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Les réfugiés politiques et les demandeurs d'asile à Dijon

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par Nassiri ATTAR, Thomas ROBERT et Rémi SANTIARD
Faculté de Médecine, université de Bourgogne - D.U Action Humanitaire 2008
  

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Annexe 3 : Glossaire

- OFPRA : Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides - CRI : Croix-Rouge Internationale

- HCR : Haut Commissariat aux Réfugiés (ONU)

- CRR : Commission des Recours des Réfugiés

- DDT : Direction Départementale du Travail

- DPM : Direction des Populations et des Migrations

- CESEDA : Code de l'Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d'Asile - APS : Autorisation Provisoire de Séjour

- ADOMA/SONACOTRA : Société Nationale de Construction de Logements pour les Travailleurs

- CNCDH : Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme - FAAR : Formation et Accueil des demandeurs d'Asile et Réfugiés

- CMU : Couverture Maladie Universelle

- COMEDE : Comité Médicale des Exilés

Annexe 4 : Contrat d'Accueil et d'Intégration (CAI) délivré par l'ANAEM

Annexe 5 : exemple d'une insertion réussie d'un demandeur d'asile des années 70

Publié dans le Bien Public du jeudi 18 janvier 2007

A DIJON DEPUIS VINGT-CINQ ANS

Benito Alcapia : « La France m'a beaucoup donné »

« Je suis un partisan acharné de la formation tout au long de la vie »

Réfugié politique accueilli par la France en 1973 après le coup d'état du Général Pinochet, Bénito Alcapia, Chilien naturalisé Français depuis deux ans, raconte son long parcours d'intégration en France et surtout à Dijon où il s'est posé il y a vingt-cinq ans.

C'est un personnage, Bénito. Son feutre noir et son visage marqué lui donnent l'allure d'un Al Capone un peu triste des vallées andines.

Sauf qu'il vit à Dijon depuis un quart de siècle.

En vadrouille sur le marché, il serre des dizaines de mains, tant il est connu.

Marié à une Bourguignonne et père de deux enfants, cet exilé chilien regarde aujourd'hui l'avenir avec plus de douceur.

Les années de plomb sont passées

Né à Santiago du Chili, Bénito Alcapia grandit dans une famille d'ouvriers entouré de neuf frères et soeurs. « Je me suis engagé très jeune dans la politique, confie t'il.

Mais en 1973, avec l'arrivée de Pinochet au pouvoir, ma mère prend peur et conseille à ses enfants de partir. J'ai alors 22 ans. »

Rêveur, il est pétri de l'idéal du Che. Il rejoint l'Argentine où il est modéliste en chaussures. L'exil n' a pas calmé ses démangeaisons politiques.

En 1976, le Général Videla arrive au pouvoir. Bénito connaît la clandestinité et subit les persécutions de l'armée.

« C'est grâce à l'ONU que j'ai pu quitter l'Argentine. J'ai été traqué jusqu'à l'aéroport.

La France a été le premier pays à m'accueillir. J'y suis arrivé le 24 décembre 1976. Elle m'a sauvé. »

Franco-chilien

Il débarque à Besançon, ignore tout du pays de Voltaire, est stupéfait par le Haut-Doubs sous la neige.

Il est adroit au foot, le petit Chilien, ce qui lui vaut d'être remarqué par une entreprise d'articles de voyages.« Il m'ont donné un boulot à la chaîne. J'y suis resté deux ans. Mais, bien sûr, je rêvais d'autre chose. Je pensais que si j'y mettais de moi, je pouvais mieux m'intégrer. J'ai tiré le levier. J'ai fait deux ans d'études de psychologie à Besançon. »

Il bifurque à Dijon pour y passer sa licence mais l'abandonne faute d'argent. Cette fois, il enchaîne les petits boulots.

La Chambre de Commerce lui propose de donner des cours d'espagnol. Il s'aperçoit qu'il aime l'enseignement.

L'Université lui confie des cours et il part valider ses connaissances à Nanterre pendant 3 ans. « Je suis un partisan acharné de la formation tout au long de la vie, explose t'-il. »

Le choix

1990. La démocratie chrétienne est revenue au Chili. Il a le choix entre un nouveau statut de réfugié politique, une résidence permanente en France renouvelable tous les dix ans et la naturalisation. Il choisit cette dernière.

« Je partage aujourd'hui ma vie professionnelle entre un travail de surveillant de nuit dans un foyer d'adultes en réinsertion et des vacations à la fac. Ma formation en psychologie m'a servi. » Il a encore tiré le levier.

Il est retourné une première fois au Chili après la chute de Pinochet. Il fait une moue. » On sentait encore le militaire...mais les retrouvailles avec ma mère, c'était comme si je ne l'avais jamais quittée...Son visage s'attendrit.

Bénito est un poète.

« Dans chaque Chilien se cache l'âme d'un poète, dit-on là-bas. »

Et de citer Pablo Neruda:

« Los recuerdos son

traidores, se

enfuman cuando

se les quiere evocar »*

Il pose sa tasse de café, remet son chapeau. « Comme lui, j'avoue que j'ai vécu. »

Bernadette PALLEGOIX

* les souvenirs sont des traîtres qui se dérobent dès qu'on les évoque.

Réfugié politique accueilli par la France en 1973 après le coup d'état du Général Pinochet, Bénito Alcapia, Chilien naturalisé Français depuis deux ans, raconte son long parcours d'intégration en France et surtout à Dijon où il s'est posé il y a vingt-cinq ans.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams