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L'impact de l'augmentation du prix du petrole sur la hausse des prix: Cas de la Tunisie

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par Slah Bahloul
faculté des sciences économiques et de gestion de sfax - Mastère de recherche en Finance 2008
  

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Université de Sfax

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax

POUR L'OBTENTION DU DIPMOME DE MASTERE

EN

FINANCE

Thème :

L'IMPACT DE L'AUGMENTATION DU PRIX

DU PETROLE SUR LA HAUSSE DES PRIX :

CAS DE LA TUNISIE

Réalisé par : Encadré par :

SLAH BAHLOUL Mr. HEDI DAMI

Année universitaire : 2006/2007

Plan

Introduction générale 1

Partie théorique

Chapitre N°1 ``Esquisse de l'histoire et les grandes approches de l'inflation'' 5

Introduction : 5

1-Esquisse de l'histoire de l'inflation : 7

1-1- Les grandes inflations du IIIème et du XVIème siècles : 7

1-2- L'inflation du XIXème siècle et durant l'entre - deux guerres : 8

1-3- L'inflation de la deuxième moitié du XXème siècle : 11

2- Les grandes approches de l'inflation : 14

2-1- La théorie de l'inflation monétaire : 14

2-2- La théorie de l'inflation par demande : 17

2-3- La théorie de l'inflation par les coûts : 19

2-4- L'inflation, phénomène structurel : 21

Conclusion : 24

Chapitre N°2 ``Les principaux déterminants de l'inflation dans les pays en développement'' 25

Introduction : 25

1-Les déterminants d'ordre monétaire. 26

1-1-L'inflation et la monnaie : 26

1-2- L'inflation et les taux d'intérêt : 30

1-3- L'inflation et le seigneuriage : 34

2- Le pétrole : important cause de l'inflation dans les PED 40

2-1- L'inflation importée et le pétrole : 40

2-2- L'inflation par les coûts et le pétrole : 42

2-3- L'inflation anticipée et le pétrole : 43

2-4- Les Chocs externes et le pétrole : 46

Conclusion : 50

Partie empirique

Chapitre N°1 ``L'importance du pétrole dans l'économie tunisienne'' 51

Introduction : 51

1- Situation pétrolière pour la Tunisie : 52

1-1-Evolution du prix du pétrole : 52

1-2- Les facteurs explicatifs de la hausse des prix pétroliers : 55

1-3- Production et consommation du pétrole : 56

1-4- Importation et exportation du pétrole : 60

2- L'inflation Tunisienne et le pétrole : 64

2-1- Relation inflation-pétrole : 64

2-2- La faiblesse du pouvoir d'achat en question : 66

2-3- Relation inflation-taux de change : 68

2-4- Analyse de la facture pétrolière de la Tunisie : 70

Conclusion : 73

Chapitre N°2``Analyse économétrique de l'impact du pétrole sur l'inflation tunisienne'' 74

Introduction : 74

1- Données et méthodes utilisées : 76

1-1- Données statistiques : 76

1-2- La méthodologie utilisée : 77

2- Résultats et interprétations : 80

2-1- Test de stationnarité : 80

2-2- Test de cointegration de Johansen : 81

2-3- Estimation du modèle VAR : 83

2-4- Test de causalité de Granger : 84

2-5- Fonction de réponse impulsionnelle et décomposition de la variance : 86

Conclusion : 90

Conclusion générale: 91

Bibliographie : 94

ANNEXES

Introduction générale

Dans un monde plein de problèmes, de guerres et de crises ; le pétrole est classé le premier intérêt de tout le monde. Vu l'importance de l'or noir ou pétrole, on remarque qu'il y a eu ces dernières années plusieurs problèmes politiques dont les plus importants sont la guerre du Golfe et la guerre de l'Iraq.

Tout loin du politique, le pétrole est la plus importante matière première et la première source d'énergie mondiale. Il est utilisé dans tous les secteurs économiques (transport, électricité, industrie, agriculture...) et non économiques (militaire...). Le marché pétrolier est caractérisé depuis trois ans par une hausse continue des prix. Ainsi, malgré la modération prévue de l'activité mondiale en 2006, les tensions qui pèsent sur l'ensemble de la filière pétrolière laissent prévoir une poursuite de la hausse des prix du pétrole.

De point de vue économique, le phénomène de hausse continue des prix peut engendrer une situation d'inflation. Le taux d'inflation est un indicateur de premier ordre pour apprécier l'état d'une économie et pour comprendre mieux les mouvements de hausse des prix des biens et services. Aujourd'hui, et pour plusieurs pays développés et la plupart des pays en développements, ce phénomène continue de préoccuper l'attention aussi bien les politiciens que les économistes. Les comparaisons spatiales et temporelles de ce problème font apparaître des différences au niveau des causes de l'inflation. Ce qui a poussé les théoriciens à investiguer dans les sources de ce phénomène dynamique.

Pour mieux analyser l'inflation et déterminer ses principales causes, il faut revenir à son histoire. L'inflation apparaît dés les premiers siècles après J.C et a revêtu diverses caractéristiques et vécu différentes types de systèmes socio-économiques et politiques. L'inflation était toujours en relation avec les métaux précieux (or, argent), les guerres et les crises économiques. Mais, au XXème siècle et avec l'abandon du système de l'étalon-or, on parle plutôt de l'inflation causée par la création massive de la monnaie.

L'inflation, du fait de son coût économique et social, est considérée comme le désastre de l'économie contemporaine. Il s'agit d'une situation de déséquilibre sur les marchés des biens et du travail régit par la rigidité des prix à la baisse. A propos de son origine, la plupart des modèles théoriques postulent que l'inflation provient à moyen-long terme d'une croissance excessive de la masse monétaire, alors qu'à cours terme la dynamique de l'inflation est expliqué par la théorie de la boucle prix-salaires qui privilégie le rôle des tensions sur les marchés et sur la répartition des revenus.

Pour cette raison, on entend parler de l'engrenage ou de la relation `prix du pétrole-inflation'. Les prix élevés du pétrole affectent l'économie à travers une multitude de canaux de transmission. Premièrement, au niveau international, le transfert des revenus se fait des pays importateurs vers les pays exportateurs du pétrole. Deuxièmement, dans les pays en développement, l'augmentation du prix du pétrole entraîne une augmentation des prix des biens et services car la plupart des pays en développement utilisent encore massivement le pétrole dans leurs processus de production. Donc la flambée des prix du pétrole constitue une menace sérieuse pour la croissance de l'économie mondiale et ses répercussions sont conditionnées toutefois par la durée du choc et le degré d'intensité pétrolière spécifique à chaque économie.

Réellement, la relation pétrole-inflation a commencé après la seconde guerre mondiale. Mais, elle est très remarquable pendant les périodes des chocs pétroliers. L'observateur de l'évolution de l'inflation mondiale pendant les chocs pétroliers peut remarquer facilement le taux important de l'inflation pendant la période des hausses des prix. Les périodes de contre choc sont caractérisées par la baisse des prix et donc par un phénomène de déflation.

Vu l'importance du pétrole dans l'économie mondiale et compte tenu des répercussions que pourrait susciter un prolongement de la hausse des prix du pétrole, il serait intéressant d'étudier l'impact de cette hausse des prix sur l'économie.

Il est toutefois important de préciser, et ce dans un premier chapitre du cadre conceptuel de notre travail, les causes fondamentales et communément prises en compte pour expliquer l'inflation à savoir les fameuses théories de l'inflation. La plupart des premiers économistes lient souvent l'inflation au phénomène de gonflement de la masse monétaire et considèrent une analyse tantôt dichotomique tantôt non entre le monétaire et le réel. D'autres auteurs attribuent l'explication de l'inflation à l'excès de la demande globale sur l'offre globale. Le role de la hausse des salaires, que revendiquent les syndicats salariés chaque fois qu'il ait hausse des prix pour garder stable leur pouvoir d'achat, ce qui constitue une boucle salaires- prix primordiale pour la compréhension du phénomène. L'inflation structurelle qui prend compte du mode de régulation (concurrentielle au XIX ème siècle et durant l'entredeux - guerre et monopoliste à la deuxième moitié du XX ème siècle) et des changements dans les structures de l'économie.

Le second chapitre de la partie théorique sera consacré à l'analyse des principaux déterminants de l'inflation dans les pays en développement ou en transition vers une économie de marché.

Dans une première section, nous focaliserons notre attention tout d'abord sur le rôle crucial de la monnaie dans l'explication du phénomène d'inflation à travers l'analyse de l'équilibre sur le marché monétaire et un réexamen de la fameuse théorie quantitative.

En fin, nous examinerons dans une deuxième section le pétrole comme déterminant de l'inflation dans les PED. Nous expliquons cette relation à travers la détermination de l'importance du pétrole dans l'inflation importée puisque les pays importateurs du pétrole subissent la variation de son prix. De plus, l'importance du pétrole comme matière première qui forme les coûts nous pousse d'étudier la relation entre le pétrole et l'inflation par les coûts. Ensuite, nous étudions le pétrole comme facteur aidant dans la formation des anticipations de l'inflation. En dernier lieu, nous examinerons le choc pétrolier comme choc externe qui affecte l'inflation du pays.

Ainsi, une deuxième partie sera focalisée sur l'étude empirique de l'impact du pétrole dans l'inflation tunisienne. L'étude de la situation pétrolière de la Tunisie et de l'évolution du prix du pétrole démontre son rôle dans la formation de celui- ci. De plus, la situation de la Tunisie comme pays importateur et exportateur du pétrole en même temps nous renvoi à analyser la facture pétrolière de la Tunisie en décomposant cet effet en effet prix, effet volume et effet change. Une augmentation du prix du pétrole et à cause de l'absence d'indexation prix- salaire touche le pouvoir d'achat du consommateur tunisien. Une rigidité du prix aggrave cette situation.

Dans la section suivante, nous allons suivre la modélisation VAR pour une tentative de détermination de l'impact du pétrole sur l'inflation en Tunisie. En effet, un examen attentif de la relation entre la variation du prix du pétrole et de l'inflation nous fait ressortir une relation positive entre ces deux variables. Un choc sur le prix du pétrole engendre une augmentation de l'inflation. Cette augmentation est moins importante de nos jours à cause des politiques anti- inflationnistes.

Puisque la Tunisie est un pays en même temps exportateur et importateur du pétrole, une question importante se pose pendant cette période caractérisée par les fluctuations du prix du pétrole. Cette question tourne autours de l'impact du pétrole sur un facteur important de l'économie : l'inflation.

CHAPITRE N°1 

``Esquisse de l'histoire et les grandes approches de l'inflation''

Introduction :

Le phénomène de hausse des prix est ancien et universel. L'inflation apparaît dès les premiers siècles après J.C et a connu diverses caractéristiques et vécu différents types de systèmes économiques et politiques. Il faut donc préciser la nature du phénomène étudié et présenter les explications exposées par les économistes qui ont étudié ce phénomène.

Dans ce chapitre, nous vous inviterons à prendre un recul historique et géographique par rapport à la situation récente afin de se rendre compte de l'ancienneté de ce phénomène. Pour cela et dans une première partie de ce chapitre nous allons esquisser les grands traits historiques de l'inflation ainsi que les mouvements des prix dans les pays capitalistiques. D'abord, nous étudierons les inflations du IIIème et du XVIème siècle. La première était causée par une pénurie des métaux et avait entraîné une falsification de l'argent tandis que la seconde était la conséquence d'une abondance de métaux précieux venant du Nouveau Monde. Ensuite, nous analyserons l'inflation du XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle. Nous montrerons pendant cette période la nature cyclique et dépressive des prix et le caractère épisodique et limité de l'inflation. En fin, nous étudierons la période d'après la seconde guerre mondiale qui est caractérisée par une inflation permanente et générale durant le capitalisme monopoliste.

Dans la seconde partie de ce chapitre nous étudierons les différentes approches dominantes qui expliquent et éclaircissent les causes de l'inflation. L'approche la plus dominante est celle retenue par J. Bodin (XVIème siècle)1(*) et renforcée par M. Friedman (XXème siècle)2(*). Elle considère l'excès de la quantité de la monnaie (ou de métaux précieux) la principale voir l'unique source de l'inflation. D'autres économistes comme J.M. Keynes, ont expliqué ce phénomène par excès de la demande globale sur l'offre globale. L'inflation est expliquée aussi par la hausse des coûts de production notamment des coûts salariaux. Enfin, l'inflation est considérée comme un phénomène structurel dans la mesure ou il y a passage d'une régulation concurrentielle à une régulation monopoliste.

1- Esquisse de l'histoire de l'inflation :

Le phénomène de l'inflation est un phénomène ancien et universel, très fluctuant et varie avec le climat économique, politique, social etc.... Ses caractéristiques résultent de la combinaison des effets de ces climats, de la période et du lieu où elle se manifeste.

L'inflation, depuis longtemps, était en étroite liaison avec l'abondance des métaux précieux et les guerres. Le IIIème et le XVIème siècle ont été caractérisé par des crises économiques et politiques gaves causés par les guerres.

Après une période de stabilité, la première guerre mondiale constituait un choc macro- économique surtout pour les pays capitalistiques. Cette période était caractérisée par le gonflement des dépenses à fin de payer les victimes et les réparations causées par la guerre.

L'observation du XIXème et de la première moitié du XXème siècle peut remarquer que selon les phases par les quelles passent les économie (phase de dépression ou d'expansion), on peut enregistrer des cas de déflation ou d'inflation.

1-1- Les grandes inflations du IIIème et du XVIème siècles :

Si le terme « inflation » est relativement récent, le phénomène lui-même est ancien. Au IIIème siècle, l'Empire romain occidental a connu une grave crise économique et politique. La hausse des prix des produits alimentaires et des rémunérations était associée à une dépréciation de la monnaie romaine provoquée par la raréfaction de l'or et de l'argent, remplacée par une monnaie en cuivre, étain et plomb.

``En 301, l'empereur Dioclétien, par l'édit du prix maximum, décida de punir de la peine de mort quiconque augmenterait abusivement les prix. On ne plaisantait pas avec l'inflation à cette époque''3(*). La réforme monétaire réalisée par Constantin (306-337) en créant de nouvelles espèces d'or et d'argent, établira ainsi la confiance dans la monnaie impériale.

En XVIème siècle, et en Espagne, qu'apparaît une hausse des prix qui se propagera ensuite dans toute l'Europe. L'une des importantes explications de cette inflation est avancée par l'économiste de l'époque J. Bodin4(*) qui affirme que la raison principale de cette inflation était l'afflux de métal précieux en provenance du Nouveau Monde (les colonies américaines de l'Espagne et du Portugal).

Dans les deux cas, c'est à cause de la faiblesse de l'appareil productif que ces phénomènes monétaires ont emmené à ces brutales hausses de prix. Au IIIème siècle, l'Empire romain était traversé par une vague d'invasions ruinant les riches provinces de Gaules et d'Asie. Il reposait sur l'utilisation d'une main d'oeuvre d'esclaves peu productive et sur le tribut prélevé dans les régions soumises.

Au XVIème siècle, l'essor du siècle précédent avait fait place à la stagflation, et les dépenses guerrières des princes n'étaient pas de nature à stimuler les forces productives. Au contraire, cette période fut celle des guerres civiles et religieuses et d'une aggravation des guerres européennes. Ainsi dans les deux cas, l'inflation sanctionna l'insuffisance de la production.

1-2- L'inflation du XIXème siècle et durant l'entre - deux guerres :

Cette période était caractérisée par des phases de dépression ou d'expansion. Pour cela, et pour montrer le caractère épisodique et limité de l'inflation, il faut comprendre la nature cyclique des prix durant cette période.

1-2-1- La nature cyclique des prix et les cycles Kondratieff 4(*):

L'inflation du XIXème siècle est intéressante à suivre car elle nous montre ce qui se passait au sein d'un système capitaliste purement concurrentiel. Cela peut donner une idée de ce que pourrait être le future dans des circonstances de concurrence mondiale accrue. La phase de dépression suivait celle d'expansion et créait presque spontanément les bases de la reprise économique.

Les hausses de prix favorisent l'essor de la production, qui provoque une demande accrue de travail et la hausse des salaires. Par contre, la baisse des prix déprime les profits et la production, ce qui entraîne une réduction de l'emploi et des salaires.

Durant cette période, les prix évoluent d'une manière cyclique dans les principaux pays capitalistes qui ont connu une série de crises économiques.

La répartition de ces crises à des intervalles réguliers dans le temps est caractérisée par un mouvement de cycles économiques rythmés. Les mouvements de courte durée (6 à 10 ans), dits cycles classiques ou cycles Juglar (C. Juglar 1860), qui se superposent aux cycles Kondratieff et font altérer crise et croissance. Les cycles Kondratieff sont les mouvements de longues durée. Ils font altérer des périodes longues (20 à 30 ans) d'expansion et de récession économique. Comme cela apparaît dans le graphique suivant, chaque intervalle présente deux phases :

Graphique : les cycles des prix de Kondratieff 5(*)

La phase d'expansion est associée, selon N.D. Kondratieff ou J. Schumpeter, à l'exploitation d'un nouveau produit exerçant un effet entraînant sur le reste de l'économie. La phase de dépression s'explique par l'excès de la capacité de production relativement à la demande mondiale, en raison de la croissance trop lente des rémunérations salariales.

Les fluctuations de l'activité économique déterminent l'aspect cyclique de l'évolution des prix. Cette dernière est très sensible à l'évolution de la production, de l'investissement et de la consommation. Si on explique le caractère cyclique des prix aux conditions d'accumulation du capital, le caractère dépressif est souvent attribué au progrès technologique écrasant les prix dans les conditions générales de récession.

Au dernier quart du XIXème siècle, le progrès technologique dans la sphère productive permettait une augmentation significative de la capacité productive du travail.

L'augmentation de la productivité et la récession constitue, par conséquent, les principaux déterminants de la tendance dépressive des prix.

1-2-2- le caractère épisodique et limité de l'inflation :

L'inflation de cette période ne touche que des pays capitalistes particuliers pour de très brèves périodes (caractère épisodique) et elle se manifeste presque pendant les crises et les guerres (caractère limité).

Durant cette époque, l'évolution cyclique et dépressive des prix, la hausse des prix qui constitue souvent une réaction contre la tendance à la baisse du taux de profit, ne devient inflation que lorsqu'elle est accompagnée d'une dépréciation de la monnaie. Cette dépréciation n'intervient que lorsque le cours forcé de la monnaie est établi et le régime de la monnaie convertible suspendu. C'est une explication de l'inflation pendant le XIXème siècle et la première moitié du XXème siècle qui ne se produise qu'à l'occasion des guerres lorsque la monnaie est émise abusivement pour financer les dépenses énormes des guerres.

La période de l'entre deux guerres était caractérisée par une succession d'inflation et de déflation. La première guerre mondiale amène une multiplication des prix par deux ou trois et l'inflation se poursuit après la guerre.

La crise de 1929 est essentiellement américaine mais elle prend la forme d'une déflation mondiale. Cette baisse des prix de 1929 à 1934 est principalement d'origine monétaire causée une insuffisance de crédit renforcée par les faillites bancaires. ``La chute des prix est une conséquence de la contraction de l'activité économique, suite à celle du crédit, et non le résultat mécanique de la décroissance de la masse monétaire''6(*). Mais, à partir de 1935-1936 le développement de l'investissement public assure une reprise de la production industrielle et une remontée des prix.

Cette succession de hausse et de baisse des prix renforce l'idée des économistes de considérer les mouvements de prix comme cycliques.

1-3- L'inflation de la deuxième moitié du XXème siècle :

La deuxième moitié du XXème siècle, période de après guerre, est une période de reconstitution de l'économie. Des transformations structurelles sont intervenues pour opérer le passage des économies capitalistes d'un fonctionnement concurrentiel à un fonctionnement monopoliste. L'inflation prend un caractère permanent (à l'ordre de 3 à 4% par an) et constitue un mécanisme essentiel de fonctionnement des économies capitalistes. Cette inflation modérée persiste jusqu'à la fin des années soixante. A partir de cette date l'inflation commence à augmenter légèrement.

1-3-1- L'établissement d'une nouvelle régulation :

Le changement d'une régulation concurrentielle à une régulation monopoliste a affecté principalement les mécanismes de formation des prix et des salaires.

· Les nouveaux mécanismes de formation des prix :

La réussite des politiques économiques suivies après les guerres, qui one visé à soutenir la croissance économique et à éviter le chômage, a provoqué au début des années 1970 la montée de l'inflation à plus de 5% par an.

De plus, les perturbations des années trente ont disparu définitivement pour laisser la place à un développement régulier de la production et des revenus. En effet, et à partir des années 1960, les tensions sur les capacités de production ne constituent plus le facteur exclusif des variations des prix. On constate de plus en plus de secteurs où les prix ne respectent plus la loi de l'offre et de la demande.

Autre facteur qui a beaucoup transformé les mécanismes de formation des prix est la pratique des prix administrés dans le monde capitaliste. Ces prix administrés sont des prix qui sont formés par l'application d'un taux de marge à l'ensemble des coûts de production afin d'assurer un certain taux de rentabilité sur l'ensemble des investissements réalisés.

Donc, la diminution puis la disparition de la sensibilité des prix aux variations de l'activité économique et l'application des prix administrés constitue les deux traits essentiels qui caractérisent les mécanismes monopolistes de formation des prix.

· Les nouveaux mécanismes régulateurs des salaires :

Au début des années 1970, le chômage commence à s'étendre avec une hausse parallèle des salaires et le prix de la force de travail ne respecte plus la loi de l'offre et de la demande. Le salaire se détermine essentiellement par une indexation sur les prix, par une incorporation d'une partie des gains de productivité et par un développement considérable du salaire indirect et des allocations du chômage. De plus, la forte inflation qui a suivi la seconde guerre mondiale et l'apparition de la notion du salaire minimum rendent l'évolution des salaires étroitement liée à celle des prix à la consommation.

En effet, des nouveaux mécanismes régulateurs des salaires vont apparaître pour remplacer les anciens. La croissance de la productivité et le développement de la concentration influenceront la dynamique des salaires.

En outre, on remarque que le rôle important dans la formation des salaires est attribué aux secteurs moteurs qui sont développés dans les pays capitalistes et ont entraîné de forts gains de productivité résultant ainsi de fortes augmentations des salaires qui vont se diffuser dans l'ensemble de l'économie. Ces secteurs moteurs sont caractérisés par une grande ouverture sur le marché mondial, une productivité importante et une forte concentration.

· Les nouvelles conditions monétaires :

Certainement, les composantes monétaires, qui sont affectées après la seconde guerre mondiale par les changements structurels, ont un impact important sur la dynamique de l'inflation. Ces changements visent essentiellement les mécanismes de la création monétaire. Le système de l'étalon-or trouve fin avec les nécessités de réparation de guerre et la création monétaire devient illimitée ce qui a entraîné la suspension du régime de la monnaie convertible (la quantité de la monnaie crée dépasse les réserves en or).

En réalité, l'Etat et dans le but de reconstruire l'appareil productif détruit par les guerres et de relancer la production, intervient dans le domaine monétaire d'une manière de plus en plus intense. Après la reconstitution de l'économie, l'Etat intervient dans le but de protéger l'économie contre la concurrence internationale. Le contrôle de la création monétaire exige la nationalisation des banques centrales dans les principaux pays capitalistes. La Banque Centrale devient le monopole de l'émission des billets et assure la stabilité de la monnaie nationale. De plus, la Banque Centrale, entant que préteur de dernier ressort, gère le système bancaire et contrôle la distribution de crédit conformément aux objectifs fixés. Elle gère aussi le marché de change et règlemente la profession bancaire.

A coté de monopole de la Banque Centrale qui assure une création monétaire endogène aux besoins de l'économie, les législations successives dans les pays capitalistes ont fait que les principales caractéristiques de la concurrence bancaire disparaissent graduellement.

2- Les grandes théories de l'inflation :

Les premiers économistes ont fait recours à l'approche monétaire pour expliquer les causes de la hausse des prix. Au XIXème siècle Jean Bodin attribua à l'afflux d'or et d'argent en provenance du Nouveau Monde (l'Amérique) la « cherté de toutes choses ». Aux XVIIème siècle et XVIIIème siècle, william Petty, John Locke, David Hume, puis David Ricardo au début du XIXème siècle systématisera l'explication des variations du niveau des prix nominaux par celle de la masse monétaire. La théorie quantitative de la monnaie reste toujours le pilier principal des théories de l'inflation même si les formulations de cette théorie changent. Malgré l'importance de la théorie quantitative de la monnaie, cela n'évite pas l'existence d'autres théories restant partielles.

2-1- La théorie de l'inflation monétaire :

La théorie quantitativiste de Jean Bodin7(*) (1568) et ses prolongations passant par la formulation de Fisher (Irving Fisher, 1911)8(*) et la version de Cambridge pour atteindre l'école monétariste de Milton Friedman au XXème siècle, expliquent l'inflation par l'excès de la création monétaire comparée à la production.

2-1-1- L'analyse classique et néoclassique de la théorie quantitative de la monnaie :

La formulation la plus courante et la plus ancienne de cette théorie est attribuée à J. Bodin (1568). Cette théorie est celle de l'équation générale des transactions :

M.V = P.T 9(*)

Cette équation représente l'égalité comptable entre la quantité totale de la monnaie en circulation ` M.V ' et la valeur globale des transactions réalisées ` P.T '. Avec M : la masse monétaire, V : la vitesse de circulation de la monnaie, P : moyenne pondérée des prix et T : le volume des transactions. Compte tenu des hypothèses des quantitativistes, T et V sont des paramètres.

Irving Fisher (1911), en distinguant les espèces en circulation des dépôts, représente une nouvelle formulation :

M.V + M'.V' = P.T

Cette équation intègre la monnaie scripturale dans la vieille équation des échanges. Avec M' : la masse de monnaie scripturale (dépôts), M : la masse de monnaie fiduciaire (espèces en circulation), et V et V' : les vitesses de circulation de ces deux stocks monétaires.

Cette approche repose sur deux postulats étroitement liés. Le premier est l'analyse dichotomique qui décompose l'économie en deux mondes distincts (réelle-monétaire). Le second est celui de l'illusion monétaire (la monnaie n'est pas demandée pour elle-même). Une nouvelle version de la relation quantitativiste, dite « équation de Cambridge», et liée aux travaux d'Alfred Marshall10(*) (1922) et de J.M. Keynes (1923) envisage la création monétaire entant que demande de monnaie selon l'équation suivante :

M = K.P.Y

Cette demande de monnaie selon de monnaie dépend du revenu national réel (Y), du niveau général des prix (P) et d'un coefficient) représentant, selon les auteurs, soit le rapport entre la masse monétaire et le revenu, soit une variable de comportements des agents.

2-1-2- Milton Friedman et monétaristes :

Milton Friedman a proposé un modèle plus complexe que celui des premiers quantitativistes pour rétablir l'importance de la monnaie dans l'explication des phénomènes économiques. Il a présenté la demande de monnaie à l'aide de la fonction :

Md/P = F(y, w, RM, RB, RE, Gp, u)

Ou Md représente la demande de monnaie, P le niveau général des prix, y le revenu permanent (le revenu anticipé), w le rapport du revenu du capital non humain au revenu du capital humain, RM, RB, RE les taux de rendement nominaux anticipés de la monnaie, des obligations et des actions, Gp le taux d'inflation anticipé, et u une variable représentant tous les autres facteurs pouvant rendre compte des demandes industrielles de monnaie.

Selon M. Friedman, pour contenir l'inflation, il faut maintenir l'expansion monétaire à un taux constant et modéré. Ce rythme de croissance monétaire devrait être le même que celui de la croissance de la production réelle de l'économie. Pour les monétaristes classiques l'inflation a une origine monétaire due à une émission supplémentaire de monnaie et une origine fiscale, due au décalage entre les dépenses publiques et les recettes publiques le déficit budgétaire.

* L'origine monétaire :

M. Friedman affirme que « l'inflation est toujours et partout un phénomène monétaire », dont la responsabilité repose sur la politique de l'Etat. Cette inflation peut être évitée par le contrôle du stock monétaire. Le monétarisme classique considère toujours l'offre de monnaie comme une variable exogène. Ainsi, M. Friedman soutient que les autorités monétaires doivent anticiper et annoncer le taux de croissance d'un agrégat monétaire pour une période durable.

Cependant, les monétaristes contemporains intègrent d'autres agents dans la détermination de l'offre de monnaie. La réflexion sur le rôle des anticipations, déjà introduit par M. Friedman à propos du comportement des détenteurs de monnaie, a conduit à la formalisation d'une série de modèles monétaristes développés par les économistes des anticipations rationnelles. Ces économistes (R.J. Barro, R.E. Lucas, T.J. Sargent...)11(*) incorporent l'analyse des anticipations rationnelles dans la détermination de la demande de monnaie. Pour cette théorie, la création monétaire est un moyen dont peuvent disposer l'Etat à fin d'agir sur l'économie. Une création monétaire supérieure à la croissance de la production ne saurait donc qu'être inflationniste.

* L'origine fiscale :

Pour les monétaristes classiques et certains néo-libéraux (A. Laffer, R.E. Lucas, T.J. Sargent, J. Sachs...)12(*) l'inflation a une origine fiscale si les dépenses de l'Etat dépassent ces recettes. Pour eux l'inflation est toujours due à une dépense excessive au niveau national puisque l'Etat dépense plus que les recettes procurées par l'impôt. Soumis à de permanentes pressions des différentes agents. L'Etat doit dépenser davantage sans pour autant augmenter la pression fiscale à fin de soutenir l'activité économique. Le recours à une réduction du déficit budgétaire peut ainsi restreindre l'origine fiscale de l'inflation.

Ainsi, M. Friedman conclut, `le gouvernement doit donc partout être rendu responsable de l'inflation '.

2-2- La théorie de l'inflation par la demande :

On parle de l'inflation par la demande lorsque globalement la demande de produits excède durablement l'offre sur les marchés. Le lien monnaie- excès de demande devient particulièrement étroit chez ceux qui accepte la vielle « loi de Say » qui stipule que toute offre des produits crée leur propre demande : la demande globale est constituée par l'ensemble des revenus distribués à l'occasion de la production c'est-à-dire qu'elle est rigoureusement égale à l'offre globale, en l'absence de thésaurisation. L'accroissance incontrôlé des moyens de paiement peut générer l'excès de demande.

2-2-1- La monnaie et l'excès de demande :

On s'éloigne de la stricte pensée monétariste l'on considère que l'augmentation de la demande peut provenir d'une augmentation autonome de la vitesse de circulation de monnaie, d'une entrée de devises étrangères ou de rapatriement de profits et des dividendes, ou encore de désépargne. Cette augmentation de la propension à consommer peut s'expliquer par l'apparition de nouveaux produits, d'une modification du système des prix relatifs, d'un changement dans les anticipations de prix, de revenus ou de rémunération de l'épargne...

Relativement aux arguments des monétaires, l'explication de l'inflation par la demande consiste à dire que la création monétaire ne sera inflationniste que dans la mesure où l'appareil de production ne peut pas répondre à l'accroissement de la demande. L'ajustement offre-demande s'effectue alors par les prix à défaut de se faire par les quantités. La hausse des prix n'apparaîtra que dans le cas de plein emploi des capacités productives (homme, outillage et matières premières), d'insuffisance des stocks ou lorsque l'importation ne peut pallier l'insuffisance de l'offre intérieure. Cette hausse ne se transformera en processus inflationniste que si l'excès de la demande se produit et qu'aucun élément (augmentation de la capacité physique de production, gain de productivité, découverte de nouvelles matières premières, embauche de nouveaux travailleurs...) ne vient permettre d'accroître l'offre globale, dans des propositions suffisantes.

* Keynes et l'écart inflationniste :

L'origine du concept d'excès de demande est le plus souvent attribuée à John Maynard Keynes. Celui-ci réfléchit durant la seconde guerre mondiale sur les conditions de financement d'une économie de guerre et sur les conséquences d'un accroissement des dépenses visant à accroître la production d'armement. Cette situation engendre un écart inflationniste conduisant à une hausse des prix égale au rapport de cet écart à la production nationale réelle de biens et services civils. Pour Keynes, la seule façon de rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande sera un ajustement par les prix. De plus, la création de revenus supplémentaires permise pour la hausse de prix engendre une dynamique inflationniste surtout si l'Etat décide de poursuivre sa politique d'armement. Mais, cette analyse reste assez proche de la pensée monétariste, même si elle présente l'originalité d'envisager une situation de rationnement forcé de l'offre de biens de consommation.

Selon Keynes, l'inflation peut être amortie par des mesures autoritaires lorsque l'Etat impose un versement différé des salaires on augmente les impôts d'un montant approprié, ou par des mesures non autoritaires si la hausse des prix se traduira par une augmentation des rentrées fiscales (si les tranches d'imposition restent inchangées) et aussi des profits des chefs d'entreprise dont la propension à épargner et plus élevée que celle des travailleurs.

* Les limites de l'analyse Keynésienne :

Cette analyse, pour certains auteurs, est plus une recette de politique économique qu'une véritable théorie de l'inflation car celle-ci n'apparaît que comme un simple avatar d'une politique de déficit budgétaire mal contrôlée, les mécanismes et les effets de l'inflation n'étant pas étudiés. D'autres auteurs ont contesté le fait que l'inflation ne puisse se concevoir qu'au seul de plein emploi. L'évolution de l'inflation et du chômage dans un même sens depuis les années 1970 ne respecte pas ce raisonnement. On lui a surtout reproché de n'envisager l'excès de demande que sur le plan macro- économique et de ne pouvoir ainsi rendre compte des étapes du processus inflationniste. En effet, si l'inflation provient d'un excès de demande, celui-ci est le produit de situations différentes dans les divers secteurs de l'économie. L'excès de la demande dans certains secteurs ne se traduit pas nécessairement par la hausse immédiate des prix alors que la baisse de la demande dans d'autres branches n'entraîne pas aussitôt la baisse des prix.

2-3- La théorie de l'inflation par les coûts :

L'explication de l'inflation par les coûts revient à considérer que la responsabilité de la hausse de prix incombe à une augmentation de la rémunération des facteurs de production supérieure à celle de leur productivité. Cette hausse incite les entreprises à relever les prix de leurs produits offerts aux ménages ou aux autres entreprises qui rendront à leurs tours à élever leurs prix ou à revendiquer de nouvelles hausses de rémunération. Ainsi, se crée et s'entretient le processus inflationniste, permis par l'accroissement de la demande engendrée par celui des revenus et facilité par la création de monnaie et de crédit.

2-3-1- le mécanisme :

Si des hausses de salaire ont lieu, dans une ou plusieurs branches, elle se répercuteraient sur l'ensemble de l'économie et mettraient en difficulté les entreprises moins productives qui n'auront d'autre recours que d'augmenter leurs prix pour survivre. Ces hausses de prix pourront être négociées par les syndicats patronaux soucieux d'éviter la disparition d'un trop grand nombre d'entreprise, et seront d'autant plus praticable sans dommage pour ces entreprises que le climat est inflationniste et que l'accroissement des revenus alimente la demande globale. Donc, l'inflation de productivité s'explique par le désajustement entre les mécanismes macro-économiques de détermination des revenus et la réalité micro-économique du fonctionnement des entreprises.

* La politique des revenus :

Pour éviter cette inflation de productivité, fut élaborée la politique des revenus. Elle réside à fixer, avec l'accord des organisations syndicales, des normes d'augmentation des rémunérations salariales et des prix des biens et services, déterminées par l'accroissement de la productivité nationale moyenne. Cette politique implique que : si les gains de productivité dégagés sont plus élevés que la moyenne, les salaires augmentent moins vite que la productivité de façon à permettre des baisses de prix. Parallèlement, des hausses de rémunérations plus élevées que celle de la productivité devient possible si les progrès de la productivité sont faibles ou nuls et si la pratique de la hausse de prix ne génère pas de l'inflation.

L'avantage de cette formule est l'harmonisation des hausses de salaire en leur donnant une base objective établie en fonction du dynamisme de l'appareil de production. Mais, elle implique une stricte discipline difficilement acceptée par les salariés, c'est l'idée que les plus efficaces doivent partager une partie du fruit de leurs efforts avec ceux qui le sont moins. Cette idée constitue une faiblesse de cette formule.

Finalement, on s'aperçoit que la théorie de l'inflation par les coûts ou appelée encore théorie d'inflation salariale privilégie le rôle des hausses de salaires comme son principale variable explicative.

2-3-2- Inflation, coûts salariaux et chômage :

Le rôle de la hausse des coûts salariaux dans l'inflation, du fait de leur importance dans le coût total de production, est indiscutable voir même difficile à préciser. On observe un synchronisme d'ensemble de l'évolution des coûts salariaux et des prix à la production dans les grands pays industrialisés. De plus, la hausse des prix est d'autant plus élevée que celle des salariés est forte. C'est pourquoi les salariés ne peuvent être tenus pour les seules responsables de l'inflation.

Avec l'étude de A.W. Phillips13(*) qui montre une relation inverse entre les variations des salaires nominaux et le taux de chômage et après les prolongements qui explicitent cette étude pour devenir une relation inverse entre le taux d'inflation et le taux de chômage, la courbe de Phillips devient un élément de confirmation de l'analyse Keynésienne. Selon celle- ci l'inflation était d'autant plus forte que la tension est grande sur le marché de travail. Cela nous affirme que la création monétaire et l'excès de la demande ne seront inflationnistes que si les capacités de production atteignent le plein emploi. L'inflation provenant alors de la hausse des coûts de facteurs.

2-4- L'inflation, phénomène structurel.

Les explications de l'inflation par la monnaie, la demande et les coûts contiennent chacune une part de vérité et elle se complètent pour fournir une analyse cohérente du processus inflationniste. Mais, pourquoi pas situer l'inflation dans le contexte de l'évolution du système économique dans lequel elle apparaît.

De ce point de vue, la deuxième moitié du XXème siècle s'oppose au XIXème siècle où dominait « une régulation concurrentielle » caractérisée par des processus d'ajustement reposant sur la flexibilité des revenus et des prix, et à l'entre deux guerres où commencent à s'affirmer des traits nouveaux portant sur l'organisation du système productif, sur celui du monde du travail et sur le mode d'intervention de l'Etat dans l'économie. Depuis la seconde guerre mondiale, on peut parler de « régulation monopoliste » qui s'explique par le fait que la détermination des prix s'effectue de plus en plus par l'intermédiaire de négociations collectives, et que les décideurs en matière du prix s'affranchissent des contraintes de la concurrence.

2-4-1- La « régulation monopoliste ».

Le terme de régulation monopoliste ne signifie pas la domination tyrannique de grands monopoles contrôlant totalement le mécanisme des prix. Ce concept ne s'inscrit pas aussi dans la problématique de la détermination des prix sur des marchés monopolistiques ou oligopolistiques où l'on rencontrerait un seul ou quelques offreurs face à une multitude de demandeurs. Il signifie que le fonctionnement des économies capitalistes développées obéit à des règles différentes de celles qui régissaient ces entreprises avant la seconde guerre mondiale, et là réside l'explication de l'inflation, rampante, galopante ou hyperinflation.

L'inflation ne serait pas le fruit d'un mauvais fonctionnement de l'économie mais elle doit être envisagée comme un facteur interne inhérent à un nouveau mode de régulation. Cette régulation monopoliste correspond à une situation dominée par deux éléments fondamentaux et étroitement liés :

· La capacité des groupes sociaux à obtenir le maintien ou l'amélioration de ses revenus réels.

· La croyance que la croissance continue du niveau de vie est possible et sera assurée par l'Etat.

Finalement, si dans un régime de régulation concurrentielle les salaires nominaux dépendent de la confrontation entre l'offre et la demande globale de travail, la régulation monopoliste se caractérise par le fait que les salaires nominaux s'établissent par référence aux gains de productivités réalisés ou anticipés dans les secteurs les plus performant sans prendre en compte l'éventuel déséquilibre du marché du travail.

2-4-2- Le rôle de l'Etat.

L'extension de l'intervention de l'Etat dans le fonctionnement de l'économie a constitué le deuxième facteur de transformation du modèle de régulation.

En effet, depuis 1945, la législation concernant le monde du travail reconnu explicitement la nature collective et obligatoire pour tous les dispositions prises en matière de droit social, de conditions de licenciement et de normes de rémunération( création de salaire minimum interprofessionnel, fixation de la durée hebdomadaire du travail,etc..). Egalement, l'Etat peut favoriser ou imposer des procédures de négociations entre les syndicats salariés et patronaux de secteur, à qui ont pour conséquence que les salaires se fixent à la suite de décisions nationales. L'évolution des coûts salariaux et des prix est le résultat d'une négociation mettant en prises le patronat, les syndicats et le gouvernement.

De plus, l'Etat et les institutions publiques ont un pouvoir de régulation considérable sur la demande globale à travers les dépenses publiques, les salaires indirects et la création des moyens de paiement mis à la disposition de l'économie. Pour les dépenses publiques, l'élévation du pourcentage des prélèvements obligatoires (impôts, cotisations sociales...) est un facteur important de la stabilisation de la demande globale.

L'importante partie des emplois de l'Etat est constituée de dépenses incompressibles, c'est pourquoi l'Etat préfère le recours à l'endettement plutôt que de réduire une partie de ses activités. Elle soutient l'activité de telle sorte que les hausses de prix ne se traduisent pas par une réduction des ventes. L'intervention tutélaire de l'Etat est donc décisive et explique que l'inflation peut se maintenir au-delà des fluctuations cycliques de l'activité.

Enfin, la politique monétaire menée par l'Etat a bouleversé les conditions de financement de l'économie. L'abandon définitif de la convertibilité de la monnaie en or et en argent a permis de libérer la création de moyens de paiement. Un nouveau système monétaire nationale et international a ainsi pu se constituer. Ce système a pour fonction de créer les moyens de paiement permettant d'assurer la commercialisation des produits à un niveau de prix compatible avec la poursuite de la croissance et avec les objectifs de revenus réels. La maîtrise de la croissance de la masse monétaire reste un élément de la politique économique qui tient compte principalement du besoin de crédit dont les demandes des agents sont l'expression.

En définitive, cette approche n'apporte pas d'élément fondamentalement nouveau dans l'explication de l'inflation mais elle l'envisage comme un phénomène lié à de nouveaux mécanismes de fonctionnement du capitalisme mondial.

Conclusion :

L'inflation est un phénomène très ancien. Il apparaît dès les premiers siècles après J.C. et a revêtu diverses caractéristiques et vécu différents types de systèmes socio-économiques et politiques. Au sein de ce mémoire nous avons tout d'abord indiqué les grands traits historiques de l'inflation ainsi que les caractéristiques des mouvements des prix dans les pays capitalistes sur longue période. Nous avons remarqué des différences dans les sources des inflations lointaines, celle du IIIème et du XVIème siècles. En effet, alors que la première s'avère être une pénurie de métal et entraîne une falsification de l'argent, la deuxième était au contraire une abondance de métaux précieux en Europe venant du Nouveau Monde. L'inflation du XIXème siècle et d'entre guerres avait le caractère épisodique et limité. Cette période était caractérisée par la nature cyclique et dépressive des prix et par une régulation de type concurrentiel. Enfin, l'étude de la période d'après la seconde guerre mondiale soulève le caractère permanent et général de l'inflation au sein d'une régulation de type monopoliste.

Les approches dominantes retenues par économistes pour éclaircir les causes de l'inflation sont ensuite analysées. Nous avons distingué l'inflation monétariste qui s'articule autour de la croissance monétaire. La thèse de l'inflation par la demande stipule que la hausse des prix n'apparaîtrait qu'en cas de plein emploi des capacités productives. Selon l'approche de l'inflation par les coûts, la hausse des coûts de production, notamment les coûts salariaux, est la principale source d'inflation. L'inflation peut être aussi un phénomène sociologique qui résulte des rapports de force entre les groupes sociaux. Cette dernière thèse assume la responsabilité de la hausse des prix aux salariés qui, chaque fois que les prix augmentent, ils revendiquent pour une augmentation des salaires.

CHAPITRE N°2 

``Les principaux déterminants de l'inflation dans les pays en développement''

Introduction :

Puisqu'on a traité les grands faits historiques et les approches dominantes de l'inflation dans le chapitre précédent, nous allons voir, dans ce chapitre les principaux facteurs pris comme responsables du phénomène de la hausse des prix dans les pays en développement (PED). Nous examinons plus profondément les principales causes de l'inflation dans ces pays. Les monétaristes considèrent l'augmentation de la masse monétaire comme la principale source de l'inflation à long terme. Leur analyse se base essentiellement sur l'équilibre du marché de la monnaie et sur une affirmation par la théorie quantitative de la monnaie déjà étudiée dans le premier chapitre.

Par ailleurs, une liaison étroite entre les taux d'intérêts et le taux d'inflation et donc la croissance monétaire, trouve sa justification à travers la proposition de Fisher. Nous étudierons d'abord ce lien. Ensuite, nous examinerons comment le recours au seigneuriage constitue un déterminant crucial d'explication de l'inflation surtout dans les périodes de guerres où persistent des hyperinflations.

En fin, nous examinerons dans une deuxième section le pétrole comme déterminant de l'inflation dans les PED. Nous expliquons cette relation à travers la détermination de l'importance du pétrole dans l'inflation importée puisque les pays importateurs du pétrole subissent la variation de son prix. De plus, l'importance du pétrole comme matière première qui forme les coûts nous pousse d'étudier la relation entre le pétrole et l'inflation par les coûts. Ensuite, nous étudions le pétrole comme facteur aidant dans la formation des anticipations de l'inflation. En dernier lieu, nous examinerons le choc pétrolier comme choc externe qui affecte l'inflation du pays.

Les déterminants d'ordre monétaire.

Nous allons montrer le rôle important de la monnaie dans l'explication de l'inflation à long terme, éclairer le lien entre le taux d'intérêt et le taux d'inflation et enfin expliquer comment les déficits budgétaires importants poussent les gouvernements, monopoles de création de la monnaie, à une création excessive de monnaie pour les financer.

1-1-L'inflation et la monnaie :

« Dans la perspective monétariste, l'inflation résulte d'abord d'un gonflement de la masse monétaire tendanciellement supérieur à celui de la production »14(*).

a- Inflation et croissance monétaire :

Le diagramme d'offre et de demande globale (graphique1) constitue un cadre de base pour l'identification des causes éventuelles de l'inflation. Les augmentations de la demande globale et les réductions de l'offre globale élèvent le niveau des prix. En effet, tous les facteurs qui déplacent la courbe d'offre globale vers la gauche déclenchement l'inflation (augmentations du stock de monnaie). De même, tous les facteurs qui déplacent la courbe de demande globale vers la droite sont responsables de l'inflation (réductions de la de monnaie, augmentations des dépenses publiques...).

Graphique : Courbes d'offre et de demande globales 15(*)

OG

DG

P

Y

On remarque ainsi le nombre important des facteurs de l'inflation qui influencent l'offre et la demande globale. Et pourtant, quand il s'agit d'expliquer l'inflation à long terme, on ne retient généralement qu'un seul de ces facteurs : « la croissance de l'offre de monnaie ». En effet, tous les autres facteurs n'ont que des effets transitoires et ne participent que temporairement à une hausse généralisée des prix parce que leur marge de variation et limitée. Par contre, des variations importantes de l'offre de monnaie s'observent fréquemment, qu'elles soient négatives comme pendant les périodes de déflation, ou positives comme au cours des périodes d'hyperinflation.

Pour montrer le rôle essentiel de la monnaie dans l'inflation, revenons au marché de la monnaie. La confrontation de l'offre et de la demande de la monnaie produit l'équilibre sur ce marché. La demande de monnaie est déterminée par son pouvoir d'achat en termes de biens et services.

A l'équilibre, l'offre d'encaisses réelles est nécessairement égale à la quantité d'encaisses demandées :

M/P=L (i, Y) 16(*)

Avec M est le stock de monnaie, P le niveau des prix (M/P : masse monétaire réelle) ; i le taux d'intérêt nominal, Y le revenu réel, et L (i, y) la demande d'encaisses réelles.

La relation entre les différents éléments de cette équation est claire. De ce fait, il existe un lien positif entre le revenu réel et la quantité d'encaisses demandées. En effet, suite à une augmentation du revenue réel, les gens effectuent plus de transactions ce qui augmente la demande de monnaie. En revanche, il existe un lien négatif entre le taux d'intérêt et la demande de monnaie puisque une augmentation du coût d'opportunité de détention de la monnaie par rapport à la détention d'actifs porteurs d'intérêt réduit la quantité de la monnaie demandée.

La flexibilité des taux d'intérêt assure en permanence l'équilibre sur le marché monétaire. En effet, chaque fois qu'il existe une demande excédentaire de monnaie, la flexibilité des taux d'intérêt leur permet de monter jusqu'à ce que la quantité de monnaie demandée diminue suffisamment pour être égale à l'offre d'encaisses. C'est pourquoi qu'on suppose toujours quels taux d'intérêt sont flexibles. Supposons aussi que les salaires nominaux et les prix s'ajustent lentement et que leur ajustement prend du temps. Grâce à cet ajustement lent du prix, une croissance de la masse monétaire nominale entraîne au départ un accroissement de la masse monétaire réelle (les prix ne sont pas encore pleinement ajustés).

Dans cette situation, il existe une offre excédentaire d'encaissés agissant à la baisse du coût d'opportunité de la monnaie jusqu'au moment ou les gens augmentent «.. » leur demande pour rétablir l'équilibre sur le marché de la monnaie. Une telle baisse des taux d'intérêt encourage la demande globale sur le marché des biens et services. Progressivement, une demande excédentaire croissante augmenta les prix des biens et services et les salaires nominaux commencent à monter suite à l'augmentation de la demande de travail.

A long terme, la hausse initiale de la masse monétaire nominale n'a fait varier que le niveau des prix dans la même proportion. C'est parce que, lorsque l'équilibre est réalisé le revenu réel, l'emploi, le taux d'intérêt et la masse monétaire réelle retrouveront leur niveau initial.

Le résultat peut être obtenu grâce à la théorie quantitative de la monnaie qui affirme que toute variation de la masse monétaire nominale entraîne, à long terme, une variation équivalente dans les variables nominales (le niveau des prix) alors qu'elle préserve les variables réelles. On parle ici de la neutralité de la monnaie à long terme.

b- La théorie quantitative et la détermination du niveau des prix :

L'équation quantitative de la monnaie, déjà étudiée en détail dans le premier chapitre, s'écrit sous sa formule simple et la plus commune, comme suit :

M.V = P.Y 

Avec M : la quantité de monnaie, V : la vitesse de circulation de la monnaie, c'est le nombre de fois qu'une unité monétaire change de propriétaire en une unité de temps ; P : le niveau général des prix ; et Y : la production.

L'hypothèse de constance de la vitesse de circulation de la monnaie fait de la théorie quantitative de la monnaie une théorie utile de détermination du niveau des prix. Cette équation est une identité : si une de ses variables change, une ou plusieurs des autres variables doivent varier pour préserver l'égalité. La théorie quantitative repose sur trois piliers essentiels :

· La capacité productive et la fonction de production d'une économie déterminent le PIB réel, Y;

· La quantité de monnaie détermine le PIB nominal, PY. Cette conclusion résulte de l'équation quantitative et de l'hypothèse de vitesse constante ;

· Et, enfin, le déflateur du PIB, P, n'est autre que le rapport du PIB nominal sur le PIB réel.

En se basant sur ces trois postulats, on peut expliquer ce qui survient lorsque la Banque Centrale modifie son offre de monnaie. En effet, la vitesse étant constant, toute variation de la quantité de monnaie offerte conduit à une variation proportionnelle du PIB nominal. Comme le PIB réel a été déjà déterminé, la variation du PIB nominal représente nécessairement une modification du niveau général des prix, P. en conséquence, la théorie quantitative implique que le niveau des prix est proportionnel à l'offre de monnaie.

Jusqu'ici nous n'avons parlé que des niveaux absolus. Nous devons considérer les taux de variation annuels car le taux d'inflation est la variation en pourcentage du niveau des prix. Cette théorie est également une théorie de détermination du taux d'inflation. Réécrivons l'équation quantitative en variations en pourcentage :

(Variation de M)+(Variation de V)=(Variation de P)+(Variation de Y)

La variation de M est contrôlée par la Banque Centrale, la variation en % de V est nulle puisque nous avons fait l'hypothèse que la vitesse est constante. La variation de P est le taux d'inflation. Quant à la variation de Y, elle dépend de la croissance des facteurs de production et du progrès technologique, que nous supposons données pour des fins de simplicité qui nous préoccupent ici. Suite à cette analyse nous pouvons conclure aisément que la croissance de l'offre de monnaie détermine le taux d'inflation.

D'un point de vue politico-économique, la théorie quantitative de la monnaie établit donc que la Banque Centrale, qui contrôle l'offre de monnaie, contrôle du même fait, en dernier ressort, le taux d'inflation. Par conséquent, si la Banque Centrale préserve la stabilité de l'offre de monnaie, le niveau des prix sera également stable.

1-2- L'inflation et les taux d'intérêt :

Nous venons d'étudier la croissance de la masse monétaire comme déterminant de l'inflation. Nous étudions à présent la relation entre inflation et taux d'intérêt.

a- Deux taux d'intérêt : le taux réel et le taux nominal :

Pour comprendre cette notion, prenons un exemple simple : « votre compte de dépôt auprès d'une banque est rémunéré, par exemple, au taux de 8% par an. L'année suivante, vous retirez votre argent et les intérêts cumulés qu'il a produits. Etes- vous 8% plus riche qu'il y a un an lorsque vous avez placé votre argent en banque ?

Tout dépend de ce que « plus riche » signifie. Incontestablement, vous possédez 8%de dollars en plus qu'il y a un an. Mais, si les prix ont augmenté, la valeur de chacun de ces dollars a diminué et donc votre pouvoir d'achat n'a pas augmenté, quant à lui, de 8%. Si le taux d'inflation est de 5%, la quantité de biens que vous pouvez acheter n'a augmenté que de 3%. Si le taux d'inflation est de 10%, votre pouvoir d'achat a en fait baissé de 2% ».

Donc, les économistes appellent taux d'intérêt nominal le taux que paient les banques et taux d'intérêt réel l'accroissement des pouvoirs d'achat induit par la possession d'un compte en banque. Il en découle la relation suivante :

r = i - ð

Où  r = le taux d'intérêt réel ; i= le taux d'intérêt nominal et ð = le taux d'inflation

Le taux d'intérêt réel est la différence entre le taux d'intérêt nominal et le taux d'inflation.

L'effet de Fisher

En reformulant les termes de l'équation du taux d'intérêt réel, on peut écrire le taux d'intérêt nominal en tant que somme du taux d'intérêt réel et du taux d'inflation :

i = r + ð

C'est l'équation de Fisher (l'économiste Irving Fisher (1867-1947))17(*).Elle montre que les deux causes de variations possibles des taux d'intérêt nominal sont la variation du taux d'intérêt réel et la variation du taux d'inflation.

La distinction entre ces deux éléments au sein du taux d'intérêt nominal permet d'utiliser l'équation pour élaborer une théorie du taux d'intérêt nominal. Selon l'hypothèse de Fisher, le taux d'intérêt réel s'ajuste en vue d'équilibrer l'épargne et l'investissement. La théorie quantitative de la monnaie montre que le taux de croissance monétaire détermine le taux d'inflation. En fait, l'équation de Fisher nous dit que le taux d'intérêt réel et le taux d'inflation déterminent conjointement le taux d'intérêt nominal.

Réunies, la théorie quantitative de la monnaie et l'équation de Fisher montrent comment la croissance monétaire affecte le taux d'intérêt nominal. Selon la théorie quantitative, un accroissement de 1% du taux de croissance monétaire provoque une hausse de 1% du taux d'inflation. Selon l'équation de Fisher, cette hausse de 1% du taux d'inflation provoque à son tour un relèvement de 1% du taux d'intérêt nominal.

b- Deux taux d'intérêt réels : ex-ante et ex-post :

Lorsque un emprunteur et un prêteur conviennent d'un taux d'intérêt nominal, ils ignorent comment va évoluer le taux d'inflation entre le moment de leur transaction et l'échéance du prêt. On peut distinguer deux concepts du taux d'intérêt réel : le taux d'intérêt réel auquel s'attendent l'emprunteur et le prêteur au moment de la transaction, appelé taux d'intérêt réel ex-ante, d'une part, et le taux d'intérêt réel qui se vérifie ultérieurement, appelé taux d'intérêt réel ex-post.

Les emprunteurs et les prêteurs ne peuvent plus prévoir exactement le taux d'inflation future ni son évolution.

Désignons par ð l'inflation future réelle et par ðe l'inflation future anticipée. Le taux d'intérêt réel ex ante est alors i- ðe, et le taux d'intérêt réel ex post i- ð. Les deux taux d'intérêt réels s'écartent lorsque l'inflation réelle ð n'est pas la même que l'inflation anticipée ðe.

Mais, comment cette distinction affecte-t-elle l'effet de Fisher ? De toute évidence, le taux d'intérêt nominal ne peut s'ajuster à l'inflation réelle, car cette dernière n'est pas connue lorsque le premier est fixé. Le taux d'intérêt nominal ne peut s'ajuster qu'à l'inflation anticipée. Réécrivons donc, de manière plus précise, l'effet de Fisher comme suit :

i = r + ðe

C'est l'équilibre sur le marché des biens et services qui détermine le taux d'intérêt réel ex-ante r. Quant au taux d'intérêt nominal i, ses variations sont exactement proportionnelles à celles d'inflation anticipée ðe.

Nous étudions, dans ce qui suit, l'introduction du taux d'intérêt nominal dans la fonction de demande de monnaie qui a un rôle crucial dans la détermination du niveau des prix et donc du taux d'inflation.

c- Le taux d'intérêt nominal et la demande de monnaie :

La théorie quantitative de la monnaie est basée sur une fonction simple de la demande de la monnaie. Cette théorie est loin d'être complète pour être un point de départ pour analyser le rôle de la monnaie. Nous allons ajouter un autre déterminant de la quantité demandée de lé monnaie, le taux d'intérêt nominal. Si nous sortons les billets de notre portefeuille, qui ne sont rémunérés par aucun taux d'intérêt, pour les déposer sur un compte d'épargne par exemple nous percevrons un taux d'intérêt nominal.

En détenant de la monnaie plutôt que d'autres types d'actifs, vous renoncez donc au taux d'intérêt nominal : celui- ci est le coût d'opportunité de la détention de monnaie.

En effet, les actifs autres que la monnaie, tels les bons d'Etat, générant un rendement réel égal à r. Par contre, la détention de monnaie ne génère qu'un rendement égal à -ðe, puisque la valeur réelle de la monnaie est érodée par le taux d'inflation. En détenant de la monnaie, nous renonçons à l'écart entre ces deux rendements. Le coût de la détention de monnaie est donc r-(-ðe), dont l'équation de Fisher nous dit qu'il s'agit du taux d'intérêt nominal i.

Comme la quantité demandée de tout bien est fonction du prix de ce bien, la quantité demandée de la monnaie dépend du prix de la détention de monnaie. La demande d'encaisses monétaires réelles est donc fonction, à la fois du niveau de revenu et du taux d'intérêt nominal. Ceci nous permet d'écrire la fonction générale de demande de monnaie comme suit :

(M/P)d = L(i,Y)

Avec L désigne la demande de monnaie, parce que celle-ci est l'actif liquide par excellence, celui qui est le plus facile d'utiliser pour réaliser des transactions. Plus le niveau du revenu Y est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires réelles est importante. Et plus le taux d'intérêt nominal i est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires réelles est faible.

Nous connaissons maintenant les divers relations qui, existent entre la monnaie, les prix et les taux d'intérêt. Comme nous savons dans la théorie quantitative de la monnaie, l'offre et la demande de monnaie déterminent conjointement le niveau d'équilibre des prix. A son tour, celui-ci influence le taux d'intérêt nominal via l'effet de Fisher.

Mais, comment l'introduction de cette dernière liaison affecte-t-elle la théorie du niveau des prix?

Egalisons, tout d'abord, l'offre d'encaisses monétaires réelles et leur demande :

M/P=L (i, Y)

Exprimons à l'aide de l'équation de Fisher le taux d'intérêt nominal en tant que somme du taux d'intérêt réel et de l'inflation anticipée :

M/P = L(r + ðe ,Y)

Cette équation établit que le niveau des encaisses monétaires réelles dépend du taux d'inflation anticipée.

La dernière équation va plus loin que la théorie quantitative de la monnaie quant à la détermination du niveau des prix. En effet, selon cette théorie, l'offre contemporaine de la monnaie détermine le niveau contemporain des prix. Cela n'est vérifié qu'en partie : si le taux d'intérêt nominal et le volume de production sont maintenus constants, le niveau des prix varie proportionnellement à l'offre de monnaie. En réalité, le taux d'intérêt nominal n'est pas constant : il est fonction de l'inflation anticipée, qui dépend elle-même de la croissance monétaire. La présence du taux d'intérêt nominal dans la fonction de demande de monnaie est à la base d'un moyen supplémentaire pour l'offre de monnaie d'affecter le niveau des prix.

Selon cette version élargie de l'équation de demande de monnaie, le niveau des prix est fonction de l'offre contemporaine de monnaie et également de l'offre monétaire attendue à l'avenir.

Pour mieux comprendre ceci, supposons que la banque centrale annonce son intention d'accroître la masse monétaire à l'avenir, sans la modifier aujourd'hui. Suite à cette annonce, les gens s'attendent à une croissance monétaire et à un taux d'inflation accrus. Cette augmentation anticipée du taux d'inflation suscite, selon l'effet Fisher, un accroissement du taux d'intérêt nominal. Celui-ci a pour effet immédiat de réduire la demande d'encaisses monétaires réelles. Comme la quantité de monnaie reste inchangée, cette demande réduite d'encaisses monétaires réelles entraîne un relèvement du niveau des prix. En conséquence, l'anticipation d'une croissance monétaire future plus rapide demain se traduit par un niveau des prix plus élevé aujourd'hui. On voit donc que l'impact de la monnaie sur les prix est relativement complexe.

1-3- L'inflation et le seigneuriage :

L'Etat peut financer ses dépenses (infrastructure de base, dépenses en recherches et développement, répartitions des guerres) de trois manières : en se procurant des recettes par impôt, en empruntant auprès du public et en émettant du papier monnaie.

Dans ces situations, les dépensent excèdent les recettes fiscales et, le plus souvent, les investisseurs n'ayant plus confiance dans la capacité de l'Etat à honorer ses dettes, n'achètent plus d'obligations publiques dont l'Etat désire vendre à fin de financer le déficit. L'Etat n'a donc plus d'autre choix que d recouvrir à la création monétaire.

« On appelle seigneuriage les recettes acquises par émission d'argent. Ce terme vient de «seigneur», lequel avait, au Moyen-Âge, le monopole de l'émission de monnaie sur ses terres. Ce même monopole est aujourd'hui dans les mains de l'Etat, pour lequel il constitue une source possible de revenus »18(*).

L'usage abusif du pouvoir de création monétaire par l'Etat accroît l'offre de monnaie, ceci est la cause profonde de la plupart des périodes d'inflation élevée et d'hyper- inflation. Quand l'Etat émet de la monnaie nouvelle à son propre usage, il réduit la valeur de la monnaie ancienne détenue par les gens. L'inflation est donc un impôt prélevé sur la détention de monnaie.

On étudiera les interactions entre les besoins de seigneuriage. La croissance monétaire et l'inflation. Nous analysons d'abord le lieu entre le taux d'inflation et le seigneuriage. Ensuite nous étudierons ce qui se passe lorsque les besoins de seigneuriage deviennent excessifs, donnant naissance à l'hyperinflation.

a- Taux d'inflation et seigneuriage

Supposons, comme dans l'analyse précédente, que la demande de monnaie en termes réels dépende négativement du taux d'intérêt nominal et positivement de revenu réel :

M/P = L (i, y)

= L (ð+ ðe, y); Li<0, LY>0,

Comme nous nous intéressons aux recettes que la création monétaire procure à l'Etat, M représente la monnaie émise par le gouvernement (billets, pièces et réserves des banques) et L représente la demande de monnaie haute puissance.

Supposons, pour l'instant que la production et le taux d'intérêt réel ne sont pas affectés par le taux de croissance monétaire, et que l'inflation effective et l'inflation anticipée sont égales. Par ailleurs, si on néglige la croissance monétaire, la quantité d'encaisse réelle à l'Etat régulier sera constante. L'inflation est alors égale au taux de croissance monétaire et la dernière équation devient :

M/P = L( + gM, )

représente le taux d'intérêt réel, la production réelle et gM le taux de croissance de monnaie.

La quantité de dépenses réelles par unité de temps que l'Etat finance par création monétaire est égale à l'augmentation du stock nominal de monnaie par unité de temps, divisée par le niveau des prix. Le seigneuriage réel est alors :

S = gM.M/P

Le taux de croissance de la monnaie est égal au taux auquel les encaisses nominales de monnaie perdent leur valeur réelle, soit le taux d'inflation ð. Le seigneuriage est égal au taux d'imposition des encaisses réelles, ð, multiplié par la base d'imposition, M/P. C'est la raison pour laquelle les revenus du seigneuriage sont fréquemment considérés comme l'impôt de l'inflation.

Remplaçons M/P par son expression dans la formule de seigneuriage, nous obtenons :

S = gML( + gM, )

Cette équation montre qu'une augmentation de gM accroît le seigneuriage en augmentant le taux d'imposition des encaisses monétaires réelles, mais le réduit en déminant la base d'imposition.

Pour mieux comprendre le sens de variation du seigneuriage en fonction de gM, dérivons S par rapport à g:

dS/d gM = L( + gM,) + gM L1( + gM, )

Où L1 est la dérivée de L par rapport à son premier argument.

Le premier terme de cette équation est positif et le second est négatif. Le second terme tend vers zéro lorsque gM tend vers zéro (sauf si L1(+gM, ) tend vers moins l'infini lorsque gM tend vers zéro). « La courbe de Laffer de l'impôt de l'inflation » illustrée dans le graphique suivant explique bien le lien entre S et gM.

Courbe de Laffer de l'impôt de l'inflation 19(*)

S

gM

S*

Comme L(,) est strictement positif, il s'ensuit que dS/dgM est positif pour des valeurs suffisamment faibles de gM. Autrement dit, lorsque le taux d'imposition est faible, le seigneuriage est une fonction croissante du taux d'imposition. Il est plausible cependant que lorsque gM augmente, le second terme domine. Il est vraisemblable de supposer que lorsque le taux d'imposition est exagérément élevé, toute augmentation supplémentaire réduit les recettes.

On remarque qu'à partir d'un certain seuil de gM, la courbe de seigneuriage devient décroissante. Selon Cagan, Sachs et Larrain (1993) ainsi que d'autres chercheurs, le seigneuriage correspond au maximum de la courbe de Laffer est d'environ 10% du PIB20(*).

b- Seigneuriage et hyperinflation :

Les besoins en seigneuriage pour financer le déficit public s'accroissent lorsque celui-ci prend une allure croissante dans le temps, ce qui aggrave la perte de confiance au gouvernement et détériore la crédibilité.

En effet, supposons qu'à long terme l'Etat cherche à financer le déficit budgétaire par l'émission d'emprunts uniquement. Les intérêts sur l'encours à la dette publique s'accroissent puisque le stock des titres augmente. Ils tendent à amplifier le déficit budgétaire qui exige alors l'émission de nouveaux emprunts. Dans la plupart des temps, l'Etat doit offrir des taux d'intérêts plus élevés pour inciter les épargnants à détenir l'encours croissant de la dette publique.

Probablement, les intérêts sur la dette déjà contractée et l'ampleur croissant du déficit budgétaire deviennent si importants que l'Etat ne puisse les financer par la seule émission de nouveaux emprunts. Dans ce cas, l'Etat n'aura plus d'autre recours que la création monétaire pour financer le déficit suscitant de ce fait une croissance rapide de la masse monétaire. C'est ainsi que commencent les hyperinflations.

En réalité, dans les pays frappés d'hyperinflations, le seigneuriage est souvent la principale source de revenus de l'Etat, et la nécessite même dans laquelle se trouve celui-ci d'émettre de la monnaie pour financer ses dépenses constitue la première cause d'hyperinflations.

En fin, le rôle central du seigneuriage dans les hyperinflations explique comment celles-ci peuvent s'achever avant même que la croissance monétaire ne se stabilise. La demande accrue d'encaisses monétaires réelles alors que hyperinflation est achevée, est satisfaite par la poursuite d'une croissance rapide du stock nominal de monnaie plutôt que par la baisse du niveau des prix. Mais ceci n'explique pas pourquoi le public anticipe une faible inflation alors que la croissance monétaire est encore élevée. La réponse réside dans le fait que les hyperinflations s'achèvent lorsque les réformes monétaires et fiscales ont éliminé le déficit, ou la faculté de l'Etat de le financer par seigneuriage, ou les deux. Ce sont des réformes de cette nature qui signalent au public que l'explosion monétaire n'est que temporaire.

Le pétrole : important cause de l'inflation dans les PED

Le prix du pétrole atteint de nouveaux sommets, au-delà de 60 $ le baril, et ce n'est peut-être pas fini. Cette hausse qui semble sans limite appelle une question : Est-ce que ces niveaux de prix perturbent l'économie ? De plus, la demande mondiale de pétrole croît à un rythme élevé (de 3,4 % en 2004 contre 1,3 % dans les années 1990).

Les prix élevés du pétrole nous pousse à étudier l'impact de cette importante matière première dans l'inflation. L'histoire a commencé dans les années 1970 avec le premier choc pétrolier. Dans cette partie, on étudiera l'impact du pétrole sur l'inflation à travers la relation du pétrole avec l'inflation importée (les PED sont en générale des pays importateurs du pétrole), l'inflation par les coûts (le pétrole est une matière première importante dans le processus de production dans les PED), l'inflation anticipée et les chocs pétroliers.

2-1- L'inflation importée et le pétrole

Dans une économie ouverte, à coté des causes internes de l'inflation, ils existent des causes externes. Ces causes externes peuvent entraîner une inflation par la demande (accroissement de la demande d'exploitation), une inflation monétaire (création de liquidités internes en réponse à l'afflux de devise) ou une inflation par les coûts (renchérissement des importations).

Les pays qui connaissent une forte inflation peuvent l'exporter facilement vers d'autres pays, surtout si ces derniers sont eux-mêmes dans une situation de haute conjoncture. Notamment, à cause du volume excessif des liquidités internationales, la présence d'un environnement inflationniste comporte toujours la menace d'une relance par les prix importée. Par ailleurs, nous pouvons remarquer facilement le rôle important que jouent les prix importés dans les PED.

On peut remarquer également que les matières premières (surtout le pétrole et ses dérives) présentent la part la plus importante dans l'importation des pays en développement. Ceci est à la cause des gaspillages on des mauvaises utilisations des matières premières et l'incapacité de développer des produits de substitution (énergie nucléaire, énergie solaire, matériaux composites divers...).

Réellement, l'intensité énergétique et pétrolière dans les PED est traditionnellement plus forte du fait d'appareils productifs moins performants. Egalement, et comparativement aux pays développés, la facture énergétique des pays en développement importateurs du pétrole est beaucoup plus élevée.

En effet, le prix mondial du pétrole a un impact direct et indirect sur l'économie en générale et sur l'inflation principalement. L'effet direct est la réponse immédiate des prix domestiques (internes) aux prix internationaux changés. L'effet indirect est la réponse du marché local des biens et services par l'augmentation du coût local résultant de l'augmentation des prix du pétrole importé.

Lorsque les prix de pétrole furent multipliés par quatre à l'automne 1973, la première conséquence fut une accélération de la hausse des prix du fait d'une inflation importée. La hausse se répercuta rapidement dans tous les secteurs qui utilisaient directement le pétrole comme source d'énergie (transport, sidérurgie, engrais) ou comme matière première (chimie, matières plastiques...). Par vagues successives, tous les prix augmentèrent et atteignirent des taux d'inflation importants.

Plusieurs études, qu'on peut citer quelques unes, ont montré l'importance de l'inflation importée ou des prix importés dans la détermination de l'inflation dans plusieurs pays.

Un modèle énoncé par Sunkel (1958), Streeten (1962), Olivera (1964), Baumol (1967) et Maynard Rijckeghem (1976) considèrent que les prix importés sont l'un des principaux déterminant de l'inflation. De plus, De Wet et al (1987)21(*) ont souligné dans leur étude l'importance des prix importés dans l'inflation de l'Afrique du sud. Ils ont remarqué qu'il y a une relation positive entre le taux d'inflation et les prix importés. L'accroissement de ces derniers a un impact inflationniste dans l'économie.

Dans le cas de la Turquie, Metin (1995)22(*) dégage dans son modèle l'importance de l'inflation importée dans la détermination de l'inflation. De même pour le cas de la Turquie, Kibritçioglu et Kibritçioglu (1999) montrent qu'une augmentation dans le prix du pétrole importé cause une augmentation cumulative et générale des prix pendant 10 mois.

2-2- L'inflation par les coûts et le pétrole :

Nous parlons d'inflation par les coûts lorsque l'inflation provient de la hausse des éléments du prix de revient des biens et services. L'inflation par les coûts se présente quand la poussée sur les coûts provient directement de l'étranger : une hausse des prix des matières premières importées, hausse qui excèderait celle du niveau général des prix.

En effet, les matières premières interviennent directement dans le processus de production. Une augmentation des prix des matières premières aura un effet immédiat sur certains prix, et finira par affecter l'ensemble des prix en se propageant par les échanges inter industriels. Donc si la hausse des prix des matières premières est considérable, son impact sur le niveau général des prix peut être assez sensible pour accélérer l'inflation.

De plus, lorsque les matières premières sont peu substituables, les variations de leurs coûts se répercutent fortement dans le prix final des produits. Si ces matières premières interviennent dans la fabrication de nombreux produits, l'effet est amplifié; il en est de même si les matières premières entrent dans la fabrication des produits intermédiaires.

 « Le cas du pétrole est typique »23(*). Le pétrole entre dans la composition de l'essence, des matières plastiques et intervient fortement dans le processus de fabrication du ciment. On comprend l'incidence considérable que peuvent avoir les variations de son prix. En outre, l'effet d'une hausse des prix pétroliers se manifeste d'abord par un renchérissement de la facture énergétique, découlant non seulement de la composante pétrole mais aussi des autres matières premières dont les prix suivent ceux du pétrole (gaz notamment).

Il est ordinaire de distinguer un effet inflationniste direct de possibles effets indirects, dits « de second tour ». Ainsi, l'effet direct sur les prix à la consommation d'une augmentation du prix du baril reflète le poids de celui-ci dans le panier de consommation moyen. Les effets de second tour proviennent des tentatives, par les entrepreneurs et les salariés, de compenser la perte de revenu entraînée par l'augmentation des prix du pétrole.

Ainsi, les producteurs peuvent transmettre à leurs clients la hausse des coûts en relevant les prix de vente, ce afin de restaurer leurs marges. De leur coté, de façon à maintenir leur pouvoir d'achat, les salariés peuvent exiger une augmentation compensatoire des salaires, elle-même susceptible de nourrir une nouvelle hausse des prix (augmentation du coût de la main d'oeuvre). De tels enchaînements conduisent à une spirale inflationniste.

Dans les PED, l'augmentation du prix du pétrole entraîne une augmentation des prix relatifs des autres biens et services, car la plupart des PED utilise encore massivement le pétrole dans leur processus de production. Les pays développés par contre, selon Michael Mussa24(*) utilisent moins de pétrole dans leur processus de production, grâce notamment aux produits de substitution.

Les fortes hausses du prix de l'énergie et des principales consommations intermédiaires engendrent une augmentation générale des prix. Cette augmentation des prix du pétrole et dérivés pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des citoyens. En effet, la situation du consommateur s'aggrave en cas d'absence d'indexation prix-salaire. De plus, le pouvoir d'achat du consommateur peut être touché dans le cas de la rigidité des prix à la baisse.

2-3- L'inflation anticipée et le pétrole :

Les anticipations de l'inflation future sont un autre important déterminant de l'inflation. Le message de Keynes insiste sur les anticipations, les néo-Keynésiens, qu'il inspirera, mettront l'accent sur le contexte d'incertitude qui entoure ces anticipations. Depuis que Friedman (1968) et Phelps (1967,1968) ont introduit l'hypothèse du taux naturelle dans les années 1960, les anticipations ont joué un rôle central dans la compréhension de la dynamique de l'inflation. Deux catégories d'anticipations peuvent être esquissées dans cette considération, à savoir les anticipations adaptatives et les anticipations rationnelles.

Les études qui testent cette hypothèse ont été basées sur la supposition des anticipations adaptatives qui sont pesée au moyen de l'inflation passée. Cependant, Lucas (1972) et Sargent (1971)25(*) ont critiqué cette approche. Depuis lors, les économistes ont souvent compté sur la supposition des anticipations rationnelles. Donc, la macro- économie des années 1970 est dominée par une idée révolutionnaire dite des anticipations rationnelles développée par Robert E.Lucas, Thomas J. Sargent, Neil Wallace, Robert J. Bano et Bennet T. Mecallum26(*). Commençant par les suppositions des monétaristes de l'information imparfaite, l'école des anticipations rationnelles a soutenue que les agents ne font pas les mêmes erreurs de prévision contrairement à l'idée des anticipations adaptatives : les agents économiques forment leurs anticipations macroéconomiques rationnellement en se basant sur toutes les inflations passées et les informations courantes et disponibles et non seulement sur les informations passées comme dans le cas des anticipations adaptatives.

L'approche monétariste traditionnelle des années 1960 suppose que les erreurs dans les anticipations des prix sont reliées les unes aux autres. Par contre, ici, ils sont totalement aléatoires ou indépendants les unes aux autres. Donc, d'après les anticipations rationnelles, consommateurs et firmes forment leurs anticipations de l'inflation en se basant sur l'inflation passée et l'inflation récemment observée et cela peut affecter le niveau des prix.

Les partisans de la théorie maintiennent que les prix augmentent parce que les gens attendent qu'ils augmentent et ils attendent qu'ils augmentent parce qu'ils les ont vu augmenter. De l'autre coté, la théorie des anticipations rationnelles de l'inflation suppose que les gens utilisent toute l'information disponible qui inclus les politiques courantes pour prévoir le future. La notion de base des défenseurs de cette théorie est que si les responsables politiques se sont engagés à réduire l'inflation, les agents rationnels comprendront l'engagement et baisseront rapidement leurs anticipations de l'inflation.

Avec le temps les économistes se sont rendus compte de plus en plus que les agents peuvent être trop intelligents pour former des anticipations adaptatives mais ils ne peuvent pas être assez intelligent pour former des anticipations rationnelles.

Malheureusement, trouver un refuge sûr entre la stupidité des anticipations adaptatives et l'hyper intelligence des anticipations rationnelles n'est pas facile. Friedman (1979), Summers (1986) et Sargent (1999)27(*) ont exploré la possibilité que donne l'étude des moindres carrée pour expliquer comment les anticipations évoluent avec le temps. Sims (2001) a suggéré la capacité limitée des agents à déterminer un modèle qui développe bien l'information.

De plus, les extensions modernes et les interprétations de la courbe de Phillips (Scheibe. J et D. Vines 2005)28(*) démontrent, par l'incorporation de l'inflation anticipée comme variable dans l'équation d'estimation de la courbe de Phillips, qu'il existe une relation positive entre l'inflation et l'inflation anticipée.

Aussi, des études économiques récentes29(*) fournissent des modèles qui estiment l'inflation. Parmi les principaux déterminants incorporés dans ces modèles on trouve l'inflation anticipée. Plusieurs études empiriques ont montré l'importance de l'inflation anticipée dans la détermination de l'inflation de plusieurs pays. On peut citer comme exemple le cas des travaux d'Insel (1995) qui montrent, pour la Turquie l'importance de l'inflation anticipée dans la détermination du processus inflationniste.

Dans la réalité, à cause de la méfiance entre les Etats de PED et les agents économiques ceux- ci font leurs anticipations non plus sur les politiques et les informations énoncés par leurs Etats mais en se basent sur les informations énoncées sur le marché. Encore, pour ces agents le marché mondial reste le plus crédible et la variation des prix des produits échangés sur l'échelle internationale donne une bonne information pour eux afin de prévoir la variation des autres prix internes. Le prix mondial du pétrole est l'un des prix dans lequel on peut se baser pour prévoir la variation du prix de ce produit dans le marché interne.

De plus, la grande relation existante entre le pétrole et beaucoup de matières premières et son impact sur les autres produits énergétiques et sur les coûts de production en général lui donne le caractère d'être un facteur important dans l'inflation anticipée. Ce critère attribué au pétrole est renforcé dans les PED à cause de son importance dans le processus de production en général et principalement sur la production de l'énergie (électricité) et à cause de son poids dans le panier de consommation.

2-4-Les Chocs externes et le pétrole :

A travers l'histoire, plusieurs faits et perturbations mondiales affectent les économies nationales. Les perturbations sont considérées comme chocs externes qui causent la variation des variables de l'économie. Ces chocs externes peuvent être engendré par des facteurs politiques ou autres qui sortent de la volonté du pays subissant ces chocs.

Parmi les chocs externes qui affectent l'un des principales variables de l'économie à savoir l'inflation et qui sont considérés dans plusieurs études faites sur les PED on peut citer les chocs sur les produits intérieurs bruts étrangers, les chocs sur les termes de l'échange, les chocs sur le prix du pétrole... .

Les PED sont les plus exposés à la hausse des prix du pétrole. Leur plus grande fragilité vient également du fait que le risque de tensions inflationnistes, dans un contexte ou la stabilisation des prix et du taux de change n'est pas achevée, est plus fort.

Les effets théoriques d'un choc pétrolier sont la dépression de l'activité en affectent les ménages et les entreprises consommatrices du pétrole ; l'augmentation de l'inflation (par les effets de second tour) ; et le transfert de ressources qui s'opère au profit des pays producteurs du pétrole.

Donc, le renchérissement du pétrole a des effets directs sur l'inflation. La perte de revenu que constitue un choc pétrolier pour un pays entraîne à court terme une baisse de l'activité, de la consommation et de l'investissement. Par ailleurs, la hausse du prix du pétrole pousse mécaniquement l'inflation à la hausse à hauteur du poids des produits pétroliers dans le panier de consommation par des effets dits de « second tour » (augmentation compensatoire des salaires, répercussion des hausses des coûts par les entreprises...).

Les capacités d'adaptation des PED sont beaucoup plus faibles que celles des pays industrialisés. Le développement de l'usage du pétrole découle en effet de l'absence de réseau maillé (électricité, gaz, chauffage urbain). Les possibilités de substitution rapides y sont donc très faibles. Il faut rappeler que les parts de marché entre énergies dans le monde sont inversement proportionnelles à leurs coûts logistiques : en un, le pétrole, en deux, le charbon, en trois, l'électricité et enfin en quatre, le gaz. Des potentiels de maîtrise de l'énergie existent (amélioration de la qualité de la construction neuve, amélioration des équipements industriels) mais les délais de mise en oeuvre y seront longs (dépendance d'une offre des équipementiers des pays industrialisés payable en devises, insuffisance des compétences locales, faiblesse des capacités d'investissements). Il est donc probable qu'un choc pétrolier se traduira par une sévère crise économique dans les PED faiblement pourvus en ressources en combustibles fossiles.

Les deux premiers chocs pétroliers

Les deux premiers chocs pétroliers sont survenus à la suite des tensions politiques et militaires on Moyen-orient en 1973_1974, puis en 1979. C'est le début de la guerre du Yom Kippour entre la Syrie, l'Egypte et l'Israël le 5 octobre 1973 qui est à l'origine du premier choc pétrolier. L'embargo de l'OPEP envers les pays occidentaux qui soutiennent Israël se traduit par une réduction de la production et provoque une multiplication par trois ou même par quatre du cours en cinq mois.

La révolution islamique en Iran en 1979 puis la guerre entre l'Iran et l'Irak en septembre 1980 provoquent un deuxième choc pétrolier en raison de la réduction considérable des exportations de ces pays. En effet, les pics de prix ne sont pas rares sur le marché du pétrole, et dans une certaine mesure ils reflètent une augmentation progressive de l'instabilité journalière des cours depuis le début des années 1980.

Par la suite, une relative stabilité des prix pétroliers s'est instaurée entre le contre choc pétrolier de 1986 et la fin des années 1990. Durant cette période, les principales perturbations ont été le pic éphémère enregistré fin 1990, suite à l'invasion du Koweït par l'Irak, et la chute observée en 1998, consécutive à une erreur d'anticipation.

Ces deux premiers chocs pétroliers résultaient d'une rupture de l'offre, c'est pourquoi on dit qu'ils sont des chocs d'offre.

2004-2005 : nouveau choc pétrolier ?

Depuis 2004, les prix du pétrole ont jusqu'ici affiché une hausse nettement plus forte que ne le laissaient supposer les paramètres fondamentaux de long terme, pour atteindre des niveaux similaires en terme réels à ceux observés dans les deux premiers chocs.

Si le choc pétrolier actuel n'est pas comparable à ceux des années 1970, les économistes ont néanmoins pu tirer un certain nombre d'enseignements de l'évolution du prix du pétrole depuis plus de 30 ans. Les effets récessifs et inflationnistes de la hausse du prix du pétrole sont reconnus.

La vigueur inattendue de la demande du pétrole a été un important facteur de la flambée récente des cours pétroliers. La prévision de l'activité économique mondiale se heurte à des difficultés notoires et les erreurs de jugement peuvent parfois avoir une grande incidence sur les prix du pétrole.

Lors de l'épisode le plus récent, on a lourdement sous-estimé la demande pétrolière de la Chine (8 % de la consommation mondiale). Le phénomène a été accentué par carences du réseau d'électricité, qui ont conduit à d'importants achats des générateurs diesel.

Si les deux premiers chocs sont des chocs d'offre, le troisième choc, si vraiment on peut le considérer comme choc pétrolier, parait comme choc de demande. Les tensions sur les prix viennent de la vigueur persistante de la demande, que l'offre peine à suivre bien qu'elle soit à un niveau historique record.

Les résultats de l'étude intéressante de Fackler et Roger (1995)30(*) faite sur la Bolivie et le Brésil démontrent pour le Brésil uniquement que les chocs externes ont une grande influence sur l'inflation.

D'autres études faites sur le Maroc et la Tunisie montrent l'importance des chocs externes et spécialement les chocs sur le prix du pétrole. Mustapha Ziky (2005)31(*) démontre pour le cas du Maroc que la contribution des chocs externes aux fluctuations du niveau des prix est assez significative. De plus il cite comme chocs externes affectant l'économie marocaine : les chocs et les contres chocs pétroliers.

Lilia Trabelsi Masmoudi (2006)32(*) a décomposé les facteurs affectant l'économie tunisienne et bien sur l'inflation en deux : des facteurs internes (domestiques) et des facteurs externes. Elle considère le choc sur le prix du pétrole comme intéressante dans la mesure ou il affecte sérieusement la Tunisie qui est à la fois importatrice et exportatrice du pétrole.

Un modèle économétrique présente par Absey singhe et Wilson (2000) appliquée sur plusieurs pays montre que Singapour est susceptible à une hausse des prix du pétrole. Leurs résultats ont montré l'effet positif et direct du prix du pétrole sur l'inflation.

Un autre modèle développé par Dick Durevall et Njuguma S.Ndung'u (1998) démontre que plusieurs chocs externes tel que les chocs pétroliers des années 1970 décrivent l'évolution de l'inflation en Kenya.

Avec cette étude faite sur les différents déterminants de l'inflation, on peut conclure que l'effet du pétrole sur cette dernière est assez important, que ce soit direct (par les chocs pétroliers) ou indirect (les prix d'importation, les coûts, les anticipations).

Conclusion :

Il semble ainsi que l'ancienneté du phénomène de l'inflation fait que ces causes étaient multiples dans son foyer d'origine qui est le monde des pays capitalistes. Par ailleurs, les déterminants de l'inflation dans les pays en développement sont multiples et complexes avec la prédominance de la source monétaire. En effet, même si la monnaie reste pour la plupart des théories le principal déterminant de l'inflation, cela n'évite pas l'existence d'autres déterminants prouvés empiriquement. Avec la variation importante de son prix et son importance dans l'économie, le pétrole et à travers plusieurs effets peut être considéré comme l'un des déterminants de l'inflation.

L'impact du pétrole sur l'inflation peut être soit direct (à travers la variation des prix) ou indirect (les effets de second tour). Réellement, le pétrole peut expliquer plusieurs causes d'inflation. Notamment, à cause du volume excessif des liquidités internationales, la présence d'un environnement inflationniste comporte toujours la menace d'une relance par les prix importée (on parle ici de l'inflation importée). En effet, le prix du pétrole a un impact direct et indirect sur l'économie en générale et sur l'inflation principalement. L'effet direct est la réponse immédiate des prix domestiques aux prix internationaux chargés. L'effet indirect est la réponse du marché local des biens et services par l'augmentation du coût local résultant de l'augmentation des prix du pétrole importé.

CHAPITRE N°1 

``L'importance du pétrole dans l'économie tunisienne''

Introduction :

La multiplicité des approches théoriques expliquant le phénomène de l'inflation (abordés dans le premier chapitre) est issue de la complexité de ce fléau. Toutefois, l'histoire et les expériences montrent que le pétrole est un bon déterminant de l'inflation dans plusieurs pays du monde et surtout dans ceux qui sont en développement.

Dans le cas de l'économie tunisienne, ce qui constitue l'objet de ce chapitre, nous allons essayer, vu la complexité du phénomène étudié, à éclairer la relation entre le pétrole et l'inflation en Tunisie le long des quatre dernières décennies (entre 1970 et 2006).

Pour se faire, nous commencerons tout d'abord par l'analyse de la situation pétrolière de la Tunisie. Nous étudierons l'évolution des prix du pétrole (exprimé en dollar) que la Tunisie n'a aucune possibilité de gérer ou même d'influencer sa variation. De plus, nous analyserons la production du pétrole qui est en recule, sa consommation et la part des produits pétroliers dans l'importation et l'exportation totale.

En se basant sur l'importance du pétrole dans l'économie tunisienne, nous examinerons ensuite la relation existante entre l'inflation tunisienne et le prix du pétrole. Pour se faire, nous commencerons par l'étude de l'effet prix puis l'effet change car les prix du pétrole sont exprimés en dollar.

Enfin, et à l'aide de l'étude des effets des pris et change, nous analyserons la facture pétrolière de la Tunisie pendant les dernières années. Pour se faire, il est intéressant de constater l'évolution de l'importation en tenant compte de l'effet volume qui est toujours en hausse puisque la production décroît et la consommation augmente, de l'effet prix et de l'effet change.

1- Situation pétrolière pour la Tunisie :

Le marché pétrolier est caractérisé depuis deux ans par une hausse continue des prix.

Il s'agit d'une tendance qui semble indiquer la transition à un nouveau prix d'équilibre, en rupture totale avec les niveaux de prix observés lors des décennies précédentes. Outre les considérations liées aux fondamentaux physiques du marché pétrolier, tels les niveaux des stocks, de la demande ou encore des capacités résiduelles de production, les tensions sur les cours du brut font ressortir le poids des facteurs géopolitiques qui accentuent le comportement spéculatif des intervenants financiers.

Ainsi, malgré la modération prévue de l'activité mondiale en 2006, les tensions qui pèsent sur l'ensemble de la filière pétrolière, laissent augurer une poursuite de la hausse des cours pétroliers, avec des prix nominaux pouvant se situer en dessus des 60 dollars/baril ($/b).

En effet, un pays comme la Tunisie n'a aucun effet sur l'évolution du prix du pétrole puisqu'elle n'est pas considérée ni comme un grand pays producteur (comme les pays de l'OPEP) ni un grand pays consommateur (comme les Etats Unies ou la Chine).

1-1- Evolution du prix du pétrole :

1-1-1- Aperçu historique :

Les premiers chocs pétroliers sont survenus à la suite des tensions politiques et militaires au Moyen-Orient en 1973-1974, et suite aux livraisons d'armes à Tel-Aviv faites par le président Nixon au beau milieu de la guerre Israélo-arabe, les pays arabes ont décidé un embargo sélectif sur les expéditions de pétrole vers les Etats-Unis et quelques pays qui l'ont encouragé. La demande pétrolière a augmenté contre une baisse de l'offre, alors le prix de pétrole a quadruplé passant de 3 à 12 dollars le baril : c'est le premier choc pétrolier. .

Entre 1979 et 1980, à la suite de la révolution islamique en Iran, elle a été attaquée par l'Iraq et cette guerre a entraîné une division religieuse. Toutefois, le bombardement réciproque des terminaux par l'aviation des deux pays, a influencé négativement le marché d'exportation de pétrole et ont multiplié à nouveau les prix par trois : c'est le deuxième choc pétrolier.

Par la suite, une relative stabilité des prix pétroliers s'est instaurée entre le contre choc pétrolier de 1986 et la fin des années 1990. Durant cette période, les principales perturbations ont été le pic éphémère enregistré fin 1990, suite à l'invasion du Koweït par l'Irak (guerre du Golf), et la chute drastique observée en 1998 (crise asiatique) consécutive à une erreur d'anticipation.

Graphique: prix du baril du pétrole en dollar 33(*)

Entre 1999 et 2000, les cours du pétrole se sont inscrits en hausse, tirés par la forte croissance mondiale et la mise en oeuvre par l'OPEP d'un accord de coopération avec les autres producteurs non membres du cartel visant à stabiliser les prix dans une fourchette de 22 -28 dollars le baril. L'application de cet accord a été toujours bloquée par les événements géopolitiques tel que l'instabilité au Moyen-Orient, la grève au Vénézuella, les conflits au Nigeria, les attentats du 11 Septembre 2001, rendant ainsi précaire les efforts de stabilisation du marché pétrolier.

Sur la période 2001-2003, les cours du brut sont demeurés conformes à la fourchette de référence établie par l'OPEP (23,12 $/b en 2001, 24.36 $/b en 2002, 28,1 $/b en 2003). Dans ce contexte de modération des cours pétroliers, les producteurs n'ont pas été contraints d'effectuer les investissements nécessaires pour améliorer l'offre (forage, raffinage, transport).

1-1-2- Evolution récente des prix du pétrole :

Les prix du pétrole ont emprunté une trajectoire haussière à partir du second semestre 2003, en lien avec la reprise économique mondiale qui a suscité une forte demande de pétrole. Selon l'Agence Internationale de l'Energie, la croissance de la demande globale de pétrole brut s'est établie à 3,8% en 2004 après 1,9% en 2003, 0,5% en 2002 et une moyenne annuelle de 1,5% depuis 1985.

La forte volatilité des cours pétroliers a remis en cause les prévisions initiales établies par les diverses institutions internationales. Le cours du `Brent' s'est établi en moyenne à 36,05 dollars/baril en progression de 28.3 % par rapport à 2003, et a pour la première fois évolué largement à l'extérieur de la bande des prix cibles de l'OPEP.

L'envolée des prix pétroliers s'est accentuée en 2005, malgré l'accalmie enregistrée à la fin de 2004 qui avait alimenté l'espoir d'un retour à des prix normaux. Ainsi, le prix du `Brent' a atteint 53 dollars/baril en moyenne annuelle à la mi-décembre, en hausse de 40 % par rapport à 2004. Il a même franchi de nouveaux records en juillet (près de 68 dollars/baril), en raison des inquiétudes des marchés concernant le risque de fortes perturbations d'offre et de l'activité de raffinage, en lien avec les effets dévastateurs des ouragans dans le Golfe du Mexique (Katrina, Rita). Il a fallu recourir au mécanisme d'entraide au profit de l'approvisionnement pétrolier des zones sinistrées, dans le cadre de l'Agence Internationale de l'Energie, pour contenir la flambée des cours et éviter le risque d'une crise pétrolière mondiale.

Graphique: prix mensuel du baril du pétrole en dollar 34(*)

Depuis janvier 2005, la balance des risques penche toujours du côté d'une poursuite de la hausse des cours pétroliers. De fait, et même si les prix à terme constituent une prédiction imparfaite des évolutions effectives observées ex-post, cette situation se trouve d'ailleurs confortée par l'évolution des prix « forward » sur les marchés à terme qui anticipent un cours du baril aux alentours de 65 dollars en moyenne pour les échéances courtes.

La demande pétrolière mondiale continuerait d'afficher un rythme de croissance soutenu. Elle devrait croître, selon l'Agence Internationale de l'Energie, de 1,2 mb/j pour atteindre 83,4 mb/j en 2005, avant de progresser de 1,8 mb/j en 2006. Du côté de l'offre, le poids des aléas géopolitiques demeure entier. En effet, dans un contexte de saturation des capacités de production résiduelles, l'équilibre du marché pétrolier pourrait être mis à mal dans le cas d'une interruption brutale de l'offre pétrolière. Les incertitudes géopolitiques qui entourent l'Irak, l'Iran et le Nigeria continueraient d'alimenter l'accroissement de la prime de risque adossée aux prix de pétrole.

1-2- Les facteurs explicatifs de la hausse des prix pétroliers :

La hausse prolongée des cours est concomitante à plusieurs facteurs qui tiennent aussi bien aux fondamentaux du marché pétrolier qu'au poids des incertitudes géopolitiques. La conjonction de ces facteurs a rendu difficile la résolution de l'équation pétrolière et semble mettre à l'ordre du jour la nécessité de résorber les déficiences du marché pétrolier en vue de faire face aux défis énergétiques qui planent sur l'économie mondiale.

1-2-1- Situation de l'offre et de la demande :

S'agissant des fondamentaux du marché pétrolier, force est de constater le caractère de plus en plus tendu entre l'offre et la demande mondiale de pétrole. Cette dernière, alimentée par la reprise américaine et le fort dynamisme de l'activité en Chine, s'est fortement accrue. A elle seule, la Chine a contribué pour environ 30% à cette progression, devant les Etats-Unis (+24%). Ces derniers restent de loin les principaux consommateurs de pétrole, avec 25% du total mondial.

La reconstitution des stocks dans les pays industrialisés a également contribué à entretenir une forte demande pour les produits pétroliers. Les stocks de pétrole ont régulièrement progressé au cours des trois dernières années, repassant au dessus de leur moyenne de long terme. Ils ont enregistré une hausse d'environ 9% entre janvier 2003 et septembre 2005, suite notamment à la progression des stocks américains d'environ 13%.

En revanche, les capacités d'offre sont demeurées limitées et ne semblent pas être en mesure de répondre au supplément de la demande généré par la reprise économique mondiale, ni de faire face à tout risque d'interruption des approvisionnements. D'où, l'apparition de goulets d'étranglement sur l'ensemble de la chaîne pétrolière, amplifiés de surcroît par le faible niveau des investissements pétroliers réalisés au cours des dernières décennies.

1-2-2- Poids des facteurs exogènes :

Les tensions qui pèsent sur le marché pétrolier n'expliquent pas toute la hausse des prix. La recrudescence des incertitudes géopolitiques et les risques baissiers suscités par les aléas climatiques ont alimenté les craintes des marchés quant à la poursuite des approvisionnements pétroliers.

Il s'agit notamment des incertitudes géopolitiques au Moyen-Orient qui détient 60% des réserves mondiales prouvées de pétrole (instabilité en Irak, crise du dossier nucléaire iranien), des tensions sociales et ethniques au Nigeria, des grèves au Venezuela et en Norvège, ainsi que du rebondissement de l'affaire Youkos qui a mis en évidence la volonté de l'Etat russe à reprendre le contrôle des secteurs pétrolier et gazier.

Non moins importants, les facteurs liés aux aléas climatiques (vagues de froid et/ou ouragans) ont également exacerbé les tensions sur les prix de pétrole. Le passage des ouragans Katrina et Rita ont, en l'occurrence, perturbé la production pétrolière dans le Golfe du Mexique et pourront restreindre durablement de plus de 5% les capacités de raffinage américaines.

En conséquence, l'ensemble de ces facteurs d'incertitude a alimenté les opérations de spéculation. C'est ce dont témoigne le fort accroissement des transactions purement financières sur les marchés à terme, qui représentent environ huit fois les échanges physiques de pétrole brut. Il n'incite pas non plus les opérateurs à détenir des stocks et ne favorise guère des investissements additionnels, ce qui renforce encore la volatilité des cours.

1-3- Production et consommation du pétrole :

Avec au marché soumis à des tractations de tous bords : financières, boursières, géopolitiques et stratégiques...le déficit énergétique du pays se fait ainsi de plus en plus sentir au fur et à mesure de la hausse des prix des produits pétrolières. Les prix du baril ont atteint la barre de 65 dollars. Ils sont sur une courbe ascendante depuis octobre 2002. En trois ans, ils ont tout simplement triplé... ni les nouvelles découvertes pétrolières mondiales, ni la production n'ont connu la même envolée. En effet selon les prévisions, les besoins énergétiques devraient augmenter à un rythme soutenu. Ceci pourra s'expliquer en partie par l'amélioration du niveau de vie du citoyen, alors que la production nationale est continuellement orientée à la baisse. Pour la Tunisie, les principaux gisements sont El Borma et Ashtart avec 46% de la production, les 54% restantes sont réparties entre 31 gisements.

1-3-1- Production du pétrole :

L'une des caractéristiques de la Tunisie qu'elle est à la fois importatrice et exportatrice des produits pétroliers. La Tunisie est un pays producteur du pétrole, même si les quantités produites sont faibles. Ainsi, une telle production est expliquée par la taille du pays et des caractéristiques géologiques.

En raison de la flambée des prix de pétrole qui incite à l'exploration et l'exploitation, des gisements jugés marginaux auparavant ont été développés et de nouvelles découvertes pétrolières, quoique modestes, ont été obtenues. Entre 2000 et 2005, une dizaine de nouvelles découvertes ont été enregistrées dont la plupart sont entrées en production. Les efforts accomplis en matière de prospection pétrolière ont permis de réaliser en 2005 un record d'attribution de nouveaux permis. En effet, l'année 2005 a vu l'octroi de quatorze nouveaux permis contre y permis en moyenne par an pour les années précédentes.

Le graphique suivant montre l'évolution de la production tunisienne du pétrole brute exprimée en mille tonnes pour une période de 37 ans (1970-2006). L'analyse de ce graphique nous permet de distinguer cinq phases de variation.

Graphique: production du pétrole en 1000 tonnes 35(*)

Durant la période s'étalant entre 1970 et 1976, la production du pétrole brute restait constante à l'entourage de 4000 (mille tonnes) avec une variation annuelle de #177; 3%. Pour cette période, le pays était en période de construction (période d'après l'indépendance) et l'investissement dans ce domaine était faible.

La seconde période allant de 1977 à1980 et après la chute de 1976, la production augmente jusqu'à atteindre 6000 (mille tonnes) en 1980. Cette période enregistre un accroissement annuel moyen de la production du pétrole brute de 15%. Elle est caractérisée aussi par les investissements faits par les grandes sociétés étrangères pour chercher et explorer les stocks du pétrole tunisien.

La troisième période débute en 1981 et s'étale jusqu'à 1992. Cette période était caractérisée par une stabilité de la production du pétrole brute. Elle variait entre 4500 et 5500 (mille tonnes) pour exprimer une variation annuelle de #177; 5%. Cette période de stabilité était une période d'exploitation des stocks du pétrole découvert précédemment.

Entre 1992 et 1997, la production du pétrole brute avait chuté énormément d'un taux annuel moyen de 7% pour atteindre 4000 (mille tonnes) en 1997. Cette période de chute s'est prolongée entre 1998 et 2006 mais avec un rythme décroissant. La production passe de 3900 en 1998 à 3100 (mille tonnes) en 2006.

La chute de la production durant ces deux dernières périodes (1992-1997 et 1998-2006) peut être expliquée par l'épuisement des stocks du pétrole brute. De plus, le coût de recherche de nouveaux gisements du pétrole et de la construction des plateformes pour exploiter et extraire le pétrole était très important.

La production nationale de pétrole brut a diminue de 9.4% entre 2005 et 2006. Cette dernière est conséquente au déclin naturel des principaux gisements nationaux et à l'arrêt temporaire d'autre, suite à des travaux de réparation ou de maintenance périodique de certains équipements.

Ainsi, la production ne couvre que 41% de la consommation totale des produits pétrolières, le reste étant assure par le biais de l'importation.

1-3-2- Consommation du pétrole :

Des chiffres présentés par l'Agence nationale de Maîtrise de l'énergie (ANME) démontre ces dernières années une croissance de la demande des produits pétroliers à un rythme de 4 %.

Le pétrole reste l'énergie finale la plus consommée en Tunisie avec une part de 71% en 2003. Le secteur du transport apparaît clairement comme le secteur d'activité principal en matière d'utilisation de produits pétroliers avec une part actuelle de 42% contre 36% en 1987.

En effet, on note une forte croissance de la consommation du fuel de 9% environ, de plus la consommation du coke de pétrole au niveau des cimenteries a augmenté presque trois fois en 2006. En outre, la consommation de l'essence sans plomb a augmenté de 7.5%.

Le secteur du transport joue un rôle central dans le soutien aux secteurs productifs ainsi que dans l'amélioration du niveau de vie des citoyens. Le développement économique qu'a connu le pays durant les quinze dernières années a engendré une forte croissance de la demande de l'énergie dans ce secteur et un développement important du parc dans les différents modes de transports. Actuellement, et face à la situation énergétique mondiale, le secteur du transport, dont la dépendance aux produits pétroliers est plus qu'avérée, revient fortement sur le devant de la scène et constitue un enjeu stratégique majeur.

Graphique: consommation du pétrole en Tunisie 36(*)

Ainsi, les produits pétroliers sont importants dans la pêche puisque les navires nécessitent et consomment une quantité importante des produits pétroliers. L'augmentation du prix du pétrole pendant ces dernières années peut expliquer l'augmentation des prix des poissons, crustacés et mollusques.

Les produits pétroliers sont utilisés dans tous les domaines. En effet, la production de l'énergie électrique reste jusqu'aux nos jours dépendante du pétrole puisque plus de 50% de l'énergie est produite à partir du thermique vapeur et du cycle combiné.

Le graphique suivant montre l'évolution de la consommation tunisienne du pétrole brute exprimée en mille tonnes pour la période allant de 1970 à 2006. L'analyse de ce graphique nous permet de distinguer trois grandes phases : celle d'avant 1980, celle entre 1981 et 1988 et celle allant de 1989 jusqu'à 2006.

Graphique: consommation du pétrole en 1000 tonnes 37(*)

La première période allant de 1970 à 1980 était caractérisée par une croissance de la consommation du pétrole brute avec une variation moyenne de 5% par an (1700 mille tonnes pour 1970 et 2500 mille tonnes pour 1980). Durant cette période, l'industrie tunisienne était en cours de construction.

Une seconde période allant de 1981 à 1988 dans la quelle la consommation du pétrole brute se comportait comme des dents de scie avec un taux de variation moyen de #177; 8% par an. Cette variation de la consommation nous rappelle celle de la production puisque la consommation diminue lorsque la production diminue.

Durant la dernière période c'est-à-dire après 1989 et jusqu'à 2006, la consommation augmente avec un rythme presque constant de 5% par an en moyenne à l'exception de 1995 ou la consommation chutait de 7% par rapport à l'année précédente.

La consommation du pétrole était, est et sera toujours en évolution puisqu'on n'a pas pu jusqu'à maintenant de trouver et d'exploiter d'autres énergies comme plusieurs pays développés (énergie nucléaire, solaire, hydraulique, éolienne...).

1-4- Importation et exportation du pétrole :

La flambée de pétrole est aujourd'hui au coeur des débats. Après la disponibilité pétrolière des années soixante-dix et quatre-vingt, la Tunisie a progressivement découvert la contrainte des importations pétrolières.

En 1986, lorsque la contribution de l'énergie a montré les premiers signes d'essoufflement, l'économie Tunisienne s'est trouvée face à des déséquilibres internes et externes très graves. Les ajustements qui ont été mis en oeuvre depuis 1987 dans le but d'améliorer l'efficacité du système productif étaient basés essentiellement sur les capacités de production non utilisées héritées de la période de la rente énergétique que le pays avait acquis quand il était excédentaire en produits énergétiques. Cependant, la Tunisie ne peut pas réagir de la même façon vu que le paysage énergétique a gravement changé.

Même si elle produit le pétrole, la Tunisie a une situation d'importatrice et d'exportatrice en même temps des produits pétroliers. On a choisi d'exprimer l'importation et l'exportation des produits pétroliers en pourcentages de l'importation et de l'exportation totale parce que la consommation du pétrole est toujours en augmentation par contre la production est en train de décroître. De plus, ce ci nous permet d'expliquer l'impact de la variation des prix du pétrole surtout sur l'importation.

1-4-1- Importation du pétrole :

Le graphique qui représente le poids des produits pétroliers dans l'importation montre l'évolution de l'importation des produits pétroliers exprimés en pourcentage de l'importation totale pour la période allant de 1975 à 2006.

Graphique: % des produits pétroliers dans l'importation 38(*)

La période d'avant 1978 était caractérisée par un poids des produits pétroliers dans l'importation de 10% en moyenne. Cette période de contre choc (premier choc pétrolier) durant laquelle le prix du pétrole reste constant de 10 dollars le baril. La seconde période allant de 1979 à 1981, période du deuxième choc pétrolier, était caractérisée par le poids important des produits pétroliers dans l'importation de 20%. Durant cette période, le prix du pétrole atteint les 32 dollars en 1981.

Durant la période s'étalant entre 1982 et 1989, période du contre choc pétrolier (deuxième choc pétrolier), le poids des produits pétroliers dans l'importation diminuait en 1982 et 1983 puis variait sous une forme de dents de scie jusqu'à 1989. Cette variation nous rappelle l'évolution de la consommation du pétrole brute durant cette même période.

Une période de stabilité s'étalant entre 1990 et 1997, caractérisée par un poids de 8% des produits pétroliers dans l'importation totale. En effet, cette période était aussi une période de stabilité pour les prix du pétrole autours des 18 dollars. Une chute énorme suivait cette stabilité en 1998 jusqu'à atteindre 4.5% de l'importation totale. Cette année coïncidait avec la chute des prix du pétrole de moins de 12 dollars pour le baril.

Avec l'augmentation des prix du pétrole de nouveau en 1999, la part des produits pétroliers dans l'importation totale augmente jusqu'à atteindre les 11% en 2000. Ces dernières années, la part des produits pétroliers dans l'importation totale reste en quelque sorte en relation avec la variation des prix du pétrole. En effet, elle augmente avec l'augmentation des prix et diminue avec la chute de ceux-ci.

Les importations directes des produits pétroliers ont représenté une augmentation de 7%. En effet, l'importation du gasoil à augmenté de 12.6%, celle du fuel de 4%, et du GPL de 1%, alors que la quantité importée de Kérosène a diminué de 1.4% et la quantité importée du coke de pétrole a doublé par rapport à 2005.

1-4-2- Exportation du pétrole :

Pour le graphique qui représente le poids des produits pétroliers dans l'exportation totale de la Tunisie montre l'évolution de l'exportation des produits pétroliers exprimés en pourcentage durant la période allant de 1975 jusqu'à 2006. L'analyse de ce graphique nous permet de distinguer trois grandes phases : celle d'avant 1985, celle entre 1986 et 1992 et celle allant de 1993 jusqu'à 2006.

Graphique: % des produits pétroliers dans l'exportation 39(*)

Durant la première période d'avant 1985, la part des produits pétroliers dans l'exportation était très importante de plus de 40% par an. Ceci peut être expliqué par une industrie moins développée et une production du pétrole qui était largement supérieure à la consommation. De plus, durant cette période, l'industrie tunisienne n'avait pas de produits importants à exporter.

La seconde période allant de 1986 à 1992 était caractérisée par une chute énorme de la part des produits pétroliers dans l'exportation totale. Cette chute atteignait 24% en 1986 et évoluait pour atteindre 20% en 1989 et 15% en 1992.Pour la troisième période d'après 1992, la chute se prolonge mais avec un rythme décroissant et moins grave jusqu'à atteindre les 9% en 2006.

Les causes de cette chute durant la deuxième et la troisième périodes sont claires et nettes. Avec le développement de l'industrie tunisienne, ils appariaient de nouveaux produits à exporter (textile, habillement et cuirs, phosphate et dérivés). De plus, les produits agricoles (huile d'olives, dattes poissons crustacés et mollusques) et agroalimentaire avaient un poids important dans l'exportation tunisienne.

L'inflation Tunisienne et le pétrole :

La flambée des prix de pétrole est aujourd'hui au tour des débats. Ils alourdissent la facture énergétique à la quelle la Tunisie doit faire face. Et dans cette partie, on va insister sur la situation pétrolière qui caractérise l'économie Tunisienne, les effets de la flambée des cours pétroliers sur l'un des agrégats économiques qui est l'inflation.

2-1- Relation inflation-pétrole :

Depuis deux ans, l'économie Tunisienne a vécu une régression énorme, due à un environnement externe difficile qui a affecté sa croissance et sa stabilité macroéconomique. Le défi immédiat des autorités est de contrôler l'impact macroéconomique négatif résultant de la hausse du prix de pétrole et de faire face à l'inflation. Il est intéressant de noter que les deux chocs de 1970 ont enregistré des pics élevés de l'inflation en Tunisie (en 1974, 1981 et 1982).

Graphique: relation inflation-prix du pétrole40(*)

Les fluctuations des prix du pétrole et celles de l'inflation sur des données relatives à la Tunisie nous ont permis de distinguer une relation entre les deux. L'examen graphique aboutit à constater que le taux d'inflation et les prix du pétrole ont suivi tous les deux une évolution au cours du temps avec une certaine similitude entre les allures des deux variables.

En effet, on peut distinguer trois grandes périodes. Une premières allant jusqu'à 1985, au cours de laquelle le taux d'inflation et les prix du pétrole ont suivi tous les deux une tendance vers la hausse. Une seconde période d'entre 1986 et 1999 durant laquelle les prix du pétrole sont influencés par des problèmes politiques et financiers internationaux. Une dernière période d'après 1999, est caractérisée par la flambée imprévue des prix du pétrole.

La première période d'avant 1985 est celle des deux chocs pétroliers. Durant cette période, l'inflation comme le pétrole, enregistre une augmentation considérable avec deux pics. Le premier pic de + 10% se coïncide avec le premier choc pétrolier tandis que le deuxième pic de + 14% vient avec le deuxième choc pétrolier.

Sur la seconde période, nous observons une nette chute des prix du pétrole puisqu'elle débute avec une période du contre choc pétrolier (deuxième choc pétrolier). Cette chute est accompagnée par une diminution du taux d'inflation pour atteindre 6% en 1986. Une augmentation moins accentuée des prix du pétrole pendant la guerre du Golf en 1990 suit le contre choc pétrolier. A la fin de cette deuxième période, la crise asiatique (1998) perturbe la stabilité des prix du pétrole avec la chute de ces derniers. L'inflation a notamment chuté en 1998 pour atteindre 2.5%.

La troisième période d'après 1999 est caractérisée par une tendance à la hausse des prix du pétrole surtout pendant les trois dernières années pour atteindre les 60 dollar/baril. Pour l'inflation, et malgré sa convergence vers la stabilité durant les premières années de la hausse, elle augmente en 2006 pour atteindre 4.7%.

Réellement, l'évolution du prix du pétrole, vue son importance dans la formation des prix de plusieurs biens et services, engendre une augmentation générale des prix. L'agent économique qui est le plus touché de cette augmentation est le consommateur. Une augmentation des prix du pétrole et dérivés pèse lourdement sur son pouvoir d'achat.

En effet, l'absence d'indexation prix- salaire aggrave la situation du consommateur puisqu'on remarque, et surtout dans les dernières années, que les prix augmentent plus qu'une fois par an tandis que les salaires restent rigides. De plus, la rigidité à la baisse des prix du pétrole et dérivés aggrave la situation du citoyen tunisien. En Tunisie, même si le prix mondial du pétrole diminuent après une augmentation, les prix internent restent rigides.

Comme le prix du pétrole est exprimé en dollar américain et puisqu'il est importé, un problème qui peut être posé c'est celui de l'effet de change. Pour cela il faut étudier la relation entre le taux de change et l'inflation. Cette étude nous permettra ensuite d'étudier l'importance des effets de prix et de change.

2-2 - La faiblesse du pouvoir d'achat en question :

Au delà de l'alimentation, les obstacles ne cessent de se dresser face au pouvoir d'achat : nouvelle hausse des prix du pétrole. La perte du pouvoir d'achat a bien sûr des effets sur les conditions de vie des salariés, retraités et demandeurs d'emploi.

La hausse des prix des produits pétroliers est ressentie par les agents économiques comme un choc de prix important. Un choc pétrolier affecte en premier lieu deux types d'utilisateurs : les ménages d'une part, pour lesquels le renchérissement des produits pétroliers (surtout les carburants et le fioul domestique) pèse sur le pouvoir d'achat et les entreprises consommatrices de pétrole d'autre part, qui sont confrontées à une augmentation de leurs coûts de production.

Contre cette hausse, les agents vont essayer d'opérer des substitutions et de tenter de sauvegarder leurs revenus mais globalement ils n'y arriveront pas car le prélèvement pétrolier est un transfert extérieur.

En effet, les prix de l'énergie touchent de façon perceptible le consommateur. Indirectement, les augmentations du prix du pétrole se répercutent sur la fabrication des biens manufacturés, notamment dans l'industrie agro-alimentaire. Ainsi, de proche en proche, les prix de presque tous les biens et services peuvent être affectés. Basées sur une assiette très large, ces effets indirects imputent largement le pouvoir d'achat des consommateurs. Un maintien durable à un niveau élevé des cours du pétrole aura un effet inflationniste certain.

Les entreprises vont tenter de préserver leurs profits en essayant de répercuter dans les prix le coût des produits pétroliers mais également d'autres facteurs (comme le travail) qui vont aussi augmenter en raison d'une certaine indexation des salaires sur les prix. Les salariés demanderont en conséquence une hausse de leurs salaires pour compenser la perte de leur pouvoir d'achat.

Les salariés vont tenter de préserver leur pouvoir d'achat en essayant d'obtenir une revalorisation de leur salaire. Le phénomène est traduit par une détermination des salaires par la variable d'indexation sur l'indice des prix à la consommation. Dans la réalité, l'indexation n'est que partielle à court terme, ce qui fait que le choc pétrolier diminue le pouvoir d'achat des ménages à cet horizon. A long terme, avec des délais relativement importants, l'indexation peut être totale.

Par conséquent, l'augmentation du revenu égale au transfert pétrolier va se répartir en fonction de la possibilité pour les entreprises d'augmenter leurs prix et pour les ménages de maintenir leur pouvoir d'achat. Cette lutte pour le partage du revenu, diminué par le transfert vers l'étranger conduit à une inflation plus importante que ne l'aurait laissé prévoir le report mécanique de la hausse du prix du pétrole.

Il est indispensable de contrecarrer les effets négatifs de la hausse de l'essence sur le pouvoir d'achat des ménages. Car cette hausse touche lourdement le coeur de la clientèle. Il est manifeste que le fléchissement de la consommation des ménages observé est largement imputable au pétrole cher. En effet, l a domination de l'automobile s'est accrue et que le budget préservé au transport des ménages est le troisième budget des ménages devant celui consacré à l'alimentation et l'habitation.

Pour mieux comprendre l'effet de l'augmentation du prix de pétrole sur le smigard, on va essayer d'étudier le nombre d'heures de S.M.I.G (régime 40h/ semaine) nécessaires pour acheter un baril de pétrole brut.

Graphique: Heures de SMIG par baril de brut 41(*)

Sur cette courbe qui exprime le nombre d'heures de SMIG nécessaires pour acheter un baril de brut, on distingue nettement tous les événements "catastrophiques" au sens mathématique (choc de 1973, super-choc de 1980, contre-choc de 1986 et troisième choc lent actuel), malgré les fluctuations du dollar et du SMIG qui ont partiellement amorti les variations. On notera que, grâce à une forte inflation, le "choc de 1973" a été en fait un simple hoquet. Par contre, celui de 1980 a été brutal.

Plus encore que les trente glorieuses entre 1986-2000 a été une période exceptionnelle pour le consommateur : le baril (et donc l'énergie) lui coûtait, en heures de travail, un peu plus cher qu'en 1972. On voit aussi que c'est sans doute l'année 2006 que l'énergie va redevenir aussi chère qu'elle l'était pour le smigard du début des années 1980.

En effet, de nos jours, l'achat d'un baril de pétrole brut nécessite pour le consommateur tunisien plus que 70 heures de travail, soit à peu près deux semaines. Par contre, en 1999 l'achat d'un baril de pétrole brut ne nécessite que 15 heures de travail. Ainsi, il suffit de se pencher sur le net recul du pouvoir d'achat du consommateur tunisien, conséquence logique d'une année blanche en termes de revalorisation salariale (si on compare l'évolution du salaire et les augmentations successives des prix à la consommation), pour constater que le mal est profond. L'absence de coup de pouce sur le SMIG est venue pour aggraver la situation du consommateur.

Malgré les performances de l'économie tunisienne (c'est ce qu'on entend toujours), l'inflation c'est accélérée en 2006. L'indice des prix à la consommation est passé de 2% en 2005 à 4.5% en 2006. Cet accroissement est essentiellement lié à la hausse des cours du pétrole mais également à la pression de la demande intérieure et à la dépréciation graduelle du taux de change qui a conduit à importer de l'inflation. En réalité, la dépréciation du Dinar par rapport au Dollar Américain aggrave de plus en plus la situation

Pour limiter l'impact des subventions à la consommation de produits pétroliers, les autorités ont relevé les prix du pétrole à la pompe et ont encouragé les économies d'énergie dans tous les secteurs. Entre février 2005 et juillet 2006, les prix des produits pétroliers ont augmenté 6 fois, soit une hausse totale de près de 30%42(*).

Donc et malgré les subventions à la consommation de produits pétroliers, tout le monde et surtout les ménages soufrent le mal des augmentations successives des produits pétroliers et dérivés et des autres produits qui sont en quelque sorte liés au pétrole.

2-3 - Relation inflation-taux de change :

Pour étudier l'importance de l'effet de change dans l'importation du pétrole nous allons étudier la relation entre l'inflation et le taux de change. Les fluctuations des taux de change et celles de l'inflation sur des données relatives à la Tunisie, disposées sur le graphique suivant, nous ont permis de distinguer nettement deux grandes périodes. Une première allant jusqu'à 1986, au cours de laquelle les taux de change et le taux d'inflation ont suivi tous les deux une tendance vers la hausse avec une certaine différence entre les allures des deux variables. Une seconde période, amorcée dés l'ajustement structurel et les dévaluations du dinar, durant laquelle les évolutions ont connu des trajectoires divergentes avec une tendance à leur stabilisation durant les dernières années.

Graphique: % des produits pétroliers dans l'exportation 43(*)

La première période peut être décomposée en deux sous périodes. En se basant sur la variation du taux d'inflation, les deux sous périodes représentent les augmentations de celui-ci entre 1971-1975 et 1979-1983 coïncidant avec les deux chocs pétroliers. En effet, cette évolution est venue suite à la valorisation de certaines matières premières, notamment le pétrole, dont les prix ont connu une augmentation sur les marchés mondiaux. Durant cette sous période, le taux de change parait stable ce qui élimine son impact sur les évolutions du taux d'inflation. Donc, on peut négliger l'effet de change sur l'importation du pétrole durant cette période. Pour la seconde sous période, l'inflation atteint son niveau maximum pendant les quatre dernières décennies. Cette évolution peut être expliquée, en plus des augmentations des prix (deuxième choc pétrolier), par l'évolution des taux de change (dévalorisation du dinar par rapport au dollar).

La deuxième période peut être, quant à elle, morcelée en deux sous périodes. Une première vient comme suite à la nette dévalorisation du dinar constatée entre 1982 et 1986. Durant cette première sous période, qui s'étale de 1986 jusqu'à 1992, le taux de change continue son évolution pour dévaloriser le dinar mais à un rythme moins soutenu. Le taux d'inflation, lui aussi, se maintient dans une fourchette plus ou moins élevée, entre 6% et 8%. Une deuxième sous période débute en 1993, durant la quelle une augmentation des taux de change est observée, tout en étant supérieurs à l'unité. Lui aussi, le taux d'inflation a suivi une tendance vers la stabilisation comme le montre le graphique. La recherche de la stabilité du taux de change réel, adoptée depuis le début de cette dernière décennie, s'inscrit parmi les principaux facteurs permettant le soulagement du rythme de croissance des prix enregistré à la fin de la décennie.

Tous ce qu'on a vu nous permet d'éliminer en quelque sorte l'impact du taux de change sur l'inflation surtout dans les dernières années et la variation des prix, elle seule, peut influencer la variation de l'inflation. Donc, dans le cas de l'inflation importée, c'est l'effet prix qui est mis en cause et le taux de change ne peut qu'aggraver la situation.

2-4 - Analyse de la facture pétrolière de la Tunisie :

La Tunisie, et malgré sa situation d'importatrice et exportatrice à la fois du pétrole, elle est soumis au gré de la conjoncture pétrolière. L'effet d'une hausse du prix se manifeste par un renchérissement de la facture énergétique, découlant non seulement de la composante pétrole mais aussi des autres matières dont leurs prix suivent ceux du pétrole (exemple du gaz). Les canaux de transmission d'un renchérissement de la facture énergétique à l'économie nationale peuvent se manifester à travers une aggravation du déficit commercial, un alourdissement des charges de compensation, même dans le cas d'une répercussion partielle de la hausse des cours sur les prix à la consommation. La cherté des produits pétroliers entraîne aussi une ponction sur le pouvoir d'achat des consommateurs et une augmentation des coûts des entreprises. Parallèlement à ces effets directs, un effet indirect lié aux effets du renchérissement des cours pétroliers sur les économies partenaires. Ce qui serait la nature à affecter le rythme de progression de la demande étrangère adressée à la Tunisie. L'analyse de la facture pétrolière de la Tunisie peut être conduit à travers la décomposition des importations pétrolières en effet volume, effet prix et effet change (dinar tunisien par rapport au dollar américain).

D'après les calculs effectués, l'accroissement de la facture pétrolière sur la période récente (2002-2006) s'explique davantage par un effet prix (renchérissement des cours mondiaux de pétrole) plutôt que par un effet volume (la hausse des importations). L'effet change, relativement moins favorable lors des périodes précédentes, a permis depuis 2002 d'amortir une partie du choc lié à la hausse des cours pétroliers. Il s'agit néanmoins d'un effet transitoire découlant des fortes fluctuations observées entre les grandes devises (principalement le dollar américain et l'euro).

En ce qui concerne l'effet volume, celui-ci a eu un impact direct sur le renchérissement des importations pétrolières en 2002, année où les importations tunisiennes de pétrole brut ont progressé de près de 0.32 million de tonnes, expliquant 14.4% du renchérissement de la facture pétrolière lors de cette période.

S'agissant de l'effet prix, l'accroissement du prix moyen de la tonne importée de plus de 140 dollars/tonne (28 dollars/baril) entre 2002 et 2003 explique près de 15% de l'accroissement de la facture énergétique. Lors de cette période, l'effet change a permis d'éponger une partie du renchérissement des cours pétroliers en raison de l'appréciation du dinar par rapport au dollar américain (10%). L'effet volume était important durant cette période (14.4% pour 2002 et 8.4% pour 2003).

Le pic récent des prix mondiaux de pétrole, de 270 dollars/tonne (36.05 dollars/baril) en 2004 à 380 dollars/tonne (50.64 dollars/baril) en 2005, explique la hausse des importations pétrolières. L'effet change a eu lors de cette année (2005) un effet amplificateur compte tenu de la dépréciation du dinar de près de 4.7% face au dollar.

Pour ce qui est de l'année 2006, la situation ne s'est pas écarter de la tendance observée lors des phases précédentes. Le renchérissement de la facture pétrolière s'explique essentiellement par un effet prix de 17% et par un effet volume de près de 6%. De son coté, l'effet change à tendance à s'estomper, compte tenu de la stabilisation relative de la monnaie nationale face au dollar, contrairement à l'année précédente (1.7% en 2006 contre 4.7% en 2005).

Tableau récapitulatif des effets volume, prix et change 44(*)

 

Effet

volume

Effet

prix

Effet

change

Effet

total

2002

14,4%

5,4%

-10%

9,8%

2003

8.4%

15.3%

-11.2%

12.5%

2004

-7.2%

28.3%

-3.4%

17.7%

2005

-3.2%

40.5%

4.7%

42%

2006

7.8%

17%

1.7%

26.5%

Cette situation se traduit pour la Tunisie par une certaine budgétaires de taille de200 MD en 2003, le déficit supplémentaire de la balance énergétique a grimpé à 650 MD en 2004 et se situait autour de 1000 MD en 2005. Avec l'enjeu énergétique, c'est la croissance économique, maintenue à un niveau jugé positif de 5,5% au cours des dernières années, qui doit faire face à ce nouveau contexte. Il s'agit d'en maîtriser les effets sur le pouvoir d'achat du citoyen et la compétitivité des entreprises.

Le problème auquel la Tunisie sera vraisemblablement confrontée au cours du 21ème siècle est la baisse de la production pétrolière, d'ailleurs, la part du secteur pétrolier dans le PIB est déjà passée de 14% au début des années 80 à 5% actuellement.

Conclusion :

L'analyse de la situation pétrolière de la Tunisie nous a permis de constater l'importance de ce produit dans l'économie tunisienne. Sa production qui est en déclin et sa consommation qui est toujours en hausse à cause de l'utilisation de pétrole dans l'industrie et le transport peut expliquer la part du pétrole dans l'importance et l'exportation totale.

Réellement, l'évolution du prix du pétrole, vue son importance dans la formation des prix de plusieurs biens et services, engendre une augmentation générale des prix. L'agent économique qui est le plus touché de cette augmentation est le consommateur. Une augmentation des prix du pétrole et dérivés pèse lourdement sur son pouvoir d'achat. En effet, l'absence d'indexation prix- salaire aggrave la situation du consommateur puisqu'on remarque, et surtout dans les dernières années, que les prix augmentent plus qu'une fois par an tandis que les salaires restent rigides. De plus, la rigidité à la baisse des prix du pétrole et dérivés aggrave la situation. En Tunisie, même si le prix mondial du pétrole diminuent après une augmentation, les prix internent restent rigides.

L'étude de la relation entre l'inflation tunisienne et le pétrole démontre l'importance de celui -ci dans l'explication de l'inflation. La décomposition de cette relation en effet prix, effet volume et effet change nous pousse à mettre l'accent sur l'effet prix qui est le plus important surtout durant les dernières années.

CHAPITRE N°2

``Analyse économétrique de l'impact du pétrole sur l'inflation tunisienne''

Introduction :

L'objectif de cette partie est d'effectuer une analyse empirique sur le pétrole comme source de fluctuation de l'inflation tunisienne. Notre but est de voir l'influence de la variation du prix du pétrole, de sa balance commerciale (importation et exportation) et de sa part dans ces deux dernières sur l'inflation tunisienne.

Notre plan se divise en deux parties. La première présentera les variables retenues dans notre travail, les données et les méthodes utilisées. Nous avons retenu un ensemble de variables qui reflète le contexte de la Tunisie et qui présente la relation entre le pétrole et l'inflation tunisienne. Ces variables sont le prix du pétrole, la balance commerciale du pétrole, la part du pétrole dans l'importation et la part du pétrole dans l'exportation. Nous avons choisi la modélisation VAR afin d'étudier leur interdépendance dans l'explication de l'inflation tunisienne.

Ensuite, dans une seconde partie, nous présenterons les résultats de l'estimation du modèle VAR. Nous montrerons que l'inflation tunisienne est dépendante du prix du pétrole puisque toute augmentation de celui-ci engendre une augmentation de l'inflation. Cette relation sera claire au bout de cinq mois après l'augmentation du prix du pétrole. De plus, l'inflation est exprimée en fonction de la balance commerciale du pétrole et de la part du pétrole dans l'exportation.

Des simulations de chocs seront faites sur toutes les variables instruments. Les effets de ces chocs seront ensuite analysés sur la variable objectif de notre modèle qui est le taux d'inflation. A l'aide des fonctions de réponses impulsionnelles et de la décomposition de la variance, le modèle VAR sera mieux expliqué et l'impact des variables sur l'inflation sera bien interprété.

Données et méthodes utilisées :

1-1- Données statistiques :

1-1-1- Données :

Nous utilisons dans le cadre de cette étude des données annuelles durant la période de 1970 à 2006 et d'autres variables mensuelles durant la période allant du mois d'octobre 1973 jusqu'à février 2007. Nos sources de ces données sont les Statistiques Financières Internationales du FMI, de l'Institut Nationale des Statistiques (INS), de l'Administration d'Information Energétique des Etats Unies (EIA) et de l'Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (l'OPEP) (voir annexe I).

Afin de mener notre analyse, nous retenons les variables suivantes :

* le taux d'inflation (inf) ;

* le prix d'un baril de pétrole en Dollars Américain (pp) ;

* la balance commerciale du pétrole (importation du pétrole - exportation du pétrole) en milliards de Dinars Tunisien (imex) ;

* la part des produits pétroliers dans l'importation (ppimp) ;

* la part des produits pétroliers dans l'exportation (ppexp) ;

Les variables déjà citées sont les variables annuelles, les variables mensuelles sont :

* le taux d'inflation (infm) ;

* le prix d'un baril de pétrole en Dollars Américain (ppm) ;

1-1-2- Méthode d'estimation :

L'estimation des paramètres du modèle de la représentation VAR a été faite à l'aide du logiciel EVIEWS. Cette estimation était faite à travers plusieurs tests et dans un ordre bien déterminé.

1) Test de racine unitaire : Test d'Augmented Dicky- fuller (ADF) pour l'investigation des propriétés stockastiques des séries considérées dans le modèle en analysant leur ordre d'intégration.

2) Test de cointegration de Johansen afin de détecter les relations de cointegrations existantes entre les variables du modèle.

En cas d'abscence de relation de coitegration, on passe à estimer le modèle VAR, sinon on se trouve dans l'obligation de déterminer un modèle autorégressif à correction d'erreur (VECM).

3) Estimation du modèle VAR : dans notre étude, on va essayer de présenter l'inflation tunisienne en fonction des autres variables qui ont une relation directe avec le pétrole, ceci dans le but d'analyser l'effet d'un choc pétrolier sur l'inflation tunisienne

4) Test de causalité de Granger : afin de voir l'effet de causalité des différentes variables sur l'inflation tunisienne.

5) Les fonctions de réponse impulsionnelle pour étudier l'impact des chocs des variables sur l'inflation tunisienne. La fonction de réponse impulsion est une fonction dynamique permettant de voir la propagation du choc dans le temps, c'est-à-dire le temps nécessaire pour observer l'effet du choc dans la période contemporaine.

6) Estimation de la décomposition de la variance orthogonale : l'erreur anticipée de la décomposition de la variance renvoie à la proportion de la succession des mouvements due au propre choc ou contre choc d'une autre variable.

1-2- La méthodologie utilisée :

Afin de mener notre étude, nous allons utiliser la modélisation VAR. L'utilisation d'un modèle VAR est méthodiquement justifiée par le fait que les modèles VAR autorisent des simulations permettant de saisir les modifications des variables objectifs suite à un choc sur les variables instruments.

Les modèles VAR45(*) comportent trois avantages : en premier ils permettent d'expliquer une variable par rapport à ses retards et en fonction de l'information contenue dans d'autres variables pertinentes ce qui soulève des problèmes de cointegration, en second on dispose d'un espace d'information très large et enfin, cette méthode est assez simple à mettre en oeuvre et comprend des procédures d'estimation et des tests.

Dans un modèle VAR l'on ne se donne pas de modèle théorique à priori. Tout modèle peut en effet être arbitraire si les variables apparaissent à la fois à la droite et à gauche des équations et si nous n'avons pas de causalité.

Dans ce cas l'on peut chercher à régresser chaque variable endogène sur l'ensemble des autres variables, endogènes et exogènes. Le modèle sera déterminé en ne retenant que les coefficients significatifs.

Dans un tel modèle nous n'avons donc à effectuer aucune hypothèse théorique. Nous devons seulement :

· Choisir les variables endogènes et exogènes ;

· Choisir le nombre de délais à considérer.

Les modèles VAR doivent être estimer à partir de séries stationnaires. C'est une propriété d'invariance des caractéristiques statistiques des processus pour toutes les translations dans le temps. Il est impossible d'identifier un processus si toutes ses caractéristiques changent au cours du temps.

Ce type d'étude se déroule en deux étapes.

1-2-1- Stationnarité :

Avant tout traitement économétrique, il convient de s'assurer de la stationnarité des variables retenues car la stationnarité constitue une condition nécessaire pour éviter les relations factices. Les tests de racine unitaire permettent de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d'une chronique par la détermination d'une tendance déterministe ou stockastique.

Un processus Xt est dit stationnaire si tous ces moments sont invariants pour tout changement de l'origine du temps. Il existe deux types de processus non stationnaires. Les processus TS (Trend Stationnary Process) qui présentent une non stationnarité de type déterministe et les processus DS (Difference Stationnary Process) pour lesquels la stationnarité est de type aléatoire. Ces processus sont respectivement stationnarisés par écart à la tendance et par un filtre aux différences permet de déterminer l'ordre d'intégration de la variable. Afin de discriminer entre les deux types de processus et d'appliquer la méthode de stationnarité adéquate, nous utilisons le test de Dickey-Fuller (ADF). Ce test permet de déterminer l'ordre de différentiation d'une série macro-économique suivant son évolution au cours du temps.

A ce niveau, il faut bien noter que ce test a été mené sous les trois hypothèses suivantes :

· Absence d'une constante (modèle (1))

· Présence d'une constante (modèle (2))

· Présence d'une constante et d'une tendance (modèle (3)) dans les équations autorégressives afférentes aux différents tests. Par ailleurs, les ordres de retard ont été spécifiés au moyen des critères d'information d'Akaike (AIC) et de Schwartz (SIC).

Nous avons commencé par déterminer le nombre de retards optimal pour chacun des trois modèles46(*) :

Modèle (1) avec constante et trend (), modèle (2) avec constante () et le modèle (3) sans constante (). Ceci en utilisant les critères d'Akaike AIC (Akaike Information Criterion) et le critère Schwartz.

Nous avons retenu le nombre de retards qui minimise la valeur de ces deux critères.

Il s'agit de tester l'hypothèse nulle de non stationnarité H0. Si cette dernière est acceptée, le processus admet une racine unitaire. Sinon, le processus est stationnaire. Nous avons tenté de déterminer respectivement la présence d'une tendance, d'une constante et d'une racine unitaire.

On choisit un nombre de spécification égale à quatre étant donné que les variables étudiées sont annuelles.

Pour chaque variable, on commence par le test d'ADF en niveau, on détermine le nombre de retard, on étudie la significativité de la tendance et si la variable est non stationnaire, on passe au test d'ADF en première différence.

1-2-2- Détermination du modèle VAR :

Après avoir stationnariser les variables, nous construisons un modèle VAR (Vector Auto Regressive). Ces modèles permettent, d'une part, d'analyser les effets d'une variable sur l'autre au travers de simulations de chocs aléatoires.

Un modèle VAR à k variables et à p décalages, noté VAR (p) s'écrit de la manière suivante:

Yt est le vecteur des variables endogènes, C est le vecteur des constantes, Ö est la matrice des coefficients à estimer, et ît est le vecteur des résidus. Dans notre travail, le vecteur Y contient des variables économiques qui caractérisent le secteur bancaire, privé et public.

Avant tout traitement, il convient de déterminer le retard p optimal. Il s'agit de celui qui minimise les critères d'information d'Akaike (AIC) et de Schwartz. La connaissance de ce retard est en effet nécessaire pour les étapes suivantes.

2- Résultats et interprétations :

2-1- Test de stationnarité :

Cette stratégie procède par le principe d'élimination et débute par les tests effectués sur le modèle avec constante et trend (modèle (1)). Chaque fois qu'un coefficient n'est pas significatif, il est éliminé dans l'étape séquentielle suivante. Cette stratégie fait appel au test ADF pour rejeter ou accepter l'hypothèse de racine unitaire. Les deux tableaux suivants résument les résultats de ce test pour les séries annuelles et mensuelles.

Tableau 1 : test de racine unitaire pour les séries annuelles :

variable

1er niveau

1ère différence

Modèle retenu

Classification I (0) ou I (1)

Test de Dickey-Fuller augmenté

linf

-2.365

-15.475*

Modèle (1)

I (1)

lpp

-2.548

-5.025*

Modèle (1)

I (1)

imex

-1.229

-5.757*

Modèle (3)

I (1)

lppimp

-2.654

-7.870*

Modèle (1)

I (1)

lppexp

-1.588

-6.216*

Modèle (1)

I (1)

- ` * ' indique la significativité au seuil de 1%.

- I (0) et I (1) indique l'ordre de cointegration.

Tableau 2 : test de racine unitaire pour les séries mensuelles :

variable

1er niveau

1ère différence

Modèle retenu

Classification I (0) ou I (1)

Test de Dickey-Fuller augmenté

Infm

-4.756*

-13.929*

Modèle (3)

I (0)

lppm

-2.551

-12.267*

Modèle (1)

I (1)

- ` * ' indique la significativité au seuil de 1%.

- I (0) et I (1) indique l'ordre de cointegration.

Les tests de racine unitaire confirment l'impossibilité de rejeter l'hypothèse selon laquelle toutes les variables annuelles du modèle (linf, lpp, imex, lppimp, lppexp) sont intégrées d'ordre 1 (I (1)) (voir annexe II). Il est donc possible qu'elles soient cointegrées. L'inflation mensuelle (infm) est intégré d'ordre zéro (I (0)) et le prix du pétrole mensuelle (lppm) est intégré d'ordre 1 (I (1)) (voir annexe III).

2-2- Test de cointegration de Johansen :

Les différentes séries du modèle exhibent le même ordre d'intégration, il est donc licite de chercher d'éventuelles relations de cointegration. Rappelons que les séries non stationnaires peuvent à court terme, présenter des fluctuations importantes, mais à long terme, une combinaison linéaire les unit pour une relation d'équilibre de long terme. La présence d'une ou plusieurs relations de cointegration nous autorise donc à aller plus loin et d'estimer un certain modèle à correction d'erreurs permettant de spécifier la dynamique de court terme des variables en présence en vue d'atteindre l'équilibre stable de long terme.

La première étape de cette analyse, consiste à déterminer le nombre de retards du modèle VAR(p). Pour ce faire, nous estimons un certain nombre de processus autorégressifs et nous retenons celui qui minimise conjointement les critères d'Akaike et Schwartz. Le tableau 3 relate l'ensemble des résultats retenus.

Tableau 3 : choix du nombre de retard ` p ' :

L'ordre du VAR

1

2

3

AIC

-1.955

-1.029

-0.614

SC

-0.636

1.414

2.977

A partir du tableau 3, nous pouvons conclure qu'ils s'agit du modèle VAR d'ordre 1 (VAR(1)).

Nous effectuons ici le test de trace en supposant l'absence de tendance dans la relation de cointegration et la présence d'une constante dans le modèle à correction d'erreur (voir annexe IV).. Ce choix peut être justifié économiquement en supposant que les relations d'équilibre de long terme entre les variables ne comportent pas de trend. Les résultats du test de la trace figurent dans le tableau 4 :

Tableau 4 : test de trace de la cointegration de Johansen :

hypothèse

Valeur propre

Statistique de trace

Valeur critique à 5%

Valeur critique à 1%

Aucune

0.458224

57.82384

68.52

76.07

1 relation

0.310450

36.37224

47.21

54.46

2 relations

0.256802

23.36218

29.68

35.65

3 relations

0.210856

12.97443

15.41

20.04

4 relations *

0.125315

4.686198

3.76

6.65

- le test de trace indique l'absence de relation de cointegration au seuil de 5% et de 1%.

On accepte l'hypothèse nulle d'absence de cointegration (57.82384 < 76.07) au seuil de 1%. Il est bien évident que l'on s'arrête dés que l'hypothèse nulle est acceptée. En d'autres termes, la conclusion serait ici qu'il n'existe aucune relation de cointegration. On adopte donc une stratégie séquentielle partant de r = 0 à r = N-1 qui s'arrête dés que l'on ne rejette plus l'hypothèse nulle.

Donc, et puisqu'il n'existe aucune relation de cointegration entre les différentes variables de notre modèle, il est évident d'estimer un modèle VAR.

2-3- Estimation du modèle VAR :

Après avoir stationnariser les variables, nous construisons un modèle VAR (Vector Auto Regressive). Ces modèles permettent, d'une part, d'analyser les effets d'une variable sur l'autre au travers de simulations de chocs aléatoires.

Ce qui nous intéresse en fait, c'est l'évaluation des mécanismes de propagation des chocs sur les différents variables de la Tunisie. Pour cela nous allons commencer par présenter les moyens d'analyse choisis pour évaluer les mécanismes de transmission des chocs avant de passer à l'analyse des résultats empiriques obtenus pour ce pays.

La première étape consiste à déterminer l'ordre `p' du processus VAR à retenir. A cette fin, nous avons estimé divers processus VAR pour des ordres de retards `p' allant de 1 à 3.

Tableau 5 : choix du nombre de retard ` p ' :

L'ordre du VAR

1

2

3

AIC

-1.752

0.251

1.304

SC

-0.419

2.720

4.932

Le tableau 5 reporte les résultats obtenus. On constate que les deux critères nous conduisent à retenir un processus VAR(1) (voir annexe IV).

L'estimation du processus VAR(1) est reportée dans le tableau 6 :

Tableau 6 : estimation du modèle VAR(1) :

 

D(LINF)

D(LPP)

D(IMEX)

D(LPPIMP)

D(LPPEXP)

D(LINF(-1))

-0.673783

0.146250

-0.044063

0.020177

0.042643

[-8.26944]

[ 1.29299]

[-1.20481]

[ 0.21659]

[ 0.62678]

D(LPP(-1))

0.556400

0.116582

-0.056557

0.132894

0.217385

[ 3.06450]

[ 0.46254]

[-0.69397]

[ 0.64020]

[ 1.43390]

D(IMEX(-1))

-1.461713

-0.076578

-0.199980

0.617312

0.663078

[-3.07737]

[-0.11614]

[-0.93797]

[ 1.13673]

[ 1.67186]

D(LPPIMP(-1))

0.343766

-0.051400

-0.028818

-0.558920

-0.334210

[ 1.26291]

[-0.13603]

[-0.23586]

[-1.79595]

[-1.47043]

D(LPPEXP(-1))

-1.260647

-0.139653

0.235840

0.212745

0.040447

[-3.73782]

[-0.29828]

[ 1.55785]

[ 0.55172]

[ 0.14363]

C

-0.093508

0.077769

0.038896

0.007921

-0.068061

[-1.98000]

[ 1.18622]

[ 1.83488]

[ 0.14670]

[-1.72596]

- Notons que les valeurs indiquées en gras sont significatives.

L'observation de nos résultats d'estimation VAR montre que toutes les variables du modèle autre que l'inflation ne dépendent d'aucune variable retenue dans notre modèle puisque les coefficients sont non significatifs.

Ce qui nous intéresse en fait dans cette estimation du modèle VAR(1) c'est d'exprimer l'inflation en fonction des autres variables du modèle. Les résultats indiquent que le taux d'inflation dépend négativement de son taux passé, ce qui est expliqué par la tendance à la baisse de l'inflation tunisienne. Il dépend positivement du prix du pétrole décalé d'une période, ce qui affirme et renforce notre supposition.

Egalement, le taux d'inflation dépend négativement de la balance commerciale du pétrole et de la part du pétrole dans l'exportation retardé d'une période. Ce dernier résultat peut être mieux expliqué à l'aide des fonctions de réponses impultionnelles et la décomposition de la variance.

2-4- Test de causalité de Granger :

Nous nous proposons d'illustrer la notion de causalité au sens de Granger en procédant à un test de non causalité (voir annexe IV). Les résultats obtenus, pour un nombre de retards p égal à 1, sont donnés dans le tableau 6.

Tableau 6 : test de non causalité au sens de Granger :

Hypothèse nulle:

Obs

Statistique -F

Probabilité

D(LPP) ne cause pas D(LINF)

35

3.65538

0.06488

D(LINF) ne cause pas D(LPP)

1.95396

0.17178

D(IMEX) ne cause pas D(LINF)

35

5.46758

0.02578

D(LINF) ne cause pas D(IMEX)

1.85596

0.18260

D(LPPIMP) ne cause pas D(LINF)

35

0.04212

0.83869

D(LINF) ne cause pas D(LPPIMP)

0.04134

0.84018

D(LPPEXP) ne cause pas D(LINF)

35

0.99245

0.32662

D(LINF) ne cause pas D(LPPEXP)

0.41768

0.52270

D(IMEX) ne cause pas D(LPP)

35

0.03407

0.85472

D(LPP) ne cause pas D(IMEX)

0.02037

0.88739

D(LPPIMP) ne cause pas D(LPP)

35

0.21867

0.64322

D(LPP) ne cause pas D(LPPIMP)

0.19343

0.66304

D(LPPEXP) ne cause pas D(LPP)

35

0.37431

0.54498

D(LPP) ne cause pas D(LPPEXP)

0.84575

0.36464

D(LPPIMP) ne cause pas D(IMEX)

35

0.60872

0.44100

D(IMEX) ne cause pas D(LPPIMP)

0.64501

0.42783

D(LPPEXP) ne cause pas D(IMEX)

35

2.66012

0.11270

D(IMEX) ne cause pas D(LPPEXP)

0.96721

0.33275

D(LPPEXP) ne cause pas D(LPPIMP)

35

0.06192

0.80507

D(LPPIMP) ne cause pas D(LPPEXP)

0.09538

0.75945

- Notons que les valeurs indiquées en gras sont significatives au seuil de 10%.

Pour notre étude, ce que nous intéresse c'est d'étudier les variables qui causent l'inflation. Commençons par tester l'hypothèse nulle selon laquelle D(lpp) ne cause pas D(linf). La probabilité associée est de 0.06488; elle est inférieure au seuil statistique de 10%. On rejette l'hypothèse nulle, le prix du pétrole cause au sens de Granger le taux d'inflation. A l'inverse, on constate que l'hypothèse nulle selon laquelle le taux d'inflation ne cause pas le prix du pétrole est acceptée au seuil de 10% (la probabilité associée est de 0.17178>0.10).

En faisant le même travail pour les autres variables, on constate que seule la variable D(imex) cause D(linf) c'est-à-dire la balance commerciale du pétrole (importation-exportation) cause l'inflation. Pour les autres variables, ce test élimine toutes relations de causalité.

On retiendra donc que :

- le prix du pétrole cause l'inflation, ce qui est cohérent avec la réalité.

- la balance commerciale du pétrole cause l'inflation.

2-5- Fonction de réponse impulsionnelle et décomposition de la variance :

2-5-1- Fonction de réponse impusionnelle :

Dans cette partie, nous présenterons les différents résultats du modèle VAR spécifié dans les parties précédentes. Nous nous intéresserons essentiellement aux fonctions de réponse aux chocs et aux décompositions de la variance des erreurs de prévisions. Ces deux instruments permettent de synthétiser l'essentielle de l'information contenue dans la dynamique du système VAR estimé. Les décompositions de la variance nous indiqueront l'importance relative de chaque choc dans l'explication des fluctuations de l'inflation. Quant aux fonctions de réactions aux chocs, elles nous permettront de mettre en évidence la nature des effets des différents chocs sur les variables.

Il nous parait dès lors intéressant d'examiner l'impact des chocs dans un tel modèle. Les figures suivantes retracent les fonctions de réponse impulsionnelle ; les courbes en pointillés représentant l'intervalle de confiance (voir annexe IV).. On considère que l'amplitude du choc est égale à deux fois l'écart type et l'on s'intéresse aux effets du choc sur 10 périodes (c'est-à-dire 10 ans). Cet horizon représente le délai nécessaire pour que les variables retrouvent leurs niveaux de long terme.

Figure 1 : fonction de réponse impulsionnelle :

Il est légitime de penser, en vertu à la fois des résultats d'estimation précédents (estimation du modèle VAR (1)) et surtout de la théorie économique, qu'un choc sur le prix du pétrole n'a pas de répercussion contemporaine sur l'inflation ce qui explique que la courbe relative à D(linf) parte de l'origine. On constate un profil traditionnel des fonctions de réponse impulsionnelle : le choc sur D(lpp) se répercute sur D(linf) en s'amortissant(figure 1).

En effet, un choc positif sur le prix du pétrole se traduit par un effet positif sur l'inflation pendant la première année. Cet effet disparaît ensuite en ralenti avant de trouver son niveau de long terme. De plus, cet effet est bien clair si on considère les séries mensuelles(figure 2). On remarque qu'en cas d'une hausse du prix du pétrole, la réaction de l'inflation face à ce choc commence dès le mois suivant pour donner une réponse claire vers le cinquième mois. Elle s'annule au septième mois pour revenir rapidement à son niveau normal.

Donc, un choc sur le prix du pétrole pousse l'inflation vers la hausse au cinquième mois après ce choc (voir annexe V).

Figure 2 : fonction de réponse impulsionnelle :

L'impact d'un choc sur la variable imex = importation - exportation du pétrole est également simulé (figure 3). L'effet sur l'inflation est négatif au cours de la première année puis positif pendant la deuxième année avant de s'amortir pour revenir à son niveau de long terme. Le choc sur D(imex) n'a pas de répercussion contemporaine sur l'inflation. L'effet négatif sur l'inflation peut être expliquer par la réponse de D(imex) à un choc sur D(lpp). Cette réponse est instantanée et elle est négative. L'impact de cette réponse sur D(linf) est positif.

Figure 3 : fonction de réponse impulsionnelle :

Figure 4 : fonction de réponse impulsionnelle :

Figure 5 : fonction de réponse impulsionnelle :

L'impact d'un choc sur la part du pétrole dans l'importation (D(lppimp)) et sur la part du pétrole dans l'exportation (D(lppexp)) est également étudié. L'effet des deux chocs sur l'inflation est négatif et n'a pas de répercussion contemporaine. Cet effet peut être expliquer par la tendance à la baisse des deux variables au cours du temps c'est-à-dire l'importance du pétrole dans l'importation et l'exportation totales diminue de plus en plus. La réponse de D(lppimp) et de D(lppexp) à un choc sur D(lpp) est positive et instantanée (figure 4 et 5).

2-5-2- Décomposition de la variance :

Cette étude, basée sur les fonctions de réponse impulsionnelle, peut être complétée par une analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de prévision. L'objectif est de calculer la contribution de chacune des innovations à la variance de l'erreur. De façon générale, on écrit la variance de l'erreur de prévision à un horizon h (ici h va de 1 à 10) en fonction de la variance de l'erreur attribuée à chacune des variables. On effectue ensuite le rapport entre chacune de ces variances et la variance totale pour obtenir son poids relatif en pourcentage (voir annexe IV).

Les résultats relatifs à l'étude de la décomposition de la variance sont reportés dans le tableau 7 :

Tableau 7 : décomposition de la variance :

Décomposition de la variance de D(LINF):

 
 
 
 
 
 

Période

S.E.

D(LINF)

D(LPP)

D(IMEX)

D(LPPIMP)

D(LPPEXP)

1

0.234553

100.0000

0.000000

0.000000

0.000000

0.000000

2

0.336730

56.85692

4.764127

14.91821

1.328016

22.13273

3

0.366532

52.29157

8.428892

16.13626

2.092500

21.05078

4

0.386544

50.31889

8.893047

17.08671

2.450847

21.25050

5

0.398763

49.05070

9.328837

17.60375

2.698246

21.31846

6

0.406246

48.38135

9.550380

17.87605

2.852615

21.33961

7

0.410975

47.97151

9.675225

18.03845

2.951190

21.36362

8

0.413950

47.72057

9.751919

18.13457

3.014852

21.37809

9

0.415832

47.56506

9.798246

18.19292

3.055809

21.38797

10

0.417024

47.46752

9.826915

18.22883

3.082181

21.39455

La variance de l'erreur de prévision de D(linf) est due pour 47.5% à ses propres innovations, pour 9.8% à celles de D(lpp), pour 18.2% à celles de D(imex), pour 3.08% à celles de D(lppimp) et pour 21.4% à celles de D(lppexp). Donc, le prix du pétrole, la balance commerciale du pétrole et la part du pétrole dans l'exportation ont une influence non négligeable sur l'inflation tunisienne.

Conclusion :

Au moyen de la modélisation VAR et de plusieurs textes nécessaire, nous avons étudié le pétrole comme déterminant de l'évolution de l'inflation en Tunisie au cours des quatre dernières décennies.

Des estimations de l'inflation tunisienne sur la base d'un modèle introduisant le prix du pétrole, sa balance commerciale, sa part du pétrole dans l'importation et sa part dans l'exportation sont faites pour dégager l'impact de chacune de ces variables sur l'inflation présente. Il est important de remarquer que nos résultats empiriques montrent que le pétrole affecte l'inflation tunisienne avec des degrés différents selon la période.

En premier lieu, le prix du pétrole a un impact positif sur le taux d'inflation puisque son augmentation engendre l'augmentation de celle-ci mais après 5 mois.

En second lieu, nous remarquons que la balance commerciale du pétrole a un impact négatif sur le taux d'inflation. Le pétrole affecte indirectement l'inflation à travers son impact négatif sur la balance commerciale du pétrole.

En conclusion, il y a lieu de retenir que le pétrole et sa valeur dans l'économie a un impact sur l'inflation tunisienne. L'environnement économique tunisien aggrave cet impact. Les politiques anticoncurrentielles qui entravent le fonctionnement des marchés, quelle qu'ils soient, sont de nature à provoquer un processus inflationniste, du moins à l'aggraver et l'entretenir. Il est aussi intéressant d'évoquer les asymétries des mouvements de prix dues au fait que les prix ont une flexibilité à la hausse qui contraste avec l'absence totale de flexibilité à la baisse.

Conclusion générale:

L'inflation est un phénomène très ancien. Il apparaît dès les premiers siècles après J.C. et a revêtu diverses caractéristiques et vécu différents types de systèmes socio-économiques et politiques. Au sein de ce mémoire nous avons tout d'abord indiqué les grands traits historiques de l'inflation ainsi que les caractéristiques des mouvements des prix dans les pays capitalistes sur longue période. Nous avons remarqué des différences dans les sources des inflations lointaines, celle du IIIème et du XVIème siècles. En effet, alors que la première s'avère être une pénurie de métal et entraîne une falsification de l'argent, la deuxième était au contraire une abondance de métaux précieux en Europe venant du Nouveau Monde. L'inflation du XIXème siècle et d'entre guerres avait le caractère épisodique et limité. Cette période était caractérisée par la nature cyclique et dépressive des prix et par une régulation de type concurrentiel. Enfin, l'étude de la période d'après la seconde guerre mondiale soulève le caractère permanent et général de l'inflation au sein d'une régulation de type monopoliste.

Les approches dominantes retenues par économistes pour éclaircir les causes de l'inflation sont ensuite analysées. Nous avons distingué l'inflation monétariste qui s'articule autour de la croissance monétaire. La thèse de l'inflation par la demande stipule que la hausse des prix n'apparaîtrait qu'en cas de plein emploi des capacités productives. Selon l'approche de l'inflation par les coûts, la hausse des coûts de production, notamment les coûts salariaux, est la principale source d'inflation. L'inflation peut être aussi un phénomène sociologique qui résulte des rapports de force entre les groupes sociaux. Cette dernière thèse assume la responsabilité de la hausse des prix aux salariés qui, chaque fois que les prix augmentent, ils revendiquent pour une augmentation des salaires.

Il semble ainsi que l'ancienneté du phénomène de l'inflation fait que ces causes étaient multiples dans son foyer d'origine qui est le monde des pays capitalistes. Par ailleurs, les déterminants de l'inflation dans les pays en développement sont multiples et complexes avec la prédominance de la source monétaire. En effet, même si la monnaie reste pour la plupart des théories le principal déterminant de l'inflation, cela n'évite pas l'existence d'autres déterminants prouvés empiriquement. Avec la variation importante de son prix et son importance dans l'économie, le pétrole et à travers plusieurs effets peut être considéré comme l'un des déterminants de l'inflation.

L'impact du pétrole sur l'inflation peut être soit direct (à travers la variation des prix) ou indirect (les effets de second tour). Réellement, le pétrole peut expliquer plusieurs causes d'inflation. Notamment, à cause du volume excessif des liquidités internationales, la présence d'un environnement inflationniste comporte toujours la menace d'une relance par les prix importée (on parle ici de l'inflation importée). En effet, le prix du pétrole a un impact direct et indirect sur l'économie en générale et sur l'inflation principalement. L'effet direct est la réponse immédiate des prix domestiques aux prix internationaux chargés. L'effet indirect est la réponse du marché local des biens et services par l'augmentation du coût local résultant de l'augmentation des prix du pétrole importé.

L'analyse de la situation pétrolière de la Tunisie nous a permis de constater l'importance de ce produit dans l'économie tunisienne. Sa production qui est en déclin et sa consommation qui est toujours en hausse à cause de l'utilisation de pétrole dans l'industrie et le transport peut expliquer la part du pétrole dans l'importance et l'exportation totale.

Réellement, l'évolution du prix du pétrole, vue son importance dans la formation des prix de plusieurs biens et services, engendre une augmentation générale des prix. L'agent économique qui est le plus touché de cette augmentation est le consommateur. Une augmentation des prix du pétrole et dérivés pèse lourdement sur son pouvoir d'achat. En effet, l'absence d'indexation prix- salaire aggrave la situation du consommateur puisqu'on remarque, et surtout dans les dernières années, que les prix augmentent plus qu'une fois par an tandis que les salaires restent rigides. De plus, la rigidité à la baisse des prix du pétrole et dérivés aggrave la situation. En Tunisie, même si le prix mondial du pétrole diminuent après une augmentation, les prix internent restent rigides.

L'étude de la relation entre l'inflation tunisienne et le pétrole démontre l'importance de celui -ci dans l'explication de l'inflation. La décomposition de cette relation en effet prix, effet volume et effet change nous pousse à mettre l'accent sur l'effet prix qui est le plus important surtout durant les dernières années.

Par ailleurs, les résultats empiriques montre que le prix du pétrole a un impact positif sur le taux d'inflation tunisienne. De plus son importance dans l'économie (l'importation et l'exportation) engendre une variation de l'inflation. La réponse de l'inflation à un choc sur le prix du pétrole n'est pas instantanée et elle tend à revenir à un niveau de long terme. L'environnement économique tunisien aggrave cet impact. Les politiques anticoncurrentielles qui entravent le fonctionnement des marchés, quelle qu'ils soient, sont de nature à provoquer un processus inflationniste, du moins à l'aggraver et l'entretenir. Il est aussi intéressant d'évoquer les asymétries des mouvements de prix dues au fait que les prix ont une flexibilité à la hausse qui contraste avec l'absence totale de flexibilité à la baisse.

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Annexe I

Séries annuelles :

obs

INF a

PP b

IMPOR c

EXPOR c

PPIMP c

PPEXP c

1970

1.110000

1.670000

0.013099

0.059686

8.166667

62.30300

1971

6.000000

2.030000

0.015600

0.069618

8.666667

61.44600

1972

1.890000

2.290000

0.020368

0.091065

9.166667

60.58900

1973

4.720000

3.050000

0.027656

0.106801

9.666667

59.73200

1974

4.070000

10.73000

0.049685

0.234146

10.16667

58.87500

1975

9.520000

10.73000

0.059571

0.202591

10.40000

58.62000

1976

5.350000

11.51000

0.076834

0.190497

11.70000

56.31000

1977

6.740000

12.39000

0.089205

0.223845

11.40000

56.20000

1978

5.240000

12.70000

0.097867

0.261367

11.00000

55.80000

1979

7.830000

17.25000

0.205910

0.388857

17.80000

53.51000

1980

10.01000

28.64000

0.295472

0.475020

20.70000

52.50000

1981

8.900000

32.51000

0.382520

0.666082

20.50000

54.02000

1982

13.67000

32.38000

0.259097

0.534830

12.90000

45.92000

1983

8.970000

29.04000

0.248956

0.575075

11.80000

45.50000

1984

8.600000

28.20000

0.280997

0.619801

11.20000

44.30000

1985

7.550000

27.01000

0.324754

0.608946

14.20000

42.20000

1986

6.160000

13.53000

0.156067

0.340678

6.800000

24.27000

1987

8.220000

17.73000

0.270994

0.417885

10.80000

23.60000

1988

7.160000

14.24000

0.225496

0.330919

7.100000

16.10000

1989

7.720000

17.31000

0.383051

0.556400

9.200000

20.00000

1990

6.500000

22.26000

0.434376

0.534120

9.000000

17.30000

1991

8.200000

18.62000

0.397487

0.488645

8.300000

14.30000

1992

5.820000

18.44000

0.432349

0.536004

7.600000

15.10000

1993

4.020000

16.33000

0.487596

0.432342

7.900000

11.50000

1994

4.620000

15.53000

0.511842

0.446177

7.700000

9.500000

1995

6.260000

16.86000

0.544879

0.439696

7.300000

8.500000

1996

3.780000

20.29000

0.629899

0.564060

8.400000

10.50000

1997

3.700000

18.68000

0.659513

0.553329

7.500000

9.000000

1998

3.600000

12.28000

0.446007

0.417171

4.700000

6.400000

1999

3.600000

17.47000

0.704949

0.487683

7.000000

7.000000

2000

3.500000

27.60000

1.244228

0.960576

10.60000

12.00000

2001

2.000000

23.12000

1.314941

0.877330

9.600000

9.200000

2002

2.700000

24.36000

1.215981

0.877374

9.000000

9.000000

2003

2.700000

28.10000

0.982723

0.930834

7.000000

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13.10000

(a) : Statistiques Financières Internationales du FMI

(b) : Statistiques de l'Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole (OPEP)

(c) : Statistiques de l'Institut Nationale des Statistiques (INES)

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1990:01

0.480000

18.67000

1995:01

0.604600

14.79000

2000:01

0.404400

24.45000

1990:02

0.636900

18.11000

1995:02

0.120200

15.14000

2000:02

0.402800

25.89000

1990:03

0.158200

16.85000

1995:03

0.840300

15.47000

2000:03

-0.201000

24.30000

1990:04

0.158000

15.09000

1995:04

0.476200

17.20000

2000:04

-0.101000

23.92000

1990:05

0.000000

14.67000

1995:05

0.237000

16.98000

2000:05

0.000000

25.71000

1990:06

0.315500

14.59000

1995:06

0.000000

15.48000

2000:06

0.301800

26.84000

1990:07

0.157200

18.17000

1995:07

0.827400

14.45000

2000:07

0.300900

25.77000

1990:08

2.197800

25.44000

1995:08

0.703400

14.89000

2000:08

0.300000

27.74000

1990:09

0.460800

29.23000

1995:09

0.814900

14.79000

2000:09

0.199400

27.80000

1990:10

0.611600

30.39000

1995:10

0.692800

14.26000

2000:10

0.099500

26.71000

1990:11

0.759900

26.77000

1995:11

-0.115000

15.05000

2000:11

0.198800

25.43000

1990:12

0.603300

21.87000

1995:12

0.229600

15.74000

2000:12

0.396800

22.07000

1991:01

1.049500

19.45000

1996:01

0.114500

15.86000

2001:01

-0.593000

21.55000

1991:02

1.038600

16.73000

1996:02

0.343200

16.89000

2001:02

0.198800

22.22000

1991:03

0.734200

16.48000

1996:03

0.228100

18.77000

2001:03

-0.298000

20.83000

1991:04

0.291500

16.88000

1996:04

-0.341000

18.75000

2001:04

0.298500

21.74000

1991:05

-0.145000

16.71000

1996:05

-0.114000

17.72000

2001:05

0.198400

21.77000

1991:06

0.000000

16.04000

1996:06

0.457100

17.21000

2001:06

0.396000

21.48000

1991:07

1.746700

16.86000

1996:07

0.796400

17.78000

2001:07

0.690300

20.58000

1991:08

1.144500

17.23000

1996:08

0.000000

18.99000

2001:08

0.489700

21.26000

1991:09

0.565800

17.57000

1996:09

0.564300

20.57000

2001:09

0.292400

18.88000

1991:10

0.140600

18.12000

1996:10

0.673400

21.85000

2001:10

0.291500

15.76000

1991:11

0.280900

17.03000

1996:11

0.223000

21.04000

2001:11

0.484500

14.05000

1991:12

0.280100

15.03000

1996:12

0.111200

21.01000

2001:12

0.482200

14.55000

1992:01

0.977700

14.50000

1997:01

0.444400

20.20000

2002:01

0.191900

15.79000

1992:02

0.414900

15.04000

1997:02

0.221200

17.94000

2002:02

0.191600

17.61000

1992:03

0.551000

15.28000

1997:03

0.220800

16.49000

2002:03

-0.287000

21.49000

1992:04

0.274000

17.25000

1997:04

0.110100

15.92000

2002:04

0.191800

22.48000

1992:05

0.000000

17.83000

1997:05

0.000000

16.28000

2002:05

-0.096000

22.26000

1992:06

0.000000

18.44000

1997:06

0.220000

15.61000

2002:06

-0.287000

22.26000

1992:07

0.000000

18.09000

1997:07

0.878200

16.02000

2002:07

0.096100

23.46000

1992:08

1.229500

17.69000

1997:08

0.326400

16.37000

2002:08

0.287900

24.12000

1992:09

0.674800

18.01000

1997:09

0.216900

16.51000

2002:09

0.478500

25.09000

1992:10

0.402100

17.42000

1997:10

0.432900

16.32000

2002:10

0.476200

22.88000

1992:11

0.267000

15.97000

1997:11

0.323300

14.99000

2002:11

0.189600

22.36000

1992:12

0.399500

15.60000

1997:12

0.429600

13.31000

2002:12

0.189200

26.53000

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

obs

INF

PP

 
 
 
 
 
 

2003:01

-0.094000

29.05000

 
 
 
 
 
 

2003:02

0.000000

28.65000

 
 
 
 
 
 

2003:03

0.000000

25.39000

 
 
 
 
 
 

2003:04

0.283600

21.83000

 
 
 
 
 
 

2003:05

0.377000

22.78000

 
 
 
 
 
 

2003:06

0.093900

24.88000

 
 
 
 
 
 

2003:07

0.375200

25.63000

 
 
 
 
 
 

2003:08

0.841100

26.33000

 
 
 
 
 
 

2003:09

1.112100

23.78000

 
 
 
 
 
 

2003:10

0.641600

25.84000

 
 
 
 
 
 

2003:11

0.364300

26.09000

 
 
 
 
 
 

2003:12

0.363000

27.05000

 
 
 
 
 
 

2004:01

0.180800

27.91000

 
 
 
 
 
 

2004:02

-0.451000

28.70000

 
 
 
 
 
 

2004:03

0.272000

30.06000

 
 
 
 
 
 

2004:04

0.542500

31.56000

 
 
 
 
 
 

2004:05

0.449600

34.43000

 
 
 
 
 
 

2004:06

0.179100

32.46000

 
 
 
 
 
 

2004:07

0.089400

35.28000

 
 
 
 
 
 

2004:08

-0.089000

37.57000

 
 
 
 
 
 

2004:09

0.000000

40.57000

 
 
 
 
 
 

2004:10

0.089400

41.33000

 
 
 
 
 
 

2004:11

-0.089000

35.50000

 
 
 
 
 
 

2004:12

0.000000

32.52000

 
 
 
 
 
 

2005:01

0.089400

37.51000

 
 
 
 
 
 

2005:02

0.178600

41.07000

 
 
 
 
 
 

2005:03

0.000000

45.71000

 
 
 
 
 
 

2005:04

0.802100

45.34000

 
 
 
 
 
 

2005:05

-0.088000

44.44000

 
 
 
 
 
 

2005:06

0.354000

51.11000

 
 
 
 
 
 

2005:07

0.176400

53.46000

 
 
 
 
 
 

2005:08

0.352100

59.86000

 
 
 
 
 
 

2005:09

0.438600

60.70000

 
 
 
 
 
 

2005:10

0.611400

54.61000

 
 
 
 
 
 

2005:11

0.347200

50.88000

 
 
 
 
 
 

2005:12

0.605500

52.26000

 
 
 
 
 
 

2006:01

0.601900

56.15000

 
 
 
 
 
 

2006:02

-0.256000

54.41000

 
 
 
 
 
 

2006:03

0.342800

58.37000

 
 
 
 
 
 

2006:04

1.195600

65.03000

 
 
 
 
 
 

2006:05

0.421900

65.34000

 
 
 
 
 
 

2006:06

0.000000

64.69000

 
 
 
 
 
 

2006:07

0.420200

67.59000

 
 
 
 
 
 

2006:08

0.000000

62.75000

 
 
 
 
 
 

2006:09

0.334700

55.93000

 
 
 
 
 
 

2006:10

0.333600

52.71000

 
 
 
 
 
 

2006:11

-0.249000

53.08000

 
 
 
 
 
 

2006:12

-0.750000

54.30000

 
 
 
 
 
 

2007:01

0.671700

50.95000

 
 
 
 
 
 

2007:02

-0.167000

52.79000

 
 
 
 
 
 

(d) : Statistiques Financières Internationales du FMI

(e) : Statistiques de l'Administration d'Information Energétique (EIA)

Annexe II

Test de stationnarité des séries annuelles :

Taux d'inflation (inf) :

Null Hypothesis: D(LINF) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-15.47519

0.0000

Test critical values:

1% level

 

-2.632688

 
 

5% level

 

-1.950687

 
 

10% level

 

-1.611059

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LINF,2)

Method: Least Squares

Date: 09/20/07 Time: 18:32

Sample(adjusted): 1972 2006

Included observations: 35 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LINF(-1))

-1.616672

0.104469

-15.47519

0.0000

R-squared

0.875580

Mean dependent var

-0.023800

Adjusted R-squared

0.875580

S.D. dependent var

0.864244

S.E. of regression

0.304847

Akaike info criterion

0.490139

Sum squared resid

3.159670

Schwarz criterion

0.534578

Log likelihood

-7.577439

Durbin-Watson stat

1.678364

Prix du pétrole (pp) :

Null Hypothesis: D(LPP) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-5.025419

0.0000

Test critical values:

1% level

 

-2.632688

 
 

5% level

 

-1.950687

 
 

10% level

 

-1.611059

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LPP,2)

Method: Least Squares

Date: 09/20/07 Time: 18:34

Sample(adjusted): 1972 2006

Included observations: 35 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LPP(-1))

-0.850523

0.169244

-5.025419

0.0000

R-squared

0.426203

Mean dependent var

-0.001120

Adjusted R-squared

0.426203

S.D. dependent var

0.426768

S.E. of regression

0.323274

Akaike info criterion

0.607521

Sum squared resid

3.553202

Schwarz criterion

0.651960

Log likelihood

-9.631619

Durbin-Watson stat

2.016467

La variable imex = importation - exportation :

Null Hypothesis: D(IMEX) has a unit root

Exogenous: Constant, Linear Trend

Lag Length: 3 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-5.757467

0.0002

Test critical values:

1% level

 

-4.273277

 
 

5% level

 

-3.557759

 
 

10% level

 

-3.212361

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(IMEX,2)

Method: Least Squares

Date: 09/20/07 Time: 17:52

Sample(adjusted): 1975 2006

Included observations: 32 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(IMEX(-1))

-3.125616

0.542880

-5.757467

0.0000

D(IMEX(-1),2)

1.582303

0.449678

3.518743

0.0016

D(IMEX(-2),2)

1.226318

0.334109

3.670417

0.0011

D(IMEX(-3),2)

0.698864

0.254177

2.749512

0.0107

C

-0.094411

0.042583

-2.217123

0.0356

@TREND(1970)

0.006939

0.002069

3.353302

0.0025

R-squared

0.764491

Mean dependent var

0.011337

Adjusted R-squared

0.719201

S.D. dependent var

0.171311

S.E. of regression

0.090779

Akaike info criterion

-1.793424

Sum squared resid

0.214260

Schwarz criterion

-1.518599

Log likelihood

34.69479

F-statistic

16.87988

Durbin-Watson stat

1.984350

Prob(F-statistic)

0.000000

La part du pétrole dans l'importation (ppimp) :

Null Hypothesis: D(LPPIMP) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-7.870835

0.0000

Test critical values:

1% level

 

-2.632688

 
 

5% level

 

-1.950687

 
 

10% level

 

-1.611059

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LPPIMP,2)

Method: Least Squares

Date: 09/20/07 Time: 18:35

Sample(adjusted): 1972 2006

Included observations: 35 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LPPIMP(-1))

-1.291584

0.164097

-7.870835

0.0000

R-squared

0.645649

Mean dependent var

0.000304

Adjusted R-squared

0.645649

S.D. dependent var

0.427657

S.E. of regression

0.254573

Akaike info criterion

0.129700

Sum squared resid

2.203459

Schwarz criterion

0.174139

Log likelihood

-1.269755

Durbin-Watson stat

2.027329

La part du pétrole dans l'exportation (ppexp) :

Null Hypothesis: D(LPPEXP) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-6.216918

0.0000

Test critical values:

1% level

 

-2.632688

 
 

5% level

 

-1.950687

 
 

10% level

 

-1.611059

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LPPEXP,2)

Method: Least Squares

Date: 09/20/07 Time: 18:35

Sample(adjusted): 1972 2006

Included observations: 35 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LPPEXP(-1))

-1.064023

0.171150

-6.216918

0.0000

R-squared

0.531999

Mean dependent var

0.000835

Adjusted R-squared

0.531999

S.D. dependent var

0.292740

S.E. of regression

0.200265

Akaike info criterion

-0.350197

Sum squared resid

1.363605

Schwarz criterion

-0.305758

Log likelihood

7.128439

Durbin-Watson stat

2.001792

Annexe III

Test de stationnarité des séries mensuelles :

Taux d'inflation (infm) :

Null Hypothesis: INF has a unit root

Exogenous: Constant, Linear Trend

Lag Length: 11 (Automatic based on SIC, MAXLAG=16)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.756433

0.0006

Test critical values:

1% level

 

-3.981825

 
 

5% level

 

-3.421418

 
 

10% level

 

-3.133482

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(INF)

Method: Least Squares

Date: 09/23/07 Time: 15:27

Sample(adjusted): 1974:10 2007:02

Included observations: 389 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

INF(-1)

-0.762707

0.160353

-4.756433

0.0000

D(INF(-1))

-0.165726

0.152100

-1.089588

0.2766

D(INF(-2))

-0.062848

0.141263

-0.444898

0.6567

D(INF(-3))

-0.139415

0.130795

-1.065909

0.2872

D(INF(-4))

-0.129609

0.121879

-1.063425

0.2883

D(INF(-5))

-0.223632

0.111532

-2.005096

0.0457

D(INF(-6))

-0.071799

0.103464

-0.693955

0.4881

D(INF(-7))

-0.153900

0.092487

-1.664018

0.0969

D(INF(-8))

-0.192190

0.080773

-2.379403

0.0178

D(INF(-9))

-0.267111

0.067385

-3.963960

0.0001

D(INF(-10))

-0.256335

0.055262

-4.638527

0.0000

D(INF(-11))

-0.197608

0.042443

-4.655809

0.0000

C

0.605520

0.139281

4.347455

0.0000

@TREND(1973:10)

-0.001182

0.000349

-3.390471

0.0008

R-squared

0.570568

Mean dependent var

-0.003194

Adjusted R-squared

0.555681

S.D. dependent var

0.864281

S.E. of regression

0.576106

Akaike info criterion

1.770276

Sum squared resid

124.4618

Schwarz criterion

1.912924

Log likelihood

-330.3187

F-statistic

38.32661

Durbin-Watson stat

1.991234

Prob(F-statistic)

0.000000

Prix du pétrole (pp) :

Null Hypothesis: D(LOGPP) has a unit root

Exogenous: None

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=24)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-12.26711

0.0000

Test critical values:

1% level

 

-2.570771

 
 

5% level

 

-1.941619

 
 

10% level

 

-1.616167

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 
 
 
 
 

Augmented Dickey-Fuller Test Equation

Dependent Variable: D(LOGPP,2)

Method: Least Squares

Date: 09/23/07 Time: 15:33

Sample(adjusted): 1973:12 2007:02

Included observations: 399 after adjusting endpoints

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LOGPP(-1))

-0.526065

0.042884

-12.26711

0.0000

R-squared

0.274299

Mean dependent var

-0.000678

Adjusted R-squared

0.274299

S.D. dependent var

0.073379

S.E. of regression

0.062510

Akaike info criterion

-2.704463

Sum squared resid

1.555208

Schwarz criterion

-2.694465

Log likelihood

540.5403

Durbin-Watson stat

1.952044

Annexe IV

Test de cointegration de Johansen pour les séries annuelles :

Sample(adjusted): 1972 2006

Included observations: 35 after adjusting endpoints

Trend assumption: Linear deterministic trend

Series: LINF LPP IMEX LPPIMP LPPEXP

Lags interval (in first differences): 1 to 1

Unrestricted Cointegration Rank Test

Hypothesized

No. of CE(s)

Eigenvalue

Trace

Statistic

5 Percent

Critical Value

1 Percent

Critical Value

 

None

0.458224

57.82384

68.52

76.07

 

At most 1

0.310450

36.37224

47.21

54.46

 

At most 2

0.256802

23.36218

29.68

35.65

 

At most 3

0.210856

12.97443

15.41

20.04

 

At most 4 *

0.125315

4.686198

3.76

6.65

 

*(**) denotes rejection of the hypothesis at the 5%(1%) level

Trace test indicates no cointegration at both 5% and 1% levels

Hypothesized

No. of CE(s)

Eigenvalue

Max-Eigen

Statistic

5 Percent

Critical Value

1 Percent

Critical Value

 

None

0.458224

21.45160

33.46

38.77

 

At most 1

0.310450

13.01006

27.07

32.24

 

At most 2

0.256802

10.38775

20.97

25.52

 

At most 3

0.210856

8.288228

14.07

18.63

 

At most 4 *

0.125315

4.686198

3.76

6.65

 

*(**) denotes rejection of the hypothesis at the 5%(1%) level

Max-eigenvalue test indicates no cointegration at both 5% and 1% levels


Estimation du modèle VAR(1) pour les séries annuelles :

Vector Autoregression Estimates

Date: 09/19/07 Time: 11:27

Sample(adjusted): 1972 2006

Included observations: 35 after adjusting endpoints

Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

 

D(LINF)

D(LPP)

D(IMEX)

D(LPPIMP)

D(LPPEXP)

D(LINF(-1))

-0.673783

0.146250

-0.044063

0.020177

0.042643

 

(0.08148)

(0.11311)

(0.03657)

(0.09316)

(0.06803)

 

[-8.26944]

[ 1.29299]

[-1.20481]

[ 0.21659]

[ 0.62678]

D(LPP(-1))

0.556400

0.116582

-0.056557

0.132894

0.217385

 

(0.18156)

(0.25205)

(0.08150)

(0.20758)

(0.15160)

 

[ 3.06450]

[ 0.46254]

[-0.69397]

[ 0.64020]

[ 1.43390]

D(IMEX(-1))

-1.461713

-0.076578

-0.199980

0.617312

0.663078

 

(0.47499)

(0.65938)

(0.21320)

(0.54306)

(0.39661)

 

[-3.07737]

[-0.11614]

[-0.93797]

[ 1.13673]

[ 1.67186]

D(LPPIMP(-1))

0.343766

-0.051400

-0.028818

-0.558920

-0.334210

 

(0.27220)

(0.37787)

(0.12218)

(0.31121)

(0.22729)

 

[ 1.26291]

[-0.13603]

[-0.23586]

[-1.79595]

[-1.47043]

D(LPPEXP(-1))

-1.260647

-0.139653

0.235840

0.212745

0.040447

 

(0.33727)

(0.46820)

(0.15139)

(0.38560)

(0.28162)

 

[-3.73782]

[-0.29828]

[ 1.55785]

[ 0.55172]

[ 0.14363]

C

-0.093508

0.077769

0.038896

0.007921

-0.068061

 

(0.04723)

(0.06556)

(0.02120)

(0.05399)

(0.03943)

 

[-1.98000]

[ 1.18622]

[ 1.83488]

[ 0.14670]

[-1.72596]

R-squared

0.750562

0.071027

0.201073

0.132070

0.144974

Adj. R-squared

0.707555

-0.089141

0.063327

-0.017573

-0.002445

Sum sq. resids

1.595439

3.074637

0.321448

2.085497

1.112362

S.E. equation

0.234553

0.325610

0.105283

0.268167

0.195850

F-statistic

17.45226

0.443453

1.459735

0.882564

0.983416

Log likelihood

4.380633

-7.100023

32.41681

-0.306882

10.69225

Akaike AIC

0.092535

0.748573

-1.509532

0.360393

-0.268128

Schwarz SC

0.359166

1.015204

-1.242901

0.627024

-0.001497

Mean dependent

-0.006977

0.096363

0.019334

0.012237

-0.044158

S.D. dependent

0.433730

0.312001

0.108783

0.265842

0.195611

Determinant Residual Covariance

2.15E-08

 
 
 

Log Likelihood (d.f. adjusted)

60.66293

 
 
 

Akaike Information Criteria

-1.752167

 
 
 

Schwarz Criteria

-0.419012

 
 
 

Test de non causalité au sens de Granger pour les séries annuelles :

Pairwise Granger Causality Tests

Date: 09/19/07 Time: 22:36

Sample: 1970 2006

Lags: 1

Null Hypothesis:

Obs

F-Statistic

Probability

D(LPP) does not Granger Cause D(LINF)

35

3.65538

0.06488

D(LINF) does not Granger Cause D(LPP)

1.95396

0.17178

D(IMEX) does not Granger Cause D(LINF)

35

5.46758

0.02578

D(LINF) does not Granger Cause D(IMEX)

1.85596

0.18260

D(LPPIMP) does not Granger Cause D(LINF)

35

0.04212

0.83869

D(LINF) does not Granger Cause D(LPPIMP)

0.04134

0.84018

D(LPPEXP) does not Granger Cause D(LINF)

35

0.99245

0.32662

D(LINF) does not Granger Cause D(LPPEXP)

0.41768

0.52270

D(IMEX) does not Granger Cause D(LPP)

35

0.03407

0.85472

D(LPP) does not Granger Cause D(IMEX)

0.02037

0.88739

D(LPPIMP) does not Granger Cause D(LPP)

35

0.21867

0.64322

D(LPP) does not Granger Cause D(LPPIMP)

0.19343

0.66304

D(LPPEXP) does not Granger Cause D(LPP)

35

0.37431

0.54498

D(LPP) does not Granger Cause D(LPPEXP)

0.84575

0.36464

D(LPPIMP) does not Granger Cause D(IMEX)

35

0.60872

0.44100

D(IMEX) does not Granger Cause D(LPPIMP)

0.64501

0.42783

D(LPPEXP) does not Granger Cause D(IMEX)

35

2.66012

0.11270

D(IMEX) does not Granger Cause D(LPPEXP)

0.96721

0.33275

D(LPPEXP) does not Granger Cause D(LPPIMP)

35

0.06192

0.80507

D(LPPIMP) does not Granger Cause D(LPPEXP)

0.09538

0.75945

Fonctions de réponse impulsionnelles pour les séries annuelles :

Décomposition de la variance pour les séries annuelles :

Variance Decomposition of D(LINF):

 
 
 
 
 
 

Period

S.E.

D(LINF)

D(LPP)

D(IMEX)

D(LPPIMP)

D(LPPEXP)

1

0.234553

100.0000

0.000000

0.000000

0.000000

0.000000

2

0.336730

56.85692

4.764127

14.91821

1.328016

22.13273

3

0.366532

52.29157

8.428892

16.13626

2.092500

21.05078

4

0.386544

50.31889

8.893047

17.08671

2.450847

21.25050

5

0.398763

49.05070

9.328837

17.60375

2.698246

21.31846

6

0.406246

48.38135

9.550380

17.87605

2.852615

21.33961

7

0.410975

47.97151

9.675225

18.03845

2.951190

21.36362

8

0.413950

47.72057

9.751919

18.13457

3.014852

21.37809

9

0.415832

47.56506

9.798246

18.19292

3.055809

21.38797

10

0.417024

47.46752

9.826915

18.22883

3.082181

21.39455

Cholesky Ordering: D(LINF) D(LPP) D(IMEX) D(LPPIMP) D(LPPEXP)

 
 
 
 
 
 

Annexe V

Estimation du modèle VAR(5) pour les séries mensuelles :

Vector Autoregression Estimates

Date: 09/25/07 Time: 15:57

Sample(adjusted): 1974:04 2007:02

Included observations: 395 after adjusting

endpoints

Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

 

D(INFM)

D(LPPM)

D(INFM(-1))

-0.737650

0.000599

 

(0.04779)

(0.00427)

 

[-15.4339]

[ 0.14032]

D(INFM(-2))

-0.466546

-0.001034

 

(0.05419)

(0.00484)

 

[-8.60993]

[-0.21364]

D(INFM(-3))

-0.461900

-0.001030

 

(0.05224)

(0.00467)

 

[-8.84215]

[-0.22076]

D(INFM(-4))

-0.268127

0.000261

 

(0.05102)

(0.00456)

 

[-5.25528]

[ 0.05730]

D(INFM(-5))

-0.245578

-0.000310

 

(0.04263)

(0.00381)

 

[-5.76125]

[-0.08145]

D(LPPM(-1))

0.132130

0.515062

 

(0.57198)

(0.05109)

 

[ 0.23101]

[ 10.0818]

D(LPPM(-2))

-0.279399

-0.097007

 

(0.64008)

(0.05717)

 

[-0.43651]

[-1.69680]

D(LPPM(-3))

-0.059258

0.009601

 

(0.62095)

(0.05546)

 

[-0.09543]

[ 0.17311]

D(LPPM(-4))

0.462892

-0.138268

 

(0.61245)

(0.05470)

 

[ 0.75581]

[-2.52764]

D(LPPM(-5))

-0.370285

0.067562

 

(0.53659)

(0.04793)

 

[-0.69007]

[ 1.40968]

C

0.001723

0.002539

 

(0.03364)

(0.00300)

 

[ 0.05122]

[ 0.84525]

R-squared

0.450381

0.241885

Adj. R-squared

0.436068

0.222142

Sum sq. resids

168.9492

1.347830

S.E. equation

0.663304

0.059245

F-statistic

31.46653

12.25193

Log likelihood

-392.7464

561.3963

Akaike AIC

2.044286

-2.786817

Schwarz SC

2.155090

-2.676012

Mean dependent

0.007529

0.003793

S.D. dependent

0.883281

0.067174

Determinant Residual Covariance

0.001534

Log Likelihood (d.f. adjusted)

158.7929

Akaike Information Criteria

-0.692622

Schwarz Criteria

-0.471013

Fonction de réponse impulsionnelle pour les séries mensuelles :

Décomposition de la variance pour les séries mensuelles :

Variance Decomposition of D(INFM):

Period

S.E.

D(INFM)

D(LPPM)

1

0.663304

100.0000

0.000000

2

0.823902

99.99103

0.008968

3

0.825621

99.94229

0.057714

4

0.833784

99.94330

0.056699

5

0.841810

99.82846

0.171536

6

0.846341

99.74636

0.253641

7

0.863025

99.75502

0.244978

8

0.871110

99.75955

0.240452

9

0.872315

99.75997

0.240028

10

0.874499

99.76116

0.238839

11

0.876214

99.75638

0.243622

12

0.877241

99.75378

0.246219

13

0.878720

99.75439

0.245606

14

0.879533

99.75450

0.245495

15

0.879865

99.75459

0.245405

16

0.880244

99.75472

0.245277

17

0.880519

99.75448

0.245516

18

0.880697

99.75441

0.245590

19

0.880872

99.75446

0.245542

20

0.880981

99.75445

0.245547

21

0.881045

99.75446

0.245544

22

0.881104

99.75446

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23

0.881146

99.75445

0.245551

24

0.881174

99.75445

0.245554

25

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99.75445

0.245551

26

0.881214

99.75445

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27

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99.75445

0.245552

28

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99.75445

0.245552

29

0.881240

99.75445

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30

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99.75445

0.245553

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32

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99.75445

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0.881253

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35

0.881254

99.75445

0.245553

36

0.881255

99.75445

0.245553

Cholesky Ordering: D(INFM) D(LPPM)

* 1 Gilles Jacoud (1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories, politiques' p 22.

* 2 Gilles Jacoud (1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories, politiques' p 27.

* 3 Jean-François Goux (1998) : `Inflation, désinflation, déflation' p 12.

* 1 Gilles Jacoud (1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories, politiques' p 22.

4 Jean-François Goux (1998) :'Inflation, Désinflation, Déflation' p 27.

* 5 Jean-François Goux (1998) :'Inflation, Désinflation, Déflation' ,p 28.

* 6 Jean-François Goux(1998) :`Inflation, désinflation, déflation, p 27.

* 7 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte ; p27.

* 8 Gilles Jacoud (1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories, politiques' p24.

* 9 Toutes les formules de cette section se trouvent dans : Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte.

* 10 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte ; p30.

* 11 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte ; p 34.

* 12 Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte; p 33.

* 13 Jean-François Goux (1998) : `Inflation, désinflation, déflation' p 43.

* 14 Yves Grozet: `Inflation ou déflation? Du dilemme aux arbitrages intergénérationnels'; 3ème édition NATHAN.

* 15 David Romer : `Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 430.

* 16 Toutes les formules de cette section se trouvent dans: Jean Houard :'Macroéconomie', traduction de la 4ème édition, De Boeck université.

* 17 Jean Houard: `Macroéconomie'; traduction de la 4ème édition, De Boeck université

* 18 Jean Houard: `Macroéconomie'; traduction de la 4ème édition, De Boeck université

* 19 David Romer : `Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 467.

* 20 David Romer: `Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 467.

* 21 O.A.Akinboade, E.W.Niedermeier et F.K.Siebrits(2001): `South Africain's Inflation Dynamics: Implication for Policy'.

* 22 Aykut Kibritçioglu(2002): `Causes of inflation in Turky: A literature survey with special reference to theories of inflation'.

* 23 Jean François Goux (1998): `Inflation, Désinflation, Déflation' p 111.

* 24 Dans Lilia Trabelsi Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et les implications sur le choix d'un régime de change'.

* 25 N. Gregory Mankiw(2001):' Sticky Information: A Model of Monetary Non neutrality and Structural Slumps'

* 26 Aykut Kibritçioglu(2002): `Causes of inflation in Turkey: A literature survey with special reference to theories of inflation'.

* 27 N. Gregory Mankiw(2001):' Sticky Information: A Model of Monetary Non neutrality and Structural Slumps'

* 28 A.A.Khan, S.K.H.Bukhari et Q.M.Ahmed(2006): `Determinants of recent inflation in Pakistan'.

* 29 Naqvi et al(1994), Hasan et al(1995) et Bokil et Axel Schimmelpfenning(2005) pour la Pakistan ; Callen et Dang Koo Chang(1999) pour l'Inde, Leigh et Rossi(2002) pour la Turquie, Chauvet(2000) pour le Brésil, Sun(2004) pour la Thailand, Simone(2000) pour la Chili et Bailliu et al(2003) pour la Mexique.

* 30 Dans Lilia Trabelsi Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et les implications sur le choix d'un régime de change'.

* 31 Mustapha Ziky(2005): `Contribution des chocs internes et externes aux fluctuations macroéconomiques au Maroc: Une approche structurelle des VAR'.

* 32 Lilia Trabelsi Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et les implications sur le choix d'un régime de change'.

* 33 Les données de cette courbe sont celles de l'OPEP

* 34 Les données de cette courbe sont celles de l'Administration d'Information Energétiques des Etats Unies.

* 35 Les données de cette courbe sont celles de l'INS.

* 36 Agence Nationale de maîtrise d'énergie.

* 37 Les données de cette courbe sont celles de l'Administration de l'Information Energétique.

* 38 Les données de cette courbe sont celles de l'INS.

* 39 Les données de cette courbe sont celles de l'INS.

* 40 Les données de cette courbe sont celles du FMI pour l'inflation et l'OPEP pour le prix du pétrole.

* 41 Les données de cette courbe sont celles de l'OPEP pour le prix du pétrole, du FMI pour le taux de change et l'INS pour le SMIG.

* 42 Selon les calculs de la Banque Centrale Tunisienne (BCT).

* 43 Les données de cette courbe sont celles de l'INS.

* 44 Les calculs sont faites par l'auteur sur la base des données déjà citées.

* 45 Sandrine Lardic et Valérie Mignon : Econométrie des séries temporelles macroéconomiques et financières ; Paris, Economica 2002 p 83.

* 46 Sandrine Lardic et Valérie Mignon : Econométrie des séries temporelles macroéconomiques et financières ; Paris, Economica 2002 p 84-87.






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote