Annexe 3 : Glossaire
- OFPRA : Office Français de Protection des
Réfugiés et Apatrides - CRI : Croix-Rouge Internationale
- HCR : Haut Commissariat aux Réfugiés (ONU)
- CRR : Commission des Recours des Réfugiés
- DDT : Direction Départementale du Travail
- DPM : Direction des Populations et des Migrations
- CESEDA : Code de l'Entrée et du Séjour des
Etrangers et du Droit d'Asile - APS : Autorisation Provisoire de
Séjour
- ADOMA/SONACOTRA : Société Nationale de
Construction de Logements pour les Travailleurs
- CNCDH : Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme
- FAAR : Formation et Accueil des demandeurs d'Asile et
Réfugiés
- CMU : Couverture Maladie Universelle
- COMEDE : Comité Médicale des Exilés
Annexe 4 : Contrat d'Accueil et d'Intégration
(CAI) délivré par l'ANAEM
Annexe 5 : exemple d'une insertion réussie d'un
demandeur d'asile des années 70
Publié dans le Bien Public du jeudi 18 janvier 2007
A DIJON DEPUIS VINGT-CINQ ANS
Benito Alcapia : « La France m'a beaucoup donné
»
« Je suis un partisan acharné de la formation
tout au long de la vie »
Réfugié politique accueilli par la France en
1973 après le coup d'état du Général Pinochet,
Bénito Alcapia, Chilien naturalisé Français depuis deux
ans, raconte son long parcours d'intégration en France et surtout
à Dijon où il s'est posé il y a vingt-cinq ans.
C'est un personnage, Bénito. Son feutre noir et son
visage marqué lui donnent l'allure d'un Al Capone un peu triste des
vallées andines.
Sauf qu'il vit à Dijon depuis un quart de
siècle.
En vadrouille sur le marché, il serre des dizaines de
mains, tant il est connu.
Marié à une Bourguignonne et père de
deux enfants, cet exilé chilien regarde aujourd'hui l'avenir avec plus
de douceur.
Les années de plomb sont passées
Né à Santiago du Chili, Bénito Alcapia
grandit dans une famille d'ouvriers entouré de neuf frères et
soeurs. « Je me suis engagé très jeune dans la politique,
confie t'il.
Mais en 1973, avec l'arrivée de Pinochet au pouvoir,
ma mère prend peur et conseille à ses enfants de partir. J'ai
alors 22 ans. »
Rêveur, il est pétri de l'idéal du Che.
Il rejoint l'Argentine où il est modéliste en chaussures. L'exil
n' a pas calmé ses démangeaisons politiques.
En 1976, le Général Videla arrive au pouvoir.
Bénito connaît la clandestinité et subit les
persécutions de l'armée.
« C'est grâce à l'ONU que j'ai pu quitter
l'Argentine. J'ai été traqué jusqu'à
l'aéroport.
La France a été le premier pays à
m'accueillir. J'y suis arrivé le 24 décembre 1976. Elle m'a
sauvé. »
Franco-chilien
Il débarque à Besançon, ignore tout du
pays de Voltaire, est stupéfait par le Haut-Doubs sous la neige.
Il est adroit au foot, le petit Chilien, ce qui lui vaut
d'être remarqué par une entreprise d'articles de voyages.« Il
m'ont donné un boulot à la chaîne. J'y suis resté
deux ans. Mais, bien sûr, je rêvais d'autre chose. Je pensais que
si j'y mettais de moi, je pouvais mieux m'intégrer. J'ai tiré le
levier. J'ai fait deux ans d'études de psychologie à
Besançon. »
Il bifurque à Dijon pour y passer sa licence mais
l'abandonne faute d'argent. Cette fois, il enchaîne les petits
boulots.
La Chambre de Commerce lui propose de donner des cours
d'espagnol. Il s'aperçoit qu'il aime l'enseignement.
L'Université lui confie des cours et il part valider
ses connaissances à Nanterre pendant 3 ans. « Je suis un partisan
acharné de la formation tout au long de la vie, explose t'-il.
»
Le choix
1990. La démocratie chrétienne est revenue
au Chili. Il a le choix entre un nouveau statut de réfugié
politique, une résidence permanente en France renouvelable tous les dix
ans et la naturalisation. Il choisit cette dernière.
« Je partage aujourd'hui ma vie professionnelle entre
un travail de surveillant de nuit dans un foyer d'adultes en réinsertion
et des vacations à la fac. Ma formation en psychologie m'a servi. »
Il a encore tiré le levier.
Il est retourné une première fois au Chili
après la chute de Pinochet. Il fait une moue. » On sentait encore
le militaire...mais les retrouvailles avec ma mère, c'était comme
si je ne l'avais jamais quittée...Son visage s'attendrit.
Bénito est un poète.
« Dans chaque Chilien se cache l'âme d'un
poète, dit-on là-bas. »
Et de citer Pablo Neruda:
« Los recuerdos son
traidores, se
enfuman cuando
se les quiere evocar »*
Il pose sa tasse de café, remet son chapeau. «
Comme lui, j'avoue que j'ai vécu. »
Bernadette PALLEGOIX
* les souvenirs sont des traîtres qui se
dérobent dès qu'on les évoque.
Réfugié politique accueilli par la France en
1973 après le coup d'état du Général Pinochet,
Bénito Alcapia, Chilien naturalisé Français depuis deux
ans, raconte son long parcours d'intégration en France et surtout
à Dijon où il s'est posé il y a vingt-cinq ans.
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