Université de Sfax
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de
Sfax
POUR L'OBTENTION DU DIPMOME DE MASTERE
EN
FINANCE
Thème :
L'IMPACT DE L'AUGMENTATION DU PRIX
DU PETROLE SUR LA HAUSSE DES PRIX :
CAS DE LA TUNISIE
Réalisé par :
Encadré par :
SLAH BAHLOUL Mr.
HEDI DAMI
Année universitaire : 2006/2007
Plan
Introduction générale
1
Partie théorique
Chapitre N°1 ``Esquisse de l'histoire et les
grandes approches de l'inflation'' 5
Introduction :
5
1-Esquisse de l'histoire de l'inflation :
7
1-1- Les grandes inflations du IIIème et du
XVIème siècles :
7
1-2- L'inflation du XIXème siècle et
durant l'entre - deux guerres : 8
1-3- L'inflation de la deuxième moitié du
XXème siècle :
11
2- Les grandes approches de l'inflation :
14
2-1- La théorie de l'inflation monétaire :
14
2-2- La théorie de l'inflation par demande :
17
2-3- La théorie de l'inflation par les
coûts :
19
2-4- L'inflation, phénomène structurel :
21
Conclusion :
24
Chapitre N°2 ``Les principaux
déterminants de l'inflation dans les pays en développement''
25
Introduction :
25
1-Les déterminants d'ordre monétaire.
26
1-1-L'inflation et la monnaie :
26
1-2- L'inflation et les taux d'intérêt :
30
1-3- L'inflation et le seigneuriage :
34
2- Le pétrole : important cause de l'inflation
dans les PED 40
2-1- L'inflation importée et le pétrole :
40
2-2- L'inflation par les coûts et le
pétrole :
42
2-3- L'inflation anticipée et le pétrole :
43
2-4- Les Chocs externes et le pétrole :
46
Conclusion :
50
Partie empirique
Chapitre N°1 ``L'importance du pétrole
dans l'économie tunisienne'' 51
Introduction :
51
1- Situation pétrolière pour la Tunisie :
52
1-1-Evolution du prix du pétrole :
52
1-2- Les facteurs explicatifs de la hausse des prix
pétroliers : 55
1-3- Production et consommation du pétrole :
56
1-4- Importation et exportation du pétrole :
60
2- L'inflation Tunisienne et le pétrole :
64
2-1- Relation inflation-pétrole :
64
2-2- La faiblesse du pouvoir d'achat en question :
66
2-3- Relation inflation-taux de change :
68
2-4- Analyse de la facture pétrolière de la
Tunisie : 70
Conclusion :
73
Chapitre N°2``Analyse économétrique de
l'impact du pétrole sur l'inflation tunisienne''
74
Introduction :
74
1- Données et méthodes utilisées :
76
1-1- Données statistiques :
76
1-2- La méthodologie utilisée :
77
2- Résultats et interprétations :
80
2-1- Test de stationnarité :
80
2-2- Test de cointegration de Johansen :
81
2-3- Estimation du modèle VAR :
83
2-4- Test de causalité de Granger :
84
2-5- Fonction de réponse impulsionnelle et
décomposition de la variance : 86
Conclusion :
90
Conclusion générale:
91
Bibliographie :
94
ANNEXES
Introduction générale
Dans un monde plein de problèmes, de guerres et de
crises ; le pétrole est classé le premier
intérêt de tout le monde. Vu l'importance de l'or noir ou
pétrole, on remarque qu'il y a eu ces dernières années
plusieurs problèmes politiques dont les plus importants sont la guerre
du Golfe et la guerre de l'Iraq.
Tout loin du politique, le pétrole est la plus
importante matière première et la première source
d'énergie mondiale. Il est utilisé dans tous les secteurs
économiques (transport, électricité, industrie,
agriculture...) et non économiques (militaire...). Le marché
pétrolier est caractérisé depuis trois ans par une hausse
continue des prix. Ainsi, malgré la modération prévue de
l'activité mondiale en 2006, les tensions qui pèsent sur
l'ensemble de la filière pétrolière laissent
prévoir une poursuite de la hausse des prix du pétrole.
De point de vue économique, le phénomène
de hausse continue des prix peut engendrer une situation d'inflation. Le taux
d'inflation est un indicateur de premier ordre pour apprécier
l'état d'une économie et pour comprendre mieux les mouvements de
hausse des prix des biens et services. Aujourd'hui, et pour plusieurs pays
développés et la plupart des pays en développements, ce
phénomène continue de préoccuper l'attention aussi bien
les politiciens que les économistes. Les comparaisons spatiales et
temporelles de ce problème font apparaître des différences
au niveau des causes de l'inflation. Ce qui a poussé les
théoriciens à investiguer dans les sources de ce
phénomène dynamique.
Pour mieux analyser l'inflation et déterminer ses
principales causes, il faut revenir à son histoire. L'inflation
apparaît dés les premiers siècles après J.C et a
revêtu diverses caractéristiques et vécu différentes
types de systèmes socio-économiques et politiques. L'inflation
était toujours en relation avec les métaux précieux (or,
argent), les guerres et les crises économiques. Mais, au
XXème siècle et avec l'abandon du système de
l'étalon-or, on parle plutôt de l'inflation causée par la
création massive de la monnaie.
L'inflation, du fait de son coût économique et
social, est considérée comme le désastre de
l'économie contemporaine. Il s'agit d'une situation de
déséquilibre sur les marchés des biens et du travail
régit par la rigidité des prix à la baisse. A propos de
son origine, la plupart des modèles théoriques postulent que
l'inflation provient à moyen-long terme d'une croissance excessive de la
masse monétaire, alors qu'à cours terme la dynamique de
l'inflation est expliqué par la théorie de la boucle
prix-salaires qui privilégie le rôle des tensions sur les
marchés et sur la répartition des revenus.
Pour cette raison, on entend parler de l'engrenage ou de la
relation `prix du pétrole-inflation'. Les prix élevés du
pétrole affectent l'économie à travers une multitude de
canaux de transmission. Premièrement, au niveau international, le
transfert des revenus se fait des pays importateurs vers les pays exportateurs
du pétrole. Deuxièmement, dans les pays en développement,
l'augmentation du prix du pétrole entraîne une augmentation des
prix des biens et services car la plupart des pays en développement
utilisent encore massivement le pétrole dans leurs processus de
production. Donc la flambée des prix du pétrole constitue une
menace sérieuse pour la croissance de l'économie mondiale et ses
répercussions sont conditionnées toutefois par la durée du
choc et le degré d'intensité pétrolière
spécifique à chaque économie.
Réellement, la relation pétrole-inflation a
commencé après la seconde guerre mondiale. Mais, elle est
très remarquable pendant les périodes des chocs
pétroliers. L'observateur de l'évolution de l'inflation mondiale
pendant les chocs pétroliers peut remarquer facilement le taux important
de l'inflation pendant la période des hausses des prix. Les
périodes de contre choc sont caractérisées par la baisse
des prix et donc par un phénomène de déflation.
Vu l'importance du pétrole dans l'économie
mondiale et compte tenu des répercussions que pourrait susciter un
prolongement de la hausse des prix du pétrole, il serait
intéressant d'étudier l'impact de cette hausse des prix sur
l'économie.
Il est toutefois important de préciser, et ce dans un
premier chapitre du cadre conceptuel de notre travail, les causes fondamentales
et communément prises en compte pour expliquer l'inflation à
savoir les fameuses théories de l'inflation. La plupart des premiers
économistes lient souvent l'inflation au phénomène de
gonflement de la masse monétaire et considèrent une analyse
tantôt dichotomique tantôt non entre le monétaire et le
réel. D'autres auteurs attribuent l'explication de l'inflation à
l'excès de la demande globale sur l'offre globale. Le role de la hausse
des salaires, que revendiquent les syndicats salariés chaque fois qu'il
ait hausse des prix pour garder stable leur pouvoir d'achat, ce qui constitue
une boucle salaires- prix primordiale pour la compréhension du
phénomène. L'inflation structurelle qui prend compte du mode de
régulation (concurrentielle au XIX ème siècle
et durant l'entredeux - guerre et monopoliste à la deuxième
moitié du XX ème siècle) et des
changements dans les structures de l'économie.
Le second chapitre de la partie théorique sera
consacré à l'analyse des principaux déterminants de
l'inflation dans les pays en développement ou en transition vers une
économie de marché.
Dans une première section, nous focaliserons notre
attention tout d'abord sur le rôle crucial de la monnaie dans
l'explication du phénomène d'inflation à travers l'analyse
de l'équilibre sur le marché monétaire et un
réexamen de la fameuse théorie quantitative.
En fin, nous examinerons dans une deuxième section le
pétrole comme déterminant de l'inflation dans les PED. Nous
expliquons cette relation à travers la détermination de
l'importance du pétrole dans l'inflation importée puisque les
pays importateurs du pétrole subissent la variation de son prix. De
plus, l'importance du pétrole comme matière première qui
forme les coûts nous pousse d'étudier la relation entre le
pétrole et l'inflation par les coûts. Ensuite, nous
étudions le pétrole comme facteur aidant dans la formation des
anticipations de l'inflation. En dernier lieu, nous examinerons le choc
pétrolier comme choc externe qui affecte l'inflation du pays.
Ainsi, une deuxième partie sera focalisée sur
l'étude empirique de l'impact du pétrole dans l'inflation
tunisienne. L'étude de la situation pétrolière de la
Tunisie et de l'évolution du prix du pétrole démontre son
rôle dans la formation de celui- ci. De plus, la situation de la Tunisie
comme pays importateur et exportateur du pétrole en même temps
nous renvoi à analyser la facture pétrolière de la Tunisie
en décomposant cet effet en effet prix, effet volume et effet change.
Une augmentation du prix du pétrole et à cause de l'absence
d'indexation prix- salaire touche le pouvoir d'achat du consommateur tunisien.
Une rigidité du prix aggrave cette situation.
Dans la section suivante, nous allons suivre la
modélisation VAR pour une tentative de détermination de l'impact
du pétrole sur l'inflation en Tunisie. En effet, un examen attentif de
la relation entre la variation du prix du pétrole et de l'inflation nous
fait ressortir une relation positive entre ces deux variables. Un choc sur le
prix du pétrole engendre une augmentation de l'inflation. Cette
augmentation est moins importante de nos jours à cause des politiques
anti- inflationnistes.
Puisque la Tunisie est un pays en même temps exportateur
et importateur du pétrole, une question importante se pose pendant cette
période caractérisée par les fluctuations du prix du
pétrole. Cette question tourne autours de l'impact du pétrole sur
un facteur important de l'économie : l'inflation.
CHAPITRE N°1
``Esquisse de l'histoire et les grandes approches de
l'inflation''
Introduction :
Le phénomène de hausse des prix est ancien et
universel. L'inflation apparaît dès les premiers siècles
après J.C et a connu diverses caractéristiques et vécu
différents types de systèmes économiques et politiques. Il
faut donc préciser la nature du phénomène
étudié et présenter les explications exposées par
les économistes qui ont étudié ce
phénomène.
Dans ce chapitre, nous vous inviterons à prendre un
recul historique et géographique par rapport à la situation
récente afin de se rendre compte de l'ancienneté de ce
phénomène. Pour cela et dans une première partie de ce
chapitre nous allons esquisser les grands traits historiques de l'inflation
ainsi que les mouvements des prix dans les pays capitalistiques. D'abord, nous
étudierons les inflations du IIIème et du
XVIème siècle. La première était
causée par une pénurie des métaux et avait
entraîné une falsification de l'argent tandis que la seconde
était la conséquence d'une abondance de métaux
précieux venant du Nouveau Monde. Ensuite, nous analyserons l'inflation
du XIXème siècle et la première moitié
du XXème siècle. Nous montrerons pendant cette
période la nature cyclique et dépressive des prix et le
caractère épisodique et limité de l'inflation. En fin,
nous étudierons la période d'après la seconde guerre
mondiale qui est caractérisée par une inflation permanente et
générale durant le capitalisme monopoliste.
Dans la seconde partie de ce chapitre nous étudierons
les différentes approches dominantes qui expliquent et
éclaircissent les causes de l'inflation. L'approche la plus dominante
est celle retenue par J. Bodin (XVIème siècle)1(*) et renforcée par M.
Friedman (XXème siècle)2(*). Elle considère l'excès de la
quantité de la monnaie (ou de métaux précieux) la
principale voir l'unique source de l'inflation. D'autres économistes
comme J.M. Keynes, ont expliqué ce phénomène par
excès de la demande globale sur l'offre globale. L'inflation est
expliquée aussi par la hausse des coûts de production notamment
des coûts salariaux. Enfin, l'inflation est considérée
comme un phénomène structurel dans la mesure ou il y a passage
d'une régulation concurrentielle à une régulation
monopoliste.
1- Esquisse de l'histoire de
l'inflation :
Le phénomène de l'inflation est un
phénomène ancien et universel, très fluctuant et varie
avec le climat économique, politique, social etc.... Ses
caractéristiques résultent de la combinaison des effets de ces
climats, de la période et du lieu où elle se manifeste.
L'inflation, depuis longtemps, était en étroite
liaison avec l'abondance des métaux précieux et les guerres. Le
IIIème et le XVIème siècle ont
été caractérisé par des crises économiques
et politiques gaves causés par les guerres.
Après une période de stabilité, la
première guerre mondiale constituait un choc macro- économique
surtout pour les pays capitalistiques. Cette période était
caractérisée par le gonflement des dépenses à fin
de payer les victimes et les réparations causées par la
guerre.
L'observation du XIXème et de la
première moitié du XXème siècle peut
remarquer que selon les phases par les quelles passent les économie
(phase de dépression ou d'expansion), on peut enregistrer des cas de
déflation ou d'inflation.
1-1- Les grandes inflations du IIIème et du
XVIème siècles :
Si le terme « inflation » est relativement
récent, le phénomène lui-même est ancien. Au
IIIème siècle, l'Empire romain occidental a connu une
grave crise économique et politique. La hausse des prix des produits
alimentaires et des rémunérations était associée
à une dépréciation de la monnaie romaine provoquée
par la raréfaction de l'or et de l'argent, remplacée par une
monnaie en cuivre, étain et plomb.
``En 301, l'empereur Dioclétien, par l'édit du
prix maximum, décida de punir de la peine de mort quiconque augmenterait
abusivement les prix. On ne plaisantait pas avec l'inflation à cette
époque''3(*). La
réforme monétaire réalisée par Constantin (306-337)
en créant de nouvelles espèces d'or et d'argent, établira
ainsi la confiance dans la monnaie impériale.
En XVIème siècle, et en Espagne,
qu'apparaît une hausse des prix qui se propagera ensuite dans toute
l'Europe. L'une des importantes explications de cette inflation est
avancée par l'économiste de l'époque J. Bodin4(*) qui affirme que la raison
principale de cette inflation était l'afflux de métal
précieux en provenance du Nouveau Monde (les colonies américaines
de l'Espagne et du Portugal).
Dans les deux cas, c'est à cause de la faiblesse de
l'appareil productif que ces phénomènes monétaires ont
emmené à ces brutales hausses de prix. Au
IIIème siècle, l'Empire romain était
traversé par une vague d'invasions ruinant les riches provinces de
Gaules et d'Asie. Il reposait sur l'utilisation d'une main d'oeuvre d'esclaves
peu productive et sur le tribut prélevé dans les régions
soumises.
Au XVIème siècle, l'essor du
siècle précédent avait fait place à la stagflation,
et les dépenses guerrières des princes n'étaient pas de
nature à stimuler les forces productives. Au contraire, cette
période fut celle des guerres civiles et religieuses et d'une
aggravation des guerres européennes. Ainsi dans les deux cas,
l'inflation sanctionna l'insuffisance de la production.
1-2- L'inflation du XIXème siècle et durant
l'entre - deux guerres :
Cette période était caractérisée
par des phases de dépression ou d'expansion. Pour cela, et pour montrer
le caractère épisodique et limité de l'inflation, il faut
comprendre la nature cyclique des prix durant cette période.
1-2-1- La nature cyclique des prix et les cycles
Kondratieff 4(*):
L'inflation du XIXème siècle est
intéressante à suivre car elle nous montre ce qui se passait au
sein d'un système capitaliste purement concurrentiel. Cela peut donner
une idée de ce que pourrait être le future dans des circonstances
de concurrence mondiale accrue. La phase de dépression suivait celle
d'expansion et créait presque spontanément les bases de la
reprise économique.
Les hausses de prix favorisent l'essor de la production, qui
provoque une demande accrue de travail et la hausse des salaires. Par contre,
la baisse des prix déprime les profits et la production, ce qui
entraîne une réduction de l'emploi et des salaires.
Durant cette période, les prix évoluent d'une
manière cyclique dans les principaux pays capitalistes qui ont connu une
série de crises économiques.
La répartition de ces crises à des intervalles
réguliers dans le temps est caractérisée par un mouvement
de cycles économiques rythmés. Les mouvements de courte
durée (6 à 10 ans), dits cycles classiques ou cycles Juglar (C.
Juglar 1860), qui se superposent aux cycles Kondratieff et font altérer
crise et croissance. Les cycles Kondratieff sont les mouvements de longues
durée. Ils font altérer des périodes longues (20 à
30 ans) d'expansion et de récession économique. Comme cela
apparaît dans le graphique suivant, chaque intervalle présente
deux phases :
Graphique : les cycles des prix de Kondratieff 5(*)
La phase d'expansion est associée, selon N.D.
Kondratieff ou J. Schumpeter, à l'exploitation d'un nouveau produit
exerçant un effet entraînant sur le reste de l'économie. La
phase de dépression s'explique par l'excès de la capacité
de production relativement à la demande mondiale, en raison de la
croissance trop lente des rémunérations salariales.
Les fluctuations de l'activité économique
déterminent l'aspect cyclique de l'évolution des prix. Cette
dernière est très sensible à l'évolution de la
production, de l'investissement et de la consommation. Si on explique le
caractère cyclique des prix aux conditions d'accumulation du capital, le
caractère dépressif est souvent attribué au progrès
technologique écrasant les prix dans les conditions
générales de récession.
Au dernier quart du XIXème siècle,
le progrès technologique dans la sphère productive permettait une
augmentation significative de la capacité productive du travail.
L'augmentation de la productivité et la
récession constitue, par conséquent, les principaux
déterminants de la tendance dépressive des prix.
1-2-2- le caractère épisodique et
limité de l'inflation :
L'inflation de cette période ne touche que des pays
capitalistes particuliers pour de très brèves périodes
(caractère épisodique) et elle se manifeste presque pendant les
crises et les guerres (caractère limité).
Durant cette époque, l'évolution cyclique et
dépressive des prix, la hausse des prix qui constitue souvent une
réaction contre la tendance à la baisse du taux de profit, ne
devient inflation que lorsqu'elle est accompagnée d'une
dépréciation de la monnaie. Cette dépréciation
n'intervient que lorsque le cours forcé de la monnaie est établi
et le régime de la monnaie convertible suspendu. C'est une explication
de l'inflation pendant le XIXème siècle et la
première moitié du XXème siècle qui ne
se produise qu'à l'occasion des guerres lorsque la monnaie est
émise abusivement pour financer les dépenses énormes des
guerres.
La période de l'entre deux guerres était
caractérisée par une succession d'inflation et de
déflation. La première guerre mondiale amène une
multiplication des prix par deux ou trois et l'inflation se poursuit
après la guerre.
La crise de 1929 est essentiellement américaine mais
elle prend la forme d'une déflation mondiale. Cette baisse des prix de
1929 à 1934 est principalement d'origine monétaire causée
une insuffisance de crédit renforcée par les faillites
bancaires. ``La chute des prix est une conséquence de la
contraction de l'activité économique, suite à celle du
crédit, et non le résultat mécanique de la
décroissance de la masse monétaire''6(*). Mais, à partir de
1935-1936 le développement de l'investissement public assure une reprise
de la production industrielle et une remontée des prix.
Cette succession de hausse et de baisse des prix renforce
l'idée des économistes de considérer les mouvements de
prix comme cycliques.
1-3- L'inflation de la deuxième moitié du
XXème siècle :
La deuxième moitié du XXème
siècle, période de après guerre, est une période de
reconstitution de l'économie. Des transformations structurelles sont
intervenues pour opérer le passage des économies capitalistes
d'un fonctionnement concurrentiel à un fonctionnement monopoliste.
L'inflation prend un caractère permanent (à l'ordre de 3 à
4% par an) et constitue un mécanisme essentiel de fonctionnement des
économies capitalistes. Cette inflation modérée persiste
jusqu'à la fin des années soixante. A partir de cette date
l'inflation commence à augmenter légèrement.
1-3-1- L'établissement d'une nouvelle
régulation :
Le changement d'une régulation concurrentielle à
une régulation monopoliste a affecté principalement les
mécanismes de formation des prix et des salaires.
· Les nouveaux mécanismes de formation des
prix :
La réussite des politiques économiques suivies
après les guerres, qui one visé à soutenir la croissance
économique et à éviter le chômage, a provoqué
au début des années 1970 la montée de l'inflation à
plus de 5% par an.
De plus, les perturbations des années trente ont
disparu définitivement pour laisser la place à un
développement régulier de la production et des revenus. En effet,
et à partir des années 1960, les tensions sur les
capacités de production ne constituent plus le facteur exclusif des
variations des prix. On constate de plus en plus de secteurs où les prix
ne respectent plus la loi de l'offre et de la demande.
Autre facteur qui a beaucoup transformé les
mécanismes de formation des prix est la pratique des prix
administrés dans le monde capitaliste. Ces prix administrés sont
des prix qui sont formés par l'application d'un taux de marge à
l'ensemble des coûts de production afin d'assurer un certain taux de
rentabilité sur l'ensemble des investissements
réalisés.
Donc, la diminution puis la disparition de la
sensibilité des prix aux variations de l'activité
économique et l'application des prix administrés constitue les
deux traits essentiels qui caractérisent les mécanismes
monopolistes de formation des prix.
· Les nouveaux mécanismes régulateurs
des salaires :
Au début des années 1970, le chômage
commence à s'étendre avec une hausse parallèle des
salaires et le prix de la force de travail ne respecte plus la loi de l'offre
et de la demande. Le salaire se détermine essentiellement par une
indexation sur les prix, par une incorporation d'une partie des gains de
productivité et par un développement considérable du
salaire indirect et des allocations du chômage. De plus, la forte
inflation qui a suivi la seconde guerre mondiale et l'apparition de la notion
du salaire minimum rendent l'évolution des salaires étroitement
liée à celle des prix à la consommation.
En effet, des nouveaux mécanismes régulateurs
des salaires vont apparaître pour remplacer les anciens. La croissance de
la productivité et le développement de la concentration
influenceront la dynamique des salaires.
En outre, on remarque que le rôle important dans la
formation des salaires est attribué aux secteurs moteurs qui sont
développés dans les pays capitalistes et ont
entraîné de forts gains de productivité résultant
ainsi de fortes augmentations des salaires qui vont se diffuser dans l'ensemble
de l'économie. Ces secteurs moteurs sont caractérisés par
une grande ouverture sur le marché mondial, une productivité
importante et une forte concentration.
· Les nouvelles conditions
monétaires :
Certainement, les composantes monétaires, qui sont
affectées après la seconde guerre mondiale par les changements
structurels, ont un impact important sur la dynamique de l'inflation. Ces
changements visent essentiellement les mécanismes de la création
monétaire. Le système de l'étalon-or trouve fin avec les
nécessités de réparation de guerre et la création
monétaire devient illimitée ce qui a entraîné la
suspension du régime de la monnaie convertible (la quantité de la
monnaie crée dépasse les réserves en or).
En réalité, l'Etat et dans le but de
reconstruire l'appareil productif détruit par les guerres et de relancer
la production, intervient dans le domaine monétaire d'une manière
de plus en plus intense. Après la reconstitution de l'économie,
l'Etat intervient dans le but de protéger l'économie contre la
concurrence internationale. Le contrôle de la création
monétaire exige la nationalisation des banques centrales dans les
principaux pays capitalistes. La Banque Centrale devient le monopole de
l'émission des billets et assure la stabilité de la monnaie
nationale. De plus, la Banque Centrale, entant que préteur de dernier
ressort, gère le système bancaire et contrôle la
distribution de crédit conformément aux objectifs fixés.
Elle gère aussi le marché de change et règlemente la
profession bancaire.
A coté de monopole de la Banque Centrale qui assure une
création monétaire endogène aux besoins de
l'économie, les législations successives dans les pays
capitalistes ont fait que les principales caractéristiques de la
concurrence bancaire disparaissent graduellement.
2- Les grandes théories de l'inflation :
Les premiers économistes ont fait recours à
l'approche monétaire pour expliquer les causes de la hausse des prix. Au
XIXème siècle Jean Bodin attribua à l'afflux
d'or et d'argent en provenance du Nouveau Monde (l'Amérique) la
« cherté de toutes choses ». Aux
XVIIème siècle et XVIIIème
siècle, william Petty, John Locke, David Hume, puis David Ricardo au
début du XIXème siècle systématisera
l'explication des variations du niveau des prix nominaux par celle de la masse
monétaire. La théorie quantitative de la monnaie reste toujours
le pilier principal des théories de l'inflation même si les
formulations de cette théorie changent. Malgré l'importance de la
théorie quantitative de la monnaie, cela n'évite pas l'existence
d'autres théories restant partielles.
2-1- La théorie de l'inflation
monétaire :
La théorie quantitativiste de Jean Bodin7(*) (1568) et ses prolongations
passant par la formulation de Fisher (Irving Fisher, 1911)8(*) et la version de Cambridge pour
atteindre l'école monétariste de Milton Friedman au
XXème siècle, expliquent l'inflation par
l'excès de la création monétaire comparée à
la production.
2-1-1- L'analyse classique et néoclassique de la
théorie quantitative de la monnaie :
La formulation la plus courante et la plus ancienne de cette
théorie est attribuée à J. Bodin (1568). Cette
théorie est celle de l'équation générale des
transactions :
M.V = P.T 9(*)
Cette équation représente
l'égalité comptable entre la quantité totale de la monnaie
en circulation ` M.V ' et la valeur globale des transactions
réalisées ` P.T '. Avec M : la masse monétaire,
V : la vitesse de circulation de la monnaie, P : moyenne
pondérée des prix et T : le volume des transactions. Compte
tenu des hypothèses des quantitativistes, T et V sont des
paramètres.
Irving Fisher (1911), en distinguant les espèces en
circulation des dépôts, représente une nouvelle
formulation :
M.V + M'.V' = P.T
Cette équation intègre la monnaie scripturale
dans la vieille équation des échanges. Avec M' : la masse de
monnaie scripturale (dépôts), M : la masse de monnaie
fiduciaire (espèces en circulation), et V et V' : les vitesses de
circulation de ces deux stocks monétaires.
Cette approche repose sur deux postulats étroitement
liés. Le premier est l'analyse dichotomique qui décompose
l'économie en deux mondes distincts (réelle-monétaire). Le
second est celui de l'illusion monétaire (la monnaie n'est pas
demandée pour elle-même). Une nouvelle version de la relation
quantitativiste, dite « équation de Cambridge», et
liée aux travaux d'Alfred Marshall10(*) (1922) et de J.M. Keynes (1923) envisage la
création monétaire entant que demande de monnaie selon
l'équation suivante :
M = K.P.Y
Cette demande de monnaie selon de monnaie dépend du
revenu national réel (Y), du niveau général des prix (P)
et d'un coefficient) représentant, selon les auteurs, soit le rapport
entre la masse monétaire et le revenu, soit une variable de
comportements des agents.
2-1-2- Milton Friedman et monétaristes :
Milton Friedman a proposé un modèle plus
complexe que celui des premiers quantitativistes pour rétablir
l'importance de la monnaie dans l'explication des phénomènes
économiques. Il a présenté la demande de monnaie à
l'aide de la fonction :
Md/P = F(y, w, RM, RB, RE, Gp, u)
Ou Md représente la demande de monnaie, P le
niveau général des prix, y le revenu permanent (le revenu
anticipé), w le rapport du revenu du capital non humain au revenu du
capital humain, RM, RB, RE les taux de rendement nominaux anticipés de
la monnaie, des obligations et des actions, Gp le taux d'inflation
anticipé, et u une variable représentant tous les autres facteurs
pouvant rendre compte des demandes industrielles de monnaie.
Selon M. Friedman, pour contenir l'inflation, il faut
maintenir l'expansion monétaire à un taux constant et
modéré. Ce rythme de croissance monétaire devrait
être le même que celui de la croissance de la production
réelle de l'économie. Pour les monétaristes
classiques l'inflation a une origine monétaire due à une
émission supplémentaire de monnaie et une origine fiscale, due au
décalage entre les dépenses publiques et les recettes publiques
le déficit budgétaire.
* L'origine monétaire :
M. Friedman affirme que « l'inflation est toujours
et partout un phénomène monétaire », dont la
responsabilité repose sur la politique de l'Etat. Cette inflation peut
être évitée par le contrôle du stock
monétaire. Le monétarisme classique considère toujours
l'offre de monnaie comme une variable exogène. Ainsi, M. Friedman
soutient que les autorités monétaires doivent anticiper et
annoncer le taux de croissance d'un agrégat monétaire pour une
période durable.
Cependant, les monétaristes contemporains
intègrent d'autres agents dans la détermination de l'offre de
monnaie. La réflexion sur le rôle des anticipations,
déjà introduit par M. Friedman à propos du comportement
des détenteurs de monnaie, a conduit à la formalisation d'une
série de modèles monétaristes développés par
les économistes des anticipations rationnelles. Ces économistes
(R.J. Barro, R.E. Lucas, T.J. Sargent...)11(*) incorporent l'analyse des anticipations rationnelles
dans la détermination de la demande de monnaie. Pour cette
théorie, la création monétaire est un moyen dont peuvent
disposer l'Etat à fin d'agir sur l'économie. Une création
monétaire supérieure à la croissance de la production ne
saurait donc qu'être inflationniste.
* L'origine fiscale :
Pour les monétaristes classiques et certains
néo-libéraux (A. Laffer, R.E. Lucas, T.J. Sargent, J.
Sachs...)12(*) l'inflation
a une origine fiscale si les dépenses de l'Etat dépassent ces
recettes. Pour eux l'inflation est toujours due à une dépense
excessive au niveau national puisque l'Etat dépense plus que les
recettes procurées par l'impôt. Soumis à de permanentes
pressions des différentes agents. L'Etat doit dépenser davantage
sans pour autant augmenter la pression fiscale à fin de soutenir
l'activité économique. Le recours à une réduction
du déficit budgétaire peut ainsi restreindre l'origine fiscale de
l'inflation.
Ainsi, M. Friedman conclut, `le gouvernement doit donc partout
être rendu responsable de l'inflation '.
2-2- La théorie de l'inflation par la
demande :
On parle de l'inflation par la demande lorsque globalement la
demande de produits excède durablement l'offre sur les marchés.
Le lien monnaie- excès de demande devient particulièrement
étroit chez ceux qui accepte la vielle « loi de
Say » qui stipule que toute offre des produits crée leur
propre demande : la demande globale est constituée par l'ensemble
des revenus distribués à l'occasion de la production
c'est-à-dire qu'elle est rigoureusement égale à l'offre
globale, en l'absence de thésaurisation. L'accroissance
incontrôlé des moyens de paiement peut générer
l'excès de demande.
2-2-1- La monnaie et l'excès de demande :
On s'éloigne de la stricte pensée
monétariste l'on considère que l'augmentation de la demande peut
provenir d'une augmentation autonome de la vitesse de circulation de monnaie,
d'une entrée de devises étrangères ou de rapatriement de
profits et des dividendes, ou encore de désépargne. Cette
augmentation de la propension à consommer peut s'expliquer par
l'apparition de nouveaux produits, d'une modification du système des
prix relatifs, d'un changement dans les anticipations de prix, de revenus ou de
rémunération de l'épargne...
Relativement aux arguments des monétaires,
l'explication de l'inflation par la demande consiste à dire que la
création monétaire ne sera inflationniste que dans la mesure
où l'appareil de production ne peut pas répondre à
l'accroissement de la demande. L'ajustement offre-demande s'effectue alors par
les prix à défaut de se faire par les quantités. La hausse
des prix n'apparaîtra que dans le cas de plein emploi des
capacités productives (homme, outillage et matières
premières), d'insuffisance des stocks ou lorsque l'importation ne peut
pallier l'insuffisance de l'offre intérieure. Cette hausse ne se
transformera en processus inflationniste que si l'excès de la demande se
produit et qu'aucun élément (augmentation de la capacité
physique de production, gain de productivité, découverte de
nouvelles matières premières, embauche de nouveaux
travailleurs...) ne vient permettre d'accroître l'offre globale, dans des
propositions suffisantes.
* Keynes et l'écart inflationniste :
L'origine du concept d'excès de demande est le plus
souvent attribuée à John Maynard Keynes. Celui-ci
réfléchit durant la seconde guerre mondiale sur les conditions de
financement d'une économie de guerre et sur les conséquences d'un
accroissement des dépenses visant à accroître la production
d'armement. Cette situation engendre un écart inflationniste conduisant
à une hausse des prix égale au rapport de cet écart
à la production nationale réelle de biens et services civils.
Pour Keynes, la seule façon de rétablir l'équilibre entre
l'offre et la demande sera un ajustement par les prix. De plus, la
création de revenus supplémentaires permise pour la hausse de
prix engendre une dynamique inflationniste surtout si l'Etat décide de
poursuivre sa politique d'armement. Mais, cette analyse reste assez proche de
la pensée monétariste, même si elle présente
l'originalité d'envisager une situation de rationnement forcé de
l'offre de biens de consommation.
Selon Keynes, l'inflation peut être amortie par des
mesures autoritaires lorsque l'Etat impose un versement différé
des salaires on augmente les impôts d'un montant approprié, ou par
des mesures non autoritaires si la hausse des prix se traduira par une
augmentation des rentrées fiscales (si les tranches d'imposition restent
inchangées) et aussi des profits des chefs d'entreprise dont la
propension à épargner et plus élevée que celle des
travailleurs.
* Les limites de l'analyse Keynésienne :
Cette analyse, pour certains auteurs, est plus une recette de
politique économique qu'une véritable théorie de
l'inflation car celle-ci n'apparaît que comme un simple avatar d'une
politique de déficit budgétaire mal contrôlée, les
mécanismes et les effets de l'inflation n'étant pas
étudiés. D'autres auteurs ont contesté le fait que
l'inflation ne puisse se concevoir qu'au seul de plein emploi.
L'évolution de l'inflation et du chômage dans un même sens
depuis les années 1970 ne respecte pas ce raisonnement. On lui a surtout
reproché de n'envisager l'excès de demande que sur le plan
macro- économique et de ne pouvoir ainsi rendre compte des étapes
du processus inflationniste. En effet, si l'inflation provient d'un
excès de demande, celui-ci est le produit de situations
différentes dans les divers secteurs de l'économie.
L'excès de la demande dans certains secteurs ne se traduit pas
nécessairement par la hausse immédiate des prix alors que la
baisse de la demande dans d'autres branches n'entraîne pas
aussitôt la baisse des prix.
2-3- La théorie de l'inflation par les
coûts :
L'explication de l'inflation par les coûts revient
à considérer que la responsabilité de la hausse de prix
incombe à une augmentation de la rémunération des facteurs
de production supérieure à celle de leur productivité.
Cette hausse incite les entreprises à relever les prix de leurs produits
offerts aux ménages ou aux autres entreprises qui rendront à
leurs tours à élever leurs prix ou à revendiquer de
nouvelles hausses de rémunération. Ainsi, se crée et
s'entretient le processus inflationniste, permis par l'accroissement de la
demande engendrée par celui des revenus et facilité par la
création de monnaie et de crédit.
2-3-1- le mécanisme :
Si des hausses de salaire ont lieu, dans une ou plusieurs
branches, elle se répercuteraient sur l'ensemble de l'économie et
mettraient en difficulté les entreprises moins productives qui n'auront
d'autre recours que d'augmenter leurs prix pour survivre. Ces hausses de prix
pourront être négociées par les syndicats patronaux
soucieux d'éviter la disparition d'un trop grand nombre d'entreprise, et
seront d'autant plus praticable sans dommage pour ces entreprises que le climat
est inflationniste et que l'accroissement des revenus alimente la demande
globale. Donc, l'inflation de productivité s'explique par le
désajustement entre les mécanismes macro-économiques de
détermination des revenus et la réalité
micro-économique du fonctionnement des entreprises.
* La politique des revenus :
Pour éviter cette inflation de productivité, fut
élaborée la politique des revenus. Elle réside à
fixer, avec l'accord des organisations syndicales, des normes d'augmentation
des rémunérations salariales et des prix des biens et services,
déterminées par l'accroissement de la productivité
nationale moyenne. Cette politique implique que : si les gains de
productivité dégagés sont plus élevés que la
moyenne, les salaires augmentent moins vite que la productivité de
façon à permettre des baisses de prix. Parallèlement, des
hausses de rémunérations plus élevées que celle de
la productivité devient possible si les progrès de la
productivité sont faibles ou nuls et si la pratique de la hausse de prix
ne génère pas de l'inflation.
L'avantage de cette formule est l'harmonisation des hausses
de salaire en leur donnant une base objective établie en fonction du
dynamisme de l'appareil de production. Mais, elle implique une stricte
discipline difficilement acceptée par les salariés, c'est
l'idée que les plus efficaces doivent partager une partie du fruit de
leurs efforts avec ceux qui le sont moins. Cette idée constitue une
faiblesse de cette formule.
Finalement, on s'aperçoit que la théorie de
l'inflation par les coûts ou appelée encore théorie
d'inflation salariale privilégie le rôle des hausses de salaires
comme son principale variable explicative.
2-3-2- Inflation, coûts salariaux et
chômage :
Le rôle de la hausse des coûts salariaux dans
l'inflation, du fait de leur importance dans le coût total de production,
est indiscutable voir même difficile à préciser. On observe
un synchronisme d'ensemble de l'évolution des coûts salariaux et
des prix à la production dans les grands pays industrialisés. De
plus, la hausse des prix est d'autant plus élevée que celle des
salariés est forte. C'est pourquoi les salariés ne peuvent
être tenus pour les seules responsables de l'inflation.
Avec l'étude de A.W. Phillips13(*) qui montre une relation
inverse entre les variations des salaires nominaux et le taux de chômage
et après les prolongements qui explicitent cette étude pour
devenir une relation inverse entre le taux d'inflation et le taux de
chômage, la courbe de Phillips devient un élément de
confirmation de l'analyse Keynésienne. Selon celle- ci l'inflation
était d'autant plus forte que la tension est grande sur le marché
de travail. Cela nous affirme que la création monétaire et
l'excès de la demande ne seront inflationnistes que si les
capacités de production atteignent le plein emploi. L'inflation
provenant alors de la hausse des coûts de facteurs.
2-4- L'inflation, phénomène structurel.
Les explications de l'inflation par la monnaie, la demande et
les coûts contiennent chacune une part de vérité et elle se
complètent pour fournir une analyse cohérente du processus
inflationniste. Mais, pourquoi pas situer l'inflation dans le contexte de
l'évolution du système économique dans lequel elle
apparaît.
De ce point de vue, la deuxième moitié du
XXème siècle s'oppose au
XIXème siècle où dominait « une
régulation concurrentielle » caractérisée par
des processus d'ajustement reposant sur la flexibilité des revenus et
des prix, et à l'entre deux guerres où commencent à
s'affirmer des traits nouveaux portant sur l'organisation du système
productif, sur celui du monde du travail et sur le mode d'intervention de
l'Etat dans l'économie. Depuis la seconde guerre mondiale, on peut
parler de « régulation monopoliste » qui s'explique
par le fait que la détermination des prix s'effectue de plus en plus par
l'intermédiaire de négociations collectives, et que les
décideurs en matière du prix s'affranchissent des contraintes de
la concurrence.
2-4-1- La « régulation
monopoliste ».
Le terme de régulation monopoliste ne signifie pas la
domination tyrannique de grands monopoles contrôlant totalement le
mécanisme des prix. Ce concept ne s'inscrit pas aussi dans la
problématique de la détermination des prix sur des marchés
monopolistiques ou oligopolistiques où l'on rencontrerait un seul ou
quelques offreurs face à une multitude de demandeurs. Il signifie que le
fonctionnement des économies capitalistes développées
obéit à des règles différentes de celles qui
régissaient ces entreprises avant la seconde guerre mondiale, et
là réside l'explication de l'inflation, rampante, galopante ou
hyperinflation.
L'inflation ne serait pas le fruit d'un mauvais fonctionnement
de l'économie mais elle doit être envisagée comme un
facteur interne inhérent à un nouveau mode de régulation.
Cette régulation monopoliste correspond à une situation
dominée par deux éléments fondamentaux et
étroitement liés :
· La capacité des groupes sociaux à obtenir
le maintien ou l'amélioration de ses revenus réels.
· La croyance que la croissance continue du niveau de vie
est possible et sera assurée par l'Etat.
Finalement, si dans un régime de régulation
concurrentielle les salaires nominaux dépendent de la confrontation
entre l'offre et la demande globale de travail, la régulation
monopoliste se caractérise par le fait que les salaires nominaux
s'établissent par référence aux gains de
productivités réalisés ou anticipés dans les
secteurs les plus performant sans prendre en compte l'éventuel
déséquilibre du marché du travail.
2-4-2- Le rôle de l'Etat.
L'extension de l'intervention de l'Etat dans le
fonctionnement de l'économie a constitué le deuxième
facteur de transformation du modèle de régulation.
En effet, depuis 1945, la législation concernant le
monde du travail reconnu explicitement la nature collective et obligatoire pour
tous les dispositions prises en matière de droit social, de conditions
de licenciement et de normes de rémunération( création de
salaire minimum interprofessionnel, fixation de la durée hebdomadaire du
travail,etc..). Egalement, l'Etat peut favoriser ou imposer des
procédures de négociations entre les syndicats salariés et
patronaux de secteur, à qui ont pour conséquence que les salaires
se fixent à la suite de décisions nationales. L'évolution
des coûts salariaux et des prix est le résultat d'une
négociation mettant en prises le patronat, les syndicats et le
gouvernement.
De plus, l'Etat et les institutions publiques ont un pouvoir
de régulation considérable sur la demande globale à
travers les dépenses publiques, les salaires indirects et la
création des moyens de paiement mis à la disposition de
l'économie. Pour les dépenses publiques,
l'élévation du pourcentage des prélèvements
obligatoires (impôts, cotisations sociales...) est un facteur important
de la stabilisation de la demande globale.
L'importante partie des emplois de l'Etat est
constituée de dépenses incompressibles, c'est pourquoi l'Etat
préfère le recours à l'endettement plutôt que de
réduire une partie de ses activités. Elle soutient
l'activité de telle sorte que les hausses de prix ne se traduisent pas
par une réduction des ventes. L'intervention tutélaire de l'Etat
est donc décisive et explique que l'inflation peut se maintenir
au-delà des fluctuations cycliques de l'activité.
Enfin, la politique monétaire menée par l'Etat a
bouleversé les conditions de financement de l'économie. L'abandon
définitif de la convertibilité de la monnaie en or et en argent a
permis de libérer la création de moyens de paiement. Un nouveau
système monétaire nationale et international a ainsi pu se
constituer. Ce système a pour fonction de créer les moyens de
paiement permettant d'assurer la commercialisation des produits à un
niveau de prix compatible avec la poursuite de la croissance et avec les
objectifs de revenus réels. La maîtrise de la croissance de la
masse monétaire reste un élément de la politique
économique qui tient compte principalement du besoin de crédit
dont les demandes des agents sont l'expression.
En définitive, cette approche n'apporte pas
d'élément fondamentalement nouveau dans l'explication de
l'inflation mais elle l'envisage comme un phénomène lié
à de nouveaux mécanismes de fonctionnement du capitalisme
mondial.
Conclusion :
L'inflation est un phénomène très ancien.
Il apparaît dès les premiers siècles après J.C. et a
revêtu diverses caractéristiques et vécu différents
types de systèmes socio-économiques et politiques. Au sein de ce
mémoire nous avons tout d'abord indiqué les grands traits
historiques de l'inflation ainsi que les caractéristiques des mouvements
des prix dans les pays capitalistes sur longue période. Nous avons
remarqué des différences dans les sources des inflations
lointaines, celle du IIIème et du
XVIème siècles. En effet, alors
que la première s'avère être une pénurie de
métal et entraîne une falsification de l'argent, la
deuxième était au contraire une abondance de métaux
précieux en Europe venant du Nouveau Monde. L'inflation du
XIXème siècle et d'entre guerres avait le
caractère épisodique et limité. Cette période
était caractérisée par la nature cyclique et
dépressive des prix et par une régulation de type concurrentiel.
Enfin, l'étude de la période d'après la seconde guerre
mondiale soulève le caractère permanent et général
de l'inflation au sein d'une régulation de type monopoliste.
Les approches dominantes retenues par économistes pour
éclaircir les causes de l'inflation sont ensuite analysées. Nous
avons distingué l'inflation monétariste qui s'articule autour de
la croissance monétaire. La thèse de l'inflation par la demande
stipule que la hausse des prix n'apparaîtrait qu'en cas de plein emploi
des capacités productives. Selon l'approche de l'inflation par les
coûts, la hausse des coûts de production, notamment les coûts
salariaux, est la principale source d'inflation. L'inflation peut être
aussi un phénomène sociologique qui résulte des rapports
de force entre les groupes sociaux. Cette dernière thèse assume
la responsabilité de la hausse des prix aux salariés qui, chaque
fois que les prix augmentent, ils revendiquent pour une augmentation des
salaires.
CHAPITRE N°2
``Les principaux déterminants de l'inflation
dans les pays en développement''
Introduction :
Puisqu'on a traité les grands faits historiques et les
approches dominantes de l'inflation dans le chapitre précédent,
nous allons voir, dans ce chapitre les principaux facteurs pris comme
responsables du phénomène de la hausse des prix dans les pays en
développement (PED). Nous examinons plus profondément les
principales causes de l'inflation dans ces pays. Les monétaristes
considèrent l'augmentation de la masse monétaire comme la
principale source de l'inflation à long terme. Leur analyse se base
essentiellement sur l'équilibre du marché de la monnaie et sur
une affirmation par la théorie quantitative de la monnaie
déjà étudiée dans le premier chapitre.
Par ailleurs, une liaison étroite entre les taux
d'intérêts et le taux d'inflation et donc la croissance
monétaire, trouve sa justification à travers la proposition de
Fisher. Nous étudierons d'abord ce lien. Ensuite, nous examinerons
comment le recours au seigneuriage constitue un déterminant crucial
d'explication de l'inflation surtout dans les périodes de guerres
où persistent des hyperinflations.
En fin, nous examinerons dans une deuxième section le
pétrole comme déterminant de l'inflation dans les PED. Nous
expliquons cette relation à travers la détermination de
l'importance du pétrole dans l'inflation importée puisque les
pays importateurs du pétrole subissent la variation de son prix. De
plus, l'importance du pétrole comme matière première qui
forme les coûts nous pousse d'étudier la relation entre le
pétrole et l'inflation par les coûts. Ensuite, nous
étudions le pétrole comme facteur aidant dans la formation des
anticipations de l'inflation. En dernier lieu, nous examinerons le choc
pétrolier comme choc externe qui affecte l'inflation du pays.
Les déterminants d'ordre monétaire.
Nous allons montrer le rôle important de la monnaie dans
l'explication de l'inflation à long terme, éclairer le lien entre
le taux d'intérêt et le taux d'inflation et enfin expliquer
comment les déficits budgétaires importants poussent les
gouvernements, monopoles de création de la monnaie, à une
création excessive de monnaie pour les financer.
1-1-L'inflation et la monnaie :
« Dans la perspective monétariste,
l'inflation résulte d'abord d'un gonflement de la masse monétaire
tendanciellement supérieur à celui de la
production »14(*).
a- Inflation et croissance monétaire :
Le diagramme d'offre et de demande globale (graphique1)
constitue un cadre de base pour l'identification des causes éventuelles
de l'inflation. Les augmentations de la demande globale et les
réductions de l'offre globale élèvent le niveau des prix.
En effet, tous les facteurs qui déplacent la courbe d'offre globale vers
la gauche déclenchement l'inflation (augmentations du stock de monnaie).
De même, tous les facteurs qui déplacent la courbe de demande
globale vers la droite sont responsables de l'inflation (réductions de
la de monnaie, augmentations des dépenses publiques...).
Graphique : Courbes d'offre et de demande globales 15(*)
OG
DG
P
Y
On remarque ainsi le nombre important des facteurs de
l'inflation qui influencent l'offre et la demande globale. Et pourtant, quand
il s'agit d'expliquer l'inflation à long terme, on ne retient
généralement qu'un seul de ces
facteurs : « la croissance de l'offre de
monnaie ». En effet, tous les autres facteurs n'ont que des effets
transitoires et ne participent que temporairement à une hausse
généralisée des prix parce que leur marge de variation et
limitée. Par contre, des variations importantes de l'offre de monnaie
s'observent fréquemment, qu'elles soient négatives comme pendant
les périodes de déflation, ou positives comme au cours des
périodes d'hyperinflation.
Pour montrer le rôle essentiel de la monnaie dans
l'inflation, revenons au marché de la monnaie. La confrontation de
l'offre et de la demande de la monnaie produit l'équilibre sur ce
marché. La demande de monnaie est déterminée par son
pouvoir d'achat en termes de biens et services.
A l'équilibre, l'offre d'encaisses réelles est
nécessairement égale à la quantité d'encaisses
demandées :
M/P=L (i, Y) 16(*)
Avec M est le stock de monnaie, P le niveau des prix (M/P :
masse monétaire réelle) ; i le taux d'intérêt
nominal, Y le revenu réel, et L (i, y) la demande d'encaisses
réelles.
La relation entre les différents éléments
de cette équation est claire. De ce fait, il existe un lien positif
entre le revenu réel et la quantité d'encaisses demandées.
En effet, suite à une augmentation du revenue réel, les gens
effectuent plus de transactions ce qui augmente la demande de monnaie. En
revanche, il existe un lien négatif entre le taux d'intérêt
et la demande de monnaie puisque une augmentation du coût
d'opportunité de détention de la monnaie par rapport à la
détention d'actifs porteurs d'intérêt réduit la
quantité de la monnaie demandée.
La flexibilité des taux d'intérêt assure
en permanence l'équilibre sur le marché monétaire. En
effet, chaque fois qu'il existe une demande excédentaire de monnaie, la
flexibilité des taux d'intérêt leur permet de monter
jusqu'à ce que la quantité de monnaie demandée diminue
suffisamment pour être égale à l'offre d'encaisses. C'est
pourquoi qu'on suppose toujours quels taux d'intérêt sont
flexibles. Supposons aussi que les salaires nominaux et les prix s'ajustent
lentement et que leur ajustement prend du temps. Grâce à cet
ajustement lent du prix, une croissance de la masse monétaire nominale
entraîne au départ un accroissement de la masse monétaire
réelle (les prix ne sont pas encore pleinement ajustés).
Dans cette situation, il existe une offre excédentaire
d'encaissés agissant à la baisse du coût
d'opportunité de la monnaie jusqu'au moment ou les gens
augmentent «.. » leur demande pour rétablir
l'équilibre sur le marché de la monnaie. Une telle baisse des
taux d'intérêt encourage la demande globale sur le marché
des biens et services. Progressivement, une demande excédentaire
croissante augmenta les prix des biens et services et les salaires nominaux
commencent à monter suite à l'augmentation de la demande de
travail.
A long terme, la hausse initiale de la masse monétaire
nominale n'a fait varier que le niveau des prix dans la même proportion.
C'est parce que, lorsque l'équilibre est réalisé le revenu
réel, l'emploi, le taux d'intérêt et la masse
monétaire réelle retrouveront leur niveau initial.
Le résultat peut être obtenu grâce à
la théorie quantitative de la monnaie qui affirme que toute variation de
la masse monétaire nominale entraîne, à long terme, une
variation équivalente dans les variables nominales (le niveau des prix)
alors qu'elle préserve les variables réelles. On parle ici de la
neutralité de la monnaie à long terme.
b- La théorie quantitative et la
détermination du niveau des prix :
L'équation quantitative de la monnaie,
déjà étudiée en détail dans le premier
chapitre, s'écrit sous sa formule simple et la plus commune, comme
suit :
M.V = P.Y
Avec M : la quantité de monnaie, V : la
vitesse de circulation de la monnaie, c'est le nombre de fois qu'une
unité monétaire change de propriétaire en une unité
de temps ; P : le niveau général des prix ; et
Y : la production.
L'hypothèse de constance de la vitesse de circulation
de la monnaie fait de la théorie quantitative de la monnaie une
théorie utile de détermination du niveau des prix. Cette
équation est une identité : si une de ses variables change,
une ou plusieurs des autres variables doivent varier pour préserver
l'égalité. La théorie quantitative repose sur trois
piliers essentiels :
· La capacité productive et la fonction de
production d'une économie déterminent le PIB réel, Y;
· La quantité de monnaie détermine le PIB
nominal, PY. Cette conclusion résulte de l'équation quantitative
et de l'hypothèse de vitesse constante ;
· Et, enfin, le déflateur du PIB, P, n'est autre
que le rapport du PIB nominal sur le PIB réel.
En se basant sur ces trois postulats, on peut expliquer ce qui
survient lorsque la Banque Centrale modifie son offre de monnaie. En effet, la
vitesse étant constant, toute variation de la quantité de monnaie
offerte conduit à une variation proportionnelle du PIB nominal. Comme le
PIB réel a été déjà déterminé,
la variation du PIB nominal représente nécessairement une
modification du niveau général des prix, P. en
conséquence, la théorie quantitative implique que le niveau des
prix est proportionnel à l'offre de monnaie.
Jusqu'ici nous n'avons parlé que des niveaux absolus.
Nous devons considérer les taux de variation annuels car le taux
d'inflation est la variation en pourcentage du niveau des prix. Cette
théorie est également une théorie de détermination
du taux d'inflation. Réécrivons l'équation quantitative en
variations en pourcentage :
(Variation de M)+(Variation de V)=(Variation de P)+(Variation
de Y)
La variation de M est contrôlée par la Banque
Centrale, la variation en % de V est nulle puisque nous avons fait
l'hypothèse que la vitesse est constante. La variation de P est le taux
d'inflation. Quant à la variation de Y, elle dépend de la
croissance des facteurs de production et du progrès technologique, que
nous supposons données pour des fins de simplicité qui nous
préoccupent ici. Suite à cette analyse nous pouvons conclure
aisément que la croissance de l'offre de monnaie détermine le
taux d'inflation.
D'un point de vue politico-économique, la
théorie quantitative de la monnaie établit donc que la Banque
Centrale, qui contrôle l'offre de monnaie, contrôle du même
fait, en dernier ressort, le taux d'inflation. Par conséquent, si la
Banque Centrale préserve la stabilité de l'offre de monnaie, le
niveau des prix sera également stable.
1-2- L'inflation et les taux
d'intérêt :
Nous venons d'étudier la croissance de la masse
monétaire comme déterminant de l'inflation. Nous étudions
à présent la relation entre inflation et taux
d'intérêt.
a- Deux taux d'intérêt : le taux
réel et le taux nominal :
Pour comprendre cette notion, prenons un exemple
simple : « votre compte de dépôt
auprès d'une banque est rémunéré, par exemple, au
taux de 8% par an. L'année suivante, vous retirez votre argent et les
intérêts cumulés qu'il a produits. Etes- vous 8% plus riche
qu'il y a un an lorsque vous avez placé votre argent en banque ?
Tout dépend de ce que « plus
riche » signifie. Incontestablement, vous possédez 8%de
dollars en plus qu'il y a un an. Mais, si les prix ont augmenté, la
valeur de chacun de ces dollars a diminué et donc votre pouvoir d'achat
n'a pas augmenté, quant à lui, de 8%. Si le taux d'inflation est
de 5%, la quantité de biens que vous pouvez acheter n'a augmenté
que de 3%. Si le taux d'inflation est de 10%, votre pouvoir d'achat a en fait
baissé de 2% ».
Donc, les économistes appellent taux
d'intérêt nominal le taux que paient les banques et taux
d'intérêt réel l'accroissement des pouvoirs d'achat induit
par la possession d'un compte en banque. Il en découle la relation
suivante :
r = i - ð
Où r = le taux d'intérêt
réel ; i= le taux d'intérêt nominal et ð = le taux
d'inflation
Le taux d'intérêt réel est la
différence entre le taux d'intérêt nominal et le taux
d'inflation.
L'effet de Fisher
En reformulant les termes de l'équation du taux
d'intérêt réel, on peut écrire le taux
d'intérêt nominal en tant que somme du taux d'intérêt
réel et du taux d'inflation :
i = r + ð
C'est l'équation de Fisher (l'économiste Irving
Fisher (1867-1947))17(*).Elle montre que les deux causes de variations
possibles des taux d'intérêt nominal sont la variation du taux
d'intérêt réel et la variation du taux d'inflation.
La distinction entre ces deux éléments au sein
du taux d'intérêt nominal permet d'utiliser l'équation pour
élaborer une théorie du taux d'intérêt nominal.
Selon l'hypothèse de Fisher, le taux d'intérêt réel
s'ajuste en vue d'équilibrer l'épargne et l'investissement. La
théorie quantitative de la monnaie montre que le taux de croissance
monétaire détermine le taux d'inflation. En fait,
l'équation de Fisher nous dit que le taux d'intérêt
réel et le taux d'inflation déterminent conjointement le taux
d'intérêt nominal.
Réunies, la théorie quantitative de la monnaie
et l'équation de Fisher montrent comment la croissance monétaire
affecte le taux d'intérêt nominal. Selon la théorie
quantitative, un accroissement de 1% du taux de croissance monétaire
provoque une hausse de 1% du taux d'inflation. Selon l'équation de
Fisher, cette hausse de 1% du taux d'inflation provoque à son tour un
relèvement de 1% du taux d'intérêt nominal.
b- Deux taux d'intérêt réels :
ex-ante et ex-post :
Lorsque un emprunteur et un prêteur conviennent d'un
taux d'intérêt nominal, ils ignorent comment va évoluer le
taux d'inflation entre le moment de leur transaction et
l'échéance du prêt. On peut distinguer deux concepts du
taux d'intérêt réel : le taux d'intérêt
réel auquel s'attendent l'emprunteur et le prêteur au moment de la
transaction, appelé taux d'intérêt réel ex-ante,
d'une part, et le taux d'intérêt réel qui se vérifie
ultérieurement, appelé taux d'intérêt réel
ex-post.
Les emprunteurs et les prêteurs ne peuvent plus
prévoir exactement le taux d'inflation future ni son
évolution.
Désignons par ð l'inflation future réelle et
par ðe l'inflation future anticipée. Le taux
d'intérêt réel ex ante est alors i- ðe, et
le taux d'intérêt réel ex post i- ð. Les deux taux
d'intérêt réels s'écartent lorsque l'inflation
réelle ð n'est pas la même que l'inflation anticipée
ðe.
Mais, comment cette distinction affecte-t-elle l'effet de
Fisher ? De toute évidence, le taux d'intérêt nominal
ne peut s'ajuster à l'inflation réelle, car cette dernière
n'est pas connue lorsque le premier est fixé. Le taux
d'intérêt nominal ne peut s'ajuster qu'à l'inflation
anticipée. Réécrivons donc, de manière plus
précise, l'effet de Fisher comme suit :
i = r + ðe
C'est l'équilibre sur le marché des biens et
services qui détermine le taux d'intérêt réel
ex-ante r. Quant au taux d'intérêt nominal i, ses variations sont
exactement proportionnelles à celles d'inflation anticipée
ðe.
Nous étudions, dans ce qui suit, l'introduction du taux
d'intérêt nominal dans la fonction de demande de monnaie qui a un
rôle crucial dans la détermination du niveau des prix et donc du
taux d'inflation.
c- Le taux d'intérêt nominal et la demande de
monnaie :
La théorie quantitative de la monnaie est basée
sur une fonction simple de la demande de la monnaie. Cette théorie est
loin d'être complète pour être un point de départ
pour analyser le rôle de la monnaie. Nous allons ajouter un autre
déterminant de la quantité demandée de lé monnaie,
le taux d'intérêt nominal. Si nous sortons les billets de notre
portefeuille, qui ne sont rémunérés par aucun taux
d'intérêt, pour les déposer sur un compte d'épargne
par exemple nous percevrons un taux d'intérêt nominal.
En détenant de la monnaie plutôt que d'autres
types d'actifs, vous renoncez donc au taux d'intérêt
nominal : celui- ci est le coût d'opportunité de la
détention de monnaie.
En effet, les actifs autres que la monnaie, tels les bons
d'Etat, générant un rendement réel égal à r.
Par contre, la détention de monnaie ne génère qu'un
rendement égal à -ðe, puisque la valeur
réelle de la monnaie est érodée par le taux d'inflation.
En détenant de la monnaie, nous renonçons à l'écart
entre ces deux rendements. Le coût de la détention de monnaie est
donc r-(-ðe), dont l'équation de Fisher nous dit qu'il
s'agit du taux d'intérêt nominal i.
Comme la quantité demandée de tout bien est
fonction du prix de ce bien, la quantité demandée de la monnaie
dépend du prix de la détention de monnaie. La demande d'encaisses
monétaires réelles est donc fonction, à la fois du niveau
de revenu et du taux d'intérêt nominal. Ceci nous permet
d'écrire la fonction générale de demande de monnaie comme
suit :
(M/P)d = L(i,Y)
Avec L désigne la demande de monnaie, parce que
celle-ci est l'actif liquide par excellence, celui qui est le plus facile
d'utiliser pour réaliser des transactions. Plus le niveau du revenu Y
est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires
réelles est importante. Et plus le taux d'intérêt nominal i
est élevé, plus la demande d'encaisses monétaires
réelles est faible.
Nous connaissons maintenant les divers relations qui, existent
entre la monnaie, les prix et les taux d'intérêt. Comme nous
savons dans la théorie quantitative de la monnaie, l'offre et la demande
de monnaie déterminent conjointement le niveau d'équilibre des
prix. A son tour, celui-ci influence le taux d'intérêt nominal via
l'effet de Fisher.
Mais, comment l'introduction de cette dernière liaison
affecte-t-elle la théorie du niveau des prix?
Egalisons, tout d'abord, l'offre d'encaisses monétaires
réelles et leur demande :
M/P=L (i, Y)
Exprimons à l'aide de l'équation de Fisher le
taux d'intérêt nominal en tant que somme du taux
d'intérêt réel et de l'inflation anticipée :
M/P = L(r + ðe ,Y)
Cette équation établit que le niveau des
encaisses monétaires réelles dépend du taux d'inflation
anticipée.
La dernière équation va plus loin que la
théorie quantitative de la monnaie quant à la
détermination du niveau des prix. En effet, selon cette théorie,
l'offre contemporaine de la monnaie détermine le niveau contemporain des
prix. Cela n'est vérifié qu'en partie : si le taux
d'intérêt nominal et le volume de production sont maintenus
constants, le niveau des prix varie proportionnellement à l'offre de
monnaie. En réalité, le taux d'intérêt nominal n'est
pas constant : il est fonction de l'inflation anticipée, qui
dépend elle-même de la croissance monétaire. La
présence du taux d'intérêt nominal dans la fonction de
demande de monnaie est à la base d'un moyen supplémentaire pour
l'offre de monnaie d'affecter le niveau des prix.
Selon cette version élargie de l'équation de
demande de monnaie, le niveau des prix est fonction de l'offre contemporaine de
monnaie et également de l'offre monétaire attendue à
l'avenir.
Pour mieux comprendre ceci, supposons que la banque centrale
annonce son intention d'accroître la masse monétaire à
l'avenir, sans la modifier aujourd'hui. Suite à cette annonce, les gens
s'attendent à une croissance monétaire et à un taux
d'inflation accrus. Cette augmentation anticipée du taux d'inflation
suscite, selon l'effet Fisher, un accroissement du taux d'intérêt
nominal. Celui-ci a pour effet immédiat de réduire la demande
d'encaisses monétaires réelles. Comme la quantité de
monnaie reste inchangée, cette demande réduite d'encaisses
monétaires réelles entraîne un relèvement du niveau
des prix. En conséquence, l'anticipation d'une croissance
monétaire future plus rapide demain se traduit par un niveau des prix
plus élevé aujourd'hui. On voit donc que l'impact de la monnaie
sur les prix est relativement complexe.
1-3- L'inflation et le seigneuriage :
L'Etat peut financer ses dépenses (infrastructure de
base, dépenses en recherches et développement,
répartitions des guerres) de trois manières : en se
procurant des recettes par impôt, en empruntant auprès du public
et en émettant du papier monnaie.
Dans ces situations, les dépensent excèdent les
recettes fiscales et, le plus souvent, les investisseurs n'ayant plus confiance
dans la capacité de l'Etat à honorer ses dettes,
n'achètent plus d'obligations publiques dont l'Etat désire vendre
à fin de financer le déficit. L'Etat n'a donc plus d'autre choix
que d recouvrir à la création monétaire.
« On appelle seigneuriage les recettes acquises par
émission d'argent. Ce terme vient de «seigneur», lequel avait,
au Moyen-Âge, le monopole de l'émission de monnaie sur ses terres.
Ce même monopole est aujourd'hui dans les mains de l'Etat, pour lequel il
constitue une source possible de revenus »18(*).
L'usage abusif du pouvoir de création monétaire
par l'Etat accroît l'offre de monnaie, ceci est la cause profonde de la
plupart des périodes d'inflation élevée et d'hyper-
inflation. Quand l'Etat émet de la monnaie nouvelle à son propre
usage, il réduit la valeur de la monnaie ancienne détenue par les
gens. L'inflation est donc un impôt prélevé sur la
détention de monnaie.
On étudiera les interactions entre les besoins de
seigneuriage. La croissance monétaire et l'inflation. Nous analysons
d'abord le lieu entre le taux d'inflation et le seigneuriage. Ensuite nous
étudierons ce qui se passe lorsque les besoins de seigneuriage
deviennent excessifs, donnant naissance à l'hyperinflation.
a- Taux d'inflation et seigneuriage
Supposons, comme dans l'analyse précédente, que
la demande de monnaie en termes réels dépende négativement
du taux d'intérêt nominal et positivement de revenu
réel :
M/P = L (i, y)
= L (ð+ ðe,
y); Li<0, LY>0,
Comme nous nous intéressons aux recettes que la
création monétaire procure à l'Etat, M représente
la monnaie émise par le gouvernement (billets, pièces et
réserves des banques) et L représente la demande de monnaie haute
puissance.
Supposons, pour l'instant que la production et le taux
d'intérêt réel ne sont pas affectés par le taux de
croissance monétaire, et que l'inflation effective et l'inflation
anticipée sont égales. Par ailleurs, si on néglige la
croissance monétaire, la quantité d'encaisse réelle
à l'Etat régulier sera constante. L'inflation est alors
égale au taux de croissance monétaire et la dernière
équation devient :
M/P = L( +
gM, )
Où
représente le taux d'intérêt réel, la
production réelle et gM le taux de croissance de monnaie.
La quantité de dépenses réelles par
unité de temps que l'Etat finance par création monétaire
est égale à l'augmentation du stock nominal de monnaie par
unité de temps, divisée par le niveau des prix. Le seigneuriage
réel est alors :
S = gM.M/P
Le taux de croissance de la monnaie est égal au taux
auquel les encaisses nominales de monnaie perdent leur valeur réelle,
soit le taux d'inflation ð. Le seigneuriage est égal au taux
d'imposition des encaisses réelles, ð, multiplié par la base
d'imposition, M/P. C'est la raison pour laquelle les revenus du seigneuriage
sont fréquemment considérés comme l'impôt de
l'inflation.
Remplaçons M/P par son expression dans la formule de
seigneuriage, nous obtenons :
S = gML( +
gM, )
Cette équation montre qu'une augmentation de
gM accroît le seigneuriage en augmentant le taux d'imposition
des encaisses monétaires réelles, mais le réduit en
déminant la base d'imposition.
Pour mieux comprendre le sens de variation du seigneuriage en
fonction de gM, dérivons S par rapport à
gM :
dS/d gM = L( +
gM,) +
gM L1( +
gM, )
Où L1 est la dérivée de L par
rapport à son premier argument.
Le premier terme de cette équation est positif et le
second est négatif. Le second terme tend vers zéro lorsque
gM tend vers zéro (sauf si L1(+gM, )
tend vers moins l'infini lorsque gM tend vers zéro).
« La courbe de Laffer de l'impôt de l'inflation »
illustrée dans le graphique suivant explique bien le lien entre S et
gM.
Courbe de Laffer de l'impôt de l'inflation 19(*)
S
gM
S*
Comme L(,)
est strictement positif, il s'ensuit que dS/dgM est positif pour
des valeurs suffisamment faibles de gM. Autrement dit, lorsque le
taux d'imposition est faible, le seigneuriage est une fonction croissante du
taux d'imposition. Il est plausible cependant que lorsque gM
augmente, le second terme domine. Il est vraisemblable de supposer que lorsque
le taux d'imposition est exagérément élevé, toute
augmentation supplémentaire réduit les recettes.
On remarque qu'à partir d'un certain seuil de
gM, la courbe de seigneuriage devient décroissante. Selon
Cagan, Sachs et Larrain (1993) ainsi que d'autres chercheurs, le seigneuriage
correspond au maximum de la courbe de Laffer est d'environ 10% du PIB20(*).
b- Seigneuriage et hyperinflation :
Les besoins en seigneuriage pour financer le déficit
public s'accroissent lorsque celui-ci prend une allure croissante dans le
temps, ce qui aggrave la perte de confiance au gouvernement et
détériore la crédibilité.
En effet, supposons qu'à long terme l'Etat cherche
à financer le déficit budgétaire par l'émission
d'emprunts uniquement. Les intérêts sur l'encours à la
dette publique s'accroissent puisque le stock des titres augmente. Ils tendent
à amplifier le déficit budgétaire qui exige alors
l'émission de nouveaux emprunts. Dans la plupart des temps, l'Etat doit
offrir des taux d'intérêts plus élevés pour inciter
les épargnants à détenir l'encours croissant de la dette
publique.
Probablement, les intérêts sur la dette
déjà contractée et l'ampleur croissant du déficit
budgétaire deviennent si importants que l'Etat ne puisse les financer
par la seule émission de nouveaux emprunts. Dans ce cas, l'Etat n'aura
plus d'autre recours que la création monétaire pour financer le
déficit suscitant de ce fait une croissance rapide de la masse
monétaire. C'est ainsi que commencent les hyperinflations.
En réalité, dans les pays frappés
d'hyperinflations, le seigneuriage est souvent la principale source de revenus
de l'Etat, et la nécessite même dans laquelle se trouve celui-ci
d'émettre de la monnaie pour financer ses dépenses constitue la
première cause d'hyperinflations.
En fin, le rôle central du seigneuriage dans les
hyperinflations explique comment celles-ci peuvent s'achever avant même
que la croissance monétaire ne se stabilise. La demande accrue
d'encaisses monétaires réelles alors que hyperinflation est
achevée, est satisfaite par la poursuite d'une croissance rapide du
stock nominal de monnaie plutôt que par la baisse du niveau des prix.
Mais ceci n'explique pas pourquoi le public anticipe une faible inflation alors
que la croissance monétaire est encore élevée. La
réponse réside dans le fait que les hyperinflations
s'achèvent lorsque les réformes monétaires et fiscales ont
éliminé le déficit, ou la faculté de l'Etat de le
financer par seigneuriage, ou les deux. Ce sont des réformes de cette
nature qui signalent au public que l'explosion monétaire n'est que
temporaire.
Le pétrole : important cause de l'inflation
dans les PED
Le prix du pétrole atteint de nouveaux sommets,
au-delà de 60 $ le baril, et ce n'est peut-être pas fini. Cette
hausse qui semble sans limite appelle une question : Est-ce que ces niveaux de
prix perturbent l'économie ? De plus, la demande mondiale de
pétrole croît à un rythme élevé (de 3,4 % en
2004 contre 1,3 % dans les années 1990).
Les prix élevés du pétrole nous pousse
à étudier l'impact de cette importante matière
première dans l'inflation. L'histoire a commencé dans les
années 1970 avec le premier choc pétrolier. Dans cette partie, on
étudiera l'impact du pétrole sur l'inflation à travers la
relation du pétrole avec l'inflation importée (les PED sont en
générale des pays importateurs du pétrole), l'inflation
par les coûts (le pétrole est une matière première
importante dans le processus de production dans les PED), l'inflation
anticipée et les chocs pétroliers.
2-1- L'inflation importée et le pétrole
Dans une économie ouverte, à coté des
causes internes de l'inflation, ils existent des causes externes. Ces causes
externes peuvent entraîner une inflation par la demande (accroissement de
la demande d'exploitation), une inflation monétaire (création de
liquidités internes en réponse à l'afflux de devise) ou
une inflation par les coûts (renchérissement des importations).
Les pays qui connaissent une forte inflation peuvent
l'exporter facilement vers d'autres pays, surtout si ces derniers sont
eux-mêmes dans une situation de haute conjoncture. Notamment, à
cause du volume excessif des liquidités internationales, la
présence d'un environnement inflationniste comporte toujours la menace
d'une relance par les prix importée. Par ailleurs, nous pouvons
remarquer facilement le rôle important que jouent les prix
importés dans les PED.
On peut remarquer également que les matières
premières (surtout le pétrole et ses dérives)
présentent la part la plus importante dans l'importation des pays en
développement. Ceci est à la cause des gaspillages on des
mauvaises utilisations des matières premières et
l'incapacité de développer des produits de substitution
(énergie nucléaire, énergie solaire, matériaux
composites divers...).
Réellement, l'intensité
énergétique et pétrolière dans les PED est
traditionnellement plus forte du fait d'appareils productifs moins performants.
Egalement, et comparativement aux pays développés, la facture
énergétique des pays en développement importateurs du
pétrole est beaucoup plus élevée.
En effet, le prix mondial du pétrole a un impact
direct et indirect sur l'économie en générale et sur
l'inflation principalement. L'effet direct est la réponse
immédiate des prix domestiques (internes) aux prix internationaux
changés. L'effet indirect est la réponse du marché local
des biens et services par l'augmentation du coût local résultant
de l'augmentation des prix du pétrole importé.
Lorsque les prix de pétrole furent multipliés
par quatre à l'automne 1973, la première conséquence fut
une accélération de la hausse des prix du fait d'une inflation
importée. La hausse se répercuta rapidement dans tous les
secteurs qui utilisaient directement le pétrole comme source
d'énergie (transport, sidérurgie, engrais) ou comme
matière première (chimie, matières plastiques...). Par
vagues successives, tous les prix augmentèrent et atteignirent des taux
d'inflation importants.
Plusieurs études, qu'on peut citer quelques unes, ont
montré l'importance de l'inflation importée ou des prix
importés dans la détermination de l'inflation dans plusieurs
pays.
Un modèle énoncé par Sunkel (1958),
Streeten (1962), Olivera (1964), Baumol (1967) et Maynard Rijckeghem (1976)
considèrent que les prix importés sont l'un des principaux
déterminant de l'inflation. De plus, De Wet et al (1987)21(*) ont souligné dans leur
étude l'importance des prix importés dans l'inflation de
l'Afrique du sud. Ils ont remarqué qu'il y a une relation positive entre
le taux d'inflation et les prix importés. L'accroissement de ces
derniers a un impact inflationniste dans l'économie.
Dans le cas de la Turquie, Metin (1995)22(*) dégage dans son
modèle l'importance de l'inflation importée dans la
détermination de l'inflation. De même pour le cas de la Turquie,
Kibritçioglu et Kibritçioglu (1999) montrent qu'une augmentation
dans le prix du pétrole importé cause une augmentation cumulative
et générale des prix pendant 10 mois.
2-2- L'inflation par les coûts et le
pétrole :
Nous parlons d'inflation par les coûts lorsque
l'inflation provient de la hausse des éléments du prix de revient
des biens et services. L'inflation par les coûts se présente quand
la poussée sur les coûts provient directement de
l'étranger : une hausse des prix des matières
premières importées, hausse qui excèderait celle du niveau
général des prix.
En effet, les matières premières interviennent
directement dans le processus de production. Une augmentation des prix des
matières premières aura un effet immédiat sur certains
prix, et finira par affecter l'ensemble des prix en se propageant par les
échanges inter industriels. Donc si la hausse des prix des
matières premières est considérable, son impact sur le
niveau général des prix peut être assez sensible pour
accélérer l'inflation.
De plus, lorsque les matières premières sont
peu substituables, les variations de leurs coûts se répercutent
fortement dans le prix final des produits. Si ces matières
premières interviennent dans la fabrication de nombreux produits,
l'effet est amplifié; il en est de même si les matières
premières entrent dans la fabrication des produits
intermédiaires.
« Le cas du pétrole est
typique »23(*).
Le pétrole entre dans la composition de l'essence, des matières
plastiques et intervient fortement dans le processus de fabrication du ciment.
On comprend l'incidence considérable que peuvent avoir les variations de
son prix. En outre, l'effet d'une hausse des prix pétroliers se
manifeste d'abord par un renchérissement de la facture
énergétique, découlant non seulement de la composante
pétrole mais aussi des autres matières premières dont les
prix suivent ceux du pétrole (gaz notamment).
Il est ordinaire de distinguer un effet inflationniste direct
de possibles effets indirects, dits « de second tour ».
Ainsi, l'effet direct sur les prix à la consommation d'une augmentation
du prix du baril reflète le poids de celui-ci dans le panier de
consommation moyen. Les effets de second tour proviennent des tentatives, par
les entrepreneurs et les salariés, de compenser la perte de revenu
entraînée par l'augmentation des prix du pétrole.
Ainsi, les producteurs peuvent transmettre à leurs
clients la hausse des coûts en relevant les prix de vente, ce afin de
restaurer leurs marges. De leur coté, de façon à maintenir
leur pouvoir d'achat, les salariés peuvent exiger une augmentation
compensatoire des salaires, elle-même susceptible de nourrir une nouvelle
hausse des prix (augmentation du coût de la main d'oeuvre). De tels
enchaînements conduisent à une spirale inflationniste.
Dans les PED, l'augmentation du prix du pétrole
entraîne une augmentation des prix relatifs des autres biens et services,
car la plupart des PED utilise encore massivement le pétrole dans leur
processus de production. Les pays développés par contre, selon
Michael Mussa24(*)
utilisent moins de pétrole dans leur processus de production,
grâce notamment aux produits de substitution.
Les fortes hausses du prix de l'énergie et des
principales consommations intermédiaires engendrent une augmentation
générale des prix. Cette augmentation des prix du pétrole
et dérivés pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des
citoyens. En effet, la situation du consommateur s'aggrave en cas d'absence
d'indexation prix-salaire. De plus, le pouvoir d'achat du consommateur peut
être touché dans le cas de la rigidité des prix à la
baisse.
2-3- L'inflation anticipée et le
pétrole :
Les anticipations de l'inflation future sont un autre
important déterminant de l'inflation. Le message de Keynes insiste sur
les anticipations, les néo-Keynésiens, qu'il inspirera, mettront
l'accent sur le contexte d'incertitude qui entoure ces anticipations. Depuis
que Friedman (1968) et Phelps (1967,1968) ont introduit l'hypothèse du
taux naturelle dans les années 1960, les anticipations ont joué
un rôle central dans la compréhension de la dynamique de
l'inflation. Deux catégories d'anticipations peuvent être
esquissées dans cette considération, à savoir les
anticipations adaptatives et les anticipations rationnelles.
Les études qui testent cette hypothèse ont
été basées sur la supposition des anticipations
adaptatives qui sont pesée au moyen de l'inflation passée.
Cependant, Lucas (1972) et Sargent (1971)25(*) ont critiqué cette approche. Depuis lors, les
économistes ont souvent compté sur la supposition des
anticipations rationnelles. Donc, la macro- économie des années
1970 est dominée par une idée révolutionnaire dite des
anticipations rationnelles développée par Robert E.Lucas, Thomas
J. Sargent, Neil Wallace, Robert J. Bano et Bennet T. Mecallum26(*). Commençant par les
suppositions des monétaristes de l'information imparfaite,
l'école des anticipations rationnelles a soutenue que les agents ne font
pas les mêmes erreurs de prévision contrairement à
l'idée des anticipations adaptatives : les agents
économiques forment leurs anticipations macroéconomiques
rationnellement en se basant sur toutes les inflations passées et les
informations courantes et disponibles et non seulement sur les informations
passées comme dans le cas des anticipations adaptatives.
L'approche monétariste traditionnelle des années
1960 suppose que les erreurs dans les anticipations des prix sont
reliées les unes aux autres. Par contre, ici, ils sont totalement
aléatoires ou indépendants les unes aux autres. Donc,
d'après les anticipations rationnelles, consommateurs et firmes forment
leurs anticipations de l'inflation en se basant sur l'inflation passée
et l'inflation récemment observée et cela peut affecter le niveau
des prix.
Les partisans de la théorie maintiennent que les prix
augmentent parce que les gens attendent qu'ils augmentent et ils attendent
qu'ils augmentent parce qu'ils les ont vu augmenter. De l'autre coté, la
théorie des anticipations rationnelles de l'inflation suppose que les
gens utilisent toute l'information disponible qui inclus les politiques
courantes pour prévoir le future. La notion de base des
défenseurs de cette théorie est que si les responsables
politiques se sont engagés à réduire l'inflation, les
agents rationnels comprendront l'engagement et baisseront rapidement leurs
anticipations de l'inflation.
Avec le temps les économistes se sont rendus compte de
plus en plus que les agents peuvent être trop intelligents pour former
des anticipations adaptatives mais ils ne peuvent pas être assez
intelligent pour former des anticipations rationnelles.
Malheureusement, trouver un refuge sûr entre la
stupidité des anticipations adaptatives et l'hyper intelligence des
anticipations rationnelles n'est pas facile. Friedman (1979), Summers (1986) et
Sargent (1999)27(*) ont
exploré la possibilité que donne l'étude des moindres
carrée pour expliquer comment les anticipations évoluent avec le
temps. Sims (2001) a suggéré la capacité
limitée des agents à déterminer un modèle qui
développe bien l'information.
De plus, les extensions modernes et les interprétations
de la courbe de Phillips (Scheibe. J et D. Vines 2005)28(*) démontrent, par
l'incorporation de l'inflation anticipée comme variable dans
l'équation d'estimation de la courbe de Phillips, qu'il existe une
relation positive entre l'inflation et l'inflation anticipée.
Aussi, des études économiques
récentes29(*)
fournissent des modèles qui estiment l'inflation. Parmi les principaux
déterminants incorporés dans ces modèles on trouve
l'inflation anticipée. Plusieurs études empiriques ont
montré l'importance de l'inflation anticipée dans la
détermination de l'inflation de plusieurs pays. On peut citer comme
exemple le cas des travaux d'Insel (1995) qui montrent, pour la Turquie
l'importance de l'inflation anticipée dans la détermination du
processus inflationniste.
Dans la réalité, à cause de la
méfiance entre les Etats de PED et les agents économiques ceux-
ci font leurs anticipations non plus sur les politiques et les informations
énoncés par leurs Etats mais en se basent sur les informations
énoncées sur le marché. Encore, pour ces agents le
marché mondial reste le plus crédible et la variation des
prix des produits échangés sur l'échelle internationale
donne une bonne information pour eux afin de prévoir la variation des
autres prix internes. Le prix mondial du pétrole est l'un des prix dans
lequel on peut se baser pour prévoir la variation du prix de ce produit
dans le marché interne.
De plus, la grande relation existante entre le pétrole
et beaucoup de matières premières et son impact sur les autres
produits énergétiques et sur les coûts de production en
général lui donne le caractère d'être un facteur
important dans l'inflation anticipée. Ce critère attribué
au pétrole est renforcé dans les PED à cause de son
importance dans le processus de production en général et
principalement sur la production de l'énergie
(électricité) et à cause de son poids dans le panier de
consommation.
2-4-Les Chocs externes et le pétrole :
A travers l'histoire, plusieurs faits et perturbations
mondiales affectent les économies nationales. Les perturbations sont
considérées comme chocs externes qui causent la variation des
variables de l'économie. Ces chocs externes peuvent être
engendré par des facteurs politiques ou autres qui sortent de la
volonté du pays subissant ces chocs.
Parmi les chocs externes qui affectent l'un des principales
variables de l'économie à savoir l'inflation et qui sont
considérés dans plusieurs études faites sur les PED on
peut citer les chocs sur les produits intérieurs bruts étrangers,
les chocs sur les termes de l'échange, les chocs sur le prix du
pétrole... .
Les PED sont les plus exposés à la hausse des
prix du pétrole. Leur plus grande fragilité vient
également du fait que le risque de tensions inflationnistes, dans un
contexte ou la stabilisation des prix et du taux de change n'est pas
achevée, est plus fort.
Les effets théoriques d'un choc pétrolier sont
la dépression de l'activité en affectent les ménages et
les entreprises consommatrices du pétrole ; l'augmentation de
l'inflation (par les effets de second tour) ; et le transfert de
ressources qui s'opère au profit des pays producteurs du
pétrole.
Donc, le renchérissement du pétrole a des effets
directs sur l'inflation. La perte de revenu que constitue un choc
pétrolier pour un pays entraîne à court terme une baisse de
l'activité, de la consommation et de l'investissement. Par ailleurs, la
hausse du prix du pétrole pousse mécaniquement l'inflation
à la hausse à hauteur du poids des produits pétroliers
dans le panier de consommation par des effets dits de « second
tour » (augmentation compensatoire des salaires, répercussion
des hausses des coûts par les entreprises...).
Les capacités d'adaptation des PED sont beaucoup plus
faibles que celles des pays industrialisés. Le développement de
l'usage du pétrole découle en effet de l'absence de réseau
maillé (électricité, gaz, chauffage urbain). Les
possibilités de substitution rapides y sont donc très faibles. Il
faut rappeler que les parts de marché entre énergies dans le
monde sont inversement proportionnelles à leurs coûts
logistiques : en un, le pétrole, en deux, le charbon, en trois,
l'électricité et enfin en quatre, le gaz. Des potentiels de
maîtrise de l'énergie existent (amélioration de la
qualité de la construction neuve, amélioration des
équipements industriels) mais les délais de mise en oeuvre y
seront longs (dépendance d'une offre des équipementiers des pays
industrialisés payable en devises, insuffisance des compétences
locales, faiblesse des capacités d'investissements). Il est donc
probable qu'un choc pétrolier se traduira par une sévère
crise économique dans les PED faiblement pourvus en ressources en
combustibles fossiles.
Les deux premiers chocs pétroliers
Les deux premiers chocs pétroliers sont survenus
à la suite des tensions politiques et militaires on Moyen-orient en
1973_1974, puis en 1979. C'est le début de la guerre du Yom Kippour
entre la Syrie, l'Egypte et l'Israël le 5 octobre 1973 qui est à
l'origine du premier choc pétrolier. L'embargo de l'OPEP envers les pays
occidentaux qui soutiennent Israël se traduit par une réduction de
la production et provoque une multiplication par trois ou même par quatre
du cours en cinq mois.
La révolution islamique en Iran en 1979 puis la guerre
entre l'Iran et l'Irak en septembre 1980 provoquent un deuxième choc
pétrolier en raison de la réduction considérable des
exportations de ces pays. En effet, les pics de prix ne sont pas rares sur le
marché du pétrole, et dans une certaine mesure ils
reflètent une augmentation progressive de l'instabilité
journalière des cours depuis le début des années 1980.
Par la suite, une relative stabilité des prix
pétroliers s'est instaurée entre le contre choc pétrolier
de 1986 et la fin des années 1990. Durant cette période, les
principales perturbations ont été le pic
éphémère enregistré fin 1990, suite à
l'invasion du Koweït par l'Irak, et la chute observée en 1998,
consécutive à une erreur d'anticipation.
Ces deux premiers chocs pétroliers résultaient
d'une rupture de l'offre, c'est pourquoi on dit qu'ils sont des chocs
d'offre.
2004-2005 : nouveau choc
pétrolier ?
Depuis 2004, les prix du pétrole ont jusqu'ici
affiché une hausse nettement plus forte que ne le laissaient supposer
les paramètres fondamentaux de long terme, pour atteindre des niveaux
similaires en terme réels à ceux observés dans les deux
premiers chocs.
Si le choc pétrolier actuel n'est pas comparable
à ceux des années 1970, les économistes ont
néanmoins pu tirer un certain nombre d'enseignements de
l'évolution du prix du pétrole depuis plus de 30 ans. Les effets
récessifs et inflationnistes de la hausse du prix du pétrole sont
reconnus.
La vigueur inattendue de la demande du pétrole a
été un important facteur de la flambée récente des
cours pétroliers. La prévision de l'activité
économique mondiale se heurte à des difficultés notoires
et les erreurs de jugement peuvent parfois avoir une grande incidence sur les
prix du pétrole.
Lors de l'épisode le plus récent, on a
lourdement sous-estimé la demande pétrolière de la Chine
(8 % de la consommation mondiale). Le phénomène a
été accentué par carences du réseau
d'électricité, qui ont conduit à d'importants achats des
générateurs diesel.
Si les deux premiers chocs sont des chocs d'offre, le
troisième choc, si vraiment on peut le considérer comme choc
pétrolier, parait comme choc de demande. Les tensions sur les prix
viennent de la vigueur persistante de la demande, que l'offre peine à
suivre bien qu'elle soit à un niveau historique record.
Les résultats de l'étude intéressante de
Fackler et Roger (1995)30(*) faite sur la Bolivie et le Brésil
démontrent pour le Brésil uniquement que les chocs externes ont
une grande influence sur l'inflation.
D'autres études faites sur le Maroc et la Tunisie
montrent l'importance des chocs externes et spécialement les chocs sur
le prix du pétrole. Mustapha Ziky (2005)31(*) démontre pour le cas du Maroc que la
contribution des chocs externes aux fluctuations du niveau des prix est assez
significative. De plus il cite comme chocs externes affectant l'économie
marocaine : les chocs et les contres chocs pétroliers.
Lilia Trabelsi Masmoudi (2006)32(*) a décomposé les facteurs affectant
l'économie tunisienne et bien sur l'inflation en deux : des
facteurs internes (domestiques) et des facteurs externes. Elle considère
le choc sur le prix du pétrole comme intéressante dans la mesure
ou il affecte sérieusement la Tunisie qui est à la fois
importatrice et exportatrice du pétrole.
Un modèle économétrique présente
par Absey singhe et Wilson (2000) appliquée sur plusieurs pays montre
que Singapour est susceptible à une hausse des prix du pétrole.
Leurs résultats ont montré l'effet positif et direct du prix du
pétrole sur l'inflation.
Un autre modèle développé par Dick
Durevall et Njuguma S.Ndung'u (1998) démontre que plusieurs chocs
externes tel que les chocs pétroliers des années 1970
décrivent l'évolution de l'inflation en Kenya.
Avec cette étude faite sur les différents
déterminants de l'inflation, on peut conclure que l'effet du
pétrole sur cette dernière est assez important, que ce soit
direct (par les chocs pétroliers) ou indirect (les prix d'importation,
les coûts, les anticipations).
Conclusion :
Il semble ainsi que l'ancienneté du
phénomène de l'inflation fait que ces causes étaient
multiples dans son foyer d'origine qui est le monde des pays capitalistes. Par
ailleurs, les déterminants de l'inflation dans les pays en
développement sont multiples et complexes avec la prédominance de
la source monétaire. En effet, même si la monnaie reste pour la
plupart des théories le principal déterminant de l'inflation,
cela n'évite pas l'existence d'autres déterminants prouvés
empiriquement. Avec la variation importante de son prix et son importance dans
l'économie, le pétrole et à travers plusieurs effets peut
être considéré comme l'un des déterminants de
l'inflation.
L'impact du pétrole sur l'inflation peut être
soit direct (à travers la variation des prix) ou indirect (les effets de
second tour). Réellement, le pétrole peut expliquer plusieurs
causes d'inflation. Notamment, à cause du volume excessif des
liquidités internationales, la présence d'un environnement
inflationniste comporte toujours la menace d'une relance par les prix
importée (on parle ici de l'inflation importée). En effet, le
prix du pétrole a un impact direct et indirect sur l'économie en
générale et sur l'inflation principalement. L'effet direct est la
réponse immédiate des prix domestiques aux prix internationaux
chargés. L'effet indirect est la réponse du marché local
des biens et services par l'augmentation du coût local résultant
de l'augmentation des prix du pétrole importé.
CHAPITRE N°1
``L'importance du pétrole dans l'économie
tunisienne''
Introduction :
La multiplicité des approches théoriques
expliquant le phénomène de l'inflation (abordés dans le
premier chapitre) est issue de la complexité de ce fléau.
Toutefois, l'histoire et les expériences montrent que le pétrole
est un bon déterminant de l'inflation dans plusieurs pays du monde et
surtout dans ceux qui sont en développement.
Dans le cas de l'économie tunisienne, ce qui constitue
l'objet de ce chapitre, nous allons essayer, vu la complexité du
phénomène étudié, à éclairer la
relation entre le pétrole et l'inflation en Tunisie le long des quatre
dernières décennies (entre 1970 et 2006).
Pour se faire, nous commencerons tout d'abord par l'analyse de
la situation pétrolière de la Tunisie. Nous étudierons
l'évolution des prix du pétrole (exprimé en dollar) que la
Tunisie n'a aucune possibilité de gérer ou même
d'influencer sa variation. De plus, nous analyserons la production du
pétrole qui est en recule, sa consommation et la part des produits
pétroliers dans l'importation et l'exportation totale.
En se basant sur l'importance du pétrole dans
l'économie tunisienne, nous examinerons ensuite la relation existante
entre l'inflation tunisienne et le prix du pétrole. Pour se faire, nous
commencerons par l'étude de l'effet prix puis l'effet change car les
prix du pétrole sont exprimés en dollar.
Enfin, et à l'aide de l'étude des effets des
pris et change, nous analyserons la facture pétrolière de la
Tunisie pendant les dernières années. Pour se faire, il est
intéressant de constater l'évolution de l'importation en tenant
compte de l'effet volume qui est toujours en hausse puisque la production
décroît et la consommation augmente, de l'effet prix et de l'effet
change.
1- Situation pétrolière pour la
Tunisie :
Le marché pétrolier est
caractérisé depuis deux ans par une hausse continue des prix.
Il s'agit d'une tendance qui semble indiquer la transition
à un nouveau prix d'équilibre, en rupture totale avec les niveaux
de prix observés lors des décennies précédentes.
Outre les considérations liées aux fondamentaux physiques du
marché pétrolier, tels les niveaux des stocks, de la demande ou
encore des capacités résiduelles de production, les tensions sur
les cours du brut font ressortir le poids des facteurs géopolitiques qui
accentuent le comportement spéculatif des intervenants financiers.
Ainsi, malgré la modération prévue de
l'activité mondiale en 2006, les tensions qui pèsent sur
l'ensemble de la filière pétrolière, laissent augurer une
poursuite de la hausse des cours pétroliers, avec des prix nominaux
pouvant se situer en dessus des 60 dollars/baril ($/b).
En effet, un pays comme la Tunisie n'a aucun effet sur
l'évolution du prix du pétrole puisqu'elle n'est pas
considérée ni comme un grand pays producteur (comme les pays de
l'OPEP) ni un grand pays consommateur (comme les Etats Unies ou la Chine).
1-1- Evolution du prix du pétrole :
1-1-1- Aperçu historique :
Les premiers chocs pétroliers sont survenus à la
suite des tensions politiques et militaires au Moyen-Orient en 1973-1974, et
suite aux livraisons d'armes à Tel-Aviv faites par le président
Nixon au beau milieu de la guerre Israélo-arabe, les pays arabes ont
décidé un embargo sélectif sur les expéditions de
pétrole vers les Etats-Unis et quelques pays qui l'ont encouragé.
La demande pétrolière a augmenté contre une baisse de
l'offre, alors le prix de pétrole a quadruplé passant de 3
à 12 dollars le baril : c'est le premier choc pétrolier.
.
Entre 1979 et 1980, à la suite de la révolution
islamique en Iran, elle a été attaquée par l'Iraq et cette
guerre a entraîné une division religieuse. Toutefois, le
bombardement réciproque des terminaux par l'aviation des deux pays, a
influencé négativement le marché d'exportation de
pétrole et ont multiplié à nouveau les prix par
trois : c'est le deuxième choc pétrolier.
Par la suite, une relative stabilité des prix
pétroliers s'est instaurée entre le contre choc pétrolier
de 1986 et la fin des années 1990. Durant cette période, les
principales perturbations ont été le pic
éphémère enregistré fin 1990, suite à
l'invasion du Koweït par l'Irak (guerre du Golf), et la chute drastique
observée en 1998 (crise asiatique) consécutive à une
erreur d'anticipation.
Graphique: prix du baril du pétrole en dollar 33(*)
Entre 1999 et 2000, les cours du pétrole se sont
inscrits en hausse, tirés par la forte croissance mondiale et la mise en
oeuvre par l'OPEP d'un accord de coopération avec les autres producteurs
non membres du cartel visant à stabiliser les prix dans une fourchette
de 22 -28 dollars le baril. L'application de cet accord a été
toujours bloquée par les événements géopolitiques
tel que l'instabilité au Moyen-Orient, la grève au
Vénézuella, les conflits au Nigeria, les attentats du 11
Septembre 2001, rendant ainsi précaire les efforts de stabilisation du
marché pétrolier.
Sur la période 2001-2003, les cours du brut sont
demeurés conformes à la fourchette de référence
établie par l'OPEP (23,12 $/b en 2001, 24.36 $/b en 2002, 28,1 $/b en
2003). Dans ce contexte de modération des cours pétroliers, les
producteurs n'ont pas été contraints d'effectuer les
investissements nécessaires pour améliorer l'offre (forage,
raffinage, transport).
1-1-2- Evolution récente des prix du
pétrole :
Les prix du pétrole ont emprunté une trajectoire
haussière à partir du second semestre 2003, en lien avec la
reprise économique mondiale qui a suscité une forte demande de
pétrole. Selon l'Agence Internationale de l'Energie, la croissance de la
demande globale de pétrole brut s'est établie à 3,8% en
2004 après 1,9% en 2003, 0,5% en 2002 et une moyenne annuelle de 1,5%
depuis 1985.
La forte volatilité des cours pétroliers a remis
en cause les prévisions initiales établies par les diverses
institutions internationales. Le cours du `Brent' s'est établi en
moyenne à 36,05 dollars/baril en progression de 28.3 % par rapport
à 2003, et a pour la première fois évolué largement
à l'extérieur de la bande des prix cibles de l'OPEP.
L'envolée des prix pétroliers s'est
accentuée en 2005, malgré l'accalmie enregistrée à
la fin de 2004 qui avait alimenté l'espoir d'un retour à des prix
normaux. Ainsi, le prix du `Brent' a atteint 53 dollars/baril en moyenne
annuelle à la mi-décembre, en hausse de 40 % par rapport à
2004. Il a même franchi de nouveaux records en juillet (près de 68
dollars/baril), en raison des inquiétudes des marchés concernant
le risque de fortes perturbations d'offre et de l'activité de raffinage,
en lien avec les effets dévastateurs des ouragans dans le Golfe du
Mexique (Katrina, Rita). Il a fallu recourir au mécanisme d'entraide au
profit de l'approvisionnement pétrolier des zones sinistrées,
dans le cadre de l'Agence Internationale de l'Energie, pour contenir la
flambée des cours et éviter le risque d'une crise
pétrolière mondiale.
Graphique: prix mensuel du baril du pétrole en dollar
34(*)
Depuis janvier 2005, la balance des risques penche toujours du
côté d'une poursuite de la hausse des cours pétroliers. De
fait, et même si les prix à terme constituent une
prédiction imparfaite des évolutions effectives observées
ex-post, cette situation se trouve d'ailleurs confortée par
l'évolution des prix « forward » sur les marchés
à terme qui anticipent un cours du baril aux alentours de 65 dollars en
moyenne pour les échéances courtes.
La demande pétrolière mondiale continuerait
d'afficher un rythme de croissance soutenu. Elle devrait croître, selon
l'Agence Internationale de l'Energie, de 1,2 mb/j pour atteindre 83,4 mb/j en
2005, avant de progresser de 1,8 mb/j en 2006. Du côté de l'offre,
le poids des aléas géopolitiques demeure entier. En effet, dans
un contexte de saturation des capacités de production
résiduelles, l'équilibre du marché pétrolier
pourrait être mis à mal dans le cas d'une interruption brutale de
l'offre pétrolière. Les incertitudes géopolitiques qui
entourent l'Irak, l'Iran et le Nigeria continueraient d'alimenter
l'accroissement de la prime de risque adossée aux prix de
pétrole.
1-2- Les facteurs explicatifs de la hausse des prix
pétroliers :
La hausse prolongée des cours est concomitante à
plusieurs facteurs qui tiennent aussi bien aux fondamentaux du marché
pétrolier qu'au poids des incertitudes géopolitiques. La
conjonction de ces facteurs a rendu difficile la résolution de
l'équation pétrolière et semble mettre à l'ordre du
jour la nécessité de résorber les déficiences du
marché pétrolier en vue de faire face aux défis
énergétiques qui planent sur l'économie mondiale.
1-2-1- Situation de l'offre et de la demande :
S'agissant des fondamentaux du marché pétrolier,
force est de constater le caractère de plus en plus tendu entre l'offre
et la demande mondiale de pétrole. Cette dernière,
alimentée par la reprise américaine et le fort dynamisme de
l'activité en Chine, s'est fortement accrue. A elle seule, la Chine a
contribué pour environ 30% à cette progression, devant les
Etats-Unis (+24%). Ces derniers restent de loin les principaux consommateurs de
pétrole, avec 25% du total mondial.
La reconstitution des stocks dans les pays
industrialisés a également contribué à entretenir
une forte demande pour les produits pétroliers. Les stocks de
pétrole ont régulièrement progressé au cours des
trois dernières années, repassant au dessus de leur moyenne de
long terme. Ils ont enregistré une hausse d'environ 9% entre janvier
2003 et septembre 2005, suite notamment à la progression des stocks
américains d'environ 13%.
En revanche, les capacités d'offre sont
demeurées limitées et ne semblent pas être en mesure de
répondre au supplément de la demande généré
par la reprise économique mondiale, ni de faire face à tout
risque d'interruption des approvisionnements. D'où, l'apparition de
goulets d'étranglement sur l'ensemble de la chaîne
pétrolière, amplifiés de surcroît par le faible
niveau des investissements pétroliers réalisés au cours
des dernières décennies.
1-2-2- Poids des facteurs exogènes :
Les tensions qui pèsent sur le marché
pétrolier n'expliquent pas toute la hausse des prix. La recrudescence
des incertitudes géopolitiques et les risques baissiers suscités
par les aléas climatiques ont alimenté les craintes des
marchés quant à la poursuite des approvisionnements
pétroliers.
Il s'agit notamment des incertitudes géopolitiques au
Moyen-Orient qui détient 60% des réserves mondiales
prouvées de pétrole (instabilité en Irak, crise du dossier
nucléaire iranien), des tensions sociales et ethniques au Nigeria, des
grèves au Venezuela et en Norvège, ainsi que du rebondissement de
l'affaire Youkos qui a mis en évidence la volonté de l'Etat russe
à reprendre le contrôle des secteurs pétrolier et
gazier.
Non moins importants, les facteurs liés aux
aléas climatiques (vagues de froid et/ou ouragans) ont également
exacerbé les tensions sur les prix de pétrole. Le passage des
ouragans Katrina et Rita ont, en l'occurrence, perturbé la production
pétrolière dans le Golfe du Mexique et pourront restreindre
durablement de plus de 5% les capacités de raffinage
américaines.
En conséquence, l'ensemble de ces facteurs
d'incertitude a alimenté les opérations de spéculation.
C'est ce dont témoigne le fort accroissement des transactions purement
financières sur les marchés à terme, qui
représentent environ huit fois les échanges physiques de
pétrole brut. Il n'incite pas non plus les opérateurs à
détenir des stocks et ne favorise guère des investissements
additionnels, ce qui renforce encore la volatilité des cours.
1-3- Production et consommation du
pétrole :
Avec au marché soumis à des tractations de tous
bords : financières, boursières, géopolitiques et
stratégiques...le déficit énergétique du pays se
fait ainsi de plus en plus sentir au fur et à mesure de la hausse des
prix des produits pétrolières. Les prix du baril ont atteint la
barre de 65 dollars. Ils sont sur une courbe ascendante depuis octobre 2002. En
trois ans, ils ont tout simplement triplé... ni les nouvelles
découvertes pétrolières mondiales, ni la production n'ont
connu la même envolée. En effet selon les prévisions, les
besoins énergétiques devraient augmenter à un rythme
soutenu. Ceci pourra s'expliquer en partie par l'amélioration du niveau
de vie du citoyen, alors que la production nationale est continuellement
orientée à la baisse. Pour la Tunisie, les principaux gisements
sont El Borma et Ashtart avec 46% de la production, les 54% restantes sont
réparties entre 31 gisements.
1-3-1- Production du pétrole :
L'une des caractéristiques de la Tunisie qu'elle est
à la fois importatrice et exportatrice des produits pétroliers.
La Tunisie est un pays producteur du pétrole, même si les
quantités produites sont faibles. Ainsi, une telle production est
expliquée par la taille du pays et des caractéristiques
géologiques.
En raison de la flambée des prix de pétrole qui
incite à l'exploration et l'exploitation, des gisements jugés
marginaux auparavant ont été développés et de
nouvelles découvertes pétrolières, quoique modestes, ont
été obtenues. Entre 2000 et 2005, une dizaine de nouvelles
découvertes ont été enregistrées dont la plupart
sont entrées en production. Les efforts accomplis en matière de
prospection pétrolière ont permis de réaliser en 2005 un
record d'attribution de nouveaux permis. En effet, l'année 2005 a vu
l'octroi de quatorze nouveaux permis contre y permis en moyenne par an pour les
années précédentes.
Le graphique suivant montre l'évolution de la
production tunisienne du pétrole brute exprimée en mille tonnes
pour une période de 37 ans (1970-2006). L'analyse de ce graphique nous
permet de distinguer cinq phases de variation.
Graphique: production du pétrole en 1000 tonnes
35(*)
Durant la période s'étalant entre 1970 et 1976,
la production du pétrole brute restait constante à l'entourage de
4000 (mille tonnes) avec une variation annuelle de #177; 3%. Pour cette
période, le pays était en période de construction
(période d'après l'indépendance) et l'investissement dans
ce domaine était faible.
La seconde période allant de 1977 à1980 et
après la chute de 1976, la production augmente jusqu'à atteindre
6000 (mille tonnes) en 1980. Cette période enregistre un accroissement
annuel moyen de la production du pétrole brute de 15%. Elle est
caractérisée aussi par les investissements faits par les grandes
sociétés étrangères pour chercher et explorer les
stocks du pétrole tunisien.
La troisième période débute en 1981 et
s'étale jusqu'à 1992. Cette période était
caractérisée par une stabilité de la production du
pétrole brute. Elle variait entre 4500 et 5500 (mille tonnes) pour
exprimer une variation annuelle de #177; 5%. Cette période de
stabilité était une période d'exploitation des stocks du
pétrole découvert précédemment.
Entre 1992 et 1997, la production du pétrole brute
avait chuté énormément d'un taux annuel moyen de 7% pour
atteindre 4000 (mille tonnes) en 1997. Cette période de chute s'est
prolongée entre 1998 et 2006 mais avec un rythme décroissant. La
production passe de 3900 en 1998 à 3100 (mille tonnes) en 2006.
La chute de la production durant ces deux dernières
périodes (1992-1997 et 1998-2006) peut être expliquée par
l'épuisement des stocks du pétrole brute. De plus, le coût
de recherche de nouveaux gisements du pétrole et de la construction des
plateformes pour exploiter et extraire le pétrole était
très important.
La production nationale de pétrole brut a diminue de
9.4% entre 2005 et 2006. Cette dernière est conséquente au
déclin naturel des principaux gisements nationaux et à
l'arrêt temporaire d'autre, suite à des travaux de
réparation ou de maintenance périodique de certains
équipements.
Ainsi, la production ne couvre que 41% de la consommation
totale des produits pétrolières, le reste étant assure par
le biais de l'importation.
1-3-2- Consommation du pétrole :
Des chiffres présentés par l'Agence nationale de
Maîtrise de l'énergie (ANME) démontre ces dernières
années une croissance de la demande des produits pétroliers
à un rythme de 4 %.
Le pétrole reste l'énergie finale la plus
consommée en Tunisie avec une part de 71% en 2003. Le secteur du
transport apparaît clairement comme le secteur d'activité
principal en matière d'utilisation de produits pétroliers avec
une part actuelle de 42% contre 36% en 1987.
En effet, on note une forte croissance de la consommation du
fuel de 9% environ, de plus la consommation du coke de pétrole au niveau
des cimenteries a augmenté presque trois fois en 2006. En outre, la
consommation de l'essence sans plomb a augmenté de 7.5%.
Le secteur du transport joue un rôle central dans le
soutien aux secteurs productifs ainsi que dans l'amélioration du niveau
de vie des citoyens. Le développement économique qu'a connu le
pays durant les quinze dernières années a engendré une
forte croissance de la demande de l'énergie dans ce secteur et un
développement important du parc dans les différents modes de
transports. Actuellement, et face à la situation
énergétique mondiale, le secteur du transport, dont la
dépendance aux produits pétroliers est plus
qu'avérée, revient fortement sur le devant de la scène et
constitue un enjeu stratégique majeur.
Graphique: consommation du pétrole en Tunisie 36(*)
Ainsi, les produits pétroliers sont importants dans la
pêche puisque les navires nécessitent et consomment une
quantité importante des produits pétroliers. L'augmentation du
prix du pétrole pendant ces dernières années peut
expliquer l'augmentation des prix des poissons, crustacés et
mollusques.
Les produits pétroliers sont utilisés dans tous
les domaines. En effet, la production de l'énergie électrique
reste jusqu'aux nos jours dépendante du pétrole puisque plus de
50% de l'énergie est produite à partir du thermique vapeur et du
cycle combiné.
Le graphique suivant montre l'évolution de la
consommation tunisienne du pétrole brute exprimée en mille tonnes
pour la période allant de 1970 à 2006. L'analyse de ce graphique
nous permet de distinguer trois grandes phases : celle d'avant 1980, celle
entre 1981 et 1988 et celle allant de 1989 jusqu'à 2006.
Graphique: consommation du pétrole en 1000 tonnes
37(*)
La première période allant de 1970 à 1980
était caractérisée par une croissance de la consommation
du pétrole brute avec une variation moyenne de 5% par an (1700 mille
tonnes pour 1970 et 2500 mille tonnes pour 1980). Durant cette période,
l'industrie tunisienne était en cours de construction.
Une seconde période allant de 1981 à 1988 dans
la quelle la consommation du pétrole brute se comportait comme des dents
de scie avec un taux de variation moyen de #177; 8% par an. Cette variation de
la consommation nous rappelle celle de la production puisque la consommation
diminue lorsque la production diminue.
Durant la dernière période c'est-à-dire
après 1989 et jusqu'à 2006, la consommation augmente avec un
rythme presque constant de 5% par an en moyenne à l'exception de 1995 ou
la consommation chutait de 7% par rapport à l'année
précédente.
La consommation du pétrole était, est et sera
toujours en évolution puisqu'on n'a pas pu jusqu'à maintenant de
trouver et d'exploiter d'autres énergies comme plusieurs pays
développés (énergie nucléaire, solaire,
hydraulique, éolienne...).
1-4- Importation et exportation du
pétrole :
La flambée de pétrole est aujourd'hui au coeur
des débats. Après la disponibilité
pétrolière des années soixante-dix et quatre-vingt, la
Tunisie a progressivement découvert la contrainte des importations
pétrolières.
En 1986, lorsque la contribution de l'énergie a
montré les premiers signes d'essoufflement, l'économie Tunisienne
s'est trouvée face à des déséquilibres internes et
externes très graves. Les ajustements qui ont été mis en
oeuvre depuis 1987 dans le but d'améliorer l'efficacité du
système productif étaient basés essentiellement sur les
capacités de production non utilisées héritées de
la période de la rente énergétique que le pays avait
acquis quand il était excédentaire en produits
énergétiques. Cependant, la Tunisie ne peut pas réagir de
la même façon vu que le paysage énergétique a
gravement changé.
Même si elle produit le pétrole, la Tunisie a une
situation d'importatrice et d'exportatrice en même temps des produits
pétroliers. On a choisi d'exprimer l'importation et l'exportation des
produits pétroliers en pourcentages de l'importation et de l'exportation
totale parce que la consommation du pétrole est toujours en augmentation
par contre la production est en train de décroître. De plus, ce ci
nous permet d'expliquer l'impact de la variation des prix du pétrole
surtout sur l'importation.
1-4-1- Importation du pétrole :
Le graphique qui représente le poids des produits
pétroliers dans l'importation montre l'évolution de l'importation
des produits pétroliers exprimés en pourcentage de l'importation
totale pour la période allant de 1975 à 2006.
Graphique: % des produits pétroliers dans
l'importation 38(*)
La période d'avant 1978 était
caractérisée par un poids des produits pétroliers dans
l'importation de 10% en moyenne. Cette période de contre choc (premier
choc pétrolier) durant laquelle le prix du pétrole reste constant
de 10 dollars le baril. La seconde période allant de 1979 à 1981,
période du deuxième choc pétrolier, était
caractérisée par le poids important des produits
pétroliers dans l'importation de 20%. Durant cette période, le
prix du pétrole atteint les 32 dollars en 1981.
Durant la période s'étalant entre 1982 et 1989,
période du contre choc pétrolier (deuxième choc
pétrolier), le poids des produits pétroliers dans l'importation
diminuait en 1982 et 1983 puis variait sous une forme de dents de scie
jusqu'à 1989. Cette variation nous rappelle l'évolution de la
consommation du pétrole brute durant cette même période.
Une période de stabilité s'étalant entre
1990 et 1997, caractérisée par un poids de 8% des produits
pétroliers dans l'importation totale. En effet, cette période
était aussi une période de stabilité pour les prix du
pétrole autours des 18 dollars. Une chute énorme suivait cette
stabilité en 1998 jusqu'à atteindre 4.5% de l'importation totale.
Cette année coïncidait avec la chute des prix du pétrole de
moins de 12 dollars pour le baril.
Avec l'augmentation des prix du pétrole de nouveau en
1999, la part des produits pétroliers dans l'importation totale augmente
jusqu'à atteindre les 11% en 2000. Ces dernières années,
la part des produits pétroliers dans l'importation totale reste en
quelque sorte en relation avec la variation des prix du pétrole. En
effet, elle augmente avec l'augmentation des prix et diminue avec la chute de
ceux-ci.
Les importations directes des produits pétroliers ont
représenté une augmentation de 7%. En effet, l'importation du
gasoil à augmenté de 12.6%, celle du fuel de 4%, et du GPL de 1%,
alors que la quantité importée de Kérosène a
diminué de 1.4% et la quantité importée du coke de
pétrole a doublé par rapport à 2005.
1-4-2- Exportation du pétrole :
Pour le graphique qui représente le poids des produits
pétroliers dans l'exportation totale de la Tunisie montre
l'évolution de l'exportation des produits pétroliers
exprimés en pourcentage durant la période allant de 1975
jusqu'à 2006. L'analyse de ce graphique nous permet de distinguer trois
grandes phases : celle d'avant 1985, celle entre 1986 et 1992 et celle
allant de 1993 jusqu'à 2006.
Graphique: % des produits pétroliers dans
l'exportation 39(*)
Durant la première période d'avant 1985, la part
des produits pétroliers dans l'exportation était très
importante de plus de 40% par an. Ceci peut être expliqué par une
industrie moins développée et une production du pétrole
qui était largement supérieure à la consommation. De plus,
durant cette période, l'industrie tunisienne n'avait pas de produits
importants à exporter.
La seconde période allant de 1986 à 1992
était caractérisée par une chute énorme de la part
des produits pétroliers dans l'exportation totale. Cette chute
atteignait 24% en 1986 et évoluait pour atteindre 20% en 1989 et 15% en
1992.Pour la troisième période d'après 1992, la chute se
prolonge mais avec un rythme décroissant et moins grave jusqu'à
atteindre les 9% en 2006.
Les causes de cette chute durant la deuxième et la
troisième périodes sont claires et nettes. Avec le
développement de l'industrie tunisienne, ils appariaient de nouveaux
produits à exporter (textile, habillement et cuirs, phosphate et
dérivés). De plus, les produits agricoles (huile d'olives, dattes
poissons crustacés et mollusques) et agroalimentaire avaient un poids
important dans l'exportation tunisienne.
L'inflation Tunisienne et le pétrole :
La flambée des prix de pétrole est aujourd'hui
au tour des débats. Ils alourdissent la facture
énergétique à la quelle la Tunisie doit faire face. Et
dans cette partie, on va insister sur la situation pétrolière qui
caractérise l'économie Tunisienne, les effets de la
flambée des cours pétroliers sur l'un des agrégats
économiques qui est l'inflation.
2-1- Relation inflation-pétrole :
Depuis deux ans, l'économie Tunisienne a vécu
une régression énorme, due à un environnement externe
difficile qui a affecté sa croissance et sa stabilité
macroéconomique. Le défi immédiat des autorités est
de contrôler l'impact macroéconomique négatif
résultant de la hausse du prix de pétrole et de faire face
à l'inflation. Il est intéressant de noter que les deux chocs de
1970 ont enregistré des pics élevés de l'inflation en
Tunisie (en 1974, 1981 et 1982).
Graphique: relation inflation-prix du pétrole40(*)
Les fluctuations des prix du pétrole et celles de
l'inflation sur des données relatives à la Tunisie nous ont
permis de distinguer une relation entre les deux. L'examen graphique aboutit
à constater que le taux d'inflation et les prix du pétrole ont
suivi tous les deux une évolution au cours du temps avec une certaine
similitude entre les allures des deux variables.
En effet, on peut distinguer trois grandes périodes.
Une premières allant jusqu'à 1985, au cours de laquelle le taux
d'inflation et les prix du pétrole ont suivi tous les deux une tendance
vers la hausse. Une seconde période d'entre 1986 et 1999 durant laquelle
les prix du pétrole sont influencés par des problèmes
politiques et financiers internationaux. Une dernière période
d'après 1999, est caractérisée par la flambée
imprévue des prix du pétrole.
La première période d'avant 1985 est celle des
deux chocs pétroliers. Durant cette période, l'inflation comme le
pétrole, enregistre une augmentation considérable avec deux pics.
Le premier pic de + 10% se coïncide avec le premier choc pétrolier
tandis que le deuxième pic de + 14% vient avec le deuxième choc
pétrolier.
Sur la seconde période, nous observons une nette chute
des prix du pétrole puisqu'elle débute avec une période du
contre choc pétrolier (deuxième choc pétrolier). Cette
chute est accompagnée par une diminution du taux d'inflation pour
atteindre 6% en 1986. Une augmentation moins accentuée des prix du
pétrole pendant la guerre du Golf en 1990 suit le contre choc
pétrolier. A la fin de cette deuxième période, la crise
asiatique (1998) perturbe la stabilité des prix du pétrole avec
la chute de ces derniers. L'inflation a notamment chuté en 1998 pour
atteindre 2.5%.
La troisième période d'après 1999 est
caractérisée par une tendance à la hausse des prix du
pétrole surtout pendant les trois dernières années pour
atteindre les 60 dollar/baril. Pour l'inflation, et malgré sa
convergence vers la stabilité durant les premières années
de la hausse, elle augmente en 2006 pour atteindre 4.7%.
Réellement, l'évolution du prix du
pétrole, vue son importance dans la formation des prix de plusieurs
biens et services, engendre une augmentation générale des prix.
L'agent économique qui est le plus touché de cette augmentation
est le consommateur. Une augmentation des prix du pétrole et
dérivés pèse lourdement sur son pouvoir d'achat.
En effet, l'absence d'indexation prix- salaire aggrave la
situation du consommateur puisqu'on remarque, et surtout dans les
dernières années, que les prix augmentent plus qu'une fois par an
tandis que les salaires restent rigides. De plus, la rigidité à
la baisse des prix du pétrole et dérivés aggrave la
situation du citoyen tunisien. En Tunisie, même si le prix mondial du
pétrole diminuent après une augmentation, les prix internent
restent rigides.
Comme le prix du pétrole est exprimé en dollar
américain et puisqu'il est importé, un problème qui peut
être posé c'est celui de l'effet de change. Pour cela il faut
étudier la relation entre le taux de change et l'inflation. Cette
étude nous permettra ensuite d'étudier l'importance des effets de
prix et de change.
2-2 - La faiblesse du pouvoir d'achat en
question :
Au delà de l'alimentation, les obstacles ne cessent de
se dresser face au pouvoir d'achat : nouvelle hausse des prix du
pétrole. La perte du pouvoir d'achat a bien sûr des effets sur les
conditions de vie des salariés, retraités et demandeurs
d'emploi.
La hausse des prix des produits pétroliers est
ressentie par les agents économiques comme un choc de prix important. Un
choc pétrolier affecte en premier lieu deux types d'utilisateurs :
les ménages d'une part, pour lesquels le renchérissement des
produits pétroliers (surtout les carburants et le fioul domestique)
pèse sur le pouvoir d'achat et les entreprises consommatrices de
pétrole d'autre part, qui sont confrontées à une
augmentation de leurs coûts de production.
Contre cette hausse, les agents vont essayer d'opérer
des substitutions et de tenter de sauvegarder leurs revenus mais globalement
ils n'y arriveront pas car le prélèvement pétrolier est un
transfert extérieur.
En effet, les prix de l'énergie touchent de
façon perceptible le consommateur. Indirectement, les augmentations du
prix du pétrole se répercutent sur la fabrication des biens
manufacturés, notamment dans l'industrie agro-alimentaire. Ainsi, de
proche en proche, les prix de presque tous les biens et services peuvent
être affectés. Basées sur une assiette très large,
ces effets indirects imputent largement le pouvoir d'achat des consommateurs.
Un maintien durable à un niveau élevé des cours du
pétrole aura un effet inflationniste certain.
Les entreprises vont tenter de préserver leurs profits
en essayant de répercuter dans les prix le coût des produits
pétroliers mais également d'autres facteurs (comme le travail)
qui vont aussi augmenter en raison d'une certaine indexation des salaires sur
les prix. Les salariés demanderont en conséquence une hausse de
leurs salaires pour compenser la perte de leur pouvoir d'achat.
Les salariés vont tenter de préserver leur
pouvoir d'achat en essayant d'obtenir une revalorisation de leur salaire. Le
phénomène est traduit par une détermination des salaires
par la variable d'indexation sur l'indice des prix à la consommation.
Dans la réalité, l'indexation n'est que partielle à court
terme, ce qui fait que le choc pétrolier diminue le pouvoir d'achat des
ménages à cet horizon. A long terme, avec des délais
relativement importants, l'indexation peut être totale.
Par conséquent, l'augmentation du revenu égale
au transfert pétrolier va se répartir en fonction de la
possibilité pour les entreprises d'augmenter leurs prix et pour les
ménages de maintenir leur pouvoir d'achat. Cette lutte pour le partage
du revenu, diminué par le transfert vers l'étranger conduit
à une inflation plus importante que ne l'aurait laissé
prévoir le report mécanique de la hausse du prix du
pétrole.
Il est indispensable de contrecarrer les effets
négatifs de la hausse de l'essence sur le pouvoir d'achat des
ménages. Car cette hausse touche lourdement le coeur de la
clientèle. Il est manifeste que le fléchissement de la
consommation des ménages observé est largement imputable au
pétrole cher. En effet, l
a domination de
l'automobile s'est accrue et que le budget préservé au
transport des ménages est le troisième budget des ménages
devant celui consacré à l'alimentation et l'habitation.
Pour mieux comprendre l'effet de l'augmentation du prix de
pétrole sur le smigard, on va essayer d'étudier le nombre
d'heures de S.M.I.G (régime 40h/ semaine) nécessaires pour
acheter un baril de pétrole brut.
Graphique: Heures de SMIG par baril de brut 41(*)
Sur cette courbe qui exprime le nombre d'heures de SMIG
nécessaires pour acheter un baril de brut, on distingue nettement tous
les événements "catastrophiques" au sens mathématique
(choc de 1973, super-choc de 1980, contre-choc de 1986 et troisième choc
lent actuel), malgré les fluctuations du dollar et du SMIG qui ont
partiellement amorti les variations. On notera que, grâce à une
forte inflation, le "choc de 1973" a été en fait un simple
hoquet. Par contre, celui de 1980 a été brutal.
Plus encore que les trente glorieuses entre 1986-2000 a
été une période exceptionnelle pour le consommateur : le
baril (et donc l'énergie) lui coûtait, en heures de travail, un
peu plus cher qu'en 1972. On voit aussi que c'est sans doute l'année
2006 que l'énergie va redevenir aussi chère qu'elle
l'était pour le smigard du début des années 1980.
En effet, de nos jours, l'achat d'un baril de pétrole
brut nécessite pour le consommateur tunisien plus que 70 heures de
travail, soit à peu près deux semaines. Par contre, en 1999
l'achat d'un baril de pétrole brut ne nécessite que 15 heures de
travail. Ainsi, il suffit de se pencher sur le net recul du pouvoir d'achat du
consommateur tunisien, conséquence logique d'une année blanche en
termes de revalorisation salariale (si on compare l'évolution du salaire
et les augmentations successives des prix à la consommation), pour
constater que le mal est profond. L'absence de coup de pouce sur le SMIG est
venue pour aggraver la situation du consommateur.
Malgré les performances de l'économie tunisienne
(c'est ce qu'on entend toujours), l'inflation c'est
accélérée en 2006. L'indice des prix à la
consommation est passé de 2% en 2005 à 4.5% en 2006. Cet
accroissement est essentiellement lié à la hausse des cours du
pétrole mais également à la pression de la demande
intérieure et à la dépréciation graduelle du taux
de change qui a conduit à importer de l'inflation. En
réalité, la dépréciation du Dinar par rapport au
Dollar Américain aggrave de plus en plus la situation
Pour limiter l'impact des subventions à la consommation
de produits pétroliers, les autorités ont relevé les prix
du pétrole à la pompe et ont encouragé les
économies d'énergie dans tous les secteurs. Entre février
2005 et juillet 2006, les prix des produits pétroliers ont
augmenté 6 fois, soit une hausse totale de près de 30%42(*).
Donc et malgré les subventions à la consommation
de produits pétroliers, tout le monde et surtout les ménages
soufrent le mal des augmentations successives des produits pétroliers et
dérivés et des autres produits qui sont en quelque sorte
liés au pétrole.
2-3 - Relation inflation-taux de
change :
Pour étudier l'importance de l'effet de change dans
l'importation du pétrole nous allons étudier la relation entre
l'inflation et le taux de change. Les fluctuations des taux de change et celles
de l'inflation sur des données relatives à la Tunisie,
disposées sur le graphique suivant, nous ont permis de distinguer
nettement deux grandes périodes. Une première allant
jusqu'à 1986, au cours de laquelle les taux de change et le taux
d'inflation ont suivi tous les deux une tendance vers la hausse avec une
certaine différence entre les allures des deux variables. Une seconde
période, amorcée dés l'ajustement structurel et les
dévaluations du dinar, durant laquelle les évolutions ont connu
des trajectoires divergentes avec une tendance à leur stabilisation
durant les dernières années.
Graphique: % des produits pétroliers dans
l'exportation 43(*)
La première période peut être
décomposée en deux sous périodes. En se basant sur la
variation du taux d'inflation, les deux sous périodes
représentent les augmentations de celui-ci entre 1971-1975 et 1979-1983
coïncidant avec les deux chocs pétroliers. En effet, cette
évolution est venue suite à la valorisation de certaines
matières premières, notamment le pétrole, dont les prix
ont connu une augmentation sur les marchés mondiaux. Durant cette sous
période, le taux de change parait stable ce qui élimine son
impact sur les évolutions du taux d'inflation. Donc, on peut
négliger l'effet de change sur l'importation du pétrole durant
cette période. Pour la seconde sous période, l'inflation atteint
son niveau maximum pendant les quatre dernières décennies. Cette
évolution peut être expliquée, en plus des augmentations
des prix (deuxième choc pétrolier), par l'évolution des
taux de change (dévalorisation du dinar par rapport au dollar).
La deuxième période peut être, quant
à elle, morcelée en deux sous périodes. Une
première vient comme suite à la nette dévalorisation du
dinar constatée entre 1982 et 1986. Durant cette première sous
période, qui s'étale de 1986 jusqu'à 1992, le taux de
change continue son évolution pour dévaloriser le dinar mais
à un rythme moins soutenu. Le taux d'inflation, lui aussi, se maintient
dans une fourchette plus ou moins élevée, entre 6% et 8%. Une
deuxième sous période débute en 1993, durant la quelle une
augmentation des taux de change est observée, tout en étant
supérieurs à l'unité. Lui aussi, le taux d'inflation a
suivi une tendance vers la stabilisation comme le montre le graphique. La
recherche de la stabilité du taux de change réel, adoptée
depuis le début de cette dernière décennie, s'inscrit
parmi les principaux facteurs permettant le soulagement du rythme de croissance
des prix enregistré à la fin de la décennie.
Tous ce qu'on a vu nous permet d'éliminer en quelque
sorte l'impact du taux de change sur l'inflation surtout dans les
dernières années et la variation des prix, elle seule, peut
influencer la variation de l'inflation. Donc, dans le cas de l'inflation
importée, c'est l'effet prix qui est mis en cause et le taux de change
ne peut qu'aggraver la situation.
2-4 - Analyse de la facture pétrolière de la
Tunisie :
La Tunisie, et malgré sa situation d'importatrice et
exportatrice à la fois du pétrole, elle est soumis au gré
de la conjoncture pétrolière. L'effet d'une hausse du prix se
manifeste par un renchérissement de la facture
énergétique, découlant non seulement de la composante
pétrole mais aussi des autres matières dont leurs prix suivent
ceux du pétrole (exemple du gaz). Les canaux de transmission d'un
renchérissement de la facture énergétique à
l'économie nationale peuvent se manifester à travers une
aggravation du déficit commercial, un alourdissement des charges de
compensation, même dans le cas d'une répercussion partielle de la
hausse des cours sur les prix à la consommation. La cherté des
produits pétroliers entraîne aussi une ponction sur le pouvoir
d'achat des consommateurs et une augmentation des coûts des entreprises.
Parallèlement à ces effets directs, un effet indirect lié
aux effets du renchérissement des cours pétroliers sur les
économies partenaires. Ce qui serait la nature à affecter le
rythme de progression de la demande étrangère adressée
à la Tunisie. L'analyse de la facture pétrolière de la
Tunisie peut être conduit à travers la décomposition des
importations pétrolières en effet volume, effet prix et effet
change (dinar tunisien par rapport au dollar américain).
D'après les calculs effectués, l'accroissement
de la facture pétrolière sur la période récente
(2002-2006) s'explique davantage par un effet prix (renchérissement des
cours mondiaux de pétrole) plutôt que par un effet volume (la
hausse des importations). L'effet change, relativement moins favorable lors des
périodes précédentes, a permis depuis 2002 d'amortir une
partie du choc lié à la hausse des cours pétroliers. Il
s'agit néanmoins d'un effet transitoire découlant des fortes
fluctuations observées entre les grandes devises (principalement le
dollar américain et l'euro).
En ce qui concerne l'effet volume, celui-ci a eu un impact
direct sur le renchérissement des importations pétrolières
en 2002, année où les importations tunisiennes de pétrole
brut ont progressé de près de 0.32 million de tonnes, expliquant
14.4% du renchérissement de la facture pétrolière lors de
cette période.
S'agissant de l'effet prix, l'accroissement du prix moyen de
la tonne importée de plus de 140 dollars/tonne (28 dollars/baril) entre
2002 et 2003 explique près de 15% de l'accroissement de la facture
énergétique. Lors de cette période, l'effet change a
permis d'éponger une partie du renchérissement des cours
pétroliers en raison de l'appréciation du dinar par rapport au
dollar américain (10%). L'effet volume était important durant
cette période (14.4% pour 2002 et 8.4% pour 2003).
Le pic récent des prix mondiaux de pétrole, de
270 dollars/tonne (36.05 dollars/baril) en 2004 à 380 dollars/tonne
(50.64 dollars/baril) en 2005, explique la hausse des importations
pétrolières. L'effet change a eu lors de cette année
(2005) un effet amplificateur compte tenu de la dépréciation du
dinar de près de 4.7% face au dollar.
Pour ce qui est de l'année 2006, la situation ne s'est
pas écarter de la tendance observée lors des phases
précédentes. Le renchérissement de la facture
pétrolière s'explique essentiellement par un effet prix de 17% et
par un effet volume de près de 6%. De son coté, l'effet change
à tendance à s'estomper, compte tenu de la stabilisation relative
de la monnaie nationale face au dollar, contrairement à l'année
précédente (1.7% en 2006 contre 4.7% en 2005).
Tableau récapitulatif des effets volume,
prix et change 44(*)
|
Effet
volume
|
Effet
prix
|
Effet
change
|
Effet
total
|
2002
|
14,4%
|
5,4%
|
-10%
|
9,8%
|
2003
|
8.4%
|
15.3%
|
-11.2%
|
12.5%
|
2004
|
-7.2%
|
28.3%
|
-3.4%
|
17.7%
|
2005
|
-3.2%
|
40.5%
|
4.7%
|
42%
|
2006
|
7.8%
|
17%
|
1.7%
|
26.5%
|
Cette situation se traduit pour la Tunisie par une certaine
budgétaires de taille de200 MD en 2003, le déficit
supplémentaire de la balance énergétique a grimpé
à 650 MD en 2004 et se situait autour de 1000 MD en 2005. Avec l'enjeu
énergétique, c'est la croissance économique, maintenue
à un niveau jugé positif de 5,5% au cours des dernières
années, qui doit faire face à ce nouveau contexte. Il s'agit d'en
maîtriser les effets sur le pouvoir d'achat du citoyen et la
compétitivité des entreprises.
Le problème auquel la Tunisie sera vraisemblablement
confrontée au cours du 21ème siècle est la
baisse de la production pétrolière, d'ailleurs, la part du
secteur pétrolier dans le PIB est déjà passée de
14% au début des années 80 à 5% actuellement.
Conclusion :
L'analyse de la situation pétrolière de la
Tunisie nous a permis de constater l'importance de ce produit dans
l'économie tunisienne. Sa production qui est en déclin et sa
consommation qui est toujours en hausse à cause de l'utilisation de
pétrole dans l'industrie et le transport peut expliquer la part du
pétrole dans l'importance et l'exportation totale.
Réellement, l'évolution du prix du
pétrole, vue son importance dans la formation des prix de plusieurs
biens et services, engendre une augmentation générale des prix.
L'agent économique qui est le plus touché de cette augmentation
est le consommateur. Une augmentation des prix du pétrole et
dérivés pèse lourdement sur son pouvoir d'achat. En effet,
l'absence d'indexation prix- salaire aggrave la situation du consommateur
puisqu'on remarque, et surtout dans les dernières années, que les
prix augmentent plus qu'une fois par an tandis que les salaires restent
rigides. De plus, la rigidité à la baisse des prix du
pétrole et dérivés aggrave la situation. En Tunisie,
même si le prix mondial du pétrole diminuent après une
augmentation, les prix internent restent rigides.
L'étude de la relation entre l'inflation tunisienne et
le pétrole démontre l'importance de celui -ci dans l'explication
de l'inflation. La décomposition de cette relation en effet prix, effet
volume et effet change nous pousse à mettre l'accent sur l'effet prix
qui est le plus important surtout durant les dernières années.
CHAPITRE N°2
``Analyse économétrique de l'impact du
pétrole sur l'inflation tunisienne''
Introduction :
L'objectif de cette partie est d'effectuer une analyse
empirique sur le pétrole comme source de fluctuation de l'inflation
tunisienne. Notre but est de voir l'influence de la variation du prix du
pétrole, de sa balance commerciale (importation et exportation) et de sa
part dans ces deux dernières sur l'inflation tunisienne.
Notre plan se divise en deux parties. La première
présentera les variables retenues dans notre travail, les données
et les méthodes utilisées. Nous avons retenu un ensemble de
variables qui reflète le contexte de la Tunisie et qui présente
la relation entre le pétrole et l'inflation tunisienne. Ces variables
sont le prix du pétrole, la balance commerciale du pétrole, la
part du pétrole dans l'importation et la part du pétrole dans
l'exportation. Nous avons choisi la modélisation VAR afin
d'étudier leur interdépendance dans l'explication de l'inflation
tunisienne.
Ensuite, dans une seconde partie, nous présenterons les
résultats de l'estimation du modèle VAR. Nous montrerons que
l'inflation tunisienne est dépendante du prix du pétrole puisque
toute augmentation de celui-ci engendre une augmentation de l'inflation. Cette
relation sera claire au bout de cinq mois après l'augmentation du prix
du pétrole. De plus, l'inflation est exprimée en fonction de la
balance commerciale du pétrole et de la part du pétrole dans
l'exportation.
Des simulations de chocs seront faites sur toutes les
variables instruments. Les effets de ces chocs seront ensuite analysés
sur la variable objectif de notre modèle qui est le taux d'inflation. A
l'aide des fonctions de réponses impulsionnelles et de la
décomposition de la variance, le modèle VAR sera mieux
expliqué et l'impact des variables sur l'inflation sera bien
interprété.
Données et méthodes
utilisées :
1-1- Données statistiques :
1-1-1- Données :
Nous utilisons dans le cadre de cette étude des
données annuelles durant la période de 1970 à 2006 et
d'autres variables mensuelles durant la période allant du mois d'octobre
1973 jusqu'à février 2007. Nos sources de ces données sont
les Statistiques Financières Internationales du FMI, de l'Institut
Nationale des Statistiques (INS), de l'Administration d'Information
Energétique des Etats Unies (EIA) et de l'Organisation des Pays
Exportateurs du Pétrole (l'OPEP) (voir annexe I).
Afin de mener notre analyse, nous retenons les variables
suivantes :
* le taux d'inflation (inf) ;
* le prix d'un baril de pétrole en Dollars
Américain (pp) ;
* la balance commerciale du pétrole (importation du
pétrole - exportation du pétrole) en milliards de Dinars
Tunisien (imex) ;
* la part des produits pétroliers dans l'importation
(ppimp) ;
* la part des produits pétroliers dans l'exportation
(ppexp) ;
Les variables déjà citées sont les
variables annuelles, les variables mensuelles sont :
* le taux d'inflation (infm) ;
* le prix d'un baril de pétrole en Dollars
Américain (ppm) ;
1-1-2- Méthode d'estimation :
L'estimation des paramètres du modèle de la
représentation VAR a été faite à l'aide du logiciel
EVIEWS. Cette estimation était faite à travers plusieurs tests et
dans un ordre bien déterminé.
1) Test de racine unitaire : Test d'Augmented Dicky-
fuller (ADF) pour l'investigation des propriétés stockastiques
des séries considérées dans le modèle en analysant
leur ordre d'intégration.
2) Test de cointegration de Johansen afin de détecter
les relations de cointegrations existantes entre les variables du
modèle.
En cas d'abscence de relation de coitegration, on passe
à estimer le modèle VAR, sinon on se trouve dans l'obligation de
déterminer un modèle autorégressif à correction
d'erreur (VECM).
3) Estimation du modèle VAR : dans notre
étude, on va essayer de présenter l'inflation tunisienne en
fonction des autres variables qui ont une relation directe avec le
pétrole, ceci dans le but d'analyser l'effet d'un choc pétrolier
sur l'inflation tunisienne
4) Test de causalité de Granger : afin de voir
l'effet de causalité des différentes variables sur l'inflation
tunisienne.
5) Les fonctions de réponse impulsionnelle pour
étudier l'impact des chocs des variables sur l'inflation tunisienne. La
fonction de réponse impulsion est une fonction dynamique permettant de
voir la propagation du choc dans le temps, c'est-à-dire le temps
nécessaire pour observer l'effet du choc dans la période
contemporaine.
6) Estimation de la décomposition de la variance
orthogonale : l'erreur anticipée de la décomposition de la
variance renvoie à la proportion de la succession des mouvements due au
propre choc ou contre choc d'une autre variable.
1-2- La méthodologie utilisée :
Afin de mener notre étude, nous allons utiliser la
modélisation VAR. L'utilisation d'un modèle VAR est
méthodiquement justifiée par le fait que les modèles VAR
autorisent des simulations permettant de saisir les modifications des variables
objectifs suite à un choc sur les variables instruments.
Les modèles VAR45(*) comportent trois avantages : en premier ils
permettent d'expliquer une variable par rapport à ses retards et en
fonction de l'information contenue dans d'autres variables pertinentes ce qui
soulève des problèmes de cointegration, en second on dispose d'un
espace d'information très large et enfin, cette méthode est assez
simple à mettre en oeuvre et comprend des procédures d'estimation
et des tests.
Dans un modèle VAR l'on ne se donne pas de
modèle théorique à priori. Tout modèle peut en
effet être arbitraire si les variables apparaissent à la fois
à la droite et à gauche des équations et si nous n'avons
pas de causalité.
Dans ce cas l'on peut chercher à régresser
chaque variable endogène sur l'ensemble des autres variables,
endogènes et exogènes. Le modèle sera
déterminé en ne retenant que les coefficients significatifs.
Dans un tel modèle nous n'avons donc à effectuer
aucune hypothèse théorique. Nous devons seulement :
· Choisir les variables endogènes et
exogènes ;
· Choisir le nombre de délais à
considérer.
Les modèles VAR doivent être estimer à
partir de séries stationnaires. C'est une propriété
d'invariance des caractéristiques statistiques des processus pour toutes
les translations dans le temps. Il est impossible d'identifier un processus si
toutes ses caractéristiques changent au cours du temps.
Ce type d'étude se déroule en deux
étapes.
1-2-1- Stationnarité :
Avant tout traitement économétrique, il convient
de s'assurer de la stationnarité des variables retenues car la
stationnarité constitue une condition nécessaire pour
éviter les relations factices. Les tests de racine unitaire permettent
de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non d'une
chronique par la détermination d'une tendance déterministe ou
stockastique.
Un processus Xt est dit stationnaire si tous ces moments sont
invariants pour tout changement de l'origine du temps. Il existe deux types de
processus non stationnaires. Les processus TS (Trend Stationnary Process) qui
présentent une non stationnarité de type déterministe et
les processus DS (Difference Stationnary Process) pour lesquels la
stationnarité est de type aléatoire. Ces processus sont
respectivement stationnarisés par écart à la tendance et
par un filtre aux différences permet de déterminer l'ordre
d'intégration de la variable. Afin de discriminer entre les deux types
de processus et d'appliquer la méthode de stationnarité
adéquate, nous utilisons le test de Dickey-Fuller (ADF). Ce test permet
de déterminer l'ordre de différentiation d'une série
macro-économique suivant son évolution au cours du temps.
A ce niveau, il faut bien noter que ce test a
été mené sous les trois hypothèses suivantes :
· Absence d'une constante (modèle (1))
· Présence d'une constante (modèle (2))
· Présence d'une constante et d'une tendance
(modèle (3)) dans les équations autorégressives
afférentes aux différents tests. Par ailleurs, les ordres de
retard ont été spécifiés au moyen des
critères d'information d'Akaike (AIC) et de Schwartz
(SIC).
Nous avons commencé par déterminer le nombre de
retards optimal pour chacun des trois modèles46(*) :
Modèle (1) avec constante et trend
(), modèle (2) avec constante ()
et le modèle (3) sans constante ().
Ceci en utilisant les critères d'Akaike AIC (Akaike Information
Criterion) et le critère Schwartz.
Nous avons retenu le nombre de retards qui minimise la valeur
de ces deux critères.
Il s'agit de tester l'hypothèse nulle de non
stationnarité H0. Si cette dernière est
acceptée, le processus admet une racine unitaire. Sinon, le processus
est stationnaire. Nous avons tenté de déterminer respectivement
la présence d'une tendance, d'une constante et d'une racine unitaire.
On choisit un nombre de spécification égale
à quatre étant donné que les variables
étudiées sont annuelles.
Pour chaque variable, on commence par le test d'ADF en niveau,
on détermine le nombre de retard, on étudie la
significativité de la tendance et si la variable est non stationnaire,
on passe au test d'ADF en première différence.
1-2-2- Détermination du modèle VAR :
Après avoir stationnariser les variables, nous
construisons un modèle VAR (Vector Auto Regressive). Ces modèles
permettent, d'une part, d'analyser les effets d'une variable sur l'autre au
travers de simulations de chocs aléatoires.
Un modèle VAR à k variables et à p
décalages, noté VAR (p) s'écrit de la manière
suivante:
Yt est le vecteur des variables endogènes, C est le
vecteur des constantes, Ö est la matrice des coefficients à
estimer, et ît est le vecteur des résidus. Dans notre travail, le
vecteur Y contient des variables économiques qui caractérisent le
secteur bancaire, privé et public.
Avant tout traitement, il convient de déterminer le
retard p optimal. Il s'agit de celui qui minimise les critères
d'information d'Akaike (AIC) et de Schwartz. La connaissance de ce retard est
en effet nécessaire pour les étapes suivantes.
2- Résultats et
interprétations :
2-1- Test de stationnarité :
Cette stratégie procède par le principe
d'élimination et débute par les tests effectués sur le
modèle avec constante et trend (modèle (1)). Chaque fois qu'un
coefficient n'est pas significatif, il est éliminé dans
l'étape séquentielle suivante. Cette stratégie fait appel
au test ADF pour rejeter ou accepter l'hypothèse de racine unitaire. Les
deux tableaux suivants résument les résultats de ce test pour les
séries annuelles et mensuelles.
Tableau 1 : test de racine unitaire pour les
séries annuelles :
variable
|
1er niveau
|
1ère différence
|
Modèle retenu
|
Classification I (0) ou I (1)
|
Test de Dickey-Fuller augmenté
|
linf
|
-2.365
|
-15.475*
|
Modèle (1)
|
I (1)
|
lpp
|
-2.548
|
-5.025*
|
Modèle (1)
|
I (1)
|
imex
|
-1.229
|
-5.757*
|
Modèle (3)
|
I (1)
|
lppimp
|
-2.654
|
-7.870*
|
Modèle (1)
|
I (1)
|
lppexp
|
-1.588
|
-6.216*
|
Modèle (1)
|
I (1)
|
- ` * ' indique la significativité au seuil de 1%.
- I (0) et I (1) indique l'ordre de cointegration.
Tableau 2 : test de racine unitaire pour les
séries mensuelles :
variable
|
1er niveau
|
1ère différence
|
Modèle retenu
|
Classification I (0) ou I (1)
|
Test de Dickey-Fuller augmenté
|
Infm
|
-4.756*
|
-13.929*
|
Modèle (3)
|
I (0)
|
lppm
|
-2.551
|
-12.267*
|
Modèle (1)
|
I (1)
|
- ` * ' indique la significativité au seuil de 1%.
- I (0) et I (1) indique l'ordre de cointegration.
Les tests de racine unitaire confirment l'impossibilité
de rejeter l'hypothèse selon laquelle toutes les variables annuelles du
modèle (linf, lpp, imex, lppimp, lppexp) sont intégrées
d'ordre 1 (I (1)) (voir annexe II). Il est donc possible qu'elles soient
cointegrées. L'inflation mensuelle (infm) est intégré
d'ordre zéro (I (0)) et le prix du pétrole mensuelle (lppm) est
intégré d'ordre 1 (I (1)) (voir annexe III).
2-2- Test de cointegration de Johansen :
Les différentes séries du modèle exhibent
le même ordre d'intégration, il est donc licite de chercher
d'éventuelles relations de cointegration. Rappelons que les
séries non stationnaires peuvent à court terme, présenter
des fluctuations importantes, mais à long terme, une combinaison
linéaire les unit pour une relation d'équilibre de long terme. La
présence d'une ou plusieurs relations de cointegration nous autorise
donc à aller plus loin et d'estimer un certain modèle à
correction d'erreurs permettant de spécifier la dynamique de court terme
des variables en présence en vue d'atteindre l'équilibre stable
de long terme.
La première étape de cette analyse, consiste
à déterminer le nombre de retards du modèle VAR(p). Pour
ce faire, nous estimons un certain nombre de processus autorégressifs
et nous retenons celui qui minimise conjointement les critères d'Akaike
et Schwartz. Le tableau 3 relate l'ensemble des résultats retenus.
Tableau 3 : choix du nombre de retard ` p ' :
L'ordre du VAR
|
1
|
2
|
3
|
AIC
|
-1.955
|
-1.029
|
-0.614
|
SC
|
-0.636
|
1.414
|
2.977
|
A partir du tableau 3, nous pouvons conclure qu'ils s'agit du
modèle VAR d'ordre 1 (VAR(1)).
Nous effectuons ici le test de trace en supposant l'absence
de tendance dans la relation de cointegration et la présence d'une
constante dans le modèle à correction d'erreur (voir annexe IV)..
Ce choix peut être justifié économiquement en supposant que
les relations d'équilibre de long terme entre les variables ne
comportent pas de trend. Les résultats du test de la trace figurent dans
le tableau 4 :
Tableau 4 : test de trace de la cointegration de
Johansen :
hypothèse
|
Valeur propre
|
Statistique de trace
|
Valeur critique à 5%
|
Valeur critique à 1%
|
Aucune
|
0.458224
|
57.82384
|
68.52
|
76.07
|
1 relation
|
0.310450
|
36.37224
|
47.21
|
54.46
|
2 relations
|
0.256802
|
23.36218
|
29.68
|
35.65
|
3 relations
|
0.210856
|
12.97443
|
15.41
|
20.04
|
4 relations *
|
0.125315
|
4.686198
|
3.76
|
6.65
|
- le test de trace indique l'absence de relation de
cointegration au seuil de 5% et de 1%.
On accepte l'hypothèse nulle d'absence de cointegration
(57.82384 < 76.07) au seuil de
1%. Il est bien évident que l'on s'arrête dés que
l'hypothèse nulle est acceptée. En d'autres termes, la conclusion
serait ici qu'il n'existe aucune relation de cointegration. On adopte donc une
stratégie séquentielle partant de r = 0 à r = N-1 qui
s'arrête dés que l'on ne rejette plus l'hypothèse nulle.
Donc, et puisqu'il n'existe aucune relation de cointegration
entre les différentes variables de notre modèle, il est
évident d'estimer un modèle VAR.
2-3- Estimation du modèle VAR :
Après avoir stationnariser les variables, nous
construisons un modèle VAR (Vector Auto Regressive). Ces modèles
permettent, d'une part, d'analyser les effets d'une variable sur l'autre au
travers de simulations de chocs aléatoires.
Ce qui nous intéresse en fait, c'est
l'évaluation des mécanismes de propagation des chocs sur les
différents variables de la Tunisie. Pour cela nous allons commencer par
présenter les moyens d'analyse choisis pour évaluer les
mécanismes de transmission des chocs avant de passer à l'analyse
des résultats empiriques obtenus pour ce pays.
La première étape consiste à
déterminer l'ordre `p' du processus VAR à retenir. A cette fin,
nous avons estimé divers processus VAR pour des ordres de retards `p'
allant de 1 à 3.
Tableau 5 : choix du nombre de retard ` p ' :
L'ordre du VAR
|
1
|
2
|
3
|
AIC
|
-1.752
|
0.251
|
1.304
|
SC
|
-0.419
|
2.720
|
4.932
|
Le tableau 5 reporte les résultats obtenus. On constate
que les deux critères nous conduisent à retenir un processus
VAR(1) (voir annexe IV).
L'estimation du processus VAR(1) est reportée dans le
tableau 6 :
Tableau 6 : estimation du modèle VAR(1) :
|
D(LINF)
|
D(LPP)
|
D(IMEX)
|
D(LPPIMP)
|
D(LPPEXP)
|
D(LINF(-1))
|
-0.673783
|
0.146250
|
-0.044063
|
0.020177
|
0.042643
|
[-8.26944]
|
[ 1.29299]
|
[-1.20481]
|
[ 0.21659]
|
[ 0.62678]
|
D(LPP(-1))
|
0.556400
|
0.116582
|
-0.056557
|
0.132894
|
0.217385
|
[ 3.06450]
|
[ 0.46254]
|
[-0.69397]
|
[ 0.64020]
|
[ 1.43390]
|
D(IMEX(-1))
|
-1.461713
|
-0.076578
|
-0.199980
|
0.617312
|
0.663078
|
[-3.07737]
|
[-0.11614]
|
[-0.93797]
|
[ 1.13673]
|
[ 1.67186]
|
D(LPPIMP(-1))
|
0.343766
|
-0.051400
|
-0.028818
|
-0.558920
|
-0.334210
|
[ 1.26291]
|
[-0.13603]
|
[-0.23586]
|
[-1.79595]
|
[-1.47043]
|
D(LPPEXP(-1))
|
-1.260647
|
-0.139653
|
0.235840
|
0.212745
|
0.040447
|
[-3.73782]
|
[-0.29828]
|
[ 1.55785]
|
[ 0.55172]
|
[ 0.14363]
|
C
|
-0.093508
|
0.077769
|
0.038896
|
0.007921
|
-0.068061
|
[-1.98000]
|
[ 1.18622]
|
[ 1.83488]
|
[ 0.14670]
|
[-1.72596]
|
- Notons que les valeurs indiquées en gras sont
significatives.
L'observation de nos résultats d'estimation VAR montre
que toutes les variables du modèle autre que l'inflation ne
dépendent d'aucune variable retenue dans notre modèle puisque les
coefficients sont non significatifs.
Ce qui nous intéresse en fait dans cette estimation du
modèle VAR(1) c'est d'exprimer l'inflation en fonction des autres
variables du modèle. Les résultats indiquent que le taux
d'inflation dépend négativement de son taux passé, ce qui
est expliqué par la tendance à la baisse de l'inflation
tunisienne. Il dépend positivement du prix du pétrole
décalé d'une période, ce qui affirme et renforce notre
supposition.
Egalement, le taux d'inflation dépend
négativement de la balance commerciale du pétrole et de la part
du pétrole dans l'exportation retardé d'une période. Ce
dernier résultat peut être mieux expliqué à l'aide
des fonctions de réponses impultionnelles et la décomposition de
la variance.
2-4- Test de causalité de Granger :
Nous nous proposons d'illustrer la notion de causalité
au sens de Granger en procédant à un test de non causalité
(voir annexe IV). Les résultats obtenus, pour un nombre de retards p
égal à 1, sont donnés dans le tableau 6.
Tableau 6 : test de non causalité au sens de
Granger :
Hypothèse nulle:
|
Obs
|
Statistique -F
|
Probabilité
|
D(LPP) ne cause pas D(LINF)
|
35
|
3.65538
|
0.06488
|
D(LINF) ne cause pas D(LPP)
|
1.95396
|
0.17178
|
D(IMEX) ne cause pas D(LINF)
|
35
|
5.46758
|
0.02578
|
D(LINF) ne cause pas D(IMEX)
|
1.85596
|
0.18260
|
D(LPPIMP) ne cause pas D(LINF)
|
35
|
0.04212
|
0.83869
|
D(LINF) ne cause pas D(LPPIMP)
|
0.04134
|
0.84018
|
D(LPPEXP) ne cause pas D(LINF)
|
35
|
0.99245
|
0.32662
|
D(LINF) ne cause pas D(LPPEXP)
|
0.41768
|
0.52270
|
D(IMEX) ne cause pas D(LPP)
|
35
|
0.03407
|
0.85472
|
D(LPP) ne cause pas D(IMEX)
|
0.02037
|
0.88739
|
D(LPPIMP) ne cause pas D(LPP)
|
35
|
0.21867
|
0.64322
|
D(LPP) ne cause pas D(LPPIMP)
|
0.19343
|
0.66304
|
D(LPPEXP) ne cause pas D(LPP)
|
35
|
0.37431
|
0.54498
|
D(LPP) ne cause pas D(LPPEXP)
|
0.84575
|
0.36464
|
D(LPPIMP) ne cause pas D(IMEX)
|
35
|
0.60872
|
0.44100
|
D(IMEX) ne cause pas D(LPPIMP)
|
0.64501
|
0.42783
|
D(LPPEXP) ne cause pas D(IMEX)
|
35
|
2.66012
|
0.11270
|
D(IMEX) ne cause pas D(LPPEXP)
|
0.96721
|
0.33275
|
D(LPPEXP) ne cause pas D(LPPIMP)
|
35
|
0.06192
|
0.80507
|
D(LPPIMP) ne cause pas D(LPPEXP)
|
0.09538
|
0.75945
|
- Notons que les valeurs indiquées en gras sont
significatives au seuil de 10%.
Pour notre étude, ce que nous intéresse c'est
d'étudier les variables qui causent l'inflation. Commençons par
tester l'hypothèse nulle selon laquelle D(lpp) ne cause pas D(linf). La
probabilité associée est de 0.06488; elle est inférieure
au seuil statistique de 10%. On rejette l'hypothèse nulle, le prix du
pétrole cause au sens de Granger le taux d'inflation. A l'inverse, on
constate que l'hypothèse nulle selon laquelle le taux d'inflation ne
cause pas le prix du pétrole est acceptée au seuil de 10% (la
probabilité associée est de 0.17178>0.10).
En faisant le même travail pour les autres variables, on
constate que seule la variable D(imex) cause D(linf) c'est-à-dire la
balance commerciale du pétrole (importation-exportation) cause
l'inflation. Pour les autres variables, ce test élimine toutes relations
de causalité.
On retiendra donc que :
- le prix du pétrole cause l'inflation, ce qui est
cohérent avec la réalité.
- la balance commerciale du pétrole cause
l'inflation.
2-5- Fonction de réponse impulsionnelle et
décomposition de la variance :
2-5-1- Fonction de réponse impusionnelle :
Dans cette partie, nous présenterons les
différents résultats du modèle VAR spécifié
dans les parties précédentes. Nous nous intéresserons
essentiellement aux fonctions de réponse aux chocs et aux
décompositions de la variance des erreurs de prévisions. Ces deux
instruments permettent de synthétiser l'essentielle de l'information
contenue dans la dynamique du système VAR estimé. Les
décompositions de la variance nous indiqueront l'importance relative de
chaque choc dans l'explication des fluctuations de l'inflation. Quant aux
fonctions de réactions aux chocs, elles nous permettront de mettre en
évidence la nature des effets des différents chocs sur les
variables.
Il nous parait dès lors intéressant d'examiner
l'impact des chocs dans un tel modèle. Les figures suivantes retracent
les fonctions de réponse impulsionnelle ; les courbes en
pointillés représentant l'intervalle de confiance (voir annexe
IV).. On considère que l'amplitude du choc est égale à
deux fois l'écart type et l'on s'intéresse aux effets du choc sur
10 périodes (c'est-à-dire 10 ans). Cet horizon représente
le délai nécessaire pour que les variables retrouvent leurs
niveaux de long terme.
Figure 1 : fonction de réponse
impulsionnelle :
Il est légitime de penser, en vertu à la fois
des résultats d'estimation précédents (estimation du
modèle VAR (1)) et surtout de la théorie économique, qu'un
choc sur le prix du pétrole n'a pas de répercussion contemporaine
sur l'inflation ce qui explique que la courbe relative à D(linf) parte
de l'origine. On constate un profil traditionnel des fonctions de
réponse impulsionnelle : le choc sur D(lpp) se répercute sur
D(linf) en s'amortissant(figure 1).
En effet, un choc positif sur le prix du pétrole se
traduit par un effet positif sur l'inflation pendant la première
année. Cet effet disparaît ensuite en ralenti avant de trouver son
niveau de long terme. De plus, cet effet est bien clair si on considère
les séries mensuelles(figure 2). On remarque qu'en cas d'une hausse du
prix du pétrole, la réaction de l'inflation face à ce choc
commence dès le mois suivant pour donner une réponse claire vers
le cinquième mois. Elle s'annule au septième mois pour revenir
rapidement à son niveau normal.
Donc, un choc sur le prix du pétrole pousse l'inflation
vers la hausse au cinquième mois après ce choc (voir annexe
V).
Figure 2 : fonction de réponse
impulsionnelle :
L'impact d'un choc sur la variable imex = importation -
exportation du pétrole est également simulé (figure 3).
L'effet sur l'inflation est négatif au cours de la première
année puis positif pendant la deuxième année avant de
s'amortir pour revenir à son niveau de long terme. Le choc sur D(imex)
n'a pas de répercussion contemporaine sur l'inflation. L'effet
négatif sur l'inflation peut être expliquer par la réponse
de D(imex) à un choc sur D(lpp). Cette réponse est
instantanée et elle est négative. L'impact de cette
réponse sur D(linf) est positif.
Figure 3 : fonction de réponse
impulsionnelle :
Figure 4 : fonction de réponse
impulsionnelle :
Figure 5 : fonction de réponse
impulsionnelle :
L'impact d'un choc sur la part du pétrole dans
l'importation (D(lppimp)) et sur la part du pétrole dans l'exportation
(D(lppexp)) est également étudié. L'effet des deux chocs
sur l'inflation est négatif et n'a pas de répercussion
contemporaine. Cet effet peut être expliquer par la tendance à la
baisse des deux variables au cours du temps c'est-à-dire l'importance du
pétrole dans l'importation et l'exportation totales diminue de plus en
plus. La réponse de D(lppimp) et de D(lppexp) à un choc sur
D(lpp) est positive et instantanée (figure 4 et 5).
2-5-2- Décomposition de la variance :
Cette étude, basée sur les fonctions de
réponse impulsionnelle, peut être complétée par une
analyse de la décomposition de la variance de l'erreur de
prévision. L'objectif est de calculer la contribution de chacune des
innovations à la variance de l'erreur. De façon
générale, on écrit la variance de l'erreur de
prévision à un horizon h (ici h va de 1
à 10) en fonction de la variance de l'erreur attribuée à
chacune des variables. On effectue ensuite le rapport entre chacune de ces
variances et la variance totale pour obtenir son poids relatif en pourcentage
(voir annexe IV).
Les résultats relatifs à l'étude de la
décomposition de la variance sont reportés dans le tableau
7 :
Tableau 7 : décomposition de la variance :
Décomposition de la variance de D(LINF):
|
|
|
|
|
|
|
Période
|
S.E.
|
D(LINF)
|
D(LPP)
|
D(IMEX)
|
D(LPPIMP)
|
D(LPPEXP)
|
1
|
0.234553
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.336730
|
56.85692
|
4.764127
|
14.91821
|
1.328016
|
22.13273
|
3
|
0.366532
|
52.29157
|
8.428892
|
16.13626
|
2.092500
|
21.05078
|
4
|
0.386544
|
50.31889
|
8.893047
|
17.08671
|
2.450847
|
21.25050
|
5
|
0.398763
|
49.05070
|
9.328837
|
17.60375
|
2.698246
|
21.31846
|
6
|
0.406246
|
48.38135
|
9.550380
|
17.87605
|
2.852615
|
21.33961
|
7
|
0.410975
|
47.97151
|
9.675225
|
18.03845
|
2.951190
|
21.36362
|
8
|
0.413950
|
47.72057
|
9.751919
|
18.13457
|
3.014852
|
21.37809
|
9
|
0.415832
|
47.56506
|
9.798246
|
18.19292
|
3.055809
|
21.38797
|
10
|
0.417024
|
47.46752
|
9.826915
|
18.22883
|
3.082181
|
21.39455
|
La variance de l'erreur de prévision de D(linf) est
due pour 47.5% à ses propres innovations, pour 9.8% à celles de
D(lpp), pour 18.2% à celles de D(imex), pour 3.08% à celles de
D(lppimp) et pour 21.4% à celles de D(lppexp). Donc, le prix du
pétrole, la balance commerciale du pétrole et la part du
pétrole dans l'exportation ont une influence non négligeable sur
l'inflation tunisienne.
Conclusion :
Au moyen de la modélisation VAR et de plusieurs textes
nécessaire, nous avons étudié le pétrole comme
déterminant de l'évolution de l'inflation en Tunisie au cours des
quatre dernières décennies.
Des estimations de l'inflation tunisienne sur la base d'un
modèle introduisant le prix du pétrole, sa balance commerciale,
sa part du pétrole dans l'importation et sa part dans l'exportation sont
faites pour dégager l'impact de chacune de ces variables sur l'inflation
présente. Il est important de remarquer que nos résultats
empiriques montrent que le pétrole affecte l'inflation tunisienne avec
des degrés différents selon la période.
En premier lieu, le prix du pétrole a un impact positif
sur le taux d'inflation puisque son augmentation engendre l'augmentation de
celle-ci mais après 5 mois.
En second lieu, nous remarquons que la balance commerciale du
pétrole a un impact négatif sur le taux d'inflation. Le
pétrole affecte indirectement l'inflation à travers son impact
négatif sur la balance commerciale du pétrole.
En conclusion, il y a lieu de retenir que le pétrole et
sa valeur dans l'économie a un impact sur l'inflation tunisienne.
L'environnement économique tunisien aggrave cet impact. Les politiques
anticoncurrentielles qui entravent le fonctionnement des marchés, quelle
qu'ils soient, sont de nature à provoquer un processus inflationniste,
du moins à l'aggraver et l'entretenir. Il est aussi intéressant
d'évoquer les asymétries des mouvements de prix dues au fait que
les prix ont une flexibilité à la hausse qui contraste avec
l'absence totale de flexibilité à la baisse.
Conclusion générale:
L'inflation est un phénomène très ancien.
Il apparaît dès les premiers siècles après J.C. et a
revêtu diverses caractéristiques et vécu différents
types de systèmes socio-économiques et politiques. Au sein de ce
mémoire nous avons tout d'abord indiqué les grands traits
historiques de l'inflation ainsi que les caractéristiques des mouvements
des prix dans les pays capitalistes sur longue période. Nous avons
remarqué des différences dans les sources des inflations
lointaines, celle du IIIème et du
XVIème siècles. En effet, alors
que la première s'avère être une pénurie de
métal et entraîne une falsification de l'argent, la
deuxième était au contraire une abondance de métaux
précieux en Europe venant du Nouveau Monde. L'inflation du
XIXème siècle et d'entre guerres avait le
caractère épisodique et limité. Cette période
était caractérisée par la nature cyclique et
dépressive des prix et par une régulation de type concurrentiel.
Enfin, l'étude de la période d'après la seconde guerre
mondiale soulève le caractère permanent et général
de l'inflation au sein d'une régulation de type monopoliste.
Les approches dominantes retenues par économistes pour
éclaircir les causes de l'inflation sont ensuite analysées. Nous
avons distingué l'inflation monétariste qui s'articule autour de
la croissance monétaire. La thèse de l'inflation par la demande
stipule que la hausse des prix n'apparaîtrait qu'en cas de plein emploi
des capacités productives. Selon l'approche de l'inflation par les
coûts, la hausse des coûts de production, notamment les coûts
salariaux, est la principale source d'inflation. L'inflation peut être
aussi un phénomène sociologique qui résulte des rapports
de force entre les groupes sociaux. Cette dernière thèse assume
la responsabilité de la hausse des prix aux salariés qui, chaque
fois que les prix augmentent, ils revendiquent pour une augmentation des
salaires.
Il semble ainsi que l'ancienneté du
phénomène de l'inflation fait que ces causes étaient
multiples dans son foyer d'origine qui est le monde des pays capitalistes. Par
ailleurs, les déterminants de l'inflation dans les pays en
développement sont multiples et complexes avec la prédominance de
la source monétaire. En effet, même si la monnaie reste pour la
plupart des théories le principal déterminant de l'inflation,
cela n'évite pas l'existence d'autres déterminants prouvés
empiriquement. Avec la variation importante de son prix et son importance dans
l'économie, le pétrole et à travers plusieurs effets peut
être considéré comme l'un des déterminants de
l'inflation.
L'impact du pétrole sur l'inflation peut être
soit direct (à travers la variation des prix) ou indirect (les effets de
second tour). Réellement, le pétrole peut expliquer plusieurs
causes d'inflation. Notamment, à cause du volume excessif des
liquidités internationales, la présence d'un environnement
inflationniste comporte toujours la menace d'une relance par les prix
importée (on parle ici de l'inflation importée). En effet, le
prix du pétrole a un impact direct et indirect sur l'économie en
générale et sur l'inflation principalement. L'effet direct est la
réponse immédiate des prix domestiques aux prix internationaux
chargés. L'effet indirect est la réponse du marché local
des biens et services par l'augmentation du coût local résultant
de l'augmentation des prix du pétrole importé.
L'analyse de la situation pétrolière de la
Tunisie nous a permis de constater l'importance de ce produit dans
l'économie tunisienne. Sa production qui est en déclin et sa
consommation qui est toujours en hausse à cause de l'utilisation de
pétrole dans l'industrie et le transport peut expliquer la part du
pétrole dans l'importance et l'exportation totale.
Réellement, l'évolution du prix du
pétrole, vue son importance dans la formation des prix de plusieurs
biens et services, engendre une augmentation générale des prix.
L'agent économique qui est le plus touché de cette augmentation
est le consommateur. Une augmentation des prix du pétrole et
dérivés pèse lourdement sur son pouvoir d'achat. En effet,
l'absence d'indexation prix- salaire aggrave la situation du consommateur
puisqu'on remarque, et surtout dans les dernières années, que les
prix augmentent plus qu'une fois par an tandis que les salaires restent
rigides. De plus, la rigidité à la baisse des prix du
pétrole et dérivés aggrave la situation. En Tunisie,
même si le prix mondial du pétrole diminuent après une
augmentation, les prix internent restent rigides.
L'étude de la relation entre l'inflation tunisienne et
le pétrole démontre l'importance de celui -ci dans l'explication
de l'inflation. La décomposition de cette relation en effet prix, effet
volume et effet change nous pousse à mettre l'accent sur l'effet prix
qui est le plus important surtout durant les dernières années.
Par ailleurs, les résultats empiriques montre que le
prix du pétrole a un impact positif sur le taux d'inflation tunisienne.
De plus son importance dans l'économie (l'importation et l'exportation)
engendre une variation de l'inflation. La réponse de l'inflation
à un choc sur le prix du pétrole n'est pas instantanée et
elle tend à revenir à un niveau de long terme. L'environnement
économique tunisien aggrave cet impact. Les politiques
anticoncurrentielles qui entravent le fonctionnement des marchés, quelle
qu'ils soient, sont de nature à provoquer un processus inflationniste,
du moins à l'aggraver et l'entretenir. Il est aussi intéressant
d'évoquer les asymétries des mouvements de prix dues au fait que
les prix ont une flexibilité à la hausse qui contraste avec
l'absence totale de flexibilité à la baisse.
Bibliographie
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Economica 2002.
Annexe I
Séries annuelles :
obs
|
INF a
|
PP b
|
IMPOR c
|
EXPOR c
|
PPIMP c
|
PPEXP c
|
1970
|
1.110000
|
1.670000
|
0.013099
|
0.059686
|
8.166667
|
62.30300
|
1971
|
6.000000
|
2.030000
|
0.015600
|
0.069618
|
8.666667
|
61.44600
|
1972
|
1.890000
|
2.290000
|
0.020368
|
0.091065
|
9.166667
|
60.58900
|
1973
|
4.720000
|
3.050000
|
0.027656
|
0.106801
|
9.666667
|
59.73200
|
1974
|
4.070000
|
10.73000
|
0.049685
|
0.234146
|
10.16667
|
58.87500
|
1975
|
9.520000
|
10.73000
|
0.059571
|
0.202591
|
10.40000
|
58.62000
|
1976
|
5.350000
|
11.51000
|
0.076834
|
0.190497
|
11.70000
|
56.31000
|
1977
|
6.740000
|
12.39000
|
0.089205
|
0.223845
|
11.40000
|
56.20000
|
1978
|
5.240000
|
12.70000
|
0.097867
|
0.261367
|
11.00000
|
55.80000
|
1979
|
7.830000
|
17.25000
|
0.205910
|
0.388857
|
17.80000
|
53.51000
|
1980
|
10.01000
|
28.64000
|
0.295472
|
0.475020
|
20.70000
|
52.50000
|
1981
|
8.900000
|
32.51000
|
0.382520
|
0.666082
|
20.50000
|
54.02000
|
1982
|
13.67000
|
32.38000
|
0.259097
|
0.534830
|
12.90000
|
45.92000
|
1983
|
8.970000
|
29.04000
|
0.248956
|
0.575075
|
11.80000
|
45.50000
|
1984
|
8.600000
|
28.20000
|
0.280997
|
0.619801
|
11.20000
|
44.30000
|
1985
|
7.550000
|
27.01000
|
0.324754
|
0.608946
|
14.20000
|
42.20000
|
1986
|
6.160000
|
13.53000
|
0.156067
|
0.340678
|
6.800000
|
24.27000
|
1987
|
8.220000
|
17.73000
|
0.270994
|
0.417885
|
10.80000
|
23.60000
|
1988
|
7.160000
|
14.24000
|
0.225496
|
0.330919
|
7.100000
|
16.10000
|
1989
|
7.720000
|
17.31000
|
0.383051
|
0.556400
|
9.200000
|
20.00000
|
1990
|
6.500000
|
22.26000
|
0.434376
|
0.534120
|
9.000000
|
17.30000
|
1991
|
8.200000
|
18.62000
|
0.397487
|
0.488645
|
8.300000
|
14.30000
|
1992
|
5.820000
|
18.44000
|
0.432349
|
0.536004
|
7.600000
|
15.10000
|
1993
|
4.020000
|
16.33000
|
0.487596
|
0.432342
|
7.900000
|
11.50000
|
1994
|
4.620000
|
15.53000
|
0.511842
|
0.446177
|
7.700000
|
9.500000
|
1995
|
6.260000
|
16.86000
|
0.544879
|
0.439696
|
7.300000
|
8.500000
|
1996
|
3.780000
|
20.29000
|
0.629899
|
0.564060
|
8.400000
|
10.50000
|
1997
|
3.700000
|
18.68000
|
0.659513
|
0.553329
|
7.500000
|
9.000000
|
1998
|
3.600000
|
12.28000
|
0.446007
|
0.417171
|
4.700000
|
6.400000
|
1999
|
3.600000
|
17.47000
|
0.704949
|
0.487683
|
7.000000
|
7.000000
|
2000
|
3.500000
|
27.60000
|
1.244228
|
0.960576
|
10.60000
|
12.00000
|
2001
|
2.000000
|
23.12000
|
1.314941
|
0.877330
|
9.600000
|
9.200000
|
2002
|
2.700000
|
24.36000
|
1.215981
|
0.877374
|
9.000000
|
9.000000
|
2003
|
2.700000
|
28.10000
|
0.982723
|
0.930834
|
7.000000
|
9.000000
|
2004
|
3.600000
|
36.05000
|
1.516229
|
1.145216
|
9.500000
|
9.500000
|
2005
|
2.000000
|
50.64000
|
2.120586
|
1.755393
|
12.40000
|
12.90000
|
2006
|
4.700000
|
59.19000
|
2.629091
|
2.006435
|
13.30000
|
13.10000
|
(a) : Statistiques Financières Internationales du
FMI
(b) : Statistiques de l'Organisation des Pays Exportateurs
du Pétrole (OPEP)
(c) : Statistiques de l'Institut Nationale des Statistiques
(INES)
Séries mensuelles :
obs
|
INF d
|
PP e
|
obs
|
INF
|
PP
|
obs
|
INF
|
PP
|
1973:10
|
0.561800
|
4.220000
|
1978:07
|
1.680700
|
13.24000
|
1983:04
|
-0.258000
|
28.16000
|
1973:11
|
-0.559000
|
5.730000
|
1978:08
|
0.000000
|
13.23000
|
1983:05
|
-0.258000
|
28.44000
|
1973:12
|
5.056200
|
6.800000
|
1978:09
|
0.413200
|
13.27000
|
1983:06
|
0.777200
|
28.78000
|
1974:01
|
4.278100
|
10.76000
|
1978:10
|
0.823000
|
13.25000
|
1983:07
|
-0.257000
|
28.63000
|
1974:02
|
-2.051000
|
11.83000
|
1978:11
|
0.816300
|
13.31000
|
1983:08
|
0.773200
|
28.39000
|
1974:03
|
-3.141000
|
11.80000
|
1978:12
|
0.000000
|
13.46000
|
1983:09
|
0.255800
|
28.26000
|
1974:04
|
-0.541000
|
11.72000
|
1979:01
|
3.238900
|
14.08000
|
1983:10
|
0.255100
|
28.40000
|
1974:05
|
0.000000
|
11.73000
|
1979:02
|
-0.392000
|
14.28000
|
1983:11
|
0.254500
|
28.32000
|
1974:06
|
1.087000
|
11.62000
|
1979:03
|
0.000000
|
14.89000
|
1983:12
|
1.015200
|
27.71000
|
1974:07
|
-1.075000
|
11.19000
|
1979:04
|
0.000000
|
16.60000
|
1984:01
|
2.512600
|
28.26000
|
1974:08
|
1.087000
|
11.28000
|
1979:05
|
1.968500
|
17.55000
|
1984:02
|
0.980400
|
28.15000
|
1974:09
|
1.075300
|
10.92000
|
1979:06
|
0.386100
|
19.66000
|
1984:03
|
0.485400
|
28.36000
|
1974:10
|
0.531900
|
11.01000
|
1979:07
|
1.153800
|
21.45000
|
1984:04
|
0.724600
|
28.24000
|
1974:11
|
0.529100
|
11.11000
|
1979:08
|
1.520900
|
21.94000
|
1984:05
|
0.239800
|
28.22000
|
1974:12
|
3.157900
|
11.11000
|
1979:09
|
0.374500
|
23.05000
|
1984:06
|
0.478500
|
28.12000
|
1975:01
|
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1990:01
|
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|
18.67000
|
1995:01
|
0.604600
|
14.79000
|
2000:01
|
0.404400
|
24.45000
|
1990:02
|
0.636900
|
18.11000
|
1995:02
|
0.120200
|
15.14000
|
2000:02
|
0.402800
|
25.89000
|
1990:03
|
0.158200
|
16.85000
|
1995:03
|
0.840300
|
15.47000
|
2000:03
|
-0.201000
|
24.30000
|
1990:04
|
0.158000
|
15.09000
|
1995:04
|
0.476200
|
17.20000
|
2000:04
|
-0.101000
|
23.92000
|
1990:05
|
0.000000
|
14.67000
|
1995:05
|
0.237000
|
16.98000
|
2000:05
|
0.000000
|
25.71000
|
1990:06
|
0.315500
|
14.59000
|
1995:06
|
0.000000
|
15.48000
|
2000:06
|
0.301800
|
26.84000
|
1990:07
|
0.157200
|
18.17000
|
1995:07
|
0.827400
|
14.45000
|
2000:07
|
0.300900
|
25.77000
|
1990:08
|
2.197800
|
25.44000
|
1995:08
|
0.703400
|
14.89000
|
2000:08
|
0.300000
|
27.74000
|
1990:09
|
0.460800
|
29.23000
|
1995:09
|
0.814900
|
14.79000
|
2000:09
|
0.199400
|
27.80000
|
1990:10
|
0.611600
|
30.39000
|
1995:10
|
0.692800
|
14.26000
|
2000:10
|
0.099500
|
26.71000
|
1990:11
|
0.759900
|
26.77000
|
1995:11
|
-0.115000
|
15.05000
|
2000:11
|
0.198800
|
25.43000
|
1990:12
|
0.603300
|
21.87000
|
1995:12
|
0.229600
|
15.74000
|
2000:12
|
0.396800
|
22.07000
|
1991:01
|
1.049500
|
19.45000
|
1996:01
|
0.114500
|
15.86000
|
2001:01
|
-0.593000
|
21.55000
|
1991:02
|
1.038600
|
16.73000
|
1996:02
|
0.343200
|
16.89000
|
2001:02
|
0.198800
|
22.22000
|
1991:03
|
0.734200
|
16.48000
|
1996:03
|
0.228100
|
18.77000
|
2001:03
|
-0.298000
|
20.83000
|
1991:04
|
0.291500
|
16.88000
|
1996:04
|
-0.341000
|
18.75000
|
2001:04
|
0.298500
|
21.74000
|
1991:05
|
-0.145000
|
16.71000
|
1996:05
|
-0.114000
|
17.72000
|
2001:05
|
0.198400
|
21.77000
|
1991:06
|
0.000000
|
16.04000
|
1996:06
|
0.457100
|
17.21000
|
2001:06
|
0.396000
|
21.48000
|
1991:07
|
1.746700
|
16.86000
|
1996:07
|
0.796400
|
17.78000
|
2001:07
|
0.690300
|
20.58000
|
1991:08
|
1.144500
|
17.23000
|
1996:08
|
0.000000
|
18.99000
|
2001:08
|
0.489700
|
21.26000
|
1991:09
|
0.565800
|
17.57000
|
1996:09
|
0.564300
|
20.57000
|
2001:09
|
0.292400
|
18.88000
|
1991:10
|
0.140600
|
18.12000
|
1996:10
|
0.673400
|
21.85000
|
2001:10
|
0.291500
|
15.76000
|
1991:11
|
0.280900
|
17.03000
|
1996:11
|
0.223000
|
21.04000
|
2001:11
|
0.484500
|
14.05000
|
1991:12
|
0.280100
|
15.03000
|
1996:12
|
0.111200
|
21.01000
|
2001:12
|
0.482200
|
14.55000
|
1992:01
|
0.977700
|
14.50000
|
1997:01
|
0.444400
|
20.20000
|
2002:01
|
0.191900
|
15.79000
|
1992:02
|
0.414900
|
15.04000
|
1997:02
|
0.221200
|
17.94000
|
2002:02
|
0.191600
|
17.61000
|
1992:03
|
0.551000
|
15.28000
|
1997:03
|
0.220800
|
16.49000
|
2002:03
|
-0.287000
|
21.49000
|
1992:04
|
0.274000
|
17.25000
|
1997:04
|
0.110100
|
15.92000
|
2002:04
|
0.191800
|
22.48000
|
1992:05
|
0.000000
|
17.83000
|
1997:05
|
0.000000
|
16.28000
|
2002:05
|
-0.096000
|
22.26000
|
1992:06
|
0.000000
|
18.44000
|
1997:06
|
0.220000
|
15.61000
|
2002:06
|
-0.287000
|
22.26000
|
1992:07
|
0.000000
|
18.09000
|
1997:07
|
0.878200
|
16.02000
|
2002:07
|
0.096100
|
23.46000
|
1992:08
|
1.229500
|
17.69000
|
1997:08
|
0.326400
|
16.37000
|
2002:08
|
0.287900
|
24.12000
|
1992:09
|
0.674800
|
18.01000
|
1997:09
|
0.216900
|
16.51000
|
2002:09
|
0.478500
|
25.09000
|
1992:10
|
0.402100
|
17.42000
|
1997:10
|
0.432900
|
16.32000
|
2002:10
|
0.476200
|
22.88000
|
1992:11
|
0.267000
|
15.97000
|
1997:11
|
0.323300
|
14.99000
|
2002:11
|
0.189600
|
22.36000
|
1992:12
|
0.399500
|
15.60000
|
1997:12
|
0.429600
|
13.31000
|
2002:12
|
0.189200
|
26.53000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
obs
|
INF
|
PP
|
|
|
|
|
|
|
2003:01
|
-0.094000
|
29.05000
|
|
|
|
|
|
|
2003:02
|
0.000000
|
28.65000
|
|
|
|
|
|
|
2003:03
|
0.000000
|
25.39000
|
|
|
|
|
|
|
2003:04
|
0.283600
|
21.83000
|
|
|
|
|
|
|
2003:05
|
0.377000
|
22.78000
|
|
|
|
|
|
|
2003:06
|
0.093900
|
24.88000
|
|
|
|
|
|
|
2003:07
|
0.375200
|
25.63000
|
|
|
|
|
|
|
2003:08
|
0.841100
|
26.33000
|
|
|
|
|
|
|
2003:09
|
1.112100
|
23.78000
|
|
|
|
|
|
|
2003:10
|
0.641600
|
25.84000
|
|
|
|
|
|
|
2003:11
|
0.364300
|
26.09000
|
|
|
|
|
|
|
2003:12
|
0.363000
|
27.05000
|
|
|
|
|
|
|
2004:01
|
0.180800
|
27.91000
|
|
|
|
|
|
|
2004:02
|
-0.451000
|
28.70000
|
|
|
|
|
|
|
2004:03
|
0.272000
|
30.06000
|
|
|
|
|
|
|
2004:04
|
0.542500
|
31.56000
|
|
|
|
|
|
|
2004:05
|
0.449600
|
34.43000
|
|
|
|
|
|
|
2004:06
|
0.179100
|
32.46000
|
|
|
|
|
|
|
2004:07
|
0.089400
|
35.28000
|
|
|
|
|
|
|
2004:08
|
-0.089000
|
37.57000
|
|
|
|
|
|
|
2004:09
|
0.000000
|
40.57000
|
|
|
|
|
|
|
2004:10
|
0.089400
|
41.33000
|
|
|
|
|
|
|
2004:11
|
-0.089000
|
35.50000
|
|
|
|
|
|
|
2004:12
|
0.000000
|
32.52000
|
|
|
|
|
|
|
2005:01
|
0.089400
|
37.51000
|
|
|
|
|
|
|
2005:02
|
0.178600
|
41.07000
|
|
|
|
|
|
|
2005:03
|
0.000000
|
45.71000
|
|
|
|
|
|
|
2005:04
|
0.802100
|
45.34000
|
|
|
|
|
|
|
2005:05
|
-0.088000
|
44.44000
|
|
|
|
|
|
|
2005:06
|
0.354000
|
51.11000
|
|
|
|
|
|
|
2005:07
|
0.176400
|
53.46000
|
|
|
|
|
|
|
2005:08
|
0.352100
|
59.86000
|
|
|
|
|
|
|
2005:09
|
0.438600
|
60.70000
|
|
|
|
|
|
|
2005:10
|
0.611400
|
54.61000
|
|
|
|
|
|
|
2005:11
|
0.347200
|
50.88000
|
|
|
|
|
|
|
2005:12
|
0.605500
|
52.26000
|
|
|
|
|
|
|
2006:01
|
0.601900
|
56.15000
|
|
|
|
|
|
|
2006:02
|
-0.256000
|
54.41000
|
|
|
|
|
|
|
2006:03
|
0.342800
|
58.37000
|
|
|
|
|
|
|
2006:04
|
1.195600
|
65.03000
|
|
|
|
|
|
|
2006:05
|
0.421900
|
65.34000
|
|
|
|
|
|
|
2006:06
|
0.000000
|
64.69000
|
|
|
|
|
|
|
2006:07
|
0.420200
|
67.59000
|
|
|
|
|
|
|
2006:08
|
0.000000
|
62.75000
|
|
|
|
|
|
|
2006:09
|
0.334700
|
55.93000
|
|
|
|
|
|
|
2006:10
|
0.333600
|
52.71000
|
|
|
|
|
|
|
2006:11
|
-0.249000
|
53.08000
|
|
|
|
|
|
|
2006:12
|
-0.750000
|
54.30000
|
|
|
|
|
|
|
2007:01
|
0.671700
|
50.95000
|
|
|
|
|
|
|
2007:02
|
-0.167000
|
52.79000
|
|
|
|
|
|
|
(d) : Statistiques Financières Internationales du
FMI
(e) : Statistiques de l'Administration d'Information
Energétique (EIA)
Annexe II
Test de stationnarité des séries
annuelles :
Taux d'inflation (inf) :
Null Hypothesis: D(LINF) has a unit root
|
Exogenous: None
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-15.47519
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.632688
|
|
|
5% level
|
|
-1.950687
|
|
|
10% level
|
|
-1.611059
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LINF,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/20/07 Time: 18:32
|
Sample(adjusted): 1972 2006
|
Included observations: 35 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LINF(-1))
|
-1.616672
|
0.104469
|
-15.47519
|
0.0000
|
R-squared
|
0.875580
|
Mean dependent var
|
-0.023800
|
Adjusted R-squared
|
0.875580
|
S.D. dependent var
|
0.864244
|
S.E. of regression
|
0.304847
|
Akaike info criterion
|
0.490139
|
Sum squared resid
|
3.159670
|
Schwarz criterion
|
0.534578
|
Log likelihood
|
-7.577439
|
Durbin-Watson stat
|
1.678364
|
Prix du pétrole (pp) :
Null Hypothesis: D(LPP) has a unit root
|
Exogenous: None
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.025419
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.632688
|
|
|
5% level
|
|
-1.950687
|
|
|
10% level
|
|
-1.611059
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LPP,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/20/07 Time: 18:34
|
Sample(adjusted): 1972 2006
|
Included observations: 35 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LPP(-1))
|
-0.850523
|
0.169244
|
-5.025419
|
0.0000
|
R-squared
|
0.426203
|
Mean dependent var
|
-0.001120
|
Adjusted R-squared
|
0.426203
|
S.D. dependent var
|
0.426768
|
S.E. of regression
|
0.323274
|
Akaike info criterion
|
0.607521
|
Sum squared resid
|
3.553202
|
Schwarz criterion
|
0.651960
|
Log likelihood
|
-9.631619
|
Durbin-Watson stat
|
2.016467
|
La variable imex = importation - exportation :
Null Hypothesis: D(IMEX) has a unit root
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
Lag Length: 3 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.757467
|
0.0002
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.273277
|
|
|
5% level
|
|
-3.557759
|
|
|
10% level
|
|
-3.212361
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(IMEX,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/20/07 Time: 17:52
|
Sample(adjusted): 1975 2006
|
Included observations: 32 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(IMEX(-1))
|
-3.125616
|
0.542880
|
-5.757467
|
0.0000
|
D(IMEX(-1),2)
|
1.582303
|
0.449678
|
3.518743
|
0.0016
|
D(IMEX(-2),2)
|
1.226318
|
0.334109
|
3.670417
|
0.0011
|
D(IMEX(-3),2)
|
0.698864
|
0.254177
|
2.749512
|
0.0107
|
C
|
-0.094411
|
0.042583
|
-2.217123
|
0.0356
|
@TREND(1970)
|
0.006939
|
0.002069
|
3.353302
|
0.0025
|
R-squared
|
0.764491
|
Mean dependent var
|
0.011337
|
Adjusted R-squared
|
0.719201
|
S.D. dependent var
|
0.171311
|
S.E. of regression
|
0.090779
|
Akaike info criterion
|
-1.793424
|
Sum squared resid
|
0.214260
|
Schwarz criterion
|
-1.518599
|
Log likelihood
|
34.69479
|
F-statistic
|
16.87988
|
Durbin-Watson stat
|
1.984350
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
La part du pétrole dans l'importation (ppimp) :
Null Hypothesis: D(LPPIMP) has a unit root
|
Exogenous: None
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-7.870835
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.632688
|
|
|
5% level
|
|
-1.950687
|
|
|
10% level
|
|
-1.611059
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LPPIMP,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/20/07 Time: 18:35
|
Sample(adjusted): 1972 2006
|
Included observations: 35 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LPPIMP(-1))
|
-1.291584
|
0.164097
|
-7.870835
|
0.0000
|
R-squared
|
0.645649
|
Mean dependent var
|
0.000304
|
Adjusted R-squared
|
0.645649
|
S.D. dependent var
|
0.427657
|
S.E. of regression
|
0.254573
|
Akaike info criterion
|
0.129700
|
Sum squared resid
|
2.203459
|
Schwarz criterion
|
0.174139
|
Log likelihood
|
-1.269755
|
Durbin-Watson stat
|
2.027329
|
La part du pétrole dans l'exportation (ppexp) :
Null Hypothesis: D(LPPEXP) has a unit root
|
Exogenous: None
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=4)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-6.216918
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.632688
|
|
|
5% level
|
|
-1.950687
|
|
|
10% level
|
|
-1.611059
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LPPEXP,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/20/07 Time: 18:35
|
Sample(adjusted): 1972 2006
|
Included observations: 35 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LPPEXP(-1))
|
-1.064023
|
0.171150
|
-6.216918
|
0.0000
|
R-squared
|
0.531999
|
Mean dependent var
|
0.000835
|
Adjusted R-squared
|
0.531999
|
S.D. dependent var
|
0.292740
|
S.E. of regression
|
0.200265
|
Akaike info criterion
|
-0.350197
|
Sum squared resid
|
1.363605
|
Schwarz criterion
|
-0.305758
|
Log likelihood
|
7.128439
|
Durbin-Watson stat
|
2.001792
|
Annexe III
Test de stationnarité des séries
mensuelles :
Taux d'inflation (infm) :
Null Hypothesis: INF has a unit root
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
Lag Length: 11 (Automatic based on SIC, MAXLAG=16)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.756433
|
0.0006
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.981825
|
|
|
5% level
|
|
-3.421418
|
|
|
10% level
|
|
-3.133482
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(INF)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/23/07 Time: 15:27
|
Sample(adjusted): 1974:10 2007:02
|
Included observations: 389 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
INF(-1)
|
-0.762707
|
0.160353
|
-4.756433
|
0.0000
|
D(INF(-1))
|
-0.165726
|
0.152100
|
-1.089588
|
0.2766
|
D(INF(-2))
|
-0.062848
|
0.141263
|
-0.444898
|
0.6567
|
D(INF(-3))
|
-0.139415
|
0.130795
|
-1.065909
|
0.2872
|
D(INF(-4))
|
-0.129609
|
0.121879
|
-1.063425
|
0.2883
|
D(INF(-5))
|
-0.223632
|
0.111532
|
-2.005096
|
0.0457
|
D(INF(-6))
|
-0.071799
|
0.103464
|
-0.693955
|
0.4881
|
D(INF(-7))
|
-0.153900
|
0.092487
|
-1.664018
|
0.0969
|
D(INF(-8))
|
-0.192190
|
0.080773
|
-2.379403
|
0.0178
|
D(INF(-9))
|
-0.267111
|
0.067385
|
-3.963960
|
0.0001
|
D(INF(-10))
|
-0.256335
|
0.055262
|
-4.638527
|
0.0000
|
D(INF(-11))
|
-0.197608
|
0.042443
|
-4.655809
|
0.0000
|
C
|
0.605520
|
0.139281
|
4.347455
|
0.0000
|
@TREND(1973:10)
|
-0.001182
|
0.000349
|
-3.390471
|
0.0008
|
R-squared
|
0.570568
|
Mean dependent var
|
-0.003194
|
Adjusted R-squared
|
0.555681
|
S.D. dependent var
|
0.864281
|
S.E. of regression
|
0.576106
|
Akaike info criterion
|
1.770276
|
Sum squared resid
|
124.4618
|
Schwarz criterion
|
1.912924
|
Log likelihood
|
-330.3187
|
F-statistic
|
38.32661
|
Durbin-Watson stat
|
1.991234
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
Prix du pétrole (pp) :
Null Hypothesis: D(LOGPP) has a unit root
|
Exogenous: None
|
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=24)
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-12.26711
|
0.0000
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.570771
|
|
|
5% level
|
|
-1.941619
|
|
|
10% level
|
|
-1.616167
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
Dependent Variable: D(LOGPP,2)
|
Method: Least Squares
|
Date: 09/23/07 Time: 15:33
|
Sample(adjusted): 1973:12 2007:02
|
Included observations: 399 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
D(LOGPP(-1))
|
-0.526065
|
0.042884
|
-12.26711
|
0.0000
|
R-squared
|
0.274299
|
Mean dependent var
|
-0.000678
|
Adjusted R-squared
|
0.274299
|
S.D. dependent var
|
0.073379
|
S.E. of regression
|
0.062510
|
Akaike info criterion
|
-2.704463
|
Sum squared resid
|
1.555208
|
Schwarz criterion
|
-2.694465
|
Log likelihood
|
540.5403
|
Durbin-Watson stat
|
1.952044
|
Annexe IV
Test de cointegration de Johansen pour les
séries annuelles :
Sample(adjusted): 1972 2006
|
Included observations: 35 after adjusting endpoints
|
Trend assumption: Linear deterministic trend
|
Series: LINF LPP IMEX LPPIMP LPPEXP
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
Unrestricted Cointegration Rank Test
|
Hypothesized
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Trace
Statistic
|
5 Percent
Critical Value
|
1 Percent
Critical Value
|
|
None
|
0.458224
|
57.82384
|
68.52
|
76.07
|
|
At most 1
|
0.310450
|
36.37224
|
47.21
|
54.46
|
|
At most 2
|
0.256802
|
23.36218
|
29.68
|
35.65
|
|
At most 3
|
0.210856
|
12.97443
|
15.41
|
20.04
|
|
At most 4 *
|
0.125315
|
4.686198
|
3.76
|
6.65
|
|
*(**) denotes rejection of the hypothesis at the 5%(1%) level
|
Trace test indicates no cointegration at both 5% and 1%
levels
|
Hypothesized
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Max-Eigen
Statistic
|
5 Percent
Critical Value
|
1 Percent
Critical Value
|
|
None
|
0.458224
|
21.45160
|
33.46
|
38.77
|
|
At most 1
|
0.310450
|
13.01006
|
27.07
|
32.24
|
|
At most 2
|
0.256802
|
10.38775
|
20.97
|
25.52
|
|
At most 3
|
0.210856
|
8.288228
|
14.07
|
18.63
|
|
At most 4 *
|
0.125315
|
4.686198
|
3.76
|
6.65
|
|
*(**) denotes rejection of the hypothesis at the 5%(1%) level
|
Max-eigenvalue test indicates no cointegration at both 5% and 1%
levels
|
Estimation du modèle VAR(1) pour les
séries annuelles :
Vector Autoregression Estimates
|
Date: 09/19/07 Time: 11:27
|
Sample(adjusted): 1972 2006
|
Included observations: 35 after adjusting endpoints
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
D(LINF)
|
D(LPP)
|
D(IMEX)
|
D(LPPIMP)
|
D(LPPEXP)
|
D(LINF(-1))
|
-0.673783
|
0.146250
|
-0.044063
|
0.020177
|
0.042643
|
|
(0.08148)
|
(0.11311)
|
(0.03657)
|
(0.09316)
|
(0.06803)
|
|
[-8.26944]
|
[ 1.29299]
|
[-1.20481]
|
[ 0.21659]
|
[ 0.62678]
|
D(LPP(-1))
|
0.556400
|
0.116582
|
-0.056557
|
0.132894
|
0.217385
|
|
(0.18156)
|
(0.25205)
|
(0.08150)
|
(0.20758)
|
(0.15160)
|
|
[ 3.06450]
|
[ 0.46254]
|
[-0.69397]
|
[ 0.64020]
|
[ 1.43390]
|
D(IMEX(-1))
|
-1.461713
|
-0.076578
|
-0.199980
|
0.617312
|
0.663078
|
|
(0.47499)
|
(0.65938)
|
(0.21320)
|
(0.54306)
|
(0.39661)
|
|
[-3.07737]
|
[-0.11614]
|
[-0.93797]
|
[ 1.13673]
|
[ 1.67186]
|
D(LPPIMP(-1))
|
0.343766
|
-0.051400
|
-0.028818
|
-0.558920
|
-0.334210
|
|
(0.27220)
|
(0.37787)
|
(0.12218)
|
(0.31121)
|
(0.22729)
|
|
[ 1.26291]
|
[-0.13603]
|
[-0.23586]
|
[-1.79595]
|
[-1.47043]
|
D(LPPEXP(-1))
|
-1.260647
|
-0.139653
|
0.235840
|
0.212745
|
0.040447
|
|
(0.33727)
|
(0.46820)
|
(0.15139)
|
(0.38560)
|
(0.28162)
|
|
[-3.73782]
|
[-0.29828]
|
[ 1.55785]
|
[ 0.55172]
|
[ 0.14363]
|
C
|
-0.093508
|
0.077769
|
0.038896
|
0.007921
|
-0.068061
|
|
(0.04723)
|
(0.06556)
|
(0.02120)
|
(0.05399)
|
(0.03943)
|
|
[-1.98000]
|
[ 1.18622]
|
[ 1.83488]
|
[ 0.14670]
|
[-1.72596]
|
R-squared
|
0.750562
|
0.071027
|
0.201073
|
0.132070
|
0.144974
|
Adj. R-squared
|
0.707555
|
-0.089141
|
0.063327
|
-0.017573
|
-0.002445
|
Sum sq. resids
|
1.595439
|
3.074637
|
0.321448
|
2.085497
|
1.112362
|
S.E. equation
|
0.234553
|
0.325610
|
0.105283
|
0.268167
|
0.195850
|
F-statistic
|
17.45226
|
0.443453
|
1.459735
|
0.882564
|
0.983416
|
Log likelihood
|
4.380633
|
-7.100023
|
32.41681
|
-0.306882
|
10.69225
|
Akaike AIC
|
0.092535
|
0.748573
|
-1.509532
|
0.360393
|
-0.268128
|
Schwarz SC
|
0.359166
|
1.015204
|
-1.242901
|
0.627024
|
-0.001497
|
Mean dependent
|
-0.006977
|
0.096363
|
0.019334
|
0.012237
|
-0.044158
|
S.D. dependent
|
0.433730
|
0.312001
|
0.108783
|
0.265842
|
0.195611
|
Determinant Residual Covariance
|
2.15E-08
|
|
|
|
Log Likelihood (d.f. adjusted)
|
60.66293
|
|
|
|
Akaike Information Criteria
|
-1.752167
|
|
|
|
Schwarz Criteria
|
-0.419012
|
|
|
|
Test de non causalité au sens de Granger pour
les séries annuelles :
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 09/19/07 Time: 22:36
|
Sample: 1970 2006
|
Lags: 1
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Probability
|
D(LPP) does not Granger Cause D(LINF)
|
35
|
3.65538
|
0.06488
|
D(LINF) does not Granger Cause D(LPP)
|
1.95396
|
0.17178
|
D(IMEX) does not Granger Cause D(LINF)
|
35
|
5.46758
|
0.02578
|
D(LINF) does not Granger Cause D(IMEX)
|
1.85596
|
0.18260
|
D(LPPIMP) does not Granger Cause D(LINF)
|
35
|
0.04212
|
0.83869
|
D(LINF) does not Granger Cause D(LPPIMP)
|
0.04134
|
0.84018
|
D(LPPEXP) does not Granger Cause D(LINF)
|
35
|
0.99245
|
0.32662
|
D(LINF) does not Granger Cause D(LPPEXP)
|
0.41768
|
0.52270
|
D(IMEX) does not Granger Cause D(LPP)
|
35
|
0.03407
|
0.85472
|
D(LPP) does not Granger Cause D(IMEX)
|
0.02037
|
0.88739
|
D(LPPIMP) does not Granger Cause D(LPP)
|
35
|
0.21867
|
0.64322
|
D(LPP) does not Granger Cause D(LPPIMP)
|
0.19343
|
0.66304
|
D(LPPEXP) does not Granger Cause D(LPP)
|
35
|
0.37431
|
0.54498
|
D(LPP) does not Granger Cause D(LPPEXP)
|
0.84575
|
0.36464
|
D(LPPIMP) does not Granger Cause D(IMEX)
|
35
|
0.60872
|
0.44100
|
D(IMEX) does not Granger Cause D(LPPIMP)
|
0.64501
|
0.42783
|
D(LPPEXP) does not Granger Cause D(IMEX)
|
35
|
2.66012
|
0.11270
|
D(IMEX) does not Granger Cause D(LPPEXP)
|
0.96721
|
0.33275
|
D(LPPEXP) does not Granger Cause D(LPPIMP)
|
35
|
0.06192
|
0.80507
|
D(LPPIMP) does not Granger Cause D(LPPEXP)
|
0.09538
|
0.75945
|
Fonctions de réponse impulsionnelles pour les
séries annuelles :
Décomposition de la variance pour les
séries annuelles :
Variance Decomposition of D(LINF):
|
|
|
|
|
|
|
Period
|
S.E.
|
D(LINF)
|
D(LPP)
|
D(IMEX)
|
D(LPPIMP)
|
D(LPPEXP)
|
1
|
0.234553
|
100.0000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
0.000000
|
2
|
0.336730
|
56.85692
|
4.764127
|
14.91821
|
1.328016
|
22.13273
|
3
|
0.366532
|
52.29157
|
8.428892
|
16.13626
|
2.092500
|
21.05078
|
4
|
0.386544
|
50.31889
|
8.893047
|
17.08671
|
2.450847
|
21.25050
|
5
|
0.398763
|
49.05070
|
9.328837
|
17.60375
|
2.698246
|
21.31846
|
6
|
0.406246
|
48.38135
|
9.550380
|
17.87605
|
2.852615
|
21.33961
|
7
|
0.410975
|
47.97151
|
9.675225
|
18.03845
|
2.951190
|
21.36362
|
8
|
0.413950
|
47.72057
|
9.751919
|
18.13457
|
3.014852
|
21.37809
|
9
|
0.415832
|
47.56506
|
9.798246
|
18.19292
|
3.055809
|
21.38797
|
10
|
0.417024
|
47.46752
|
9.826915
|
18.22883
|
3.082181
|
21.39455
|
Cholesky Ordering: D(LINF) D(LPP) D(IMEX) D(LPPIMP)
D(LPPEXP)
|
|
|
|
|
|
|
Annexe V
Estimation du modèle VAR(5) pour les
séries mensuelles :
Vector Autoregression Estimates
|
Date: 09/25/07 Time: 15:57
|
Sample(adjusted): 1974:04 2007:02
|
Included observations: 395 after adjusting
|
endpoints
|
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]
|
|
D(INFM)
|
D(LPPM)
|
D(INFM(-1))
|
-0.737650
|
0.000599
|
|
(0.04779)
|
(0.00427)
|
|
[-15.4339]
|
[ 0.14032]
|
D(INFM(-2))
|
-0.466546
|
-0.001034
|
|
(0.05419)
|
(0.00484)
|
|
[-8.60993]
|
[-0.21364]
|
D(INFM(-3))
|
-0.461900
|
-0.001030
|
|
(0.05224)
|
(0.00467)
|
|
[-8.84215]
|
[-0.22076]
|
D(INFM(-4))
|
-0.268127
|
0.000261
|
|
(0.05102)
|
(0.00456)
|
|
[-5.25528]
|
[ 0.05730]
|
D(INFM(-5))
|
-0.245578
|
-0.000310
|
|
(0.04263)
|
(0.00381)
|
|
[-5.76125]
|
[-0.08145]
|
D(LPPM(-1))
|
0.132130
|
0.515062
|
|
(0.57198)
|
(0.05109)
|
|
[ 0.23101]
|
[ 10.0818]
|
D(LPPM(-2))
|
-0.279399
|
-0.097007
|
|
(0.64008)
|
(0.05717)
|
|
[-0.43651]
|
[-1.69680]
|
D(LPPM(-3))
|
-0.059258
|
0.009601
|
|
(0.62095)
|
(0.05546)
|
|
[-0.09543]
|
[ 0.17311]
|
D(LPPM(-4))
|
0.462892
|
-0.138268
|
|
(0.61245)
|
(0.05470)
|
|
[ 0.75581]
|
[-2.52764]
|
D(LPPM(-5))
|
-0.370285
|
0.067562
|
|
(0.53659)
|
(0.04793)
|
|
[-0.69007]
|
[ 1.40968]
|
C
|
0.001723
|
0.002539
|
|
(0.03364)
|
(0.00300)
|
|
[ 0.05122]
|
[ 0.84525]
|
R-squared
|
0.450381
|
0.241885
|
Adj. R-squared
|
0.436068
|
0.222142
|
Sum sq. resids
|
168.9492
|
1.347830
|
S.E. equation
|
0.663304
|
0.059245
|
F-statistic
|
31.46653
|
12.25193
|
Log likelihood
|
-392.7464
|
561.3963
|
Akaike AIC
|
2.044286
|
-2.786817
|
Schwarz SC
|
2.155090
|
-2.676012
|
Mean dependent
|
0.007529
|
0.003793
|
S.D. dependent
|
0.883281
|
0.067174
|
Determinant Residual Covariance
|
0.001534
|
Log Likelihood (d.f. adjusted)
|
158.7929
|
Akaike Information Criteria
|
-0.692622
|
Schwarz Criteria
|
-0.471013
|
Fonction de réponse impulsionnelle pour les
séries mensuelles :
Décomposition de la variance pour les
séries mensuelles :
Variance Decomposition of D(INFM):
|
Period
|
S.E.
|
D(INFM)
|
D(LPPM)
|
1
|
0.663304
|
100.0000
|
0.000000
|
2
|
0.823902
|
99.99103
|
0.008968
|
3
|
0.825621
|
99.94229
|
0.057714
|
4
|
0.833784
|
99.94330
|
0.056699
|
5
|
0.841810
|
99.82846
|
0.171536
|
6
|
0.846341
|
99.74636
|
0.253641
|
7
|
0.863025
|
99.75502
|
0.244978
|
8
|
0.871110
|
99.75955
|
0.240452
|
9
|
0.872315
|
99.75997
|
0.240028
|
10
|
0.874499
|
99.76116
|
0.238839
|
11
|
0.876214
|
99.75638
|
0.243622
|
12
|
0.877241
|
99.75378
|
0.246219
|
13
|
0.878720
|
99.75439
|
0.245606
|
14
|
0.879533
|
99.75450
|
0.245495
|
15
|
0.879865
|
99.75459
|
0.245405
|
16
|
0.880244
|
99.75472
|
0.245277
|
17
|
0.880519
|
99.75448
|
0.245516
|
18
|
0.880697
|
99.75441
|
0.245590
|
19
|
0.880872
|
99.75446
|
0.245542
|
20
|
0.880981
|
99.75445
|
0.245547
|
21
|
0.881045
|
99.75446
|
0.245544
|
22
|
0.881104
|
99.75446
|
0.245538
|
23
|
0.881146
|
99.75445
|
0.245551
|
24
|
0.881174
|
99.75445
|
0.245554
|
25
|
0.881198
|
99.75445
|
0.245551
|
26
|
0.881214
|
99.75445
|
0.245552
|
27
|
0.881225
|
99.75445
|
0.245552
|
28
|
0.881234
|
99.75445
|
0.245552
|
29
|
0.881240
|
99.75445
|
0.245553
|
30
|
0.881244
|
99.75445
|
0.245553
|
31
|
0.881248
|
99.75445
|
0.245553
|
32
|
0.881250
|
99.75445
|
0.245553
|
33
|
0.881252
|
99.75445
|
0.245553
|
34
|
0.881253
|
99.75445
|
0.245553
|
35
|
0.881254
|
99.75445
|
0.245553
|
36
|
0.881255
|
99.75445
|
0.245553
|
Cholesky Ordering: D(INFM) D(LPPM)
|
* 1 Gilles Jacoud
(1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories,
politiques' p 22.
* 2 Gilles Jacoud
(1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories,
politiques' p 27.
* 3 Jean-François Goux
(1998) : `Inflation, désinflation, déflation' p 12.
* 1 Gilles Jacoud
(1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories,
politiques' p 22.
4 Jean-François Goux (1998) :'Inflation,
Désinflation, Déflation' p 27.
* 5 Jean-François Goux
(1998) :'Inflation, Désinflation, Déflation' ,p 28.
* 6 Jean-François
Goux(1998) :`Inflation, désinflation, déflation, p
27.
* 7 Pierre Bezbakh
(1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La
Découverte ; p27.
* 8 Gilles Jacoud
(1997) :'Inflation et Désinflation : faits, théories,
politiques' p24.
* 9 Toutes les formules de
cette section se trouvent dans : Pierre Bezbakh (1988) :'Inflation et
Désinflation', Editions La Découverte.
* 10 Pierre Bezbakh
(1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La
Découverte ; p30.
* 11 Pierre Bezbakh
(1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La
Découverte ; p 34.
* 12 Pierre Bezbakh
(1988) :'Inflation et Désinflation', Editions La Découverte;
p 33.
* 13 Jean-François Goux
(1998) : `Inflation, désinflation, déflation' p 43.
* 14 Yves Grozet: `Inflation ou
déflation? Du dilemme aux arbitrages intergénérationnels';
3ème édition NATHAN.
* 15 David Romer :
`Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 430.
* 16 Toutes les formules de
cette section se trouvent dans: Jean Houard :'Macroéconomie',
traduction de la 4ème édition, De Boeck
université.
* 17 Jean Houard:
`Macroéconomie'; traduction de la 4ème édition,
De Boeck université
* 18 Jean Houard:
`Macroéconomie'; traduction de la 4ème édition,
De Boeck université
* 19 David Romer :
`Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 467.
* 20 David Romer:
`Macroéconomie approfondie' (1997) ; p 467.
* 21 O.A.Akinboade,
E.W.Niedermeier et F.K.Siebrits(2001): `South Africain's Inflation Dynamics:
Implication for Policy'.
* 22 Aykut
Kibritçioglu(2002): `Causes of inflation in Turky: A literature survey
with special reference to theories of inflation'.
* 23 Jean François Goux
(1998): `Inflation, Désinflation, Déflation' p 111.
* 24 Dans Lilia Trabelsi
Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et
les implications sur le choix d'un régime de change'.
* 25 N. Gregory
Mankiw(2001):' Sticky Information: A Model of Monetary Non
neutrality and Structural Slumps'
* 26 Aykut
Kibritçioglu(2002): `Causes of inflation in Turkey: A literature survey
with special reference to theories of inflation'.
* 27 N. Gregory
Mankiw(2001):' Sticky Information: A Model of Monetary Non
neutrality and Structural Slumps'
* 28 A.A.Khan, S.K.H.Bukhari
et Q.M.Ahmed(2006): `Determinants of recent inflation in Pakistan'.
* 29 Naqvi et al(1994),
Hasan et al(1995) et Bokil et Axel Schimmelpfenning(2005) pour la
Pakistan ; Callen et Dang Koo Chang(1999) pour l'Inde, Leigh et
Rossi(2002) pour la Turquie, Chauvet(2000) pour le Brésil, Sun(2004)
pour la Thailand, Simone(2000) pour la Chili et Bailliu et al(2003) pour la
Mexique.
* 30 Dans Lilia Trabelsi
Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et
les implications sur le choix d'un régime de change'.
* 31 Mustapha Ziky(2005):
`Contribution des chocs internes et externes aux fluctuations
macroéconomiques au Maroc: Une approche structurelle des VAR'.
* 32 Lilia Trabelsi
Masmoudi(2006): `Les sources de fluctuations économiques en Tunisie et
les implications sur le choix d'un régime de change'.
* 33 Les données de
cette courbe sont celles de l'OPEP
* 34 Les données de
cette courbe sont celles de l'Administration d'Information Energétiques
des Etats Unies.
* 35 Les données de
cette courbe sont celles de l'INS.
* 36 Agence Nationale de
maîtrise d'énergie.
* 37 Les données de
cette courbe sont celles de l'Administration de l'Information
Energétique.
* 38 Les données de
cette courbe sont celles de l'INS.
* 39 Les données de
cette courbe sont celles de l'INS.
* 40 Les données de
cette courbe sont celles du FMI pour l'inflation et l'OPEP pour le prix du
pétrole.
* 41 Les données de
cette courbe sont celles de l'OPEP pour le prix du pétrole, du FMI pour
le taux de change et l'INS pour le SMIG.
* 42 Selon les calculs de la
Banque Centrale Tunisienne (BCT).
* 43 Les données de
cette courbe sont celles de l'INS.
* 44 Les calculs sont faites
par l'auteur sur la base des données déjà
citées.
* 45 Sandrine Lardic et
Valérie Mignon : Econométrie des séries temporelles
macroéconomiques et financières ; Paris, Economica 2002 p
83.
* 46 Sandrine Lardic et
Valérie Mignon : Econométrie des séries temporelles
macroéconomiques et financières ; Paris, Economica 2002 p
84-87.
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