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Rôle de la société civile et de la barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans la transformation des conflicts intercommunautaires : cas des conflicts entre les Babembe et les Banyamulenge à  Fizi


par Bonheur Kyalangalilwa Ngabile
Université catholique de Bukavu  - Licence/ bac +5 2020
  

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CONCLUSION

Nous voici au terme de notre travail de mémoire dont le sujet a porté sur « Le rôle de la Société Civile et de la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu dans la transformation des conflits intercommunautaires : Cas des conflits entre les Babembe et les Banyamulenge à Fizi». L'intérêt de ce travail a été motivé par le souci de savoir comment se déploient ces deux structures dans le territoire de Fizi à fin d'apporter des solutions aux problèmes de cohabitation pacifique entre ces deux communautés et d'identifier les différents acteurs qui agissent dans l'ombre pour pérenniser ces conflits.

De ce fait, trois questions principales ont constitué la problématique qui a soutenu l'analyse de ce travail dont :

y' Quels sont les acteurs indirects (invisibles) dans l'alimentation des conflits intercommunautaires à Fizi ?

y' Quel rôle joue le bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu et la Barza

intercommunautaire dans la résolution des conflits intercommunautaires à Fizi ? y' Aux quelles limites se sont heurtées les stratégies (approches) de transformation des

conflits précédentes dans la mise en oeuvre et le suivi de leurs solutions ?

En réponse à ces questions, trois hypothèses ont été également émises.

Ainsi, parmi les acteurs indirects participant à l'alimentation de ces conflits on trouverait : les politiciens, les leaders religieux, les leaders de la diaspora, les dirigeants de pays voisins, les officiers de la police et des forces armées de la RDC et des pays voisins, la MONUSCO, les ONGs, etc.

Dans la résolution des conflits intercommunautaires au Sud-Kivu, la société civile et la Barza intercommunautaires du Sud-Kivu joueraient trois principaux rôles : (i) lorsqu'elles participent comme tierce partie (facilitateurs, médiateur, arbitre, etc.) elles accompagnent les parties en toute neutralité a trouver des solutions durables a leurs problèmes en vue de se réconcilier ; (ii) lorsqu'elles y participent en tant parties prenantes au conflits, elles jouent le rôle de la défense des intérêts communautaires ; (iii) lorsqu'elles participent en tant que observateur et jouent un rôle très passif se militants seulement à des propositions et l'observation de la bonne marche du processus.

Les différentes approches de transformations et de résolution des conflits développée comme réponse aux conflits intercommunautaires à Fizi se serraient heurtées à un certain nombre des limites parmi lesquelles : le manque de la volonté pour mettre en pratique les accords et

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conventions signés, la manipulation des membres de la communauté et des leaders communautaires de base par les acteurs politiques nationaux et de la diaspora, les problèmes récurrents d'insécurités perpétrés par les groupes armés dont les intérêts sont menacés par le rétablissement de la paix, l'absence de l'autorité de l'Etat et l'insuffisances des éléments de forces de sécurité, le manque des moyens financiers pour mettre en oeuvre ces politiques, etc.

Pour ce faire, un arsenal méthodologique mixte a été mis en place développant une étude à la fois descriptive et analytique, recourant à la méthode historique et comparative, mobilisant les techniques d'entretien, d'enquête par questionnaire et de l'analyse documentaire dans la collecte des données, et celle de l'analyse du contenu dans le traitement des données qualitatives et quantitatives recueillis.

Du point de vue théorique, ce travail a mobilisé la théorie de la transformation des conflits de John Paul Lederach, et est ainsi subdivisé en quatre chapitres mis à part sa partie introductive et sa conclusion.

A l'issu de nos données recueillies sur terrain et de nos analyses, il est ressorti que les acteurs indirects intervenants dans l'alimentation de ces conflits sont entre autres : les leaders politiques, les autorités coutumières, les leaders religieux, les dirigeants des pays voisins, la diaspora et les militaires haut gradés des FARDC, avec comme principal acteur les leaders politiques avec un score de 60% à l'issue de nos enquêtes.

Ces résultats nous ont permis de confirmer notre première hypothèse.

En ce qui concerne rôle joué par la société civile et la barza intercommunautaire du Sud-Kivu, il ressort de notre recherche que, à part ceux d'intervenir dans le processus de transformation des conflits comme tiers (médiateur, réconciliateur, négociateur, etc.), comme observateur et comme partie défendant les causes de la population ; ces deux organisations jouent d'autres rôles comme ceux de : lanceur d'alerte, de plaidoyer, de lobbying, de représentation, etc., dans le processus de recherche de la paix et de la transformation des conflits entre les Babembe et le Banyamulenge à Fizi.

Cela permet de nuancer notre deuxième hypothèse.

Comme limite des approches des construction de la paix développées dans le cadre des conflits entre les Babembe et le Banyamulenge à Fizi, on s'est aperçu à l'issue de nos investigations de terrain que les facteurs comme l'incohérence des solutions proposées par ces acteurs aux problèmes réels existants, le manque de moyen financier et de la volonté pour la population

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d'appliquer les accords de paix signés, avec le facteur comme l'insécurité dans cette zone en constituent des véritables obstacles.

Cela permet également de nuancer notre dernière hypothèse.

Ainsi donc, le présent travail a comme limite le fait de s'appliquer plus sur les originaires de Fizi habitant à Bukavu, ne tenant pas ainsi compte de la conception des personnes qui vivent les conflits ; il traite également avec égard la question de l'implication de certains acteurs : leaders religieux, coutumières et politiques dans le processus de recherche de la paix ; et n'aborde pas avec précision le bilan réel des approches de ces deux structures sur le terrain.

Comme apport, la présente étude s'inscrit dans une multitude d'autres études de ce genre, à la seule différence que cette dernière met l'accent sur le rôle du Bureau de coordination de la société civile et de la Barza intercommunautaire du Sud-Kivu comme acteurs directs dans la transformation des conflits à Fizi. Un autre apport de taille par rapport aux résultats trouvés par d'autres chercheurs, est celui d'identifier un nouveau facteur dans la dynamique des conflits entre les Banyamulenge et les Babembe, qui est celui de l'inacceptation mutuelle.

En fin, nous n'estimons pas avoir épuisé toutes les questions relatives à la présente problématique, c'est ainsi que nous encourageons les futurs chercheurs à continuer leurs études sur l'apport des leaders religieux comme acteurs du processus de paix et de la transformation sociale de cette crise.

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