Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
1.1.2. Transhumance PolitiqueComme nous venons de le souligner ci-haut, ce concept « transhumance » est tiré du domaine pastoral, qui est cette migration périodique des bétails qui se fait entre les pâturages d'hivers et d'été. En effet, la transhumance est empruntée au vocabulaire pastoral. « Quand on dit transhumance, on pense aussitôt à ces troupeaux qui migrent périodiquement à la recherche d'espace plus favorable à leur substance et épanouissement. Transposée à la vie politique, elle recouvre une masse des hommes qui migrent d'une station vers une autre pour y trouver sa part ou ses intérêts ».27(*) La transhumance politique est cette « attitude individuelle ou collective de se mouvoir d'un groupe politique à un autre, d'une affiliation à une autre et de façon intempestive, des hommes et des femmes engagés dans la vie politique »28(*). Qualifiée du nomadisme politique, la transhumance politique nous la comprenons de notre part comme étant cette pratique ou comportement qu'affiche un ou plusieurs acteurs politiques sur la scène politique en quittant son parti politique ou groupement politique d'origine, pour un autre parti politique ou groupement politique qui lui garantit une pitance. Signalons tout de même avec Benjamin Boumakani29(*) que, la transhumance politique diffère de la dissidence politique, car cette dernière organise sa tendance au sein de son parti, ou le quitter pour en créer un autre, au déploie son jeu politique en dehors du parti. Le transhumant ou le nomade politique au contraire, il quitte son parti avec armes et bagages, pour en rejoindre un autre, tout en se servant la possibilité, au gré des circonstances, de revenir dans son parti d'origine. Ainsi compris, enrichissons la compréhension de ce qui précède par l'explication du concept politique. 1.1.3. PolitiqueAujourd'hui, comme le souligne Mpia Imanda30(*) on a plusieurs acceptions du concept « politique ». Aussi, l'usage du mot « politique » présente-t-il souvent une certaine ambiguïté dans la mesure où ce terme concerne à la fois les manifestations concrètes de la vie, la cité et la discipline qui les étudie. Pour le commun des mortels, la politique est essentiellement l'art et la pratique, la manifestation du pouvoir ou de l'autorité pour accomplir certaines fins ou réaliser certains objectifs ; c'est la lutte autour du pouvoir. C'est là un aspect que l'on peut qualifier de dynamique du concept « politique ». Dans ce cas, on parlera de la politique. La politique englobe alors tous les phénomènes d'autorité et de pouvoir sous leur aspect dynamique, à savoir, l'activité que déploient les gouvernants ou celle qui se déroule dans un groupe en vue d'occuper une fonction de direction. Le « politique » désigne alors la structure que les relations d'autorité confèrent à la société. Il représente ainsi tout ce qui se rapporte au pouvoir et donc au politique. Beaucoup de controverses et plusieurs conceptions se sont longtemps affrontées et s'affrontent encore aujourd'hui à ce sujet. C'est pourquoi avant d'entrer dans une analyse profonde de différentes conceptions dance cette étude, voyons quelques considérations tirées des idées de certains penseurs ainsi que de certains documents. Le dictionnaire de l'académie française dit que la politique c'est la « connaissance de tout ce qui a rapport à l'art de gouverner un Etat, de diriger ses rapports avec les autres Etats d'une part, et d'autre part elle se dit aussi des affaires publiques, des événements politiques. David Easton31(*) estime que la politique est « l'allocation autoritaire des choses de valeur ». Tout exercice de l'autorité n'est donc pas politique. Il doit encore servir cette fin politique qu'est la distribution des ressources, la répartition de la richesse. Outre ces multiples définitions et considérations développées par les chercheurs autour du concept politique qui est, après un constat que nous avons fait après parcourt d'une certaine littérature sur ce concept, il est polysémique. Il est employé selon le contexte et le domaine qu'on explique. La Rousse entend par politique, « une science ou art de gouverner un Etat, par son organisation et l'exercice de son pouvoir en s'occupant des affaires de l'Etat »32(*). La politique est « l'activité qui consiste d'abord à saisir l'ensemble des problèmes et des besoins de la population tels qu'ils sont générés par le flux et le reflux des évènements qui se produisent dans l'environnement national et international, et en suite à mettre en place un programme d'action pour les résoudre ou les satisfaire »33(*). En fait, nous la comprenons pour notre part, comme étant un ensemble des stratégies qui concourent à l'acquisition du pouvoir, à son exercice sur l'espace politique interne et externe du territoire Etatique et dont la finalité est la poursuite de l'intérêt général. Cela étant, glissons du moins quelques mots sur le pouvoir politique, car ces deux concepts prêtent parfois confusion. Le pouvoir compris comme cette aptitude qu'a quelqu'un d'obtenir ou de pousser à l'autre de poser ou commettre un acte qu'il n'aurait pas poser sans l'intervention de celui qui l'a stimulé. Rappelons qu'il existe plusieurs formes de pouvoir, notamment le pouvoir religieux, le pouvoir familial, le pouvoir militaire, le pouvoir économique, le pouvoir administratif, le pouvoir juridique, le pouvoir politique. Le caractère politique d'un pouvoir se définit selon Mpia Imanda34(*) par le « type de collectivité dans lequel il s'exerce. De la sorte, la politique peut être appréhendée comme : une totalité, c'est-à-dire un privilège de moyens matériels et spirituels préconisés par ceux appelés à présider à la destination d'une formation économico-sociale donnée, sur base de la détention et de l'exercice du pouvoir. Il y a lieu alors de considérer comme politique le pouvoir qui s'exerce dans la société globale, par opposition aux pouvoirs qui s'exercent dans les groupes particuliers ». * 27 Nathalie DIA, La route de la transhumance politique, une aventure humaine, journal politique, Kirinapost.Com., consulté en décembre 2017. * 28 Agbadjan S.P., Transhumance politique la honte du processus démocratique, Article, Beningante.net. Consulté en novembre 2017. * 29 B. Boumakani, La prohibition de la transhumance politique des parlementaires étude des cas africains, Article, Cairn. Info. Consulté en décembre 2017. * 30 Mpia Imanda, Cours de question spéciales de sociologie politique, L1 SPA, UNILU, FSSPA, 2016-2017, p. 5. Inédit. * 31 IDEM. * 32 La Rousse, op.cit. p.326. * 33 Mulumbati Ngasha, op.cit.p.13. * 34 Mpia Imanda D., Représentation ethnique au pouvoir et développement en RDC : regard sur la province de l'équateur, Thèse de Doctorat, UNILU, 2004-2005, p.48. |
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