Transhumance politique et crédibilité des acteurs politiques en république démocratique du Congo.par Innocent MWENDAPOLE BAGALWA Université de Lubumbashi - Licence en sciences politiques et administratives 2017 |
4.2. Participation de tous à la vie politique et à la gestion de la chose publiqueLa politique comme pouvoir suprême de l'Etat, elle est enseignée et interprétée non seulement par les professionnels de sciences politiques, mais aussi par des profanes et envahisseurs. Ces derniers forment ce que nous appelons parlement débout, (qui est une forme de parlement dans lequel nous trouvons les jeunes et vieux sans emplois sur les coins des avenues et qui discutent politique). Ils donnent les avis et délibèrent sur tout ce qui se passe sur la scène politique mais in fine, ils se séparent toujours à queue de poisson sans point commun. Certains parmi eux ignorent à fond ce qui se fait et ce qui doit être fait dans la vie politique. C'est ainsi que nous pensons que c'est trop dangereux de laisser cette classe s'épanouir et s'orienter seule, raison pour laquelle nous proposons leur réelle intégration dans la vie politique, et qui doit commencer par leur faire comprendre l'importance de leur participation à la vie politique du pays. Cette participation doit se faire par leur inclusion dans la prise de décision et dans le processus de formation d'opinion. La participation politique est un terme qui recouvre les différents moyens par lesquels les citoyens peuvent contribuer aux décisions politiques161(*), elle nous parait être l'une des voies qui doit amener les acteurs politiques congolais à un bon sens, dans la mesure où, à tout moment lorsqu'ils chercheront à prendre position, ils se verront toujours face aux citoyens qui les sanctionne au cas où ils prennent telle ou telle autre décision. La République Démocratique du Congo dans son organisation politique et administrative prêche la participation de tous à la vie politique en suivant un modèle démocratique. Une démocratie qui reconnait le pouvoir au souverain primaire et dans laquelle ce dernier est représenté par ses délégués. Mais, nous avons constaté que les lignes semblent se séparer entre les délégataires et leurs délégués au fur et à mesure que le mandat se consomme et c'est vers la fin de celui-ci que les deux se rapprochent. Ce phénomène continue parce que les acteurs politiques congolais ont compris que les délégataires ne reconnaissent pas le pouvoir qui leur est approprié et comment en faire usage. C'est pourquoi ces acteurs ne semblent pas avoir peur de transhumer, mais par contre, c'est les gouvernés qui craignent les acteurs politiques. Connaissant cette réalité, ils se donnent le lux de vagabonder de gauche à droite à la recherche des intérêts personnels sans se soucier de leurs bases électorales car, pour eux, leurs besoins se limitent uniquement dans les pagnes, polos, etc. C'est pour cette observation que nous insistons une fois de plus sur participation politique des gouvernés, qui doit s'accélérée davantage et ne plus se limiter seulement au processus électoraux qui se résument par la désignation des représentants, mais aussi et surtout de suivre attentivement ce que font ces représentants à tous les niveaux de responsabilité. Tout représentant du peuple a un mandat et il doit rendre compte, mais le peuple semble ne pas être suffisamment informé sur ce point. C'est la raison pour laquelle nous le recommandons de faire un suivi direct en descendant sur terrain, voir les actions de leurs gouvernants, ce qu'ils font comparativement à ce qu'ils devraient faire et de manière indirecte en les suivant attentivement à l'espace médiatique et/ou faire des critiques à haute voix en organisant des débats publics et d'échanges sur la prise de position de leurs représentants. Cette façon de procéder va réorienter le regard qu'ont les gouvernés sur la gestion de leur cher et beau pays ; et non plus comme avant où la classe politique s'était appropriée les affaires politiques et dont les gouvernés ne jouaient que le rôle de téléspectateur. Quant à la participation à la gestion de tous à la gestion de la chose publique, nous pensons qu'elle ne doit pas être discriminatoire cherchant à écarter les uns et insérer les autres. Cette participation à la gestion ne doit pas être non plus l'affaire d'une seule classe politique, mais de tout le monde (gouvernants et gouvernés). La République Démocratique du Congo étant le seul dénominateur commun de tous les congolais, elle a pour son développement besoin d'une gestion rationnelle et participative, faisant inclure tout le monde à la place qu'il lui faut. Ainsi, pour clore cette section, nous pensons que les gouvernés ne doivent plus être à la merci de la classe politique, ils ne doivent plus participer aveuglement aux enjeux des acteurs politiques qui n'ont ni vision ni conviction, ils ne doivent plus non plus se contenter d'être au second plan et contempler ce qui se passe sur la scène politique. Les gouvernés doivent multiplier des échanges avec leurs acteurs politiques en vue de se procurer davantage les informations sur les différents mouvements qu'ils observent sur la scène politique et sur la gestion de leur pays. La classe politique congolaise dans son ensemble quand elle verra la curiosité et le regard des gouvernés tourné sur elle, les acteurs politiques qui l'animent adopteront un comportement conséquent à chaque fois qu'ils seront face ou exposés aux enjeux politiques qui leur pousseraient à changer de structure politique. C'est dans cette logique que les gouvernés et leurs gouvernants auront tous à mettre de côté tout sentiment égoïste et de réveiller ensemble le géant éléphant qui dort (la République Démocratique du Congo). * 161 Www. Wikipédia.com, la participation politique. |
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