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La presse quotidienne nationale européenne peut-elle tirer profit du Web 2.0 ?

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par Marc LEIBA
Institut des hautes études en communications sociales de Bruxelles - DESS de Journalisme Européen 2007
  

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1.2.2. La philosophie 2.0

Le Web 2.0 marque l'entrée dans une nouvelle ère de l'Internet. Un moment de l'histoire de la toile, moins dû à un saut technologique, qu'à une évolution philosophique, voire « rete-logique ». Ce néologisme, rete signifiant « réseau » en latin, se calquerait sur le modèle de l'anthropologie, une discipline qui étudierait les réseaux sous leurs aspects sociaux, psychologiques, culturels et techniques. L'expression Web 2.0 est quant à elle employée pour la première fois en août 2004 par Dale Dougherty de la société O'Reilly Media, lors d'une séance de brainstorming. Depuis, Tom O'Reilly a publié un article intitulé « What is Web 2.0 ? » (Qu'est ce que le Web 2.0 ?), dans lequel il précise sa définition du nouveau concept en sept points (O'Reilly, 2005) :

· Le Web est une plate-forme de services et non plus une collection de sites

· Les internautes sont invités à améliorer les applications que les éditeurs mettent en ligne

· Agréger l'intelligence collective : plus les utilisateurs sont nombreux, plus grande est l'utilité du réseau

· L'importance des données : les applications Web s'appuient sur une base de données spécialisée

· Adopter la logique de « logiciel service » en opposition à  « logiciel produit » et proposer le plus souvent possible des mises à jour

· Proposer des interfaces souples et légères reposant sur les nouveaux standards du Web

· Le logiciel gagne en nomadisme, il ne se limite plus au PC et débarque sur les téléphones portables, assistants personnels ou encore sur les baladeurs numériques

C'est donc bien dans l'esprit plutôt que dans la technique que réside la nouveauté. Toutefois, nous avons déjà indiqué que le haut débit a constitué une condition nécessaire à l'avènement de l'Internet seconde génération. Soulignons également le rôle des technologies Ajax, autorisant une plus grande fluidité dans l'affichage des pages Web. Si le Web 1.0 reposait sur une relation unilatérale entre l'éditeur et la personne qui, derrière son écran cherche de l'information, le Web 2.0 se caractérise par « un Internet ouvert, collaboratif, interactif. Une plate-forme d'échanges, mettant en réseau des communautés réunies par des centres d'intérêt communs. » (SCHWARTZ et ACHACHE, 2005). En définitive, le Web 2.0 sanctionne l'aboutissement de l'utopie en marche depuis la création d'Internet : les internautes ont pris le pouvoir, le réseau est fait par eux et pour eux. Internet « n'est plus utilisé comme un média (c'est-à-dire permettant un accès statique à un ensemble de pages définies) mais comme une véritable plate-forme d'échanges et d'interactivité » (SCHWARTZ et ACHACHE, 2005). C'est le triomphe du « User generated content » ou « contenu généré par les utilisateurs ». L'audience ne se contente plus de recevoir passivement l'information mais interagit avec celui qui la produit, voire produit elle-même les contenus.

Voyons à présent, sans ordre particulier cinq « grandes familles du Web 2.0 » (CB News, 18/12/2006). Les blogs, phénomène à présent bien connu, contraction de Web et de log. Ils consistent en un journal électronique édité par une personne, une association ou une entreprise, rédigé sous forme de billets suivant un classement chronologique. Technorati, un moteur de recherche spécialisé dans les blogs en recensait plus de 63 millions dans le monde en décembre 2006 (Journal du net, 10/01/2007). Les sites collaboratifs, sont eux des sites qui peuvent être librement étoffés, corrigés et mis à jour par les internautes qui les visitent. Le cas le plus célèbre et largement controversé est celui de l'encyclopédie en ligne gratuite Wikipédia6(*). Celle-ci fonctionne selon le principe du wiki dont elle donne la définition suivante : « système de gestion de contenus de site Web qui rend les pages Web librement modifiables par tous les visiteurs autorisés ». Les réseaux sociaux sont des sites Web qui mettent en relation des utilisateurs en établissant des arborescences de profils. Ils peuvent être professionnels comme Viadeo7(*), amicaux comme StudiQG8(*), voire les deux en même temps comme ceux qui regroupent les individus par affinités mais qui présentent également un intérêt professionnel tels Myspace ou Facebook9(*). On retrouve ici les effets de réseaux décrits par les économistes : plus nombreux sont les utilisateurs et plus grande est l'utilité individuelle et sociale. Le référencement social qui correspond à une classification des contenus disponibles sur Internet via un système de notes distribuées par les internautes. Le dernier exemple en date est le français Wikio10(*), un moteur de recherche d'actualités qui scanne les sources médias habituelles ainsi que les blogs, et fait ressortir les éléments en fonction du jugement des internautes. L'idée a été reprise aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie et en Espagne. Enfin, les plates-formes de partage de photos et de vidéos. Pour les premières, Flickr11(*) permet de stocker et d'échanger des photos en ligne. Pour les secondes, le français (précurseur) Dailymotion et le numéro un YouTube12(*), hébergent les contenus envoyés par un internaute pour les mettre à disposition de tous les autres, sans se soucier si le contenu est protégé par un droit d'auteur.

On le voit, le Web 2.0 permet et organise une nouvelle utilisation d'Internet, dans une démarche de sociabilité et de confiance, où l'information est le produit de tous et est contrôlée par tous. Comme le dit Jeff Bezos, le fondateur de la librairie en ligne Amazon, l'objectif du Web 2.0 est de « rendre Internet utile ». Tout un symbole, la personnalité de l'année 2006 élue par Time Magazine n'est autre que...VOUS ! « Et parce que vous prenez le contrôle des médias globaux, parce que vous fondez et modelez la nouvelle démocratie numérique, parce que vous travaillez sans contrepartie financière et parce que vous battez les professionnels sur leur propre terrain, la personnalité 2006 élue par le Time c'est vous. » (Time Magazine, 13/12/2006).

* 6 http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil

* 7 http://www.viadeo.com/fr/connexion/

* 8 http://www.studiqg.fr/

* 9 http://www.myspace.com/ et http://www.facebook.com/

* 10 http://www.wikio.fr/

* 11 http://www.flickr.com/

* 12 http://www.dailymotion.com/fr/ et http://www.youtube.com

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo