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Analyse de la politique de décentralisation du système de santé au Burkina Faso.


par Issa SOMBIE
Université de Ouagadougou - Master en Population et Santé 2006
  

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4.2 Facteurs d'influence de la mise en oeuvre

Il convient de rappeler que nous avons opté d'utiliser le modèle de Walt et Gilson pour analyser les facteurs d'influence. Ce cadre met en exergue quatre facteurs : le contenu de la politique c'est à dire les choix opérés, les stratégies adoptés pour l'implantation, le contexte et enfin le jeu des acteurs impliqués dans la mise en oeuvre. Nous restons fidèles à notre engagement.

4.2.1 Les contenus de la politique et la réaction des acteurs

La politique de décentralisation accorde une importance certaine à la formation des médecins en

chirurgie et en gestion.

Force est de constater que le principe même de formation en chirurgie essentielle ne semble pas être bien accepté par les médecins. Certains estiment que c'est un alibi pour le ministère de réduire ou de retarder la formation des chirurgiens. Il faut préciser que ce choix politique n'a pas

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reçu l'assentiment de tous les acteurs du système. A commencer par les enseignants de la Faculté de médecine qui doutaient fort de l'efficacité de cette formation. Former un médecin en 6 mois en chirurgie lui permettrait- il de prendre réellement en charge les patients ? Il reste que ce choix politique continue toujours à faire l'objet de discussion vu qu'il ne semble pas pertinent. La composante technique (formation des médecins en chirurgie) introduite par la politique de décentralisation est loin d'être la solution pour un meilleur fonctionnement des hôpitaux de districts. La formation des médecins en chirurgie, introduit sans nul doute des changements dans leurs activités traditionnelles qu'ils ne sont pas prêts à accepter, toute chose préjudiciable à la mise en oeuvre effective de cette politique. Selon Paul SABATIER, une des conditions de réussite d'une politique est attribuable aux choix des composantes techniques qui ne doivent être loin de la préférence des principaux acteurs. (Paul Sabatier 1986, cité par Ridde, 2005, p 21).Ce qui ne semble pas le cas ici. Les manifestations caractéristiques du désaccord se trouvent dans le refus de certains médecins pourtant ayant reçu la formation de poser des actes chirurgicaux ; d'autres usent de leurs relations pour être mutés hors des districts. C'est ce qui explique en partie le déficit récurrent de médecins dans les districts. On note une faible motivation des médecins à accepter ce choix : « C'est faute de mieux que nous acceptons d'y aller. Tu sais, ce sont des risques énormes que nous prenons pour effectuer les interventions chirurgicales et au finish, tu n'as rien. Tu n'es pas un spécialiste, tu abats un grand boulot et c'est toujours le même salaire. Nous n'avons aucun avantage, même pour les spécialisations, on vient passer le concours comme tous les autres. Franchement, on ne gagne rien à travailler dans un district. C'est ce qui fait que chacun cherche mieux ailleurs », nous affirmait un médecin de district.

Un autre choix qui ne semble pas rencontrer l'assentiment des populations est la facturation des actes médicaux. Pour bénéficier des soins, les utilisateurs doivent débourser de l'argent. Ce sont les frais générés par les actes médicaux et la vente des MEG qui alimentent les fonds des districts en sus des subventions de l'Etat et des contributions d'autres partenaires. Ce qui est reproché à ce choix est qu'on tente d'uniformiser le cout des actes à travers l'ensemble du pays alors qu'il est indéniable que les régions ne disposent pas des mêmes atouts. Dans un rapport d'évaluation (Ministère de la santé 1994), des consultants ont mentionné qu'il fallait tenir compte des réalités économiques de chaque région dans la facturation des actes médicaux car c'est aussi une façon de travailler dans le sens de l'instauration de l'équité dans la gestion des questions de santé. Ils prévenaient que la tarification des actes sans tenir compte des réalités locales explique

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dans une large mesure le faible taux de fréquentation des services de santé dans certaines parties du pays.

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