WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Aikiryu: un art, une communauté

( Télécharger le fichier original )
par Anthony Mettler
Université de Bretagne Occidentale - Master "Sport, santé, société", anthropologie des pratiques corporelles 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

7. Nombre d'heures de pratiques :

Il y a 44% des pratiquants qui font entre 2 et 4 heures d'entraînement par semaines, 34% font plus de 4 heures et 22% font 2h et moins. Dans l'ensemble, je peux dire que les individus sont intéressés par leur pratique car 78% font plus de 2 heures

d'entraînement. Ce nombre semble reflète l'idée que les Aïkiryuka ne pratiquent pas pour vivre l'Aïkiryu mais plutôt qu'ils vivent en pratiquant l'Aïkiryu. C'est l'idée de respect d'un mode de vie auquel les individus ont adhérés, de façon volontaire bien sûr. Lorsque Charles Abelé a créé l'Aïkiryu, il n'a pas que reprit les techniques d'Aïkido et changer de nom pour faire semblant d'innover. Il a eu tout une réflexion sur ce qu'il voulait enseigner et donc changer (« transformer ») à travers cette nouvelle pratique. C'est un chemin de réflexion qu'il a du faire pour aller au-delà du geste et de la forme. Il a fallut qu'il s'immerge dans un mode de vie et de pensée qui correspondait à ces idées. C'est en cela que l'Aïkiryu est intéressant car après observation, on peut dire que cette pratique va beaucoup plus loin en termes de questionnement sur les relations interindividuelles. On peut aller plus loin, en effet, il est vrai que la société tend à éloigner les personnes, par peur de l'inconnue ou bien par habitude, par exemple lorsque l'on prend le métro on peux remarquer que rien ne perturbe un voyageur citadin, de plus les échanges de regard ou bien le partage d'un moment sont rare. Il semblerait que cette pratique réponde à un besoin de communications, autre que celui proposé par la vie quotidienne, d'où l'importante fréquentation et les heures de pratiques élevées.

8. Les grades :

Il ya 57% de pratiquants ayant un grade compris entre le 6 et 3ème kyu, 19% sont 3 et 4ème dan, 17% sont 6ème kyu, 5% sont 2 et 1er kyu, enfin 2% sont 1 et 2ème dan. Ce constat seul n'est pas intéressant, par contre en mettant en correspondance avec l'année

de début en Aïkiryu, on retrouve des proportions similaires. En effet, la part la plus importante de débutant se situe dans la fourchette 2004/2007, en considérant un passage de grade par an, quelqu'un qui à débuté en 2004 est actuellement 3ème kyu. Bien sûr, les passages de grades ne sont pas automatiques car il y a un travail personnel qui dépend de chacun. On passe son grade lorsque la personne est prête et ce n'est pas une obligation. C'est pour cela que les étapes ou temps d'attentes entre les grades ne sont pas formels, il s'agit avant tout d'un moment marquant qui permet de valoriser un travail interne et technique. Cette étape étant validée par les plus anciens. Une autre approche de cette interprétation amènerait à penser que les pratiquants n'ont peu être pas envie de passer de grades car ils ne pratiqueraient peut être pas pour être reconnue mais plus pour rechercher un état de bien être où le grade n'est que secondaire.

9. Investissement :

Il y a 46% des pratiquants qui font 1 à 3 stages par an, 34% qui font plus de 6 stages par an, 10% pour 4 à 6 stages par an, enfin 10% pour ceux qui ne font aucun stages. Plus de 90% des pratiquants font au moins un stage par an ce qui est important en quantité. Il y a donc un noyau dure qui se

rencontre sur les stages et les échanges sont réguliers entre les individus sur les moments de stages. Pour en revenir sur l'idée de communauté, ce facteur stage met à jour le fait qu'il existe un fil conducteur qui permet de rassembler les pratiquants, il s'agit des stages. La participation aux stages d'été dans le Lot et Garonne, ainsi qu'au stage national d'Epernay en Champagne où étaient réunis 80 stagiaires, a permis d'approfondir ce thème. Les deux moments importants du stage sont la pratique sur le tatami et la soirée. Sur le tatami, les individus travaillent ensembles sans distinction de grade, c'est ouvert à tous, c'est un lieu d'échange et de travail. Pendant la soirée, c'est le moment des retrouvailles, d'échange des impressions et de participation. Ce qui est marquant c'est que le repas n'est pas préparé par un traiteur mais ce sont les pratiquants eux-mêmes qui amènent chacun une partie du repas, en fonction du dojo d'appartenance. Chaque dojo s'organise et amène soit le dessert soit l'entrée. Ce sont des moments de partages ou chacun est acteur de l'événement. Cela permet de construire sont sentiment d'appartenance et de renforcer cette communauté. Mais il existe également les « cycles » qui rassemblent les pratiquants d'une même tranche de grades. Ce sont des stages qui permettent de pratiquer intensivement mais qui permettent également de prendre un temps de réflexion sur la pratique et donc de partager ses émotions, les problèmes techniques ou bien une précision concernant la logique de la pratique. Il s'agit surtout d'un moment de mise à nu ou chaque participant peut parler sincèrement de ses sensations sans avoir de pression vis-à-vis de ce qu'il pense. Concernant le budget dépensé par individu, il dépend logiquement du nombre de stage effectués par la personne ainsi que la distance à parcourir pour se rendre aux stages. Ceux qui ne font pas de stages dépensent entre 180 et 400€. Ceux qui font 1à 3 stages par an dépensent de 50 à 3000€. Bien sûr ces chiffres sont relatifs car on ne m'a pas spécifié si l'achat du dogi (habit pour la pratique) ou les heures de garde d'enfant ou l'essence était compté dedans. Ceux qui font 4 à 6 stages dépensent entre 250 et 1500€. Enfin ceux qui font plus de 6 stages dépensent entre 1000 et 2000€.

Concernant la population d'Aïkiryuka, il n'y a pas de discrimination d'âge dans la pratique, les origines socio professionnelles sont variées, que la moitié des pratiquants sont célibataires1, le niveau d'étude est élevé dans l'ensemble, la moitié des pratiquants ont débutés entre 2004, 2005, 2006 et 2007 ce qui est corrélé avec le nombre de gradés de 3, 4, 5ème kyu car la moitié des pratiquants se situent dans cette fourchette. Ensuite, le taux d'heures de pratique élevé traduit une possible adhésion à un mode de vie. En effet, les observations sur le terrain ont permis de voir que les objectif de pratiques ne sont pas les mêmes pour tous par contre que le fil conducteur est d'avoir une vision humaniste de la relation à l'autre. De plus, 90% des pratiquants ont reçus l'enseignement de Charles Abelé et donc le message portant attention à la relation au matériel et au spirituel par le corps ainsi que l'expression des sentiments et de la liberté de l'être, a renforcé le sentiment d'appartenance à la communauté. On peut expliquer l'existence de la communauté par le fait qu'étant donné que 90% des pratiquants ont suivit directement l'enseignement de Charles Abelé, au moment de son départ en Mai 2006, les 90% de pratiquants ont cherchés à vouloir faire partager ce qu'il a créé. D'où une forte participation lors des stages et ce liens qui unit tous les pratiquants qui est dû à la perte d'un proche ; un peu comme dans une famille. Suite à cela la communauté s'est renforcée avec les moins gradés qui voyaient en Charles Abelé plus qu'un enseignant.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway