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Incidence de la consommation du bois par la construction en pisé sur les écosystèmes forestiers qui jouxtent la ville de Butembo.


par Jonathan AHADI MAHAMBA
Université Catholique du Graben (UCG/Butembo RDC) - Graduat en agronomie générale 2019
  

Disponible en mode multipage

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
« E.S.U. »
UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN
« UCG »

BP : 29 BUTEMBO

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

INCIDENCE DE LA CONSTRUCTION EN PISE
SUR LES ECOSYSTEMES FORESTIERS QUI
JOUXTENT LA VILLE DE BUTEMBO

Par : AHADI MAHAMBA Jonathan

Travail de fin de cycle présenté et défendu en vue de l'obtention du diplôme de gradué en sciences agronomiques

Option : Agronomie générale

Directeur: Prof. Dr. Ir. MUHINDO SAHANI WALERE

Encadreur : Msc. Ir. MUMBERE MUSAVANDALO Charles

Année académique: 2018-2019

Version_Draft

i

EPIGRAPHE

« Planter un arbre, c'est l'une des très rares actions humaines qui puisse être qualifiée
d'altruiste. Un individu plante un arbre pour ses enfants, ses petits-enfants ou même ses
arrière-petits-enfants, mais jamais pour lui-même
.» Seymour, 1983.

II

DEDICACE

Je dédie ce travail à, Mon Père SEDEKIA MUKAMA, Ma Mère KAVIRA Darlose, Tous mes Petits Frères, Ma petite soeur Gracia,

III

AHADI MAHAMBA Jonathan

REMERCIEMENTS

La production de ce travail de fin de cycle a nécessité l'apport d'un réseau que nous tenons ici à remercier chaleureusement.

En premier lieu nous remercions Dieu tout puissant qui a manifesté sa bonté envers nous en nous accordant la force, la santé, l'intelligence tout au long de la réalisation de ce travail.

Ensuite nos remerciements s'adressent au Dr. Professeur MUHINDO SAHANI qui a accepté de diriger ce travail ainsi que à l'assistant Ir. MUMBERE MUSAVANDALO Charles qui n'a cessé d'être au côté de nous pour nous encadrer pendant la réalisation de toutes les étapes des investigations. Leurs remarques, corrections et suggestions nous ont permis d'améliorer ce travail.

Nous remercions également la faculté de sciences agronomiques de l'Université Catholique du Graben représentée par son doyen le Professeur PALUKU MUTIVITI Gilbert pour les différentes lettres dont nous avons été bénéficiaires durant le travail de terrain. Nous ne pouvons pas nous taire face aux apports intellectuels de nombreux professeurs, chef de travaux et assistants enseignant au sein de la faculté des sciences agronomiques qui nous ont permis d'être à même de réaliser ce travail. En particulier le professeur Paul VIKANZA et l'assistant MBUSA WASUKUNDI pour leur bienveillance en nous proposant certaines remarques par rapport à l'approche méthodologique.

Nous exprimons également notre reconnaissance à tous les membres de notre famille qui n'ont cessé de nous supporter dans presque tous les aspects, chacun en ce qui le concerne. Spécialement à mon Père SEDEKIA MUKAMA qui a financé ce travail de recherche et à ma grand-mère qui a accepté de me prendre en charge durant mon séjour d'étude à Butembo.

Nous ne terminerons pas ces remerciements sans reconnaitre l'apport de tous nos enquêtés particulièrement celui de Papa Anselme du service de l'environnement de la mairie de Butembo et de tous ceux qui ont donné des indications nécessaires dans la récolte des données. Nous tenons à remercier également tous nos camarades avec qui nous avons enduré les exigences de la formation. Particulièrement à mon ami et frère MUHINDO KAVAINDA Olivier, à VIVUYA MASTAKI Yvette, MUMBERE KATRUFU Bienvenu, LWANZO KISONIA Nelly, MASIKA VINGI Rachel.

iv

RESUME

Cette étude porte sur l'analyse de l'impact de l'accroissement du tissu urbain et de la construction d'habitats en pisé sur les écosystèmes forestiers qui jouxtent la ville de Butembo. Cette analyse passe par l'évaluation des types d'habitat tout en mettant en évidence la typologie des essences forestières fournissant les perches dans le milieu d'investigation. Elle porte également sur la détermination de la quantité moyenne de bois incorporée dans les maisons en pisé.

La méthodologie se base essentiellement sur quatre étapes : (i) l'exploitation des archives, (ii) l'inventaire d'habitats en pisé dans la ville ; (iii) les observations, en fin (iv) les enquêtes. Au court de l'exploitation des archives, l'évolution de la population de Butembo présente une croissance avec un taux moyen d'accroissement annuelle de 4,7%. La population est irrégulièrement répartie au sein de la ville. De cette population sans cesse croissante, la majeure partie des ménages vit dans les habitats en pisé soit 67,7%.

Les perches étant un matériau de bases de la construction en pisé, sa commercialisation attire de plus en plus des nouveaux adhérents. Les origines de ces derniers sont diversifiées selon les communes. La majorité provient de Musienene, Bunyuka, Butuhe. Les caractéristiques dendrométriques des perches révèlent un diamètre inférieur à 9 cm pour la plus part avec un volume moyen d'une perche envoisinant 0,017 m3.

Les espèces utilisées dans la construction d'habitat en pisé sont essentiellement Acacia mearnsii, Eucalyptus sp. Les autres essences forestières sont utilisées en faible proportion. Il s'agit notamment de : Alstonia congensis, Cordia abyssinica. Avec une moyenne de 7 personnes par ménage, l'estimation du nombre total d'habitats est de 128 567 habitats avec 67,7% d'habitats en pisé. Le volume moyen du bois incorporé dans une maison en pisé qui s'élève à 5,66 m3. Le volume total du bois incorporé dans les maisons en pisé en ville de Butembo est estimé à 492 646,4 m3 de bois essentiellement exotique.

V

ABSTRACT

This study focuses on the analysis of the impact of increasing urban fabric and the construction of cob habitats on the forest ecosystems adjacent to the town of Butembo. This analysis involves the evaluation of habitats types while highlighting the typology of forest species providing perch in the research environment. It also deals with the determination of the average amount of wood incorporated into cob houses.

The methodology is essentially based on four steps: (i) the exploitation of the archives, (ii) the inventory of cob habitats in the city; (iii) the observations, at the end (iv) the surveys. In the course of the exploitation of the archives, the evolution of the population of Butembo presents a growth with an average annual growth rate of 4.7%. The population is irregularly distributed within the town. From this ever-growing population, the majority of households live in cob habitats, in 67.7%.

The poles are a basic material of building cob, its marketing is attracting more and more new members. The origins of the poles are diversified according to the municipalities. The majority comes from Musienene, Bunyuka, Butuhe. The dendrometric characteristics of the perch reveal a diameter of less than 9 cm for many of them and with an average volume of a perch of around 0.017 m3.

The species used in the construction of adobe habitat are mainly Acacia mearnsii, Eucalyptus sp. Other tree species are used in small proportions. These include: Alstonia congensis, Cordia abyssinica. With an average of 7 people per household, the estimate of the total number of habitats is 128,567 habitats with 67.7% of cob habitats. The average volume of wood incorporated into a cob house is 5.66 m3. The total volume of wood incorporated into rammed earth houses in Butembo town is estimated at 492 646.4 m3 of mainly exotic wood.

vi

SIGLES ET ABREVIATIONS

C.E.R.A : Cellule économique de Rhône-Alpes

C.E.A : Commission économique pour l'Afrique

P.R.B : Population Référence Bureau

ADEME : Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie

I.T.A.V : Institut Technique Agricole et Vétérinaire

AGEDUFOR : Appuis à la Gestion durable de foret de la RDC

FAO : Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et l'alimentation

Fc : Franc congolais

GPS : Global Positionning System

UN-Habitat : United Nations-Habitat

GTA-RDC : Groupe de Travail Abris RDCONGO

RDC : République Démocratique du Congo

VII

viii

ix

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

RESUME iv

ABSTRACT v

SIGLES ET ABREVIATIONS vi

TABLE DES MATIERES vii

LISTE DE FIGURES ix

LISTE DES TABLEAUX ix

0. INTRODUCTION 1

0.1 Problématique de l'étude 1

0.2 Question de recherche 2

0.3 Hypothèses 3

0.4 Objectifs 3

0.5 Intérêt du sujet 3

0.6 Délimitation et subdivision de l'étude 3

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE 4

1.1 Usages du bois 4

1.3 Marché du bois 5

1.4 Le bois d'oeuvre en RDC 5

1.5 Apport de la sylviculture dans l'approvisionnement en bois d'oeuvre 6

1.6 Relation entre l'accroissement démographique et la demande de logement 6

CHAPITRE 2: MILIEU, MATERIEL ET METHODE 7

2.1. Milieu d'étude 7

2.2.1 Situation géographique 7

2.2.2 Contexte physique 7

2.2.3 Contexte socio-économique 8

2.2.4 Subdivision administrative de la ville et paysage urbain 8

2.2. Matériels 10

2.3. Méthodologie 10

2.3.1 Collecte des données 10

2.3.2. Analyse et traitement des données 12

CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION 14

3.1. Accroissement de la population urbaine de Butembo 14

3.2. Repartions des types d'habitat 15

3.3. Les perches en ville de Butembo 16

3.3.1. Le marché des perches 16

3.3.2. Ancienneté dans la profession de vente des perches 17

3.3.3 Prix de vente d'une perche 17

3.3.4 Espèces vendues et leurs usages 18

3.3.5 Origine des perches 19

3.3.6. Caractéristiques dendrométriques des perches vendues 19

3.3.7 Défis de la quantification de la demande annuelle des perches 20

3.4. Quantification de bois dans les maisons en pisé 21

3.5. Espèces convoitées par les pisées en ville de Butembo 21

3.6. Consommation totale de bois par les pisées en ville de Butembo 22

CONCLUSION 24

BIBLIOGRAPHIE 25

ANNEXES a

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête pour les ménages a

Annexe 2 : Guide d'entretien avec les vendeurs des perches c

Annexe 3 : Données brutes de l'inventaire d

Annexe 4 : Données brutes du mesurage des perches e

LISTE DE FIGURES

Figure 1 carte de la ville de Butembo et ses communes (source : SAHANI, 2011) 9

Figure 2 Evolution démographique de la population de Butembo 14

Figure 3 Répartition de la population dans les communes de la ville de Butembo en 2018 15

Figure 4 Réparation de types d'habitats selon leur proportion dans les communes de Butembo

15

Figure 5 Géospatialisation des marchés de perches visités 16

Figure 6 Ancienneté des vendeurs dans les métiers de la vente des perches 17

Figure 7 Prix moyen d'une perche à Butembo dans les communes 18

Figure 8 Origines d'approvisionnement des perches à Butembo selon les communes 19

Figure 9 Distribution des perches dans les classes diamètres 20

Figure 10 Les espèces utilisées selon leurs proportions 22

Figure 11 Proportion en volume selon les communes 23

Figure 12 Marchés de perches à Butembo 23

Figure 13 Maison en pisé en cours de construction 23

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Quantification de bois consommé pour faire une maison en pisée 21

Tableau 2 Données brutes de l'inventaire d'habitat en ville de Butembo d

Tableau 3 Données brutes du mesurage de perches e

Tableau 4 Distribution des fréquences de diamètres de perches e

1

0. INTRODUCTION

0.1 Problématique de l'étude

Dans son rapport « the World Urbanization Prospects » de 2018, l'ONU montre que 55% de la population mondiale vit dans le milieu urbain. D'ici 2050, ce chiffre pourrait atteindre 68% toute chose restant égale par ailleurs. La majeure partie de la croissance de la population mondiale se produira en ville (P.R.B, 2004). L'Afrique, un continent en mutation, n'est pas en dehors de cette tendance bien qu'elle puisse appartenir au groupe formé des zones les moins urbanisées au monde avec seulement 38% de population urbaine. Nonobstant cette situation, l'Afrique représente la région du monde où les villes s'accroissent considérablement (C.E.A, 2015). Avec cette urbanisation progressive, la population urbaine devrait devenir majoritaire dans le future en Afrique (J. VERON, 2007). Un rapport de la banque mondiale sur l'urbanisation en Afrique stipule que cette population urbaine devrait doubler dans le vingt-cinq années qui suivent.

( http://www.banquemondiale.org/fr/news/pressrelease/2017/02/09/world-bank-report-

improving-conditions-for-people-and-businesses-in-africas-cities-is-key-to-growth consulté le 10 Décembre 2018). JACQUES VERON (2007) affirme que depuis les années cinquante la population urbaine des pays en développement s'accroit à un rythme (3,6%) supérieur à celui des pays développés (1,4%). Il souligne que l'Afrique présente une croissance urbaine la plus rapide que celle de l'Asie et de l'Amérique latine alors qu'en Europe celle-ci est la plus lente. Selon ses investigations, il ressort que les pays en développement sont le plus peuplé et comptent aujourd'hui le plus grand nombre de citadins. La RDC étant un pays en développement, elle n'est pas épargnée de ce fait.

Le développement et la croissance démographique ont engendré une pression sur les ressources naturelles et également une utilisation plus grande des terres pour le logement, l'industrie et les infrastructures (BOTO, s.d). Selon UNHABITAT (2010), l'augmentation de la population dans les villes africaines conduira à un accroissement exponentiel de la demande d'habitat et à l'étalement urbain. L'urbanisation en soi ne représente pas une bonne ou une mauvaise chose mais elle doit s'accompagner de l'amélioration du développement humain et de ses conditions de vie (MUTOMBO, 2014). C'est ainsi que la modernisation des infrastructures routières, des habitations existantes et les constructions neuves s'accroissent de plus en plus suite à ce phénomène. En effet, MOREAU (2012) estime que l'augmentation de la population et la diminution de la taille de ménage conduit non seulement à l'augmentation de l'ensemble de la surface habitable mais aussi à la flambé de la demande de bois d'oeuvre. En effet, le secteur de la construction figure parmi les principaux consommateurs du

2

bois (PARADIS et al., 2004). Le bois est de plus en plus utilisé dans la construction suite à ses vertus écologiques (puis carbone) et sa capacité de remplacer des produits plus coûteux en énergie (FRERE, 2017).

La République Démocratique du Congo connaît une croissance démographique. Actuellement, la population totale est estimée à 92 724 919 habitants en 2018 avec un taux de croissance de 3,30 % par an et une densité de la population de 39,53 habitants/km2 ( https://www.populationdata.net/pays/republique-democratique-du-congo/consulter le 10 Décembre 2018). La ville de Butembo a autant subit l'expansion urbaine exceptionnelle. L'augmentation de la population est passée de 9 653 en 1957 à 581 449 habitants en 2008 (SAHANI, 2011). En 2018, le nombre total de cette population a été évalué à 899 972 habitants selon la Mairie de Butembo.

Dans les villes de la RDC et particulièrement celle de Butembo, des constructions augmentent de plus en plus avec l'élévation de la fréquence d'apparition des maisons en brique vers le centre-ville et actuellement des maisons en planche en remplacement de celles en pisé qui subsistent toujours avec un usage modéré en bois (WASUKUNDI, 2015). Cette accroissements des maisons accentue les besoins en bois d'oeuvres et nécessite une augmentation des ressources ligneuses.

A la suite d'une crise d'aménagement des forêts, source première des produits ligneux, cette demande de plus en plus galopante risquerait de conduire à une récolte non contrôlée du bois dans les forêts. De part ce qui précède, il ressort une nécessité de déterminer la demande en bois d'oeuvre et d'estimer le potentiel des forêts tant naturelles que artificielles de la région pour assurer un équilibre. Ces informations souvent manquantes dans la région constituent une barrière à la gestion durable des écosystèmes forestiers.

L'accroissement du tissus urbain et la quantité des bois d'oeuvres récoltée pour la construction d'habitants ainsi que leur origine et les effets sur les écosystèmes forestiers sont autant des problèmes dans lesquels s'inscrit ce travail intitulé : « Incidence de la construction en pisé sur les écosystèmes forestiers qui jouxtent la ville de Butembo».

0.2 Question de recherche

La démarche scientifique de cette étude repose sur la question de savoir si l'accroissement du tissu urbain en dominance pisé entraine une déforestation ou une reforestation dans la région.

3

4

0.3 Hypothèses

Face à cette interrogation, l'hypothèse qui ressort est que l'accroissement du tissu urbain

entrainerait plus la reforestation que la déforestation en ces sens que les bois utilisés seraient produits par le boisement de la périphérie de la ville.

0.4 Objectifs

Ce travail de recherches a pour objectif d'analyser l'impact de l'accroissement du tissu urbain

et de la construction d'habitats en pisé sur les écosystèmes forestiers qui jouxtent la ville de Butembo. Il s'agit plus spécifiquement (i) d'évaluer les logements en ville de Butembo, (ii) d'analyser le marché des perches qui sont considérées comme un de matériaux de base pour la construction des maisons en pisé ainsi que leurs origines. Il consiste également de caractériser les perches vendues en ville de Butembo. En fin, par ces investigations nous parviendrons à déterminer la quantité moyenne de bois incorporée dans les maisons en pisé tout en focalisant l'attention sur la typologie des espèces utilisées.

0.5 Intérêt du sujet

Ce travail fournira un outil indispensable dans l'aide à la prise de décision dans le domaine

d'aménagement forestier. Les résultats qui émaneront de cette recherche permettront aux aménageurs des forêts de la région à se rendre compte du niveau de la demande et la provenance des perches dans le secteur de construction des maisons en pisé en ville de Butembo. De ce fait il sera aisé de développer des stratégies pour accroitre la productivité des forêts en produit ligneux tout en préservant les écosystèmes naturels. Quant aux habitants de la ville de Butembo, les résultats leurs permettront d'adopter un comportement allant dans le sens de la préservation des forêts naturelles et également intensifier la reforestation du milieu.

0.6 Délimitation et subdivision de l'étude

Cette étude s'étend sur l'ensemble de la ville de Butembo. De ce fait, quatre communes de la

ville ont été prises en compte pour la réalisation de cette dernière. Dans le temps, l'étude s'étend sur une période allant de janvier 2019 à juin 2019.

Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail est subdivisé en trois chapitres. Le premier présente le cadre théorique de l'étude en élucidant quelques notions relatives à l'étude. Le deuxième chapitre est consacré à la présentation du milieu, des matériels et de la méthodologie de l'étude. En fin, le troisième expose les résultats de l'étude et leurs interprétations. Les discussions des résultats sont aussi présentées dans cette partie du travail.

CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE

1.1 Usages du bois

Le bois est une matière ligneuse élaborée par un organisme vivant au milieu d'un écosystème (GHOMARI, s.d). Le bois peut être classé en différente catégorie suivant l'usage. Il s'agit des bois d'oeuvre (charpente, menuiserie, etc.), les bois d'industrie (industrie du panneau et du papier) et le bois de chauffage, etc. (GHOMARI, s. d).

Selon ADEME (2018), le volume de chaque arbre récoltable se répartit en trois compartiments selon leur usage potentiel :

? Le bois d'oeuvre (BO) se situe dans la base du tronc de l'arbre. Il concerne tous les bois dont la découpe minimale est de 20 cm de diamètre, de qualité suffisante pour être sciés ou déroulés, voire tranchés pour les billes de qualité exceptionnelle.

? Le bois d'industrie et bois énergie se situe dans la cime de l'arbre, dans les branches jusqu'à la découpe de 7 cm de diamètre, et pour les arbres sans bois d'oeuvre, dans la totalité des tiges.

? Le menu bois (MB) correspond aux petites branches de moins de 7 cm de diamètre. Il peut être valorisé en plaquette pour l'énergie, mais il est le plus souvent laissé en forêt pour des raisons économiques et environnementales (pour les sols pauvres et sensibles au tassement).

Dans les villes, le bois d'oeuvre peut être utilisé sous plusieurs formes selon la finalité. Il s'agit des structure et panneaux (Lamellé-collé, Carrelet multi-plis, Contreplaqué, face et contre-face, placage, etc.), la menuiserie (Parquet, escalier, portes, fenêtre, mobilier, ébénisterie, etc.). En plus, le bois d'oeuvre a une utilisation industrielle comme l'écran acoustique en milieu urbain, le fond de véhicule et de wagon ainsi que de conteneur, etc. Le bois est également utilisé dans la sculpture, dans la fabrication des manches d'outils et dans plusieurs autres usages qui requiert les différentes propriétés du bois (PATRICK M. ET MICHEL V., 2016).

1.2 Usages du bois dans la construction

Souple et léger, résistant mécaniquement et chimiquement, le bois possède de nombreuses qualités qui en font un excellent matériau de construction. Son utilisation présente des avantages écologiques, esthétiques, techniques et économiques (SOARES I. et al, 2010).

5

La charpente, les revêtements intérieur et extérieur, l'isolation en bois, coffrage et aménagement extérieur, ossature bois, poteau, poutre, bois empilé sont des différent usages courant du bois dans les constructions modernes (C.E.R.A, 2013).

Le bois est largement utilisé dans la construction pour les murs et les planchers, les poteaux, les divers appuis (fenêtres, portes), le coffrage, les échafaudages et les éléments de menuiserie, etc. (C.E.R.A, 2013).

1.3 Marché du bois

Jusqu'à 2007, plus de 90 % des exportations de bois de la RDC étaient destinées à l'UE. Cette proportion a néanmoins décliné rapidement et, en 2012, 40 % seulement des exportations étaient destinées à l'UE et 40 % à la Chine. À l'instar d'autres pays du Bassin du Congo, le marché domestique de la RDC est principalement approvisionné par du bois artisanal, c'est-à-dire récolté par un moyen simple (S. LAWSON, 2014).

1.4 Le bois d'oeuvre en RDC

La RDC possède l'une des plus grandes étendues de forêt tropicale du monde. Elle compte plus de forêts denses que tous les pays du Bassin du Congo réunis. Environ un dixième seulement des forêts de la RDC est actuellement affecté à l'exploitation, soit une proportion nettement inférieure à celle d'autres pays du Bassin du Congo. Au total, dix grandes compagnies forestières sont responsables d'environ 90 % de toutes les récoltes sous licence du pays. Selon plusieurs études, les volumes de bois issues de l'exploitation illégale dépassent les volumes de récolte officielle sous licence et enregistrée (S. LAWSON, 2014).

En effet, deux formes d'exploitation de bois d'oeuvre coexistent en RDC : (i) celle, essentiellement destinée à l'export, pratiquée par des compagnies industrielles, attributaires de grandes concessions forestières (187 000 ha en moyenne) exploitables selon les prescriptions de plans d'aménagement approuvés par l'administration et (ii) celle, qui couvre une très grande part du marché national, réalisée dans des permis artisanaux, voire sans permis. Il faut signaler l'existence d'un secteur informel très actif, utilisant du matériel d'exploitation de type industriel et réalisant parfois des coupes de grande envergure (AGEDUFOR, 2015).

Deux tiers des grumes récoltées en RDC sont de quatre espèces seulement : Sapeli (Entandrophragma cylindricum), Wenge (Millettia laurentii), Iroko (Milicia excelsa) et Afrormosia (Pericopsis elata), dont la dernière figure sur la liste de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES) (LAWSON S., 2014).

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7

1.5 Apport de la sylviculture dans l'approvisionnement en bois d'oeuvre

Depuis quelques décennies, les bonnes qualités technologiques des bois de plantations se confirment, notamment en dehors de leur aire d'origine. C'est pourquoi de nombreux opérateurs privés et publics s'intéressent à certaines espèces de reboisement pour la production de bois (CIRAD, 1999).

Certaines essences forestières semi-tolérantes ou tolérantes, caractéristiques des forêts peu perturbées (en opposition aux espèces héliophiles dominant les forêts secondaires), ont une croissance généralement lente et leur potentiel de reconstitution assez faible après une exploitation. La durabilité de la production dans ce cas, peut donc être assurée en préservant une dynamique de peuplement proche de l'état naturel, favorable à ces espèces par la sylviculture (GUITET S., 2014).

1.6 Relation entre l'accroissement démographique et la demande de logement

Les questions démographiques sont fondamentales pour le logement social car, en effet, les besoins de la population et leurs évolutions au plan territorial déterminent les besoins de logement. Pour évoquer les liens entre démographie et logement, trois points méritent d'être soulignés. D'abord la population à loger qui est en augmentation et apporter quelques explications sur cette hausse. Pour comprendre les besoins en logement, il faut aussi se pencher sur les phénomènes migratoires (ou sur le phénomène d'exode rural). Enfin, troisième point, il convient de s'intéresser à la question des ménages, tant qu'on se réfère à l'équation : un ménage égale un logement. Car, si le nombre de ménages augmente, il faut plus de logements. Le nombre de logements doit augmenter en parallèle à cette augmentation du nombre de ménages, sans négliger les variations d'évolution du nombre de personnes par ménage (DUMONT, 2015).

CHAPITRE 2: MILIEU, MATERIEL ET METHODE

2.1. Milieu d'étude

2.2.1 Situation géographique

La ville de Butembo est une de trois villes de la province Nord-Kivu dans la partie Nord-est de la République Démocratique du Congo. La ville est située entre 0°05' et 0°10' de latitude nord et 29° 17'et 29°18' de longitude Est. Elle se trouve à 17 km au nord de l'équateur (SAHANI, 2011).

2.2.2 Contexte physique

Dans ses travaux, VYAKUNO (2006) a classé la ville de Butembo parmi les hautes terres tièdes (1.400-2.000 m). La ville est constituée de trois grands ensembles géomorphologiques (SAHANI, 2011). Il s'agit en premier lieu de la vallée de la rivière Kimemi. En second lieu, des collines constituant l'axe Matembe-Vulamba à l'Ouest de la ville. Enfin, le troisième ensemble géomorphologique de Butembo est constitué des collines convexes plus basses à l'est de la Kimemi sur l'axe Katwa-Rughenda-Mukuna-Mavono. On remarque également à d'autres endroits des nombreuses vallées à fond plat, large et marécageuses. Cependant, les versants présentent un profil convexo-concave. Au niveau du centre-ville, le profil transversal est nettement en « berceau » (SAHANI, 2011).

La ville de Butembo jouit d'un climat subtropical humide mais tempéré par les montagnes. Sa température moyenne oscille autour de 18°C (KASAY, 1998, VYAKUNO, 2006 cité par SAHANI, 2011). Cependant cette température a de plus en plus tendance à la hausse. Les pluviométries annuelles sont presque régulières et la hauteur moyenne de pluie est située autour de 1400 mm. Néanmoins, la région connaît deux saisons pluvieuses de par la fréquence et la répartition annuelle des pluies : la petite, de mi-février à mi-juin et la grande saison couvrant la période allant de mi-juillet à fin décembre. Les deux maxima de la courbe ombro-thermique sont enregistrés respectivement en avril et en septembre (SAHANI, 2011) correspondant ainsi au double passage du soleil au zénith au cours d'une année.

La ville de Butembo a quasiment perdu sa végétation initiale suite à l'action anthropique. Malgré cela, une forêt relique peut être observée dans la réserve de l'ITAV constituant ainsi l'unique lambeau de forêt primaire à Butembo (SAHANI, 2011). La forêt climacique de montagne n'a persisté que dans quelques cantons sous-peuplés ainsi que sur les quelques sommets des massifs isolés car la contrée a fait l'objet depuis trois siècles d'une déforestation systématique (KASAY, 1988 cité par SAHANI, 2011). On observe essentiellement des espèces ligneuses exotique comme Eucalyptus sp, Grevillea roubusta, etc. Les essences comme

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Leucaena leucocephala, Calliandra calothyrsus, Albizia sp., Eurythrina sp., Grevillea robusta sont utilisées dans le système agroforestier (SAHANI, 2011).

2.2.3 Contexte socio-économique

La population de la ville de Butembo est majoritairement d'ethnie Nande, appelée traditionnellement Vira (MIREMBE, 2005). Dans leur coutume, l'appartenance à une famille implique la jouissance à la terre. Cette terre pourra servir du lieu de logement mais également d'une exploitation pour les activités économiques (KITAKYA, 2007). Cette ethnie est souvent considérée comme dynamique en raison de son organisation socioéconomique (E. MUSONGORA, 2014).

Dans la région, la vie socio-économique est animée par diverses activités (l'agriculture, l'élevage, l'artisanat, l'industrie, l'administration, le service, etc.). Cependant, l'agriculture et le commerce occupe une place considérable parmi ces activités (KITAKYA, 2007). A Butembo, la population pratique en grand nombre l'agriculture en tant qu'activité secondaire. Selon VIKANZA (2011), L'agriculture pratiquée dans la région est essentiellement familiale. Elle est inscrite dans un système d'économie domestique caractérisée par la prédominance de l'autosubsistance. Dans le secteur des services, il faut noter l'importance du commerce des produits manufacturés importés, des denrées alimentaires et tant d'autres produits y compris le bois d'oeuvre (MIREMBE, 2005). Au-delà du commerce quelques unités de transformation sont visibles dans la ville et ses environs bien que souvent artisanal.

2.2.4 Subdivision administrative de la ville et paysage urbain

La ville de Butembo est subdivisée en quatre communes. Il s'agit de la commune Kimemi, Bulengera, Mususa et Vulamba. Ces différentes communes sont subdivisées en plusieurs quartiers. Ces quartiers sont ensuite subdivisés en cellules. La commune Bulengera est constituée de neuf quartiers suivies de la commune de Kimemi qui en possède huit ainsi que celle Mususa en a sept. En fin la commune Bulamba a seulement quatre quartiers (Mairie ville de Butembo, 2019).

La ville s'étend sur une superficie de 158,95 km2 (SAHANI, 2011). Les avenues découpent le tissu urbain en ilot réguliers de forme rectangulaire regroupé selon des ensembles de surface plus ou moins homogène. Les avenues et les maisons épousent les courbes de niveau sur des collines relativement plus basses et donnent une structure bien particulière au tissu urbain (SAHANI, 2011). Dans la ville, un remplacement progressif des maisons traditionnelle en pisé par des maisons en brique se fait sentir de plus en plus et une apparition bien que timide des maisons en planche est visible. En effet, l'extension de la ville vers le Nord-Ouest est bloquée

par une montagne du côté de Lwamiso bien que des agglomérations toute entière se développent au nord-ouest de celle-ci. Actuellement, l'extension de la ville est dirigée vers l'Est, constitué des collines plus basses favorables à un lotissement. Au sud on assiste à une transformation des gros noyaux villageois situés à proximité de la ville. Il en est de même pour les agglomérations situées vers le nord sur la route de Bunyuka (SAHANI, 2011).

Figure 1 carte de la ville de Butembo et ses communes (source : SAHANI, 2011)

2.2. Matériels

Dans la réalisation de ce travail de recherches, plusieurs matériels ont été utilisés au cours de la récolte, l'enregistrement et l'analyse des données ainsi que dans la rédaction. Dans la récolte des données, un carnet et un stylo ont permis d'enregistrer les données recueillies sur terrain. Une application Android utilisant « Google map » a permis d'identifier les différentes rue dans lesquelles s'est effectué l'inventaire telle que élucidé dans la suite. Un récepteur GPS de marque « Garmin GPSmap 62stc» a permis de prélever les coordonnées géographiques des marchés visités lors de l'enquête.

Un ruban plastique de 30 m a servi également d'outil dans la mesure des dimensions des perches et autres éléments nécessitant des mesures comme les dimensions des maisons. Il faut souligner qu'un questionnaire polycopié a été utilisé dans la récolte des données auprès des ménages.

Quant à l'analyse et le traitement des données, le logiciel « Microsoft Excel 2010 » a permis de dépouiller les données, de les classer et de les analyser. Les différents graphiques et les tableaux ont été réalisés moyennant ce même logiciel.

2.3. Méthodologie

2.3.1 Collecte des données

La collecte de données a connu quatre étapes : (i) l'exploitation des archives de la mairie dans le service de l'urbanisation, de l'état civil et de l'environnement ; (ii) l'inventaire d'habitats en pisé dans la ville ; (iii) l'observations et la prise des coordonnées géographiques de marché des vente des perche en ville de Butembo; en fin (iv) l'enquête auprès de ménages et les vendeurs des matériaux en bois utilisés pour la construction d'habitats en pisé essentiellement les perches et divers entretiens.

2.3.1.1. Exploitation des archives

Considérée comme point de départ de notre expédition scientifique, cette étape a consisté à obtenir les données démographiques, des informations ayant trait aux subdivisions administratives de la ville ainsi que la liste des différents acteurs intervenant dans le secteur des perches en ville de Butembo. L'attention était focalisée surtout sur les vendeurs et les quantités vendues dans l'année. Ces différentes informations sont enregistrées et archivées au sein de services étatiques.

11

2.3.1.2. Inventaire d'habitat

L'inventaire et l'enquête sont développés plus loin dans cet ouvrage. Il s'agit de l'ensemble des opérations qui ont pour but de collecter de façon organisée des informations relatives à un groupe d'individus ou d'éléments observés dans leur milieu ou dans leur cadre habituel (DAGNELIE, 2013). Dans un premier temps, le travail a consisté à réaliser un inventaire d'habitat en vue d'obtenir la proportion d'habitat en pisé par rapport à d'autres types des constructions dans la ville. Certes le travail s'étend sur l'ensemble de la ville de Butembo néanmoins vingt cellules ont été déterminées d'une manière complétement aléatoire au sein de quatre communes de la ville en raison de cinq cellules par commune pour constituer ainsi les entités dans lesquelles se fera l'inventaire. En fait, EDITH S., (2006) affirme qu'un échantillonnage stratifié accroit la chance des tous les éléments constitutifs de l'ensemble de départ d'apparaitre dans l'échantillon.

Ensuite, un comptage systématique des maisons d'habitation a été réalisé dans quatre avenues se trouvant dans les cellules préalablement déterminées. Le comptage a été fait en prenant soins de distinguer les habitats en pisé des autres types d'habitats. L'inventaire ainsi réalisé et les données démographiques de la mairie ont permis d'estimer en moyenne le nombre d'habitats en pisé dans la ville de Butembo. Il s'agit notamment de (i) nombre total de la population, (ii) la taille et le nombre des ménages.

2.3.1.3. Enquête proprement dite

À la suite de l'inventaire, il a été question de passé à une enquête méthodique. Selon HUGUENIN-RICHARD (2014), l'enquête peut se réaliser soit par un questionnaire préalablement établi, soit par des entretiens ou soit par des observations. La technique d'enquête par questionnaire et par entretien ont fait usage dans le processus de récolte des données dans ces investigations. Un questionnaire spécifique a été soumis aux tenanciers d'habitat en pisé à savoir les ménages et aux vendeurs de perches utilisés pour la construction d'habitats en pisé.

? Enquête auprès des ménages

Dans un premier temps, l'enquête auprès des ménages a consisté essentiellement à obtenir des indications sur : (i) la superficie de la maison, (ii) la quantité des matériaux en bois utilisés pour la construction de leurs habitats, (iii) les essences utilisées dans la réalisation de ces matériaux.

Comme le dit BAHOUAYILA (2016), il n'est pas possible dans la majorité d'études de recueillir des données auprès de chaque ménage ou personne relevant du domaine d'étude. C'est ainsi qu'un échantillon constitué de 30 ménages possédant un habitat en pisé a fait l'objet des

12

13

enquêtes lors de la récolte des données. Les enquêtés ont fournis les informations relatives au nombre de perches utilisées dans l'ossature des mures et ceux utilisées pour la charpente ainsi que les différentes espèces pour chacune de catégorie. Il était question également de récolter les données relatives au nombre des portes et des fenêtres en bois et dans le cas échéant le nombre des languettes et chevrons ayant servi pour la réalisation du plafond. Il faut préciser que la quantité de multiplex utilisés pour le plafond n'a pas été prise en compte ici, du fait que ces matériaux ne sont pas produits localement dans la région.

? Enquête auprès des vendeurs des perches

L'enquête a concerné essentiellement les vendeurs des perches utilisés dans la construction d'habitats en pisé. Ces vendeurs rencontrés dans leurs lieux de vente, répondaient aux questions qui leur sont posés. Leurs réponses étaient soigneusement notées dans un carnet de bord. Les vendeurs ont fourni les informations relatives à (i) l'origine de bois couramment vendu, (ii) les différentes espèces dont sont issue ce bois, (iii) divers prix de ce perches ainsi que (iv) la quantité pouvant être écoulée pendant une année. Les vendeurs (14) qui ont fait objet de l'enquête sont ceux qui oeuvrent dans certains marchés des perches identifiés en ville de Butembo. Ces espaces d'échange où sont organisées les transactions relatives aux perches sont repartis à travers les quatre communes de la ville.

2.3.1.4 Mesurage des perches et autres matériaux en bois

Pour ce qui concerne les perches particulièrement, la hauteur et la circonférence de 30 perches a été mesuré à l'aide d'un ruban pour déterminer le volume moyen d'une perche utilisée dans la construction des maisons en pisé. Il a été également question de l'entretien avec les menuisiers pour relever le nombre des planches utilisées pour la réalisation d'une unité de différents types de porte et de fenêtre intégré dans les habitats en pisé. Dans la mesure du possible, ils ont aussi permis d'avoir une aperçue générale sur les espèces couramment utilisée dans la fabrication de ce portes ainsi que les mesures d'autres matériaux (planches des rives, chevrons, etc.).

2.3.2. Analyse et traitement des données

Le traitement et l'analyse des données pour ce travail ont été réalisés en tenant compte de leurs natures. Les informations qualitatives concernant les ménages ont été encodées sur une feuille de calcul « Excel » pour faciliter le traitement. Apres l'encodage, la fonction « frequence » du logiciel Excel a permis le classement de ce données dans des tableaux des distributions de fréquence. Enfin, il a été question de l'élaboration des graphiques pour

l'analyse. Il faut noter que, la même opération s'est effectuée pour les informations provenant des vendeurs.

En effet, l'analyse de toutes les données quantitatives s'est réalisée grâce aux histogrammes et secteur ainsi que le calcul des moyennes. Pour calculer le volume moyen d'une perche, la formule de SMALIAN proposée par RONDEUX J. (1993) a été utilisée. En effet, selon ce même auteur, compte tenu de la forme générale d'un arbre (ou d'une perche), le volume de celui-ci se rapproche de différents types dendrométriques ou des solides de révolution tronqué mais le recours à des formes géométriques pures n'est évidemment pas le reflet de la réalité.

Formule de SMALIAN:

Avec :

V : volume ;

h : hauteur ;

d0 : diamètre à la base ;

df : diamètre terminal

14

CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION

Ce chapitre, consacré aux résultats, interprétation et discussion, est développé en quatre points importants qui suivent : (i) accroissement de la population de Butembo, (ii) les type de bâtis dans la ville, (iii) les perches en ville de Butembo, (iv) la consommation de bois dans les constructions en pisés.

3.1. Accroissement de la population urbaine de Butembo

Au court de cinq dernières années, l'évolution de la population de la ville présente une courbe croissante (figure 2), avec un taux d'accroissement annuel moyen de 4,7%. Cet accroissement n'est pas éloigné de celui qu'a publié GTA-RDC (2019) selon lequel, la croissance de la population urbaine en République Démocratique du Congo serait de 4,53%. En effet, depuis l'année 2014 (710 801 habitants), la population a augmenté jusqu'à atteindre 899 972 habitants en 2018. SAHANI (2011) avait démontré que depuis 1957 jusqu'en 2006 le taux d'accroissement annuel de la population de Butembo variait selon la circonstance du moment et conduisait à un besoin de logement pour cette population. Cette croissance continue de la population est due à plusieurs causes parmi lesquelles les migrations des populations vers la ville.

effectifs

1000000

400000

200000

900000

700000

600000

500000

300000

800000

100000

Evolution de la population de Butembo de 2014 à 2018

0

2014 2015 2016 2017 2018

Population

Figure 2 Evolution démographique de la population de Butembo

Selon les archives du service d'état civil de la mairie de Butembo, la population totale estimée à 899 972 habitants en 2018 est irrégulièrement repartie dans les quatre communes de la ville comme indiqué sur la figure 3. En effet, la commune Bulengera possède un effectif plus élevé (325 822 habitants) suivie de la commune Mususa (235 798 habitants) et de la commune Kimemi (205 382 habitants). La commune Vulamba occupe la dernière place (132 970 habitants).

Effectifs population

350 000 300 000 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000

0

 
 

Bulengera Kimemi Mususa Vulamba

Effectifs population

15

Figure 4 Réparation de types d'habitats selon leur proportion dans les communes de

Butembo

Figure 3 Répartition de la population dans les communes de la ville de Butembo en 2018

3.2. Repartions des types d'habitat

Repartion d'habitats selon les
communes

80

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

60

 
 
 
 

40

20

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

KIMEMI VULAMBA BULENGERA MUSUSA

%Pisés %Autres

A l'issue de l'inventaire réalisé au sein de 20 cellules réparties dans les quatre communes de la ville, la proportion d'habitats en pisé s'élève en moyenne à 67,7% dans l'ensemble de la ville. Dans la commune Bulengera, une bonne partie d'habitats est en pisé, soit 74,6%. Celle-ci est suivie de la commune Vulamba (72,3%), Kimemi (65,5%) et en dernier la commune Mususa qui présente une proportion faible d'habitats en pisé (54,4%). La figure (4) présente les proportions d'habitats en pisé par rapport à d'autres types d'habitat selon les communes. Cette proportion plus grande d'habitats en pisé est éxpliquée par un pouvoir d'achat faibles d'une bonne partie de la population. En effet, près de 79% des ménages de la RDC habitaient dans des maisons individuelles du type traditionnel (GTA-RDC, 2019). Il faut souligner que l'habitat dans les grandes villes est en train d'évoluer.

16

3.3. Les perches en ville de Butembo

Les points saillant ci-après sont développés dans ce paragraphe : (i) le marché de perches, (ii) le vendeur de perche, (iii) les différents prix, (iv) les espèces vendues et (v) leurs origines, (vi) la caractérisation des perches vendues en termes de volume et de diamètre, (vii) le défis de la quantification de la demande annuelle des perches.

3.3.1. Le marché des perches

Les marchés des perches visités sont éparpillés dans la ville des Butembo. Certains marchés

se retrouvent à côté des marchés d'autres biens (Kiwede, Vichai, Biasa) tandis que d'autres sont isolés (Kyaghala, Mukuna, Vighole, Mgl, Cathédral). La plus part des marché ont été identifié dans la commune Mususa, suivi de la commune Kimemi et Vulamba. Toutefois, ces données sont à prendre avec réserve compte tenu de la nature isolée de ces marchés.

Figure 5 Géospatialisation des marchés de perches visités

17

3.3.2. Ancienneté dans la profession de vente des perches

Le marché de perche est une affaire d'homme. En effet, la quasi-totalité de vendeurs

rencontrés in situ était des hommes. Ils exercent cette profession depuis une période allant de moins d'un an à vingt ans. La majorité d'entre eux ont exercé ce métier depuis une période de moins de cinq ans et 72% ont moins de 10 ans dans le métier. Cette situation démontre que cette filière attire de plus en plus des nouveaux acteurs du fait de la demande qui s'accroit également dans la ville.

Ancienneté des enquetés

[o-5[ [5ans-10ans[ [10ans-15ans[ [15ans-20ans[

14%

29%

14%

43%

Figure 6 Ancienneté des vendeurs dans les métiers de la vente des perches

3.3.3 Prix de vente d'une perche

Le prix d'une unité des perches varie entre 500 Fc et 4500 Fc. Le prix est fonction de la

perche considérée. Le vendeur se base sur la rectitude et les dimensions des perches pour fixer le prix. Généralement les perches des petites dimensions sont vendues en tas de trois à cinq perches. Leur prix varie entre 3500Fc et 4500FC selon la qualité et la quantité de la marchandise achetée par le demandeur. Le prix est légèrement élevé dans la commune Bulengera mais la différence n'est pas significative. En effet, le prix moyen en commune Bulengera est 2083 Fc tandis que dans la commune Kimemi et la commune Vulamba le prix moyen est de 1675 Fc et en commune Mususa ce dernier est de 1711 Fc.

PRIX MOYEN EN Fc

2500

Prix moyen en Fc

2000 1500 1000 500

0

 

PRIX MOYEN

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

KIMEMI MUSUSA BULENGERA VULAMBA

18

Figure 7 Prix moyen d'une perche à Butembo dans les communes 3.3.4 Espèces vendues et leurs usages

En ce qui concerne les espèces vendues, la quasi-totalité des enquêtés vendent les perches du Black-whittle (Acacia mearnsii) et de l'Eucalyptus (Eucalyptus sp). Seulement 12% d'entre eux vendent uniquement les perches d'eucalyptus et aucun ne vend les perches du Black-Whittle seulement. Ces deux espèces sont exotiques à la région tel que signalé par EMILIE S. et al. (2015). L'auteur classe le Black-whittle et l'Eucalyptus parmi les espèces exotiques à croissance rapide utilisées dans la construction légère ou la production des perches.

En effet, les perches d'Eucalyptus ont un champ d'usage un peu plus élargit que celles d'Acacia. De ce fait, elles constituent l'espèce la plus vendue par les enquêtés. En plus de son intervention dans la construction d'habitats en pisé, les enquêtés indiquent que les perches d'Eucalyptus interviennent dans la construction des maisons en dur comme échafaudage, piédroit, etc. Outre la construction, ces perches peuvent intervenir comme poteaux pour les raccordements à l'énergie locale des groupes électrogènes fréquents dans la ville. Cependant, les vendeurs affirment que les perches d'Acacia sont beaucoup plus préférées dans la construction d'habitats en pisés du fait de ses particularités qui les distinguent de perches d'Eucalyptus. Selon eux, les perches d'acacia sont beaucoup plus résistantes à l'humidité que ceux de l'eucalyptus. En effet, le bois d'Acacia mearnsii est assez dur et fort, avec une densité de 0,7 à 0,85 (ORWA, 2009).

19

3.3.5 Origine des perches

Les origines de bois des perches sont diversifiées selon les communes telles qu'illustré sur la figure (8). Dans la commune Kimemi, la région de Musienene a été plusieurs fois cité par les enquêté suivie de Malende et de Butuhe. D'autres contrées comme Isale, Lukanga, Metebe, Kasitu sont aussi sollicitées. La région de Musienene est encore majoritairement citée dans la commune Mususa au côté de la région de Lukanga, Kitaba, Rwese, Luutu, Ngeleza, Nderia. Les vendeurs de la commune de Bulengera s'approvisionnent fréquemment à Bunyuka et à Kighali mais également dans d'autres contrées comme Luutu, Isale, Kyondo, Muhera, Muhangi. Les perches de la commune Vulamba proviennent essentiellement de Butuhe mais aussi de Malende et de Kitwa.

Le constat est que, les vendeurs s'approvisionnent dans les régions périphériques de la ville en premier lieu. En cas de pénurie, ces derniers s'éloignent un peu plus de la ville pour rechercher les perches.

Origines des perches

6

fréquence

4

0

5

3

2

1

BUTUHE MALENDE KITWA

BUTUHE MALENDE MUSIENENE ISALE LUKANGA METEBE KASITU

BUNYUKA KIHALI LUUTU ISALE KYONDO MUHERA MUHANGI

LUKANGA MUSIENENE KITABA RWESE LUUTU NGELEZA NDERIA

MUSUSA

BULENGERA

VULAMBA

KIMEMI

Figure 8 Origines d'approvisionnement des perches à Butembo selon les communes 3.3.6. Caractéristiques dendrométriques des perches vendues

a) Age d'exploitation d'espèces vendues

L'âge d'exploitation est fonction de l'espèce. En effet, les enquêté ont affirmé que l'Acacia est exploité à un âge qui varie de 4 à 5 ans tandis que pour l'eucalyptus l'âge varie entre 2 et 3 ans. La différence de ces âges s'explique par de la variabilité de la vitesse de croissance entre ce deux espèces et les caractéristiques recherchées pour chaque espèces. Certes toutes ces espèces ont une croissance rapide, néanmoins le taux de croissance allant jusqu'à 3 m de hauteur par an sont possibles après 3 à 5 ans pour le Black Whittle (WIERSUM, 1991 cité par

20

CABI, 2018) tandis que pour l'eucalyptus la croissance annuelle en hauteur est généralement 1,8 - 2,4 m pendant les premières années surtout pour E. robusta (BENJAMIN L., s. d).

b) Diamètre et volume des perches

La figure ci-dessous fait ressortir que la classe modale est celle des perches ayant un diamètre moyen compris entre 3 à 5 cm. En effet, le mesurage des perches vendues a révélé que la majorité des perches vendues à un diamètre moyen inférieur à 9 cm. Départ les fréquences cumulées cette classe représente 83,3% des perches mesurées au côté de 16,7% qui ont un diamètre un peu plus grand. Cette distribution s'explique par le fait que ces espèces sont exploitées dès leur plus jeune âge.

Distribution des perches dans les
classe de diamètre

[3-5[ [5-7[ [7-9[ [9-11[ [11-13[

Classe de diamètre en cm

Fréquence

12

10

4

8

0

6

2

Figure 9 Distribution des perches dans les classes diamètres

Le volume est un paramètre dendrologique important qui permet d'exprimer une consommation en terme de quantité afin d'en déduire l'ampleur qu'elle présente dans un milieu donné (BISIMWA, 2015). A la suite du calcul du volume moyen d'une perche, le volume d'une perche s'est élevé à 0,017 m3.

3.3.7 Défis de la quantification de la demande annuelle des perches

La plus part des vendeurs visité ne font pas l'inventaire de leur activité des ventes en terme des quantités écoulées dans une année. La vitesse d'écoulement des perches fluctue d'une période à une autre ainsi que suivant la situation économique de l'heure dans la ville. Une grande quantité de perches vendues en ville de Butembo n'est pas enregistré auprès de services étatiques. Cette situation s'explique par la présence des vendeurs ambulants provenant des régions de production qui échappent au control de services étatiques. En dépit de cette situation de bois informel, quelques acteurs sont enregistrés au service de

21

l'environnement. Notons que c'est depuis 2017 que le service de l'environnement de la mairie de Butembo s'est intéressée aux quantités des perches qu'il classe parmi le menu « produits forestiers ».

3.4. Quantification de bois dans les maisons en pisé

La consommation de bois par les habitations en pisé est déterminée dans cette investigation sur trois parties de la maison : d'abord sur l'ossature du mur, en suite sur l'ossature du plafond et afin sur la toiture comprenant la charpente et les planches de rives. En effet, en ville de Butembo, une maison en pisé de 54 m2 de surface consomme environ 6 m3 de bois en moyenne. Toutefois cette consommation peut varier en fonction de la subdivision interne de la maison. Plus les chambres sont étroites, plus la consommation en bois augmente, la surface restant par ailleurs égale. Le tableau 1 ci-dessous renseigne sur les consommations en bois telle qu'exprimé par les propriétaires enquêtés.

Tableau 1: Quantification de bois consommé pour faire une maison en pisée

 

Minimum (m3)

Moyenne (m3)

Maximum (m3)

Ossature mur

2,04

3,55

4,76

Plafond

0,24

0,71

1,4

Toiture

0,26

1,40

1,90

Total

2,54

5,66

8,06

La lecture du tableau 1 ci-dessus montre que l'ossature du mur est plus consommatrice de bois que d'autres grandes parties d'une maison en pisée. En elle seule, elle consomme environ 63% de bois dédiés à la construction de la maison. Cette consommation est suivie par celle de la toiture puis celle du plafond. Soulignons par ailleurs que la quantification de la consommation des fenêtres et portes n'a pu être déterminé faute de précision chiffrée dans le dire des fabricants de ces sous-produits de bois. La diversité des dimensions de celles-ci constitue une deuxième contrainte.

3.5. Espèces convoitées par les pisées en ville de Butembo

La construction en pisé dans la ville de Butembo fait appelle à une gamme d'espèces. Certaines sont exotiques alors que d'autres proviennent de forêts naturelles qui environnent la région. L'Acacia mearnsii (Kilima) est présenté par les enquêtés comme celle qui fait la part du lion dans la construction des maisons. Elle se fait accompagnée des autres essences à valeur commercial très faible. Il s'agit du Grevillea robusta, de l'Eucalyptus sp, du Cordia abyssinica afin de l'Alstonia congensis. La figure(10) ci-dessous renseigne sur les espèces sollicitées par les constructeurs selon le compartiment de la maison.

22

100

80

60

40

20

0

Mur

Toiture

Plafond

Figure 10 Les espèces utilisées selon leurs proportions

Accacia mearsii Grevillea robusta Eucalyptus sp Cordia abyssinica Alstonia congensis

Il s'observe une sorte de préférence des essences en fonction de leur rôle dans la construction. L'Acacia mearnsii est plus apprécié pour faire le mur, l'Eucalyptus sp pour la toiture et l'ossature du plafond. Les autres espèces de la forêt du bassin du Congo, bien qu'utilisées en faible quantité, sont exploitées pour faire de pièce de jointure dans le plafond ou encore utilisées comme planche de rive.

Comme signalé plus haut, ces deux espèces majoritairement utilisées dans la construction d'habitats en pisé sont des arbres issus de la plantation. Ces sont des arbres planté par les citadins et les paysans pour répondre à diverses objectifs. Cela démontre que la demande de construction des habitations en pisé impact moins les écosystèmes forestiers naturelles de la région. Il y a lieu donc de relativiser les affirmations de MEGEVAND (2013) selon lesquelles l'expansion des milieux urbaines est source de la déforestation dans le bassin du Congo.

3.6. Consommation totale de bois par les pisées en ville de Butembo

D'après les archives de la mairie, la ville de Butembo compterait 899 972 habitants avec une moyenne de 7 individus par ménages. Avec ces données chiffrées et la taille de ménages, la ville compéterait environ 128 567 habitats dont 87 040 sont en pisé, le reste étant en brique ou en planche. Indépendamment de leur position géographique, ces constructions auraient conduit à l'exploitation de plus de 492 646,4 m3 de bois essentiellement exotique.

23

200000

150000

100000

50000

0

KIMEMI VULAMBA BULENGERA MUSUSA

Volume (m3)

Volume (m3)

Figure 11 Proportion en volume selon les communes

BIASA

KYAGHALA

MGL

KIWEDE

Figure 12 Marchés de perches à Butembo

Figure 13 Maison en pisé en cours de construction

24

CONCLUSION

La population de la ville de Butembo augmente des plus en plus. Cette augmentation de la population conduit à une demande de logement qui garantit un cadre de vie confortable. Il ressort que dans la ville plus de la moitié de la population vit dans des habitats en pisé construits avec des bois issus des boisements qui entourent la ville. On en déduit donc que les constructions en pisé sont en soit un déclencheur d'initiative de reboisement dans la zone. Les niveaux du volume exploités de ces espèces étant grands ainsi qu'une évolution croissante de la population, suscite un intérêt de plus en plus grand pour la production de ces matériaux. L'étude montre qu'il y a lieu de relativiser les allégations selon lesquelles une urbanisation poussée dans le bassin du Congo s'accompagne toujours de la déforestation.

Les acteurs qui se lancent dans la commercialisation des perches considérées comme matériau de base pour la construction d'habitat en pisé augmentent de plus en plus. Cependant, la filière n'est pas bien organisée et plusieurs parmi les acteurs échappent au control des services étatiques. Cette situation conduit à une déperdition des données par rapport aux quantités vendues durant l'année outre le manque à gagner pour le trésor public.

Les quantités de bois étant importantes dans la construction des maisons en pisé, l'extension de la même étude aux autres types d'habitats est encouragé afin de permettre une comparaison entre les différents types de construction en ce qui concerne la consommation en bois et de proposer un model allant dans le sens des protections des écosystèmes forestiers naturels. Egalement pour les études postérieures, l'évaluation et la caractérisation des systèmes de production de ce bois au niveau de leurs origines est important pour favoriser une gestion durable et rentable des exploitations.

Une étude diachronique alliant télédétection, cartographie et descente sur terrain dans une démarche interdisciplinaire permettrait de quantifier objectivement la dynamique forestière pour juger de l'évolution des espaces boisés qui jouxtent l'entité urbaine. Les liens entre les perceptions des riverains vis-à-vis des problèmes environnementaux intégreraient la foresterie urbaine pour minimiser un tant soit peu les risques environnementaux liés à des déforestations accrues. Les bois qui proviendraient des espaces boisés intégrés en ville, outre le rôle environnemental qu'ils joueraient, complairaient les besoins en bois d'oeuvre et diminueraient la pression sur les écosystèmes naturels tout en garantissant un épanouissement de la vie dans un milieu urbain assaini.

25

26

27

BIBLIOGRAPHIE

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a

b

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire d'enquête pour les ménages Section A : Informations relatives à l'enquêté

1. Quel est votre Age ?

2. Quelle est la taille de votre ménage ou bien combien de personne vivent dans votre maison?

Section B : Informations générales sur la maison

3. Quelles sont les dimensions de votre maison ? (longueur et la largeur) Section C : Informations relatives à la charpente et au plafond

4. Combien des perches (sticks de bois) avez-vous utilisé pour la construction de votre charpente ? Avez-vous un plafond ?

5. Si oui, quel type de plafond avez-vous dans votre maison ? (Encercler la réponse qui convient)

a. Triplex

b. Totalement en languette

c. Autres à préciser

6. Si votre plafond est en triplex, combien des languettes et des chevrons avez-vous utilisé pour soutenir le triplex ?

7. Si votre plafond est totalement en languette, combien des languettes et des avez-vous utilisez pour sa réalisation ?

8. Quel type d'arbre avez-vous utilisés pour fabriquer ces languettes ?

9. Avez des planches de rive ?

10. Si oui, combien des planches avez-vous utilisé ?

11. De quel arbre ces planches ont été fabriquées ? (indiquez le nom de l'arbre)

Section D : Information relative à la quantité des bois dans les portes et les fenêtres ainsi que dans les murs

12. L'ossature de vos murs, avait consommée combien des sticks de bois (perches) ?

13. De quel type d'arbre sont ce bois ? Préciser le nom de l'arbre svp !

14. Il y a-t-il combien des chambres dans votre maison ?

15. Combien des portes en bois avez-vous pour ces chambres ?

16. Combien de fenêtres en bois avez-vous sur votre maison?

17. De quel arbre ont été fabriqué ces portes et ces fenêtres ? Précisez le nom de l'arbre selon qu'il s'agit de porte et de fenêtres svp !

C

Annexe 2 : Guide d'entretien avec les vendeurs des perches

1. Adresse du lieu de vente

? Commune ? Quartier ? cellule

2. Combien d'année avait vous déjà fait dans ce métier ?

3. Quelles sont les catégories des perches que vous vendez ?

4. Quel est le prix unitaire des chaque catégorie des perches ?

5. Combien des perches pouvez-vous vendre en une année ?

6. Quel est le lieu d'origine des perches que vous vendez ?

7. Quelles sont les espèces que vous vendez couramment?

8. Parmi ces espèces lequel sont le plus vendue ?

9. Quel est l'âge d'exploitation des arbres que vous vendez ?

d

Annexe 3 : Données brutes de l'inventaire

Tableau 2 Données brutes de l'inventaire d'habitat en ville de Butembo

Communes

Cellules

Type maison

R

1

R

2

R

3

R

4

SOMM E

Tot maison

com.

Cell. Vétérinaire

Pisés

10

18

14

27

69

145

KIMEMI

 

Autres

14

20

19

23

76

 
 

Cell. Vubange

Pisés

19

37

42

17

115

179

 
 

Autres

24

2

15

23

64

 
 

Cell. Katsya

Pisés

28

59

23

28

138

196

 
 

Autres

21

14

12

11

58

 
 

Cell.

Pisés

32

25

35

25

117

130

 

Munzambaye

Autres

5

1

2

5

13

 
 

Cell. Kalimbute

Pisés

27

26

37

35

125

211

 
 

Autres

33

17

28

8

86

 

C. Vulamba

Cell. Mulungulu

Pisés

28

31

23

34

116

150

 
 

Autres

13

9

5

7

34

 
 

Cell. Musayi

Pisés

21

21

16

16

74

110

 
 

Autres

7

11

9

9

36

 
 

Cell. Salongo

Pisés

20

37

30

26

113

157

 
 

Autres

12

12

14

6

44

 
 

Cell. Vuliki

Pisés

28

26

25

26

105

125

 
 

Autres

7

6

4

3

20

 
 

Cell. Kiriba

Pisés

24

19

29

24

96

155

 
 

Autres

17

15

14

13

59

 

C. Bulengera

Cell. Kyahali

Pisés

13

13

29

25

80

130

 
 

Autres

7

23

10

10

50

 
 

Cell. Kadungu

Pisés

25

21

23

22

91

110

 
 

Autres

4

4

5

6

19

 
 

Cell. Mihake

Pisés

18

23

22

20

83

104

 
 

Autres

7

6

4

4

21

 
 

Cell. Butahira

Pisés

23

15

15

15

68

88

 
 

Autres

6

5

4

5

20

 
 

Cell. Mukondo

Pisés

30

13

34

33

110

147

 
 

Autres

7

10

12

8

37

 

C. Mususa

Cell. Irangya

Pisés

15

19

5

20

59

99

 
 

Autres

7

4

23

6

40

 
 

Cell. Mahero

Pisés

25

13

24

15

77

152

 
 

Autres

25

13

20

17

75

 
 

Cell. Cophaco

Pisés

4

17

6

12

39

107

 
 

Autres

14

19

20

15

68

 
 

Cell. Vuhika

Pisés

17

21

31

19

88

119

 
 

Autres

4

6

12

9

31

 
 

Cell. Vutalirya

Pisés

40

36

18

18

112

165

 
 

Autres

14

19

8

12

53

 

e

Annexe 4 : Données brutes du mesurage des perches et distribution des

fréquences

Tableau 3 Données brutes du mesurage de perches

H(m)

CH1 (cm) CH2 (cm)

 

DH1(cm)

DH2 (cm)

V(m3)

1

3,87

38,8

30,7

12,36

9,78

0,038

2

3,95

38

32

12,1

10,19

0,039

3

3,9

32,4

27,7

10,32

8,82

0,028

4

3,82

32,4

25,1

10,32

7,99

0,026

5

3,77

32,6

28,8

10,38

9,17

0,028

6

3,77

30,8

20,4

9,81

6,5

0,02

7

3,82

28,2

21,6

8,98

6,88

0,019

8

4,1

26,8

19,6

8,54

6,24

0,018

9

3,87

21,8

18,6

6,94

5,92

0,013

10

3,88

26

19,9

8,28

6,34

0,017

11

3,94

18,5

15,8

5,89

5,03

0,009

12

4,36

14,3

13,5

4,55

4,3

0,007

13

4,21

23,4

17,8

7,45

5,67

0,014

14

4,7

25,7

18,4

8,18

5,86

0,019

15

3,62

23,2

16,4

7,39

5,22

0,012

16

3,74

15,5

12,6

4,94

4,01

0,006

17

3,78

16,8

12,4

5,35

3,95

0,007

18

3,8

17,3

13,3

5,51

4,24

0,007

19

3,81

19,1

10,6

6,08

3,38

0,007

20

3,88

16,1

12,3

5,13

3,92

0,006

21

3,5

16,1

10,8

5,13

3,44

0,005

22

3,98

15,5

10,5

4,94

3,34

0,006

23

3,86

16,5

8,9

5,25

2,83

0,005

24

3,62

18,8

12,8

5,99

4,08

0,007

25

3,88

14,1

11,1

4,49

3,54

0,005

26

7,21

29,3

14,8

9,33

4,71

0,031

27

6,76

29,4

13,4

9,36

4,27

0,028

28

7,76

24,4

9,4

7,77

2,99

0,021

29

8,91

31,8

13,1

10,13

4,17

0,042

30

7,9

32,7

15,3

10,41

4,87

0,041

Tableau 4 Distribution des fréquences de diamètres de perches

Classe

Fréquences
absolue

Fréquence
relatives

Fréquences absolues
cumulées

Fréquences relatives
cumulées

[3-5[

10

0,333

10

0,333

[5-7[

7

0,233

17

0,566

[7-9[

8

0,267

25

0,833

[9-11[

3

0,1

28

0,933

[11-13[

2

0,067

30

1

Total

30

1

-

-






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