WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique du leadership responsable de la classe politique congolaise. Regard sur l'administration publique de la troisième république.


par CARLYTHO NZAZI LENGI
Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en sciences politiques et administratives 2012
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE

251659776

FACULTE DES SCIENCES SOCIALES ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES

DEPARTEMENT DES SCIENCES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

B.P : 8815

KINSHASA/NGALIEMA

251655680

PROBLEMATIQUE DU LEADERSHIP

RESPONSABLE DE LA CLASSE POLITIQUE CONGOLAISE : REGARD SUR L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE LA

TROISIEME REPUBLIQUE

251656704

Travail de fin d'étude présenté et défendu en vue de l'obtention du titre de Licencié en Sciences Politiques et Administratives

Option : Administration

Directeur : Berthold OYANGANDJI DIMANDJA

Professeur

251658752

Par :

Carlytho NZAZI LENGI

Gradué en Sciences Politiques et Administratives

251657728

Octobre 2013

EPIGRAPHE

« Le genre humain vit par peu d'homme. C'est de la valeur des chefs que dépend, en grande partie la valeur des exécutants. Dis-moi qui te commande je te dirai qui tu es ».

Jules César

DEDICACE

Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse...

Tant de sacrifices, de volontés, d'affections, de conseils et des peines endurées pour vos enfants ne cessent de nous revenir nuit et jour, et nous donnent le courage de lutter pour notre destinée. A vous nos très chers parents Martin NZAZI LENGI et Béatrice NTUMBA MAKAYA, que l'éternel qui fait jaillir des sources et des torrents accomplissent ses oeuvres avec fidélité dans votre vie.

A toute la classe politique et à la communauté scientifique de la République Démocratique du Congo.

Remerciements

La qualité d'une oeuvre humaine dépend tout d'abord de la détermination de l'auteur, comme le disait le feu Cardinal MALULA, mais l'on ne pourra pas méconnaitre la collaboration des autres.

Un mot, une phrase, une idée, une documentation, un conseil, une remarque, un reproche, une déclaration... un geste d'amour et de confiance ; tels sont les contributions de certaines personnes à la réalisation du présent travail de fin d'études en Sciences Politiques et Administratives à qui nous devons exprimer notre profonde gratitude.

Nous réservons la primeur au professeur Berthold OYANGANDJI DIMANDJA qui, de main de maître, a volontiers accepté d'assurer la direction de ce travail avec un intérêt soutenu. Ses remarques et suggestions pertinentes nous ont été d'une grande importance dans la conception, la réalisation et la présentation de ce travail.

Nos remerciements s'adressent également à tout le corps académique et scientifique de l'Université Pédagogique Nationale, notamment, celui du département des Sciences Politiques et Administratives pour son concours précieux à notre formation intégrale.

Nous exprimons nos sentiments d'amour fraternel à nos frères et soeurs ; Guylain Nzazi, Cherubin Nzazi, Jémima Nzazi, Christian Nzazi et Carlynne Nzazi pour leurs affections pleines de charmes et cette confiance qu'ils font montrent à notre égard.

Nos vifs remerciements à Omari Masudi Asha pour son amour et sa fidélité combien louable qu'elle ne cesse d'exprimer à notre égard.

Qu'il nous soit permis d'exprimer nos sentiments de reconnaissance à tous nos amis et connaissances  Reagan Bila, Rolley Ndimba, Reagan Ramazani, Reagan Basilua, Hippolite Kabango, Patrick Katuala, Chadrack Ilunga.

Il en est de même pour nos camarades étudiants et collègues de la promotion qui, jours pour jours n'ont jamais manque d'être à nos côtés à chaque fois que le besoin se faisait sentir, il s'agit de Bobol Muwawa, Ives Dikete, Bourgeois Mbumba, Hermite Bidie, Esther Tshimpungu, Erick Makassa, Christian Mayala, Arnold Dimputu, Alegra Ngase, Fortune Kapasi, Christianne Mujinga, Aurelie Kondoli.

Nos remerciements s'adressent à tous ceux qui d'une manière ou d'une autre n'ont jamais cessé de nous soutenir et qui pour des raisons de contingences scientifiques leurs noms n'ont pas été cités, qu'ils trouvent à travers ces lignes l'expression de notre profession gratitude.

Avant d'attraper un gibier, le chasseur passe des longues heures de recherches à travers la forêt dont l'épaisseur ne facilite pas le déplacement. Il en est de même pour les études, bien que celle-ci étant une étape très difficile de la vie humaine, nous sommes appelé à l'affronter avec courage sans exclure la volonté et la pratique pur sortir vainqueur.

Carlytho NZAZI LENGI

SIGLES

RDC  : République Démocratique du Congo

AFDL  : Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo

M23  : Mouvement du 23 mars

MONUSCO : Mission des Nations Unies pour la stabilité au Congo

ONU  : Organisation des Nations Unies

FDLR  : Force Démocratique pour la Libération du Rwanda

CNS  : Conférence Nationale Souveraine

DIC  : Dialogue Inter Congolais

FAC  : Forces armées congolaise

BCD  : Banque commerciale et de développement

LRA  : Armée de Résistance du seigneur

FARDC  : Forces armées de la République démocratique du Congo

UON  : Université Pédagogique Nationale

ENDA  : Ecole Nationale d'Administration

INTRODUCTION

Depuis l'avènement de son indépendance en 1960, le Congo ex-belge, redevenu République Démocratique du Congo après avoir été Zaïre, souffre de sa classe politique. Ce vaste territoire aux multiples potentialités offre à la face du monde une image désastreuse peu reluisant en terme de développement réel.

Cinq décennies après la proclamation de son indépendance, la République Démocratique du Congo, grand et majestueux pays au coeur de l'Afrique, est encore en quête d'autonomie et par conséquent d'un nouveau leadership politique capable de promouvoir la justice, la paix, la bonne gouvernance, la démocratie, le travail et le progrès social.

En effet, la RDC n'a jamais été dirigée pour le bien des Congolais. Elle a toujours été le théâtre d'une véritable guerre d'intérêt de groupes dominants. Si hier le colonisateur avait organisé un système d'exploitations des richesses naturelles et humaines du Congo pour seule promotion de la métropole, aujourd'hui le Congo est victime d'une classe politique autochtone en mal de positionnement. Les intérêts égoïstes de quelques individus sans projet de société viable et une perspective stratégique, semblent venir avant ceux de toute la nation. Le Congo politico-social est donc paralysé par un syndrome que l'on peut, avec raison qualifier de leadership destructeur et irresponsable1(*).

Il y en a eu de ces leader politique Congolais à la tête pleine depuis le président Kasa-Vubu à l'aube de l'indépendance jusqu'en ce jours, participants à la gestion de la chose publique pour gérer et gouverner le pays, ces derniers ont tous échoués dans l'administration du pays alors qu'ils ont tous brillamment gagné dans les détournements de fonds publics et la corruption, en plongeant donc le pays dans un chaos avec un lendemain incertain.

1. ETAT DE LA QUESTION

Donner l'état de la question revient à faire face à une préoccupation fondamentale qui tourne autour des auteurs et chercheurs qui ont abordé ou traité le problème dans la même optique que nous. Et enfin, la seconde concerne notre particularité par rapport aux travaux existants.

Le professeur Richard MUGARUKA dans son ouvrage : l'Education civique des élites Congolaises dans un pays en crise des repères. Affirme que la RDC accuse aujourd'hui toutes les caractéristiques de ce que l'on pourrait qualifier d'un Etat défaillant, déstructurés, déliquescent ou encore failli. La classe politique Congolaise, en particulier, devraient apprendre que la carrière politique est un apostolat, au service exclusif du bien commun, et que le pouvoir ne se justifie que par son utilité sociale, et non par la quête d'une promotion sociale personnelle et d'un enrichissement facile, rapide et sans cause. D'où la nécessité et l'urgence de faire surgir un leadership alternatif capable d'opérer les ruptures qui s'imposent de proposer une nouvelle vision de la gestion et de l'avenir2(*).

FREDY MULUMBA estime que la RDC a été détruite par la médiocrité de la classe politique qui a eu, en charge la destinée politique, économique et culturelle de notre peuple, depuis notre accession à l'indépendance. Cette classe politique n'a jamais été à la hauteur de ses responsabilités historiques. Elle a trahis la mission qui était la sienne. Elle s'est dévoyée et a été incapable de mener notre nation à une destinée à la hauteur de nos atouts réels dans le monde d'aujourd'hui3(*).

Le professeur MWABILA MALELA intervenant dans une conférence-débat portant sur la médiocrité présumée de la classe politique Congolaise. Il reproche cette dernière la boulimie du pouvoir, l'identification du pouvoir au détenteur la confiscation comme de l'espace politique, une auto-proclamation, porte-parole de la population, la mauvaise gouvernance...En dépit de la valeur intrinsèque qui leur est reconnue l'action collective de ces derniers se rapproche plus de la médiocrité que de l'excellence. Elle continue à interpréter la politique comme l'art de développer des ruses et des mensonges en vue d'accéder au pouvoir à n'importe quelle manière, et surtout contre le peuple4(*).

FWELEY DIANGITUKWA abordant dans la même optique, pense que l'avenir de la RDC passe, inévitablement par des bonnes institutions, par une meilleure formation, la recherche de la compétence, et la maitrise de l'innovation. L'observation du pouvoir congolais montre que nombreux compatriotes aspirent aux fonctions politiques parce qu'ils ne trouvent pas de travail ailleurs et surtout parce que l'activité politique est banalisée dans notre pays5(*).

Il ressort de ces différents travaux que la classe politique est l'une de catégories sociales qui participent plus que les autres à travers ses initiatives et ses décisions aux mutations d'une société.

Tout en souscrivant à l'ensemble de préoccupations soulevées par les chercheurs précités, nous pensons, de notre part que, notre démarche sera de démontrer combien la classe politique congolaise n'a pas prouvé sa capacité de promouvoir les intérêts de son peuple, ni encore les aménager dans le sens plus favorable à son épanouissement où sa complémentarité.

Notre étude viendra encore étendre cette littérature en montrant davantage que la classe politique congolaise serait responsable de la faillite de l'Etat qu'elle constitue la pierre angulaire dans l'émergence d'une communauté.

2. PROBLEMATIQUE

Le 30 juin 1960, lors que les Belges sont obligés de céder la place aux Congolais dans la gestion des affaires publiques, innombrables sont des critiques contre le passé colonial : violation des droits humains, spoliation des richesses nationales, brimades et humiliations en tous genres. Ce jour-là, Patrice Emery LUMUMBA ne fera que relayer la rancoeur populaire dans son célèbre discourt devant le Roi des Belges. Ce qui constituera, pour certains un crime de lèse-majesté, mais reste pourtant une vérité historique, indélébile6(*).

Cependant, le Congo tel que le laisse alors la métropole, n'est pas en queue des pays colonisés, quand on prend en compte son produit national brut, son système sanitaire, la politique salariale envers ses fonctionnaires, ses routes, ses écoles, etc.

Le Congo indépendant tente l'expérience d'une gestion autonome du pays par ses propres fils et filles. L'insuffisance, l'impréparation et l'improvisation des cadres ont eu des conséquences néfastes sur la vie politique du pays au lendemain de l'indépendance. Le jeu était faussé au départ et même dangereux pour l'avenir du pays. C'était jeter d'une large mer, un enfant adolescent qui ne sait pas nager en espérant que l'instinct de la conservation lui permettrait de se sauver.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets dit-on. Celle qu'on appelle aujourd'hui la nouvelle classe politique de la troisième République ou du moins la nouvelle génération politique Congolaise n'a pas en effet, bonne presse, un bilan, nous oblige à nous rendre en évidence que cette classe politique s'est toujours illustrée par l'absence d'un projet de société cohérent, d'un véritable pacte républicain, d'une vision pour espérer et d'un leadership responsable pour transformer le pays. Sa vision ne repose que sur l'illusion qu'elle crée et non sur l'espérance qu'elle incarne.

Il s'avère impérieux face à la crise que traverse la République Démocratique du Congo à l'heure actuelle où une nouvelle page d'histoire est en train d'être écrite, de nous appesantir sur la question de la responsabilité de la classe politique face au drame Congolais, étant entendu que celle-ci pose en substance la problématique de l'engagement de la classe politique dans le processus de développement de la RDC.

Face à une si triste réalité, nous voudrions très modestement apporter notre contribution sur ce sujet qui suscite beaucoup d'intérêt, en ce moment où les Congolais sont à la recherche des solutions pour la survie de l'Etat. Pour comprendre cette situation une série de questions mérite d'être posées autour des quelles gravitera notre recherche :

Ø Quelles sont les responsabilités de la classe politique Congolaise dans la débâcle de l'Etat en RRDC ?;

Ø Pourquoi la classe politique Congolaise est-elle incapable de conduire le peuple au développement

Ø Comment faire faire de la classe politique un moteur du développement de la RDC ?

3. HYPOTHESES

Emettre ou élaborer des hypothèses de travail signifie proposer les possibilités des réponses à la question centrale7(*). C'est tenter de chercher les liens ou relations qui existent entre les termes ou concepts utilisés dans la question centrales.

A toute question correspond une réponse. Pour avancer dans son étude, le chercheur se propose de réponses provisoires aux questions qu'il se pose.

A première vue rien ne peut disculper la classe politique de leur part de responsabilité dans la débâcle actuelle et passée du pays. La réalité des problèmes de ce pays est complexe. Ces problèmes ne datent guère d'aujourd'hui, ils tirent leurs racines au loin, au lendemain de l'indépendance8(*).

Les congolais sont régulièrement surpris de constater que, maintenant, n'importe qui peut occuper n'importe quel poste. Comme si le pays manquait des cadres compétents formés pour occuper des fonctions politiques et Administratives. Ceux qui sont nommés ainsi ses gonflent d'orgueil même lors qu'ils font étalages de leur ignorance dans leurs fonctions respectives. Les fonctions politiques sont maintenant banalisées. Elles peuvent même être la cause d'un retard de développement national lors que les hautes fonctions sont confiées à des hommes et femmes irresponsables et incompétents. Le changement et le développement d'une nation ne sont possibles que lors qu'ils sont pensés et mis en oeuvre par un groupes des hommes et femmes bien formés, qui ont une compétence requise, expérimentés, qui évoluent dans le secteur de leur formation initiale, car le développement est le résultat de la compétence organisée, l'union de l'intelligence et de la volonté de réussir9(*).

Notre pays ne pourra prétendre au progrès que lors que, dans tous les domaines, des personnes compétentes se mettent à diriger le pays. Les nations qui se développent sont celles qui misent sur les compétences de leurs cadres. Avec l'amateurisme, le népotisme, le tribalisme et le favoritisme. Pratique fort courante dans le Zaïre d'hier et la RD Congo d'aujourd'hui, il est impossible de développer le pays. Le pays n'a que faire des personnes incompétentes qui, par peur de la concurrence, passe leur temps à écraser les élites qui ont les qualifications requises pour diriger la nation.

Il est surprenant de constater alors, que la politique reste l'activité la plus déterminante de la vie en société, c'est dans ce domaine que règnent les idées les plus absurdes que s'installent des platitudes et extravagance les plus effroyables. L'aventurisme et l'amateurisme de l'action y trouve un terrain fécond.

L'émergence d'une nouvelle classe politique s'impose comme remède aux divers problèmes et réalités de la société Congolaise dont l'essentiel des conditions seraient tributaires de la bonne gouvernance, de démocratie et du leadership responsable.

4. METHODOLOGIE DU TRAVAIL

0.1. Méthode

La méthode est l'ensemble des opérations qu'une science ou un auteur utilise pour rejoindre avec plus de faculté l'objectif préfixé, ou mieux, la découverte de la vérité, l'acquisition de la connaissance, la proposition de solution à un problème. Elle est donc une manière d'envisager, de planifier et de conduire la recherche, d'une manière la plus systématisée possible.

Selon PINTO et GRAWITZ, la méthode est définie comme un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie10(*).

Ainsi, dans le cadre de notre travail nous avons recouru à la méthode dialectique.

Promu par Karl Marx, Hegel et leurs disciples, cette méthode et considérée la plus congénitale en Sciences Sociales Administratives et Politiques.

La méthode dialectique permet de chercher et découvrir l'origine cachée et le développement des réalités sociales lesquelles sont généralement contradictoires entre elles, ainsi que la manière dont les individus s'organisent pour gérer les contradictions11(*).

Elle consiste à faire une analyse critique des faits sociaux. Elle suppose dernière chaque fait social, l'existence d'autres faits non visibles, mais réelles qui conditionnent l'existence et le fonctionnement des faits apparents. Elle met donc l'accent sur le disfonctionnement social, dans un but toujours prospectif.

Le recours à la méthode dialectique, trouve raison d'être appliquée dans la mesure où les faits politiques d'entre la classe politique sous analyse génèrent des contradictions, conflits et aussi des divergences de vue. Ces contradictions et conflits qui se dessinent en déséquilibre social nécessitent une révision. Elle nous aura permis d'entrevoir la possibilité pour la classe politique congolaise de se lissez au rang des artisans du développement de la RDC, étant donné que rien ne reste statique. Et de chercher les conditions d'un changement qualitatif au sein de la société congolaise, lequel changement procédant par la transformation de la classe politique congolaise.

De ce fait, la procédure envisageable tendant à cette révision se justifie par l'analyse de quatre lois dialectiques, lesquelles offrent un éclaircissement sur l'optique du changement. L'essentiel de ces quatre lois a été résumé par POLITZER12(*). En ce terme :

1. La loi du changement dialectique : elle considère que dans la société humaine, rien n'est définitif, immuable ou absolu, donc rien ne demeure ce qu'il est. Chaque situation est vouée à la transformation au changement dans un avenir proche ou lointain. Tout fait social a son début, et donc, il faut prévenir la fin, lors que nous voudrons étudier les choses suivant la dialectique, nous les étudions dans leurs mouvements, dans leurs changement. Tout le fait social et politique sont des processus dynamique.

Dans ce travail la responsabilité de la classe politique Congolaise dans la débâcle de l'Etat en RDC sera analysée par rapport à la gestion de la res publica et au circuit décisionnel à tous les niveaux de l'échelle administrative. L'analyse sur la manière dont la classe politique gère la nation aura permis d'en apprécier les retombées sur le devenir de l'Etat Congolais.

2. La loi de l'action réciproque : la dialectique juge d'une façon opposée. Elle ne considère pas les choses en tant qu'objets fixés, mais en mouvement. Pour elle, aucune chose ne se trouve achevée, elle est toujours la fin d'un processus et le commencement d'un autre processus toujours en train de se transformer et de développer.

Appliquer à ce travail cette deuxième loi de la dialectique nous aura permis d'entrevoir la possibilité pour la classe politique Congolaise de se lissez au rang des artisans du développement de la RDC, étant entendu que rien ne reste statique.

3. La loi de la contradiction : les choses, non seulement se transforme les unes dans les autres, mais encore une chose n'est pas seulement elle-même, mais autre chose qui est son contraire. Ainsi dans chaque chose coexistent les forces opposées, les antagonismes. C'est-à-dire que les réalités sociales ou politiques que l'on vit sont le fruit des contradictions et des conflits qui sont inhérents à la nature de toutes les choses.

Le concours de cette loi de la dialectique, nous permettra d'analyser les contradictions à l'intérieur du système politique Congolais en vertu desquelles pourra s'observer l'ingérence d'une nouvelle classe politique acquise au changement social et politique en RDC.

4. La loi de la transformation de la quantité en qualité ou loi du progrès : elle considère dans le fait qu'en s'accumulant, les changements continus finissent par produire des changements sociaux brusques, engendrant ainsi des réalités sociales dénommées révolutions ou réformes. Quand la chose ne change pas de nature, nous avons un changement quantitatif, quand elle change de nature, quand la chose devient autre chose, le changement est qualitatif.

Appliquer à ce travail, cette loi nous permettra de rechercher les conditions d'un changement qualitatif au sein de la société Congolaise, lequel changement procédant par la transformation de la classe politique Congolaise.

4.2. Techniques

Elles sont des instruments, des procédés opératoires utilisées pour la collecte des données nécessaire au travail sur le terrain. Ce sont des moyens utilisés par l'auteur pour rassembler les informations originales ou de seconde main sur un sujet donné13(*).

Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé les techniques ci-après :

a. Technique documentaire : cet outil de recherche a été d'une importance primordiale dans l'enrichissement de notre travail. Lors qu'on sait que toute démarche scientifique s'alimente sur des écrits existants. Car le document est entendu comme tout objet matériel, le plus souvent écrit, qui porte la trace des phénomènes sociaux et qui présente un intérêt soit en lui-même, soit parce qu'il apporte une information sur un des aspects de la réalité étudiée.

Nous avons ainsi consulté des ouvrages, des mémoires, des travaux des fins de cycle, des articles, revues, de recueils et les dites internet relatif à notre domaine de recherche.

b. Technique d'observation directe : on la qualifie comme la première étape de la recherche dans le domaine des Sciences Sociales. Elle nous a permis de vivre ou de palper les actions et les réalités sur le terrain.

5. CHOIX ET INTERET

5.1. Choix du sujet

Le titre de notre étude indique déjà la motivation de notre choix. Mais nous devons dire en plus que notre option a été dictée par son importance relative au domaine politique et administratif.

Le choix de ce sujet est motivé par le fait que , nous voulons attirer l'attention de la classe politique, et des Congolais en général sur la gravité de la situation et en même temps un défi à la génération d'élite intellectuelle montante, pour qu'elle se débarrasse des tares de la colonisation et se départisse de l'inculture politique, et de l'absence de leadership des générations antérieures en vue de transformer les richesses potentielles dont regorges le pay.

Nous osons croire que dans la situation actuelle de la RDC, le processus de développement et de la reconstruction du pays devrait porter sur l'homme ; ce citoyen Congolais, et en particulier l'homme politique. La classe politique Congolaise souffre en effet, d'un grave déficit d'intelligence et de leadership responsable.

5.2. Intérêt du sujet

Notre travail présente un double intérêt :

a. Intérêt personnel

Le sujet sous examen nous a personnellement intéressé en tant que citoyen congolais du fait que notre classe politique ne garantit pas un avenir radieux et certain à la nation congolaise. Comme toute la population estime que le bonheur qui arrive dans notre pays serait causé par la classe politique.

b. Intérêt scientifique

Les chercheurs et autres lecteurs intéressés trouveront leur compte dans ce travail, car ils seront enrichis d'un outil de plus, qui traite de manière méthodique et scientifique un objet de grande importance. Cette étude permettra, en outre, aux futurs chercheurs en général et en particulier ceux des sciences sociales intéressés par ce thème de s'y référer comme support de base, de nous compléter sur les aspects autres utiles que nous n'avons pas abordés faute de temps et de moyens.

c. Intérêt pratique

Ce travail présente un intérêt majeur dans la mesure où il permettra à la classe politique, aux partis politiques, fonctionnaires et toute personne ayant des ambitions de faire de la politique active de s'informer et d'acquérir des connaissance sur le leadership politique, et de s'imprégner des erreurs commises par l'actuel classe politique et de pouvoir requalifier leur gestion du pouvoir, car en ce qui concerne la RDC, le développement passe par un leadership responsable de la nouvelle génération de la classe politique.

6. DELIMITATION DU SUJET

L'orthodoxie scientifique oblige, certes, de confier à ce travail une limite spatio-temporelle, donc pour ne pas être encyclopédique.

6.1. Sur le plan spatial

Notre sujet porte sur la problématique d'un leadership responsable de la classe politique Congolaise : regard sur l'Administration publique de la troisième République.

6.2. Sur le plan temporel

Chronologiquement, notre travail est fondé sur la troisième république. Mais, elle n'exclut pas la référence des espaces chronologiques précédentes pour des raisons des circonstances et des cohérences.

7. CANEVAS DU TRAVAIL

Ø Le Premier chapitre analyse les généralités sur les concepts de base ;

Ø Le Deuxième chapitre porte sur le leadership de la classe politique Congolaise au fil du temps ;

Ø Le Troisième chapitre traite sur l'Administration publique de la troisième République face à la classe politique ;

Ø Le Quatrième chapitre porte sur la nécessité de l'émergence d'un leadership de la classe politique acquis au développement.

Chapitre Premier

CONSIDERATION GENERALE

En Sciences Sociales la définition des concepts revêt une importance capitale, pour le besoin de clarté, car elle permet aux chercheurs d'assurer la plénitude de la médiation entre l'objet concret et l'objet construit. Dans ce chapitre notre souci majeur est celui de donner une acceptation claire aux concepts clés de l'étude pour une meilleure orientation afin d'éviter toute confusion dans la compréhension. Ainsi, nous allons faciliter la compréhension des chercheurs et des lecteurs sur ce que nous allons développer plus tard, si non, il serait déraisonnable d'analyser le leadership de notre classe politique si nous n'en avons pas une assimilation théorique.

A ce titre, nous définissons les concepts opératoires aux quels nous avons eu recours dans cette recherche. Il s'agit du leadership, responsabilité, classe politique, politique, Administration et la République.

SECTION 1. DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASE

I.1.1. LEADERSHIP

S'il y a aujourd'hui des concepts ou des pratiques plus importants qui entrent en lignes de compte dans l'atteinte des objectifs fixés par l'organisation, le leadership en est un.

En effet, le leadership se présente comme un besoin non négligeable et nécessaire au changement d'une organisation ou une communauté. Car il implique les trois facteurs clés au sein d'une organisation : homme, influence et exercice du pouvoir, et l'atteinte des objectifs14(*). Le leadership est pratiqué sur les hommes son influence est exercé pour l'atteinte des objectif.

Le leadership est une notion complexe faisant partie intégrante du management, sa signification est considérée comme ambiguë, est-il qualité intrinsèque des certaines hommes ? Correspond-il à une situation particulière ? Est-il un comportement ? Nous avons qu'il peut s'appliquer à de nombreux domaines politiques, économiques, social, scolaire et universitaire et j'en passe. La question du leadership se pose avec force. La littérature sur cette question est très vaste.

Pour notre part, nous nous attacherons au leadership politique.

Plusieurs auteurs et chercheurs démontrent que la notion même du leadership ne se laisse pas saisir facilement, un accord unanime est difficile à trouver sur la définition, même si la plupart des gens croient savoir le définir en le voyant à l'oeuvre. Pour dire qu'il n'y a pas une définition absolue du leadership, mais allons donner les traits communs qui caractérisent sa définition.

§.1. DEFINITION

Le leadership monstre linguistique formé de deux mots anglais to lead qui signifie conduire, guider. Le mot leader qui en est issu désigne le conducteur, le commandant, le chef et le mot ship qui désigne un navire15(*).

Selon NGOMA BINDA le leadership est la capacité à conduire, à mettre, en mouvement les autres en vue de la réalisation d'un objectif donné dans le milieu où on vit ou on travaille16(*).

Pour MAXIME CRENER « le leadership est une influence interpersonnelle, exercé dans une situation donnée et dirigée par un processus de communication, vers l'atteinte d'un but spécifique ». Le leadership représente une tentative de la part du chef (le leader celui influence) de modifier (influence) le comportement d'un ou de plusieurs suivants (les influencés) dans la situation donnée17(*).

Selon HOUSE «  le leadership est la capacité d'un individu à influencer, à motiver et à rendre les autres capables de contribuer à l'efficacité et au succès de l'organisation17(*).

A en croire RICHARD L. DAFT «  le leadership est l'aptitude, le talent, l'art d'influencer les hommes vers l'atteinte des objectifs fixés, il est donc l'activité des hommes18(*).

Pour Anthony D'SOUZA, le leadership est l'ensemble de valeurs qu'incarne l'individu qu'on appelle leader dans sa demande de conduire les autres par ses qualités exceptionnelles avec le coeur19(*)

En définitive le leadership est donc la capacité d'un individu à mener ou conduire d'autres individus ou organisation dans le but d'atteindre un certain nombre des objectifs. On dira alors un leader est quelqu'un qui est capable de guider, d'influencer et d'inspirer, d'aider chaque membre de la communauté à réussir ce qu'il est capable de faire établir une vision pour l'avenir, encourager, établir et entretenir des relations humaines sérieuses et réussies.

Autant les champs couverts par le leadership ont évolué autant les qualités que les définissent se sont multipliées. Si le leadership dans le était associé intimement à la personnalité du leader et particulièrement à son charisme, beaucoup d'étude récentes suggèrent une capacité apprise fruit de l'expérience et liée à des contextes spécifiques. Parmi les qualités que l'on trouve retrouve chez les leaders : (la vision, la stratégie, la persuasion, la communication, l'influence, la confiance et l'éthique)20(*).

Un aspect caractéristique du leadership tient au fait qu'il est un processus ou une fonction, et non un rôle. Son importance et sa nécessité pour la politique est fondamentale.

§.2. Les Composantes du leadership

MAXIME CRENER développe trois approches du leadership :

Ø Le leadership peut être considéré comme une qualité. L'individu possède des capacités et des talents du chef. Il les appliques avec succès quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve et quelle que soit les personnes qu'il a à diriger ;

Ø Il peut ensuite être considéré comme une fonction ou processus, incluant la prise de décision. Alors, le leader à la double capacité de « décideur-influenceur » ;

Ø Enfin, le leadership peut être considéré comme un phénomène émergent dû à une situation donnée. Ainsi en face d'une situation particulière émerge une personne qui possède les meilleures qualités pour diriger le groupe et lui permettre d'atteindre les objectifs qu'il produit. Cette personne devient le leader. C'est donc la situation qui fait le leader et non le leader qui tire parti des atouts d'une situation.

§.3. Les Déterminants du Leadership

Ø Le facteur personnalité ou l'influence interpersonnelle : le facteur insiste sur la personnalité du leader, les premiers éléments mis en valeurs dans la définition du leadership ont traits aux qualités personnelles de l'individu, c'est en fonction de ces qualités que l'on dit qu'un homme est fait pour être chef ou non. Ce facteur est très important, et même s'il doit être relativisé, il reste l'élément fondamental du leadership, une disposition naturelle à avoir des motivations des conduites des hommes. Ce facteur inclut aussi l'aptitude du leader à comprendre le comportement de ses suivants, leurs besoins, leurs désirs et à la conduire vers la satisfaction de ces besoins et des ces désirs. Il inclut également les caractéristiques personnelles des suivants et les relations entre leader et suivants ;

Ø Le facteur de position : ce facteur réfère au statut et au rôle du leader dans le groupe ou l'organisation où il assume la direction. L'idée qu'il se fait de sa position, l'image qu'il désir projeter, le prestige dont il jouit sont autant d'éléments qui caractérisent ce facteur ;

Ø Le facteur de situation : il comprend des éléments essentiellement objectifs qui caractérisent la situation dans laquelle se trouve le leader à un moment donné et qui influencent son comportement. Ce sont notamment des aspects physiques de la situation, des caractéristiques spécifiques de l'organisation, du groupe et du leader et de ses suivants.

Ces trois facteurs nous permettent de construire un schéma situant le leadership au confluent de ces aspects. Tous trois sont indispensables à des degrés divers à la formation d'un comportement du leadership.

§.4. Les Styles de leadership

On parle souvent de style de leadership pour tenter d'identifier les meilleurs, susceptibles d'aider le leader à obtenir les meilleurs résultats de ses subordonnés ainsi, la personnalité du leader est mise en exergue. L'accent étant mis sur les comportements respectifs des leaders et de leurs subordonnés21(*).

On retient généralement 3 styles de leadership :

· Le style autocratique ;

· Le style démocratique ;

· Le style laisser-faire

Caractéristique essentielles des 3 styles principaux de leadership :

Ø Dans le style de leadership autocratique, le leader pratique le pouvoir absolu, gouverne par la criante et les sanctions impose ses décisions ;

Ø Dans le style laisser-faire, le leader s'en remet entièrement à ses subordonnés, le leader n'exerce aucun pouvoir, ce style équivaut à l'absence de leadership,

Ø Dans le style de leadership démocratique ou participatif, le leader utilise aux mieux les capacités des ses subordonnés, il suscite les initiatives pratique la participation et la coopération, évite d'imposer ses idées et discute avec ses subordonnés avant de prendre une décision, il privilégie une communication bidirectionnelle.

Conduire les autres, est une activité délicate qui demande sagesse, souplesse et intelligence. Les études récentes sur le leadership révèlent que les leaders n'adoptent pas le même comportement à tout moment. Tout leader efficace change des styles de comportement selon le contexte ou la situation. Quand le contexte recommande un style autoritaire, il doit l'adopter ? Il s'agit qu'il n'existe pas un meilleur comportement. Celui-ci dépend du contexte ou de la situation donnée.

Il semble que le style démocratique est celui qui apporte les meilleurs résultats. En effet, la tendance actuelle est de favoriser l'autonomie et la prise de décision au plus près du terrain. Dans ce contexte, développer le leadership à tout le niveau de l'organisation devient un facteur clé de performance.

I.1.2. POLITIQUE

Le mot politique est l'un des termes les plus utilisés par tous, en étant une notion scientifiquement difficile à définir. Les auteurs ne s'accordent généralement pas sur la signification de ce terme que certains limitent à l'exercice du pouvoir au sein de l'Etat. Or l'exercice de la politique ne se limite pas au niveau de l'Etat. Même si la vie politique est dominée par la concentration des pouvoirs au niveau de l'organisation étatique.

Polis, terme Grec désigne à la fois la cité ou la ville et l'Etat est en effet, la forme la plus haute que prend la vie en communauté des hommes. Et « Politikos » du Grec et du latin « Politicus » signifie de la Cité «  ce qui concerne la cité ». Par le mot « Cité », les grecs entendaient « la société organisée »22(*). Sur ce, la politique est toute réalité et toute action relative à l'organisation et à l'exercice du pouvoir dans une société organisée, au tout ce qui est relatif au gouvernement de l'Etat ». Ainsi, dit par Aristote.

En effet, Aristote est le premier penseur (philosophe) à avoir singulièrement exploité et développé le concept « politique ». Par le mot politique Aristote entendait « l'Art de gouverner l'Etat » elle est donc une science architectonique en ce sens qu'elle dirige et oriente toutes les autres disciplines.

En parcourant l'histoire des idées politiques et les théories doctrines politiques et sociales, depuis l'antiquité Chinoise, Grecque, jusqu'aujourd'hui, le concept politique revêt deux variantes : Acception maximaliste et minimaliste23(*).

Ø Acception maximaliste : d'après cette acception le concept politique prit dans sa vision nationale d'un pays signifierait : « une organisation de la société, ou, du moins d'un pays, pour réaliser l'intérêt général ». Et que cette organisation depuis la fin du moyen-âge avait pris le nom de l'Etat ».

Ø Acception minimaliste : dans ce contexte, il exprime les attitudes, les langages, les faits et gestes des acteurs politiques. L'ensemble de comportement politique, une action politique ou encore une stratégie ou un programme.

Ainsi, d'une manière résumée, NIEMBA SOUGA, définit le mot politique du point de vue de la collectivité nationale comme étant « une organisation de la société pour satisfaire les besoins de base ressentis par la population ou réaliser l'intérêt général »24(*).

DENIS KIALUTA, définit la politique de deux manières, d'abord au sens large et au sens strict25(*).

Ø Au sens large, la politique se définit comme l'organisation de la société en vue du bien commun de tous ses habitants. Elle ne vise ni la conquête ni l'exercice du pouvoir, mais cherche à promouvoir l'homme et la société. Dans ce sens l'économie, le social, le culturel, le religieux font partie de la politique. Ainsi, quand un groupe de gens s'organise dans leur collectivité pour aménager l'état des routes, assainir l'environnement et s'occuper de la salubrité publique, il faut de la politique ;

Ø Au sens strict la politique peut se définir comme l'ensemble des activités qui concourent à l'organisation de la société et à l'exercice du pouvoir. Ces activités sont exercées par une catégorie des citoyens. Il s'agit des politiciens, ceux qui sont sur la scène, sur le terrain ou des politologues. Dans ce contexte, faire de la politique s'est entrer dans les structures du pouvoir politique : gouvernement, parlement, partis politique, etc.

Selon PIERRE DE QUIRINI, la politique c'est l'Art de bien gérer l'Etat », cet art nécessite de connaitre un ensemble de Sciences concernant la bonne gouvernance ou organisation du pays : la sociologie, l'économie, le droit, etc. un homme politique doit avoir une bonne formation intellectuelle et un grand sens moral puisque qu'il ne se met au service de ses concitoyens26(*).

Pour nous, la politique se résume par sa finalité qui est l'intérêt général.

I.1.3. CLASSE POLITIQUE

La classe politique comprend tous ceux qui participent à la prise de décision, ceux qui influence la prise des décisions gouvernementales que ceux qui prennent officiellement ces décisions27(*). Elle peut être saisie comme l'ensemble des cadres qui se proposent d'accéder aux commandements de l'Etat pour devenir des gouvernants.

La classe politique désigne l'ensemble des individus qui jouent un rôle actif prépondérant dans la vie publique d'un pays. Il s'agit des partis politiques, personnalités influentes, les acteurs indépendants, les représentants élus. Etc28(*).

La classe politique est une classe d'homme qui ont un rôle politique actif, c'est-à-dire un rôle essentiel dans les affaires publiques ou la gestion de la chose publique.

Généralement, la classe politique à plusieurs composantes entre autre, la majorité au pouvoir, l'opposition politique (institutionnelle et non institutionnelle), et la société civile29(*).

La majorité au pouvoir est constituée de partis, groupes ou la coalition qui réunit le plus grand nombres des suffrages ou d'élus dans une assemblée et qui de ce fait acquiert un pouvoir de décision, elle est aussi appelé classe dominante ou dirigeante. Par contre l'opposition est l'ensemble des mouvements, partis ou acteurs qui s'opposent aux détenteurs du pouvoir, exprime ses divergences et ses points de vue critiques, par rapport à l'action du gouvernement. Dans cette optique la société civile joue un rôle dans les affaires de l'Etat, à la chose publique. Comme le cas de la RDC, donc elle participe aux questions politiques du pays.

I.1.4. RESPONSABILITE

Partant de son étymologie, ce mot vient du verbe latin « Respondere » qui veut dire se porter garant et fait allusion à la personne qui a la capacité ou le pouvoir de prendre des décisions mais qui doit en rendre compte à une autorité supérieures ou à ses mandants. En outre être responsable signifie : (être consciencieux, raisonnable, conscient, travailleur, appliqué, attentif, sérieux et assidu)30(*). De cette racine, vient le terme responsabilité que Larousse définit comme étant :

Ø Capacité de prendre des décisions par soi même ;

Ø Obligation de répondre à ses actes ;

Ø Qui est cause d'une erreur, d'un mal.

Toutes ses significations rappellent la difficulté de présenter une définition unanime du terme responsable au regard de contexte divers qui s'y prêtent.

I.1.5. ADMINISTRATION PUBLIQUE

Il se dégage trois significations essentielles, pour mieux saisir le contenu réel du concept Administration : matérielle, organique et sociologique.

Ø Au sens matériel, on considère les fonctions que l'Administration exerce, les tâches qu'elle assume au profit de la collectivité nationale et la manière avec laquelle elle les exercent. L'Administration est donc l'ensemble des activités par laquelle l'Etat ou les autorités assure pour réaliser l'intérêt général. Pour ce faire, elle utilise le cas échéant les prérogatives de la puissance publique en vue d'assurer l'ordre public et l'organisation de la vie sociale31(*) ;

Ø Au sens organique, l'Administration est un ensemble des organes ou des services qui exercent et exécutent les tâches d'intérêt général. En d'autres termes, elle désigne les moyens humains, techniques et matériels pour lequel l'Etat assure les activités d'intérêt général et réaliser le bien public ;

Ø Au sens sociologique, BOLA N'TOTELE met l'accent sur le milieu administratif, son influence sur les agents administratifs ayant des rapports entre eux et avec la société. On y relève les influences du monde politique, de la société sur l'Administration, l'esprit de corps, les conflits entre les groupes dans l'Administration32(*).

Le milieu social, l'environnement peut offrir les conditions pour la réussite ou l'échec des missions de l'Administration.

Dans cette perspective, le traité des sciences administratives, cité par MUKOKA N'SENDA, définit l'Administration publique comme un système d'organisation vaste et complexe qui consiste en soi, un univers visible ayant ses lois, ses procédures, ses moyens non juridique de contrainte et de persuasion, ses habitudes et ses vices, ses symboles et ses uniformes, son langage et ses moyens de communication, ses abréviations et ses signes33(*).

CHARLES DEBBASCH précise que l'Administration publique est l'appareil de gestion des affaires publiques. Elle est constituée par l'ensemble des services dont la bonne marche permet la réalisation des objectifs définis par le pouvoir politique34(*). Certains auteurs parlent parfois de « l'Administration » tout court, pour désigner l'Administration publique, il s'agit selon DEBULET, du sens étroit du mot Administration lequel se réduit à l'Administration publique en prenant une majuscule. C'est dans cette acceptation que le dictionnaire de droit, économie et gestion écrit par PIERRE GUIHOT et ses collaborateurs, entend par l'Administration publique, «  ensemble des services dépendants du gouvernement ou des ministres, ainsi que les activités de ces services35(*).

Le concept Administration publique peut être appréhendé selon qu'il s'agit des organes ou des activités poursuivant la réalisation de l'intérêt général, si l'on se place du point de vue des activités (sens matériel). L'Administration publique s'étend comme l'activité par laquelle les autorités publique pourvoient en utilisant le cas échéant les prérogatives de la puissance publique à la satisfaction des besoins d'intérêt général.

De ces différents, les éléments essentiels ci-après peuvent être retenus comme caractérisant l'Administration36(*) :

Ø Ensemble des activités ou des tâches d'intérêt général ;

Ø Ensemble des ressources humains, matérielles et techniques affectées à l'exécution de ces tâches ;

Ø Un système organisé d'action, des procédures, des règles des conduites individuelles et collectivités des rôles objectifs et dans intérêt propres.

I.1.6. LA REPUBLIQUE

Traditionnelle on oppose la monarchie (gouvernement de la cité par un seul individu) à l'oligarchie (gouvernement de quelques personnes ou groupe accaparant le pouvoir à son seul profit), et à la démocratie qui est un gouvernement de la cité par tous les citoyens)37(*).

Mais il est entré dans les moeurs modernes de situer la monarchie vis-à-vis de la république.

La république est un mot composé dérive du latin Res (chose) et publica (publique) et désigne la chose publique, pour signifier que l'Etat est notre bien commun à tous. La République est donc un système politique au sein duquel le pouvoir n'est ni héréditaire ni détenu par un seul mais plutôt ouvert, soumis à la compétition et à la l'élection en faveur de tout citoyen qui se sent capable de diriger le pays. A la tête de la république se trouve non point un roi ou un empereur, mais un président élu à intervalle régulier par tous les citoyens adultes ou par le représentant de ces derniers. Le président de la république est le chef de l'Etat

On notera le sens du mot républicain. Un républicain est une personne se disant partisane de la forme républicaine d'organisation politique de la patrie, et qui est de ce fait contre la monarchie, donc un républicain s'attache à défendre les intérêts communs traditionnels de la république38(*).

Les dirigeants, tout comme candidats au pouvoir, n'est habilité à se placer à la tête de la République que s'il est reconnu posséder des attitudes et des capacités à faire régner et respecter les valeurs républicaines. Par valeurs républicaines NGOMA BINDA entend principalement39(*) :

Ø L'attachement à la patrie entant que chose commune, un bien appartenant à tous ;

Ø Le respect rigoureux des lois de la république ;

Ø L'engagement patriotique voire le sacrifice pour la protection et la promotion de l'intérêt général de tous les citoyens ;

Ø Le souci de la solidarité et l'exigence de reconnaitre l'égalité des citoyens ;

Ø Le sens civique et patriotique ;

Ø Le souci du respect à vouer à la chose publique qui est le bien commun de toute la population ;

Ø L'esprit de fraternité, de partage et de solidarité des citoyens ;

Ø L'esprit de travail et de sacrifice pour grandeur et la dignité de la république.

SECTION 2 : LES DETERMINANTS FONDAMENTAUX DU LEADERSHIP POLITIQUE

Selon le professeur NGOMA BINDA, le visage politique que l'on présente, à la face des autres, est fonction de quatre déterminants fondamentaux. Ce sont l'histoire personnelle de l'individu, la culture politique ambiante, le mode d'accès au pouvoir ou à la politique et enfin l'objectif qu'on se fixe en politique40(*).

I.2.1. HISTOIRE NATURELLE PERSONNELLE

Un politicien est ce qu'il est du fait de ce qu'on peut appeler son histoire naturelle personnelle, laquelle comprend le genre d'éducation reçue en famille, la nature des événements vécus au sein de la famille et dans la société, la manière dont l'individu a vécu ces expériences et événements, la qualité des études qu'il a faites, etc. nous savons que plusieurs dictateurs ont connu une enfance difficile, pour avoir été élevés généralement par un seul parent, leur éducation a subi de graves lacunes et frustrations que, par des mécanismes invisibles de compensation psychologique, ils tentent de combler par des attitudes sociales et politiques ostentatoires, agressives, autoritaires, en manifestation de puissance41(*).

Il y a des individus qui sont parmi les dirigeants politiques qui sont cités comme ayant été profondément marqués et déterminés par une enfance difficile. Tel que MOBUTU, Idi Amin DADA, BOKASSA, laquelle enfance a eu des répercussions sérieuses sur leur vision et gestion du pouvoir42(*). Par contre, un individu qui a reçu une bonne éducation dans la famille et dans la société à laquelle il appartient, il agira, de manière préférentielle, de façon à privilégier l'intérêt de la communauté, à considérer que le bien de tous passe avant le sien propre pour que précisément il puisse réellement, correctement et durablement jouir de ce bien personnel.

La leçon essentielle à tirer de ces considérations est la nécessité d'une très bonne éducation à donner à chacun des citoyens, et c'est depuis la tendre enfance dans la famille, à l'école et dans la société globale de vie de l'individu qui, à l'âge adulte, sera conduit ou appelé à faire de la politique. Le genre d'éducation et d'histoire personnelle détermine la qualité de l'acteur politique.

I.2.2. LA CULTURE POLITIQUE AMBIANTE

La culture politique ambiante détermine, en profondeur, l'altitude et le comportement de l'acteur politique. Une société à la culture donnée a la chance ou le risque de l'imprimer sur les attitudes et actions de l'homme politique. Le manque de tradition démocratique moderne, dans une société, influe sur le comportement des acteurs politiques. L'effort permanent et patient d'éducation à la culture politique appropriée est l'outil principal d'orientation du comportement de l'acteur politique43(*).

NGOMA BINDA, affirme que, nous sommes largement ce que la société fait de nous. Une société qui a une tradition culturelle donnée. Imprime celle-ci sur ses individus, et là où, par exemple, existe une culture politique de corruption généralisées et de détournements, les acteurs politiques, parfois malgré eux, sont emmenés à s'imbiber de cette culture moralement pourrie44(*).

I.2.3. VOIE D'ENTREE EN POLITIQUE

Un dirigeant politique est ce qu'il est du fait de sa manière d'entrée en politique ou d'accès au pouvoir. Un militaire qui aura fait un coup d'Etat, se comportera d'une façon sensiblement différente d'un civil qui aura été confronté au jeu pacifique des élections et de l'alternance au pouvoir. Un perpétrant de coup d'Etat se sent logiquement obligé de devoir constamment protéger son pouvoir contre des ennemis, réels et imaginaires. Il pose des actes et prends de décisions en conséquences, comme torturé par une espèce de paranoïa45(*).

§.1. La voie d'entrée accidentelle

On peut entrer en politique de manière fracassante, inattendue, par le concours des circonstances. Ce mode d'entrée en politique est accidentel ou, si l'on veut circonstanciel. En effet, il peut arriver que face à une catastrophe imminente, un peuple fasse appel à une personnalité en qui on aura découvert un certain charisme pour sauver la cité, la nation. Généralement, une telle entrée en politique découle d'une volonté d'écarter un danger de situation anarchique pour la nation46(*).

Un tel système dominant d'anomie ou d'anarchie entraine un mode précis de désignation ou de cooptation des hommes par le peuple. Ce mode d'entrée en politique est pacifique en dépit de la circonstance parfois ou souvent violente qui préside à la décision. On notera aussi que l'entrée accidentelle en politique n'en présuppose point d'exigences particulières47(*).

Dans l'histoire du monde, plusieurs cas se sont présentés. Il semble que dans la Rome antique, Cincinnatus, un général à la retraite, fut invité à diriger le pays et à conduire la cité vers la paix et l'ordre. Et ce qui est cité, en exemple aujourd'hui encore, est sa belle grandeur d'âme associée à une modestie merveilleuse. En effet, après avoir accompli sa mission, il demanda au peuple de le libérer de cette tâche politique, et il retourna faire ses champs à la campagne. Jamais il se montra ni orgueilleux ni accroché au pouvoir. On peut citer aussi Charles De gaule qui n'assuma les fonctions politiques de président de la république française qu'au temps douloureux de l'occupation de la France par les forces nazies48(*).

Dans la république démocratique du Congo ; on sait que la nomination de quelques étudiants de l'université de Louvanium comme commissaires généraux par MOBUTU en 1961, pour neutraliser les politiques en disputes démocratiques consacra leur entrée en politique. Sans s'y attendre, les étudiants NDELE, BOMBOKO, TSHISEKEDI et autres sont devenus des acteurs politiques par le concours fortuit des circonstances. Plus récemment, en 2001, le concours d'une circonstance tragique porta monsieur Joseph KABILA à la tête du pays. C'est donc sous la pression des circonstances accidentelles que notre président de la république entre en politique sans qu'il s'y prépare.

Et, d'une certaine manière, on doit penser la même chose de l'entrée en politique des animateurs des syndicats, des associations estudiantines et, depuis peu des associations et organisations non gouvernementale.

Dans le contexte récent de la redéfinition des institutions et du redéploiement des acteurs politiques, on ne devrait pas s'étonner que des personnalités nouvelles voire inconnues, sur la scène publique, entrent en politique par la force des circonstances de la guerre et du dialogue inter-congolais. Quelques délégués au dialogue se sont retrouvés désignés pour assumer des fonctions politiques dans les pays, sans avoir eu ni l'intention explicite d'entrer en politique, ni donc une préparation préalable appropriée à l'exercice des charges publiques qu'il faut placer les nominations opérées dans le cadre de la gestion unilatérale du pouvoir par le chef de l'Etat, principalement pendant la deuxième république.

De nombreuses personnes étaient ministres ou commissaires politiques sans avoir sollicité un quelconque poste et surtout sans s'être préparées à exercer des fonctions politiques. Elles entraient ainsi en politique, par accident, pour avoir été simplement proches ou parents à une personnalité ayant des entrées fréquentes et efficaces auprès des ultimes décideurs.

La caractéristique majeure de l'entrée accidentelle en politique est qu'elle est aléatoire. Nul ne peut la maitriser. On y entre sans préparation. Initialement, le sujet y est passif. Il est un non acteur. La fonction politique arrive à la manière d'un cadeau offert, sans y avoir exprimé l'envie. La conséquence en est qu'on y trouve quelques fois perdu, en particulier au début de l'action politique et si on manque de se faire entourer de personnalités intelligentes et sages on est inévitablement dans des tâtonnements qui peuvent durer longtemps et, pire, qui peuvent entrainer d'énormes erreurs, parfois fatales pour les pays et la destinée des millions des citoyens.

Par conséquent, l'entrée en politique par accident, par un concours fortuit des circonstances, doit être envisagée comme exceptionnelle, et elle ne peut être légitime que si la personne appelée au pouvoir est effectivement de nature à sauver le pays en danger.

§.2. La voie d'entrée naturelle

La voie d'entrée naturelle, c'est la voie d'entrée en politique en laquelle la personne concernée est tout aussi passive que pour la voie précédente, mais son entrée en politique relève d'une succession au trône du pouvoir, du fait de la généalogie ou de la parenté. On devine bien qu'une telle entrée s'opère dans le cadre d'un système monarchique.

Il s'agit d'un espace mécanique et hermétiquement clos, exclusif, au sein duquel l'entrée en politique est naturelle et où, par conséquent, il n'existe guère de compétition. Bien au contraire, la politique y est une nature, une vie naturelle, y compris pour les bébés et même pour les êtres humains à venir, non encore nés, princes ou princesses de sang et de droit devin depuis le sein maternel. L'accession au pouvoir effectif s'y opère de manière pacifique, mais rigoureusement contrôlée, ritualisée aux moyens d'un nombre infini de prescriptions et d'interdits, des définitions et des rythmes précis. Le pouvoir est incorporés dans une personne naturellement prédestinée, il est personnalisé, confisqué par une famille qui règnera pour l'éternité49(*).

Les systèmes monarchiques sont encore nombreux à travers le monde. En Afrique, cette forme de pouvoir non concurrentiel se retrouve dans les milieux traditionnels où les chefs coutumiers se fabriquent des interdits spirituels terribles pour empêcher aux « non ayant droit » d'y accéder.

Une telle voie d'entrée en politique est sans intérêt pour la grande majorité de la population des pays du monde. Elle n'est intéressante que pour lesquels individus privilégiés auxquels le hasard aura donné de nature dans une famille régnante ; royale, moderne ou coutumière. Et même pour ces derniers, le niveau de compétition est si bas à l'intérieur de la famille royale que l'ambition créative, l'émulation et la concurrence, mères de l'excellence sont pratiquement inexistantes.

§.3. La voie d'entrée intentionnelle

La troisième voie d'entrée en politique est celle que le professeur NGOMA BINDA qualifie d'intentionnelle. La personne formule l'intention explicite et prend la décision ferme de devenir politicien. Et étant donné la multiplicité inévitable des désirs d'entrée en politique, la compétition devient non seulement nécessaire mais, bien plus encore, particulièrement vive voire impitoyable. La compétition pour le pouvoir ne peut se réaliser dans un système politique de démocratie. L'espace démocratique est dynamique, ouvert, sans frontières concurrentielles à l'infini du fait de la liberté de parole immense, supposée sensée et rationnelle, qui est accordée aux citoyens50(*).

En dépit de la grande intensité des turbulences de l'espace politique démocratique, la lutte pour le pouvoir s'y réalise de manière pacifique, ordonnée, policée, civilisée. Un espace politique ou ces caractéristiques font défaut change de nature, et doit conformer sa démission, c'est un espace sauvage. Si la violence n'est pas absente, du moins elle est règlementée et, souvent transmuée en parole et idées qui préservent l'intégrité physique et humaine des concurrents.

a. Une éducation intellectuelle solide

Elle constitue la première pièce pour l'entrer en politique, principalement dans les sciences sociales et humaines (droit, économie, sciences politiques, relations internationales, sociologie, administration, psychologie...). Le gouvernement des sciences modernes, précisément au niveau national exige des connaissances à la fois larges, complexes et sophistiquées. Un individu qui entend entrer avec force en politique est obligé d'être compétitif, en maximisant sans cesse la somme de ces connaissances, en particulier en ce qui concerne les mécanismes fondamentaux de gestion politique et administrative du pays51(*).

b. La formation informelle permanente

Il faut s'intéresser constamment à toutes les affaires publiques, de s'informer assidûment, de prendre part de manière régulière aux débats, discussions, conférences culturelles économiques et politiques52(*). L'accroissement informel de ces connaissances est une nécessité. Car l'école ou l'université n'apprennent pas tout à l'apprenant. Lire les journaux, écouter les émissions radiophoniques intellectuellement défiantes, regarder et suivre les débats télévisés sur des thèmes d'actualité au niveau national, africain et international. Ce sont là les pièces d'une stratégie efficace de constitution graduelle d'une étoffe politique53(*).

c. L'art de la rhétorique politique

Il n'est pas facile de prendre la parole en public, de haranguer une foule, de convaincre des esprits sceptiques voire antipathiques54(*). Il faut s'exercer à prendre parole, à s'exprimer en public, à conquérir et vaincre des esprits sceptiques, des visions farouchement opposées, des orages oratoires fulgurants, et des contradictions assommantes.

d. L'engagement social précoce

L'entrée en politique comme généralement par un militantisme initié aux premières heures d'entrée dans la vie estudiantine, dans la vie active, et prolongé, dans diverses associations de la société civile55(*). Il est nécessaire de comprendre que même si elle est apolitique, la vie associative des organisations non gouvernementales (syndicats, mouvements d'étudiants, etc.), constitue bel et bien une école d'apprentissage à la vie politique.

e. Le Leadership politique

Elle constitue le paquet de capacités et aptitudes à prendre la direction d'un groupe de personnes, à prendre des initiatives efficaces, à imaginer des réponses appropriées au moment requis. Le leadership s'apprend en forgeant peu à peu les qualités requises. Parmi toutes les qualités nécessaire du leadership et donc à une entrée réussie et une présence conséquence en politique, il y a d'abord la nécessité de comprendre clairement que l'entrée en politique, tout comme la vie politique, suppose une vie de passion56(*). Ici la passion politique signifie quatre choses57(*):

Ø Elle est un attachement à lutter dans le but d'arriver à la victoire, de faire triompher les idées auxquelles on croit ;

Ø Elle signifie souffrance, le travail acharné, assidu et méthodique ;

Ø Elle implique la compassion, vis-à-vis des concitoyens pour lesquels on désir améliorer les conditions de vie par l'acte d'engagement politique ;

Ø La passion veut dire patience, car la vie politique est une activité des grandes espérances et de longue haleine.

On devient politicien qu'avec une besace remplie d'acharnement, de capacité de souffrance, de compassion et de patience. La vie politique est une vie de belle ténacité, de sacrifice, de prison sinon de tortures et de mort, une vie à tout le moins de lutte permanente.

I.2.4. L'OBJECTIF QU'ON SE FIXE EN POLITIQUE

L'objectif qu'on se fixe à la fonction politique et, donc à son entrée en politique détermine le genre d'acteur qu'on est ou qu'on devient sur la scène politique58(*). Et il y a deux visions principales de la politique, celle-ci peut être envisagée et voulue par le politicien soit comme un outil d'enrichissement, au même titre que l'homme d'affaires entrerait dans le monde des entreprises et des activités économiques, soit comme un instrument des création d'une société bien ordonnée et bien organisée, juste, unie et, même temps un instrument de lutte contre la pauvreté et la misère des citoyens59(*).

La vision égoïste de la politique doit être combattue par tous, et la vision éthique de la politique comme service à la société doit être encouragée et promue à tout moment, par tout le monde.

SECTION 3 : VISEE CONTRADICTOIRE DES LEADERS SUR LA SCENE POLITIQUE CONGOLAISE

Nous constatons que sur la scène politique congolaise, les leaders politiques ne travaillent pas de manière à centrer toutes leurs activités sur l'homme, lui est le pôle final de toute action politique, de tout pouvoir qui se veut réellement au service du peuple60(*).

MUPINGANAYI Bruno pense, que la république démocratique du Congo compte trois sortes des leaders :

Ø les leaders charismatiques ;

Ø les leaders de fabrication occidentale ;

Ø les leaders des circonstances.

I.3.1. LES LEADERS CHARISMATIQUES

Les leaders charismatiques, ce sont des personnes qui sont dans la scène politique, revêtues, par nature, d'un charisme de chef qui les pousse à jouer au berger au milieu d'autres hommes et souvent au risque de leur vie. Leur ambition est de marquer leur temps par la promotion de leurs peuples et l'affermissement de la grandeur de leurs nations.

Ces leaders sont libres d'esprit, hautement responsables et soucieux de la formation de leurs peuples pour une plus grande transparence dans la gestion de la chose publique. Les leaders charismatiques jouent, dans la société, le même rôle que la tête dans l'organisme et se situent, par la nature même de leur mission, au confluent de la liberté et de l'ordre. Ils sont les représentants et les mandataires par excellence de bien commun61(*).

Le genre humain vit par peu d'hommes, disait Jules César. C'est de les valeurs des chefs que dépend, en grande partie, la valeur des exécutants. Dis-moi qui te commande je te dirai qui tu es62(*).

Nous reconnaissons avec Jules César, que ces hommes d'exception sont peu nombreux, mais ils existent quand même dans tous les pays et à toutes époques. Il reste à créer des conditions pour leur permettre de se révéler, car ils ne sont pas nécessairement issus des familles riches ou diplômés de grandes écoles. Patrice Emery Lumumba offre ici un exemple à l'appui.

Un homme comme Lumumba peut diriger, avec succès, la nation avec ou sans démocratie. En moins d'un quart de siècle, Mao Tse Toung a fait de la Chine un pays arrière, une grande puissance économique où tous les citoyens mangent à leur faim. Grâce à une bonne politique, imprimée au pays en 1917, Lénine a fait de l'Union Soviétique, un pays sous développé, une grande puissance militaire qui a été la première dans l'histoire de la deuxième guerre mondiale, à arrêter la progression des troupes allemandes et sur tous à les obliger à battre en retraite. C'est ainsi que la libération de l'Europe a été curieusement l'oeuvre de l'union Soviétique, consolidée par le débarquement des alliés en Normandie le 6 juin 1944.63(*)

Tous ces exploits ont été réalisés par le charisme des leaders politiques du moment et non par le degré de la démocratie dans le pays respectifs. Ces témoignages confirment l'observation précitée de Jules César, selon laquelle, le monde vit par peu d'hommes. Ce « peu d'hommes » existe aussi en RD Congo. Il faut un peu d'honnêteté pour le reconnaitre et surtout, pour leur confier le sort de la nation, comme d'autres nations ont procédé. Celles qui ont manquées au rendez-vous de l'histoire, en refusant de recourir aux services d'hommes d'exception pour sortir de la crise, ont sombré.

Voici les signes par lesquels on peut reconnaitre l'homme de la race des leaders charismatiques64(*) :

Ø son charisme lui impose de rigoureux devoirs entant qu'il fait partie de la communauté humaine ;

Ø le leader doit être juste jusqu'au sacrifice, il ne peut faire à autrui ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui fasse, il doit être bienveillant, bon et charitable ;

Ø il doit savoir s'efforcer devant les impératifs de la conscience individuelle et s'arrêter au seuil du domaine sacré de l'âme, il doit se soumettre généralement à l'autorité régulièrement établie, harmoniser ses activités avec celles de la nation, les subordonne au bien communs ;

Ø il a des dispositions à gérer la chose publique en intendant de la nation, capable d'abandonner volontiers sa charge à la première demande du peuple souverain ;

Ø il est indépendant d'esprit, riche en idées et souvent pauvre en biens matériels ;

Ø il s'élève constamment dans l'ordre spirituel par les vertus de justice, d'humilité, de patience, d'oubli de soi, de charité et d'espérance.

Par ces signes, nous pouvons repérer, dans les pays, les Lumumba, Mo Tshe Toung, Lénine, Bismark, De Gaule, Sedar Senghor, Nelson Mandela, etc.

Ces critères disqualifient de nombreux leaders qui hurlent sur la scène politique congolaise et cherchent par tous les moyens, sauf le charisme à se positionner en ordre utile dans les institutions du pays.

I.3.2. LES LEADERS DE FABRICATION OCCIDENTALE

Il est impérieux de rappeler ici que l'Afrique voit son indépendance politique essentiellement à l'ex-union Soviétique et dans une faible mesure à la Chine.

L'Union Soviétique, membre permanent du conseil de sécurité de nations unies, avait tous mis en oeuvre tout au long de la guerre froide pour harceler les puissances coloniales à libérer ce que les Soviétiques appelaient : « peuples d'orient »65(*).

Grâce à l'action de l'union Soviétique, conjuguée aux retombées de la deuxième guerre mondiale, les peuples colonisés prirent consciences de leurs conditions d'opprimés et à l'intérieur, les voix se sont levées parmi les indigènes pour exiger l'indépendance politique.

Ce courant devenu très fort vers les années 1960, a obligé l'occident à accorder, malgré lui, l'indépendance à la plupart des pays colonisés, mais dans les conditions d'impréparation totale.

La proclamation des indépendances, en Afrique, avait soulevé, en occident, deux graves problèmes, l'un de la guerre froide dont personne dans la conjoncture politique de l'époque ne pouvait imaginer l'issue et l'autre des usines européennes non encore converties à de nouvelles technologies66(*).

Pour atteindre ces objectifs, il fallait supprimer, sur la scène politique africaine, des leaders charismatiques à cause de leur indépendance d'esprit pour les remplacer par d'autres plus favorables à la poursuite des objectifs ci-haut déclarés.

Ces autres sont ceux que nous appelons ici, les leaders de fabrication occidentale, ils étaient le plus souvent recrutés et remaniés dans la violence aux moyens des coups d'Etat que l'on appelait aussi à l'époque `démocratie à parti unique ». ces leaders se sont retrouvés sur la scène politique, non pas par la volonté de leurs peuples, mais bien par celle de l'occident qui leur assignait des tâches à remplir67(*) :

Ø la sauvegarde des intérêts de l'occident ;

Ø la lutte contre le communisme en Afrique

Ceux qui remplissaient bien cette mission, recevaient tout de l'occident : l'argent, les honneurs, la longévité au pouvoir et, ceux qui s'en acquittaient mal étaient sans pitié, remaniés au risque de vie, au moyen des violents coups d'Etat. François Mitterrand, président Français, n'a-t-il pas déclaré, au dernier semestre de l'année 1993, « Que le temps où la France préparait des coups d'Etat en Afrique est déjà révolu68(*)

Après la chute du communisme et à la suite de la conversion des usines européennes, les raisons qui justifiaient le soutien de l'occident aux leaders de cette espèce ont disparu, d'où la persistante de la déclaration du président Mitterrand.

La mission de l'occident accomplie, les instruments d'exécution sont restés sur terrain et cherchent à s'y maintenir par leurs propres moyens, notamment en légitimant leur pouvoir par la caution populaire, pour ceux qui sont encore au pouvoir.

Ces leaders ont de l'expérience politique, ils savent manier et manipuler les scènes politiques, ils ont l'argent et les armes, mais aussi le soutien de leurs parrains occidentaux, malheureusement, il leur manque l'adhésion populaire et le charisme du métier. Pour les leaders de fabrication occidentale ; la politique est une profession, un métier et non un mandat, d'où la résistance à quitter la scène politique même après l'échec aux élections.

Il sied, de rappeler, que même à l'heure actuelle, l'occident continu à imposer dans le pays africains et en RD congo en particulier, des leaders fabriqués par lui, toujours dans le but de sauvegarder les intérêts de ces derniers. Malgré l'organisation des élections aux apparences démocratiques dans la plupart des pays. L'occident fabrique et impose des leaders ou dirigeant contre la volonté du peuple69(*). Pour FWELEY DIANGITUKUA les occidentaux ne soutiennent pas et ne soutiendront jamais l'émergence de la démocratie en Afrique qui échoue est plus intéressante que l'Afrique qui réussit70(*).

Les relations entre l'occident et l'Afrique, particulièrement la RDC sont des relations inégalitaires selon le modèle des rapports centre-périphérie, fondées sur la suprématie écrasante des anciens pays colonisateurs. Pour toutes ces raisons et pour tant d'autre la RDC est encore prisonnière du colonialisme que nous avons connu dans un passé récent. Nous vivons sous une menace d'une domination et imposition perpétuelle de l'occident sur tous les plans politique, économique, militaire, technologique, culturel et spirituel71(*).

L'occident a formé beaucoup de ces leaders, les uns sont en activités et les autres en stand by, mais tous constituent un frein au développement de notre pays72(*).

Pour sortir de l'impasse dans laquelle le pays se trouve, nous devons mettre en place des leaders charismatiques par lesquels un développement durable doit s'établir. Car les modèles fabriqués et imposés de l'extérieur échappent trop souvent aux réalités locales et spécifiques de notre pays. Vu leurs impréparations et improvisation en politique.

I.3.3. LES LEADERS DES CIRCONSTANCES

Les leaders des circonstances sont des deux sortes, ceux fabriqués par les vrais politiciens (hommes d'Etat) et ceux d'improvisation, comme on en a connu l'occasion de la tenue de la conférence nationale souveraine (CNS), le dialogue inter-Congolais et lors des élections présidentielles et législatives de 2006 et de 2011.73(*)

L'adoption dans le pays du multipartisme intégral a incité les professionnels de la politique à créer des partis complaisants en vue de constituer des cartels que l'on appelle, en RD Congo, « Plate forme » autour d'un parti pivot appelé à émerger sur le plan national grâce au relief que le parti de complaisance lui confère.

Les leaders de ces petits partis sont souvent des ouvriers politiques chargés de la propagande au profit du parti-pivot, moyennant, naturellement, rémunération. Voilà pourquoi en RDC, ces partis sont qualifiés « d'alimentaires ». Car, ils n'ont pas d'idéal politique ni l'ambition de conquérir le pouvoir faute d'électorat, mais ce sont les moyens de survie pour leurs promoteurs.

Aux côtés des ouvriers politiques, recrutés par les grands partis, il y a des leaders indépendants qui se sont improvisés « politiciens » pour marquer leurs noms dans l'histoire politique de la nation et surtout pour prendre part aux dividendes politiques distribués74(*).

Ils n'ont aucune expérience politique, ils n'ont ni vocation ni vision pour réaliser l'intérêt général de la population ni moyens matériels pour s'assurer d'une certaine indépendance d'esprit. Pour avoir une tribune, ils sont obligés de marcher à la suite de grands partis en formant des cartels pour trouver à leur profit, une identité.

Dans notre pays, la conférence Nationale Souveraine (CNS), le dialogue inter-congolais (DIC, et sous la troisième république, les élections de 2006 et celles de 2011, ont été une aubaine et pour les ouvriers politique et pour les leaders d'improvisation. Certains d'entre eux, aidés par la géopolitique à travers le jeu démocratique, se sont retrouvés comme dans un rêve dans les rouages des institutions importantes de la nation comme confirmation de leur qualité de leader pouvant apaiser leur conscience75(*).

Tous ces tâtonnements nuisent beaucoup au confort de la démocratie et au développement du pays. Il sied de noter que les leaders des circonstances sont plus nombreux que l'ensemble de deux premières catégories des leaders. Sur la scène politique de la RDC, les leaders des circonstances n'ont ni base ni moyens d'actions, ils se font valoir sur la scène politique par des déclarations et prises de position intempestives, de nature à corrompre l'opinion et à semer la confusion dans les esprits. Ce qui signifie que la majorité des acteurs politiques en RDC sont des tricheurs que l'homme d'Etat Sénégalais Abdoulaye WADE qualifiait avec raison en 1991, « des leaders sans culture politique »76(*).

La politique n'est pas un « job », c'est une mission de grande gravité. Malheureusement, nous avons à la tête de la RDC, des hommes politiques sans leadership, sans idéal quelconque et qui ont comme seul réflexe le pouvoir, le gain, la recherche des profits matériels. Nous avons des hommes d'affaires aux postes politiques. C'est notre nation qui est en péril, en voie de disparition. Notre comportement citoyen qui se manifeste depuis plus d'une décennie par l'absence de tout esprit civique, et de culture politique, relève une discordance dont nous souffrons déjà depuis longtemps sans pouvoir nous rendre compte exactement de sa nature et de ses causes. L'improvisation et l'impréparation des hommes politiques ne peuvent garantir un développement de notre pays.

Il faut que notre pays s'en sorte, il se manifeste un sentiment extraordinaire de changement et de rénovation, une volonté de mettre en pratique le savoir accumulé, (savoir-faire). Il faut donc reconstruire la RD Congo, mais avec qui ? François Mitterrand disait : «  ce n'est pas avec des marionnettes qu'une idée prend vie » comprenne que pourra77(*).

CHAPITRE DEUXIEME

LE LEADERSHIP DE LA CLASSE POLITIQUE CONGOLAISE AU FILS DU TEMPS

Le présent chapitre s'attache à retracer l'évolution de la classe politique congolaise, depuis l'accession du pays à l'indépendance. Chacune de ces périodes comporte des caractéristiques particulières qu'il est important de relever dans la débâcle de notre pays.

Ce chapitre sera subdivisé en trois sections : la première portera sur la naissance et l'évolution de la classe politique congolaise, de la deuxième traitera de la responsabilité de la classe politique dans la débâcle du pays, enfin, la troisième section analyse les conséquences de l'absence et la défaillance de l'Etat RD Congolais.

SECTION 1. NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA CLASSE POLITIQUE RD CONGOLAISE

La classe politique congolaise a certainement pris naissance, dans un contexte historique. Certains leaders politiques se sont imposés, tandis que d'autres ont soit perdu leur importance78(*). C'est pourquoi nous allons examiner sommairement l'histoire de la classe politique congolaise depuis l'indépendance jusqu'à l'heure actuelle.

De ce qui vient d'être dit, le professeur Tshisungu LUBAMBA affirme que la scène politique congolaise a été occupée successivement par les générations suivantes79(*).

1. La génération des pères de l'indépendance ou la génération de la première république ;

2. La génération de la deuxième république ;

3. La génération de la transition

- La conférence nationale souveraine

- 17 mai 1997/M'Zée Laurent Désiré Kabila

- Sun city et le 1 + 4

4. La génération de la troisième république

II.1.1. LES PERES DE L'INDEPENDANCE ET LA CLASSE POLITIQUE DE LA PREMIERE REPUBLIQUE

Avant l'indépendance, le colonisateur, soucieux d'éviter toute velléité conduisant à une insurrection, avait volontairement limité l'accès au savoir des colonisés. Au moment de la lutte pour l'indépendance, le pays n'était pas crédité, à l'instar de certaines colonies françaises ou anglaises, d'une élite susceptible d'appréhender avec grande clairvoyance, les problèmes spécifiques liés à l'indépendance et ceux connexes aux carences inévitables d'une nouvelle souveraineté80(*).

La première république congolaise (1960-1965) a été dirigée par ceux qu'il est convenu d'appeler « les pères de l'indépendance ». C'est-à-dire le groupe des politiciens qui avaient arraché l'indépendance aux colonisateurs belges. Il ne nous appartient pas, dans ce travail, de retracer la genèse de la gestion tumultueuse de cette première république de l'histoire du Congo indépendant.

Nous avons beau évoquer le manque de préparation de la classe politique congolaise à la gestion d'un Etat moderne. Pour atténuer la responsabilité des pères dans la crise congolaise, il n'en demeure pas moins vrai que certains actes qu'ils ont posé, au lendemain de l'accession du pays à l'indépendance, ont été si lourds de conséquences que l'on peut valablement affirmer qu'ils constituent le point de départ de tant de malheurs qui se sont abattus sur le Congo81(*).

Après l'indépendance, il y a eu deux classes au sein de la population colonisée. Il y avait d'une part, ceux qui étaient instruits, et qui étaient attachés au mode de vie traditionnel et d'autre part, ceux qui avaient rapidement assimilé la culture occidentale. Ce sont les évolués, ils avaient pris l'appellation de la « classe moyenne » ce sont donc ces évolués qui vont accéder au pouvoir à l'indépendance82(*). Ils constitueront la première génération de la classe politique, souffrant de la tare congénitale qui prédisposait à penser plus à ses intérêts et privilèges au détriment de l'intérêt général de la masse.

Ainsi, l'indépendance, pour la première génération de la classe politique, « Evolués » consistait à occuper les postes par les colonisateurs. Il convient de signaler aussi, au sein de cette classe politique, les dizaines des jeunes diplômés universitaires que compte le congo à l'aube de l'indépendance. Marcel LIHAU, Claude Mafema, Mario Cardozo, Paul Mushetu, Martin Ngzete, Justin Bomboko, Thomas Kanza, etc. ce sont les membres de ces groupes qui constueront le collège des commissaires généraux de Mobutu. Celui-ci avait neutralisé les hommes politiques qui se querellaient au début de l'indépendance.

Enfin, la classe politique de cette époque se caractérise par sa grande capacité à se faire écouter et à mobiliser les foules. Certains leaders avaient un sens très élevé du devoir de l'Etat et de nationalisme dont les expressions extrêmes sont au passif, la lutte farouche contre le néocolonialisme, les slogans poussant parfois à des révoltes et des rébellions. C'est dans ce contexte qu'il faut placer divers assassinats et la mort tragique des héros de l'indépendance comme Lumumba, Mpolo, Okito. Au négatif, le nationalisme et multipartisme seront parfois perverties par quelques leaders vers le tribalisme, les divisions ethniques et mêmes vers les conflits intertribaux.

II.1.2. LA CLASSE POLITIQUE DE LA DEUXIEME REPUBLIQUE

La première république a manqué d'intellectuels et cadres pouvant gérer le pays après le départ des belges. La deuxième république a tentée de remédier à cette carence en fabricant, à la hâte, des intellectuels. Mais la plupart n'ont pas eu le temps d'intérioriser leur appartenance à la nation congolaise. Ces intellectuels, perdant toute éthique, ont donné naissance à une caste de mandarins au service d'un système où l'égoïsme, la malhonnêteté intellectuelle et l'asservissement sont devenus la règle d'or83(*).

Cela a entrainé une concentration malsaine au pouvoir et la mise en disposition de courtisans moins compétents dans la gestion de l'Etat que dans la serviabilité inconditionnelle. C'est aussi sous la deuxième république que s'est amplifié le complexe des apparences particulièrement, chez les dirigeants qui disposaient de la grosse limousine, villa pavée de marbre, la montre en or. Bref, la possession de tout ce qui est ostentatoire est considérée comme réussite. La classe de la deuxième république a manqué d'éthique et de culture politique en privilégiant la rapine, la magouille, etc.

Sous le régime de Mobutu, tous les acteurs politiques les sont devenus par la seule volonté de ce dernier, que ce soient les technocrates, les militaires ou autres militants du parti qui accèdent au pouvoir, le critère fondamental du recrutement était le militantisme entendu comme attachement à la personne du président84(*). Et être à sa disposition, à ne servir d'abord qu'à lui. Les conditions de production de la classe politique ont créé une rupture entre les gouvernants et les gouvernés.

II.1.3. LA CLASSE POLITIQUE DE LA TRANSITION

La politique qui va de 1990 à 2006 marque la transition vers la démocratie ou la période de la démocratisation. Dans le cadre de notre étude, nous distinguons trois transitions :

Ø La conférence nationale souveraine (CNS)

Ø Le 17 mai 1997 ;

Ø Sun City et le 1 + 4

§.1. La classe politique de la conférence nationale souveraine (CNS)

La conférence nationale souveraine est, dans l'histoire politique de notre pays, un moment charnière important. Elle constitue une étape de développement politique majeure dans la mesure où elle introduit une coupure épistémologique entre la longue période d'obscurantisme politique du Mobutisme et une nouvelle susceptible d'accélérer la dynamique politique en vue de jeter les bases d'une nouvelle société anti mensonge et contre le culte du « je », « moi » etc85(*)

C'est à la conférence nationale souveraine et, depuis celui-ci qu'une nouvelle génération de la classe politique voit le jour. Elle s'y découvre en tout le moins. Cette génération est constituée autour de personne issues, pour la plupart, de la société civile (professeurs des universités, avocats, médecins, magistrats, fonctionnaires, cadres des entreprises privées, etc.) et de la diaspora lesquelles sont déterminées à bousculer la vieille garde. A l'instar des « évolués » qui réclamaient l'indépendance en 1960, le maitre mot de la nouvelle classe politique à la conférence nationale souveraine est « démocratie » par opposition à la pensée unique86(*).

Après analyse, on observe que la nouvelle race des politiciens qui se compose des présidents des partis politiques pendant la conférence nationale souveraine (CNS), n'est en réalité les fruits de l'imagination bien féconde aux services secrets du régime en décadence. Leur création est conçue et financée, à court d'argent, dans le but de distraire et de diviser davantage la population. Très vite, d'ailleurs, l'opinion s'apercevra de la mascarade et ces diverses créations seront appelées « Partis alimentaires ou partis mallettes »87(*).

La conférence nationale souveraine a été, largement infiltrée par des partis politiques, crées pour soutenir le mouvement populaire pour la révolution (MPR) en pleine décadence. La nouvelle génération, même des intellectuels se sont laissé corrompre88(*).

§.2. La génération du 17 mai 1997

Dès le début de l'année 1997, le pouvoir dictatorial de la deuxième république accusait des signes, de plus en plus, évidents d'épuisement, suite aux nombreuses actions successives menées par l'opposition interne. L'alliance des forces démocratique pour la libération du Congo (AFDL), organisée en opposition armée, à partir de l'Est du pays, profit de cette capitulation générale de la population et de l'armée pour prendre le pouvoir le 17 mai 1997 en destituant le président en place et en instaurant une prorogation de la transition89(*).

Au terme de sa longue marche de 7 mois qui l'a mené de Goma à Kinshasa, le président Laurent Désiré KABILA ne cache pas son intention à diriger et gouverner le pays avec une nouvelle génération des hommes et femmes. La vieille classe politique qui a mené la RDC, ex-Zaïre à la ruine et au désastre est congédiée. Elle est envoyée à la retraite, affirme-t-il dans un meeting populaire tenu à Mbandaka90(*). L'équipe des politiciens qui entoure le nouveau chef de l'Etat montre effectivement cette volonté, elle semble prendre corps, tout au début du mois. Mais petit à petit, l'incurie évidente affichée par des femmes et des hommes, pour la plupart ramassés au sein de la diaspora. Cette catégorie se définit comme un corps d'intellectuels, revenus au pays pour construire, après un long séjour à l'étranger, pour avoir fui le régime dictatorial de la deuxième république.

Cette nouvelle génération formée d'exilés ont passé une grande partie de leur existence loin des réalités du pays et de la gestion des affaires de l'Etat. Ces exilés se présentent comme experts dans plusieurs domaines réels ou fictifs, comme des personnes intègres n'ayant pas trempé dans la magouille de la deuxième république et comme combattants proche ou lointain de la lutte de libération91(*).

Cette génération qui a manqué l'occasion de marquer la différence avec les politiciens de la génération précédente, ceux qui feront leur entrée dans la politique congolaise, après la chute de Mobutu, vont encore se prêter au rôle de marionnette en favorisant non seulement le dépeçage du pays, mais surtout, le pillage systématique de ses ressources. Ils ont aussi facilité la mise en place des réseaux mafieux qui, profitant de l'exploitation des ressources de la RD Congo, vont s'employer à perpétuer la crise congolaise et ses conséquences pour mieux se servir92(*).

Laurent Désiré Kabila sorti d'une école différente de celle des années 60, a recruté ses acteurs par des forces invisibles. De même de carrières font preuve de rupture avec la réalité du pays, au point de n'offrir que des réponses inappropriées et improvisées aux problèmes de la nation93(*).

§.3. La classe politique sous le 1 + 4 (Sun City)

Le dialogue inter-congolais tenu en Afrique du Sud de janvier 2000 à avril 2003, a réussi à mettre tous les belligérants ensemble avec la signature de l'accord global et inclusif le 17 décembre 2002. Cette situation a consacré une période de transition allant de 2003 à 2006, avec un gouvernement composé d'un président de la république et quatre vice-présidents, dénommé «1+4».

Cette expérience est un cas d'école sans précédent dans toute l'histoire des régimes politique à travers le monde. Sous la transition

1+4, la classe politique congolaise était caractérisée par une mentalité anti patriotique et incivique. Azarias RUBERWA responsable politique pendant la période de transition, estime que sous la transition, la corruption, la concussion, le détournement des derniers publics, au lieu de constituer une honte et un comportement infractionnel, sont devenu un motif de fierté pour les acteurs politiques, l'impunité à tous les niveaux régnant en maître, quiconque occupant une parcelle d'autorité s'estime investie du pouvoir de s'approprié un bien de l'Etat94(*).

II.1.4. la classe politique de la troisième république

Ne pas savoir lire les signes de la fin équivaut à un suicide collectif de la part d'une classe politique n'ayant pas intégré la donne de l'intérêt général dans son approche de la gestion de la respublica. La classe la classe politique actuelle regorge, en son sein des personnalités en panne d'inspiration et vision pour la RD Congo. En réalité, cette nouvelle génération de la classe politique doit s'attendre à un véritable tsunami, si elle continue de tâtonner dans la recherche des solutions aux besoins et problèmes de la population95(*).

Les acteurs politiques de la génération de 2006, ne s'abreuvent pas à une idéologie commune tendant à rechercher des valeurs, des ambitions et des désirs communs. Ils ne cherchent pas pour ceux de ses membres qui ont été formés, le souci de socialiser leur savoir au profit de l'ensemble de la communauté nationale. L'individualisme, l'égoïsme, l'incompétence, la recherche de l'intérêt personnel constituent là les caractéristiques de cette nouvelle classe politique. C'est ainsi que la plupart des acteurs politiques succombent devant l'argent et les postes de directions, devant la corruption et d'autres gains faciles96(*).

Fweley DIANGITUKUA affirme, que la plupart des individus ont intégrés la scène politique ou aspirent aux fonctions politiques parce qu'ils ne trouvent pas du travail ailleurs, dans d'autres domaines de la vie, parce que l'activité politique est banalisée dans notre pays. Nous n'avons pas de classe politique, celle qui s'époumone à la longueur de la journée n'a rien d'une véritable classe politique, bien au contraire. Elle est logée à une autre enseigne qu'à celle d'une classe politique digne de ce nom, c'est le réquisitoire que le peuple congolais a toujours fait à l'endroit de la classe politique congolaise et en laquelle personne ne croit. A l'exception de cette même classe politique. Cette classe politique est accusée d'être à la base de l'enlisement politique du blocage du développement durable, de la démocratie et la cacophonie qui indisposent et désorientent le peuple97(*).

L'action des acteurs politiques congolais se rapproche plus de la médiocrité, de l'incapacité que de l'excellence. Ils se montrent incapables de transcender, d'allier leur intelligence aux vertus morales de probité, d'humilité, du sens du savoir et continuent à interpréter la politique comme l'art de développer des ruses et des mensonges en vue d'accéder au pouvoir coûte que coûte et surtout contre la volonté du peuple. Et s'il faut voir comment les choses se passent dans notre pays, il n'y a pas de raison de ne pas douter de la qualité de la classe politique congolaise. Autant qu'elle ne représente pas le peuple congolais, autant elle n'a jamais été à la hauteur de ces enjeux qui concernent notre nation et le reste du monde98(*).

Richard MUGARUKA pense, que cette génération de la classe politique fait preuve d'une crise des repères moraux, d'éthique, de leadership démocratique et de management, qui affecte ses capacités de gouvernance sur le plan interne et externe99(*).

La problématique du leadership responsable de la classe politique provient de l'absence de culture et d'éthique politique ainsi que de débats d'idées. De même, la politique est devenue pour la plupart, une lutte pour la vie. Comme à la conférence nationale souveraine, pendant la troisième république, les perdîemes. Avoir le poste dans les institutions, constitue une base d'effervescence des partis politiques pendant les élections même sans vision, ni projet de société100(*).

En effet, pour tout dire, la classe politique congolaise, au sens où nous l'avons entendue ici, participe négativement à la formation du tissu politique. C'est ainsi qu'elle est noyée dans les divisions et les rivalités de tous genres101(*). C'est là qu'elle se réfugie pour se justifier et expliquer ses attitudes irresponsables et honteuses. Depuis de longues années, la classe politique congolaise a perdu le sens de la dignité et de la noblesse. A cause de la pauvreté, de la faim et de toutes sortes de difficultés, les politiciens se sont prostitués et se sont ravalés au rang de de marionnettes, les uns consciemment, les autres inconsciemment, pour quelque profit même dérisoire, ils n'hésitent pas à pratiquer la délation, à louer le premier venu, à renier leur science et surtout à défier le simple bon sens102(*).

La classe politique congolaise au fil du temps est tombée très bas, depuis l'indépendance. Un sursaut d'amour du bien s'impose pour redécouvrir les vertus, les idéaux nobles, les sens de la grandeur, la probité tant intellectuelle que morale, la dignité des fonctions et du travail bien fait, le sens du devoir, et de la conscience de l'intérêt général, en un mot, l'amour de la patrie, le « patriotisme ». Car, il ne suffit pas de brandir de gros diplômes pour être membre de l'élite. Le frustre pécheur de nos cours d'eau, qui n'abandonne jamais sa nasse et qui fournit à manger à sa communauté est même plus élite que ce grand docteur d'Etat qui a fait de l'intrigue, du mensonge et de la délation son métier. Science sans conscience n'est que ruine de l'âme103(*)

En effet, sans vision et sans capacité de gouvernement, il n'est pas possible de diriger un peuple et d'assurer son développement la RDC a besoin des dirigeants visionnaires, qui savent exactement où ils veulent conduire le pays et comment le faire la vision relève de l'intelligence et la gouvernance, du leadership104(*).

SECTION 2. LA RESPONSABILITE DE LA CLASSE POLITIQUE DANS LA DEBACLE DE LA RDC

Peut-on attribuer la faillite du pays à l'échec de la classe politique ? Comme nous l'avions dit ci-haut, rien ne peut blanchir ou innocenter la classe politique congolaise de sa part de responsabilité dans la débâcle passée et actuelle de la RD Congo. Mais quel bilan les congolais peuvent-ils exhiber de la gouvernance de leur pays plus de cinq décennies après l'indépendance105(*) ?

Les faits parlent, hélas, d'eux-mêmes et ils n'honorent guère les hommes politiques qui sont aussi les fils du pays. Sur le plan politique, la tourmente chronique n'a été ponctuée que de rares périodes d'accalmie pour les critiques du régime en place, sur le plan économique, la faillite est évidente dans tous les domaines, sur le plan social, la misère a franchi un seuil inconnu jusque-là106(*).

La RD Congo, depuis lors, souffre de sa classe politique. Bien que l'occident y ait une responsabilité avérée, les politiciens congolais en sont les premiers coupables. Nous prouvons cela en prenant certains exemples divers aussi funestes et plombés que la précédente conférence nationale souveraine (CNS) chute de Mobutu : le Dialogue Inter- congolais (DIC), sous la troisième république, c'est-à-dire depuis 2006, après l'installation des institutions issues des élections. Nous assistons à un théâtre dans les différentes institutions, telle que l'assemblée nationale où nous avons des élus qui sont là uniquement pour défendre leurs intérêts égoïstes et ceux de leur parti politique.

Ces élus du peuple n'ont jamais réalisé, avec efficacité et perspicacité, la mission leur dévolue, qui est celle de légiférer, c'est-à-dire de faire des lois et celle de contrôler le gouvernement. Force et de constater que, depuis la première législature jusqu'à ce jour, aucun membre du gouvernement (ministres) ou un mandataire d'une entreprise publique n'a été sanctionné par cette assemblée nationale, pour la simple raison que les députés de la majorité protègent leurs membres, même lorsque ces derniers font preuve d'incompétence ou même lorsqu'ils sont coupables de la mauvaise gestion (corruption ou détournement de dernier publics). Cette culture de la présente classe politique conduit la RDC à la décadence et, sans lendemain meilleur.

Embûches, calomnies, opportunisme notoire « vagabondage  politique », corruption et détournement de fonds publics. Bref, la mauvaise gestion caractérise la classe politique congolaise depuis l'indépendance jusqu'à ce jour, qu'elle se recrute dans les partis au pouvoir, ceux de l'opposition, dans la société civile ou parmi les belligérants tous scissipares. Un seul critère fait foi, se servir à tout prix et au plus vite...peuple, nation pays inconnu.

La RD Congo souffre de sa classe politique, voilà un constat qui ne manque pas de se heurter par sa charge provocatrice. Une affirmation sans ambages qui pointe du doigt le mal et en dégage les responsables... les espoirs déçus des élections de 2006 et celles de 2011, les pièges tendus par les diverses négociations ayant établi les principes de gouvernement consensuel (d'union national), ce parcours a été truffé d'embûches, de vagabondages politique. Hélas, la classe politique congolaise excelle dans cet art, seul voie possible de son point de vue, pour accéder au pouvoir ou s'en approcher.

En réchappa exige une bonne dose de conviction idéologique d'engagement dans la cause du bien commun et de courage politique, tant le mal est profond, généralisé constitue la norme de fonctionnement de nos politiciens.

Nous exagérons à peine, en attribuant la responsabilité de la classe politique à la débâcle du pays, car l'opinion, généralement, répandue sur la classe politique congolaise est bien plus sévère.

II.2.1. VISION AUTOCRATIE DU POUVOIR

Le professeur Abbé Richard MUGARUKA pense que, le peuple congolais n'a jamais connu la vraie démocratie et n'a jamais été dirigé pour son bien-être107(*). Son histoire qui commence par l'Etat Indépendant du Congo en 1885, a été marqué d'abord, par 75 ans de colonisation. Ensuite, après son accession à la souveraineté nationale en 1960, le pays a connu une période de trente-deux ans de dictature suivie de quinze ans de transition caractérisée par l'instabilité politique, la guerre, l'anarchie et l'anomie, avant de mettre en place en 2006, des institutions issues des élections aux apparences libres, transparentes et démocratiques organisées et pratiquement imposées par la communauté internationale108(*).

Pour le peuple congolais, la démocratie et le bien-être social est et demeure un rêve, c'est-à-dire le contraire de la réalité, renchérit Richard MUGARUKA. Sa vraie histoire, est celle d'un peuple qui, sans transition, est passée du joug colonial au joug national, de la domination et de l'exploitation par une oligarchie nationale et compradore109(*). Les maitres colonisateurs ont été remplacés par les maitres, noires après l'indépendance. La classe politique congolaise qu'on appelait « les évolués » avait d'ailleurs, réclamé l'indépendance principalement pour pouvoir bénéficier de mêmes avantages sociaux que les colonisateurs blancs. Ils ont conséquemment continué à reproduire le seul modèle de dirigeant politique colonial qu'ils ont connu ; le paternaliste, dictateur et au-dessous du peuple.

Les leaders politiques congolaise, coutumiers du « ôte-toi de là pour que je m'y mette, afin de faire la même chose », n'arrivent pas à renverser la tendance, ni à déclencher le mécanisme du revirement nécessaire et salutaire.

Ainsi, est née une classe politique néo bourgeoisie, affairiste parasitaire et compradore, coupée des masses populaires, soustraite au contrôle démocratique et en quête constante des statuts particuliers et des privilèges dérogatoire au droit commun. Cette classe politique a pris le peuple en otage et l'a disqualifié comme acteur politique. Elle a érigé en infraction toute critique de la vie publique et du fonctionnement des institutions, dans le but de couvrir des crimes retentissants et des actes infâmes dans la gestion de la respublica.

Cette classe politique a privatisé et confisqué, à son profit et au détriment du peuple, l'Etat, la justice, l'Administration, l'armée, l'espace politique, ainsi que les richesses du pays. Cela a généré un système prédateur de la gestion du pays et la généralisation de la corruption qui permet à la classe politique de s'enrichir rapidement, illicitement et sans cause et de continuer à régner, en toute impunité et sans partage, sur un peuple clochardisé.

II.2.2. LA GESTION DEVIANTE DE L'ETAT

Les attributions de l'Etat sont variables suivant les époques, suivant les pays. Elles dépendent des idées dominantes du moment, des philosophies politiques tant chez les gouvernants que chez les gouvernés. Quelles que soient les idéologies, les attributions de l'Etat se sont, considérablement, étendues, depuis la fin du XVIIème siècle et rien ne permet d'affirmer que nous sommes parvenus au dernier stade110(*).

A cet égard, le professeur MPONGO BOKAKO Edouard distingue, dans cette évolution, deux étapes qui correspondent à deux conceptions types de l'Etat : « l'Etat-gendarme » et «l'Etat providence »111(*). Cependant, cette conception classique ne semble pas suffisante.

Il faut, sans doute, ajouter une troisième étape. Celle à laquelle nous sommes parvenus, depuis la dernière guerre mondiale qui a conduit à l'Etat directeur, ou, tout au moins orientée à l'économie, l'Etat responsable de la prospérité économique et du progrès économique et social, de la croissance et de l'équilibre économique et social112(*).

Quoi qu'il en soit, ces différentes missions peuvent-être clarifiées en deux catégories essentielles. Ainsi, on peut distinguer les missions traditionnelles des missions modernes de l'Etat113(*).

a. Les missions traditionnelles de l'Etat

L'Etat a toujours exercé certaines attributions traditionnelles dont le besoin était évident à toute époque : la justice, la diplomatie, et aussi les activités militaires114(*).

Il s'agit bien là des missions traditionnelles selon la théorie libérale du 18ème siècle à savoir :

Ø Maintenir l'ordre public, la sécurité des personnes et de leurs biens, ainsi que les libertés individuelles 115(*);

Ø Garantir et sauvegardé l'intégrité territoriale ;

Ø Assurer la libre circulation des personnes et de leurs biens par la construction des voies de communications.

b. Les missions modernes de l'Etat

Aux missions traditionnelles de l'Etat se sont ajoutées les missions modernes de l'Etat qui, au-delà de maintien de l'ordre, de la paix et de la sécurité des personnes et des leurs biens, l'Etat devait en outre :

Ø Assurer la promotion du bien-être général de la population, en veillant aux intérêts de la collectivité par la production des biens et services ;

Ø La construction des infrastructures sanitaires, routières, éducatives, etc.

Ø Assurer la promotion du bien-être individuel par la garantie d'une justice distributive.

Nous venons de rappeler que l'Etat, entant que un corps social, a ses missions à accomplir qui lui ont été assignées vis-à-vis de la communauté ou de la société, ainsi toute gestion de l4etat doit poursuivre ses missions que nous avons évoquées ci-haut, qui se résument par le bien-être de la société, c'est-à-dire réaliser l'intérêt général du peuple, et à chercher à mettre tout le monde d'accord en vue de créer un véritable équitable sociétale.

Fort malheureusement, nous avons une classe politique qui ignore ce qu'est l'Etat et ses attributions, raison pour laquelle la classe politique se détourne du sens de l'intérêt général et du bien-être commun116(*). Dans le mode de gestion de notre classe politique dans toutes les institutions, cette dernière priorisent l'abus du pouvoir, l'enrichissement, en lieu et place de chercher le mieux-être et le mieux vivre du peuple congolais.

II.2.3. LA GOUVERNANCE PAR DEFIS

Fweley DIANGITUKWA affirme, que personne n'hérite de la compétence comme on hérite d'un fusil, d'une maison ou d'une fortune, on n'a jamais vu un fils ou une fille d'un médecin devenir médecin par le fait que son père l'était, c'est-à-dire par héritage. La compétence est le fruit d'une longue formation, de la même façon, les postes politiques doivent aussi être le fruit d'un mérite, n'est-ce pas que le fils ou la fille doit prouver son intelligence ? Une fonction politique hors la loyauté et la compétence ne s'hérite pas117(*).

Ce système est plus fréquent, actuellement, en Afrique et en RD Congo en particulier, où les gens arrivent aux postes de commandement sans niveau scientifique ou de maitrise nécessaire, capable de donner même une initiative ou un meilleur programme, mais ils se mettent à gérer les Etats, les institutions politiques ou toutes autre structure sans vision ni un idéal à poursuivre118(*).

Lorsque l'amateurisme et le clientélisme occupent l'espace politique, l'avenir devient incertain, car la pratique du clientélisme exclut les personnes compétences qui n'appartiennent pas au cercle du pouvoir. L'amateurisme et le clientélisme n'ont jamais consolidé la construction d'un Etat.

L'observation de la société montre que lorsqu'il y a de mauvais dirigeants, les décisions sont soit mauvaises, soit entachées d'irrégularité. La meilleure façon de parer à cela est de recouvrir aux professionnelles qui ont la formation, la compétence et l'expérience requises. Le changement et le développement d'une nation ne sont possibles que lorsqu'ils sont pensés et mis en oeuvre par un groupe d'hommes et de femmes bien formés, bien éduqués et expérimentés qui évoluent dans le secteur de leur formation initiale, car le développement est le résultat de la compétence organisée, l'union de l'intelligence et de la volonté de réussir119(*).

II.2.4. LA TRIBALISATION DE L'ETAT

Sous la deuxième république, le Zaïre était dirigé, exclusivement, par le clan Ngbandi, aidé par les ressortissants de l'Equateur et par les amis personnels du président. L'autorité civile parlant Ngbandi, quels que soient son niveau d'instruction et son poste de responsabilité, était crainte par la population, par ce que chaque chef Ngbandi détenait toujours un peu plus de pouvoir que les autres. Tous les officiers Ngbandi étaient craints par les officiers des autres provinces.

Que n'avons-nous pas vu au lendemain de la chute du Maréchal Mobutu après la de l'AFDL. Le Tutsi occupe les postes clés du pouvoir, on trouve Bizima Karaha comme ministre des affaires étrangères et le chef de l'Etat (Laurent Désiré KABILA) lui confie les dossiers les plus sensibles du pays, notamment celui des massacres des populations dans l'Est du pays Déogratias BUGERA est nommé à la tête de l'AFDL. James KABAREBE, citoyen Rwandais est nommé à la tête des forces armées congolaises (FAC), donc chef d'Etat-major de l'armée. Alfred KALISA dirige la nouvelle banque de commerce et de développement (BCD). Le président KABILA est visiblement pris en otage par le réseau TUTSI des Banyamulenge. Le clan Balubakat accepte difficilement que leur président soit « confisqué » par des « étrangers », lorsque le président Kabila s'éloigne officiellement de ses alliés de la première heure, ces jeunes caciques Balubakat et Tetela jubilent. Ils prennent rapidement la relève en remplaçant les Tutsi qu'ils jugent encombrants et orgueilleux120(*).

Cette pratique continue encore, même à l'heure actuelle sous la troisième république, où nous remarquons que dans l'entourage du président Kabila joseph, les personnalités influentes sont de l'est du pays. Pour confirmer cette hypothèse de la tribalisassions de l'Etat, au premier gouvernement Matata Ponyo, on retrouve plus de huit ministres originaires d'une même province. Le premier ministre Adolphe Muzito s'est entouré des plus de cents conseillers, originaires de la province du Bandundu. Dans tous les services de sécurité du pays, la tête est occupée par les originaires de l'Est (le swahili), soit ils sont des adjoints mais très puissants que les titulaires121(*).

Il est vraiment déplorable que cette conception persiste encore dans le cerveau des congolais en particulier la classe politique, qui croient, qu'une fois l'un de leurs contrée, clan tribu ou région, passe à la tête de l'Etat ou d'une institution et tous les services étatiques leur appartiennent. Ils doivent s'aligner dans les postes importants en faisant n'importe quoi même par des gens sans qualité ni droit122(*). Tout en utilisant la même phrase selon laquelle « bango baliaka basepelaki, ekomi tango na bis ope ya kolia », « les autres ont mangé se sont réjoui, maintenant c'est notre tour » », ainsi ils finissent dans les abus déplorables, innombrables et catastrophiques du pouvoir tout en ignorant que l'Etat n'est pas un cadre privé, mais plutôt public qui est la propriété de toute la communauté et non d'un seul clan, ethnie ou parti politique123(*).

II.2.5. LA CLASSE POLITIQUE DANS L'ARENE POLITIQUE

Fredy Mulumba affirme, qu'en RDC, la population est convaincue que les intellectuels qui ont choisi de faire la politique active comme leur métier, ont échoué, parce qu'ils n'ont pas réussi à répondre aux attentes et aux espoirs de tous, malgré leurs compétences et leurs positions dans la hiérarchie au sein des institutions de l'Etat. Devenus politiciens, les intellectuels congolais se sont servis au lieu de servir124(*).

En toute rigueur, le professeur NGOMA BINDA distingue trois (3) types des politiciens au sein de la classe politique congolaise, une fois sur la scène politique, qu'il soit députés, sénateurs, ministres, animateurs dans une structure quelconque de la majorité ou de l'opposition ou même de la société civile125(*).

Ø Le politicien fonctionnaire ;

Ø Le politicien Machiavélique ;

Ø Le politicien éthique ou de noble objectif

§.1. Le politicien fonctionnaire

Au sein de la classe politique congolaise, nous avons la première catégorie de politicien dit fonctionnaire. Ce dernier est la personne nommée ou élue, mais qui arrive au pouvoir sans conviction ni vision concrète pour la société. Son seul intérêt est celui d'entrer en politique, et d'y figurer simplement, parce qu'il faut y être. Parfaitement passif, il se contente de toucher ses honoraires ou émoluments, et d'accomplir des tâches routières au fil des jours, comme un simple fonctionnaire. Il ne propose rien, et surtout, il s'interdit de s'opposer à toute suggestion ou option, même erronée, de son appartenance politique ou de celui qui l'aura mis en place, qui aura permis d'entrer en politique ou d'occuper un poste.

Les politiciens fonctionnaire sont de carpe muette. Constat fait au parlement de la troisième république et au gouvernement. Ils ne voient en politique aucune finalité autre qu'une occasion d'enrichissement, d'accomplissement ponctuel d'une fonction de prestige et d'honneur.

§.2. Le politicien Machiavélique

La deuxième catégorie de politicien est largement celles des acteurs politiques des Etats africains modernes en général et de la RD Congo en particulier. Ils considèrent le pouvoir comme une propriété privée, personnelle et exclusivement de son détenteur. Il est centralisé et exercé de manière cynique, autoritaire et arbitraire, selon des humeurs, émotions et préoccupations tout à fait personnelles du chef. Ce type de politicien vise radicalement le bien personnel, celui de sa famille. Le pouvoir est détenu non pour faire de la société un espace de vie agréable pour chacun des citoyens, mais plutôt pour jouir, de manière égoïste, seul avec ses proches, et ses alliés.

La technicité de conquête comme gestion du pouvoir est la ruse, la fourberie, la zizanie, les mensonges voire la médisance et la calomnie. L'objectif unique est le pouvoir et la gloire personnelle, sans partage.

§.3. Le politicien éthique ou de noble objectif

La troisième catégorie de politicien est ce que le professeur NGOMA BINDA qualifie de « politicien éthique ». c'est celle des personnes qui considèrent le pouvoir comme une propriété collective et un outil transitoire entre leurs mains dans le but d'aider la communauté à mieux réaliser ses aspirations de vie harmonieuse, prospère et heureuse. Ce sont les politiciens véritables qui se forgent une vision communautaire et, en réalité politique, il fait du bien commun, c'est-à-dire l'exigence de mettre en avant plan l'intérêt de la nation entière, le motif unique de son action en politique. Rendre service, c'est faire en sorte que la nation trouve de plus grandes possibilités et chances d'embellissement, d'enrichissement et d'épanouissement en faveur de chacun des citoyens.

NGOMA BINDA pense, que ce type de politicien a une vision politique correctement et inséparable du patriotisme. Ce dernier signifie l'exigence de travailler, en toute chose et à tout instant, pour promotion de sa patrie, de s'interdire quoi que ce soit qui puisse nuire à sa patrie et à ses compatriotes126(*).

On entre en politique pour exercer les fonctions politiques mu par le désire d'excellence, par le souci d'apporter une certaine perfection morale, sociale et politique à la société127(*). C'est une révolte intérieure face à la saleté politique, à la mauvaise gestion qui règne dans l'espace politique de la RDC, qui est là, la source d'entrée, et des actions en politique pour quiconque voit la politique comme un apostolat, un service à la communauté128(*).

SECTION 3. CONSEQUENCES DE L'ABSENCE ET LA DEFAILLANCE DE L'ETAT EN RDC

Les problèmes que connait la nation congolaise, dans tous les secteurs de la vie nationale, sont, à notre avis, liés à la nature et au fonctionnement de l'Etat dont avons hérité et qui n'ont pas fondamentalement changé. Plus de cinq décennies après l'indépendance, le peuple congolais vit dans un Etat conçu et organisé pour exploiter les richesses naturelles de son espace physique en vue d'alimenter les marchés internationaux129(*) . L'administration publique de la troisième république et l'organisation institutionnelle congolaise sont fortement marquées par cette philosophie héritée de la colonisation.

Nous voulons attirer l'attention sur ce que la RDC devra se donner comme type d'Etat et comme forme d'engagement sociopolitique aujourd'hui. Nous voyons dans ce type d'Etat et dans cette forme d'engagement la condition essentielle pour réussir les ambitions de modernisation et d'émergence qui animent les discours officiels des dirigeants du pays actuellement.

L'absence et la défaillance de l'Etat congolais ont donné plusieurs métaphores qui disent long sur la pensée politique congolaise comme communauté de destin et commune volonté d'espérance. Le professeur KA-MANA estime, que la RDC est un Etat vide pour souligner son inexistence entant que force organisatrice des populations et dynamique d'initiatives pour répondre aux défis monumentaux de l'heure130(*).

Toujours pour démontrer l'absence de l'Etat en RDC, Chomsky décrit l'incapacité du système politique congolais à garantir la sécurité physique, mentale et morale des citoyens dans leurs capacités créatives et inventives131(*). Trefon Théodore parle d'un Etat meurtrier, qui tue son peuple en l'enfonçant dans la désespérance et le désarroi total132(*).

La RDC demeure un pays sinistré. L'absence et de la défaillance de l'Etat se confirme et se manifestent pas trois constats : le déficit de gouvernance, la déliquescence de l'Etat et la persistance de la guerre dans la partie orientale du pays.

II.3.1. LE DEFICIT DE GOUVERNANCE

Faut-il entendre par gouvernance, un processus d'organisation et d'administration des sociétés humaines dans le respect et l'épanouissement des diversités133(*). Gouvernance n'est donc pays synonyme de gouvernement. Les deux notions se réfèrent à des comportements exprimant une volonté, à des activités guidées par un but, à des systèmes des règles134(*). Mais, il faut savoir que la gouvernance, phénomène plus large que le gouvernement inclut les mécanismes gouvernementaux.

Fille de l'abondance et de la démocratie, la gouvernance s'inscrit dans cette permanente de meilleurs systèmes de gestion des hommes et des ressources. Pour la gouvernance, la décision, au lieu d'être la propriété et le pouvoir de quelqu'un (individu ou groupe), doit résulter d'une négociation permanente entre les acteurs sociaux, constitués en partenaires d'un vaste jeu, le terrain de jeu peuvent être une entreprise, un Etat, une organisation, un problème à résoudre135(*).

Il sied de souligner que la gouvernance va donc de pair avec la démocratie, le respect de droit de l'homme et la participation citoyenne dans l'identification, l'expression et la gestion de la demande sociale et économique. Elle suppose un pacte républicain, préalable, tacite ou explicite, sur les valeurs consensuelles sur lesquelles tous les citoyens, à quelque classe sociale ou parti politique qu'ils appartiennent veulent organiser la vie en commun136(*).

La RD Congo est gérée, dans un déficit criant de gouvernance, de vision économique et de repères légaux. La constitution s'y lit souvent avec de ciseaux : ceux qui sont chargés de l'interpréter et de l'appliquer, le font souvent en fonction de leurs intérêts égoïstes, personnels ou collectifs137(*).

Les droits sociaux des citoyens sont méconnus, et le peuple clochardisé et affamé n'a pas la force intellectuelle et le courage civique de revendiquer efficacement et de le faire valoir auprès des dirigeants. Il serait vain de chercher à savoir quelle est la vision et la politique du gouvernement en matière de sécurité alimentaire, de santé, d'éducation, de logement, du transport, de l'environnement... dans tous ces domaines ou la constitution définit les droits sociaux de la population138(*). Le pouvoir navigue à vue. Et lorsqu'il est interpelé par le parlement sur les sujets, il se livre à un discours futuriste et à un show médiatique, sans suivi ni lendemain.

La corruption a atteint des proportions telles que tout, y compris les consciences, est achetable à vil prix, même au sein des institutions publiques. Les votes au parlement sont monnayés. Les lois sont dictées et promulguées, mais non appliquées. Les recommandations du législatif à l'exécutif demeurent sans lendemain139(*). La magistrature en nombre insuffisant, aux ordres de l'exécutif, mal formée, sous équipée, mal rémunérée continue à accuser des signes évidents de vénalité et s'adonne au rançonnement en règle des justiciables au dépend desquelles elle vit. Magistrats et avocats s'entendent souvent pour tirer les procès en longueur et dire le droit de manière arbitraire, en faveur du plus offrant. Les révocations entachées d'irrégularité administrative ont été opérées au sein de la magistrature, mais sans que les causes profondes de l'inefficacité et des dérives constatées soient corrigées. Tant et si bien que les nouveaux fonctionnaires désignés tombent dans les mêmes travers que les précédents et que la situation ne change guère.

En RDC, la guéguerre politicienne entre la majorité et l'opposition, la confiscation de la régulation de l'espace socio-économique par l'Etat ou par la classe politique, la dictature de la pensée unique et le déficit de débat et de la liberté d'opinion au sein des partis politiques parfois fictifs, l'inexistence d'une société civile authentique et coordonnée, organisant une vraie participation citoyenne à la gestion de la respublica... sont autant de déficits et de graves entorses à la bonne gouvernance.

Ce pacte républicain est incompatible avec la confiscation de l'espace social et économique par l'Etat ou par une quelconque classe dirigeante ou par un parti politique. Il est en contradiction radicale avec l'exclusion d'une quelconque portion de citoyens à la participation à la gestion et à la promotion du bien être individuel et collectif de la société. La gouvernance instaure comme plus petit dénominateur commun entre tous les acteurs politiques sociaux et économiques étatiques et non étatiques, le droit et le devoir d'oeuvre et de participer à la promotion du bonheur individuel et collectif à la gestion des ressources disponibles pour atteindre cet objectifs. Il repose sur une citoyenneté responsable, engagée et active.

Appliquée à un pays comme la RDC, la bonne gouvernance vise le mécanisme de la participation de l'ensemble du peuple congolaise à la quête, à la conception, à l'élaboration et la mise en oeuvre du programme visant le bien-être de la population (le social) et le développement du pays (l'économie), et c'est au-delà des clivages politiques, idéologiques, ethniques, régionaux, philosophiques, sociaux ou culturels gouvernance, en RDC, vise, en premier, la restauration de la paix sur l'ensemble du territoire national et la stabilité politique, comme condition préalable à tout programme et action socio-économique elle suppose le dépassement des oppositions et des antagonismes résiduels consécutifs au conflit qui a divisé le pays et les populations car, pour vivre et construire ensemble une nation et un devenir commun, il faut absolument un environnement sociopolitique apaisé et un pacte social consacrant un minimum de consensus sur l'essentiel, notamment sur le destin de la nation enfin, elle vise la restauration du tissu, social et économique détruit par trente ans de dictature. Suivi d'une transition de plus de dix ans, ponctuée par une guerre meurtrière, à caractère national, géopolitique et géographique au tour d'une telle gouvernance et de ses objectifs.

II.3.2. LA DELIQUESCENCE OU LA DEFAILLANCE DE L'ETAT EN RDC

Selon le Foreign Policy Magazine, la RDC est un Etat défaillant, déstructuré et déliquescent, selon les critères de fund for peace140(*).

La description de la situation socio-économique de la RDC amène à conclure que celle-ci est mutatis mutandis comparable et assimilable à un Etat défaillant.

Selon the Fund for peace, Etat en déliquescence ou Etat défaillant, déstructuré ou failli, (en anglais : failed state) sont des expressions synonymiques pour désigner une même réalité.

Un Etat défaillant où l'échec n'a pas de puissance légitime sur son territoire. Cependant, cette définition, au sens strict, désigne la situation de deux tiers des Etats du monde, la désignation d'un Etat comme déliquescent n'est pas anecdotique et comporte, bien souvent, un certain poids politique. Les auteurs s'accordent, cependant, sur un certain nombre de paramètres.

Un Etat déliquescent est confronté à de sérieux problèmes qui compromettent sa cohérence et sa pérennité. Ils sont liés aux douze indicateurs suivants énumérés par Richard MUGARUKA141(*) :

1. Un gouvernement central si faible ou inefficace qu'il n'exerce qu'un contrôle marginal sur son territoire (le niveau de contrôle attendu pour déterminer le niveau de déliquescence varie cependant, selon les auteurs)142(*) ;

2. La légitimité dudit gouvernement pour prendre certaines décisions est contestée ;

3. L'absence de services publics essentiels ;

4. La présence de réfugiés ou déplacement des populations ;

5. Des relations conflictuelles avec les pays voisins ;

6. La détérioration de l'administration et des services publics ;

7. Les violations généralisées de droit de l'homme ;

8. Un appareil de sécurité privatisé devenu un Etat dans l'Etat et prolifération des milices privées ;

9. Les inégalités sociales, notamment dans le domaine de développement, l'éducation, de la répartition des richesses et de l'emploi ;

10. La criminalisation et la délégitimassions de l'Etat livré a la corruption, à l'impunité, et au pillage institutionnel, et au déficit de transparence et de gouvernance ;

11. L'émergence des factions et des fragmentations éthiques au sein de l'élite :

12. Intervention des puissances étrangères et dépendance idéologique, militaire et financière vis-à-vis d'elles.

La RDC correspond, grosso modo, à cette description. C'est pourquoi elle est souvent qualifié d'Etat déliquescent, défaillant, ou selon l'expression de ATTALI, « un Etat inexistant », un trou noir au milieu de l'Afrique ou prévaut encore, à défaut de gouvernance et d'une justice opérationnelle, la loi de la jungle143(*).

En effet, le bilan de cette période de l'exercice de la souveraineté nationale, en RDC, accuse un solde globalement négatif. En témoignage la souffrance d'un peuple marginalisé et opprimé, écarté de la jouissance et du partage équitable des richesses réelles et d'immenses ressources potentielles du sol et du sous sol de son pays, par une oligarchie compradore, menée par une conception prédatrice du pouvoir et couverte par la pratique systémique de l'impunité et de la conception.

La résolution 1991 du 28 juin 2011 par le conseil de sécurité de l'ONU de prolonger le mandat de mission de l'organisation des nations-unies pour la sécurité et la paix au Congo (MONUSCO) montre bien que le pays est loin de remplir les conditions minimales du fonctionnement d'un Etat normal144(*).

Il suffit pour s'en convaincre de lire les exposés de motif de cette résolution comme suit :

« soulignant que c'est au gouvernement de la RDC qu'il incombe au premier chef, d'assurer la sécurité sur son territoire et de protéger les civils, dans le respect de l'Etat de droit et du droit international humanitaire.

Priant instamment le gouvernement de la RDC, agissant en coopération avec l'ONU et les autres acteurs concernés, de prendre des mesures appropriées pour faire face à ces problèmes... ».

Ces constats de l'ONU correspond aux missions régaliennes de tout Etat et, le fait que la RDC n'est pas en mesure de s'en acquitter explique et justifie sa mise sous tutelle de la communauté internationale en même la déliquescence et la défaillance de la RDC qui pourtant n'ignore pas que ses intérêts vitaux ne coïncide pas toujours avec ceux de la communauté internationale. Une telle tutelle ne devait d'ailleurs pas se justifier plus de cinquante-trois ans après l'accession du pays à l'indépendance. C'est dire toute l'incurie, l'irresponsable et l'échec des dirigeants congolais, qui se sont déchargés d'une partie d'attributs de la souveraineté du pays.

La RDC accuse, aujourd'hui, toutes les caractéristiques de ce que l'on pourrait qualifier d'Etat défaillant ou déliquescent ou encore déstructuré. L'on devrait bien se garder, comme on le fait si souvent d'attribuer indistinctement cette situation à la fatalité ou à la communauté internationale ou encore à tout le peuple. Même si la communauté internationale et le peuple congolais ont une part de responsabilité dans cet énorme gâchis. Il sied de souligner que les premiers responsables, ce sont les hommes politiques congolais du hier et d'aujourd'hui145(*). C'est à eux qu'il revenait et revient, en premier lieu de concevoir et de planifier l'organisation et la gestion du pays de manière à assurer sa souveraineté et son intégrité territoriale, la sécurité et le bien-être de la population, de sauvegarder la paix et la justice, la bonne gouvernance, le respect des droits de l'homme et le développement. Rien ne justice que l'on tente de les disculper et de diluer leur responsabilité première en l'imputant à d'autres. Les citoyens incapables de résoudre les problèmes vitaux du pays et de la population devraient s'abstenir de briguer et, encore moins, d'assumer un mandat politique146(*).

Aujourd'hui, la RDC peine à sortir de la déliquescence, ainsi que la mentalité et la culture de la violence, de l'impunité, du pillage et de la corruption qui ont été renforcés par la guerre147(*). Ces mauvais effets hérités de la transition. En effet, oeuvre de la communauté internationale, l'accord global et inclusif légitimait, de facto et contre toute logique démocratique, la lutte armée zt la rébellion comme moyens pour conquérir le pouvoir et imposait, comme formule de gestion de la transition, un partage du pouvoir entre belligérants. C'est ainsi que des auteurs présumés de crimes considérés comme imprescriptibles par le droit international, se sont trouvés blanchis et placés à la tête du pays. Ils ont, dès lors, pu se présenter aux élections mimétiques imposées à la RDC comme voie de la restauration de la légitimité du pouvoir. Ils n'ont pas restauré partout l'autorité de l'Etat et instaurer la démocratie et un Etat de droit. L'insécurité, la corruption, les antivaleurs, l'impunité, la mauvaise gouvernance à charge de la nouvelle oligarchie compradore, subsistent et ont la peau dure, tandis que la descente aux enfers du peuple est loin de s'arrêter148(*).

Face à l'urgence de restaurer le tissu social et économique du pays détruit, aucun clivage, aucune guéguerre, aucune manoeuvre politicienne, aucune focalisation sur la conquête, le maintien et le partage du pouvoir, n'est ni de mise ni permise. La RDC ne peut se payer le luxe de continuer à assister, de manière impuissante, inconsciente et irresponsable, à la déliquescence de l'Etat, à la descente aux enfers de ses populations en proie à la misère, à l'insécurité et à la précarité. Elle ne devrait pas continuer à cautionner l'incapable de ses dirigeants politiques à assumer un leadership responsable donnant un espoir réel de redémarrage socio-économique et du développement du pays.

II.3.3. LA PERSISTANCE DE L'INSECURITE A L'EST DU PAYS

Le troisième constat qui prouve la faiblesse et l'absence de l'Etat RDC, c'est aussi la persistance de l'insécurité à l'Est du pays.

Alors que l'on sait que la guerre à l'Est de la RDC a pour objectif l'exploitation illégale et le trafic illicite des ressources du pays par les pays voisins le Rwanda et l'Uganda, avec la complicité des multinationales ayant pignon sur rue dans des pays occidentaux et asiatiques bien identifiables. Plusieurs groupes armés continuent à entretenir un « climat de ni guerre ni paix » à l'Est du pays, comme des Ougandais de la LRA, de l'ADF Nalu, les Rwandais de FDLR, le Mai-Mai, et le M23. Ces rebelles d'adonnent aux vols, aux viols, et aux exactions de tous genres contre les populations civiles congolaise sans défense ainsi qu'à l'exploitation illégale et au trafic des ressources naturelles et minières de la RDC via et avec leurs pays d'origine149(*). Il suffit de se poser la question de savoir à qui profite le crime pour deviner qui entretient le climat d'insécurité à l'Est de la RDC.

La réponse à cette question permet surtout de prendre la mesure de la défaillance et de l'impuissance du pouvoir de Kinshasa et de incapacité à restaurer l'autorité de l'Etat et à mettre hors de nuire ces milices étrangers. L'on sait que ces pays limitrophes dont les rebelles occupent une partie du territoire congolais n'ont jamais caché leurs visées expansionnistes et leurs exigences du partage des richesses et de la balkanisation de la RDC.

Incapable de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale, le pouvoir de Kinshasa a adopté le profil bas, en s'évertuant à cacher sa défaite militaire et sa capitulation, voire sa trahison, derrière des négociations opaques d'une fausse paix, en dehors du peuple et des représentations légitimes. Les opérations militaires conjointes Rwando-congolaise « Umoja Wetu » et Ougando-congolaise déclenchées en 2009 pour pourchasser respectivement les FDLR et les LRA. Opérations décrétées en dehors et sans l'aval du peuple et des représentants de ces derniers, se sont soldés par un échec. Il s'en est suivi d'autres opération politico-militaires congolaises de pacifications dénommées Kimia I et Kimia II, Amani Léo, Starec150(*). Nous signalons que le pouvoir de Kinshasa a adopté un profil bas en négociant avec les rebelles du M23 après la prise de la ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-kivu, par ce groupe rebelle.

Au moment où nous rédigeons ce travail, le pouvoir de Kinshasa et le M23 ont déjà passé plus de 9 mois sur le territoire Ougandais pour une négociation sans lendemain. Dénommée : « négociation de kampala ». L'efficacité de toutes ces négocitions est démentie par la persistance de l'insécurité et l'occupation de certains territoires de la RDC tels que Rutshuru et autres, malgré les négociations. Cette insécurité est due, non seulement aux exactions et crimes à charge de mêmes rebelles, mais aussi à l'indiscipline des éléments incontrôlés des FARD. Celles-ci ont intégré, parfois dans la précipitation, des soldats en provenance des diverses milices connues pour leur propension aux viols, pillages, et aux violences sexuelles, fait des FARDC un conglomérat de bandes armées hétéroclites difficilement contrôlables.

Les frontières de la RDC sont devenues une passoire, faute d'une armée républicaine, performante et dissuasive, et livrée de toutes parts à une invasion rampante. En 2006, l'Angola s'est emparé de Kahemba, une localité de la RDC, sans coup férir. Depuis lors, il traverse la frontière quand et comme il veut, feignant par la faiblesse et par incapacité, de ne rien vouloir savoir ou voir. L'exploitation par l'Angola du période du plateau continental appartenant à la RDC se poursuit sous le regard impuissant et le profil bas du gouvernement du pouvoir de Kinshasa. Le Haut Uelé et le Bas Uelé sont devenus des sanctuaires des Mbororo, dont plus personne ne parle. Le Nord et Sud Kivu subissent l'immigration non contrôlée et non maitrisée de soi-disant déplacés congolais venant du Rwanda, mais qui ne peuvent dire à partir de quel village congolais ils seraient partis en exil.

Face à l'insécurité criante que traversent certains coins du pays en particulier l'Est, le pouvoir de Kinshasa, par incapacité et impuissance, autant que par complicité, ferme les yeux alors que les populations congolaises de l'Est ne cessent de clamer l'insécurité qu'elles subissent depuis la guerre dite de libération de l'AFDL. Aucune politique cohérente de défense ne semble prendre en compte la nécessité pour la RDC d'assumer sa souveraineté et de sauvegarder l'intégrité du territoire, en veillant à assurer ses populations en générale et celles de l'Est en particulier.

Malheureusement, les dirigeants congolais, accusent une telle inconscience et un tel déficit de capacité de négociation sur l'échiquier international, qu'ils négocient toujours mal et en position de faiblesse les droits du pays aux richesses de son sol et de son sous-sol, de sa faune et de sa flore. Or, négocier en position de faiblesse, c'est s'exposer à la capitulation, si non à la trahison. Les dirigeants de la RDC en sont devenus les adeptes et c'est à peine qu'ils en rougissant151(*).

La persistance d'un climat de « ni guerre ni paix » à l'Est de la RDC s'explique par les intérêts vitaux des pays voisins et de grandes puissances qui les instrumentalisent. D'un côté, l'accès aux ressources naturelles de la RDC a toujours suscité la convoitise de ses voisins confrontés aux défis de l'exigüité de leur espace vital et à la pauvreté due à leur surpopulation. De l'autre, les grandes puissances ont, quant à elles, besoin de matières premières stratégiques qui contribuent au maintien de leur hégémonie géostratégique et géopolitique152(*).

Pendant plus de quinze ans de tragédies humaines, de souffrances indicibles et de l'insécurité criante qui ont plus de 7 millions de morts. Comment se fait-il que la RDC n'a pas encore une armée digne de ce nom et qu'il est toujours à la merci de ces voisins à la moindre escarmouche militaire ? Pourquoi la condition de nos militaires au front, depuis Mobutu, jusqu'à ce jour, est-elle toujours misérable et démobilisation pour des hommes appelés à donner leur vie afin de sauver leur patrie ?

La réponse à ces questions est que la sécurité des populations n'est pas la priorité des dirigeants congolais. Aucun pays étranger n'est vraiment responsable de notre situation de faiblesse et de détresse militaires. Si nous sommes chaque fois, vaincus dans la bataille où nous soupçonnons le Rwanda d'être l'instigateur, nous devrions nous en prendre à nous-mêmes et n'avoir que nos yeux pour pleurer. Crier à la balkanisation ne sert à rien quand on ne se dote pas d'une armée capable de défendre efficacement le territoire et de se faire respecter dans le monde actuel153(*). L'Etat congolais a l'impérieux devoir de s'en donner les moyens politiques, diplomatiques et surtout militaires. Car le peuple ne devrait confier ses destinées qu'à des leaders politiques aptes de déterminer et d'assurer sa souveraineté ainsi que la défense de l'intégrité de son territoire.

Si toutes les tendances observées se manifestent, les risques de la balkanisation et de la disparition du pays ne sont pas à écarter. Si par malheur cela arrive, ce sera par la faute de la classe politique congolaise. « Un homme averti en vaut deux » et « gouverner c'est prévoir »154(*).

Pour tout dire, la priorité pour la RDC passe à la restauration ou la refondation de l'Etat et l'instauration d'un Etat de droit, il s'agit concrètement de restaurer les quatre piliers qui servent d'éléments fondamentaux et indispensables à l'existence et au fonctionnement normal d'un Etat que nous allons approfondir au quatrième et dernier chapitre de notre travail, à savoir :

Une classe dirigeante caractérisée par un leadership responsable, compétente et honnête, la bonne gouvernance et le souci primordial de l'intérêt général ; une justice indépendante et efficace capable de lutter contre la corruption, l'impunité et la violence ; une armée républicaine performante et dissuasive, apte à sécuriser les populations et leurs biens et à défendre l'intégrité du territoire et la souveraineté nationale ; une administration impartiale, stable et apolitique pour assurer l'efficacité et la continuité de l'action et la promotion d'une économie de production. Sous ces fondamentaux il n'y aura aucune paix ni stabilité sociopolitique ni tout développement économique et ni progrès.

CHAPITRE TROISIEME

L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE LA TROISIEME REPUBLIQUE FACE A LA CLASSE POLITIQUE

SECTION 1. ETAT DE LIEU DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE LA TROISIEME REPUBLIQUE

En République Démocratique du Congo, l'Administration publique est un appareil pléthorique, anarchique et chaotique dont personne ne connait les effectifs réels exacts et ne maitrise le fonctionnement. Avec des agents fictifs, appelés avec humour « Ngulu », organigramme inadapté, agents incompétents et corrompus, les infrastructures vétustes, la sous qualification des agents, vieillissement des agents, la rémunération des agents. La corruption, l'impunité, et les abus de tous genres y règnent en maîtres155(*).

a. Les effectifs pléthoriques

Les effectifs de la fonction publique dépassent ceux prévus au cadre organique, les recrutements incontrôlés et anarchiques à la politisation de l'administration congolaise. Les agents sont actuellement recrutés dans des partis politiques.

Les effectifs pléthoriques se rencontrent principalement au niveau des agents de bas niveau, sans qualification requise.

b. La motivation insuffisante

La rémunération des agents est insuffisante. Elle est en dessous du minimum vital pour beaucoup d'entre eux. Cette motivation insuffisante est des facteurs qui est à la base de baisse du rendement, de détournements, et de la corruption.

c. Les mauvais comportements des agents

Les influences de la mauvaise gestion des ressources humaines sur les agents sont certaines. Ici nous voulons indiquer que les obligations d'éthique et de déontologie professionnelle ne sont pas toujours respectées. Ainsi, l'absentéisme, les arrivées tardives, les sorties fréquentes, la corruption, et la concussion sont des réalités connues de tous. Les usagers ne sont pas toujours traités avec la considération qui leur est due.

d. Les problèmes matériels

Les locaux (bureaux) sont vieux et sont hérités de l'époque coloniale. Les bâtiments construits depuis l'accession du pays à l'indépendance sont sans esthétiques. Ils sont mal entretenus.

Les équipements de bureau insuffisants. Les techniques modernes de gestion ne sont pas encore généralisées (bureaucratiques).

e. Le vieillissement des agents

Un autre problème que connait l'administration publique est celui du vieillissement des personnels, le personnel ne peut pas entrer en retraite dans les conditions normales, car dans beaucoup de cas, il y a des problèmes d'allocation de fin de carrière.

Tel est le bref tableau que présente notre administration publique. Avec une telle administration, il faut avouer que la RDC ne peut aller de l'avant étant donné qu'elle constitue la colonne vertébrale d'un Etat.

Si la RDC tient à sortir de la situation dans laquelle elle s'est enfermée depuis quelques décennies, elle doit opérer une réforme profonde de son administration pour l'adapter aux défis de la mondialisation, parce que notre pays ne doit pas être considéré dans tous les domaines comme un « cas pathologique », comme disent les psychanalystes. Cette réforme est incontournable. C'est un impératif auquel le gouvernement de la troisième république ne doit se soustraire.

III.1.1. LA POLITISATION DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE

LA TROISIEME REPUBLIQUE

La politisation de l'Administration publique congolaise n'est pas neuve, elle date de longtemps. La mise en place des acteurs sous couvert des parapluies politiques, issus d'origine, d'obédience politique occasionnent l'établissement d'un Etat déliquescent ayant des institutions politisées. Les mandataires publics ou du moins la grande majoritaire d'entre eux sont nommés sur des bases politiques, claniques et régionales. Depuis le début de la troisième république principalement, les gestionnaires sont nommés sur la base du principe du partage équitable et équilibre du pouvoir. Ce sont des leaders ou des militaires qui sont nommés comme gestionnaires156(*).

L'Administration publique de la troisième république n'est pas épargnée de cette pratique où la fonction publique est sous l'emprise de la politique. Les autorités politiques se mixent dans les affaires administratives, bien que l'Administration publique soit l'organe d'exécution des décisions politiques ces décisions ne peuvent en aucun cas être influencées par la politique

L'histoire du Congo, nous rappelle que l'Administration publique congolaise a été politisée depuis l'époque coloniale. Cela s'est poursuivi après l'indépendance, c'est-à-dire lorsque la gestion de la chose publique est confiée aux congolais. Le départ des Belges laissait le tâtonnement dans l'administration publique congolaise. Tout simplement, parce que les Belges n'ont pas bien préparé les congolais à prendre la relève de la gestion du pays. Le niveau de l'instruction resta très bas, il faut ajouter à ce déficit, la tribalisassions et la politisation de l'Administration qui n'amène pas le pays à une administration de développement157(*).

La mission de l'intérêt général est l'un des objectifs fondamentaux de l'administration publique de tous les Etats du monde. Etant plus proche des administrés, elle apparait comme un service appelé, à tous les échelons de la société, à prendre des décisions concernant la réalisation et la satisfaction des besoins communautaires, donc réaliser l'intérêt général158(*).

L'appareil administratif doit être indépendant, neutre et plus proche des administrés. Il doit être animé par des acteurs ayant des compétences pour une gestion rationnelle des ressources, dont le but est de réaliser l'intérêt général, et d'aboutir à un développement intégral de la RDC.

Comme toute administration, l'administration publique congolaise poursuit les mêmes missions, celles d'intérêt général. Les animateurs de cet organe semblent s'apparenter à la politique alors que par rapport à la neutralité de l'administration publique, le comportement administratif devait être tout autre, c'est-à-dire neutre et impartiale.

La neutralité dans la prestation du service public veut dire que les prestations accordées par le service public sont a priori neutres parce qu'elles visent l'intérêt général dépassant et transcendant les particularismes sociaux

Au nom de la neutralité des agents dans l'utilisation de bien de service public, il est interdit d'accorder l'utilisation de bien public aux usagers en fonction de considérations politiques ou religieuses.

La troisième République est caractérisée par une Administration opaque et inefficace. Les services administratifs relèvent du gouvernement central. La politisation de l'Administration publique congolaise et la mauvaise gouvernance de la chose publique se caractérisent par l'impunité, la corruption, la forte tendance à l'inversion de l'échelle des valeurs notamment, aux niveaux des critères de recrutement, des animateurs de la fonction publique où les critères de recrutement restent encore subjectifs et non démocratiques. Ces antivaleurs l'emportent généralement sur la vertu et la compétence159(*).

§.1. L'impact de la politisation de l'administration publique

L'impact de la politisation de l'Administration publique congolaise serait l'accroissement du taux élevé des détourneurs des derniers publics, l'augmentation des dépenses publiques pour des fins personnelles, la nomination des autorités politico-administratives sur base des critères obscurs, le clientélisme politique et le clanisme... ceci démontrer l'impact négatif de la politique sur l'administration publique congolaise.

La mauvaise gouvernance de l'Administration publique avec ses corolaires, la corruption, le tribalisme, l'impunité, le remplacement de certains animateurs, l'avancement en grade des fonctionnaires et le système de quota ethnique. Tous ces indicateurs rendent inefficace l'action administrative pour le développement.

L'indépendance claire et nette entre l'administration publique et la politique, l'observance du principe de la neutralité de l'administration publique, le recrutement des animateurs de la fonction publique sur les critères objectifs bien définis, la poursuite judiciaire des détourneurs, corrompus et corrupteurs seraient les moyens efficaces pour séparer la politique de l'administration publique, moteur du développement et du progrès de la République Démocratique du Congo.

Cette étude nous emmènera à un changement et à un développement effectif.

SECTION 2. LES INDICATEURS DE LA POLITISATION DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE

III.2.1. LA CORRUPTION

Il y a corruption lorsqu'un individu place de manière illicite ses propres intérêts aux dessus de ceux des gens et des idéaux qu'il s'est engagé à servir. La corruption revêt des formes multiples et va de l'insignifiant au monumental. Elle peut aussi bien consister en une distorsion des procédures les plus simples qu'en abus des grands instruments de l'action publique, dans certains pays en voie de développement, elle se trouve érigée en système. Les frontières de la corruption sont difficiles à tracer, elles sont étroitement liées aux lois et coutume locales160(*). Nous faisons partie de ceux qui pensent qu'après la tyrannie c'est la corruption qui range notre pays.

§.1. Causes profondes de la corruption

Il y a plusieurs causes majeures qui favorisent la corruption dans l'administration publique161(*) :

Ø Le salaire bas et irrégulièrement payé ;

Ø La pauvreté de la population ;

Ø L'égoïsme ;

Ø L'impunité ;

Ø La mauvaise fois des gouvernants ;

Ø Le manque de moralité et d'esprit patriotique, etc.

La corruption dans l'administration publique congolaise s'est révélée être un handicap sérieux et un obstacle à la rapidité et à l'efficacité. La tendance qu'ont tous les Etats à centraliser le pouvoir politique et l'appareil exécutif, l'inefficacité et la politisation de l'administration publique, sont autant d'éléments qui concourent à bloquer le processus de développement.

La fréquence et la persistance de la corruption sont favorisées par les décideurs politiques qui ne désirent pas combattre ce phénomène. La corruption peut devenir un problème plus difficile à traiter du fait qu'elle profite à ceux qui détiennent le pouvoir.

III.2.2. LE TRIBALISME

En RDC, les partis politiques, toujours nombreux, sont des repères des dirigeants, adeptes d'un divisionnisme abject. Le recrutement dans l'administration publique se fait dans la famille, la tribu, l'ethnie ou la province, le réflexe de l'homme congolais réside dans sa propension à composer le parti avec les proches parents162(*).

L'accession au pouvoir d'Etat d'un parti à collaboration excessivement tribale, ethnique ou provinciale renforcerait l'égoïsme des groupes ayant obtenu l'impérium et cela conduirait à la violence. A ce sujet, Serge MONGEAU dans : « parce que la paix n'est pas une utopie », note que la violence des armes n'est pas la seule qui existe et les autres violences que nous tolérons ; l'injustice, le tribalisme, l'égoïsme, la pauvreté... déteignent aussi que nous.

Les partis se réclamant des tribus ou l'idéologie et le projet de société sont moins importants que l'appartenance culturelle commune de membres, ne contribuent pas à la formation de la conscience nationale la vie nationale est souvent sujette au chantage d'autodétermination.

Présentement, dans notre pays, en général, et dans l'administration publique, en particulier, le tribalisme constitue un mode de gestion, source de tous les maux, il engendre l'inefficacité dans l'administration, parce qu'on ne tient plus compte des qualités intellectuelles, mais on se focalise sur les appartenances ethniques, tribale et politique163(*).

III.2.3. LE DETOURNEMENT

L'un des indicateurs de la politisation de l'Administration publique c'est aussi le détournement de derniers publics. L'administration publique est caractérisée par les dépenses ostentatoires de la part de détenteurs du pouvoir, l'argent du trésor public sert pour leurs fins propres et besoins personnels, construire des villas, acheter des voitures coûteuses etc. il n'a pas un contrôle rigoureux dans les finances publiques. Et même pas des poursuites judiciaires contre ceux qui se livrent à ce genre de pratique164(*).

Ce n'est pas par l'importance numérique des membres de l'équipe gouvernementale que sera appréciés la fermeté de l'exécutif, mais à la qualité professionnelle et morale de ses membres. La restauration de la crédibilité de l'exécutif passera par la constitution d'une équipe restreinte et motivée, démontrant la volonté du pouvoir d'appliquer par et pour lui-même la rigueur qu'il sera obligé d'exiger de l'ensemble de la population active du pays.

Il faut cependant, signaler qu'il y a plusieurs indicateurs qui jouent sur l'administration publique notamment la corruption, le tribalisme, le détournement, l'impunité, l'égoïsme, etc. raison pour laquelle celle-ci ne peut donner les meilleures d'elles-mêmes parce que elle subit des injonctions et influences de partout et elle n'est pas indépendante dans l'exécution de ses tâches.

SECTION 3. LES CONDITIONS D'UNE ADMINISTRATION PUBLIQUE INDEPENDANTE ET EFFICACE

L'Administration publique en général et la fonction publique en particulier sont les composantes les plus importantes du secteur public d'un pays, en ce sens qu'elles sont l'épine de tout le secteur public. De par le monde, le bon fonctionnement de l'administration publique est l'indice d'une bonne gouvernance. La RDC doit avoir une administration publique capable de promouvoir le développement du pays165(*).

Elle doit constituer une priorité des dirigeants et une nécessité pour le développement du pays, l'administration publique doit être l'un des piliers du développement d'un pays. La plus grande justification de son existence et qu'elle doit s'inscrire dans les axes prioritaires des actions gouvernementales pour le développement et le progrès de la nation congolaise. Le rôle que doit jouer la fonction publique dans le processus de développement n'est plus à démontrer, car les évidences internationales montrent, qu'elle doit toujours bien fonctionner pour espérer, coordonner et faciliter l'action du gouvernement voire la politique économique du pays.

III.3.1. LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

Bien que les effets néfastes de la corruption soient reconnus par tous, aucun gouvernement au Congo, qui n'ait fait de la lutte contre ce fléau, le thème majeur de sa politique. Mais pas grand-chose n'a été effectivement entrepris pour la freiner. Toutefois, à moins que la corruption ne soit maintenue dans certaines limites, sinon extirpée, il ne peut y avoir aucune perspective sérieuse de développement. L'un de remèdes serait l'édification du système judiciaire, donc prévoir un code de conduite dans l'administration politique dont toute infraction entrainerait une sanction. Qui plus est, avant leur entrée en fonction et à la fin de leur mandat, hommes politiques et fonctionnaires devaient avoir l'obligation de déclarer leurs avoirs, de même que leurs déclarations d'impôts devraient être rendu publiques ; il faudrait aussi restreindre la politique de déclarer confidentiels des documents publics166(*).

Que pouvez-vous attendre et exiger d'une personne dont le salaire est insignifiant par rapport au coût de la vie ?

Il est donc légitime de conclure que la corruption ne sera résorbée que si le niveau de vie et l'emploi vont s'améliorer, ce qui signifie accélérer le processus de développement, lui-même ralenti par la corruption. Selon toute apparence, on à faire à un cercle vicieux, qu'on doit briser.

III.3.2. LA LUTTE CONTRE L'IMPUNITE

L'Etat de droit s'oppose à l'Etat de nature disent les philosophes tels que Thomas Hobbes, Jean Jacques Rousseaux et John Locke, chacun cherchant à sa manière à donner sa contribution pour faire de la société un espace de coexistence pacifique. L'Etat de nature est un espace non civilisé, dépourvu de règles, et où les notions de justices et de juste sont inconnues, la loi du plus fort étant toujours la meilleure et faisant triompher, par la violence, les désirs de celui qui est plus fort physiquement. Dans la sauvagerie, c'est la loi de la force qui domine avec la théorie de « Homo homini hupus », dit Hobbes, « l'homme est un loup pour l'homme ; et la raison du sauvage plus fort est toujours la meilleure »167(*)

Contrairement à ce mode de vie sauvage, « l'Etat de droit » se veut une procédure de « civilisation », de l'espace au sein duquel vivent des hommes des différentes natures et différents degrés de force. L'Etat de droit se construit à partir d'un « contrat social » (Rousseau) d'un ensemble des règles acceptées par la volonté générale du peuple à la base desquelles toutes relations des personnes et leurs biens sont régies. Ce contrat est exprimé, à l'époque moderne par la loi fondamentale ou constitution. L''Etat de droit est un Etat de justice, un Etat de juste, il est constitué de trois éléments ci-après :

1. Est celui qui est gouverné suivant les lois fixées correctement. Lois permettant d'éviter l'arbitraire, que chaque citoyen agisse comme il l'entendait, sans considération pour les autres. La loi introduit l'ordre dans la société, écarte l'anarchie, refreine les passions et désirs socialement nuisibles ;

2. Est gouverné selon des lois juste : la loi est l'expression de la volonté du peuple, elle est impartiale, et elle permet d'établir correctement ce qui revient à chacun dans les différends qui opposent les citoyens. La loi punit rigoureusement les récalcitrants. L'impunité nie l'Etat, asphyxie l'Etat, classe parmi les Etats faillis et tue l'Etat de droit. La sanction est un atout essentiel de l'Etat de droit ;

3. Un Etat des justes est celui qui fonctionne selon les règles démocratiques, respectant la volonté du peuple en évitant la dictature.

Eu égard de ce qui précède, la RDC a intérêt à instaurer un Etat de droit, étant un préalable à tout développement durable et intégral. Les autorités politico-administratives doivent cultiver un sens de légalité au sein de la fonction publique.

Ceux qui ont à coeur le respect de l'Etat de Droit doivent lutter contre l'impunité quel que soit ses formes, cela nous permettra de garantir l'indépendance de la justice, et si l'on retombe encore dans la dépendance, elle recevrait de la part des autorités concernées la condamnation appropriée, sans laquelle une justice indépendante, serait gravement menacée et par conséquent l'impunité régnera. Nous devons faire et refaire par tous les moyens une sanctification de notre administration publique de ce fléau pour améliorer l'objectif du millénaire168(*).

III.3.3. LA MERITOCRATIE AU SEIN L'ADMINISTRATION PUBLIQUE

La méritocratie est le contraire du népotisme et du favoritisme. Il est un grand fléau qui ronge la fonction publique et les entreprises publiques dans notre pays. La méritocratie est une valeur existante dans un Etat de droit pour arriver à produire les travaux de qualité soit le niveau et lieu d'affectation.

En RDC, et particulièrement dans l'administration publique, on place les gens n'importe où, à n'importe quel poste, pour n'importe quoi, pour travailler n'importe comment sans poursuite judiciaire ni contrôle de tutelle.

Si notre pays pouvait s'investir dans la culture de la médiocrité, en instaura le système de test sérieux à tous les niveaux de la fonction publique, cela pourrait arranger et créer une culture de méritocratie dans le chef de nos autorités politico-administratives.

Cette théorie est butée à plusieurs contraintes notamment, le militantisme, le clanisme, etc. la construction d'un Etat de droit où la méritocratie règne, n'est pas un processus universel. Elle avance par un coup et marque parfois d'amples retours en arrière soit par la décomposition d'entités politique en appartenance solide, soit par l'effondrement pure et simple de l'appareil étatique. Ceci est justifié par le clone d'Etat entrainant ainsi des illusions au lieu d'avoir une réalité propre et déterminer les solutions appropriées. En d'autres mots, « le fertilisant de la corruption engendre l'impunité puis le dépérissement de l'Etat ».

La méritocratie est un déterminant de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit. Notre pays doit fournir un grand effort pour instaurer cette culture dans tous les services. On doit éviter une régression en développement du peuple cherchent refuge dans leur tribu, les confessions religieuses... pour occuper telle ou telle fonction.

III.3.4. L'INDEPENDANCE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE

FACE A LA POLITIQUE

Gy ERMET, dit dans son ouvrage de droit constitutionnel et institutions politiques, que l'Etat est abstrait et ne peut qu'être visible par son administration, c'est pourquoi l'administration est un instrument du pouvoir politique pour matérialiser ses décisions169(*). Néanmoins, cela ne constitue pas une raison fondamentale de voir les décisions administratives être influencées par le politique. Par exemple en matière de justice, de l'avancement en grade ou de recrutement des agents... la fonction administrative se dégage avec quelque nuance dans le régime politique tel que le nôtre.

L'administration publique constitue l'instrument de réalisation des choix politiques, sa fonction est comparable à celle d'un intermédiaire. Elle assure parallèlement au processus représentatif le contrat entre le gouvernement et les citoyens. A cette fin elle informe, elle prépare, elle prévoit, elle décide, elle exécute, et elle contrôle, nous sommes dans un Etat où le système politique est démocratique, il faudrait laisser à l'administration une certaine autonomie plus large pour essayer de développer notre pays170(*).

Pour envisager le développement de l'administration publique, elle doit être séparée de la politique, parce que l'influence de celle-ci fragile et affaiblit surtout son épanouissement. La dépendance de l'administration publique vis-à-vis de la politique entraine la pratique de la corruption et du népotisme accélère la désaffectation de l'administration à tous les échelons. Les agents de la fonction publique doivent nécessairement être indépendants pour donner les meilleurs d'eux-mêmes, sans une influence politique.

III.3.5. DE LA BONNE GOUVERNANCE PUBLIQUE

L'administration publique de la troisième république est une administration jeune, mais qui aspire à plus de dynamique. Comme toute administration publique, elle éprouve le besoin de s'adapter aux turbulences de l'environnement et faire face aux changements et aux nouvelles missions qui en procèdent.

L'expérience de l'administration publique congolaise en matière de formation est tout aussi mouvement que l'Est l'expérience politique du pays lui-même. Elle est marquée par l'évolution des objectifs du pouvoir politique qui a constamment entrainé celle de l'administration en tant qu'organe d'exécution des politiques publiques.

Au moment de son accession à l'indépendance, le Congo ne disposait pas des cadres suffisants, compétents et loyaux, capables d'assurer la relève immédiate des Belges qui avaient abandonné l'administration. De nombreux agents furent promus du jour au lendemain, à des fonctions administratives de responsabilité auxquelles ils n'étaient pas préparés. Ce bouleversement occasionna la rupture entre la conception et l'exécution dans l'administration publique. Cette situation a obligé le leadership politique à parer au plus pressé en vue de la continuité de l'appareil de l'Etat. C'est ainsi que le gouvernement fil de son mieux pour accorder une formation hâtive à certains de ces agents et les renvoyer au service, parce qu'il ne pouvait pas s'en passer pendant longtemps. C'est dans cette optique que furent créés en 1960-1961 différents Instituts Supérieurs tels que l'Ecole Nationale de Droit et d'Administration (ENDA), Université Pédagogique Nationale (UPN) etc171(*).

Pour son efficacité et sa performation, l'administration publique de la troisième république qui aspire à plus de dynamisme doit former les cadres de l'administration.

Les gouvernements de la troisième république doivent renverser cette tendance qui éloigne les cadres de la population car ceux-ci sont au service de celle-ci. Cela n'est possible qu'en formant un nouveau type de cadres qui devront manier à la main gauche les vertus cardinales (charités, justice, foi dans la capacité du peuple), et à la main droite, la haute technicité. Donc, c'est la combinaison de ces deux facteurs dans une opération de production des biens et des services qui fait de quelqu'un un cadre et, jamais un diplôme.172(*)

La formation des cadres dans cette nouvelle administration publique s'opérera ainsi par l'écartement des cadres astucieux, les recyclages après l'épuration, enfin, la formation proprement dite.

a. Ecarter les cadres astucieux au sein de l'administration publique

Ecarter les cadres astucieux de tous les postes de responsabilité dans l'administration publique. Le coup de balai affectera la fonction publique où les cadres malins de la de la deuxième république empochent chaque mois à leur profit, l'équivalent d'un quart de l'enveloppe salariale destinée aux agents de l'Etat, la création des unités fictives... ces opérations rendent impossible la gestion saine des finances publiques et surtout consolident la répartition injuste du revenu national. En cela, le premier ministre fournit des efforts considérables pour arrêter cette hémorragie financière, avec la bancarisation des agents et fonctionnaires de l'Etat173(*).

b. Le recyclage des cadres après l'épuration

Les cadres restés en place doivent être recyclés tant sur le plan technique que déontologique pour une conversion lente et sûr à l'esprit de la troisième république où la paix, la justice et l'amour patriotique demeurent des valeurs cardinales et sacrées. Plusieurs cadres occupent des postes de responsabilité dans ce pays sans passer par un recyclage, ils ignorent tous qu'ils étaient exclusivement au service du peuple, bien au contraire, ils se sont comporté à l'égard du peuple en mercenaires et en seigneurs féodaux.

A ceux qui auront suivi un recyclage, la nation leur demandera beaucoup, car ils n'auront plus de raisons pour justifier leurs éventuels manquements au devoir.

c. La formation proprement dite dans l'administration publique

L'administration publique de la troisième république a une mission délicate de former des cadres vertueux dont le profil est compatible avec l'esprit du développement de la RDC. Ce pays ne rien sans cadres compétents, dévoués u travail et acquis à la probité dans l'accomplissement de leur devoir d'Etat.

L'efficience d'une organisation quelconque dépend directement de la façon dont les membres sont entrainés. Les nouveaux employés nécessitent généralement une certaine formation avant d'intégrer leur travail, par contre les anciens employés, nécessite un entrainement pour demeurer alertes aux exigences de leurs emplois actuels.

La formation des agents et fonctionnaires de l'administration publique permettra à ces derniers de comprendre leur métier, la mission et d'améliorer leur morale et leur performance. L'éducation formelle acquise à l'université est sanctionnée par un diplôme, cela ne suffit pas pour assurer de manière pérenne la capacité technique de pouvoir réaliser son devoir. Ainsi, l'urgence pour le gouvernement d'instituer l'éducation permanente au sein de l'administration publique, celle-ci doit porter sur la formation administrative spécialisée touchant tous les aspects techniques de l'administration.

III.3.2. L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE DEVELOPPEMENT

L'aspect dynamique de l'administration publique, lui confère une place prépondérante dans le développement de toute la nation. La dynamique de la fonction publique en particulier doit être perceptible à travers sa capacité à résoudre les problèmes sociaux et à rendre le fonctionnement de l'appareil public harmonieux. L'absence d'une bonne coordination entre les différentes branches de l'administration publique conduit à un freinage et à des actions dispersées. Son aspect dynamique s'oppose à son aspect statique tel qu'il s'observe actuellement. Depuis l'indépendance du pays, l'administration publique est restée telle qu'elle est, sans aucune modification profonde. Son incapacité à gérer un dynamisme en son sein a été un obstacle majeur à son épanouissement et au développement du pays. C'est ce manque de dynamisme, cette absence de réalisme qui a, en fait, engendré toute une série de situation qui a freiné son expansion et sa croissance174(*).

L'aspect dynamique de la fonction publique mieux de l'administration publique doit, en plus de l'observation et de l'étude des problèmes de fond de la société congolaise, se baser essentiellement sur l'évolution des structures réelle de notre société et de notre nation en vue d'en favoriser l'émergence, la cohérence et de provoquer des changements sociaux harmonieux.

Le développement implique certes un changement de structures et de mentalité. Mais pour que l'administration congolaise joue un rôle moteur de développement, elle doit se fonder sur la connaissance parfaite des structures congolaise, de notre environnement et elle doit également examiner la façon la moins brutale possible d'animer les structures congolaises archaïques aux changements, à l'adaptation de nouvelles structures.

III.3.3. LA NECESSITE D'UNE ADMINISTRATION EFFICACE

Il existe dans le monde d'aujourd'hui des problèmes délicats à débattre. Par ceux-ci, celui relatif à l'amélioration du niveau de vie des milliers des êtres humains parait à notre avis primordiale. Considérant que le problème du développement d'un Etat englobe toute une série de problèmes à résoudre suivant un processus évolutif programmé et exécutable, ce que nous appelons rôle de l'administration dans le développement du pays, peut être considéré comme un programme pour toute administration publique susceptible de contribuer effectivement au progrès du pays. La réalisation de la mobilisation des ressources et du libéralisme économique met en exergue l'importance d'une administration publique efficace sans elle rien de ce que l'Etat poursuit ne pourrait être accompli175(*).

La bonne administration a toujours été réclamée aussi par les entrepreneurs au pouvoir publique. Pour ce faire, il faut une administration efficace, dévouée aux intérêts de la nation. Car faire de la bonne administration sans disposer d'une bonne administration est une vue de l'esprit.

A la longue, ce que fait la différence entre la réussite de tel ou tel autre système économique, c'est moins l'idéologie qui se fonde sur la capacité mobilisatrice de son administration. L'efficacité administrative profite aussi bien aux opérateurs économiques privés qu'au pouvoir politique et à la société en générale. Elle conditionne la capacité de l'Etat et de l'ensemble de la population de jouir des avantages de l'initiative privée qui, autrement, risque de piller les richesses nationales au détriment de l'intérêt général.

CHAPITRE QUATRIEME

NECESSITE DE L'EMERGENCE D'UN LEADERSHIP RESPONSABLE DE LA CLASSE POLITIQUE ACQUIS AU DEVELOPPEMENT

Le présent chapitre constitue le fondement de notre étude, il s'attèlera sur les différentes pistes de solutions par rapport aux divers problèmes de la RDC. Nous serons appelé à proposer des remèdes aux difficultés et maux qui rongent notre espace politique.

Il est subdivisé en trois sections : la première portera sur l'avènement d'un leadership alternatif dans la politique congolaise ; la deuxième analysera le profil d'un nouveau leadership de la classe politique congolaise, enfin la troisième sera axée sur l'homme congolaise cause et solution de la crise congolaise.

SECTION 1. L'AVENEMENT D'UN LEADERSHIP ALTERNATIF DANS LA POLITIQUE CONGOLIASE

L'absence et le brouillage des repères continuent à maintenir le peuple congolais dans la pauvreté et donc dans l'incapacité de mettre en place et de promouvoir la démocratie et un minimum de bien-être social pour tous et pour chacun. Il est scandaleux et inadmissible qu'un pays aussi immensément et potentiellement riche que la RD Congo, n'arrive pas à assurer à sa population un minimum de bien-être matériel et social et que plus de 70% en soit réduite à vivre sous le seuil de la pauvreté. Un sursaut de changement s'impose. Il passe par l'avènement d'un leadership alternatif, capable de restaurer les repères essentiels à la gouvernance, et à la justice et d'impulser le changement des mentalités et de cultes que cela implique176(*).

Personne ne viendra gérer, stabiliser et développer la RDC à la place des Congolais eux-mêmes. Et si cela devait se réaliser ce serait à leurs dépens. Car on ne peut jamais libérer durablement et développer véritablement un peuple sans lui et malgré lui177(*).

Dans une société en crise de valeurs et de modèles, l'exemple devrait venir d'en haut, de la part de tous ceux qui font partie du leadership social, politique et intellectuel. Les valeurs consensuelles prônées devraient être exigées de des tous ceux qui assument ou briguent un quelconque mandat politique ou une responsabilité dans les institutions ou instances éducatives publiques.

La RDC devrait cesser d'être un des rares pays du monde, où les destinées du peuple sont parfois confiées à des criminels ou à des délinquants politiques et économiques de notoriété publique. Cette situation entrave toute possibilité d'éducation morale et civique. En effet, comment expliquer qu'il sied d'être honnête et digne, lorsque des malhonnêtes et des délinquants sont propulsés aux fonctions politiques les plus élevées dans le pays ? Ailleurs lorsque quelqu'un se présente comme un homme politique et surtout un homme d'Etat, cela sous-entend automatiquement qu'il fait partie de l'élite non seulement sociale et intellectuelle mais aussi morale et spirituelle.

Il faut pour cela tourner la page de la belligérance et de la pratique de la prime au crime de sang et à la violence comme moyen d'accès, de maintenir et de partage du pouvoir.

Le drame que vit le peuple de la RDC, aujourd'hui avec sa classe politique, trouve ses origines entre autres dans l'absence d'un leadership responsable de la classe politique suffisamment instruits et éduqués qui par conséquent, conscient de leur rôle dans la société, dans leur milieu professionnel, prendrait leur responsabilité en main pour conduire la destinée de notre peuple vers un port. Une bonne classe politique soucieuse d'accomplir leur devoir de citoyens pour le développement de notre pays178(*).

La cupidité outrée, l'égoïsme effréné, la soif exagérée d'argent appuyés par les détournements des fonds publics destinés au fonctionnement de l'appareil de l'Etat, l'impunité, la religiosité, tous ces maux ont détruit lentement, mais surement la vie dans le pays. Le mal ne touche plus, le mal ne dérange plus personnes.

La nouvelle classe politique de la RDC doit connaitre tous ces maux qui déferlent de plus en plus sur tout le territoire national afin de savoir déjà que la tâche est ardue, que notre chute dans le mal a été et est encore très profonde. Nous devons humblement confesser le passé sombre remarquer notre peuple meurtri et le placer dans le processus de la reconstruction nationale et de la démocratisation réelle179(*).

Le peuple congolais a perdu le sens du chef protecteur, il ne trouve pas de modèle au sein de la classe politique, parce que la vie est devenue une corvée, une lourde croix, un calvaire sans Golgotha. Le rôle positif de cette classe politique en faveur de son peuple s'avère très nécessaire pour que la société et la nation Congolaise toute entière soient construites sur des bases solides et stables.

L'avènement d'un leadership alternatif au sein de la classe politique en RDC est un appel, un réveil de conscience à un engagement sociopolitique basé sur une éthique politique appropriée au développement. Le peuple Congolais expérimente une misère sur son territoire étonnamment très riche a dépassé et organisée par sa classe politique, les gouvernants, ceux là même qui par devoir, devraient désirer le bien-être et le bonheur de tout le peuple.

Si jamais la conscience individuelle venait à l'oublier l'amertume et la douleur de cette vie de souffrance et de misère que traverse le peuple Congolais, la conscience collective et l'histoire s'en souviendront toujours. Elles se rappelleront la mort en cascade de nombreux enfants Kwashiorkores au bord du majestueux fleuve Congo où toute espèce des poissons meurt de vieillesse. L'insécurité sur toute l'étendue de la République et la guerre qui se vit à l'Est du pays qui a déjà emportée plus de six million de victime innocente, des multiples crises anonymes qui ont emportées nos pères rongés par les affres d'un chômage forcé. De ces malheureux irresponsables qui jetaient leurs enfants innocents dans la rue, soi-disant sorciers180(*).

Tous ces maux voulus et organisés par la classe politique, par une oligarchie compradore travaillant au profit de leurs intérêts égoïstes, la conscience collective et l'histoire de la RDC s'en souviendront.

Mais, pourquoi ces souvenir écoeurants ? Les souvenirs atroces conduiront le peuple Congolais à l'urgence d'un projet de société alternatif et la nécessité du changement de mentalité et de culture politique au sein de la classe politique, qui nous amènera à la reconstruction d'un Congo nouveau et moderne.

IV.1.1. L'URGENCE D'UN PROJET DE SOCIETE ALTERNATIF

Le professeur Richard MUGARUKA pense que le changement dont la RDC a urgemment besoin pour sortir le pays de l'absence ou du brouillage des repères. Suppose une nouvelle vision de la politique et de la société Congolaise. Cette vision devrait placer l'homme au centre des préoccupations. C'est en fonction des besoins prioritaires du citoyen Congolais que devraient être élaborés ce projet de société. Parmi ces priorités prioritaires figurent avant tout, la paix, la sécurité, ensuite, l'accès à l'eau potable, à la nourriture, à l'électricité, aux soins de santé et au logement ; enfin le droit et la justice impartiale et efficace et à la liberté. La gouvernance, la défense et la sécurité, l'agriculture, la lutte contre la corruption et l'impunité, l'éducation, l'éradication de la pauvreté et de l'analphabétisme...devraient faire l'objet d'une action planifiée prioritaire s'insérant dans une programmation cohérente181(*).

Les fondamentaux moyens pour s'assurer ce minimum de priorités sont  d'abord : un leadership politique, compétent et honnête, voué à la promotion du bien commun et acquis à la gouvernance ; ensuite une administration apolitique et efficace, assurant la continuité et l'efficacité de l'action de l'Etat et encadrer le développement du pays, puis une armée et des forces de sécurité républicaines, performantes et dissuasives à même de sécuriser les personnes et leurs bien et de défendre la souveraineté nationale et l'intégrité du territoire, et enfin, un appareil judiciaire indépendant et rigoureux, appelé à lutter contre les inégalités sociales, la corruption et l'impunité et contre la violence sous toutes ses formes et en particulier les viols et violences sexuelles. Sans ces minimums, aucune démocratie, aucune stabilité' politique, et le développement n'est possible. Car la démocratie suppose un minimum de prospérité et le développement, un minimum de paix. Quant à la stabilité politique, elle n'a pas de pire ennemi que la misère politique182(*).

Il ne semble pas qu'une telle vision puisse être initiée et conduite efficacement par une équipe des politiciens usée par le pouvoir et qui porte la marque de ses succès autant que de ses limites.

La RDC est victime d'un système ainsi que d'un mode de gestion secrétés et mise en place, et qui s'avèrent suicidaires et incompatibles avec les exigences de la démocratie, de la gouvernance et d'un Etat de droit. Le système s'est emballé à un point tel que ses géniteurs ne sont plus en mesure de l'endiguer et de le maitriser. Pour se dédouaner, ils sont les premier, à le dénoncer, confirmant ainsi leur impuissance et leur incapacité à exorciser les démons qu'ils ont créés. Selon leur propre aveu, il ne se trouverait même pas dans leur cercle, une quinzaine d'hommes politiques fiables183(*). Ainsi fonctionne tout système à la dérive, il échappe au contrôle de ses acteurs.

Sans projet de société alternatif, la RDC n'a aucune chance ni possibilité de sortir de l'ornière où elle est engagée. Car les mêmes causes produisent les mêmes effets. Une vision alternative salutaire, s'impose pour la RDC, à ne pas confondre avec une simple alternance au pouvoir. Même s'il ne suffira pas de remplace les hommes au pouvoir et de mettre en place d'autres structures pour obéir un changement réel dans la gouvernance, une solution alternative s'avère nécessaire et s'impose, étant donné que la RDC ne peut continuer à être gérée comme une entreprise privée confisqué par et au profit d'une classe politique caractérisée par une vision égoïste et prédatrice des fonctions politiques sous peine de stagner, la RDC a besoin d'un nouveau type des hommes politiques et des dirigeants voué à la quête et au services du bien commun, et se contentant, pour vivre, de son salaire légal.

L'urgence et le caractère vital des défis politico-administratif, et socio-économique auxquels est confronté la RDC, certes, nécessites urgemment un projet de société alternatif, mais appellent en outre une réflexion scientifique interdisciplinaire sur les voies et moyens d'y faire face, mais pour pouvoir définitivement tourner la page, il faut absolument l'avoir, faute d'en avoir pris connaissance et tenu compte. En effet, on ne résout pas les problèmes en les ignorants ou en les fuyants. Bien plus, les leçons du passé permettent de prévenir et d'éviter la réception des mêmes erreurs dans le présent et l'avenir.

IV.1.2. NECESSITE DU CHANGEMENT DE MENTALITES ET DE CULTURE POLITIQUE.

La RDC est confrontée à une crise globale, cinquante ans après son accession à l'indépendance, on peut se contenter des demi-mesures, des recettes traditionnelles ou importées des solutions improvisées. Ce marasme socio-économique qui guette la RDC est devenu systémiques et structurel appellent un changement radical et une conversion au niveau de la culture et des mentalités. Aux grands maux, des grandes remèdes.

La crise congolaise étant avant tout éthique, il est impérieux donc de viser à la démoralisation de l'homme et de toute la société Congolaise.

Avant d'être une organisation et une structure, la démocratie est une culture et une mentalité qui font défaut aussi bien à la classe politique qu'au peuple congolais. Son apprentissage s'acquiert par l'expérience et requiert du temps. En outre la démocratie demeurera toujours un idéal vers lequel on tend sans jamais le réaliser parfaitement. Enfin, les élections ne sont pas une panacée et n'engendre jamais d'elles-mêmes, la démocratie, la stabilité politique et le développement, lorsqu'elles se déroulent dans un contexte dénué de culture politique, de mentalité démocratique et de gouvernance, elles deviennent purement mimétique et se réduisent au geste ou acte matériel de glisser un bulletin dans une urne184(*).

En outre, on doit nommer le degré de culture politique comme facteur du civisme. La culture politique est faite de l'ensemble de connaissances qu'un individu possède et de toutes les attitudes vertueuses qu'il développe relativement à la vie politique de son pays. Plus la culture politique d'un citoyen est élevée, plus grande est la chance d'un comportement civique de sa part. Plus un citoyen est informé des réalités politique, de la nécessité de la relation gouvernant-gouverné ou commandement-obéissant, des règles de bonne gestion économique, politique et sociale, des instructions et règles de la démocratie, des pratiques frauduleuses ou manipulatrices, etc. plus il sera amené à s'intéresser et à participer avec efficacité aux affaires publiques185(*).

Les gouvernants Congolais doit renforcer la nation par une éducation populaire à la culture politique et à la mentalité démocratique.

Enfin, l'avantage majeur que la culture civique et politique du citoyen apporte à la nation réside dans le fait qu'elle permet d'instaurer et de maintenir une vie politique démocratique effective et stable. La culture politique permet de dépasser les clivages pour placers en avant l'intérêt général permet d'instaurer un climat de confiance dans les relations, en permet de transcender les diverses attitudes, de les brasser et de les tempérer. Il est donc du devoir de l'Etat de crée, d'encourager et de soutenir les structures d'accroissement de la culture civique et politique et de la mentalité démocratique des citoyens congolais186(*).

Section 2. PROFIL D'UN NOUVEAU LEADERSHIP DE LA CLASSE POLITIQUE CONGOLAISE

Nous relevons de manière claire, les vertus fondamentales que l'homme politique Congolais, capable de bonne gouvernance doit absolument posséder. Nous comprenons le concept d'homme politique modèle dans le sens d'une personnalité exemplaire tant dans son comportement que dans ses actions, prises de positions et attitudes sur la scène sociale et politique. L'homme politique modèle présente à la population l'image fidèle que cette dernière attend de lui. Cette image cristallise un ensemble de vertus et valeurs intellectuelles, morales, sociales et politiques susceptibles de distinguer l'homme d'Etat véritable d'un minable trompeur, fanfaron, ou troubadour politique, dépourvue de considération, souci et d'idéal vis-à-vis des concitoyens et de la patrie187(*).

Ces vertus sont, en somme, celles aussi qui définissent un nouveau leadership de qualité que doit posséder et incarner la classe politique Congolaise en pleine effervescence politique.

Seuls les dirigeants politiques dotés de hautes qualités capables de leadership et de bonne gestion du pouvoir politique. Plus sans doute que les autres acteurs sociaux, économiques, les personnes qui se sentent capable de diriger la société congolaise pour aboutir à un développement durable doivent posséder des grandes qualités notamment, de vertus intellectuelles, morales, sociale et politiques.

IV.2.1. VERTUS INTELLECTUELLES

Le nouvel homme politique congolais, doit posséder quatre vertus fondamentales sur le plan intellectuel.

§.1. Les qualifications d'élite

La classe politique Congolaise doit posséder les qualifications d'élites à la hauteur de la complexité des affaires publiques de la société Congolaise moderne, différentes d'une société coutumières des siècles passés.

Désormais, ces études universitaires les plus élevées et les plus consistantes possibles, de préférence en Sciences Sociales, Droit, Economie, Sciences Humaines, etc, constitueront l'un des critères de présomption favorable quant à la capacité d'assurer les charges du pouvoir politique188(*).

§.2. Une large et bonne culture politique

La classe politique congolaise doit posséder une large culture politique. Elle peut pallier au manque éventuel d'ordre académique. La technique appropriée à la volonté d'élargissement de sa culture politique est l'ouverture d'esprit, la curiosité intellectuelle, la participation régulière aux conférences, séminaires, atelier des formation et discussions sur des questions et des problèmes qui rongent encore la société Congolaise, et aussi la disponibilité à se comporter suivant les règles de la civilité politique démocratique.

La culture politique ne signifie pas seulement l'accumulation d'une importante somme de connaissance, elle et aussi la concentration, dans le coeur de l'homme, de plusieurs valeurs morales et spirituelles, parmi lesquelles il y a la tolérance lucide, l'esprit du compromis démocratique, et le sens de l'intérêt général nécessitant le pragmatisme, l'humilité ou l'effacement de soi, autrement dit l'exigence de subordonner leurs intérêts personnels à ceux susceptibles de faire la vie, la prospérité et la grandeur de la nation189(*).

La culture politique est donc selon Almond et Verba, l'ensemble des faisceaux de valeurs, des croyances et de sentiments politiques dominant une nation à un moment donné190(*). La culture politique est un élément majeur et important parce qu'elle se sécularise avec le développement économique.

§.3. Demeurer constamment dévoué à la cause de la communauté

A l'heure actuelle la RD Congo, a besoin d'une classe politique qui sait planifier, concevoir des idées innovatrices, associer les collaborateurs à la prise des décisions et à leur exécution. Une classe politique qui sait utiliser les intelligences des ressources humaines les plus sûres, et il sait décentraliser le travail suivant les compétences de chacun. Quiconque ne décentralise pas le pouvoir est un concentrateur d'erreurs et de catastrophes politiques191(*).

§.4. Une classe politique créatrice d'idées nouvelles

La nouvelle classe politique congolaise a besoin des hommes politiques dotés d'un bel et grand esprit d'initiative, d'une grande vision pour le pays. Grâce à une inépuisable capacité d'imagination, émanant à créer des idées, à explorer des nouvelles possibilités à innover et à proposer de nouvelles pistes. Un homme politique véritable est un leader, un meneur d'hommes, un créateur de vraies possibilités de sociétés heureuses et prospères192(*). Car c'est par les idées que les actions se forgent et que la société se construit. Pour évoluer, une société doit constamment se comparer aux autres et à soi-même par rapport à son passé. L'autre en face de soi, au présent ou dans le passé permet de prendre sa mesure exacte, incite à l'émulation encourage à explorer de nouvelles voies et à décider des actions susceptibles de s'améliorer et de progresse, de concurrence sérieusement les autres sinon de se positionner à la tête du train de progrès. Le nouvel homme politique dont la RDC a besoin doit absolument favoriser l'émergence du plus grand nombre possible de conceptions d'idées nouvelles. Plus il y a des idées lumineuses mieux la société se construit et progresse.

La classe politique véritable, digne d'être prise comme un modèle, est constituée des intellectuels correctement formés, possédant un esprit plein d'informations sur la vie politique du pays et du monde, et doté d'une grande capacité de travail méthodique entrepreneurs des générateurs d'idées et des passionnés d'actions capable de faire développer la RDC. Des leaders par leurs idées et leurs actions, ils mènent la population et la société toute entière vers le bonheur sur les sentiers sensés, crées et banalisés par elle et avec les autres.

IV.2.2. VERTUS MORALES ET SOCIALES

La nouvelle classe politique modèle doit être constituée par des acteurs politiques dotés d'un grand nombre de vertus morales et sociales parmi lesquelles quatre nous paraissent essentielles.

§.1. Une classe politique honnête (l'honnêteté)

L'honnêteté signifie ici la pureté et la rectitude dans pensé et le comportement. Un acteur politique honnête n'accepte ni tricherie ni corruption, ni démagogie ni tromperie, ni détournement ni injustices. Il prend la justice comme base morale de chacune de ses décisions et chacun de ses arrêts et actes. Un acteur politique ne peut être comme modèle pour les autres s'il manque à être honnête, juste, et, en corollaire nécessaire, humble et respectueux du devoir que les lois de la nation imposent à chacun pour le bien être de tout le monde dans la cité.

§.2. La générosité patriotique

La classe politique congolaise doit faire montre d'une ouverture attentive à ses concitoyens, à la nécessité du devoir civique de songer au bien être, et bien vivre de la nation Congolaise toute entière avant ou, mieux, au lieu de penser à son propre enrichissement, à celui de son village, de sa famille, ou de son ethnie biologique ou politique. Un homme politique généreux accepte nécessairement le sacrifice de soi, il travaille pour tous, et non pour lui-même, et il consacre toutes ses énergies, son temps et sa réserve à la création de meilleures conditions de vie pour tous ses concitoyens sans exclusions fondées sur des limites de territoires, villages ou ethnies politiques. Il est un grand homme, une personnalité toujours prête à se sacrifier pour que grandisse la nation et que les compatriotes connaissent la prospérité et la joie de vivre. La RDC a besoin d'une nouvelle classe politique généreuse et patriotique.

§.3. L'ouverture d'esprit et de coeur

C'est une grande vertu que doit avoir la classe politique de la RDC, ou nos acteurs politiques, elle signifie la disponibilité à écouter les conseils, à recevoir des suggestions, même contrariantes, à accueillir les jeunes comme les adultes de toutes les conditions sociales, l'attention aux autres est un signe de matériel aussi bien humaine que politique. Elle doit montrer la maturité dont l'attestation la plus visible est la prudence dans le choix des décisions à prendre, les mots à prononcer, les actes à poser. Il fait montre de prévoyance, de clairvoyance, bref de sagesse. Un homme politique sage est prudent, humble et attentif aux autres, aux citoyens et à la nation toute entière, surtout pendant le moment des misères et des peines. La classe politique actuelle doit être dotée des acteurs cultivés, au sens indiqué plus haut, comme des personnes possédant les valeurs morales de haute capacité d'effacement de soi face à l'intérêt général.

Le peuple de la RDC doit évitez de croire aux qualités de leadership, de meneurs d'hommes des acteurs politiques qui ne connaissent point ce que signifie l'intérêt général. C'est seul au pays des aveugles idéologiques que les actes de folle témérité sont hissés au rang des hauts faits du nationalisme héroïque.

§.4. La constance

Cette classe politique qui se veut responsable, doit demeurer constante, c'est-à-dire une grande capacité à demeurer soi-même, à rester fidèle à ses propres convictions et vision, des réalités sociales et politiques en dépit des sollicitations contraintes, scintillantes et multiples. La constance en politique doit présupposer la lucidité, pour ne point persévérer dans le mal. Ne doit demeurer constant que celui qui est dans le vrai193(*).

Un homme politique modèle est une personne constante, un homme de principe et de caractère, « non-détournable » ni ballot able par moindre petit vent politique aux appels brillants. La constance implique le refus catégorique de tout vagabondage moral, spirituel et politique. Qui conque passe d'un parti à un autre, d'un regroupement à un autre, change obligatoirement de valeurs morales et sociales. L'intensité de la variation est certes fonction de la distance philosophique ou idéologique qui sépare le groupe de départ du groupe d'arrivée.

Nous devons écarter de la scène politique de la RDC des leaders ou des acteurs politiques qui changent d'humeurs et de décisions en fonctions des lumières du jour de nuit, suivant des variation de saison sèche ou de saison de pluies financières, selon les offres faites par des acheteurs des consciences et des voix. Qui se fait acheter se condamne au silence, il est un esclave. Car, qui a une bouche pleine ne parle pas, au risque de voir sa nourriture tomber par terre.

La constance en politique implique l'intégrité morale. Un homme politique modèle est moralement incorruptible, inébranlable, tenant fermement aux valeurs qu'il estime justes et dignes de respect. C'est un homme de principes, à l'âme imperméable aux injonctions corruptrices ; un homme sur qui la tentions de la corruption glisse sans jamais pénétrer, comme de l'eau sur une carapace de torture.

Nous venons de voir que l'homme politique modèle dont la RDC a besoin est celui qui n'est sans doute pas saint social et politique mais c'est celui-là qui, constamment et en toute circonstance, s'efforce de l'être. La sainteté politique est l'effort constant d'accéder à un niveau de vie où les décisions, actes et comportements politiques sont marqués du sceau de la moralité, de l'honnêteté, de la générosité patriotiques, de la sagesse et de la constance. Un homme politique modèle est responsable est politiques et moralement sage. De ce fait, il est en quelque sorte un saint social proche de la sainteté religieuse194(*).

IV.2.3. VERTUS POLITIQUES

Les vertus politiques sont celles qui sont directement liées, plus que d'autres vertus, à la patriotique politique. Nous en découvrons quatre, que la classe politique de la RDC est tenu de posséder pour être en mesure d'entrer dans le sanctuaire d'hommes politiques noblement illustres.

§.1. Visionnaire

L'homme politique Congolais doit être un grand visionnaire, c'est-à-dire posséder une grande vision pour son pays, communauté et sa nation. Il doit être doté d'un vif esprit comparatif, ce qui le permettra de fixer à la fois le type et la hauteur des ambitions pour la RDC et le peuple Congolais. Etre visionnaire veut dire tout simplement savoir projeter et prévoir dans l'avenir proche et lointain le visage que la RDC devrait prendre pour faire e manière efficace face aux multiples défis du monde relatifs à la survie des peuples. L'anticipation de l'état de force et de grandeur de la RDC impose à la classe politique d'entreprendre de grandes oeuvres soigneusement conçues, planifiées et exécutées dans un horizon temporel raisonnable. Etre visionnaire c'est, finalement, prévoir les périls éventuels à partir d'un regard pénétrant sur l'histoire et sur le cours des événements actuels dans sa communauté comme dans le monde.

L'esprit visionnaire flaire et détecte les dangers contre le peuple, anticipe les attaques et les catastrophes en concevant longtemps à l'avance des systèmes d'interventions et de parade efficace. Un visionnaire est par conséquent une personne dotée d'une capacité de réflexion et d'anticipation extraordinaire. Cet homme politique modèle sort nécessairement de l'ordinaire par ses attitudes, ses actes, et décisions entant qu'ils sont marqués par la bonté, la validité, la légitimité, la grandeur, bref, par l'excellence.

§.2. Etre fédérateur

L'homme politique digne d'admiration est un fédérateur, il est rassembleur, unificateurs des coeurs et des communautés. Haïssant les divisions nuisibles, qui génèrent les désordres, les haines, d'inimitiés et des guerres fratricides, le fédérateur s'efforce constamment de jeter les ponts entre les compatriotes et les communautés en tension réelle ou potentielle. Tout homme politique qui ne s'occupe que de son village, de sa contrée, de son seul territoire d'origine ou qui s'en occupe exagérément au détriment des autres est totalement dépourvu d'esprit fédérateur. Il est dangereux aussi bien pour ceux qu'il oublie ou exclut que pour ceux qu'il sert et favorise. Il doit être considéré comme un ennemi du peuple.

L'homme politique fédérateur doit tisser des liens d'union entre les différentes générations. Il tend la main aux jeunes gens, les conduits et les inities à la dure activité méandreuse de la vie politique.

§.3. Un démocrate rigoureux et juste

A la différence du dictateur, l'homme politique démocrate ne s'avise jamais de décider seul. Avant toute décision de grande importance, il scrute et sonde l'opinion publique, consulte les attentes est aspirations du peuples, demandes des études techniques des scientifiques, prend conseil auprès des sages, l'homme politique démocrate possède un sens plus élevé du compromis. Il est par ailleurs celui qui décentralise le pouvoir de décision et d'action tout en assumant le contrôle parce qu'un bon démocrate évite les désordres centrifuges dans l'exercice du pouvoir politique195(*).

L'homme politique de la RDC doit être un démocrate non complaisant. Il n'est pas autoritaire, mais il reste attaché à respecter et à faire respecter la loi, en sachant que cette dernière est juste de chacun et de tout le peuple. Il n'est pas dictateur, mais il ne s'abstient jamais de faire subir les rigueurs de la loi à qui conque se montre délinquant, fut-il un membre de sa propre famille politique. Voir même biologique. La sanction rigoureuse contre tous ceux qui commettent des délits est le moyen efficace d'écarter l'impunité, laquelle constitue la source majeure de la désintégration de la société Congolaise.

§.4. Combatif courageux

L'homme politique de la nouvelle classe politique en RDC, il doit être déterminé et combattre sans relâche, s'efforçant d'atteindre les objectifs qu'il se fixe, celui d'accéder au pouvoir et, en même temps, celui de doter la nation de meilleures conditions de vie, et de conférer de la dignité à la RDC et à tous les citoyens. Sauf par voie des fraudes, la victoire politique et le changement ou le développement n'advient qu'au prix de mille efforts et de longue patience. La combativité en politique est l'arme de victoire. Quels que soient les obstacles et les défaites, car la route qui mène à la victoire est jalonnée de nombreuses défaites d'étapes, la détermination finit toujours par faire triompher et faire aboutir au bon port. Le courage est une stratégie indispensable dans le combat politique196(*).

SECTION 3. L'HOMME CONGOLAOS CAUSE ET SOLUTION A LA CRISE CONGOLAISE

Il appert que la crise globale de la RDC est fondamentalement un problème d'homme, et, d'abord, de l'homme politique congolais. Ce ne sont pas les ressources et les potentialités naturelles qui font défaut à la RDC : il lui manque une population et surtout des dirigeants capables de les exploiter, de les mettre en valeur et de les gérer au bénéfice du pays et du peuple, selon les principes et les règles de la bonne gouvernance.

D'où la nécessité et l'urgence de faire surgir un leadership alternatif capable d'opérer les ruptures qui s'imposent, de proposer une nouvelle vision de la gestion et de l'avenir, et d'impulser une dynamique mobilisatrice de toutes les forces vives de la nation en vue du changement. La crise congolaise est essentiellement un problème d'homme : du citoyen congolais en général, et, en particulier, du leader congolais. Il s'agit d'une crise essentiellement éthique, s'enracinant dans l'absence et, pire encore, le brouillage des repères moraux et culturels. Elle appelle une nouvelle vision de l'homme, du pays et du pouvoir. En fait, la démocratie et la stabilité politique n'ont pas de pires ennemis que l'ignorance et la pauvreté des masses populaires.

IV.3.1. RESTAURER L'ETAT CONGOLAIS EN LE DOTANT DES ATTRIBUTS DE LA SOUVERAINETE ET DE LA GOUVERNANCE

En effet, la priorité pour la RDC passe essentiellement à la restauration ou la refondation de l'Etat et l'instauration d'un Etat de droit. Il s'agit concrètement de restaurer les quatre piliers qui servent d'éléments fondamentaux et indispensables à l'existence et au fonctionnement normal d'un Etat.

Il s'agit de mettre sur pied :

Ø une classe politique responsable ;

Ø une administration publique et territoriale stable, apolitique, compétente et efficace ;

Ø une armée républicaine performante et dissuasive ;

Ø une justice indépendante et impartiale 

§.1. Une classe Politique Responsable

Pour se reconstruire la RDC devrait d'abord faire émerger une nouvelle classe politique ou faire changer de mentalité à celle existante, en l'amenant à acquérir une culture et une mentalité démocratiques et à considérer la politique avant tout comme un service social. Cela se fera par l'éducation civique du peuple et de ses dirigeants.

Mais cette éducation devrait à terme concerner et viser l'ensemble de la population congolaise. L'éducation civique du peuple a pour but final de contribuer à l'acquisition d'une culture politique et d'une mentalité démocratique. Il s'agit de l'adoption d'attitudes mentales et de comportements pratiques traduisant la capacité, chez un peuple à se gouverner lui-même, et chez les dirigeants, à se considérer comme porteurs et comptables d'un projet de société, correspondant à la volonté du peuple et qui est à réaliser avec et pour le peuple, et en vue du bien commun.

Une classe politique responsable qui met en avant plan la conception des politiques par objectifs bien coordonné, programmé, et bien définie dans le temps et dans l'espace, ainsi qu'un véritable engagement politique, morale et scientifique, c'est-à-dire une véritable renaissance politique dans la classe politique Congolaise et dans chaque opérateurs politique.

Le développement politique de la RDC demande des bons dirigeants avec des nouvelles idées, des nouvelles initiatives, la rationalité dans la gestion de l'Etat, le sens de responsabilité dans les acteurs politiques, l'instauration d'un leadership politique efficace et bien veillant. La RDC a besoin d'une classe politique visionnaire, qui sait exactement où elle veut conduire les pays et comment le faire. La vision relève de l'intelligence et la gouvernance, du leadership.

§.2. Une justice indépendante et impartiale

La mise en place d'une justice indépendante et impartiale constitue pour la RDC le socle et le fondement pour l'instauration d'un Etat de droit. Elle permettra de lutter efficacement contre les antivaleurs, et, en particulier, contre la corruption et l'impunité qui gangrènent l'appareil étatique et l'administration publique, tout en contribuant à l'éducation morale de l'ensemble du peuple.

Il ne peut y avoir un Etat de droit sans la justice, ni de justice, sans la force de l'imposer. Effet, la justice indispensable et préalable à la paix et à l'instauration d'un Etat de droit comprend quatre caractéristiques complémentaires : elle est répressive, certes, mais aussi et surtout, thérapeutique, pédagogique et dissuasive. Elle sert à réprimer le crime, mais son utilité principale est pédagogique, en ce sens qu'elle contribue à éduquer le peuple au discernement entre le bien et le mal. Elle est thérapeutique, en ce sens qu'elle vise à panser les blessures de la victime et à guérir la pathologie que constitue tout crime pour le criminel lui-même. Elle est, enfin, dissuasive par la peur du châtiment qu'elle inspire à ceux qui seraient tentés de recourir à la violence ou de perpétrer un crime.

La justice à restaurer devra, en particulier être une justice distributive, où tous les citoyens sont égaux, devant la loi. Il est en effet, urgent et nécessaire d mettre fin à la prime au crime et à la violence et de donner la force à la loi et non la loi à la force.

La RDC n'a aucun avenir sans une justice indépendante, impartiale et apolitique ayant pour mission la répression des crimes, mais aussi et avant tout, une fonction pédagogique, thérapeutique et dissuasive, une justice où il n'y a pas la loi des plus forts. Une justice des riches. Au coeur même d'un dispositif éducatif, la justice en RDC doit occuper une position clé. La justice nationale et internationale, couplée à la rééducation civique, constituera le premier moyen de lutter contre le péché structurel, en particulier, contre la corruption généralisée et l'impunité.

§.3. Une Armée Républicaine et performante

L'armée devra être réformée, restructurée et complètement recréée. Elle sera conformément à la constitution en son article 188, « Républicaine » et apolitique. En effet, il n'y a pas de dissuasion diplomatique sans dissuasion militaire, tout comme il n'existe pas de droit ou justice sans la force197(*).

Concrètement, la mise sur pied d'une armée républicaine, performante et dissuasive demeure une priorité et une urgence pour la RDC. Cette armée doit impérativement sécuriser les frontières du pays et sauvegarder son intégrité territoriale. elle ne peut être formée à partir du brassage ou de l'amalgame ou du recrutement des anciens inciviques ou rebelles déjà contaminés par l'esprit et la culture de la violence, du pillage, de l'insubordination, de l'indiscipline et du tribalisme. En effet, l'histoire nous enseigne qu'une armée qui s'est mutinée doit être dissoute : elle ne peut être reconstituée et réformée de manière fiable. Il faudrait donc renoncer au brassage ou au mixage (notions et pratique devenues caduques avec la fin de la formule 1+4 et donc des composantes !), et recruter des jeunes gens militairement vierges auxquels on assurera une formation militaire rigoureuse, professionnelle, républicaine et adaptée198(*).

En tout état de cause, l'armée actuelle, composée d'éléments hétéroclites issus de groupes armés sans foi ni loi, devrait être assainie et expurgée de tous les faux officiers et hommes de troupe, sans formation militaire adéquate, ni motivation patriotique et citoyenne, et donc inaptes à servir sous les drapeaux. Cela est conforme au prescrit de la Constitution qui, en son article 189, stipule : « Les effectifs à tous les niveaux, les fonctions de commandement en tout temps et en toute circonstance, doivent tenir compte des critères objectifs liés à la fois à l'aptitude physique, à une instruction suffisante, à une moralité éprouvée ainsi qu'à une représentation équitable des provinces ». Il faudrait, à terme, dissoudre l'armée actuelle, et en créer, ab ovo, une nouvelle qui soit bien formée, encadrée, équipée et professionnalisée qui sera à la hauteur de la grandeur du pays. La souveraineté nationale et l'intégrité du territoire ne sont jamais acquises définitivement, une bonne fois pour toutes. Elles ont besoin d'être portées, soutenus, gérées, confortés et défendues par le peuple et surtout par ses dirigeants.

L'Etat congolais a l'impérieux devoir de s'en donner les moyens politiques, diplomatiques et surtout militaires. Car le peuple ne devrait confier ses destinées qu'à des leaders politiques aptes et déterminés à assurer sa souveraineté ainsi que la défense de l'intégrité de son territoire.

La faiblesse de l'armée Congolaise (FARDC) fait le lit du bellicisme et des appétits prédateurs et expansionnistes des pays agresseurs en entretient le déséquilibre dans les rapports des forces géopolitiques et géostratégique en faveur de la RDC.

Aujourd'hui, l'armée de la RDC s'avère incapable de restaurer l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du pays, de rétablir la sécurité et de neutraliser les milices politico-militaires illégales Congolaises et étrangères qui sèment la mort et les désordres à l'Est. Au contraire, elle est accusée d'exaction, de viol de crimes et de nombreux actes d'indiscipline et de violation des droits de l'homme contre les populations civiles.

§.4. Une Administration publique stable, neutre et efficace

L'Administration publique en RDC est un appareil pléthorique, anarchique et chaotique dont personne ne connait les effectifs réels et exacts et ne maitrise le fonctionnement. La corruption et les abus de tous genres y règnent en maitres.

En effet, dans tous les pays du monde, c'est l'administration publique qui assure la continuité et l'efficacité de l'action de l'Etat. Distincte des structures politico-administratives, elle est apolitique et impartiale, constituée de technocrates, engagés sur base de critères objectifs et d'une compétence avérée et faisant carrière au sein de l'administration. Régis par le statut du personnel de carrière des services publics de l'Etat, ces agents de l'Etat font carrière et gravissent les échelons des grades de l'administration publique sur base de critères objectifs de leurs mérites, de leur rendement et de leur expérience liée à l'ancienneté. Leur recrutement, leur affectation, leur promotion, leur licenciement et leur gestion sont régis par une loi stricte et rigoureuse, indépendante des humeurs des cadres et des soubresauts politiques du pays. Les gouvernements peuvent tomber ou changer, mais l'administration doit rester permanente et stable. C'est elle qui garantit la sauvegarde du patrimoine et de la continuité de l'Etat, au-delà du changement des dirigeants et des mandataires publics. C'est, enfin, l'administration de la territoriale qui assure l'encadrement technique des populations à la base, dans la réalisation et la conduite des projets de développement communautaire.

Aujourd'hui, l'administration publique est à refonder, à restructurer, à réorganiser et à réformer. Il faudrait en maîtriser, contrôler et encadrer les effectifs. Il faudrait, en outre, assurer aux agents de l'Etat, non seulement une rémunération décente et une couverture sociale, mais aussi les infrastructures et la logistique indispensables au fonctionnement et à l'efficacité du travail. En maints endroits, les bureaux de l'administratif sont à réhabiliter et à rééquiper. Il faudrait, enfin, lutter contre les antivaleurs qui gangrènent ce secteur : la corruption, l'absentéisme, la paresse et le manque de ponctualité, le déficit de la conscience professionnelle et de responsabilité citoyenne, l'empirisme, le népotisme, le tribalisme, l'anarchie et le désordre, le vandalisme et l'incurie... Il faut rétablir la chaîne de commandement et de responsabilité et contrôler régulièrement le fonctionnement et le rendement des tous les bureaux et organes de l'administration publique.

Enfin, il y a nécessité de réorganiser notre Administration publique pour en faire un instrument de travail efficace. D'où le gouvernement devra s'atteler à cette tâche de longue haleine pour restituer à l'Administration ses attributs classiques et son importante de 1960. Les tâches suivantes seront exécutées :

Ø Assainissement de l'Administration (formation des cadres) ;

Ø Recyclage des agents ;

Ø Revalorisation de traitement des agents ;

Ø Amélioration des conditions de travail des agents.

En tout état de cause, la priorité pour la RDC consiste à restaurer l'Etat, principal outil pour l'instauration d'un Etat de droit. Il s'agit concrètement de restaurer les quatre piliers qui servent d'éléments fondamentaux et indispensables à l'existence et au fonctionnement normal d'un Etat.

Ces quatre piliers sont indispensables pour la bonne gouvernance, pour la sécurisation des personnes et de leurs biens, pour asseoir la stabilité et l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du pays. Et rassurer les investisseurs étrangers qui ne peuvent prendre le risque d'apporter des capitaux dans un espace non sécurisé physiquement, juridiquement et politiquement. Il sied de ne pas perdre de vue que la diplomatie d'un pays est toujours le reflet de sa politique intérieure et qu'il n'y a pas de dissuasion diplomatique sans dissuasion militaire et ou, à tout le moins économique.

CONCLUSION

La question de la problématique du leadership responsable de la classe politique RD Congolaise préoccupe toutes les couches sociales, et reste au centre du débat comme thématique importante, ce dernier temps.

En effet, notre problématique a gravité autour des trois questions suivantes :

Ø Quelles sont les responsabilités de la classe politique RD Congolaise dans la débâcle du pays ?

Ø Pourquoi la classe politique RD Congolaise est-elle incapable de conduire le peuple au développement ?

Ø Comment faire de la classe politique un moteur pour l'émergence du pays ?

Les hypothèses suivantes ont été avancées, à cet effet, à savoir :

Primo, nous avons estimé que rien ne peut disculper la classe politique de sa responsabilité dans la débâcle du passée et actuelle du pays, elle est considérée comme le premier coupable du marasme et du blocage, quasi permanent, dans lequel s'enfonce la RDC. Cette classe politique a montré ses limites dans la gestion de la chose publique.

Secundo, les congolais sont régulièrement, surpris de constater que, maintenant, n'importe qui peut occuper n'importe quel poste. Comme si le pays manquait des cadres compétents, formés pour occuper des fonctions politiques et administratives. Les fonctions politiques en RDC sont banalisées. C'est la cause même du retard du développement national lorsque les hautes fonctions sont confiées à des hommes et femmes irresponsables et incompétents.

Tertio, nous avons affirmé que notre pays ne peut prétendre au progrès que lorsque dans tous les domaines, des personnes compétentes se mettent à diriger le pays. Avec l'amateurisme, le népotisme, le tribalisme et le favoritisme pratiques fort courantes en RDC, le développement du pays s'avère dépriment. L'émergence d'une nouvelle classe politique s'impose comme remède aux divers problèmes et réalités de la société congolaise.

La classe politique congolaise n'a pas intégré « l'intérêt général » dans son approche de la gestion de la respublica. Elle regorge, en son sein de personnalité en panne du leadership et vision pour la RDC. L'action de la classe politique congolaise se rapproche plus de la médiocrité, de l'incapacité que de l'excellence. Nous avons montré que la classe politique n'a pas encore pris conscience de la crise politique, économique et sociale que connait le pays. Cette classe politique vise, surtout, la satisfaction des intérêts individuels que collectifs. Et cela s'est expliqué tout au long de cette étude, par le fait que cette classe politique est arrivée à la gestion de la classe politique d'une manière accidentelle.

Cependant, la problématique du leadership de la classe politique provient de l'absence de culture et d'éthique politique, ainsi que, d'une vision éclairée et un projet de société pour le pays. De même, la politique est devenue pour la plupart une lutte pour la vie, les perdiemes, avoir le poste dans les institutions, constitue une base d'effervescence des partis politiques, des personnalités même sans vision, ni projet de société cohérent.

L'avènement d'un leadership responsable de la nouvelle classe politique congolaise est un vibrant appel, un réveil de conscience à un engagement sociopolitique basé sur une éthique politique pour assurer un lendemain meilleur pour le pays. L'étendue du déficit de mentalité et de la culture politique est telle qu'il faudrait accorder priorité à la promotion d'un leadership renouvelé et éclairé, patriotique et nationaliste. Ce leadership constituera le principal levier de l'émergence et de la reconstruction de la RDC, un peuple, en effet, vaut ce que valent ses dirigeants.

La renaissance de l'Etat congolais passe essentiellement à la restauration des piliers qui servent d'éléments fondamentaux et indispensables à l'existence et au fonctionnement d'un Etat. Il s'agit d'une classe politique caractérisée par un leadership responsable, visionnaire, la bonne gouvernance et le souci de l'intérêt général. Une administration publique impartiale, apolitique et efficace pour assurer la continuité de l'action de l'Etat, une justice indépendante et efficace capable de combattre tous les maux qui menacent l'existence de l'Etat en RDC, et enfin, une armée républicaine, performante et dissuasive, apte à sécuriser les populations et leurs biens et à défendre l'intégrité du territoire et de la souveraineté nationale.

Nous osons croire que l'émergence d'une nouvelle génération de la classe politique ayant dans son chef l'intérêt général, la bonne gouvernance s'impose, comme solution aux multiples problèmes que connait la société congolaise. En effet, la RDC a besoin des dirigeants visionnaires, avec une capacité de gouvernance, qui savent certainement où ils veulent conduire le pays et comment le faire. Car si la vision relève de l'intelligence et la gouvernance, du leadership.

Ce travail étant une oeuvre humaine, il n'est pas exempté d'éventuelles imperfections. Nous n'avons nullement la prétention d'avoir épuisé le sujet si vaste et si intéressant, nous restons néanmoins convaincus que notre étude ouvre une brèche assez large à d'autres chercheurs pour l'approfondissement de la question. Cela faisant, nous contribuerons tous, mais dans la main, à l'édification de notre grand, et beau pays, la République Démocratique du Congo.

Si cette modeste contribution peut efficacement aider la nouvelle génération de la classe politique et tout congolais voulant gérer les affaires de l'Etat à prendre consciences des exigences du changement et à saisir correctement les conditions comme les démarches à même de sortir notre pays du marasme, alors elle aura atteint son but.

BIBLIOGRAPHIE

I. DOCUMENTS OFFICIELS

1. Constitution de la République démocratique du Congo telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011.

2. Journal officiel, texte intégral de l'Accord global et inclusif signé le 17 décembre 2002

3. Rapport du Conseil de sécurité de l'Onu, Résolution 1991 du 28 juin 2011

4. Rapport officiel du Sénat Belge sur l'exploitation et le trafic des richesses naturelles de l'Est du Congo, 05 mai 2010.

II. OUVRAGES GENERAUX

1. ATTALI Jacques., C'était François Mittérand, Paris, éd. Fayard, 2005.

2. BAMBI MONGA., Le développement par l'éducation à la citoyenneté,

Kinshasa, éd. P.U.K, 2006.

3. BASELE Daniel., Administration Publique pile et face et diplomatie,

Kinshasa, éd. Saint Paul, 2004.

4. BOYENGA BOFALE., Au nom du Congo Zaïre et de son peuple, Paris, éd.

Publisud, 2011.

5. BONGONGO Michel., Citoyen, Qui es-tu ? Essai d'éducation à la

citoyenneté, Kinshasa, éd. IFEP, 2006.

6. CAMPENHOUDT., Manuel de recherche en Sciences Sociales, Paris, 2ème

éd. Dunod, 1995.

7. D'SOUZA Anthony., Leadership, Traduit de l'anglais par Paul Kamba,

Kinshasa, éd. Paulines, 2002.

8. De QUIRINI Pierre., Expliquez-moi la démocratie, Kinshasa, éd.

L'Epiphanie, 1999.

9. DEBBASCH Charles., Sciences administratives, Paris, éd. Dalloz, 1980.

10. FWELLEY DIANGITUKWA. ; Lettre à tous les congolais. Savoir gouverner

et servir la République, Suisse, éd. Afrique nouvelle, 2003.

11. GAXIE, D., Les professionnels de la politique, Paris, éd. PUF, 1974.

12. GUIHOT Pierre., Lexiques de termes administratifs, Paris, Dalloz, 1985.

13. IBULA MWANA., La consolidation du management public au Zaïre,

Kinshasa, éd. PUZ, 1987.

14. KANKWENDA MBAYA., Les intellectuels congolais face à leurs

responsabilités devant la nation,

Kinshasa-Montéreal, 2007.

15. KANKWENDA MBAYA., le Zaïre vers quelle destinée ? Paris, éd.

Codersria, 1992.

16. KASHADILE BUKASA., Le tribalisme mode de gestion politique et source

de tous les maux, Kinshasa, éd. CPD, 2005.

17. KAYEMBE SHAMBA., Armée et démocratie, Kinshasa, éd. Engagement

social, 1996.

18. KAPANGA Ferdinand., Démocratie, Etat de droit et bonne gouvernance,

Kinshasa, éd. LCE, 2001.

19. KA MANA., L'invention et la refondation de l'Etat en RDC, Goma,

éd. RECI, 2012.

20. KIALUTA Denis., l'Engagement politique du Chrétien, Kinshasa, éd.

L'Epiphanie, 1993.

21. LENINE., l'Impérialisme stade suprême du capitalisme, Paris-Moscou, éd.

Sociales, 1971.

22. LOKA-NE-KONGO., La responsabilité de la classe politique dans le

prolongement de la transition démocratique en RDC, (In

SABAKINU KIVULU sous la direction de ) Elites et

démocratie en RDC, Kinshasa, éd. PUK, 2000.

23. MAXIME CRENER et Bernard MONTEIL., Principes de Management,

Paris, éd. Les presses de l'université de Québec, 1981.

24. MAREAU DEFARGES., La gouvernance, Paris, Coll. Que sais-je ?

éd. PUF, 2003

25. MBWEBWE KABUYA., La RDC malade de sa classe politique : les

coulisses du dialogue inter congolais, Paris,

éd. Harmattan, 2005.

26. MPONGO BOKAKO., Institutions politiques et droit constitutionnel,

Kinshasa, éd. Universitaires africaines, 2001.

27. MUPINGANAYI KADIAKUIDI., Vers la faillite de la démocratie en Afrique

cas du Zaïre, Kinshasa, éd. CARI, 1990.

28. MUGARUKA Richard., l'éducation civique des élites congolaise dans un

pays en crise des repères, Kinshasa, éd. Cépas, 2011

29. MULUMBA KABUAYI., La responsabilité des intellectuels dans la crise en

RD Congo, Kinshasa, éd. Le Potentiel, 2007.

30. MWIFI BODIBATU, M., L'avènement d'un leader constructeur en Congo

Démocratique, Paris, éd. Harmattan, 2007.

31. NGOMA BINDA., La participation politique : éthique civique et politique

pour une culture de paix, de démocratie et de bonne

gouvernance, Kinshasa, éd. IFEP, 2005.

32. NSAMAN O-LUTU Oscar., Comprendre le management : Culture,

principes, outils, contingences, Kinshasa, éd. CAPM, 2007.

33. NGAI Georges., Reconstruire la RDC : un projet de société, Kinshasa,

éd. Etudes africaines, 2006.

34. RUBERWA Azarias., Notre vision pour la RDC : Bilan d'une action esquisse

d'un projet, Paris, éd. Harmattan, 2006.

35. SABAKINU KIVULU., Elites et démocratie en RDC, Kinshasa, éd. PUK, 2000.

36. SEFU MWANA TINWA., La révolution de la conscience : clé de la bonne

gouvernance en RDC, Paris, éd. Harmattan, 2004.

37. TALA-NGAI Fernand., RDC de l'an 2001 : Déclin ou déclic ? Kinshasa, éd.

Analyses sociales, 2001.

38. TSHIYEMBE MWAYILA., Pour un changement de leadership en RD Congo

et mode opératoire de la nouvelle gouvernance,

Paris, éd. Harmattan, 2008.

39. TREFON Théodore., Parcours administratif dans un Etat en faillite, Paris,

éd. Harmattan, 2008.

40. TREFON Théodore., Ordre et désordre à Kinshasa. Réponse populaire à la

faillite de l'Etat, Paris, éd. Harmattan, 2004.

41. WILLAME J.C., Les faiseurs de paix au Congo, gestion d'une crise

interminable dans un Etat sous tutelle, Bruxelles, 2007.

42. ZIEGLER Jean., Les nouveaux maitres du monde et ceux qui leur

résistent, Paris, éd. Fayard, 1996.

III. REVUES ET ARTICLES

1. LUBANZA MUKENDI, la problématique du renouvellement de la classe politique à l'épreuve de la crise de légitimité, In cahier du potentiel, reconstruire l'Etat, Février 2003.

2. MWABILA MALELA, Médiocrité présumée de la classe politique congolaise, In Potentiel n°2732 janvier 2003.

3. NGOMA BINDA, Théorie de la démocratie, Zaïre-Afrique, n°246, 1990.

4. NGOMA BINDA, La conscience politique : fondement du civisme, de la paix et du développement du Zaïre, Zaïre-Afrique, N°213, 1987.

5. SOUDAN F, « Kabila = Mobutu light » Jeune Afrique n°2612 du 30 janvier au 15 février 2011.

6. Manifeste du renouveau congolais à l'aube de la troisième république, comportement des membres de la classe politique dirigeante au Congo, 2007.

7. Foreign Policy Magazine, Failled states indes, jul/auh 2005.

8. Quotidien le Potentiel, « la balkanisation de la RDC, échec et mat », n°5268 du 04 juillet 2011.

9. Regard Afrique, magazine n°004 juillet-septembre 2005

IV. COURS INEDITS

1. BONGELI Emile, Sociologie politique, G3 SPA, UPN, 2010-2011.

2. BONGONGO Michel, Education à la citoyenneté, G1 SPA, UPN, 2008-2009.

3. BOLA N'TOTELE, Introduction à la science administrative, G1 SPA, UPN, 2008-2009.

4. BOLA N'TOTELE, Droit Administratif, G2 RI, Unikin, 2006-2007.

5. KABUYA LUMUNA, Sociologie politique, L2 SPA, Unikin, 2004-2005.

6. MAFELY MAKAMBO, Théories et doctrines politiques en sciences politiques, G2 SPA, UPN, 2009-2010.

7. MENGI, Problèmes et domaines sectoriel de l'administration publique, L1 SPA, UPN, 2011-2012.

8. MUKOKA N'SENDA, Méthodologie et épistémologie de la science administrative, L1 SPA, Unikin, 2010-2011.

9. SHAMWANA Jonas, Recherche opérationnelle en Sciences sociales, L1 SPA, UPN, 2011-2012.

10. NGEBLU, Anthropologie politique, L1 SPA, UPN, 2011-2012.

11. NYEMBA SOUGA, Introduction à la science politique, G1 SPA, UPN, 2008-2009.

12. OYANGANDJI DIMANDJA, Aspects politiques et administratifs du développement, L2 SPA, UPN, 2012-2013.

13. TOENGAHO LOKUNDO, Grands services publics, G3 SPA, UPN, 2010-2011.

14. TSHISUNGU LUBAMBA, Histoire politique du Congo, G2 SPA, UPN, 2009-2010.

V. TFC et MEMOIRES

1. Carlytho NZAZI LENGI, Politisation de l'administration publique congolaise sous la deuxième république (1965-1997) Analyses et perspectives, TFC en SPA, UPN, 2010-2011.

2. DILOLO KABWATILA, L'administration publique congolaise : Quel model du management pour son développement, TFC en SPA, Unikin, 2008-2009.

3. KALAMBAYI TAMBWE, La responsabilité des élites politiques dans le processus de l'effondrement de l'Etat en RDC, mémoire de licence en SPA, Unikin, 2002-2003.

4. KANSIETOKO NSENDA, l'élite politique face à la crise politique en RDC, mémoire de Licence en SPA, Unikin, 2009-2010.

5. KIZUSI NDANGOY, l'élite politique en RDC : cas de membres du gouvernement GIZENGA, mémoire de licence en SPA, Unikin, 2008-2009.

6. NKUMU BELENGIL, l'élite intellectuelle congolaise face à la recherche d'un nouvel ordre politique, mémoire de licence en SPA, Unikin, 2009-2010.

VI. WEBOGRAPHIES

1. www.google.fr

2. www.congovision.com

3. www.radiookapi.net

4. www.mediacongo.com

5. www.toupie.com

6. www.7sur7.org

7. www.memoireonline.com

TABLE DE MATIERES

EPIGRAPHE 2

DEDICACE 3

Remerciements 4

SIGLES 6

0. INTRODUCTION 7

1. ETAT DE LA QUESTION 8

2. PROBLEMATIQUE 10

3. HYPOTHESES 11

4. METHODOLOGIE DU TRAVAIL 13

4.1. Méthode 13

4.2. Techniques 15

5. CHOIX ET INTERET 16

5.1. Choix du sujet 16

5.2. Intérêt du sujet 17

6. DELIMITATION DU SUJET 18

6.1. Sur le plan spatial 18

6.2. Sur le plan temporel 18

7. CANEVAS DU TRAVAIL 18

Chapitre Premier CONSIDERATION GENERALE 19

SECTION 1. DEFINITIONS DES CONCEPTS DE BASE 19

I.1.1. LEADERSHIP 19

DEFINITION 20

§.2. Les Composantes du leadership 22

§.3. Les Déterminants du Leadership 22

§.4. Les Styles de leadership 23

I.1.2. POLITIQUE 24

I.1.3. CLASSE POLITIQUE 26

I.1.4. RESPONSABILITE 27

I.1.5. ADMINISTRATION PUBLIQUE 28

I.1.6. LA REPUBLIQUE 30

SECTION 2 : LES DETERMINANTS FONDAMENTAUX DU LEADERSHIP POLITIQUE 31

I.2.1. HISTOIRE NATURELLE PERSONNELLE 31

I.2.2. LA CULTURE POLITIQUE AMBIANTE 32

I.2.3. VOIE D'ENTREE EN POLITIQUE 33

§.1. La voie d'entrée accidentelle 33

§.2. La voie d'entrée naturelle 35

§.3. La voie d'entrée intentionnelle 36

I.2.4. L'OBJECTIF QU'ON SE FIXE EN POLITIQUE 39

SECTION 3 : VISEE CONTRADICTOIRE DES LEADERS SUR LA SCENE POLITIQUE CONGOLAISE 39

I.3.1. LES LEADERS CHARISMATIQUES 39

I.3.2. LES LEADERS DE FABRICATION OCCIDENTALE 42

I.3.3. LES LEADERS DES CIRCONSTANCES 44

CHAPITRE DEUXIEME 47

SECTION 1. NAISSANCE ET EVOLUTION DE LA CLASSE POLITIQUE RD CONGOLAISE 47

II.1.1. LES PERES DE L'INDEPENDANCE ET LA CLASSE POLITIQUE DE LA PREMIERE REPUBLIQUE 48

II.1.2. LA CLASSE POLITIQUE DE LA DEUXIEME REPUBLIQUE 49

II.1.3. LA CLASSE POLITIQUE DE LA TRANSITION 50

§.1. La classe politique de la conférence nationale souveraine (CNS) 50

§.3. La classe politique sous le 1 + 4 (Sun City) 53

II.1.4. la classe politique de la troisième république 53

SECTION 2. LA RESPONSABILITE DE LA CLASSE POLITIQUE DANS LA DEBACLE DE LA RDC 56

II.2.1. VISION AUTOCRATIE DU POUVOIR 58

II.2.2. LA GESTION DEVIANTE DE L'ETAT 59

II.2.3. LA GOUVERNANCE PAR DEFIS 61

II.2.4. LA TRIBALISATION DE L'ETAT 62

II.2.5. LA CLASSE POLITIQUE DANS L'ARENE POLITIQUE 64

§.1. Le politicien fonctionnaire 64

§.2. Le politicien Machiavélique 65

§.3. Le politicien éthique ou de noble objectif 65

SECTION 3. CONSEQUENCES DE L'ABSENCE ET LA DEFAILLANCE DE L'ETAT EN RDC 66

II.3.1. LE DEFICIT DE GOUVERNANCE 67

II.3.2. LA DELIQUESCENCE OU LA DEFAILLANCE DE L'ETAT EN RDC 70

II.3.3. LA PERSISTANCE DE L'INSECURITE A L'EST DU PAYS 74

CHAPITRE TROISIEME 78

SECTION 1. ETAT DE LIEU DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE LA TROISIEME REPUBLIQUE 78

Les effectifs pléthoriques 78

La motivation insuffisante 78

Les mauvais comportements des agents 79

Les problèmes matériels 79

Le vieillissement des agents 79

III.1.1. LA POLITISATION DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE 80

§.1. L'impact de la politisation de l'administration publique 82

SECTION 2. LES INDICATEURS DE LA POLITISATION DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE 82

III.2.1. LA CORRUPTION 82

§.1. Causes profondes de la corruption 83

III.2.2. LE TRIBALISME 83

III.2.3. LE DETOURNEMENT 84

SECTION 3. LES CONDITIONS D'UNE ADMINISTRATION PUBLIQUE INDEPENDANTE ET EFFICACE 86

III.3.1. LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION 86

III.3.2. LA LUTTE CONTRE L'IMPUNITE 87

III.3.3. LA MERITOCRATIE AU SEIN L'ADMINISTRATION PUBLIQUE 88

III.3.4. L'INDEPENDANCE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE 89

III.3.5. DE LA BONNE GOUVERNANCE PUBLIQUE 90

Ecarter les cadres astucieux au sein de l'administration publique 92

Le recyclage des cadres après l'épuration 92

La formation proprement dite dans l'administration publique 92

III.3.2. L'ADMINISTRATION PUBLIQUE DE DEVELOPPEMENT 93

III.3.3. LA NECESSITE D'UNE ADMINISTRATION EFFICACE 94

CHAPITRE QUATRIEME 96

SECTION 1. L'AVENEMENT D'UN LEADERSHIP ALTERNATIF DANS LA POLITIQUE CONGOLIASE 96

IV.1.1. L'URGENCE D'UN PROJET DE SOCIETE ALTERNATIF 99

IV.1.2. NECESSITE DU CHANGEMENT DE MENTALITES ET DE CULTURE POLITIQUE. 101

Section 2. PROFIL D'UN NOUVEAU LEADERSHIP DE LA CLASSE POLITIQUE CONGOLAISE 102

IV.2.1. VERTUS INTELLECTUELLES 103

§.1. Les qualifications d'élite 103

§.2. Une large et bonne culture politique 104

§.3. Demeurer constamment dévoué à la cause de la communauté 104

§.4. Une classe politique créatrice d'idées nouvelles 105

IV.2.2. VERTUS MORALES ET SOCIALES 106

§.1. Une classe politique honnête (l'honnêteté) 106

§.2. La générosité patriotique 106

§.3. L'ouverture d'esprit et de coeur 106

§.4. La constance 107

IV.2.3. VERTUS POLITIQUES 108

§.1. Visionnaire 109

§.2. Etre fédérateur 109

§.3. Un démocrate rigoureux et juste 110

§.4. Combatif courageux 110

SECTION 3. L'HOMME CONGOLAOS CAUSE ET SOLUTION A LA CRISE CONGOLAISE 111

IV.3.1. RESTAURER L'ETAT CONGOLAIS EN LE DOTANT DES ATTRIBUTS DE LA SOUVERAINETE ET DE LA GOUVERNANCE 111

§.1. Une classe Politique Responsable 112

§.2. Une justice indépendante et impartiale 113

§.3. Une Armée Républicaine et performante 114

§.4. Une Administration publique stable, neutre et efficace 115

CONCLUSION 118

BIBLIOGRAPHIE 121

TABLE DE MATIERES 126

* 1 MWIFI BODIBATU Madeleine Marie., l'Avènement d'un leader constructeur du Congo démocratique, éd. Harmattan, Paris, 2007, p. 10

* 2 MUGARUKA Richard., l'Education civique des élites Congolaise dans un pays en crise des repères, Kinshasa, éd. Cepas, 3 tomes, 2010, p. 235.

* 3 MULUMBA KABUAYI Fredy., La responsabilité des intellectuelles dans la crise en RD Congo. Ed. Le potentiel, Kinshasa RDC, 2007, p 7.

* 4 MWABILA MALELA., Médiocrité présumée de la classe politique Congolaise, In potentiel, n°2732, janvier 2002

* 5 FWELEY DIANGITUKWA., Lettre à tous les Congolais. Savoir gouverner et servir la République, éd. Afrique Nouvelle, Suisse, 2003, p. 11

* 6 MBWEBWE KABUYA., La RDC malade de sa classe politique : les coulisses du dialogue inter congolais, Paris, éd. Harmattan, 2005, p. 10.

* 7 KASESE Jean-Denis, Cours de méthodologie en Sciences Politiques, L1 SPA, UPN, 2011-2012, Inédit.

* 8MULAMBA KABUAYI Fredy., Op cit. p. 14

* 9 FWELEY DIANGITUKWA.,Op cit, p. 21

* 10 PINTO et GRAWITZ., cité par MUKOKA N'SENDA, Séminaire de Science administrative, Cours Inédit, L1 SPA, UNIKIN, 2005-2006

* 11 CAMPENHOUDT L., Manuel de recherche en Sciences Sociales, 2ème édition, Dunod, Paris, 1995, p. 205

* 12 POLITZER G., Principes élémentaires de philosophie, éd. Sociales, Paris, 1977, pp. 156-160

* 13 SHAMUANA MABENGA, Cours déjà cité

* 14 MAXIME CRENER et Bernard, MONTEIL., Principes de management, Paris, éd. Presse de l'Université de Québec, 1981, p, 406

* 15 BONGELI YEIKELO Emile., Cours de Sociologie politique, FSSAP, G3 SPA, UPN, 2010-2011, Inédit

* 16 NGOMA BINDA., Op cit, p.349

* 17 HOUSE., Cité par Gaby José ABABA, Le leadership et le phénomène du pouvoir dans l'organisation, diplôme d'étude supérieur, Dakar, 2007

* 18 Idem

* 19 D'SOUZA Anthony., Diriger avec efficacité, Vol 3, Kinshasa, 2ème éd. Médiaspaul, 2005, p. 46

* 20 D'SOUZA Anthony., Leadership, traduit de l'anglais par Paul KOMBA, en trois tomes, Kinshasa, éd. Paulines, 2002, p. 54

* 21 Ibid., p. 25.

* 22 SHAMUANA MABENGA Jonas, Cours déjà cité.

* 23 NIEMBA SOUGA Jacob, Cours d'introduction à la Science politique, G1 SPA, UPN, 2008-2009, Inédit.

* 24 Ibid. p. 10.

* 25 KIALUTA DENIS., L'engagement politique du chrétien, Ed. L'Epiphanie, Kinshasa, 1993, p. 10.

* 26 Pierre de QUIRINI., Expliquez-moi la démocratie, éd. L'Epiphanie, Kinshasa, 199 p. 9.

* 27 GAETANO MOSCA, cité par D. Gaxie., Les professionnels de la politique, Paris, éd. PUF, 1974, P. 11.

* 28 http// : www.toupie.com / définitions des termes juridiques. Consulté le 14 juillet 2013

* 29 Gaxie, D., Op. cit, p. 12.

* 30 Larousse Dictionnaire Français 2010.

* 31 BOLA N'TOTELE, Cours d'introduction à la science administrative, G1 SPA, UPN, 2008-2009, Inédit.

* 32 Traité de science administrative, Cité par MUKOKA N'SENDA, Méthodologie et épistémologie de la science administrative, cours inédit, L1 SPA, Unikin, 2010-2011

* 33 Traité de Science Administrative, Cité par MUKOKA N'SENDA, cours de méthodologie et épistémologie de la science Administrative, L1 SPA, UNIKIN, 2010-2011.

* 34 Charles DEBBASCH., Sciences administratives, Paris, éd. Dalloz, 1980, p. 15

* 35 Pierre GUIHOT., Lexique de termes administratifs, Paris, Dalloz, 1985, p. 45

* 36 MAKWALA MA MAVAMBU., cité par DILOLO KABWATILA, l'administration publique congolaise : Quel model du management pour son développement, TFC en SPA, UNIKIN, 2008-2009

* 37 NGOMA BINDA., Op cit, p. 98

* 38 Lire à ce sujet BABUDA MALIBATO., Education civique et politique, Kinshasa, éd. Samafor, 1981, p. 81

* 39 NGOMA BINDA., Op. cit, p. 100

* 40 NGOMA BINDA., Op. cit, p. 337

* 41 Ibid., P. 338

* 42 NGOMA BINDA., Op. cit, p. 338

* 43 Idem

* 44 Idem

* 45 Lire à ce sujet, MUTUZA KABE, éthique et développement, cas du Zaïre, Kinshasa, éd. Azandé, p. 24.

* 46 NGOMA BINDA., Op. Cit, p. 309.

* 47 Idem

* 48 NGOMA BINDA, cité par KANSIETOKO NSENDA, l'élite politique face à la crise politique en RDC, mémoire de licence en SPA, Unikin, 2009-2010.

* 49 NGOMA BINDA, « La conscience politique : fondement du civisme de la paix et du développement du Zaïre » In Zaïre-Afrique, n°1987, pp. 133-135.

* 50 Idem.

* 51 NGOMA BINDA., la formation civique et politique comme préalable de la démocratie : la démocratie en Afrique, Kinshasa, éd. Presses africaines pour la paix, 1992, pp. 107-109.

* 52 BAMBI MONGA., Le développement par l'éducation à la société, Kinshasa, éd. PUK, 2006, p. 29

* 53 NGOMA BINDA., Op. cit, p. 314.

* 54 Idem

* 55 BONGONGO Michel, Education à la citoyenneté, cours inédit, G1 SPA, UPN, 2008-2009.

* 56 MUKABA MBUTU., Cours de civisme et développement, Kinshasa, Université de Kinshasa, 4ème édition, 1988

* 57 Idem

* 58 MULUMBA KABUAYI Freddy., op.cit, p. 14

* 59 NGOMA BINDA., op. cit, p. 123

* 60 KAYEMBE SHMBA., armée et démocratie, Kinshasa, éd. Engagement social, 1996, p. 9

* 61 MUPINGANAYI Bruno., Vers la faillite de la démocratie en Afrique, cas du Zaïre, Kinshasa, éd. Cari, 1999,

p. 100.

* 62 NGUB'USIM., L'élite meneur d'hommes et agent de transformation, (In SABAKINU KIVULU sous la direction de) Elite et démocratie en RDC, Kinshasa, éd. PUK, 2000.

* 63 MUPINGANAYI Bruno., Op cit, p. 101.

* 64 Idem.

* 65 Lire à ce sujet : Jean ZIEGLER, Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent, Paris, éd. Fayard, 1996.

* 66 Lénine., L'impérialisme stade suprême du capitalisme, Paris-Moscou, éd. Sociales, 1971, p. 29.

* 67 MUPINGANAYI Bruno, Op.cit, pp. 104-106.

* 68 Jacques ATTALI., C'était François Mitterrand, paris, éd. Fayard, 2005, p. 9.

* 69 http/ : www.7sur7.org / consulté le 15 juillet 2013

* 70 FWELEY DIANGITUKUA., op. cit, p. 112

* 71 Idem

* 72 ATTALI Jacques, Op cit, p. 10

* 73 MUPINGANAYI KADIAKUIDI Bruno., Op cit, p. 107.

* 74 MBWEBWE KABUYA., op cit, p. 12.

* 75 Idem

* 76Abdoulaye WADE, Cité par KABUYA LUMUNA, Sociologie politique, cours Inédit, L2 SPA, UNIKIN, 2004-2005.

* 77 BOYENGA BOFALA Fréderick., Au nom du Congo Zaïre et de son peuple, Paris, éd. Publisud, 2011, p. 44.

* 78 LOKA-NE-KONGO., La responsabilité de la classe politique dans le prolongement de la transition démocratique en RDC, (In SABAKINU KIVULU sous la direction de) Elites et démocratie en RDC, Kinshasa, éd. PUK, 2000, p. 86

* 79 TSHISUNGU LUBAMBA, Histoire politique du Congo, G2 SPA, UPN, 2009-2010, Cours Inédit.

* 80 TALA-NGAI Ferdinand., DRC de l'an 2001 : Déclin ou déclic ? éd. Analyses sociales, 2001, p. 34.

* 81 BIEBIE EKALABO J.C., Les chances pour une nouvelle génération politique en RDC, (In SABAKINU KIVULU sous

la direction de) Elites et démocratie en RDC, Kinshasa, éd. PUK, 2000, p. 136.

* 82 KALAMBAYI TAMBWE, La responsabilité des élites politiques dans le processus de l'effondrement de l'Etat en RDC, mémoire de licence en SPA, Unikin, 2002-2003.

* 83 TALANGAYI Ferdinand., Op cit, p. 39.

* 84 http// : www.congomagazine.com / dans la recherche d'un compromis politique/ consulté le 15 juillet 2013

* 85 LUBANZA MUKENDI, La problématique du renouvellement de la classe politique à l'épreuve de la crise de

légitimité, In cahier du Potentiel, reconstruire l'Etat, février 2013.

* 86 BIEBIE EKALABO., Op cit, p. 89.

* 87 MBWEBWE KABUYA., Op cit, p. 11.

* 88 TALANGAYI Fernand., Op cit, p. 41.

* 89 Tshisungu Lubamba, Cité par KALENGA MBALA, Le processus de démocratisation en République

Démocratique du Congo, TFC en SPA, UPN, 2009-2010.

* 90 Meeting populaire de Laurent Désiré Kabila au stade de Mbadaka dans la province de l'Equateur, mai 1997

* 91 BIBIE EKALABO., Op cit, p. 137

* 92 Idem

* 93 http/ : www.congovision.com / consulté le 9 avril 2013.

* 94 RUBERWA Azarias., Notre vision de la république démocratique du Congo, bilan d'une action esquisse d'un projet, Paris, éd. Harmattan, 2006, p. 69

* 95 http// : www.lescongolais.cd// la classe-politique congolaise// la fin d'une époque. Consulté le 15 avril, 2013

* 96 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 490.

* 97Fweley DIANGITUKUA., Op cit, p. 65.

* 98 MWABILA MALELA., Article cité

* 99 Richard MUGARUKA., Op. cit, p. 420

* 100 Idem

* 101 Le manifeste du Renouveau congolais à l'aube de la troisième république, comportement des membres de la classe politique dirigeante au Congo, 2007, p. 7

* 102 Modeste MUTINGA., conférence débat sur médiocrité de la classe politique congolaise, 24 janvier 2003, à l'hôtel Memling.

* 103 Le manifeste du renouveau, Art. cit, p. 8.

* 104 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 276.

* 105 MULUMBA KABUAYI., Op cit, p. 13.

* 106 MBWEBWE KABUYA., Op cit, p. 11.

* 107 NGOMA BINDA., Op. cit, p. 100. 371.

* 108 NGOMA BINDA., Op. cit, p. 377

* 109 Idem

* 110 MPONGO BOKAKO Edouard., Institution politique et droit constitutionnel, Kinshasa, éd. Universitaires africaines, 2001, p. 46.

* 111 TOENGAHO LUKONDO Faustin., Grand services publics, Cours inédit, G3 SPA, UPN, 2010-2011.

* 112 http// : www.wikipedia.com / consulté le 23 Avril, 2013.

* 113 MPONGO BOKAKO Edouard., Op cit, p. 47.

* 114 www.google.com// lexique de termes juridiques. Consulté le 9 août 2013.

* 115 KABUYA LUMUNA., Op cit, p. 57.

* 116 BOLA N'TOTELE, Cours de droit administratif, G2 RI, Unikin, 2006-2007, Inédit

* 117 Lire à ce sujet, DIANGITUKUWA FWELEY., Qui gouverne le Zaïre ou la république des copains ?, Paris, éd. Harmattan, 1997, pp. 46-54.

* 118 NGAL Géorges., Reconstruire la RDC : Un projet de société, Kinshasa, éd. Etudes africaines, 2006, p. 41.

* 119 DIANGITUKWA FWELEY., Op cit, p. 61.

* 120 DIANGITUKWA FWELEY., Op cit, p

* 121 http// : www.congomagazine.com // les gouvernements de la troisième république. Consulté le 5 août 2013

* 122 KIZUSI NDANGOY, l'élite politique en RDC : cas des membres du gouvernement GIZENGA, mémoire de licence en SPA, Unikin, 2008-2009.

* 123 http// www.7sur7.cd. Les actions du gouvernement. Consulté le 23 juillet 2013.

* 124 MULUMBA KABUAYI Fredy., Op cit, p. 13.

* 125 NGOMA BINDA., Op cit, p. 317.

* 126 Ibid, p. 318.

* 127 Idem

* 128 NGBELU, Anthropologie politique, L1 SPA, UPN, 2012-2013, Cours Inédit

* 129 KA MANA., l'invention et la refondation de l'Etat en RDC, Goma, éd. RECIP, 2012, p. 5.

* 130 Ibid., p. 56.

* 131 CHOMSKY., Cité par KA MAMA, p. 45.

* 132 TREFON Théodore., Ordre et désordre à Kinshasa ; Réponse populaire à la faillite de l'Etat, Paris, éd. Harmattan, 2004, p. 49.

* 133 MAREAU DEFARGES., La gouvernance, Paris, coll. Que sais-je ? PUF, 2003, p. 9

* 134 GAUDIN J.P., cité par Richard MUGARUKA, Op cit, p. 129.

* 135 MAREAU DEFARGES., Op cit, p. 14.

* 136 MAREAU DEFARGES., Op cit, p. 16

* 137 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 200.

* 138 Voire la constitution de la RDCtelle que modifiée par la Loi n°11/002 du 20 janvier 2011.

* 139 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 202.

* 140Foreign Policy Magazine, Failled states indes, jul/aug 2005.

* 141 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 505.

* 142 Idem

* 143 Lire le quotidien le potentiel, n°5268 du lundi 04 juillet 2011, sous le titre la Balkanisation de la RDC, échec et mat !

* 144 Rapport du conseil de sécurité des Nations Unies, résolution 1991 du 28 juin 2011.

* 145 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 447

* 146 FWELEY DIANGITUKUA., Op cit, p. 67

* 147 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 409

* 148 Ibid, p. 410

* 149 Selon le Rapport du Sénat Belge sur : «  l'exploitation et le trafic des richesses naturelles de l'Est du Congo », rapport datant du 5 mai 2010.

* 150 Lire dans le quotidien le Potentiel n° 23 du mercredi 25 mai 2011 à la page 2 «  au vu des recommandations formulées par la réunion du 24 mai 2011 au GHK

* 151 Professeur Abbé Richard MUGARUKA, intervenant dans une conférence-débat à notre d'âme de fatima sur « la guerre de l'Est et ses enjeux cachés » Juin 2011

* 152 Idm

* 153 Ka Mana, Op cit, p. 140.

* 154 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 564

* 155 Mengi, Problèmes et domaines sectoriel de l'Administration Publique Congolaise, Cours Inédit, L1 SPA, UPN, 2011-2012

* 156 http// : www.memoireonline.com// réforme de l'administration publique. Consulté le 14 août 2013

* 157 TSHISUNGU LUBAMBA, Loc cit.

* 158 TREFON Théodore., Parcours administratifs dans un Etat en faillite : Récits de Lubumbashi (RDC), Paris, éd. Harmattan, 2008, p. 85

* 159 MUGARUKA Richard., Op. cit, p. 490.

* 160 KAPANGA Ferdinand., Démocratie, Etat de droit et bonne gouvernance, Kinshasa, Ligues congolaise des électeurs (LCE), 2001, p.9

* 161 Ibid, p. 10.

* 162 KASHADILE BUKASA., Le tribalisme, mode de gestion politique et sources de tous les maux, Kinshasa, éd. Centre protestant et de définition, 2005, p. 43.

* 163 Ibid.

* 164 http// : www.mediacongo.com / consulté le 30 juillet 2013

* 165 IBULA MWANA., La consolidation du management public au Zaïre, Paris, éd. Pédou, 1984, p. 84.

* 166 Regard d'Afrique, Magazine, N°004 juillet-septembre 2005.

* 167 FWELEY DIANGITUKWA., Op cit, p. 56

* 168 NDELE BAMU., Ce que je crois, Kinshasa, éd. IFEP, 1992, p. 9

* 169 Gy ERMET., Cité par BASELE Daniele, Administration publique Pile et Face et diplomatie, Kinshasa, éd. Saint Paul, 2004, p. 84

* 170 Ibid, p. 85.

* 171 IBULA MWANA., Op cit, p. 94

* 172 MUPINGANAYI KADIAKUIDI., Op cit, p. 109

* 173 Idem

* 174 IBULA MWANA KATAKANGA., Op cit, p. 87.

* 175 Carlytho NZAZI, La politisation de l'administration publique sous la deuxième république (1965-1997) analyses et perspectives, TFC en SPA, UPN, 2010-2011

* 176 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 426

* 177 Idem

* 178 MWIFI BODIBATU., Op cit, p. 45

* 179 Lire en ce sujet : DIDIER MUMENGI., Sortir de la pauvreté, la révolution du bon sens. Ed. Universitaire Africaine, 2003, P. 49

* 180 Ibid

* 181 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 89

* 182 Ibid., p. 90

* 183 Le Président Joseph KABILA a déclaré dans une interview au journal Américain Herald Tribune, en 2009

* 184 MUGARUKA Richard., Op cit, p. 381

* 185 BINDA NGOMA., Op cit, p. 154

* 186 Idem

* 187 NGOMA BINDA., Op cit, p. 338

* 188 FWELEY DIANGITUKUA., Op cit, p. 61

* 189 NGOMA BINDA., Op cit, pp. 340-345

* 190 ALMOND et VERBA, Cité par OYANGANDJI Berthold, Cours d'Aspects politiques et Administratif du développement, L2 SPA, UPN, 2012-2013, Inédit

* 191 BONGONGO Michel, Cours d'Education à la citoyenne, FSSAP, G1 SPA, UPN, 2008-2009, Inédit

* 192 NGOMA BINDA, Théorie de la démocratie, Zaïre-Afrique, n° 246, 1990

* 193 Idem

* 194 NGOMA BINDA, Cité par Michel BONGONGO., Citoyen, Qui es-tu ? Essai d'éducation à la citoyenneté, Kinshasa, IFEP, 2006, p. 14

* 195 NGOMA BINDA., Op cit, p. 359

* 196 Idem

* 197 Lire la constitution de la RDC telle que modifiée par la loi n°11/002 du 20 janvier 2011.

* 198 WILLAME J.C., Les « Faiseurs de paix » au Congo, Gestion d'une crise internationale dans un Etat sous

tutelle, Bruxelles, 2007, pp. 162-163






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera