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L’impact socio-économique d’un aménagement hydroagricole: le barrage de la Tapoa.


par Hassane Dabiemo MALKOUMA
Université Ouaga I, Joseph Ki Zerbo - Maitrise en Géographie 2014
  

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2.2. Les différentes productions

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il est rare de trouver un exploitant dont toute sa spéculation se concentre sur une seule parcelle.

2.2.1. La riziculture et le maraîchage

Le riz, comme dit précédemment, est la première spéculation à être introduite sur le périmètre de la Tapoa. Les parcelles qui lui sont destinées sur le périmètre vont généralement de 300m2 à 0,1 ha par riziculteur. En dehors des deux campagnes de1992/ 93 et 1993/94 qui avaient enregistré des rendements relativement appréciés grâce à l'appui du CNCA en engrais, les rendements de riz sont faibles (4t/ha). Néanmoins, ils sont 53,49% des exploitants qui s'adonnent à cette culture. Elle est cultivée uniquement ou combinée à d'autres cultures comme le maïs (cf photo N°1).

Photographie N°1 : Casier de riz associé au maïs

MALKOUMA, mars 2012

Le maraîchage occupe une place importante sur le périmètre de la Tapoa. On estime à 39,53% des exploitants qui pratiquent exclusivement le maraîchage contre 60,47% qui produisent d'autres cultures en plus du maraîchage. Le chou vient en première position des cultures maraîchères et occupe 55,81% des exploitants, suivi de l'oignon (54,65%) et de la tomate (30,23%). Ces spéculations sont produites à la fois par les mêmes producteurs, mais avec une prédominance de l'une ou de l'autre. D'autres cultures y sont pratiquées en faible proportion, car moins utilisées dans la consommation locale où peu rentables. Ce sont l'aubergine, le piment, le concombre, les courges, la carotte et le gombo. La proportion de ces cultures maraîchères est à l'image de celle de l'ensemble de la commune de Diapaga (cf. Graphique N°7).

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Proportions en tonnes

137,5

Graphique N°6: Proportion des cultures maraichères dans la commune de Diapaga

90

80

Spéculations

63

30

7,5 3 0,3 0,6

Source : DPAHRH/ Tapoa, 2010

Les trois principales cultures maraîchères du périmètre de la Tapoa sont bien représentées, mais avec une prédominance de l'oignon bulbe sur le chou.

Photographie N°2 : Trois principales cultures maraîchères (choux, oignon, tomate)

MALKOUMA, mars 2012

En plus du maraîchage, on note ces dernières années une prolifération de vergers, surtout sur les deux rives en amont du barrage. Ces vergers colonisent les abords de la retenue d'eau et sont de superficies de tailles différentes.

2.2.2. Les plantations fruitières

Les plantations fruitières sont constituées essentiellement de bananerais, de goyaviers, de manguiers et de papayers à côté desquels sont souvent associées des cultures maraichères. C'est dans ces plantations que l'on retrouve les plus grandes superficies du périmètre de la Tapoa. La plus petite exploitation rencontrée est d'environ 0,20 ha et la plus étendue est à plus de 2,5 ha. Ici, tous les propriétaires possèdent au moins une motopompe servant à

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l'irrigation. Ces plantations font la fierté des propriétaires qui ne cachent pas leurs sentiments de fierté.

Photographie N°3 : Vergers de bananeraie en maturation

MALKOUMA, mai 2012

2.2.3. Les techniques de production

La production du périmètre est caractérisée ici par les différentes activités agricoles exécutées lors de la campagne agricole. Elle est déterminée à travers le système de culture et les techniques mises en oeuvre par les exploitants. Le système de culture fait intervenir deux notions, à savoir l'organisation des cultures sur la parcelle et les techniques appliquées. Ces techniques sont liées aux aptitudes propres à chaque individu ou groupe d'individus selon le niveau d'adoption des outils et l'itinéraire appliqué.

2.2.3.1. Le calendrier agricole et la gestion des travaux

Il est basé sur des connaissances empiriques des exploitants étroitement liées aux indicateurs naturels comme la pluviosité et le cycle végétatif, mais aussi sur des connaissances acquises lors des formations. Il est constitué de plusieurs séquences qui marquent les étapes des opérations culturales (cf. Tableau N° 4). Le tableau révèle que les exploitants ont une bonne maîtrise du temps et que la fin des activités de cultures pluviales coïncide avec le début des cultures irriguées.

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Figure N°2 : Le calendrier agricole des exploitants de la Tapoa Gourma

Saisons Opérations culturales

Début
d'hivernage

Saison
pluvieuse

Début de
saison
sèche

Saison sèche

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Janvier

Février

Mars

Avril

Récolte de riz, Vente de légume, Préparation des champs de Cultures pluviales

 
 
 
 

1er labour et Semis

 
 
 
 

Amendement des cultures

Pluviales

 
 
 
 

2e labour, Désherbage, culture

 
 
 
 

Traitement des cultures

 
 
 
 

Récoltes

céréales, Curage des canaux, mise en pépinière des cultures irriguées (riziculture, maraîchage)

 
 
 
 

Repiquage des légumes et du riz, sarclage

 
 
 
 

Entretien des cultures et vente de légumes

 
 
 
 

Enquête de terrain Janvier-février 2012 MALKOUMA HD, Février 2012

2.2.3.2. L'itinéraire agricole

Les opérations sur le périmètre commencent avec le nettoyage des canaux de drainage des eaux vers les parcelles. Au début de chaque campagne, les responsables du comité mobilisent les exploitants pour qu'ils débarrassent les ordures pouvant empêcher la desserte normale de l'eau dans les casiers. Un responsable est également choisi pour l'ouverture et la fermeture des vannes. Généralement, ce sont les jeudis de chaque semaine qui sont réservés

Le système d'irrigation utilisé sur l'aménagement de la Tapoa est gravitaire. Des pentes faibles mais régulières permettent de répartir l'eau par un écoulement simple jusqu'aux

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pour le nettoyage. Il se poursuit durant tout le temps que dure la campagne irriguée. Après les travaux d'ensemble, les exploitants se donnent à la préparation de leurs parcelles.

2.2.3.2.1. Le labour et la mise en pépinière

L'objectif du labour est de préparer les superficies qui serviront à accueillir les nouveaux plants. Il consiste à débarrasser les mauvaises herbes de la parcelle. Elles sont coupées et dessouchées pour permettre l'éclaircissement des parcelles. Les herbes arrachées sont déposées en tas sur un même endroit et brulées après séchage. Certains exploitants les utilisent pour marquer les limites parcellaires. Cette étape est particulièrement difficile, disent les exploitants, car elle demande considérablement de l'effort physique. Ceux qui ont les moyens n'hésitent pas à faire appel aux contractuels qui se chargent de creuser les parcelles. Sur le périmètre de la Tapoa, les outils utilisés sont essentiellement la daba et la charrue avec respectivement 96,51% et 3,48% des exploitants. Lorsque la préparation des parcelles est terminée et que les pépinières sont prêtes, le repiquage peut maintenant commencer.

2.2.3.2.2. Le repiquage

Les repiquages se distinguent selon qu'on soit en riziculture ou en maraîchage. Généralement, c'est une opération qui nécessite une assistance communautaire (entre-aide). C'est un travail qui se réalise progressivement suivant le stade de développement des pépinières. Des enquêtes réalisées, 84,9% des exploitants négocient l'assistance de la communauté des exploitants à cette étape des opérations. Mais ceux qui disposent d'un nombre suffisant d'actifs ou ceux dont les parcelles ne sont pas assez grandes se contentent de la main d'oeuvre familiale. La demande d'assistance s'explique par le fait qu'il est souhaitable qu'une fois les plants sortis de pépinière qu'ils soient repiqués 48 heures au plus tard; toute chose qui rend difficile le repiquage individuel.

2.2.3.2.3. L'entretien des productions

Toute culture a besoin d'un suivi particulier de la part des producteurs, mais les exigences différent d'une culture à une autre. Comment les producteurs se prennent-ils pour remplir les conditions indispensables à la croissance des cultures pratiquées ?

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parcelles. Par ailleurs, les motopompes installées à l'abord du canal principal permettent également de drainer l'eau du canal principal jusqu'aux parcelles.

- Dans les rizières et les parcelles maraichères

L'approvisionnement des rizières en eau est un impératif pour garantir une croissance des plants de riz. Après le repiquage, les riziculteurs veillent à ce qu'il y ait régulièrement de l'eau dans leurs casiers. L'approvisionnement en eau est accompagné par l'apport de fertilisants nécessaires au développement des plants de riz. Cet apport de fertilisants suit deux modes sur le périmètre irrigués : l'utilisation exclusive de l'engrais chimique et l'association du chimique à l'organique. Parmi les riziculteurs enquêtés, 17,5% utilisent exclusivement l'engrais chimique (urée et NPK) et 82,5% l'alternent avec l'engrais organique.

Différemment au riz, les cultures maraîchères demandent moins d'eau, mais les fréquences d'approvisionnement sont beaucoup plus rapprochées. Sur le périmètre irrigué, chaque maraîcher a établi son programme d'arrosage en tenant compte de la nature de ses cultures et des jours de passage des blocs. Là également, l'emploi des engrais est très capital pour la réussite des cultures. Leurs emplois sont respectivement représentés comme suit:79,24% pour le système combiné chimique-organique, 17,24% pour le chimique et 3,45% pour l'organique.

Par ailleurs, il n'existe pas de programme préétabli pour le sarclage des plants, mais c'est chaque exploitant qui juge le temps d'intervention. Cela peut s'expliquer par l'insuffisance des formations dont bénéficient les exploitants. 46,51% des exploitants enquêtés affirment n'avoir jamais reçu de formation, 32,56% ont au plus bénéficié d'une formation pendant toute leur vie d'exploitant. C'est sur le terrain que plusieurs ont reçu les connaissances qu'ils disposent et se contentent de les appliquer sur leurs cultures. De plus, l'utilisation des produits phytosanitaires est laissée à la liberté de chaque exploitant. Le traitement n'est généralement entamé que s'il y'a des cas de menace des productions.

- Dans les plantations fruitières

C'est dans les plantations fruitières que le professionnalisme des exploitants est plus perçu. Les visites sur le terrain ont permis de constater que tous les propriétaires de plantations possèdent au moins une motopompe pour l'irrigation des cultures. Chaque chef d'exploitation dispose d'un programme d'arrosage qu'il exécute personnellement ou qu'il confie aux contractuels engagés. Un réseau de sillon parcourt l'ensemble de la parcelle et sert

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de conduit d'eau jusqu'aux cultures (cf. photographie N°4). Dans ces plantations l'importance de la fumure organique est plus qu'un complément à l'engrais chimique; d'où la construction de fosses fumières à côté des jardins en vue d'obtenir le compost.

Le traitement phytosanitaire est très présent et régulier dans les plantations fruitières. Des séances de pulvérisation généralisées sont effectuées suivant un chronogramme défini. Ces précautions s'expliquent par la fragilité des cultures fruitières aux parasites qui peuvent détruire les plantations.

Photographie N°4: Irrigation dans une plantation de bananeraie

MALKOUMA, mai 2012

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