aussi sensible qu'est la santé mondiale.

 

À travers ce graphe, on constate que l'algorithme de Google effectue des prédictions exagérées sur le phénomène de la grippe par rapport aux données des centres de contrôle (plus fiable).

Source: Nature.com When Google got flu wrong.

6

Faute de l'améliorer, Google a dû fermer son système de prédiction de grippe en 2013. En France, les projets tels que grippenet.fr sont des héritiers de cette dynamique lancée par le géant de la Silicon Valley. Par ailleurs, il n'a pas fallu

longtemps pour qu'en 2014 des chercheurs de Harvard déclarent avoir mis

au point un système au moins deux fois plus précis que celui de Google.

Ainsi, la course dans le traitement de données gigantesques est lancée.

Plusieurs secteurs sont aujourd'hui en pleine croissance et ont besoin de l'apport de ce type de technologie. Ici nous traiterons le cas du domaine agricole.

En effet, les défis enregistrés dans le domaine de l'agriculture évoluent et se complexifient de plus en plus.

D'une part, ces problématiques s'articulent essentiellement autour de trois (3) points à savoir :

L'environnement : Optimisation des ressources consommées et la réduction des pollutions dans l'eau, l'air et le sol.

L'économie : Réduction des coûts des charges liés aux intrants et aux coûts de mécanisation, mais aussi l'anticipation et l'adaptation aux fluctuations des prix du marché.

Le social : Réponse aux tendances de consommation de la population.

D'autre part, on assiste à une révolution numérique dans le secteur agricole, ce mouvement a un impact direct sur les attentes des agriculteurs en termes d'utilisation de biens et de services, ainsi que sur leurs processus décisionnels. En effet, on constate aujourd'hui que 9 sur 10 des agriculteurs font leurs démarches en ligne, 79 % des agriculteurs utilisent internet pour des motifs personnels ou professionnels, plus de 400 applications informatiques existent pour assister les agriculteurs1.

1. Source : Chiffres tirés du rapport : Les Défis de l'agriculture connectée dans une société numérique www.renaissancenumerique.org

7

Pour permettre à l'agriculteur de mieux s'adapter et de profiter du potentiel des nouvelles technologies, le numérique doit répondre aux préoccupations suivantes :

Comment faire pour que l'agriculteur puisse vivre de son métier ? Comment lui permettre de produire mieux avec moins ?

Comment, quelle méthode pour lui permettre de concilier vie professionnelle et vie professionnelle ?

Cependant, face à ses questionnements, force est de constater que l'agriculteur reste sur sa soif.

En effet, les possibilités de décision se trouvent encore limitées pour permettre un épanouissement aux acteurs agricoles dans leur tâche.

Une analyse des avantages et inconvénients des ressources actuelles nous donnent la représentation suivante :

Lettres techniques - Bulletins de Santé végétale

Avantages

Inconvénients

- Données de terrain

- Rédigés par des techniciens

- Vulgarisation scientifique / Modèles

- Fréquence & pertinence

- Format : newsletter

- Trop peu consulté

- Utilisation sur ordinateur

Réunions de terrain

Avantages

Inconvénients

- Échanges qualitatifs - «Visuel»

- Aspect social

- Fréquence & pertinence

- Coût de l'accès à l'information - Demande du temps

Échanges entre agriculteurs et forum

Avantages

Inconvénients

- Échanges qualitatifs

- Réseau de terrain

- «Maîtrise» des échanges

- Fréquence

- Décisions par mimétisme

Fournisseurs d'approvisionnement (Vente & Conseil)

Avantages

Inconvénients

- Expérience

- Comparaison de situation

- Subjectivité

Au vu de ces faits et des possibilités offertes par l'évolution du numérique, on peut en déduire que le secteur agricole manque de solution d'échange pertinent et instantané.

Notre préoccupation est donc de réfléchir à la définition d'un outil numérique collaboratif pour favoriser l'optimisation de la production et le partage d'informations entre les acteurs agricoles.

Un outil d'aide à la décision innovant pour booster et simplifier la gestion de cultures.

L'informatique décisionnelle (Business Intelligence) « est l'ensemble des outils et méthodes visant à transmettre les informations pertinentes aux manageurs d'entreprise. Son but est de les aider à comprendre leur environnement et de les accompagner dans leurs prises de décisions stratégiques. » 1.

Cette discipline informatique est née suite à la maturité en puissance de calcul des ordinateurs et au développement d'algorithmes informatique pointues, c'est aussi une discipline favorisée par le développement du Big data (Masse de données).

Les méthodes et outils mis à disposition par cette science, semble aujourd'hui le cadre idéal pour réfléchir et développer notre concept d'aide à la décision aux acteurs agricoles tant sur le cadre théorique que technique.

8

1. www.coheris.com (éditeur de logiciel CRM et analytique) : article : Qu'est-ce que l'informatique décisionnelle ?

9

Nous allons dans un premier temps définir la société d'information pour voir l'origine et les changements qu'implique le développement numérique dans la société.

Puis, nous étudierons deux concepts d'analyse et de traitement de données qui sont le Big data et l'informatique décisionnelle.

Ensuite, nous allons introduire les enjeux de l'agriculture moderne pour voir enfin comment les outils étudiés peuvent contribuer à relever ses enjeux, et quelles sont les perspectives qui s'offrent au domaine agricole avec ces évolutions technologiques.

PARTIE 1 : LA SOCIETE DE L'INFORMATION

I. Comprendre la société de l'information

Aujourd'hui, à l'ère du numérique nous assistons à la plus grande révolution jamais survenue dans les siècles derniers. En effet, avec la démocratisation de l'internet et la digitalisation des services et ceux dans tous les domaines, nous assistons à la création d'une masse de données qui ne cesse de s'accroitre de façon exponentielle. On parle de société de l'information.

En 2003 à Genève, puis en 2005 à Tunis se sont rassemblés des représentants de gouvernements et d'organisations internationales ainsi que des représentants de sociétés commerciales et civiles pour la tenue du Sommet Mondial pour la Société de l'information (SMSI)1.

Cette société de l'information a pour objectif la création et la règlementation d'un environnement technologique qui permettra à tous d'accéder et de bénéficier sans aucune distinction des moyens et outils qui permettent de créer, de partager, de recevoir et d'utiliser de façon libre de l'information et de la connaissance pour son épanouissement ou pour la création de valeur sociale, culturelle ou économique.

La société d'information s'articule autour de trois principaux points : Les réseaux sociaux :

L'avènement de ce nouvel outil de communication plonge l'homme dans une autre dimension de la vie en société. En effet, aujourd'hui n'importe qui depuis un point donné, dans sa maison assise dans son canapé, peut se faire des amis, organiser des rencontres et assister à des évènements, travailler et gagner de l'argent, acheter des biens, etc. Sans avoir à sortir de chez lui s'il le désire.

Nous assistons donc à la naissance d'une conscience collective qui n'a ni besoin de localisation géographique, ni de nation homogène pour se coordonner et vivre en société.

11

1. http://www.itu.int/net/wsis/index-fr.html

Ce constat nous renvoie à la fiction cinéma « 8th Wonderland » des réalisateurs Nicolas Alberny et Jean Mach sorti le 12 mai 2010. Cependant, force est de constater que le concept présenté dans ce film ne relève plus de la fiction, puisqu'il est de nos jours possible qu'une communauté « virtuelle » puisse peser sur les décisions d'un gouvernement ou d'une assemblée physique.

C'est d'ailleurs, un des moyens le plus utilisés par les organismes de défenses de causes humanitaires pour faire pression sur des décisions stratégiques sur le plan social et économique.

Nous avons encore en mémoire la pétition dite « anti visite d'état de Trump » qui visait à empêcher la visite au Royaume-Uni du président américain Donald Trump fraichement élu à la tête de son pays. Cette pétition signée par les internautes du monde entier, 1,9 million de signataires, a en effet réussi à faire débattre l'assemblée britannique sur l'éventualité d'annuler la visite du président américain1.

La chaine internationale d'information CNN a pris le soin de postuler sur le réseau social Facebook la vidéo de ce débat parlementaire. Alors qu'une manifestation était organisée devant le parlement britannique et enregistrait la participation de quelques milliers de personnes.

12

1. http://www.huffingtonpost.fr

La vidéo postulée sur les réseaux sociaux enregistrait des millions de vue1.

 

Fig. 1

Image du débat à la chambre des communes sur l'autorisation de Trump au royaume Unis, le débat diffusé en live par CNN a duré environ 3h - CTRL + clic souris pour visionner cette vidéo en ligne ou https://www.facebook.com/cnninternational/videos/10155026317049641/

Nous voyions ici la puissance des réseaux sociaux, comment ils peuvent transformer de manière radicale nos façons de vivre.

Cependant, cette influence que les réseaux sociaux ont sur nous ne résulte pas des données partagées elles-mêmes, elle dérive plutôt de la technologie qui permet un traitement simple et rapide de la donnée.

13

1. CNN International: « British parliament is debating Donald J. Trump's state visit to the UK ».

A. L'origine des réseaux sociaux

En janvier 1978 une tempête de neige historique bloque pendant deux jours toute circulation extérieure dans la ville de Chicago. C'est à la suite de cet évènement que deux informaticiens passionnés Ward Christensen et Randy Suess décident de créer le « Computerized bulletin bord system » (CBBS). L'objectif de cette initiative innovante pour l'époque était de rester en contact et d'échanger avec les membres du club CACHE (Chicago Area Computer Hobbyists's Change), club dont les deux informaticiens étaient membres. Le système CBBS permettait aux personnes de se connecter avec leurs ordinateurs via les lignes téléphoniques et ainsi chaque personne au bout du périphérique peut laisser un message texte sur le « Bulletin board » et attendre une réponse de son interlocuteur1.

Dès lors, nous avons assisté à une évolution exponentielle dans la conception des réseaux sociaux. Les plus récents et connus de tous, sont MySpace et LinkedIn créent en 2013, Facebook, Viadeo, Google+, YouTube, etc.

Il est important de souligner qu'à l'origine les réseaux dits sociaux, ou plus précisément les « réseaux sociétaux », car il s'agit avant tout de faits de société, ne sont pas destinés à un but humanitaire ou économique quelconque, ils résultaient de la volonté de quelques passionnés d'informatique de proposer des alternatives à des besoins ou des problèmes auxquels eux-mêmes font face.

Cependant, les réseaux sociaux ont franchi un cap depuis lors, en premier lieu Facebook qui a joué un rôle considérable dans la diffusion d'informations concernant la catastrophe nucléaire de Fukushima2.

1.

14

The Internet Audience: Constitution & Measurement, Fernando Bermejo, Edition Peter Lang

2. www.facebook.com/CoverFukushima/ Page: A viable Plan for Emergency Containment at Fukushima: Support this Campaign

15

Facebook perpétue cette pratique notamment lors de plusieurs attentats qui ont sévi dans le monde.

Par ailleurs, aujourd'hui la puissance des réseaux sociaux est aussi détournée vers d'autres usages tels que le markéting ciblé, la publicité et même dans la validation des stratégies de développement des entreprises.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius