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L’impact socio-économique d’un aménagement hydroagricole: le barrage de la Tapoa.


par Hassane Dabiemo MALKOUMA
Université Ouaga I, Joseph Ki Zerbo - Maitrise en Géographie 2014
  

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3.2. La complémentarité entre Cultures irriguée et cultures pluviales

En réalité les campagnes agricoles de saison pluvieuse et celles de saison sèche se complètent pour les exploitants. On constate que chacune fonctionne dépendamment des ressources tirées de l'autre. En effet, après les récoltes des cultures pluviales, les paysans prélèvent une partie des récoltes qu'ils vendent afin d'acheter des intrants pour les cultures irriguées. Pour les exploitants du périmètre de la Tapoa, ce sont surtout l'achat des engrais et des semences qui sont le plus priorisés dans les dépenses. La main d'oeuvre est également dans une certaine mesure une des causes de la vente des productions pluviales. Certains producteurs de coton qui possèdent des parcelles sur le périmètre, détournent une partie des engrais subventionnés par la SOFITEX qu'ils mettent au profit des cultures irriguées. Quelque fois, des populations rurales cultivent de petites superficies de coton pour bénéficier des

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engrais qu'ils vont ensuite utiliser sur les parcelles du périmètre; d'autres les revendent aux exploitants. Cela peut occasionner des pertes de rendement sur les champs de cotons liés au non-respect des doses prescrites. Ils ne voient pas le risque, mais plutôt l'occasion de se procurer des engrais. En plus, chez les exploitants disposant de fosses fumières, les résidus de récoltes comme les tiges et les épis de mil interviennent dans la mise en place des fosses fumières. Les investissements réalisés par les exploitants à partir des cultures pluviales s'expliquent par le fait qu'ils sont convaincus de pouvoir les récupérer. Ce sont les revenus issus de la vente des cultures pratiquées sur le périmètre qui serviront à récupérer l'argent dépensé en début de campagne sèche.

Pendant la saison pluvieuse, les exploitants utilisent le bénéfice financier des cultures de la saison sèche pour s'approvisionner en intrants (engrais, main d'oeuvre, dabas, charrues, semences, etc.). L'interdépendance entre ces cultures pratiquées de façon alternée démontre que le succès de l'une dépend de l'autre (campagne précédente).

3.3. Les nouvelles formes de productions

Les nouvelles cultures introduites sur le périmètre irrigué exigent l'utilisation de nouveaux matériels agricoles qui sont plus commodes pour la réussite du calendrier agricole et des méthodes culturales.

3.3.1. Les nouvelles pratiques agricoles

Les populations locales ont longtemps utilisé la daba comme outil principal dans les cultures. Mais, la donne a changé avec l'aménagement du périmètre de la Tapoa. Leur intérêt est tourné vers la charrue, et pour cause le gain en temps et en énergie. Ceux qui disposent de moyens financiers n'hésitent plus à se la procurer, surtout les exploitants dont les labours ne se limitent pas aux cultures pluviales. En outre, l'usage des motopompes s'est accru sur le périmètre irrigué. Il remplace progressivement les seaux, les arrosoirs et les bidons qui servaient de moyens de prélèvement de l'eau. D'autres équipements agricoles comme les pulvérisateurs, les râteaux et les brouettes sont achetés par les exploitants pour faciliter l'accomplissement des tâches sur les parcelles.

Avec l'insuffisance des terres sur le périmètre irrigué, les exploitants n'ont pas le choix que d'exploiter les mêmes parcelles. Par conséquent, la rotation et l'association des cultures sont devenues des pratiques courantes sur le périmètre de la Tapoa. Par ailleurs, l'utilisation des engrais y est très présente. Même ceux qui ne possèdent pas suffisamment de moyens

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financiers s'efforcent toujours d'apporter la moindre quantité à leurs cultures. Il faut noter également que l'emploi des herbicides par les exploitants est une étape indispensable sur certaines parcelles. Il est lié à la l'envahissement des mauvaises herbes qui exigent une aération préalable avant les labours.

3.3.2. Les nouvelles techniques de stockage des productions

La gamme des cultures sur le périmètre de la Tapoa montre l'exigence de la diversification des techniques de stockage. Pour ce qui est des céréales cultivées, les paysans les égrainent et les conservent dans des sacs de 50 et 100 kg afin de faciliter l'usage en famille ou la mise sur le marché. Ces céréales sont traitées au préalable afin d'éviter les attaques des rongeurs et des insectes. Elles sont ensuite placées dans les magasins du périmètre. Toutefois, certains producteurs préfèrent conduire directement leurs récoltes en familles.

Contrairement aux céréales, la conservation des légumes est très délicate pour les maraichers. Généralement, ce sont des cultures qu'ils ont du mal à garder au-delà de 48 heures après récoltes. Pour ce faire, les légumes revenus du marché sont versés sous des abris frais et spacieux pour ralentir leur pourriture. Malgré les formations en séchage des légumes au profit des femmes, elles ont toujours de la peine à les appliquer.

Néanmoins, les techniques de conservation de l'oignon à bulbes ont connu des progrès. Après les récoltes, les bulbes d'oignons sont d'abord gardés à l'air libre. Elles sont ensuite placées sur des paillottes construites, alternées à la paille sèche. Enfin, de petites quantités d'eau sont régulièrement répandues sur la paille afin d'apporter de la fraicheur aux bulbes. Ainsi, la durée de conservation peut atteindre 7 à 9 mois.

La pratique de l'élevage est un passage nécessaire pour les exploitants du périmètre. Il est donc important de comprendre son mode d'intervention et son utilité dans la production des cultures irriguées. Quel est l'apport de l'aménagement à la modernisation du système d'élevage dans la zone ?

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