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La presse quotidienne nationale européenne peut-elle tirer profit du Web 2.0 ?

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par Marc LEIBA
Institut des hautes études en communications sociales de Bruxelles - DESS de Journalisme Européen 2007
  

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1.1.3. La fin des illusions : l'éclatement de la bulle

Dans la seconde moitié des années 1990, l'heure est à l'euphorie de la « nouvelle économie ». L'expression est installée le 13 janvier 2000 par un discours du président de la banque fédérale de réserve américaine, Alan Grennspan. Il s'agit d'une poussée de fièvre technologique et financière dont le symbole est le cours du Nasdaq, indice boursier américain connu pour ses valeurs technologiques. Créé le 8 février 1971, l'indice clôturait l'année à 100,84 points. En juillet 1995, il franchit la barre des 1 000 points et commence une folle ascension, jusqu'à dépasser les 5 000 points lors de la séance du 9 mars 2000. Après l'introduction en bourse de l'entreprise Netscape le 9 août 1995, Jim Clark, son co-fondateur avait déclaré « l'introduction en bourse n'est plus une source de financement mais une course contre la montre et un évènement marketing » (01net, 26/06/2007). Problème, les valorisations boursières sont totalement déconnectées des performances économiques de ces entreprises « .com » qui accumulent au contraire des pertes colossales. Aussi, à la date du 20 décembre 2000, le Nasdaq accuse-t-il une baisse de 53,8 % par rapport à son record du mois de mars. Le même jour, le titre Amazon.com, numéro un mondial du commerce en ligne, affiche une cotation de 16,9 dollars, contre 102 dollars un an auparavant, soit une perte de 83 % de sa valeur (Le Monde, 22 /12/200).

Cette constellation d'entreprises qui misait sur Internet et sur une nouvelle révolution industrielle connaît des heures sombres. Bernard Arnault avait par exemple investi 500 millions d'euros dans Europ@web, holding à la fois incubateur de projets Internet et société de capital risque, en pure perte. Ou Lycos Europe, qui annonçait pour l'exercice 2000-2001 une perte d'un milliard d'euros. Plus généralement, ce sont les sites Internet de médias pour qui « l'éclatement de la bulle Internet, la disparition de nombreuses « dot. com » - grandes consommatrices d'espace publicitaire - et les mauvaises nouvelles charriées par la conjoncture américaine ont eu des répercussions très nettes sur les recettes » (Le Monde, 29/06/2001).

Tableau 2 : Evolution des recettes publicitaires, totales et en ligne, dans le monde entre 1997 et 20013(*)

En millions de dollars courants

1997

1998

1999

2000

2001

Evolution entre 2000 et 2001

Total des dépenses publicitaires

 

 

 

 

 

 

Monde

275 577

281 952

303 252

327 785

306 650

-6,4%

Europe de l'Ouest

70 053

75 231

78 101

76 214

70 644

-7,3%

Etats-Unis

112 038

120 743

134 335

150 389

141 636

-5,8%

Dépenses Internet

 

 

 

 

 

 

Monde

1 460

2 565

5 611

7 905

8 469

7,1%

Europe de l'Ouest

175

222

475

924

847

-8,3%

Etats-Unis

906

1 920

4 600

6 000

6 600

10,0%

Alors que les investissements publicitaires augmentent régulièrement entre 1997 et 2000, le coup d'arrêt survient à partir de l'année 2001, où les dépenses totales reculent de 6,4 % dans le monde, de 7,3 % en Europe et de 5,8 % aux Etats-Unis. Concernant les investissements sur Internet, l'Europe est particulièrement touchée avec une réduction en valeur de 8,3 % entre 2000 et 2001. C'est une véritable « débandade publicitaire » selon l'expression de Laurent Maury, à l'époque directeur des rédactions électroniques de Libération, à laquelle doivent faire face les éditeurs de PQN. Et d'admettre que les recettes publicitaires que liberation.fr engrangeait à l'époque en 2001, atteignaient « à peine 40 % de leur niveau de 2000 » (01net, 25/06/2001). En 2000, le site Internet du quotidien avait dégagé 8,2 millions de francs de recettes pour un budget de fonctionnement de 22 millions, dont 13 pour la masse salariale. L'année suivante, les recettes étaient estimées entre 3 et 4 millions de francs pour des dépenses inchangées. Conséquences, réduction des effectifs et départ de Laurent Maury (01net, 19/07/2001). Le Monde qui s'était lancé depuis avril 2000 dans une logique de portail avec toutlemonde.fr fait machine arrière pour se recentrer sur son coeur de métier, l'information. Lefigaro.fr, ouvert en octobre 2000 pendant la tourmente, sera même géré par un prestataire externe pour la mise en ligne des articles de la version imprimée. Charles de Laubier résume la situation d'une formule lapidaire « l'année 2001 sera noire pour la presse sur Internet » (LAUBIER, 2003), si bien que même le WSJ.com se séparera de quelques-uns de ses collaborateurs.

* 3 D'après WAN et Jupiter, via GMID

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard