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Contribution a la gestion des eaux usees dans la ville d’Abidjan : cas du quartier Sagbe, commune d’Abobo


par jimy patrice ZOH
2ie ouaga - master IIGIRE 2017
  

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4.3 ANALYSE DES CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES POPULATIONS DE SAGBE : forte croissance de la population vulnérable à la question de la gestion des eaux usées

- Forte croissance de la population

Peuplée de 638 237 habitants en 1998 et 1 030 658 habitants en 2014, la population d'Abobo est estimée à 1 141 556 habitants en 2018 selon le recensement général de la population. Celle-ci aura doublé en l'espace de 20 ans. Les femmes en âge de procréer représentent quant à elles plus du quart de la population (27,59 %). Le taux d'accroissement annuel est aujourd'hui estimé à 3,69 % (INS, 2018).

L'enquête sur le niveau de vie des ménages de 2018, a enregistré comme valeur, 5,53 personnes représentant la taille moyenne des ménages (INS, 2018).

Le sous- quartier Sagbé, quant à lui était peuplé de 30 919 habitants en 1998, la population du quartier est passée à 87 864 habitants (INS, 1998). Cette population est estimée aujourd'hui 154 082 habitants (INS, 2018) (Figure 3). Elle a presque doublé en 10 ans.

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D'ABOBO »

Evolution de la population d'Abobo-Sagbé

180000

160000

 
 
 
 
 

140000

 
 

154082

141712

120000

 
 
 
 
 

100000

 
 
 
 
 

80000

 

87864

 
 
 

60000

 
 
 
 
 

40000

 
 
 
 
 

20000

30919

 
 
 
 

0

1988

1998

2014

2018

 
 

Source : Rapport de l»Institut national de la statistique de la Côte d'Ivoire, 2018

Figure 3: Evolution de la population de Sagbé de 1998 à 2018

La Figure 3 montre la croissance de la population d'Abobo Sagbé de 1988 à 2018. Cette croissance spectaculaire s'explique par la vocation du quartier Sagbé, voire de la commune d'Abobo en tant que cité dortoir. Elle a été favorisée par un important flux migratoire dû à la crise qu'a traversé le pays de 2002 à 2011 et par les opérations de déguerpissement qui se sont accentuées dans certains quartiers à risque de la ville d'Abidjan ces dernières années. Ces opérations de déguerpissement des zones d'habitats précaires ou à risque ont entrainé des mouvements migratoires vers les quartiers d'Abobo, comme c'est le cas à Sagbé. Cet accroissement au lieu d'être un avantage sera plutôt source de plusieurs problèmes pour cette population de Sagbé, vu la mauvaise gestion constatée des déchets de toute sorte lors de notre enquête.

L'urbanisation incontrôlée de la ville d'Abidjan, par certains endroits (BNETD, 2015), a contribué significativement à l'accroissement rapide de la population de Sagbé, entrainant de facto de nombreux problèmes sociaux dont ceux liés à la santé et au cadre de vie. Cette population dynamique aura à son actif la production des déchets de tout ordre à l'aune de sa taille. Selon le profil urbain d'Abobo réalisé par l'ONU-Habitat en 2012, une personne consomme en moyenne, à Abobo-Sagbé, par jour 70 litres d'eau, ce qui entraîne logiquement une production de déchets liquides équivalente par personne (La2are, 2007). Ainsi, plus 10 millions de litres

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d'eau consommée par cette population avec plus de 5 personnes par ménage sont rejetés naturellement sous forme de déchets liquides auxquels le système actuel de gestion des eaux usées ne correspond plus, d'où les nombreux problèmes de santé des populations et d'insalubrité du cadre de vie de Sagbé.

- Typologie de l'habitat

Plusieurs types de logement caractérisent l'habitat du sous quartier Sagbé.

Cet espace urbain est occupé par trois types d'Habitats qui sont les habitats modernes, les habitats évolutifs et les habitats précaires.

Typologie de logement d'Abobo Sagbé

 
 
 
 

Villa moderne

 
 

6%

 
 
 

Maison simple( cours

 

25%

12%

 

communes)

p

 
 
 

Logement en bande(cours communes)

2014

4%

 
 
 
 

2%

 
 
 
 
 
 
 
 

Appartement dans les immeubles

 
 
 
 

51%

 
 
 
 
 
 

Concessions (habitats résidentiels)

autres (habitats précaires)

 
 

Figure 3: Typologie de l'habitat de la population d'Abobo- Sagbé (INS, 2014)

Ce graphique présente les logements qu'on retrouve au quartier Abobo -Sagbé. 63% des chefs de ménages vivent dans les habitats évolutifs qui sont constitués par les cours communes ou maisons en bande (51%) et 12% de maisons simples).

Les habitats modernes mieux structurés constituent 14% des habitats des chefs de ménages enquêtés et sont représentés par les concessions ou habitats résidentiels 4%, les villas modernes 6% et les appartements dans les immeubles 2%

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Les autres types d'habitats observés sont précaires. Ils sont construits à base de matériaux précaires collectés dans les casses, des résidus de transformation de bois, etc. et occupent 25% des habitats. Force est de constater que les habitats sont dominés par les cours communes, qui selon 63% des personnes interrogées, offrent plus de sécurité.

Les logements précaires prisés par défaut par les populations, offrent des coûts accessibles, mais avec peu ou pas de commodités pour un cadre de vie décent. Ces logements disposent peu ou pas d'infrastructures et ne sont connectés pour le grand nombre à aucun réseau, pour l'évacuation des eaux usées produites les nombreuses familles. Cette situation maintient une grande partie de ces âmes dans une vulnérabilité sans précédent devant ces déchets liquides.

Photo 11: Une cour commune à Abobo-Sagbé (source, leportail.ci)

- Activités économiques des chefs de ménages

Dans tout le quartier, le secteur informel est le principal pourvoyeur d'emploi des chefs de ménages enquêtés. On y rencontre des artisans et commerçants (20%), des chauffeurs de taxi et de cars de transport en commun (11%), des ferrailleurs (13%). Il y existe également des personnes

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sans activité (35%). A Sagbé Antenne, plus de 50% des chefs de ménages enquêtés n'ont aucune activité. A Sagbé Ran, Céleste, Bocabo et Palmeraie 75% des chefs de ménages exerce dans le secteur informel (des artisans et de petits commerçants).

Bien qu'ils soient minoritaires, les ménages de revenu moyen constituent (9%) de la population et sont également présents dans ce quartier. Il s'agit des gros commerçants, des employés de la fonction publique et du secteur privé (ONG, entreprises privées, etc.).

A côté de tous ces secteurs d'activités subsiste un autre groupe aussi important que sont les petits métiers (menuisiers, couturiers, coiffeurs, etc.) qui représente 14% de ces derniers (voir Tableau IV).

Ces activités non encadrées et informelles, prises dans leur ensemble ne permettent pas aux populations de vivre décemment, et ne peuvent s'offrir des soins de qualité quand les besoins se présentent.

Tableau IV : répartition des Chefs de ménage par secteur d'activités

Secteur d'activités

Nombre de Chefs de
ménages

Pourcentage(%)

Artisans/Petits commerçants

60

18

Chauffeurs de cars/taxis

54

17

Ferrailleurs

18

6

Fonctionnaires/Grands commer-

çants

28

9

Autres petits métiers

42

13

Sans emploi

124

38

Total

326

100

Source : Jimy ZOH, 2018

Au-delà de l'importance de la taille, la population de sagbé côtoie une pauvreté avec un nombre, selon l'Enquête sur le Niveau de Vie des Ménages (INS, 2016) estimé à 27,5% des pauvres de la commune d'Abobo et une dépense annuelle par tête inférieure à 50% du seuil

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de pauvreté de 237 969 Francs CFA en 2018, soit une multiplication par 10 du nombre des plus pauvres d'entre les pauvres .

154 082 habitants pour une superficie de 4.85 km2, soit une densité de 31769 habitants/Km2, limités par un faible pouvoir d'achat ne peuvent s'offrir les meilleurs moyens autonomes d'évacuation et de vidange des eaux usées et des déchets solides, ce qui les exposent à de potentiels risques sanitaires.

Cette population dans ces conditions n'arrive pas à se prendre en charge pendant les périodes de maladie liées à la mauvaise hygiène et à la présence des divers déchets dans le quartier, ce qui participe à l'augmentation du taux de décès qui est passé de 12.73% en 2017 et à 13.15% largement au-dessus de la moyenne nationale qui est de 11.56% en 2018, selon la Banque mondiale, 2018.

- Perception des populations sur les liens entre l'insalubrité et les maladies.

Pendant notre enquête auprès des ménages considérés comme échantillon nous avons cherché à savoir si selon eux, et avec le constat sur le terrain, des liens existaient entre les différents modes de rejets et l'apparition des maladies d'origine hydriques. Cette enquête a comme objectif de savoir si la population est belle et bien consciente du danger qui la guette. Pensez-vous que les rejets des eaux usées dans votre environnement immédiat ont un lien avec vos maladies ? (ANNEXE I)

En moyenne, 85 % de la population considère que les eaux usées causent de réels problèmes, ce qui dénote d'une véritable connaissance des conséquences qui découlent de cette situation, mais cela n'explique pas du tout l'attitude paradoxale des populations vis à vis des eaux usées déversées dans tout l'espace urbain et des caniveaux qui sont transformés en de véritables récepteurs puants.

In fine, ce sous- quartier d'Abobo bien que conscient du problème relatifs à la gestion des eaux usées, est victime de sa taille, sa pauvreté et le manque d'assistance véritable par les responsables de la municipalité, d'où sa vulnérabilité face aux problèmes environnementaux qui l'assaillent : les maladies et dégradation de son environnement. Cela justifie notre hypothèse ci-dessus mentionnée.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand