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La politique de communication du personnel de santé pour la prévention en matière de transmission mère enfant du vih sida : cas de la ville de bouaké


par Ardjouma TUO
Université Alassane Ouattara de Bouaké - Master 2014
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERITÉ ALASSANE OUATTARA DE BOUAKÉ

UFR : Communication, Milieu et Société

Département des Sciences du Langage et de la

MÉMOIRE DE MASTER

Mention : Science de la Communication

Spécialité : Communication pour le Changement de Comportement

Sujet : « LA POLITIQUE DE COMMUNICATION DU PERSONNEL DE

SANTÉ POUR LA PRÉVENTION EN MATIÈRE DE TRANSMISSION MÈRE ENFANT DU VIH SIDA : CAS DE LA VILLE DE BOUAKÉ. »

Soutenu le 10 décembre 2014 à l'Université Alassane Ouattara

Présenté par Sous l'encadrement de

Docteur DIANÉ AMBEMOU OSCAR

TUO ARDJOUMA

Maître-assistant

Sous la direction scientifique de

Madame N'GORAN - PAOMÉ LÉA MARIE LAURENCE

Professeur titulaire

Année académique : 2013-2014

II

III

UNIVERITÉ ALASSANE OUATTARA DE BOUAKÉ

UFR : Communication, Milieu et Société

Département des Sciences du Langage et de la

MÉMOIRE DE MASTER

Mention : Science de la Communication

Spécialité : Communication pour le Changement de Comportement

Sujet : « LA POLITIQUE DE COMMUNICATION DU PERSONNEL DE

SANTÉ POUR LA PRÉVENTION EN MATIÈRE DE TRANSMISSION MÈRE ENFANT DU VIH SIDA : CAS DE LA VILLE DE BOUAKÉ. »

Soutenu le 10 décembre 2014 à l'Université Alassane Ouattara

Présenté par Sous l'encadrement de

TUO ARDJOUMA Docteur DIANÉ AMBEMOU OSCAR

Maître-assistant

Sous la direction scientifique de

Madame N'GORAN - PAOMÉ LÉA MARIE LAURENCE

Professeur titulaire

Année académique : 2013-2014

iv

SOMMAIRE

 
 

DEDICACE

..ii.

REMERCIEMENTS

.. ..iii.

TABLES DES FIGURES

.iv.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

vii.

INTRODUCTION GENERALE

.. 2.

CADRE THEORIQUE

..3.

CADRE METHODOLOGIQUE

. 26.

PREMIERE PARTIE

..37.

CHAPITRE I : GENERALITE SUR LA PTME

....38.

CHAPITRE II : LE SUIVI EN PTME

47.

DEUXIEME PARTIE

. 54.

INTRODUCTION

55.

CHAPITRE I : LE SYSTEME SANITAIRE DE LA PTME

55.

CHAPITRE II. POLITIQUE DE COMMUNICATION POUR LA

 

PREVENTION DE LA TME DU VIH/SIDA

70.

TROISIEME PARTIE : PLANNIFICATION STRATEGIQUE DU PROJET

IEC/CCC/PTME

82.

INTRODUCTION

. 83.

Conclusion partielle

103.

CONCLUSION GENERALE

.104.

BIBLIOGRAPHIE

106.

ANNEXE

..110.

V

« Entraînement difficile, guerre facile». C'est par ces paroles que toi papa, tu
nous incitais au travail. Pour cette raison, nous vous le dédions, vous, papa et
maman, grâce à qui, nos études sont possibles. Permettez que nous ayons une

pensée spéciale à, feu DOSSO Idrissa, ex coordonnateur de programme à l'ONG

AIP de Bouaké, lui qui, de son vivant, nous a initiés à l'IEC/CCC et la lutte contre

le VIH/SIDA.

vi

REMERCIEMENTS

Nous voudrions adresser notre gratitude à toutes les personnes qui ont contribué à la réalisation de ce travail. Nous tenons à remercier en particulier :

· Notre Directrice de mémoire, Madame N'GORAN- PAOME LEA MARIE LAURENCE, professeur titulaire et chef du département des Sciences du Langage et de la Communication de l'Université Alassane Ouattara qui a bien voulu accorder un intérêt pertinent à notre travail ;

· Docteur DIANE AMBEMOU Oscar, enseignant chercheur en Sciences du Langage et de la Communication à l'Université Alassane Ouattara pour sa disponibilité et son encadrement ;

· Aux enseignants du département, en particulier, Docteur OULAÏ Jean-Claude et Docteur NIAMKEY Koffi, pour leurs illustres conseils et explications lors des difficultés rencontrées durant l'élaboration de ce travail ;

· Docteur DOSSO Falikou, enseignant chercheur en philosophie à l'Université Alassane Ouattara pour les différentes critiques et corrections apporté à ce travail ;

· Père Maxim GBENDE Kouakou, curé de la cathédrale et titulaire d'un doctorat en Communication Institutionnelle Bioéthique, pour ses conseils, ses corrections et ses prières apportés au travail ;

· Les Docteurs KOUASSI N. Jean, YAO Ackopaix Charles Lemy, N'DJAO K. Serge et Madame OUATTARA K. Karidja, respectivement médecin chef des CSU Nimbo, Sokoura, Belle- Ville et sage-femme major de la PMI Sokoura ainsi que leur personnel, pour leur disponibilité et leur contribution à la collecte de données ;

· Mon père TUO Kezonki, ma mère SILUE Sali et mon frère TUO Gnenegnima pour leur contribution financière à la réalisation de ce travail ;

· FOFANA Alida, madame ZOKOU et le personnel du Décanat CMS de l'Université, les ami(e)s étudiant(e)s pour leur apport durant les moments de stress ;

· A tous et à chacun de vous, qui, de près ou de loin aviez contribué par vos différentes corrections. Un peu de votre esprit est dans ce travail.

Infiniment merci à tous !!

VII

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

3TC : Zidovudine

AIBEF : Association Ivoirienne pour le Bien-être Familial

ARV: Anti Retro Viral

AS : Aide- Soignante

AZT : Lamivudine

CCC : Communication pour le Changement de Comportement

CD4 : Comptage des Cellules T4

CDV : Conseil de Dépistage Volontaire

CDT : Conseil de Dépistage de le Tuberculose

CHU : Centre Hospitalier Universitaire

CPN : Consultation Prénatale

C SAS : Centre Solidarité d'Action Sociale

CSU : Centre de Santé Urbain

DMS : Directeur Médical et Scientifique

DRS : Direction Régionale de la Santé

EDS : Enquêtes Démographiques et de la Santé

EGPAF: Elizabeth Glazer Pediatric Aids Foundation

ESPC : Etablissement Sanitaire de Premier Contact

FNUAP: Fonds Européen pour le Développement

HAI: Health Alliance Inetnational

VIII

IEC: Informer, Eduquer et Communiquer

IDE : Infirmier Diplômé d'Etat

INFAS : Institut Nationale de Formation des Agents de Santé

NVP : Nivérapine

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations-Unies

ONUSIDA : Programme Commun des Nations-Unies sur le VIH/SIDA

PCR : Polymerase Chain Reaction

PEC : Prise en Charge

PEPFAR : Le Plan d'Urgence du Président des Etats Unis contre le SIDA

PMI : Protection Maternelle et Infantile

PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement

PTME : Prévention de la Transmission Mère-Enfant

PVVIH : Personne Vivante avec le VIH

RHS : Ressources Humaines Sanitaires

RSB : Renaissance Santé Bouaké

SA : Semaines d'Aménorrhée

SIDA : Syndrome D'Immunodéficience Acquise

SSG : Service de Santé Génésique

ix

TARV : Traitement Anti-Retro Viral

TME : Transmission Mère-Enfant

UFR : Unité de Formation et de Recherche

UFR- SM : Unité de Formation des Sciences Médecines UNICEF : Fonds des Nations Unies pour l'Enfance UNFPA : Fonds des Nations Unis pour la Population

USAID : Agence des Etats-Unis d'Amérique pour le Développement International

VAD : Visite à Domicile

VIH : Virus d'Immunodéficience Humain

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Récapitulatif de l'échantillonnage

Tableau 2. Chronogramme de la collecte de données

Figure 1. Prévalence du VIH selon l'âge et le sexe en Côte D'Ivoire

Figure 2. Les outils nécessaires à la prise de constantes à l'accueil

Figure 3. Kit pour le test de dépistage du VIH/SIDA

Figure 4. Pima CD4 pour le taux de CD4

Figure 5. KIT pour la PCR d'un enfant né d'une mère VVIH

Figure 6. Pourcentage des prestataires de santé formés en PTME Figure 7. Attitude des femmes enceintes face à la CCC

Figure 8. Graphique du taux de formation des prestataires de santé en PTME/CCC

Figure 9. Pourcentage des prestataires de santé désirants le recyclage en PTME/CCC

Figure 10. Pourcentage de l'influence des facteurs socioculturels

Figure11 : Pourcentage des prestataires de santé comprenant les langues locales Tableau 3. Récapitulatif des canaux de communication

Tableau 4. Planification du plaidoyer

Tableau 5 : Planification de l'évaluation

1

INTRODUCTION GÉNÉRALE

2

INTRODUCTION GÉNÉRALE

L'épidémie du VIH/SIDA cause de plus en plus de problèmes dans le monde. Elle prive les pays, notamment ceux de l'Afrique, des ressources et des capacités dont dépendent sa sécurité et son développement. L'Afrique Subsaharienne est la zone du monde qui héberge le fort taux de PVVIH. Notre pays, n'est pas épargné des malheurs causés par ce virus. D'ailleurs, la Côte D'Ivoire est l'un des pays d'Afrique le plus touché par ce virus. Le virus du SIDA se révèle ainsi comme la cause de mortalité la plus répandue de la population urbaine ivoirienne, avec une prévalence de 4,6% de femmes vivants avec le VIH en 2012 dans le pays.

Pourtant, la question de la prévention du VIH/SIDA mobilise l'attention des autorités. Les activités d'éducation et de communication sur le virus, plus précisément dans le domaine de la PTME, ont été centrées sur la prévention. Elles ont permis une meilleure connaissance au niveau des modes de contamination chez les populations. Cependant, le problème du changement demeure.

Aussi, la transmission verticale du virus du SIDA apparaît comme le second mode de contamination à cause de la féminisation de sa prévalence. Ainsi, elle provoque la contamination et la morbidité de plusieurs enfants de moins de 15 ans et de leur mère dans les SSG.

Cette situation alarmante met en cause la qualité de prestation et le degré d'engagement des prestataires de la santé dans la prévention de la transmission verticale du virus. Notre étude portera sur les pratiques des prestataires de la santé en matière de la prévention de la TME du VIH/SIDA. Nous nous intéresserons au système sanitaire et la répartition des tâches en matière de la prévention de la transmission périnatale dans les SSG. Cette démarche nous permettra d'assortir une matrice de communication en vue d'emmener les prestataires en PTME à s'engager dans la prévention de la contamination des enfants par leurs mères et permettre de relever le défi de zéro nouvelle contamination du VIH/ SIDA par la transmission verticale et aucun décès dû au VIH tout en garantissant la vie pour les mères infectées par le virus du SIDA.

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CADRE THÉORIQUE

I. Justification du sujet

Depuis 1981, le virus du Syndrome d'Immunodéficience Acquise (SIDA) n'a cessé de faire des victimes. Il décime au passage des vies et laisse en pleure de nombreuses familles. Devenue une pandémie, le Virus d'Immunodéficience Humain (VIH/SIDA) cause de plus en plus de problèmes et d'immenses défis dans le monde. Ce virus prive les pays, notamment les pays à faible revenu de ressources et de capacités dont dépendent leur sécurité et leur développement. En effet, le taux d'infection des enfants en 2005 a poussé le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), le Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) et d'autres partenaires à lancer la campagne mondiale « Unissons nous pour les enfants contre le SIDA ». La conjugaison des efforts des uns et des autres a permis de faire de la Prévention de la Transmission Mère-Enfant (PTME) un objectif mondial. En 2010, un rapport de l'UNAIDS estimait le nombre de Personnes Vivantes avec le VIH(PVVIH) dans le monde à « 35,3millions, soit 2,3 millions de nouvelles infections et 1, 6 millions de décès enregistrés. Ce sont, 50% de femmes dans le monde qui sont concernées par le risque d'infection du VIH à leur enfant ».1 L'ONUSIDA estimait en 2010, « le nombre d'enfants de moins de 15 ans ayant contractés le VIH par la Transmission mère-enfant (TME) à trois cent quatre vingt dix mille »2.

Par ailleurs, les zones les plus touchées par le VIH sont l'Afrique Subsaharienne et l'Asie. En effet, selon un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), sur la situation de l'année 2012 du virus du SIDA en Afrique Subsaharienne, ce sont plus « 22,9 millions de personnes qui vivent avec le VIH en Afrique, soit un taux de 68% de PVVIH. Les enfants et les femmes sont les plus exposés avec 350 000 enfants infectés et/ou affectés en Afrique subsaharienne. Le

1UNAIDS,RAPPORT MONDIAL : Rapport ONUSIDA sur l'épidémie mondiale de sida, 2013, p.4 2Carine JASSERON, Prise en charge des femmes enceintes infectées par leVIH en France à l'ère des multi thérapies : desrecommandations aux pratiques, Thèse de doctorat, Université Paris-Sud, le 26 Novembre 2012, p.14.

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taux d'infection de la TME est évaluéà15 - 25% ».3 Cette situation bien qu'encourageante au vu de celles des années antérieures, a emmené toutes les nations du monde, en particulier les puissances mondiales et organismes internationaux à conjuguer leurs efforts autour d'un objectif commun : les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

« Depuis l'an 2000, la communauté mondiale a mis en oeuvre la Déclaration du Millénaire des Nations Unies intitulée : Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) »4. Leur but principal pour le VIH/SIDA est de mener une riposte farouche contre ce virus et les intégrer dans le programme de développement.

Dans l'optique de réaliser ces objectifs, de nombreuses initiatives allant dans le sens du changement de comportement ont été entreprises au bénéfice des pays à faible revenus. Elles ont contribué à l'éducation et la réduction d'incertitude chez les populations. Les questions de prévention du virus du SIDA ont mis un accent particulier sur la Transmission de la Mère - Enfant (TME) qui demeure la seconde voie d'infection et de morbidité chez la femme et les enfants de moins de 15 ans, à la suite de la transmission par voie sexuelle. Concernant l'infection par voie sanguine, elle tend à disparaitre grâce aux nouvelles technologies installées dans les hôpitaux.

La mise en place des OMD a permis d'obtenir un tableau avec des résultats peu reluisants. On note, selon un rapport produit par l'ONUSIDA en 2013, « 33% de moins depuis 2001 et 52% de moins chez les enfants ».5

Notre pays, en adhérant à cet objectif commun en 2000, a fait de la prévention de la TME une priorité. La Côte vise à l'orée 2020,l'élimination effective de la contamination des enfants nés des mères infectées et la réduction au maximum du nombre de décès d'enfants et de femmes due au VIH/SIDA. Un tel challenge ne serait possible que par la mobilisation de l'intérêt public avec les femmes et les enfants en priorité.

3OMS, le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne : Le point sur l'épidémie et les progrès du secteur de la santé vers l'accès universel, Genève,2011, p. 2.

4UNAIDS, op.cit.2013, p. 4

5ONUSIDA, Le SIDA en chiffre, J571/1/F, 2013, p. 1.

5

Cette initiative ne peut passer inaperçue. C'est pour cette raison que nous avons décidé de faire de la transmission périnatale du SIDA l'objet de notre étude et de recherche. Faire de la transmission verticale, l'objet de notre étude au détriment de la transmission par voie sexuelle et par voie sanguine n'est pas chose abstraite. En effet, la mère, notamment la femme enceinte est au coeur de la vie familiale. Lorsqu'elle est porteuse du VIH, sa santé ainsi que celle de l'enfant et de la famille entière est menacée. La fréquentation précoce et régulière d'un centre de santé réduit les risques de contamination et préserve sa santé.

I.1. Motivation et intérêt pour le sujet

Au soir de la crise militaro-politique que notre pays a connu en 2002, les populations des zones ex- assiégées étaient exposées à de nombreuses pathologies parmi lesquelles, le VIH/SIDA. Ainsi, de nombreuses Organisations Non Gouvernementales(ONG) locales financées par des organismes internationaux se sont engagées dans de vastes campagnes de sensibilisation de lutte contre ces maux. C'est dans ce cadre que nous avons été choisi par l'ONG Renaissance Santé Bouaké (RSB) pour une formation en tant que pair éducateur en matière de lutte contre le SIDA dans notre localité. A la fin de ce projet, nous avons été frappés par le fort taux de contamination et de morbidité des mères et des enfants âgés de moins de 15 ans. Fort est de constater que, la TME du VIH/SIDA reste le second mode de contamination et de morbidité après la voie sexuelle. C'est pour cette raison que nous avons accordé un intérêt particulier à la contamination des enfants par leurs mères et en faire notre objet d'étude. Par ailleurs, notons que notre choix réside dans la volonté d'être de spécialistes des théories de l'Information, Education, Communication et Communication pour le Changement de Comportement (IEC/CCC) et aussi contribuer à la prévention de nouvelles contaminations par la transmission périnatale.

I.2. Intérêt scientifique du sujet

La PTME du VIH/SIDA est aujourd'hui un programme qui fait l'objet d'une attention particulière à l'échelle mondiale. L'OMS et ses différents partenaires, en ont fait l'une des priorités dans la mise en oeuvre des OMD. Dans

6

le monde, singulièrement en Côte d'Ivoire, «la TME représente la seconde voie de contamination après la voie sexuelle, avec un taux de 25 à 30% des femmes enceintes atteintes du VIH SIDA en dehors de toute prophylaxie et le taux de décès des enfants de moins de 15 ans reste une préoccupation»6. Cette situation critique suscite un intérêt général et fait de la transmission verticale, un domaine d'investigation scientifique. Notre étude contribuera à répondre aux besoins de renforcer les capacités en matière de la prévention des maladies transmissibles, notamment d'une mère à son enfant.

I.3. Pertinence sociale du sujet

La question de la TME est d'actualité. En effet, elle met en cause la vie de la mère porteuse du VIH/SIDA, ainsi que celle de l'enfant. De même, la santé de toute la famille est mise en cause, car la femme est un maillon fort de la vie en famille. Notons aussi, que le traitement des Anti-Retro Viraux (ARV) se fait toute la vie et modifie le mode de vie de la PVVIH.

La mère infectée est par conséquent exposée à de facteurs sociaux, notamment, le rejet, la discrimination et la stigmatisation à cause de ses nouvelles habitudes faces au traitement et le mode d'allaitement de son enfant. L'infection verticale affaibli par ce fait, le foyer et le dispose à des complications que sont la séparation, la pauvreté, la faim, la mort.

La fonction de la communication en matière de la contamination des enfants par leurs mères contribue à réduire le taux de prévalence et à prévenir les dégâts humains, matériels, économiques et sociaux. Il s'agira pour cette stratégie de communication, de promouvoir des comportements sains et/ou à maintenir les comportements favorables au bien être social familial dans un cadre de vie sain.

Notre étude a une portée sociale, d'autant plus qu'elle porte sur la question du changement de comportement en matière de la TME au profit de la société. La

6Fondation Glaxon Smith Kline, La lettre, parut le 12 Mai 2003 http://www.bag.admin.ch/themen/krankenversicherung/02874/02875/11440/index.html?lang=fr&d ownload=NHzLpZig7t,lnp6I0NTU042l2Z6ln1ae2IZn4Z2qZpnO2Yuq2Z6gpJCJfYJ3fWym162dp YbUzd,Gpd6emK2Oz9aGodetmqaN19XI2IdvoaCUZ,s- consulté le 16 Mai 2014 à 16 heures 45

7

justification de notre sujet révèle sa portée sociale, scientifique et notre intérêt à réaliser un tel projet. Notre sujet comporte certains mots clés qu'il sied de définir en vue de rester dans la droite ligne voulue par nos questions de départ.

II. Définition des termes clefs

? Politique :

Le mot « politique » est formé à partir de deux termes grecs dont « polis » qui ramène à « cité » et le suffixe « -Kos » qui donne « -ique » en français. Le mot politique trouve son origine dans le latin « politicus », mot tiré du grec ancien « politikos ». Ce mot est relatif aux affaires de la cité, au gouvernement d'un État.

Dans les débuts du XIIIe siècle après Jésus-Christ, le mot désignait déjà « la science du gouvernement de l'État ». Il connait une légère modification en s'élargissant aux affaires publiques. Plus tard, le mot désignera « prudent et adroit ».

Le Larousse définit le mot politique comme le gouvernement d'un État, les relations mutuelles des divers États, ce qui a rapport aux affaires publiques d'un État. Le dictionnaire ajoute à cette définition, la manière de gouverner, la théorie de l'organisation d'un État. Au sens figuré, le dictionnaire définit le mot politique comme « une conduite calculée pour atteindre un but précis, une manière (prudente) de mener une affaire7 ».

Dans le monde scientifique, le mot politique connait diverses conceptions selon la discipline et la théorie de l'auteur. Aristote, dans son oeuvre « Les politiques », ramène la définition du mot politique à la condition sociale de l'homme. Pour lui, l'homme est un « animal politique »8, c'est-à-dire un être sociable qui doit son existence dans la constitution de l'État. Ainsi, cède-t-il son pouvoir au « Léviathan »9, lui qui repose en l'âme du corps politique exerçant le pouvoir politique et garantie la sécurité comme le laisse entendre Hobbes à la

7Larousse, Dictionnaire français, 3e édition.

8 Aristote, Les politiques ou Traité du gouvernement civil, traduction française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed. de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed. Corrigée, Paris, 1992, p.99

9Aristote, op.cit.,traduction française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed. de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed. Corrigée, Paris, 1992, p.100

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deuxième partie de son livre Léviathan. Abordant dans le même sens que Hobbes, le philosophe John Locke au chapitre VIII de son oeuvre : « Deux traités du gouvernement civil »10, considère la politique comme le moyen de gérer la cité équitablement. Un autre philosophe, l'allemand Karl Jaspers définit la politique comme étant « l'action qui conditionne notre coexistence dans le monde »11. Cette conception est approuvée par John Hallowell H. pour qui, « la politique est une science qui vise le perfectionnement social »12. La définition du mot politique nous conduit à chercher à savoir ce à quoi ramènent les termes : Cité, Gouvernement et État. En effet, définir ces différents termes pourra orienter notre conception du mot politique dans le cadre de notre étude.

? La cité : La cité est considérée par Platon « comme celle qui réalise les quatre vertus : la sagesse, le courage, la tempérance et la justice ».13Quant à Aristote, il donne une autre conception au mot en rompant avec l'idée de la cité parfaite et définit une sorte de hiérarchisation au sein de la cité. Pour lui, la cité part de « la famille, donc du couple au village tout entier »14. Elle fondée sur l'assemblage de plusieurs familles qui crée la cité ou l'État au sein de laquelle vit une communauté. La cité est par excellence, l'ensemble de familles vivantes sur un territoire. Si la cité est ainsi définie, qu'en est-il de l'État dont parle Aristote ?

? L'État : Dans les temps anciens, l'État et la cité étaient deux termes désignant la même réalité. Ainsi, Platon dans sa conception de la vraie cité (l'État), avait fait une distinction de classes. Mais plus tard, l'État sera considéré comme ce qui permet d'unifier, de concilier la pluralité des intérêts différenciés des individus qui composent la cité. L'État est donc l'ensemble des communautés vivantes sur un territoire délimité et qui subit le pouvoir de l'homme politique : le gouvernement.

10Jhon LOCKE, Deux traités du gouvernement civil, Garnier-Flammarion, 1690, p. 146

11Karl Jaspers, Initiation à la méthode philosophique, éd. Payot, Paris, 1970, p.63.

12 John H. HALLOWELL, Les fondements de la démocratie, Les éditions Inter-Nationales, Paris, 1972, p. 150.

13PLATON, La République ou De la justice, Traduction nouvelle par Robert BACCOU, Librairie Garnier Frère, Paris, 1936, pp. 133-134

14ARISTOTE, op. cit., traduction française de Davide NAZEL, 1795 à partir de la 5e ed. de Londres publiée en 1728, Garnier-Flammarion, 2e ed. Corrigée, Paris, 1992

9

? Le gouvernement : Tiré du verbe « kubernân » qui signifie piloter un navire ou un char, le mot fut utilisé par le philosophe Platon de façon métaphorique pour désigner « le fait de gouverner des hommes »15. Le verbe a donné naissance au verbe latin « gubernare » qui ramène à la même signification que le premier sens donné au mot. L'usage polysémique de ce verbe a donné en français : gouverner, gouvernement, gouvernance, gouverneur, etc. Il désigne l'art ou la manière de gouverner, de gérer.

De ce qui précède, l'on pourrait retenir que le mot politique exprime la condition d'existence de l'homme en société. Considéré ainsi, le mot politique ne serait-il pas le résultat d'une communication managériale ? Dans ce sens, Alex MUCCHIELLI la considère comme « contribuant à la motivation des personnes et à la cohésion sociale »16. Abordant dans le même sens, Jean-Pierre M. et Daniel P. attribuent à la politique, « un acte, et un acte social. Issue de la relation sociale, la communication forme, motive et transforme les relations »17. Autrement dit, la politique permet de définir des stratégies, des techniques et des méthodes en vue de gérer les interactions et les relations entre les hommes dans une même société.

La politique est donc l'expression d'une preuve d'habileté qui permet d'assoir une société organisée et un climat social apaisé. Dans l'usage courant, le mot politique conduit à des sens différents selon son domaine. Il est souvent associé à d'autres mots pour donner un autre sens. Dans le cadre de notre sujet, le mot politique désigne la manière de gérer, d'organiser. Il s'agit de porter un regard critique sur les techniques et les stratégies de conception, d'exécution et de suivi mis en oeuvre au sein des centres de santé pour exécuter leur programme PTME.

15PLATON, op. cit.Traduction nouvelle par Robert BACCOU, Librairie Garnier Frère, Paris, 1936, p. 303.

16Alex MUCCHIELLI, Les sciences de l'information et de la communication, Hachette supérieur (4e éd.), Paris, 2006, p. 69.

17Jean-Pierre MEUNIER et Daniel PERAYA, Introduction aux théories de la communication, Ed. De Boeck Université (3e éd.), Bruxelles, 2010, p. 271

10

? Communication :

Du latin « communicare », c'est-à-dire mettre en commun, la communication est l'action de communiquer, de transmettre des informations ou des connaissances à quelqu'un. Le Larousse définit la communication comme « l'action de communiquer, de transmettre quelque chose à quelqu'un »18. C'est aussi ce qui est communiqué ou comme l'ensemble des phénomènes concernant la possibilité, pour un sujet de transmettre une information à un autre sujet, par la langue articulée ou par d'autres codes. Pour le Nouveau Petit Robert(2008), « le mot communication est le fait d'être en relation »19. Il s'agit de communiquer, d'être en relation avec (quelqu'un, quelque chose).

La communication permet d'entrer en liaison avec autrui, établir une communication réciproque, échanger, coopérer. Elle est la science qui englobe les activités et les connaissances concernant la communication au moyen des signes, notamment entre les êtres humains (neurosciences, sciences cognitives, informatique, certaines sciences humaines et sociales). La communication relève aussi de la sémiologie qui est la théorie de l'information et de la communication. C'est une science de relation dynamique qui intervient dans un fonctionnement. C'est le passage ou l'échange de messages entre un sujet émetteur et un sujet récepteur au moyen de signes, de signaux.

D'autres fonctions sont attribuées au mot communication : la fonction sémiotique et la cybernétique occupent respectivement la fonction d'expression et la fonction de communication du langage. La communication interactive recouvre l'ensemble des techniques médiatiques utilisées dans la publicité, les medias, la politique pour informer, influencer l'opinion d'un public cible en vue de promouvoir ou d'entretenir une image. En effet, communiquer, ne se résume pas à créer les relations entre les êtres humains. C'est aussi l'action de transmettre une information, action de communiquer quelque chose à quelqu'un. La communication est ainsi considérée comme une information, une nouvelle, un renseignement, un avis transmis à quelqu'un.

18Larousse, op.cit, 3e éd.

19Nouveau Petit Robert, Nouvelle édition millésime, 2008.

11

Le mot communication est un terme complexe. Définir ce terme tient compte du contexte, de la discipline et du domaine dans lequel il est utilisé, ainsi que l'objectif visé. Les pères de la communication ont élaboré différents modèles et théories, qui ont contribué à mieux cerner ce à quoi renvoie la communication. Ainsi, Philippe Breton et Serge Proulx, dès l'entame de leur livre « L'explosion de la communication », ont mentionné cet aspect complexe d'une approche définitionnelle de la communication. Pour eux, «la communication relève de quatre ordres dont : celui de la pratique de la communication ; celui des techniques des mises en oeuvre dans les pratiques ; celui des théories qui mettent en oeuvre les techniques et enfin, celui des enjeux liés à la communication »20.

Pour ces auteurs, la pratique de la communication « est l'ensemble des supports qui permettent à la parole d'être transportée d'un émetteur à un récepteur. C'est le cas particulier du transport de la parole qui est mise en évidence »21. Ainsi, la parole avant d'être transmise, est mise en forme selon l'objectif visé par l'émetteur. La pratique de la parole peut donc avoir une visée argumentative, une visée expressive ou une visée informative.

Concernant l'ordre technique de la communication, Philippe Breton et Serge Proulx, « la défissent comme l'usage de moyens technique (...)dans la communication en se référant à la « techné » longtemps considérée par les rhéteurs grecs comme l'art de l'artifice. L'ordre de la théorie s'inspire des pratiques et des techniques de communication »22. A cet effet, Philippe Breton et Serge Proulx définissent deux ordres de théories : « d'un côté, on a celles qui permettent de décrire et d'améliorer les processus de communication, notamment les théories techniques de la communication (...). De l'autre côté, on a les théories révolutionnaires qui sont apparues dans la moitié du XXe siècle, à savoir les théories sociales de la communication »23. Celles-ci se rapportent dans tous les domaines de l'activité humaine. Le quatrième ordre défini par Philippe Breton et

20Philippe BRETON et Serge PROULX, L'explosion de communication, Ed. La découverte, Paris,

2006, p. 7.

21Idem, p.8.

22Ibidem, p.9

23Philippe BRETON et Serge PROULX, idem, Ed. La découverte, Paris, 2006, p.9

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Serge Proulx est celui des enjeux. Les activités de l'être humain sont transmises et interprétées de génération en génération. Celles-ci connaissent des modifications selon le milieu et des réalités qui existent. Les enjeux de communication consistent donc à mettre en cause toute l'activité humaine, afin de mieux comprendre les pratiques de la communication.

Dans sa quête d'une approche définitionnelle de la communication, Jacques Durand propose une prise en compte du domaine d'intervention de la communication, afin de mieux cerner le terme. Ainsi, selon lui, « la communication s'applique au langage verbal ou non verbal, aux médias et à la culture, aux télécommunications et l'informatique »24. En effet, Jacques Durand considère que la sémiologie est née de la linguistique et elle fait de celle-ci le modèle principal de la communication, tout en s'intéressant d'avantage à la signification qu'à la communication. La communication non verbale tient compte du langage silencieux et la communication animale. En ce qui concerne la communication culturelle, elle prend en compte les moyens d'expressions que sont l'art et la littérature. La dernière fonction définie par Jacques Durant est la communication de masse qui vise à transmettre des messages à un public plus large.

Alex Mucchielli abordant dans ce même sens, considère que tout est communication, car si rien ne va, c'est la cause d'un manque de communication. En effet, Alex Mucchielli définit la communication «comme des phénomènes qui se développent en même temps que les phénomènes sociaux, culturels, économiques, politiques qui accompagnent ou précédent les medias »25. La communication, selon lui, ne se résume pas à une large diffusion et une utilisation des technologies de la communication, à une quasi utilisation des medias, à une diversité d'informations et d'images, à une utilisation par toute la société des formes de communication publicitaire, mais plus tôt une transformation du monde tel qu'il se présente sans l'omniprésence de ces medias. Il s'agit de donner une place aux nouveaux moyens de communication et d'informations, notamment

24Jacques DURAND, Les formes de la communication, Ed. Dunod, Paris, 1981, p. 1. 25Alex MUCCHIELLI, op.cit., Hachette supérieur (4e éd.), Paris, 2006, p. 11

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l'intégration sociale, culturelle, économique et politique, par les organisations et la société dans son ensemble, ainsi que toutes les formes et moyens de communication. Cette conception de la communication emmène Jean-Pierre Meunier et Daniel Peraya à définir la communication comme « un acte et un acte social » 26. Pour ces auteurs, la communication est issue de la relation entre les sociétés et elle contribue au maintien ou à transformer leurs relations. Ainsi, les techniques contemporaines de communication ont instauré une synergie entre les modes de communication. Tout acte de communication s'inscrit, à cet effet, dans une interaction qui, elle-même s'inscrit dans un système plus vaste de rapports sociaux. La communication et les rapports sociaux sont indissociables.

Pour Jean Lohisse, « le terme communication donne l'idée de la relation à l'autre (com=avec) »27. Il s'agit de donner une forme communicable aux objets tout en introduisant le réel dans l'espace symbolique de communication. Par conséquent, cette mise en forme contribue aux relations interindividuelles et la constitution des formes sociales de l'échange et de la diffusion dans un espace social. Lorsque la communication se déroule dans un espace social et vise le bien être social, l'on parle de communication sociale. En effet, la communication ne se résume pas uniquement au seul fait d'échange d'information. Selon Michel Le Net, « la communication dite sociale vise à modifier les connaissances, les opinions et les comportements d'autrui »28. Cette modification recherchée concourt au bien-être social et profite à toute la société. Elle corrige par la persuasion les comportements jugés préjudiciables et suffisamment généralisés pour justifier une action collective.

La communication est considérée comme une science carrefour pour toutes les autres sciences, car elle puise dans les autres sciences ses théories et ses méthodes. Elle est, par conséquent, présente dans toutes les activités de la société. Dans le cadre de notre étude, la communication s'avère indispensable, car elle

26 Jean-Pierre MEUNIER et Daniel PERAYA, op.cit.,, Ed. De Boeck Université (3e éd.), Bruxelles, 2010, p. 271.

27 Jean LOHISSE, La communication : de la transmission à la relation, Ed. De Boeck Université (3e éd.), Bruxelles,2007, p.15.

28Michel LE NET, L'explosion de communication, Ed. La découverte, Paris, 2006, p. 9

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permettra d'instaurer une relation d'échange d'informations entre les acteurs de notre étude. Elle nous permettra de mieux observer et interpréter les comportements de notre échantillon.

? Prévention :

De l'italien « prevenire » et du latin « praevenire » et « de prae » qui veulent dire « avant » et « venir », le mot prévenir désigne une personne, il s'agit d'informer par avance, d'avertir. Il s'agit aussi d'informer d'un fait ou avoir une opinion. Lorsqu'il s'agit d'une chose, le mot ramène à la prise de précautions et permet d'empêcher. Il s'agit aussi de répondre par avance, à satisfaire quelque chose avant qu'il ne soit été exprimé.

Dans le monde scientifique, le mot prévention est utilisé en fonction du domaine et de la situation. Ainsi, selon J. Goulain dans « Rational du devin office », le mot prévention est tiré de l'espagnol « prevencion » et désigne l'action d'arriver le premier29.Le même mot apparaît chez Descartes dans « Discours de la méthode ». Il perçoit le mot comme une opinion préconçue et antérieure à tout examen ou raisonnement30. Cette définition a été empruntée par. Charpentier. Ce dernier affecte au mot une définition qu'il adapte au domaine de la médecine. Le mot en médecine, selon Charpentier, désigne l'action de prévenir les accidents.

L'usage courant du mot prévention désigne une réalité d'un domaine à un autre. Il est utilisé pour désigner celui ou ce qui arrive/vient avant, qui précède, qui devance. Dans un autre sens, il permet d'instaurer une opinion préconçue, soit favorable ou défavorable chez l'individu. Il s'agit d'informer par avance l'individu. Aussi, le mot désigne l'action d'agir, de faire en premier avant qu'une autre personne n'intervienne. En terme judiciaire, le mot consiste à se saisir le premier d'une affaire. Il désigne aussi le temps qu'un détenu fait en prison avant son jugement. Dans le monde de la médecine, il s'agit des mesures mise en oeuvre en vue d'éviter de nouvelles contaminations ou d'autres accidents éventuels. C'est faire de la prophylaxie.

29 J. GOULAIN, Rational du devin office,

30René DESCARTES, Discours de la méthode, Gallimard, Paris,1637

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Bref, La prévention est l'ensemble des mesures prises pour préserver une situation donnée (sanitaire, sociale, économique, environnementale...) d'une dégradation, d'un accident ou d'une catastrophe. La prévention repose sur l'évitement des perturbations négatives ou sur la réduction de leur probabilité. C'est l'aspect prévention proprement dit, auquel s'ajoute ensuite des mesures de protection.

Cette protection consiste à limiter les effets négatifs des perturbations lorsqu'elles se produisent. Ce volet s'appuie sur l'anticipation et la prévention avec la mise en place de mesures d'atténuation des sinistres et de système de détection précoce et d'alerte. Lorsqu'un risque n'est pas avéré mais seulement potentiel, c'est le principe de la précaution qui est employé, et non celui de la prévention.

Dans le cas de notre étude, l'usage du mot prévention consiste à anticiper des comportements jugés dangereux pour la santé de la mère, de l'enfant et de toute la famille. Il s'agit de définir et anticiper l'adoption de comportements qui mettent à l'abri de la TME. Ces actions de prévention visent à réduire au maximum d'éventuels accidents ou de nouvelles contaminations et à éliminer la maladie. Si tel est considéré le mot prévention, que dirait -on des mots réduction et éliminer qui sont les fins d'une action de prévention ?

? Réduction :

Selon le dictionnaire français Universel, la réduction est l'action de réduire. Réduire, c'est restreindre, diminuer, rendre plus petit. Diminuer consiste à amener à une forme plus simple, plus commode, facile à comprendre. C'est diminuer la valeur de quelque chose31. Le mot réduction est défini selon le domaine dans lequel on l'emploie. Le mot renvoie à l'action de diminuer (signification qui provient des opérations de géométrie, de peinture par lesquelles on change une figure en une figure semblable, mais moindre). En terme monétaire, c'est la réduction des dépenses. On parle aussi de réduction d'un liquide par l'évaporation. Pour la chirurgie, la réduction est une opération chirurgicale qui a pour but de

31Dictionnaire Universel, op. Cit. 5e éd.

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ramener, de remettre à leur place les os luxés ou fracturés, ou les parties molles quelconques qui ont formé une hernie (réduction d'une fracture, d'une luxation, d'une hernie). En chimie, c'est une opération qui a pour but de ramener à l'état métallique les composés où le métal est combiné soit avec l'oxygène, soit avec le soufre, etc. En géométrie, la réduction est l'action de ramener une figure à une autre semblable, mais plus petite. Dans le domaine de la peinture, elle consiste en la copie d'un objet dans une grandeur moindre que l'original. En musique, c'est faire la réduction d'une partition, mettre les parties des divers instruments en une seule pour piano ou pour piano et chant, ou pour chant et quatuor, etc. La réduction, c'est aussi l'opération par laquelle on trouve le rapport entre les différents nombres, les différentes mesures, les différentes monnaies, etc. Pour l'astronomie, la réduction consiste en l'action de corriger une observation des effets de la réfraction, de la parallaxe*, de la précession*, etc. En logique, il s'agit de la réduction à l'impossible, à l'absurde. C'est une démonstration qui consiste à faire voir que le contraire d'une proposition serait impossible ou absurde. C'est aussi la gêne où l'on tombe d'un état meilleur, sens qui a vieilli. C'est l'action de subjuguer ; sens qui vient de ce que réduction s'est dit de l'action de ramener sous l'autorité ce qui s'y était soustrait. Il se disait autrefois, dans les Indes occidentales, des peuples gouvernés par les jésuites.

Dans le cas de notre étude, le mot réduction consiste à limiter les taux de contamination, à diminuer le taux de contamination et de morbidité tant chez les enfants que leurs mères. Il s'agit de mettre au coeur de notre étude les mères enceintes porteuses ou non du VIH/SIDA, les femmes en âge de procréer et le personnel de santé dans les centres de santé en vue de créer un climat d'échange et d'écoute favorable à réduire le taux de contamination à VIH par la TME. Les stratégies de communication en matière de la réduction de la TME du VIH sont des actions qui visent à éliminer la maladie.

? Éliminer :

Le dictionnaire Universel définit le mot « éliminer » comme l'action d'écarter après sélection. Pour la médecine, il s'agit de chasser hors de

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l'organisme.32 Selon les OMD, éliminer la TME du VIII/SIDA, c'est arriver à ne plus enregistrer de nouvelles infections à VIH par la TME.

? Transmission mère-enfant (TME):

Selon le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), « on parle de TME, lorsqu'une mère séropositive transmet le VIH à son enfant »33.La transmission verticale peut se dérouler in utero (pendant la grossesse), en péri-partum (pendant le travail) ou en post-partum tardif (pendant l'allaitement). Au cours d'une grossesse, certaines études estiment que le risque de TME est très élevé (80 %) à partir de la 36e semaine et à l'accouchement (péri-partum). En post-partum tardif, l'allaitement maternel prolongé apporte un risque additionnel d'environ 39 à 40 %. Ces observations présentent trois conséquences pratiques : d'abord, le diagnostic prénatal de l'infection à VIII chez le foetus est très difficile. Ensuite, la fin de la grossesse est la période cruciale pour la PTME, qu'il s'agisse de la prise en charge obstétricale ou de l'utilisation des ARV. Enfin, le traitement préventif doit être poursuivi chez le nouveau-né, qui est exposé au moment de la naissance, dans un objectif de prophylaxie pré/post exposition et pendant l'allaitement maternel.

La politique de communication pour la prévention de la transmission de la mère-enfant du VIH/SIDA, consiste donc à mettre en place des stratégies d'échange, d'écoute et de mise en commun en vue d'instruire, de partager des informations concernant les pratiques qui nuisent à la santé de la mère et de l'enfant et proposer des pratiques qui mettent à l'abris de toute infection à VIII. Il s'agit de créer un cadre de communion entre le personnel de santé et les femmes enceintes porteuses ou non du VIH, de même que les femmes en âge de procréer, afin d'adopter des comportements sains. Ainsi, l'on pourra atteindre l'objectif des OMD, à savoir zéro contamination et la réduction effective du taux de morbidité

32Dictionnaire universel, Op. Cit.5e éd.

33 OMS, Impliquer les hommes dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH, Genève,2012, p. 2.

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de la mère et de l'enfant. Une politique de communication consiste à faire de la communication, l'outil essentiel de la prévention de la transmission verticale. Par conséquent, les acteurs de la PTME doivent avoir une parfaite connaissance des mécanismes de communication, notamment les stratégies IEC/CCC en vue de mener à bien leurs actions au sein des centres de santé. Il ne s'agit plus pour les séances IEC/CCC/PTME, d'informer, d'écouter et d'éduquer les femmes venues pour la Consultation prénatale (CPN), mais de les emmener par la communication, à prendre conscience des dangers qui existent autour d'une grossesse mal suivie, emmener ces femmes à s'engager véritablement dans la prévention de la TME.

III. Revue critique de littérature

La revue critique de littérature est un cadre de référence pour notre étude. Il s'agit de passer en revue les différents travaux et publications antérieurs qui ont porté sur notre sujet. Cet exercice nous a permit de faire le point et de connaître les différents aspects de notre sujet qui ont déjà fait objet d'étude. Par conséquent, nous avons consulté des mémoires, des rapports de projets et de colloques, des revues et des ouvrages dans le but de nous inspirer des insuffisances assorties de ces travaux, afin d'orienter l'angle de notre étude. Des documents consultés, deux articles ont retenu notre attention.

Le premier publié par l'OMS en 2012 et intitulé « Impliquer les hommes dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH »34, porte un regard critique sur le taux de prévalence de la pathologie en Afrique subsaharienne. Selon l'OMS, plus de la moitié des enfants vivants avec ce virus, soit quatre-vingt dix pour cent (90%) vivent en Afrique Subsaharienne. Ces enfants ont contracté le virus par l'infection verticale. Ce document produit par cet organisme international révèle que le taux élevé est fonction d'un facteur longtemps négligé dans les vastes campagnes de sensibilisation et d'éducation menées en Afrique.

Il s'agit de l'implication des hommes dans la lutte contre la TME. En effet, les rapports de ce document révèlent que, malgré l'intérêt que les hommes

34OMS, op. cit.Genève, 2012, pp. 3-33

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accordent à la protection de la femme et de l'enfant, leur conception de la santé génésique a demeuré inchangée. Pour les hommes, les centres de santé de prestation en CPN sont considérés comme des espaces réservés exclusivement à la femme et responsabilisent la femme à la santé génésique. Par conséquent, le rôle de l'homme dans la santé génésique de la femme se limite à faciliter son accès aux centres de santé et à mettre à sa disposition, les besoins nécessaires pour sa santé et celle de l'enfant.

L'OMS donne des raisons du refus de fréquentation des centres de santé par les hommes. Ce document met en exergue la peur de leur statut sérologique, la stigmatisation et les stéréotypes vis-à-vis de la fréquentation des centres de santé par les hommes. Aussi, notons la volonté politique et l'institutionnalisation de la santé génésique comme du ressort de la femme. Un autre facteur empêche aussi l'engagement des hommes à la PTME : Il s'agit de la dominance des hommes sur les femmes dans les foyers et le fort taux d'analphabétisme de ces femmes. Pour inciter les hommes à s'engager dans le programme de prévention de l'infection verticale, l'OMS encourage davantage l'implication des hommes dans la PTME.

Le document « Impliquer les hommes dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH » (2012) de l'OMS est une référence pour notre étude, car il traite de la PTME en Afrique Subsaharienne, à l'image de la situation des centres de santés de la ville de Bouaké. Cependant, nous décrions ce document en ce sens qu'il ne se prononce pas sur les stratégies et techniques de motivation des hommes dans la PTME. Aussi, ce document ne fait nullement pas cas de la fonction inévitable de la communication dans l'éducation et l'engagement des hommes à la prévention de la TME.

Un autre document qui fait objet de critique dans notre étude, est publié par l'ONUSIDA en 2011. Intitulé : « Nous pouvons empêcher que les mères meurent et que leurs bébés soient infectés par le VIH », ce document porte sur la deuxième priorité de l'action conjointe en vue de résultats : cadre de résultats de l'ONUSIDA couvrant la période de 2009 à 2011. En effet, ce document se prononce sur la situation du taux d'infection et de décès dû au VIH/SIDA, notamment celui des femmes et des enfants dans le monde. Selon ce document

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onusien, quatre vingt dix pour cent des enfants vivants avec le virus du SIDA sont en Afrique Subsaharienne, tandis que : «...la TME a été largement éliminée dans les pays à revenu élevé, grâce à la mise en place d'initiatives par les prestataires de services comme le dépistage du VIH et la dispensation de conseil en matière de VIH, l'accès à la prophylaxie et à des traitements antirétroviraux très efficaces, des pratiques d'accouchement plus sûres, des services de planification familiale et une utilisation plus sûre des aliments de substitution. »35

Ainsi, l'ONUSIDA, dans ce document, dresse une liste de proposition pouvant concourir à atteindre l'objectif visé par les OMD en matière de la TME en Afrique et dans le monde. Pour ce document, l'infection verticale est intimement liée au cadre de la transmission sexuelle du VIH, au traitement du VIH, à l'autonomie des populations et la lutte contre la consommation de drogues par les jeunes ainsi que la lutte contre les violences à l'égard de la femme. Selon l'ONUSIDA, la question de la PTME doit être une priorité dans les centres de santé en vue de galvaniser les populations à la lutte contre le virus du SIDA. Par ailleurs, ce projet peut s'avérer difficile à réaliser si l'approvisionnement en médicaments des centres de santé n'est pas assuré par faute de difficulté d'accès .Il s'agit donc pour ce document de décentraliser la fourniture des services, d'intégrer les services de la PTME à tous les services liés à la CPN et au VIH/SIDA. L'ONUSIDA préconise également aux puissances internationales, de renforcer leur engagement et le financement en matière de la PTME, renforcer le plaidoyer au niveau des pays en vue d'un engagement du politique et une coordination des nations dans la PTME. En somme, il s'agit de renforcer les capacités des centres de prestation dans la protection de la TME.

Ce document nous est utile dans le cadre de notre étude, car il se prononce sur l'insertion de la PTME au sein des centres de santé. Cependant, nous reprochons à ce document, le fait de ne s'être pas prononcer sur la mise en place d'une politique de motivation du personnel de santé dans la PTME.

35OMS, Op.cit., Genève, 2011, p. 4

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IV. Description de la théorie de recherche

La description théorique de notre étude consiste à décrire la manière dont notre étude sera menée de façon théorique pour atteindre notre objectif. En effet, si la théorie ramène à un aspect abstrait de notre étude, Philippe B. et Serge P. proposent une nette définition de la théorie en science de l'information et de la communication. Pour eux, les théories présentent le point central de toute activité scientifique. Ils définissent ainsi, deux théories : « les théories techniques qui servent à définir et à améliorer les processus de communication et les théories sociales de la communication »36. Ces dernières servent à étudier les différents champs de la communication humaine et sociale. Selon Elaine Murphy, la théorie est un élément fondamental, car, elle fourni de plus amples explications des actions ou des attitudes des individus, de façon spécifique. Elles permettent de comprendre, de prévenir et d'agir sur les comportements humains.

Le changement de comportement individuel et collectif en matière de santé est l'objet d'étude pour des théories de promotion de santé. Celles-ci, selon Elaine Murphy, « puissent leur essence dans les sciences sociales ou les sciences de comportements, dites béhavioristes. Notre étude porte sur la communication humaine et sociale »37. Ainsi, nous nous appuierons sur la théorie d'apprentissage social, car, elle est la théorie de référence pour le changement interpersonnel.

La théorie d'apprentissage social est une doctrine en promotion de la santé. Elle présente des déterminants du comportement sain et les méthodes de promotion du changement. Selon cette théorie, le changement se présente comme le socle de l'interaction entre les acteurs et leur milieu. Ainsi, elle détermine les règles et les charges sociales, les influences liées à l'environnement et l'assurance en soi sur le comportement voulu. Cette théorie suggère que les prestataires de santé soient les indices du changement, car ils s'appuient sur la modification de l'espace social et le développement des capacités utiles chez les individus pour le changement approprié à leur santé.

36Philippe BRETON. et Serges PROULX.,op.cit., Ed. La découverte, Paris, 2006, p. 10. 37Elaine M. Murphy, Comment promouvoir des comportements sains, in Bulletin de santé n° 2, Washington, DC : Population Référence Bureau, 2005.

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Les éléments primordiaux de cette théorie sont le déterminisme réciproque, l'apprentissage par l'observation, les attentes et la connaissance de ses propres capacités.

? Le déterminisme réciproque : Il considère que l'interaction continue entre le comportement, l'environnement et l'influence de l'un sur l'autre. Si on comprend l'interaction, il est alors possible d'assimiler la manière dont les interventions de promotion de santé contribuent au changement.

? L'apprentissage par observation : Il s'agit d'apprendre par l'observation du comportement des autres. L'observation permet d'apprécier le comportement de ceux avec qui nous vivons. L'individu copie facilement ce que font les autres de bien pour leur santé.

? Les attentes : Il s'agit du degré d'importance qu'un individu accorde aux conséquences des différents comportements. Ainsi, a réaction sera fonction de sa considération du degré des conséquences que pourrait causer un comportement selon sa logique.

? La connaissance de ses propres capacités : La théorie d'apprentissage considère ce facteur comme l'élément qui conditionne le changement. Elle porte sur la conviction et la conscience qu'un individu place sur ses habilités à faire un changement.

Par ailleurs, nous utiliserons la théorie argumentative pour présenter nos données. Les études en science sociale soutiennent dans leur ensemble une thèse, une idée généralement conçue par celui qui les élabore. Alors, lorsque nous écrivons, nous devons avancer nos idées dans un argumentaire plausible. Notre argumentaire doit présenter les résultats de nos travaux dans un raisonnement logique vue que le but final de la communication argumentative est la persuasion et la conviction. A propos, Philippe B. et Serge P. écrivent:« ... argumenter ne consiste pas simplement à fournir un ou plusieurs arguments à l'appui d'une opinion.38 Argumenter consiste, à cet effet, à mettre en application des techniques discursives permettant de faire accepter une thèse à un auditoire, un interlocuteur.

38Philippe BRETON. et Serges PROULX., op.cit., Ed. La découverte, Paris, 2006, p.69.

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Par conséquent, nous utilisons les différentes théories IEC/CCC et la théorie du changement social pour nos travaux. En effet,« convaincre peut se faire de différentes façons. Certaines n'excluent pas l'usage de certaines formes de violence, notamment psychologique [...]. L'activité qui consiste à convaincre est partagée en deux par une ligne éthique : d'un côté la violence, de l'autre côté, la douceur, le respect, la symétrie des points de vue. » (Breton 2006).39Les théories IEC/CCC contribueront à l'information et à l'éducation de la cible, afin de susciter en elle une réaction positive allant dans le sens du changement. Les théories IEC/CCC sont présentées de façon explicite dans la deuxième partie du chapitre deux de notre travail.

V. Problématique de recherche

« En 2001, suite à la XIIIe conférence internationale sur le VIH/SIDA qui s'est tenue à Durban en Afrique du Sud en 2000, un programme PTME-Plus a vu le jour grâce à l'appel lancé par le Secrétaire Général des Nations Unis, Monsieur KOFFI Annan »40. Cette initiative visait à expérimenter un programme de soin en matière du VIH/SIDA dans les pays à faibles revenus. Ce sont donc 12 sites en Asie et en Afrique qui furent choisis pour une expérimentation à cause de leur fort taux de prévalence du virus.

Avant 2000, la Côte D'Ivoire avait inséré un programme PTME au sein du centre de santé de Protection Maternelle et Infantile (PMI) de Yopougon-Attié. Par conséquent, notre pays fut retenu par le programme pilote PTME-Plus pour une période de trois ans à cause du fort taux de prévalence qui s'élevait à 5,2%. A la fin de la période des trois ans, suite à des résultats encourageants, le gouvernement à étendu le programme à tous les centres de la santé prénatal du pays. Ce sont donc 80 à 90 sites PTME qui furent insérés dans les 19 régions sanitaires du pays. Grâce à l'insertion de ce programme dans les centres de santé

39Philippe BRETON. et Serges PROULX., op.cit., Ed. La découverte, Paris, 2006, p.66 40OMS, 2004, Sauver des mères, sauver des familles : L'initiative PTME-PLUS, Ecole de Santé publique Mailman de l'Université de Columbia, ISBN 92 4 259089 4 (Classification NLM: WC 503.2), p.4.

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prénatale du pays, en 2011, ce sont 68% des femmes enceintes séropositives qui furent mises sous ARV.

Mais, force est de constater que le nombre d'infection et de morbidité infantile et maternel dû au VIH/SIDA persiste avec de nouvelles infections du virus du SIDA. La transmission périnatale demeure alors le second mode d'infection du VIH et la cause de décès chez les adolescents et les mères infectées parce virus en Côte d'Ivoire.

Les derniers rapports sur l'état des lieux du VIH/SIDA montrent qu'en faveur de la crise poste électorale, le nombre d'infection de la TME du virus a augmenté, notamment dans les zones ex-assiégées, malgré la volonté du gouvernement à lutter contre de nouvelles infections par la réalisation de nombreux programmes tel que l'adoption des OMD.

Face à une telle situation, bon nombre d'interrogations s'imposent :

1. Quelle politique de communication pour une intégration du personnel de santé dans la prévention de la TME du VIH ?

2. Quel est l'apport de la communication du personnel de santé dans la prévention de la transmission verticale du SIDA ?

3. Quelle place occupe la communication dans les programmes IEC/CCC/PTME dans les centres de santé prénatale ?

4. Comment parvenir à faire de la communication, un outil efficace dans les SSG pour une stratégie zéro contamination du VIH/SIDA de la mère à l'enfant ?

VI. Hypothèses

? Générale.

Faire une hypothèse dans le cadre de notre étude, consiste à trouver une réponse anticipée à la question qui motive notre étude. Commencer par se poser une question n'est pas chose abstraite. Car, la réponse permettra de tracer les sillons de notre étude en vue de mieux comprendre et interpréter le comportement du personnel de santé face à la persistance de la transmission verticale. Notre question de départ est ainsi formulée : Le personnel de santé de Bouaké communique t-il assez sur la question de la TME?

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Provisoirement, nous répondons que le taux élevé de nouveaux cas d'infection du VIH de la mère à l'enfant est causé par une velléité d'engagement des prestataires de santé dans la mise en oeuvre et l'adoption effective de programme de communication en matière de la PTME lors de la CPN.

? Spécifiques.

La première réponse nous permet de dire que les pratiques ou programmes adoptés par les prestataires de santé ne sont pas favorables à un possible changement de comportement en matière de la PTME. Aussi, nous pensons que les prestataires de santé ne s'impliquent pas effectivement dans les programmes PTME lors de la consultation, car ils n'ont pas une maîtrise du mécanisme de communication pour le changement de comportement en matière de la TME et la stratégie de communication adoptée par les centres de santé lors de la CPN, ne tient pas compte de l'environnement habituel des patientes.

VII. Objectifs

? Général.

L'objet que vise notre étude, est de proposer une stratégie de communication aux prestataires de santé, afin d'améliorer leur pratique en IEC/CCC/PTME lors de la CPN.

? Spécifiques.

Il s'agira de montrer l'impact positif de l'adoption d'une stratégie de communication dans la prévention de la TME, en proposant d'abord, une maquette de mise en oeuvre et l'implication effective d'une stratégie de communication aux prestataires de santé en matière de la PTME lors de la CPN. Puis, en mettant au coeur des séances CCC, un cadre d'échange entre les prestataires de santé et les patientes en vue de promouvoir l'adoption et le maintien des comportements sains par les mères infectées ou non, et prévenir de nouvelles infections du virus par la TME. Enfin, encourager les mères porteuses du VIH à s'impliquer activement dans la gestion de leur état de santé ainsi que celui de leur enfant.

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CADRE MÉTHODOLOGIQUE

I. Le terrain de recherche

Le sujet de notre étude mobilise un intérêt public depuis des années. Il fait objet d'étude et d'action au sein de toutes les couches socio-économiques, politiques et administratives des Etats. La Côte d'Ivoire en a fait une priorité en l'incluant dans les programmes de la CPN des centres de santé du pays.

Notre aire d'étude se concentre sur la ville de Bouake. Situé au centre du pays, la ville est traversée par un réseau ferroviaire, d'un axe routier reliant les autres régions de la nation et les pays limitrophes du nord. Grâce à ces différentes infrastructures, Bouaké fait l'objet d'échanges, de rencontres et d'abris de diverses couches socio-ethniques, politiques et économiques. Avec une population de plus de 695 milles habitants pour le département et environs 1,5 millions d'habitants avec toutes les localités agglomérées qui s'y rattachent, elle est la deuxième ville la plus peuplée du pays après Abidjan. Avec cette population, Bouaké n'est pas épargnée par la pandémie du VIH avec un taux sérologique «estimé à 3%de sa population en 2013 »41. La situation épidémiologique du pays a poussé les autorités sanitaires locales à intensifier les actions en matière de la prévention de la TME dans les centres de santé de la ville. Cette initiative a permis de dépister des nouveaux cas d'infections à VIH par la transmission verticale.

La direction départementale de la santé de Bouaké est composée de trois districts sanitaires (Bouaké -Nord, Bouaké -Sud et Bouaké Nord-Ouest). Dans le cadre de notre étude, nous prendrons en compte les districts sanitaires Bouaké sud et Bouaké Nord- Ouest pour la collecte des informations. Le Centre de Santé Urbain (CSU) de Nimbo fait partie du district sanitaire Bouaké Sud et les CSU de Belle- Ville et Sokoura et le centre PMI de Sokoura font partie du district sanitaire Bouaké Nord- Est. En outre, ces centres de santé adoptent une stratégie PTME lors de la CPN. Puisque ces centres sont plus proches des populations et sont facilement accessibles, ils sont beaucoup fréquentés par les femmes enceintes et

41EDS, PEPtalk, n° 22, Avril 2013

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les femmes en âge de procréer habitants les environs. Les derniers chiffres de cas dépistés à la PTME, allant de Janvier à Juin 2014 se présentent comme suit : CSU de Belle Ville 43 cas, centre de santé PMI Sokoura 13 cas, CSU Nimbo 22 cas, CSU Sokoura 22 cas. Par conséquent, ces sites représentent des cadres favorables pour une étude en PTME.

II. Description de l'échantillonnage et la taille de l'échantillon

Notre étude porte sur les pratiques communicationnelles du personnel de santé en matière de la prévention de la TME. À travers cette étude, nous visons encourager l'adoption ou le maintien de comportements sains par les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer porteuses ou non du VIH qui fréquentent les centres de santé. Pour atteindre cet objectif, nous mettrons l'accent sur le personnel de santé, notamment, celui chargé de la CPN en vue d'influencer les comportements jugés préjudiciables des mères enceintes pour l'adhésion de comportements sains. Il s'agit de mettre au centre de notre étude, le bien-être de la mère et son enfant à travers une stratégie de communication. Notre attention sera portée sur les infirmiers majors, les médecins, les sages femmes, les aides soignant(e)s, les pharmaciens(ne)s et les conseiller(e)s des ONG détachés dans les centres de santé. Bien évidemment, les femmes enceintes et les femmes en âge de procréer seront prises en compte par notre étude, dont elles sont les premières bénéficiaires.

De même, le choix de notre échantillon se fera sur le model quota sampling. Il s'agira pour nous, de faire un choix au sein de la population concernée par notre étude pour composer la population-mère. Ainsi, nous nous adresserons à deux aides soignantes de chacun des quatre centres de santé retenus pour notre échantillon. Elles sont sous la responsabilité de la sage-femme major du centre. Nous interrogerons aussi une sage femme et un infirmier major ou un médecin de chaque centre de santé retenu. Lors de la CPN, ce sont les sages-femmes qui font l'entretien individuel après la CCC de groupe. Elles sont assistées d'un conseiller communautaire en matière de la PTME. Ils sont originaires d'ONG locales. La population bénéficiaire sera représentative dans l'échantillon. Il s'agira

28

pour nous, de faire une causerie de groupe avec dix femmes enceintes de chaque centre venu pour la consultation. Il faut dire que nos entretiens seront précédés d'observation directe sur le terrain.

L'évaluation de notre échantillon se résume dans un tableau récapitulatif.

ECHANTILLON

TAILLE DE

L'ECHANTILLON

NOMBRE DE

CENTRES

TOTAL

Aide-soignante

02

04

08

Conseiller(e)s

01

04

04

Sages-femmes

01

04

04

Infirmier major/Médecins

01

04

04

ONG

01

01

01

Femmes enceintes

10

04

40

TOTAL

61

Tableau 1. Récapitulatif de l'échantillonnage.

III. Démarche de recherche

La démarche de recherche est une étape importante de nos travaux de recherche. Elle consiste en la planification et la préparation de notre terrain de collecte. Il s'agit pour nous, de préciser la démarche à suivre pour recueillir les données, les analyser, les interpréter et assortir notre document final. Cette démarche part nécessairement de l'obtention d'une attestation de recherche délivrée par le département et une autre par le Décanat de l'Unité de Formation et de Recherche (UFR).

Selon Serge Théophile B. et Véronique D(2005)42, il faut impérativement« définir l'axe de la recherche tout en l'inscrivant dans le domaine communicationnel »43. Ainsi, s'inspirant du traditionnel modèle mathématique de Claude SHANNON, ils proposent le schéma suivant :

Emetteur Message Récepteur.

43Serge Théophile BALIMA. et VERONIQUE D., Méthodologie de la recherche en science de l'information et de la communication, Ed. SANKOFA/ Ed. SIDWAYA, Ouagadougou, 2005, p.41

29

Ce schéma que nous propose Serge Théophile B., fait l'objet de plusieurs interprétations, parmi lesquelles, nous retiendrons celle de Jacques Durand. Selon cet auteur, « la communication bipolaire est une situation de communication qui met en relation deux éléments à savoir un émetteur et un récepteur par le biais d'un canal »44. Dans le domaine du livre, la communication se schématise comme suit : auteur-éditeur-lecteur. Ainsi, la lecture du schéma que propose Serge Théophile B. fait ressortir trois axes de recherches : les études portant sur la production, les études portant sur le message et les études portant sur le récepteur. Dans le cadre de notre étude, la question de départ nous oriente dans le choix de l'axe de recherche : celle de la production qui met l'accent sur l'émetteur du message.

D'où le personnel de santé en matière de la communication en PTME. Ainsi, notre regard sera porté sur les programmes des activités des centres de santé, la distribution des rôles et des tâches, la gestion du temps et le cahier de charge en matière de communication en PTME, les contraintes environnementales, économiques, socio culturelles, ethniques, et surtout la manière dont les actants de ce programme dans les centres de santé appréhendent leur rôle dans le dit programme. Il s'agira de mettre en exergue les attentes, les croyances, les valeurs, les réalités, les jugements, les rites, etc. Par ailleurs, il sied de dire que le programme IEC/CCC/PTME est un système de communication où tout se tient. Ainsi, la communication ne se réduirait pas uniquement à la production. Bien plus, elle prendra en compte la formulation et la transmission des messages, ainsi que la connaissance des récepteurs ; notamment leur pratique, leur représentation et leur évaluation.

Le choix de l'angle de la recherche connu, nous orienterons notre démarche. En effet, notre étude vise à répondre à la question suivante : Pourquoi, malgré toutes les actions menées depuis lors pour la prévention de la TME, de nouveaux cas d'infection sont dépistés dans nos centres de santé? Répondre à une telle préoccupation permet de faire de l'étude de type qualitatif notre support de collecte. Les études de type qualitatif consistent à partir d'une situation

44Jacques DURAND, op.cit., Ed. Dunod, Paris, 1981, P.33.

30

concrète, d'un comportement observable, d'une attitude particulière qui mérite la compréhension et non la démonstration. Elles permettent ainsi, de découvrir, de décrire, de reconnaitre, de nommer les constituants d'un phénomène et de les interpréter pour mieux les comprendre, déceler leur mal et proposer des comportements nouveaux pour le bien-être de la société.

IV. Description des techniques de collecte des informations.

Dans notre étude, nous nous intéresserons à l'aspect communicationnel du personnel de santé en matière de la TME. A ce niveau, la communication ne se réduit plus à la simple transmission d'information ou à l'éducation. Elle permet d'agir sur l'interlocuteur en vue d'emmener celui-ci à adopter ou maintenir des comportements souhaités. Dans ce sens, la communication devient un objet social.

À en croire Michel Lenet (1988), « l'homme, en s'exprimant, cherche à convaincre et à modifier les comportements, les connaissances et les opinions de son semblable. Lorsque ces modifications vont dans le sens d'un bien être-social, la communication est dite communication sociale. Elle répond de ce fait au besoin comportemental de l'homme et cherche à améliorer les habitudes individuelles ou collectives pour le bien-être social dans un environnement sain et sécurisé »45.

Dans l'optique de mieux étudier les comportements de notre échantillon, nous utiliserons la stratégie qualitative. La technique qualitative la mieux adaptée à notre étude est : l'étude de cas. Elle consiste à étudier les comportements de notre échantillon dont le choix limité est considéré comme significatif. Il ne s'agira pas pour nous d'étendre notre étude à un échantillon plus large et diversifié, mais un échantillon restreint car, le phénomène de la transmission périnatale est considéré comme un phénomène particulier qui nécessite une meilleure compréhension. Les principaux outils mobilisés pour cette étude de cas sont : l'observation, l'entretien et les sources documentaires.

L'observation, par ricochet, l'observation directe ou In situ, nous conduira à nous rendre sur le terrain de collecte durant une période définie, afin d'être en contact avec les réalités des comportements directement observables. Elle nous

45Michel LE NET, op.cit., Paris, No 4866, 1988, p.9.

31

facilite la constatation et la compréhension des comportements, des attitudes, les activités et les pratiques de notre échantillon. Elle s'effectuera dans les centres de santé prédéfinis dans notre étude. L'observation à elle seule ne suffit pas pour atteindre les résultats attendus. Nous nous référerons donc à l'entretien.

L'entretien est tout d'abord une collecte de discours. Il permet d'établir une relation de confiance et de collaboration avec l'échantillon en vue de susciter son adhésion au projet. L'entretien suppose une connaissance au préalable de l'échantillon. Il permet, de ce fait, d'accéder à ce que les personnes disent, pensent et attendent du projet. Il contribue aussi à déceler l'écart entre ce qui est dit, ce qu'on dit qu'on fait et ce qui est sensé être fait. L'entretien permet également de reformuler, de vérifier et de revenir sur certaines informations. Nos informations recueillies seront vérifiables grâce aux sources documentaires consultées. Ces sources documentaires sont disponibles sur les sites de collecte, dans les bibliothèques consultées ou sur Internet. Ce sont les rapports de colloque, les rapports d'activités, de fin de stage, de projet, les statistiques publiées par les centres de santé et les partenaires, les mémoires, etc. Nous utiliserons un carnet de note, un questionnaire, un formulaire de consentement, un enregistreur ou un appareil photo si nécessaire pour mieux conserver nos informations recueillies.

V. Description du déroulement de la collecte des données.

La description du déroulement de la collecte de données nous emmène à nous prononcer clairement sur le " comment procéder" pour avoir accès aux données. Dans notre étude de cas, nous commencerons par nous procurer une attestation de recherche du département et une autre du Décanat de l'UFR. Les autorisations obtenues, nous recenserons par la suite, les sites favorables et disponibles pour notre échantillon. Pour cette étude, nous nous adresseront au bureau local des structures suivantes :Health Alliance International (HAI), Fonds des Nations Unis pour la Population (UNFPA), Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), Elizabeth Glazer Pediatric Aids Foundation (EGPAF), Centre Solidarité d'Action Sociale (C. SAS), Centre Hospitalier Universitaire (CHU), Association Ivoirienne pour le Bien-être Familial (AIBEF), ONG Bouaké

32

Eveil, la Direction Régionale de la Santé, les Directions Centraux de la Santé, le Centre de Santé Urbain (CSU) de Sokoura, de Belle Ville et Nimbo et les centres PMI de Sokoura et Koko. L'accès aux centres PMI et CSU est conditionné par une autorisation du directeur régional de la santé (DRS) et celle du service PTME du Centre Hospitalier Universitaire(CHU) par le Directeur Médical et Scientifique (DMS). L'autorisation de Bouaké Eveil nous permet de bénéficier de la collaboration des conseillers de l'ONG dans les centres de santé.

Grâce à ces différentes autorisations, nous planifierons la collecte de données selon un programme dont une copie sera remise dans centre chaque site de collecte. Le processus s'établit comme suit :

? Semaine 1 :

Le premier jour de la semaine, nous procéderons à l'observation directe du personnel de santé et les femmes venues pour la CPN dans le CSU de Belle Ville. Elle durera toute la matinée. Dans l'après-midi, nous procéderons à un entretien avec une aide- soignante et un conseiller de l'ONG Bouaké Eveil. Le deuxième jour de la même semaine, le matin, nous profiterons du programme CCC du centre pour composer un focus groupe avec dix femmes enceintes venues pour la consultation, pour l'entretien direct. Le temps de la causerie sera fonction du calendrier dudit centre. Après l'entretien avec les femmes, nous aurons un entretien avec l'IDE ou le médecin dans une entrevue semi dirigée compte tenue de son cahier de charge. À l'après- midi, nous procéderons à un entretien avec une aide-soignante et une sage- femme. Le jour 3 de la semaine, nous consulterons les sources documentaires du centre dans la matinée. À l'après midi, nous ferons le point des notes prises durant les deux premiers jours.

Quant aux jours 4 et 5 de la semaine, nous ferons la collecte du CSU de Nimbo selon le processus du CSU de Belle Ville.

? Semaine 2

La semaine 2 sera réservée aux centres de Santé PMI de Sokoura et le Centre de Santé Urbain dudit quartier selon le processus adopté à la semaine 1.

· 33

Semaine 3

Le processus connaitra un changement concernant la semaine 3. Il s'agira, pour nous, de faire l'entretien direct avec un conseiller en PTME de l'ONG Bouaké Eveil dans le cadre nos travaux. Notre entretien portera sur le fonctionnement des activités des PVVIH en particulier dans le sens de la PTME.

· Semaine 4

La semaine 4 sera exclusivement réservée aux consultations des sources documentaires, afin de vérifier les données recueillies. Cette dernière semaine permettra d'aboutir à la phase d'analyse et d'interprétation des données.

VI. Description du plan d'analyse des données

La description du plan d'analyse correspond à la partie permettant d'expliquer comment nous allons procéder pour dégager les résultats du traitement des données recueillies. Elle permet de faire ressortir des différences significatives, les similitudes, les réponses aux questions de recherches, à la problématique et aux hypothèses. C'est en quelque sorte expliquer le cheminement qu'on utilisera pour analyser nos données en vue de répondre aux questions de la recherche et à vérifier les hypothèses.

L'analyse de données dans une étude qualitative commence et dure tout le long de la collecte de données. Dans le cas de notre étude, nous tenterons de répondre à un certain nombre de questions :

· De quoi avons-nous parlé pendant la collecte de données ?

· Qu'est ce qu'on peut retenir à priori ?

· Quels sont les éléments qui vont dans le sens de notre étude ?

· Quels sont les éléments qui s'y opposent ?

· Quel lien peut-on établir avec notre problématique ?

· Quels sont les éléments nouveaux à notre étude ?

La réponse à ces questions permet de faire le tri. En effectuant ce tri, nous allons regrouper les données selon les thèmes, les groupes de mots, les modes d'action, les liens entre les données. Ce travail nous permettra de mieux

34

comprendre les comportements et de les interpréter au cours des parties à suivre de notre étude.

VII. Difficultés et limites liées à la collecte

Durant notre étude, nous avons fait face à des difficultés liées à la collecte de données. Au niveau de la documentation au sein des centres de santé, elle n'existe presque plus à cause de la crise politico-militaire que notre pays a connu. Cette crise a détruit tous les documents existants d'alors. Les centres qui ont reprit leurs activités ne sont pas assez équipés. Dans la ville de Bouaké, l'on se réfère au Centre culturel Jacques AKA qui est en réhabilitation, à la bibliothèque du campus 1et quelques centres de santés et ONG qui conservent leurs rapports de projets et d'activités.

En ce qui concerne l'accès aux institutions, elle est quasi impossible. En effet, bien que nous ayons déposé les autorisations établies par le département et le Décanat de l'UFR, nos requêtes sont restées sans suite. Notamment à HAI, EGPAF, UNICEF, UNFPA. Concernant l'accès aux centres de santé PMI et CSU, nous avons pris attache avec la direction régionale de la santé pour une autorisation. La réponse qui tardait à venir, nous avons été obligés de réduire notre échantillonnage et négocié avec les médecins chefs ou les majors des centres de santé pour y avoir accès. Seuls les centres de santé urbaine de Belle-Ville, Nimbo, Sokoura et la PMI de Sokoura ont accepté de nous recevoir sans le retour de la DRS pour notre étude. Cependant, un obstacle est resté sans résolution : celui de l'absence d'uniforme exigé au personnel de santé. Le fait de ne pas porter la blouse, a créé des difficultés d'échanges avec les femmes venues pourla CPN. Pour résoudre cet obstacle, nous nous sommes fait aider des sages femmes qui, durant la CCC, ont échangé avec les mères enceintes suivant notre questionnaire. Notons, par ailleurs, que le programme des cours magistraux, des travaux dirigés et des examens n'ont pas aussi facilité l'exécution de notre calendrier d'étude et de recherche. Par conséquent, notre chronogramme a connu une légère modification, précisément au niveau des dates. Ce chronogramme est résumé dans un tableau ci-contre.

35

VIII. Calendrier de matérialisation de la recherche

 

ACTIVITES

 

15/01/14 Formulation de

03/02/14

17/03/14 Délimita-

04/04/14 Prise de

14/04/14

Formulation de la

24/06/14Constructi

ondu modèle

PHASE I

la question de

Organisation des lectures

des ouvrages de

tion du sujet

le terrain de collecte

contact avecproblématique,

des

d'analyse,

 

départ et

méthodologies et ouvrages

et de

pour autorisation

hypothèses et objectifs.

définition des

 

définition de la

relatifs à la PTME et le

l'échantillo

d'enquête et entretient

Point des lectures et

termes clés et

 

bibliographie

VIH/SIDA, prises de notes

nnage

avec les experts

concernant le sujet.

prises de notes (revue

critique de littérature)

analyse des

indicateurs

 

 

ACTIVITES

PHASE II

10/07/14

Observation et collecte de données

· Recadrage du sujet et du champ d'étude

· Sélection des outils de collectes

· Retour sur le terrain pour collecte de données par observation et questionnement

PHASSE III

25/08/14

Analyse des données

· Faire le tri et analyser les données recueillies

· Comparaison des résultats attendus et observés

· Analyse des écarts (justification de ce qui est dit et ce qui est fait)

 

36

ACTIVITES

 

20/09/14

PHASE IV

Conclusion et rédaction du document final

 

? Rappel de la démarche

 

? Présentation des résultats (nouvelles connaissances,

conséquences des pratiques, confirmation ou infirmation des hypothèses)

 

Retour sur le terrain de collecte vérification ou confirmation des résultats, puis rédaction du document final du mémoire

 

Tableau 2. Chronogramme de la collecte de données

37

PREMIÈRE PARTIE

38

CHAPITRE I : GÉNÉRALITE SUR LA PTME

I. Le concept de la PTME

La PTME désigne les programmes et interventions conçus pour réduire ou empêcher la transmission du virus du SIDA de la mère à l'enfant. On entend par Transmission du virus du SIDA de la Mère à l'Enfant (TME), la contamination du foetus ou de l'enfant par une mère infectée par le VIII. Ce programme vise, dès lors, l'enfant, la mère, le partenaire et la famille.

La PTME est un large programme qui englobe des activités mises en oeuvre en vue de prévenir la transmission verticale ou pédiatrique du VIH/SIDA. Cependant, d'où tirons-nous la notion de la PTME ?

I.1.Présentation de la PTME

Au lendemain de la XIIIe conférence internationale sur le VIH/SIDA en 2000 à Durban en Afrique du Sud, une session extraordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies s'est tenue en 2001. Les réflexions se sont axées sur les chiffres alarmants de porteurs du VIH dans le monde. Selon un rapport de l'OMS, on dénombrait en ce moment «42 millions de personnes vivantes avec le VIH dans le monde ».46 La tenue de cette Assemblée Générale extraordinaire a motivé le Secrétaire Général de l'ONU, monsieur KOFFI ANNAN à lancer un appel à une action contre le VIH/SIDA, notamment dans le cas de la réduction de la morbidité infantile et le fort taux de contamination de femmes.

Ainsi, « une initiative PTME - Plus a vu le jour en réponse à l'appel lancé par le Secrétaire Général de l'ONU en 2001 grâce à la Fondation Rockefeller »47. Celle-ci à réunit un groupe international de chercheurs, de cliniciens, de politiciens et de représentants des PVVIH en vue de concevoir un programme d'intervention dans les pays à faible revenu. En mettant l'accent sur la santé génésique, les réflexions furent orientées en fonction des programmes de prévention de la TME existants déjà. Un groupe de femmes VIH furent

46OMS, Ecole de Santé publique, Mailman de l'Université de Columbia, ISBN 92 4 259089 4 (Classification NLM: WC 503.2), 2004, op.cit., p.4.

47Idem, p.4.

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sélectionnées pour une prophylaxie en matière du VIH/SIDA. Grâce aux résultats remarquables durant cette phase d'étude, le programme PTME-Plus fut lancé en 2002.Ce sont 12 sites en Afrique et en Asie qui furent sélectionnés pour une expérimentation. Ces sites furent choisis à cause de leur fort taux de contamination enregistré. Le but de ce programme visait à réduire le taux de morbidité et de la transmission pédiatrique dans les pays à faible revenu.

I.2.La politique PTME en Côte D'Ivoire

La Côte d'Ivoire qui avait déjà adopté un programme PTME depuis 1999, fut retenue dans ce programme pilote. En effet, « en 1999, on dénombrait 610 000 à 910 000 cas de porteurs du VIH en Côte d'Ivoire, soit un taux de prévalence de 5,2% de la population atteinte avec environ 320 000 enfants affectés ou infectés »48, selon un rapport de la fondation Glaxon Smith Kline parut le 12 Mai 2003. Cette situation a motivé le gouvernement ivoirien à entreprendre des démarches visant à lutter contre la pandémie du VIH. Cependant, après la contamination par voie sexuelle, la transmission verticale est le second mode d'infection à VIH dans notre pays. En effet, « ce sont 25 à 30% des femmes enceintes en Côte d'Ivoire qui sont atteintes du VIH/SIDA en dehors de toute intervention »49. C'est pour cette raison que l'Etat ivoirien a adopté depuis 1999 au centre de PMI de Yopougon - Attié, un programme pilote de la PTME.

Ce programme de trois ans s'est soldé par des résultats satisfaisants avec la réduction du nombre d'infection. Sur la période considérée, « 22 466 tests ont été effectués et 18 116 femmes sont venues chercher leur résultat. Parmi les 1 829 femmes séropositives à qui l'intervention de la PTME a été proposée, 667 ont bénéficié du régime court AZT. Le taux de transmission à 18 mois est de 16,2 %. Par ailleurs 69 mères et 28 enfants éligibles au traitement ARV ont été mis sous trithérapie ».50L'État ivoirien a donc décidé d'étendre ce programme à tous les centres de santé prénatale de l'intérieur du pays. Notre pays compte à ce jour 80 à

48Fondation Glaxon Smith Kline , La lettre, de la parut le 12 Mai 2003

49ONUSIDA, Le SIDA en chiffre, J571/1/F,2013, p. 1.

50 Médecine Tropicale, Evaluation d'un programme de prévention de la transmission mère-enfant

du VIH à Abidjan (Côte d'Ivoire/1999-2002) 2006
· 66
· 1

40

90 centres de santé prénatale dans les 19 régions sanitaires ayant adopté un programme PTME.

I. 3. La persistance épidémiologique de la TME en Côte D'Ivoire

Selon un rapport de l'OMS, « en 2013, 28,6 millions de PVVIH étaient éligibles à un traitement dans le monde. Grâce au programme de la PTME, 62 à 80% des femmes enceintes dépistées positives étaient sous ARV.

Par ailleurs, seuls 34% des PVVIH, soit 28,6 millions de PVVIH vivaient dans les pays à faibles revenu »51. En Côte D'Ivoire, l'option adoptée est l'option B. Il s'agit pour cette stratégie de prévenir la TME en mettant la femme enceinte dépistée positive sous ARV. Elle n'est éligible à un traitement ARV que, lorsque son taux de comptage des cellules T4(CD4) est élevé. Bien que le taux de prévalence de la transmission périnatale ait connu une réduction considérable à partir de 2001, grâce à l'insertion du programme PTME dans les centres santé prénatale sur l'étendu du territoire du pays, la TME persiste avec la découverte de nouveaux cas d'infections. Selon l'EDS+, « la prévalence chez les femmes en Côte D'Ivoire est passée de 6,4% à 4,6% en 2012.A Bouaké, dans la région du Centre, le taux de prévalence est estimé à 3% de sa population »52. La figure ci-dessous présente le taux de prévalence par région en Côte D'Ivoire selon un rapport de l'EDS+ en 2012.

Figure 1. Prévalence du VIH selon l'âge et le sexe en Côte D'Ivoire.(Source PEPFAR 2013)

51UNAIDS,op.cit.,sida, 2013, p.6. 52EDS, op. cit., n° 22, Avril 2013

41

II. Organisation du programme PTME

La PTME est un programme qui vise la prévention de l'infection du VIH d'une mère infectée à son enfant. Elle est la principale cause de contamination des enfants de moins de 15 ans. En effet, en l'absence d'un traitement ARV, ce sont 25 -30% des mères infectées en Afrique qui sont susceptibles de contaminer leurs enfants. Il est impérieux que nous étudions les modes de contaminations.

II.1. Les modes de contamination en PTME

On ne connaît pas avec précision les mécanismes de TME ou transmission verticale. Même si l'exposition du foetus au VIH est assez fréquente, elle n'entraine pas toujours une contamination. En Afrique, c'est, par sa fréquence, le deuxième mode de transmission. Par ailleurs, l'OMS considère que le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant (proportion du nombre d'enfants infectés par rapport au nombre d'enfants nés de mère séropositive) est en Afrique de 35%sans intervention. Cette transmission se fait par trois voies, à savoir : ascendante, transplacentaire et orale.

II.1.1. Transmission du VIH par voie ascendante (in utero)

On parle de transmission par voie ascendante ou transmission qui se fait pendant la grossesse. La transmission par voie ascendante peut avoir lieu à travers les muqueuses du foetus et du nouveau-né lors d'une exposition par voie ascendante, ou lors de son passage par voie génitale. La présence de virus dans ce compartiment est variable selon les patientes. Elle est considérablement réduite sous traitement antirétroviral. En Afrique, sans intervention 10 % des enfants sont contaminés dans les dernières semaines de la grossesse.

II.1.2. Transmission du VIH par voie transplacentaire (péri-

partum)

Le placenta constitue une barrière active contre le passage du virus.

42

La transmission trans-placentaire ou la contamination, pendant le travail ou l'accouchement, peut se faire selon divers mécanismes : l'infection du trophoblaste53 (exceptionnelle), le passage des cellules infectées ou des particules virales à travers la barrière trophoblastique et surtout la micro transfusion lors de l'accouchement. En outre, les lésions placentaires favorisent le passage du virus par voie hématogène54. Seuls 15% des enfants infectés par le VIH en Afrique se fait lors de l'accouchement lorsque la mère n'est pas mise sous ARV durant la période de la grossesse.

II.1. 3. Transmission du VIH par voie orale (post- partum)

La transmission par voie orale ou transmission post-natale est causée par l'allaitement maternel à partir d'une mère infectée par le VIH. Le risque de cette transmission augmente avec l'évolution de la maladie chez la mère, la durée et les modalités de l'allaitement (artificiel ou naturel). Pendant l'allaitement, le virus peut se transmettre par les lésions des seins de la mère infectée ou par le lait maternel lorsque celle- ci n'est pas mise sous traitement. Si une mère infectée n'est pas mise sous ARV, les risques de contamination en Afrique sont de 10%.

II.2. Le déroulement du programme de la PTME

Depuis sa conception, la PTME a été considérée comme une activité des services sanitaires en faveur de la femme et de l'enfant. Elle est, par conséquent, un programme dynamique qui prend en compte toutes les étapes de la santé de la mère et de l'enfant de la grossesse à la période néo-natale. Au sein des services de santé génésique (SSG), la PTME est pratiquée pendant les différentes activités liées à la CPN.

II.2.1. L'accueil

L'accueil est la première étape de la CPN. Elle est assurée généralement par les aides soignantes (AS) et les stagiaires. L'accueil consiste à renseigner la sage femme sur la patiente venue pour la CPN. Les AS prennent les constantes et

53Trophoblaste : Couche périphérique de l'oeuf fécondé permettant son implantation dans l'utérus et riche en matière nutritives.

54Hématogène : Qui dépend du sang, est dû à la circulation sanguine.

43

fournissent les renseignements sur la température, le poids et la taille. Elles renseignent aussi sur l'âge de la grossesse grâce au test. Les femmes venues pour la première CPN prennent un carnet de santé pour le suivi de la grossesse et la santé du futur bébé. Après la prise des constantes, la femme enceinte va pour la causerie de groupe (CCC).

3. Mètre 4. Balance

1. Carnet de santé 2. Thermomètre

Figure2. Les outils nécessaires à la prise de constantes à l'accueil

II.2.2. La Causerie CCC

La causerie est une séance de CCC en vue du bien-être de la femme enceinte et de son bébé. Elle est la deuxième étape à franchir selon le programme de la CPN. La causerie CCC se fait de deux manières : la causerie collective et la causerie individuelle.

II.2.2.1. La causerie collective

Au sein de la section femme-enfant, la causerie de groupe CCC est exclusivement réservée à la sage femme. Il s'agit, pour celle-ci, d'entretenir les femmes enceintes venues pour la CPN sur les pratiques favorables ou non au bon fonctionnement de la grossesse et prévenir d'éventuels risques lors de l'accouchement.

Pour mener à bien sa causerie de groupe, la sage femme a recourt à un guide CCC qui contient une trentaine de modules, une boîte à images, le zizi en bois, le

44

préservatif, etc. La sage femme entretient toutes les femmes sur des thèmes portant sur les pratiques sanitaires, d'hygiène et alimentaire que doivent observer les femmes enceintes pour maintenir leur santé en bonne état et protéger la santé de leur bébé. La causerie de groupe dure une trentaine de minutes et prend toujours fin avec la PTME. Pour les femmes venues pour leur première consultation, la sage femme les oriente vers les conseillères pour le test de dépistage du VIH/SIDA. Les autres femmes vont pour la CPN, où elles bénéficient d'une causerie individuelle.

II.2.2.2. La causerie individuelle

La causerie individuelle vient en appoint à la causerie de groupe. Elle est faite par les conseillères ou les sages femmes en fonction de l'organisation du centre. A ce niveau, les femmes enceintes venues pour la CPN sont orientées en fonction de deux cas de figures : celles venues pour la première consultation et celles qui ont déjà fait plus d'une consultation.

? Premier cas de figure.

Ce premier cas prend en compte les femmes enceintes qui ont déjà fait plus d'une CPN et le test de dépistage du VIH. Elles sont directement reçues en consultation par la sage femme. Celle-ci, à travers un entretien individuel, revient sur les pratiques à observer pour la bonne progression de la grossesse et indique comment préparer l'accouchement dans un cadre paisible et sain. Puis, elle procède à la CPN proprement dite.

? Deuxième cas de figure.

Il s'agit des femmes venues pour la première CPN. Celles-ci sont entretenues individuellement par la conseillère sur le SIDA. Le test de dépistage est proposé en vue de définir le statut sérologique de la femme enceinte. Celles qui acceptent, le test rapide est fait. Pour celles qui refusent (cas rare, car la stratégie adoptée est la stratégie opt-out), la conseillère rappel qu'elles pourront le faire au prochain rendez-vous. Pour les femmes venues à la troisième consultation, la conseillère revient sur les comportements à maintenir et ceux à modifier et refait le test de dépistage pour le contrôle.

45

Après la causerie, la conseillère procède au test et invite les femmes enceintes à encourager leur conjoint à faire le test de dépistage pour le bien-être de la famille, puis elles vont pour la CPN.

II.3. Le test de dépistage du VIH/SIDA

Le test de dépistage permet de définir le statut sérologique de la mère. Le caractère du test évolue en fonction du nombre du test et de l'âge du patient. Pour le programme de la PTME, deux types de test sont prévus : le test rapide et le contrôle.

II.3.1. Le test rapide

Il est simple et pratique. Le test rapide est proposé aux patients pour leur premier test de dépistage du VIH. Dans le cadre de la PTME, les femmes venues pour leur première CPN font le test rapide pour déterminer leur statut sérologique. Le personnel en charge dépend de l'organisation du centre. Ainsi, la sage femme ou la conseillère reçoit les femmes enceintes après la causerie de groupe pour un entretien individuel. Elle les renseigne sur le VIH/SIDA et propose le test de dépistage. Les femmes qui acceptent sont soumises au test rapide et le résultat est donné systématiquement. Après le test, la femme enceinte est orientée en fonction du résultat de son test de dépistage.

Lorsque le test est négatif, la conseillère encourage la femme enceinte à maintenir les comportements favorables à la protection contre le virus et encourage la femme enceinte à inviter son conjoint à faire le test. Lorsque le test est positif, un prélèvement est fait pour le bilan initial en vue de déterminer le taux de CD4. La femme est enrôlée pour la prise en charge. La conseillère programme un rendez-vous et ouvre un dossier pour la PEC de la femme dépistée. Puis la femme va pour la CPN.

II.3.2. Le test de contrôle

Le contrôle est nécessaire lorsque le premier test est positif. Il s'agit, pour le contrôle, de confirmer le résultat du test antérieur, qui lui, est considéré comme très sensible. On peut procéder par un test rapide ou par prélèvement pour

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l'analyse du sang par les tubes prévus pour l'occasion. A ce niveau, le résultat peut prendre un peu de temps. Un rendez- vous est donc fixé pour le bilan initial en vue de déterminer le taux de CD4 et envisager la mesure à suivre afin de mettre la mère et son enfant en dehors de tout danger.

1. STAT-PAK ou test rapide 2. Tubes de prélèvement

Figure 3. Kit pour le test de dépistage du VIH/SIDA

II.4. La CPN

La Consultation Prénatale (CPN) est considérée comme une activité primordiale pour la sage femme. Il s'agit, pour la sage femme, de s'assurer du bon fonctionnement de la grossesse en vue de prévenir d'éventuels obstacles liés à la santé de la mère et de l'enfant à venir. La CPN fait appel à l'implication de la femme enceinte, car elle joue un rôle important dans le bon fonctionnement de la grossesse. C'est pour cette raison que la sage femme s'attèle à entretenir les femmes enceintes avant toute consultation sur les conseils d'usage, vérifie l'effectivité des examens et de l'échographie, du statut sérologique, de la prise de la SP et le bon l'usage habituelle et continuelle de la moustiquaire imprégnée, les pratiques d'hygiène et le respect des rendez-vous et des vaccins, etc.

La CPN est le moyen privilégié pour prévenir tout risque probable et permet de définir les mesures à prendre pour garantir un accouchement en sécurité. Elle aide également la mère à préparer la venue de son enfant. La consultation est admise pour les grossesses âgées de plus de trois mois et demi, soit à partir de la 14e SA (semaine d'aménorrhée) et elle est renouvelable chaque mois jusqu'à l'accouchement. La femme enceinte à droit entre quatre et six (4-6) rendez-vous avant l'accouchement.

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CHAPITRE II : LE SUIVI EN PTME

I. La prophylaxie du VIH/SIDA en PTME

La prophylaxie du VIH/SIDA consiste à mettre la personne infectée par le virus sous traitement antirétroviraux ARV ou AZT (Lamivudine) pour une durée déterminée. Aucun traitement ne s'est encore avéré efficace contre le VIH. Les ARV et les AZT s'emblent pouvoir soulager le porteur du virus. Dans le programme de la PTME, la mère infectée et son enfant sont les cibles principales de la prophylaxie du VIH. Par ailleurs, le traitement est prescrit en fonction du taux de lymphocytes CD4 de la personne infectée.

I.1. La prise en charge d'une mère infectée en PTME

Selon un rapport de l'ONUSIDA (2013), « seules 62% des femmes enceintes vivantes avec le VIH dans les pays à faible revenu ont bénéficié d'un traitement ARV en vue de prévenir de nouvelles infections chez les enfants en 2012 ».55

En effet, ce chiffre est encourageant vis-à-vis des chiffres des années ultérieures. Grâce à la mise sous traitement des femmes enceintes infectées par le VIH, les risques de contamination des nouveaux nés ont connu une véritable chute allant jusqu'à de 5%. Selon le circuit de la PTME, le mode de traitement est prescrit en fonction du taux de lymphocytes CD4 et la durée du traitement aussi en dépend.

I.1.1. Taux de lymphocytesCD4 élevé

On parle de taux de lymphocytes élevé lorsque le taux de CD4 est supérieur ou égal à 350 cellules par millimètres cube (CD4= 350mm3). Dans un tel cas, la femme enceinte infectée est éligible au traitement antirétroviral (TARV). Elle est, par conséquent, mise sous TARV automatiquement sur la prescription du médecin sans attendre le bilan initial. La durée du traitement est indéterminée à cause de son fort taux de CD4.

55ONUSIDA, op.cit.J571/1/F, 2013, p.6.

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Pendant la période de la grossesse, généralement à partir de la 28e SA, la femme enceinte infectée par le VIH/SIDA est mise sous traitement AZT 150 milligrammes, 3TC (Zidovudine) 150 milligrammes et Efavirenz 600 milligrammes jusqu'au début du travail.

Pendant le travail, elle reçoit une prise unique AZT 300 milligrammes (2 comprimés), la NVP (Nevirapine) 200 milligrammes (1 comprimé) et la 3TC (2 comprimés) en vue de réduire les risques de contamination. En effet, les risques de contamination pédiatrique sont plus fréquents pendant l'accouchement.

Après l'accouchement, la mère infectée continue la prophylaxie avec l'AZT, la 3TC et Efavirenz pendant toute la période de l'allaitement exclusif. La durée de l'allaitement dépend de la mère. Il est conseillé d'aller au-delà des 24 semaines après la naissance de l'enfant. Dès que la mère décide d'arrêter l'allaitement, elle arrête aussitôt la prise d'Efavirenz. Puis, elle continue la prise de l'AZT et la 3TC pendant dix jours.

Après l'arrêt provisoire de la prophylaxie, la mère fait un contrôle du taux de CD4. Si le taux est supérieur ou égal à 350 cellules par millimètre cube, la mère continue la prophylaxie de l'AZT et la 3TC. Elle est soumise à un prélèvement chaque six mois pour vérifier son taux de CD4 jusqu'à ce qu'il soit inferieur à 350 cellules millimètre cube. À partir de cet instant, elle est mise sous TARV à vie.

I.1.2. Taux faible de CD4

On parle de taux faible, lorsque le taux de lymphocytes CD4 est inferieur à 350 cellules par millimètre cube. Lorsque le taux de CD4 est bas, la personne infectée n'est pas éligible à un TARV. Cependant, selon le protocole PTME, toute femme enceinte dépistée positive au VIH/SIDA est mise sous prophylaxie ARV sans attendre les résultats du bilan initial. C'est la phase B+

En effet, le traitement des mères ayant le taux de CD4 bas réduit à 75% les risques de contamination de leurs enfants. Ainsi, le traitement précoce peut commencer à partir de la 14e SA ou le plus vite que possible. Le traitement d'une mère infectée ayant un taux de CD4 bas, est une prophylaxie qui permet de prévenir la TME et améliore la santé de la mère et son enfant. Dans le circuit de

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la PTME, c'est le médecin qui se charge d'enrôler la femme enceinte dépistée positive au VIH et la met sous traitement. Le taux de CD4 est déterminé grâce à la PIMA.

Figure 4. Pima CD4 pour le taux de CD4

I.2. La PTME d'un enfant né d'une mère infectée

La PTME est le mécanisme le plus efficace qui contribue à la réduction de risques d'infection du virus de la mère à son enfant. Lorsqu'une femme enceinte est dépistée positive au VIH, elle est mise systématiquement sous TARV quelque soit son taux de CD4 et l'âge de la grossesse. Cette stratégie permet, non seulement de prévenir la TME, mais aussi de traiter la mère infectée et son enfant. Pendant la grossesse, c'est la mère qui subit la prophylaxie. L'enfant né d'une mère infectée par le virus est mis sous ARV dès sa naissance.

I.2.1. La prophylaxie de l'enfant à l'accouchement

Les risques de contamination du VIH de la mère à son enfant étant élevés pendant le travail, l'enfant né d'une mère infectée par le VIH reçoit dès la sixième heure de sa naissance ou, au plus tard dans les soixante douze heures qui suivent sa naissance, 1,2 millimètre de NVP sirop. La NVP à la naissance est donnée en prise unique. Elle permet de réduire les risques de contamination de l'enfant. Après la NVP à la naissance, l'enfant est provisoirement mis sous prophylaxie.

I.2.2. Pendant l'allaitement

Après la naissance, l'enfant né d'une mère infectée par le VIH est nourri à l'allaitement exclusif. La durée de l'allaitement dépend de la mère. Il est

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cependant conseillé d'aller au delà de 24 semaines après la naissance de l'enfant. En vue de mettre l'enfant à l'abri de toute contamination du virus pendant l'allaitement, l'enfant reçoit chaque matin à huit heures et le soir à vingt heures, une dose de 0,6 millilitre d'AZT sirop. Le traitement dure sept jours. A la fin des sept jours, l'enfant arrête le traitement et est nourrit par l'allaitement exclusif en attendant la PCR.

I.2.3. La PCR

La PCR (Polymerase Chain Reaction) est une analyse qui permet de segmenter l'ADN en vue de chercher à repérer un gène particulier dans un génome entier composé de plusieurs centaines de millier de gènes.

Pour la PTME, la PCR est le test de dépistage d'un enfant né d'une mère infectée par le VIH. Elle a lieu six semaines après la naissance, suite à une semaine de prophylaxie subie par l'enfant. La PCR consiste à marquer le support d'analyse, du sang des orteils de l'enfant. Les résultats de l'analyse durent un mois à cause de l'insuffisance de laboratoires. Quand la PCR est faite, les mesures à prendre sont dépendantes du statut sérologique de l'enfant.

Lorsque le test est négatif, l'enfant arrête le traitement de la NVP et est nourri à l'allaitement exclusif. Quant à la mère, elle continue sa prophylaxie Lorsque le test est positif (cas rare si la prophylaxie a été bien respectée par

la mère), l'enfant est mis sous prophylaxie ARV.

Figure 5. KIT pour la PCR d'un enfant né d'une mère VVIH

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I.3. La politique de distribution des ARV

La politique de distribution des ARV dans les centres SSG vise à couvrir le maximum de centres exerçant en PTME en vue de fournir les ARV au moment opportun aux mères VVIII. Pour ce fait, le problème d'accessibilité s'avère une inquiétude majeure. Selon les nouvelles recommandations de l'OMS, toutes les femmes enceintes infectées par le virus doivent avoir accès aux soins.

Pour rester dans cette dynamique, les femmes enceintes infectées par le VIII bénéficient des ARV chaque mois. A chaque rendez-vous, le médecin ou la conseillère les entretient individuellement. Les causeries portent sur leur état de santé, leur rapport avec leur milieu de vie et le respect des prescriptions concernant la prise des ARV. Après l'entretien, la conseillère ou le médecin prend le poids des femmes enceintes VVIII et leur fournit la dose d'ARV pour le mois. Un rendez-vous est fixé à la fin de chaque causerie. Cependant, les femmes enceintes infectées peuvent se rendre à tout moment au centre de santé si elles suspectent un mal quelconque.

II. Le mécanisme de communication en PTME

La PTME est un programme qui vise un changement de comportement de ses acteurs dans le but de réduire au maximum le taux de contamination de la mère à l'enfant, garantir une survie de celle-ci et mettre son enfant à l'abri de tout danger. La communication s'avère un outil indispensable dans la réalisation d'un tel projet.

Pour mener à bien le programme de la PTME, une organisation est mise en place. Elle permet de maintenir le contact avec les mères VVIII.

II.1. Le suivi des mères infectées par le VIH/SIDA

Selon les nouvelles recommandations de l'OMS, « lorsqu'une femme enceinte est dépistée positive au VIH/SIDA, elle est automatiquement mise sous TARV quelque soit son taux de CD4 »56. C'est la phase B+. Ainsi, la prise en

56OMS, Nouvelles recommandations, http://www.who.int/hiv .consulté le 11/02/2014 à 13hr 30

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charge précoce d'une femme enceinte VVIH rentre dans le cadre d'un programme de suivi qui part de la grossesse jusqu'à ce que l'enfant sorte du programme de la PTME. La prise en charge (PEC) et le suivi de la mère infectée permettent de suivre son taux de CD4, l'évolution de sa santé, son approvisionnement en ARV et surtout le respect des rendez-vous de consultations et de CPN. Il s'agit, pour le médecin ou la conseillère, de veiller à la prise effective des ARV et le suivi du traitement. A chaque rendez-vous, le médecin ou la conseillère l'entretient sur son état de santé et fixe toujours un autre rendez-vous.

Dans le programme de suivi, la femme enceinte infectée par le VIH doit se rendre, une fois par mois, au centre de santé pour sa consultation et le contrôle de son taux de CD4. A chaque rendez-vous, le médecin ou la conseillère l'entretient sur son état de santé et l'évolution de la grossesse avant de fixer un autre rendezvous.

Dans un souci de renforcer les liens avec les mères VVIH et mieux parfaire la collaboration, des visites à domiciles (VAD) sont organisées chez elles avec leur accord. Ces visites permettent au corps médical de s'imprégner des réalités de vie des mères infectées, en vue de les aider à mieux surmonter les épreuves. Par ailleurs, lorsqu'une femme enceinte VVIH manque son rendez-vous, la conseillère ou le médecin entre en contact avec elle pour avoir des explications. Le maintien du contact étant important dans le suivi en PTME, le personnel de santé renforce les rendez-vous d'entretien et les VAD par le groupe de soutien.

II.2. Le groupe de soutien en PTME

Le groupe de soutien est une politique de communication mise en place afin de rapprocher les mères VVIH les unes des autres et de maintenir le contact avec les structures de santé. Le groupe de soutien réunit les femmes dépistées positives au VIH/SIDA par la PTME une fois chaque mois. Ainsi, à chaque rencontre du groupe de soutien, les femmes échangent leur expérience de vie dans leur environnement avec le virus. Il s'agit, pour les participantes, d'exprimer leurs craintes, les difficultés qu'elles rencontrent et les moyens utilisés pour y remédier. Cet échange d'expérience permet aux unes et aux autres de surmonter leur crainte,

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leur peur, leur stress, d'accepter leur statut sérologique et d'entretenir leur santé. Le groupe de soutien est dirigé par la conseillère sous les directives du médecin. Aussi, pour motiver les mères VVIH à s'intéresser à ce groupe, des mesures d'accompagnement sont mises en oeuvre.

II.3. Les mesures d'accompagnement en PTME

Dans le souci de motiver les mères VVIH à mieux prendre leur vie en charge, des mesures d'accompagnement sont mises en oeuvre par le programme de la PTME.

Concernant le groupe de soutien, à chaque rencontre, chacune des femmes VVIH bénéficie de vivres, de non vivre et une prime de transport. Quant à la CPN, les femmes enceintes dépistées positives au VIH/SIDA reçoivent à chaque consultation, des vivres et des non vivres. Il en est de même pour l'accouchement.

Notons également que, pour amener les mères VVIH à être autonome, des ONG locales initient des projets d'activités génératrices de revenus (AGR).

Toutes ces mesures sont mises en oeuvre afin d'amener les femmes enceintes VVIH et les mères infectées par le virus à accepter leur statut sérologique et à entretenir leur santé. Il s'agit, pour ces initiatives, de maintenir ces femmes en vie et garantir une vie saine pour leurs enfants.

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DEUXIÈME PARTIE

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INTRODUCTION

La deuxième partie de notre travail porte sur les données recueillies et les analyses de ces données. Nous avons identifié d'abord, les facteurs liés à la problématique. Ensuite, nous avons fait une analyse des données recueillies. Et enfin, nous les avons interprétés afin de mieux comprendre les raisons qui expliquent les comportements observés lors de notre étude. Notons que notre analyse tient compte de la théorie du changement social et celle des IEC en vue de mieux comprendre les raisons des comportements d'acteurs de notre étude. À travers l'étude des comportements des populations cibles, nous proposerons, par la suite, une maquette IEC en vue de remédier aux comportements jugés défavorables à la prévention de la TME au sein des centres de santé prénatale. Il est à noter que dans cette partie, les données ont été analysées par le logiciel Microsoft 2007.

CHAPITRE I : LE SYSTÈME SANITAIRE DE LA PTME

Depuis 2009, la Côte D'Ivoire a réalisé d'énormes progrès dans la prévention de la TME du VIH/SIDA. En effet, la politique de prévention de la transmission pédiatrique mise en oeuvre par les autorités politiques, administratives et sanitaires a consisté à étendre les prestations en PTME à tous les centres de santé prénatale du pays. Par cet acte, le pays a réaffirmé son engagement à réaliser les OMD, notamment dans le domaine de la transmission verticale en signant la Déclaration de 2011.

À travers à son Plan Stratégique National 2011- 2015 de lutte contre le VIH/SIDA, l'État envisage mettre le pays sur une relance économique. Il s'agit, pour ce programme, d'envisager le développement durable et la croissance au lendemain de la crise poste électorale qu'a connu notre pays.

Grâce à cet engagement des autorités dans la riposte au taux élevé de la TME, presque « toutes les 20 régions sanitaires et les 79 districts sanitaires offraient des services en PTME. Ce sont donc 633 parmi les 1 283 sites de CPN qui offrent des services en PTME et 89410 sites de PEC qui étaient ouverts aux

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populations en2011 »57. Par ailleurs, nombreux sont les facteurs qui sont liés à la réalisation des objectifs visés dans le domaine de la TME dans les centres de santé prénatale par les autorités politiques, administratives et sanitaires.

I. Organisation du système sanitaire en PTME

Le système sanitaire, en matière de la PTME, est composé de différents services. Bien qu'autonomes, ces services interagissent et visent des objectifs similaires. Les cibles et les méthodes utilisées sont identiques pour la plupart des programmes. Cependant, la structuration au sein des centres diffère d'un centre à un autre en fonction du personnel disponible. Nous présentons le système sanitaire en PTME à deux niveaux : au niveau interne et au niveau externe.

I. 1. Au niveau interne

Le fonctionnement des centres de santé prénatale joue un rôle important dans l'application des programmes de prévention de la transmission verticale. Au niveau interne des centres de santé prénatale, deux facteurs sont à prendre en compte : la structuration du système et la repartions des tâches.

I.1.1. La structuration des centres de santé prénatale

Suite à l'insertion de la PTME dans les centres de santé prénatale, les activités au sein de ces centres ont subi une légère modification. En dehors de la CPN, la PTME a engendré la mise sur pied de la CCC collective et individuelle, le dépistage volontaire du VIH/SIDA et la prise en charge des femmes enceintes VVIH ainsi que leurs enfants.

Avec l'arrivée de ces nouvelles activités, les centres de santé prénatal ont été séparés en deux services : la section dispensaire et la section femme enfant.

57Conseil National de Lutte contre le SIDA, Rapport National GARP Côte D'Ivoire, Abidjan, Mars 2012, p.25

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I.1.1.1. La section dispensaire

La section dispensaire offre des prestations à toutes les catégories de la population. Il appartient à la section dispensaire de répondre aux soins de première nécessité des populations, notamment les pansements, le test et traitement du paludisme, la vaccination, le traitement de la fièvre, la vaccination contre la poliomyélite et bien d'autres services. Les patients sont traités et regagnent leurs domiciles après le traitement. L'hospitalisation n'est nécessaire que si le cas du patient en nécessite. Lorsque le mal du patient est d'une grande envergure, il est orienté au CHU pour des soins intenses. La section dispensaire abrite des infirmier(e)s et des AS.

I.1.1.2. La section femme - enfant

La section femme - enfant est exclusivement chargée de la santé de la femme enceinte et de son enfant, la femme en âge de procréer, ainsi que la nourrice et son bébé. Il s'agit, pour le personnel, de cette section, de veiller au bon déroulement de la grossesse, de garantir un accouchement sans risque et de faire le suivi de la santé de la mère et son bébé durant la période post natale. Il s'agit, pour cette section, de faire le test de grossesse, l'éducation au planning familial, la CPN, l'éducation à l'hygiène corporelle et l'adoption des pratiques favorables à la santé de la mère et de son enfant. La section femme - enfant veille aussi au respect des rendez- vous et différents vaccins nécessaires pour la santé de la mère et de son bébé. Cette section est gérée par les sages femmes et les aides soignant(e)s.

I.1.1.3. Les services rattachés

En plus de la section dispensaire et femme - enfant, les centres de santé prénatales offrent des services en conseil de dépistage de la tuberculose (CDT) et le conseil de dépistage volontaire du VIH/SIDA (CDV). Concernant le CDV, il est à préciser que ce service intervient au sein du dispensaire et de la section femme - enfant dans le sens de la sensibilisation au test de dépistage du VIH/SIDA et la prise en charge des cas infectés par le VIH.

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Notons aussi que dans la politique de proximité, les centres de santé prénatale disposent d'une pharmacie. Celle-ci permet de faciliter l'accès aux médicaments nécessaires pour le traitement des patients. Cependant, sa capacité à couvrir tous les besoins des patients reste faible.

En ce qui concerne les salles de consultation, d'hospitalisation et d'accouchement pour la section femme-enfant, elles sont équipées de lits individuels. Bien que la structure interne des centres de santé prénatale ait des points de ressemblance en commun, elle diffère parfois d'un centre à un autre. Cette distinction est souvent due à l'exploitation de l'espace du centre de santé.

I.1.2. La répartition des tâches dans le programme de le PTME

La responsabilité du personnel médical et paramédical de la section femme - enfant impacte énormément le programme de la PTME. Pour garantir un service de qualité et contribuer à la réalisation des objectifs de la prévention de la TME, les responsabilités du programme sont reparties en fonction de la qualification et la disponibilité du personnel.

I.1.2.1. Le médecin chef

Au sein du centre de santé, le médecin chef est le premier responsable du centre. Dans le programme de la PTME, il coordonne les activités et se charge de définir le type de traitement que doit subir les femmes enceintes VVIH et la prophylaxie d'un enfant né d'une mère infectée par le VIH/SIDA. Ainsi, il gère la PEC et veille au bon déroulement de ce programme. Le médecin chef prend une part active aux rencontres du groupe de soutien des PVVIH. C'est d'ailleurs lui qui en est l'animateur principal.

I.1.2.2. Les sages femmes

Les sages femmes, avec à leur tête la sage femme major, s'occupent de la CPN. Cependant, chaque matin avant la consultation, une sage- femme dirige la causerie de groupe avec les femmes enceintes venues pour leur rendez-vous. Après la CCC collective, les sages femmes reçoivent les femmes enceintes

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individuellement pour la CPN. Elles sont par conséquent les premières responsables chargées du suivi de la grossesse, de l'accouchement et l'allaitement du bébé. Elles s'occupent de la santé de la mère et de son bébé. Elles interviennent également pour le planning familial.

I.1.2.3. Les aides soignantes

Les aides soignantes (A.S) ont une fonction limitée dans le programme de la PTME. Elles assistent les sages- femmes en salle d'accouchement et à la CPN. L'activité principale des AS dans le programme de la PTME est la prise de constantes des femmes enceintes venues pour la consultation. En plus de la prise de constantes, elles font le test de grossesse. À cause de leur formation professionnelle quelquefois limitée, leur connaissance en PTME est superficielle. Cela fait d'elles des actrices secondaires en matière de PTME.

I.1.2.4. Les conseillères communautaires

Les conseillères communautaires ou animatrices communautaires sont issues des ONG locales qui oeuvrent dans le sens de la PTME. Leur fonction dans ledit programme au sein des centres de santé prénatal est d'ordre capital. En effet, elles font la CCC individuelle des femmes enceintes en vue de l'acceptation du test de dépistage. Elles s'occupent de faire le test de dépistage des femmes enceintes venues à la première CPN et donnent le résultat. Lorsque le résultat est positif, elles montent le dossier de la PEC avec l'accord du médecin. Elles interviennent à l'accouchement des femmes infectées par le VIH/SIDA. Les conseillères communautaires aident le médecin pour le conseil, la prise en charge, le soutien des femmes enceintes et les mères VVIH et la distribution des ARV. En plus de s'occuper de ces femmes infectées au centre de santé, elles organisent les visites à domiciles des mères infectées par le virus en vue de maintenir le contact avec elles. Elles encouragent ces mères à inviter leur conjoint à faire le test de dépistage. Cependant, seul 10% des hommes sont favorables au test de dépistage. Notons que ce sont les animatrices communautaires qui interviennent dans les

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conflits de foyers affectés par le VITT/SIDA en vue de préserver la santé de la famille.

En ce qui concerne la prise en charge de l'enfant né d'une mère infectée, les conseillères communautaires font la PCR et elles assistent le médecin au sein du groupe de soutien. Leur cahier de charge au sein du centre de santé prénatal connait souvent des modifications à cause du nombre insuffisant du RTTS et du désintéressement de ceux-ci à la PTME

I.2. Au niveau externe

En dehors des centres de santé prénatale, le programme élargi de la PTME est investi par divers facteurs. Il s'agit des facteurs indépendants du système sanitaire, mais qui ont un impact sur le programme. Ce sont entre autres, le problème d'accessibilité des centres de santé, la disponibilité du personnel de santé et l'équipement des centres de santé.

I.2.1. L'accessibilité des centres de santé

La question de l'accessibilité des centres de santé en Côte d'Ivoire est conditionnée par divers raisons. Par ailleurs, il se pose le problème d'efficacité et de dynamisme du système sanitaire dans le domaine de la prévention de la TME du VITT/SIDA. Le taux de fréquentation des centres de santé par les femmes enceintes est fonction de leur disponibilité, des conditions d'accessibilité et de leur fonctionnement.

I.2.1.1. La question d'accessibilité des centres de santé

Selon les orientations des OMD dans la riposte du VITT/SIDA, notamment dans la prévention de la TME, l'insertion de la PTME dans les SSG visait à rendre plus accessible ce programme à toutes les femmes en âge de procréer. Il s'agissait, pour ce programme, d'encourager toutes les femmes en âges de procréer à s'approprier ce programme en vue d'une riposte à la transmission verticale. Cependant, le problème d'accessibilité des centres de santé en Côte D'Ivoire demeure une préoccupation pour le programme de la PTME. On enregistre une

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faible couverture en infrastructures sur le territoire national. « En 2000, on dénombrait un Établissement Sanitaire de Premier Contact (ESPC) pour 12822 habitants, une maternité pour 14000 femmes en âge de procréer et un lit d'hôpital pour 2890 habitants ».58 Aussi, la population fréquente de moins en moins les services de santé publics. Selon un rapport du Ministère d'État, Ministère du Plan et du Développement, « seul 21% de la population ivoirienne fréquentait les centres de santé en 2000 »59.

Cette attitude des populations face aux centres de santé est fonction de la distance qu'elles parcourent pour accéder à un centre de santé pour des soins. En effet, « 44% de la population se situe à 5 kilomètres d'un centre de santé, 27% se situe entre 5 et 15 kilomètres et 29% est situé au-delà de 15 kilomètres ».60 Le facteur de la distance est renforcé par le niveau de vie très faible des populations. La population est à majorité pauvre. En 2008, « 54% des populations pauvres se rendaient à pied dans les centres de santé pour des soins, tandis que 12% n'y avaient pas accès ».61

I.2.1.2. La question des ressources humaines sanitaires (RHS)

Les ressources humaines sanitaires (RETS) des centres de santé sont confrontées à d'énormes difficultés suite à la crise militaro- politique de 2002. En effet, la crise a provoqué le déplacement accru des RHS de l'intérieur du pays vers le sud du pays. Ainsi, les grandes villes, notamment « Abidjan et ses environs ont enregistré plus de 60% des RHS en 2008 ».62Cette disparité dans la distribution des RETS a engendré de nos jours, un problème de disponibilité du personnel et d'efficacité des services de santé dans les centres de santé de l'intérieur du pays. Les programmes au sein des centres de santé, précisément la PTME fonctionne au

58Ministère de la santé et de l'hygiène publique, Plan stratégique de développement des ressources humaines du secteur de la sante en Côte d'Ivoire 2009-2013, Abidjan, septembre 2008 ; p.18. 59Ministère d'État, Ministère du Plan et du Développement, Document de Stratégie de Réduction de la pauvreté 2009-2013, Version provisoire, Abidjan, Novembre, 2008, p.60.

60Ministère d'État, Ministère du Plan et du Développement, opt. cit. Abidjan, 2008, p.61. 61Idem, opt. Cit, 2008,.p.60.

62Ministère de la santé et de l'hygiène publique, opt.cit, Abidjan, septembre 2008, p.4.

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ralenti à cause d'un déficit du personnel. Selon la Direction des RHS, en 2007, on dénombrait dans les SSG, « 3614 médecins dont 2824 dans le secteur public, soit un médecin pour 5695 habitants ; 2690 sages femmes dont 2506 dans le public, soit une sage femme pour 3717 femmes en âge de procréer et 591 AS ».63 Cet effectif des prestataires de santé dans les SSG met en péril le bon fonctionnement des programmes poursuivis par ces centres. En outre, l'insuffisance numérique des RHS est une préoccupation plus qu'urgente, en ce sens que le programme de la PTME mobilise un grand nombre de personnes. Par conséquent, la disparité et l'insuffisance des RHS dans les SSG fragilisent la prévention de la transmission verticale à travers le dépistage des femmes enceintes et la prise en charge des mères infectées par le VIH/SIDA.

En plus de l'insuffisance numérique des prestataires de santé dans les centres de santé prénatale, il se pose le souci de la qualité de prestation du personnel médical et paramédical, de la gestion et du suivi des RHS. Etant donné que la PTME est une succession d'activités, les acteurs intervenant dans la prévention de la TME doivent obligatoirement s `y engager, afin de motiver et faire accepter les comportements voulus par la PTME.

I.2.2. La politique de distribution

La question de distribution dans le programme de la PTME pose le problème de disponibilité et d'accessibilité aux ARV dans les centres de santé et les pharmacies adéquates. Or, la distribution des ARV sur tout le territoire national est à la charge des services de distribution de produits pharmaceutiques. Toutefois, les services de distribution des produits pharmaceutiques sont confrontés à des difficultés, qui les empêchent de desservir toutes les structures sanitaires à temps et en quantité.

63Ministère d'Etat, Ministère du Plan et du Développement, opt. Cit., 2008, p.61

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I.2.2.1. Le disfonctionnement dans la distribution des ARV

« En 2007, la Côte D'Ivoire disposait de 653 officines de pharmacies et 21 laboratoires de production de produits pharmaceutiques ».64 Cet état des lieux montre une insuffisance de structures et de logistiques de distribution des produits de pharmacie dans les centres de santé et les pharmacies. Ainsi se pose-t-il, le problème de couverture du territoire en produit pharmaceutiques. Les ARV nécessaires pour la prévention de la TME ne sont pas épargnés. On connaît ainsi des situations de rupture de stock au sein des centres de santé. Par conséquent, le nombre de femmes enceintes VIH mises sous ARV grâce à la PTME est faible. On pouvait estimer le taux de femmes infectées bénéficiaires des ARV à 17,2% en 2007. Ce faible taux est dû au fait que les centres de santé prénatale et les pharmacies ont un stock limité en ARV. Aussi, la distribution des ARV n'est pas régulière. Par conséquent, la santé des mères infectées et celle de leurs enfants est mise en cause. En effet, la rupture des ARV entrave le suivi correct du traitement des femmes enceintes vivants avec le VIH/SIDA en mettant en danger la santé de la mère et son enfant.

I.2.2.2. La question du financement et de partenariat

La question du financement des centres de santé en Côte D'Ivoire est du ressors de l'État aussi bien que le secteur privé et les organismes internationaux. Le domaine de la santé nécessite des fonds considérables pour son bon fonctionnement. Au niveau de la prévention du VIH/SIDA, la demande est encore plus consistante. Ainsi, la contribution de l'État est limitée. Il s'agit, pour l'État, de financer le fonctionnement du système sanitaire. Partant de ce fait, l'État prend en compte la satisfaction des besoins de formation et salariaux du personnel de santé. La contribution financière de l'État dans les programmes sanitaires, notamment dans les campagnes de prévention du virus est faible et insuffisante. Par conséquent, beaucoup de besoin restent non satisfaits. Ainsi se justifie l'importance des partenariats.

64Idem, p. 59.

64

En effet, dans la mise en place des programmes de prévention du VIH/SIDA, précisément en matière de la TME, l'État bénéficie de l'aide financière des organismes internationaux tel que l'OMS, l'USAID, l'UNICEF, l'ONUSIDA, le Plan d'Urgence du Président des États Unis contre le SIDA (PEPFAR), le Fonds Européen pour le Développement (FNUAP), le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD) etc. La diplomatie, à travers les coopérations américaines, belges, japonaises, ne reste pas en marge de cette mobilisation contre la transmission verticale du VIH/SIDA. En effet, ces différentes structures contribuent à la construction des infrastructures sanitaires, à l'équipement et à la fourniture de la logistique en matière de la prévention de la transmission pédiatrique d'une part, elles financent les projets de prévention de la TME élaborés par les ONG locales d'autre part.

Bien que l'apport des ONG locales et internationales contribue énormément dans la lutte contre le VIH/SIDA, précisément dans la prévention de la transmission verticale, l'aide financière reste encore faible, car les efforts à mener pour atteindre les OMD sont énormes.

II. Étude des pratiques sanitaires en PTME

Dans le cadre de la collecte de nos données, nous avons procédé à une observation et à un questionnement du personnel de santé qui intervient dans la PTME. Pour chaque site étudié, nous avons, d'abord, assisté les AS lors de la prise de constantes, les sages femmes à la CCC collective et les conseillères à la CCC individuelle.

À la suite de l'observation, nous avons procédé à une interview dirigée du médecin, de la sage femme, de l'AS, de la conseillère communautaire et dix femmes enceintes venues pour la CPN. Au sortir de la collecte de données, nous notons que divers facteurs liés aux pratiques du personnel de santé ont un impact sur le programme de la PTME. Ces facteurs se situent à un niveau interne et externe du cadre sanitaire de la PTME.

65

II.1. Au niveau interne

Au sein des centres de santé prénatale étudiés, la collecte de données a permis de révéler deux facteurs essentiels qui influencent le programme de la PTME. Notre attention a été retenue par le faible degré d'intérêt qu'accorde le personnel de santé à la PTME et le cadre où se tient la CCC collective.

II.1.1. Les facteurs professionnels

L'admission de la PTME au sein des centres de santé mobilise le concours des médecins, des sages femmes, des AS, des femmes en âge de procréer et les autorités qui interviennent dans le cadre de la prévention de la TME du VIH/SIDA. Par ailleurs, le personnel de santé a été la population mère de notre étude. Ainsi, nous notons une faille quant à la qualité de la formation du personnel de santé en matière de la PTME. En effet, la formation initiale du personnel en SSG est assurée par différentes structures sous la coupole de différents ministères.

Les UFR des Sciences Médicales des Universités Félix Houphouët- Boigny et Alassane Ouattara forment les médecins sous la tutelle du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. L'Institut National de Formation des Agents de Santé (INFAS) se charge de la formation des infirmiers et des femmes sages grâce au Ministère de la Santé et de Lutte contre le Sida. En ce qui concerne les AS, elles sont issues des établissements de formation sanitaires mis sous la responsabilité du Ministère d'État, Ministère de l'Emploi, des Affaires Sociales et de Formation Professionnelle. Par ailleurs, parmi le personnel sanitaire interrogé, sur trois médecins, un seul affirme avoir étudié la PTME en séminaire pendant sa formation. Pour les sept sages femmes, cinq d'entre elles disent avoir étudié la PTME étant en service. Quant aux sept AS, elles disent ne pas être outillés sur la question de la PTME. En bref, il en ressort que les établissements de formations sanitaires ne comportent pas en leurs sein de modules portant sur la question de la PTME. Le personnel sanitaire en PTME en l'occurrence, les sages femmes et les AS étudient la PTME pendant qu'elles sont en service ou en stage pour certaines.

66

Aussi, les sages femmes et les AS interrogées affirment intervenir pleinement dans le programme de la PTME par l'animation de la CCC et la réalisation du test de dépistage sans une maitrise parfaite des outils d'animation de groupe et de causerie individuelle.

Quant aux conseillères communautaires, elles sont issues des ONG locales et ont suivi des formations en matière du VIH/SIDA, plus précisément en matière de la prévention de la TME, de la CCC individuelle et collective, de la proposition et la réalisation du test de dépistage du VIH/SIDA et la PEC. Pourtant leur nombre au sein des SSG est minimisé et leur intervention dans le programme de la PTME se limite à la CCC individuelle, la réalisation du test de dépistage le la PEC.

67%

0% MEDECINS AYANT

ETUDIES LA PTME

33%

AIDES SOIGNANTES AYANT ETUDIEES LA PTME

SAGE FEMME AYANT ETUDIEES LA PTME

Figure 6 : Pourcentage des prestataires de santé formés en PTME (nos sources)

II.1.2. Le cadre IEC/CCC de la PTME au sein des SSG

À travers le programme de la PTME, la CCC vise à motiver et à convaincre les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes déjà infectées ou non par le VIH/SIDA à adopter des comportements sains vis-à-vis de la transmission périnatale. Ainsi, dans le cadre d'emmener les femmes enceintes venues à la CPN à faire le test et à adopter ou maintenir des comportements favorables à la prévention de la transmission verticale et assurer le bon déroulement de la grossesse, les SSG organisent une séance CCC collective avant chaque CPN.

67

Dans les centres étudiés, seules les sages femmes animent la causerie collective. Les femmes enceintes venues pour la consultation sont reçues après la prise de constantes dans le hall de la section femme - enfant. Elles sont ensuite entretenues durant une trentaine de minutes par la sage femme sur les pratiques à observer pour assurer une bonne progression de la grossesse et garantir un accouchement à moindre risque. Plusieurs modules sont abordés à la fois et portent sur les règles d'hygiène, le bienfait des examens de sang et échographique, le suivi des rendez-vous et la préparation de l'accouchement. Toute causerie prend fin par la PTME. Les supports utilisés sont des boites à images, le " zizi", le préservatif masculin et féminin.

Lors de la CPN, les femmes sont installées tout le long d'un banc dans le hall de la section femme-enfant, et la sage-femme se tient debout en face d'elles pour l'animation. L'espace de la causerie est donc exposé et ne se différencie pas de celui réservé aux autres patients qui attendent pour d'autres consultations. Durant la causerie, les femmes enceintes réagissent très peu à la causerie. Cette retenue des femmes est due à un problème de langue et de niveau d'instruction causant ainsi, un blocage de compréhension entre la sage femme et les femmes qui assistent à la CCC. Les problèmes recensés lors de l'entretient sont le retard des femmes enceintes, la non maîtrise de la langue locale (le baoulé et le malinké) par les sages femmes, le niveau d'instruction des femmes enceintes et l'influence du cadre de la causerie.

II.2. Au niveau externe

En dehors du système sanitaire, nous avons noté certains facteurs qui mettent en cause le programme de la PTME.

Ce sont entre autres, les facteurs politiques et les facteurs socioculturels.

II.2.1. Les facteurs politiques

Depuis le début de l'année 2000, l'État de Côte D'Ivoire s'est engagé dans la prévention de la TME du VIH/SIDA à travers un programme pilote au sein du centre de santé maternel de Yopougon-Attié. Les résultats satisfaisants de ce

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programme pilote a encouragé les autorités politiques et sanitaires à étendre le programme à tous les SSG de l'intérieur du pays.

Cependant, cette volonté politique s'est avérée insuffisante à cause du manque d'infrastructures et de structures inadéquats. La situation critique des infrastructures sanitaires qui existaient déjà, ne s'est pas améliorée. La structure interne des SSG qui devait connaitre un changement avec l'insertion de la PTME est restée intacte. L'accueil des femmes enceintes, la prise de constantes et la CCC collective ont lieu dans le hall de la section femme-enfant.

En plus du problème des infrastructures, se pose la question de disponibilité et la répartition inégale du personnel en SSG. Cette situation condamne les sages femmes à animer la causerie collective, à intervenir au conseil individuel, à réaliser le test de dépistage du VIH/SIDA et à faire la CPN. Elles voient ainsi leur cahier de charge renforcé. L'aide des ONG locales s'avère ainsi indispensable.

En effet, les ONG locales, notamment, Bouaké Éveil affecte dans les SSG des conseillères communautaires spécialisées en IEC/CCC, en PEC et en PTME. Celles-ci assurent la CCC individuelle, le test de dépistage des femmes enceintes et la PEC des femmes enceintes dépistées positives au VIH/SIDA. Aussi, pour prévenir les cas de perdus de vues, les conseillères communautaires organisent des visites à domiciles et réunissent toutes les femmes positives au VIH/SIDA une fois le mois.

II.2.2. Les facteurs socioculturels

Le personnel de santé intervenant à la CPN connaît souvent des barrières de société. L'acceptation du test de dépistage du VIH/SIDA qui est une étape importante pour le suivi de la grossesse n'est pas chose aisée. Compte tenu de la féminisation de la prévalence, les femmes subissent la domination des conjoints au sein de leur foyer. Ainsi, elles acceptent difficilement le test de dépistage du VIH/SIDA. De même, lorsqu'elles finissent par accepter le test (pour certaines par conformité ou par contrainte), elles n'acceptent pas toutes leur résultat, surtout lorsqu'il est positif. Bien qu'elles soient informées du bienfait du statut sérologique pour leur santé ainsi que celle de l'enfant, elles tardent à accepter leur

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résultat. Aussi, préfèrent-elles garder le silence autour du résultat et n'en parlent pas avec leur conjoint par peur de perdre leur foyer ou être la risée de la société. Lorsqu'elles sont mises sous traitement, elles se cachent pour la prise des médicaments. Cette domination du conjoint et la peur de perdre leur foyer poussent les femmes enceintes à conserver le silence et à vivre «une vie cachée". En outre, les hommes ne s'impliquent pas dans la PTME. Leur apport se limite à faciliter l'accès des femmes enceintes la CPN. Sur les quarante femmes interrogées lors de notre étude, seuls dix d'entre elles affirment avoir la possibilité de discuter de la question de la PTME avec leur conjoint, trois affirment avoir leur conjoint disponible pour les accompagner à leur rendez-vous.

En ce qui concerne leur participation à la CCC collective, quinze des quarante femmes enceintes affirment ressentir une gêne à la causerie, treize d'entre elles affirment avoir des informations sur la question de la PTME et quinze d'entre elles disent ne pas prêter attention à la causerie. Le niveau d'instruction fait défaut. Les femmes sont pour la plupart des femmes ayant un niveau d'instruction très bas. Aussi, la situation financière oblige certaines d'entre elles à ne pas respecter les différents examens et à souvent avoir recours à la médecine traditionnelle. Seules quinze sur les quarante femmes interrogées affirment avoir fait, au moins, l'un des examens recommandés par faute de moyen financier.

19%

22% INTERESSEES PAR LA CCC

22%

37%

ACCEPTE LE TEST

PAS INTERESSEES PAR LA CCC

INFORMEES DE LA PTME

Figure 7 : Attitude des femmes enceintes face à la CCC (nos sources)

70

CHAPITRE II. POLITIQUE DE COMMUNICATION POURLA PRÉVENTION DE LA TME DU VIH/SIDA

Cette partie du travail est consacrée à l'analyse et à l'interprétation des données recueillies. Pour faire notre analyse, nous avons fait un tri des données en fonction des thèmes et des modes d'action afin d'en faire une interprétation dans le but de mieux comprendre les comportements observés. En outre, les analyses et interprétations se sont faites en fonction de notre problématique.

I. Interprétation des données

Après avoir mis nos données en relation avec notre problématique, les similitudes qui en ressortent nous ont permis de classer nos données en fonction des thèmes et des liens qu'elles ont entre elles. Ainsi, notre interprétation des données triées porte sur les facteurs de la PTME liés à la pratique du personnel de santé au sein des SSG.

I.1. Les facteurs professionnels

Notre étude a été menée dans quatre centres de santé de la ville de Bouaké. Elle a pris en compte au plan du personnel médical et paramédical, vingt deux personnes dont trois médecins, sept sages femmes, sept AS et cinq conseillères communautaires. Les tris des données recueillies auprès de cette population médicale nous a permis de classer les données selon deux thèmes : l'inadéquation de la formation du personnel de santé en matière de PTME et le besoin de recyclage.

I.1.1. Inadéquation de la formation du personnel de santé en matière de la PTME

Selon les données recueillies auprès du personnel de santé en matière de la SSG, la qualité de prestation du personnel de santé est fonction de la formation initiale. En effet, les structures de formation du personnel de santé intervenant en PTME ne subi pas de formation type en matière de la PTME lors des études. En

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outre, les médecins issus des UFR - SM d'Abidjan et de Bouaké étudient la médecine dans son ensemble. La question de la PTME ne fait donc pas objet de module de formation pour ce département. Cependant, des séminaires et des travaux de groupes en font souvent cas de figure. En ce qui concerne les infirmiers et les sages femmes formés par l'INFAS, la question de la prévention de la transmission verticale ne figure pas dans leur programme de formation initiale. Il en est de même pour les AS. Cette absence d'unité de connaissance explique le manque d'engagement des prestataires de santé et le manque de maîtrise des techniques IEC/CCC pratiquées à la CPN. Leur besoin en formation prend le dessus sur leur qualité de prestation. La question de recyclage se fait sentir.

2,5

2

1,5

1

0,5

0

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Série1

 
 
 

MEDECINS AYANT SAGE FEMME AYANT AIDES SOIGNANTES ETUDIES LA PTME ETUDIEES LA PTME AYANT ETUDIEES LA

PTME

Figure 8 : Graphique du taux de formation des prestataires de santé en PTME/CCC (nos sources)

I.1.2. Actualisation des connaissances

La qualité de prestation du personnel de santé en matière de la PTME pose le problème du recyclage. Bien que les médecins des centres de santé étudiés affirment profiter des séminaires de formation organisés par les ONG locales et internationales, ainsi que des réunions bilan mensuelles pour renforcer les capacités de leur personnel sur la question de la PTME et d'autres besoins, la qualité de leur prestation laisse à désirer. Ainsi, les données recueillies révèlent que cinq des sages femmes et les sept AS souhaitent avoir leurs capacités renforcées sur la question de la TME et la pratique de la CCC en CPN. Quant au

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souci du partenariat avec les ONG en vue de compenser le besoin en ressource humaine, les conseillères communautaires spécialisées en IEC/CCC font la CCC individuelle et le test de dépistage. Or, leur contribution à la CCC collective devrait permettre de préparer les femmes enceintes au test de dépistage et faciliter la prestation des sages femmes lors de la causerie.

29%

21%

17%

21%

12%

AIDES SOIGNANTES

SOUHAITANTS LE RECYCLAGE

SAGES FEMMES COMPRENANTS LE MALINKE

SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE

SAGES FEMMES SOUHAITANTS LE RECYCLAGE

SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE ET LE MALINKE

Figure 9 : Pourcentage des prestataires de santé désirants le recyclage en PTME/CCC (nos sources)

I.2. Les facteurs institutionnels et socioculturels

Les facteurs institutionnels répondent aux impacts que l'espace du centre de santé subit sur le programme de la prévention de la TME. Il s'agit, entre, autre de l'inadaptation du cadre de la causerie. En ce qui concerne les facteurs socioculturels, il s'agit de mettre en avant les liens entre la société et la PTME.

I.2.1. Les facteurs institutionnels

La CCC collective est le moyen qui permet de disposer les femmes enceintes à l'acceptation du test de dépistage du VIH/SIDA. Cependant, pour les quatre centres de santé étudiés, seul un centre dispose de salle réservée à la CCC collective. Pour les trois autres, la causerie collective se déroule dans le hall de la section femme - enfant. La causerie est donc confrontée à divers bruits. Dans un tel cadre, les femmes qui assistent à l'entretient, manquent de concentration et ne prêtent pas attention à la sage femme à cause des nombreux aller et venus des autres patients.

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I.2.2. Les facteurs socioculturels

En plus du cadre d'échange inadapté, les femmes enceintes sont de moins en moins engagées dans le programme de la PTME. Selon notre étude, les femmes enceintes interrogées posent le problème d'information concernant le programme. Sur les quarante femmes interrogées, dix d'entre elles disent avoir été instruites sur la question. Les trente autres affirment n'avoir que des préjugés sur la question de la PTME. Cette méconnaissance est due au faible niveau d'instruction et la fréquentation raréfiée des centres de santé par les femmes.

Un autre facteur proche du niveau d'instruction et lié au programme de la TME est à mentionner : celui de la féminisation de la prévalence du VIH/SIDA entraînant la domination et l'influence des hommes. Ainsi, la domination et l'influence des hommes empêchent les femmes à s'impliquer dans la prévention de la TME. Sur les femmes enceintes enquêtées, cinq affirment aborder la question de la PTME et du test de dépistage avec leurs conjoints. Vingt cinq d'entre elles affirment ne pas bénéficier de cadre d'échange avec leurs conjoints. Pour les cinq autres, elles affirment que leurs conjoints sont favorables à une causerie sur la question de la PTME, mais refusent le test de dépistage. Aussi, vingt cinq femmes affirment craindre la perte de leur foyer et d'être rejetée par leur famille en cas de séropositivité. Pour elles, aucun membre de la famille, ni même le conjoint doit être impliqué dans leur sérologie. En plus de la peur, l'absence d'autonomie financière rend les femmes dépendantes des hommes.

25%

12%

63%

FEMME N'AYANT DE POSSIBILITE DE COMMUNICATION SUR LA PTME

FEMME AYANT MARI CONSENTANT A LA PTME

FEMME AYANT POSSIBILITE D'ECHANGE SUR PTME

Figure 20 : Pourcentage de l'influence des facteurs socioculturels (nos sources)

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I.3. Les facteurs liés à la communication en matière de la PTME

La CCC est le cadre communicationnel de la PTME. Cependant, sa mise en application est loin des attentes des objectifs visés par ce programme. Les techniques et les moyens utilisés par le personnel de santé en prévention de la transmission verticale ne favorisent pas un cadre d'échange en vue d'un changement de comportement vis-à-vis de la TME du VIH/SIDA.

I.3.1. Les techniques de communication utilisées à la PTME

Les sages femmes et les conseillères communautaires des quatre centres de santé étudiés font la CCC collective ou causerie de groupe et la CCC individuelle. Pendant la causerie collective, les sages femmes entretiennent les femmes enceintes sur plusieurs thèmes à la fois. Ainsi, les femmes enceintes qui assistent à la CPN ne parviennent pas à retenir le message essentiel lors de la causerie.

De plus, les sages femmes n'ont pas une maitrise des langues locales (baoulé et malinké). Or, sur les quarante femmes interrogées, vingt affirment comprendre le malinké, quinze comprennent le baoulé et cinq ne comprennent ni le baoulé et le malinké. Tandis que trois des sages femmes parlent le baoulé, quatre comprennent le malinké et cinq comprennent les deux langues. En outre, le manque de connaissance préalable de l'auditoire provoque un manque de maîtrise de celle-ci et un déficit de canalisation des facteurs socioculturels. De même, la disposition de l'auditoire et de la sage femme empêche le bon fonctionnement de la causerie.

Concernant la causerie individuelle, par crainte de briser le silence autour de la confidentialité, les femmes enceintes réagissent moins à la causerie. En effet, lors des causeries individuelles, la présence de d'autres membres du corps médical crée un blocage dans la causerie. Cependant, le groupe de soutien et le groupe de soutien qu'animent les conseillères communautaires permettent de consolider les liens avec les femmes dépistées positives au VIH/SIDA. Les femmes adhèrent au groupe de soutien sur invitation de la conseillère communautaire. Selon les conseillères, le nombre de femmes VVIH qui adhère à ce groupe représente le tiers des femmes dépistées positives au VIH par la PTME.

29%

21%

17%

21%

12%

SAGES FEMMES COMPRENANTS LE MALINKE SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE SAGES FEMMES SOUHAITANTS LE RECYCLAGE AIDES SOIGNANTES SOUHAITANTS LE RECYCLAGE

SAGES FEMMES COMPRENANTS LE BAOULE ET LE MALINKE

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Figure11 : Pourcentage des prestataires de santé comprenant les langues locales (nos sources)

I.3.1.2. Les moyens de communication en PTME

Les moyens de communication utilisés dans les quatre centres étudiés sont pour la plupart identiques. Bien que le problème de salle spécialisée pour la CCC existe, les sages femmes ont recourt à une boîte à images comme support IEC/CCC. Ainsi, elles présentent les images aux femmes enceintes et demandent ce qu'elles voient et pensent de l'image. Cependant, seules trente deux des quarante femmes interrogées disent comprendre aisément les images et participent à la causerie. Par ailleurs, sur les sept sages femmes interrogées, cinq d'entre elles apprécient l'usage de la boîte à images. Concernant le " zizi" et les préservatifs, les sages n'ont recourt que si besoin se fait sentir. Quant à la télévision, elle est installée dans la salle d'attente dans trois de nos centres étudiés. Le seul centre qui a en son sein une salle de causerie, dispose une télévision pour les diffusions de masse. Les sages-femmes ont plus recouru à la boite à images à cause de sa compréhension facile et adaptée aux thèmes élaborés à l'entretien. Cependant, le manque de maîtrise des techniques d'animation de groupe est fonction de leur formation initiale et le cadre de la CCC inadapté.

II. Élaboration d'une matrice de communication en matière de la PTME

La mise en oeuvre d'une matrice de communication vise à identifier les éléments indispensables à la planification pour toute décision et action dans la réalisation de la CCC en matière de la PTME.

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Elle contribue à assurer la cohérence et la pertinence des messages et des actions de la CCC à travers la définition des rôles et des responsabilités des prestataires de la causerie à la CPN. Par conséquent, l'application d'une matrice de planification de la communication favorise le maintien ou l'adoption de comportements favorables à la prévention de la TME du VIH/SIDA.

II.1. Redéfinition du cadre de la CCC

La définition du cadre CCC consiste à satisfaire les besoins intervenant dans le cadre de la causerie en matière de la prévention de la TME du VIH/SIDA. Différents niveaux rentrent en compte du renforcement du cadre CCC de la PTME.

II.1.1. Adaptation de la formation initiale des prestataires de santé en PTME

Les structures de formation du personnel médical et paramédical des prestataires en PTME doivent aménager leur module de formation. Il s'agit de faire de la prévention de la transmission pédiatrique, un module de formation lors de leur formation initiale. Cette initiative contribuera à l'autonomisation des prestataires de la CCC en matière de la PTME dans les SSG et garantir une prestation de qualité. Parallèlement à l'initiative de la PTME, les prestataires en CCC dans les SSG doivent subir une formation aux théories IEC/CCC en vue de mieux gérer les causeries lors de la CPN.

II.1.2. Adaptation du cadre de la CCC

Dans le processus de changement de comportement, le cadre de la communication et l'environnement où vivent les populations cibles jouent un rôle important. Par conséquent, les SSG doivent être dotés de cadre favorable à la CCC à travers la mise à disposition de salle d'écoute et de conseil en matière de la PTME. Ainsi, les femmes enceintes venues pour la CPN, après les prises de constantes seront reçues en salle d'entretien pour la causerie de groupe. La disposition de celles-ci se fera en fonction des normes IEC/CCC. Concernant les

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thèmes abordés, la sage femme ou la conseillère n'abordera pas plus de deux thèmes, afin d'emmener les femmes qui prennent part à l'entretien de réagir et à s'engager vis- à -vis aux résolutions de la causerie. L'animateur averti pourra emmener toutes les femmes enceintes à participer de façon active dans la causerie. Celle-ci ne devra pas excéder trente minutes afin de ne pas paraitre ennuyeuse.

II.1.3. Les comportements désirés par la matrice de communication

La matrice de communication contribuera à renforcer les capacités de gestion de groupe des prestataires de la CCC en matière de la PTME. Les prestataires en CCC seront capables de prendre en compte les besoins identitaires des femmes enceintes qui prennent part à la causerie. Il s'agit, pour les prestataires de la CCC, de se faire connaitre par leur auditoire en vue d'instaurer un climat de confiance et un cadre d'échange. Ainsi, les participantes s'identifieront au groupe et pourront participer aisément à la causerie. Aussi, les prestataires de la CCC devront être des facilitateurs pour l'éducation et la mobilisation des femmes enceintes au changement de comportement face à la TME du VIH/SIDA. Par conséquent, les prestataires de la CCC en PTME doivent être à mesure de surpasser les préjugés et éviter de faire apparaitre leur jugement propre. Il s'agit, pour eux, de motiver les réponses et les résolutions des participantes à la CCC en vue d'une prise de conscience et un engagement de la part de l'auditoire.

La conséquence immédiate d'une bonne CCC contribue à motiver les femmes en âge de procréer à se familiariser aux SSG et à accepter volontairement le test de dépistage du VIH/SIDA. La CCC contribue à valoriser la fréquentation du groupe de soutien de façon massive par les femmes enceintes dépistées positives au VIH et les femmes VVIH tout en respectant les prescriptions des médecins. Une CCC maîtrisée contribuera à encourager le dialogue sur la sexualité et la prévention de la TME du VIH/SIDA dans les couples en rendant les femmes capables de négocier leur sexualité de manière équitable en tenant compte de leur besoin. En impliquant les femmes dans la CCC, les retombées de la CCC pourront s'étendre à la communauté réduisant ainsi les stigmatisations, les

78

préjugés, la discrimination et la domination des femmes par la mobilisation des hommes dans la PTME et l'acceptation du test de dépistage du VIH/SIDA.

II.2. Le concept IEC/CCC

L'éducation pour la santé s'inscrit dans le cadre de la promotion de la santé. En effet, la promotion de la santé définie par la charte d'Oshawa est le processus qui confère aux populations les moyens d'assurer un plus grand contrôle de leur santé. Ainsi, les IEC/CCC sont des techniques incontournables pour renforcer la qualité des prestataires de la CCC en matière de la prévention de la TME du VIH et maintenir les mères en vie. Par conséquent, une présentation sommaire de l'IEC et la CCC s'impose.

II.2.1. Définition de l'IEC et la CCC

L'IEC est l'Information, l'Éducation et la Communication. C'est un procédé qui consiste à transmettre un ensemble de connaissances et de données à un groupe cible. L'IEC contribue à bâtir des aptitudes et des pratiques positives à

travers la motivation et la conviction d'un groupe cible à adopter des
comportements nouveaux. L'IEC implique l'écoute, l'observation, la participation et l'échange.

La Communication pour le Changement de Comportement (CCC) est un processus interactif et participatif d'échange d'informations et de connaissances entre un groupe de personnes, en vue d'un changement durable de comportement et améliorer la qualité de vie. Dans le cas de la prévention de la TME du VIH/SIDA, la CCC vise la promotion des pratiques qui améliorent l'état de santé de la mère et de l'enfant.

Dans le processus de la communication, l'IEC et la CCC se différencient l'une de l'autre. En effet, dans les échanges en IEC, c'est un individu qui s'adresse à un groupe cible en étant seul maître ou instructeur en vue de transmettre des informations, de réduire le degré d'incertitude de ce groupe.Les moyens utilisés sont les mass media et la communication verticale sans attendre de retour.

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Quant à la CCC, elle part d'un individu à un groupe cible, un réseau, une communauté, des leaders. Dans ce cadre de communication, le facilitateur emmène les participants à s'engager dans le processus de changement de comportement. Ainsi, la CCC contribue au changement de comportement, en influençant les facteurs socioculturels, environnementaux et les normes par le biais des réseaux sociaux, la communication communautaire, les medias de proximité, ...

En bref, l'IEC permet de transmettre des informations et contribue à la sensibilisation. Le groupe cible acquiert un bon niveau de connaissances, mais l'IEC ne permet pas la réalisation d'actions significatives dans le sens du changement. Quant à la CCC, elle contribue à l'analyse de la situation, à inciter le groupe au changement et implique la communauté dans le processus du changement.

II.2.2. Les méthodes CCC en PTME

La CCC est une stratégie de communication sociale qui vise à faire prendre conscience d'une situation vulnérable et adhérer au changement de comportement. Ainsi, les prestataires de la CCC en matière de la PTME se doivent d'emmener les populations cibles à adopter des comportements favorables à la prévention de la transmission périnatale de façon durable. Par conséquent, ils doivent avoir une bonne connaissance des méthodes et techniques de la CCC pouvant intervenir dans la prévention de la transmission verticale.

II.2.2.1. Les types de communication en matière de la PTME

Dans la CCC en matière de la prévention de la TME, deux types de communications sont indiquées aux prestataires en PTME. On a la communication de masse et la communication interpersonnelle.

La communication de masse est un échange d'information qui s'établit entre plusieurs personnes. Dans la communication de masse, l'émetteur s'adresse à tous les récepteurs potentiels et espère un retour. Cependant, la communication est moins fluide à cause de la présence constante de bruit.

80

La communication interpersonnelle est une situation d'échange interactif entre deux personnes ou des individus dans un espace réduit. A ce niveau, la présence de bruit dans la communication est peu pertinente. Les interlocuteurs ont la possibilité de s'engager dans un échange à tour de rôle.

II.2.2.2. Les techniques de communication en PTME

Diverses techniques existent en matière de la communication de la santé. Cependant, elles toutes ne sont pas applicables dans tous les domaines de la santé, car leur usage est fonction du besoin, des objectifs et du cadre de la communication. Dans le cadre de la prévention de la TME, les techniques suivantes sont applicables :

II.2.2.2.1. Le plaidoyer

Le plaidoyer est un processus dynamique qui permet d'introduire un ou plusieurs changements significatifs sur un problème qui concerne un groupe ou une communauté. Les décisions sont prises de façon consensuelle avec la participation des intéressés et l'assistance de partenaires convaincus. Cette stratégie vise principalement l'ensemble des leaders d'une communauté donnée, les décideurs politiques en vue d'influencer les prises de décision pour financement ou adoption de loi. Le plaidoyer permettra de plaider et obtenir le soutien et l'accord des autorités politique, administratives et communautaires, des ONG et partenaires internationales pour le financement et la réalisation des projets communautaires

II.2.2.2.2. Le counseling/conseil

C'est une situation de communication interpersonnelle entre deux individus en vue de s'informer ou de résoudre un problème selon des règles précises. Le counseling met en évidence une personne dans une situation de communication directe avec un prestataire spécialiste en CCC en vue de mieux exprimer sa situation de vulnérabilité face à la TME du VIH/SIDA, à identifier les solutions possibles et à prendre une décision dans le but de réduire sa vulnérabilité . Dans le

81

cadre de notre projet communautaire, le counseling interviendra pour la CCC individuelle après la causerie collective.

II.2.2.2.3. La visite à domicile (VAD)

La visite à domicile est une technique de plaidoyer qui permet de réduire la vulnérabilité des groupes cibles et de maintenir ou rétablir le contact avec une mère vivante avec le VIH. Il s'agit d'une visite de courtoisie des prestataires en PTME chez la femme en âge de procréer infectée par le VIH ou la mère vivante avec le VIH du fait de sa situation de vulnérabilité en vue de l'amener au changement de comportement. Il s'agira, pour le projet de communication social, de mener des actions de VAD auprès des femmes enceintes infectées par le VIH ou les mères vivantes avec le VIH qui vivent une situation vulnérable et qui ne sont pas régulières aux RDV.

II.2.2.2.4. La mobilisation communautaire

Elle consiste à impliquer la communauté à toutes les étapes du développement d'une intervention en CCC en s'appuyant sur des personnes ressources (éducation par les pairs, par les leaders d'opinion, etc.), afin de promouvoir les comportements désirés. Elle permet ainsi, de toucher, influencer et engager toutes les couches de la communauté afin d'atteindre un but commun. Dans le cadre de notre étude, la mobilisation communautaire consistera à faire un lobbying au près des autorités communautaires et religieuses, les leaders de groupes et d'association de femmes et de jeunes en vue de les emmener à s'impliquer dans la prévention de la TME du VIH au sein de la communauté.

II.2.2.2.5. Les supports visuels

Une aide visuelle est un support ou un moyen visuel et graphique illustrant un message en vue de faciliter sa compréhension auprès de la population cible. Elle permet une animation vivante et améliore la communication. Dans le cadre de la PTME, la boîte à images est la mieux indiquée.

82

TROISIÈME PARTIE

83

PLANNIFICATION STRATÉGIQUE DU PROJET IEC/CCC/PTME : « ZEROINFECTION A VIII A LA NAISSANCE, ZERO DECES DÛ A LA TME DU VIII DANS MON CENTRE DE SANTE PRÉNATALE. »

INTRODUCTION

L'étude menée dans les centres de santé prénatale nous a permis de fournir des informations allant dans du renforcement des capacités des prestataires de la santé en matière de la prévention de la TME du VIII/SIDA. Selon Michel LE NET, « L'homme s'exprime pour convaincre, c'est-à-dire pour modifier les connaissances, les opinions et les comportements d'autrui »65. Par contre, quelle méthode de communication des prestataires de la santé en matière de la PTME pour la prévention de la TME du VIII/SIDA ?

Cette question pose le fondement de la troisième partie de nos travaux. Celle-ci sera réservée à la rédaction d'un projet IEC/CCC pour la prévention de la TME du VIII/SDA par le biais des prestataires de la santé en matière de la PTME. Par ailleurs, le programme de communication pour la promotion de la santé commence généralement par une analyse des problèmes constatés suite à des comportements et à l'identification des actions de communication qui permettent d'atteindre les personnes concernées.

Ainsi, cette partie de no travaux consistera à définir la planification stratégique du projet IEC/CCC/PTME à travers les actions de prévention de la TME à mener sur le terrain. Elle comporte deux parties essentielles à savoir : une partie stratégique et une partie opérationnelle.

I. Partie stratégique du projet

I.1. Analyse de la situation

Depuis plus d'une décennie, les pays à faible revenu, notamment ceux d'Afrique Subsaharien enregistrent un fort taux de prévalence du VIII/SIDA. Selon l'OMS, « en 2012, l'Afrique subsaharienne abritait plus de 22,9 millions de

65Michel LE NET, op.cit., La documentation française, Paris, N° 4866, 1988, p.9.

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PVVIH. Les enfants de moins de 15 ans et les femmes n'échappent pas à cette pandémie. Pour la même année, 260 000 enfants âgés de moins de 15 ans étaient nées de mères infectées dans les pays à faible revenus et intermédiaires »66.

La Côte D'Ivoire enregistre un fort taux de prévalence du VIII. Après la transmission du VIII par voie sexuelle, la TME du VIII/SIDA représente la seconde voie de contamination en Côte D'Ivoire. Cette situation ne laisse pas indifférents les autorités ivoiriennes. En effet, la Côte D'Ivoire vise à l'orée 2020, l'élimination effective de la TME du VIH grâce au programme élargi de la PTME dans tous les centres de santé prénatal du pays.

À Bouaké, dans la région centre du pays, 3% des 1,5 millions de la population était infectée par le VIII en 2012. Contrairement aux objectifs visés par les autorités sanitaires locales en matière de la prévention de la TME du VIII, le nombre d'infection et de morbidité des enfants et des mères reste constant malgré les vastes campagnes menées au sein de la population urbaine de Bouaké. Les regards sont tournés maintenant vers les prestataires de santé en matière de la prévention de la transmission pédiatrique du virus du SIDA.

Ainsi, dans le souci d'impliquer les prestataires de santé dans la prévention de la transmission verticale, nous avons élaboré un projet de communication sociale en vue de riposter la TME du VIII/SIDA dans les centres de santé prénatal de la ville de Bouaké. Notre projet de communication sociale s'inscrit dans le cadre de la communication comportementale et vise l'amélioration des habitudes individuelles et collectives dans le sens de la prévention des maladies transmissibles telles que le VIII/SIDA et la promotion de la santé maternelle et infantile. Les approches du changement de comportement auxquelles nous aurons recours dans ce projet, permettront aux prestataires de la santé en PTME d'être des agents du changement de comportement pour la prévention de la transmission périnatale du SIDA dans leur centre de santé prénatale.

66UNAIDS, op.cit., 2013, p. 39.

85

I.2. Objectifs du projet IEC/CCC/PTME

Les objectifs visés par notre projet doivent aboutir à un changement de comportement à effet durable et pérennisé dans le sens de la réduction significative de la TME du VIH/SIDA. Par conséquent, nous visons un objectif général auquel se rattachent des objectifs spécifiques et intermédiaires.

I.2.1. Objectif général du projet

Ce projet cherche à réduire à moins de 5 % la TME du VIH/SIDA au sein de la population des femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les mères vivantes avec le VIH/SIDA à travers une politique de communication intégrale des prestataires de la santé en matière de la prévention de la TME du VIH.

I.2.2. Objectifs spécifiques du projet

Notre projet vise la réalisation effective des objectifs spécifiques suivants :

? Assurer que soit intégrée par tous les centres de santé prénatale dans leur programme de la PTME la CCC collective et la causerie individuelle ;

? Renforcer les capacités des prestataires de la santé en PTME en matière de la CCC et la causerie de groupe ;

? Renforcer les actions de prévention la TME à travers l'adaptation de l'environnement de chaque centre de santé prénatal par la mise à disposition de salle IEC/CCC équipée d'ici à 2016 ;

? Rapprocher les centres de santé prénatal des populations et renforcer les liens entre les communautés et les centres de santé prénatal de sorte à les rendre accessibles d'ici à 2016 ;

? Plus de 90 % des femmes enceintes et des femmes en âge de procréer, ainsi que plus de 50% des conjoints acceptent le test de dépistage du VIH et fréquentent régulièrement les centres de santé prénatale d'ici à 2016.

86

I.2.3. Les objectifs intermédiaires

Les objectifs intermédiaires de notre projet sont négligeables. Ils assurent la jonction entre notre objectif général et les objectifs spécifiques. Il s'agit, entre autres, de :

? Plaider et obtenir l'engagement des autorités politiques notamment le Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA et les partenaires indiqués pour l'adaptation des centres de santé prénatal pour la réalisation de la CCC et pour l'équipement des centres de santé prénatal en ARV et matériels du dépistage du VIH/SIDA ;

? Plaider et obtenir la vulgarisation de laboratoires pour la PCR ;

? Plaider et obtenir l'engagement des leaders communautaires, religieux et d'associations de femmes et de jeunes pour la prévention de la TME à travers la fréquentation effective des centres de santé par les femmes en âge de procréer, des femmes enceintes et de leurs conjoints ;

? Permettre aux femmes infectées par le VIH/SIDA d'avoir accès aux ARV et respecter leur traitement ;

? Réduire à moins de 10% la féminisation de la prévalence du VIH/SIDA et éliminer la domination des hommes en matière de la prévention de la TME du VIH/SIDA.

I.3. Identification des cibles concernées par le projet

Pour mener à bien notre projet et atteindre les objectifs fixés, une connaissance au préalable de nos cibles s'impose. Ainsi, nous disposons de trois catégories de cibles à savoir : les cibles primaires, les cibles secondaires et les cibles tertiaires.

À travers cette catégorisation des cibles, nous accordons une priorité au public cible directement concerné par le projet, ensuite, nous déterminons les publics rattachés à ce public cible.

87

I.3.1. Les cibles primaires

Elles sont constituées des personnes directement concernées par le

problème. Ce sont les personnes qui bénéficient premièrement de l'adoption du

comportement voulu. Dans le cas de notre projet, ce sont les prestataires de santé

en matière de la PTME dans les centres de santé prénatale, notamment :

- Les médecins ;

- Les sages - femmes ;

- Les AS ;

- Les conseillères communautaires.

I.3.2. Les cibles secondaires

Elles renferment des personnes indirectement impliquées dans le problème, mais qui peuvent influencer les cibles primaires. Elles peuvent provoquer de façon significative des modifications de comportement, d'attitudes et de pratiques des cibles primaires. Dans le cas de notre projet, il s'agit :

- Des femmes en âge de procréer et des femmes enceintes ;

- Des femmes enceintes et les mères infectées par le VIH/SIDA ;

- Des conjoints de femmes enceintes et mères infectées ou non par le VIH/SIDA.

I.3.3. Les cibles tertiaires

Ces cibles ne sont pas liées directement au problème, mais, elles peuvent

influencer les comportements des cibles primaires à travers des prises de décision

et de mesures allant dans le sens de l'adoption des comportements voulus par les

cibles primaires. Dans le cas de notre projet, ce sont :

- Les autorités communautaires et religieuses ;

- Les leaders de groupes, associations ;

- Les autorités sanitaires et politiques ;

- Les ONG locales et internationales.

88

I.4. Moyens techniques de communication

Pour mener un projet IEC/CCC et vulgariser un comportement de sorte à le rendre durable, il faut commencer par un climat de confiance avec la cible visée. Par conséquent, le recours à la communication pour instaurer le contact avec nos cibles est impérieux. Il s'agit, pour nous, de faire de la communication, un mécanisme de proximité avec les cibles, dans le but de les impliquer dans les stratégies de prévention, de réduction et de d'élimination des facteurs de risques de la TME du VIH.

Nous aurons recours à différentes approches IEC/CCC et des moyens de communication pour nous rapprocher de nos cibles.

I.4.1. Les approches IEC/CCC

Dans le processus du changement de comportement, l'accès à l'information est un élément déclencheur. Il permet à la cible d'être en informée de la situation de vulnérabilité. Ainsi, elle prend conscience de son état et décide d'adhérer au changement. Cependant, l'information à elle seule ne suffit pas. Elle doit être accompagnée d'actions qui puissent motiver la cible au changement. Dans le cadre de ce projet, nous aurons recours à cinq approches IEC/CCC.

I.4.1.1. Le plaidoyer

Le plaidoyer est une technique de communication sociale qui permet de s'adresser aux leaders et ceux qui ont le pouvoir de les convaincre d'utiliser leur influence et leur pouvoir pour faire adopter un changement. Le plaidoyer consiste à emmener les leaders à réaliser une action spécifique allant dans le sens du changement. Pour ce projet, le plaidoyer sera fait auprès de trois cibles :

? La première cible concerne le Ministère de la Santé et de la Lutte contre SIDA, dans le but d'un financement du projet, et l'adaptation des centres de santé prénatal pour la CCC, le dépistage volontaire du VIH et l'équilibre des RHS ;

? La seconde cible concerne les ONG locales et internationales pour un apport financier, matériel, logistique, de produit ARV et le renforcement des RHS en matière de la CCC, du dépistage et de la PEC ;

89

? La troisième cible concerne les leaders communautaires, religieux et d'association en vue de mener des actions pour la prévention de la TME du VIII.

I.4.1.2. Le counseling/conseil

Le counseling est une communication individuelle qui met un patient face à un prestataire d'IEC/CCC, afin de l'aider à mieux percevoir ou exprimer sa situation de vulnérabilité face à la TME du VIH. Cette stratégie contribue à la bonne volonté de ce dernier d'accomplir un changement, après qu'il ait identifié soi-même, les solutions possibles du comportement voulu dans le but de réduire sa situation de vulnérabilité face à la TME du VIH.

L'adhésion au changement est conditionnée par la relation entre la cible et le prestataire en IEC/CCC. Cette relation doit respecter les principes tel que :

? Garantir le silence autour de l'entretien ;

? Être honnête et dire la vérité sur la question abordée ;

? Savoir écouter et donner la latitude à la personne de s'exprimer ;

? Être patient et donner la possibilité à la personne conseillée de se décider.

Dans ce projet, le counseling aura lieu après la causerie de groupe. Il abordera le test de dépistage et ses contours, ainsi que les attitudes favorables à la réduction des facteurs de risques à la TME du VIH. Le conseil visera les femmes en âges de procréer, les femmes enceintes et leur conjoint qui fréquentent les centres de santé prénatal quelque soit le motif.

I.4.1.3. La VAD

La VAD est une technique de plaidoyer qui vise à rapprocher le prestataire en IEC/CCC de la personne cible. Elle contribue au renforcement des relations entre la personne visitée et le prestataire en IEC/CCC en vue de réduire la situation de vulnérabilité de ce dernier. Dans le cadre de ce projet, le choix de cette stratégie entre dans le cadre du maintien des relations avec les PVVIH dépistées à la PTME en vue de prévenir les cas de perdus de vue.

90

I.4.1.4. La mobilisation communautaire

La mobilisation communautaire est une action planifiée et mise en oeuvre pour toucher, influencer et motiver les acteurs de la communauté concernés par le problème. Elle permet de susciter une réaction de la part des leaders politiques, économiques, communautaires, de groupes et associations, des services sanitaires. Pour ce projet, la mobilisation communautaire consistera à mobiliser les personnes ressources en faveur du changement au sein de la communauté. Nous utiliserons l'éducation par les pairs et les relais de communication.

I.4.1.4.1. L'éducation par les pairs

Cette stratégie intervient dans la plupart des campagnes IEC/CCC. Il s'agit, à travers cette stratégie, d'utiliser les personnes ressources au sein des publics cibles en fonction de leur âge, le sexe, le statut social, la fonction, etc. Il s'agit de choisir des personnes ayant les mêmes caractéristiques. Dans ce projet, l'éducation par les pairs contribuera à mobiliser les semblables pour la prévention de la TME du VIH de façon durable. Des femmes et des hommes seront choisis pour la question.

I.4.1.4.2. Les relais de communication

En matière de communication sociale, les relais de communication jouent le rôle d'intermédiaires, de facilitateurs et d'incitateurs au changement de comportement. Les relais contribuent à la prise de conscience des cibles de leur situation de vulnérabilité. Dans ce projet, les relais de communication assureront les liens entre les centres de santé prénatale et les cibles.

I.4.1.5. Les supports visuels

Les supports visuels et graphiques illustrent un message en vue de faciliter la compréhension et incitent au changement. Ils mettent les cibles devant des faits de vies et sont faciles à retenir. En effet, les supports visuels et graphiques déclenchent la causerie et captent l'attention. Concernant Ce projet, les supports visuels et graphiques évolueront en fonction de la cible et du contexte. On aura :

·

91

Les boîtes à images qui seront utilisées à la CCC collective et individuelle lors de la CPN ;

· Les brochures, qui seront distribuées à la CCC individuelle et lors des causeries de groupes ;

· Les affiches traditionnelles serviront pour le grand public et les affiches de format A 3 pour les centres de santé.

I.5. Élaboration des messages

Cette partie se consacre à l'élaboration des messages qui seront diffusés aux publics cibles. Les diffusions se feront en fonction en fonction du support et de la cible concernée par le projet IEC/CCC.

I.5.1.Implication des prestataires de santé dans la PTME

Nous visons la mobilisation des prestataires de santé à s'impliquer effectivement dans le programme de la PTME. La stratégie à adopter consistera à organiser des séances de recyclage des prestataires de santé en matière de l'IEC/CCC et la PTME. Les messages à diffuser :

· « Prestataire de santé, mieux connaître les IEC/CCC et la PTME, c'est mettre la vie des mères et leurs enfants à l'abri de la TME. »

· « Un prestataire de santé bien formé et engagé dans la PTME, c'est servir le couple mère-enfant ».

I.5.2. Encadrement des femmes VVIH

Le projet vise à emmener les prestataires de santé à se rapprocher des femmes VVIH dépistées à la PTME. Il s'agira d'organiser des causeries de groupe et individuelles entres les prestataires de santé et les femmes VVIH. On aura pour message :

· « Femme aie confiance ! Ta santé et celle de ton enfant, c'est mon souci ».

92

I.5.3. Proposition du test de dépistage

Il s'agit de former les prestataires de santé aux stratégies de négociation et de conseil à travers des formations et des séminaires. Le message à diffuser est : ? « À chaque femme reçue en CPN, son statut sérologique ».

I.5.4. Vulgariser la CCC à la CPN

Il s'agira de faire des prestataires de santé, des éducateurs pour le changement de comportement en matière de la TME du VIII. A cet effet, des séances de formations aux techniques IEC/CCC, des animations de groupes et des conférences seront organisées. Le message concernant la CCC sera :

? « L'éducation et la formation précèdent le changement ».

I.5.5. Les soins de proximités

L'objectif visé est de rapprocher les soins de santé prénatale des communautés en vue d'emmener ceux-ci à les fréquenter régulièrement. Les stratégies qui seront mises en oeuvre sont les causeries, les forums, la sensibilisation, impliquer les associations de groupe de femmes et de jeunes. Les messages à diffuser sont :

? « Le programme de la PTME va au-delà de mon centre de santé ».

? « Le suivi d'une grossesse et la santé du couple mère-enfant, plus qu'un devoir, c'est un plaisir à l'assurer ».

I.5.6. Impliquer les hommes dans le programme de la PTME

Il s'agit d'emmener les hommes à s'approprier le programme de la PTME et s'engager au côté de leur conjointe à travers des sensibilisations de masse et de proximité, ainsi que des conférences et des causeries. Le message à diffuser est : ? « Pour la santé de la famille, j'accompagne ma femme à la CPN »

93

I.6. Les canaux

Le choix des canaux de communication intervenant dans ce projet, est fonction des canaux disponibles et accessibles par les cibles pour la réalisation dudit projet. On retiendra :

· Canaux institutionnels : les structures administratives de santé prénatal, les ONG locales et Internationales ;

· Canaux socioculturels : les prestataires de santé, les associations de femmes, les leaders communautaires.

Les canaux sélectionnés utiliseront différents supports. Pour les canaux médiatiques, on aura :

· L'affichage : les affiches traditionnelles, les prospectus, les dépliants ;

· La radio : Radio Bouaké, Média plus, la RNC, La Radio Albayane relais Bouaké, ONUCIFM ;

· La télé : RTI Bouaké ;

· Internet

Pour les medias traditionnels, on retiendra les grains de thé, les forums, les conférences, les réunions d'associations et d'institutions, les séminaires, les ateliers, les sorties, les causeries.

Nous résumons notre plan medias dans le tableau ci-contre :

THEMES

CANAUX/MEDIAS

SUPPORTS

· Implication des prestataires de santé dans le programme PTME ;

· Encadrement des femmes VVIH ;

· Proposition et réalisation du test de dépistage ;

· Animation de la CCC à la CPN ;

· Soins de proximité ;

· Impliquer les hommes dans le programme PTME.

Canal médiatique :

· Radio Bouaké, Média plus, la RNC, La Radio Albayane relais Bouaké, ONUCIFM ;

· RTI 1;

Espaces éducatifs ;

Espaces de santé ;

Débats sociaux.

 

Séances de formation;

Conferences; Atelier; Réunions bilan ; Affichage.

 

Causeries éducatives ;

Séances de formations;

Animations communautaires.

 

94

Tableau 3. Récapitulatif des canaux de communication

95

II. Le volet opérationnel du projet

La partie opérationnelle de ce projet consiste à définir et à présenter les éléments indispensables pour la réalisation, la gestion et l'évaluation dudit projet. Il s'agit entre autres :

· De la description des activités ;

· De la production du matériel de communication ;

· Du plan d'action ;

· Du suivi et de l'évaluation ;

· Du cadre institutionnel.

II.1. Description des activités

Parvenir à la prévention de la TME du VIH et l'élimination effective de la TME du VIH dans les centres de santé prénatal grâce à l'implication et l'engagement des prestataires de santé sont les objectifs visés par ce projet. Par conséquent, ce projet IEC/CCC consistera à :

· Mettre les prestataires de santé au coeur des activités du changement de comportement en matière de la TME du VIH pour une élimination effective de la TME du VIH ;

· Mobiliser et obtenir l'engagement des communautaires au projet en vue d'une pérennisation du comportement voulu ;

· Encourager la fréquentation des centres de santé prénatal et le dépistage volontaire du VIH par les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et leur conjoint, afin de réduire les facteurs de risques à la TME du VIH.

Pour atteindre ces objectifs, nous envisageons différentes activités :

II.1.1. Plaidoyer auprès des leaders politiques, administratives, communautaires, de medias

Cette action contribue à faire des centres de santé retenus par ce projet, des cadres de promotion du changement de comportement en matière de la prévention de la TME du VIH. Cette stratégie se résume dans le tableau ci-contre.

96

STRATEGIES/
AXE

PRIORITAIRE

PUBLIC CIBLE

OBJECTIFS
IEC/ACTIVITES

INTERVENANTS

Conférence

Séminaire
Table ronde

DRS de Bouaké

DD des districts de Bouaké Sud et Bouaké Nord-est

ONG Locales et Internationales

Instruire les autorités sanitaires sur :

L'utilité d'un programme

IEC/CCC/PTME ;

La raison de l'implication des centres de santé dans le projet IEC/CCC/PTME.

Il s'agit de bénéficier de leur

soutien, leur adhésion et le

financement du projet.

Équipe du projet ;

Prestataires de

santé en matière de la PTME

Conférence

Séminaire Table ronde Réunion

Leaders

administratifs ;

Leaders

communautaires ;

Leaders religieux ;

Associations de

femmes et de
jeunes

Instruire les leaders

administratives,

communautaires, d'associations

sur l'utilité du programme
IEC/CCC/PTME et le rôle des populations dans le programme PTME ;

Faciliter la réalisation, la

mobilisation des publics
concernés par le projet.

Équipe de projet ;

Prestataires de

santé en matière de la PTME ;

Représentants des

ministères concernés.

Conception et production de matériel de sensibilisation

Les prestataires

de santé

intervenants dans la PTME ;

Les leaders

communautaires et d'associations

Pour être des incitateurs au changement en matière de la PTME ;

- L'on mettra sur pied des

programmes de
sensibilisation ;

- Confectionnera des supports

visuels et graphiques

(dépliants, brochures et
affiches).

Équipe de projet ;

Prestataires de

santé en matière de la PTME ;

Leaders

communautaires

97

 

Radios de proximités (Radio Bouaké, RNC, ONUCI-FM,

Création et insertion d'espaces

éducatifs avec l'appui des
medias de proximité en vue de :

Équipe de projet ;

Ateliers de formation

Media plus FM, Radio islamique)

-Bénéficier d'espaces éducatifs au sujet de la PTME ;

 
 
 

-Informer, former et sensibiliser

Prestataires de santé en matière de

 

RTI1 (RTI

les communautés (les femmes

la PTME

Conférence

Bouaké)

enceintes et les femmes en âge

de procréer) concernant la

 
 
 

PTME.

 

Tableau 4. Planification du plaidoyer

II.1.2. Mobilisation sanitaire et communautaire

Il s'agit de mener des activités au sein des centres de santé retenus par ce projet et dans l'environnement immédiat des communautés. Elles permettent de rapprocher les prestataires de santé en matière de la PTME de la population.

STRATEGIES/
AXE

PRIORITAIRE

PUBLIC CIBLE

OBJECTIFS
IEC/ACTIVITES

INTERVENANTS

 

Les prestataires de

Former et/ou recycler les

 
 

santé intervenant

dans le programme

capacités des prestataires de

santé en PTME sur : -

Equipe de projet ;

Formation des

de la PTME :

- L'accueil des femmes à la

Prestataires de

prestataires de

 

prise des constantes ;

santé en matière de

santé en

-les médecins ;

- L'animation de la CCC ;

la PTME

matière

-les sages-femmes ;

- Le counseling et la

 

d'IEC/CCC et

 

négociation du test ;

Les conseillères

la PTME

-Les AS ;

- La PEC ;

communautaires

 
 

- Le suivi des femmes VVIH.

 
 

-les conseillères

 
 
 

Les prestataires de

Renforcer les capacités des

 

Formation

santé intervenants

prestataires de santé prénatal

 

Initiation de100 relais de

dans la PTME ;

en matière de gestion et

causerie de groupe ;

- réduire les situations de

Equipe de projet ;

la

 

vulnérabilités des cibles ;

Prestataires de

communication

 

- Inciter la communication au sein des foyers ;

santé en matière de la PTME ;

98

 

Les leaders

communautaires et d'associations

Initier les relais de la

communication aux :

- Techniques et planification

des actions
IEC/CCC/PTME ;

Leaders

communautaires.

Campagnes

Les femmes et les

Instruire les populations sur

 

d'information

hommes en âges de

les facteurs de risques liés à la

Equipe de projet ;

et de

procréer ;

PTME et l'ignorance de son

 

sensibilisation

Les femmes

statut sérologique ;

Prestataires de

 

enceintes et leur

conjoint ;

Instruire les populations,

notamment les femmes sur

santé en matière de la PTME ;

Causeries de

Les femmes VVIH et

l'utilité de fréquenter les

 

groupe

leur conjoint ;

Les associations de

centres de santé prénatale dès le début de la grossesse et

l'acceptation du test de

Leaders

communautaires ;

 

femmes et de jeunes.

dépistage.

Les éducateurs

pairs.

II.2. Production du matériel de communication

La production du matériel de communication contribue à la réalisation

du message en fonction du support de communication. Elle se déroule autour de trois axes.

II.2.1. La conception des supports de communication

La mise en oeuvre d'un projet IEC/CCC dans le cadre de la prévention de la

TME du VIH, nécessite la coopération entre les différents acteurs dudit projet. Ce sont entre autres :

? Le chef du projet. Il est le coordonnateur et le superviseur du projet. Il est le responsable de toute action qui a trait au projet ;

? Les spécialistes en PTME et en IEC. Ils sont membres du corps médical et paramédical. Ils interviennent dans le programme PTME ;

? Les créatifs sont des spécialistes en matière de création de messages attractifs

et appropriés. Ils prêteront leur expertise au projet en vue de la création de messages appropriés et le choix de supports pouvant donner forme au message ;

? L'administration sanitaire est constituée de personnes détentrices du pouvoir décisionnaire dans les centres de santé prénatal ;

99

? Les leaders communautaires. Ils orientent les axes du projet en fonction des aspirations, des moeurs, des convictions, des croyances, des rites des populations.

II.2.2. Le pré-test des supports de communication

Cette phase met en relation les supports de communication et le message. Elle permet la révision des messages et des supports choisis pour la campagne. Il s'agit d'être rassurer de la pertinence du message présenté sur le support et de sa compréhension en fonction du support choisi. Aussi, le pré-test consiste à se rassurer de l'approbation de la présentation du message sur le support, aussi, de la prise en compte du public visé par le message et de la crédibilité de sa source.

II.2.3. La production

L'accomplissement des deux premières étapes contribue à la production des supports visuels retenus pour ce projet. Il s'agit entre autres, des affiches, des prospectus, des dépliants, des boîtes à images, des tee-shirts, des casquettes. Notons que la production des supports tient compte de la disponibilité des ressources humaines, des besoins et de la finance.

II.3. Le plan d'action

Le plan d'action donne les détails du déroulement du projet dans un tableau ci-contre.

100

ACTIVITÉ/TACHES

DURÉE
(En jours)

PÉRIODE 2015

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

1

Conception, montage et recherche de financement du projet

28

 
 
 
 
 
 
 

2

Conception et choix de stratégies et supports de communication

55

 
 
 
 
 
 
 

3

Information et sensibilisation des medias

30

 
 
 
 
 
 
 

4

Formation et sensibilisation des relais de communication

30

 
 
 
 
 
 
 

5

Information et sensibilisation sur l'importance de la CPN

75

 
 
 
 
 
 
 

6

Information et sensibilisation sur l'importance du test du VIH

30

 
 
 
 
 
 
 

7

Information et sensibilisation sur les risques liés à la PTME

60

 
 
 
 
 
 
 

8

Information et sensibilisation sur l'implication du prestataire de santé

30

 
 
 
 
 
 
 

9

Information et sensibilisation sur le rôle du prestataire de santé en PEC

30

 
 
 
 
 
 
 

10

Information et sensibilisation du soutien des femmes VVIH

30

 
 
 
 
 
 
 

11

Information et sensibilisation sur la PEC des femmes enceintes VVIH

30

 
 
 
 
 
 
 

12

Information et sensibilisation sur la PCR et le suivi post-natal

30

 
 
 
 
 
 
 

13

Gestion du processus du changement

210

 
 
 
 
 
 
 

14

Evaluation

25

 
 
 
 
 
 
 

Bilan de l'exécution du projet IEC/CCC/PTME

90

 

Elaboration et exécution d'un plan post projet

90

101

II.4. Suivi et évaluation

Le projet IEC/CCC vise à instaurer un cadre de communication favorable à la pérennisation du comportement voulu. Il s'agit de rendre le changement permanant et durable dans le temps. Par ailleurs, d'autres facteurs de mises en cause de l'adoption constante du comportement peuvent provoquer des chutes et des déviations de comportements. Il est plus qu'impérieux de mettre sur place un programme de suivi/évaluation.

II.4.1. Le suivi

Le suivi du projet consiste à apprécier, à étudier, à vérifier le déroulement de

celui-ci en vue de garantir l'effectivité des activités et des actions qui y sont prévues. Le

suivi fait appel à la vigilance du chef de projet et son équipe, car le suivi leur permet :

? De veiller à ce que les activités se déroulent comme prévu par le planning ;

? De déceler et régler les éventuels obstacles au bon déroulement du projet ;

? De recourir aux personnes ressources en cas de difficultés ;

? D'effectuer les réajustements, les rectifications et les rattrapages nécessaires ;

? D'adapter ou réorienter le projet en cas de besoin, afin d'atteindre les objectifs

fixés.

II.4.2. Évaluation

L'évaluation consiste à examiner et à vérifier si les objectifs fixés sont atteints.

Objectifs/Activités

Indicateurs du
changement

Moyens de
vérification

Obstacles probables

Accroître chez les

Plus de 60% des

 

Troubles

prestataires de santé, le

niveau d'implication dans le programme de la PTME

prestataires de santé sont

engagés dans le
programme de la PTME et la prévalence de la TME est réduite à moins de 5%

Rapport d'activités

sociopolitiques

Financement non disponible

102

Objectifs/Activités

Indicateurs du changement

Moyens de vérification

Obstacles probables

Renforcer les capacités des prestataires de santé en matière de la CCC, la PTME et la PEC des femmes VVIH et leurs enfants

Plus de 60% des prestataires de santé sont outillés en matière de CCC et PTME et de PEC des femmes VVIH et leurs enfants

Rapport d'activités ;

Carnet de la PTME des centres de santé

Troubles sociopolitiques Ou Professionnelle ;

Financement non

disponible ou
retardé

Renforcer les capacités des prestataires de santé en matière de négociation du test de dépistage du VIH

Plus de 90% de femmes enceintes venues à la CPN adhèrent au test, acceptent leur résultat et 50% des conjoints s'engagent à la PTME

Rapprocher les prestataires de santé en

matière de la PTME des communautaires et

renforcer l'encadrement des groupes et
associations communautaires

Plus de 90% des femmes en âge de

procréer les femmes enceintes

fréquentent les SSG et 50% de
groupes de femmes sont crées

Rapport d'activités ;

Inspection communautaires

Troubles

sociopolitiques ;

Former des concepteurs et planificateurs

IEC/CCC en PTME et des intervenants en matière de PTME

Plus de 50% de concepteurs et planificateurs en IEC/CCC à la PTME formés et 25% d'intervenants insérés dans les SSG

Former les relais de communication en

matière de PTME

100 pairs éducateurs formés sur

l'utilisation des SSG, de la CPN et les facteurs de risques liés à la PTME

103

Activités

 

Indicateurs du changement

Moyens de
vérification

Obstacles probables

Elaboration des messages

Nombre de messages produits

Rapport d'activité

Troubles sociopolitiques

ou

Professionnelle ;

Financement non disponible ou retardé

Développement du matériel de communication

Supports visuels, graphiques et autre matériel produits

Lancement des activités de communication

Cérémonie effectuée

Conduite des activités de communication

Nombre de messages diffusés ;

Nombre de femmes et jeunes sensibilisés ;

Nombre de prestataires formés et recyclés

Etudes d'impact

Nombre de femmes et conjoints dépistés à la PTME

Formation

Nombre de communautaires
et de prestataires de santé en
matière de la PTME formés

Suivi-évaluation

Nombre d'activités évaluées

Tableau 5 : Planification de l'évaluation Conclusion partielle

La conception, l'élaboration et la mise en oeuvre d'un projet IEC/CCC en matière de la PTME constitue la phase de mise en évidence des théories évoquées par nos travaux. Il s'agit pour nous, de déterminer deux phases incontournables pour le projet IEC/CCC/PTME.

Ainsi, la phase stratégique a permis, à partir d'une analyse de la situation, pour assortir les objectifs du projet, déterminer les cibles concernées par le projet, et les moyens techniques d'approches nécessaires pour la réalisation dudit projet. Quant à la phase opérationnelle, elle a consisté à identifier et à planifier les activités et les actions à mener par ce projet, en vue d'atteindre les cibles visées par le projet.

En somme, la phase stratégique et la phase opérationnelle visent l'amélioration de la situation de vulnérabilité des cibles en matière de la TME du VIH. Il s'agit de garantir la vie aux femmes enceintes VVIH, les mères VVIH et la santé de leurs enfants à l'abri de la TME.

104

CONCLUSION GÉNÉRALE

« Quelle communication des prestataires de santé, pour une stratégie de prévention de la TME du VIH ? ». C'est cette question qui a fait objet d'étude de notre mémoire de fin du second cycle de nos études universitaires. Ainsi, nous avons étudié le contexte de la question à travers l'étude des travaux déjà menés, afin d'acquérir des connaissances sur le sujet. Nos différentes lectures, nous ont permit de trouver des réponses anticipées, définir nos objectifs, avant de prendre connaissance du terrain.

L'étude sur le terrain a été une phase importante pour nos travaux. Avant le questionnement de nos cibles, nous avons procédé à une observation du terrain. Par conséquent, la collecte des donnés s'est faite par observation et par questionnement des cibles. Les données recueillies ont été analysées par le logiciel Microsoft 2007. L'étude sur le terrain nous a énormément instruit sur la question étudiée. Il est à noter, une insuffisance de connaissance des prestataires de santé en matière d'IEC/CCC et de la PTME. Ce déficit de connaissance de la part des prestataires de santé est dû à une absence de modules portants sur ces questions durant leur formation initiale. Or, le programme de la prévention de la transmission pédiatrique du VIH s'appuie sur les relations qui lient les prestataires de santé et les patientes.

Face à cette situation de manque, le besoin d'une amélioration de connaissances s'avère plus que nécessaire, afin de faciliter les interventions des prestataires de santé, et les encourager à mieux s'engager dans le programme de la PTME. Par ailleurs, d'autres facteurs liés à la persistance de la TME du VIH, expliquent les hésitations des prestataires de santé à s'impliquer réellement dans le programme de la PTME. Il s'agit entre autres :

? De l'accessibilité difficile des centres de santé ;

? Du faible taux d'utilisation des centres de santé prénatal par les femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les conjoints ;

? De la disparité inégale des prestataires dans les centres de santé prénatal ;

105

? De l'insuffisance d'infrastructures adaptées à la CCC et la PEC ;

? Du faible financement des projets PTME et l'absence de matériels nécessaires à la ·PTME et la PEC ; etc.

Bien que l'implication des conseillères communautaires dans certains centres de santé, permet d'amoindrir le poids des activités de la PTME, les efforts s'emblent insuffisants. En particulier, dans le domaine du financement, de la création de salle pour la CCC et la distribution des ARV dans les centres de santé prénatale. De la part des communautaires, la situation de vulnérabilité en matière de la TME du VIII est plus liée à la féminisation de la prévalence du VIII et la situation socio-économiques des foyers.

Retenons que la question de la PTME exige encore plus d'attentions et d'engagement tants des leaders politiques, administratives, sanitaires que, des prestataires de santé en matière de la CPN, des ONG locales et internationales et les communautaires elles- mêmes. Ainsi, beaucoup reste à faire, car nos travaux ont consisté à aborder une facette de cette question de la PTME, en vue d'un changement durable et constant. Par conséquent, d'autres travaux sont nécessaires afin d'améliorer la qualité de prestation des prestataires de santé, afin de réduire et éliminer la TME du VIII de façon définitif

106

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES DE MÉTHODOLOGIES

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CHARTIER L., 2003, Mesurer l'insaisissable, Presse Universitaire du Québec, Québec.

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LUC Van C.et RAYMOND Q., 2011, Manuel de recherché en science social, Dunod, Paris.

MONGEAU P., 2008, Réaliser son mémoire ou sa thèse, presse de l'Université du Québec, Québec.

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LE MARCIS F. et OLIVIER de SARDAN J.P., Mai 2005, Colloque International sur les recherches en sciences sociales à propos de la PTME sur le continent africain.

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PREBLE E.A., Février 2006,« Prévention de la transmission mère-enfant du VIH au Maroc », Rapport de Consultation », UNICEF.

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RAPPORTS ET MEMOIRES

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Rapport DRSP, 2009, Stratégie de relance du développement et de réduction de la pauvreté, Abidjan,

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Médecins du monde Canada, 2009, Rapport d'activités 2008-2009, Montréal.

Médecine Tropicale, Evaluation d'un programme de prévention de la transmission mère-enfant

du VIH à Abidjan (Côte d'Ivoire/1999-2002) 2006
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MINISTERE DE LA SANTE ET DE L'HYGIENE PUBLIQUE, 2008, Plan stratégique de développement des ressources humaines du secteur de la sante en Côte d'Ivoire 2009-2013, Abidjan, septembre.

Ministère d'Etat, Ministère du Plan et du Développement, Novembre 2008, Document de Stratégie de Réduction de la pauvreté 2009-2013, Version provisoire, Abidjan.

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OMS, 2004, Prévention de la transmission mère- enfant du VIH SIDA au Burkina Faso, Genève.

OMS, 2012, Impliquer les hommes dans la prévention de la transmission mère- enfant du VIH, Genève.

OMS, 2011, le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne : Le point sur l'épidémie et les progrès du secteur de la santé vers l'accès universel, Genève.

OMS, 2012, Pour l'élimination de la transmission mère- enfant du VIH, Caire.

OMS, 2004, Sauver des mères, sauver des familles : L'initiative PTME-Plus, Genève.

109

OMS, 2011, Le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne : Le point sur l'épidémie et les progrès du secteur de la santé vers l'accès universel, Genève.

OMS, 2011, Nous pouvons empêcher que les mères meurent et que leurs bébés soient infectés par le VIH.

OMS, 2004, Prévention de la transmission mère-enfant du VIH/SIDA au Burkina Faso : une démarche contractuelle originale : étude de cas, Genève.

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ONUSIDA, 2009, Enfants et SIDA : Quatrième bilan de situation.

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110

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ONUSIDA / J502/1/F.

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WEBOGRAPHIE.

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http://www.crhonline.org/pubdetail.php?pub.d=2 consulté le 24/02/2014 à 18h 50

111

ANNEXES

112

ANNEXE 1

QUESTIONNAIRE POUR LA COLLECTE DES DONNÉES

1. ENTRÉVUE AVEC LES MÉDÉCINS

Présentez-nous les activités de votre centre

Comment sont reparties les tâches au sein de votre établissement ?

Existe-t-il un programme lié à la santé de la reproduction et de la lutte contre le VIH/SIDA ?

Comment fonctionne le service chargé de la lutte contre le SIDA ? Adopte-t-il une stratégie PTME ? Depuis quand ?

Comment s'organise la PTME au sein de votre service ? qui sont ceux qui s'y occupent et qui en sont les bénéficiaires ?

Quelle place occupe la communication dans la PTME au sein de votre établissement ?

Quelles sont les stratégies de communication que vous adoptez pour la PTME ? Quels en sont les derniers chiffres de dépistage en matière de la PTME ? Comment expliquez-vous la persistance de la TME ? Quelles Stratégie De communication proposez-vous pour y remédier ?

2. ENTRÉVUE AVEC LES SAGES FEMMES ET LES AIDES SOIGNANTES

Quel service occupez-vous au sein du centre de santé ?

Que savez-vous de la PTME ?

Comment pensez-vous qu'on puisse éviter de nouvelle contamination ?

Comment s'organise la PTME au sein de votre centre de santé ? Qui s'en charge ?

Quelle place occupe la communication dans la PTME ?

Comment se fait la CCC et le dépistage volontaire ? Vos supports utilisés ? Quelles stratégies adoptez-vous pour la PTME ? Connaissez-vous d'autres stratégies en dehors de celles que vous adoptez ?

113

Qui sont ceux qui sont pris en compte par la PTME dans votre centre ?

Vous arrive t-il d'avoir des cas de perdu de vue ? Comment gérez la situation lorsqu'elle se présente à vous ?

3. ENTRÉVUE AVEC LES CONSEILLÈRES

Quelles sont les relations qui lient votre structure aux centres de santés ?

Quelles sont les activités que vous prenez en compte et qui en sont les

bénéficiaires ?

Quelles sont vos priorités pour la PTME ? Comment intervenez-vous dans les

programmes PTME des centres de santé ?

Comment expliquez-vous la persistance de la TME du VITT/SIDA ?

Quelle place accordez-vous à la communication dans la PTME ? Et quelle

stratégie adoptez-vous ?

Comment se fait la CCC et le dépistage volontaire ?

Quels sont vos rapports avec les mères infectées ? et celles non infectées ?

Combien de temps dure la période de la PTME ? Comment expliquez vous les

perdus de vue ?

4. ENTRÉVUE AVEC LES FEMMES VENUES POUR LA CPN

Que savez-vous de la TME ?

Quels sont les comportements à risques à éviter ?

Comment communiquez vous concernant la PTME en famille ? Dans votre

milieu de vie ?

Quelles sont les entraves au changement de comportement en matière de la

TME ?

Qui selon vous doit être pris en compte par les programmes PTME ?

Que pensez-vous du dépistage volontaire ? Et du VITT/SIDA ?

Que pensez-vous des mères porteuses du VITT ? Comment pensez-vous qu'on

puisse éviter de nouvelle contamination

Logistique

ANNEXE 2

ORGANIGRAMME DU PROJET

Ministère de la santé et de la

Lutte contre le SIDA

Coordonnateur du programme PTME

Equipe projet IEC/CCC/PTME

Administration et Finance

Conception et
production du
matériel de
communication

Formation

Communication

Dcumentatian Documentation

Publication

blicatian

Finance

comptabilité

Matériel audio visuel

Matériel roulant

Suivi

Evaluation

114

Recherche

Conception

Production et diffusion

Recyclage

Formation et Initiation

Media

traditionnel et hors media

Média de masse

Documentation

Publication

Administration

Recherche
Suivi
Evaluation

115

ANNEXE 3

FICHE TECHNIQUE DU PROJET

TITRE

ZÉRO INFECTION À VIH À LA NAISSANCE, ZÉRO DÉCÈS DÛ À LA TME DANS MON CENTRE DE SANTÉ PRÉRNATALE

 

Le projet IEC/CCC/PTME est une stratégie de promotion de la santé en matière de la PTME. Il s'agit, à travers ce projet, de faire des prestataires de santé, des indices du changement durable en matière de la prévention et la réduction de la TME du

RÉSUMÉ

VIH. Le projet répond au besoin de recyclage et d'initiation des prestataires de santé en matière de la PTME et des techniques IEC/CCC.

 

Plaidoyer ;

 

Counseling

APPROCHES

Mobilisation communautaire ;

 

Visite à domicile ;

 

Education par les pairs ;

 

Causerie avec support visuels et/ou graphique

 

Formation

116

 

Général : Réduire à moins de 5 % la TME du VIH/SIDA au sein de la population des femmes en âge de procréer, les femmes enceintes et les mères vivantes avec le VIH/SIDA à travers une politique de communication intégrale des prestataires de la santé en matière de la prévention de la TME du VIH.

Objectifs spécifiques du projet

Assurer que soit intégrée par tous les centres de santé prénatal dans leur programme de la PTME la CCC collective et la causerie individuelle ;

OBECTIFS

Renforcer les capacités des prestataires de la santé en PTME en matière de la CCC et la causerie de groupe ;

 

Renforcer les actions de prévention la TME à travers l'adaptation de l'environnement de chaque centre de santé prénatal par la mise à disposition de salle IEC/CCC équipée d'ici à 2016 ;

 

Rapprocher les centres de santé prénatal des populations et renforcer les liens entre les communautés et les centres de santé prénatal de sorte à les rendre accessibles d'ici à 2016 ;

 

Plus de 90 % des femmes enceintes et des femmes en âge de procréer, ainsi que plus de 50% des conjoints acceptent le test de dépistage du VIH et fréquentent régulièrement les centres de santé prénatal d'ici à 2016.

 

Prestation de qualité des prestataires de santé en matière de PTME et IEC/CCC ;

JUSTIFICATION

Implication des prestataires de santé dans le programme PTME ;

 

Utilisation constante des centres de santé par les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes.

 

Prestataires de santé en matière de la CCC/ PTME

CIBLES

Femmes enceintes et conjoints ;

 

Femmes en âge de procréer et conjoints ;

 

Femmes VVIH et enfants nés de femmes VVIH.

117

INITIATEUR

TUO ARDJOUMA Etudiant en Master 2 de Communication (SLC) UFR CMS Université Alassane Ouattara de Bouaké (UAO) tuoardjouma@gmail.com

Cel : 00225 47 24 78 33/ 00225 06 82 79 09

DURÉE

2 ans (Periode2014 - 2016)

ACTIVITÉS

Recherches ;

Production de supports médiatiques ; Activités d'information et de sensibilisation ; Formation ; Suivi et Evaluation

RESSOURCES HUMAINES

Prestataires de santé en matière de la PTME ;

Conseillère communautaire spécialisées IEC/CCC, PTME et en PEC Association de groupe de femmes

DÉMARRAGE

Date à déterminer en accord avec les partenaires : Cérémonie de masse

Activités de proximité

ATTACHÉ

INSTITUTIONNEL

Ministère de la Santé et de la lutte contre le SIDA ;

CSU de NIMBO, SOKOURA, BELLE-VILLE et PMI SOKOURA

FINANCEMENT

 

EXPERTISE SOLLICITÉE

EGPAF

ONG AIP

ONG JEKAWILI et ONG BOUAKÉ ÉVEIL

118

ANNEXE 4 : BUDGETISATION DU PROJET 1. Catégories ou postes budgétaires

CATÉGORIES

COMMENTAIRES

RESSOURCES HUMAINES EXTERNES

Masse salariale des professionnels, des consultations externes nécessaires à la mise en oeuvre du projet. Ceci comprend la valeur des salaires, avantages sociaux et autres indemnités nécessaires.

A chaque poste, on donnera la fonction et le nombre de jours de travail des personnes en dont il est question

ÉQUIPEMENT

Coût des divers équipements nécessaires à la réalisation du projet : Dépliants ; Instruments de contraception ;

Instruments utilisés lors des consultations pré et postnatales

MATÉRIEL ET FOURNITURES

Matériel d'un coup peu élevé, renouvelable et directement requis pour le projet

TRANSPORT ET DÉPLACEMENT

Coûts logistiques : Carburant pour le déplacement des responsables du projet ;

Indemnités de déplacement et per diem à allouer aux ressources humaines impliquées dans la formation.

LOCAUX

Frais d'entretien et d'agencement ;

Frais de services publics directement liés au projet et aux opérations du projet (électricité, air conditionné).

ATÉLIERS DE FORMATION

Coût de planification ;Per diem de participants ;

Fournitures et matériel didactique nécessaires à l'organisation de la formation.

ACTIVITÉS DE SENSIBILISATION

Par des médias de masse ;Communication interpersonnelle ; Suivi-Evaluation.

COMMUNICATION

? Coût de confection de supports et matériel didactique ;

? Frais de diffusion de message sur les masses médias.

PUBLICATIONS

Coûts anticipés pour la réalisation de rapports et d'études dans le cadre du projet

SUIVI ET

ÉVALUATION

Coût des ressources nécessaires pour effectuer les visites de suivi et évaluation prévues

AUTRES

Tout autre poste budgétaire envisagé n'ayant pas été inclus dans le budget du projet

IMPRÉVUS

Montant supplémentaire (5-10%) pour couvrir tout dépassement imprévu et raisonnable par rapport aux lignes budgétaires prévues.

2. Budget d'investissement

MONTANT ANNUEL EN FCFA

Année 1

Année 2

RUBRIQUES

- Équipement ; - Matériel de bureau ; - Véhicules ; - Locaux ; Autres.

TOTAL

TOTAL GLOBAL

3. Budget de fonctionnement

MONTANT ANNUEL EN FCFA

Année 1

Année 2

RUBRIQUES

Honoraires

Charges sociales Frais de missions Fourniture de bureau Documentation Communication Formation

Frais d'opération Suivi-Évaluation Autres

119

TOTAL

TOTAL GLOBAL

120

4. Budget global prévisionnel

RUBRIQUES

MONTANT

En FCFA

En EURO

En DOLLAR

Budget d'investissement

 
 
 

Budget de fonctionnement

 
 
 

Budget global

 
 
 

TOTAL

 
 
 

TOTAL GLOBAL

 

121

5. Fiche du budget prévisionnel

Titre du projet : ZÉRO INFECTION À VIH À LA NAISSANCE, ZÉRO DÉCÈS DÛÀ LA TME DANS MON CENTRE DE SANTÉ PRÉNATALE

BUDGET PRÉVISIONNEL

Ordre

Activités

Rubriques

Unité

Quan
tité

Durée

Coût
Unitaire

Coût total

1

Appui technique et financier à l'organisation partenaire pour développer et mettre en oeuvre le projet pour la prévention de la TME incluant les prestataires de santé et les communautaires

 
 

Mois

 
 

1.1

Mobilisation des communautés et des institutions en vu de mettre en place un système de collecte et de référence pour la prise en charge des cas d'infections dépistés à la PTME

1.1.1

Soutien aux relais de la communication pour la sensibilisation et les références
aux centres de santé prénatal

1.1.2

Mise en place du suivi et évaluation de la stratégie de communication et de la documentation du projet de la PTME

Frais de

déplacement/communication

Pers/moi s

20

7

10 000

1 400 000

1.1.3

Prime du coordonnateur

Pers/moi s

1

9

160 000

1 440 000

1.1.4

Prime du chargé de projet

Pers/moi s

1

9

125 000

1 125 000

1.1.5

Frais de déplacement (carburant)

Pers/moi s

2

9

10 000

180 000

1.1.6

Frais entretien engins

Pers/moi s

2

9

5 000

90 000

Sous Total 1 :4 325 000

Recharge cellulaire équipe projet

Rchge/P ers/mois

2

9

5 000

90 000

122

6. Suite fiche du budget

Ordre

Activités

Rubriques

Unité

Quantité

Durée

Coût
Unitaire

Coût total

2

Mise à niveau des relais de communication pour la CCC en matière de la PTME

Fourniture de bureau + consommable informatique

Forfait/mois

1

9

20 000

180 000

2.1

Formation des relais de communication

Location de salle

Salle/jours

2

3

50 000

300 000

2.2

et prestataires de santé à la CCC pour la prévention de la TME

Pause café

Parts pers/ jours

45

6

1 500

405 000

2.3

 

Pause déjeuné

Parts pers/ jours

45

6

1 500

405 000

Transport des participants

Pers/jours

45

6

2 500

675 000

Sous Total 2 : 1 915 500

3

Plaidoyer et Coordination des activités de collecte et de documentation des cas de violations

Forfait duplication de document

Forfait/pers

45

1

500

22 500

3.1

 
 

kit de formation participant

Pers/jr

45

1

1 200

3.2

Rencontre trimestrielles de présentation des résultats de travaux des centres de santé et les ASC en matière de la prévention de la TME

Collation invités

Parts pers/ mois

45

7

1 500

472 500

3.3

Transport des participants

Pers/mois

45

7

2 500

787 500

3.4

Location de salle

salle/jours

1

3

50 000

150 000

3.5

Invitation de la presse

Pers/jours

6

3

5 000

90 000

3.6

Collation invités

Parts pers/ mois

50

3

1 500

225 000

3.7

Commémoration de la journée Nationale de lutte contre le SIDA

Transport des participants

Pers/mois

50

3

5 000

750 000

3.8

Forfait duplication de document

Forfait/pers

45

3

500

67 500

3.9

Location de salle+ chaises

salle/jours

1

3

100 000

300 000

3.10

SOUS TOTAL 3 : 2 865 700

 
 
 
 

123

7. Suite fiche du budget

Ordre

Activités

Rubriques

Unité

Quantité

Durée

Coût
Unitaire

Coût total

4

Support administration et gestion de projet

Rafraichissement

Pers/jrs

1

2

100 500

201 000

4.1

Coordination institutionnelle

 
 
 
 
 

3 043 500

4.2

Contribution aux charges Administration et Finance

Prime du Directeur Exécutif

Pers/ mois

1

9

150 000

1 350 000

4.3

 

Prime du responsable de l'administration et finance

Pers/ mois

1

9

100 000

900 000

4.5

Contribution poste pour saisie et traitement de données

Charge gestion de compte bancaire

relevé charge bancaire/ mois

1

9

10 000

90 000

SOUS TOTAL4 : 6 034 500

Prime de la Secrétaire/Caissière

Pers/ mois

1

9

50 000

450 000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

TOTAL GÉNÉRAL

 

Sous total 1

4 325 000

 
 
 

Sous total 2

1 915 500

 
 
 

Sous total 3

2 865 700

 
 
 

Sous total 4

6 034 500

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

11 248 200

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

124

ANNEXE 5. FICHE DE SYNTHÈSE MENSUELLE DU RAPPORT D'ACTIVITÉ HEBDOMMADAIRE DU PROJET ZÉRO INFECTION À VIH À LA NAISSANCE, ZÉRO DÉCÈS DÛ À LA TME DU VIH DANS MON CENTRE DE SANTÉ PRÉNATALE

Mobilisation communautaire

Nombre de leaders communautaires et religieux sensibilisés

Nombre de leaders communautaire etreligieux impliqués dans la mise en oeuvre de l'action

Nombre de relais communautaires répertoriés,

Renforcement des capacités

Nombre de sessions organisées

Nombre de RC formés

CCC et PEC

NIMB O

E

VILL E

CSU SOKO URA

PMI
SOKO
URA

TOTA

L F
TOTA

L G

Nombre de séance de CCC organisée

F

G

F

G

F

G

F

G

F

G

Nombre de femme conseillé testée ayant reçu leur résultat

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

% de femme enceinte dépistée

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

125

Nombre de PVVIH participant au groupe de soutien

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre de VAD organisées

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre de groupe de soutien organisés

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombres de mère bénéficiant de suivi poste natal

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre de mère séropositive ayant réalisées le dépistage précoce de leur enfant

% d'enfant nés de mères séropositive ayant bénéficié de la PVR/DBS

Nombre d'enfant nés de mères séropositive mis sous Cotrim sirop

% d'enfant nés de mères séropositive ayant bénéficié de test rapide à partir de 6 mois

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre de prestataires de santé formée sur les techniques de communication, de veille et de mobilisation autour des centres de PTME

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Nombre de visite de supervision organisé

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

126

Nombre de centre de santé supervisé Nombre d'évaluations faites

% d'indicateurs atteint dans le mois

Nombre de mère séropositive ayant réalisées le dépistage précoce de leur enfant

% d'enfant nés de mères séropositive ayant bénéficié de la PVR/DBS

Nombre d'enfant nés de mères séropositive mis sous Cotrim sirop

127

BIBLIOGRAPHIE

DÉDICACE ii.

REMERCIEMENTS iii.

TABLES DES FIGURES iv.

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS .. vii.

INTRODUCTION GENERALE 2.

CADRE THÉORIQUE 3.

I. Justification du sujet .3.

I.1. Motivation et intérêt pour le sujet 5.

I.2. Intérêt scientifique du sujet 5.

I.3. Pertinence sociale du sujet 6.

II. Définition des termes clefs ..7.

III. Revue critique de littérature 18

IV. Description de la théorie de recherche 21.

V. Problématique de recherche .23.

VI. Hypothèses ..24.

VII. Objectifs .25.

CADRE MÉTHODOLOGIQUE 26.

I. Le terrain de recherche ..26.

II. Description de l'échantillonnage et la taille de l'échantillon 27.

III. Démarche de recherche .28.

IV. Description des techniques de collecte des informations .30.

V. Description du déroulement de la collecte des données 31.

VI. Description du plan d'analyse des données 33.

VII. Difficultés et limites liées à la collecte ..34.

VIII. Calendrier de matérialisation de la recherche 35.

PREMIÈRE PARTIE 37

CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉ SUR LA PTME 38.

I. Le concept de la PTME ..38.

128

Présentation de la PTME

I.2. La politique PTME en Côte D'Ivoire

I.3. La persistance épidémiologique de la TME en Côte D'Ivoire

38.

39. ..40.

II. Organisation du programme PTME

41.

II.1. Les modes de contamination en PTME

41.

II.2. Le déroulement du programme de la PTME

42.

II.3. Le test de dépistage du VITT/SIDA

45.

II.4. La CPN

..46

 

CHAPITRE II : LE SUIVI EN PTME

..47.

I. La prophylaxie du VITT/SIDA en PTME 47.

I.1. La prise en charge d'une mère infectée en PTME 47.

I.2. La PTME d'un enfant né d'une mère infectée 49.

I.3. La politique de distribution des ARV 51.

II. Le mécanisme de communication en PTME .51.

II.1.Le suivi des mères infectées par le VITT/SIDA .51.

II.2. Le groupe de soutien en PTME 52.

II.3. Les mesures d'accompagnement en PTME .53.

DEUXIÈME PARTIE

54

INTRODUCTION

55.

CHAPITRE I : LE SYSTÈME SANITAIRE DE LA PTME

55.

I. Organisation du système sanitaire en PTME

..56.

I. 1. Au niveau interne

56.

I.2. Au niveau externe

..60.

II. Etude des pratiques sanitaires en PTME

64.

 

II.1. Au niveau interne

.64.

II.2. Au niveau externe

67.

 

CHAPITRE II. POLITIQUE DE COMMUNICATION POUR A PRÉVENTION DE

LA TME DU VITT/SIDA 70.

129

I. Interprétation des données 70.

I.1. Les facteurs professionnels 70.

I.2. Les facteurs institutionnels et socioculturels 72.

I.3. Les facteurs liés à la communication en matière de la PTME . 74.

II. Elaboration d'une matrice de communication en matière de la PTME . 75.

II.1. Redéfinition du cadre de la CCC .76.

II.2. Le concept IEC/CCC 78.

TROISIÈME PARTIE : PLANNIFICATION STRATÉGIQUE DU PROJET

IEC/CCC/PTME 82.

INTRODUCTION .83.

I. Partie stratégique du projet 83.

I.1. Analyse de la situation 83.

I.2. Objectifs du projet IEC/CCC/PTME ..85.

I.3. Identification des cibles concernées par le projet . .86.

I.4. Moyens techniques de communication .88.

I.5. Elaboration des messages .91.

I.6. Les canaux 92.

II. Le volet opérationnel du projet 94.

II.1. Description des activités ..95.

II.2. Production du matériel de communication ..98.

II.3. Le plan d'action 99.

II.4. Suivi et évaluation .101.

Conclusion partielle 103.

CONCLUSION GÉNÉRALE .104.

BIBLIOGRAPHIE 106

ANNEXES .101

130

Résumé

Apparut en 1981, le VIH SIDA continue de faire des victimes dans le monde malgré les efforts consentis par les autorités sanitaires et politiques. Selon l'OMS, plus de 35.3 millions de nouvelles infections et 1.6 millions de décès ont été enregistré au cours de l'année 2010. La grande majorité des cas d'infections et de décès sont enregistrés en Afrique subsaharien et en Asie.

En Côte d'Ivoire, de nombreux mécanismes ont été mis en place par l'état ivoirien en vue de réduire le taux de décès et de contamination de VIH notamment l4insertion du Programme de Transmission Mère-enfant dans toutes les formations sanitaires du pays en vue d'impliquer le personnel soignant dans la lutte contre cette penderie.

Malgré l'insertion de la PTME dans les centres de santé maternelle de la cote d'ivoire le Taux d'infection de la TME du VIH/SIDA reste préoccupant. Cette contribution étudie la responsabilité communicationnelle du personnel de santé face à la prévention de l'infection des mères et des enfants à la grossesse et durant la période post-partum

Mots clés

Politique de communication, Personnel de santé, Transmission Mère-Enfant, VIH-SIDA

Abstract

Appearing in 1981, HIV AIDS continues to claim victims around the world despite the efforts of health and political authorities. According to the WHO, more than 35.3 million new infections and 1.6 million deaths were recorded during 2010. The vast majority of cases of infections and deaths are recorded in sub-Saharan Africa and Asia.

In Côte d'Ivoire, many mechanisms have been put in place by the Ivorian State to reduce the rate of death and HIV infection, including the introduction of the Mother-to-Child Transmission Programme in all health facilities in the country in order to involve health care staff in the fight against this wardrobe.

Despite the inclusion of PMTCT in maternal health centres in Cote d'Ivoire, the rate of HIV/AIDS MTCT infection remains a concern. This contribution examines the communicational responsibility of health personnel to prevent infection of mothers and children in pregnancy and in the postpartum period.

Key words

Communication Policy, Health Personnel, Mother-to-Child Transmission, HIV-AIDS






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