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La géopolitique de la Russie dans la région caspienne: évolution des intérêts


par John Makombo Kibangula
Université de Lubumbashi  - Licence 2021
  

Disponible en mode multipage

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Epigraphe

« Ce qui échappe aux états, leur extériorité, est plus vaste aujourd'hui que ce dont ils gardent la, maitrise, leur minorité, d'où il y a une perte de la substance spécifique de la souveraineté»

« Pour garder le contrôle de son propre territoire, l'Etat se doit d'avoir la capacité de peser sur les événements extérieurs dont certaines conséquences peuvent avoir un impact sur son sol »

« Qui contrôle la partie orientale du continent (...) règne sur la terre centrale, Qui règne sur la terre centrale règne sur l'île mondiale, Qui règne sur l'île mondiale règne sur le monde ».

Sir Halford J. MACKINDER

Dédicaces

A vous, notre père MakomboMugalu Jean pour les efforts

Fournis pour notre croissance physique, spirituelle et intellectuelle, grâce à

Votre sens de responsabilité, nous sommes devenus ce que nous sommes

Aujourd'hui par votre grand amour paternel ;

A vous, notre très chère mère Angélique PyanaMakombo, pour avoir supporté les caprices de notre enfance avec des sages conseils suite

Auxquels nous sommes devenus mature ;

A vous, mon beau-frère Hugues Bobwa, pour votre contribution tant morale que matérielle à notre parcours académique ;

A vous, nos grandes soeurs et grands frères Constance Makombo, Octavie Makombo, Charmante Makombo, Helene Makombo, Régine Makombo et etDestyMakombo, Gloire Makombo et Bertrand Makombo pour votre soutien inestimable ;

A vous, mes chers amis Christian Tshitundu, Serge Bushake, Lumière Musonda, Danny Kadima et Michael Issa, Johnson Hamuli, Patrick Losondole, Francis Nkongolo, Elie Mugalu, Eloge Tshiamala ;

A vous tous, pour votre affection, les sacrifices consentis avec amour et

Patience ;

A notre future épouse, A notre future famille ;

A vous tous qui nous êtes chers, oncles, tantes, cousins, grands-mères et pères, amis... ;

A toutes les âmes éprises de la formation intégrale des jeunes ;

Nous dédions ce travail.

REMERCILLEMENT

Nos premiers remerciements vont droit au Professeur Ordinaire Wenu Becker, pour avoir accepté avec beaucoup de sobriété, avec son auguste personne, de prendre la direction de ce présent travail, dont le prestige jouit de sa célébrité scientifique.

Nos hommages sont également adressés aux professeurs, chefs de travaux et assistants de la Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques et particulièrement du Département des Relations Internationales, qui se sont donné corps et âme à notre formation.

A mes Frères et Soeurs : .............pour la fraternité et l'affection dont ils me font preuve.

Que soient vivement remerciés tous condisciples et ainés scientifique pour tous les sacrifices consenties.

Puis, tacite, au fil de cet itinéraire, mes proches amis Christian Tshitundu et Serge Bushake qui ne cessent de me soutenir et avec qui nous avons passé des bons moments et des durs labeurs.

INTRODUCTION GENERALE

1. Présentation du sujet

Dans le cadre de notre travail, nous parlons de la géopolitique de la Russie dans la région caspienne mais aussi de l'évolution des intérêts. Nous allons tenter de retracer l'historique de cette région et aussi l'historique de la Russie dans cette région, les enjeux autour de cette région, les défis et les perspectives, nous allons aussi analyser le rôle que la Russie détient dans cette région au regard des autres acteurs qui agissent dans cette région.

La région de l'Asie centrale dominée par la mer caspienne apparait aujourd'hui comme un nouveau centre de gravité sur la scène internationale. Bien que peu présente dans les médias, la littérature faisant référence aux enjeux internationaux dans la région de la caspienne s'est multipliée depuis les 20 dernières années. 1(*)

La chute de l'URSS et la disparition du système soviétique ont laissé la porte ouverte a une nouvelle donne géopolitique dans ce que l'on appelle désormais les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale c'est à dire le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, le Turkménistan, le Kirghizistan et le Tadjikistan. L'accès de ces pays à l'indépendance à partir de 1991 et leur émancipation par rapport à Moscou a fortement remodelé le paysage géopolitique, énergétique, économique et diplomatique de la région. L'étude géostratégique de la caspienne apparait dans cette optique riche et intéressante dans la mesure où elle renferme des dimensions récentes et en constante évolution ce qui contribue grandement à structurer les relations internationales de nos jours en Asie centrale mais également à l'échelle du monde entier.2(*)

S'intéresser à la géostratégie d'une région c'est faire l'étude approfondie des enjeux, des conflits d'intérêts et des rivalités qui sont liés à cette région. C'est prendre en considération toutes les dimensions géopolitiques, humaines et naturelles qui font la singularité d'une zone donnée pour tenter de comprendre la situation à un moment donné. Etudier le thème de la géostratégie de la caspienne nous invite donc à nous pencher sur de nombreuses problématiques tant énergétiques que diplomatique et pose la question de la situation actuelle. Ainsi cela nous aidera à comprendre la géopolitique de la Russie dans la région caspienne, c'est à dire les implications politiques de la géographie, les relations internationales et l'histoire de cette région de manière à dresser un « tableau » global sur la situation actuelle de celle-ci gardons à l'esprit que cette situation parce qu'elle est liée aux acteurs étatiques et aux relations internationales, est en constante évolution.

Dès la chute de l'URSS l'union des républiques socialistes soviétiques. La Russie devient une fédération en 1991.

De MIKHAIL GORBATCHEV jusqu'à Boris Eltsine, la fédération de la Russie connait des périodes marquées par des crises politiques, des tensions populaires suite aux traces laissées par les soixante-dix ans du régime communiste. Lorsque Vladimir poutine arrive au pouvoir il lance une politique étrangère basée sur la géopolitique, la reconquête de l'espace, il va se baser sur l'ouvrage de NICOLAS danielevski (1822-1885) « La Russie et l'Europe ». IL est communément admis en Russie que l'école russe de la géopolitique est née avec cet ouvrage.

Par ailleurs, le terme même de géopolitique comme suit : « théorie réactionnaire qui se propose d'expliquer des phénomènes sociétaux dont les guerres par des raisons géographiques et dont la vocation serait de justifier et de fonder l'appropriation et la soumission impérialiste des territoires et des peuples étrangers.3(*)

(Ponomarev, 1956, P.118) mais en même temps, des éléments de méthodologie géopolitique sous forme cachée avaient cours en URSS tandis que la philosophie politique marxiste (sous stricte contrôle des organes du partis) les récusait, les études ethnographiques moins idéologisées en faisaient usage. 4(*)

Ainsi la théorie d'ethnos compris comme organisme biologique. Elaborée par Lev Goumiliov a été un jalon important dans les sciences humaines soviétiques et postsoviétiques. Goumiliov soulignait le lien étroit entre la politique et la géographie puisque, selon sa théorie, les communautés ethniques se forment sous l'influence des paysages naturels. A l'époque soviétique, la théorie de Goumiliov était considérée comme non marxiste et subissait de ce fait des critiques à cause de sa parenté avec la géopolitique occidentale.

Après la chute de l'URSS, en revanche, la théorie du l'ethnos était souvent perçue comme apparentée aux théories raciales des nazis (sniel'man, 2006, P.8-21) or ni Goumiliov lui-même ni ses disciples ne qualifiaient leurs approches de géopolitique.

Après la fin des régimes communistes notamment en Hongrie et en Allemagne avec la chute du mur de Berlin en 1989, L'URSS ne va pas tarder à se disloquer en 1991 et donner ainsi naissance à la Russie postsoviétique, la fédération de la Russie qui à l'heure actuelle applique une géopolitique de puissance et de reconquête en jetant son dévolu sur l'espace caspien.

L'espace caspien est une région stratégique convoitée par le monde entier pour ses importantes richesses en hydrocarbure. Situé sur les plaques des factures tectoniques, climatiques, Culturelles et linguistiques entre Europe et Asie, elle avoisine le Caucase du sud la Russie méridionale et l'Asie centrale. Notre travail retrace l'évolution des intérêts géopolitiques de la Russie dans la région caspienne dans ses dimensions historiques, politiques, économiques, militaires et humaines. 5(*)

L'étude est pluridisciplinaire et fait appel à l'histoire, à l'économie, au droit et à l'histoire des idées, aux relations internationales, à la démographie. L'étude se donne pour l'objectif principal l'analyse des enjeux et des défis lancés par la région caspienne à la Russie lors de la période postsoviétique.

C'est la période pendant laquelle la politique russe dans l'espace caspien a subi des restructurations considérables. Or cette politique s'est constituée sur plusieurs siècles et possède des ramifications lointaines qu'il est indispensable d'appréhender pour comprendre et analyser des nombreux problèmes d'actualité. C'est la raison pour laquelle la première partie de ce travail sera consacrée aux questions liées à l'évolution des intérêts géopolitiques Russe aux différentes époques mais principalement à la période poste soviétique.

Nous allons examiner ses intérêts depuis le premier contact avec la région caspienne des anciennes roux au 9ème siècle.

Cette aperçue historique met en évidence les continuités et le sens de la politique Russe vis-à-vis de cette région stratégique placée au coeur des poussées impériales de plusieurs puissances et des flux migratoires qui ne se sont pas apaisés jusqu'à présent.6(*)

2. Objet d'étude

Dans ce travail, nous poursuivons deux grands types d'objectifs : un objectif global est un objectif spécifique.

2.1. Objectif global

L'objectif global que nous poursuivons dans notre travail c'est de pouvoir montrer à la face du monde en général et aux intellectuels congolais en particulier les stratégies que la Russie utilise pour contrôler la région de la Caspienne. Nous voulons montrer et démontrer les raisons qui poussent la Russie à jeter son dévolu sur cette région.

2.3. Objectif spécifique

En ce qui concerne notre objectif spécifique, nous voulons susciter la curiosité et attirer l'attention des intellectuels et scientifiques congolais afin qu'ils comprennent les raisons qui font à ce que la Russie cherche àcontrôler la région Caspienne mais aussi toutes les stratégies que la Russie utilise pour contrôler cette région et ainsi pouvoir imiter ces mêmesstratégies afin de permettre aussi a la République démocratique du Congo de jouer aussi un rôle important dans les relations internationales.

3. Choix et intérêt du sujet

Comme tout travail scientifique, notre étude poursuit un certain nombre d'intérêt tant personnel que scientifique compte tenu de la problématique qui sera définit dans la suite de notre introduction.

3.1. Le choix

L'enseignement universitaire en République démocratique du Congo s'organise en trois cycles et est sanctionné par la rédaction des travaux scientifiques. A notre niveau, nous sommes appelés à rédiger un mémoire qui marque la fin de la licence.

C'est dans ce cadre qu'il nous a plu à la fin de ce deuxième cycle d'étude universitaire de faire une étude sur « la géoponique de la Russie dans la région caspienne » en retraçant l'évolution des intérêts, d'autant plus que nous avons personnellement vécu en Russie pendant près de trois ans.

Suite aux observations faites en Russie et son positionnement par rapport à la région caspienne qui correspond presque au positionnement de la république démocratique du Congo dans la région des grands lacs.

Nous avons opté pour cette étude en vue de déceler aussi bien dans le cadre de la pratique dans le but d'accoucher les connaissances acquises dans l'auditorium pendant notre cursus de cinq ans à l'université.

3.2. Intérêt

Un double intérêt a milité pour le choix d'un tel sujet d'étude :

- Il revêt une importance capitale en ce que l'actualité sur les ambitions des états en général et de la Russie post soviétique en particulier met au centre la question de la politique internationale. C'est ainsi qu'il nous permettra de comprendre les enjeux poursuivis par la Russie dans la région caspienne, de comprendre les intérêts que la Russie poursuit dans cette région et ainsi de pouvoir expliquer son comportement sur la scène internationale.

- Il nous permettra également de relever et d'analyser rationnellement les facteurs de puissance de la Russie dans ses relations avec les autres acteurs de la région caspienne ainsi que ses insuffisances en vue de dégager la place qu'elle occupe dans le concert des nations, dans l'élaboration des politiques sous régional, régional et même mondial.

Il conviendra à l'issue de cette étude, de proposer, de manière analytique, des voies et moyens qui pourraient permettre aux intellectuels et dirigeants congolais de comprendre les stratégies utilisées par la Russie dans la région caspienne et ainsi les adapter au niveau national pour la région des grands lacs.

4. Etat de la question

Plusieurs personnes ont écrit sur la géopolitique de la Russie mais nous n'avons pas trouvé nombreux qui ont écrit sur la géopolitique de la Russie dans la région caspienne.

L'ouvrage de JEAN-SYLVESTER MONGRANIER « géopolitique de la Russie » essai. Paru en janvier 2018 explique les raisons qui poussent la Russie à se lancer dans la conquête de l'espace.

Parce qu'elle s'étend de l'Est européen a l'océan pacifique, la Russie est à la fois un arc de crise en proie à l'islamisme, dont les contre coups se répercutent dans le Caucase du sud voir même dans la région caspienne, en Asie centrale et dans les républiques musulmanes de la Volga.

Au nord de l'océan arctique semble retrouver la valeur géostratégique qui était la sienne pendant la guerre froide. A cette immensité répondent les ambitions du pouvoir Russe. Son projet ? Redonner à la Russie le statut de puissance mondiale en opposition de l'occident.

Expliquer la géopolitique vue de Moscou, montrer son enracinement dans l'histoire, éclairer les implications de ces conceptions et leurs modalités pratiques en analysant l'évolution des intérêts de la Russie dans la région caspienne.

L'auteur JEAN DE GLINIASTY dans son ouvrage « géopolitique de la Russie » note que, étant donné que la Russie n'est ni tout à fait en Europe ni tout à fait en Asie, la Russie interroge : quelle est la stratégie politique ? Comment utilise-t-elle la géopolitique dans les régions environnantes notamment dans la région caspienne.

Quel développement économique envisage-t-elle face aux Etats unis et face à cette nouvelle grande puissance qu'est la Chine ? JEAN de Gliniasty dégage des questions qui traversent des questions contemporaines et ressurgissent au fil de l'actualité.

L'auteur propose 40 fiches documentées pour cerner les enjeux et les défis de la Russie dans la région caspienne.

Les auteurs cités ci-haut, fondent leurs études sur des aspects purement politiques et économiques en affirmant que seules les ressources humaines et géoéconomiques de la région caspienne peuvent garantir l'essor de la Russie.

Ils postulent que l'enjeu du gouvernement russe est de pouvoir garantir le bienêtre économique à sa population.

Les auteurs cités ci-haut ont retracé la vie de la Russie en mettant en exergue diverses idéologies politiques qu'ont construites le processus de la reconquête et la domination Russe des régions environnantes notamment la région caspienne depuis la prise du pouvoir par VLADIMIR POUTINE a la fin des années 90 et début 2000 ans.

Par ailleurs, nous allons aussi examiner les aspects stratégiques dans la région caspienne.

Les aspects tant politique et géostratégique, sur le plan géographique et démographique que sur leur plan économique et culturel tout ayant comme fondement les facteurs de géopolitique Russe.7(*)

5. Problématique et hypothèse du travail

5.1. Problématique

Les Etats extériorisent leur puissance par des démonstrations de force (affrontement) ou puissance diplomatique.

Dans ce cas, c'est à l'issu d'un affrontement ou d'une relation quelconque de puissance qu'un Etat donné soit qualifié de faible ou de puissant par rapport à un autre.

A titre illustratif vers la fin des années 30, la situation internationale était marquée par les ambitions de deux grandes puissances de l'époque l'Allemagne et le japon, dont les appétits expansionnistes en Europe et en Asie déclenchèrent la seconde guerre mondiale, actuellement aussi, pas mal d'Etats veulent se tracer une quelconque ligne de conduite en prouvant leur existence par la recherche de la puissance sous toutes ses formes. Parmi ces Etats nous retrouvons la fédération de Russie qui fait l'objet d'étude de notre travail.

L'extériorisation de la puissance d'un Etat ou la manifestation de cette puissance peut se traduire par des actes de forces (la guerre) qu'on appelle « hard power » ou par une persuasion diplomatique lors des négociations qu'on qualifie de « soft power ». Chaque Etat fait ainsi face aux ambitions de puissances des autres sur lui de cette confrontation ressortent les forces et les faiblesses de chacun.8(*)

Cependant dans cette partie du travail nous allons dégager deux questions en rapport avec notre sujet. Ces deux questions conduiront cette étude. Mais avant de dégager les questions nous allons d'abords définir la problématique selon quelques scientifiques :

Le professeur ordinaire WENU BECKER note que « c'est à travers la problématique que le chercheur indiquera ce dont il sera question dans son étude et donnera la quintessence de celle-ci 9(*)»

Selon MARCOUS BINDINGA « la problématique est la partie de l'introduction générale qui pose le problème traité dans le travail sous forme d'un questionnement.

Selon TSHUNGU BAMESA, la problématique a une double conception :

1. Comme concept désigne le ou l'ensemble des problèmes qui suscitent une science, un sujet d'étude dans un contexte idéologique donné ;

2. Comme procès flexionnel est l'art d'élaborer et de poser clairement les problèmes et aussi de résoudre en suivant leurs transformations dans la réflexion scientifique.

Selon MICHEL Beaud, la problématique est « un ensemble construit autour d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes d'analyses qui permettent de traiter le sujet choisi.10(*)

GUY ROCHER définit la problématique comme une interrogation que se pose une discipline donnée ou que se pose un chercheur autour d'un problème donné en vue de la comprendre et de l'expliquer.

La problématique demeure une sorte d'angoisse qui provoque chez le chercheur une curiosité, un désir de comprendre d'expliquer ou d'interpréter les faits qui se présentent comme un problème à résoudre.

Tout chercheur qui s'engage à mener une étude scientifique sur un fait social quelconque doit avant tout formuler sa préoccupation en une question.

Cependant dans le cadre de notre sujet d'étude qui est : « la géopolitique de la Russie dans la région caspienne : évolution des intérêts »

Nous avons dégagé deux questions qui conduiront notre étude.

Une question principale et une autre secondaire :

1. Quel est le rôle que porte la Russie dans la région caspienne ?

2. Quels sont les enjeux et ses intérêts ?

Telles sont les questions qui constituent la problématique de notre travail.

5.1. Hypothèse de travail

Plusieurs facteurs seraient à la base de la puissance des Etats sur la scène internationale. Plusieurs auteurs les ont évoqués en accordant les uns ou les autres beaucoup d'importance sur tel ou tel autre facteur selon leur aspiration ou plutôt selon leur formation scientifique.

Ces facteurs se regrouperaient en condition géographiques et stratégiques, condition démographique, force économique et financière en sous entendant les concurrences ou conflits et les attentes en facteurs militaire et technologique, les avancées socioculturelles et un puissant leadership entre une bonne gouvernance, une politique de domination et de puissance.

En ce qui concerne le concept hypothèse, plusieurs définitions ont été proposées autours du concept. A ce titre nous citons quelques auteurs qui ont défini ce concept : le professeur ordinaire Wenu Becker note que les hypothèses sont des réponses provisoires qu'on donne aux questions.

Le professeur ordinaire WENU BECKER note les hypothèses sont des réponses provisoires qui seront à la lumière de l'analyse, validées ou invalidées11(*).

Selon le professeurMULUMBATI NGASHA « la grande interrogation que le chercheur se pose et à laquelle s'engage de répondre par un certain nombre d'investigation12(*) »

Selon le professeur MALEMBA NSAKILA, il explique l'hypothèse de la manière suivante :

Pour que l'observation de la nature soit rentable , il convient que le chercheur pose des questions adéquates. Ces questions appellent une réponse supposée, c'est-à-dire provisoire dont la recherche vérifie le bienfondé cette réponse est bien l'hypothèse13(*).

Ainsi définir l'hypothèse, il importe maintenant de donner des réponses provisoires aux questions posées dans la problématique.

A l'heure actuelle compte tenue de la position qu'occupe la Russie dans la région caspienne, avec toute sa puissance militaire et avec son arme de dissuasion qui est l'arme nucléaire, ajouter l'ambition de grandeur et de puissance qu'incarne le président Vladimir poutine et son gouvernement.

Nous répondons provisoirement à la première question qui a été posé en disant que sur base des éléments que nous venons de citer, nous pensons que la Russie ne peut porter qu'un rôle de premier plan, un rôle de dominateur, un rôle de régulateur, un rôle de gendarme dans la région caspienne.

En ce qui concerne la deuxième question que nous avons posé dans la problématique nous pensons que par rapport à la petite aperçue que nous avons donné sur la région caspienne au niveau de l'introduction générale les enjeux que poursuit la Russie dans la région caspienne sont entre autre le contrôle et la domination sans partage dans le but d'exploiter les multiples richesses naturelles que regorge l'espace caspien et aussi parce que en contrôlant et en dominant cette région la Russie s'offre une place de prestige dans sa course à distance avec les Etats unis et même la Chine.

6. Méthodes et technique de recherche

6.1. Méthodes

La méthode est définie comme l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à étudier les vérités qu'elles poursuivent, les démontrer et les vérifier.

Comme l'explique le professeur MALEMBA que méthode renvoie en fin à une tentative d'explication. C'est-à-dire que la méthode consiste en un schéma explicatif de l'objet.

JEAN LOUIS DE BAYLE définit la méthode comme « la marche rationnelle de l'esprit pour arriver à la connaissance ou la démonstration de la vérité. En se réfèrent à cette définition, on considèrera la méthode d'une recherche comme l'ensemble des opérations intellectuelles permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité étudiée. Par-là, la méthode désigne donc une démarche logique.

En ce qui concerne notre travail nous avons opté pour la méthode systémique, c'est celle qui nous parait efficace.14(*)

La méthode systémique est axée sur un ensemble des organes cohérents s'influençant les uns sur les autres. Dépendant les uns les autres, et agissant les uns sur les autres. C'est ainsi que GUY ROCHER affirme que : « toute recherche théorique ou empirique, part du postulat à la réalité sociale,15(*)(Économique) présente les caractère d'un système, interprète et explique les théorèmes socioéconomiques par des liens d'interdépendance qui les relient entre eux et qui forment une totalité »

Le choix de cette méthode nous permettra d'expliquer les différents éléments qui interviennent dans la géopolitique de la Russie, elle nous permettra de comprendre tous les acteurs de la région caspienne. Parce que le rôle que joue la Russie, elle le joue en se référant sur les autres acteurs de la région. L'apport de chacun des Etats de cette région permet à la Russie de jouer un rôle au premier plan dans la région caspienne.

6.2. Technique

Au sens pédagogique, la technique désigne un outil, un support matériel, un artifice auquel les chercheurs font recours pour déployer une méthode de façon à la rendre plus efficace dans sa recherche, dans son sujet d'étude.

Les techniques de recherches sont les moyens par lesquels le chercheur passe pour récolter les donner indispensables à l'élaboration de son travail scientifique.

PINTO et MADELEINE GRAWITZ notent que les techniques ne doivent pas être confondues avec la méthode car elles ne sont que des outils mis à la disposition de la recherche et organisées par la méthode dans ce but. Elles sont limitées en nombre et sont communes à la plupart des sciences.

Les techniques ne sont au fond que des moyens utilisés pour collecter les données.

Il existe plusieurs techniques pour recueillir les données dont on a besoin pour mener une étude. 16(*)

Pour réaliser notre étude, la collecte des données sera effectuée par la méthode suivante :

L'observation ou la technique documentaire qui nous permettra d'élaborer la conceptualisation et la théorisation de notre travail.17(*)

7. Délimitation dans le temps et dans l'espace

7.1. Délimitation dans le temps

Notre travail sera beaucoup plus baser dans la Russie postsoviétique c'est à dire entre 1991 jusqu'à nos jours.

L'année 1991 c'est l'année qui marque la fin de l'union soviétique et donc la naissance de la fédération de Russie tel qu'on la connait aujourd'hui. Entre 1991 et 2021, la Russie n'a connu que trois chefs d'Etat, il s'agit de BORIS ELTSINE, VLADIMIRPOUTINE et DIMITRI MEDVEDEV. Et parmi ces trois chefs d'Etat il y'a un qui se démarque, nous parlons de Vladimir poutine qui est aujourd'hui considéré comme l'un des hommes les plus puissants du monde par plusieurs observateurs et magazines.

7.2. Délimitation dans l'espace

Nous allons focaliser notre travail autour de la région caspienne qui est une région caractérisée par la mer caspienne. La région compte cinq pays, de la Russie à l'Iran en passant par l'Azerbaïdjan et la Kazakhstan pour ainsi atterrir en Turkménistan.

8. Théorie du travail

Pour le dictionnaire LITTRE, la théorie est un « rapport établi entre un fait général ou le moindre nombre des faits généraux possibles et tous les faits particuliers qui en dépendent ».

Une véritable théorie scientifique est le produit d'une systématisation méthodologie d'un ou de plusieurs phénomènes. Elle doit être clairement exprimée et susceptible de vérification. C'est en cela qu'elle diffère de dogmes, des opinions politiques et religieuses.

Les approches réalistes, libérale et constructiviste sont les paradigmes (c'est-à-dire les modèles) dominants des relations internationales. À partir du critère de l'anarchie et à travers des propositions qui se veulent universelles, ils visent à identifier des régularités et à les comprendre.

Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour la théorie « REALISTE ». L'approche réaliste consiste à étudier la réalité telle qu'elle est. Aussi est-elle souvent décrite comme une théorie explicative, ne cherchant pas à influencer les cours des événements, mais à en analyser les causes. Inspirée de la lecture de la guerre du Péloponnèse par Thucydide, elle est également par des philosophes comme Hobbes, qui décrit l'état de nature comme une guerre de chacun contre chacun. La théorie réaliste calque cette vision d'une nature égoïste de l'homme sur les États en situation d'anarchie. La guerre est inévitable car la distribution et l'utilisation de la puissance sont le facteur principal des relations interétatiques. Ce courant devient le dominant pendant la Guerre froide, apparaissant comme le plus pertinent pour expliquer le rapport de force entre les deux Grands18(*).

Hans Morgenthau établit alors six principes du réalisme, parmi lesquels on retrouve la définition de l'intérêt national en termes de puissance. Il a pourtant été critiqué pour avoir sous-estimé le rôle d'autres facteurs comme l'économie, ou d'autres acteurs de l'État, critiques auxquelles le néo-réalisme a tenté d'apporter des réponses.

Le réalisme est un courant de pensée des relations internationales. Pour l'école réaliste, les États recherchent avant tout à garantir leur sécurité et à étendre leur puissance en raison de la compétition qui existe entre eux. Historiquement, le réalisme est la théorie dominante au sein des relations internationales.

Le réalisme se définit principalement comme opposition à ce qu'il nomme l'espoir ou l'illusion idéaliste d'un système international fondé sur la négation de la force et la valeur absolue accordée à une idée ou à une loi (c'est-à-dire le droit international) idéalisme idéologique ou légal. Le réalisme rejette l'idéalisme pour deux sortes de raisons : parce qu'il lui reproche de ne pas correspondre à la réalité mais aussi parce que l'idéalisme, lorsqu'il défend des principes totaux, peut mener au fanatisme et donc à la guerre la plus violente.

Le réalisme ne se confond cependant pas avec la position qu'on pourrait qualifier de cynique consistant à interpréter les grands principes comme masquant uniquement la volonté de puissance : les théoriciens réalistes estiment que le souci de justice doit contrebalancer celui de prudence.

Comme praxéologie, le réalisme déduit de son opposition à un idéalisme excessif la recommandation de faire preuve de prudence dans la conduite des affaires étrangères, ce qui signifie qu'il faut se fixer des objectifs limités et concrets au lieu du triomphe de grands principes absolus justifiant des conflits sans bornes. Cette préconisation existe également chez des auteurs idéalistes et n'est donc pas propre au réalisme.

L'insistance mise sur la notion de puissance contre celle de loi conduit, comme le constate Raymond Aron, à définir toute politique comme puissance (même la politique intérieure où les conflits sont pourtant tranchés par la loi et d'autres règles), plutôt que définir l'ordre international comme celui qui n'a pas d'arbitre ; il est dit anomique. Lorsque le réalisme affirme rigoureusement que l'État poursuit et doit poursuivre son intérêt national, il devient lui-même idéologique, et le vrai réalisme consisterait plutôt à reconnaître l'importance de l'idéologie et des passions dans la conduite des nations.

8.1. Précurseurs 19(*)

Plusieurs auteurs sont considérés comme des références du réalisme politique :

Thucydide, avec sa description de la Guerre du Péloponnèse, a proposé la première analyse qui soit parvenue jusqu'à nous où un conflit est décrit de façon neutre.

Thomas Hobbes pour sa vision de l'état de nature, qui est utilisé pour décrire les relations interétatiques, à savoir l'anarchie en l'absence de Léviathan.

Machiavel, pour avoir séparé la politique de la morale et de la religion (Le Prince, Discours sur la première décade de Tite-Live).

L'école réaliste apparaît avec Reinhold Niebuhr, théologien américain. D'une anthropologie pessimiste d'un homme corrompu par le péché, il fait découler l'immoralité nécessaire de l'État. Les désirs idéalistes de paix éternelle méconnaissent la nature humaine, violente et égoïste, et sont donc vains. Pire encore, ils sont dangereux ; au nom des grandes idées, les limites traditionnelles de la guerre peuvent disparaître au profit de la guerre totale. Les réalistes soutiennent donc que la seule conduite morale d'un État consisterait en fin de compte à ne rechercher que sa puissance nationale20(*).

8.2. Fondateurs

Les principaux penseurs du réalisme sont :

Hans Morgenthau ;

Edward Hallett Carr ;

Arnold Wolfers, professeur de relations internationales à l'université Yale ;

Raymond Aron (avec de nombreuses références à Clausewitz) est couramment classé parmi les auteurs réalistes, cependant ses écrits sont bien plus nuancés que ceux des auteurs américains de son époque. Il développe sa propre théorie du soldat et du diplomate. Il fait cependant partie du courant réalisme culturel ;

Kenneth Waltz, avec son ouvrage Theory of International Politics, est l'un des pionniers du néoréalisme ;

8.3. Idées fondamentales du réalisme

Les postulats fondateurs sont les suivants :

L'État est l'unité d'analyse à privilégier en Relations internationales, considéré comme unitaire (les processus de décision internes, le régime politique ne sont pas pris en compte pour analyser son action internationale) et rationnel (il agit selon une logique coût-avantage et cherche à maximiser son intérêt).

Le système international est par définition anarchique et dans un état naturel de guerre : en l'absence de gouvernement supérieur aux États, ceux-ci sont autonomes et indépendants, ils entrent en conflit21(*).

Le principal objectif poursuivi par un État est la puissance. Les auteurs néoréalistes amèneront la recherche de la survie, et donc sa propre sécurité.

Un État possède la souveraineté qui lui donne le monopole de l'usage légitime de la force sur son territoire.

Les réalistes considèrent que :

Les organisations internationales et les acteurs transnationaux ont une influence faible, voire nulle, sur les relations internationales parce qu'ils ne sont pas souverains.

L'environnement anarchique implique que les États ne peuvent pas se faire confiance les uns les autres.22(*)

Le manque de confiance entre les États implique qu'ils doivent augmenter leur propre puissance pour assurer leur défense et leur propre survie face à d'autres États potentiellement hostiles et plus puissants.

Il n'existe pas de puissance purement défensive.

La puissance est une notion relative.

L'augmentation par un État de sa puissance force les autres États à augmenter la leur pour maintenir leur puissance relative. C'est ici qu'apparaît le dilemme de sécurité : un État qui augmente sa propre sécurité diminue mécaniquement celle des autres.

Le résultat de cette logique est une course à l'armement infinie.

Certains États, les Grandes Puissances, ont atteint une telle puissance qu'ils rendent l'influence des autres États quasiment nulle. Les Réalistes et Néo-Réalistes ont tendance à s'intéresser exclusivement aux relations entre les Grandes Puissances. Le nombre de Grandes Puissances dans le monde est la polarité du système. Par exemple, un système unipolaire à une seule Grande Puissance.

La stabilité d'un système est définie par la paix entre les grandes puissances23(*).

La théorie de la stabilité hégémonique implique que quand une Grande Puissance devient assez puissante pour pouvoir triompher face à la plupart des États du système (« hégémon »), le système est extrêmement stable. En effet, dans un tel système, la puissance même de l'hégémon implique qu'il aura un intérêt dans tout conflit et par définition, l'hégémon triomphe toujours quand il défend ses intérêts. Les États étant rationnels et ayant une information parfaite, ils ne s'opposeront jamais aux intérêts de l'hégémon sachant d'avance qu'ils perdraient le conflit24(*).

Les réalistes ont une perspective hobbesienne de la nature humaine qu'ils perçoivent comme égoïste et belliqueuse qui contraste avec l'approche libérale qui perçoit l'humanité comme plus coopérative. Les réalistes croient que les États sont agressifs (de façon offensive ou défensive) et que l'expansion territoriale ne peut être contenue que par la menace de la force. Cette approche agressive conduit à un dilemme sur la sécurité où l'accroissement de la puissance d'un État est perçu comme pouvant apporter un surcroît d'instabilité pendant que les autres États cherchent à renforcer la leur. Cependant la sécurité est un jeu à somme nulle où seul des « gains relatifs » sont possibles.

8.4. Branches du réalisme

Il existe différentes formes de théories réalistes. Il est possible, au-delà de la simple différence entre auteurs réalistes, d'identifier plusieurs courants majeurs du réalisme. Notamment :

Réalisme classique organisé autour de la pensée de nombreux auteurs tels que Hans Morgenthau, Edward Hallett Carr et Raymond Aron néoréalisme (ou réalisme structurel) avec comme figure de référence Kenneth Waltz

Synthèse néo (réaliste)-néo (libérale) avec comme figure de référence Robert Keohane

Réalisme néoclassique avec comme figure de référence Gideon Rose.

8.5. Critiques du réalisme

Le réalisme et le néoréalisme ont été accusés par les auteurs critiques, féministes et post-modernes, de propager une vision paranoïaque des relations internationales, qui agirait comme une « prophétie auto-réalisatrice » : la pratique des décideurs étatiques étant guidée par les principes du réalisme politique, la réalité viendrait se conformer à la théorie réaliste, considérée comme la vision la plus pessimiste des rapports interétatiques.

Les auteurs incriminés répondent en général que leurs détracteurs sont des idéalistes incapables de voir le monde tel qu'il est, et que l'expérience historique leur donne raison (Carl Schmitt).

Les critiques portées au réalisme peuvent être globales ou partielles:

Les critiques partielles s'attaquent à quelques concepts du réalisme. La dissociation entre politique étrangère et politique interne est considérée comme artificielle. Elles reprochent aussi à l'« intérêt national » d'être une notion floue puisqu'aucun État n'agira contre son intérêt, et que l'intérêt national diffère d'un dirigeant à l'autre. L'équilibre de la puissance a été critiqué lui aussi puisqu'il existerait d'autres modes de restructuration de la scène internationale ; ainsi, une unité politique (ou un groupe d'unités) constitue un exemple de structuration. De plus, l'histoire a montré que « les périodes d'équilibre ne seraient que des temps exceptionnels ».

Pour plusieurs, l'école réaliste est trop centrée sur l'État. En effet, le fait de parfois nier l'existence ou l'impact d'un groupe non-étatique dans les relations internationales peut sembler réducteur.

La paix pour l'école réaliste étant l'absence de guerre, on peut comprendre que d'aucuns critiquent le réalisme de tout vouloir observer par un prisme belliqueux.

9. Subdivision du travail

Hormis l'introduction générale et la conclusion générale la charpente de notre travail se divise en trois chapitres que voici :

Le premier chapitre va examiner les généralités sur les concepts des bases dans ce chapitre nous allons essayer de définir les concepts opératoires afin de fixer nos lecteurs sur les options fondamentales que renferme notre sujet dans le but d'être sur une même longueur d'onde.

Nous allons évoquer les considérations générales les concepts opératoires (les définitions) et nous allons présenter la Russie.

Le deuxième chapitre va analyser les notions sur les données historiques de la caspienne, les données géographiques entre outre la localisation, les pays membres, les richesses les enjeux et les intérêts autour de cette région.

Le troisième va nous servir à répondre de manière explicative suite aux données et informations qui seront évoquées et analyser dans les chapitres précédents et aux questions qui ont été posé au niveau de la problématique.

CHAP1.CONSIDERATIONS GENERALES

Ce premier chapitre porte sur les considérations générales incluant d'une part les concepts opératoires comme première section et d'une autre la présentation de la Russie comme deuxième section.

SECTION  1: LES CONCEPTS OPERATOIRES

Dans cette première section nous allons définir tour à tour les concepts inclus dans notre sujet d'étude selon les différentes approches. Cette première section va compter deux paragraphes dont chacun contiendra des sous points. Par rapport à notre sujet d'étude nous allons définir le concept « géopolitique » selon les différentes disciplines qui accompagne notre discipline des relatons internationales.

§1. Définition du concept Géopolitique

La géopolitique dans la discipline des relations internationales

La géopolitique (du grec ancien geos « terre » et politikos « politique » est l'étude des effets de la géographie humaine et matérielle sur la politique internationale et les relations internationales.

C'est une méthode d'étude de la politique étrangère pour comprendre, expliquer et prédire le comportement politique international à travers les variables géographiques. Il s'agit notamment des études régionales du climat de la topographie de la démographie et des ressources naturelles.

Plusieurs définitions ont été données :

Selon ANDRE-LOUIS SANGIN « la géopolitique étude les relations entre les facteurs géographiques et les entités politiques » historiquement le terme géopolitique désigne les rapports de pouvoir entre les Etats mais le terme s'applique plus généralement à l'étude des rapports de pouvoir dans l'espace quelle au 'en soit l'échelle y compris donc à une échelle locale.

Le terme apparait pour la première fois chez GOTTFRIED WILHELMLEIBNIZ dans un manuscrit inédit de 1679.Mais son usage ne se repend qu'en 1889 ; sous la plume du professeur de science politique et de géographie suédois RUDOLF KJELLEN en dans un article de presse qui évoque les frontière suédoises puis dans son ouvrage stormakterna ( les grandes puissance) ou il a écrit «  la géopolitique est la science de l'Etat comme organisme géographique ou comme entité dans l'Espace :c'est adire l'Etat comme pays.

Territoire domaine ou plus caractéristique comme règne comme science politique elle observe fermement l'unité étatique et veut contribuer à la compréhension de la nature de l'Etat » c'est en Allemagne que la nation de géopolitique se construit, sous l'impulsion fondatrice de FRIEDRICH RATZEL puis se développe dans ce pays lais aussi en grande Bretagne et aux Etats unis cependant du fait qu'elle a pu servir à légitimer la puissance et l'expansionnisme allemand ainsi que l'idéologie nazie cette nation fortement connotée dans le contexte de l'immédiat après-guerre est temporairement proscrite notamment en France. Pourtant la nécessité pour les décideurs politique et les citoyens de mieux comprendre les enjeux à contribuer depuis les années 1980 au renouveau de cette discipline.

À ce titre c'est au cours de la guerre du Vietnam puis du conflit qui oppose les KMERS rouges aux nord-vietnamien que la géopolitique retrouve sa pleine légitimité.

Selon ALEXANDRE DEFAY professeur au centre de géostratégie de l'école normale supérieure « la géopolitique a pour objet l'étude des interactions entre l'espace géographique et les rivalités de pouvoir qui en découlent. elle est le terrain de manoeuvre de la puissance locale régionale ou mondiale » l'approche géopolitique ne tente pas seulement de 25(*)décrire et d'analyser des enjeux et conflits «  objectif » elle traite «  de conflit relatifs a de territoire qui pour ceux qui les habitent qui les convoitent ou encore qui les décrivent sont imaginées » autrement dit on peut aller jusqu'affirmer comme le fait THIERRY DEMONTRIAL que la géopolitique est la partie de la géographie politique qui s'occupe des idéologies relatives aux territoire.

Selon YVES LACOSTE la géopolitique « est l'étude des interactions entre le politique et le territoire les rivalités ourlés tensons qui trouvent leurs origines ou leur développement sur le territoire

SAUL COHEN caractérise la géopolitique comme l'étude de la « relation entre le pouvoir politique internationale et les caractéristiques du cadre géographique »26(*).

§.2 .Le concept géopolitique au regard d'autres disciplines connexes des relations internationales

2.1. Le concept géopolitique du point de vue politique

Le terme de géopolitique revêt une connotation stratégique voire militaire tandis que le terme de géographie politique fait plutôt référence à l'organisation des Etats des régions des entités administratives des frontières et des habitants.

La géographie politique est l'étude de la relation entre l'espace et le pouvoir notamment les processus de fabrication des espaces par le pouvoir.

La notion de géographie politique a été formulées pour la première fois notant que savoir scientifique au 19e siècle par FRIEDRICH RATZEL géographe allemand marqué par les recherches du géographe ALEXANDRE HUMBOLDT (1769-1859) du naturaliste DARWIN (1809 -1882) du philosophe HEGEL (1770 - 1831) et du français ELISEERECLUS (1830 -1905)27(*).

Par la suite elle se développe surtout dans les pays angle saxons et s'intéresse à tous les types de territoire (Etats au global) mais aussi aux frontière ou encore au lien entre les habitants et leurs territoires (ou territorialité) à la différence de la géographie physique qui étudie l'espace naturel physique la géographie humaine étudie les relations entre les sociétés humaines et leurs environnement naturelles. La géographie politique est une sous discipline parmi d'autre de la géographie humaine.

D'ailleurs l'expression « géographie politique » fut au départ employée synonyme de l'actuelle expression « géographie humaine » l'expression qui n'existait pas à l'époque.

Contrairement à une opinion répandue la géographie politique fait bel et bien partie intégrante de la géographie car elle assit est centré sur l'espace et en cela elle se différencie de la science politique cette dernière étant axée sur l'étude des institutions de gouvernements.

Mais la difficulté de définir l'objet et le champ de la géographie subsiste encore actuellement et fait l'objet de débat parmi les chercheurs.

Il n'a pas été sans inconvénient pour la géographie politique de s'être développée antérieurement aux autres branche de la géographie elle se ressent des tâtonnements par lesquels elle a passé privées de l'appuis qu'elle aurait trouvé autours d'elle elle a marché le plus souvent au hasard sans autres guide que le désire de satisfaire cette curiosité légitime mais générales que nous éprouvons pour les contrée et les peuples.

La distinction entre géographie politique, géopolitique et géostratégie n'est pas évidente et est sujette à débat voire à controversé des pays du nord de l'Europe comme les différents auteurs la géographe politique apparue au 19e siècles déjà a été élaborée par des savant des pays du nord de l'Europe comme l'allemand FRIEDRICH RATZEL et le suédois RUDOLF KJELLEN28(*).

Puis quelque dizaines d'années plus tard la critique de la géographie politique a génère après la seconde guerre mondiale de nouvelles approches dont le géopolitique d'abord développé par Karl HAUSHOFER (1869 -1946) en Allemagne dans les années 1920, mais aussi Alfred mahant (1840 -1914 Halford John Mackinder (1861 - 1947) au Nicholas SPYKMAN (1893 - 1943) STEPHANE ROSIERE a proposé une distinction originale entre les deux disciplines considérant la géographie politique cime « la description et l'étude duc cadre politique « (celui-ci étant constitué de territoire de ligne politique (préférer au terme de frontières) réseaux pôles et cieux symboliques et la géopolitique comme « l'étude de l'espace considéré comme enjeux »29(*)

Et impliquant des acteurs opposé ou allié d'autre distinctions ont été proposé et ce champ épistémologique est lions d'être clos.

Certains pense aussi que la géographie politique peut être considérées comme une sous discipline de la géopolitique plus que la géopolitique, la géographie politique se préoccupe de tous les types des territoires des maillages et des subdivisions administratives.

Pour ALBERT DEMANGEONS «  la géopolitique n'est pas d'autres chose que la géographie politique appliquées nécessaires à la formation des hommes d'Etats et des diplomates elle vise «  les intérêt non pas généraux et humaines proprement allemand nous devons constater que la géopolitique allemande renonce délibérément a tout esprit scientifique depuis RATZEL elle n'a pas progressée elle a dévié sur le terrain des controversé et des haines nationales » les auteurs de géographie politique ont développé des approche systémique se sont plus souvent concentré sut des mondiales ils cherchent souvent (de MACKINDER à HUNTINGTON) a offrir une grille de lecture du monde et à influencer les hommes politiques.

STEPHANE ROSIERE constatant à la fois le flou des définitions et leurs proximités propose s'appuyant sur RAYMOND AARON de fixer ainsi le champ de chacune des disciplines :

La géographie politique c'est considérée l'espace entant que cadre l'espace politique peut être considère comme la description géographie du cadre politique à n'importe quelle échelles ce cadre étant forme de territoire des lignes et de pôles.

La géopolitique c'est l'espace entant qu'enjeu la géopolitique est la description des rivalités dont le territoire est enjeu l'analyse géopolitique inclut la description des dynamiques territoriales des autres géopolitiques des acteurs opératoires ainsi que les enjeux qui les motivent.

La géostratégie c'est l'espaces entant que théâtre le lieu de la confrontation de forces armées c'est toujours un enjeu mais la confrontation entre les acteurs se développe avec des moyen militaire).30(*)

2.2 le concept géopolitique Selon l'économie

Dans cette optique nous parlerons de la géo économie qui est une branche des relations internationales au croisement des sciences économiques et la géopolitique qui étudie la dimension spatiale temporelle et politique de l'économie et des ressources.

L'économiste azerbaidjanais vassal gasille définit la géo-économie comme l'étude des interrelations entre l'économie la géographie et la politique du centre de la terre jusqu'à l'espace.

Le concept de géo économie a été développé à l'état uni par EDOUARDLUTTWAK et en France par PASCAL LAROT politologue français qui crée en 1997 la revue trimestrielle « géoéconomique diligentée par les Etats dans le cadre de la défense ou de l'aide ou développement de leurs entreprises nationales vis-à-vis du contexte concurrentiel mondial ».

Selon PASCAL LAROT « la géo économie analyse les stratégies d'ordres économique notamment commerciales décidées par les Etats dans le cadre de politique visant31(*) à protéger leurs économies nationales ou certains pans bien identifiés de celle-ci a aider leurs entreprises nationales a acquérir la maitrise de technologie et ou à acquérir certains segments du marché mondial relatifs à la production a la commercialisation d'un produit ou d'une gomme de produit sensible en ce que leur possession ou leur contrôle confère a son détenteur Etat ou entreprise « nationale » un élément de puissance et de rayonnement international et concourt ou renforcement de son potentiel économique et social. Il précise que la géo économie s'interroge sur les relations entre puissance et espace mais un espace virtuel ou fluidifié au sens ou ses limites bougent sans cesse c'est à dire donc un espace affranchi des frontières territoriales et physiques caractéristique de la géopolitique ».

Selon le père de la géo-économie LUTTWAK les logiques de la géo économie sont les mêmes que celles qui sont au fondement des conflits militaires : les Etats cherchent à collecter les plus de revenus possibles grâces à la fiscalité de leurs pays et ne sauraient contenter de voir les autres Etats récolter des revenus sur les activités commerciales des tiers. Le commerce est un jeu à somme nulle.

Les Etats régulent les activités de sorte à maximiser les gains au sein de leurs propres frontières ils n'agissent pas d'une maire désintéressée et transnationales même lorsque leurs actions résultent en une situation sous optimal pour les autres Etats la logique de la régulation est conforme aux logique de la guerre.32(*)

Les Etats et les blocs d'Etats mettent en place des politiques des réactions d'infrastructure de spartes à optimiser l'utilité nationale sans prendre en compte les conséquences que cela a sur les autres Etats il n'Ya pas d'utilité transnationale.

Les Etats et les blocs d'Etats promurent l'innovation technologique dans le but d'en maximiser les bénéficier au sein de leurs frontières.

Le développement de technologie est intéressé.

La géo-économie ne doit pas être confondue avec le mercantilisme ou le néomercantilisme le mercantilisme est une doctrine économique selon laquelle l'Object ultime de l'Etats est des maximiser le stock d'or du pays et selon laquelle les querelles commerciales débouchent sur des querelles militaires la compétions mercantiliste est donc subordonnées à la compétition militaire33(*).

L'ère géoéconomique actuelle cependant fait qu'il Ya pas de modalité de compétitions supérieure ou meilleure. L'économie peut être cause et instrument de conflit lorsque les conflits commerciaux mènent à des crises politiques internationales la dispute peut être résolue grâce aux armes qu'offre le commerce.

SECTION 2 : PRESENTATION DE LA RUSSIE

Dans cette section, nous allons présenter la Russie en deux plans, sur le plan géographique et sur le plan historique. La section sera subdivisée en deux paragraphes.

§.1. Sur le plan géographique

Nom appliqué naguère au vaste empire des Tsars qui s'étendait des rives de la Baltique au Pacifique.

Aujourd'hui, il est restreint à la République Socialiste Fédérative Soviétique Russe (R.S.F.S.R) qui constitue la masse principale de l'U.R.S.S, et qui compte 17.075.km² ; 130.079.000 habitants et sa population se nomme «Russe», sa langue «Russes» et la capitale «Moscou»34(*)

C'est une République, à la fois européenne et asiatique, la Russie est bordée au nord par l'océan Arctique (mer de Barents, mer de Kara, mer des Laptev, mer de Sibérie orientale, mer de Tchoukotka) ; à l'est, par l'océan Pacifique via le détroit de Béring (qui sépare la Russie de l'Alaska), la mer de Béring, la mer d'Okhotsk et la mer du Japon ; au sud, par la Corée du Nord, la Chine, la Mongolie, le Kazakhstan, la mer Caspienne, l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la mer Noire ; à l'ouest, par l'Ukraine, la Biélorussie, la Lettonie, l'Estonie, la mer Baltique (golfe de Finlande), la Finlande et la Norvège.35(*)

La Russie possède l'enclave de Kaliningrad, située entre la Lituanie et la Pologne, ainsi qu'un certain nombre d'îles, dans l'océan Arctique (terre François-Joseph, Novaïa Zemlia, Severnaïa Zemlia, archipel de la Nouvelle-Sibérie, île Wrangel), et dans l'océan Pacifique (îles Kouriles, île de Sakhaline).36(*)

Avec une superficie de 17.075.200 km2, la Russie est le plus vaste pays du monde. Elle forme un Etat continent, étendu sur près de 3 000 km du nord au sud et sur près de 9 000 km d'ouest en est (11 fuseaux horaires). Sa capitale est Moscou.

La Fédération de Russie est une République fédérale comprenant 21 républiques (dont la Tatarie et la Tchétchénie), 6 territoires (kraï), 49 régions (oblast), 10 districts autonomes (avtonomnyi okroug), la région autonome juive du Birobidjan (sur l'Amour, en Extrême-Orient) et deux villes de statut fédéral, Moscou et Saint-Pétersbourg. Certaines frontières suscitent des contestations (Crimée, îles Kouriles) tandis que la montée des régionalismes, depuis la fin de l'URSS, menace la cohésion interne du pays.

Née du démantèlement de l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) en 1991, la Fédération de Russie correspond à l'ancienne République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie (RSFSR), créée en 1918. Elle est devenue un Etat souverain le 25 décembre 1991. Elle a perdu les colonies d'Asie centrale et de Transcaucasie, les pays baltes et surtout l'Ukraine et la Biélorussie, noyau historique de l'Etat russe. La Russie post-soviétique maintient toutefois, dans le cadre de « La Communauté des Etats indépendants » (CEI), instituée en 1991, des liens privilégiés avec les anciennes Républiques Soviétiques.

§.2. Sur le plan historique

2.1. La Russie a un aperçu historique qui étale sur des faits suivants :37(*)

· 8ème siècle : Les Varègues commencent dans le pays ;

· 862 : RIOURIK, répondant à l'appel des Varègues, règne sur Novgorod ;

· Fin du 9ème siècle : Kiev, capitale du premier Etat russe ;

· 980 - 1015 : Règne de Vladimir 1er le Grand, qui introduit le christianisme en Russie. L'Etat ktévien se donne un accès sur la mer noire, s'étend vers l'Ouest et le Nord-est et commence avec l'occident, Byzance et islam. Essor des villes russes.

· 1019 - 1054 : Règne de la Roslav le Sage.

· 12ème siècle : Affaiblissement de la principauté de Kiev. Emigration vers le Sud-Ouest et surtout vers le Nord est loin prospère la principauté de Vladimir Souzdat.

· 1238 - 1242 : Invasion mongole, seule Novgorod reste indépendante grâce à Alexandre NEVSKI ;

· 1263 : Naissance de la principauté de Moscou ;

· 1326 : Le métropolite s'installe à Moscou ;

· 1328 : Ivan 1er DAMILOVITE reçoit de la Horde d'or le titre de Grand - Prince ;

· 1359 - 1389 : Dimitri DONSKOI mène la croisade contre les Mongols ;

· Fin du 15ème - 16ème siècle : BASILE 1er (VASSILI 1er) [1389 - 1425] et BASILE II [1425 - 1462] consolide la puissance de Moscou face à la Lituanie. Ivan III [1462 - 1505] achève le rassemblement et la libération de la Russie centrale ;

· 1547 : Ivan IV le Terrible (monte en 1584) prend le titre de Tsar ;

· 1549 : Création de l'Assemblée des représentants de la Nation (Zemski Sobor) ;

· 1589 - 1596 : Ivan IV, élimine définitivement les mongols, annexe la région de la Volga et amorce l'expansion russe en Sibérie.

· 1598 : La mort de Febor 1er, extinction de la dynastie riourikide ;

· 1598 - 1605 : Règne de Boris Godounov, Michel FEDOROVITECH ;

· 1645 - 1676 : Règne d'Alexis MIKHAILOVITECH, restauration nationale, Code de 1699, schisme des vieux croyants, ou raskolinks (1666 - 1667). Annexion de l'Ukraine orientale (1667) ;

· 1676 - 1682 : Règne de Febor III ;

· 1682 - 1725 : Règne de Pierre 1er le Grand, guerre du nord (1700 - 1721), qui se termine par l'annexion de Livonie, de l'Essonie, de l'Ingrie et d'une partie de la Caretie. Fondation de Saint-Pétersbourg (1703). Création du Sénat (1711) et des collèges ministériels (1718 - 1722). Le patriarcat, remplacé par le Saint-Synode ;

· 1725 - 1727 : Règne de Catherine 1ère, épouse de Pierre le Grand, instauration du Haut Conseil secret ;

· 1727 - 1730 : Règne de Pierre II ;

· 1730 - 1740 : Règne d'Anna IVANOVNA, nièce de Pierre le Grand, guerre russo-turque (1735-1739). Domination du parti allemand ;

· 1741-1762 : Règne d'Elisabeth PETROVNA, fille de Pierre le Grand. Développement économique, fondation d'écoles militaires et de l'Université de Moscou (1755). Les Russes, vainqueurs de la Prusse, ils entrent à Berlin (1760) ;

· 1762 - 1796 : Règne de Catherine II la Grande ; elle se débarrasse de son époux, Pierre III, qui a signé une paix séparée avec la Prusse. Révolte de Pongatchev (1773-1774), introduction du Sevage en Ukraine (1783). Charte de la noblesse (1785), balkanisations territoriales à la suite des partages de la Pologne (1793-1796) et des guerres russo-turques (1765-1774) et (1787-1791) 38(*)

· 1796 - 1801 : Règne de Paul 1er, adhésion à la deuxième coalition contre la France, puis rapprochement avec celle-ci, annexion de la Géorgie (1801), assassinat du Tsar ;

· 1801 - 1825 : Règne d'Alexandre 1er. Echec de la libération du régime, campagne contre la France (1805-1807). Traités de TILSIT (1807), annexion de la Finlande (1809), guerre russo-turque (1806-1812) : acquisition de la Belarabie. Guerre patriotique de 1892. Victoire contre la France (1814-1815). Sainte alliance et Congrès de Vienne (1815). Acquisition du Royaume de Pologne ;

· 1825 - 1855 : Règne de Nicolas 1er, mouvement des décabristes (1830-1831) et Hongroise (1848-1849). Influence russe grandissante dans les Balkans. Convention des Détroits (1840-1841). Pénétration en Arménie, guerre de Crimée (1854-1856) : défaite russe ;

· 1855 - 1881 : Règne d'Alexandre II, développement des voies ferrées et révolution industrielle. Affranchissement des paysans de l'Etat (1858). Liberté personnelle accordée aux serfs (1861), création de Zemstvos (1864). Ecrasement de l'insurrection polonaise (1863), raidissement du régime, développement du maritime et du terrorisme. Conquête de l'Asie centrale et expansion vers l'Extrême-Orient (1859-1880). Guerre russo-turque (1877-1878). Assassinat du Tsar ;

· 1881 - 1894 : Règne d'Alexandre II, persécution des nihilistes. Influence réactionnaire de POBEDONOSTSEV. Expansion poursuivie par SKOBELEV en Asie centrale. Mesures antisémites (1882), développement industriel. Débuts du Transsibérien (1891). Rapprochement avec la France.

1894 - 1917 : Règne de Nicolas II. Fondation du parti social révolutionnaire (1901-1902), les Bolcheviks (LENINE), majoritaire (1903). Alliance Franco-russe, guerre russo-japonaise, désastreuse pour la Russie (1904-1905). Révolution manquée (1905-1906) Stolypine, Ministre de l'Intérieur (1906), assassinat (1911). La première (avril-juillet 1906) et la deuxième (mars-juin 1907) rapidement dissoute, troisième donna (1907-1912), favorable au gouvernement, quatrième donna (1912-1917) restaure en vain un régime parlementaire. Multiplication des grèves, la Russie dans la première guerre mondiale (1914) ;

· 1917 : Révolution russe, qui aboutira grâce aux Bolcheviks à la création de l'U.R.S.S.

· 1946 : La guerre froide entre l'U.R.S.S. et les U.S.A., dont l'affrontement du bloc contre les U.S.A.) et le bloc socialiste (U.R.S.S.) ;

· 1990 : La dislocation de l'U.R.S.S., avec GORBATCHEV (Perestroïka) ;

· 1991 : Accession de la Russie à la souveraineté internationale

· 1993 : Election de Boris ELTSINE à la présidence.

· 1999 : Démission de Boris ELTSINE

CHAP 2 : La Russie dans la région caspienne

Ce deuxième chapitre porte sur la Russie dans la region caspienne, nous parlerons de sa localisation, de l'historique de la region, de ses caractéristiques, des enjeux, des stratégies autour de cette region. Le chapitre sera subdivisé en deux sections dont chacune aura deux paragraphes avec des sous points.

Section 1 : Localisation et Historique de la région

Dans cette section, il est question de parler de la localisation de la region caspienne ainsi que la mer qui s'y trouve et aussi de son historique tout en retraçant les enjeux, les problèmes de cette region.

§.1 . Localisation

Caspien est emprunté au latin caspianus, dérivé du latin caspius. La region caspienne tire son nom du fait qu'elle est marquée par la mer caspienne.

Son nom vient du peuple des Kassites des monts Zagros, une chaîne de montagne en Iran, dérivant d'une racine hourrite kas signifiant « montagnard » dont dérivent aussi les noms du Caucase et de Qazvin.

Dans l'Antiquité, elle était appelée mer Hyrcanienne (en latin : mare Hyrcanum d'après la région Hyrcanie.

Au Moyen Âge, elle se nommait aussi mer KHvalissienne ou Choresmienne (lié aux Hvalis, les habitants du Choresm).

Dans les sources arabes, elle se nomme la Bahr el-Qazvin d'après la ville iranienne Qazvin.

En Iran, elle s'appelle aussi mer Khazare (Daryâ-ye Khazar) et parfois mer de Mazandaran (Daryâ-ye Mazandaran), d'après la région iranienne qui la borde.

Par extension, certains géographes emploient caspienne avec un c minuscule comme adjectif pour désigner une mer fermée.39(*)

1.1. Histoire de la Mer caspienne.

La Mer Caspienne était déjà connue des anciens qui l'appelaient aussi la mer d'Hyrcanie, les anciens Russes l'appelaient la mer des Khvalises ; les Arabes la nommaient la mer de Khazars. Le trafic, au commencement du Moyen âge, était surtout exploité par les Khazares et les Bulgares. Au XVIe et au XVIIe siècle, elle fut visitée par les Anglais et les Hollandais ; ses bords furent ravagés par les aventuriers cosaques. Ce fut Pierre le Grand qui, le premier, eut l'idée de l'ouvrir largement au commerce moscovite ; A la fin de l'époque impériale, on pouvait la regarder comme un lac russe. La Russie avait seule le droit d'entretenir une flotte de guerre sur la mer Caspienne ; cette flotte avait son port d'attache à Krasnovodsk (aujourd'hui au Turkménistan). Après la disparition de l'Union soviétique, les eaux de la Mer Caspienne ont été partagées entre les cinq pays cités plus haut. La première carte qui donne une idée à peu près exacte de sa configuration date du XVIIIe siècle (1731).40(*)

Dès l'Antiquité, la Caspienne représente un espace stratégique incontournable entre Orient et Occident. Pour cette raison, elle n'a jamais échappé aux ambitions de conquête et de domination des puissances voisines. Pendant plusieurs millénaires, de nombreuses civilisations se sont formées autour d'elle. Seulement deux d'entre elles ont subsisté jusqu'à nos jours : la russe et l'iranienne. L'espace caspien était turco-persan jusqu'au milieu du XVIe siècle. Après la prise d'Astrakhan (1556), les Russes se sont interposés entre ces deux mondes tout en justifiant leurs ambitions par leurs nature et origines eurasia- tiques, car leur victoire contre les Tatars était aussi bien une émancipation qu'une transmission de souveraineté. Ainsi, sur le plan géopolitique, la Mos- covie succède à la Horde d'or et pour son développement elle choisit le vecteur asiatique (les steppes kazakhes, la Sibérie, l'Extrême-Orient et le Caucase) qui déterminera une partie substantielle de sa grandeur.

Un tel recadrage est de nature à susciter une lecture attentive des mouvements eurasiens actuels, et de leur audience potentielle dans les pays caspiens.41(*)

De caractère essentiellement économique jusqu'à Pierre le Grand (hormis au Xe siècle quand ont eu lieu plusieurs campagnes militaires), les relations russo-caspiennes sont devenues militaires à partir du XVIIIe siècle. Cela jusqu'à ce que l'empire des tsars impose sa présence au XIXe siècle sur la côte occidentale, puis orientale de la Caspienne, en évinçant la Turquie et ne laissant qu'une portion congrue à la Perse au sud du littoral. À partir de cette période, la Russie influence fortement le destin de la région.

C'est également dans la dernière moitié du XIXe siècle que le pétrole de la péninsule d'Apchéron devient un enjeu important qui marquera la période ultérieure de l'histoire de la région. Enfin, c'est à cette époque qu'ont été paraphés les premiers traités concernant aussi bien la mer Caspienne que le destin des territoires riverains qui sera désormais lié à l'Empire et au peuple russes.

Malgré le rejet du tsarisme et l'émergence d'une nouvelle idéologie, l'Union soviétique a reçu en héritage une fonction géostratégique similaire à celle qu'avait exercée l'Empire russe au coeur du continent eurasien. Or, en dépit de nombreuses ressemblances évidentes et de traits permanents, l'ex-U.R.S.S. ne s'identifie en aucun cas à l'Empire russe et encore moins à l'actuelle Fédération de Russie. À l'époque soviétique, il paraît difficile de comparer les relations entre la R.S.F.S. de Russie et les républiques fédérées aux relations entre une métropole et ses colonies. Enfin, la notion de « peuple soviétique » n'est pas seulement un terme de la langue de bois de la période communiste, mais une réalité géopolitique de son temps.42(*)

L'Empire russe s'est toujours différencié des puissances coloniales classiques et de leurs pratiques par la particularité de son mode de domination sur Les territoires conquis. L'ingérence russe s'est présentée sous différentes facettes : tantôt souhaitée par certaines populations en mal de protection, tantôt subie par d'autres sous la contrainte et dans la violence. Le destin des peuples concernés n'aurait sans doute pas été le même s'ils étaient tombés dans le giron de la Turquie, de la Perse, de la Chine ou encore de l'Angleterre.

Ainsi peut-on dire qu'une telle région stratégique, fragilisée par sa fragmentation, avait peu de chances d'échapper, au cours de son histoire, aux convoitises d'autres empires (ottoman, persan, chinois, voire anglais). Son intégration dans l'Empire russe, malgré tous ses aspects négatifs, a eu, sur le long terme, des contreparties positives pour les peuples y habitant. Une intégration forcée au monde musulman aurait pu avoir comme conséquence une assimilation plus profonde de ces peuples au détriment de leurs particularités. C'est un processus qui avait déjà démarré avant l'arrivée des Russes. Le sort des Turkmènes et des Azéris iraniens comme celui des Kurdes en Turquie est une illustration de cette négation durable des différences au sein des Etats musulmans. En revanche, les Azéris et les Turkmènes « russes » ont pu développer une identité pour constituer aujourd'hui des nations indépendantes. Pour les Kazakhs, n'est-ce pas l'avancée russe qui a endigué celle des Chinois qui s'étaient déjà approprié le Xinjiang et visaient les vastes étendues kazakhes faiblement peuplées ? Enfin, quel est le sort des turcophones (Ouïgours, Kazakhs, Mongols) ou encore des Tibétains dans la Chine d'hier et d'aujourd'hui ?43(*)

La précipitation des États à se séparer de la Russie, et vice versa, leur a peut-être fait manquer l'occasion de partager un développement commun plus serein. Quelle part de profit et de perte leur a apportée la séparation ? Il est encore difficile de mesurer le bilan de cette scission.

À l'heure actuelle, l'enjeu principal de la Caspienne est lié à ses réserves considérables de ressources énergétiques. Au début des années 1980, Yves Lacoste a évoqué la configuration de la « géologie sous-marine pour fonder des droits « naturels » à l'annexion des fonds marins, surtout si l'on y suppute la présence du pétrole' ». De nos jours, la région Caspienne est l'une des rares, sinon la seule, où se produit une réorganisation des territoires autour des ressources naturelles stratégiques avec la reconstitution d'une politique d'accès et de distribution internationale. Une lutte géopolitique sans merci est engagée pour la mainmise sur les hydrocarbures, de leur extraction à leur commercialisation. Aucune région de l'ex-espace soviétique n'est autant convoitée que le bassin caspien. Sortis de l'isolement et d'une « servitude » séculaire, les nouveaux pays de cet espace se sont retrouvés d'emblée exposés aux péripéties des convoitises russe, turque, iranienne, américaine, européenne et chinoise. Pour donner le tableau le plus actuel possible de la situation liée au secteur énergétique, d'incessantes mises à jour sont faites dans le domaine des tracés des oléoducs et gazoducs et de la prospection de gisements d'hydrocarbures caspiens.44(*)

La rivalité se manifeste dans le triangle classique : producteurs, transitaires et consommateurs de pétrole et de gaz naturel. Un nouveau « Grand Jeu » est annoncé dans lequel les États-Unis et la Fédération de Russie ont pris la place des empires britannique et tsariste, puis soviétique, mais dans une nouvelle donne internationale plus complexe où le monde n'est plus bipolaire. Dans ces conditions, la Russie s'efforce de valoriser au maximum ses avantages géopolitiques afin de se réimposer en tant que maillon indispensable dans les échanges entre Orient et Occident. Jadis État phare de la région, elle est désormais contrainte de partager ce statut avec les autres puissances présentes. Les mises des puissances de différentes tailles (États-Unis, Communauté européenne, Chine, Turquie, Iran, Inde, Japon) sont si considérables qu'il faudra aux Russes beaucoup d'énergie et d'habileté pour garder la main.45(*)

L'escalade des tensions autour de la Caspienne après la dislocation de l'U.R.S.S. a révélé un de ses problèmes récurrents : l'absence de statut juridique clair pour la mer qui réunit désormais cinq pays au lieu de deux. Ce manque conjugué à la répartition inégale des ressources énergétiques par pays et à l'exploitation hâtive de certains gisements a provoqué de nombreux débats et des situations de conflit entre les États riverains qui les ont parfois portés à la limite d'une opposition armée. Le problème du statut ne se serait sans doute pas posé sans le démembrement de l'Union soviétique. Ce problème juridique est également traité dans la thèse sous l'angle chronologique.

On voit apparaître de nouveaux acteurs « russes » provenant, cette fois, des républiques autonomes du Daghestan et de la Kalmoukie et, dans une moindre mesure, de la région d'Astrakhan. Cependant, ils ne se sont jamais distingués par une « identité pétrolière » et pour l'instant ils vivent la phase initiale d'une identification régionale appuyée par le facteur pétrolier. Quel rôle leur sera réservé dans le partage des ressources énergétiques caspiennes ? Tout dépendra des résultats des prospections des prochaines années, car actuellement une toute petite part de leur territoire est étudiée. Le Daghestan et la Kalmoukie, deux républiques pauvres, sont avides d'intégrer le groupe des acteurs principaux du partage de la Caspienne afin de redresser leurs économies fragiles. Mais le centre russe ne se montre pas trop enthousiaste face aux ambitions de ses sujets.46(*)

§.2. Historique

Le destin des populations russes « coincées » involontairement dans les trois nouveaux pays caspiens (le Kazakhstan, ¾ Azerbaïdjan, le Turkménistan) constitue un autre facteur d'importance nationale pour la Russie. A la veille de la dissolution de l'U.R.S.S., le Kazakhstan abritait la deuxième plus grande diaspora russe au monde (environ 6 millions de personnes), après celle de l'Ukraine. Avec la dissolution de l'Union soviétique, les Russes ont perdu leur statut particulier de peuple dominant dans tout l'espace postsoviétique et sont confrontés à des choix difficiles entre adaptation et intégration aux nouvelles sociétés nationales ou émigration. De nos jours, dans les pays caspiens (excepté au Kazakhstan), ils sont privés de la possibilité de défendre leurs intérêts par des moyens politiques. Les nouveaux régimes autoritaires en place sont formés sur la base du système clanique (tribalisme) auquel les Russes n'ont pas accès dans la mesure où ils sont considérés comme élément étranger. À cause du caractère clos de ces clans, les Russes ne comprennent tout simplement pas ce nouveau système et n'arrivent pas à s'adapter ni à élaborer une stratégie d'action commune. C'est pourquoi, dans presque tout l'espace postsoviétique, les communautés russes sont réputées être inertes et désunies.

L'existence de ces communautés et leur comportement se répercutent, d'une part, sur le niveau des relations bilatérales entre la Russie et les trois anciennes républiques soviétiques et, de l'autre, sur les politiques intérieures des Pays respectifs, en devenant ainsi un facteur géopolitique. La dérive autoritaire et la pérennité des régimes des nouveaux États sont liées, entre autres, au poids des communautés russes sur place. La Russie a d'ailleurs été évincée des pays caspiens où le pourcentage de Russes était moins important. Ainsi, le niveau de présence russe (politique, économique, culturelle, démographique) a une répercussion sur le niveau de la démocratisation et sur la stabilité des pays en question, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Donc, la présence russe en Asie centrale et au Caucase ne se réduit pas à la seule violence et à la seule domination. Sans nier cet aspect des choses, il existe des éléments positifs dans l'évolution des territoires en question sous la tutelle de Moscou.47(*)

Ainsi à l'origine du processus lent de formation des diasporas russes se trouvent des raisons aussi bien objectives (instabilité politique et économique) que subjectives (hétérogénéité, passivité, conformisme). Pour les membres des communautés, être écartés d'une participation active dans la vie politique signifie être limités dans la promotion sociale et professionnelle. Ajoutons également que les « élites communautaires » russes essayent souvent de trouver un arrangement avec les autorités des pays désormais d'accueil, plutôt que de se tourner vers la Russie de laquelle elles attendent de moins en moins de protection et d'assistance.

On peut affirmer que la Caspienne reste et restera encore longtemps au centre des préoccupations géopolitiques de la Russie, qui la considère comme faisant partie de sa sphère « légitime » et de son périmètre de sécurité. Mais elle manque de moyens pour exercer un contrôle politique, économique ou militaire efficace sur cet espace. La Russie postsoviétique n'a pas encore réussi à élaborer vis-à-vis de cette zone une politique multidimensionnelle qui défendrait mieux ses intérêts nationaux. Avec l'arrivée au pouvoir de VI. Poutine, elle a commencé à bâtir une politique pragmatique à l'égard de la région Caspienne qui mise davantage sur les profits économiques susceptibles d'apporter ultérieurement des crédits politiques.48(*)

SECTION 2 : DONNEES GEOGRAPHIQUES

Cette section porte sur les données géographiques de la région caspienne mais aussi sur la mer caspienne qui est au centre des débats entre les pays riverains qui constituent bel et bien cette région. Il est question de parler de son bassin hydrographique, des pays qui entourent cette région ainsi que les caractéristiques de ces pays.

§.1. Bassin de la mer caspienne

1.1. Hydrographie

Se trouvant au 40° nord, 51° est. La mer caspienne est une mer endoréique, salée, permanent, naturel. Avec une superficie 371000km², une longueur de 1030km, une largeur 435km. Avec un périmètre de 7000km, une altitude de -28m, une profondeur maximale de 1025m, et une profonde moyenne 211m.

La mer caspienne fait partie du bassin versant de la caspienne qui s'étend sur 3626000km², elle est alimentée par le fleuve volga.

1.2. Pays membres de la région caspienne

La mer Caspienne est une vaste étendue d'eau située en Asie occidentale, principalement alimentée par la Volga, issue de la fermeture d'une mer océanique ancienne, l'océan ou mer Paratéthys. Bien qu'il s'agisse, d'un point de vue strictement juridique, d'un lac, on la qualifie couramment de plus grande mer fermée du monde. Elle est bordée au nord et à l'est par les steppes de l'Asie centrale, à l'ouest et au sud par des chaînes issues de l'orogénèse himalayo-alpine : respectivement Caucase et Elbourz. Les pays riverains sont (dans le sens des aiguilles d'une montre) : le Kazakhstan au nord-est, le Turkménistan au sud-est, l'Iran au sud, l'Azerbaïdjan au sud-ouest, et la Russie au nord-ouest (avec le Daghestan, la Kalmoukie et l'oblast d'Astrakhan). Son niveau varie selon les années, mais de 1995 à 2017 il diminue rapidement (-6,72 cm/an en moyenne, soit -1,5 m en 20 ans) principalement à cause d'une évaporation accrue par le réchauffement climatique, et cette tendance devrait se poursuivre.49(*)

1.3.Villes et côtes

Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, est la ville la plus importante de la mer Caspienne.

La mer Caspienne a un littoral d'environ 6 000 km (7 000 km avec les îles). La longueur du littoral dans chacun des États riverains est la suivante :

République du Kazakhstan : 2 320 km (sans les îles) ;

République du Turkménistan : 1 200 km ;

République d'Azerbaïdjan : 955 km (sans les îles) ;

République islamique d'Iran : 724 km ;

Fédération de Russie : 695 km.

Vue sur la mer Caspienne à Bakou.

Les principales villes au bord de la mer Caspienne sont :

Astrakhan, embouchure de la Volga sur la mer Caspienne ;

Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan et plus importante ville de la Caspienne ;50(*)

Babol, province de Mazandaran, Iran ;

Sari, capitale de la province de Mazandaran, Iran ;

Türkmenba°y (précédemment Krasnovodsk), Turkménistan ;

Atyraou, Kazakhstan ;

Aktaou (précédemment Chevtchenko), Kazakhstan ;

Itil, ancienne ville Khazare.

Projets Modifier

Plusieurs projets de canaux sont en discussion :

En 2016, des discussions sont ouvertes afin de réaliser le Canal perse, rejoignant la Caspienne à la mer Noire ;

Parallèlement, fait l'objet de pourparlers un projet de canal entre la Caspienne et le golfe Persique.51(*)

§.2 . Caractéristiques

La mer Caspienne est une mer intérieure d'une superficie de 370 000 kilomètres carrés. Elle s'étend sur 1300 kilomètres du nord au sud et sur 300 kilomètres d'ouest en est. Elle est bordée par la Russie, L'Iran, le Kazakhstan, le Turkménistan, et l'Azerbaïdjan. Sous domination russe au XIXe siècle, la Caspienne était liée à l'URSS et au système dit des Cinq Mers (mer blanche, mer Baltique, mer d'Azov, mer Noire et mer Caspienne). La chute du régime communiste en 1991 et la dislocation des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale a complètement modifié la structure géopolitique de cette région.

Cette mer se caractérise par d'importantes réserves naturelles en pétrole et en gaz. Elle se caractérise également par son absence de statut juridique. Cela constitue un des problèmes majeur. Les États riverains n'arrivent pas à décider s'il s'agit d'une mer ou d'un lac, l'exploitation des ressources d'une mer et d'un lac n'étant pas régies par les mêmes règles en matière droit international, cela pose problème en ce qui concerne l'accès aux ressources et le partage des zones maritimes.52(*)

Dès la chute de l'URSS, les nouveaux états indépendants regroupés dans la CEI, voient dans le pétrole un moyen de nourrir leur budget et de conforter leur indépendance vis-à-vis de l'ex URSS. L'ensemble des ex républiques soviétiques d'Asie centrale cherchent donc à acquérir une totale indépendance vis-à-vis de Moscou. Cependant le partage des richesses naturelles ne se fait pas de manière égale compte tenu de la position géographique des pays et des découpages frontaliers qui suivent 1991. Certains pays, surtout ceux bordant la mer caspienne (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Turkménistan) se retrouvent en possession de davantage de richesses naturelles. Dès lors les disparités et les tensions commencent, et la Caspienne qui se trouvait être un bassin de ressources naturelles déjà largement convoité devient un espace de tensions ou chaque pays limitrophe revendique des droits dans le partage de la mer et l'accès aux ressources.53(*)

Au sein de ce dossier, nous aborderons plus particulièrement le cas de la Russie, du Kazakhstan, de l'Iran, du Turkménistan, de l'Azerbaïdjan.

2.1. Enjeux et problématiques régionales

Les principaux enjeux régionaux sont bien évidemment le pétrole et le gaz. L'exploitation des très importantes réserves on-shore et off-shore est d'un intérêt vital pour les pays riverains qui produisent et pour les pays occidentaux qui importent. Au-delà des problématiques énergétiques, la caspienne est aussi un lieu de tensions pour la pêche, la production de caviar, la navigation et de nombreux problèmes sont liés à l'environnement, à la pollution ainsi qu'à la gestion de l'eau. Par conséquent ce sont tous ces enjeux qu'il s'agit de prendre en compte.

a. Le pétrole

En 2003, la production des pays de la Caspienne (exceptés l'Iran et la Russie qui ne produisent pas encore en offshore) s'élevait à 1,5-1,7 million de barils par jour. En 2010, elle devrait se situer entre 2,4 et 5,9 millions de barils par jour. Sont principalement concernés les pays du nord de la Caspienne : le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan. Avec une consommation faible, ils exportent une grande partie de leur pétrole.54(*)

Selon certaines prévisions occidentales, la demande mondiale sur le pétrole doublera durant les 25 prochaines années, pour passer de 70 millions de barils par jour, à 140 millions vers 2020. Trois régions du monde sont capables de répondre à cette demande : le Moyen-Orient, l'ex-URSS et la Chine qui disposerait d'importantes réserves.

b. Le gaz

La région de la mer Caspienne contiendrait entre 6 % et 10 % des réserves mondiales de gaz naturel. Au sein de cette région, les Républiques du Turkménistan, du Kazakhstan, détiennent de grandes quantités de réserves prouvées et figureraient ainsi parmi les vingt pays disposant des plus importantes réserves de gaz naturel au monde. L'accès à ses puits constitue un enjeu principal pour l'Europe dont la consommation de gaz est croissante depuis les 20 dernières années.

c. La pêche et le commerce du caviar.

Le secteur de la pêche est aussi une cause de litige entre les Etats riverains de la Caspienne, principalement à propos de la pêche à l'esturgeon et la production de caviar.55(*)

Après la chute de l'Union soviétique, l'activité de la pêche a beaucoup diminué sur les bords de la Caspienne, notamment en Azerbaïdjan suite à la fermeture de nombreuses conserveries. La pêche illégale et le commerce d'esturgeon et du caviar permettent à des milliers de gens dans des villes littorales de survivre mais en vingt ans, la pollution et le braconnage ont eu pour conséquence une baisse de 90 % des esturgeons dans la Caspienne, passés de 142 millions à 12 millions3. Les désaccords sur la pêche entre les pays riverains sont dus en grande partie au vide juridique actuel autour du statut de la Caspienne.

d. Le statut de la mer caspienne

L'enjeu juridique autour du statut de la mer Caspienne et de son partage est au coeur des problématiques au sein de cette région. L'absence de statut juridique suscite des rivalités et accroît les tensions compte tenu des importantes ressources de cette mer, particulièrement les ressources off-shore.56(*)

La principale question est de savoir si la loi internationale sur la mer adoptée en 1982 par la Convention des Nations Unies peut s'appliquer à la Caspienne déterminant ainsi pour chaque pays riverain des limites d'eaux territoriales, de zones économiques exclusives, et de plateforme continentale. Cela aboutirait à une division de la mer entre les cinq pays qui imposeraient ainsi leur souveraineté sur leur zone.

Il y'a donc des divergences. Certains pays comme le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan défendent l'idée que la Caspienne est une mer fermée, tandis que la Russie et l'Iran souhaite lui voir appliquer le statut de lac. En droit international, l'utilisation des ressources d'un lac ne peut se décider qu'à l'unanimité des pays riverains, alors que chaque Etat riverain se voit attribuer des zones dont il est libre d'exploiter les ressources dans le cas d'une mer. De plus, s'il s'agit d'un lac, les richesses offshores sont réparties en cinq parts égales, alors que s'il s'agit d'une mer les eaux territoriales ne dépassent pas 12 miles4 soit un peu plus de 22 Kilomètres. Depuis 1991, les pays concernés militent pour le statut correspondant le mieux à leurs intérêts du moment qui évoluent avec la localisation de nouveaux gisements.57(*) Le fait est que le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan disposant d'importantes réserves offshore ne veulent pas se les voir partager avec la Russie et l'Iran dans le cas ou la Caspienne serait considérée comme un lac. Une Organisation de coopération des pays de la Caspienne encore à créer permettrait surement de résoudre le problème du statut de la mer Caspienne sans que l'affaire soit portée devant la Cour internationale de justice.

2.2. Des progrès ont été faits très récemment :

Lors du sommet des pays riverains de la Caspienne qui s'est tenu à Téhéran en Octobre 2007. D'après les chefs d'états présents (Russie, Kazakhstan, Azerbaïdjan, Turkménistan et Iran). Le statut juridique de la mer Caspienne sera défini dans le cadre d'une convention.

2.3. Données de la Convention des Nations unies sur le commerce international des espèces menacées :

Un mile nautique équivaut à environ deux kilomètres. (1,85km) servant de cadre juridique de base, dont l'adoption n'est possible que par accord unanime de tous les pays riverains5 ». Selon la déclaration faite lors de la conférence à Téhéran, «jusqu'à la définition du nouveau statut juridique de la mer Caspienne, ses eaux seront soumises aux régimes de navigation et de pêche en vigueur, adoptés conformément aux droits souverains des Etats riverains, et régissant l'activité des navires qui peuvent arborer uniquement les pavillons des pays riverains ». La convention devra définir des règles en matière de protection de l'environnement et d'exploitation des ressources biologiques et minérales.58(*)

a. L'eau et Les fluctuations du niveau de la mer

Après avoir baissé depuis les années 30 jusqu'en 1978, le niveau de la mer Caspienne est remonté de plus de deux mètres, inondant des millions d'hectares et menaçant les installations portuaires et industrielles. Depuis 1995, le niveau se serait stabilisé et baisserait même de 25 cm par an, selon des relevés par satellite.59(*)

La gestion de l'eau, canalisation et irrigation ( pour la culture du coton ) est aussi un problème. Celle-ci est la plupart du temps mal gérée car l'eau des canaux s'infiltre ou s'évapore, et les erreurs des planifications soviétiques n'ont pas été reprises et transformées de manière à gérer l'eau d'une façon équitable et renouvelable. Alors que la mer Caspienne semble remonter, la mer d'Aral ne cesse de s'assécher depuis les années 1970. Cette mer intérieure située entre le Kazakhstan et l'Ouzbékistan a perdu plus de la moitié de sa surface car le Turkménistan, le Kazakhstan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan ne cesse de pomper de l'eau (principalement pour la culture du coton ) dans le fleuve Amour daria et Syr daria qui se jette dans la mer d'Aral. Cet assèchement a des conséquences catastrophiques sur l'écosystème et l'économie de la région du karakalpakstan ( région de l'Aral ). La ville de myunak un des plus gros ports de pêches de l'URSS sur les rives de la mer d'Aral, qui comptait autrefois plus de 40 000 habitants est aujourd'hui une ville déserte de 2000 habitants où les bateaux rouillent sur ce qui est maintenant un désert en extension, la mer s'étant reculé en moyenne de plus de 100 kilomètres.

b. La pollution

Si le phénomène de la pollution pétrolière de la mer Caspienne ne date pas de ces vingt dernières années, l'augmentation du trafic contribue à renforcer les risques de pollution massive. Un seul puit rejette dans la mer au cours de son exploitation entre 30 à 120 tonnes de pétrole soit 10 % de sa production. A cela viennent s'ajouter les déchets de toutes sortes et principalement chimiques que drainent les fleuves qui s'y jettent et tout particulièrement la Volga. Selon certaines sources, la pollution engendrée par les eaux usées rejetées par l'industrie lourde représenterait 65 % de la contamination de la Caspienne et est responsable de nombreuses maladies et cancers.60(*)

A cela s'ajoute toutes les pollutions dues aux anciennes usines soviétiques non reconvertis lors de la chute de l'URSS et aujourd'hui en ruine à ciel ouvert. Des régions entières sont considérées comme dangereuses par de nombreux habitants qui ne savent pas vraiment quelles étaient les véritables activités de ces industries soviétiques. Certaines, chimiques servaient à fabriquer des armes (anthrax etc), d'autres étaient des industries de transformation très polluante et dont les rejets toxiques sont encore un problème aujourd'hui. C'est le cas en Azerbaïdjan dans le nord de Bakou, ou encore sur les îles de la mer d'Aral ou des industries secrètes d'armement et de recherche en bactériologie se trouvaient. 61(*)Les militaires soviétiques ont abandonné les lieux après la chute de l'URSS. Personne ne sait aujourd'hui dans quels états sont ces installations. Cependant en 2001 les Etats-Unis se sont engagés à nettoyer les îles pour un montant de 6 millions d'euros. Déclaration adoptée au terme du sommet des dirigeants des pays riverains de la Caspienne en Octobre 2007 à Téhéran.

2.4. Les enjeux pour l'Europe

Les vastes ressources en gaz et en pétrole de la Caspienne sont importantes pour la prospérité et la sécurité énergétique de l'Europe. Dès 1995, le programme INOGATE financé par l'Union européenne a eu pour but de permettre à l'UE d'accéder à de nouvelles sources d'énergie notamment en Russie et dans le bassin de la mer Caspienne. Le Conseil de l'Europe a déclaré dans une résolution d'avril 2003 que «la région de la mer Caspienne occupe une place de plus en plus centrale pour la sécurité énergétique et la prospérité européennes». Ainsi la région de la Caspienne est aujourd'hui un des principaux centres de l'énergie européenne.

2.5. Les ressources naturelles des pays limitrophes de la Caspienne

a. Le Kazakhstan

C'est le « poids lourd» géographique de l'Asie centrale. Il est le pays le plus grand de l'Asie centrale. Sa superficie fait 5 fois la France, 6 fois l'Ouzbékistan. Il revendique par ailleurs un rôle de leadership sur la scène politique centre asiatique, particulièrement après la chute de l'URSS ou le Kazakhstan participe activement a la fondation de la CEI. De plus durant le régime soviétique il disposait d'un statut spécial compte tenu de sa puissance nucléaire.62(*)

Il dispose de 6800 kilomètres de frontière avec la Russie, (cette proximité est en lien direct avec son développement important après 1991). Le Kazakhstan dispose également de 1600 kilomètres de frontière avec la Chine, 2000 avec l'Ouzbékistan. C'est un pays qui à énormément de ressources, principalement en pétrole et gaz. Il dispose des plus grandes réserves de l'Asie centrale. Les gisements les plus importants sont proches de la Caspienne ou dans la Caspienne. Le gisement le plus important est celui de Tenguiz, connu depuis 1979 dont les réserves probables seraient de 25 milliards de barils, puis le gisement de kachagan, découvert récemment qui représente également une très grosse réserve.63(*)

En 2004 la production du Kazakhstan s'élève à 51 millions de tonnes (environ 1 million de barils par jour7), soit 12 % de plus qu'en 2003. 58 millions de tonnes en 2005 et les prévisions sont de 150 millions en 2015. Au niveau des exportations qui s'élèvent à 12,9 milliards de dollars, elles se composent exclusivement des matières premières, dont 68% d'hydrocarbures (2003).

Réserve :

On estime à entre16 et 32 milliards de barils de réserves prouvées et exploitables pour le pétrole (soit entre 2 et 4 milliards de tonnes) et entre 30 et 50 milliards de barils de réserves possibles et 2,3 milliards de m3 pour le gaz. Ces pronostics particulièrement optimistes sont ceux du ministre kazakh de l'énergie et des ressources minérales. Mais de nombreux gisements sont difficiles à évaluer et les pays ont tendance à grossir leurs réserves pour attirer les intérêts étrangers et faire poids sur la scène internationale. Le gisement de Kachagan au Kazakhstan découvert très récemment semble le plus important découvert en Asie centrale mais est en grande partie encore inexploré.

Pour donner un ordre de grandeur, le Kazakhstan dispose de réserves comparables à celle de la mer du nord. En comparaison, l'Arabie saoudite représente 200 milliards de baril et Le Koweït dispose de réserves prouvées qui s'élèvent à 95 milliards de barils.

Données du ministère Kazak de l'économie et des ressources et de la documentation française.64(*)

Unités de mesures, 1 tonne = 7,3 barils 1 baril/jour = 50 tonnes/an

Localisation :

Sur 120 gisements pétrolifères découverts, 112 sont situés au bord de la Caspienne dans la région d'Atirau, à l'ouest du pays. Il y'a actuellement 75 gisements avec des réserves exploitables d'environ 2 milliards de tonnes (14,6 milliards de barils), dont celui de Tenguiz, de Korolevskoé et de Kenbaï.

3. L'Azerbaïdjan

L'Azerbaïdjan est une des trois Républiques transcaucasiennes issues de l'ex-URSS. C'est un petit pays (équivalent de l'Autriche) dont la production est néanmoins importante.65(*)

Production :

La production est de 90% en offshore sur la mer Caspienne soit 320 000 barils par jour en 2004, 600 0000 barils/jour en 2006. L'Azerbaïdjan prévoit une production de 1,3 million en 2009, et 2 millions en 2020. L'Azerbaïdjan est un des plus anciens centres de production. Les premiers puits ont été forés en 1871. Jusqu'à la seconde guerre mondiale, Bakou était le principal centre producteur de l'Union soviétique. Après l'indépendance, le pays a signé une vingtaine d'accords avec des sociétés étrangères, dont le premier et le plus important fut celui passé en 1994 avec la compagnie BP (British Petroleum) portant sur l'exploitation des gisements d'Azeri, Chirag et G·neshli, bien qu'un contentieux territorial oppose depuis l'indépendance l'Azerbaïdjan au Turkménistan sur ces champs pétrolifères.

Localisation et réserves :

Les réserves prouvées s'élevaient fin 2003 à 7 milliards de barils soit 0,6% des réserves prouvées mondiales, le champ pétrolier offshore d'Azeri-Chirag-Guneshli (ACG) renfermant à lui seul 5,4 milliards de barils. La plupart des réserves sont au large de bakou.66(*)

Production de gaz :

La production de gaz en Azerbaïdjan équivaut 5,1 milliards de m3 en 2004, avec une demande intérieure de 10 milliards de m3 environ. Le pays doit donc importer 4,9 milliards de m3/an principalement d'Ouzbékistan et de Russie. Le doublement de la production devrait être atteint vers 2007 avec la mise en activité du gisement de Shah Deniz.

3. Turkménistan

C'est le pays du dictateur mégalomane Suparmyrat Niazov decédé en novembre 2006. Ce président élu à vie a la chute de l'URSS a dirigé le pays d'une main de fer. Le turkménistan n'est pas intéressant pour son pétrole mais pour son gaz. Il est le pays de la Caspienne qui détient le plus important potentiel de gaz naturel au monde. Le Nouveau président Gourbangouly Berdymoukhamedov semble ouvrir le pays et a fait appel a des investissement étrangers dans son secteur énergétique dès son arrivée au pouvoir.67(*)

Production :

Le Turkménistan arrive en dixième position du classement mondial pour ses réserves de gaz naturel. (pour ce qui est des droits de l'homme il se classe dans les derniers ). De premier producteur de gaz d'Asie centrale avant 1991, après l'indépendance, le Turkménistan devient un concurrent pour Gazprom, la compagnie nationale russe, qui lui ferme l'accès à ses gazoducs. Depuis, grâce aux contrats iraniens, russes et ukrainiens, la production est remontée pour atteindre 58,6 milliards m3 en 2003.

Les objectifs du pays sont ambitieux : 85 milliards en 2005, 120 milliards en 2010 et 240 milliards en 2020, alors que la consommation interne de gaz n'atteint que 11 à 12 milliards de m3/an, ce qui laisse la part belle aux exportations.

Les réserves :

Les réserves de gaz identifiées sont estimées à 3 500 milliards de m3. Mais elles pourraient s'avérer plus importantes (les autorités avancent 21 000 milliards de m3) et sont concentrées à l'est du pays.68(*)

Les gisements les plus riches sont situés dans le bassin de l'Amou-Daria, notamment DauletabadDonmez, contenant vraisemblablement la moitié des réserves du pays.

La quantité de gaz est telle que l'état distribue le gaz à l'ensemble de la population turkmène (soit moins de 5 millions d'habitants) sans le faire payer.

4. La Russie

La production et les réserves de pétrole :

La Russie est le deuxième producteur mondial de pétrole. Ses réserves sont estimées à 6,7 milliards de tonnes (49 milliards de barils), soit 4,7% des réserves mondiales connues. La majeure partie des réserves se trouve en Sibérie occidentale et seulement 5% dans la Caspienne, ce qui explique que les réserves de la Caspienne n'ont pas été mises en valeur du temps de l'Union soviétique, vu l'importance des réserves dont disposait déjà le pays et les difficultés technologiques liées à l'exploitation sous-marine. Ainsi, ce n'est qu'en 1995 que la société russe Lukoil a commencé à explorer le nord de la Caspienne ce qui a permis la découverte de cinq importants gisements pétroliers dont Kvalinskoe et Tsentralnoe à la frontière avec le Kazakhstan.69(*)

Production et réserve de gaz :

Elle détient les plus grandes réserves de gaz naturel au monde avec 47 000 milliards de m3 soit le tiers des réserves mondiales et est le premier producteur avec 616 milliards de m3 mais cette production ne comprend pas le gaz de la Caspienne. Elle a commencé en juillet 2003 à développer avec le Kazakhstan le gisement de Tsentralnoe qui devrait être productif en 2007 et renfer merait, outre du pétrole, 322 milliards de m3 de gaz.

5. L'Iran

La production et les réserves :

Membre de l'OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'Iran occupe la 5ème place mondiale pour la production de pétrole. Sa production était d'environ 5 millions de barils/jour en 2006.

Réserves de brut estimées à 17,2 milliards de tonnes (125,6 milliards de barils) soit 10 % des réserves mondiales prouvées de pétrole, dont 90% onshore. Il aura fallu attendre septembre 2004 pour que le pays lance une campagne d'exploration offshore dans sa zone.

Il possède par ailleurs la deuxième réserve de gaz naturel du monde avec 26 500 milliards de m3 soit 15% des réserves mondiales dont seulement 0,4% se situerait dans la Caspienne.

Avec une production en 2004 de 75 milliards de m3, l'Iran se place au 6ème rang mondial.

Un retour au « grand Jeux » :

Au XIXe siècle, le « grand jeu », expression devenue légendaire, désignait la lutte d'influence entre grandes puissances au sein de l'Asie centrale Ces affrontements sont par bien des aspects semblable à ceux d'aujourd'hui.70(*)

La Caspienne, est l'enjeu de rivalités entre les pays d'Asie centrale, et plus globalement elle représente un endroit stratégique pour le monde car elle constitue une réserve de gaz et de pétrole très importante et suscite de nombreuses rivalités compte tenu de son sous-sol. L'enjeu principal tient à l'accès à ces ressources et à l'acheminement vers les pays demandeurs. Trois catégories d'acteurs sont concernées par l'acheminement du pétrole et du gaz : les producteurs, les pays traversés et les clients. Du fait de l'enclavement de la région, les oléoducs et gazoducs doivent traverser au moins un autre pays que celui de la zone de production.71(*)

Les pays producteurs sont contraints de faire appel à des investisseurs étrangers qui exercent des pressions concernant le tracé des voies des oléoducs et des gazoducs. Le prix de revient du transport est à mettre en relation avec le prix de vente du pétrole et du gaz, plus celui-ci sera élevé, plus les projets, même les plus démesurés, trouveront leur justification. Pendant longtemps, notamment avant les chocs pétroliers, le problème était que l'exploitation du gaz et du pétrole de la Caspienne n'était pas rentable et coûtait trop cher par rapport au prix du baril. Il a fallu attendre un certain prix de vente pour que le

Pétrole soit rentable vu le coup de son extraction. Aujourd'hui dans un contexte mondial où le prix du baril peut atteindre plus de 100 dollars, cela ne pose plus de problème. Vu la demande croissante des pays industrialisés et émergents en hydrocarbures, le facteur coût pourra être minimisé par rapport au besoin vital en énergie des pays qui connaissent actuellement un boom économique (c'est le cas de la Chine et de l'Inde). Ainsi, les projets pharaoniques reliant l'Extrême -Orient aux zones de production deviennent aujourd'hui une réalité, sachant que dans les dix à quinze prochaines années la demande asiatique et notamment chinoise va augmenter de 10 millions de barils /jour alors que celle de l'Eu rope n'augmentera que d'un million de barils /jour.72(*)

Enfin, les conditions la question de l'évacuation des hydrocarbures de la Caspienne est au coeur des rivalités entre les pays qui s'intéressent à la zone car ceux qui auront la maîtrise des voies d'acheminement pèseront sur les centres de production et sur leurs débouchés.

C. La Caspienne ; une région géostratégique qui suscite toutes sortes de tension :

C.1. Les rivalités dans l'accès aux ressources naturelles.

La Caspienne représente une zone géographique tellement importante pour son aspect énergétique qu'elle est l'objet de toutes sortes de manoeuvres géopolitiques créant des tensions et des affrontements.73(*)

Dès la chute de l'URSS, à la fin des années 1980, l'occident commence à s'arracher les gisements de la zone. L'entreprise américaine Chevron souhaite investir le gisement de Tenguiz, un des plus gros du monde, situé dans l'ouest du Kazakhstan. Elle en acquiert 50 % en 1993. De l'autre côté de la Caspienne, le président azerbaïdjanais Gueïdar Aliev signe, en 1994, le « contrat du siècle » avec des sociétés pétrolières étrangères. Néanmoins Le premier président de l'Azerbaïdjan indépendant, le nationaliste antirusse Aboulfaz Eltchibey, a été renversé par un putsch en juin 1993, quelques jours avant de signer d'importants contrats avec des compagnies pétrolières anglo -saxonnes. Son successeur M. Aliev, ex- général du KGB, a négocié en secret avec les pétroliers russes pour trouver un terrain d'entente avec Moscou qui souhaitait conserver une main mise sur les réserves de l'Azerbaïdjan. Toutes les manoeuvres sont bonnes pour décrocher les contrats d'exploitation.

Le Turkménistan lui, appelle à des investissements étrangers dans son secteur énergétique. Le nouveau président Gourbangouly Berdymoukhamedov a publiquement appelé les entreprises étrangères à investir dans le secteur des hydrocarbures au Turkménistan. En marge de l'Assemblée générale de l'ONU de cette année il a affirmé que « la sphère du pétrole et du gaz nécessite des investissements étrangers » pour que son pays triple d'ici 2030 sa production de gaz, et multiplie par 10 celle de pétrole. Comme décrit précédemment, le Turkménistan est le pays de la Caspienne qui possède les plus importantes réserves de gaz naturel et il produit actuellement quelque 80 milliards de m3 de gaz par an et 10 millions de tonnes de brut. Les grandes puissances se disputent actuellement les faveurs turkmènes sur ce sujet notamment par rapport à la construction de nouveaux gazoducs d'exportation,74(*)

Au Kazakhstan les investisseurs étrangers au sont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et les Pays- bas. Pour le Kazakhstan, La Caspienne est à la fois une source de richesses mais aussi de conflits potentiels avec ses voisins, avec en particulier la Russie, ainsi la présence des grandes compagnies étrangères comme Chevron (compagnie américaine),et Exxon mobil, impliquées dans l'exploitation des ressources naturelles représentent une garantie contre les velléités russes d'expansionnisme. L'exploitation de ces ressources est essentielle pour le pays afin d'équilibrer sa balance des paiements et d'accéder aux fonds des marchés financiers internationaux. Le gouvernement Kazakh fonde tous ses espoirs sur le secteur du pétrole et du gaz pour assurer le développement du pays. Ainsi Il suscite également les investissements étrangers dans son secteur énergétique, ce qui accroit la «course aux énergies» menées par l'occident.75(*)

De son côté, la Chine ne cesse d'acheter des gisements de pétrole et de gaz en Asie centrale et son investissement se renforce depuis de nombreuses années, principalement à travers l'organisation de coopération de Shanghai.

C.2. Une puissance énergétique qui fait poids sur la scène internationale :

Les pays d'Asie centrale ne cessent de tirer profit de leurs richesses naturelles pour s'affirmer par rapport à la Russie et exploitent la concurrence entre les grandes puissances occidentales pour conforter leur indépendance économique et politique. En réalité, le « grand jeu » fait la joie des républiques d'Asie centrale et du Caucase, qui misent sur la concurrence, entre les grandes puissances. Elles y gagnent un peu en indépendance dans la mesure où elles peuvent refuser telle ou telle proposition pour se tourner vers une autre grande capitale. Ainsi, pendant que le Kazakhstan ouvre son économie au monde, l'Ouzbékistan la referme et le Turkménistan garde une profonde méfiance à l'égard de Washington.76(*)

Par-delà ces différences, les rivalités occidentales permettent aux pays de la Caspienne d'être moins contraints de suivre la voie imposée par une des puissances dominantes. Ils peuvent «choisir» en fonction de toutes les demandes et offres que font les pays occidentaux. Ainsi Ceux-ci ne cessent de «courtiser » les pays de la Caspienne et tentent d'améliorer les relations diplomatiques avec l'occident, entre dépendance et pragmatisme. Les impératifs stratégiques conduisent également Les Etats-Unis ou l'union européenne à reléguer les droits de la personne au second plan, ce qui décrédibilise considérablement les valeurs dites « occidentales ». Ce qui importe, c'est avant tout l'exploitation des ressources naturelles et leur acheminement vers les pays consommateurs. Ainsi les pays occidentaux ont tout intérêt à ce que la stabilité soit assurée dans cette région. Les pouvoirs autoritaires ne sont donc au final pas un problème.

Un pays comme le Turkménistan qui est classé parmi les derniers du monde en matière de liberté d'expression et de pensée ne subit pas les moindres reproches de la part des pays occidentaux qui continuent de courtiser ses dirigeants sans se soucier des conditions de vie de la population, qui, sans être catastrophique, sont loin d'être conforme aux revenus du pays qui par une gestion honnête permettrait une amélioration des conditions de vies.77(*)

La corruption est en effet un problème majeur. Les revenues crées par l'exploitation des hydrocarbures, pourtant richesses nationales, échappe pour l'essentiel au contrôle démocratique des habitants de ces pays qui ont des indices de développement humain très faible et des infrastructures vétustes.

Par exemple, c'est la société Française Bouygues qui a réalisé toutes les constructions du président mégalomane Suparmyrat Niazov dans la capitale du Turkménistan Aschgabat.

A côté des projets pharaoniques tels que les palais, les ministères, les magnifiques moqués (qui au passage sont vides), les monuments nationaux, les fontaines, on trouve une population qui survit tant bien que mal par des activités diverses et une économie de rue informelle. La capitale, flambant neuf, avec ses fontaines et ses pelouses vertes en plein désert tranche avec les autres régions du pays où l'eau n'est courante que quelques heures par jour et semble complètement absurde alors qu'en Ouzbékistan la mer d'Aral s'assèche inexorablement.

D. Affrontements de puissances et jeux de dominations.

D.1. Une perte de l'influence Russe ?

La chute de l'URSS a bien évidemment porté un coup fatal à la Russie et a largement remodelé toute la géopolitique de l'Asie centrale. Même si les anciennes républiques soviétiques se sont réunies au sein de la CEI, Moscou a perdu sa main mise sur le Caucase et la Caspienne. La Russie dès lors n'a cessé de vouloir retrouver ce statut de puissance dominante en Asie centrale. L'indépendance des républiques soviétiques s'est marquée par une ouverture économique. Les investisseurs cherchant à s'implanter sur le territoire russe ont rencontré des difficultés alors que les pays de la Caspienne sont apparus d'accès relativement plus facile. Cela est principalement dû aux échecs de réformes économiques en Russie où les entreprises privées n'ont pas réagi de la même manière.78(*)

La Russie voit aussi les oléoducs et pipelines lui échapper. En 1991, elle contrôle tous les oléoducs permettant aux nouveaux états indépendants d'exporter leurs hydrocarbures, mais par la suite six oléoducs ne passant pas par le territoire Russe ont été construits Moscou perd ainsi de son influence politique et économique.79(*)

La conséquence directe de cela, c'est que les NEI sont devenus des concurrents pour la Russie. Moscou voit donc son influence se réduire sur les pays d'Asie centrale. D'une part, ceux-ci souhaitent prendre de la distance avec le «grand frère Russe» après 1991 et s'ouvrir sur la scène internationale, et d'autre part tous les projets mis en oeuvres par les Etats-Unis ont visé et visent toujours à amoindrir l'influence russe dans le bassin Caspien.

D.2 .L'affrontement américano-soviétique pour la domination de la Caspienne.

Au lendemain de l'indépendance des Républiques d'Asie centrale et du Caucase et à la suite de la première guerre du Golfe, les Etats-Unis affichent l'ambition d'étendre leur influence dans les nouveaux pays bordant la mer Caspienne, afin de les désenclaver en les détachants de l'influence exclusive de la Russie et de celle potentielle de l'Iran. La volonté des Etats-Unis et des pays occidentaux est également d'apporter sur le marché mondial une nouvelle source d'approvisionnement en hydrocarbures. Dans les années 1990, pour justifier leur pénétration dans le bassin de la Caspienne, les Etats-Unis gonflent leurs estimations des réserves d'hydrocarbures que celui-ci contient. Ils parlent de 243 milliards de barils de pétrole, à peine moins que l'Arabie saoudite alors qu'en réalité ces réserves ne sont pas comparables à celle de l'Arabie saoudite qui sont de loin beaucoup plus élevées.80(*)

Derrière ces manoeuvres ce sont des rivalités de puissance et de domination qui sont en jeu. On est ici dans une mentalité de lutte énergétique ou aucun avantage ne doit être laissé aux autres acteurs étatiques rivaux. (Etats-Unis contre Russie ou Iran). On retrouve d'ailleurs par certains aspects une ambiance de guerre froide. L'Europe, quant à elle, depuis la guerre du gaz entre la Russie et l'Ukraine, en janvier 2006, se penche encore davantage sur la Caspienne pour réduire sa dépendance énergétique vis-à- vis de Moscou.81(*)

D.3. Isoler l'Iran

Dans sa volonté de contrôle sur la Caspienne, Washington soutient des projets de pipelines dans la zone pour mieux isoler l'Iran et toujours pour décrocher de la sphère d'influence russe les ex- républiques soviétiques. L'Iran semble être le grand perdant du nouveau «grand jeu». D'une part les oléoducs contournent en majeur partie son territoire (sauf un oléoduc turkmène), mais d'autre part personne ne peut investir en Iran. Or le pays a besoin d'investissements. Ses installations datent des années 1970, ce qui l'oblige à importer 40 % de son essence ; il n'a pas pu explorer sa portion de la Caspienne et il sous-exploite son énorme potentiel gazier. Il semble d'ailleurs paradoxal que le « grand jeu » exclue l'Iran a l'heure où les producteurs d'hydrocarbures en Asie centrale souhaite voir s'ouvrir une route sud, plus simple et plus économique.

L'Iran a cependant trouvé une solution par son admission en tant qu'observateur en 2005 au sein de l'organisation de coopération de Shanghai. Par ce rapprochement Téhéran peut tisser des liens avec l'Asie, notamment la Chine, et être plus fort dans son bras de fer avec les Etats-Unis ».

D.4. L'organisation de coopération de Shanghai, un nouvel enjeu.

L'OCS est une organisation régionale qui regroupe la Russie, la Chine, le Kazakhstan, la Kirghizistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Elle a été créée à Shanghai les 14 et 15 juin 2001 par les présidents de ces six pays. Par ailleurs, la Mongolie, l'Inde, l'Iran est le Pakistan ont un statut d'observateur, ce statut a été refusé aux Etats-Unis.82(*)

Investir en Asie centrale constitue aussi, pour les Chinois, une façon de s'immiscer dans les affaires de la région pour, disent-ils, contribuer à sa sécurité. En réalité la chine veut « sa part de gâteau » dans la gestion de la Caspienne. Elle s'engage dans l'OCS pour fédérer les Etats membres autour de thèmes qui lui sont chers, comme la lutte contre le terrorisme ou la coopération économique et énergétique. De surcroît, l'organisation forme un bloc susceptible de se solidariser fortement en cas de déstabilisation de la zone ou si les Etats -Unis y gagnent en influence au point de menacer les pouvoirs en place.

La vague de « révolutions colorées » qui a pris place dans l'espace ex-soviétique depuis 2003 a ainsi conduit l'OCS à prendre plus nettement position contre Washington. En juillet 2005, par exemple, ses six membres soutenaient l'Ouzbékistan dans son exigence de fermer la base militaire aérienne américaine de Karshi-Khanabad, ouverte dans le cadre de l'opération en Afghanistan. Conséquences tous les soldats américains ont quitté le sol ouzbek, ainsi que toutes les ONG.

Ainsi ce groupement régional récent montre sa capacité à peser dans les Relations internationales influant sur la décision des états. Il représente un nouvel acteur en essor du « grandjeu » autour de la Caspienne.

D.5. La question de l'acheminement du gaz et du pétrole vers l'Europe.

La logique de diversification des exportations et de réduction de dépendance menée par l'Europe conduit les pays importateurs et exportateurs à élaborer de nouvelles stratégies de sortis pour leurs ressources naturelles. Ces différents projets sont la principale cause des tensions de la Caspienne. Certes la question de l'accès aux ressources, du contrôle des zones déchire les états. Mais les rivalités sont beaucoup plus apparentes sur la question des tracés des oléoducs et de l'acheminement des hydrocarbures vers les pays importateurs. Depuis plus de cinq ans, on assiste à une véritable guerre commerciale et économique dans laquelle sont impliqués, outre les Occidentaux, pratiquement tous les Etats de la zone comprise entre la Caspienne et la Méditerranée.

CHAPITRE 3 : LE ROLE DE LA RUSSIE DANS LA REGION CASPIENNE

Dans ce chapitre, il est question de démontrer le rôle que la Russie joue dans cette région de la Caspienne, de démontrer comment et pourquoi la Russie joue ce rôle. Ce chapitre comporte deux sections dont chacune comporte deux paragraphes qui ont certains des sous points .

SECTION 1 : LE ROLE MILITARO-STRATEGIQUE DE LA RUSSIE EN MER CASPIENNE

Dans cette section , il est question de démontrer le rôle de la Russie sur le plan militaire et stratégie. Son influence dans la région , sa puissance au niveau régional. La section est subdivisée en deux paragraphes.

§1 : La Russie, une grande puissance

1. A. Une puissance militaire et nucléaire

1. A.1. Une puissance militaire

Avec 1 140 000 militaires dans le service actif et 2 000 000 réservistes, les Forces armées de la fédération de Russie sont la quatrième plus grande armée du monde, pour un budget estimé à 70 milliards de dollars en 2008.

La doctrine militaire des forces armées de la Fédération de Russie est l'héritière d'une réforme datant de l'URSS, organisée par Mikhaïl Frounze. Celui-ci a lancé une série de réformes essentielles pour l'Armée rouge. Il est partisan d'une organisation militaire permanente, unique moyen de mener les guerres de mouvement offensif que les « spécialistes », comme le chef de l'état-major général de l'Armée rouge, Toukhatchevski propose de mettre sur pied en prévision d'éventuelles agressions extérieures.

La nouvelle doctrine militaire russe, adoptée en 2000, multipliant les références à la crise du Kosovo, évoque abondamment l'ensemble des facteurs qui ont provoqué la dégradation des perceptions que les responsables russes ont de l'Occident. Néanmoins, la Tchétchénie et les instabilités dans la périphérie Sud de la Russie sont également présentes dans la doctrine. Et différents éléments, dans ce texte comme dans la politique aujourd'hui mise en oeuvre par le Kremlin, permettent de relativiser l'idée selon laquelle la Russie est revenue à des postures anti-occidentales.83(*)

Grâce au redressement économique des dernières années et aux excédents budgétaires sans précédent, le gouvernement russe accélère le renouvellement de l'arsenal militaire du pays, et ce dans tous les domaines concernés : de l'aviation stratégique N2 aux nouveaux systèmes balistiques et de défense anti-missile (notamment les missiles S-400, sans doute les systèmes de DCA à long rayon d'action le plus performant actuellement ; les missiles Topol-M et Bulava N3à la mise en orbite de la constellation des satellites de positionnement global N4.84(*)

L'Amiral Kuznetsov, le seul porte-avions russe.

Le budget de la défense de la Fédération de Russie est en hausse sous la présidence Poutine. Cependant, l'opacité de l'attribution des fonds de la défense fut critiquée. La deuxième guerre d'Ossétie du Sud a montré une armée russe moins hétéroclite qu'en Tchétchénie : des unités entières disciplinées et bien équipées, des conscrits bien entraînés, mais sans soutien d'hélicoptères85(*). Cependant la récente guerre contre la Géorgie a relevé de nombreuses lacunes, tant sur le plan de l'utilisation de matériel obsolète que vis-à-vis de la doctrine calquée sur le modèle soviétique.

De plus, les problèmes de l'armée restent nombreux : détournement d'une partie du budget (corruption), utilisation d'un matériel obsolète dont la masse peine à être remplacée, difficultés de mobilisation des conscrits dans une armée réputée par la violence de ses « bizutages », mais surtout pour ses solutions de communication ainsi que ses moyens de combats de nuit inadaptées aux besoins militaires de l'après-guerre froide.86(*)

Depuis 2005, la doctrine militaire est en cours de révision sous l'autorité du général Makhmout Gareev. Les menaces ne seraient plus les armées contre-révolutionnaires mais :

L'instabilité de certains États déchirés par des conflits ethniques ;

L'aventurisme militaire des États-Unis à la recherche de ressources énergétiques.

Les forces armées devraient donc être capables, non seulement de défendre la Patrie, mais aussi de peser dans le monde comme arbitre géopolitique en évitant tout affrontement direct avec les États-Unis.

Lutte contre le terrorisme

Voir aussi la Tchétchénie, la première guerre de Tchétchénie, la seconde guerre de Tchétchénie, la guerre contre le terrorisme et l'Organisation du traité de sécurité collective.87(*)

1. A.2. Puissance nucléaire

Évolution des stocks d'armes nucléaires, entre les États-Unis, l'URSS puis la Russie et la Chine, de 1945 à 2005.

L'industrie nucléaire en Russie est héritière du programme nucléaire de l'URSS. La Russie possède, en conséquence, la totalité de l'arsenal nucléaire soviétique dont le commandement unifié lui a été transféré, en 1991, par le Kazakhstan, l'Ukraine et la Biélorussie. En 2005, la Russie possédait 31 réacteurs de production ce qui la place en 4eposition mondiale des pays producteurs d'énergie nucléaire. Par ailleurs, elle possède un nombre très important de sites avec des réacteurs de recherche civils ou militaires, dont environ 109 réacteurs de recherche ou à vocation militaire à l'origine.

La Russie est l'un des cinq pays reconnus officiellement par le Traité de non-prolifération nucléaire comme possédant l'arme nucléaire. Elle possède d'ailleurs le plus vaste arsenal nucléaire au monde avec plus de 16 000 têtes nucléaires dont 5 830 sont opérationnelles.88(*)

La flotte de pêche de Russie est la plus grande au monde et opère dans le monde entier.

Depuis la réorganisation de la compagnie soviétique Aeroflot, qui avait la plus importante flotte aérienne du monde, 70 compagnies gouvernementales et privées ont été créées.

1. B. La présence de la flotte russe en mer Caspienne

Très tôt « maîtrisé » par une Russie impériale en expansion, le rapport de force géopolitique en mer Caspienne a subi de plein fouet l'éclatement de l'URSS et l'émergence des intérêts nationaux. En redevenant pour la première fois depuis le XVIIIe siècle une zone de fracture, cette mer fermée impose à Moscou d'adapter sa stratégie sécuritaire à des enjeux en perpétuelle mutation.89(*)

Au-delà des préoccupations énergétiques, la réforme militaire de décembre 2010 prévoit en effet d'inclure la Flottille russe de Caspienne à un nouvel ensemble géostratégique (le Caucase), évoquant par là un projet de puissance nourri par l'histoire et les représentations territoriales.90(*)

Dans l'Antiquité, la mer Caspienne a pu figurer aux yeux des géographes grecs comme une simple baie de l'immense et inquiétant Océan censé entourer le monde connu d'alors. Si les épopées d'Alexandre, les conquêtes romaines puis l'essor de la Route de la soie ont pu infirmer la thèse des anciens géographes, la Caspienne n'en demeure pas moins durant des siècles une frontière entre le connu et l'inconnu, entre « l'homme civilisé » et le « chaos » des steppes. Lorsque la Russie d'Ivan le Terrible atteint cette mer au niveau d'Astrakhan et de l'embouchure de la Volga, c'est une première victoire majeure du sédentaire slave sur le nomade turco-mongol.91(*)

Fait intéressant, la chute d'Astrakhan en 1556 inaugure une lutte séculaire entre la centralité moscovite et le système clanique des steppes, alors que le point d'orgue de cet affrontement peut être trouvé dans la fondation de la base navale de Sébastopol en 1783 et la chute du khanat de Crimée, dernier héritier des Tatars. La Caspienne demeure durant plus de trois siècles le pivot stratégique de cette volonté russe de domination sur l'élément tribal, alors que le Caucase et l'Asie centrale sont progressivement conquis, et leurs élites évincées ou intégrées au système impérial.92(*)

1. B.1. La Caspienne, pivot historique d'un empire en expansion

Témoin de la naissance d'un empire, la mer Caspienne est écartée des principaux axes stratégiques russes dès le début du XIXe siècle : le traité de Gulistan, en 1813, marque ce basculement géopolitique au terme de neuf ans de guerre contre la Perse.93(*)

La Russie y obtientque son pavillon soit le seul à pouvoir flotter sur les eaux de la Caspienne, consacrant une suprématie que la révolution d'Octobre ne remettra pas fondamentalement en cause. Après avoir pu soutenir les guerres dans le Caucase, transporter troupes et colons sur les côtes kazakhes, la flottille de Caspienne créée par Pierre le Grand n'exerce plus qu'un rôle de garde-côtes, d'ailleurs doublé en 1919 d'une mission de surveillance de la Volga.94(*)

Bien que, durant la Seconde Guerre mondiale, la crise irano-soviétique ait pu montrer l'importance de la Caspienne pour l'acheminement des matériels occidentaux destinés à l'Armée rouge, la cristallisation des zones d'influences induite par la guerre froide relègue cette mer fermée au second plan des préoccupations internationales. De 1945 à 1991, l'Union soviétique et l'Iran se partagent la totalité des côtes de la Caspienne et l'écrasante supériorité militaire, politique et territoriale de Moscou dans la région n'est pas remise en cause par Téhéran, malgré les sympathies occidentales du Chah puis le fanatisme religieux des ayatollahs.95(*)

Comme ailleurs dans l'espace post-soviétique, la chute de l'URSS révèle brusquement tensions et rivalités en multipliant considérablement le nombre d'États souverains et de revendications ethniques. Si la chape impériale puis soviétique avait permis d'étouffer les innombrables rivalités qui bordent la Caspienne, l'apparition de nouvelles entités telles que l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan, les républiques autonomes russes du Tatarstan ou de Kalmoukie sont autant de catalyseurs identitaires que les revendications ethniques viennent porter sur le devant d'une scène internationale intéressée par l'apparition d'un nouveau « pont » énergétique, culturel et politique entre Orient et Occident. La naissance de nouveaux États turcophones engage par exemple Ankara à développer ses ambitions pan-turquistes en direction de l'Azerbaïdjan et de l'Asie centrale, alors que l'ouverture à la concurrence des champs pétrolifères soviétiques intéresse aussi bien les majors occidentales que des autorités locales en quête de devises et d'influence dans le nouveau système russe des réseaux d'allégeances.96(*)

Si les temps troubles de 1917 à 1921 avaient pu fournir un aperçu de ce que seraient les rivalités géopolitiques dans la région si Moscou perdait son leadership, 1991 est bien l'avènement d'une nouvelle ère de tensions en Caspienne. Le statut juridique de la Caspienne, négocié entre l'Iran et l'Union soviétique en 1921, fournit un exemple hautement illustratif de la situation contemporaine. Les espaces de souveraineté avaient alors été négociés de manière bilatérale par les deux seuls États riverains97(*). La convention des Nations unies sur le droit de la mer fixe depuis 1973 les zones économiques exclusives de chaque État. Celle-ci ne s'est jamais appliquée en Caspienne, alors que la multiplication des États riverains ne permet plus le consensus autrefois assuré entre l'Union soviétique et l'Iran.

1. B.2.Les nouveaux enjeux militaires

Assez rapidement, les autorités de la jeune Fédération de Russie ont compris l'enjeu de la Caspienne. La flottille de Caspienne basée à Astrakhan, qui avait perdu dès 1991 une part importante de ses effectifs réclamés par le Kazakhstan, est ainsi la première composante navale de l'Armée russe à recevoir du matériel construit après la chute de l'URSS. En devenant le navire amiral de la flottille de Caspienne en 2002, le nouveau bâtiment Tatarstan évoque par son profil les ambitions russes renouvelées dans la région. Le Tatarstan est une frégate de type « Guépard » au départ prévue pour la lutte ASM (anti sous-marine). Cependant, le modèle livré à la flottille de Caspienne a été allégé de ses équipements de détection sous-marine et aménagé pour abriter un hélicoptère.98(*) Par ce biais, le Tatarstan peut mener à bien des missions de souveraineté à long rayon d'action dont le but est d'assurer une présence russe de fait dans ses eaux territoriales en Caspienne, et donc de matérialiser la mission de protection des intérêts nationaux dans une mer riche en ressources naturelles. Fait hautement évocateur, le gouvernement russe parle depuis 2006 de seconder le Tatarstan par un sister ship dont la mise sur cale était prévue en 2008. La commande passée d'une nouvelle frégate « Guépard » en 2009 par le ministère de la Défense pourrait faire aboutir ce projet, et confirmer l'ambition de Moscou de disposer d'une force d'appui conséquente pour faire respecter ses intérêts énergétiques, territoriaux et géopolitiques99(*).

Car, si la stratégie maritime de la Russie contemporaine diffère finalement assez peu de celle de l'URSS, l'intérêt croissant pour la Caspienne est une nouveauté. Dans ces mers « fermées » par des détroits que constituent la mer Noire, la mer Baltique ou la mer du Japon, l'idée de la doctrine maritime est bien d'assurer à Moscou un contrôle suffisant pour lui permettre de se projeter dans « l'océan mondial », théâtre des échanges globalisés. La Caspienne n'est, quant à elle, géographiquement reliée à aucune mer, aucun océan. Pourtant, c'est là que la Fédération déploie sa première frégate. Il s'agit certainement d'une illustration des inquiétudes de Moscou quant à sa sécurité énergétique, mais également d'une quête de puissance, de symbole et de souveraineté.100(*) Frontière entre plusieurs mondes, la Caspienne est alors le théâtre de rivalités aussi bien dans le domaine énergétique que sécuritaire, ainsi que le montre l'initiative CASFOR. Proposée par la Russie en 2005, l'idée de cette force militaire conjointe assurée par les nations riveraines répond directement à l'initiative américaine lancée une semaine plus tôt par Condolezza Rice de créer une Caspian Guard qui viendrait un peu plus confirmer l'influence occidentale dans une région pivot pour la coalition engagée en Afghanistan. Le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Ivanov avait alors annoncé que les affaires concernant la Caspienne devaient se régler entre États riverains, et rejeter toute ingérence occidentale.101(*)

L'exemple de la CASFOR montre que la Russie entend conserver son leadership dans une région en perpétuelle mutation, que la friction des cultures rend hautement instable et évolutive. La nouvelle réforme de l'Etat-major général vient alors compléter ce tableau. Dès le mois de décembre 2010, l'Armée russe adoptera la doctrine des commandements interarmées. Ce qui signifie que, dans chaque district militaire, les forces navales, terrestres et aériennes seront sous l'autorité d'un État-major régional interarmées commun, lui-même rattaché à Moscou. Jusqu'à présent, et hormis durant certaines périodes de crise, les armées russes fonctionnaient chacune avec leur propre commandement, la coordination n'étant possible que ponctuellement et pour une période limitée.102(*) Ce système « traditionnel » a pu révéler ses faiblesses lors des opérations de 2008 en Géorgie, alors que manquaient certains moyens de communication et de commandement, obligeant des chefs d'unités sur le terrain à demander un appui d'artillerie via leur téléphone portable personnel.

La Flottille de Caspienne se retrouve donc intégrée au commandement interarmées (basé à Rostov-sur-le-Don) de la région militaire du Sud-Ouest, comprenant les forces terrestres et aériennes des anciens districts du Caucase Nord et de la Volga, ainsi que la flotte de mer Noire103(*). La prérogative principale de ce nouveau commandement se trouve alors dans le Caucase où, depuis les attentats du début de l'année 2010 dans le métro de Moscou, certains islamistes appellent à la création d'un « émirat du Caucase ». L'interarmisation projette donc la flottille de Caspienne dans un espace stratégique nouveau qui inclut désormais le Caucase. Il est à ce titre clair que les changements à venir témoignent d'une mutation de la situation géostratégique de la Caspienne pour la Russie, avec une meilleure prise en compte des enjeux de l'islamisme caucasien, alors que Moscou « durcit le ton » vis à vis des ambitions nucléaires de Téhéran.104(*)

§2 : La Russie lance un exercice naval en mer Caspienne, avec le conflit du Haut-Karabagh en toile de fond

2. A. La Russie face à ses intérêts dans la Région

S'agissant du Haut-Karabakh, territoire pour lequel se déchirent deux anciennes républiques soviétiques, à savoir l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la Russie redoute de devoir s'impliquer militairement. Ce qui pourrait être le cas si jamais le territoire arménien est attaqué par les forces azerbaïdjanaises étant donné que, comme Moscou, Erevan est membre de l'Organisation du traité de sécurité collective [OTSC], qui dispose d'une clause de défense mutuelle.105(*)

Or, le 14 octobre, Bakou a affirmé avoir visé des « sites de lancement de missiles » en Arménie. Ce qu'Erevan a confirmé, tout en niant que ces derniers représentaient une quelconque menace pour l'Azerbaïdjan. Pourtant, une semaine plus tôt, le président russe, Vladimir Poutine, avait assuré que la Russie « ses obligations » dans le cadre de l'OTSC...

Quoi qu'il en soit, hasard ou pas, le ministère russe de la Défense a annoncé, ce 16 octobre, avoir lancé des manoeuvres navales « dans la partie centrale de la mer Caspienne, au nord de la péninsule d'Absheron » ... où est située Bakou. En général, de tels exercices sont planifiés assez longtemps à l'avance. Mais celui-ci vient à point nommé dans la mesure où il pourrait être vu comme un message envoyé à Bakou.106(*)

Si l'ampleur de cet exercice peut sembler modeste, puisqu'il ne concernera que quatre navires, dont les frégates « Tatarstan » et « Daghestan » ainsi que les corvettes « Uglich » et « Velikiy Ustyug », il prévoit en revanche des « tirs d'artillerie et de missiles en mer contre des cibles aériennes et navales dans le cadre d'une force opérationnelle conjointe », des aéronefs du district militaire sud de la Russie devant y prendre part.107(*)

En outre, les quatre navires mobilisés ont tous la capacité de tirer des missiles de croisière Kalibr, dont la version développée pour l'action contre la terre a une portée de 1.400 à 1.500 km.

Cela étant, cet exercice est organisé « dans le cadre d'un contrôle de préparation au combat », « ne présente aucune menace » et de restreint pas l'activité économique des États riverains de la Caspienne », a fait valoir le ministère russe de la Défense.108(*)

2. B. Les raisons des Réformes militaires russes en Caspienne 

Depuis le traité de Gulistan, la Flottille n'avait été qu'une force de garde-côtes. Objectivement, les bouleversements géopolitiques de l'année 1991 ont radicalement changé la donne. On l'a vu, l'apparition d'un nouvel espace régional de rivalités, amplifié par la présence de champs pétrolifères et le flou juridique concernant le statut de la mer sont des arguments majeurs. Mais, au-delà de ces arguments factuels, il convient d'avoir à l'esprit que la naissance de la Fédération de Russie ne postule aucunement la mort d'une représentation soviétique du territoire. Pour reprendre les mots de Marie Mendras, « la Russie est un État qui s'invente sans territoire ».109(*) L'existence préalable du système territorial soviétique supranational postule l'existence d'une Russie bien plus vaste que l'espace contenu dans ses frontières juridiques. Outil de puissance régalienne, les politiques militaires sont le reflet des ambitions nationales. Si Boris Eltsine avait pris le parti de construire cette nouvelle fédération libérale en canalisant la nostalgie des valeurs soviétiques par le biais de la CEI, la politique de Vladimir Poutine se distingue clairement de ces ambitions en privilégiant avec les anciens pays frères une relation ambiguë que la situation ukrainienne illustre parfaitement. Il s'agit d'utiliser dans les anciennes républiques d'URSS devenues indépendantes le potentiel de la communion nostalgique des valeurs soviétiques. Au-delà des questions énergétiques, il s'agit là d'un argument qui a pesé lourd dans la balance des accords de Kharkov (avril 2010), prolongeant le bail militaire russe sur Sébastopol jusqu'en 2042. Bien plus que leurs aspects stratégiques, les bâtiments de la Flotte de mer Noire posent à l'Ukraine la question cruciale de son identité nationale. L'Armée russe représente alors par son potentiel historique et symbolique un outil de communion mémorielle qui dépasse les frontières de la Fédération en affirmant la pérennité des anciennes valeurs de fraternité d'arme.110(*)

Si la question de Sébastopol constitue un cas d'école, ces conclusions peuvent être également utilisées pour comprendre la politique maritime de la Russie en Caspienne. Dépositaire d'un lourd héritage fait de conquêtes, d'expansion puis de paix impériale, la Flottille de Caspienne constitue l'un de ces instruments par lesquels la Russie entend dépasser ses frontières juridiques pour investir les territoires où les symboles de l'histoire lui confèrent une place à part111(*). Au carrefour des mondes caucasien, slave, turcophone, iranophone et centre-asiatique, la mer Caspienne est redevenue pour Moscou cette plateforme stratégique qu'elle était avant 1813. C'est-à-dire une tête de pont géopolitique que les intérêts économiques et énergétiques viennent confirmer, notamment face aux politiques occidentales et aux fanatismes islamistes.

2. C. l'affirmation du leadership russe en Caspienne

L'avantage russe est aussi militaire. En effet, bien que le communiqué final du dernier sommet de la Caspienne réaffirme l'exclusivité accordée aux cinq Etats côtiers dans la poursuite d'activités militaires, Moscou, notamment par la force de ses frappes balistiques tirées depuis la Caspienne en Syrie, fait état de sa puissance. 

Concernant la Syrie, la flotte russe est surtout symbolique, d'autant plus que l'utilisation depuis août 2016 de la base iranienne de Hamadân - située au nord-ouest - pourrait marquer la fin de ces frappes plus efficaces en termes de stratégie militaire et moins dispendieuses. Notons toutefois qu'au moment où les avions russes décollaient du nord-ouest iranien, la flotte russe en Caspienne s'est livrée à des exercices dans la partie sud-ouest de la mer112(*).

Deux enseignements ressortent des tirs en Caspienne et de l'autorisation sans précédent depuis l'instauration de la République islamique donnée pour l'utilisation d'une de ses bases par une puissance étrangère.

Tout d'abord, ceci prouve la supériorité navale russe  en mer Caspienne.  La course aux armements, évoquée par plusieurs auteurs comme « militarisation de la Caspienne », n'en est pas vraiment une. Si tous sont engagés dans des programmes de coopération militaires, les Etats côtiers hors Russie ne disposent que de matériels légers, destinés principalement aux interventions d'urgence, à la lutte contre le terrorisme ou la préservation des ressources marines. Les efforts iraniens, à l'image du déploiement en 2013 d'un destroyer Jamaran-2 et la mise en service prochaine en Caspienne d'un sous-marin de classe Fateh, d'un tonnage relativement faible (600t), ne bouleversent pas cet équilibre.113(*)

En second lieu, ces évolutions marquent un déplacement du centre de gravité de la capacité militaire russe vers le sud. Ce Sud, continuité d'un axe géopolitique historiquement stratégique pour la Russie, c'est-à-dire les axes fluviaux Volga-Don-Dniepr, qui ont permis aux guerriers Varègues de s'installer dans les régions russes, allant des mers Noire et Caspienne jusqu'à la Baltique, nécessite une attention militaire. De par le conflit syrien, mais aussi depuis le retrait des troupes de la coalition d'Afghanistan, suivi de déclarations et d'actions en direction de l'Afghanistan - par exemple à travers l'arrivée de nouvelles troupes russes au Tadjikistan ou la création d'une force d'intervention commune des pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI). D'autres questions plus transversales expliquent l'intérêt russe, comme la progression du salafisme en Asie centrale, différents trafics - des opiacés par exemple - ou les migrations.114(*)

Il est évident de souligner que la crise syrienne conforte l'importance stratégique que revêt la mer Caspienne pour la Russie. En outre, les déploiements militaires, d'abord au large des côtes iraniennes puis dans la base d'Hamadân, tous deux durables, redessinent le rapport de force entre les cinq Etats littoraux de cet espace, au profit, peut-il sembler, d'une division entre Moscou et Téhéran. Le régime légal de la Caspienne recoupant les priorités russes, le rapport de force naval ainsi que les sujets géopolitiques en cours et à suivre plaident pour une telle interprétation. 115(*)

SECTION 2 : LA RUSSIE ASSOIT SON INFLUENCE ECONOMIQUE DANS LA REGION DE LA CASPIENNE

§1: La Russie trace l'avenir économique de la région Caspienne

1. A. Les accords signés sous l'impulsion de la Russie

Le 12 août 2018 était à marquer d'une pierre blanche. Après plus de vingt-cinq années de négociations et une dizaine de rencontres, les dirigeants des États riverains de la mer Caspienne ont signé ensemble, dans la ville portuaire d'Aktaou au Kazakhstan, un accord pour définir le statut juridique de cet espace maritime. Un accord historique pour cette mer, pivot géostratégique entre ces trois grandes régions de l'Asie « intermédiaire » que sont l'Asie centrale, le Caucase et le Moyen-Orient.116(*) Les cinq État riverains, la Russie, l'Iran, le Kazakhstan, l'Azerbaïdjan et le Turkménistan se partagent ainsi des réserves d'hydrocarbures,  estimées à près de 300 000 milliards de m3 de gaz naturel. Cet accord est le résultat de plusieurs concessions, mais chaque État y trouve finalement son compte pour des raisons différentes. Il est possible de distinguer deux types de réussites pour chacun des pays : d'un côté ceux qui en tireront un véritable bénéfice économique et ceux pour qui l'accord politique et diplomatique prime sur l'économie.117(*)

Les trois principaux bénéficiaires de cet accord sont les États d'Asie centrale et du Caucase : le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Azerbaïdjan. Astana récupère de cette zone le plus gros gisement pétrolier équivalent à 13 milliards de barils. Un succès pour le Kazakhstan qui accueillait le sommet dans l'ancienne ville de Chevtchenko, du nom d'Aktaou sous l'URSS. Il était donc attendu que le « pays hôte » récupère une grande partie des gisements qu'il réclamait depuis vingt ans. Le Turkménistan et l'Azerbaïdjan ne sont pas en reste et pourront profiter de ressources jusque-là inexploitées à cause du vide juridique entourant la Caspienne.118(*)

L'accord bénéficie donc largement à ces trois États, dont le point commun est une économie basée sur l'exportation d'hydrocarbures. Pour le Turkménistan, ces nouvelles ressources pourraient renforcer la mise en place du  projet TAPI, un gazoduc reliant le pays à l'Afghanistan, au Pakistan et à l'Inde. Annoncé en décembre 2015, il devrait voir le jour en 2019. L'Azerbaïdjan de son côté devrait profiter de l'ouverture de la Caspienne à la construction de pipelines. Alors que ses principaux fournisseurs sont en Europe, Bakou pourrait envisager d'augmenter ses revenus en Asie, où pour l'instant seule l'Indonésie fait office de client important.119(*)

1. b. La domination politique russe au détriment de l'Iran

Le principal vainqueur politique est bien évidemment la Russie. Cet accord va permettre l'accroissement des ressources pour plusieurs États, concurrents énergétiques de Moscou, notamment le Turkménistan. Le Kremlin a donc fait des concessions à ses voisins et souhaite avant tout montrer qu'il est initiateur d'accords et de stabilité dans cette région. Une image qui lui faisait défaut depuis les crises géorgienne (2008), ukrainienne (2014) et syrienne (2011-2018). De plus, face à Pékin qui étend son influence en Asie centrale via les « Nouvelles routes de la soie », Moscou assume avec cet accord un leadership régional, capable de mettre fin à plus de deux décennies de pourparlers.120(*)

Hormis l'accord en lui-même, les Russes, comme les Iraniens, ont atteint un objectif diplomatique importante : l'exclusion de la marine américaine de la Caspienne. Ce risque était encouru par les liens politiques existants entre Washington et Bakou. Avant ce sommet, la mer Caspienne n'était  ni une mer ni un lac au regard du droit international. L'accord signé le 12 août confirme cette ambivalence. La règlementation des frontières maritimes s'appliquera comme s'il s'agissait d'une mer, mais comme pour un lac, aucune troupe étrangère ne pourra y stationner121(*). De fait, l'accord exclu donc toute présence américaine dans la Caspienne. Une bonne nouvelle pour Moscou, qui cherche à réduire l'influence de Washington dans la région.

Autrefois, la Caspienne était un lac intérieur de la puissance perse. Plusieurs défaites militaires au XIXème siècle contre l'empire russe, ont fait perdre à l'Iran cette domination sur la plus grande mer fermée du globe. Une situation qui va en s'empirant aujourd'hui, puisque l'Iran semble en retrait des autres États riverains. En effet, Téhéran récupère la plus petite zone de la Caspienne.122(*)

Pourtant, tout n'est pas perdu. Cet accord intervient dans une période de fortes tensions, avec les nouvelles sanctions américaines, qui font suite à  la rupture de l'accord sur le nucléaire. L'extra-territorialité du droit américain permet aux États-Unis de faire pression sur les autres pays pour cesser de commercer avec l'Iran. Le gouvernement iranien qui perdra à court terme ses partenaires européens, a donc besoin de renforcer ses relations régionales. C'est le résultat obtenu au sommet du 12 août. Alors que l'Iran a par le passé montré certaines velléités impérialistes sur cette région de la Caspienne, le gouvernement de Téhéran accepte aujourd'hui une concession dont on ne le croyait pas capable. Cet accord a, par ailleurs, été l'occasion pour l'Iran de négocier de futurs projets communs avec l'Azerbaïdjan. Bien que Téhéran ne sorte pas renforcé de cet accord, il arrive à en tirer des avantages circonstanciels.123(*)

Avec la signature de cet accord et la possibilité de construire des gazoducs dans la mer Caspienne, le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Azerbaïdjan vont parvenir un objectif de longue date : réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et de l'Iran. Pour y arriver, ces trois États devront néanmoins s'entendre ensemble. La Chine pourrait également en profiter pour son projet de « Nouvelles routes de la soie » (BRI) et à plus long terme si elle souhaite elle aussi réduire sa dépendance énergétique aux hydrocarbures russes. S'il est possible de se réjouir de l'entente régionale entre les cinq pays riverains de la mer Caspienne, il n'est pas sûr que cet accord favorise les intérêts des États européens. Au contraire, l'assise du leadership russe sur la région et l'impact croissant de la Chine, combinées aux réticences des sociétés civiles européennes à se lier à des pays au fonctionnement souvent peu démocratique, sont autant de barrières pour le développement d'une influence européenne dans cette partie du monde124(*).

§2 : La Russie au centre de la distribution du gaz vers l'Europe

2. A. La Russie sert de tremplin pour les exportations gazières des pays de la région

Le marché russe s'avère également significatif pour les exportations de gaz naturel du Kazakhstan et du Turkménistan, voire de l'Azerbaïdjan (Babali, 2009)?. Il semblerait que ce pays soit également prêt à s'orienter vers une politique de diversification de ses routes d'exportation?. Selon l'accord passé en 2003, le Turkménistan a fourni 45 Gm3 de gaz naturel à la Russie en 2008. Le nouveau contrat signé entre les deux pays, en décembre 2009, prévoit des livraisons de 30 Gm3/an au cours de la période 2012-2018?. Ces contrats s'accompagnent d'accords sur le système de transport entre ces trois pays. Ils ont pour objectif de réhabiliter et d'étendre le réseau de gazoducs entre le Turkménistan et la Russie via l'Ouzbékistan et le Kazakhstan?ainsi que de construire le Caspian pipeline le long de la Caspienne (Kazantsev, 2008).125(*)

Dans ce jeu complexe, la Russie revêt un rôle central. Sa politique en matière d'hydrocarbures est susceptible d'influencer fortement les relations gazières qui se nouent en Asie centrale (Boussena et al., 2006).

D'une part, au travers d'une politique de contractualisation du gaz de la Caspienne (Stern, 2005) et en mettant en place le réseau de transport South Stream - qui est, en définitive, la réponse de Gazprom aux tentatives de diversification de l'Europe?, la Russie tente de contrôler, voire de limiter, la concurrence du Kazakhstan et du Turkménistan sur le marché européen. Il est à noter que les stratégies de certaines compagnies (EON, GDF pour le North Stream et ENI, EDF pour le South Stream) sont partie prenante de la concurrence qui se joue entre la Russie et la Caspienne pour l'approvisionnement en gaz naturel de l'Europe, dans la mesure où elles crédibilisent la voie russe.126(*)

D'autre part, la Russie rend son marché attractif car rentable en acceptant de normaliser ses relations économiques avec les pays d'Asie centrale (Locatelli, 2008). Gazprom s'est ainsi engagé à payer un « prix européen » pour ses importations gazières en provenance d'Asie centrale mettant, de manière explicite, fin au système d'échanges hérité de l'Union soviétique?.

Il pourrait en résulter des augmentations de prix substantielles (de l'ordre de 60-70 % pour le gaz kazakh dès 2009, selon Petroleum Economist, mai 2008)?. Le marché russe représente donc, pour le gaz du Turkménistan et du Kazakhstan, un débouché immédiat et rentable.127(*)

2. A.1. Les régulations de l'UE sur les gazoducs de longue distance

Les enjeux de rentabilité et de faisabilité de tels projets sont d'autant plus déterminants que les règles d'unbundling patrimonial (séparation juridique des activités de production, transport et distribution, intégrées dans les anciens monopoles) et d'ATR promues par l'UE dans le cadre de la libéralisation de son marché gazier seront susceptibles de peser sur les choix d'investissements des sociétés gazières. Cela concerne le renouvellement des capacités existantes de transport et leur accroissement (Dorigoni & Pontoni, 2008).128(*) Il est singulièrement difficile d'imaginer ces compagnies s'engager dans le financement de gazoducs sur une longue distance sans bénéficier, en contrepartie, de capacités de transport réservées sur les gazoducs construits. Dans cette perspective, le projet Nabucco serait l'objet d'un certain nombre d'exemptions pour pallier ces problèmes, ce qui témoigne du fort soutien que l'UE entend lui accorder.129(*)

2. B. La politique étrangère russe depuis 1991

La politique étrangère de la Russie porte sur l'ensemble de la politique étrangère menée par la Russie depuis la dislocation de l'Union soviétique en 1991. Les accords d'Alma-Ata signés par les onze ex-Républiques soviétiques créent la CEI et établissent la Russie en tant qu'État successeur de l'Union soviétique aux plans du droit international et de la possession des armes nucléaires. Elle hérite donc du siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU qu'occupait l'URSS.130(*)

Sa politique étrangère est largement déterminée par les facteurs constitutifs de la géopolitique de la Russie : héritage laissé aux générations actuelles par l'Empire russe et l'ère soviétique, immensité géographique et rigueur climatique, richesses énergétiques, obsession sécuritaire résultant d'un sentiment d'encerclement et de la diversité ethnique et culturelle du pays, besoin d'affirmer la puissance militaire retrouvée de la Russie à l'extérieur à des fins de politique intérieure.131(*)

Déjà amorcé durant le second mandat de Boris Eltsine (de 1996 à 1999) et poursuivi de manière plus significative par son successeur Vladimir Poutine, le redressement de la diplomatie russe, après la période de confusion à la suite du démembrement de l'Union soviétique, s'est surtout basé sur un réalisme politique dont les principales préoccupations se rapportent aux intérêts nationaux de la Russie. La volonté des dirigeants russes de retrouver l'ancien prestige de leur pays comme superpuissance est l'un des points les plus marquants en ce début de XXIe siècle.132(*)

La Conception de politique étrangère russe, entérinée et présentée par le président russe Medvedev le 15 juillet 2008, appelle à l'abandon de la mentalité de blocs (« bipolaire ») pour passer à la diplomatie dite « de réseaux » qui s'appuierait sur des formes de participation souple aux structures multipartites. Le document affirme que les alliances militaro-politiques actuelles (allusion à l'OTAN dont l'élargissement vers les frontières russes irrite Moscou) ne sont plus capables de contrer les défis et les menaces « transfrontalières » actuelles.133(*)

Dans une interview diffusée le 31 août 2008 par les chaînes russes de télévision, DimitriMedvedev a détaillé les « cinq principes » fondateurs de la politique étrangère russe:

La « primauté » du droit international ;

La « multipolarité » du monde ;

Le désir « d'éviter les conflits et l'isolement » ;

La « défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu'ils se trouvent ; protection des entrepreneurs à l'étranger » ;

La reconnaissance par la Russie de « zones d'intérêts privilégiés ».134(*)

Cette doctrine se veut une réaffirmation de la puissance de la Russie à deux égards. D'un côté, elle fait valoir à l'Occident, particulièrement l'OTAN, qu'elle a retrouvé ses allures de superpuissance et qu'elle n'acceptera désormais plus qu'on lui dicte les conditions de conduite. La Russie ne supportera plus qu'on fasse fi de son opinion et de ses intérêts stratégiques, comme ce fut le cas avec les rondes répétées d'élargissement de l'OTAN (à la Pologne et à la République tchèque en 1998, puis à l'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux pays baltes en 2004) ou, plus récemment avec la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo en février 2008. Ainsi, elle utilise tous les mécanismes de pression qui sont à sa disposition pour contraindre les États-Unis d'abandonner leur projet d'installation de radars anti-missiles en Pologne et en République tchèque ou pour contrer l'élargissement de l'Alliance atlantique à l'Ukraine et à la Géorgie135(*). De l'autre côté, elle envoie un avertissement clair aux anciennes républiques soviétiques qu'elle n'hésitera pas à utiliser la force pour défendre les Russes (ethniques ou naturalisés) et ses intérêts stratégiques dans ce qu'elle appelle l'« étranger proche » (comme dans le cas de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie ou de la Transnistrie).136(*)

2. C. Les problèmes d'ordre géopolitique

Ils résultent principalement d'incertitudes politiques régionales majeures marquées par des tensions entre les pays nés de l'effondrement de l'Union soviétique ; l'instabilité qui règne dans cet espace est parfois favorisée par certains acteurs - la Russie, les États-Unis, la Chine ou encore la Turquie... (Kazantsev,2008).137(*)

Les pays d'Asie centrale comme le Kirghizstan sont ainsi le lieu de conflits d'influence entre les États-Unis, la Russie et la Chine notamment à propos de bases militaires. De sorte que la question de la sécurisation du transit pour des gazoducs d'aussi longue distance reste entière. La guerre d'août 2008 entre la Géorgie (par ailleurs largement soutenue par les États-Unis) et la Russie, même si les infrastructures d'hydrocarbures n'ont pas été touchées, a matérialisé les doutes qui peuvent peser sur la stabilité et la sécurité du 4e corridor d'approvisionnement par le Caucase (Winrow, 2009). Elle est venue rappeler qu'un certain nombre de conflits non résolus marquent la région (Yenikeyeff, 2008).138(*)

Le dernier acteur incontournable à prendre en compte est la Turquie qui, de par sa position de transit, détient une partie des clés de la rentabilité du projet Nabucco et donc implicitement de la diversification gazière de l'UE. Des points d'achoppement demeurent notamment sur la question des tarifs de transit entre l'Azerbaïdjan et la Turquie et de l'accès de la Turquie à une partie de la production transportée par Nabucco à des prix préférentiels (Tsakiris, 2009).139(*) Ces relations gazières s'insèrent dans un contexte politique régional complexe où les relations entre l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Turquie voire la Russie sont parfois ternies par des conflits locaux - au sujet, par exemple, des territoires occupés du Nagorno-Karabakh, ou du génocide arménien (Winrow, 2009). Elles s'inscrivent en outre dans le cadre des difficiles négociations sur l'adhésion de la Turquie à l'UE.

L'approvisionnement de l'Europe en gaz d'Asie centrale par le couloir caucasien présente des fragilités et des limites. L'instabilité politique que connaissent les pays traversés par ce « couloir gazier » pourrait faire naître de nouvelles configurations d'échanges. On a longtemps pensé que l'on s'orientait vers l'émergence d'une concurrence entre la Russie et la Caspienne pour l'approvisionnement de l'Europe. Or tant les événements récents que les fondamentaux économiques démontrent que le jeu des possibles est plus vaste et sans doute plus complexe. En premier lieu, le marché européen pourrait se retrouver en compétition avec le marché asiatique ou encore russe pour une fourniture gazière en provenance de l'Asie centrale.140(*)Dans le même temps, la volonté de diversifier les marchés d'exportation dont fait preuve la Russie pourrait induire une concurrence Europe-Asie pour la fourniture en gaz naturel russe. Certes, ces différents scénarios sont des options de long terme étant donné les infrastructures à mettre en place, mais on ne peut en aucun cas les exclure. Dans tous les cas, ces configurations s'avèrent problématiques du point de vue de la diversification de l'approvisionnement gazier de l'UE et donc de sa sécurité gazière dans un contexte libéralisé. Cette logique de diversification en direction de l'Asie centrale pose la question plus large des relations entre l'UE et la Russie et de la renégociation d'un partenariat stratégique entre les deux zones.141(*)

2. C.1. L'affirmation de la mainmise russe dans la géopolitique de la mer caspienne

LA GUERRE CIVILE syrienne et la lutte contre l'organisation « Etat islamique » ont réaffirmé l'importance stratégique de la mer Caspienne. Sa position géographique et sa relative proximité du théâtre syrien ont permis à l'armée russe le lancement dès le 7 octobre 2015 de missiles de croisière. Ceux-ci désignés par l'armée russe comme missiles 3M14T d'une portée de plus de 1500 kilomètres, sont tirés vers la Syrie par la flotte russe présente en Caspienne depuis les côtes iraniennes. Parmi les cinq Etats côtiers de la Caspienne, Azerbaïdjan, Iran, Turkménistan, Kazakhstan et Russie, cette dernière possède l'arsenal marin le plus important.142(*)

Mais l'intérêt géopolitique des frappes russes en Syrie dépasse le constat de la concrétisation de l'alliance stratégique entre Moscou et Téhéran. Celle-ci est analysée et se comprend à travers les intérêts géopolitiques respectifs en Syrie.

Considérons successivement comment le contexte politique et légal du statut de la mer Caspienne ouvre le champ de la question et permet d'interpréter le rapport de force à l'oeuvre.

Cet accord, qui cristallise une situation de fait, peut être lu comme l'affirmation du leadership russe en Caspienne.143(*)

L'avantage russe est aussi militaire. En effet, bien que le communiqué final du dernier sommet de la Caspienne réaffirme l'exclusivité accordée aux cinq Etats côtiers dans la poursuite d'activités militaires, Moscou, notamment par la force de ses frappes balistiques tirées depuis la Caspienne en Syrie, fait état de sa puissance.

Concernant la Syrie, la flotte russe est surtout symbolique, d'autant plus que l'utilisation depuis août 2016 de la base iranienne de Hamadân située au nord-ouest pourrait marquer la fin de ces frappes : plus efficace en termes de stratégie militaire et moins dispendieuses. Notons toutefois qu'au moment où les avions russes décollaient du nord-ouest iranien, la flotte russe en Caspienne s'est livrée à des exercices dans la partie sud-ouest de la mer.144(*)

Deux enseignements ressortent des tirs en Caspienne et de l'autorisation sans précédent depuis l'instauration de la République islamique donnée pour l'utilisation d'une de ses bases par une puissance étrangère.

Tout d'abord, ceci prouve la supériorité navale russe en mer Caspienne. La course aux armements, évoquée par plusieurs auteurs comme « militarisation de la Caspienne », n'en est pas vraiment une. Si tous sont engagés dans des programmes de coopération militaires, les Etats côtiers hors Russie ne disposent que de matériels légers, destinés principalement aux interventions d'urgence, à la lutte contre le terrorisme ou la préservation des ressources marines. Les efforts iraniens, à l'image du déploiement en 2013 d'un destroyer Jamaran-2 et la mise en service prochaine en Caspienne d'un sous-marin de classe Fateh, d'un tonnage relativement faible (600t), ne bouleversent pas cet équilibre.145(*)

En second lieu, ces évolutions marquent un déplacement du centre de gravité de la capacité militaire russe vers le sud. Ce Sud, continuité d'un axe géopolitique historiquement stratégique pour la Russie, c'est-à-dire les axes fluviaux Volga-Don-Dniepr, qui ont permis aux guerriers Varègues de s'installer dans les régions russes, allant des mers Noire et Caspienne jusqu'à la Baltique, nécessite une attention militaire146(*). De par le conflit syrien, mais aussi depuis le retrait des troupes de la coalition d'Afghanistan, suivi de déclarations et d'actions en direction de l'Afghanistan - par exemple à travers l'arrivée de nouvelles troupes russes au Tadjikistan ou la création d'une force d'intervention commune des pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI). D'autres questions plus transversales expliquent l'intérêt russe, comme la progression du salafisme en Asie centrale, différents trafics - des opiacés par exemple - ou les migrations.147(*)

2. D. La Russie dans ses relations avec l'étranger « proche »

Dans le cadre de ses relations avec l'« étranger proche », la Russie a participé à la création de la CEI en 1991 en collaboration avec la Biélorussie et l'Ukraine. De nos jours, la CEI regroupe dix des quinze ex-républiques soviétiques (seuls les trois États baltes, la Géorgie et l'Ukraine n'en sont pas membres).

D'abord élaborée dans l'objectif d'instaurer une intégration économique telle que l'UE, la CEI est devenue essentiellement une enceinte de dialogue entre pays de l'ex-URSS, disposant d'un contenu économique limité : de nombreux accords bilatéraux de libre-échange ont toutefois été signés entre les membres. Des accords concernant des politiques extérieures ou de défenses communes sont également fréquents au sein de cette organisation.

2. D.1. Doctrines économiques de la Russie dans l'étranger « proche »

En 1992, un accord sur le partage de la dette extérieure de l'ex-URSS (notamment Russie : 61,4 %, Ukraine : 16,37 %) est conclu. En 1993, la Russie, la Biélorussie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et la Géorgie signent un accord-cadre d'union économique dans le cadre de la CEI (l'Ukraine et le Turkménistan s'y sont associés). En 1994, le Comité interétatique économique, première structure supranationale de la CEI, est créée. En 1996, l'Arménie, l'Ukraine, la Russie, le Kazakhstan, la Moldavie, le Tadjikistan et la Géorgie créent un ministère des Finances de la CEI.

En octobre 2000, une nouvelle formation économique, l'Eurasec, a été créée réunissant certains membres de la CEI.148(*)

En effet, l'Eurasec s'inscrit dans la poursuite de l'objectif initial de la CEI : la création d'un espace économique commun dans lequel une commission supranationale légifèrerait sur les relations commerciales et tarifaires entre les pays membres, créant ainsi un véritable bloc économique de libre-échange.

2. D.2. Doctrines militaires par rapport à l'étranger « proche »

En 1991, un accord est conclu entre les quatre puissances nucléaires de la CEI (la Russie, l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan) sur l'instauration d'un commandement unique russe des forces nucléaires stratégiques. En 1992, la force collective de maintien de la paix de la CEI est créée à Kiev. Il y a 1 mission de maintien de la paix encore actuellement en cours : la PKF (Transnistrie, Moldavie). Ces missions sont indépendantes de l'OTSC et servent de facto à maintenir une présence russe dans les régions concernées149(*). Des mercenaires de la CEI ont pris part sans le couvert du mandat de maintien de la paix aux guerres d'Ossétie du Sud et du Haut-Karabagh auprès des divers belligérants sans distinction (le camp de la Russie, l'Arménie, le Haut-Karabagh, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, d'un côté - par exemple,

Le Kazakhstan et la Biélorussie -, et le camp de la Géorgie et de l'Azerbaïdjan, de l'autre - par exemple, l'Ukraine).150(*)

L'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) est une organisation à vocation politico-militaire, créée en 1992 :

Certains experts pensent que l'OTSC serait, à moyen terme, un contre-poids de l'OTAN. Cet état de fait pensé à l'opposition entre l'OTAN et le Pacte de Varsovie.

En 1995, la Russie, la Biélorussie, l'Arménie, le Kazakhstan, le Tadjikistan, la Géorgie et le Kirghizistan signent dans le cadre de la CEI un traité de défense commune des frontières extérieures avec l'établissement de gardes russes sur leurs frontières. En 2000, la création d'une force d'intervention, ou force de réaction rapide dans le cadre de l'OTSC est décidée par la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l'Arménie, le Tadjikistan et le Kirghizistan, son premier élément est créé en 2001 pour l'Asie centrale.

Avec tous les éléments que nous avons pu dégager dans notre travail, nous pouvons maintenant valider les hypothèses que nous avons développées dans notre introduction générale.151(*)

Nous avons fondé nos hypothèses sur des éléments simples tels que la grandeur géographique de la Russie, sa forte démographie, sa puissance militaire et nucléaire, sa force de dissuasion et son essor économique important dans la région mais aussi dans le monde.

On peut affirmer que la Caspienne reste et restera encore longtemps au centre des préoccupations géopolitiques de la Russie, qui la considère comme faisant partie de sa sphère « légitime » et de son périmètre de sécurité. Mais elle manque de moyens pour exercer un contrôle politique, économique ou militaire efficace sur cet espace. La Russie postsoviétique n'a pas encore réussi à élaborer vis-à-vis de cette zone une politique multidimensionnelle qui défendrait mieux ses intérêts nationaux.152(*) Avec l'arrivée au pouvoir de VI. Poutine, elle a commencé à bâtir une politique pragmatique à l'égard de la région Caspienne qui mise davantage sur les profits économiques susceptibles d'apporter ultérieurement des crédits politiques. 

Ainsi, les facteurs qui définissent, dès 1991, l'importance de la région caspienne pour la Fédération de Russie sont d'ordre : 


· sécuritaire : après la dissolution de l'U.R.S.S., elle est devenue une zone tampon entre la Russie et le monde islamique (Iran, Turquie, Afghanistan) d'avant la guerre froide ; 


· politico-économique : le contrôle de l'exploration, de l'exploitation et de l'acheminement des ressources énergétiques garantit l'assurance d'une influence politique ; 


· militaro-stratégique : l'arrivée des trois nouveaux membres dans le « club caspien » a augmenté le risque d'apparition de forces militaires étrangères dans la région susceptible de menacer la sécurité nationale de la Russie ; 


· humain : depuis 1991, la Russie essaye d'adopter une conduite appropriée à l'égard des communautés russes locales et instrumentalise cette question dans sa politique Caspienne. 

Pendant les treize années postsoviétiques, plusieurs lignes politiques conductrices se sont profilées sans toutefois être suivies d'une manière cohérente. Il s'agit de :


· chercher et proposer des solutions de désenclavement de la région (oléoducs, gazoducs, chemin de fer, autoroutes, voies maritimes) qui valoriseraient davantage son territoire ; 


· faire partie d'un maximum de consortiums internationaux impliqués dans l'exploration et l'exploitation des richesses minérales de la région ; 


· élaborer un statut pour la Caspienne qui tienne compte aussi bien des intérêts économiques des pays littoraux que des problèmes de protection de l'environnement et des ressources biologiques ; 


· participer activement à la recherche de solutions aux multiples conflits ethniques de la région, d'autant qu'une partie des populations locales gardent encore de fortes prédispositions prorusses ; 


· essayer de créer une alliance énergétique Russie-Asie centrale, notamment dans le domaine gazier, qui augmenterait le poids géopolitique des acteurs en question ; 


· défendre les intérêts et les droits des millions de compatriotes russes qui habitent encore dans les pays caspiens ; 


· continuer à lutter contre le terrorisme en commun avec ses voisins caspiens, compte tenu de la proximité de deux foyers du terrorisme international - la Tchétchénie et l'Afghanistan. 

Malgré son nouveau statut de puissance régionale, la Russie garde un potentiel pour regagner du terrain. Son histoire précédente démontre qu'elle s'est sortie plusieurs fois de situations difficiles grâce à la concentration maximale de ses forces intérieures. Un pays qui est à la fois européen et asiatique, continental et océanique, qui lie géographiquement et historiquement l'Europe à l'Asie ne peut pas être longtemps négligé. La vocation et la nature eurasiatique de la Russie la rendent incontournable pour la création d'un système de sécurité intra- continental voire mondial. Toute réussite de la Russie dépendra du niveau de développement du processus de démocratisation de la société russe et de la capacité du pays à sortir de la crise économique en révisant les réformes entamées.

Critiques

Ce faisant nous avons compris que malgré ce rôle actif et dominant dans la region caspienne, il reste bon nombre des problèmes autour de cette région, le problème du nucléaire iranien, le problème des oléoducs qui traversent toute cette region pour approvisionner l'Europe en gaz et autres hydrocarbures. Nous pensons que la Russie ne doit plus afficher un comportement belliqueux comme ce fut le cas lors de la guerre autour de la région du Haut-Karabagh opposant l'Arménie à l'Azerbaïdjan du 27 septembre au 10 novembre 2020, la guerre de Géorgie en 2008, l'annexion de la Crimée qui est pourtant une zone se trouvant sur le territoire Ukraine.

Suggestions²

Nous suggérons que la Russie trouve un climat de paix avec les autres acteurs qui jouent aussi un rôle actif dans cette region tel que la Chine mais aussi en Europe et en Amérique tels que la France, l'Angleterre, les Etats-Unis etc...

Ainsi de tout ce qui précède, nous pouvons affirmer que la Russie joue bel et bien le rôle de gendarme et domine dans la region de la caspienne même si la region de la caspienne reste et restera encore longtemps au centre des préoccupations géopolitiques de la Russie, qui la considère comme faisant partie de sa sphère « légitime » et de son périmètre de sécurité. Mais elle manque de moyens pour exercer un contrôle politique, économique ou militaire efficace sur cet espace. La Russie postsoviétique n'a pas encore réussi à élaborer vis-à-vis de cette zone une politique multidimensionnelle qui défendrait mieux ses intérêts nationaux. Suite à ça , la Russie doit s'ouvrir et continuer à coopérer avec les autres acteurs de la région pour bien assoir sa domination dans le temps et dans l'espace d'une manière perrine.

Perspectives

Avec l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, la Russie a commencé à bâtir une politique pragmatique à l'égard de la région Caspienne qui mise davantage sur les profits économiques susceptibles d'apporter ultérieurement des crédits politiques.

Il n'est donc pas exclu de voir dans l'avenir un probable rapprochement en terme d'accord commun sur la gestion commune entre la Russie et l'Europe d'autant plus que les deux parties gardent des intérêts particuliers pour cette région.

Déjà nous avons plusieurs exemples qui illustrent parfaitement le potentiel rapprochement de la Russie et l'Union Européenne, nous avons le cas de l'accord du retrait des troupes russes de la Géorgie en 2008 obtenu par Nicolas Sarkozy au nom de l'Union Européenne.

CONCLUSION GENERALE

Il est évident que la géopolitique de la Russie dans la région caspienne est et restera encore pour longtemps un sujet d'étude dans la discipline des relations internationales d'autant plus que la Russie fait partie des pays qui ont écrit et qui continuent d'écrire l'histoire de relations internationales de par sa superficie, son poids militaire et politique sur la scène internationale, sa position géostratégique qui lui confère un rôle très actif dans les relations internationales. Et si la géopolitique est l'étude des rivalités autour des enjeux territoriaux, ce pays à des dimensions continentales qui est à cheval entre l'Europe et l'Asie joue et jouera encore un rôle déterminant non seulement dans la région de la caspienne mais aussi dans la géopolitique mondiale.

Notre travail porte sur l'étude de la géopolitique de la Russie dans la région caspienne, tout

En retraçant l'évolution de ses intérêts.

L'objectif global que nous poursuivons dans notre travail c'est de pouvoir montrer à la face du monde en général et aux intellectuels congolais en particulier les stratégies que la Russie utilise pour contrôler et dominer dans l'espace caspien.

Dans nos hypothèses, nous avons évoqué le rôle prépondérant de la Russie, le rôle de premier plan, le rôle de gendarme dans cette region, nous nous sommes basés sur la puissance militaire, son émergence économique, sa dimension géographique qui font de la Russie un acteur de taille dans cette region.

Au fil de notre travail, nous avons eu à confirmer les hypothèses que nous avons formulées autour de notre problématique principale qui était de dégager le rôle de la Russie dans la région Caspienne.

Nous avons utilisé la méthode systémique qui nous a permis d'analyser le système interactionnel comportant les différents acteurs de la region caspienne. Quant à la technique de recherche, nous avons opté pour la documentation et l'observation.

Le réalisme nous a servi de soubassement théorique dans notre étude de la géopolitique de la Russie dans la region caspienne. Cette théorie nous a permis de nous concentrer que sur les différents Etats et leurs interactions dans cette région. Ceci nous pousse à dire que même si la Russie joue un rôle dominant dans cette region, un rôle de gendarme, elle ne le joue pas par elle-même, elle le joue à cause des autres acteurs, elle le joue dépendamment des autres acteurs. Et si la Russie cherche à tout prix à dominer dans cette région c'est dans le cadre de l'intérêt national qui se traduit par la quête, la recherche de la puissance.

Table des matières

INTRODUCTION 1

Présentation du sujet 1

Objet d'étude 3

Objectif global 3

Choix et intérêt du sujet 4

Le choix 4

Intérêt 4

Etat de la question 5

Plusieurs personnes ont écrit sur la géopolitique de la Russie mais nous n'avons pas trouvé nombreux qui ont écrit sur la géopolitique de la Russie dans la région caspienne. 5

Problématique et hypothèse du travail 6

Problématique 6

Hypothèse de travail 8

6. Méthodes et technique de recherche 9

6.1. Méthodes 9

6.2. Technique 10

7. Délimitation dans le temps et dans l'espace 11

7.1. Délimitation dans le temps 11

7.2. Délimitation dans l'espace 11

8. Théorie du travail 11

1. Précurseurs 13

2. Fondateurs 13

Idées fondamentales du réalisme 14

4. Branches du réalisme 15

5. Critiques du réalisme 16

9. Subdivision du travail 16

CHAP1.CONSIDERATIONS GENERALES 17

Section  1: les concepts opératoires 18

§1. Définition du concept Géopolitique 18

§.2 .Le concept géopolitique au regard d'autres disciplines connexes des relations internationales 19

Section 2 : Présentation de la Russie 23

§.1. Sur le plan géographique 23

§.2. Sur le plan historique 24

CHAP 2 : La Russie dans la région caspienne 27

Section 1 : Localisation et Historique de la région 27

§.1 . Localisation 28

§.2. Historique 32

Section 2 : Données géographiques 33

§.1. Bassin de la mer caspienne 33

§.2 . Caractéristiques 35

CHAPITRE 3 : LE ROLE DE LA RUSSIE DANS LA REGION CASPIENNE 51

Section 1 : Le rôle militaro-stratégique de la Russie en mer Caspienne 51

Paragraphe 1 : la Russie, une grande puissance 51

1.A. Une puissance militaire et nucléaire 51

1.A.1. Une puissance militaire 51

Section 2 : La Russie assoit son influenceéconomique dans la région de la Caspienne 59

1.B. LA DOMINATION POLITIQUE RUSSE AU DÉTRIMENT DEL'IRAN 60

2.A.1. Les régulations de l'UE sur les gazoducs de longue distance 62

2.B. La politique étrangère russe depuis 1991 63

2.C. Les problèmes d'ordre géopolitique 64

2.C.1. L'affirmation de la mainmise russe dans la géopolitique de la mer caspienne 65

CONCLUSION GENERALE 70

BIBLIOGRAPHIE :

I. Ouvrages

1. ANNE PINOT et CHRISTOPHE REVEILLARD : « géopolitique de la Russie, 2019 juillet le 05 ».

2. ALEXANDRE PONAREVE : « verticale parallèle : du regard, 21 septembre 2007,

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4. Alexander Defay, la géopolitique, Paris, Ed PUF.

5. Edmund HERZIG, Iran and the former Soviet south. The Royal Institute of International Affaires, Londres, ed. Scienceworld. 1995.

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15. MALEMBA NSAKILA, syllabus de cours des méthodes des sciences sociales, G1 Droit, UNILU, 1999-2000.

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24. Stéphane Rosière, « Géographie politique, géopolitique et géostratégie : distinctions opératoires », l'information géographique, 2001, Pp. 33-42

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II. REVUES ET ARTICLES

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2. Arnaud Delalande, « Force aérienne russe : Quel engagement en Syrie ? »,  Défense et Sécurité internationale, no 121,ý 

3. Annie Jafalian « Le projet de la CASFOR » Note de la fondation pour la recherche stratégique »

4. Andrei Tsygankov, «  Mastering space in Eurasia : Russia's geopolitical thinking after the soviet break up » communism and post-communism studies, n°1, 2003.

5. Alain Barluet « Sarkozy et Medvedev s'accordent sur un plan de sortie en six points » le nouvel observateur.

6. André Vigarié, « La Russie est-elle encore une grande puissance maritime ? ( Is still Russia a great maritime power ?) »

7. Behrouz Merhi « La Mer Caspienne au coeur d'un accord historique »

8. Bobo Lo,  « Vladimir Poutine et la politique étrangère russe - Entre aventurisme et réalisme ? »Russie.Nei.Visions n° 108.

9. Brigitte Granville, « L'échec de la stabilisation monétaire en Russie : 1991-1998 », Revue d'études comparatives Est-Ouest « Les économies post-socialistes: une décennie de transformation », no 30.

10. Caroline Ibos-Hervé, dans « les diplomates russes et la politique étrangère »

11. Clement Therme, dans «  Enjeux économiques et perspectives de règlement des contentieux territoriaux en mer caspienne »

12. Cesare P.R. Romano, dans « la Caspienne : un flou juridique, source de conflits »

13. Charles de Saint Vincent, Caviar. « Manuel décomplexé à l'usage de l'amateur, Chronique » 2014

14. David Buckrell, Arnaud Dubien « Energie et Politique dans la Russie dePoutine »

Dans Revue Internationale et stratégique.

15. Elisée Reclus, géographie libertaire, REVUE HERODOTE, 1981.

16. Fabien Herbert, « La Mer Caspienne : La Russie assoit son influence, la chine la guette »

17. Frederic Grare « La nouvelle donne énergétique autour de la mer caspienne : une perspective géopolitique »

18. Fiodor Lukyanov, « Passions over sovereignty », Russia in Global Affairs, n°4, 2005 (éditorial suivi d'un dossier « Sources of Russian sovereignty »

19. Hans Kristensen et Matt Korda « Current World Nuclear Arsenals »

20. Igor Tomberg« Russie et Caspienne : réalités énergétiques, enjeux européens »

21. Isabelle Bigard, « Les énergies renouvelables en Russie : Un potentiel encore inexploité ».

22. Isabelle Facon, « Le nucléaire dans la politique de défense russe », Les cahiers de Mars, no 203,?

23. Isabelle Facon «  La politique extérieure de la Russie de Poutine. Acquis, difficultés et contraintes »

24. Isabelle Lasserre, «  Poutine reconnait avoir planifié la guerre en georgie » 2021

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Laurent Rucker, dans « la politique étrangère russe à l'Ouest, du nouveau » dans le Courier des pays de l'EST, n°1038, P.24 ET P.41.

153 Idem

1. 153 Caroline Ibos-Hervé, d

2. Marie Jego « Moscou multiplie les menaces avant le sommet europeen sur la georgie »

3. Marlène Laruelle, « Existe-t-il des précurseurs au mouvement eurasiste ? L'obsession russe pour l'Asie à la fin du XIXe siècle », Revue des études slaves, vol. 75, nos 3-4,? 2004.

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15. Sofie Shibab, «  A Poti, le port géorgien frappé par les bombardements de l'armée russe »

16. Susanne Nies. «  L'énergie, l'UE et la Russie, dans HERODOTE ».

17. S. Karaganov "Problemy zachtchity interesov rossiisko orientirovannogo naseleniia v "blijnem" zarubej'e" (Les problèmes de la défense des intérêts des populations attachéesà la Russie dans l'étranger "proche"), Diplomatitcheskii Vestnik n°21-22.

18. S. Sokut, « Through Nuclear Sight », Nezavisimoye Voennoye Obozrenie, n° 37.

19. Thierry Kellner«  Chine, Russie, Asie centrale, éléments de géostratégie : énergie, minerais en Chine. Routes russes. Statut mer Caspienne. Projet Oléoduc Bourgas- Alexandropolis. La Bouriatie »

20. Vincent Doix, « Stratégie de la mer caspienne : le dernier avatar de la mainmise russe », consulté sur Dploweb.com le 7 juillet 2021 à 16h 45min

21. Vincent Doix« Caspian Sea Leaders Sign declaration », Teheran Times.

22. ZHIZNIN, Stanislav, « Legal mazes of the Caspian », Oil of Russia, n°2, 2012.

III. DICTIONNAIRES

1. Dictionnaire Larousse, Ed. Larousse, Paris, 2005, P, 1120

2. Definitions lexicographiques et etymologiques de « caspien » du tresor de la langue francaise informatisé, sur le site du centre national de ressources textuelles et lexicales.

3. Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde.

4. JACQUES LEVY, MICHEL LUSSAULT, dir, 2003 dictionnaires de la géographie,

IV. WEBOGRAPHIE :

1. WWW.Diploweb.com

2. WWW.Cairn.info

3. WWW.Scholar.com

4. WWW.Semantic.com

5. WWW.Scinapse.io

6. WWW.Revue-etudesinternationales.Ulaval.Ca;autres-revues

7. WWW.worldenergy.org

* 1PASCAL MARCHAND « atlas géopolitique de la Russie, PP.10-16 »

* 2 Revue des études slaves année 2006 PP.77-3. Pp491-496

* 3FANNY BOURGINE « démocratie et droit de l'homme en Russie depuis 1991, PP50-57 »

* 4ANNE PINOT et CHRISTOPHE REVEILLARD : « géopolitique de la Russie,2019 juillet le 05. PP19-24 »

* 5PASCAL MARCHAND : « atlas géopolitique de la Russie : le grand retour sur la scène internationale, 2015 octobre le 28. PP. 42-43

* 6JEAN SYLVESTRE MON GRENIER « le monde vu de Moscou : dictionnaire géopolitique de la Russie et de l'Eurasie post sovietique,2020 octobre le 14. pp163-167

* 7ALEXANDRE PONAREVE : « verticale parallèle : du regard,21 septembre 2007, pp.31-32 »

* 8JEAN LOUIS DE BAYLE « introduction aux méthodes des sciences sociales. Paris-mont real : l'harmattan, 2000, PP.272

* 9 Wenu Becker « recherche scientifique : théorie et pratique3eme.ed.PUL. P.16 »

* 10MULUMBATI NGASHA Adrien : introduction à la science politique, aux éditions africa, Kinshasa, Lubumbashi, 1977.PP24

* 11 Wenu Becker « recherche scientifique : théorie et pratique3eme.ed.PUL. P.17 »

* 12Mulumbati Ngasha, introduction à la science politique, aux éditions Africa, Kinshasa, Lubumbashi, 1997.P.24 

* 13MALEMBA NSAKILA, syllabus de cours des méthodes des sciences sociales, G1 Droit, UNILU,1999-2000. P13

* 14JEAN LOUIS op.cit.p.10

* 15GUY ROCHER « introduction à la sociologie générale, vol.3, Montréal (Québec, canada, Ed : H.M.H,1968-1969) »

* 16ALBERT.B « les méthodes des sciences sociales, paris, Ed, Montchrestien, 1972, PP207

* 17PINTO et GRAWITZ, méthodes des sciences socials,4e Ed, paris, Dalloz, pp.289

* 18Wenu Becker « recherche scientifique : théorie et pratique3eme.ed.PUL. P.17 »

* 19 RAYMOND ARON, PAIX ET GUERRE ENTRE LES NATIONS, Calmann-Lévy, 1962, 3e Ed, chap.P569

* 20 MACLEOD, ALEX et DAN O'meara, théories des relations internationales, contestations et résistances, Montréal, Athéna, 2007, P.515

* 21 OPCIT.p515

* 22 George KENNAN, « the sources of the soviet conduct », foreign affairs, 1947, P.565-582

* 23 Idem

* 24HENRY KISSINGER, a world restored : Matternich, Castlereagh and the problems of peace, Boston, Mass. 1973, PP. 1-28.

* 25Stephane Rosiere, « Géographie politique, géopolitique et géostratégie : distinctions opératoires », l'information géographique, 2001, Pp . 33-42

* 26Frederic Encel, Horizons géopolitiques,2009, P.36

* 27Alexander Defay, la géopolitique, paris, PUF, 2005, p.4

* 28 George Bell, Foundations of Modern Europe, Londres, 1904, P.284

* 29Elisée Reclus , géographie libertaire, REVUE HERODOTE, 1981 , texte intégral.

* 30 Philipe Subra, Géopolitique de l'aménagement du territoire,Paris, A .Colin, dl 2014,cop.2014,P.350

* 31JACQUES LEVY, MICHEL LUSSAULT, dir, 2003 dictionnaire de la géographie, PARIS, BERLIN.

* 32PASCAL LAROT, de la géopolitique à la géo économie , géoéconomie.2009, PP 9-19

* 33 IDEM

* 34 Dictionnaire Larousse, Ed.Larousse,Paris,2005,P,1120

* 35 IDEM

* 36 Dictionnaire Larousse,Op.cit, P.1120

* 37 LUKIANA, M, Notes pratiques du cours des politiques étrangères des grandes puissances

* 38 IDEM

* 39 Definitions lexicographiques et etymologiques de « caspien » du tresor de la langue francaise informatisé, sur le site du centre national de ressources textuelles et lexicales.

* 40 P. Tavernier, «  Le statut juridique de la mer Caspienne : mer ou lac ? La pratique des Etats vue à travers les documents publiés par les Nations Unions » Actualité et Droit international, octobre 1999, voir point 1.

* 41 Charles de Saint Vincent, Caviar. Manuel décomplexé à l'usage de l'amateur , Chronique, 2014, P. 87

* 42Serge Jodra, « Mer Caspienne » consulté sur cosmovisions.com

* 43 Collectif, Dictionnaire illustré des merveilles naturelles du monde

* 44 IDEM

* 45 Khan, « La flottille de la Caspienne recevra 16 nouveaux navires de guerre » sur rusnavyintelligence.com

* 46 « Mer Caspienne : les pays riverains signent un accord historique » 06 Mai 2021 sur « Kremlin.RU. »

* 47 IDEM

* 48 IBIDEM

* 49 Roland Bidzhanov, article «  les pays riverains se partagent la Mer caspienne » consulté sur EUROTOPICS.NET le 02 mai 2021 à 15H 30min.

* 50 IDEM

* 51 IBIDEM

* 52 Revue Courrier des pays de l'Est. La documentation francaise. Consulté le 03 MAI 2021.

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* 54 « La bataille de l'énergie » Revue Questions internationales. Consulté le 04 Mai 2021.

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* 58 «  Chine, Russie, Asie centrale, éléments de géostratégie : énergie, minerais en Chine. Routes russes. Statut mer Caspienne. Projet Oléoduc Bourgas- Alexandropolis. La Bouriatie »

* 59 IDEM

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* 62 « Le projet de la CASFOR » Note de la fondation pour la recherche stratégique, Annie Jafalian chargé de recherche, rapport réalise en octobre 2005

* 63 IDEM

* 64 « Russie et Caspienne : réalités énergétiques, enjeux européens »

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* 68 World Energy Ressources : 2013 survey- chap 3 : Natural GAS. PP. 24-56. Consulté sur le site du conseil mondial de l'énergie le 03 Mai 2021

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* 72 World Energy Council 2010 , P. 118,

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* 74 ISABELLE Bigard, « Les énergies renouvelables en Russie : Un potentiel encore inexploité, Ed. Le courrier des pays de l'Est, 200. P. 23-31

* 75 IDEM

* 76 JEROME GUILLET. Le secteur énergétique en Russie depuis 1991. DANS : Revue d'études comparatives Est-Ouest. P. 83-113

* 77 IDEM

* 78 IDEM

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* 80 Susanne Nies. L'énergie, l'UE et la Russie, dans HERODOTE, 2010.P. 79-93

* 81 David Buckrell, Arnaud Dubien. Energie et Politique dans la Russie dePOUTINE. Dans RevueInternationale et stratégique.P. 71-79

* 82 IDEM

* 83Gabriel Wackerman, la Russie en dissertations corrigés et dossiers, Paris, Ellipses, 2007, p. 76.

* 84Gabriel Wackerman, La Russie en dissertations corrigés et dossiers, Paris, Ellipses, 2007, p. 75.

* 85 Christian Bataille et  Henri RevolRapport sur les incidences environnementales et sanitaires des essais nucléaires effectués par la France entre 1960 et 1996 et éléments de comparaison avec les essais des autres puissances nucléairesAssemblée nationale, 5 février 2001, 248 p., p. 155

* 86S. Rosefielde, Back to the Future? Prospects for Russia's Military Industrial RevivalOrbis, septembre 2001, p. 10.

* 87David Maxwell Owens Miller (trad. de l'anglais), L'Équilibre militaire des superpuissances : la confrontation Est-Ouest, comparaison entre les armements de l'Alliance atlantique et ceux du Pacte de Varsovie [« Balance of military power »], Paris, Bordas, coll. « Grands conflits », 1985, 207 p.

* 88Isabelle Facon, « Le nucléaire dans la politique de défense russe », Les cahiers de Mars, no 203,? mars 2010 

* 89Hans M. Kristensen, Robert S. Norris,  « Russian nuclear forces, 2011 », sur  Bulletin of the Atomic Scientists, mai 2011 (consulté le 10 octobre 2021 à 15h)

* 90The Military Balance 2017. The Annual Assessment of Global Military Capabilities and Defence Economics, International Institute for Strategic Studies, p. 191.

* 91Elbridge Colby : « Russia's Evolving Nuclear Doctrine and Its Implications »., p. 5 et p. 6.

* 92Hans M. Kristensen, Robert S. Norris : « Russian Nuclear Forces, 2015 », Bulletin of the Atomic Scientists, vol. 71, n° 3, 2015, p. 84-97, p. 84.

* 93Michael R. Gordon : « Russia Deploys Missile, Violating Treaty and Challenging Trump », The New York Times, 14 février 2017.

* 94Dmitry Adamsky : « Cross-Domain Coercion: The Current Russian Art of Strategy », Proliferation Papers, IFRI, novembre 2015, n° 54, p. 13 et p. 14.

* 95Yuri E. Federov : « Russia's Nuclear Doctrine », NIDS International Symposium on Security Affairs, Tokyo, National Institute for Defense Studies, 2010, p. 54, cité par Elbridge Colby, « Russia's Evolving Nuclear Doctrine and Its Implications », Notes de la FRS, Fondation pour la recherche stratégique, n° 01/2016, 12 janvier 2016, p. 6-7.

* 96Georges Sokoloff : La puissance pauvre. Une histoire de la Russie de 1815 à nos jours ; Paris, Fayard, 1996, p. 606-614.

* 97David Holloway : Stalin and the Bomb. The Soviet Union and Atomic Energy, 1939-1956 ; New Haven, Yale University Press, 1994.

* 98M. Barabanov, « Prospects of Nuclear Submarines Building in the 21st Century », Yaderny Kontrol, n° 2, vol. 10, p. 143.

* 99M. Khodarenok, « Kremlin's New Peace Initiative », Nezavisimoye Voennoye Obozrenie, n° 43, 17-23 novembre 2000, p. 1.

* 100A. Korbut, « The Security Council Has Approved the Proposals of the General Staff », Nezavisimaya Gazeta, 15 août 2000, p. 3.

* 101Général Yesin, entretien, Yaderny Kontrol, n° 2, vol. 6, mars-avril 2000, p. 33.

* 102I. Safronov, « Russia Plays Nuclear War », Kommersant, 30 janvier 2004, p. 4.

* 103S. Sokut, « Through Nuclear Sight », Nezavisimoye Voennoye Obozrenie, n° 37, 18-24 octobre 2002, p. 6.

* 104S. Sokut, « A Balkan Scenario Has Been Stopped » Nezavisimaya Gazeta, 20 avril 2000, p. 5.

* 105Cf. « The Military Doctrine of the Russian Federation », Nezavisimaya Gazeta, 22 avril 2000, p. 5.

* 106 « Démonstration navale russe depuis la Caspienne », sur Le fauteuil de Colbert, 8 octobre 2013 (consulté le 10octobre 2021 à 19h 30' ).

* 107ZHIZNIN, Stanislav, « Legal mazes of the Caspian », Oil of Russia, n°2, 2012.

* 108TSERTSVADZE Tika, « The South Caucasus and Central Asia », EUCAM, n°4, juillet 2012.

* 109MUZALEVSKY, Roman, « Turkmenistan's Naval Plans: Promoting its Maritime and Energy Interests », Eurasia Daily Monitor 7, n° 31, 16 Février 2010.

* 110MOUSAVI, Seyyed Raoul, « The Future of the Caspian Sea after Tehran Summit », The Iranian Journal of International Affairs, n°1-2, Hiver-Printemps 2008-09.

* 111MAKARYCHEV, Andrey, « The Caspian Region, Local Dynamics, Global Reverberations », PONARS, Eurasia Policy Memo, n°139, mai 2011.

* 112MAGOMEDOV, Arbakhan, « Russia's Policy Toward the Caspian Sea Region and Relations with Iran », Russian analytical digest, n°6, Septembre 2006.

* 113LARUELLE, Marlène, PEYROUSE, Sébastien, « The Militarization of the Caspian Sea: «Great Games» and «Small Games» Over the Caspian Fleets », China and Eurasia Forum Quarterly 7, n°2, 2009.

* 114BINNIE, Jeremy, « Iran threatens to deploy subs to the Caspian Sea », in Jane's Defence

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* 115Idem

* 116Minas Analytis "Le projet d'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis : un enjeu géostratégique" Le Courrier des pays de l'Est août 1996, n°411, p.45-55.

* 117Olivier Roy, La nouvelle Asie centrale ou la fabrication des nations, Paris, Le Seuil, 1997, p.208-209, 286.

* 118Le contrat signé en 1992 par Chevron avec le Kazakhstan concernant le gisement de pétrole de Tenguiz était le premier d'importance conclu dans l'ancienne Union soviétique par une compagnie occidentale, cf Petroleum Economist janv. 1997 p.33-36; Herald Tribune 13 fev. 1997.

* 119Iouri Barserov, Alexeï Roguinko "Interesy Rossii na Kaspii - K probleme statusa Kaspiïskogo moria" (Les intérêts de la Russie dans la Caspienne - Du problème du statut de la mer Caspienne) Nezavisimaia Gazeta 27 déc. 1994; Alexandre Matveev "Le statut de la mer Caspienne : le point de vue russe" Le Courrier des Pays de l'Est n°411, août 1996 p.55-61. Voir aussi "Status Kaspiia" (Le statut de la Caspienne) Monitor (Bakou) nov. 1996 p.54-57.

* 120 Voir aussi John Roberts Caspian pipelines, Chatham House, The Royal Institute of International Affairs, 1996, 84 p.; "Extracting oil from the Caspian : great game, awful risks" The Economist 15 fév. 1997.

* 121Financial Times 19 et 23 septembre 1994; The Moscow Tribune 27 septembre 1994; Moskovskie Novosti n°48, 1994; Nezavisimaia Gazeta 27 octobre 1994; Petroleum Economist novembre 1996 p.24.

* 122G. Startchenkov "Stanet li Kaspiï morem razdora ?" (La Caspienne deviendra-t-elle une mer de discorde ?), Azia i Afrika sevodnia, 1994 n°12 p.15-18.

* 123 S. Karaganov "Problemy zachtchity interesov rossiisko orientirovannogo naseleniia v "blijnem" zarubej'e" (Les problèmes de la défense des intérêts des populations attachées à la Russie dans l'étranger "proche"), Diplomatitcheskii Vestnik n°21-22, 15-30 nov. 1992 p.44.

* 124Edmund HERZIG, Iran and the former Soviet south. The Royal Institute of International Affaires, Londres, ed. Scienceworld. 1995, 60 p.

* 125John ROBERTS : Caspian Pipelines. The Royal Institute of International Affairs, Londres, ed. Kingsman 1996, 84 p.

* 126Catherine Locatelli, « Les enjeux de sécurité dans la relation gazière UE-Russie », Revue d'économie industrielle, 143 | 2013, 35-69.

* 127« Gazprom's export slide in 2012 », International Gas report, n° 718, 25 février 2013.

* 128van Agt, Christof. « Tabula Rasa. Escape from the Energy Charter Treaty », CIEP Briefing Paper (septembre 2009), p. 1-38

* 129Trenin, Dmitri. « Russia's Strategic Choices », Carnegie Endowment for International Peaee - Poliey Brie/, no 50 (mai 2007), p. 1-8.

* 130J. LeDonne, The Grand Strategy of the Russian Empire, 1650-1831, Oxford, Oxford University Press, 2004.

* 131A. Golts et T. Putnam, « State militarism and its legacies », International Security, n° 2, 2004, p. 121-158.

* 132F. Lukyanov, « Passions over sovereignty », Russia in Global Affairs, n° 4, 2005, p. 5 (éditorial suivi d'un dossier « Sources of russian sovereignty »).

* 133P. Baev, « How does history inform Russia's policy in the great anti-terrorist game? », Central Asia and the Caucasus, n° 1, 2002, p. 15

* 134Isabelle Facon « La politique extérieure de la Russie de Poutine. Acquis, difficultés et contraintes »., p. 551.

* 135Isabelle Facon, « La Russie et l'Asie centrale », Les cahiers de Mars, n° 177,2003, p. 90.

* 136Lilia Shevtsova, Putin's Russia, Washington, Carnegie Endowment for International Peace, 2003, p. 205.

* 137Brigitte Granville, « L'échec de la stabilisation monétaire en Russie : 1991-1998 », Revue d'études comparatives Est-Ouest « Les économies post-socialistes: une décennie de transformation », no 30,? 1999, p. 61-87

* 138Catherine Durandin, « Moldavie-Transnistrie, le conflit gelé », Inflexions, no 33,? 2016, p. 105-112

* 139Marlène Laruelle, « Existe-t-il des précurseurs au mouvement eurasiste ? L'obsession russe pour l'Asie à la fin du XIXe siècle », Revue des études slaves, vol. 75, nos 3-4,? 2004, p. 437-454

* 140 Idem

* 141Bobo Lo,  « Vladimir Poutine et la politique étrangère russe - Entre aventurisme et réalisme ? »Russie.Nei.Visions n° 108, sur Ifri, juin 2018 (consulté le 11 octobre 2021 à 22h )

* 142Isabelle Mandraud,  La Russie dit avoir « testé » 200 armes en Syrie, sans faire de victimes civilesLe Monde 4 octobre 2018.

* 143 Comment Poutine est revenu au centre du jeu diplomatique, article sur le site  lemonde.fr, daté du 1er octobre 2015.

* 144 Alexeï Pouchkov : les frappes russes en Syrie devraient durer "trois ou quatre mois", article sur le site  europe1.fr, daté du 2 octobre 2015.

* 145 Vincent Doix , « Strategie de la mer caspienne : le dernier avatar de la main,ise russe », consulté sur Dploweb.com le 7 juillet 2021 à 16h 45min

* 146Arnaud Delalande, « Force aérienne russe : Quel engagement en Syrie ? »,  Défense et Sécurité internationale, no 121,ý janvier-février 2015, p. 29.

* 147 Serge Jodra « Les marées », consulté sur Cosmovisions.com le 8 juillet 2021 à 19h 20min

* 148 Laurent Rucker, dans « la politique étrangère russe à l'Ouest, du nouveau » dans le Courier des pays de l'EST, n°1038, P.24 ET P.41.

* 149Idem

* 150 Caroline Ibos-Hervé, dans « les diplomates russes et la politique étrangere »

* 151H. Védrine, Dans la mêlée mondiale, 2009-2012, Paris, Fayard, 2012, p. 257.

* 152Anne de Tinguy, « Vladimir Poutine et l'Occident : l'heure est au pragmatisme », Politique étrangère, n° 3, 2001 et « La Russie entre puissance et impuissance », La revue internationale et stratégique, n° 38,2000, p. 208.






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