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Aikiryu: un art, une communauté

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par Anthony Mettler
Université de Bretagne Occidentale - Master "Sport, santé, société", anthropologie des pratiques corporelles 2007
  

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E) Les définitions :

Dans le questionnaire, il y avait une question ouverte qui demandait de donner une définition de la pratique qu'est l'Aïkiryu. Cependant, cette pratique a été présentée comme non définissable car « définir c'est limité » et qu'elle dépendrait du lien entre le pratiquant et son art. C'est pour cela que l'acte de définir permettra de mettre à jour des liens possibles entre différentes formes de travail et des prédominances de notions propre à un ou des champs lexicaux particuliers.

Dans un premier temps ce qui est intéressant de relever, c'est que l'ensemble des définitions ne sont pas uniformisées et qu'elles sont basées sur le rapport du lien affectif qu'entretiens l'individu avec son art et les autres pratiquants. Par exemple, on retrouve des mots tels que « amour », « liens », « échanges », « transformation »,

« sentiments », « relation à l'autre », « rencontre », « découverte », « changement », « intégrer les différences », « réconcilier le corps et l'esprit », « intégration de l'autre », « respect du partenaire et soi-même », « dépassement de ses limites », « liberté ». L'ensemble de ses mots permettent d'apprécier l'ensemble des sens qu'a cette pratique, en effet, le but de ce travail n'est pas de poser une définition stricte de cet art mais au contraire de voir l'ensemble des possibilités afin de mettre à jour la richesse des valeurs véhiculées. Ainsi de respecter leur façon de concevoir leur pratique comme faisant partie d'un ensemble plus vaste que l'on pourrait nommer « art corporel » ou « art du geste ».

Dans un second temps, on peut observer que les pratiquants ne définissent pas leur pratique comme un sport ou bien un art martial. En effet, le mot « sport » apparaît une fois mais sans plus de précision sur le sens donné. Tandis que le mot « art martial » apparaît onze fois. Les autres définitions ne catégorisent pas l'Aïkiryu dans l'une ou l'autre des catégories. Concernant, la définition utilisant le mot « sport » indique juste que l'Aïkiryu est « un sport complexe » mais sans plus. Par contre, les définitions utilisant le mot « art martial » présentent l'Aïkiryu comme un art qui permet de « se transformer en lien avec les autres », mettre le pratiquant « sur le chemin de la connaissance de soi et du dépassement de ses limites », « recherche à ressentir les sensations de notre corps et celui de l'autre », « un échange avec l'autre plutôt qu'un combat », « d'être en paix avec soi et les autres », « de travailler sur l'espace et le mouvement », « partager de bons moments », « de se construire », « créer un espace d'expression de cette relation à l'autre ». On peut dégager de l'ensemble de ses propositions que cet art permettrait d'agir à la fois sur le plan de la relation à l'autre par un espace de libre action pour échanger, sur le plan de l'éveil individuel par le ressentit des sensations et enfin sur un plan d'expression par le geste qui en est le langage. Les autres définitions indique cet art comme étant « un art de vivre », « un art de bien être », « une gymnastique énergétique », « un partage d'amour et de vie », « un mode de vie », « un moyen d'être à l'écoute de son corps, de ses capacités et de ses barrières », « une pratique interne », « au-delà de la technique », « une recherche personnelle », « une chorégraphie martiale ». Ces caractéristiques permettent de mettre à jour l'idée que le lien entre l'individu, son art et les autres dépend vraiment de la réalité que l'on en fait, donc cela amène à des approches totalement différentes. Une notion qui revient souvent concerne la

« présence dans l'instant », c'est-à-dire de vivre tout ce qui peut se passer dans la vie au moment même ou elles se produisent, c'est une vision optimiste de voir les faits.

Le troisième temps concerne le fondateur de l'école et les définitions. En effet, Charles Abelé est souvent présenté comme le fondateur de l'Aïkiryu mais il n'y a qu'une seule définition qui fait état d'« un regroupement » autour de lui. Cela est un indicateur quant à la forme de regroupement autour d'une seule personne car la communauté existe autour d'un espace d'échange et non pas autour d'une personne. Cet espace d'échange permet alors de lier les pratiquants entre eux sans pour autant avoir besoin d'une nouvelle personne qui dirigerait l'école. Cela recoupe l'idée de la direction collégiale mise en place après le décès de Charles Abelé.

Par rapport aux opinions exprimées qui mettaient en avant le fait que l'Aïkiryu est un art visant à rassembler des individus autour d'un art corporel visant le bien être des pratiquants, cela confirme dans l'ensemble l'orientation des définitions qui mettent en avant cet art comme un moyen privilégié d'améliorer les rapports entre les individus par un échange et de redonner un espoir en la société.

L'exemple des définitions montre qu'il existe différentes façons de voir cette pratique au sein de la même communauté et que sa force réside dans le fait justement de ne pas être institutionnalisé. Le cadre légitime institutionnel a pour objectif de contenir tandis que cette communauté soude les individus en accord avec une certaine idée de vie et cette forme de groupement permet de légitimité la pratique.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote