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Quelle politique industrielle pour le secteur des assurances au Maroc

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par Zakaria BENJOUID
Université Hassan 1er - Licence 2006
  

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CONCLUSION

Actuellement, le secteur des assurances au Maroc connaît de profondes mutations et se trouve ainsi confronté à de grands et importants défis (libéralisation, concentration, assurance maladie obligatoire, bancassurance...) qui vont certainement affecter le processus de sa croissance, des défis qui une fois relevés, le secteur sortira certainement plus solide et plus apte à mener à bien sa principale mission, qui est celle de permettre à l'économie marocaine à mieux s'adapter aux exigences internationale.

Conscient de l'importance sociale et économique du secteur des assurances, l'Etat, dans la perspective de protéger les intérêts des assurés et vu l'importance du rôle joué par les fonds des entreprises d'assurances comme source de l'épargne nationale et principale source de financement de ses investissements, est intervenu dans ce secteur non seulement pour l'organiser mais pour le protéger contre toute anarchie et pour le redresser le cas échéant, les dispositions arrêtées dans le cadre de la politique industrielle permettant de penser que l'on s'oriente davantage vers une nouvelle manière d'aborder tels problèmes.

Si, dans une première approche, on conçoit la politique industrielle comme un "ensemble des relations entre l'Etat et les entreprises", on ne doit pas s'étonner que l'existence d'un tel "interventionnisme" ait déjà pu soulever des questions, surtout dans l'esprit des chantres d'un libéralisme parfait ou le rôle de l'Etat serait réduit au minimum. En fait, les arguments économiques en faveur d'une telle intervention ne cessent de se multiplier, dont l'intérêt voire l'impératif de définir une politique industrielle dont les fondements en "théorie" sont en relation plus ou moins étroite avec les analyses théoriques portant sur l'opportunité d'une intervention des pouvoirs publics et auxquelles correspondent trois grandes familles de politiques industrielle :

La première attitude est celle de ceux qui restent opposés à la mise en place d'une telle action : le meilleur choix de politique industrielle est de ne pas en avoir, de sorte que toute intervention de l'Etat, surtout en période de crise, ne peut qu'accroître les rigidités et retarder l'heure de la reprise, en inspirant aujourd'hui la mise en place de "politique globale d'ajustement" des firmes aux conditions économiques changeantes.

La deuxième attitude est celle adoptée par ceux qui militent en faveur de l'intervention des pouvoirs publics pour atteindre des projets précis. Il s'agit de mettre en place des "politiques fonctionnelles" qui, au-delà d'une simple politique d'ajustement, assurent la défense ou la promotion d'activités, sans toutefois s'engager dans une gestion globale du système.

La troisième attitude correspond à celle des partisans déclarés d'une politique industrielle comme moyen privilégié d'organisation du système productif. Il s'agit cette fois de mettre en place des "politiques structurelles", en ce sens qu'on désire agir directement sur les structures du système industriel et même sur les comportements des agents, de la même façon qu'on prétend assurer un pilotage général du développement de l'appareil productif.

L'industrie des assurances à la fois se mondialise et se segmente. La protection sociale face au vieillissement de la population représente un enjeu de taille pour la plupart des pays et exige la mise en place de systèmes nouveaux et adaptés.

Au Maroc, cette industrie qui a entrepris ces dernières années tout un processus de redressement et d'assainissement, s'apprête à connaître de profondes mutations liées essentiellement à l'ouverture du marché.

Désormais, avec l'échéance de la libéralisation, les compagnies d'assurances se trouvent confrontées à de nouveaux challenges pour conquérir un marché fortement potentiel et résister aux coups de la concurrence internationale. Pour y parvenir, la politique industrielle, lien privilégié entre les entreprises et les pouvoirs publics, est appelée à entrer dans une nouvelle phase de son développement qui constituera sans doute la voie permettant aux sociétés d'assurances de quitter définitivement l'ère du protectionnisme pour entrer pleinement dans celle de la concurrence internationale. Tout d'abord par des mesures directes spécifiques en faveur de ce secteur, puis, progressivement, à partir des années 80 et particulièrement en 1984 qui a connu le plus de problèmes résultant de violations de la loi par certains opérateurs. Si la situation à cette époque exigeait des pouvoirs publics de prendre les mesures d'urgence pour sauver les entreprises qui souffrent d'une faiblesse dans leur gestion ou de problèmes financiers au point qu'elles étaient dans l'impossibilité d'honorer leurs engagements envers leurs assurés, elle exigeait d'eux également qu'ils cherchent d'abord les véritables raisons ayant conduit le secteur dans cette impasse pour ensuite leur trouver la parade avec les moyens adéquats.

Ainsi, la mise en oeuvre de politiques agressives face à la concurrence est longtemps restée en dehors de la préoccupation de l'Etat. L'agressivité n'a pas été nécessaire pour cette profession régie par des contraintes réglementaires qui limitent fortement la pression concurrentielle. Cependant, avec la libéralisation du secteur, les compagnies d'assurances se trouvent dans l'obligation de s'adopter à une telle politique. Dans un tel cadre, se situe l'intérêt de transposer les concepts de la politique industrielle aux politiques de développement des sociétés d'assurances.

Quant aux opportunités, nous pouvons sélectionner celles disposant d'un attrait et d'une probabilité de succès élevés à savoir :

v Le développement de la bancassurance ;

v Le faible taux de pénétration des produits d'assurances.

L'analyse de l'environnement interne et externe des sociétés d'assurances nous a conduit d'une part à proposer une politique industrielle que nous estimons adaptée au contexte économique et social actuel et futur et d'autre part, réaliste pour être mise en oeuvre.

La politique proposée s'articule autour de quatre grands axes :

v Axe n°1 : La mise en place de mesures incitatives fiscales pour encourager l'épargne longue car les taxes ont un impact sur le coût de la prime.

v Axe n°2 : La mise en place d'un marché financier mature et développé. L'existence d'un marché financier mature et développé constitue pour les compagnies d'assurances un impératif essentiel et ce pour deux raisons, d'une part, parce que les assureurs ont besoin d'un marché financier suffisamment important en volumes et avec des possibilités d'investissement très diversifiées sur des durées différentes afin de pouvoir honorer leurs engagements auprès des assurés, et d'autre part, parce que les produits en unités de compte qui constituent une formidable opportunité pour booster le secteur ne peuvent se développer dans un marché caractérisé par le marasme structurel.

v Axe n°3 : renforcer l'identité et promouvoir l'élaboration du nouveau code constituant un cadre institutionnel et technique propre au secteur des assurances.

v Axe n°4 : amélioration de l'environnement externe des compagnies d'assurances complétée par le contrôle de leurs situations financières, en mettant en place des lois relatives aux investissements de l'entreprise par la création de règlements adéquats donnant à l'entreprise le droit d'investir ses fonds au profit des assurés et de bénéficiaires du contrat d'assurances.

Cette recherche de performance de la politique industrielle dans le secteur des assurances au Maroc n'est d'ailleurs plus un choix, mais plutôt une exigence absolue dictée par la libéralisation du secteur des assurances et son ouverture sur le marché étranger.

De plus, il faut signaler que les spécificités du monde de l'assurance s'estompent peu à peu par rapport à celles du secteur bancaire. La réglementation évolue et rend les rapprochements entre le secteur bancaire et celui des assurances plus aisés. Ainsi que la mise en commun des réseaux de distribution et la complémentarité de ces deux secteurs clés pour l'économie leur confèrent aujourd'hui des potentialités de développement considérables.

Au Maroc plusieurs alliances et rapprochements ont vu le jour dans le cadre de l'exploitation des gisements de la bancassurance, son potentiel du développement au Maroc est important, en témoignent les participations croisées entre banques et sociétés d'assurances ainsi que la vague de concentration que connaît aussi bien le secteur bancaire que celui des assurances.

Ainsi, pour que l'assurance maladie obligatoire (AMO) ne devienne pas un «autre mirage organisé», le projet de loi instituant l'AMO , en gestation depuis près de dix ans, doit plus que jamais voir le jour. La perspective de mise en application de ce régime d'assurance maladie obligatoire fait naître non seulement des espoirs mais suscite aussi des craintes. Espoirs d'étendre la couverture des dépenses de santé à de larges fractions de la société qui en sont dépourvues et de contribuer au développement du progrès social.
Craintes d'enfanter un monstre dévoreur de ressources. Toute la difficulté, alors, est de mettre d'accord les différents protagonistes sur le système de financement des soins de santé à long terme le plus adéquat. Alors que certains, comme les assureurs, préconisent de s'attaquer d'abord aux gros risques, d'autres, comme les professionnels de la santé, estiment que, gros risques ou pas, la prise en charge des soins de santé ne peut être que collective et solidaire.
Quant à l'État, il doit tout faire pour concilier entre la nécessaire généralisation de la couverture sanitaire et la contrainte d'un mécanisme de financement qui ne soit pas trop budgétivore.

Enfin, la tendance actuelle, tenant compte d'un environnement économique ouvert sur le monde dans le cadre de la globalisation des marchés, impose une évolution du secteur vers une structure ramassée et recentrée. Or depuis la libéralisation des tarifs en 2001, les assurances sont invitées à plus de transparence. Ainsi en entamant leur mue, elles se restructurent à coups de rapprochements de fusions et d'alliances, et se réorganisent.

Dans le cadre du présent travail, nous avons adopté une démarche qui se situe entre une approche pragmatique et une approche théorique. L'objectif est d'allier les avantages de l'une et de l'autre.

L'étude sur le développement du secteur des assurances au Maroc n'a pas été du tout un travail facile. Nous avons constaté, en effet, un manque flagrant d'études sur le sujet. A part l'étude annuelle publiée par la Direction des Assurances du Ministère des Finances, il y a un énorme vide concernant le sujet.

Tout au long de ce travail, nous avons essayé de toucher de plus près les assureurs, leur environnement et les mesures d'encouragement et de promotion en faveur de ce type d'industrie. L'Etat a accordé à ce secteur un intérêt particulier qui constitue un levier de grande importance dans la mobilisation de l'épargne longue. Ainsi, un nouveau cadre juridique a été mis en place pour promouvoir le secteur. Toutefois, les mesures instituées par la loi des finances 2004 constituent un coup dur qui ne manquera pas d'avoir des effets néfastes sur l'avenir du secteur en général. Cependant, les difficultés que connaît cette industrie pour s'épanouir ne sont pas exclusivement imputables aux conditions économiques ou à la conjoncture économique car bien des secteurs réalisent de très bonnes performances même en période de récession.


   

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle