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Libéralisation financière et croissance économique au cameroun


par Christian BELKE NDONEMO
Université de Ngaoundere - Master recherche  2017
  

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CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE

Cette deuxième partie était consacrée à l'analyse empirique de l'effet de la libéralisation financière sur la croissance économique au Cameroun.À partir d'un seul modèle linéaire, l'effet de la libéralisation financière interne (première hypothèse) et l'effet de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique au Cameroun, de 1990 à 2015, ont été estimé. Saisie par les ratios crédits privés sur PIB et masse monétaire sur PIB, la libéralisation financière interne exerce une influence positive et significative sur la croissance économique. Par contre, la libéralisation du compte de capital, mesurée par l'indicateur Kaopen, n'exerce pas trouvé d'effet positif sur la croissance économique au Cameroun. Cependant, bien que la libéralisation financière interne contribue significativement à l'amélioration de la croissance économique au Cameroun, elle est incapable à elle seule de porter la croissance économique vers le haut, et par ricochet de faire sortir le pays du sous-développement.

CONCLUSION GENERALE

Dans de nombreux pays en développement, il n'existe que peu ou pas de marchés financiers d'actifs publics ou privés. En conséquence, le secteur bancaire est amené à jouer un rôle considérable dans le processus d'allocation des ressources. A ce titre, les gouvernements le considèrent, très souvent, comme un secteur stratégique. Ils cherchent donc à exercer un contrôle direct ou indirect sur lui. Ces contrôles prennent des formes diverses et variées : depuis la nationalisation pure et simple du secteur jusqu'à la mise en place de procédures telles que la fixation des taux d'intérêt au-dessous de leur niveau d'équilibre de marché (pour des secteurs considérés comme prioritaires) ou la constitution de réserves obligatoires permettant à l'Etat de financer son déficit budgétaire à faible coût. Cette «répression financière», selon Mc Kinnon (1973), Shaw (1973) et leurs héritiers, conduit à un ralentissement de la croissance économique. En conséquence il faut libéraliser le système financier, en relevant le niveau des taux d'intérêt, en privatisant les banques, en supprimant les réserves obligatoires... ce qui permettra la constitution d'une plus grande épargne qui servira à financer les investissements productifs, lesquels impacteront positivement la croissance économique. La libéralisation financière est donc un moyen pour permettre d'atteindre une croissance économique forte, stable et durable.

C'est partant de ce corpus théorique que nous avons mené cette recherche dans le but de déceler l'effet de la libéralisation financière opérée au Cameroun, dès le début des années 90, sur la croissance économique. Plus précisément il s'agissait de savoir si, conformément aux conclusions de Mc Kinnon et Shaw, la libéralisation financière agit positivement sur la croissance économique, ou si selon les critiques dressées contre elle, la libéralisation financière aura plutôt été neutre ou même néfaste pour la croissance économique. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur deux aspects de la libéralisation financière, à savoir la libéralisation financière interne ou libéralisation du secteur bancaire et la libéralisation du compte de capital.

RAPPEL DES OBJECTIFS DE RECHERCHE

Notre principal objectif était de détecter l'effet de la libéralisation financière sur la croissance économique. De cet objectif principal ont découlé les deux objectifs spécifiques suivants :

- Evaluer l'effet de la libéralisation financière interne sur la croissance économique au Cameroun

- Evaluer l'effet de la libéralisation du compte de capital sur la croissance économique au Cameroun

RAPPEL DES HYPOTHESES DE RECHERCHE

Les deux objectifs sus évoqués nous ont amené à formuler les hypothèses suivantes :

H1 : « La libéralisation financière interne influence positivement la croissance économique au Cameroun »

H2 : « La libéralisation du compte de capital influence positivement la croissance économique »

Afin de vérifier ces hypothèses pour voir si elles sont viables, nous avons eu recours à l'économétrie, outil d'analyse économique.

RAPPEL DES RESULTATS D'ESTIMATION

Nous avons procédé à une estimation selon la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). Notre étude s'est étalée de la période 1990-2015. Le processus a consisté à partir de l'étude de la stationnarité des variables, à étudier l'existence d'une relation de cointégration entre les variables intégrées du même ordre, à mener l'estimation du modèle de l'étude tant à long terme qu'à court terme et enfin à interpréter les signes des coefficients ou paramètres associés à chaque variable explicative.

Ainsi, après régression, notre modèle s'est montré globalement significatif, avec un coefficient de détermination élevé et la statistique de Fischer inférieure au seuil critique de 5%. Certaines variables avaient les paramètres au signe attendu, d'autres avaient le signe contraire. Nous avons justifié pourquoi. Mais le point focal de l'estimation était de découvrir le sort réservé à nos deux hypothèses. Ainsi, la première hypothèse fut validée. La libéralisation financière interne exerce une influence positive sur la croissance économique au Cameroun. Par contre la deuxième hypothèse n'a pas connu le même sort. Elle a été rejetée. La libéralisation très partielle du compte de capital fait que celle-ci ne contribue pas à la croissance économique. Il faudrait donc poursuivre le processus d'ouverture du compte de capital, mais pas de façon rapide et totale -ce qui pourrait avoir des conséquences fâcheuses-. De même bien que la libéralisation financière interne contribue à la croissance économique, elle aura échoué à permettre au Cameroun d'atteindre une croissance économique forte, soutenue et stable pouvant le conduire au développement. En fait la croissance va bien au-delà de la seule finance au fonctionnement même optimal. Elle dépend plus de la production.

LIMITES DE LA RECHERCHE

Les travaux empiriques portant sur la libéralisation financière et la croissance économique sont presque toujours attaquées ou critiquées dans la méthodologie utilisée, et notamment les variables retenues pour mesurer la libéralisation financière, le modèle spécifié. Notre recherche n'échappe pas à ces limites. Ainsi nous n'avons utilisé que deux indicateurs des plus courants à savoir le ratio masse monétaire sur PIB et le ratio crédits privés sur PIB, pour mesurer la libéralisation financière interne. Ce faisant d'autres recherches, en se basant sur d'autres indicateurs ou sur davantage d'indicateurs, ou en utilisant un indexe de libéralisation financière pourraient aboutir à des résultats pas forcement similaires aux nôtres, en termes d'effet (positif ou négatif) ou de significativité. Aussi avons-nous préféré utiliser un modèle de régression linéaire multiple. En utilisant un modèle VAR, ou un modèle dynamique on pourrait également aboutir à des résultats différents. En résumé nos résultats obtenus sont fonction des variables et du modèle choisis.

AXES FUTURS DE RECHERCHE

Dans ce travail nous avons volontairement négligé le marché boursier, car non seulement il est de création récente, mais est très mal organisé, fonctionne de façon occasionnelle, n'attire pas véritablement les entreprises. Bref il est quasiment inexistant. D'autres recherches pourraient se pencher sur la façon dont développer le marché boursier Camerounais afin qu'il tende vers une organisation et un fonctionnement proches des grandes places boursières en Afrique et pourquoi pas dans le monde. Il pourrait alors être la solution la plus appropriée au rationnement du crédit dont sont victimes les PME, et financerait davantage l'économie.

Pour revenir à la question du développement, il apparaît que les structures économiques comme la spécialisation commerciale, la qualité de la main d'oeuvre, le niveau de la production semblent plus cruciales que celles touchant à la libéralisation financière. De ce fait d'autres recherches pourraient s'intéresser aux leviers économiques à même d'avoir des effets plus probants sur la croissance économique au Cameroun, et accélérer le développement du pays.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery