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Le management des médias audio-visuels au Togo

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par Junior Honlou Komlan DANKLOU
Conservatoire National des Arts et Métiers - Diplôme d'Etudes Supérieur en Technique de l'Information et de la Communication 2000
  

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2.8 Un bilan positif depuis l'arrivée du nouveau Président de la République

D'énormes progrès ont été constatés dans ce secteur depuis 2005.

Le pays compte 60 radios et 6 chaînes de télévisions privées.

La télévision publique s'est ouverte à tous les courants politiques et les journalistes jadis mis sous les verrous sans autre jugement répondent désormais devant la justice  pour publication ou diffusion de nouvelles portant atteinte à autrui avec des condamnations financière à la clé. Une dépénalisation complète des délits de presse comme cela se passe en France ou aux Etats-Unis. Le Parlement togolais a adopté en août 2004 un code de la presse qui dépénalise les délits de presse passibles de peines privatives en matière de diffamation et d'atteinte à l'honneur.

 

Il s'agit donc d'un climat apaisé permettant aux journalistes d'exercer leur métier.

 

Rapport sur l'état de la Presse au Togo (Observatoire Togolais des Médias)

 

 

Dans l'ensemble, les questions liées à la responsabilité du journaliste, à la véracité de l'information, au tribalisme sont des questions qui nous ramènent sur l'ouvrage en vue de donner un plus meilleur visage des médias togolais et même de ceux qui les animent 

 

Aux lendemains de la célébration de la liberté de la presse le 03 mai 2004, l'unité d'action a commencé par naître au sein des organisations de presse. Le point focal qui a servi de starting-block à ce début de cohésion est la réécriture du code de la presse à laquelle le gouvernement nous a associée. Il s'en suit  que par leur sens de responsabilité, les organisations de presse ont contribué largement à faire adopter par le gouvernement, le 27 août 2004 un code de la presse dépénalisé pour faciliter l'exercice de la profession de journalisme en terre togolaise.

Cette unité d'action s'est poursuivie pendant les périodes de violence pré et post électorales de l'année dernière où les organisations face aux tracasseries administratives et judiciaires, aux brusqueries policières et militaires sur les journalistes et à l'intrusion de la gente habillée dans les rédactions ont dû faire front commun pour contenir toute velléité tendant à nuire au bon fonctionnement des médias. Des communiqués conjoints ont été à cet effet signé ensemble. Sur la même lancée, les organisation sous l'égide de l'OTM ont rédigé et soumis ensemble un projet d'aide de l'Etat à la presse au gouvernement conformément à l'article 5 du code de la presse.
Il importe de souligner ici que les troubles sociopolitiques de l'année dernière ont ralenti considérablement les activités de ces organisations.
Mais à leur actif, deux rencontres internationales se sont tenues à lomé.

La première à se tenir fut les 37e assises de l'Union internationale de la Presse Francophone en novembre 2005. La seconde qui s'est déroulée en mars
2006 avait pour but d'ouvrir la presse togolaise sur l'extérieur permettant de ce fait aux organisations internationales de se mettre aux parfums des difficultés des medias togolais en vue de leur venir en aide techniquement, professionnellement et financièrement. C'est un travail de longue haleine conduit par l'Observatoire Togolais des médias avec l'appui de Media Foundation for West Africa (MFWA) qui ont identifié l'Union des journalistes Indépendants du Togo (UJIT) pour conduire la première phase d'un processus qui doit aboutir à un appui consistant à la presse togolaise.

 

Des medias publics

 

Aujourd'hui les injures et autres lynchages médiatiques ont complètement disparu des médias publics ; par contre, ils ont fait la rétention de l'information lors des violences électorales que le Togo a connues en avril 2005. Fort heureusement de nouvelles dispositions sont entrain d'être prises pour améliorer la qualité de leur prestation.
Les journalistes qui y travaillent continuent de peiner faute de matériels adéquats qui leurs assurent un travail plus performant. Si à la TVT, cameras, magnétophones, tables de montage et même la console de réalisation sont obsolètes, les nagras de Radio Lomé et de Radio Kara datent de « Mathusalem » tandis que Togopresse se débat avec des appareils photographiques, un laboratoire photo et des machines à imprimer ofsets qui ne répondent plus à l'ère du numérique. Les questions salariales ne sont pas du reste. Mal apprécié par le public, les médias publics donnent aujourd'hui les gages d'un travail sérieux par la diversité des opinions qu'ils commencent par véhiculer.

 

Des médias privés

 

Sans ambages, les medias privés au Togo sont les portes flambeaux de la liberté d'expression et de la liberté de presse dans le pays. Ils en ont encore fait la démonstration l'année dernière quant le pays était en proie à des troubles politiques. Mais sa faiblesse réside dans les entorses au code de déontologie et à l'éthique de notre profession.

Presse écrite indépendante : A plus de trois cent titres régulièrement inscrits dans les registres de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC), seule une trentaine paraît régulièrement avec plus ou moins un traitement sélectif des informations, le non respect de l'équilibre, la diffamation et les informations non vérifiées. Il est né au sein de cette presse une autre forme de journalisme dénommé « Clé USB.com ou Cyber.com » ; ce qui veut dire que certaines publications à l'aide d'une clé USB vont de cyber en cyber racoler des informations avec lesquelles elles remplissent les colonnes de leurs journaux de la page un à la dernière sans autres formes de procès.

Néanmoins, cette presse va en s'améliorant du point de vue graphique. Il revient à ses animateurs, de se donner un peu plus de sérieux pour qu'elle se donne l'étoffe d'une presse responsable et professionnelle.

 

Radio privée indépendante

Soixante quatre sur quatre vingt seize fonctionnent sur toute l'étendue du territoire. Plus suivie par les populations, les radios privées se complaisent dans des grilles presque identiques qui enrichissent moins le débat. Certes elles abattent un travail de titan mais la qualité de son reste toujours à désirer. Les émissions qu'elles organisent sont mal structurées faute de conducteur et les journalistes animateurs souvent en deçà des sujets des émissions à cause de leur non maîtrise des sujets. Les journalistes radio togolais sont carrents en technique de l'interview ce qui fait basculer parfois les émissions débats qu'ils animent.

La radio est le média le plus capté dans les ménages et presque partout au Togo, un travail plus fignolé lui donnera plus d'audience.

Télévision indépendante : Le Togo dispose de sept chaînes de télévision privées dont six fonctionnent. Si l'on reconnaît que la gestion d'une télévision est lourde, les télévisions privées togolaises ont le mérite de servir au-delà de zéro heure pour la plupart et pour certaines 24 heures sur 24. Elles souffrent cruellement de productions qui peuvent leur servir de sources de financement si ces productions sont de qualité. Les journaux sur ces chaînes sont des copies collées du monitoring des éditions de TV5 monde et autres chaînes Européennes. La plupart du temps, les lancements  des éléments sont point pour point identiques à ceux des journalistes présentateurs de TV5. Il n'y a pas un grand effort fait à l'information nationale. Sur ces chaînes le vedettariat semble prendre le pas sur le travail professionnel. Certaines d'entre elles sont l'apanage de toute sorte d'herboristes qui y ont trouvé une vitrine pour vendre des produits de qualité douteuse qui enfin nuisent à la santé des populations selon des avis médicaux. Outre les ethnomédecins, viennent une cohorte de pasteurs dont la prestation s'apparente aux vendeurs d'illusions.

Mais depuis Octobre 2006 la HACC y à mis un point final.

Tout n'est pas négatif sur ces chaînes de télévision, il reste à surveiller les essais de voix et les essais de plateau ainsi que la diction pour voir une meilleure prestation des animateurs de ces télévisions.

 

De la sécurité

 

L'Observatoire Togolais des Médias se réjouit que depuis deux ou trois ans les geôles togolaises ne connaissent plus  de journalistes et ce depuis l'adoption du nouveau code de la presse. En revanche, des journalistes ont connu des fortunes diverses non élucidées jusqu'alors. Le cas le plus palpable est l'agression exercée sur la personne  de Jean Baptiste DZILAN alias Dimas Dzikodo du Bi hebdomadaire « Forum de la Semaine ». Le gouvernement qui a diligenté une enquête n'a pas encore fait connaître les conclusions de cette enquête.


La sécurité des journalistes et des médias n'est pas seulement physique, la santé financière de ceux-ci est tout aussi importante. Si les salaires sont un problème dans les médias publics, ils sont une avanie dans les privés faute de convention collective.

L'inexistence de véritables entreprises de presse au Togo est en partie la cause de cette insécurité financière si criarde dans les médias privés.

 

De l'Autorité de Réglementation

 

La question de redevance divise l'Autorité de Réglementation et les médias audiovisuels.

Cet organe qui d'après la loi ne devra mettre à disposition en ce qui concerne l'installation des radios diffusions et des chaînes de télévision que des fréquences que la HAAC octroie, s'est au cours de ces deux années immiscé dans les prérogatives de l'institution de régulation nationale au point de décider la fermeture des médias sonores et visuels. Il fait planer en ce moment la menace de retrait de fréquence. La pomme de discorde est le payement des redevances jugées trop élevées au regard de l'environnement économique national totalement sinistré alors que les médias audiovisuels font face à d'autres charges de fonctionnement, de personnel et d'équipement.

L'Autorité de réglementation n'ayant pas octroyé les fréquences la loi sur les Télécommunications N°98-005/PR du 11 février 1998  en son article 3 point a lui interdit le retrait conféré de droit à la HAAC. Une nette observation des lois de la République s'impose pour éviter le dualisme qui semble s'instaurer entre la HAAC et l'Autorité de Réglementation des télécommunications du Togo.

 

De La HAAC

 

Le monde médiatique togolais a salué la mise en place d'une nouvelle équipe de la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication dont les membres sont des journalistes chevronnés. De même son sens d'ouverture est apprécié du fait qu'elle se veut d'associer les organisations des médias à la prise de décision. Mais le seul hiatus demeure la publication le 10 novembre 2005 du cahier des charges qui a soulevé un tollé général.

Voici donc l'analyse juridique de cet arrêté :

Analyse de l'arrêté de la HAAC

 

La nouvelle Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication (HAAC), nommée le 7 septembre 2005 par décret N°2005-090/PR, a rendu public le 10 novembre 2005 un arrêté N°000003/05/PR portant cahier des charges et obligations générales des sociétés de radiodiffusion sonores et de télévision privées. Cet arrêté, selon les constats faits, viole la Constitution, le code la presse et la loi organique relative à la Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication. Il instaure, de façon pernicieuse, la censure proscrite par touts les textes de loi de la République togolaise.

 

En effet, l'arrêté de la HAAC dans sa partie titrée « Des dispositions spécifiques » contenue dans le chapitre 10 du même arrêté fait mention de ce qui suit :
Article 54 :

La société de radio ou de télévision privée communautaire ou confessionnelle s'engage à ne programmer et à ne diffuser que des émissions ayant un rapport avec l'objet de son autorisation.

Article 55 :
Aucune société de radio ou de télévision privée communautaire ou confessionnelle n'est autorisée à
-        programmer et diffuser des émissions ou des informations
politiques ;
-        donner la parole aux représentants des partis politiques durant
ou en dehors des campagnes électorales ;
-        animer des émissions interactives à caractère politique

Article 56 :

La société de radio ou de télévision privée communautaire ou confessionnelle peut produire et/ou diffuser des émissions d'instruction civique et d'éducation à la vie communautaire ou religieuse.

 

Le premier constat qui s'offre à la lecture de ces trois articles est la confusion que la HAAC a instaurée dans la classification des médias en terre togolaise. Alors qu'un média, qu'il vienne des églises ou qu'il soit de type commercial, communautaire ou privé est un média qui a tous les attributs pour fonctionner comme n'importe quel organe de communication de masse. D'ailleurs, lorsqu'on lui permet de faire de l'instruction civique, on ne peut pas lui refuser au même moment de programmer ou de diffuser des émissions à caractère politique.

 

L'essentiel, c'est que ces trois articles de l'arrêté de la HAAC sont en contradiction de  l'article 26 de la Constitution Togolaise :

« La liberté de presse est reconnue et garantie par l'Etat. Elle est protégée par la loi. Toute personne a la liberté d'exprimer et de diffuser par parole, écrit ou tous autres moyens ses opinions ou les informations qu'elle détient dans le respect des limites définies par la loi. La presse ne peut être assujettie à l'autorisation préalable, au cautionnement, à la censure ou à d'autres entraves. L'interdiction de diffusion de toute publication ne peut être prononcée qu'en vertu d'une décision de justice. » 

En dehors de cet article 26, la Constitution fait obligation à la HAAC en son article 130 alinéa premier, la mission de garantir et d'assurer la liberté et la protection de la presse et des autres moyens de communication de masse. Les mêmes attributions lui sont conférées par la loi organique N°2004-021 du 15 décembre 2004 relative à la Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication. Cette même loi organique en son
47 dispose que le Cahier de charge est fixé par décret en conseil des ministres sur le rapport du ministre de la communication, qui définit les obligations de chacune des sociétés nationales de programme notamment celle qui sont liées à leur mission éducative culturel et social. La loi poursuit en ces termes : La Haute Autorité est saisie pour avis par le gouvernement des dispositions des Cahiers de charges. Cet avis motivé est publié au journal officiel de la République togolaise.  L'arrêté de la HAAC n'a pas suivi ce cheminement.

 

Si les organisations de la presse et l'ensemble de la presse togolaise se sont levés contre cet arrêté de la HAAC,  ils se sont appuyés sur les dispositions du code de la Presse modifié le 27 août 2004. En effet, les articles 1 ; 2 et 3 dudit code consacrent la liberté de presse, définissent les conditions dans lesquelles cette liberté est exercée et prohibent la censure sur toutes ses formes. A titre d'exemple l'article 3 du code de la presse dit clairement : « L'Etat togolais garantit à toute personne vivant  sur le territoire national le droit d'être informé, d'informer et d'accéder aux sources et aux moyens d'information dans le respect des lois relatives à la communication. L'Etat et les collectivités territoriales doivent favoriser l'exercice du droit à l'information.»


En conclusion, rien ne permet à la Haute Autorité de l'Audiovisuelle et de la Communication de restreindre le champ de la liberté de presse sous prétexte que les médias confessionnels ne doivent diffuser des versets bibliques ou coraniques. Auquel cas, ce serait une aberration de soustraire les religieux de la chose publique alors qu'ils sont des citoyens à part entière.

 

Du Gouvernement

 

Depuis 2004 le gouvernement a manifesté une réelle volonté d'améliorer la situation de la presse. Ceci s'est traduit par l'adoption du Code la presse dépénalisé et de l'ouverture au titre du budget national 2006 d'une ligne de crédit de cinquante millions de francs CFA (50.000.000 F) comme aide de l'Etat à la presse. Cette aide est jugée insuffisante et les organisations des médias continuent de discuter avec les autorités pour voir sa revue à la hausse.

Le gouvernement a également effacé une dette de près de cent million de francs CFA (100 000 000 F) au titre des redevances des médias audiovisuels des années 2001 et 2002.  Le gouvernement a également accepté d'appuyer la Maison du Journalisme avec un budget total de dix-sept millions couvrant quatre projets dont le réaménagement des locaux, l'appui aux charges de fonctionnement de la Maison, le renouvellement du parc informatique et.

 

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe