Problématique du leadership responsable de la classe politique congolaise. Regard sur l'administration publique de la troisième république.par CARLYTHO NZAZI LENGI Université Pédagogique Nationale (UPN) - Licence en sciences politiques et administratives 2012 |
I.3.2. LES LEADERS DE FABRICATION OCCIDENTALEIl est impérieux de rappeler ici que l'Afrique voit son indépendance politique essentiellement à l'ex-union Soviétique et dans une faible mesure à la Chine. L'Union Soviétique, membre permanent du conseil de sécurité de nations unies, avait tous mis en oeuvre tout au long de la guerre froide pour harceler les puissances coloniales à libérer ce que les Soviétiques appelaient : « peuples d'orient »65(*). Grâce à l'action de l'union Soviétique, conjuguée aux retombées de la deuxième guerre mondiale, les peuples colonisés prirent consciences de leurs conditions d'opprimés et à l'intérieur, les voix se sont levées parmi les indigènes pour exiger l'indépendance politique. Ce courant devenu très fort vers les années 1960, a obligé l'occident à accorder, malgré lui, l'indépendance à la plupart des pays colonisés, mais dans les conditions d'impréparation totale. La proclamation des indépendances, en Afrique, avait soulevé, en occident, deux graves problèmes, l'un de la guerre froide dont personne dans la conjoncture politique de l'époque ne pouvait imaginer l'issue et l'autre des usines européennes non encore converties à de nouvelles technologies66(*). Pour atteindre ces objectifs, il fallait supprimer, sur la scène politique africaine, des leaders charismatiques à cause de leur indépendance d'esprit pour les remplacer par d'autres plus favorables à la poursuite des objectifs ci-haut déclarés. Ces autres sont ceux que nous appelons ici, les leaders de fabrication occidentale, ils étaient le plus souvent recrutés et remaniés dans la violence aux moyens des coups d'Etat que l'on appelait aussi à l'époque `démocratie à parti unique ». ces leaders se sont retrouvés sur la scène politique, non pas par la volonté de leurs peuples, mais bien par celle de l'occident qui leur assignait des tâches à remplir67(*) : Ø la sauvegarde des intérêts de l'occident ; Ø la lutte contre le communisme en Afrique Ceux qui remplissaient bien cette mission, recevaient tout de l'occident : l'argent, les honneurs, la longévité au pouvoir et, ceux qui s'en acquittaient mal étaient sans pitié, remaniés au risque de vie, au moyen des violents coups d'Etat. François Mitterrand, président Français, n'a-t-il pas déclaré, au dernier semestre de l'année 1993, « Que le temps où la France préparait des coups d'Etat en Afrique est déjà révolu68(*) Après la chute du communisme et à la suite de la conversion des usines européennes, les raisons qui justifiaient le soutien de l'occident aux leaders de cette espèce ont disparu, d'où la persistante de la déclaration du président Mitterrand. La mission de l'occident accomplie, les instruments d'exécution sont restés sur terrain et cherchent à s'y maintenir par leurs propres moyens, notamment en légitimant leur pouvoir par la caution populaire, pour ceux qui sont encore au pouvoir. Ces leaders ont de l'expérience politique, ils savent manier et manipuler les scènes politiques, ils ont l'argent et les armes, mais aussi le soutien de leurs parrains occidentaux, malheureusement, il leur manque l'adhésion populaire et le charisme du métier. Pour les leaders de fabrication occidentale ; la politique est une profession, un métier et non un mandat, d'où la résistance à quitter la scène politique même après l'échec aux élections. Il sied, de rappeler, que même à l'heure actuelle, l'occident continu à imposer dans le pays africains et en RD congo en particulier, des leaders fabriqués par lui, toujours dans le but de sauvegarder les intérêts de ces derniers. Malgré l'organisation des élections aux apparences démocratiques dans la plupart des pays. L'occident fabrique et impose des leaders ou dirigeant contre la volonté du peuple69(*). Pour FWELEY DIANGITUKUA les occidentaux ne soutiennent pas et ne soutiendront jamais l'émergence de la démocratie en Afrique qui échoue est plus intéressante que l'Afrique qui réussit70(*). Les relations entre l'occident et l'Afrique, particulièrement la RDC sont des relations inégalitaires selon le modèle des rapports centre-périphérie, fondées sur la suprématie écrasante des anciens pays colonisateurs. Pour toutes ces raisons et pour tant d'autre la RDC est encore prisonnière du colonialisme que nous avons connu dans un passé récent. Nous vivons sous une menace d'une domination et imposition perpétuelle de l'occident sur tous les plans politique, économique, militaire, technologique, culturel et spirituel71(*). L'occident a formé beaucoup de ces leaders, les uns sont en activités et les autres en stand by, mais tous constituent un frein au développement de notre pays72(*). Pour sortir de l'impasse dans laquelle le pays se trouve, nous devons mettre en place des leaders charismatiques par lesquels un développement durable doit s'établir. Car les modèles fabriqués et imposés de l'extérieur échappent trop souvent aux réalités locales et spécifiques de notre pays. Vu leurs impréparations et improvisation en politique. * 65 Lire à ce sujet : Jean ZIEGLER, Les nouveaux maîtres du monde et ceux qui leur résistent, Paris, éd. Fayard, 1996. * 66 Lénine., L'impérialisme stade suprême du capitalisme, Paris-Moscou, éd. Sociales, 1971, p. 29. * 67 MUPINGANAYI Bruno, Op.cit, pp. 104-106. * 68 Jacques ATTALI., C'était François Mitterrand, paris, éd. Fayard, 2005, p. 9. * 69 http/ : www.7sur7.org / consulté le 15 juillet 2013 * 70 FWELEY DIANGITUKUA., op. cit, p. 112 * 71 Idem * 72 ATTALI Jacques, Op cit, p. 10 |
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