WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Libéralisation financière et croissance économique au cameroun


par Christian BELKE NDONEMO
Université de Ngaoundere - Master recherche  2017
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II- Les variables

1- La variable dépendante

La variable dépendante est le PIB par habitant, utilisé pour mesurer la croissance économique. Le PIB par habitant est le rapport du PIBréel par l'ensemble de la population. C'est l'indicateur généralement retenu dans les travaux comme variable dépendante.

Figure 7 : évolution du PIB par tête au Cameroun, unité de devises locales constantes, 1990-2015

Construit à partir des statistiques du Cameroun de la banque mondiale, annuaire 2016

A l'observation de ce graphique, le PIB par habitant a connu une baisse notable de 1993 à 1995. Ceci peut s'expliquer par la crise économique qu'a traversée le pays pendant cette période et notamment suite à la dévaluation du FCFA.

2- Les variables indépendantes

Elles sont grossièrement au nombre de trois : les variables traduisant le développement financier, la variable de libéralisation du compte de capital, et les variables de contrôle.

Les variables de la libéralisation financière

Les variables utilisées sont :

-la monnaie au sens large rapportée au PIB (M2). Qualifié de taux de liquidité, le ratio masse monétaire sur PIB est constitué des disponibilités monétaires (circulation fiduciaire et dépôts à vue) et la quasi monnaie (dépôts à terme en monnaie nationale, dépôts en devises et les provisions pour paiement des importations).  La monnaie au sens large est la somme de la masse monétaire M1 (billets et pièces) et de la quasi monnaie. En effet la masse monétaire m2 est un agrégat intermédiaire correspondant à une définition plus large de la masse monétaire constitué de la monnaie au sens étroit (M1) ainsi que des engagements. On distingue d'une part les engagements représentatifs de dépôts pouvant être transformés rapidement et sans coûts en moyens de paiement, et d'autre part, des engagements à court terme (moins de deux ans) dont la transformation en moyens de paiement est stipulée à l'échéance du contrat (dépôt à terme). Ces engagements sont proches d'une utilisation de la monnaie comme réserve de valeur.

La variable M2 mesure le niveau du développement du secteur bancaire, c'est-à-dire le niveau d'intermédiation financière.Le ratio de la masse monétaire sur le PIB mesure la taille du secteur financier formel par rapport à la taille de l'économie. Plus ce ratio augmente, plus il traduit le niveau élevé d'expansion de la sphère financière formelle, et l'évolution de l'intermédiation financière. Le signe attendu est positif.

Figure 8 : évolution du ratio masse monétaire/PIB (M2), 1990-2015

Construit à partir des `statistiques du Cameroun' de la banque mondiale, annuaire 2016

De 1990 à 1996 le ratio masse monétaire sur PIBa diminué, traduisant une faible profondeur financière. Le système bancaire était encore fragile et avait du mal à s'approfondir au lendemain des réformes. La finance formelle ne représentait qu'un peu plus de 10% de l'économie en 1996. Mais depuis cette date, la taille de la finance formelle dans l'économie a augmentée, avoisinant les 25% en 2015.

-les crédits privés rapportés au PIB (CP). C'est la capacité des banques commerciales dans le financement de l'économie. Suite à la libéralisation des taux d'intérêt, les crédits sont supposés « exploser » (boom du crédit). Le boom du crédit ou syndrome de l'emprunt est donc mesuré par le ratio crédits privés/PIB. L'augmentation des crédits doit entrainer le relèvement du niveau de l'investissement, qui par ricochet agira positivement sur la croissance économique. Le signe attendu est positif.

Figure 9 : évolution du ratio crédits privés/PIB (CP), 1990-2015

Construit à partir des `statistiques du Cameroun' de la banque mondiale, annuaire 2016

Le ratio crédits privés sur PIB qui traduit l'effet de la libéralisation des taux d'intérêt était particulièrement élevé pendant les périodes de répression financière du fait de l'octroi incontrôlé du crédit. Il s'est mis par la suite à baisser notamment à partir de 1992 au moment où les taux d'intérêt venaient d'être libéralisées. Pourtant la libéralisation des taux d'intérêt est censée entrainer une augmentation des crédits. Cette baisse de « CP » traduit le rationnement du crédit par les banques. Malgré la libéralisation des taux d'intérêt, les banques ne financent pas assez l'économie.

La variable de la libéralisation du compte de capital

Pour mesurer le degré d'ouverture du compte de capital du Cameroun, nous allons utiliser l'indice KAOPEN de Chinn et Ito (2007) qui mesure l'ampleur de l'ouverture du compte de capital. Cet indice est disponible pour 105 pays, pour la période allant de 1970 à 2015. Il se base sur les 4 principales catégories de restriction sur le compte extérieur contenues dans l'AREAER : la variable indiquant la présence d'un taux de change multiple; lavariable indiquant la présence de restrictions sur les transactions courantes (degré de convertibilité de la monnaie domestique et nature des restrictions sur l'utilisation d'une monnaie étrangère entre résidents); lavariable indiquant la présence de restrictions sur les transactions du compte de capital; et lavariable indiquant la présence de restrictions lors du rapatriement des bénéfices par les exportateurs. L'avantage de cet indicateur est qu'il tient compte de l'intensité des restrictions et non de son existence ou pas (comme c'est le cas pour la majorité des indicateurs d'ouverture du compte de capital). Construis essentiellement par la méthode de l'analyse en composantes principales, cet indicateur est compris entre -1,7 (le pays est peu libéralisé) et 2,6 (le pays est financièrement très libéralisé). Plus sa valeur est importante, plus le compte de capital du pays concerné est libéralisé. Le signe attendu est positif.

Figure 10 : évolution de l'indicateur KAOPEN de l'ouverture du compte de capital pour le Cameroun

Construit à partir de la base de données du KAOPEN, 2015

L'indice kaopen de libéralisation du compte de capital est négatif sur toute la période d'étude. Ce qui veut dire que le Cameroun a très peu libéralisé son compte de capital. S'il a un score meilleur sur la période 1993-1995, c'est à cause du rapatriement des capitaux spéculatifs qui avaient été massivement placés hors de la zone BEAC pour se protéger contre la dévaluation.

Les variables de contrôle

Quant aux variables de contrôle, elles sont l'ensemble des variables réelles souvent utilisées afin d'expliquer la croissance économique. Nous retenons :

- le degré d'ouverture commerciale de l'économie (CO) :En général, l'effet de l'ouverture sur la croissance passe par trois voies: la formation du capital physique (croissance tirée par l'investissement et induite par l'ouverture), le capital humain (croissance tirée par les compétences et induite par l'ouverture) et le savoir (croissance tirée par la technologie et induite par l'ouverture). Pour mesurer le degré d'ouverture des pays en voie de développement on recourt au taux d'ouverture de l'économie qui est égal au ratio des exportations plus les importations divisées par le PIB. L'ouverture commerciale donne un reflet des transactions du pays avec le reste des économies. Elle est censée agir positivement sur la croissance économique.

Figure 11 : évolution de l'ouverture commerciale du Cameroun (CO)

Construit à partir des `statistiques du Cameroun' de la banque mondiale, annuaire 2016

Au fil du temps le Cameroun s'est commercialement ouvert à l'extérieur, grâce à l'intégration économique au niveau de la CEMAC, et à certains accords commerciaux avec certains pays de l'union européenne.

- les dépenses publiques en pourcentage du PIB (DPU). Les dépenses publiques sont l'ensemble des dépenses réalisées par les administrations publiques.Cette variable représente l'efficacité des politiques macroéconomiques. Les dépenses du gouvernement peuvent agir positivement sur la croissance en stimulant la demande de biens et services, ce qui entraîne l'augmentation de la production et dope la croissance. Les dépenses publiques peuvent, à travers les dépenses d'éducation, de santé et d'autres services qui contribuent à l'accumulation du capital humain, augmenter la productivité marginale des facteurs de production et la croissance. Mais, ces dépenses peuvent avoir un effet négatif sur la croissance quand le scénario suivant se produit: L'augmentation des dépenses publiques entraîne une augmentation de l'offre de la monnaie, ce qui fait repartir l'inflation et diminue, par effet de cascade, l'épargne, l'investissement, la production et la croissance. En tout état de cause l'effet attendu est positif.

Figure 12 : évolution des dépenses publiques en pourcentage du PIB (DPU)

Construit à partir des `statistiques du Cameroun' de la banque mondiale, annuaire 2016

-le capital humain :L'enseignement principal de ces modèles de croissance est
que l'accroissement du niveau de qualification de la population active est un
déterminant essentiel de la croissance. L'accumulation du capital humain permet de
soutenir la croissance à long terme en agissant directement sur la productivité de la
main-d'oeuvre, mais aussi à travers des externalités positives que cette amélioration
engendre.Le facteur du capital humain explicatif de la croissance reste le plus souvent le taux de scolarisation. Le taux de scolarisation est la proportion de jeunes d'un âge donné scolarisés par rapport à la population totale du même âge. On distingue à ce niveau le taux brut de scolarisation, et le taux net de scolarisation. Le taux brut de scolarisation (TBS) (Gross enrollment ratio en anglais) est défini comme le total des inscriptions dans un niveau spécifique d'éducation, sans distinction d'âge, exprimé en pourcentage de la population officiellement scolarisable au même niveau pour une année scolaire donnée. Ce taux peut être supérieur à 100 %. Lorsque l'indicateur a une valeur supérieure à 100, il met en lumière l'incidence de la scolarisation d'enfants plus jeunes ou plus âgés que l'âge normal. Le taux net de scolarisation (TNS) (Net enrollment ratio en anglais) correspond au quotient de la population scolarisée et ayant l'âge officiel d'une scolarisation par rapport à la population scolarisable ayant l'âge officiel d'une scolarisation. Ce taux ne peut pas être supérieur à 100 %.Pour caractériser cette variable, nous retenons la variable SCO qui correspond au taux brut de scolarisation secondaire, du fait de l'absence des données sur le TNS. Le signe attendu est positif.

Figure 13 : évolution du taux brut d'inscription secondaire au Cameroun (SCO)

Construit à partir des `statistiques du Cameroun' de la banque mondiale, annuaire 2016

On note qu'à partir de 2006 le taux de scolarisation au secondaire a connu une hausse significative. Ceci peut s'expliquer par la multiplication des établissements scolaires jusque dans les zones rurales, autrefois délaissées.

-le taux d'inflation (TINF): Ce qui justifie l'introduction du taux d'inflation comme
variable explicative de la croissance est le concept de la répression financière. Un
taux d'inflation élevé caractérise les économies caractérisées par la répression
financière. L'inflation élevée peut encourager les investissements spéculatifs et peu
productifs. Cela défavorise ainsi les investissements à long terme et exerce un effet
nuisible à la croissance.Ce sont les prix de consommation finale des ménages qui sont souvent pris en compte dans la mesure d'inflation. Un indice des prix à la consommation mesure les variations enregistrées par le panier observé, traduisant ainsi la variation du coût de la vie pour les consommateurs, et de la valeur de la monnaie dans ses aspects les plus concrets pour les ménages. Le signe attendu est négatif.

Figure 14 : évolution du taux d'inflation au Cameroun selon l'indice des prix à la consommation (TINF)

Construit à partir des `statistiques du Cameroun' de la banque mondiale, annuaire 2016

Le taux d'inflation a un pic record de 35% en 1994 à cause de la dévaluation du FCFA qui entraine une hausse des prix à la consommation.

-le taux de croissance de la population (POP) : Selon Barro (2000), Malthus (1798),la croissance économique est négativement liée au taux de fertilité. Ainsi, avoir plus d'enfants dans la même famille va engendrer un taux de croissance de la population plus élevé. Une augmentation du taux de croissance de la population peut être à l'origine de la baisse du PIB par habitant. De même dans le cadre des modèles de croissance exogène comme celui de Solow, une croissance de la population exerce un effet appauvrissant. Le signe attendu est négatif.

Figure 15 : Evolution du taux de croissance de la population camerounaise (POP)

Construit à partir des `statistiques du Cameroun' de la banque mondiale, annuaire 2016

Le taux de croissance de la population a un trend descendant. La population camerounaise croît à un rythme de plus en plus faible.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore