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L'impact des Systèmes Financiers Décentralisés sur l'Economie du Sénégal

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par Chérif Assane SAGNA
Université Chéikh Anta DIOP - Master 1 (Maitrise) 2005
  

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II/ Analyse conceptuelle des SFD

1) Définition conceptuelle

La microfinance regroupe une diversité d'acteurs financiers également appelés Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) qui mettent à la disposition des populations généralement exclues du système bancaire, des services d'épargne et/ou de crédit.

Elle consiste à créer et diffuser des services financiers de proximités en faveur des personnes qui n'ont pas accès aux services bancaires traditionnels, et ceux, principalement avec un objectif de renforcement du micro entreprenariat.

La micro finance englobe un large éventail de services financiers tels que les dépôts, les emprunts/crédits, les services de paiements, et depuis peu les transferts d'argent, l'offre d'assurance aux ménages pauvres et à bas revenus ainsi qu'à leurs micro entreprises.

La micro finance est un outil de développement parmi d'autre, de lutte contre la pauvreté et l'exclusion de population défavorisée, elle vise à favoriser la création et le développement de petites activités économiques rentables par l'accès au financement extérieur et à la mobilisation de l'épargne. Ces entités économiques appartenant au secteur informel sont appelées micro entreprise.

2) Vocabulaire utilisé

Il existe plusieurs termes pour dénommer les institutions qui font de la micro finance, ainsi la littérature utilisé indifférent :

Les systèmes d'épargne et de crédit, les institutions financiers spécialisés (IFS), les institutions de micro financement (IFM ou MFI en anglais).

Les systèmes financiers décentralisés (SFD, surtout la littérature française)

Ces différentes appellations se recoupent largement même si chacune met l'accent particulier sur un aspect spécifique de la problématique.

Néanmoins, ces différentes institutions quelque soit leur appellation peuvent avoir des formes juridiques très distinctes. Certaines ont des statuts temporaires

(Projets), d'autres rentrent dans la loi bancaire en vigueur au niveau national voir régional (Afrique de l'Ouest), d'autres encore font l'objet de lois spécifiques.

III/ Evolution des SFD et cadre réglementaire

1) Evolution des SFD

Initialement destinées à appuyer le financement du développement à la base dans le milieu rural, les structures de micro finance vont gagner les villes très tôt à la faveur d'une grande adhésion de la population.

En effet, la micro finance s'est développée en tant qu'approche du développement économique qui s'intéresse spécifiquement aux populations à faible revenu exerçant un travail indépendant. Elle est née en réponses aux « interrogations et aux conclusions d'études concernant l'offre publique de crédits subventionnés destinés aux paysans pauvres. ». C'est ainsi que dans les années 1970 le secteur financier a été utilisé comme instrument de financement de politiques interventionnistes avec la mise en place des banques de développement, ce qui se traduisait dans les projets par un crédit considéré avant tout comme un intrant. Ceci, suite à la décision des gouvernements africains et de leurs partenaires de lancer des programmes de développement, qui incluaient la distribution d'intrants et d'équipement, à crédit et d'appuyer les banques de développement.

Seulement, dans cette première approche d'aide au développement, on a noté une inexistence d'effet de levier économique des pratiques traditionnelles de services financiers qui relevaient plus de petites aides d'urgence et étaient peu disposées à faciliter l'enrichissement des bénéficiaires. Leur ciblage technique sur des programmes de vulgarisation agricole peu soucieux des aléas climatiques ou de la commercialisation des produits, a condamné ces programmes à subir de lourds impayés. ». À cela s'ajoute une gestion gabegie qui a conduit à la fermeture de la majorité des banques de développement.

Dans sa démarche, ce programme alliait une politique de diffusion des innovations ou de création d'entreprises. Cependant, il enregistrait un faible intérêt pour le remboursement de la part des populations. Dans ce contexte d'aide au développement, l'intervention d'organisations d'appui et d'ONG a facilité le transfert à la fois d'innovations et de fonds destinés aux financements. Ce modèle d'aide supervisé par des « agents de développement » ne prenait guère en considération le bénéficiaire et a comporté beaucoup de dysfonctionnements. Il faut remarquer que la majeure partie de ces interventions était axée sur le monde rural. La conviction était faite que la pauvreté était essentiellement rurale.

De nouvelles approches d'épargne et de financement allaient être fondées sur une implication des bénéficiaires dans une certaine autogestion et un suivi de proximité. Ce fut le cas des caisses villageoises, des coopératives ou mutuelles d'épargne et de crédit qui, avec l'aide d'ONG, chercheront à affiner leur profil organisationnel et institutionnel.

C'est en vu de tous cela que la microfinance s'est développée au Sénégal dés la fin des années 1990, et compte de nos jours 848 SFD répertoriés à la cellule AT/CPEC comprenant des Groupements d'Epargne et de Crédit (GEC) 404, Mutuelles d'Epargne et de Crédit (MEC) 426, Unions 06, Fédérations 01, Confédérations 01, structures sous convention 10. Le nombre total de bénéficières touchés au 31/12/2004 estimé à 718.887, l'encours de crédit au 31/12/2004 est de 68,675 milliards de FCFA, l'encours de l'épargne au 31/12/2004 est de 57,254 milliards de FCFA.

Ces systèmes financiers décentralisés (SFD) ont été le produit d'un partenariat entre l'Etat, les opérateurs, certaines banques nationales de développement et les bailleurs de fonds. Globalement, le rôle de l'État a été plutôt en retrait, les bailleurs de fonds n'entendant pas qu'il s'implique dans la gestion ou dans la stratégie des institutions.

La microfinance s'inscrivait de plus en plus sur la loi du marché, en se déployant sous diverses formes. Ainsi, en faisant partie intégrante du système financier, elle rendait caduque le dualisme secteur financier formel - secteur financier informel, longtemps présent au Sénégal.

De façon générale, l'émergence des SFD (Systèmes financiers décentralisés) au Sénégal, intervient dans un contexte national marqué par le désengagement de l'État, la responsabilisation des acteurs privés ruraux et par l'encouragement du financement du développement par les ressources internes mobilisées par les associations de base.

Ainsi, la mise en place des SFD entre dans le cadre de la politique volontariste de l'État, appuyée par l'aide extérieure. Le développement des SFD est aussi lié à l'exclusion des banques et à la précarité des systèmes financiers informels.

Les SFD concernent le secteur dynamique exclu des systèmes bancaires, le secteur informel et les PME/PME. Ils cherchent la rentabilité, tout en oeuvrant à la satisfaction de leurs membres, tant sur le plan économique que social, contribuant ainsi à leur bien-être. L'apparition des SFD ne s'est pas faite de façon spontanée, mais découle de la prise en compte d'une réalité. En effet, leur cible demeure les populations à revenu modeste, tant rurales qu'urbaines, qui ont un difficile accès aux services bancaires formalisés.

Aujourd'hui, la réalité du système financier reflète l'existence d'au moins trois secteurs : bancaire, intermédiaire et autonome (ou informel). Des hypothèses politiques, axées sur la diminution du rôle de l'État et la déréglementation présageaient une unification du marché financier et la suppression du secteur informel à travers le rôle central du taux d'intérêt comme facteur d'équilibre entre l'offre et la demande financière. Ces représentations ne semblent guère se vérifier.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault