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Exploitation aurifère de sissingué et développement de la sous préfecture de Kanakono.


par Foungotrigué Drissa Sorho
Université Peleforo Gon Coulibaly de Korhogo - Master de Géographie Humaine et économique 2019
  

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2.2.2.2.La question de l'indemnisation

a. Les modalités de l'indemnisation

Les normes de l'indemnisation des populations expropriées de leurs terres pour l'exploitation de la mine d'or de Sissingué ont été fonction du type d'espace.

a.1. Les espaces culturaux

Avant 2014, les modalités d'indemnisation des espaces culturaux en Côte d'Ivoire étaient fixées par l'arrêté N° 028 du 12 mars 1996 portant fixation de barème d'indemnisation des cultures détruites. L'indemnisation ou le dédommagement (D) se faisait selon la formule suivante :

D = R x (1+i) n / i (1+i) n - R / i (1+i) n + P x S.

i: Le taux d'intérêt appliqué par le trésor public. Ce taux est de 3,5%, en Côte d'Ivoire

n : Le nombre d'année d'occupation

R : Le revenu annuel de la parcelle P : La valeur d'un hectare de terre

S : Superficie de l'exploitation.

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L'arrêté interministériel n° 247/ MINAGRI/ MPMEF/MPMB du 17 juin 2014 portant fixation de barème d'indemnisation des cultures détruites viendra par la suite abroger le précédent. L'indemnisation devient ainsi dépendante des formules suivantes

:

? Cultures annuelles : M = (1+pi) x S x R x P Avec,

M : montant de l'indemnisation (FCFA) ; pi : coefficient de majoration de 10% correspondant à un montant forfaitaires du préjudice moral (FCFA) ;

S : superficie détruite (ha) ;

R : rendement moyen (Kg/ha) ;

P : prix bord champ (FCFA) en vigueur au montant de destruction.

Pour ce qui concerne les cultures pérennes, la maturité devient un critère dans la fixation du montant d'indemnisation. En effet, pour :

· Les plantations immatures : M = S x [(1+pi) + (Cm+ Cec)]. Avec,

M : montant de l'indemnisation (FCFA) ;

pi : coefficient de majoration de 10% correspondant à un montant forfaitaire du préjudice moral (FCFA) ;

S : superficie détruite (ha) ;

Cm : coût de mise en place de l'hectare (FCFA) ;

Cec : coût d'entretien calculé à l'hectare jusqu'à l'année de destruction (FCFA),

· Les plantations matures : M = S x [(Cm + CE) + (P x Rn)]. Avec,

M : montant de l'indemnisation (FCFA) ;

S : superficie détruite (ha) ;

Ce : coût d'entretien cumulé jusqu'à l'entrée en production d'une parcelle de

même type

P : prix bord champ (FCFA) en vigueur au montant de destruction,

Cm : coût de mise en place de l'hectare (FCFA) ;

Rn : rendement à l'année de destruction (Kg/ha).

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En outre, cet arrêté inclus en annexe des données de base des calculs du barème d'indemnisation pour certaines cultures, à savoir les coûts de mise en place (cm) et d'entretien (ce) ainsi que les rendements moyens (R) exprimés en (kg/ha) selon l'année de production. Le tableau ci-dessous présente les données de certaines de ces cultures pour la première année d'exploitation.

Tableau 2: Données de base de calcul du barème d'indemnisation de certaines cultures pour la première année d'exploitation

Cultures

Coton

Anacarde

Mangue

Cout de mise en place
(Cm en FCFA)

130 000

239 000

289 000

Cout d'entretien
(Ce en FCFA)

114 000

50 000

50 000

Rendement moyen (R en Kg/ha)

1 500

0

0

 

Source : Arrêté interministériel n° 247/ MINAGRI/ MPMEF/ MPMB du 17 juin 2014 portant fixation de barème d'indemnisation des cultures détruites

L'emprise au sol des différents ouvrages de la mine est d'environ 560,48ha, y compris les périmètres de sécurité. Vu les incidences négatives auxquelles sont sujettes les exploitations agricoles de la zone du projet, une indemnisation à a été faite au profit des propriétaires de celleci en conformité avec l'arrêté interministériel n° 28 MINAGRA/MEF du 12 Mars 1996. Le montant dont a bénéficié chaque acteur a été calculé selon la formule suivante :

D= (10 X R) + (PXS)

Avec R=revenu annuel de la parcelle, P= prix moyen d'acquisition ou d'usufruit d'un hectare et S= superficie en hectare.

a.2. Les habitations

En plus des espaces culturaux, plusieurs lieux d'habitation ont été rasés au profit de la mise en place de la mine d'or de Sissingué. Ce sont des campements qui abritaient quelques exploitants des surfaces culturales originaires essentiellement de la localité de Kanakono. Ceuxci y avaient installé ces habitations dans le dessein de se rapprocher de leurs différentes

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plantations. Tout comme cela a été le cas pour les plantations, la destruction de ces lieux d'habitation a donné suite à une indemnisation. Cette indemnisation a consisté à la construction de nouveaux logements au profit des personnes dont les hameaux ont été détruits, dans leurs localités d'origine. Vu qu'ils étaient tous originaires de Kanakono, c'est là-bas qu'ont été construits les 15 logements (photo 1) pour dédommager 5 individus au total.

Photo 1:Maisons construites à Kanakono par PMCI en guise d'indemnisation Crédit photo : Sorho D, Janvier 2019

b. L'indemnisation : sujet de tension

L'indemnisation des populations dépossédées de leurs terres à Sissingué a été sujette de tension pour des raisons d'ambigüité sur l'appartenance des terres. En effet, en pays Senoufo, c'est le chef de terre qui est garant de la gestion des terres. Il a pouvoir d'attribution. Ainsi il aurait prêté certaines terres au chef du village pour exploitation. La difficulté résidait alors dans le fait de savoir qui devait jouir de l'indemnité. Des délégations de la sous-préfecture de Kanakono, du ministère des mines et de la géologie ainsi une équipe interministérielle (ministère des mines et de la géologie, ministère de l'agriculture, ministère intérieur et de la sécurité) se sont précédées dans le dessein de trouver une issue favorable à ce conflit. Et c'est la dernière mission qui a réussi à régler la situation en départageant les parties antagonistes en exploitant et exploitant légitime.

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